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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

Union-Discipline-Travail

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE STATISTIQUE

ET D’ÉCONOMIE APPLIQUÉE

08 BP 03 ABIDJAN 08 RÉPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE TEL : (225) 22 48 32 00 / 22


48 3232 FAX : (225) 22 44 39 88 Email: ensea@ensea.ed.ci / Site Web : www.ensea.ed.ci

Mémoire de fin de cycle


Thème:

CONDITIONS DE VIE ET PROTECTION SOCIALE DES PRODUCTEURS


VIVRIERS:
UNE ANALYSE À PARTIR DES DONNÉES DU WAAPP

Rédigé par: Sous la supervision de:


M. NAYO ANKOUVI
BA KHADIM
Enseignant, chercheur à l’ENSEA
Élève Ingénieur des Travaux Statistiques

Août 2016
Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

DECHARGE

L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE


APPLIQUÉE (ENSEA) N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI
IMPROBATION AUX OPINIONS ÉMISES DANS CE MÉMOIRE. ELLES
DOIVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME PROPRES À LEUR AUTEUR.

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BA Khadim, Élève Ingénieur des Travaux Statistiques, ENSEA promotion 2014-2016
Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

DEDICACE

À mes parents, mes frères et ma sœur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

REMERCIEMENTS

Un grand merci au Directeur de l’ENSEA, Monsieur KOUADIO Hugues que nous


admirons pour son amour pour nous ses élèves et en qui nous voyons l’espoir de l’Afrique à
travers son amour pour ce continent. Nous remercions également notre Directeur des Études,
Monsieur KOUAKOU N’Goran Jean Arnaud, qui a permis le bon déroulement des
enseignements et qui nous a conseillé sans cesse tout au long de notre étude. La personne à qui
nous voudrions donner un remerciement particulier est notre encadreur, Monsieur NAYO
Ankouvi, enseignant-chercheur à l’ENSEA, qui nous a consacré une très grande partie de son
temps malgré ses charges et ses occupations. Ses conseils et ceux de ses assistants ont été pour
nous, tout au long de ce travail, la boussole qui nous a guidé jusqu’à la rédaction du document
final. Un grand merci également à tous les enseignants qui nous ont transmis leurs
connaissances, leurs expériences et conseils tout au long de notre cycle. Nous n’oublions pas
également nos collègues de classe et amis pour leurs conseils et leurs aides.

Mes remerciements vont également à l’endroit de M. Ababakar Sédikh BÈYE, Directeur


Général de l’ANSD pour son soutien moral et financier durant notre formation à l’ENSEA.

Enfin, un grand merci à mes chers parents pour tout leur soutien de près ou de loin durant
toute notre vie estudiantine ainsi qu’à mes frères, ma sœur et mes proches.

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BA Khadim, Élève Ingénieur des Travaux Statistiques, ENSEA promotion 2014-2016
Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

SOMMAIRE

DECHARGE ........................................................................................................................................... i
DEDICACE .............................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. iii
SOMMAIRE ........................................................................................................................................... iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES .............................................................................v
TABLE DES ILLUSTRATIONS ......................................................................................................... vi
AVANT-PROPOS ................................................................................................................................ vii
RESUME ET ABSTRACT................................................................................................................. viii
Introduction ............................................................................................................................................ 1
Chapitre I: Situation des cultures vivrières en Côte d’Ivoire et Cadre conceptuel ............................... 5
I. Situation des cultures vivrières en Côte d’Ivoire.............................................................................. 5
II. Définition des concepts ................................................................................................................... 7
Chapitre II: Cadre théorique et méthodologique ................................................................................ 12
I. Revue de la littérature .................................................................................................................... 12
II. Données, méthodologie et indicateurs à calculer ......................................................................... 17
Chapitre III: Caractéristiques, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers ...... 23
I. Caractéristiques des producteurs vivriers ...................................................................................... 23
II. Analyse des conditions de vie et de la protection sociale............................................................. 25
III. Classification des producteurs vivriers ......................................................................................... 35
Chapitre IV: Calcul des indicateurs de pauvreté et facteurs explicatifs de la pauvreté
multidimensionnelle............................................................................................................................. 40
I. Calcul et interprétation des indicateurs de pauvreté.................................................................... 40
II. Estimation du modèle ................................................................................................................... 43
III. Interprétations et discussions des résultats................................................................................. 44
Conclusion ............................................................................................................................................. 48
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................... ix
ANNEXES ............................................................................................................................................... xiii
TABLE DE MATIÈRES ............................................................................................................................. xxi

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ACM Analyse des Correspondances Multiples


ANADER Agence Nationale d'Appui au Développement Rural
BM Banque Mondiale
CEDEAO Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest
CM Chef de Ménage
CNRA Centre National de Recherche Agronomique
DSRP Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté
E.N.V Enquête de Niveau de Vie
EDS Enquête Démographique et de Santé
EMOP Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages
FAO Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FAOSTAT Statistiques Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FGT Foster-Greer-Thorbecke
FMI Fonds Monétaire International
ICP Indices Composite de Pauvreté
IDH Indices de Développement Humain
INS Institut National de la Statistique
INSD Institut National de la Statistique et de la Démographie
IPH Indice de Pauvreté Humaine
IPM Indice de Pauvreté Multidimensionnelle
ODD Objectifs de Développement Durable
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONU Organisation des Nations Unies
OPHI Initiative Oxford Pauvreté et Développement humain
OR Odds Ratio
PIB Produit Intérieur Brut
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPAAO Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest
PSNP Programme de Protection Sociale Fondé sur des Activités Productives
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
WAAPP West Africa Agricultural Productivity Program

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Dimensions, indicateurs et pondérations des indicateurs de l'IPM ........................ 20
Tableau 2: Autres caractéristiques des individus des ménages ................................................ 25
Tableau 3: Répartition des ménages par type de logement ...................................................... 28
Tableau 4: Répartition des ménages par source d’approvisionnement en eau ......................... 28
Tableau 5: Répartition des ménages par lieu d’aisance ........................................................... 29
Tableau 6: Répartition des ménages par source d’énergie pour l’éclairage ............................. 29
Tableau 7: Répartition des ménages par source d’énergie pour la cuisson .............................. 30
Tableau 8: Répartition des ménages par biens d’équipement .................................................. 30
Tableau 9:Systèmes de protection sociale pour la production ................................................. 33
Tableau 10: Systèmes de protection sociale pour les prix ....................................................... 34
Tableau 11: Systèmes de protection sociale pour le revenu..................................................... 35
Tableau 12: Indices de pauvreté monétaire .............................................................................. 40
Tableau 13: Indices de pauvreté non monétaire ....................................................................... 41
Tableau 14: Résultat test de Hosmer-Lemeshow ..................................................................... 44

LISTE DES GRAPHIQUES


Graphique 1: Population des ménages agricoles par sexe et par âge (en millier) .................... 23
Graphique 2: Répartition des individus des ménages agricoles selon le niveau d’étude et le
sexe ........................................................................................................................................... 26
Graphique 3: Répartition des individus étant tombés malades selon le sexe ........................... 27
Graphique 4: Risques sociaux relatifs à la production ............................................................. 32
Graphique 5: Risques sociaux relatifs à la commercialisation ................................................. 33
Graphique 6: Plan factoriel de l’ACM ..................................................................................... 36
Graphique 7: Courbe de Roc du modèle .................................................................................. 43

LISTE DES FIGURES


Figure 1: Composantes de la protection sociale ....................................................................... 10

LISTE DES CARTES


Carte 1: Cartographie des cultures vivrières du WAAPP .......................................................... 7
Carte 2: Cartographie de la pauvreté monétaire et non monétaire ........................................... 42

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

AVANT-PROPOS

Dans le cadre de notre formation, nous sommes amenés à effectuer un stage de fin de
cycle qui a pour objectif ultime de donner l’occasion aux élèves de mettre en pratique les
connaissances théoriques reçues en classe. C’est dans cette logique que ce document a été
rédigé et porte sur le thème «Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs
vivriers : cas du WAAPP». Cette recherche est entreprise dans un but purement académique.

La rédaction de cette présente étude s’est déroulée dans de très bonnes conditions avec
le soutien de notre maître de stage. Aucune difficulté majeure n’est à noter à ce niveau. Par
ailleurs, certaines étapes ont marqué la rédaction de ce document. Il s’agit principalement de
l’apurement des bases données nécessaires pour le calcul des indicateurs voulus.

Ce thème, d’un intérêt socioéconomique, permettra aux pouvoirs publics, aux


organismes internationaux et à tous les acteurs qui luttent contre la pauvreté de formuler des
politiques de réduction de cette dernière. Il pourra également servir de référence à d’autres pays
désireux d’amorcer le cercle vicieux de la pauvreté.

Malgré tous les efforts consentis pour analyser ce sujet, nous n’avons aucunement la
prétention d’avoir fait un travail parfait. De ce fait, nous restons ouverts à toutes critiques et
suggestions en vue de l’améliorer.

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BA Khadim, Élève Ingénieur des Travaux Statistiques, ENSEA promotion 2014-2016
Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

RESUME ET ABSTRACT
Résumé
La présente étude examine la pauvreté, les conditions de vie et la protection sociale des
producteurs vivriers du WAAPP à partir de l’enquête réalisée par l’ENSEA durant la campagne
agricole 2015-2016. Dans cette population, la pauvreté multidimensionnelle(IPM) des ménages
(74,83%) est plus accentuée que la pauvreté monétaire (71,17%). Il convient de noter que très
peu de producteurs adhèrent aux systèmes de protection sociale formels ou informels. Les
systèmes de protection sociale n’ont pas dans l’ensemble d’effets significatifs sur le bien-être
multidimensionnel du ménage. Cependant, les comptes bancaires et les associations de prix ont
des influences positives sur le bien-être multidimensionnel du ménage. Il ressort de l’étude
qu’un ménage dirigé par un homme est plus vulnérable à la pauvreté multidimensionnelle
comparativement à un ménage dirigé par une femme. Cette vulnérabilité concerne aussi les
ménages pratiquant les spéculations riz, maïs et l’igname. Plusieurs facteurs permettent ainsi
d’expliquer la pauvreté multidimensionnelle. Il s’agit principalement des facteurs intrinsèques
au ménage (facteurs socioéconomiques et au statut du ménage vis-à-vis de la protection
sociale).

Abstract
This study examines poverty, living conditions and social protection for food producers
WAAPP from the survey conducted by ENSEA during the 2015-2016 crop year. In this
population, multidimensional poverty (MPI) of households (74.83%) is more pronounced than
income poverty (71.17%). It should be noted that very few producers adhere to formal or
informal social protection systems. Social protection systems have no overall significant effect
on the multidimensional welfare of the household. However, bank accounts and price
associations have positive influences on the multidimensional welfare of the household.
According to a study led by a man cleaning is more vulnerable to multidimensional poverty as
a household headed by a woman. This vulnerability also applies to households practicing rice
speculation, corn and yams. Several factors help explain and multidimensional poverty. This is
primarily intrinsic factors in household (economic factors and the household status vis-à-vis of
social protection).

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Introduction

Contexte et Justification

La pauvreté est un phénomène complexe qui a toujours existé. De par ses conséquences à
travers ses différentes formes et dimensions, elle a commencé à attirer l’attention de la communauté
internationale suite à la dégradation continue des conditions de vie des populations. Dans certains
pays, malgré les efforts macroéconomiques réalisés, les conditions de vie des populations ne se
sont pas améliorées. Cette problématique de la pauvreté a commencé, dès la fin des années quatre-
vingt-dix (90), à susciter un intérêt particulier auprès des cercles de chercheurs et décideurs du fait
de son ampleur qui ne cesse de gagner de la place dans les sociétés. Dans ce sens, une assemblée
générale a été organisée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) le 08 septembre 2000
regroupant 189 pays dont l’objectif était l’adoption d’un plan de réduction à moitié de l’extrême
pauvreté et de la faim entre 1990 et 2015. Cet objectif constituait l’un des axes majeurs des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (O.M.D) qui voit sa page tournée par les Objectifs
de Développement Durable (O.D.D) où la pauvreté reste encore une préoccupation de haute
importance tant quantitative que qualitative. C’est la raison pour laquelle l’élimination de la
pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde constitue l’objectif numéro un (01) des
ODD. Cet objectif des ODD est accompagné par des mesures de protections sociales qui visent à
atteindre un taux de couverture substantiel des populations pauvres et vulnérables d’ici 2030. Selon
les estimations de la Banque Mondiale en Octobre 20151, 12,7% de la population mondiale vivait
avec 1,90 dollar ou moins par jour et par personne en 2012.

Le continent africain, malgré ses richesses naturelles, demeure le continent où la majeure


partie des pays sont parmi les pays les plus pauvres au monde. Les Produits Intérieurs Bruts (PIB)
restent relativement faibles, les Indices de Développement Humain (IDH) sont peu notables, la
sécurité alimentaire2 y est loin d’être garantie et les politiques de protections sociales sont

1
Banque Mondiale, http://www.banquemondiale.org/fr/topic/poverty/overview
2
La sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu'à l'accès de nourriture en quantité et qualité
suffisante
1
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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inefficaces ou quasi inexistantes pour une grande partie de la population. Face à cette situation et
du fait que les économies Ouest africaines reposent en grande partie sur l’agriculture, la CEDEAO
a initié, selon le profil agricole des pays le Programme de Productivité Agricole en Afrique de
l’Ouest (PPAAO/WAAPP) avec l’appui financier de la Banque Mondiale afin de soutenir la
coopération régionale en matière d’agriculture. Ce programme a pour objectif l’amélioration de la
productivité agricole tout en favorisant l’intégration régionale comme instrument de promotion
d’une croissance partagée et de réduction de la pauvreté en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire,
nation qui se veut émergente à l’horizon 2020, est bénéficiaire de ce programme depuis 2011. Il
consiste en la mise à la disposition des producteurs de nouvelles variétés de semences améliorées,
de nouveaux matériels agricoles et de programmes de formation. Le but principal est d’accroître
leur productivité dans les cultures vivrières comme le riz, le maïs, le manioc, l’igname et la banane
plantain sans oublier les filières porcines et la volaille.

