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A l’aide de deux exemples, montrez que la frontière entre emploi,

chômage et inactivité est parfois incertaine.

Quelles sont les innovations économique et sociale introduites par le


Fordisme ?

Présentez deux caractéristiques du modèle d’organisation post-


taylorien ?

Présentez deux indicateurs (descripteurs) permettant de décrire la


qualité des emplois.

Montrez à partir d’un exemple, comment le numérique brouille les


frontières du travail.

Montrez à partir d’un exemple, comment le numérique transforme


les relations d’emploi.

Expliquez en quoi le travail est source d’intégration sociale.

Montrez à partir d’un exemple comment l’évolution de l’emploi peut


affaiblir le pouvoir intégrateur de
l’emploi.
A l’aide de deux exemples, montrez que la frontière entre emploi, chômage et inactivité est parfois
incertaine.
Avoir un emploi se définit comme exercer une activité rémunérée et déclarée qui permet d’acquérir un
statut social du fait de revenus et de droits sociaux. Être au chômage se définit comme ne pas occuper
d’emploi, mais en chercher un activement ; être inactif signifie ne pas avoir d’emploi et ne pas en chercher.
Cependant, l’évolution des formes d’emploi, et en particulier le développement de l’emploi atypique («
précaire »), tend à brouiller les frontières entre emploi, chômage et inactivité.
Le halo du chômage, par exemple, regroupe des individus qui ne sont pas comptabilisés comme chômeurs
bien que n’ayant pas réellement d’emploi : la frontière entre chômage et inactivité est donc moins claire,
puisque ces personnes sont comptées comme inactives alors qu’elles déclarent vouloir un emploi. Il s’agit
entre autres de chômeurs découragés qui ne font plus les démarches nécessaires ou encore de personnes
qui recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler.
Par ailleurs, certaines personnes sont en situation de sous-emploi, car elles souhaiteraient pouvoir
travailler davantage : elles sont donc dans une zone floue entre emploi et inactivité, puisqu’elles sont,
d’une certaine manière, partiellement inactives de manière contrainte, elles occupent par exemple des
emplois à temps partiel subi.

Quelles sont les innovations économique et sociale introduites par le Fordisme ?


L’ingénieur américain F. W. Taylor (1856-1915) a mis au point une méthode d’organisation du travail dite
scientifique. Très critique de l’organisation traditionnelle du travail qui repose sur les métiers, plus
précisément sur le savoir-faire d’ouvriers qualifiés, autonomes, responsables de leur temps et de la
conduite de leur activité, il propose de lui substituer une nouvelle organisation fondée sur une double
division du travail avec pour objectif d’améliorer la productivité à travers un meilleur contrôle de l’activité
des ouvriers. Taylor souhaite lutter contre la "flânerie" dans les ateliers et va trouver la meilleure façon de
produire (the one best way).
Le fordisme, est un modèle d'organisation du travail développé et mis en œuvre au début du 20 -ème
siècle par Henry Ford (1863-1947) fondateur de l'entreprise qui porte son nom, à l'occasion de la
production d'un nouveau modèle, la Ford T. Largement inspiré des travaux de Taylor, Ford va développer
l’OST en introduisant deux innovations, (application à des fins industrielles et commerciale d’une
invention).
Il va innover dans un premier temps en introduisant dans l’entreprise le convoyeur qui va permettre
d’énormes gains de productivité et donc surtout de produire en masse des produits standardisés. En effet,
avec le travail à la chaine, les gains de temps déjà importants grâce à la parcellisation des tâches
concrétisée par Taylor, vont fortement augmenter. Plus besoin de se déplacer, le travail vient à l’ouvrier.
Ce gain de temps sera à l’origine d’une forte hausse de l’efficacité de l’entreprise qui va donc pouvoir
produire en masse des biens semblables. La production de masse est née. Les gains de productivité vont
permettre une baisse des prix.
La deuxième innovation a une dimension plus sociale. Pour s’assurer une main d’œuvre plus docile et
fidèle mais aussi pour assurer des débouchés à sa production, Ford sera le premier à augmenter de
manière significative les salaires de ses ouvriers spécialisés avec le « Five dollars Day » assurant ainsi une
hausse formidable du pouvoir d’achat des salariés. Cette augmentation va alimenter une consommation de
masse qui s’avèrera nécessaire pour faire face à la production de masse. La société de consommation est
née.

