Corrigé du DS se rapportant au chapitre « Travail et Emploi »

I Mobilisation des connaissances

1) Comment le numérique a-t-il transformé la relation d’emploi ?
L’émergence des technologies de l’information et de la communication, couramment appelées
numérique, a transformé la relation d’emploi car elles ont permis l’utilisation de plateformes
numériques à l’origine d’un nouveau statut d’emploi.
En effet, nous assistons au XXI ème siècle à l’ubérisation de l’économie, c’est à dire à l’apparition
d’activités économiques proposées par de grandes entreprises tel que Uber d’où le néologisme
ubérisation, qui mettent à la disposition de prestataires de service, leur plateforme numérique pour
qu’ils rentrent en relation avec leurs clients. Par exemple, dans le cas de Uber ou de Delivroo, des
chauffeurs ou des livreurs vendent leur service de transport ou de livraison de plats cuisinés à des clients
qui les contactent avec cette plateforme.
Ces travailleurs sont indépendants et non salariés de l’entreprise détentrice de la plateforme car ils
n’ont pas signé de contrat de travail instaurant un lien de subordination avec un employeur mais un
contrat commercial qui leur garantit l’accès à la plateforme contre le versement d’une commission sur
chaque course qui diminue le prix de celle ci.
Leur relation d’emploi est donc nouvelle et intermédiaire entre les deux statuts traditionnels car sans
être salarié, ils sont quand même dépendants de l’entreprise sans laquelle ils ne pourraient
travailler, faute d’outil numérique à leur disposition.
Il en résulte une précarisation de leur emploi car leur bénéfice est si faible après prélèvement de la
commission que ces travailleurs sont obligés de faire de nombreuses heures de travail pour avoir un
revenu décent sans pour autant bénéficier des avantages sociaux des salariés, soit un SMIC, une
durée de travail limitée, une assurance chômage, une couverture contre les accidents et des congés
payés.
Le numérique a donc fait émerger une nouvelle relation d’emploi, aujourd’hui remise en cause dans
plusieurs états qui réclament la redéfinition du contrat liant les deux parties de façon à revenir à une
relation d’emploi de type salariale, plus protectrice.
II Étude de document
1) Montrez à l’aide d’un calcul pertinent les inégalités de situation d’isolement dans l’accès à
l’emploi
29/7 = 4,14
Les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans sont 4,14 fois plus en situation d’isolement que les
personnes en CDI selon la Fondation de France en 2016.

2) Expliquez la situation d’isolement des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans.

Selon un rapport de la Fondation de France, publié en 2016, les demandeurs d’emploi de plus de 50
ans sont 29 % à souffrir d’isolement ce qui est la catégorie de population active la plus touchée.

Ces demandeurs d’emploi sont presque deux fois plus touchés que la moyenne des chômeurs car ils
sont plus souvent affectés par du chômage de longue durée, ces demandeurs d’emploi de plus d’un
an étant 1,46 fois plus touchés que cette moyenne.

Le chômage de longue durée nuit particulièrement à l’intégration sociale. Tout d’abord, ces
chômeurs comme les autres perdent du jour au lendemain les liens quotidiens de nature
professionnelles avec leurs collègues .
D’autre part, en quittant l’entreprise, certains salariés perdent les relations qu’ils avaient nouées avec
d’autres dans une activité syndicale. Il s’agit de liens de qualité fondés sur la solidarité qui s’estompent
avec le temps.
 Bien qu’ils aient plus de temps libre, ils ne pratiquent plus autant de loisirs, car ils doivent
économiser ne sachant pas ce que leur réserve l’avenir, ce qui ne permet pas de se faire de nouvelles
relations.
Puis, le chômeur voit peu à peu se distendre les relations amicales qu’il a créées avec ses collègues.
En effet, ceux-ci sont occupés par leur travail et ont moins de temps libre que lui, et surtout leurs centres
d’intérêt ne sont plus les mêmes. Le chômeur, dont la situation financière se dégrade sur le long terme,
ne peut plus entretenir les mêmes relations amicales, ne pouvant rendre les invitations.
De plus, certains chômeurs ont un sentiment de honte car ils craignent d’être perçus comme des
assistés, vivant aux crochets de la société ce qui les conduit à se replier sur eux-mêmes. Ils évitent
alors tout contact même avec leur voisinage.
Avec le temps, les relations familiales peuvent être mises à mal par la diminution du niveau de vie
subie par la famille qui est donc obligée de restreindre ses besoins. Le conjoint peut avoir le sentiment
que le chômeur ne fait pas assez d’effort pour rechercher un emploi ce qui peut parfois être source de
rupture. La perte du lien conjugal, à un âge où les enfants ont pris leur indépendance, associée au
chômage de longue durée peut conduire ces demandeurs d’emploi de plus de 50 ans à l’exclusion
sociale. Et l’absence d’emploi, faute d’occasions de rencontre, mais aussi de revenu et de perspective
d’avenir, ne permet pas d’envisager facilement une nouvelle relation amoureuse.

Au final, les cinq réseaux relationnels permettant d’évaluer une situation d’isolement relationnel
selon la Fondation de France peuvent être affectés par le chômage de longue durée qui caractérise les
demandeurs d’emploi de plus de 50 ans.