SUC Consulting AZEKKAR Younes & OUDAHA Kamal

SUJET NUMERO 3

Sujet Emploi : A votre avis, qu’elles sont les principales mesures à mettre en place en vue
de relancer l’économie et baisser le chômage au Maroc ?

Le marché de l’emploi, en pleine mutation, reflète les transitions économiques, sociales et

politiques du Maroc d’aujourd’hui. Économiquement, le choix stratégique d’une politique
libérale et les impératifs de la mondialisation mettent le secteur privé au centre de la dynamique
de la création d’emplois. Il est vital que cette dernière intègre des emplois à forte valeur ajoutée,
car il en va de la compétitivité de l’économie marocaine au niveau international. Le secteur
privé est appelé à prendre le leadership de la création d’emplois dans un environnement de plus
en plus concurrentiel, globalisé et structuré autour du paradigme de la société du savoir, ce qui
réduit la compétitivité des filières traditionnelles, fondées sur les bas salaires.

Ainsi, La crise que le monde a connue lors de la propagation de la pandémie du Covid-19, et

ce qui l’a suit a été sans précédent, que ce soit de par la nature ou par l’ampleur des
répercussions sociales et économiques qu’elle a provoquées au niveau international, ce qui
poussé le Maroc a adopté le slogan de « l’Etat social » comme un choix stratégique irréversible,
mettant à son cœur la santé, l’éducation et l’Emploi.
Et Dans ce contexte de crise, la question de l’emploi devient de plus en plus frappante et
fréquente, car elle est liée à la vie décente des citoyens et au développement économique et
social du pays et sa dynamique, ce qui nous pousse à se poser la question suivante : Quelles
sont les mesure à prendre pour la promotion de l’emploi au Maroc et lutter contre le
chômage dans le contexte actuel ?
Pour ce faire, nous proposons de procéder par le plan suivant : un premier axe porte l’état des
lieux de l’emploi et de marché de travail au Maroc, et un deuxième axe qui va s’intéresser aux
mesures inéluctable à prendre en considération pour promouvoir l’Emploi au Maroc.

I-Vision générale sur l’emploi au Maroc :

1- L’Emploi au cœur de l’état social :

D’un point de vue historique, les articulations entre État social et travail sont incontestables. La
question du travail et, plus précisément, celle de la protection des travailleurs salariés a été au
cœur de la plupart des premiers développements de l’État social.
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Cette crise sanitaire montre avant toute chose que les citoyens ont besoin d’un Etat fort et juste
qui les protège sur le plan social notamment. Dans la mesure où le Maroc est appelé à mettre
en place son nouveau modèle de développement, ce dernier doit donner la priorité aux
politiques de protection et de solidarité sociales.
2- Mesures et programmes entrepris par le Maroc pour la promotion de l’emploi :
Plusieurs programmes et mesures sont entrepris par le Maroc et qui ont différé entre des
dispositifs visant à améliorer l’employabilité, et l’encouragement de l’emploi salarié ou encore
l’auto emploi.
En ce qui concerne l’amélioration de l’employabilité, nous retenons
Le programme TAEHIL, ouvert aux diplômés titulaires au minimum du baccalauréat et aux
lauréats de la formation professionnelle, vise à améliorer l’employabilité des demandeurs
d’emploi, en leur permettant d’acquérir des compétences professionnelles pour occuper des
postes d’emploi dûment identifiés ou potentiels dans des entreprises du secteur privé ou dans
des ONG et coopératives.
Le programme TAHFIZ, quant à lui, vise à Accroître l’employabilité des jeunes diplômés par
l’acquisition de compétences professionnelles nouvelles, notamment à travers une première
expérience en entreprise, et permet aux employeurs de Développer les ressources humaines de
l’entreprise et améliorer son encadrement par le recrutement de jeunes diplômés, à insérer sans
avoir à supporter des charges salariales trop lourdes.
En termes de l’auto emploi, l’état a mis en place le programme « Moukawalati », ce programme
national d’appui à la création d’entreprises a été initié par le Gouvernement afin de vous
encourager dans la création de votre entreprise via un système de guichet unique. Ce
programme vous apporte un accompagnement structuré en trois phases.
3- Privilège donné à l’emploi au Maroc dans le programme gouvernemental 2021-2026 :
le gouvernement actuel a fait de la promotion de l’emploi l’un de ces préoccupations majeures
en le classant parmi les priorités de son programme, en particulier par la création au moins
d’un million de postes d’emploi durant la période de son mandat , ce programme à un fort
caractère social particulièrement dans les projets de lois de finances des années 2022 et 2023
qui accordent une importance primordiale à la promotion de l’emploi et l’amélioration de
l’employabilité des jeunes.
Ainsi, les mesures prises par le gouvernement en matière d'emploi ont permis de donner un élan
à l'économie nationale, malgré la conjoncture difficile marquée, par les effets de crises
successives.
Par ailleurs, et pour booster l’emploi, Le gouvernement s'attend dans le cadre de son programme
également à ce que les différents chantiers de réforme entamés par le gouvernement, notamment
le lancement effectif de la mise en œuvre de la charte de l'investissement, la réforme des centres
régionaux d'investissement, la simplification des procédures et la réforme administrative,
auront un impact positif sur le dynamisme du tissu économique national et la promotion des
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opportunités d'emploi, afin d'atteindre l'objectif de création d'un million d'opportunités durant
ce mandat.