Présentez deux caractéristiques du modèle d’organisation post-taylorien ?


A la fin du 19e siècle, Taylor introduit dans l’entreprise l’organisation scientifique du travail (OST). Il s’agit
d’augmenter la productivité en rationalisant le travail.
Henri Ford poursuit au début du 20e siècle cette logique de parcellisation des tâches en introduisant le
travail à la chaine. Mais cette organisation du travail qui a permis de formidables gains de productivité va
s’essouffler.
Ainsi, dans les années 70, deux évolutions majeures vont nécessiter des transformations de l’organisation
du travail et vont permettre l’apparition de nouvelles formes d’organisation du travail (NFOT). Face au
rejet par les salariés des conditions de travail imposée par l’organisation taylorienne mais surtout face à
l’émergence d’une demande diversifiée et versatile, une organisation post-taylorienne va rapidement
s’imposer. Introduite dans les usines Toyota dans les années 1970, le toyotisme est l’un des exemples les
plus connus d’organisation post-taylorienne.
Elle est caractérisée par de la flexibilité, notamment avec le principe de production en juste-à-temps.
L’introduction d’un management participatif qui vise à inclure l’ensemble des salariés dans la prise de
décision au sein de l’entreprise assouplit la logique taylorienne de division verticale du travail.
Enfin, les NFOT remettent également en question la division horizontale du travail grâce à la recomposition
des tâches qui enrichit le travail des salariés. 

Présentez deux indicateurs (descripteurs) permettant de décrire la qualité des emplois.


La qualité d’un emploi se définit par le degré de satisfaction qu’un actif peut retirer de son activité
professionnelle. Il s’agit de l’ensemble de ses caractéristiques qui ont des effets sur le bien-être des
travailleurs.
Les descripteurs de la qualité d’un emploi retenus par l’OCDE concernent la sécurité économique
apportée par l’emploi. Montant du revenu et niveau relatif de ce revenu par rapport aux autres membres
de l’organisation ou de la société, stabilité de l’emploi et risque de chômage, droits sociaux associés à cet
emploi, les perspectives d’évolution de carrière.
La qualité de l’emploi concerne également les conditions de travail comme la nature des tâches
effectuées, les risques pour la santé, l’intensité du travail et horaire de travail, l’autonomie au travail, la
qualité des relations avec les collègues et solidarité au sein du collectif de travail.

Montrez à partir d’un exemple, comment le numérique transforme les relations d’emploi.
Le numérique englobe l’informatique, il recouvre également les télécommunications (téléphone, radio,
télévision, Internet).
Le numérique transforme l’emploi en brouillant les frontières entre salariat et non-salariat. En effet le
numérique a permis l’émergence de plateforme sur lesquelles les travailleurs vendent leurs services aux
utilisateurs. Ce processus qualifié aussi d’« d’ubérisation » s’est accompagné de la hausse du nombre
d’auto-entrepreneurs, statut des prestataires de ces services.
Ce processus « d’ubérisation » a rendu plus incertaine la relation d’emploi entre ces prestataires et les
plateformes ; En effet, ils sont juridiquement indépendants, si bien qu’ils réalisent un « chiffre d’affaires
» ; ils sont libres d’organiser leur temps de travail, ils sont propriétaires de leurs moyens de production
(vélo, smartphone, etc. Toutefois, la relation qu’ils entretiennent dans les faits avec les plateformes
témoigne d’une part, d’une très forte dépendance économique et, d’autre part, de l’existence de
nombreuses obligations-contraintes rappelant davantage le statut de salarié (exemples : temps de travail
imposé, une obligation de connexion pour les chauffeurs livreurs...).
Une forme hybride de statut juridique apparait alors avec des travailleurs juridiquement non-salariés
mais économiquement dépendants.
D’ailleurs, le mardi 19 avril 2022, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Deliveroo à 375 000 €
d'amende. La start-up a été reconnue coupable d'avoir employé des livreurs indépendants plutôt que de
les salarier entre 2015 et 2017.

