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Institut supérieure des Sciences de la population

Filière : Analyse statistique

Niveau : licence 1

Année académique : 2021-2022

Professeur : Docteur Israël SAWADOGO

EXPOSE D’ECONOMIE
DESCRIPTIVE

Thème : Le chômage

GROUPE N°2
Membres du groupe :
IMAN Hamidou

LOMPO Samboal

SANA Ali

SANKARA Ibrahima
LE PLAN
INTRODUCTION
I-Définition

II-Interprétation économique

III-Théories économiques sur le chômage


1-Causes

2-Manifestations

3-Conséquences

IV-Mesure du chômage

V-Travaux empiriques

VI-Divers

CONCLUSION
INTRODUCTION
Le chômage constitue aujourd’hui l’un des principaux indicateurs de la santé d’un pays.
Il détermine, dans la majorité des pays la nature des politiques de l’emploi mise en œuvre et
témoigne les mutations de notre société. Ainsi, on observe des millions de chômeurs partout dans
le monde, même dans les pays les plus développés. Qu’est-ce que le chômage ? Quelle
interprétation économique pouvons-nous faire sur ce phénomène ? Quelles sont les causes, les
manifestations et les conséquences de ce phénomène ? Dans l’optique de mieux cerner notre
analyse, nous allons d’abord définir le mot chômage, ensuite faire une interprétation économique
sur le phénomène et, enfin, évoquer les mesures et théories économiques sur le chômage.

I-Définition
La question de « Qu’est-ce que le chômage ? » nous amène à l’examiner sur deux angles.
Le premier est celui de la conception étymologique du mot, le deuxième, celui de la conception
économique du mot.

Le mot « chômage » a deux origines, une origine latine ‘’ caumare ‘’ qui veut dire « se
reposer pendant la chaleur » et l’autre grecque ‘’kauma’’ qui signifie « chaleur brûlante ». Selon
le dictionnaire « la toupie », le chômage est l’état d’une personne qui, souhaitant travailler et est
capable de le faire, se trouve sans emploi malgré ses recherches. C’est-à-dire ne pas travailler
indépendamment de sa volonté par manque de travail durant une certaine période où
définitivement. Tel est le regard étymologique du mot

Selon le BIT (bureau international du travail) qui est celui économique, " un chômeur est
une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :
• être sans emploi, c'est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une
semaine de référence

• être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours

• avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui
commence dans moins de trois mois

II-Interprétation économique
En économie, deux grandes catégories d’interprétation du chômage peuvent être
présentées, d’une part celles des néoclassiques qui met en évidence les dysfonctionnements du
marché du travail tel qu’il existe dans la réalité, d’autre part, celles des keynésiens qui montrent
que l’insuffisance de la demande globale peut limiter le niveau de l’emploi et contribuer à
augmenter celui du chômage.

-L’approche néoclassique standard du marché du travail : elle permet de comprendre


comment lorsque le marché concret s’éloigne du mode de fonctionnement d’un marché en
concurrence pure et parfaite, des situations de chômage peuvent apparaître. Pour comprendre le
chômage, les économistes néoclassiques construisent donc un modèle théorique du marché du
travail qui repose sur les hypothèses de la concurrence pure et parfaite. Sur le marché du travail,
se rencontrent l’offre de travail des salariés et la demande de travail des entreprises en fonction
du taux de salaire réel, leur comportement étant supposé rationnel. Sur ce marché, l’offre de travail
dépend d’un arbitrage entre travail et non travail et est donc une fonction croissante du salaire réel
: plus le taux de salaire réel augmente, plus le salarié est incité à travailler et à renoncer au loisir
pour augmenter sa consommation de biens. En revanche, la demande de travail est une fonction
décroissante du taux salaire réel. Ainsi, l’employeur embauche aussi longtemps que le coût
marginal du travail est inférieur à sa productivité marginale. D’après la loi de l’offre et la demande,
c’est donc la flexibilité salariale qui permet le retour spontané à l’équilibre sur le marché du travail
qui correspond à l’égalité entre l'offre globale et la demande globale de travail, là où se détermine
le salaire d'équilibre et le niveau optimal de l'emploi. Cet équilibre est de plein emploi et stable.

