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Chapitre II
Chômage et inflation
Section1 : Le chômage
Le chômage a frappé dans le passé toutes les économies et continue aujourd'hui d’en frapper
un grand nombre. Son accroissement a été la caractéristique majeure de certaines économies,
telles que les économies européennes. Il constitue un enjeu économique et social de première
importance.
Dépourvue d’emploi
Disponible pour travailler
A la recherche d’un travail rémunéré
2- Mesure du chômage
Les statistiques relatives au chômage et au travail sont en général établies chaque mois. La
population en âge de travailler est alors divisée en trois groupes :
a) Les actifs
Il s’agit aussi bien de ceux qui effectuent n'importe quel travail, que ceux qui ont des emplois
mais ne travaillent pas pour raison de maladie, de grève ou de vacances.
b) Les chômeurs
Ce groupe comprend ceux qui ne sont pas employés mais recherchent activement du travail ou
attendent leur retour à la vie active.
Ainsi la population active totale est constituée des actifs et des chômeurs.
c) Les inactifs
Il s'agit de la population adulte qui reste au foyer, est à la retraite, trop malade pour
travailler ou qui tout simplement ne recherche pas de travail.
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Exemple :
1- Le chômage frictionnel
Il résulte de la mobilité du facteur travail qui caractérise souvent une économie dynamique,
c’est-à-dire un changement volontaire de postes d’emploi. Dans une économie évolutive,
certaines activités se développent, par exemple sous l’effet d’un accroissement de la demande
(les activités en expansion), d’autres marquent un fléchissement, car elles ont été jugées
moins bénéfiques par les entreprises (les activités en régression). Dans ce contexte
économique, certains individus décident de quitter leur emploi, dans l’espoir de trouver un
autre dans les activités en expansion avec une rémunération meilleure. En même temps,
certains employeurs souhaitent recruter dans ces activités d’autres personnes plus productives.
Par conséquent le chômage frictionnel résulte de l’abandon des postes anciens de travail.
Comme le dynamisme peut concerner non seulement les secteurs mais aussi les régions, le
chômage frictionnel qui en découle peut donc être soit sectoriel soit régional.
2- Le chômage structurel
Il résulte de problèmes de fond de l’appareil productif. En effet, le marché du travail peut
connaitre un déséquilibre important et durable provoqué par un changement dans la structure
de production, lequel peut conduire au déclin définitif de certaines activités, en particulier
dans l’industrie. Ce phénomène économique peut résulter d’une augmentation des couts de
production, d’un changement dans les préférences des consommateurs ou d’un effet du
progrès technique rendant obsolète les produits liés à ces activités. Le chômage qui en résulte
est un chômage structurel. Son effet est d’autant plus important que les activités en régression
se trouvent concentrées dans les régions du pays. Le chômage structurel est une forme de
chômage volontaire.
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employeurs à réduire les postes d’emplois. Par la suite, lorsque l’économie connait un
redressement (reprise des activités économiques), certains ou tous les chômeurs peuvent
retrouver du travail. Avec le chômage conjoncturel, les individus peuvent changer leur poste
d’emploi, mais contrairement au chômage frictionnel, ce chômage est involontaire, car ces
derniers sont obligés de quitter leur poste de travail, en raison du fléchissement temporaire de
l’activité économique.
Comme sur les autres marchés, la résolution des déséquilibres passe par l’évolution des prix,
en l’occurrence ici le salaire. Ainsi, si l’offre de travail est supérieure à la demande, il faut
réduire le salaire proposé, ce qui fera diminuer le nombre de personnes prêtes à travailler et
augmenter le nombre de postes offerts. S’il existe du chômage, c’est que le libre jeu du
marché est gêné par l’intervention de l’Etat, qui empêche le salaire de se fixer librement.
Les libéraux pensent qu’il existe des chômeurs volontaires, qui préfèrent toucher les
allocations chômage plutôt que de chercher un travail peu rémunéré.
2- Le chômage keynésien
L’école keynésienne estime qu’une situation d’équilibre sur le marché du travail est possible,
mais qu’elle reste exceptionnelle si on laisse le marché s’autoréguler.
Keynes part du constat que les salaires sont rigides à la baisse et qu’il n’y a donc pas d’espoir
que le chômage disparaisse, par une diminution du prix du travail du fait de la présence des
syndicats. Il stipulait qu’une économie peut être durablement inférieure à l’offre globale.
