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UNITED ~!ATIONS NATIONS UNIE~


•'

AFRICAN INSTITUTE FOR ECONOMIC DEVELOPMENT AND PLANNING


INSTITUT AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION
(IDEP)

LES DETERMINANTS DE LA PAUVRETE


EN MILIEU RURAL AU SENEGAL
. . ,....
· ·=··~Af

Par
Baba NDIAYE
Soumis pour satisfaire en partie aux conditions d'obtention du Diplôme d'Etudes
Approfondies (DEA) en Politique Economique et Gestion de l'Economie de l'Institut
Africain de :Uéveloppement Economique et de Planification (IDEP)

Novembre 2005
NATIONS UNIES
9
INSTITUT AFRICAIN
DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION
(IDEP)

Nous, soussignés, certifions que

Baba NDIAYE
Identification No 040707

a soutenu avec succès le mémoire de DEA intitulé

LES DETERMINANTS DE LA PAUVRETE


EN MILIEU RURAL AU SEN EGAL

Aloysius A. AMIN ..... ... .

Aloysius A. AMIN . . . . . . ... .


Directe Adjoint!
Chef Divis on Formation

,2 ~/--
Date: ./../..... U ...
?-vus-
~ ......... .....
DEDICACE

Je dédie ce mémoire:

)> A ma femme DIOP Ndèye Aby et à mes enfants Serigne Fallou, Aida et Yaye
Awa.

o/ous avez été trop patient durant toute ma formation, que {e crout
Puissant nous accorde sa grâce afin que nous puissions tirer {es fruits de
cette promotion.
)> A mon père, ma mère et mes frères et sœurs

Pour {e soutien tant matérie{ que mora{qu'ifs ne cessent de m'apporter.

)> A mes amis

Qui m'ont toujours encouragé durant cette rude épreuve.


REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont directement:

• A l'administration et à tout le personnel de I'IDEP qui n'ont ménagé aucun


effort pour notre réussite durant notre séjour. C'est pour moi le moment de
dire merci à l'ensemble des professeurs qui nous ont dispensé un
enseignement de qualité durant notre année académique. Que mon
superviseur Le Professeur Aloysius A. Amin, Directeur adjoint (Chef de la
Division formation) trouve ici l'expression de ma reconnaissance et de ma
gratitude. Mes remerciements sincères vont à l'endroit de Madame Sangharé,
Secrétaire de la Formation, Madame NDIAYE, Secrétaire de la Direction et de
M. Tharcisse Ntilivamunda pour leur appui, collaboration et conseils.

• Au Directeur de la Prévision et de la Statistique, M. Sogué Diarisso, le Chef de


la Division des statistiques économiques et de la comptabilité nationale,
Babacar Fall et l'ensemble du personnel de la DPS pour leurs appui et
contributions à la réalisation de ce document. Ils ont mis à ma disposition la
base de l'enquête ESAM2 et certaines études nécessaires à la réalisation de
ce travail. En outre, je remercie infiniment mes collègues de bureau Antoine
Sanka et Yankhoba Badji pour leur compréhension durant toute la durée de
cette formation. Mes remerciements vont également à Momar Ballé Sylla,
Conseiller du Directeur de la DPS pour sa franche collaboration.

• A mon premier encadreur, Docteur Diéry Seck, Directeur de I'IDEP, empêché


pour des contraintes liées à son travail, trouve à travers ce mémoire ma
profonde gratitude.

Pour terminer, mes remerciements vont à l'endroit de mes collègues stagiaires de la


promotion 2003-2005 pour leur compréhension qu'ils ont manifestée durant notre
séjour à I'IDEP.
m.m ABSTRACT WW

This study identifies the determinants of rural poverty in Senegal. ft applies the
Probit, Gambit and Logit method with data from the ESAM 2. The household survey
was carried out in 2002 by the Senegalese Forecast and Statistics Department. The
results show the main determinants of rural poverty as leve/ of education, the sex of
family head, the age of family head, the occupation and climatic conditions on
agricu/tural production.

From the study the poorest regions are identified to be Ziguinchor, Kaolack and
Kolda. The policy implications stress on the improvement of education and on
continuing to put more emphasis on the agricultural sector particular/y in the three
regions of Senegal as strategies of reducing poverty in rural Senegal.

lll
WW RESUME ANALYTIQUE mw
Le développement durable passe forcément par une réduction voire une éradication
de la pauvreté. L'importance du thème sur la pauvreté la place au cœur des OMO
(Objectifs du Millénaire pour le Développement), c'est ce qui justifie la forte
mobilisation des institutions internationales de financement du développement dans
les R_ays touchés par la pauvreté. Ainsi, les pays doivent engager une lutte féroce
contre la pauvreté afin de la réduire de moitié à l'horizon 2015. La présente étude a
pour objectif de modéliser les déterminants de la pauvreté en. milieu rural au Sénégal
par l'approche du maximum de vraisemblance. Ceci nous permettra d'une part
d'identifier les leviers sur lesquels l'Etat doit s'appuyer afin de faire face à la pauvreté
en milieu rural et d'autre part de connaître les poches de localisation de la pauvreté
dans le pays.

Les contre performances observées au Sénégal au niveau du secteur primaire en


2002 (-13,6%), dues surtout au repli des sous secteurs de l'agriculture (-20,4%) et de
l'élevage (-7,7%) par rapport à l'année 2002 sont inquiétantes. S'agissant du sous
secteur de l'élevage, les statistiques collectées après les pluies de contre saison
laissent apparaître des pertes de l'ordre de 657000 têtes de bétail. Soit une
réduction globale de 5,1% du cheptel qui se traduirait par une baisse de 7,7% de la
croissan-ce réelle du sous secteur.

