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CHAPITRE II: Le chômage

Introduction
Déséquilibre macroéconomique sur le marché du travail :

Offre de travail (exprimée par les travailleurs) > Demande de travail

Problématique des économistes : trouver des moyens de réduire le


chômage de manière durable sans que se produisent des effets directs ou
indirects
1. Définitions

Selon le Bureau international du Travail (BIT) être chômeur c’est:


✓ Être en âge de travailler (15 ans ou plus)
✓ Être dépourvu d'emploi
✓Être immédiatement disponible pour travailler
✓chercher effectivement un travail rémunéré à plein temps

𝐧𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐡ô𝐦𝐞𝐮𝐫
Taux de chômage = ∗ 𝟏𝟎𝟎
𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞
Les chômeurs
+
La population active
Population active occupée
(c-à-d les personnes
qui ont un emploi)
Population totale
Les personnes qui ne
souhaitent pas travailler
+
Population inactive Les personnes qui n’ont
pas l’âge légal de travailler
(mois de 16 ans)
+
Les personnes à la retraite
Brouillard autour du chômage
Il y a des cas particuliers : personnes qui recherchent un emploi sans
être disponible, personne disponible mais qui n’effectue pas de
démarches, ceux qui sont inactifs mais ne font pas de recherche. Les
catégories sont floues : chômeurs, pré-retraités, stagiaires ou en
formation, apprentissage, temps partiel, intérim, CDD et CDI.
2. Les inégalités face au chômage

Le chômage ne touche pas toutes les catégories de population de la


même manière et des tendances se dégagent de l’analyse des chiffres,
qui font apparaître l’importance de facteurs comme le sexe, l’âge et le
diplôme.
3. Le marché du travail
Marché du travail = marché qui met en relation les personnes qui offrent
leur travail et les entreprises qui proposent une activité.

Offre de travail = ensemble des personnes qui proposent une activité.


Demande de travail = ensemble des emplois proposés dans une économie.

Confrontation de l’offre et de la demande permet de déterminer deux


grandeurs : le salaire et le niveau d’emploi.
4. Différents types de chômage

- Chômage de longue durée : demandeurs d’emploi de plus de 12 mois


consécutifs.
- Chômage conjoncturel : chômage résultant d’un ralentissement de
l’activité économique.
- Chômage structurel : chômage lié aux déséquilibres structurels de
l’économie (inadaptation des qualifications, entreprises en déclin, etc.)
- Chômage technique : inactivité forcée dans l’entreprise en raison de
circonstances particulières (panne, incidents, manque de client, etc.)
- Chômage partiel : inactivité forcée des salariés décidée par le chef
d’entreprise pour réduire la production.

- Chômage frictionnel : chômage d’adaptation lié à la période entre


deux emplois.

- Chômage keynésien : chômage dû à une insuffisance de la demande


de biens et services. Les entreprises limitent leur production et donc
leurs emplois.
- -Chômage classique : chômage dû à une rentabilité insuffisante de la
production qui incite les entreprises à ne pas investir.

- Chômage technologique : c’est le chômage généré par une plus


grande utilisation du capital technique dans le processus productif
(robotisation dans l’industrie automobile).

- Chômage volontaire : Chômage d'une partie de la population active


qui volontairement refuse de travailler quand les salaires proposés
sont trop faibles voire inférieurs aux allocations chômage.
5. Causes du chômage

5.1 Les causes générales


● Démographiques: trop nombreuse population en âge de travailler.

● Conjoncturelles: baisse temporaire de l'activité économique

● Structurelles: transformation économique provoquant une substitution


du capital au travail; rôle des réglementations et législations
• Le progrès technique et la recherche de la productivité: a permis aux
entreprises de remplacer les hommes par les machines et de gagner en
productivité.

Toutefois, la machine est aussi un extraordinaire moyen de progrès


économique et social : diminution de la durée du travail et de
la fatigue...En outre, le progrès technique crée également des emplois
dans la maintenance, le dépannage, la conception, l’organisation...
• Les délocalisations d’entreprises et la concurrence des pays à faible
coût de main-d’œuvre : les pays en voie de développement
monopolisent certaines industries des pays développés (textile,
chaussures…) grâce à leur production à bas prix. En outre, de nombreuses
firmes (Adidas, Swatch, Philips…) ont délocalisé leur production des pays
développés vers des pays à faible coût de main-d’œuvre.
• Les contraintes juridiques : les réglementations juridiques et fiscales
dissuadent parfois les entreprises d’embaucher davantage de main-d’œuvre en
raison du coût qu’elles génèrent (législation sur le salaire minimum, les
conventions collectives, le droit du travail, les règles de sécurité et d’hygiène,
les cotisations patronales....)
• Le chômage d’incohérence : manque de salariés soit en raison
d’une formation insuffisante ou de qualifications inadaptées au marché
du travail, soit parce que certains demandeurs d’emploi refusent
d’occuper certains postes considérés comme dévalorisants (surtout
emplois manuels) ou trop pénibles (BTP, Bâtiment et Travaux publics)
ou trop mal rémunérés (restauration).
5.2 Les explications théoriques et les solutions
❖ Karl Marx:

C'est une caractéristique permanente du capitalisme. Les travailleurs en


excédent constituent « une armée de réserve » qui permet de maintenir des
salaires bas. La seule solution est la fin du capitalisme.
❖ Les classiques ou libéraux:

Ils expliquent le chômage par le fonctionnement du marché du travail.