C’est dans le contexte de ce projet que nous nous intéressons à l’état de pauvreté, des
conditions de vie et de la protection sociale des producteurs viviers du WAAPP suite à l’enquête
réalisée par l’ENSEA durant la campagne agricole 2015-2016.

L’intérêt principal de cette étude réside dans la mise en place d’outils d’aide à la décision,
un élément très utile pour l’élaboration d’un nouveau plan d’action du projet.

Problématique

Avec une population de 22.671.331 habitants selon le Recensement Général de la


Population et de l’Habitat (RGPH) de 2014 sur une superficie de 322 462 Km2, la Côte d’Ivoire est
un pays de l’Afrique de l’Ouest membre de la CEDEAO. Le milieu rural ivoirien concentre 49,7%
de la population totale. La population rurale est mal dotée en équipements et en infrastructures et
évolue dans le secteur informel et exerce l’agriculture comme activité principale. Sur le plan
macroéconomique, le pays a enregistré un taux de croissance du PIB réel de 8,4% en 2015 et 2016
(FMI). Malgré ces performances économiques, les interrogations que suscitent la pauvreté et les
conditions de vie des populations restent sans réponses. C’est ainsi, avec le soutien des partenaires
au développement à savoir la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire Internationale, que la Côte
d’Ivoire a mis en place un Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Ce
document qui a pour objectif de lutter contre la pauvreté prévoit, par la même occasion, des mesures

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

de protection sociale qui visent à protéger les populations des risques sociaux et à réduire leur
vulnérabilité. En nous référant à l’Enquête de Niveau de Vie (E.N.V) 2015, il y a eu un recul de la
pauvreté car le taux de pauvreté est estimé à 46,3% alors qu’il était de 48,9% en 2008. Cependant,
la pauvreté est plus accentuée en milieu rural (56,8%) qu’en milieu urbain (35,9%). Alors, partant
du constat que l’économie ivoirienne est dominée par l’agriculture, elle augmenterait ses chances
d’atteindre ses objectifs d’émergence si elle met l’accent sur l’agriculture. Ainsi, l’amélioration
des conditions de vie des producteurs devient plus que jamais impérative pour l’atteinte des
objectifs du développement. Après le survol des résultats des études antérieures, il semble avéré
que l’examen des ménages exerçant dans le secteur vivrier ivoirien en termes de conditions de vie
des producteurs devient important d’autant plus que le problème de l’insuffisance de productivité
au niveau national est réel. Ainsi, les questions que l’on peut se poser dans le cadre de cette étude
sont les suivantes: Dans quelle situation vivent actuellement les producteurs vivriers du WAAPP3?
Quel est l’état de leur pauvreté? Quels sont les facteurs explicatifs de leur pauvreté?

En nous appuyant sur les informations fournies par l’enquête WAAPP pour la campagne
agricole 2015, l’on pourrait identifier la situation dans laquelle vivent les producteurs vivriers afin
de faciliter l’application des actions visant à améliorer le niveau de vie des producteurs vivriers en
vue de lutter contre la pauvreté en Côte d’Ivoire.

Objectifs de la recherche

Cette étude se fixe comme objectif principal de décrire les conditions de vie des producteurs
vivriers et d’identifier les facteurs pouvant influencer le niveau de vie de ces derniers.
Spécifiquement, il s’agira de:

Définir une typologie des producteurs vivriers selon les conditions de vie de leur ménage;
Classer les ménages producteurs vivriers du WAAPP selon la pauvreté monétaire et la
pauvreté multidimensionnelle;
Identifier les facteurs explicatifs de l’état de vulnérabilité des ménages face à la pauvreté
multidimensionnelle, notamment ceux liés à la protection sociale;

3
Ceux qui pratiquent la culture du maïs, du riz, de l’igname, du manioc et de la banane plantain
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Hypothèses de recherche

H1: La diversification culturale contribue à un meilleur niveau de vie.


H2: Les caractéristiques socioéconomiques des membres du ménage et les systèmes de protection
sociale influencent la vulnérabilité du ménage.

Plan

La présente étude est composée de quatre chapitres et est structurée de la façon suivante.
Le premier chapitre est intitulé «Situation des cultures vivrières en Côte d’Ivoire et Cadre
conceptuel», le deuxième chapitre «Cadre théorique et méthodologique». Quant au troisième
chapitre, il présente les caractéristiques, les conditions de vie et la protection sociale des
producteurs vivriers. Enfin, le quatrième s’intéresse au calcul des indicateurs de pauvreté
(monétaire et non monétaire) et aux facteurs explicatifs de la pauvreté multidimensionnelle.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Chapitre I: Situation des cultures vivrières en Côte


d’Ivoire et Cadre conceptuel

I. Situation des cultures vivrières en Côte d’Ivoire


Les cultures vivrières peuvent dans une certaine mesure, jouer un rôle phare dans le processus
de la lutte contre la pauvreté en Afrique, en Côte d’Ivoire en particulier. Cela est bien réalisable si
l’on veille à l’amélioration de la sécurité alimentaire régionale et à l’accroissement des revenus des
agriculteurs en améliorant leur compétitivité dans les filières vivrières. En Côte d’Ivoire, les
principales cultures vivrières sont le maïs, le riz, l’igname, le manioc et la banane plantain. Le pays
produit également du mil, du sorgho, du fonio, de l’arachide, de la patate douce et du taro. À cela
s’ajoute les cultures maraîchères composées en général de l'aubergine, du concombre, de la courge,
du haricot vert, du gombo et de la tomate. Compte tenu de l’objectif de l’étude, nous nous
intéressons par la suite aux spéculations appuyées par le projet WAAPP en Côte d’Ivoire à savoir
le maïs, le manioc, le riz, l’igname et la banane plantain.

La filière du Maïs
Le maïs est cultivé dans toutes les régions agro-écologiques de la Côte d’Ivoire, il se retrouve
essentiellement dans les zones Nord, Centre et Centre-Ouest. Cette spéculation est l’une des
céréales les plus cultivées en Côte d’Ivoire après le riz. Il constitue l’aliment de base de beaucoup
d’ivoiriens (WAAPP, 2014). D’après les statistiques de la FAO, les rendements du maïs se sont
améliorés en 2014 par rapport à l’année 2013. En effet, la production nationale a été estimée, en
2014, à 680.000 tonnes pour une superficie cultivée de 349.470 Ha4 avec un rendement de 19.458
Hg5/Ha.

La filière du Manioc
Le manioc, de par son adaptation écologique, son rendement élevé et ses multiples fonctions
nutritionnelles, représente la deuxième culture vivrière en Côte d’Ivoire après l’igname en termes
de volume de production. En 2014, la production nationale a été estimée à 4.239.303 tonnes pour

4
Ha : hectare
5
Hectogramme
5
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

une superficie totale cultivée de 500.000 Ha (FAOSTAT). Le manioc se cultive partout en Côte
d’Ivoire, principalement à l’Ouest et au Sud. La production ivoirienne concerne des variétés
traditionnelles et plus de dix variétés améliorées développées par le CNRA et vulgarisées par
l’ANADER.

La filière du Riz
Le riz est la denrée la plus consommée dans le monde. En Côte d’Ivoire, le riz est cultivé mais
avec une production insuffisante pour satisfaire la demande nationale (WAAPP, 2014). Selon le
FAOSTAT, la production nationale du riz paddy se situe en 2014 à 2.053.520 tonnes sur une
superficie cultivée de 376.710 Ha. La production vivrière, en particulier celle du riz, est assurée par
une multitude de petites exploitations familiales. Quant à la commercialisation du riz paddy, elle
dépend en majorité du secteur informel. La distribution du riz exporté est assurée par des grossistes,
appuyés par des réseaux de détaillants.

La filière de l’Igname
L’igname est une plante herbacée de la famille des dioscoréacées. Troisième producteur
mondial derrière le Nigéria et le Ghana, la Côte d’Ivoire a enregistré une production d’igname
estimée à plus de 5.836.150 de tonnes en 2014 avec un rendement de 66.582 Hg/Ha (FAOSTAT).
Les ignames sont produites sur tout le territoire, signe d’une grande diversité et d’adaptation.

La filière de la banane plantain


La Côte d’Ivoire fait partie des grands pays producteurs de banane plantain. Sa production est
généralement localisée au Sud du pays. La production pour l’année 2013 se situe autour de
1.624.354 tonnes sur une superficie de 430.000 Ha pour un rendement de 37.776 Hg/Ha
(FAOSTAT).

Pour résumer ce que nous venons de présenter ci-dessus, l’on se sert d’une représentation
cartographique de l’intensité de la pratique des produits vivriers du WAAPP selon les pôles de
développement.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Carte 1: Cartographie des cultures vivrières du WAAPP

Source : Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, manipulation de l’auteur sur QGIS

II. Définition des concepts


1. La notion de pauvreté
La pauvreté est un phénomène complexe, difficile à définir dans la mesure où il n’existe pas un
critère universellement admis. Néanmoins, nous allons présenter quelques tentatives de définitions
de ce phénomène. La pauvreté fait référence à un manque de ressources en générale, financière en
particulier, de l’état d’un individu ne disposant pas des ressources nécessaire pour mener une vie
décente.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Compte tenu du caractère complexe et multiforme de la pauvreté, le PNUD donne une mesure
complexe du concept de pauvreté à travers l'Indicateur de la Pauvreté Humaine (IPH) qui mesure
le dénuement en considérant la pauvreté à travers l'analphabétisme, la malnutrition infantile, les
décès prématurés, la mauvaise qualité des soins de santé et le non accès à l'eau potable. Le PNUD,
en 2000, dans son rapport vaincre la pauvreté humaine définit spécifiquement trois notions:
La pauvreté extrême: une personne vit en condition d'extrême pauvreté si elle ne dispose pas
d’un revenu nécessaire pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels définis sur la base de
besoins caloriques minimaux (1800 calories par jour et par personne (OMS)).
La pauvreté générale: une personne vit en situation de pauvreté générale si elle ne dispose
pas d’un revenu suffisant pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires (habillement,
énergie, logement, ainsi que des biens alimentaires).
La pauvreté humaine: est considérée comme l'absence des capacités humaines de base:
analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être
évitée.
2. Seuil de pauvreté

Les seuils de pauvreté sont des points limites, pour un indicateur donné, qui séparent les
pauvres des non pauvres. On distingue deux types de seuil de pauvreté: le seuil relatif et le seuil
absolu.

Le seuil relatif de pauvreté est fixé en fonction de la distribution de revenu (ou d’un autre
indicateur de bien-être) dans la population étudiée. Il part du principe que la pauvreté est
un phénomène relatif pour les membres d’une même société.
Le seuil absolu de pauvreté est fixé indépendamment de la distribution de l’indicateur de
bien-être. Ce seuil est généralement normatif, dans la mesure où il est basé sur un minimum
de biens et services jugés nécessaires pour assurer la survie d’une personne dans un contexte
socio-économique et un environnement physique donnés.

3. La notion de condition de vie


La notion de condition de vie n’est pas facile à définir dans la mesure où elle dépend de
plusieurs variables qui varient selon les lieux, les périodes, les ménages ou individus. Au sens
«large», Mata (2002) définit les conditions de vie comme étant l’ensemble des éléments
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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d’environnement, des biens, des services ou des comportements qui permettent aux ménages de
vivre et d’exprimer extérieurement ou intérieurement leur «ego»6. Cette notion s’entend de
l’organisation politique à la possession d’un bien matériel donné en passant par de multiples formes
de transmission de la connaissance, de formes de divertissements ou de moyens de guérison.
Finalement, les conditions de vie regroupent l’ensemble des moyens matériels et immatériels
propres à une société et qui lui permettent d’exister et de se reproduire. Partant de cette définition,
le terme conditions de vie a des fondements économiques, politiques, sociologiques et
psychologiques.

3. La notion de protection sociale


La protection sociale renvoie aux politiques (privées ou publiques) de prévoyance
collective qui visent à réduire la vulnérabilité des individus faces aux risques sociaux. Deux notions
importantes attirent notre attention, il s’agit de la vulnérabilité et du risque. Le risque se définit,
d’une manière générale comme un événement futur incertain (de probabilité plus ou moins élevée)
qui, lorsqu’il se produit, est nuisible au bien-être. La vulnérabilité est l’incapacité plus ou moins
grande d’un individu, d’un ménage ou d’une couche de la population à faire face à un risque. La
protection sociale repose en générale sur des prestations sociales (versement directs aux ménages
en espèce ou en nature) ou sur des prestations de services sociaux (l’accès à des services, fournis
à prix réduit ou gratuitement). Elle répond globalement à trois logiques:

une logique d’assurance sociale, qui a pour but de prémunir contre un risque de perte de
revenus (chômage, maladie, vieillesse, accident du travail).
une logique d’assistance, qui a pour objectif d’instaurer une solidarité entre les individus
pour lutter contre les formes de pauvreté.
une logique de protection universelle, qui a objectif de couvrir certaines catégories de
dépenses pour tous les individus.
Le système de protection social ivoirien de protection social ne fait pas exception à la
définition. Les logiques de la protection sociale se retrouvent dans les différentes composantes du
système ivoirien de protection sociale (voir la Figure 1).

6
Il désigne généralement la représentation et la conscience que l'on a de soi-même (fondement de la personnalité)
9
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Figure 1: Composantes de la protection sociale

Protection sociale

Non contributive Contributive

Transferts sociaux Services d'actions sociales Assurance sociale

Législation protectrice
Source : Document Stratégique de la Protection Sociale Côte d’Ivoire, 2013

Assurance sociale
L’assurance sociale est de nature contributive et est souvent liée à l’emploi à travers le paiement
de cotisations par les employés et/ou leurs employeurs. Elle est souvent subventionnée par l’État,
notamment dans le cas de l’assurance maladie.

