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II.

Les inégalités
Vouloir définir les inégalités s’avère un exercice
complexe.
Le dictionnaire Larousse définit l’inégalité
comme tout ce qui n’est pas égal et une
égalité est ce qui est uni, de même niveau.
C’est-à-dire « Semblable en nature, en
quantité, en qualité, en valeur ».
Inégalité ≠ différence
- Dans toutes les sociétés, il existe des
différence entre les individus ( âge, sexe,
couleur de la peau, revenu…)

- Si ces inégalités sont traduites en termes


d’avantages ou d’inconvénients, on parle dans
ce cas d’inégalité
Triple difficulté:

• méthodologique: difficulté de définir la nature et


d’en mesurer l’étendue

• Analytique: difficulté de préciser sa nature et ses


effets

• difficulté d’adopter des normes fixes quant au


degré d’égalité qu’il serait souhaitable d’atteindre
On peut décomposer la question des inégalités
en deux : « des inégalités de quoi ? » et « des
inégalités entre qui et qui ? »
1. Les inégalités économiques
Les inégalités économiques

Revenu patrimoine
(flux) (stock)
✓Le revenu, c’est ce que les gens gagnent
chaque année (flux).

✓Le patrimoine, c’est ce qu’ils possèdent : c’est-


à-dire les biens immobiliers, les objets de
valeur ou les titres financiers, auxquels on
retranche dettes (stock).
Les inégalités de revenus ont indéniablement crû dans la
plupart des pays :
• Le progrès technique
La cause principale de hausse des inégalités est le progrès
technique. Les technologies numériques élèvent la
productivité des travailleurs très qualifiés, bien moins celle
des autres.
• La mondialisation
La mondialisation mettent en concurrence les non qualifiés
du monde entier, limitant ainsi la croissance de leurs salaires
dans les pays riches. En même temps, elle permet aux plus
qualifiés d’exploiter mondialement leur talent .
• Les revenus du capital
La hausse des inégalités de patrimoine a contribué à accroître
les inégalités des revenus du capital.
• Le marché du travail
La baisse de la protection de l’emploi a précarisé les
moins qualifiés. Le temps partiel les concerne plus, ce
qui réduit leurs revenus. Le chômage les touche
davantage et la perte de pouvoir des syndicats les
pénalise dans les négociations salariales.
• L’évolution des structures familiales
Il s’agit de l’accroissement de la part de ménages
célibataires, d’une part et de celle des couples
homogames, d’autre part .
Mesure des inégalités
1. la méthode des déciles
Les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix

parties égales (c'est-à-dire de même effectif). Les déciles sont au

nombre de 9.

Ainsi, pour une distribution de salaires :

- le premier décile (D1) est la valeur du salaire telle que 10% des

salariés perçoivent moins (donc telle que 90% des salariés

perçoivent plus);

- le deuxième décile (D2) est la valeur du salaire telle que 20% des

salariés perçoivent moins (donc telle que 80% des salariés

perçoivent plus);
A partir des déciles, on peur calculer un rapport
interdécile qui reflète le niveau d’inégalités
économiques d’un pays.

On utilise le ratio D9/D1


2. La courbe de Lorenz
La courbe de Lorenz est une représentation
graphique qui met en relation la fraction "x
%" d'une population détentrice d'une part d'une
grandeur(richesse), à la part "y %" de la grandeur
détenue. Elle a été développée par Max O.
Lorenz en vue d'une représentation des inégalités
de revenu.
Dans un pays parfaitement égalitaire, le partage
de la richesse serait tel que les 10 premiers 10%
de la population détiendraient 10 % de la
richesse, les 10 % suivant détiendraient eux
aussi 10 %, etc.
Les deux formes d’inégalités sont liées : plus on a de revenus,
plus il est facile d’accumuler du patrimoine. Patrimoine qui va
générer à son tour des revenus : loyers, intérêts…

Revenu élevé

Processus
cumulatif

Patrimoine élevé
L’État providence a perdu une part de sa
capacité à contenir les inégalités . En effet, les
prestations sont globalement moins généreuses,
l’impôt sur le revenu est moins progressif
qu’avant.
2. Les inégalités sociales
- Elles sont plus difficilement observables et
difficilement quantifiables
- Elles sont multidimensionnelles
- Elles correspondent à des inégalité d’accès à
certaines ressources plutôt immatérielles
- Il existe plusieurs types: santé, culturelles,
scolaires…
Les inégalités sociales ont comme origine les
inégalités économiques :
inégalités économiques

Processus
cumulatif

Inégalités sociales (pauvreté monétaire)