En considérant l'importance de la population dépendante du secteur primaire, il est


aisé de comprendre la vulnérabilité de celle-ci. Cette contre-performance du secteur
primaire est inquiétante compte tenu du fait que l'agriculture et l'élevage jouent des
rôles fondamentaux en zone rural. Ceci explique le fait que la pauvreté est plus
manifeste dans cette zone rurale. C'est dans ce sens que nous allons axer notre
étude sur cette population pour appréhender le phénomène de la pauvreté. Aussi, il
s'avère utile d'isoler le monde rural en vue de dégager des indicateurs économiques
de lutte contre la pauvreté. Pour y parvenir, nous avons émis deux hypothèses de
recherche:

H1 : L'age ava
ncé du .chef de ménage, le sexe féminin du chef de ménage, la catégorie socio
professionnelle et la taille élevée du ménage, l'absence de terre influent positivement
sur la pauvreté en milieu rural.

H2 : Le niveau élevé d'instruction, la possession de logement, L'existence


d'infrastructures scolaires et sanitaires ont un impact négatif sur la pauvreté en milieu
rural.

La revue de la littérature nous a permis de comprendre la complexité du phénomène


de la pauvreté. Pour les besoins de notre étude nous avons opté pour l'approche
classique des besoins de base qui diffère sensiblement de celle fondée sur l'énergie
calorifique où la structure du panier des biens alimentaires peut changer entre deux
périodes en raison de phénomènes de substitution au niveau des ménages. Il en est
de même pour le seuil absolu qui a été calculé par la Direction de la Prévision et de
la Statistique (DPS), en conformité avec les normes du Sénégal. La détermination de
ce seuil, nous a permis de calculer les indices de pauvreté FGT (Foster, J .Greer et

lV
Thorbecke) selon les régions afin de déterminer les régions les plus vulnérables en
rapport avec la pauvreté. La pauvreté rurale est en fait accentuée par: le manque de
terre, l'absence de culture irriguée, le manque d'accès à l'éducation et à la santé, le
manque de bétail etc.

Egalement, la revue de la littérature nous a montré que les variables qui ont été
retenues comme déterminants de la pauvreté sont : la taille du ménage, la localité, le
sexe du chef de ménage, le bétail possédé, la terre possédée, la situation
matrimoniale, le niveau d'instruction, la catégorie socio professionnelle et l'age du
chef de ménage.

Nos estimations sont basées sur la méthode du maximum de vraisemblance


appliquée aux données de l'enquête ESAMII (2002) sur un échantillon de 6600
ménages. Les résultats obtenus montrent que la pauvreté rurale résulte de plusieurs
facteurs tels que :
,.._ Une taille du ménage très élevée ;
~ Un faible niveau d'instruction ;
La polygamie ;
..... Le nombre de pièces du logement ;
La distance par rapport aux infrastructures sociales de base.

Au terme de nos recherches, nous avons décelé quelques pistes pour un meilleur
ciblage pour la réduction de la pauvreté en milieu rural. En effet nos calculs
identifient trois régions qui devraient polariser le plus de soutien à savoir :
Ziguinchor, Kaolack et Kolda. Ces dernières connaissent des niveaux de pauvreté
très élevés. La sévérité de la pauvreté frappe 19% de ménages ruraux à Kolda, 18%
à Kaolack et à Ziguinchor.

L'élaboration du modèle d'estimation de la pauvreté s'est déroulée comme suit : Afin


d'éviter la multi colinéarité dans le modèle une variable de référence est choisie pour
chaque variable qualitative. Ainsi, en prenant comme référence le sexe masculin
pour la variable sexe, le modèle montre que les femmes sont plus touchées par la
pauvreté rurale.

S'agissant du niveau d'instruction, en prenant comme référence les « sans niveau »,


les signes attendus sont effectivement obtenus et les résultats montrent que la
pauvreté est une fonction décroissante du niveau d'instruction. Le modèle présente
un faible pourcentage de fausses prédictions de l'ordre de 10,31% ce qui témoigne
de sa robustesse. Les résultats empiriques nous ont permis de dégager un certain
nombre de recommandations à savoir :
• Une meilleure accessibilité aux services sociaux de base qui devrait passer
par la construction d'infrastructures scolaires et sanitaires en quantité
suffisante ;
• La promotion du développement de l'agriculture en milieu rural ;
• Une discrimination positive pour les régions les plus touchées par le
phénomène dans l'allocation des ressources ;
• Une meilleure cartographie des zones déshéritées afin de mieux cibler les
actions.

v
TABLE DE MATIERES
Pages
DEDICACE .................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .................................................................................................... ii
ABSTRACT .............................................................................................................. iii
RES-UME ANALYTIQUE ......................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ........................ ... ................................................................. viii
SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................... ix
CHAPITRE 1: INTRODUCTION GENERALE ......................................................... 1
1-1 Introduction ........................................................................................................ 1
1-2 Problématique et justification de l'étude .......................................................... 6
1-3 Objectifs .............................................................................................................. 8
1-4 Hypothèses ......................................................................................................... 8
1-5 Démarche de l'étude .......................................................................................... 8
CHAPITRE 2: ANALYSE DE LA PAUVRETE AU SENEGAL .................................. 9
2-1 Profil de pauvreté pour le Sénégal.. .................................................................. 9
2-1-1 Description de la base ....... .. .. ... ....................... .... ..... ..... ..... .. ...... ............... .... .. ... .. .... . 9
2-1-2 Détermination du seuil de pauvreté ................ ...... ..................................................... 9
2-2 Profil de pauvreté pour le SénégaL ................................................................ 13
t