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2- La relance de l’emploi
Lorsque la demande est insuffisante pour établir le plein emploi, il est souhaitable de
mettre en place des politiques spécifiques de soutien. Plusieurs modalités sont envisageables :
Inciter à l’investissement privé par le biais de la baisse des taux d’intérêt et
d’incitations fiscales…
Relancer l’investissement public par une politique de déficit budgétaire qui contribue à
relancer la demande globale et à élever le niveau de l’emploi.
Stimuler la consommation par la baisse de la pression fiscale, l’élévation des transferts
sociaux versés aux ménages ou encore la pénalisation de l’épargne.
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Section2 : L’inflation
L’inflation est un phénomène connu depuis longtemps. Elle a des causes variées et des
conséquences économiques et sociales graves.
1- Définition de l’inflation :
L’inflation se définit comme la hausse durable et auto-entretenue de niveau général des
prix.
Hausse durable : les hausses saisonnières (exemples les locations en été) ne sont pas
considérées comme inflationnistes du fait de leur caractère très conjoncturel.
Niveau général des prix : la hausse du prix d’un bien ne suffit pas à faire parler d’inflation. On
parle d’inflation lorsque la variation des prix est positive pour l’ensemble des produits.
2- Mesure de l’inflation :
Mesurer l’inflation, au cours d’une période donnée, revient à mesurer l’évolution des prix des
différents biens et services. En Tunisie, l’inflation est mesurée officiellement par l’institut
national de la statistique (INS) au moyen de l’indice des prix à la consommation (IPC).
C’est un indice utilisé pour mesurer l’accroissement général des prix des biens et des services
consommés par les ménages. En utilisant cet indicateur, on peut comparer le coût
d’acquisition d’une quantité donnée de produits entre 2 années différentes.
Exemple :
Supposons que pour acquérir durant l’année t 0 (l’année 2011) un panier de biens, on doit
dépenser 10DT et pour acquérir le même panier de biens au cours de l’année t 1 (l’année 2012)
on doit dépenser 10,5DT.
Le taux d’inflation est le taux de variation de l’IPC d’une période à l’autre. Pour notre
exemple l’IPC a progressé de 5% : [(105 – 100)/100]*100.
Cette augmentation mesure le taux d’inflation entre deux les deux années.
Remarques :
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- En plus de l’IPC, l’inflation peut être mesurée par le déflateur du PIB. C’est un
indice des prix calculé par rapport à l’ensemble de produits réalisés dans l’économie.
Ainsi, ce dernier englobe non seulement les prix des biens et services de
consommation mais aussi les prix de ceux utilisés pour la production d’autres produits.
- Quel que soit l’indice utilisé (IPC ou déflateur de PIB), la formule générale utilisée est
la suivante :
t =n t =n
It/0 = [ ∑ ❑PtQt /∑ ❑P0Qt ] * 100
t =1 t =1
C’est l’indice des prix de l’année t par rapport à l’année de base 0 pour n biens:
t =n
∑ ❑ PtQt : est la somme dépensée pour acquérir, au cours de l’année t les quantités Q 1, Q2 , Q3
t =1
….Qn
t =n
∑ ❑ P0Qt : est la somme dépensée pour acquérir, au cours de l’année 0 les mêmes quantités.
t =1
Toutefois, il faut noter que l’ampleur de l’inflation provoquée par la demande excédentaire
dépend de l’élasticité de l’offre. Si l’offre manque d’élasticité (c.à.d. la production ne puisse
pas s’ajouter à la demande), l’inflation se maintienne.
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entre les producteurs sur un stock de main d’œuvre pleinement utilisé conduit à une
augmentation du salaire. Celle-ci entraine un accroissement des prix.
- Une augmentation moyenne générale des taux de salaire et des charges sociales qui
concoure à la création d’une spirale inflationniste qu’on appelle également la boucle
« prix-salaire ».
- Une augmentation des charges financières.
- Une hausse des coûts des matières et de l’énergie. Quand les approvisionnements
viennent de l’étranger, on parle de l’inflation importée.
- Les charges fiscales.
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Aux tensions entre les groupes sociaux (syndicat) : chaque groupe s’efforce d’élargir
sa part dans le revenu national. Quand la tension devient trop vive, une augmentation
générale des salaires permet de résoudre le problème mais va peser sur les profits des
entreprises, amenant celle-ci à relever leurs prix. Et une véritable spirale inflationniste
s’enclenche.
L’importance du secteur tertiaire dans l’économie : secteur à gains de productivité
limités, le secteur tertiaire est généralement un facteur de hausse des prix.
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