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EPREUVE SES – TERMINALE

C o m m e n t l u t t e r c o n t r e ch ô m a g e ?

OBJECTIFS :

➢ Comprendre que les problèmes d’appariements (frictions,


inadéquations spatiales et de qualifications) et les
asymétries d’information (salaire d’efficience) sont des
sources de chômage structurel.
➢ Comprendre les effets (positifs ou négatifs) des institutions
sur le chômage structurel (notamment salaire minimum et
règles de protection de l'emploi).
➢ Comprendre les effets des fluctuations de l’activité
économique sur le chômage conjoncturel.
➢ Connaître les principales politiques mises en œuvre pour
lutter contre le chômage : politiques macroéconomiques de
soutien de la demande globale, politiques d’allégement du
coût du travail, politiques de formation et politiques de
flexibilisation pour lutter contre les rigidités du marché du
travail.

Notions fondamentales : salaire d’efficience, chômage,


chômage conjoncturel, chômage structurel, sous emploi,
plein emploi , chômage frictionnel, Hâlo du chômage, taux
d’emploi, politique monétaire, politique budgétaire, politique
conjoncturelle, flexibilité du travail , demande effective,
demande globale.

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PLAN DE LA FICHE :

I. Activité, emploi, chômage : des statistiques


rigoureuses mais des réalités floues

II. Comprendre et interpréter les causes du


chômage

III. Institutions et politiques de lutte contre le


chômage

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I. ACTIVITE, EMPLOI, CHOMAGE : DES STATISTIQUES


RIGOUREUSES MAIS DES REALITES FLOUES

Savoir définir l'emploi, le sous-emploi et le chômage et


technologiques

Le chômage représente l'ensemble des personnes de 15 ans et plus,


privées d'emploi et en recherchant un. Sa mesure est complexe. Les
frontières entre emploi chômage et inactivité ne sont pas toujours
faciles à établir ce qui amène souvent à parler d'un « halo » autour du
chômage.
Il y a en France deux sources statistiques principales sur le chômage :
les statistiques mensuelles du Ministère du travail élaborées à partir
des fichiers de demandeurs d'emploi enregistrés par Pôle Emploi et
l’enquête Emploi de l'Insee, qui mesure le chômage au sens du BIT.

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et la


population active (« l’ensemble ces individus exerçant ou déclarant
chercher a exercer une activité rémunérée). Le taux d’emploi est
la proportion de personnes disposant d'un emploi parmi celles en âge
de travailler (15 à 64 ans). Le taux d'emploi reflète la capacité d'une
économie à utiliser ses ressources en main-d'œuvre.

Le sous-emploi comprend les personnes actives occupées au sens du


BIT qui remplissent l’une des conditions suivantes : elles travaillent a
temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour
le faire qu'elles recherchent activement un emploi ou non : elles
travaillent a temps partiel (et sont dans une situation autre que celle
décrite ci-dessus) ou à temps complet, mais ont travaillé moins que
d'habitude pendant une semaine de référence en raison de chômage
partiel (chômage technique) ou mauvais temps.

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Les différents types de chômage

Le chômage naturel (ou frictionnel) est dû au fait que chaque jour il y


a, pour diverses raisons, de nouveaux demandeurs d'emploi, et qu'il y
a toujours un temps de battement entre le début de la recherche de
l’emploi. Un taux de chômage nul ne peut donc être atteint.

Le chômage conjoncturel (ou keynésien) correspond a un


ralentissement de l’activité économique provoquant d’une réduction
temporaire des besoins de main d'œuvre dans l'économie. Les
entreprises licencient pour adapter leur capacité de production à la
baisse de l'activité économique.

Le chômage structurel est lié à des changements de structures


économiques dans un pays, provoquant une inadéquation qualitative
entre l'offre et la demande de travail.

L'évolution des qualifications dues aux évolutions techniques conduit à


rendre inemployable une partie de la population active qui ne trouve
plus d’emplois correspondant à ses qualifications.

Le chômage technique. au sein d'une entreprise, découle de


l'impossibilité pour d'autres secteurs d’activité ou d'autres entreprises
de lui fournir les éléments nécessaires à la fabrication de ses produits.

Le chômage partiel peut être provoqué par une baisse


d'activité anormale de l'entreprise qui est obligée de réduire les
horaires de travail.