Cependant, des situations de chômage peuvent apparaître, notamment si les situations


concrètes de marché se caractérisent par des rigidités salariales et des problèmes informationnels
ou d’adaptations du marché du travail.

-Les rigidités salariales résultent de l’intervention de l’Etat et de l’action des syndicats qui
peuvent être à l’origine de réglementations du travail qui empêchent à la flexibilité salariale, par
exemples l’existence d’un salaire minimum, d’une législation protectrice de l’emploi, ou encore
de systèmes de protection sociale qui pèsent sur le coût du travail etc. Le niveau de salaire réel
dans le marché concret devient alors supérieur au salaire d’équilibre, créant un excès d’offre de
travail relativement à la demande. Il s’agit dans ce cas d’un chômage classique qui s’explique par
des obstacles à la baisse des salaires induisant un coût excessif du travail par rapport au salaire
d’équilibre d’un marché parfaitement concurrentiel.

-L’imperfection de l’information peut également faire apparaître un chômage frictionnel.


Celui-ci est une forme de chômage liée à la recherche d’emploi et au délai d’adaptation du marché
du travail. Il résulte d’un arbitrage entre le coût marginal d’un jour de recherche supplémentaire
par rapport au gain supplémentaire retiré d’un jour supplémentaire de recherche. Dans le cadre de
ce raisonnement, une indemnité chômage généreuse peut allonger la durée de recherche d’emploi
car cela réduit le coût marginal d’une journée supplémentaire de recherche et augmente le salaire
attendu pour accepter un emploi. Le chômage est ici considéré comme volontaire, car il résulte de
choix d’acteurs économiques rationnels.
-En outre, des problèmes d’appariement entre offres et demandes peuvent être à l’origine
du chômage frictionnel. En effet, la mise en relation entre le demandeur d’emploi et l’employeur
peut être compromise par des problèmes d’information sur les offres d’emplois vacants mais
également par des problèmes d’inadéquations spatiales et de qualifications entre l’emploi vacant
et le demandeur d’emploi. La plus grande transparence du marché, la mobilité géographique et
une meilleure adéquation entre la qualification personnelle des chômeurs et la qualification
requise pour l’emploi vacant permettraient de réduire le chômage.

-Le manque de transparence des marchés concrets est également à l’origine de politiques
salariales généreuses qui visent à pallier aux problèmes d’asymétrie d’information entre
employeurs et travailleurs. En effet, l’employeur peut être incité à proposer un salaire d’efficience,
nettement supérieur au salaire d’équilibre, dans le but d’éviter les problèmes d’anti sélection
(mauvais recrutements) et d’aléa moral (démissions, flânerie salariale). Or, se faisant, ils
contribuent à augmenter les salaires au-delà du salaire d’équilibre et alimente le chômage.

-Contrairement à l’analyse néoclassique qui adopte une approche micro-économique en


analysant le marché du travail de manière isolée et ses dysfonctionnements à l’origine du
chômage, l’analyse keynésienne privilégie une approche macro-économique qui accorde une
place centrale à l’insuffisance de la demande sur le marché des biens et services. En effet, selon
J.M. Keynes les périodes de récession sont propices à l’augmentation de l’épargne de précaution
entraînant un cercle vicieux cumulatif qui limite les débouchés des entreprises et alimentent la
récession et le chômage. Ainsi, le chômage résulte donc d’une insuffisance de la demande globale
de biens et de services. Dans ce cadre théorique, le salaire minimum n’est pas l’ennemi de
l’emploi. Au contraire, il alimente le pouvoir d’achat des catégories qui ont une propension
importante à consommer et donc la demande effective qui déterminera à son tour le niveau de
production et de l’emploi

III-Les grandes théories sur le chômage


1-Les causes du chômage
Les causes du chômage sont multiples. Elles sont d’ordre structurel et conjoncturel.