Transferts sociaux
Les transferts sociaux, aussi connus comme l’assistance sociale ou l’aide sociale, sont des
régimes non contributifs. Ils incluent des transferts sociaux octroyés directement aux ménages ou
individus (en espèces ou en nature) soit sans contrepartie, soit contre des obligations de travail ou
des conditionnalités concernant l’utilisation des services sociaux de base dans une optique de
renforcement du capital humain.

Services d’action sociale


Cette branche «non monétaire» de la protection sociale englobe une large gamme de
programmes de prévention et de réponse à des risques spécifiques de nature aiguë. Elle inclut des
campagnes de sensibilisation, des actions d’appui psychosocial, des programmes de support aux
familles et d’autres types d’intervention.

Législation protectrice
C’est l’ensemble des textes de lois et règlements qui régissent l’ensemble du système de
protection sociale. Elle est la base indispensable de tout système de protection sociale.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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4. Systèmes informels de protection sociale


À côté de ce système de protection sociale formelle, il existe d’autres formes de protection
sociale considérées comme informelles. Il s’agit généralement des groupes de tontine, des groupes
d’entraide, des associations et des coopératives. Généralement, ces entités sont constituées de
personnes unies par des liens familiaux, d'amitiés, de profession ou de localité. Les acteurs se
retrouvent en des intervalles de temps souvent réguliers en vue de trouver des solutions à des
problèmes particuliers ou collectifs. Dans le cas des producteurs vivriers, ces systèmes les
permettent de se prémunir aux risques sociaux et à l’impact de certains chocs relatifs à la
production, au prix des produits agricoles et au revenu du producteur. De ce fait, ces entités ont la
même finalité que le système formel dans la mesure où elles permettent de réduire leur
vulnérabilité face aux risques afin de garantir un minimum de bien-être social.

11
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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Chapitre II: Cadre théorique et méthodologique

I. Revue de la littérature
1. Revue théorique
L’objectif de cette section est de mettre en évidence certaines théories relatives aux différentes
approches de la pauvreté, aux conditions de vie et à la protection sociale. Ces thématiques ont
longtemps fait l’objet de débats et nombreux sont les économistes qui ont abordé ces sujets avec
souvent des divergences.

L'approche monétaire:
Selon cette approche le bien-être découle des ressources monétaires. Elle s'appuie soit sur le
revenu, soit sur la consommation traduite en valeur monétaire. La théorie Welfariste est sans doute
la plus connue. Cette théorie appréhende le bien-être exclusivement sur la notion d'utilité. Les
ressources monétaires sont utilisées afin de déterminer le niveau de bien-être des individus. Selon
cette théorie, la pauvreté est définie comme « un niveau de revenu socialement inacceptable».
Les approches non-monétaires:
Les théoriciens de cette approche se basent sur la définition du bien-être d'un point de vue
social. En effet, le bien-être ne se limite pas seulement aux ressources monétaires mais englobe le
concept de liberté et d'accomplissement. Ainsi, nous avons:
L'approche par les besoins de base:
Elle met en avant l'intersection des besoins communs à tous les êtres humains nécessaires pour
atteindre une certaine qualité de vie. Ce sont des besoins de base tels que: se nourrir, se vêtir, se
loger, s’instruire et se soigner. Ainsi, une personne est considérée comme pauvre lorsqu'elle ne
satisfait pas ses besoins de base par rapport à un certain standard de vie.
L'approche par les capacités:
Cette approche est conduite par Amartya Sen (1987). Elle repose sur le concept de « Justice
Sociale ». Selon son approche, le bien-être ne représente pas la possession de biens, mais d'être
bien nourri, bien éduqué, en bonne santé, de participer à la vie collective. Ces éléments constituent
la valeur de vie. Sen indique que la valeur de la vie d'un individu dépend d'un ensemble de façons

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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de faire et d'être qu'il regroupe sous le terme de «fonctionnements». Les capacités d'un individu
sont déterminées par ses potentialités. Les fonctionnements sont des accomplissements alors que
les capacités décrivent la liberté de choisir parmi les différents fonctionnements. Un pauvre est une
personne qui n'a pas les capacités d'atteindre un certain sous-ensemble de fonctionnements. En
finalité, la pauvreté est donc la privation de cette fonctionnalité.

Modèles de protection sociale :


Cette première partie de la revue théorique nous a permis de cerner les différents concepts qui
gravitent autour de la pauvreté. Dès lors, il existe des mesures visant à affranchir les populations
de la pauvreté ou à réduire leur vulnérabilité face aux risques. C’est dans cette logique que s’inscrit
la protection sociale. Dans la littérature, l’on rencontre de grandes théories ou modèles relatifs à
cette notion. Il s’agit du:

Modèle bismarckien (fondé sur la conception du chancelier Bismarck)


Ce système de protection sociale a été mis en place par le chancelier allemand Otto Von
Bismarck (1815-1898) en Allemagne. Le mode de fonctionnement du système bismarckien réside
sur des prises en charge en privilégiant la logique assurantielle c’est-à-dire des prestations versées
aux individus qui se sont assurés contre les risques. Ce système se base sur plusieurs principes qui
ont inspiré les systèmes de protection sociale actuels. Parmi les principes qui sous-tendent ce
modèle, nous avons: la protection fondée uniquement sur le travail, la protection obligatoire, la
protection reposant sur une participation financière des ouvriers et des employeurs qui prend la
forme de cotisations sociales et la protection gérée par les salariés et les employeurs.

Modèle beveridgien (reposant sur les idées de l’économiste Beveridge)


Ce système suit une logique assistancielle (les prestations sont versées aux individus qui en
ont besoin). Il a été mis en place en 1942, par l’économiste William Beveridge (1879-1963) suite
à la demande du gouvernement britannique. Avec comme vocation première la création d’un
système d’assurance maladie, l’auteur repense les principes de ce système pour donner naissance
au système dit «Beveridgien». Les principes les plus connus de ce système, sont appelés les «trois
U»: universalité de la protection sociale par la couverture de toute la population et de tous les
risques, uniformité des prestations fondées sur les besoins des individus et non sur leurs pertes de

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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revenus en cas de survenue d’un risque et unité de gestion étatique de l’ensemble de la protection
sociale.

2. Revue empirique
La revue théorique a été une étape de confrontation des débats et des idées sur la pauvreté
et la protection sociale. À présent, l’objectif de cette section est la même que la précédente mais
avec la particularité d’insister sur les études empiriques fondées sur des enquêtes ou des
expériences déjà effectuées se rapportant à la fois à la pauvreté, aux conditions de vie humaine et
à la protection sociale.

Le revenu (ou la consommation) des ménages (ou des individus) est souvent retenu comme
indicateur pour l’évaluation de la pauvreté monétaire. Certaines études se sont orientées dans ce
sens afin de pouvoir identifier les pauvres et les non pauvres après l’établissement d’un seuil de
pauvreté7.
Dans cette optique, une étude a été menée par Lachaud J. P8. visant à examiner la fécondité
d’une modélisation économétrique des déterminants de la pauvreté au Burkina Faso en 1994-95.
La principale source d’information utilisée dans son étude provient de l’exploitation de la base de
données de l’enquête prioritaire réalisée par l’Institut National de la Statistique et de la
Démographie (INSD) du Burkina Faso, entre octobre 1994 et janvier 1995. D’abord, pour établir
le profil de la pauvreté, il s’est appuyé sur les indices de pauvreté développés par Foster, Greer et
Thorbecke plus connus sous le nom de FGT9. Ensuite, un modèle logistique multinomial des
déterminants de la distribution du niveau de vie selon les quintiles lui a permis de déceler les
facteurs socioéconomiques et sociodémographiques explicatifs de la pauvreté au Burkina Faso. Il
ressort de ses conclusions que plusieurs caractéristiques des ménages influencent sensiblement leur
probabilité d’être pauvreté. Il s’agit principalement de la taille des ménages, du poids des inactifs,
de la faiblesse du taux d’emploi, du milieu de résidence et des insuffisances des transferts externes.
Il note de même un impact fort de l’éducation sur le bien-être selon le genre.

Le volet monétaire seul ne suffit pas pour étudier la pauvreté. Ainsi, le PNUD, dans sa
vocation de développement humain a mené en 2013 une étude en Côte d’Ivoire dans l’intention de

7
Point limite, pour un indicateur donné, qui séparent les pauvres des non pauvres.
8
Directeur du Centre d’économie du développement Université Montesquieu-Bordeaux IV-France
9
FGT (Foster, Greer et Thorbecke, 1984)
14
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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proposer des informations nécessaires pour la surveillance du développement économique et social,


pour la réduction de la pauvreté et la prise de décisions politiques appropriées. Une partie, de cette
étude intitulée «les tendances et cartographie du développement humain en Côte d’Ivoire» a été
consacrée au phénomène de la pauvreté monétaire et non monétaire. Ici, une autre approche
multidimensionnelle a servi aux chercheurs d’apprécier la pauvreté non monétaire en Côte d’Ivoire
via le calcul d’un Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM). Cet indice a été développé en
2010 par l’Initiative Oxford Pauvreté et Développement humain(OPHI) et le programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD) pour leur rapport périodique. Les résultats de cette
étude ont montré que la pauvreté multidimensionnelle s’est accentuée entre 2002 et 2008. En effet,
l’incidence de la pauvreté est passée de 32% en 2002 pour atteindre 35,3% en 2008. De même,
l’indice est passé de 27,8% en 2002 à 31,8% en 2008 avant d’atteindre 34,4% en 2011. Ces chiffres
témoignent de l’état de privation continu de la population concernant l’accès aux services de santé,
de l’éducation et de mener un niveau de vie décent.

Touhami A. et Fouzia E. (2010) se sont intéressés à la problématique de la pauvreté


multidimensionnelle au Maroc plus précisément dans la ville de Marrakech. L’approche de la
pauvreté au Maroc a été toujours monétaire. Vu le caractère unidimensionnel de cette approche,
ces auteurs ont pris l’initiative d’approcher les facettes de la pauvreté en milieu urbain de la ville
de Marrakech selon une optique multidimensionnelle. Ils sont parvenus à mettre à la disposition
des décideurs un indicateur composite de pauvreté(ICP) dont la technicité repose en grande partie
sur l’analyse des correspondances multiples(ACM). Cet indicateur bien qu’individuel au départ
c’est-à-dire calculé par unité statistique (les ménages) a été par la suite agrégé puis ventilé par
commune pour parvenir à une cartographie non monétaire de la pauvreté selon plusieurs
dimensions du bien-être. Les chiffres révèlent que sur les 169.563 ménages couverts par l’enquête,
42.580 ménages de la ville de Marrakech sont pauvres (soit 25,11%) et on observe une forte
hétérogénéité des taux de pauvreté dans les six (06) communes. L'étendue de l’incidence se situe à
18,40 points de pourcentage (l’étendue de la profondeur et de la sévérité sont respectivement de
8,96 et 5,43 points de pourcentage).

La finalité de toute étude sur la pauvreté est éventuellement la formulation de politiques de


lutte contre ce phénomène. Parmi les moyens d’intervention, nous avons la protection sociale.
Comme définie précédemment, la protection sociale est devenue aujourd’hui comme l’un des

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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piliers essentiels des programmes de réduction de la pauvreté et par la même occasion un moyen
de réduire la vulnérabilité des populations. Elle apparait comme un filet de sécurité qui donne aux
plus démunis les moyens de sortir de la pauvreté. La protection sociale offre l’opportunité aux
pauvres de garder un accès aux services sociaux de base, de ne pas être marginalisés.

Pour résumer la pensée de F. Shenggen (2010), un investissement dans l’agriculture et dans


la protection sociale constituent les deux premières mesures à prendre pour réduire la pauvreté et
surtout la faim dans les pays en voie de développement.
Par ailleurs, de nombreuses études soulignent l’importance de cette phase dans la réduction
de la pauvreté et de la faim dans les pays en développement. Ainsi dans le cadre de l’évaluation de
l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde en 2012, la FAO a montré que certains résultats
sont directement attributaires aux programmes de protection sociale dans l’investissement dans le
système alimentaire et agricole en tenant compte de la nutrition. C’est ainsi qu’en Éthiopie, les
ménages qui bénéficiaient à la fois du Programme de protection sociale fondé sur des activités
productives (PSNP) et de programmes complémentaires avaient tendance à jouir d’une grande
place de sécurité alimentaire. Ils leur ont permis aussi d’emprunter davantage à des fins de
production, d’utiliser de nouvelles technologies et de mener leurs propres activités commerciales
non agricoles.
Toujours dans le souci de réduction de la pauvreté, les transferts constituent l’un des volets
très important de la composante non contributive de la protection sociale. Les transferts sont en
espèce ou en nature versé souvent par l’État ou d’autres sources privées. Une étude menée par
Lachaud en 2004, montre une liaison significative entre la chute des envois de fonds de Côte
d’Ivoire et la hausse de la pauvreté au Burkina Faso au cours de la période 1998-2003. Ainsi,
l’estimation des effets potentiels des envois de fonds de Côte d’Ivoire révèle, qu’en l’absence de
ces derniers, l’incidence de la pauvreté aurait été supérieure de 1,6 point de pourcentage en 1998,
contre seulement 0,3 point de pourcentage en 2003.
La revue empirique a été l’occasion de mettre l’accent sur certaines études relatives aux
termes clés de notre sujet. Pour mettre en œuvre les enseignements tirés de la revue de la littérature,
nous présentons ci-dessous les données utilisées dans le cadre de ce mémoire et la méthodologie
adoptée.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

II. Données, méthodologie et indicateurs à calculer


1. Source des données et méthodologie d’analyse
a. Source des données
Les données utilisées dans le cadre de ce mémoire proviennent d’une étude intitulée «Étude
d’impact du projet WAAPP sur les produits vivriers du WAAPP, de l’élevage de porc et de la
volaille traditionnelle», menée par l’ENSEA lors de la campagne agricole 2015. Du fait de la
vocation de l’étude, une enquête a été menée sur trois types de populations. Il s’agit des ménages,
des producteurs et des parcelles. Les informations collectées dans chaque population sont résumées
ci-dessous.