2-2-1 Profil de pauvreté par strate .................................................... .......................... ...... 13


2-2-2 Profil de pauvreté par zone .............................................................. ........................ 15
2-2-3 Pauvreté selon le groupe d'age du chef de ménage ................................................ 16
2-2-4 Pauvreté selon le sexe ... ..... .............. ..... ... .... .... .. ... .. ..... .. .... ....................... ........... .. 17
2-2-5 Pauvreté selon la taille du ménage ................ .. ........ ................ .. .......... ................... 18
2-2-6 Pauvreté selon le secteur d'activité .......................... .................................... .......... 18
2-2-7 Education et pauvreté ............ ............................................................. .................... 19
2-2-8 Niveau d'instruction du chef de ménage par région et par groupe de pauvreté ....... 21
2-3 Analyse sectorielle ........................................................................................... 21
2-4 Contexte économique dans le monde rural ................................................... 23
CHAPITRE 3: REVUE DE LA LITTERATURE .................................................... 26
3-1 Aspects théoriques .................................................................................................. 26
3-1-1 Définition du .concept de pauvreté ....... .. ... ...... .. .... ... ..... ................ .. .... ......... ....... :....... .... ... ... 26
3-1-2 Quelques courants de pensées ...................................................... .. .... .. ........ .... .................. 27
3-1-3 Mesure de la pauvreté ... .. ...... .. ...... ....... ..... .... ....................... .. .... .... .... .. ..... ...... ........... .... ... ... 28
3-2 Aspects empiriques .................................................................................................. 31
3-3 Revue critique de la littérature ................................................................................ 36
\

Vl
CHAPITRE 4: MODELE ET ESTIMATION .......................................................... 37
4-1 Présentation du modèle ................................................................................... 37
4-1-1 Pourquoi les modèles classiques ne marchent pas .............. ........ ..... .. ........ ...... ....... .... ... ... . 39
4-1-2 Présentation du modèle dichotom ique simple .. ............ .................. ...................... .. .............. 39
4-1-3 Le modèle probit .... ........ .. ...... .. ... .. ................................................................. .... .... ....... ...... . 40
4-1-4 Modèle Logit. ......................... .. ........ ............... ... ............. ........ ..... ... ............ ..... ............... .. ... .. 41
4-1-5 Modèle Gambit ....... ... .... .. .. ...... .. ...... .. ....... ... ....... .... ... ..... .............. ...... ................. .......... .. ... ... 41
4-2 Estimation de la pauvreté ........................................................................................ 41
4-2-1 Etude comparative des résultats des trois méthodes : gambit -probit- log it .. .... ................ 42
4-3 Résultats et Interprétation du modèle gombit ....................................................... 42
4-3-1 Résultats de l'estimation ............................................................ .................. .... ............ ...... .. . 42
4-3-2 Interprétations ... .. ...... ......... ... ..... .... .... .... ... ............. ... .... .. ....... ... ... .......... .......... .... ..... ....... ... .. 44

CHAPITRE 5: RECOMMANDA TI ONS DE POLITIQUES ECONOMIQUE ET

CONCLUSION ......................................................................................................... 50
5-1 Recommandations ........................................................................................... 51
5-2 Conclusion ........................................................................................................ 53
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................... 55
ANNEXE1: Codage des variables .......................................................................... 59
ANNEXE 2 : Statistiques relatives à quelques variables ..................................... 70
ANNEXE 3: Résultats des estimations ................................................................ 72

Vll
LISTE DES TABLEAUX
Pages

Tableau 1 : Evolution de la population de 1960 à 2003 et taux d'accroissement.. ....... ... ..... .. . 2
Tableau 2: Répartition de la population par zone .......... .............................. ...... .... ................ 2
Tableau 3: Composition du panier alimentaire basé sur l'enquête ESAM Il, 2001-02 .......... 10
Tableau 4 : Lignes de pauvretés, ESAM 1et ESAM 11 ............ .......... .. .... ...... ........................ 12
Tableau 5 : Indices FGT par strate ...... .......... .. ...... .............. .............. ................................... 14
Tableau 6: Contribution par strate ....................................................................................... 14
Tableau 7 : Profil de pauvreté par zone .............................. ............ .............. ....................... 15
Tableau 8: Pauvreté selon le groupe d'age ........ ...... ..................................... ...................... 16
Tableau 9 : Pauvreté selon le sexe .................... .. ............... ................................................. 17
Tableau 10 : Pauvreté selon la taille du ménage ......................................................... ......... 18
Tableau 11: Pauvreté selon le secteur d'activité .................................................................. 19
Tableau 12: Dépenses moyennes d'éducation .................................................................... 20
Tableau 13 : Niveau d'instruction du chef de ménage & pauvreté ........................................ 21
Tableau 14: Analyse des macro- secteurs de l'économie Sénégalaise ....... .. ...................... 22
Tableau 15 : Structure des dépenses de consommation des ménages ............................... 24
Tableau 16 : Liste des variables retenues pour la modélisation ........................................... 38
Tableau 17 : Résultats du modèle gombit. .......................................................................... .43
Tableau 18 : Estimation du logarithme des dépenses par équivalent adulte ....................... .47
Tableau 19 : Echantillon des effets marginaux ..................................................................... 48
SIGLES ET ABREVIATIONS