a-Les causes structurelles

Les causes structurelles sont inhérentes à la structure du système économique dont il est
ici question, soit le système capitaliste. On distinguera plusieurs causes structurelles dont le
facteur démographique.
 L’évolution de la population et la féminisation des emplois :

C’est un facteur qui a été évoqué essentiellement au cours des années 70. Le nombre de
jeunes sortant du système scolaire et voulant obtenir un emploi devient plus élevé que celui des
personnes en âge de prendre leur retraite. Ainsi espérer absorber cette main d’œuvre devient quasi
impossible. De plus, il faut noter l’impact des transformations dans la structure des activités : le
nombre d’emplois dans le secteur secondaire tend à diminuer régulièrement au profit des emplois
tertiaires, par ailleurs plus féminisés, ce qui conduirait à une augmentation du taux de chômage
masculin.

 Le rôle du progrès technique :

L’introduction du progrès technique conduit directement à se demander si


l’investissement et la recherche de gains de productivité sont ou non destructeurs d’emplois? Une
réponse en deux temps permet de reprendre l’argument selon lequel ils introduisent des
transformations dans les qualifications requises (les destructions créatrices). Si l’on reprend les
arguments traditionnels des économistes, les keynésiens comme les néoclassiques s’accordent sur
le fait que la productivité, c’est la croissance et celle-ci est source d’emplois et de hausse du niveau
de vie. Mais, dans un premier temps, les gains de productivité provoquent une augmentation du
chômage frictionnel.

 Les rigidités à la baisse des salaires :

Pourquoi alors y a-t-il du chômage structurel et des offres d’emploi non-comblées ? Cela
est attribuable à un phénomène que l’on nomme résistance à la baisse des salaires. Ce concept est
basé sur l’idée selon laquelle les gens préfèrent une augmentation de salaire à une réduction de
salaire. Ce problème est relié au fait que les gens ne considèrent pas l’inflation lorsqu’ils évaluent
un salaire. Par exemple, si votre salaire baisse de 5% cette année, mais que les prix baissent de
10%, êtes-vous plus riche ou plus pauvre ? Réponse : vous êtes plus riche puisque votre pouvoir
d’achat s’améliore de +5%. Si on donnait à une personne le choix entre 1) une augmentation de
salaire de 5% dans une économie où les prix vont monter de 10% et 2) une diminution de salaire
de 5% dans une économie où les prix vont baisser de 10%, la moyenne des gens choisirait l’option
1, alors que l’option 2 est bien plus attrayante. Dans une étude réalisée par l’économiste Robert
Shiller, 41% des participants ont répondu être en accord avec la phrase: « je pense que si mon
salaire augmentait, je me sentirais plus satisfait de mon emploi et plus épanoui, même si les prix
augmentaient autant que mon salaire ». Ainsi, lorsque l’activité économique diminue et que
l’économie entre en récession, on observe généralement une baisse de la demande qui met une
pression à la baisse sur les prix : c’est la déflation. Logiquement, lorsque les prix baissent, les
salaires aussi devraient baisser pour permettre aux producteurs de préserver leur rentabilité. Ces
baisses de salaire n’ont à peu près aucun impact sur le pouvoir d’achat des travailleurs puisque les
prix sont aussi en baisse. Cependant, les gens résistent farouchement à une baisse de salaire,
surtout lorsqu’ils sont protégés par un syndicat. L’employeur n’a alors d’autre choix que de mettre
des gens à la porte, ce qui génère du chômage. Sans la résistance à la baisse des salaires, les
employeurs pourraient baisser les salaires lorsque les prix baissent, ce qui leur permettrait de
renvoyer moins d’employés durant les récessions et les périodes de déflation.

b- Les causes conjoncturelles

La cause conjoncturelle dont il va être question, est sans doute la délocalisation de la


production. Mais au début des années 70, ce phénomène s’amorçait ; depuis, il s’est généralisé.
De nombreux pays, en effet, ont aujourd’hui une main d’œuvre dont le coût est très inférieur à
celui en vigueur dans les « vieux » pays industrialisés. La logique est alors simple : pourquoi
supporter un coût de production plus élevé alors que l’on peut bénéficier d’un coût moindre à
partir d’une implantation d’une partie ou de la totalité du processus de production à l’étranger ?.