Ménage: les informations sociodémographiques et les conditions de vie du ménage;


Producteur: les caractéristiques socioéconomique, accès au financement, organisations ou
associations des producteurs, structures d’appui, les aides reçues dans le cadre du WAAPP,
les réseaux sociaux et la protection sociale;
Parcelle: les caractéristiques des cultures présentes sur la parcelle, les intrants et charges
d’entretien de la parcelle, les récoltes et perspectives de culture;
b. Méthodologie
La méthodologie adoptée dans cette étude comporte deux grandes étapes:
- Description des unités
Il s’agira de procéder à une analyse descriptive de la pauvreté, des conditions de vie et de la
protection sociale des producteurs vivriers. Pour cela, la première étape consistera en une analyse
unidimensionnelle des variables explicatives des conditions de vie et de la protection sociale puis en
une Analyse des Correspondances Multiples (ACM) pour parvenir à une classification dans le but
de former des groupes homogènes de producteurs à partir de ces mêmes données. La deuxième et la
dernière étape se contenteront respectivement de la description de la pauvreté des producteurs selon
l’approche monétaire et multidimensionnelle. Les indices de pauvreté FGT seront utilisés pour la
mesure de la pauvreté monétaire et s’agissant de la pauvreté multidimensionnelle, nous utiliserons
l’Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM) développé par l’Initiative Oxford Pauvreté et
Développement humain(OPHI).

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

- Facteurs explicatifs
Il sera question dans cette étape d'évaluer le risque de pauvreté multidimensionnelle. En d’autres
termes, identifier les variables qui ont une influence significative sur le bien-être des producteurs
vivriers. Compte tenu de la nature de nos variables d’intérêt10 et de la revue de la littérature sur la
pauvreté, un modèle logit sera utilisé pour la recherche des facteurs explicatifs de la pauvreté
multidimensionnelle afin d’apporter une réponse à notre problématique.

2. Indicateurs de mesure de la pauvreté monétaire


Beaucoup sont les analystes qui estiment que la consommation est meilleure que le revenu
pour la mesure de la pauvreté monétaire dans les pays en voie de développement. Les données
relatives à la consommation ne sont pas disponibles dans notre base de données. Le revenu total
du ménage producteur vivrier sera alors utilisé pour mesurer le bien-être monétaire. Cependant ce
dernier, compte de son caractère déclaratif11 regorge d’énormes limites pour pouvoir mesurer la
pauvreté. L’unité d’analyse sera le ménage. Cependant, compte tenu de la structure et de la
composition des ménages, nous faisons recours à l’échelle d’équivalence de la FAO (Encadré 01)
afin de calculer le revenu par unité de consommation. Le seuil de pauvreté utilisé est celui de l’INS
de la Côte d’Ivoire. En effet, «Est pauvre en 2015, celui qui a une dépense de consommation
inférieure à 737 Francs CFA par jour soit 269.075 Francs CFA par an» (INS, 2015). Les indices
FGT (Encadré 01) sont les plus utilisés pour le calcul de l’incidence, de la profondeur et de la
sévérité de la pauvreté monétaire.

10
Indicateur dichotomique pour distinguer les pauvres des non pauvres selon l’approche multidimensionnelle de la
pauvreté
11
Le ménage déclare son revenu mensuel total ou son revenu annuel total
18
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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Encadré : 01

Échelle FAO: Indicateurs FGT:


C’est une manière de traiter la Dans les analyses de pauvreté, les
différence de structure entre les ménages en indices FGT sont les plus utilisés. La famille
prenant en compte l’effet genre et du groupe des indices FGT est constituée de
d’âge des membres du ménage. Selon le sexe et l’incidence, de la profondeur et de la
le groupe, on affecte à chaque individu du sévérité (souvent appelée intensité) de la
ménage un poids afin de déterminer le nombre pauvreté.
total d’unité de consommation dans le ménage. 𝒏
𝟏 𝒛 − 𝒚𝒊 𝒙
Cela fait que cette échelle est plus détaillée que 𝑷𝒙 = ∑ [ ]
les échelles d’équivalence de l’OCDE et 𝑵 𝒛
𝒊=𝟏
d’Oxford.
Où z est la ligne de pauvreté, 𝑦𝑖 le
Classes d’âge Homme Femme revenu par unité de consommation du
pauvre i, n l'effectif des pauvres et N
l'effectif total de la population.
0-1 an 0,27 0,27
2-3 ans 0,45 0,45
4-6 ans 0,61 0,61
𝑥 = 0 pour l’incidence : proportion
7-9 ans 0,73 0,73
10-12 ans 0,86 0,73 d’individus pauvres.
13- 15 ans 0,96 0,83 𝑥 = 1 pour la profondeur : l’écart entre
16-19 ans 1,02 0,77 les pauvres et les non pauvres
20-50 ans 1,00 0,77
51 ans et plus 0,86 0,79 𝑥 = 2 pour la sévérité : Manifestation de
la pauvreté chez les individus pauvres

3. Indicateurs de pauvreté non monétaire : IPM (Indice de Pauvreté


Multidimensionnelle)

Cet indice a été publié en 2010 par l’Initiative Oxford Pauvreté et Développement
humain (OPHI) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans leur
rapport périodique. Il mesure l’ampleur des privations cumulées relatives à la santé, l’éducation
et les conditions de vie des ménages.

19
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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a. Choix des dimensions de bien-être


L’IPM se base sur des indicateurs couvrant trois dimensions à savoir la santé, l’éducation
et le niveau de vie. Dans chaque dimension, des indicateurs sont calculés avant d’être agrégés
au niveau de la dimension elle-même. Chaque dimension a une pondération d’un tiers (1/3).
Chaque indicateur au sein d’une dimension a lui aussi une pondération égale aux autres. Dans
le cadre de cette étude, en tenant compte des variables disponibles pour refléter ces trois
dimensions, l’IPM sera adapté de la manière suivante.
Tableau 1: Dimensions, indicateurs et pondérations des indicateurs de l'IPM
Dimensions Indicateurs le ménage est démuni si……….. Poids
Année de scolarité aucun membre du ménage n’a achevé cinq années de scolarité 1/6
Éducation
au moins un enfant d’âge scolaire (moins de 14ans) ne
(1/3)
Fréquentation scolaire fréquente pas l’école 1/6
Personne ayant tombé
Santé (1/3) malade au moins une personne est tombée malade 1/3
Électricité le ménage n'a pas d'électricité 1/18
Eau potable le ménage pas d’accès à une eau potable 1/18
Revêtement du sol le plancher du logement est fait de boue, boude ou sable 1/18
Conditions Énergie de cuisson le ménage utilise de bouse, boue ou charbon 1/18
de vie (1/3) Biens d'équipements le ménage ne possède pas plus d'un des biens suivants: radio,
télé, téléphone, vélo, moto, réfrigérateur, voiture 1/18
Assainissement le ménage pas d’accès à des installations d’assainissement
adéquates 1/18
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

b. Seuil de pauvreté multidimensionnelle


Avec l’IPM, un individu (ou un ménage) sera classé «multi-dimensionnellement» pauvre
s’il se trouve priver dans au moins un tiers (soit 33,33%) des dimensions citées. De ce fait, on
dit qu’un ménage est «multi-dimensionnellement» pauvre si son score de privation est
supérieur ou égale à ce seuil. Le score de privation est la somme des privations pondérées. La
vulnérabilité à la pauvreté multidimensionnelle ou risque de se retrouver dans cette situation
concerne les ménages dont le niveau de privation se situe entre 20 et 33,3%. Ceux dont le niveau
de privation est supérieur ou égal à 50% sont en situation de pauvreté multidimensionnelle
sévère (PNUD Côte d’Ivoire, 2013).

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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c. Incidence et intensité de la pauvreté multidimensionnelle


L’IPM est composé de deux principaux éléments:
Incidence de la pauvreté multidimensionnelle
C’est la proportion d’individus touchés par la pauvreté multidimensionnelle appelée encore
𝒒
incidence de la pauvreté. Cet indice se calcule de la manière suivante : H = , où q correspond
𝑵
au nombre de personnes en situation de pauvreté multidimensionnelle et N à la population totale.
Sévérité de la pauvreté multidimensionnelle
Elle représente le nombre moyen de privations subies par les ménages pauvres. Elle est
appelée aussi l'intensité de la pauvreté. La sévérité exprime la proportion des indicateurs
pondérés dans laquelle les pauvres souffrent de privation. Cet indice se calcule à l’aide de la
𝒒
∑𝒊 𝒄
manière suivante : A= , avec q le nombre de pauvre et c le niveau de privations subies.
𝒒

Ainsi, l’IPM s’obtient de la manière suivante :

IPM=H (Incidence de la pauvreté) x A (Sévérité de la pauvreté)


4. Analyse économétrique

L’analyse économétrique se contera aux facteurs explicatifs de la pauvreté


multidimensionnelle. L’aspect monétaire de la pauvreté ne fera pas l’objet d’une modélisation du
fait du caractère limité de la variable «revenu» utilisé pour mesurer la pauvreté monétaire. Compte
tenu de la nature qualitative et binaire de notre variable d’intérêt12, nous avons le choix entre le
modèle logit et le modèle probit. En se servant de la littérature relative à ces modèles, nous
retiendrons le model logit. Ce choix se justifie également par le fait que « on peut indifféremment
utiliser l’une ou l’autre des formulations sans trop de conséquences sur les résultats obtenus et
souvent la loi logistique est préférée pour sa simplicité dans le calcul des probabilités estimées»13.
De plus ce choix est fondé sur le fait que cette loi facilite l’interprétation des paramètres β associés
aux variables explicatives. La présentation du modèle est la suivante:

12
Y qui prend la valeur 1 si l’individu est classé non pauvre et 0 sinon
13
Éric Cahuzac et Christophe Bontemps, Stata par la pratique
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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Dans ce modèle, l’on considère la variable endogène 𝑌 comme la manifestation d’une


variable (cachée) 𝑌𝑖∗ inobservable appelée variable latente. Cette variable se définie par rapport à
𝑌 de la manière suivante :
1 𝑠𝑖 𝑌𝑖∗ > 0
𝑌𝑖 = { avec 𝑌𝑖∗ = 𝑋𝑖 𝛽 + 𝜀𝑖
0 𝑠𝑖𝑛𝑜𝑛

Où 𝑌𝑖 indicateur de la pauvreté; 𝜀𝑖 : terme d’erreur; i indice des observations; β est le vecteur des
paramètres du modèle à estimer et Xi le vecteur des variables indépendantes.
Les variables indépendantes sont constituées des variables sociodémographiques (sexe du chef de
ménage, son niveau d’instruction, son âge, la diversification des cultures vivrières du ménage et la
taille du ménage) et des variables relatives au statut du ménage vis-à-vis de la protection sociale
(sécurité de la production, des revenus et des prix).

22
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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Chapitre III: Caractéristiques, conditions de vie et


protection sociale des producteurs vivriers

I. Caractéristiques des producteurs vivriers

1. Structure par âge et par sexe


Le graphique suivant donne la structure par sexe et par âge de la population des ménages
agricoles. L’âge moyen de la population des ménages agricole est de 23,3 ans et l’âge médian est
de 18 ans.

Graphique 1: Population des ménages agricoles par sexe et par âge (en millier)

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur


La pyramide montre une proportion importante d’individus d’âge compris entre cinq
(05) et neuf (09) ans. Elle révèle aussi une population jeune composée en grande partie

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

d’individus de sexe féminin. Globalement, en regardant les groupes d’âge, on observe un


avantage numérique des femmes sur les hommes. Cela pourrait être expliqué par l’exode rural
et par une espérance de vie plus longue chez les femmes. Ces résultats viennent confirmer ceux
de l’étude de référence du projet WAAPP réalisée en 2013-2014 quant à la structure de la
population.