Et dans un contexte marquée par la crise, la mise en place de programmes innovants afin
d'améliorer l'employabilité, de renforcer les opportunités d'insertion professionnelle, et
d'encourager l'initiative individuelle et privée, notamment les programmes "Awrach" et
"Forsa", qui ont donné des résultats positifs au cours de la première année de leur mise en place
et ont montré une grande participation des citoyens.

En effet, Le programme Awrach se décline en deux principaux volets. Le premier, portant sur
80% des bénéficiaires, concerne les chantiers temporaires. Il permet aux bénéficiaires d’avoir
un revenu égal au SMIG tout au long du chantier, ainsi qu’une couverture sociale, et délivrance
d’une attestation à la fin du chantier.

Le deuxième volet, quant à lui, concerne l’intégration durable de 20% des effectifs pour
répondre aux besoins en services. Ce qui permettra aux bénéficiaires d’avoir un revenu au
moins égal au SMIG durant une période de 24 mois et une couverture sociale. De même, les
employeurs recevront une incitation de 1.500 DH de la part de l’Etat durant 18 mois, pour
chaque bénéficiaire.
Prenant en considération la situation précaire d’une majorité des femmes non diplômées, le
programme « Awrach » se base sur l’approche genre pour intégrer cette partie importante de la
société dans le marché de l’emploi.
Le deuxième programme « FORSA » vise quant à lui, est un programme ambitieux et novateur
qui s’adresse à toutes les personnes âgées de plus de 18 ans porteuses d’idées ou de projets
d’entrepreneuriat.

En réponse aux Hautes Orientations Royales pour la promotion de l’investissement et de

l’emploi, particulièrement parmi les jeunes, le programme FORSA met l’autonomisation des
citoyens au cœur de son action, et prévoit ainsi deux dispositifs combinant accompagnement et
financement. Le programme FORSA converge avec les autres initiatives de soutien à l’initiative
individuelle et complète le dispositif en place.

Le programme FORSA se verra consacrer une enveloppe budgétaire de 1,25 milliard de

dirhams au titre de l’année 2022. Le programme cible l’accompagnement de 10.000 porteurs
de projets incluant tous les secteurs de l’économie, tout en assurant les principes d’équité
régionale et de genre.

II- Mesure à entreprendre pour stimuler l’emploi dans le contexte actuel :

Le Maroc fait face aujourd’hui à des défis d’emplois multidimensionnels, plus variés et de
nature plus complexes que par le passé. Ces défis recouvrent des questions quantitatives, tels
que le niveau élevé de chômage des jeunes et le faible taux d’activité des femmes, mais
également des déficits persistants tels que le travail précaire, vulnérable et peu productif avec
des conséquences néfastes à moyen terme aussi bien pour la population elle-même que pour
l’économie et la cohésion sociale.
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La croissance relativement soutenue au cours des dernières années n’a pas permis de créer
suffisamment d’emplois durables et productifs. Faute d'une réorientation de la croissance vers
une plus grande génération d'emplois décents, le pays restera confronté à une aggravation de
l'inactivité forcée de femmes et de jeunes hommes de plus en plus qualifiés et à la persistance
du sous-emploi et du chômage de longue durée.
Face à ce contexte actuel, une action publique volontariste et explicite en faveur de l’emploi
s’impose et ce à travers plusieurs dispositifs :