Aux pays asiatiques, connus depuis déjà depuis quelques années pour la modestie de leurs
salaires, se sont ajoutés les pays d’Europe Centrale et de l’Est disposant d’un outil de travail mais
aussi d’une population qualifiée. Par ailleurs, ces pays connaissent des taux de croissance élevés
; certains, de par leur situation géographique et leur volonté politique, désirent intégrer l’Union
Européenne et apparaissent de fait attrayants pour certains investisseurs. Ces conditions étant
profitables aux patrons, cela va les conduire à implanter les entreprises dans ces pays profitables.
D’où le chômage dans le pays de provenances des entreprises.

Les techniques de sous-traitance, les zones franches, les divers processus de délocalisation
permettent aux entreprises de bénéficier des économies d’échelle, de contourner les barrières
douanières, de pénétrer de nouveaux marchés.

2-Les manifestations du chômage


A ce niveau il important de distinguer les différentes formes du chômage. Il existe plusieurs
types de chômage dont les plus importants sont :

-Le chômage frictionnel : on observe une mauvaise adaptation entre l´offre d´emploi et la
demande d´emploi. Soit il y a des places disponibles, mais les gens qui cherchent du travail n´ont
pas de qualification appropriée, soit c´est le chômage lié à la mobilité de la main- d´œuvre et au
délai nécessaire pour trouver un nouvel emploi.

-Le chômage conjoncturel : ce type de chômage est lié à la conjoncture économique. Il se


développe lorsque la croissance se ralentit ou lorsque la production diminue

-Le chômage structurel: Il est lié aux conditions structurelles de l´économie (des salaires trop
élevés, le mauvais système de formation). Le plus souvent, on se réfère aux pays en
développement qui ont des structures traditionnelles. Il y a très peu d´investissements et
d´entreprises, peu de progrès technique, l´agriculture représente le secteur principal et l´économie
n´est pas suffisamment tournée vers la recherche. Dans ce cas, c´est l´Etat qui peut être
responsable (les impôts sont très élevés, la bureaucratie joue un rôle dominant) ainsi que la
mentalité des gens (peur de créer une entreprise). Dans les pays industriels, c´est l'innovation
technologique (automatisation, robotisation, changements organisationnels), les lourdeurs
institutionnelles (le poids des charges sociales) et les facteurs psychologiques et sociologiques
(difficultés d'adaptation aux nouveaux métiers, difficultés de réinsertion après le chômage de
longue durée, etc.).

-Le chômage technologique: Il est lié au progrès technique et aux évolutions


technologiques. C´est Karl Marx qui réclame que la tendance à remplacer le personnel par les
machines pour augmenter le profit des entreprises entraîne le chômage. Il est vrai que cette
nouvelle technique et l´innovation entraîne la disparition de beaucoup d'emplois, tels que les
agriculteurs, les ouvriers. De l´autre côté, il y a des nouveaux emplois qui se développent, souvent
liés à la protection de l´environnement, aux nouveaux matériaux pour construire. Dans ce cas, il
faut un délai nécessaire pour qu’un licencié avec sa qualification trouve un emploi approprié. Mais
si on raisonne sur le long terme, aujourd´hui il y a beaucoup plus d´emplois dans les pays
développés qu´au moment de la première révolution industrielle grâce au gain de productivité.
Les économies se sont adaptées par la création de nouveaux emplois et par la baisse de la durée
du travail.

-Le chômage technique: Ce sont des raisons techniques qui empêchent les travailleurs
qualifiés de travailler (une panne des machines, des problèmes climatiques).