Le déséquilibre du marché du travail (O>D) qui provoque une baisse des salaires va déclencher
des comportements rationnels des agents économiques :
- les Demandeurs de travail (entreprises) augmenteront leurs demandes puisque le
travailleur sera moins cher;
-certains Offreurs se retireront du marché du travail faisant baisser l'offre de travail.
Donc, l'offre baisse pendant que la demande augmente provoquant le ré-équilibrage
du marché: OFFRE = DEMANDE => fin du chômage
S'il reste encore des chômeurs, ce sont alors des chômeurs volontaires qui ont refusé de
travailler pour un salaire qu'ils trouvaient trop faible.
Pour les libéraux, jusqu'où doivent baisser les salaires pour que le chômeur
soit employable? Tout calcul marginal correspond à l'ajout d'une unité. Donc
l’embauche d’un salarié supplémentaire lui donne le droit à un salaire (salaire
marginal). Le maximum à lui donner correspond à sa productivité marginale
(productivité du salarié supplémentaire). La conséquence de ceci: le SMIC
peut , s'il est trop élevé ou s'il augmente, donner le résultat suivant: SMIC
marginal > productivité marginale embaucher un salarié supplémentaire
s'avère non rentable.
Solutions libérales proposées au chômage
Ils proposent des solutions qui, en les respectant, le marché s’auto-régulera et
la chômage disparaîtra. En fait, ils refusent l’interventionnisme de l’Etat, il
faut juste supprimer toutes les rigidités qui empêchent le marché de
fonctionner correctement:
✓ Le SMIC qui empêche les salaires de baisser autant qu'il serait nécessaire
✓ La réglementation du travail qui freine les licenciements
✓ Les syndicats: Diminuer leur puissance puisqu'ils réclament sans cesse des
augmentations de salaires et luttent contre les licenciements
✓Baisser au maximum les allocations chômage car elle provoque une
« désincitation au travail ».
❖Les keynésiens
Ils expliquent le chômage par la sous consommation et réclament une
intervention de l'Etat.

Diminution des salaires => diminution de la demande de biens et de services


=> diminution de la production => licenciements => augmentation du
chômage => il faut que l’Etat intervienne
Solutions keynésiennes proposées pour lutter
contre le chômage

Pour les keynésiens il faut agir sur la DEMANDE EFFECTIVE ( demande de


biens de consommation + demande de biens de production) et provoquer
son augmentation pour produire un cercle vertueux:

Augmentation de la demande => augmentation de la production =>


augmentation de l’embauche => diminution du chômage => augmentation
de la production ... etc
Les moyens d’action utilisés par l'Etat?
● Augmenter les allocations
● augmenter le SMIC
● Baisser les impôts sur les pauvres
● Faire des Investissements publics
La croissance économique suffit-elle à faire
baisser le chômage?

➔ La croissance est nécessaire pour créer des emplois, mais elle n'est pas
suffisante. Il existe une corrélation entre la croissance du PIB et l'augmentation de
l'emploi et la baisse du chômage. Cette corrélation est très complexe du fait que:
▪ l'augmentation du PIB peut se faire grâce aux gains de productivité.
▪ l'emploi peut augmenter sans que le chômage baisse si de nouveaux actifs
(jeunes, femmes) se présentent pour prendre ces emplois plutôt que les
chômeurs
▪ Il peut y avoir inadéquation entre les qualifications offertes et demandées
Pour augmenter le nombre d'emplois malgré les gains de productivité et
ainsi faite baisser le chômage, ci-dessous quelques propositions:
-la réduction du temps de travail (35h/semaine) pour obliger les
entrepreneurs à embaucher ➔ Résultat mitigés car les entreprises ont
cherché à faire encore plus de gains de productivité!
- favoriser les emplois à temps partiel ➔ Problème: le revenu aussi est
partiel!
- formation et recyclage, meilleure orientation scolaire ➔c'est à long
terme!
- Favoriser la création « d'emplois de proximité » (aide aux personnes
âgées, garde d'enfants, ménages...) ➔ Ces emplois demandent peu de
qualifications mais sont aussi peu payés!
6. Politique de l’emploi
Plusieurs politiques possibles pour lutter contre le chômage :
❖Défense de l’emploi : freiner les licenciements et les suppressions d’emplois, créer
des emplois publics, réduire la durée du temps de travail pour mieux partager
l’emploi.
- Diminuer la population active : augmentation de la durée des études, départ en
pré-retraites, aider les immigrés à rentrer chez eux.
- Traitement social du chômage : corriger les mécanismes d’exclusion en favorisant
l’insertion : formation professionnelle, stage, congé de conversion.
- Politique conjoncturelle qui cherche à créer de la croissance pour relancer
l’économie et politique de l’emploi.
Qui sont les principales victimes du chômage ?

les personnes les plus touchées par le chômage sont principalement les jeunes, les femmes et les personnes
faiblement diplômées.
• Le chômage des femmes s’explique de deux manières :
- elles sont souvent orientées vers les formations (secrétariat, coiffure, accueil...) qui connaissent
une certaine saturation ;
- s’ajoute le sexisme de certains employeurs qui préfèrent embaucher des hommes réputés moins
fréquemment absents que les femmes (maternité, garde des enfants malades...).
• Le chômage des jeunes s’explique souvent par le fait qu’une expérience professionnelle est requise dans la
majorité des emplois proposés.

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