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Argumentation 3 :

Dans “Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie”, le plein-emploi ou


même une situation voisine du plein-emploi est rare autant qu’éphémère d’après le célèbre
John Maynard Keynes. En effet, le chômage est au cœur des préoccupations des
économistes depuis les temps immémoriaux et constitue un problème majeur que l’Etat
tente de résoudre.
Selon la définition du Bureau Internationale du Travail (BIT), le chômage désigne la
situation dans laquelle se trouve un ménage, qui est dans une recherche active d’un emploi,
disponible dans les quinze jours, qui ne travaille pas dans la semaine de référence et qui a
plus de quinze ans. De ce fait, on distingue plusieurs types de chômage qui résultent de
différents motifs, mais on s’intéresse tout particulièrement au chômage structurel qui
constitue le chômage lié à des changements de structures économiques dans un pays,
provoquant une inadéquation qualitative entre l'offre et la demande de travail, à cause de
l’évolution technologique. Le chômage structurel s’inscrit donc sur le long terme ce qui le
rend plus compliqué à résorber. Cependant, l'État français met en place plusieurs actions
dans le but de lutter contre ce chômage structurel.
A cet effet, cela nous amène à se demander quels sont les instruments et l’efficacité des
politiques mises en place par l'État français pour lutter contre le chômage structurel ?
Répondre à cette problématique suggère dans un premier temps d'aborder les différents
instruments et politiques mis en place par l’Etat français dans le but de lutter contre le
chômage structurel ainsi qu'évaluer leur efficacité. Ensuite, on remettra en cause l’efficacité
de ces instruments et politiques par le biais de leurs limites.

Axe 1 : Les instruments et politiques mis en place par l’Etat pour lutter contre le chômage
structurel sont source d’efficacité :

