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INTRODUCTION

Le chômage constitue aujourd’hui l’un des principaux indicateurs de la santé économique


d’un pays. Il détermine, dans la majorité des pays, la nature des politiques de l’emploi mises
en œuvre et témoigne des mutations de notre société.
Les politiques économiques orientées vers la lutte contre le chômage contribuent peu à peu
à une diminution du nombre de chômeurs est plus ou moins inégale selon les catégories :
dès lors, les raisons du chômage sont-elles les mêmes pour toutes ? Doit-on considérer le
chômage comme un concept, ou faut-il parler de différentes formes de chômage dont les
causes et les conséquences varieraient sensiblement ?
Nous verrons dans une première partie quels sont les différents types de chômage, quelles
sont les causes économiques du chômage.

DEVELOPPEMENT
Notion du chômage
Le chômage est un concept simple mais une réalité complexe. Il est défini comme la situation
d’un individu ou d’une partie de la main-d’œuvre d’un pays sans emploi et à la recherche d’un
emploi. Sur le marché du travail, le chômage apparaît lorsque la demande d’emplois des
travailleurs (offre de travail) est supérieure aux offres d’emplois des entreprises (demande de
travail). Un chômeur est une personne sans emploi à la recherche d’un emploi.
Les types de chômage
On distingue trois types de chômage : frictionnel, conjoncturel et structurel.

 Le chômage frictionnel résulte d’imperfections du marché du travail. Observable


même en situation de plein-emploi, il correspond à un chômage d’adaptation lié aux
délais d’ajustement de la main d’œuvre entre deux emplois.
 Le chômage conjoncturel est un chômage économique dû à une insuffisance de la
demande globale. Une baisse de la demande globale (la consommation des ménages,
les investissements, ...) conduit les entreprises à avoir un stock de produits non désiré
et à réduire leur production et leur investissement ; cela peut conduire à des
licenciements et/ou des délocalisations.
 Le chômage structurel est dû à des inadéquations entre les qualifications des
individus et les emplois. Il y a une inadéquation entre l’offre et la demande. Les progrès
technologiques jouent un rôle déterminant dans l’existence de ce type de chômage.
Ces progrès impliquent des modifications dans les caractéristiques (connaissances,
savoir-faire, ...) des postes d’emploi. Donc, il résulte une variation de la demande de
travail à travers les divers marchés. Cela peut conduire à des excès d’offre de travail
sur certains marchés et à des pénuries sur d’autres.
Les causes économiques du chômage
Différents paramètres économiques sont de nature à expliquer le phénomène de chômage, tel
que nous le rencontrons dans nos économies modernes.

 Le progrès technique, tout d’abord, conduit les entreprises à remplacer les humains
par des machines dans l’espoir de gagner en productivité. Souvent considéré comme
préjudiciable à l’emploi, le progrès technique, s’il conduit à l’émergence de nouveaux
emplois, en détruit plus qu’il n’en crée dans un premier temps, participant ainsi à la
montée du chômage.
 Les crises économiques et le ralentissement de la croissance : depuis les chocs
pétroliers des années 1970, la croissance a été fortement ralentie. Face à la crise, les
entreprises diminuent leur production de peur de ne pas trouver de débouchés. Ce
faisant, elles embauchent moins (la production étant moindre) et contribuent au
phénomène de chômage.
 Une concurrence accrue, qui se développe lors des périodes de crise ou dans un
contexte de mondialisation : les entreprises les moins performantes n’étant plus en
mesure d’affronter la concurrence, elles sont amenées à licencier (ou n’embauchent
plus).
 Les délocalisations d’entreprises, dans les pays à faible coût de main-d’œuvre,
affectent directement les pays développés, participant à la disparition de nombreuses
entreprises (dans les domaines du textile notamment, ou de la chaussure).
 La réglementation juridique et fiscale du coût de la main d’œuvre (salaire minimum,
versement obligatoire d’une prime de licenciement, cotisations patronales élevées)
peut dissuader les entreprises d’embaucher.
Ainsi, tout comme le chômage revêt des formes diverses, ses causes peuvent trouver des
explications dans les structures économiques ainsi que dans les évolutions sociologiques qui
ont marqué nos sociétés.
Les conséquences économiques du chômage
Les conséquences directes du chômage sont multiples. Elles concernent notamment le
pouvoir d’achat des ménages, la perte du lien social et la santé physique et psychique des
demandeurs d’emploi.

 La première conséquence du chômage est la perte du pouvoir d’achat et l’endettement


des ménages. En se retrouvant au chômage, le salarié perd 25 % de son revenu, qui
décroît en fonction de sa durée. En fin de droit, le chômeur ne perçoit plus que le RSA
(revenue de solidarité active).
 La seconde est la perte du lien social. L’entreprise étant le principal lieu de
socialisation du salarié, la perte d’un emploi s’accompagne de la perte du réseau et
des liens professionnels qui permettent de se socialiser. La dévalorisation du statut
de chômeur influence profondément l’image et l’estime que l’individu a de lui. Malgré
le temps libre dont il dispose, le chômeur ne se sent pas digne d’en profiter pour
expérimenter de nouvelles activités qui lui permettraient de créer de nouveaux liens
sociaux. La honte qu’il ressent l’incite à s’isoler de sa famille et de ses amis. En se
repliant sur lui, le chômeur perturbe l’équilibre de sa vie de famille.
 La troisième concerne la santé physique et psychique du chômeur. L’identité, le statut
social et le sens de la vie d’un individu étant étroitement liés à la pratique quotidienne
d’une activité professionnelle, le chômage de longue durée risque de provoquer un
effondrement de sa personnalité et de son équilibre psychique. Ne disposant plus de
repères temporels pour structurer son emploi du temps et le rythme de sa vie, le
chômeur est confronté au désœuvrement, à l’angoisse et au vide existentiel.
Après avoir présenté les conséquences directes, il est nécessaire de présenter les
indirectes.
Les conséquences indirectes du chômage concernent la hausse de la délinquance, les salariés
en poste, la compétitivité des entreprises et la santé des dirigeants d’entreprises.

 La première conséquence indirecte concerne la hausse de la délinquance et de la


criminalité.
 La seconde conséquence concerne l’impact du chômage sur les salariés en poste. Il
n’y a pas que les chômeurs qui sont concernés par la hausse du chômage. Elle
concerne également tous les salariés qui ont « la chance d’avoir un emploi ».
 La troisième conséquence concerne la compétitivité des entreprises. L’absentéisme,
la rotation du personnel et la baisse de la productivité liés au stress au travail ont
également des répercussions sur la performance des entreprises.
Les solutions économiques du chômage
Une des solutions pour résoudre le chômage structurel est alors de flexibiliser le marché du
travail en éliminant les rigidités qui empêcheraient les ajustements : il faut donc ajuster le
travail par la quantité ou les prix à la production.

CONCLUSION
La lutte contre le chômage constitue aujourd’hui l’un des enjeux majeurs de nos sociétés
modernes : révélateur de la santé économique d’un pays, il est largement conditionné par les
phases de croissance ou de crise économique et illustre la difficulté à faire coïncider l’offre
et la demande sur le marché du travail.
Néanmoins, les paramètres économiques seuls ne peuvent l’expliquer : l’évolution de la
société et des modes de vie, et le comportement des individus sont autant de facteurs qui
contribuent à modeler le marché du travail et à faire évoluer l’emploi.
Pour anticiper ces évolutions et y remédier lorsqu’elles sont génératrices de chômage, des
politiques de relance de la demande ou de flexibilisation du marché seront initiées, comme
nous le verrons dans le cours suivant sur les politiques de lutte contre le chômage.

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