Les enjeux futurs autour des inégalités sont
énormes. Hormis les questions de justice
sociale, les économistes jugent par exemple
qu’elles atteignent un niveau qui pourrait nuire
à la croissance
PAUVRETÉ
INTRODUCTION
• La pauvreté est un phénomène multidimensionnel et

difficile à quantifier

• La pauvreté et les inégalités sont des problèmes structurels

ancrés dans la société des pays en développement

principalement. La lutte contre la pauvreté est devenue une

priorité et un des principaux objectifs des pouvoirs publics


Le PNUD identifie trois notions:
- La pauvreté extrême ou pauvreté absolue :une personne
vit en condition d’extrême pauvreté si elle ne dispose pas
des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins
alimentaires essentiels définis sur la base de besoins
caloriques minimaux
- La pauvreté générale ou pauvreté relative :une personne
vit en condition de pauvreté générale si elle ne dispose pas
des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels
non alimentaires: habillement, énergie, logement, ainsi que
des biens alimentaires.
- La pauvreté humaine: est considérée comme l’absence des
capacités humaines de base: analphabétisme, malnutrition,
longévité réduite, mauvaise santé maternelle, maladie
pouvant être évitée.
le PNUD privilégie une approche multidimensionnelle
où la pauvreté humaine est définie comme étant «la
négation des opportunités et des perspectives
fondamentales sur lesquelles repose tout
développement humain: vivre une vie longue, saine,
constructive, et jouir d’un niveau de vie décent, ainsi
que de la liberté, de la dignité, du respect de soi-même
et d’autrui.»

Rapport sur le développement humain PNUD-Algérie


2006
Pour la Banque Mondiale, elle adopte une
approche monétaire de la pauvreté qui consiste à
«se baser sur un critère de revenu ou de
consommation, puis combiner différents
domaines qui se renforcent ou s’aggravent pour
diminuer ou bien pour accroître le niveau
d’indigence des populations pauvres.»
2. Les différentes approches de la pauvreté

Dans la littérature on distingue deux grandes approches de


la pauvreté :

- L’approche monétaire soutenue par les Utilitaristes

-Les approches non monétaires


L’approche monétaire ou de revenu

C’est l’approche la plus dominante et la plus utilisée selon laquelle


la pauvreté résulte d’une insuffisance des ressources monétaires
qui entraîne une consommation insuffisante.

la pauvreté s’appuie sur l’utilisation de revenu ou de consommation


comme mesure de bien-être.
La théorie du bien-être est la référence pour l’analyse
de la pauvreté monétaire. Les Welfaristes font soit
référence au bien-être économique directement lié
au concept d’utilité économique ou soit
indirectement comme l’utilité générée par la
consommation totale. En pratique le bien-être
économique n’est pas quantifiable car il varie selon
les préférences différentes des agents économiques.
Les approches non-monétaires

Les approches non-monétaires, contrairement aux


utilitaristes, se basent sur la définition du bien-être
d’un point de vue social, en effet le bien-être n’est
pas traduit en termes de ressources monétaires, mais
en termes de libertés et d’accomplissements.
• L’approche par les besoins de base: il s’agit d’identifier
les besoins communs à tous les êtres humains
nécessaires pour atteindre une certaine qualité de vie (
tels que l’éducation, la santé, l’hygiène, l’assainissement,
l’eau potable et l’habitat). En effet une personne est
considérée comme pauvre lorsqu’elle ne satisfait pas ses
besoins de base par rapport à un certain standard de vie.
Un des inconvénients de cette approche est la définition
même des besoins de base qui comme la pauvreté reste
assez relative
• L’approche par le cumul de privations: C’est une méthode qui
consiste à l’analyse d’une source homogène, par exemple: des
enquêtes ponctuelles auprès des ménages, pour identifier les
individus qui sont privés simultanément de certains biens et
services nécessaires pour assurer un niveau de vie «normal».
Suite à ces enquêtes un «score» relatif est construit par
rapport à ces privations pour chaque unité statistique. Les
pauvres sont les personnes qui ont un nombre de privations
récurrentes et fixes. L’inconvénient avec cette approche réside
dans la définition de ces biens et services nécessaires et la
fixation d’un score minimal.
• L’approche par les capacités: Cette approche repose sur le
concept de «Justice Sociale». Ici la «chose» qui manque
n’est pas l’utilité ni les besoins de base, mais les habilités
ou capacités humaines jugées fondamentales pour pouvoir
accéder à un certain niveau de vie. Le bien-être ce n’est pas
la possession de biens, mais d’être bien nourri, bien
éduqué, en bonne santé, de participer à la vie collective
etc. Cet ensemble de facteurs déterminent la valeur de vie.
- La pauvreté subjective: Consiste à évaluer les perceptions
des ménages qui ont été soumis à des enquêtes et qui
répondent à des questions relatives à leur situation.

- La pauvreté transitoire/structurelle: Consiste à faire la


différence entre la permanence dans l’état de pauvreté dû à
la structure même de la société, et l’état de pauvreté
transitoire qui résulte d’une conjoncture défavorable.
• L’approche instantanée/cycles de vie: Cette approche
différentie les pauvres «permanents» des pauvres
«transitoires» qui font des sacrifices pendant un cycle
de leur vie dans espoir d’un revenu plus élevé sur le
long terme.
LES EFFETS DE LA PAUVRETÉ SUR LES
PERSONNES
• Le stress
• La faim
• La maladie
• L’exclusion, l’isolement, l’agressivité, la honte, la baisse d’estime de
soi
• La difficulté à se projeter dans l’avenir
• L’augmentation de la toxicomanie

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