CREA : Centre de Recherches Economiques Appliquées


DPS : Direction de la Prévision et de la Statistique
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
ESAf\{1 : Enquête Sénégalaise auprès des Ménages
FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FGT: Indice de Foster, Greer et Thorbecke
FI DA: Fonds International pour le Développement Agricole
FMI : Fonds Monétaire International
FEFP : Ministère de l'Economie des Finances et du Plan
MCG : Moindre Carré Généralisé
MIMAP: Micro Impacts of Macroeconomie and Adjustment Policies
PAS: Programme d'Ajustement Structurel
PDEF : Programme Décennal de l'Education et de la Formation
PPTE : Pays Pauvres Très Endetté
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
IDEP: Institut Africain de Développement Economique et de Planification des
Nations Unies
INSEE : Institut National des Statistiques et d'Etudes Economiques
OMO: Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale pour la Santé

PIB : Produit Intérieur Brut


UPE: Unité de Politique Economique
6TC : Solde de transaction courante
SBG : Solde Budgétaire Global

lX
CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION GENERALE

1-1 Introduction

Le S""énégal se situe à l'avancée la plus occidentale du continent Africain dans


l'océan atlantique. Limité au nord par la Mauritanie, au sud par les deux Guinées, à
l'ouest par l'océan atlantique et à l'est par le Mali, le Sénégal couvre une superficie
de 196722 km 2 dont 54500 km 2 à vocation agricole.

Le climat Sénégalais est de type Soudano sahélien marqué par l'alternance d'une
saison sèche allant de novembre à mai et d'une saison des pluies allant de juin à
octobre. De 300 mm au Nord semi désertique, il passe à 1200 mm au Sud, accusant
ainsi des .variations d'une année à l'autre. Les zones pluviométriques Sénégalaises
sont au nombre de trois :
•!• Une zone forestière au sud ;
•!• Une savane arborée au centre ;
•!• Une zone désertique au Nord.
Au plan hydrographique, quatre fleuves alimentent le réseau Sénégalais. A cela
s'ajoutent leurs affluents et quelques cours d'eau plus l'océan atlantique. Il est
traversé par plusieurs bassins qui forment deux systèmes importants : les cours
inférieurs du fleuve Sénégal et le cours moyen du fleuve Gambie. Le fleuve Sine
Saloum et le fleuve Casamance sont de petits cours d'eau côtiers.

Concernant la démographie, les résultats du recensement de 2002 ne sont pas


encore officiels, les données provisoires ont été projetées pour avoir la situation de
2003.
Le tableau 1 ci-dessous fait état de la répartition des effectifs de la population et du
taux d'accroissement de cette dernière.

Tableau 1 : Evolution de la population de 1960 à 2003 et taux d'accroissement

1960 1970 1976 1988 2002 2003

Population 3.000.000 4.400.000 5.100.000 6.900.000 9.956.202 10.127.809

Taux en% 2,3 2,6 2,7 2,7 2,4 2,4

' ' '


Source : DPS. Pour 2002, nous avons les donnees provtsotres du recensement general de la
population .Pour 2003 ce sont des estimations

Ce tableau montre que la population du Sénégal est estimée respectivement à 9 956


202 et 10 127 809 habitants en 2002 et 2003. Le taux d'accroissement annuel inter
censitaire a été de 2,7% entre 1976 et 1988. Il est de 2,4% entre 1988 et 2002. Ce
taux en moyenne est toujours inférieur au taux de croît économique. Néanmoins la
pauvreté est toujours persistante au Sénégal.

Cette population est répartie selon les zones de la façon suivante :

Tableau 2 : Répartition de la population par zone

Zone Effectifs Pourcentage


-
Rurale 6 244 069 59,1%
Urbaine 4 320 234 40,9%
Total 10 564 303 100%
Source : Calcule par l'auteur à parttr des données du recensement général de la population
2002

Ce tableau fait ressortir une forte densité dans la zone rurale. En effet plus de 59%
de la population Sénégalaise sont des ruraux. Afin de fixer cette population dans leur
localité, il serait intéressant de trouver des moyens permettant d'améliorer leurs
conditions d'existence. D'où l'urgence de trouver de bons indicateurs et des moyens
pour la mise en œuvre.

Au Sénégal, la mise en œuvre des politiques de stabilisation depuis la fin des


années 70, suivies des PAS au milieu des années 80, a certainement contribué è
2
améliorer le cadrage macroéconomique. Cependant, les performances économiques
sont restées en deçà des espérances.

Après une longue période de ralentissement de l'activité économique caractérisée


par des déséquilibres macroéconomiques profonds durant la période 79- 93, le
Sénégal a renoué avec la croissance suite à la dévaluation du Franc CFA survenue
en janvier 1994.

Depuis 1994, le taux de croissance de l'économie sénégalaise se situe en moyenne


à 5 %. La reprise économique annoncée pose avec force le problème de la
redistribution équitable des fruits de la croissance. En effet, si la dévaluation du
Franc CFA semble donner un coup de fouet aux secteurs de production et
d'exportation, principalement les produits arachidiers, les phosphates, la pêche, la
conserverie et le textile, les retombées au niveau des revenus des ménages restent
mitigées. En marge du problème de l'effet "Trickle down ", se pose celuL de la
durabilité de la croissance. La forte pression démographique (3% par an) contribue à
rendre cette croissance économique peu bénéfique aux populations. En effet, la
croissance des agrégats économiques profite peu aux classes sociales moyennes et
pauvres: durant la période d'avant dévaluation (1981-93), le rapport des 20% les
plus riches et des 20 % les plus pauvres était de 16, 7. De plus, le quintile le plus
riche accaparaient environ 60 % des revenus monétaires du pays alors que dans le
même temps, le quintile le plus pauvre ne bénéficiait que de 3,5 % de ceux-ci. En ce
qui concerne la distribution des revenus monétaires entre zones urbaine et rurale, il
existait d'importantes inégalités : 71 %en zone urbaine contre 29% en zone rurale.

