Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le projet de loi-cadre n°06-22 relatif au système national de santé, adopté récemment en Conseil
des ministres, a vocation à réformer le secteur selon une approche pluridimensionnelle. Articulé
autour de quatre piliers : bonne gouvernance, valorisation des ressources humaines, mise à niveau
de l'offre sanitaire et digitalisation, ce texte dresse un plan d'ensemble pour une réforme en
profondeur devant notamment permettre de mener à bien le chantier de la généralisation de la
protection sociale.
Élaboré conformément aux Hautes Instructions Royales pour une révision du système de santé, en
vue de le mettre en phase avec le chantier de la généralisation de la protection sociale, le projet de
loi-cadre n°06-22 se décline en quatre piliers fondamentaux, comme l'a précisé le ministre de la
Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, dans son exposé présenté devant Sa Majesté le
Roi. L'objectif est, selon le préambule de ce projet de loi-cadre, de «faciliter l'accès des citoyens aux
services de santé et d'en améliorer la qualité, et d'assurer une répartition égale et équitable de l'offre
de soins sur l'ensemble du territoire national». Cette réforme vise également «une implémentation
territoriale du service public de santé et l'amélioration de sa gouvernance à travers la mise en place
de groupements territoriaux de santé, et la garantie de la souveraineté médicale et de la disponibilité
des médicaments et des produits de santé ainsi que leur innocuité et leur qualité».
Le deuxième pilier de ce projet de réforme porte sur la valorisation des ressources humaines,
notamment à travers l’élaboration de la nouvelle loi sur la fonction publique sanitaire, en vue de
motiver le capital humain dans le secteur public, réduire le manque actuel en ressources humaines,
réformer le système de formation, outre l’ouverture sur les compétences médicales étrangères et
l’encouragement des cadres médicaux marocains résidant à l’étranger à retourner exercer dans leur
pays.
Par ce troisième pilier, le projet de réforme vise à répondre aux attentes des Marocains en matière
de facilitation de l'accès aux services médicaux, d'amélioration de leur qualité et de répartition
équitable des services hospitaliers sur l'ensemble du territoire national. Dans ce sens, le projet de loi-
cadre 06-22 vise à institutionnaliser l'obligation de respecter le circuit de soins, avec le passage en
premier lieu par les établissements de soins primaires ou par un médecin généraliste, ainsi que de
mettre constamment à niveau les structures sanitaires, notamment les établissements de soins
primaires, lesquels devront servir de premier point de contact et d'orientation pour les patients. Le
projet de loi-cadre prévoit également de mettre en place un système d'accréditation des
établissements de santé de manière à garantir une amélioration continuelle de la qualité et de la
sécurité des soins. Il prévoit également de revoir la relation entre les secteurs public et privé et de
nouer un partenariat entre les deux qui tient compte des spécificités du secteur de la santé et
garantit la complémentarité et la synergie entre les opérateurs des deux secteurs quant à la
mobilisation de leurs capacités et des infrastructures.
Par ailleurs, et concernant la répartition de l'offre de soins, l'administration centrale sera appelée à
élaborer un schéma sanitaire national déterminant les orientations générales y afférentes, à partir de
l'analyse de l'offre disponible et en fonction des données géographiques, démographiques et
épidémiques nationales.
En se basant sur ce schéma national, chaque groupement territorial de santé devra préparer un
schéma régional de santé couvrant une période déterminée. Ce schéma inventorie l'ensemble des
services de soins disponibles dans les secteurs public et privé, et détermine, pour le secteur public,
les mesures à prendre pour apporter une réponse aux besoins de la population en matière de soins
et de services de santé au niveau régional, en déterminant les prévisions en termes de nombre
d'établissements de soins et de leurs emplacements, du nombre des familles qui en bénéficieront,
des spécialités demandées et d'équipements fixes et mobiles. Il fixe également les mesures à prendre
pour assurer une cohérence et une équité dans la répartition géographique des ressources humaines
et matérielles au niveau régional.
Ce quatrième pilier consiste en une dématérialisation du système de santé, par la mise en place d'un
système informatique intégré pour la collecte, le traitement et l'utilisation des principales
informations liées au système de santé.