Tout d’abord, le chômage structurel est la conséquence de facteurs très divers et qui
concernent des domaines beaucoup plus larges que le marché du travail. En effet, lutter
contre le chômage structurel suppose alors mettre en œuvre des réformes institutionnelles
de grande ampleur en lien avec le fonctionnement du marché du travail en particulier. Parmi
les politiques de lutte contre le chômage structurel, on distingue les politiques actives
et les politiques passives de lutte contre le chômage.
En ce qui concerne les politiques actives, cela désigne le fait d'améliorer le
fonctionnement du travail en agissant directement, l’objectif réside dans le fait de faire
basculer les actifs inoccupés dans le groupe des actifs occupés par le biais de différents
instruments.
L'État peut lutter contre le chômage structurel en agissant sur les rigidités du marché du
travail à travers la diminution des cotisations sociales (qui désignent les prélèvements
opérés sur la richesse dégagée par l'organisation ) des entreprises ou encore par le biais de
l’assouplissement de la législation pour réduire les freins à l'embauche. Cette procédure est
en faveur des employeurs, puisque l'embauche leur demeurera moins coûteuse ; ce qui
favorise les recrutements et permettra de réduire le chômage structurel. D’après “ le
gouvernement.fr”, le ministre chargé des Comptes publics, a annoncé jeudi 1er décembre
2022, une baisse des cotisations sociales pour 1,6 million de travailleurs indépendants.
Cette mesure, dont le coût est estimé à 500 millions d'euros pour l'année 2023, entrera en
vigueur à la fin de l'année 2022 pour les agriculteurs et au début de l'année 2023 pour les
autres professions indépendantes.
Également, celui-ci peut lutter contre le chômage à travers la création d’emplois. De ce
fait, nombreux sont les contrats aidés qui sont créés dans ce sens. Les contrats aidés
résultent de la conclusion d'un contrat de travail où l'employeur bénéficiera d'une aide
financière sous formes de subventions (subventions à l'embauche, aides à la formation ou
exonération de charges sociales) lui permettant de réduire le coût du travail ; ce qui
concerne principalement les ménages ayant des difficultés à s'insérer dans le marché du
travail tels que : les personnes handicapées, les demandeurs d'emploi de longue ou très
longue durée, les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans et les jeunes non qualifiés. Par le
biais des contrats aidés , le marché du travail deviendra plus flexible , puisqu’ils permettront
aux personnes en difficultés concernant l'obtention d'un poste au sein d'une organisation , à
s'insérer dans le marché du travail et donc facilitera l'embauche auprès des employeurs. De
plus, les contrats aidés réduisent le chômage involontaire qui se traduisent par le
déséquilibre entre l'offre de travail ( salariés/ ménages ) et la demande de travail (
entreprises). D’après “pôle.emploi.fr”, pour aider les entreprises, le Gouvernement a
annoncé un plan dédié doté de 1,4 milliard d’euros. Pour les employeurs qui recrutent des
demandeurs d’emploi de longue durée de plus de 30 ans en contrat de professionnalisation.
Pour les entreprises de travail temporaire qui recrutent des demandeurs d’emploi de longue
durée en contrat d’insertion professionnel intérimaire (CIPI) ou en contrat de développement
professionnel intérimaire (CDPI).
De surcroît, il existe un autre instrument de lutte contre le chômage structurel qui
constitue la prime d’activité. Celle-ci désigne une prestation qui complète les revenus
d'activité professionnelle des ménages les plus modestes. Par la fusion entre le RSA activité
et la prime pour l’emploi, la Prime d’activité est née en janvier 2016. La prime est versée
mensuellement par les caisses d'allocations familiales et les caisses de mutualité sociale. Le
montant de cette prestation est calculé en fonction de la composition et des ressources du
foyer. Selon le site “télégramme.fr”, en France, 2,04 millions de personnes rémunérées au
Smic sont éligibles à la prime d’activité, un complément de revenus destiné à celles et ceux
dont les rémunérations sont modestes en 2022. En revanche. Il existe un certain nombre de
conditions pour pouvoir bénéficier de cette prime d’activité. Cela dit, il faut avoir plus de 18
ans, habiter en France de façon stable (au moins 9 mois dans l'année), avoir une activité
professionnelle ou être indemnisé au titre du chômage partiel/technique.
De plus , tel que le chômage structurel désigne l'inadéquation entre les compétences
acquises par les ménages et les nouvelles innovations et évolutions technologiques,
l'entreprise met en place des formations au profit de leurs collaborateurs émanant de son
activité, pour lutter contre le chômage structurel et pour développer les soft et hard skills de
leurs collaborateurs. Notamment nous pouvons relever une corrélation directe entre la
politique de formation et le renforcement de l'employabilité qui désigne la capacité d'un
ménage à acquérir et pérenniser ses compétences pour être apte à disposer d'un poste de
travail. De ce fait , la formation peut être mise en oeuvre sous différentes formes telles que :
la formation initiale qui désigne le processus mis en oeuvre vis à vis des jeunes avant leur
insertion dans le marché du travail pour but d'acquérir des compétences et des
connaissances leur permettant de s'adapter au marché du travail , ou alors la formation
continue qui consiste à développer les compétences des actifs occupés et permettre aux
demandeurs d'emploi d'acquérir de nouvelles compétences et connaissances. D'après
“capital.fr” , Tous les employeurs sont tenus de former leurs salariés durant leur vie
professionnelle. En 2020, les entreprises ont dépensé 4,6 milliards d’euros (dépenses
intermédiées via les opérateurs de compétences) pour financer les actions de formation
continue à destination de leurs collaborateurs. Soit 20% de moins en deux ans, selon
l’annexe au projet de loi de finances 2022 consacrée à la formation professionnelle. Cette