3-Les conséquences du chômage


Le chômage est un fléau économique, politique et social qui concerne toutes les catégories
socioprofessionnelles (employés, ouvriers et cadres). Les conséquences émanant de ce fléau sont de
nature directe et indirecte.

a Les conséquences - directes

Les conséquences directes du chômage sont multiples. Elles concernent notamment le


pouvoir d’achat des ménages, la perte du lien social et la santé physique et psychique des
demandeurs d’emploi. Comme conséquences directes, nous avons :

 La perte de pouvoir d’achat

La première conséquence du chômage est la perte du pouvoir d’achat et l’endettement des


ménages. En se retrouvant au chômage, le salarié perd 25 % de son revenu, qui décroît en fonction
de sa durée. En fin de droit, le chômeur ne perçoit plus que le RSA (revenue de solidarité active).
Si le ménage a souscrit à un emprunt immobilier et à des crédits à la consommation, cette perte
de revenu peut conduire au surendettement. La cessation de payement des traites et des crédits
déclenche une procédure de recouvrement, la saisie des biens et à terme, l’expulsion du logement.

 La perte du lien social


La seconde est la perte du lien social. L’entreprise étant le principal lieu de socialisation du
salarié, la perte d’un emploi s’accompagne de la perte du réseau et des liens professionnels qui
permettent de se socialiser. Malgré le temps libre dont il dispose, le chômeur ne se sent pas digne
d’en profiter pour expérimenter de nouvelles activités qui lui permettraient de créer de nouveaux
liens sociaux. La honte qu’il ressent l’incite à s’isoler de sa famille et de ses amis. En se repliant
sur lui, le chômeur perturbe l’équilibre de sa vie de famille. En 1987, Serge Paugam faisait
apparaître que 43,5 % des hommes au chômage depuis 2 ans avaient vécu une rupture conjugale,
contre 18,9 % pour ceux qui étaient actifs.

 La santé physique et psychique des demandeurs d’emploi

La troisième concerne la santé physique et psychique du chômeur. L’identité, le statut social


et le sens de la vie d’un individu étant étroitement liés à la pratique quotidienne d’une activité
professionnelle, le chômage de longue durée risque de provoquer un effondrement de sa
personnalité et de son équilibre psychique. Ne disposant plus de repères temporels pour structurer
son emploi du temps et le rythme de sa vie, le chômeur est confronté au désœuvrement, à
l’angoisse et au vide existentiel. La discrimination associée au statut de chômeur peut également
provoquer une dévalorisation de soi et donc, une perte d’estime de soi. La honte et la culpabilité
qu’elle provoque s’accompagnent souvent d’un état de stress durable que l’individu ne peut pas
éviter ou affronter. La fuite de ce vide et de cet état de stress peut conduire à des comportements
violents ou compensatoires : la consommation d’alcool ou de drogue ou des addictions (jeux
vidéo, télévision, Internet, sexe, etc…). En se prolongeant, cet état stressant et anxiogène peut
provoquer des maladies plus ou moins graves, telles que l’insomnie, la dépression, le cancer,
etc…, et parfois, conduire au suicide. Une étude de 1997 a montré qu’une augmentation de 3 %
du taux de chômage pouvait provoquer une hausse du taux de suicide de 4,4 %. Étant davantage
soumis aux maladies cardio-vasculaires et rénales (+50 %), le taux de mortalité d’un chômeur
augmente en moyenne de 75 % par rapport à celui d’un actif. Michel Lagrave cite une étude
britannique qui affirme qu’une hausse de 1 million de chômeurs sur 5 ans provoque 50 000 décès
et 60 000 cas de maladies mentales supplémentaires. Ces conséquences incitent davantage les
chômeurs à retrouver rapidement un emploi qu’à profiter des allocations chômages et du temps
libre. Après avoir présenté les conséquences directes, il est nécessaire de présenter les indirectes.

b-Les conséquences indirectes

Les conséquences indirectes du chômage concernent la hausse de la délinquance, les salariés


en poste. Ainsi, nous avons :

 La hausse de la délinquance et de la criminalité

La première conséquence indirecte concerne la hausse de la délinquance et de la criminalité.