Ainsi, après la dévaluation, les performances sans précédent énoncées tardent à se


traduire sur le plan social. Les bons résultats macroéconomiques tardent à produire
des effets bénéfiques sur le panier de la ménagère. Cette situation suscite, d'après le
document de stratégie de réduction de la pauvreté au Sénégal, beaucoup
d'inquiétudes du fait du manque de dynamisme du marché de l'emploi, de
l'accentuation des inégalités et de son ampleur grandissante. La contribution
irrégulière de l'agriculture (qui occupe 3/5 de la population) à la croissance ne fait
qu'accentuer ce déséquilibre. Cette croissance a été essentiellement entretenue par
le secteur tertiaire et particulièrement par les BTP au niveau du secondaire qui sont
3
en pleine expansion. Ainsi, de nombreuses régions et zones rurales et un nombre
très important de couches sociales sont totalement exclus du partage des fruits de la
croissance. La pauvreté a toujours été l'objet d'une préoccupation centrale même
dans les réformes antérieures à la dévaluation eu égard à son ampleur et son
extension.

Selon la Banque mondiale (1994 ), 87 % des ménages ruraux sont pauvres. En


2001- 2002 le taux d'incidence de la pauvreté au niveau national est de 57 , 1 %.
L'analyse spatiale de la pauvreté met en exergue une disparité entre les zones
urbaines qui regroupent en moyenne 17 % des pauvres et les zones rurales qui
dépassent le cap des 40 %. Parmi les dix régions du Sénégal, six dépassent la
moyenne nationale. A part Fatick, Tambacounda et Ziguinchor qui bénéficient de
structures touristiques, les autres régions (Kaolack, Louga et Kolda) ne tirent leurs
revenus que de l'agriculture et dans une moindre mesure de la pêche (Kaolack). Ces
moyennes cachent d'importantes disparités qu'une analyse au niveau du
département ou du district pourrait mettre en lumière. Cependant, de telles mesures
ne permettent pas de rendre compte des stratégies déployées par les ménages pour
résoudre l'équation revenus/subsistance.

Selon les statistiques de la Banque Mondiale issues du rapport sur le développement


dans le monde (2000/2001 ), sur les 6 milliards d'individus que compte la planète, 2,8
milliards vivent avec moins de 2 dollars par jour. Toujours, selon le même rapport les
3/4 des pauvres (vivant avec moins d'un dollar par jour), soit environ 900 millions
d'individus vivent en milieu rural.

Selon le rapport FI DA (2001 ), les personnes qui vivent avec la pauvreté extrême se
répartissent ainsi : Asie du Sud (44%), Asie de l'Est (24%), Afrique sud Saharienne,
Amérique Latine et Caraïbe (6,5%) et enfin Autres (1 ,5%).

Au Sénégal, malgré le rôle qu'il joue en terme d'emploi, le secteur primaire contribue
très modestement au PIB à cause des rendements agricoles encore faibles et
tributaires des aléas climatiques. Les investissements dans le secteur agricole
restent concentrés dans les zones où prédominent les cultures irriguées alors que la
pauvreté est plus marquée dans les zones où les cultures sont pluviales. Selon lê
DSRP du Sénégal, l'insuffisance de la qualité des infrastructures routières et
4
portuaires grève les coûts des transports et ne favorise pas l'intégration des marchés
sur le plan aussi bien interne qu'externe.

D'après l'enquête sur la perception de la pauvreté réalisée par la DPS, le pauvre est
celui qui n'a rien, qui ne peut régler ses besoins sociaux primaires, qui vit sans accès
à des opportunités. Il est exposé aux maladies, aux bouleversements économiques
-
et aux catastrophes naturelles. En somme, il est exclu et ne bénéficie pas des
prestations de l'Etat mais aussi et surtout n'a aucune influence qui modèle son
existence. Chacune de ses privations est une dimension de la pauvreté. La pauvreté
résulte de phénomènes économiques, politiques et sociaux qui interagissent et
aggravent aussi le dénuement dans lequel les pauvres vivent. Le manque d'actifs
physiques, ~es marchés inaccessibles et surtout des possibilités d'emploi rares
condamne les gens à la pauvreté matérielle.

Ainsi, pour lutter efficacement contre la pauvreté, il faut créer des opportunités pour
les· pauvres afin de stimuler la croissance économique et rendre le fonctionnement
des 'marchés plus favorable aux pauvres.

Devant l'échec à travers le monde de la lutte contre la pauvreté avec comme moyen
exclusif la· croissance, la question sociale est maintenant prise en compte dans les
débats, conférences et modèles depuis les années 90. Ainsi, en 1999, le débat s'est
cristallisé sur la nécessité de recentrer la politique économique sur la lutte contre la
pauvreté. L'attention est désormais portée sur le taux de croissance et la répartition
des fruits de la croissance dans l'optique de réaliser une croissance avec équité. Si
les fruits sont mieux partagés, on tendra vers une croissance durable soutenue par le
partenariat Etat- Sect~ur privée- Société civile.

