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Montrez à partir d’un exemple, comment le numérique transforme les relations d’emploi.
Le numérique englobe l’informatique, il recouvre également les télécommunications (téléphone, radio,
télévision, Internet).
Le numérique transforme l’emploi en brouillant les frontières entre salariat et non-salariat. En effet le
numérique a permis l’émergence de plateforme sur lesquelles les travailleurs vendent leurs services aux
utilisateurs. Ce processus qualifié aussi d’« d’ubérisation » s’est accompagné de la hausse du nombre
d’auto-entrepreneurs, statut des prestataires de ces services.
Ce processus « d’ubérisation » a rendu plus incertaine la relation d’emploi entre ces prestataires et les
plateformes ; En effet, ils sont juridiquement indépendants, si bien qu’ils réalisent un « chiffre d’affaires
» ; ils sont libres d’organiser leur temps de travail, ils sont propriétaires de leurs moyens de production
(vélo, smartphone, etc. Toutefois, la relation qu’ils entretiennent dans les faits avec les plateformes
témoigne d’une part, d’une très forte dépendance économique et, d’autre part, de l’existence de
nombreuses obligations-contraintes rappelant davantage le statut de salarié (exemples : temps de travail
imposé, une obligation de connexion pour les chauffeurs livreurs...).
Une forme hybride de statut juridique apparait alors avec des travailleurs juridiquement non-salariés
mais économiquement dépendants.
D’ailleurs, le mardi 19 avril 2022, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Deliveroo à 375 000 €
d'amende. La start-up a été reconnue coupable d'avoir employé des livreurs indépendants plutôt que de
les salarier entre 2015 et 2017.
Montrez à partir d’un exemple, comment le numérique brouille les frontières du travail.
L’essor du numérique n’est pas sans conséquences sur le travail et son organisation.
D’abord, les technologies de l’information et de la communication (TIC) telles que l’ordinateur portable,
le smartphone ou internet ont favorisé le développement du télétravail en permettant au salarié de
travail à distance. Le télétravail est source d’opportunités pour le salarié qui bénéficie davantage
d’autonomie et de gains de temps, notamment en évitant des trajets quotidiens. Il présente également des
avantages pour l’employeur car il accroît principalement la flexibilité du travail, réduit l’absentéisme et
diffuse l’utilisation des outils numériques.
Cependant, le télétravail contribue à brouiller les frontières entre le travail et le hors-travail : la
délimitation entre la sphère privée et la sphère professionnelle devient plus complexe à établir lorsque
le salarié travaille à domicile. Par ailleurs, l’usage des TIC accroit la disponibilité des travailleurs sur des
temps auparavant consacrés au hors travail, ce qui peut conduire à une augmentation de la charge et de
l’intensité du travail.
Expliquez en quoi le travail est source d’intégration sociale.
Occuper un emploi, c’est-à-dire avoir un travail rémunéré et déclaré constitue un élément essentiel de
l’intégration sociale à savoir la capacité d’un individu à établir une multitude de liens sociaux avec les
membres d’un groupe social ou de la société dans laquelle il vit.
En effet, occuper un emploi donne accès à un revenu qui permet d’accéder aux normes de consommation
en vigueur dans la société (avoir un téléphone portable, partir en vacances, obtenir un prêt bancaire…). Il
permet d’avoir un logement, d’y recevoir ses amis.
Il donne aussi accès à une protection sociale lui garantissant des revenus en cas de maladie, de chômage,
au moment de la retraite.
Il confère également une reconnaissance symbolique en donnant un statut et un rôle social à l’individu.
L’emploi donne le sentiment d’être utile aux autres dans une relation d’interdépendance.
L’emploi est également un lieu important de sociabilité (ensemble des relations sociales qui relient un
individu aux autres membres de la société) car la plupart des emplois s’opèrent dans un cadre collectif qui
partagent les mêmes normes : travailler permet d’avoir le même rythme de vie (horaires, WE, vacances…).
Du fait de son activité professionnelle, l’individu rencontre des clients, des fournisseurs, des collègues,
intègre un syndicat... L’individu va pouvoir se tisser un réseau relationnel qui au fil du temps peut devenir
un réseau amical.
Les liens dans le collectif de travail sont d’autant plus forts que l’emploi est une instance de socialisation.
L’individu apprend et intériorise les valeurs et normes du groupe professionnel auquel il appartient (des
infirmières, des policiers, …).
Montrez à partir d’un exemple comment l’évolution de l’emploi peut affaiblir le pouvoir intégrateur de
l’emploi.
Le ralentissement de la croissance économique, s’accompagne dès les années 1980 d’une augmentation
d’un chômage de masse (plus de 3 millions de chômeurs début des années 90) et de longue durée (au
chômage plus d’un an). Par ailleurs, cette même période est marquée par le phénomène de précarisation
de l’emploi. La part d’emploi précaire a presque triplé depuis le milieu des années 1980.
Le développement du chômage de masse persistant et de la précarité remet en question le rôle intégrateur
du travail. Non seulement les individus sont davantage exposés au risque de perte de revenus mais ils
subissent également une fragilisation du statut social conféré par le travail.
En effet, être privé d’emploi va créer une insécurité financière (les revenus vont baisser
considérablement surtout si la période de chômage est longue) qui accroît le risque d’exclusion
économique et sociale en fragilisant l’accès aux normes de consommation nécessaires à l’intégration d’un
individu. (Accéder au logement, prêt, activités de loisirs…)
De même, la privation d’emploi entraîne une fragilisation des liens sociaux : le travail est un lieu de
sociabilité où de nombreux liens sociaux se développent.
La stigmatisation des chômeurs fragilise leur identité sociale et ceux-ci peuvent intérioriser une image
négative d’eux-mêmes au cours de leur parcours de prise en charge par les services sociaux. La perte
d’estime de soi, le sentiment d’inutilité sociale induits par le chômage peuvent avoir des effets au-delà de
la sphère du travail : par exemple, la privation totale ou partielle de travail remet fondamentalement en
question le rapport à l’avenir (possibilité de fonder une famille, de recourir au crédit, etc.)