2. Autres caractéristiques des individus des ménages

La répartition des individus des ménages producteurs vivriers selon leur nationalité,
révèle que 82,43% de ceux-ci sont ivoiriens. En s’intéressant aux autres ménages producteurs
vivriers du WAAPP ressortissants de la sous-région, l’on s’aperçoit que les burkinabè restent
majoritaires (13,41%). Les maliens et les autres nationalités (béninois, togolais, nigérien,
ghanéens, guinéens) représentent des proportions relativement faibles par rapport aux
burkinabè.
Dans l’ensemble, en ce qui concerne le statut matrimonial, 33,20% des individus des
ménages producteurs du vivriers sont mariés ou en union traditionnelle et 27,7% sont des
célibataires. Les individus en situation de veuvage ou de divorce représentent respectivement
03,40 % et 01,00% de la population.
Le nombre moyen d’individus par ménage est de 5,8. Cette taille est supérieure à la
moyenne nationale qui est de 5,1 personnes par ménages (EDS, 2012). D’une façon plus
détaillée, dans l’ensemble des ménages, la majeure partie des ménages sont composés de quatre
(04) à cinq (05) personnes (31,10%) et de six(06) à neuf(09) personnes pour 34,2% d’entre eux.
Pour les spéculations du WAAPP, le manioc (35,44%) et l’igname (22,28%) sont les
cultures vivrières les plus pratiquées par les producteurs. Ces résultats confirment les statistiques
de la FAOSTAT présentées précédemment. La banane plantain (20,00%) vient en troisième
position. La spéculation (maïs) est bien représentée dans l’ensemble et concerne 16,35% des
individus intervenant dans les activités agricoles. Contrairement au maïs, le riz est la spéculation
la moins convoitée par les producteurs malgré qu’il soit la denrée la plus consommée en côte
d’Ivoire.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Tableau 2: Autres caractéristiques des individus des ménages

Nationalité Proportions
Ivoirien 82,43
Burkinabé 13,41
Malien 03,31
Les autres nationalités 01,00
Situation matrimoniale Proportions
Célibataire 27,70
Marié(e) /union traditionnelle/ union libre 33,20
séparé(e) / divorcé(e) 01,00
veuf/ veuve 03,40
Non concerné 34,70
Nombre d’individus dans le ménage Proportions
1 04,80
2à3 18,40
4à5 31,10
6à9 34,20
10 et plus 11,60
Pratique des cultures vivrières Proportions
RIZ IRRGUE 02,85
RIZ PLUVIAL 09,06
RIZ INNONDE 09,54
MAÏS 16,35
BANANE PLANTAIN 20,00
IGNAME 22,28
MANIOC 35,44
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

II. Analyse des conditions de vie et de la protection sociale


1. Analyse des conditions de vie
L’analyse des conditions de vie se fera par les dimensions du bien-être. Ces dimensions
sont l’éducation, la santé, l’habitat, le cadre de vie, l’énergie, la possession de biens durables, de
communication, de transport et les moyens de production.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

a. Éducation
L’éducation constitue un droit humain et joue un rôle fondamental dans le processus de
réduction de la pauvreté dans la mesure où elle augmente les chances pour un individu de créer
un cadre de vie sain. L’exploitation des données montre que 42,21% des individus de 6 ans et
plus n’ont pas fréquenté l’école. Le graphique 2 donne le niveau d’instruction (en termes de
niveau d’étude atteint) des individus des ménages producteurs vivriers du WAAPP. On constate
dans l’ensemble que 69,5% des individus ont arrêté leurs études au primaire. Cela pourrait être
imputable au manque de moyens financiers. Le plus souvent ces enfants qui quittent l’école,
sont appelés à intégrer les activités agricole dans le but de réduire les charges liées à la main
d’œuvre agricole. Dans le même d’ordre d’idée, le secondaire premier cycle, le secondaire
second cycle et le supérieur s’en suivent avec respectivement 22,6%, 6,6% et 1,2%. En
considérant le genre, les mêmes tendances se dessinent chez les hommes et chez les femmes.
Cependant, les femmes, hormis le cycle primaire, affichent des proportions inférieures à celles
des hommes pour le cycle du secondaire et du supérieur.
Graphique 2: Répartition des individus des ménages agricoles selon le niveau d’étude et le sexe
80,0 73,9
69,5
70,0 66,2

60,0

50,0
pourcentage

40,0

30,0 24,0
20,9 22,7
20,0
8,2 6,6
10,0 4,5
1,6 0,7 1,2
0,0
Hommes Femmes Ensemble
Primaire Secondaire premier cycle Secondaire second cycle Supérieur

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

b. Santé
La santé représente un volet très important dans l’étude des conditions de vie des
populations. La notion de santé inclut l’accès aux services de santé que constituent les
infrastructures sanitaires et les médicaments. Un producteur bien portant est économiquement
productif. Dans le cadre de cette étude, nous nous intéressons à la proportion de personnes ayant
eu une maladie au cours des 12 derniers mois à compter de la date de l’enquête. Dans l’ensemble,
cette proportion est environ 17,00% des individus des ménages. En les répartissant par sexe, le
graphique ci-dessous montre que 17,30% des hommes ont contracté une maladie qui leur a
empêché de travailler contre 16,60% de femmes. Ces cas de maladie concernent alors beaucoup
plus les hommes que les femmes.
Graphique 3: Répartition des individus étant tombés malades selon le sexe

100%
90%
80%
70%
Pourcentage

60% 82,7 83,4 83,0


50%
40%
30%
20%
10% 17,3 16,6 17,0
0%
Hommes Femmes Ensemble

Oui Non

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

c. Habitat et cadre de vie


Le type de logement, l’habitat et l’assainissement permettent de caractériser les ménages
en termes de niveau de vie. Ils permettent de se rendre compte de l’environnement dans lequel
vivent les ménages. Dans l’ensemble, 64% des ménages sont dans des maisons simples. Les
maisons en bandes, les cours communes et les cases abritent respectivement 10,1%, 7,1% et

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

7,2% des ménages. Les villas modernes abritent 10,4% des ménages. Enfin, nous remarquons
que peu de locaux rattachés aux lieux de travail servent de logements aux ménages.
Tableau 3: Répartition des ménages par type de logement

En %
Villa moderne 10,4
Maison simple 64,0
Maison en bande 10,1
Cour commune 7,1
Local rattaché à un lieu de travail 0,1
Case 7,2
Autre 1,2
Total 100

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

Les sources d’eau considérées comme potables sont le robinet et le forage. Dans
l’ensemble, les puits aménagés sans pompe constituent la première source d’approvisionnement
en eau avec 35,8% des ménages. L’adduction d’eau et les hydrauliques villageoises constituent
aussi des sources d’eau pour une grande partie des ménages soient respectivement 23,8% et
23,1% d’entre eux. Les autres sources d’approvisionnement en eau (puits, citernes, pluies, et
sources) alimentent de même une bonne partie des ménages. Ces sources d’eau, bien que
prépondérantes dans l’ensemble, présentent une qualité douteuse en matière d’hygiène et de
potabilité.
Tableau 4: Répartition des ménages par source d’approvisionnement en eau

En %
Adduction d’eau 23,8
Hydraulique villageoise 23,1
Puits avec pompe à moteur 0,7
Puits aménagés sans pompe 35,8
Citerne 0,1
Puits non aménagé 12,5
Source (Fleuve, rivière, marigot) 2,9
Retenue d'’eau 0,1
Autres à préciser 0,8
Total 100
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Les lieux d’aisance les plus fréquents dans l’ensemble, sont les latrines privées
traditionnelles, la nature et les latrines communes et représentent respectivement 41,2%, 29,5%
et 16,7% des ménages. Il s’y ajoute les latrines publiques (2,6%), latrines privées modernes (7,7)
ainsi que les WC avec chasse (2,0%) qui sont de moins en moins usitées.
Tableau 5: Répartition des ménages par lieu d’aisance

En %
Nature 29,5
Latrines publiques 2,6
Latrines privées traditionnelles 41,2
Latrines privées modernes 7,7
Latrines communes 16,7
WC avec chasse 2,0
Autres à préciser 0,3
Total 100,0
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

d. Source d’énergie
Les ménages sont éclairés à l’énergie électrique à hauteur de 61,9%. Seuls 0,5% et 4,8%
des ménages font recourt respectivement à un générateur privé et à l’énergie solaire comme
sources d’éclairage. Les ménages qui ne disposent pas d’électricité font surtout recours aux
lampes à pile (28,1%). Une faible proportion des ménages utilise le gaz (0,2%) et la lampe à
pétrole (3,7%) comme sources d’éclairage. Il faut noter, en plus, que 0,8% des ménages utilisent
d’autres moyens comme source d’éclairage.
Tableau 6: Répartition des ménages par source d’énergie pour l’éclairage

En %
CIE 61,9
Générateur privé 0,5
Lampe à gaz 0,2
Lampe à pétrole 3,7
Énergie solaire 4,8
Lampe à pile 28,1
Autres à préciser 0,8
Total 100

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Les principaux combustibles utilisés par les ménages pour faire la cuisine sont le bois
(80,5%) et le charbon de bois (13,6%). Le gaz butane, le pétrole, l’énergie solaire et l’électricité
restent peu utilisés par les ménages comme source d’énergie pour la cuisson.
Tableau 7: Répartition des ménages par source d’énergie pour la cuisson

En %
Électricité 2,3
Gaz butane 2,9
Pétrole 0,3
Bois de chauffe 80,5
Charbon de bois 13,6
Énergie solaire 0,2
Autres à préciser 0,2
Total 100

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

e. Biens d’équipement
Le tableau suivant présente la répartition des ménages par possession de biens
d’équipement. Il nous renseigne que le téléphone portable est le bien d’équipement le plus
présent avec 79,2% des ménages. De même, les radios et les télévisions concernent une bonne
partie des ménages et représentent respectivement 57,6% et 44,7% des ménages producteurs
vivriers. Il s’y ajoute les fours (01,04%) et les réchauds (00,40%) qui sont les moins usitées par
les ménages.
Tableau 8: Répartition des ménages par biens d’équipement

En %
Radio 57,6
Télévision 44,7
Téléphone 79,2
Réfrigérateur 5,0
Machine 2,0
Gazinière 3,2
Réchaud 0,4
Four 1,4
Autres 2,3
Aucun 11,5
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

f. Moyen de production
Les moyens de production agricole sont des éléments clés pour l’évaluation des
conditions de vie des producteurs vivriers. Ils nous renseignent sur la manière dont ces derniers
exercent quotidiennement leur principale activité que constitue l’agriculture. Les données
montrent que les outils les plus utilisés par les ménages sont les machettes (98,9%) et les
houes/dabas (96,5%). Les autres moyens de production possédés par les ménages sont: les
pioches/pics (32,1%), les faucilles (27,1%), les atomiseurs/pulvérisateurs(21,5%), les bascules
(2,3%), les brouettes (14,5%), les motoculteurs (0,4%), les semoirs (0,3%). les
tracteurs/motoculteurs (0,3%%), les bâchées(0,1%), les camions (0,2%), les décortiqueuses de
riz (0,4%), les charrues (avec animaux de trait)(1,2%), les broyeuses de maniocs(0,4%) et les
moulins/décortiqueuses (0,1%).

2. Protection sociale
Pour cette section, le concept principal est celui de la protection sociale. Dans le cadre des
ménages producteurs vivriers du WAAPP, il s’agit des systèmes formels ou informels de sécurités
sociales qui visent à réduire la vulnérabilité des ménages agricoles et l’impact des menaces liées à
la production, au revenu, au prix des produits agricoles.

a. Risques sociaux et systèmes de protection sociale liés à la


production
La production agricole en Côte d’Ivoire fait face à de nombreuses menaces ou risques. Ces
menaces concernent en général les cas de vols, les pertes occasionnées par les animaux, les insectes,
les oiseaux ravageurs, les incendies et les aléas climatiques. Ces risques lorsqu’ils se produisent,
ont tendance à réduire le bien-être des sujets concernés. Les ménages deviennent ainsi plus
vulnérables aux facteurs susceptibles d’accentuer leur état de pauvreté. Les spéculations vivrières
du WAAPP ne sont pas épargnées à ces risques. En effet, comme le montre le graphique ci-dessous
plus de 60% des ménages agricoles ont évoqué les animaux sauvages comme une menace pour
leurs cultures vivrières. La pluie, un aléa climatique, vient en deuxième position avec plus de 40%
des cas. Les maladies liées aux plantes et à l’infertilité des sols constituent aussi des menaces réelles
des cultures et presque partout dans le monde. Les ménages ont mentionné les maladies des plantes

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

à hauteur de 12% et la pauvreté du sol à 18%. Il ressort alors que les ménages agricoles vivriers du
WAAPP rencontrent de problèmes majeurs liés à leur activité principale.

Graphique 4: Risques sociaux relatifs à la production

Animaux sauvages
Pluie
Vol
Menances

Animaux domestiques
Sol oui

Maladie plantes non

Incendie
Inondation
Autres

0 20 40 60 80 100
Pourcentage

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

Il existe, cependant, des mesures ou politiques de protection sociale formelles ou


informelles dont la vocation est de couvrir les producteurs contre la survenance des dommages. Il
ressort de l’exploitation des données que 78,7% des ménages exploitants ne sont pas couverts par
un système formel ou informel de protection sociale. Chacun pris à part, les taux d’adoption des
systèmes existants sont très faibles (tableau 9). Cela pourrait être imputable au manque de
sensibilisation ou d’information au niveau des producteurs et aux difficultés liées à l’accès aux
systèmes formels de sécurité sociale. Cette dernière se justifie par l’adhésion des producteurs aux
groupes de tontine ou d’associations de producteurs afin de se garantir un minimum de bien-être
social.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Tableau 9:Systèmes de protection sociale pour la production

Systèmes formels et informels de protection sociale Niveau d'adoption des systèmes en %


Assurance production 0,2
Mutualisation du risque de production 0,8
Tontine de production 1,3
Association de production 8,3
Autres 1,2
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur
b. Risques sociaux et systèmes de protection sociale liés au prix
des produits agricoles
Après l’étape de la production, d’autres menaces existent et affectent à présent la
commercialisation, compromettant ainsi leur revenu. Les ménages agricoles font souvent face à
des contraintes quant à la vente des récoltes. Les difficultés les plus évoquées par ces derniers sont:
la hausse de la production (71,4%), la baisse de la demande (29,2%), la qualité de la production
(22,3%) et les difficultés d’accès au marché (15,2. Ces difficultés contribuent sans doute à la
diminution du revenu des producteurs. Comme mentionné dans la revue de la littérature, le bien-
être découle des ressources monétaires pour certains théoriciens (théorie Welfariste). Mettre en
place des systèmes pour permettre aux producteurs de se prémunir du risque afin de garantir un
revenu stable, c’est donc implicitement augmenter leur bien-être.