La plupart des condamnés pour vols, trafics ou violences cumulent la précarité et l’exclusion
sociale liées au chômage. Une étude publiée en 2000 montrait qu’un détenu sur sept n’a jamais
exercé d’activité professionnelle et qu’un sur deux est ou a été ouvrier, contre un sur trois dans
l’ensemble de la population. Confronté à la difficulté de trouver un emploi, un jeune issu de
milieux défavorisés peut donc facilement basculer dans la délinquance. Il existerait également une
corrélation entre la hausse du chômage et celle de la délinquance. Aux États-Unis, une étude a
montré qu’une hausse de 10 % du chômage provoque une hausse de 4 % des arrestations, de 6 %
des incarcérations, de 3,4 % des crimes économiques et de 0,8 % des crimes violents. Une hausse
de 1 million de chômeurs sur 5 ans est à l’origine de 14 000 condamnations pénales
supplémentaires. Le chômage étant la principale cause de la délinquance, au lieu d’augmenter le
nombre de prisons, les pouvoirs publics devraient plutôt enrayer la hausse du chômage.

 L’impact du chômage sur les salariés en poste

La seconde conséquence concerne l’impact du chômage sur les salariés en poste. Il n’y a pas
que les chômeurs qui sont concernés par la hausse du chômage. Elle concerne également tous les
salariés qui ont « la chance d’avoir un emploi ». La hausse du chômage entretient un climat
d’insécurité dans l’esprit des salariés qui ont peur de perdre leurs emplois. Pour éviter de se
retrouver au chômage, en fonction de son niveau hiérarchique, le salarié peut utiliser de multiples
stratégies d’évitement : se soumettre aux ordres, contribuer au « sale boulot », accepter la
dégradation de ses conditions de travail, entrer en compétition avec ses collègues et ne pas
s’impliquer dans des revendications sociales collectives. La peur du chômage empêche les
mouvements sociaux de se mobiliser pour lutter contre la dégradation des conditions de travail :
la stagnation des salaires, la flexibilité, la réforme du Code du travail, la casse du système social,
etc… Ce comportement de soumission provoque un état de stress qui a des répercussions sur la
santé physique et psychique des salariés. En acceptant de contribuer au « sale boulot »,
d’intensifier son rythme de travail, l’insécurité d’un emploi précaire, le harcèlement d’un petit
chef, la flexibilité, des objectifs inatteignables, des horaires irréguliers et imprévisibles
incompatibles avec une vie sociale et familiale, etc…, les salariés s’exposent à des situations de
stress et à des risques psychosociaux. Un rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT)
estimait que 40 millions de personnes étaient affectées par le stress lié au travail. Tandis que 36
% déclaraient travailler dans des délais très courts, 33 % déclaraient travailler à une cadence
élevée. Ce même rapport indiquait, d’une part, qu’un travailleur sur six, soit 16 %, avait été
confronté à un comportement social hostile (violence physique, harcèlement sexuel et
harcèlement), et, d’autre part, que 80 % des cadres s’inquiétaient du stress lié au travail, et que
près d’un sur cinq considéraient la violence et le harcèle

IV-Mesure du chômage
1-Le chômage au sens du bureau international du
travail
Le BIT, agence spécialisée de l’Onu, a adopté la définition actuelle du chômage en 1982.
Selon cette définition, est comptée comme chômeur une personne qui est à la fois en âge de
travailler (15 ans ou plus), qui n’a pas travaillé au cours de la semaine de référence de l’enquête
(ne serait-ce qu’une heure), est disponible pour travailler dans les deux semaines à venir et a
entrepris, au cours des quatre dernières semaines, une démarche de recherche d’emploi ou a trouvé
un emploi qui débutera moins de trois mois après l’interrogation. Le taux de chômage BIT est le
rapport entre le nombre de chômeurs BIT et le nombre de personnes actives (en emploi + au
chômage BIT).

Population au chômage
TC
Population active

La définition du BIT permet de mesurer l’évolution du chômage sur plusieurs années.


Reprise dans la plupart des pays du monde, elle permet également de réaliser des comparaisons
internationales

2-Le chômage au sens du recensement de la population


Le questionnaire du recensement permet de se rapprocher des critères retenus dans
l’enquête Emploi, mais l’interrogation est moins précise. Les chômeurs au sens du recensement
ne sont donc pas forcément des chômeurs au sens du BIT, et inversement. Les deux concepts ne
peuvent être comparés.