Le chômage saisonnier concerne certaines branches


professionnelles dont l’activité varie sensiblement selon les périodes
de l'année.

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Le halo du chômage

En 2017, globalement, 29,2 millions de personnes de 15 à 64 ans, soit


71,4 % de cette tranche d'âge, sont actives au sens du Bureau
international du travail (BIT). Parmi elles, 26,2 millions ont un emploi et
3 millions sont au chômage (au sens du BIT). Le taux d'activité des 15-
64 ans a a augmenté de 1.9 point sur la décennie 2006-2016 (soit 1
million d'actifs supplémentaires) du fait du recul de l'âge de la retraite
et de la quasi cessation des mécanismes de "préretraite" pour les
seniors.
Sans surprise, les salariés représentent 88,2% de la population active
et parmi eux, 85,3% sont en CDI, 10,5% en CDD, 2,7% en intérim et
1,6% en apprentissage. On notera tout de même que le CDI est en
léger repli depuis une dizaine d'années, avec un recul de 1,5 point.
Autre remarque, chez les jeunes de moins de 25 ans, seuls 44% sont
en CDI, alors que 32,1% sont en CDD et 16,6% en apprentissage. A
ces âges, ce sont en effet surtout les jeunes peu diplômés qui sont sur
le marché du travail, les autres poursuivant leurs études.
A cet égard, on notera que le diplôme continue toujours d'être un
passeport pour l'emploi : les sans-diplôme représentent 17.9% des
chômeurs, les titulaires d'un CAP/BEP, 10,8%, d'un Bac 10,5%, d'un
Bac+2 5,7% et d'un diplôme supérieur à Bac+2 5,7% également.

II. COMPRENDRE ET INTERPRÉTER LES CAUSES DU


CHÔMAGE

Des difficultés d'appariement sur le marché du travail.

Le chômage s’explique en partie par les difficultés d'appariement entre


employeurs et actifs sur le marché du travail.... Si un poste est
disponible, encore faut-il que l'employeur formule et diffuse son offre
d'emploi et que le candidat potentiel (qu'il soit salarié ou demandeur
d'emploi) ait connaissance de cette offre.
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Des problèmes d'appariement entre offres et demandes peuvent être à


l'origine du chômage frictionnel. En effet, la mise en relation entre le
demandeur d'emploi et l'employeur peut être compromise par des
problèmes d'information sur les offres d'emplois vacants mais
également par des problèmes d'inadéquations spatiales et de
qualifications entre l'emploi vacant et le demandeur d'emploi. La plus
grande transparence du marché, la mobilité géographique et une
meilleure adéquation entre la qualification personnelle des chômeurs
et la qualification requise pour l'emploi vacant permettraient de réduire
le chômage.

Chômage conjoncturel ou chômage structurel

Le chômage conjoncturel est le taux de chômage dû à un


ralentissement temporaire de l'activité économique. Il s'explique donc
par les fluctuations cycliques de l'économie. Lors des phases de
ralentissement de l'économie, la production diminue pour s'adapter à la
baisse de la consommation. Cet ajustement du niveau de la production
provoque une diminution de la demande de main-d'œuvre, une
augmentation des licenciements et par voie de conséquence à une
hausse du chômage conjoncturel.

Le chômage structurel est lié à des mutations des structures de


l'économie (démographiques, économiques, sociales, institutionnelles,
technologiques, etc.). Ces évolutions structurelles peuvent se traduire
par des difficultés d'ajustement du marché du travail (entre l'offre et la
demande). Elles peuvent avoir pour origine des déséquilibres
régionaux, une inadaptation des qualifications, le déclin d'activités
traditionnelles ou un cadre institutionnel inefficace (loi, réglementation,
dispositif fiscal, etc.).

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Salaire d'efficience versus salaire d'équilibre

Le salaire d'efficience est une théorie moderne de l'équilibre des


marchés du travail qui cherche à expliquer l'existence de chômage
involontaire en prenant en compte les problèmes de gestion du
personnel auxquels sont confrontées les entreprises qui emploient de
la main-d'œuvre.
Trois raisons peuvent être avancées: fixer des salaires plus élevés que
le salaire d'équilibre (celui qui est censé ajuster l'offre et la demande
sur le marché du travail) attirerait des travailleurs plus productifs; fixer
des salaires plus élevés que le salaire d'équilibre pousserait les
travailleurs à être plus productifs; fixer des salaires plus élevés que le
salaire d'équilibre permettrait de fidéliser des travailleurs déjà
sélectionnés et formés.