Graphique 5: Risques sociaux relatifs à la commercialisation

oui non

Hausse de la production
Baisse de la demande
Menances

Qualité de la production
Difficulté accés au marché
Produits extérieurs
Changement habitude de consommation
Autres

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
pourcentage

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

En nous intéressant aux systèmes existants, nous remarquons que les proportions
d’adoption des systèmes de protection sociale formels ou informels sont très faibles. Il ressort des
données que 85,7% des ménages exploitants ne sont pas couverts par un système de sécurité relatif
à la fluctuation des prix. Le tableau ci-dessous donne pour chaque système sa proportion
d’adoption. Ainsi, les mesures informelles sont plus représentées (coopération, association) suivie
des politiques nationales sur les prix des produits agricoles. Cette situation peut s’expliquer par la
disponibilité des systèmes formels qui sont souvent rares dans les milieux ruraux et souvent
inadaptés aux besoins des exploitants agricoles.

Tableau 10: Systèmes de protection sociale pour les prix

Systèmes formels et informels de protection sociale Niveau d'adoption des systèmes en %


Assurance prix 0
Politique nationale 0,1
Coopération de production-commercialisation 1,3
Association-groupe d'entraide 2,2
Autres 0,3
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

c. Systèmes de protection sociale liés au revenu


Le revenu est un aspect très important dans l’évaluation du niveau de vie des personnes.
D’ailleurs il est l’un des principaux indicateurs de bien-être dans la mesure de la pauvreté
monétaire. Certains ménages vivriers du WAAPP, conscients de ce fait, font recours aux entités
formelles (assurance, banque) ou informelles (tontine) pour assurer la sécurité de leur revenu.
Quant à l’utilité des comptes bancaires, les ménages évoquent que ces derniers leur servent pour
la période des vaches maigres (70,8%), pour recevoir des transferts en espèces (66,1%), pour
des mesures de sécurité (62%) ou pour avoir un prêt (16,4%). Ils mentionnent de même que les
groupes de tontine servent d’épargne (53,4%), d’entraide (48,3%) ou de soutien en cas de
dommage individuel (27,6%). Ainsi, nous constatons que les systèmes formels ont le même rôle
que les systèmes informels. Cependant ces derniers ne sont pas toujours efficaces.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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Tableau 11: Systèmes de protection sociale pour le revenu

Systèmes formels et informels de protection sociale Niveau d'adoption des systèmes en %


Assurance 0,3
Tontine 8,5
Banque 32,1

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

III. Classification des producteurs vivriers


Cette section vise à établir une classification des ménages producteurs vivriers selon leurs
conditions de vie en se servant de la technique d’Analyse des Correspondances Multiples. Cette
méthode est adaptée pour l’étude multidimensionnelle de variables qualitatives. D’ailleurs, c’est
ce qui justifie notre choix pour cette méthode dans la mesure où les variables explicatives des
conditions de vie des producteurs sont des variables qualitatives (Annexe 01).

1. Analyse et interprétation des résultats de l’ACM

a. Choix des axes


Le choix du nombre d’axe à retenir dans le cadre d’une ACM se fait à l’aide des
pourcentages cumulés. Mais compte tenu de la faiblesse de l’inertie des axes en ACM, nous
allons recalculer les taux d’inertie associés aux axes en utilisant la proposition de J. P.
Benzécri14. Ce dernier propose de recalculer le taux d’inertie des axes dont la valeur propre
associée est supérieure à la moyenne des valeurs propres du nuage. Ainsi, le taux d’inertie
(𝝀𝒌 − 𝝀̅ )𝟐
modifié pour l’axe k avec 𝜆𝑘 la valeur propre associée est 𝑰𝒌 = ∑ ̅ )𝟐 où 𝜆𝑘 est la valeur
̅ (𝝀𝒌 − 𝝀
𝝀𝒌 ≥𝝀

propre associée à l’axe k et 𝜆̅ la moyenne des valeurs propres.


En appliquant le critère du coude pour ces nouveaux taux d’inertie, nous sommes amenés à
choisir les deux premiers axes. Les deux (02) premiers axes restituent 31,96% de l’inertie totale
(Annexe 02). En considérant le taux d’inertie selon la formule de J.P. Benzécri, la part d’inertie
expliquée par ces deux axes devient 96,84%. Nous retenons par la suite les deux premiers axes
dans notre analyse.

14
Jean-Paul Benzécri est un statisticien français, né le 28 février 1932 (84 ans)
35
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

b. Interprétation du plan factoriel


Le plan factoriel fait ressortir deux grands groupes en termes de conditions de vie. Il
décrit à la fois une situation de bonnes conditions de vie (coté droite du plan) et une situation de
mauvaise condition de vie (côté gauche du plan). Les mauvaises conditions de vie sont décrites
d’une part par les caractéristiques de l’habitat (des maisons en bande ou en case, des toilettes
non assainies, des murs et planchers non solide). À cela s’ajoute des problèmes liés à la qualité
de l’eau utilisée. D’autre part, les mauvaises conditions sont décrites en termes de manque de
certains éléments de confort. Il s’agit principalement de manque de moyens de communication
(télévision, radio, téléphone), du faible accès à l’électricité, du mode de cuisson traditionnel et
de leurs états de santé.
Graphique 6: Plan factoriel de l’ACM

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

À l’opposé de la situation précédente, les bonnes conditions de vie sont matérialisées


d’une part par des maisons simples ou villas modernes caractérisées par des toilettes assainies,
des murs et des toits solides et d’accès à une eau potable. D’autre part, elles sont caractérisées

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

par la détention d’éléments de confort dans le ménage (télévision, radio, téléphone, éclairage
moderne, mode de cuisson moderne).
Cette première phase de l’analyse a été une étape de présentation générale des conditions
de vie des ménages producteurs vivriers du WAAPP. À présent, nous passons à une seconde
analyse en réalisant une classification. Cette seconde analyse sera aussi une étape
d’identification des ménages de chaque classe selon leur statut vis à vis de la protection sociale
et certaines caractéristiques de leurs chefs de ménage.

2. Classification des ménages selon les conditions de vie

a. Choix du nombre de classes


Dans la littérature, la typologie des ménages selon leurs conditions de vie aboutit en
général à deux grandes classes. D’ailleurs, c’est ce que nous suggèrent l’histogramme des
indices et le dendrogramme issus de l’ACM. En effet, l’histogramme des indices de niveau
(annexe 03) nous montre qu’après les deux premiers indices l’écart entre tous les autres indices
n’est pas considérable. De même la coupure effectuée sur le dendrogramme fait ressortir deux
intersections (Annexe 04).

b. Interprétation des classes


Classe 1 (Annexe 05)
Cette première classe comporte 65,31% des ménages des producteurs vivriers dans le cadre
du WAAPP. Ce groupe représente les ménages que nous considérons comme ayant de bonnes
conditions de vie. En effet, cette classe regroupe les ménages qui sont bien dotés en
infrastructures et matériels de confort. Respectivement 15,31% et 68,42% de ces ménages vivent
dans des villas modernes et des maisons simples. Ces types de logements se distinguent par des
toilettes assainies, des toits et des planchers solides. Ils disposent aussi à hauteur de 54,95%
d’une adduction d’eau et utilisent à 7,23% le gaz comme source d’énergie pour la cuisson.
Comme matériels de confort, ceux détenus par ces ménages sont: télévisions (61,66% des
ménages), téléphones (89,26%), radios (68,13%) et utilisent un mode d’éclairage moderne qui
concerne environ 82,90% des ménages. En s’intéressant aux caractéristiques de ces ménages
(Annexes 06, 07), on s’aperçoit que 21,58% d’entre eux pratiquent diverses cultures vivrières
du WAAPP (au moins trois parmi le maïs, le riz, l’igname, le manioc et la banane plantain). De

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

plus, les ménages de cette classe sont dirigés par des chefs ayant fréquenté l’école (55,05%) et
qui sont âgés d’au moins 35 ans. La situation matrimoniale et le sexe semblent ne pas avoir
d’effets. Au regard de la protection sociale, ces ménages bénéficient d’un système formel ou
informel de sécurité de leurs productions, de leurs prix des produits agricoles et de leurs revenus.
En effet, pour la sécurité de leurs productions, ces ménages se souscrivent à des associations
(06,04%). Pour la sécurité des prix, ils intègrent les associations de prix (02,58% des ménages).
Enfin, ils assurent la sécurité de leurs revenus grâce aux comptes bancaires (39,04%) et aux
groupes de tontine (8,17%).
L’analyse des valeurs-tests nous permet de dire que cette classe est beaucoup plus caractérisée
par le type de logement et les biens de conforts dont possède le ménage. La diversification
culturale, la fréquentation scolaire, et la sécurité des revenus par les groupes de tontine et par
les banques sont aussi des caractéristiques de ce groupe.

Classe 2 (Annexe 05)


Cette seconde classe regroupe 34,69% des ménages des producteurs vivriers du WAAPP.
Elle est constituée des ménages considérés comme ayant de mauvaises conditions de vie par
rapport à la première classe. En effet, cette classe représente les ménages qui ne sont pas bien
dotés en infrastructures et matériels de confort. Ils habitent dans des villas non modernes et pour
la plupart dans des cases ou dans des maisons en bande (37,11% dans la classe et 18,62% dans
l’ensemble). Ces maisons se caractérisent par des toilettes non assainies, des toits et des
planchers qui ne sont pas solides. Les sources d’eau utilisées par ces ménages ne sont pas
potables pour 66,00% des ménages et 98,58% des ménages se servent de bois comme source
d’énergie pour la cuisson. Pour les matériels de confort, 87,17% de ces ménages n’ont pas de
télévisions, 61,99% des ménages ne possèdent pas de radio. De même, l’absence de téléphone
concerne 66,00% des ménages. De plus, 77,61% des ménages de cette classe ne disposent pas
d’un mode d’éclairage moderne.
À l’aide des variables signalétiques15 introduites comme illustratives (Annexes 06, 07) dans
l’ACM, nous avons décelé certaines caractéristiques de ces ménages et leurs statuts vis-à-vis de
la protection sociale. Ainsi, on remarque que ces ménages n’exercent pas diverses cultures
vivrières du WAAPP (plus de 80% dans la classe et dans l’ensemble). En outre, ils sont dirigés

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Variables sociodémographiques et variables de la protection sociale
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BA Khadim, Élève Ingénieur des Travaux Statistiques, ENSEA promotion 2014-2016
Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

par des chefs jeunes n’ayant pas fréquentés l’école. En s’intéressant à leurs statuts vis-à-vis de
la protection sociale, contrairement à la classe une, ces ménages ne disposent pas de la plupart
des services offerts par les systèmes formels ou informels de la protection sociale afin de
sécuriser leurs productions, les prix de leurs produits agricoles et leurs revenus. Cependant, ces
ménages bénéficient souvent des transferts, volet très important de la protection sociale non
contributive surtout dans les pays en voie de développement. Environ 16,83 % des ménages de
cette classe ont reçu des transferts comme revenu indirect. De même, les transferts lors des
périodes de soudures concernent 5,93% d’entre eux.
De même que dans la première classe, le type de logement et les biens de conforts du ménage
restent encore caractéristique de cette seconde classe. Pour la protection sociale, elle est
beaucoup plus caractérisée par les transferts pour la gestion des périodes de soudure ou pour
l’assurance de la sécurité du revenu. Ces transferts en nature ou en espèce, considérés comme
des revenus indirects, contribuent à l’amélioration des conditions de vie des ménages.

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BA Khadim, Élève Ingénieur des Travaux Statistiques, ENSEA promotion 2014-2016
Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Chapitre IV: Calcul des indicateurs de pauvreté et


facteurs explicatifs de la pauvreté
multidimensionnelle

I. Calcul et interprétation des indicateurs de pauvreté


1. Indicateurs de la pauvreté monétaire
Malgré les limites de la variable «revenu» évoqué plus haut, nous présentons dans ce
paragraphe les indicateurs FGT afin de donner une idée du niveau de pauvreté monétaire dans la
population des ménages vivriers du WAAPP. Dans cette population, l’incidence de la pauvreté (P0)
est de 71,17%, la profondeur de la pauvreté(P1) est de 44,33% et la sévérité de la pauvreté (P2) est
de 32,12%. Comme nous le remarquons dans le tableau 12, la pauvreté reste accentuée chez les
producteurs vivriers. La profondeur de la pauvreté qui est de 44,33% permet d’apprécier l’écart qui
existe entre les pauvres et les non pauvres. Ce chiffre représente un transfert moyen de 119.280
FCFA par individu pour lui permettre de se retrouver au seuil de pauvreté en situation de parfaite
ciblage. La gravité de la pauvreté quant à elle se chiffre à 32,12% et elle indique la manifestation
de la pauvreté chez les individus pauvres. Ce chiffre suggère qu’il existe des ménages producteurs
vivriers qui vivent dans l’extrême pauvreté.
Le niveau de pauvreté des producteurs pourrait être en relation avec la taille des
exploitations souvent petites. À cela s’ajoute la faiblesse des productivités des cultures vivrières
sans doute imputable aux variétés des spéculations cultivées, aux techniques non modernes souvent
utilisées dans les exploitations sans oublier les aléas climatiques.

Tableau 12: Indices de pauvreté monétaire

Incidence Profondeur Sévérité


P0 P1 P2
71,17 44,33 32,12

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

2. Indicateurs de la pauvreté multidimensionnelle


Le taux de pauvreté multidimensionnelle noté H représente la proportion de la population
en situation de pauvreté multidimensionnelle. Dans la population des producteurs vivriers du
WAAPP, l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle (H) est de 74,83%. Cela signifie que
74,83% des ménages subissent au moins un niveau de privation de 33,33% des indicateurs de
dimension de la pauvreté multidimensionnelle. Comme nous le constatons dans le tableau ci-
dessous, cette forme de pauvreté demeure accentuée au niveau des producteurs vivriers. Quant à la
profondeur de la pauvreté, elle est utilisée pour saisir le niveau de privation des sujets. Elle reflète
la proportion des indicateurs pondérés des composantes dans lesquelles, en moyenne, les personnes
pauvres souffrent de privation. Dans cette population, la profondeur de la pauvreté (A) est de
55,72%. L’IPM calculé ici peut être appréhendé comme le signe de l’ensemble des privations
multiples auxquelles un ménage vivrier du WAAPP peut souffrir sur le plan de la santé de
l’éducation et des conditions de vie.
Le niveau de pauvreté multidimensionnelle des producteurs peut s’expliquer par le fait que
la plupart des ménages producteurs vivent dans le milieu rural caractérisé souvent par des
logements traditionnels et des difficultés d’accès aux services de soin, aux services d’éducation.