Les chômeurs, au sens du recensement de la population, sont en effet constitués d’une part
des personnes de 15 ans ou plus qui se sont déclarées chômeurs sauf si elles ont en outre déclaré
explicitement ne pas rechercher de travail ; et d’autre part, des personnes de 15 ans ou plus qui ne
se sont déclarées spontanément ni en emploi ni au chômage, mais qui ont néanmoins déclaré
rechercher un emploi.

Le taux de chômage au sens du recensement est le rapport entre le nombre de chômeurs


au sens du recensement et le nombre de personnes actives au sens du recensement.
Il constitue, du fait du mode de recensement désormais en vigueur, une valeur moyenne
sur cinq ans disponible trois ans après le millésime du recensement.

V-TRAVAUX EMPIRIQUES
Dans cette partie nous ferons l’état des lieux du chômage sur le Burkina Faso et sur le
Cambodge (qui est un pays d’Asie situé en Indochine entouré par la Thaïlande, le Laos, le Viêt
Nam et le golfe de Thaïlande).
Pour ce qui du Burkina Faso, il faut retenir que le chômage touche plus le milieu urbain
que le milieu rural. Ainsi nous avons le tableau suivant qui fait cas du taux de chômage au Burkina
en milieu urbain et rural de 1994 à 2014 :

Années 1994 1998 2003 2005 2007 2010 2014

Urbain 15,6 15,3 13,8 10,4 8,6 9,2 7,1

Rural 0,8 0,5 0,8 0,8 2,2 0,2 6,4

Representation graphique du taux de chômage par


milieu
18

16

14

12

10

0
1994 1998 2003 2005 2007 2010 2014

Urbain Rural
Pour le Cambodge nous avons retenu la répartition du chômage par tranche d’âges du
Recensement General de la Population de 1998. Ainsi, nous avons le tableau qui suit :

Tranche Population Population Taux Nombre de Taux de


d’âges active active d’emploi chômeurs chômage
occupée

15-19 541680 441226 81,46% 100454 18,54 %

20-24 728520 674492 92,58% 54028 7,42%

25-29 951307 915369 96,22% 35938 3 ,78%

30-34 537293 515932 96,02% 21361 3,98%

35-39 633850 618592 97,59% 15258 2,41%

40-44 445850 436403 97,88% 9447 2,12%

45-49 416150 408333 98,12% 7817 1,88%

50-54 236550 230926 97,62% 5624 2,38%

55-59 203244 198006 97,42% 5238 2,58%

60-64 163256 158797 97,27% 4459 2,73%

65 et plus 179400 174130 97,06% 5270 2,94%

Total 5037100 4772206 94,74% 264894 5,26%

Titre : Tableau de répartition du chômage par tranche d’âges

VI-Divers
Nous avons trouvé que faire une étude sur un phénomène sans évoquer d’idées de s’en
départir serait une étude incomplète. C’est pourquoi nous avons décidé de présenter dans ce point
de divers des solutions pour contrecarrer le chômage. Ainsi pour freiner ou même mettre fin le
chômage, il faut :

- Augmenter la demande de travail.


-Rendre flexible les salaires sur le marches.

-Baisser le taux d’intérêt pour encourager les emprunts et les investissements sur les
marchés des biens et services.

-Renforcer les compétences technologiques

-Réduire le montant allouer aux chômeurs.

CONCLUSION
Au regard de notre analyse, on peut retenir que le chômage est un déséquilibre entre l’offre
et la demande. Selon les néoclassiques, le chômage est volontaire. Ce qui n’est pas le cas chez
Keynes, selon lui le chômage est involontaire car il est dû à une insuffisance de la demande sur le
marché des biens et services. Plusieurs mesures sont utilisées pour déterminer le chômage tels
que : la mesure au sens du BIT et celle selon le recensement de la population. Suite aux
conséquences qu’engendre ce phénomène, plusieurs politiques ont été entreprises pour le mettre
fin.

MERCI POUR VOTRE PARTICIPATION

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