baisse considérable est sans doute le fruit de la crise sanitaire et de la réforme de la
formation professionnelle qui en a modifié le système de financement.
D’une autre part , la politique d'emploi passive vise à déplacer les actifs inoccupés
(chômeurs) vers les inactifs en ce qui concerne les personnes proches de la retraite ,ou à
prendre en charge des indemnisations lourdes ( en bénéficiant lors de périodes sans
emplois) , mais sans oublier l'objectif principal de cette politique qui est de favoriser
l'insertion dans le marché du travail et s'appliquer sur le long terme.
Par le biais de cette politique , l'état veut atténuer les effets néfastes qui résultent du
chômage, ce qui va permettre de lutter aussi contre le chômage volontaire qui se traduit par
la volonté du ménage à profiter des failles du système social en étant chômeur, puisqu ils
considèrent bénéficier d'une somme supérieure à leurs salaires. De ce fait l'entreprise aura
moins de dépenses qui se traduisent par ces indemnisations chômages, et donc aura une
conséquence positive sur la baisse du déficit de la politique sociale.
En effet , l'état peut lutter contre le chômage structurel en mettant en oeuvre le
déplacement des actifs inoccupés ( chômeurs : la catégorie vieillissante : seniors) vers la
catégorie des inactifs, puisque l'état manifeste leur réticence concernant l'apport des seniors
(se rapprochant de l'âge de retraite) dans le marché du travail.
Par ailleurs , l'État mettra à disposition des ménages vieillissants le phénomène des
retraites anticipées , où les salariés âgés seront en capacité de quitter le marché du travail
avant l'âge limite de retraite : de 62 ans ; cependant , pour avoir recours à la retraite
anticipée , le ménage devrait avoir effectué une longue carrière en ayant commencé avant
l'âge de 20 ans. L'état considère que la démarche lui demeurera moins coûteuse que les
revenus de transfert qui seront à disposition de “ces salariés “. D'après “ouest-france”, un
assuré qui a une carrière complète cotisée, dont cinq trimestres à la fin de l’année de ses
vingt ans, peut partir aujourd’hui deux ans avant l’âge légal, donc à 60 ans. Nous
maintiendrons le départ anticipé de deux ans », dit Olivier Dussopt. Autrement dit, il faudra
aller jusqu’à 62 ans (si l’âge légal est décalé à 64 ans) ou 63 ans (âge légal à 65 ans). Le
dispositif des carrières « très longues » va lui aussi être amendé.
De plus , la logique d'assurance est un mécanisme permettant aux ménages de se
protéger des divers risques sociaux (maladie , vieillesse, accident de travail) , de ce fait , les
ménages cotiseront pour bénéficier de cette protection. Alors, pour les actifs inoccupés
(chômeurs) , ces derniers bénéficient d'une aide de la part de l'état leur permettant de
couvrir les risques des ménages en période de non-emploi , sous forme d'indemnisation
chômage, qui se traduit par une compensation financière dédiées aux actifs inoccupés pour
but de couvrir cette perte de salaire pour une durée deux années. D'après “la finance pour
tous” , En application d’un nouveau mécanisme de modulation de l’assurance chômage, la
durée d’indemnisation sera réduite de 25 % en « période verte ». La durée maximale
passera de 24 à 18 mois lorsque la situation du marché du travail est considérée comme
favorable ,L’objectif de cette réforme est d’inciter à reprendre plus rapidement un emploi, en
durcissant les conditions d’accès à l’assurance chômage lorsque le marché de l’emploi est
favorable.
Ensuite , pour lutter contre le chômage structurel, l'état repoussera l'âge d'entrée dans le
marché du travail qui est de 15 ans actuellement et l'âge de retraite qui est de 64 ans, en
mettant en oeuvre de nombreux moyens tels que les retraites anticipées ou alors
l'allongement de la période de scolaire , cela aura un certain impact sur la population active.
Enfin, les horaires de travail qui demeurent parfois un frein vis à vis de l'insertion des
ménages au sein du marché de travail ; l'idéal serait alors d'alléger le nombre d'heures de
travail des salariés pour but de motiver et encourager les ménages à disposer d'un poste de
travail ou de réinsérer le marché du travail. D’après “les nouvelles publications” , « Il faut
descendre à 32 heures, sans étape intermédiaire. Cela obligera toutes les entreprises à
créer des emplois » déclarait le patron de Danone, Antoine Riboud, en 1993, qui estimait
que la réduction du temps de travail pouvait favoriser le recrutement. Comme son nom
l’indique, la semaine de 4 jours consiste à travailler 4 jours au lieu de 5 sans perte de
salaire. Cela permet de bénéficier de 3 jours de repos par semaine en comptant le
week-end.
De plus , l'État français tente de réduire le chômage et plus précisément à travers la
loi travail adoptée par Emmanuel Macron s'inspirant du modèle de la flexi-sécurité dans le
pays scandinave: Danemark. Cette loi consiste à faciliter pour les employeurs le
licenciement des salariés tout en renforçant l'aspect sécurité des actifs inoccupés, en les
indemnisant tout au long de leur période de chômage. Cette procédure favorise l'embauche
puisqu'elle permet aux entreprises d'embaucher librement sans pour autant se soucier des
diverses difficultés rencontrées lors du licenciement. En ce qui concerne les salariés, cela
sera bénéfique pour eux puisqu'ils disposeront d'indemnités chômage en cas de recherche
active d'un emploi. Celui-ci a pris forme lorsque le Danemark a pu observer la baisse du
taux de chômage, ce qui a incité la France à mettre en œuvre ce processus. La flexi-securite
permettra aussi de réduire la substitution du facteur travail par le facteur capital puisque la
main d'œuvre devient de plus en plus moins coûteuse. D’après le site “ledauphine.fr”, suite à
la mise en place de la flexi-sécurité, l’Etat français a attendu quelques années pour voir les
réels résultats de ce dispositif. Selon les dires d'Emmanuel Macron, la flexi-sécurité a permis
de réduire le chômage de deux points en passant de 9,6% à 7,4% en 2022.