La forte concentration au niveau des villes et les conditions extrêmement difficiles


des gens poussent à réfléchir sur les leviers sur lesquels l'Etat doit appuyer afin de
résoudre la pauvreté rurale. Selon Momar Ballé Sylla de la DPS, le manque de
moyens propres favorise une détérioration continuelle des conditions de vie, aggrave
les inégalités et mène, à terme à l'extrême pauvreté. En l'absenca.d.:a-s~i.sta.nce de la
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puissance publique et sans une solidarité communautai(ev~ ~(o-
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rupture des liens sociaux et à l'exclusion des couches les plus défavorisées. Un tel
déficit pousse certains individus à verser dans certaines pratiques : violence et
délinquance, mendicité, prostitution, travail des enfants et dégradation de
l'environnement.

1-2 Problématique et justification de l'étude

La pauvreté est un thème d'actualité qui fait couler beaucoup d'encre. Elle mobilise
au~si bien les institutions internationales de financement du développement que les
concepteurs de politiques économiques dans tous les pays concernés.
La forte urbanisation du Sénégal est inquiétante. E~ effet, ceci pourrait s'expliquer
par le fait que les jeunes ruraux, confrontés à des difficultés de toutes sortes ont
comme seule issue l'exode rural. Son éligibilité à l'initiative PPTE (Pays Pauvres
Très endettés) en juin 2000 montre que le pays est parmi les plus pauvres du
monde. A la suite de la dévaluation du franc CFA survenue en janvier 1994, le pays
a renoué avec la croissance. En 2003, les estimations de la croissance ont subi des
contre-performances observées au niveau du secteur primaire (-13,6%). Cette
situation était due au repli du sous secteur de l'agriculture (-20,4%), de l'élevage (-
7,7%) par rapport à l'année 2002. Le fort ralentissement du sous secteur de
l'agriculture était imputable aux contraintes et difficultés auxquelles faisaient face
l'ensemble des acteurs de la filière. A cette nouvelle donne, s'ajoutait le problème de
commercialisation mais également, dans une moindre mesure, la relative stabilité
des superficies de presque toutes les spéculations.

Le sous secteur de l'élevage, était fortement touché par les évènements survenus le
10 et le 11 octobre 2002 dans la région de Saint Louis (Pluies de contre saison). Les
dernières statistiques collectées laissaient apparaître des pertes de l'ordre de
657000 têtes de bétail. La prise en compte de ces résultats laisse entrevoir une
réduction globale de 5,1% du cheptel qui devrait se traduire par une baisse de 7,7%
de la croissance réelle du sous secteur. La contre performance des sous secteurs
est inquiétante compte tenu du fait que le monde rural s'adonne pour la grande
majorité à ses activités.

Selon les résultats de l'enquête ESAM 1, la proportion des ménages en dessous du

6
seuil de pauvreté (fixé à 2400 calories par équivalent adulte et par jour) est évaluée
à 61 ,4%. En milieu rural, cette même proportion est de 65,9%. En 2001- 2002 sur les
1063325 ménages que compte le Sénégal, 515.238 vivaient en dessous du seuil de
pauvreté, soit 48,5%. Cette situation d'ensemble cache des inégalités d'un milieu
géographique à l'autre.

En effet, la pauvreté est plus répandue en milieu rural car 57,5% des ménages
ruraux sont pauvres contre 1 ménage sur 3 dans les zones urbaines de Dakar et
43,3% dans les autres villes du pays. Le Sénégal s'est engagé dans la lutte contre la
pauvreté sous l'égide des institutions de Bretton Woods à travers la réduction de la
dette des pays pauvres très endettés. C'est à cet effet qu'en décembre 2001, le
DSRP réalisé par le Sénégal est fini. Ce dernier était approuvé par la FMI et la
Banque Mondiale en décembre 2002. Le point d'achèvement était atteint en avril
2004. Le DSRP est un document de référence pour l'élaboration des politiques et
stratégies sectorielles visant à éradiquer la pauvreté dans le pays. Le dernier
passage du Sénégal au club de Paris en juin 2004 a permis une annulation de sa
dette de plus de 400 milliards de FCFA par les pays membres du club de Paris. Ces
fonds plus ceux des PPTE seront attribués aux secteurs sociaux de base en
conformité avec le DSRP du Sénégal. D'où la nécessité de bons indicateurs en
milieu r~ral afin de faire face à la pauvreté rurale qui est une préoccupation centrale.

Toute cette problématique nous pousse à travailler sur les déterminants de la


pauvreté en milieu rural car jusqu'ici, les enquêtes faites ont permis d'avoir une
appréciation globale des profils de pauvreté au niveau national. En effet comme le
phénomène frappe avec force le monde rural, il nous appartient de l'isoler afin de
trouver des solutions idoines à la réduction de la pauvreté dans ce milieu. C'est
globalement ce qui justifie notre étude.

7
1-3 Objectifs
La première étape d'une politique de réduction de la pauvreté consiste en la mesure
de celle-ci, dans le souci de mieux orienter les interventions vers les groupes les plus
vulnérables. Aussi il est utile de connaître les impacts lorsqu'on s'engage dans la
lutte contre la pauvreté. Ainsi, les objectifs de la présente étude sont les suivants :
4 Connaître les poches de localisation de la pauvreté dans le pays ;
"*- Faire sortir les déterminants de la pauvreté en milieu rural ;
'*- Définir les leviers sur lesquels l'Etat doit s'appuyer afin de réduire la
pauvreté en milieu rural Sénégalais.
1-4- Hypothèses

H1 : L'age avancé du chef de ménage, le sexe féminin du chef de ménage, l'absence


d'emploi, la taille élevée du ménage et l'absence de terre influent négativement sur la
pauvreté en milieu rural.
H2 : Le niveau d'instruction, la possession de logement, l'existence d'infrastructures
scolaires et sanitaires ont un impact positif sur la pauvreté en milieu rural.