Montrez à partir d’un exemple, comment le numérique brouille les frontières du travail.
L’essor du numérique n’est pas sans conséquences sur le travail et son organisation.
D’abord, les technologies de l’information et de la communication (TIC) telles que l’ordinateur portable,
le smartphone ou internet ont favorisé le développement du télétravail en permettant au salarié de
travail à distance. Le télétravail est source d’opportunités pour le salarié qui bénéficie davantage
d’autonomie et de gains de temps, notamment en évitant des trajets quotidiens. Il présente également des
avantages pour l’employeur car il accroît principalement la flexibilité du travail, réduit l’absentéisme et
diffuse l’utilisation des outils numériques.
Cependant, le télétravail contribue à brouiller les frontières entre le travail et le hors-travail : la
délimitation entre la sphère privée et la sphère professionnelle devient plus complexe à établir lorsque
le salarié travaille à domicile. Par ailleurs, l’usage des TIC accroit la disponibilité des travailleurs sur des
temps auparavant consacrés au hors travail, ce qui peut conduire à une augmentation de la charge et de
l’intensité du travail.
Expliquez en quoi le travail est source d’intégration sociale.
Occuper un emploi, c’est-à-dire avoir un travail rémunéré et déclaré constitue un élément essentiel de
l’intégration sociale à savoir la capacité d’un individu à établir une multitude de liens sociaux avec les
membres d’un groupe social ou de la société dans laquelle il vit.
En effet, occuper un emploi donne accès à un revenu qui permet d’accéder aux normes de consommation
en vigueur dans la société (avoir un téléphone portable, partir en vacances, obtenir un prêt bancaire…). Il
permet d’avoir un logement, d’y recevoir ses amis.
Il donne aussi accès à une protection sociale lui garantissant des revenus en cas de maladie, de chômage,
au moment de la retraite.
Il confère également une reconnaissance symbolique en donnant un statut et un rôle social à l’individu.
L’emploi donne le sentiment d’être utile aux autres dans une relation d’interdépendance.
L’emploi est également un lieu important de sociabilité (ensemble des relations sociales qui relient un
individu aux autres membres de la société) car la plupart des emplois s’opèrent dans un cadre collectif qui
partagent les mêmes normes : travailler permet d’avoir le même rythme de vie (horaires, WE, vacances…).
Du fait de son activité professionnelle, l’individu rencontre des clients, des fournisseurs, des collègues,
intègre un syndicat... L’individu va pouvoir se tisser un réseau relationnel qui au fil du temps peut devenir
un réseau amical.
Les liens dans le collectif de travail sont d’autant plus forts que l’emploi est une instance de socialisation.
L’individu apprend et intériorise les valeurs et normes du groupe professionnel auquel il appartient (des
infirmières, des policiers, …).

Montrez à partir d’un exemple comment l’évolution de l’emploi peut affaiblir le pouvoir intégrateur de
l’emploi.
Le ralentissement de la croissance économique, s’accompagne dès les années 1980 d’une augmentation
d’un chômage de masse (plus de 3 millions de chômeurs début des années 90) et de longue durée (au
chômage plus d’un an). Par ailleurs, cette même période est marquée par le phénomène de précarisation
de l’emploi. La part d’emploi précaire a presque triplé depuis le milieu des années 1980.
Le développement du chômage de masse persistant et de la précarité remet en question le rôle intégrateur
du travail. Non seulement les individus sont davantage exposés au risque de perte de revenus mais ils
subissent également une fragilisation du statut social conféré par le travail.
En effet, être privé d’emploi va créer une insécurité financière (les revenus vont baisser
considérablement surtout si la période de chômage est longue) qui accroît le risque d’exclusion
économique et sociale en fragilisant l’accès aux normes de consommation nécessaires à l’intégration d’un
individu. (Accéder au logement, prêt, activités de loisirs…)
De même, la privation d’emploi entraîne une fragilisation des liens sociaux : le travail est un lieu de
sociabilité où de nombreux liens sociaux se développent.
La stigmatisation des chômeurs fragilise leur identité sociale et ceux-ci peuvent intérioriser une image
négative d’eux-mêmes au cours de leur parcours de prise en charge par les services sociaux. La perte
d’estime de soi, le sentiment d’inutilité sociale induits par le chômage peuvent avoir des effets au-delà de
la sphère du travail : par exemple, la privation totale ou partielle de travail remet fondamentalement en
question le rapport à l’avenir (possibilité de fonder une famille, de recourir au crédit, etc.)

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