Tableau 13: Indices de pauvreté non monétaire

Incidence Profondeur IPM


H A AxH
74,83 55,72 0,41

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

3. Cartographie de la pauvreté multidimensionnelle


La carte 2 présente la dynamique spatiale de la pauvreté multidimensionnelle dans la
population des producteurs vivriers du WAAPP selon les pôles de développement. Comme
constaté sur la carte, la pauvreté multidimensionnelle chez les producteurs vivriers est beaucoup
plus prononcée dans les pôles de développement du nord comparativement à ceux du Centre et
du Sud. Cela témoigne des difficultés financières que font face les producteurs vivriers du nord
auxquelles s’ajoutent les contraintes liées à l’accès aux services de santé, d’éducation et à niveau
de vie acceptable. Le Centre-Est et la ville d’Abidjan sont les moins touchés par la pauvreté
multidimensionnelle où les taux demeurent nettement inférieurs à 60%.
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Carte 2: Cartographie de la pauvreté multidimensionnelle

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

II. Estimation du modèle


Le modèle estimé est globalement significatif. La p-value associée à la statistique de test de
la significativité global est inférieure à 0.05 (p-value = 0,000). Ainsi, il existe au moins des
variables explicatives de la pauvreté multidimensionnelle (Annexes 08).

1. Pouvoir prédictif et test de bonne classification


Le test de bonne classification révèle un taux global de bonne classification du modèle de
79 ,82% (Annexe 09). L’aire en dessous de la courbe de ROC représentée ci-dessous traduit le
pouvoir discriminant du modèle. Plus elle s’éloigne de la première bissectrice, plus la
discrimination est meilleure. Ainsi, avec une aire de 0 ,7087 l’on conclut alors que le modèle à un
pouvoir acceptable de prédiction.

Graphique 7: Courbe de Roc du modèle


1.00
0.75
Sensitivity

0.50
0.25
0.00

0.00 0.25 0.50 0.75 1.00


1 - Specificity
Area under ROC curve = 0.7087

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

2. Évaluation du calibrage du modèle


Le bon calibrage du modèle est donné par le test de Hosmer-Lemeshow. Ce test général
(sans imposition du nombre de groupes) révèle que le modèle est bien calibré car les fréquences
prédites à chaque modèle sont proches de celles observées. En effet, la p-value associée au modèle
étant supérieure au seuil critique de 5%, on garde l’hypothèse nulle qui stipule que le modèle est
bien calibré.

Tableau 14: Résultat test de Hosmer-Lemeshow

Logistic model for pau_mul, goodness-of-fit test


number of observations = 2175
number of covariate patterns = 1443
Pearson chi2(1694) = 1229.71
Prob > chi2 = 0.9998

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

III. Interprétations et discussions des résultats

Les coefficients des variables explicatives n’ont pas un grand intérêt dans l’interprétation
d’un modèle Logit. Les signes des coefficients et les odds ratios des variables significatives feront
l’objet d’une interprétation pour apprécier la variabilité de la variable d’intérêt.

Pauvreté multidimensionnelle et sexe du chef de ménage

Il ressort des résultats de ce second modèle que le sexe du chef de ménage est peu
significatif (10%). Si l’on passe de la modalité de référence «femme» à la modalité «homme», la
probabilité d’être touché par la pauvreté multidimensionnelle pour le ménage augmente. Plus
précisément, la chance d’être pauvre sur le plan multidimensionnel est 1,5 (1/OR = 1/0,67) fois
supérieure à la probabilité d’être riche pour un ménage dont le chef est un homme comparativement
à un ménage dirigé par une femme. Ainsi, chez les producteurs du vivrier du WAAPP, les
conditions de vie des ménages dirigés par un homme sont moins adéquates que celles des ménages
dirigés par une femme. Souvent, les femmes sont prédisposées à mieux entretenir leur cadre de vie
par rapport aux hommes. De plus elles sont beaucoup plus sensibles à la scolarisation des enfants
et de leur état de santé. Plusieurs sont les études qui ont montré que les enfants issus des ménages
dirigés par des femmes ont une meilleure scolarisation. L’exploitation des données du recensement

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

togolais de 1981 a permis à Pilon (1995)16 d’aboutir à la même conclusion. Kobiane (2003)17 est
parvenu aussi au même constat au Burkina-Faso avec la conclusion selon laquelle, le pourcentage
d’enfants ayant fréquenté l’école en 1992-1993 est de 70 % chez les femmes chefs de ménage
contre 68 % chez les hommes.

Pauvreté multidimensionnelle et niveau d’instruction du CM

L’éducation apparaît comme un élément clé pour réduire la pauvreté multidimensionnelle.


D’après les résultats du modèle, plus le niveau d’éducation du chef de ménage est élevé plus le
risque d’être pauvre sur le plan multidimensionnel baisse. En d’autres termes, le ménage devient
moins vulnérable relativement à un ménage dirigé par un chef n’ayant aucun niveau d’éducation.
En nous servant des odds ratios la remarque est que la probabilité d’appartenir au groupe des non
pauvres est majorée de 225% de la probabilité d’être pauvre pour un ménage dirigé par un chef de
niveau secondaire comparativement à un ménage avec un chef d’aucun niveau d’éducation. Ce
pourcentage atteint 286% pour les ménages avec un chef de niveau de supérieur. Ce résultat
témoigne de l’importance de l’éducation dans le processus de la lutte contre la pauvreté
multidimensionnelle. Cette analyse rejoint les résultats de la statistique descriptive (annexe 10) et
l’étude menée par SYLLA K. (2005) en Côte d’Ivoire sur la pauvreté multidimensionnelle quant à
l’influence de l’éducation sur le bien-être multidimensionnel des ménages.

Pauvreté multidimensionnelle et taille du ménage

Il ressort aussi des résultats du modèle qu’un ménage d’au moins quatre (04) personnes est
plus probable d’échapper à la pauvreté multidimensionnelle relativement à un ménage composé
d’au plus trois (03) personnes. Plus la taille du ménage est grande (au moins 04 personnes), plus la
probabilité que le ménage soit non pauvre sur le plan multidimensionnel augmente
comparativement à un ménage d’au plus trois (03) individus. En effet, les odds ratios sont
strictement supérieurs à un (OR > 01) pour les modalités dont la taille du ménage dépasse trois
(03) individus. Ce résultat vient confirmer celui de l’annexe 06 et est conforme avec celui
d’AMBAPOUR S. (2006) au Congo qui montre que le niveau de bien-être multidimensionnel du
ménage augmente avec la taille de celui-ci. Ce résultat trouverait son explication dans la remarque

16
Cité par NKOMA P. P. (2010)
17
Cité par NKOMA P. P. (2010)
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

de ALKIRE S. (2010) pour qui «dans l’IPM 2010, les ménages étendus affichent une plus grande
probabilité de souffrir de privations exprimées par les indicateurs relatifs à la santé ou à la
« scolarisation » et une probabilité moindre de souffrir de privations concernant les «années de
scolarité» et au moins concernant la « détention de biens » parmi les indicateurs du niveau de
vie»).

Pauvreté multidimensionnelle et cultures vivrières

L’influence des cultures vivrières sur le bien-être multidimensionnel n’est pas directe.
Cependant, une éventuelle relation pourrait s’expliquer par la localisation de la spéculation sur le
territoire national et du niveau de privation qu’un ménage pratiquant de la spéculation pourrait
éventuellement subir dans cette zone. Les résultats du modèle nous enseignent que le risque de
pauvreté est plus grand chez les ménages pratiquant les cultures du riz, du maïs et de l’igname
comparativement aux ménages non pratiquants. En effet, la probabilité d’être riche sur le plan
multidimensionnel ne représente que 48% de la probabilité d’être non pauvre chez les ménages
cultivant le riz irrigué. Ce pourcentage passe de respectivement à 60% et 72% pour les spéculations
du maïs et de l’igname. Ces résultats s’expliquent en grande par la localisation de ces spéculations
sur le territoire national. La représentation cartographique faite dans le premier chapitre (Carte 01)
montre que les spéculations vivrières du WAAPP (riz, maïs et l’igname) sont beaucoup plus
pratiquées dans les pôles de développement du Nord et de l’Ouest où les indicateurs sociaux ne
sont pas assez fameux. La statistique descriptive montre que plusieurs ménages n’ont pas accès à
un système d’assainissement adéquat dans les pôles de développement du Nord (41% des
ménages), du Centre-Ouest (34,56%), du Nord-Ouest (56%), du Centre-Nord (67,29%) et de
l’Ouest (30,65%). De plus, la plupart des ménages dans ces régions n’ont pas recours aux
combustibles modernes pour la cuisson (95,73%) tandis qu’une bonne partie de la population de
ces régions n’ont pas accès à l’eau potable (58,23%) ou à l’électricité (42,04%). À cela s’ajoute le
phénomène des enfants en dehors du système scolaire dans ces régions. Au moins 40% des enfants
de 6 à 11 ans sont hors du système scolaire dans les régions du Nord, Nord-Ouest et du Sud-Ouest
(Rapport d’analyse de la situation de l’Enfant en Côte d’Ivoire (SITAN 2014)). De même, le
phénomène de migration économique observé dans les régions de l’Ouest, a donné naissance à
l’implantation des campements. Ces campement souvent éloignés services sociaux (l’éducation,

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

santé, l’électricité, eau potables), accentuent le niveau de privation multiple des populations dans
les dimensions de la pauvreté multidimensionnelle.

Pauvreté multidimensionnelle et protection sociale

Afin de terminer avec la pauvreté multidimensionnelle, nous interprétons à présent


l’influence de la protection sociale sur la probabilité d’être classé pauvre ou non sur plan
multidimensionnelle.
Premièrement, au niveau de la production, les tontines de production semblent ne pas avoir
un effet positif sur la probabilité du ménage d’être non pauvre sur le plan multidimensionnelle. En
effet, les chances d’appartenance aux ménages nantis sur le plan multidimensionnel ne représentent
que 18% des chances d’appartenir aux ménages pauvres. De fait de son statut non formel, les
tontines de production ne garantissent pas aux ménages producteurs de se prémunir des risques liés
à la production.
Ensuite, au niveau des prix, l’adhésion à une association de prix a un effet positif sur les
possibilités du ménage d’éviter la pauvreté multidimensionnelle comparativement aux non
adhérents. Ses chances d’être classé non pauvre sur le plan multidimensionnel sont majorées de
225% de ses chances d’être pauvre pour les ménages membres d’association de prix relativement
aux ménages non membres.
Enfin, au niveau du revenu, nous observons le même constat pour les ménages possédant
un compte bancaire qui entre autres finalités peut permettre au ménage d’assurer la protection de
son revenu. Ce système de protection sociale formel influence très significativement le bien-être
multiple du ménage. Les éventualités d’être riche sont augmentées de 57% de la probabilité d’être
pauvre pour les ménages disposant d’un compte bancaire comparativement à ceux qui n’en
possèdent pas. Ces résultats viennent confirmer ceux présentés dans l’ACM.

Cette modélisation a permis de cerner les facteurs explicatifs de la pauvreté


multidimensionnelle. La pauvreté multidimensionnelle est ainsi liée aux caractéristiques du chef
de ménage, du ménage et au statut du ménage vis-à-vis de la protection sociale. Cependant, les
caractéristiques du chef de ménage et du ménage déterminent le plus la pauvreté
multidimensionnelle.

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

Conclusion

Le but poursuivi dans ce mémoire était l’analyse de la pauvreté, des conditions de vie et de
la protection sociale des producteurs vivriers du WAAPP. Il s’agissait de faire un état des lieux du
niveau de vie et de la protection sociale. Pour l’atteinte de ces objectifs, nous avons procédé en
trois grandes étapes. D’abord, une analyse unidimensionnelle des variables explicatives des
conditions de vie et de la protection sociale a été effectuée puis une ACM. Ensuite, le calcul des
indices de pauvreté monétaire et multidimensionnelle a permis d’apprécier le niveau de pauvreté
des producteurs. Enfin, la dernière étape a permis de déterminer les facteurs explicatifs de la
pauvreté multidimensionnelle.

Les résultats auxquelles nous sommes parvenus sont décrits ci-dessous. Globalement,
l’analyse des conditions de vie révèle deux tendances: une classe de ménages producteurs ayant
des bonnes conditions de vie au regard de l’habitat et des biens de confort et une autre n’ayant pas
de bonnes conditions de vie comparativement à la première classe. La pauvreté monétaire mesurer
à partir du revenu, est très accentuée chez les producteurs vivriers et ceci témoigne leur niveau de
difficultés financières. De même, la pauvreté multidimensionnelle est très visible dans cette
population où une grande partir reste privée d’un niveau vie décent, d’accès aux services
d’éducation et de soins de santé. Cependant, plusieurs facteurs permettent d’expliquer la pauvreté
multidimensionnelle. Il s’agit principalement des facteurs intrinsèques au chef de ménage (facteurs
sociodémographiques), au ménage (composition du ménage et au statut vis-à-vis de la protection
sociale). Il ressort de l’étude que les ménages dirigés par des hommes sont plus vulnérables à la
pauvreté multidimensionnelle. Les mesures de protection sociale formelles ou informelles ne
concernent qu’une petite partie des ménages producteurs et sont inefficaces dans la majorité pour
l’amélioration des conditions de vie des producteurs.