1-5 Démarche de l'étude

L'étude est structurée comme suit, après le premier chapitre introductif qui présente
la problématique et la justification de l'étude ainsi que les objectifs et hypothèses de
recherche, le second chapitre traite la revue de la littérature théorique et empirique
sur les déterminants de la pauvreté en milieu rural au Sénégal. Le troisième chapitre
examine l'analyse de la pauvreté. Le quatrième chapitre présente l'estimation et les
résultats auxquels la recherche a abouti ainsi que leur interprétation et les
implications de politique économique. Nous terminerons ce travail par un chapitre sur
des recommandations et une conclusion.

8
CHAPITRE 2:
ANALYSE DE LA PAUVRETE AU SENEGAL

2-1 Profil de pauvreté pour le Sénégal


Avant d'établir une ligne de pauvreté pour le Sénégal, nous décrirons d'abord la base
de données utilisée.

2-1-1 Description de la base

La base de donnée est issue de la deuxième Enquête Sénégalaise Auprès des


Ménages ESAMII. L'ESAM Il est une enquête plus large que I'ESAM 1, avec 6600
ménages interrogés contre 3300 ménages dans I'ESAM 1. A certains égards,
I'ESAM Il est aussi plus précise que I'ESAM 1, par exemple en ce qui concerne la
fréquence des achats alimentaires. Ceci dit, les questions posées lors des deux
enquêtes sont fort similaires. Donc, malgré quelques différences, on peut considérer
les deux agrégats de consommation comme comparables et appropriés pour une
évaluation de la tendance de la pauvreté entre 1994-1995 et 2001-2002 dates
respectives des deux enquêtes. Les avantages de I'ESAM Il par rapport à I'ESAM 1
justifient que l'on ait choisit I'ESAM Il comme base pour la détermination d'un panier
alimentaire, comme expliqué par la suite.

2-1-2 Détermination du seuil de pauvreté

Dans la cadre d'une étude réalisée par la DPS sur « la pauvreté au Sénégal de la
a
dévaluation de 1994 à 2001-2002 », l'approche utilisée que nous réitérons dans cette
1

présente étude est celle classique du coût des besoins de base qui diffère
sensiblement de celle fondée sur l'énergie calorifique où la structure du panier des
biens alimentaires peut changer entre deux périodes en raison de phénomènes de
substitution au niveau des ménages. Le panier alimentaire réalisé à cet effet doit
permettre en principe aux ménages de consommer 2.400 calories par jour et par
équivalent adulte, tout en reflétant les habitudes de consommation du pays dans
lequel chaque ménage vit. Si un ménage montre une consommation totale par jour
et par équivalent adulte inférieure à la valeur de ce panier alimentaire, on dira que le
ménage vit en situation d'extrême pauvreté. L'enquête ESAM Il à l'avantage de

9
porter sur un échantillon plus large et de refléter les habitudes de consommation les
plus récentes des ménages, la composition du panier de biens alimentaires utilisé
pour établir les seuils de pauvreté est basée sur cette dernière. Au sein de la DPS,
le panier élaboré avec I'ESAM Il comporte les 26 biens les plus consommés, dont les
dépenses représentent 80 pour cent des dépenses totales des ménages situés dans
les dé~iles de la consommation par équivalent adulte 2, 3, 4, 5 et 6 (ces ménages
représentent la moitié des ménages du pays, puisque nous prenons en compte les
habitudes de consommation de cinq déciles qui comportent chacun dix pour-cent de
la population totale). Chaque bien est représenté dans le panier en proportion de sa
part dans les dépenses totales, en quantité telle que le panier alimentaire procure au
total 2400 calories par jour et par équivalent adulte. La composition du panier est
donnée dans le tableau ci-après.
Tableau 3: Composition du panier alimentaire basé sur l'enquête ESAM Il, 2001-02

Quantité Coefficient de
Code du produit Kilo calories
l(en 100 Qrammes) conversion Orana
Riz entier '12 0,2320 85, 83 370,00
Brisure de riz 13 2,2879 846, 51 370, 00
Mil 32 0, 7045 247,29 351,00
Pain de blé 71 0,6283 163, 99 261,00
Mouton sur pied 112 0, 1216 13, 7 114, 00
Viande de bœuf 131 0, 1511 35,82 237, 00
Poisson frais 211 0, 8840 104, 31 118,00
Poissons fumes 212 0, 1005 37, 59 374, 00
Poissons séchés 213 0,0528 14, 09 267,00
Lait caille en vrac 313 0,0660 4, 56 69, 00
Lait en poudre en vrac 318 0,0384 19, 30 502,00
Huile de palme 421 0, 3739 336, 14 899, 00
Autres huiles végétales 429 0, 1640 147,47 899, 00
Pâte d'arachide 432 0,0524 31 , 04 592, 00
Arachide décortiquée 612 0, 1040 60, 83 585, 00
Choux 623 0, 0933 2, 98 32,00
Petites tomates 625 0, 0767 1,76 23, 00
Concentre de tomates 626 0, 0722 1, 59 22, 00
Oignons 629 0, 3435 10,65 31,00
Niebé sec 645 0, 0457 15,64 342, 00
Manioc frais 713 0, 1248 18,60 149, 00
Bouillon 832 0,0295 7,45 252,00
Sucre en morceaux 912 0,0930 35, 82 385,00
Sucre granule 913 0,4025 154, 95 385,00
Café en grains 1011 0,0216 0, 09 4,00
Thé vert 1015 0,0240 1, 85 77, 00
Total - - 2400 -
Source : DPS, Banque mondiale (2004)

