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INTRODUCTION :
Sous le règne de sa Majesté le Roi Mohammed 6, que dieu l’assiste, le Maroc s’est inscrit dans un
vaste programme de réformes visant ainsi accroitre et hisser le niveau de développement
économique et social, d’assurer la justice sociale et spatiale, de lutter contre la pauvreté et la
vulnérabilité, de développer le capital humain et de consolider les valeurs de solidarité, de
coopération et de synergie. Les programmes visant le développement de la cohésion sociale,
RAMED, TAYSSIR, DAAM... Cette multitude de réforme ne pourra qu’être couronnée par le grand
chantier de la généralisation de la couverture sociale, conformément aux Hautes Orientations
Royales annoncées à l’occasion de l’ouverture du Parlement de l’année 2020 et contenues dans le
Discours de la glorieuse fête du Trône de juillet 2020, dans lequel, sa majesté le roi Mohammed 6,
que dieu le glorifie, a appelé à « la généralisation de la couverture sociale au profit de tous les
Marocains ».
Et dans ce sens, le Gouvernement poursuit dans le cadre de la Loi de Finances de cette année
(2022), la mise en œuvre de ce chantier de grand envergure, à travers la prise des mesures d’ordre
juridique, financier et organisationnel afin d’en garantir une mise en œuvre efficace. Du fait que ce
projet bénéficie d’une attention particulière de Sa Majesté le Roi et constitue une véritable
révolution sociale, car il permettra de réaliser des effets directs et tangibles sur l’amélioration des
conditions de vie des citoyens, de préserver la dignité de tous les Marocains, de réduire la
pauvreté et la vulnérabilité, et de soutenir le pouvoir d’achat des familles.
Dans ce sillage , une problématique s’impose et qu’on pourra illustrer comme suit : quelles sont
les mesures d’accompagnement qui ont été mises en place par les pouvoirs publics ? et quels sont
les défis qui doivent être relever par l’exécutif ? Et quels sont les enjeux de ce chantier de grand
envergure ?
Et afin de répondre à cette problématique bien définie, un plan s’impose qui comprendra trois
parties : une première partie afin de jeter la lumière sur les mesures d’accompagnement qui ont
été mises en place par les pouvoirs publics. Une partie pour mettre l’accent sur les défis que
l’exécutif doit relever. Et une dernière partie sera nécessaire pour présenter les enjeux de ce
chantier royal.
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I. Les mesures d’accompagnement de la généralisation de la protection sociale :
En effet, l’année 2021 a été marqué par le lancement de la première phase du chantier royal de la
généralisation de la protection sociale, dont le coût global annuel s’élève à près de 51 milliards de
dirhams, et dont le déploiement se décline selon 4 axes et se fera d’une manière progressive sur
une période de 5 ans :
Or, afin de réussir la généralisation de l’AMO, il s’avérait impératif de mettre en œuvre des
mesures d’accompagnement, d’ordre juridique, financier et organisationnel. Il s’agit notamment
de :
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La réforme des systèmes et programmes sociaux déjà en place, notamment à travers
l'opérationnalisation du Registre social unifié (RSU), afin de remédier aux déséquilibres au
niveau du ciblage des catégories éligibles à l'aide ;
La réforme fiscale relative à l'instauration de la Contribution Professionnelle Unique (CPU).
II. Le chantier de la protection sociale : une opportunité et un défi à la fois :
En effet, lors du lancement de ce chantier qui requiert des mutations profondes du système de
gouvernance de la protection sociale au Maroc et qui prévoit la généralisation de la couverture
sociale et de l’AMO, sa Majesté le Roi Mohammed 6 a insisté sur sa mise en œuvre optimale, vu
que ce projet structurant constitue un tournant décisif dans la voie de la réforme globale du
système de protection sociale au Maroc, et ceci dans le but de renforcer son impact direct sur les
citoyens de manière à réduire la pauvreté, lutter contre la vulnérabilité et appuyer le pouvoir
d'achat des ménages.
Quant à la CNSS qui a été désignée par les pouvoirs publics pour gérer le régime de couverture
maladie des travailleurs non-salariés et des populations vulnérables, on trouve que son activité est
en train d’enregistrer une activité sans précédent, vu que le nombre de dossiers de maladie traités
doit passer de près de 20000 à 80000 ou 90000 / jour. Ce qui met la CNSS devant des défis
opérationnels énormes, notamment au niveau des systèmes d’information, de l’organisation et
des process.