LIMITE DE L’ETUDE

Les principales limites de cette étude résident sans doute dans le choix des méthodes pour
le calcul des indicateurs de pauvreté monétaire et multidimensionnelle. Le revenu choisi ici comme
indicateur de bien-être monétaire est très critiqué du fait de la réticence des ménages lors des

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

déclarations. À cela s’ajoute l’Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM) de l’université


d’Oxford qui fait aussi l’objet de plusieurs critiques quant à la non prise en compte certains
éléments tels que la taille du ménage, sa localisation (urbain ou rural), la présence d’animaux dans
ménage etc…
Néanmoins, la consistance et qualité de ce document nous conduit à formuler quelques
recommandations.

- RECOMMNADATIONS

À l’égard des autorités étatiques et des acteurs du projet WAAPP, ils doivent :

Améliorer l’environnement des exploitations notamment par des mesures de


protection sociale formelles visant la production, les prix des produits agricoles et
le revenu
Appuyer les systèmes de protection sociale semi-formels ou informels (Association,
groupe d’entraide, groupe de tontine, coopérative) par des mesures d’assurances
afin de les rendre efficaces
Faciliter l’accès aux services communautaires de base (éducation, santé) et créer
aussi un bon cadre de vie (accès aux ménages à l’électricité et à une eau potable)
Maintenir les enfants autant que possible dans le système scolaire
Créer des programmes d’alphabétisations pour les producteurs
Faciliter l’écoulement de la production vivrière
Mettre en place des systèmes de conservation de la production vivrière
Favoriser l’utilisation de variétés génétiquement sélectionnées

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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
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Pauvreté, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers: une analyse à partir des
données du WAAPP

SYLLA K., (2005) «Une approche multidimensionnelle de la pauvreté appliquée à la Côte


d’Ivoire», Centre de Ivoirien de Recherches Économiques et Sociales (CIRES), 74 p.

TOUHAMI A. FOUZIA E., (2010) «Approche multidimensionnelle de la pauvreté: présentation


théorique et application au cas de la ville de Marrakech», Working Paper 513, 43 p.

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données du WAAPP

ANNEXES
Annexe 01: Variables de l’ACM
Variables actives de l’ACM Variables signalétiques (illustrative)
Eau potable Caractéristique du chef de ménage (sexe,
Électricité âge, situation matrimoniale, fréquentation
Type de mur scolaire)

Type de toit Caractéristiques du ménage (taille du

Type de plancher ménage, diversification culturale)

Type de l’éclairage Protection sociale du ménage (production,

Type d’habitat (maison en bande, maison prix et revenu)

simple, cours commune, villas moderne)


Mode de cuisson
Toilette assainie
Santé
Téléphone, télévision, radio, bicyclette
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur
Annexe 02: histogramme des 5 premières valeurs propres

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

Annexe 03: histogramme des 5 derniers indices de niveau

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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données du WAAPP

Annexe 04: Dendrogramme


Cla s s if ic a t io n h ié r a r c h iq u e dir e c t e

2
0% 0%

4 4 8 94 4 8 14 5 1 44 5 4 74 5 2 64 3 8 84 5 2 24 5 4 24 5 4 84 4 8 84 5 4 64 5 3 94 5 1 54 5 3 14 5 4 54 4 9 54 4 5 14 4 2 64 5 2 94 4 7 64 4 4 04 5 2 34 5 3 04 4 7 44 4 6 14 5 0 74 5 1 74 5 3 64 5 1 64 5 4 14 5 2 04 5 4 04 5 4 34 5 1 94 5 4 44 5 0 84 5 3 34 5 0 44 5 3 74 4 9 84 5 0 04 5 2 84 5 2 54 4 6 64 5 3 44 5 1 84 4 9 24 5 1 34 4 5 04 5 3 5

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

Annexe 05: le plan factoriel de l’ACM après classification

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Annexe 06: plan factoriel des variables illustratives relatives ménage

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Annexe 07: plan factoriel des variables illustratives relatives à la protection sociale

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Annexe 08: Résultats modèle

Logistic regression Number of obs 2175


Wald chi2(33) 184,30
Prob > chi2 0,000
Log pseudolikelihood
= -998,22 Pseudo R2 0,0840

Pauvreté non monétaire Coef. Std. Err. z P>z [95% Conf Interval] Odds Ratio

Sexe du CM (référence = femme)


Homme -0,40 0,21 -1,84 0,066 -0,83 0,06 0,67

Niveau d'éducation du CM (référence = aucun)


primaire 0,18 0,16 1,13 0,257 -0, 13 0,49 1,19
secondaire 1,17 0,18 6,42 0,000 0,81 1,53 3,25
supérieur 1,05 0,30 3,49 0,000 0,46 1,64 3,86

Classe d'âge du CM (référence = 19-35)


35-60 -0,04 0,15 -0,25 0,804 -0,33 0,25 0,96
plus de 60 -0,19 0,21 -0,92 0,367 -0,59 0,21 0,82

Situation matrimoniale du CM (référence = célibataire)


Marie 0,29 0,22 1,32 0,188 -0,14 0,72 1,33
Divorce 0,38 0,37 0,99 0,321 -0,36 1,11 1,45
Veuf -0,20 0,35 -0,58 0,563 -0,89 0,48 0,81

Activité principale du CM (référence = inactif)


Rente 0,08 0,34 0,23 0,819 -0,60 0,75 1,08
Vivrière -0,17 0,34 -0,50 0,617 -0,85 0,50 0,84
Salarie 0,69 0,51 1,33 0,184 -0,32 1,70 1,99
Autres 0,39 0,37 1,08 0,282 -0,32 1,11 1,48

Taille du ménage (référence = 1 à 3 personnes)


4 à 6 personnes 0,51 0,16 3,19 0,001 0,19 0,83 1,67
7 à 9 personnes 0,44 0,18 2,39 0,017 0,07 0,80 1,55
plus de 10 personnes 0,62 0,21 2,93 0,003 0,20 1,03 1,86

Banane (référence = ne fait pas de la banane)


fait banane -0,23 0,13 -1,72 0,085 -0,49 0,032 0,79

Manioc (référence = ne fait pas du manioc)


fait manioc -0,10 0,12 -0,83 0,407 -0,34 0,13 0,90

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Igname (référence = ne fait pas d'igname)


fait igname -0,32 0,12 -2,70 0,007 -0,55 -0,09 0,72

Riz irrigué (référence = ne fait pas le riz irrigué)


fait riz irrigué -0,71 0,34 -2,08 0,037 -1,39 -0,04 0,48

Maïs (référence = ne fait pas du maïs)


fait maïs -0,49 0,13 -3,77 0,000 -0,75 -0,23 0,60

Assurance de production (référence = pas assurance production)


assurance production 0,36 0,76 0,48 0,633 -1,13 1,86 1,44

Association de production (référence = pas association production)


association production -0,19 0,22 -0,87 0,386 -0,62 0,24 0,82

Tontine de production (référence = pas tontine production)


tontine production -1,67 0,71 -2,35 0,019 -3,07 -0,28 0,18

Coopérative de prix (référence = pas coopérative prix)


coopérative prix 0,61 0,44 1,39 0,165 -0,25 1,49 1,85

Association de prix (référence = pas association prix)


association prix 1,17 0,35 3,32 0,001 0,48 1,87 3,25

Assurance revenu (référence = pas assurance revenu)


assurance revenu -0,27 0,75 -0,36 0,716 -1,74 1,20 0,76

Banque revenu (référence = pas banque revenu)


banque revenu 0,45 0,12 3,70 0,000 0,21 0,69 1,57

Tontine revenu (référence = pas tontine revenu)


tontine revenu 0,10 0,21 0,49 0,621 -0,29 0,50 1,10

_cons -1,64 0,43 -3,78 0,000 -2,50 -0,79 0,92

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Annexe 09: Test de classification

Modèle
Logistic model for pau_mul
-------- True --------
Classified D ~D Total

+ 42 45 87
- 394 1694 2088
436 1739 2175

Classified + if predicted Pr(D) >= .4


True D defined as pau_mul != 1

Sensitivity Pr( + D) 9.63%


Specificity Pr( -~D) 97.41%
Positive predictive value Pr( D +) 48.28%
Negative predictive value Pr(~D -) 81.13%

False + rate for true ~D Pr( +~D) 2.59%


False - rate for true D Pr( - D) 90.37%
False + rate for classified + Pr(~D +) 51.72%
False - rate for classified - Pr( D -) 18.87%

Correctly classified 79.82%

Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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Annexe 10: Caractéristiques des ménages et des CM et les indices de pauvreté


multidimensionnelle

Ensemble
multidimensionnelle
H A IPM
1-Sexe
Masculin 74,65 55,5 0,414
Féminin 76,01 57,13 0,434
2-Groupes âge
19-35 73,73 53,99 0,398
35-60 74,44 55,12 0,410
Plus de 60 78,81 60,88 0,480
3-Taille des ménages
1à3 78,02 55,57 0,434
4à6 73,49 55,18 0,406
7à9 73,54 56,31 0,414
10 et plus 75,99 57,12 0,434
4-Niveau d'étude
Aucun 77,53 56,02 0,434
Primaire 75,68 55,42 0,419
Secondaire 57,53 53,18 0,306
Supérieur 57,89 56,17 0,325
5- Statut matrimonial
Célibataire 78,75 58,22 0,458
Marié 74,19 55,01 0,408
Divorcé(e) 75,21 55,75 0,419
Veuf-Veuve 77,15 60,02 0,463
Source: Enquête ENSEA-WAAPP 2015-2016, calcul de l’auteur

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TABLE DE MATIÈRES

DECHARGE ........................................................................................................................................... i
DEDICACE .............................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS ..............................................................................................................................iii
SOMMAIRE ........................................................................................................................................... iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES .............................................................................v
TABLE DES ILLUSTRATIONS ......................................................................................................... vi
AVANT-PROPOS ................................................................................................................................ vii
RESUME ET ABSTRACT................................................................................................................. viii
Introduction ............................................................................................................................................ 1
Chapitre I: Situation des cultures vivrières en Côte d’Ivoire et Cadre conceptuel ............................... 5
I. Situation des cultures vivrières en Côte d’Ivoire ............................................................................. 5
II. Définition des concepts ........................................................................................................................ 7
1. La notion de pauvreté ................................................................................................................. 7
2. Seuil de pauvreté ......................................................................................................................... 8
3. La notion de condition de vie...................................................................................................... 8
3. La notion de protection sociale ........................................................................................................ 9
4. Systèmes informels de protection sociale ..................................................................................... 11
Chapitre II: Cadre théorique et méthodologique ................................................................................ 12
I. Revue de la littérature ......................................................................................................................... 12
1. Revue théorique ............................................................................................................................. 12
2. Revue empirique ............................................................................................................................. 14
II. Données, méthodologie et indicateurs à calculer ............................................................................. 17
1. Source des données et méthodologie d’analyse ....................................................................... 17
a. Source des données .................................................................................................................... 17
b. Méthodologie .......................................................................................................................... 17
2. Indicateurs de mesure de la pauvreté monétaire ......................................................................... 18
3. Indicateurs de pauvreté non monétaire : IPM (Indice de Pauvreté Multidimensionnelle) .......... 19
a. Choix des dimensions de bien-être ........................................................................................... 20
b. Seuil de pauvreté multidimensionnelle .................................................................................... 20
c. Incidence et intensité de la pauvreté multidimensionnelle..................................................... 21

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4. Analyse économétrique.................................................................................................................. 21
Chapitre III: Caractéristiques, conditions de vie et protection sociale des producteurs vivriers ...... 23
I. Caractéristiques des producteurs vivriers .......................................................................................... 23
1. Structure par âge et par sexe .................................................................................................... 23
2. Autres caractéristiques des individus des ménages ................................................................ 24
II. Analyse des conditions de vie et de la protection sociale ................................................................ 25
1. Analyse des conditions de vie ........................................................................................................ 25
a. Éducation ................................................................................................................................. 26
b. Santé ....................................................................................................................................... 27
c. Habitat et cadre de vie .......................................................................................................... 27
d. Source d’énergie .................................................................................................................... 29
e. Biens d’équipement ............................................................................................................... 30
f. Moyen de production ............................................................................................................ 31
2. Protection sociale ........................................................................................................................... 31
a. Risques sociaux et systèmes de protection sociale liés à la production ............................. 31
b. Risques sociaux et systèmes de protection sociale liés au prix des produits agricoles..... 33
c. Systèmes de protection sociale liés au revenu ..................................................................... 34
III. Classification des producteurs vivriers ............................................................................................. 35
1. Analyse et interprétation des résultats de l’ACM ......................................................................... 35
a. Choix des axes ............................................................................................................................ 35
b. Interprétation du plan factoriel ............................................................................................... 36
2. Classification des ménages selon les conditions de vie................................................................. 37
a. Choix du nombre de classes ...................................................................................................... 37
b. Interprétation des classes.......................................................................................................... 37
Chapitre IV: Calcul des indicateurs de pauvreté et facteurs explicatifs de la pauvreté
multidimensionnelle ............................................................................................................................... 40
I. Calcul et interprétation des indicateurs de pauvreté ........................................................................ 40
1. Indicateurs de la pauvreté monétaire............................................................................................ 40
2. Indicateurs de la pauvreté multidimensionnelle........................................................................... 41
3. Cartographie de la pauvreté multidimensionnelle........................................................................ 41
II. Estimation du modèle ........................................................................................................................ 43
1. Pouvoir prédictif et test de bonne classification ........................................................................... 43
2. Évaluation du calibrage du modèle ................................................................................................ 44

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III. Interprétations et discussions des résultats ..................................................................................... 44


Conclusion ............................................................................................................................................. 48
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................... ix
ANNEXES ............................................................................................................................................... xiii
TABLE DE MATIÈRES ............................................................................................................................. xxi

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