1- Renforcement du rôle du conseil supérieur de promotion de l’emploi :

La question de l'emploi est une priorité nationale et l'un des défis majeurs du Royaume. Dans
ce sens, le législateur a attribué au conseil supérieur de promotion d’emploi (CSPE) la
compétence d’exprimer des opinions sur les questions liées à l'emploi au niveau national, en
particulier celles relevant des orientations générales de la politique gouvernementale dans le
domaine de l'emploi, cette attribution reflète l’importance de la gestion du secteur de l’emploi
de manière consultative.
A ce titre, et pour remédier aux problèmes et freins de l’emploi, nous recommandons vivement
de renforcer le rôle du conseil pour prendre Les mesures visant à promouvoir l’emploi,
notamment celles relatives à l’insertion des jeunes et la gestion du marché de l’emploi et
Coopérer et travailler en coordination avec toutes les commissions et les organismes spécialisés,
nationaux et locaux, ayant un rapport avec les questions de croissance démographique,
d’enseignement, de formation, d’emploi et de manière général avec les questions de
développement social.
2- Territorialiser les programmes de l’emploi via des initiatives locales :

Avec ses nouvelles prérogatives, la Région pourra jouer aujourd’hui, en partenariat avec l’Etat,
le rôle de locomotive dans le développement du territoire sur le plan économique et social, et
par conséquent contribuer à la promotion de l’emploi au niveau de son territoire. Dans ce sens,
le Ministère de l’emploi a signé un accord dans le cadre de promotion de l’emploi 2020-2022
avec la région Souss Massa. Ce programme s’appuie sur les projets et objectifs programmés
dans le cadre du programme de développement régional et sur les mesures inscrites dans le plan
national de promotion de l’emploi, notamment en ce qui concerne les programmes actifs
d’emploi. Il vise également à permettre aux demandeurs d’emploi appartenant à la région, en
particulier aux jeunes, de profiter des opportunités d’emploi disponibles, que ce soit dans la
région ou dans le reste des autres régions ou en dehors du territoire national.
3- Renforcer l’entrepreneuriat et d’auto-emploi : soutien aux petites entreprises :

Malgré toutes les compétences et les moyens financiers, créer et maintenir une entreprise restent
une tâche ardue. Face à cette réalité, la mise en oeuvre d’un système de parrainage pour inciter
les grandes entreprises à soutenir la PME est parmi les solutions de la promotion de l’emploi.
En effet, l’idée de cette recommandation c’est le soutien aux petites entreprises à travers le
parrainage, l’essaimage, la sous-traitance et le partenariat, ainsi que la facilitation du
financement. L’objectif est d’encourager l’auto-emploi.
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4 - Harmoniser les politiques sectorielles via une vision intégrée, participative et
volontariste :

Dans le même sillage, nous assistons à une divergence entre les différentes politiques
sectorielles en termes des méthodes de gestion et des moyens utilisés, pour promouvoir
l’emploi, ce qui rend ces politiques déployées inefficaces par rapport aux objectifs escomptés.
A ce propos, nous proposons une politique de diapason et de coordination entre les
départements ministériels, pour la définition et la mise en oeuvre des stratégies du pays, visant
la promotion de l’emploi ainsi de prendre en considération les caractéristiques de notre pays
lorsqu’il s’agit d’un modèle de développement emprunté de l’étranger, enfin de suivre les
mutations internationales pour mieux adapter la politique sectorielle en question à la réalité
marocaine.

Ce sont parmi les mesures et les politiques à entreprendre pour rendre l’emploi comme l’un des
principaux leviers de l'amélioration de la situation sociale des marocains et d’atténuation des
effets des différentes crises sur notre économie, tout en gardant le maintien et la dynamisation
des autres secteurs productifs.

En guise de conclusion, il est à signaler que l’Emploi est une affaire de tous les intervenants
concernés par cette question et non une simple politique publique. En effet, l’ambition est de
contribuer à la concrétisation du droit à l'emploi en conformité avec les valeurs
constitutionnelles fondant la citoyenneté marocaine et les apports des instruments
internationaux des droits de l’homme et des normes internationales auxquels notre pays a
souscrit.

Ainsi, une démarche participative, globale et intégrée pourra contribuer promouvoir une
croissance riche en emplois productifs et de qualité, une participation accrue des jeunes et des
femmes dans le marché du travail, la valorisation du capital humain et la réduction des disparités
territoriales de l’emploi.