Ainsi, étant donné que le système national de santé connait de nombreuses limites notamment en
termes de déséquilibre de l’offre de soins au niveau territorial, de la qualité du service rendu et
d’encadrement médical et paramédical, le gouvernement doit relever le défi lié à la capacité à
réaliser une vraie réforme relative à l’amélioration des structures d’accueil dans les hôpitaux, de la
qualité des services, à la suffisance et la motivation des RH. Du fait qu’en absence des RH
nécessaires, la grande pression sur les établissements hospitaliers aura un impact sur les listes
d’attente et sur les rendez-vous. Or, l’option des médecins étrangers ne doit être qu’une mesure
transitoire et temporaire, car le système national doit compter sur ses propres compétences.
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Par conséquent, il s’avère plutôt impérative d’adopter des mesures d’appui permettant de faire
face aux défis liés à la CNSS, au système national de santé, et ce afin d’intensifier les programmes
de formation et de consolider les compétences médicales des professionnels de la Santé.
De même, il convient d’adopter des mesures et des mécanismes concrets pour faire jouer
pleinement les outils de la redistribution, parce que le rôle des caisses est un rôle redistributif au
profit de ceux qui en ont besoin.
De plus, dans le but de répondre à la demande, qui augmentera à un rythme rapide avec la mise
en œuvre de ce grand chantier sociétal, les pouvoirs publics œuvre au renforcement des capacités
médicales nationales, à l'ouverture de la pratique de la médecine aux compétences étrangères, à
l’encouragement des établissements internationaux de santé à travailler et à investir au Maroc, et
à la capitalisation sur des expériences réussies, conformément aux Hautes Instructions Royales
contenues dans le discours d’ouverture du Parlement au titre de l'année 2018.
S’agissant de la CNSS, certaines mesures ont été mises en œuvre afin de garantir l'applicabilité des
projets dans les délais impartis, à savoir la mise à niveau du système d’information, la
réorganisation des structures administratives, le renforcement du réseau de proximité, la
promotion de la digitalisation et le renforcement des ressources humaines.
Or, la réussite de ce chantier reste tributaire de la forte implication des différents acteurs du
système national de santé dans la vague de digitalisation, car les dossiers médicaux des patients et
les parcours coordonnés des soins ne peuvent être consultés et suivis que via un système
d’information fonctionnel au niveau des 4 coins du Royaume. Alors, la transformation digitale des
hôpitaux est donc indispensable.
Finalement, il sera judicieux de noter que ce projet sociétal qui peut être considéré comme une
charnière dans l’histoire du Maroc, nécessite aussi la mobilisation et l’implication de toutes les
parties prenantes car il relève de la responsabilité de l’État, des collectivités territoriales, des
entreprises publiques, du secteur privé ainsi que de la société civile et de l’ensemble des citoyens.
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CONCLUSION :
La crise sanitaire engendrée par la pandémie de Covid-19 a clairement montré la nécessité d’une
réforme profonde et urgente du système national de santé et de la consolidation des valeurs de
solidarité. Et dans ce cadre, le chantier royal de la généralisation de la protection sociale vient
pour cristalliser toutes les attentions, vu que ce projet sociétal représente une révolution sociale
réelle, eu égard à ses incidences directes et concrètes sur l’amélioration des conditions de vie des
citoyens, la préservation de la dignité de tous les Marocains et la protection des catégories
pauvres et vulnérables, particulièrement en temps de turbulences économiques, de risques
sanitaires et d’urgences diverses. De plus, avec ce projet sociétal de grand envergure, le Maroc
entre dans le club très fermé des pays dont la majorité de la population bénéficie des avantages
de la protection sociale.
Or, la réussite de ce chantier royal ne dépend pas uniquement des mesures d’accompagnement et
d’appui, qui ont été pris par les pouvoirs publics. Mais, elle reste tributaire de la conjugaison des
efforts des différentes parties prenantes, à savoir, le gouvernement, les ministères, la société
civile, les acteurs du système de santé (public et privé), et plus particulièrement, les acteurs des
caisses de prévoyance sociale, à savoir la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), qui a pour
mission de piloter et de gérer l’implémentation de la couverture sociale pour tous et la Caisse
nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS). Ce qui exige une création de passerelles
entre le secteur public et privé qui doivent être complémentaires.
Alors, la question qui se pose est la suivante : à quel point les partenariats public/privé peuvent
contribuer à la réussite de cette réforme sociale ?