Il est certain que l'État français met en place de nombreux dispositifs dans le but de
réduire le chômage au sein de la société. En revanche, l’efficacité de ces instruments peut
être remise en cause du fait que le chômage structurel soit pas mal présent.

Axe 2 : Les instruments et politiques mis en place par l’Etat pour lutter contre le chômage
structurel sont peu efficaces :

Lutter contre le chômage structurel oblige à faire des réformes importantes qui vont peser
sur les dépenses publiques dans un contexte où le déficit budgétaire en France est déjà très
important. La dette risque encore de s'alourdir alors que la France doit respecter des règles
préétablies, notamment européennes : le pacte de stabilité et de croissance, la règle d'or en
matière d'équilibre budgétaire. En effet, la version finale du projet de loi de Finances pour
2023 que s'apprête à adopter l'Assemblée prévoit un déficit de l'Etat de 165 milliards contre
158 milliards annoncé en septembre. Ceci montre alors le déficit budgétaire français dans
une mauvaise situation. De ce fait, la France aura plus de mal à augmenter ses dépenses
dans le but de réduire le chômage structurel qui nécessite beaucoup d’investissements.
De plus , au fur et à mesure des années, le marché du travail émane d'une inadéquation
entre l'offre et la demande de travail , puisque l'offre est illimitée pour une demande limitée,
ce qui crée un certain déséquilibre dans le marché qui occupe certains ménages incapables
de répondre aux intérêts et demandes des entreprises. Le chômage structurel est dû à une
certaine insuffisance intellectuelle des ménages vis à vis de l'évolution des technologies ; on
peut expliquer cela par le fait que les ménages ne sont pas assez formés ou ne disposent
pas des qualifications et compétences pour faire face à ce phénomène. D'autre part , les
ménages demeurent parfois en période de formation en attente d'acquisition de nouvelles
compétences pour être apte à s'insérer dans le marché du travail , ce qui les qualifient
temporairement de chômeurs.
Par ailleurs , les entreprises n'offrent pas des conditions de travail et des formations
récurrentes adaptées ou favorables au travail , ce qui nuit à la motivation et compétences du
salarié, et devient peu efficace. Également, les ménages perçoivent un salaire peu
valorisant et bas , ce qui favorise ce chômage structurel , puisque les ménages demeurent
intéressés par le chômage où ils perçoivent des indemnités équivalentes au salaire perçu
auparavant ( passager clandestin). Selon le site «youmatter.world.fr », concernant la baisse
du montant des allocations chômage : la théorie économique classique voudrait que des
allocations élevées incitent les chômeurs à ne pas chercher d’emploi. Pourtant, une étude
menée par le Centre des Politiques Économiques de l’Université d’Evry concluait clairement
« qu’une réduction des montants d’indemnisation n’augmenterait guère le retour à l’emploi
des chômeurs. » Cela explique alors la durabilité du chômage structurel.
De surcroît, le salaire minimum de croissance (SMIC) augmente considérablement le
coût du travail , ce qui freine l'embauche , puisqu'il est considéré comme une source de
revenu primaire indispensable et minimum , et qui oblige les employeurs à rémunérer leurs
salariés avec une somme égale ou supérieure au SMIC. De ce fait le SMIC est considéré
comme un outil freinant l'embauche et favorisant le chômage. Comme chaque année, le
groupe d’experts sur le Smic vient de rendre son rapport en vue de la réunion de la
CNNCEFP (Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation
professionnelle) du 15 décembre prochain, qui portera sur la revalorisation au Smic au 1er
janvier 2023. Selon ses estimations, l’augmentation probable du Smic au 1er janvier 2023
liée à la revalorisation automatique devrait se limiter à 1,8 %. Malencontreusement, la
hausse du SMIC va freiner les employeurs à embaucher.
Enfin, le chômage structurel qui fait partie du chômage en général pourrait repartir à la
hausse en 2023. L'économie française entre dans un hiver long et glacial. Entre la baisse
des températures, la flambée des prix de l'énergie, les possibles coupures d'électricité et de
gaz, les voyants passent au rouge. L'activité des entreprises tourne au ralenti depuis
maintenant plusieurs mois et les ménages doivent toujours se serrer la ceinture à l'approche
des fêtes de fin d'année. Selon les prévisions de l’INSEE, le chômage pourrait atteindre
7,5% de la population active en 2023, contre 7,3% en 2022, puis 8,2% en 2024.

Au terme de notre analyse, nous pouvons conclure que l'État français met en place
différents instruments et politiques afin de lutter contre le chômage structurel. En effet, les
politiques actives, les politiques passives et la flexi-sécurité constituent des instruments
efficaces dans ce sens là. En revanche, l’état français fait face à de nombreuses difficultés
présentes sur le marché du travail ce qui entraîne un manque d’efficacité des politiques
mises en place pour lutter contre le chômage structurel, notamment le déficit budgétaire de
l’Etat, le SMIC, la rigidité du marché,
le manque de formation et l’absence de conditions favorables au travail, et enfin le mauvais
état de l’économie française à cause de la crise énergétique, l’inflation des prix et tout ce qui
s'ensuit, ce qui ralentit l’activité des entreprises.

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