III. INSTITUTIONS ET POLITIQUES DE LUTTE CONTRE LE


CHÔMAGE

De l'ANPE à Pôle Emploi - Les institutions du Service Public de


l'Emploi

Le service public de l'emploi comprend les représentants de l'État et


les principaux opérateurs chargés de la mise en œuvre des politiques
de l'emploi au niveau territorial: Pôle emploi, missions locales et
organismes de placement spécialisés dans l'insertion professionnelle
des personnes en situation de handicap.
On distingue les politiques actives et passives de l'emploi. Les
politiques passives ont pour but de diminuer les effets du
chômage et de mieux répartir l'emploi. Les mesures d'indemnisation
des chômeurs pour diminuer les effets du chômage sont une politique
passive. Les politiques actives ont pour but d'augmenter le volume total
d'emploi (création de nouveaux emplois).

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Parmi les principaux organismes du Service Public de l'emploi, citons :


l'État ; Pôle emploi, issu de la fusion en 2008 de l'Agence nationale
pour l'emploi (ANPE) en charge du placement des demandeurs
d'emploi - et des Associations pour l'emploi dans l'industrie et le
commerce (ASSEDIC) - en charge de l'indemnisation des chômeurs ;
l'Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) ;
I'UNEDIC qui administre le régime d'assurance chômage et fixe les
modalités d'indemnisation.

Soutenir la demande effective (en réponse au chômage conjoncturel)


=chômage Keynésien)

Pour lutter contre le chômage, l’État peut mener une politique de


soutien de la demande globale qui vise à « relancer la consommation
des ménages et l'investissement des entreprises par différentes
mesures comme la hausse des prestations sociales, la baisse des
impôts, etc.
Exemple pour enrayer le chômage massif de la fin de l'année 2008,
le plan de relance français prévoit un montant global qui s'élève à
26 milliards d'euros, soit 3 % du PIB. Il se décline en quatre volets :

• Investissements publics (10,5 milliards d'euros): construction de


nouvelles lignes TGV. investissements dans les entreprises
publiques et semi-publiques, rénovation des bâtiments publics,
avance d'un soutien à l'investissement des collectivités locales, etc.
• Aides aux entreprises (11,4 milliards d'euros) pour renflouer leur
trésorerie.
• Mesures de soutien à deux secteurs clés, le logement (1,4 milliard
d'euros) et l'automobile (520 millions d'euros): relance de la
construction de logements sociaux, doublement du prêt à taux zéro,
prime à la casse.
• Mesures pour lutter contre le chômage et la précarité (2 milliards
d'euros): une prime de solidarité de 200 € sera notamment versée
par anticipation aux familles qui bénéficieront du RSA.
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Promouvoir des réformes structurelles du marché du travail

Les réformes structurelles visent généralement à élever de façon


pérenne le niveau soutenable du PIB et/ou de l'emploi. De telles
politiques peuvent être engagées dans de très nombreux domaines,
dont par exemple le marché du travail, le marché des biens et services,
l'Etat, l'éducation initiale et la formation professionnelle.... Certaines de
ces réformes peuvent dynamiser la croissance de la productivité et
donc du PIB (comme par exemple celles qui renforcent les incitations à
innover) tandis que d'autres peuvent élever le niveau du PIB et donc
seulement transitoirement sa croissance (comme par exemple celles
qui permettent d'augmenter le taux d'emploi d'une out plusieurs
catégories de personnes). De nombreux rapports et études soulignent
que la France et les quatre pays d'Europe du sud qui sont également
membres de la zone euro (Espagne, Grèce, Italie et Portugal) font
partie des très rares pays de l'OCDE à pâtir d'un chômage massif et de
déficit courant ou/et publics récurrents et ont un grand besoin de
réformes structurelles ambitieuses pour sortir de ces difficultés.

Exemples de politiques de lutte contre le chômage


structurel :

• politiques de réduction des coûts salariaux ( cause du chômage


classique)
• politiques de formation
• politiques de flexibilité du travail et flexisécurité

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