10
Dans le cadre de I'ESAM Il, des vecteurs de prix sont estimés pour chaque passage
séparément de sorte que chaque passage a son propre seuil de pauvreté
alimentaire, même si le panier ne change pas d'un passage à un autre. Par la suite
les lignes de chaque passage sont agrégées pour calculer un seuil de pauvreté
alimentaire unique pour la période couverte par I'ESAM Il. Ce faisant, un poids
double est donné à la ligne de pauvreté extrême du deuxième passage, en accord
avec la façon dont l'agrégat des dépenses a été construit (un tiers des dépenses
annuelles correspond aux dépenses déclarées lors du premier passage et deux tiers
correspondent aux dépenses déclarées lors du second passage). L'origine de cette
pondération est que les dépenses rétrospectives (non alimentaires) du second
passage couvrent huit mois alors que celles du premier passage n'en couvrent que
quatre. La même pondération a été appliquée aux dépenses alimentaires (malgré le
fait que celles ci sont des dépenses journalières).

Cette approche pour les dépenses alimentaires se justifie par le fait que le premier
passage se déroule pendant la période de soudure, un période difficile pour les
ménages mais qui ne représente pas la réalité Sénégalaise pour une période de plus
de quatre mois. Finalement, la consommation totale, même chez les ménages les
plus pauvres, inclut toujours la consommation de biens non alimentaires et de
certains services. Pour en tenir compte, la ligne de pauvreté totale correspond à la
ligne de pauvreté alimentaire majorée d'un montant pour couvrir les dépenses non
alimentaires.

Pour estimer ce montant, le principe est d'examiner ce que les ménages dont les
dépenses sont proches du seuil alimentaire dépensent en biens non alimentaires.
L'approche choisie ici consiste à calculer la moyenne des dépenses non alimentaires
par équivalent adulte pour tous les ménages dont les dépenses alimentaires par
équivalent adulte sont proches de la ligne de pauvreté alimentaire. Ce montant
moyen est rajouté au seuil alimentaire et on obtient ainsi un seuil de pauvreté global.
Nous résumerons dans Le tableau ci-dessous les différentes lignes de pauvreté
relatives à chaque passage.

11
Tableau 4: Lignes de pauvretés, ESAM 1 et ESAM Il

Seuils de pauvreté alimentaires Seuils de pauvreté


totaux
Autre Autre
Dakar urbain Rural [Dakar urbain IR.ural
Seuil ESAM I 251,5 238, 2 236, 7 743,2 662,5 384, 7
Premier passage ESAM II (Z1) 333,3 312,7 276,5 950, 1 799,5 514,3
Deuxième passage ESAM II (Z2) 347,0 320,3 298,2 843,5 669,5 ~89, 7
Seuil ESAM II (1 /3*Z1 +2/3*Z2) 342,4 317,8 290,9 879,0 712,8 ~97,9
' ..
Source : DPS (2002). La lrgne de pauvrete en mrlreu rural arnsr obtenue et les formules FGT
nous ont permis de calculer les différents profils de pauvreté.

2-2 Profil de pauvreté

Il existe plusieurs mesures de pauvreté, celle retenue dans le cadre de cette étude
est les FGT basée sur la formule suivante:

] •fi 1.... ~l:. ·- '\_,l .' ...,], <Ill.

a : étant le paramètre de pondération ;


Yi : représente la dépense par tête de l'individu i ;
Z : étant le seuil de pauvreté ;
q : le nombre de pauvre
n : la taille de la population
L'indice de Foster-Greer-Thorbecke (FGT) prend les valeurs 0, 1, 2.
q
•!• Si a = 0 alors l'indice devient PO= n , il représente la proportion d'individus
pauvres dans la population. On le nomme souvent ratio de pauvreté et il est
exprimé en pourcentage de la population totale. Cet indice ne nous permet
pas de saisir la gravité et l'ampleur du phénomène et ne respecte pas les
deux axiomes de Sen.
•!• Si a= 1 l'indice est dit «Indice de profondeur de la pauvreté ». Il représente la
moyenne des manques à gagner par rapport au seuil de pauvreté
•!• Si a= 2 l'indice est dit «Indice de sévérité de la pauvreté ».

12
Contrairement aux autres mesures de la pauvreté, la mesure Pa possède l'avantage
d'être décomposée en sous groupes de population. Ainsi, la mesure de la pauvreté
au niveau national peut être exprimée comme une combinaison de mesure de
pauvreté régionale pondérée par le poids de la population de chaque région.

L k j P aj
Ainsi la formule Pa devient : Pa= i =1

Avec:
• j=1, ----, m régions ;
• Kj = part de la région j dans la population totale ; (k1 +k2+------+km = 1)
• Paj = représente la région j.
La nouvelle formule de Pa nous a permis de calculer la contribution de chaque
région à la pauvreté nationale. Ainsi, la contribution Cj est obtenue par la formule
suivante :

Cj=

La comparaison de Kj et Cj nous permet d'identifier les groupes affectés par la


pauvreté et ceux qui le sont moins.

2-2 Profil de pauvreté pour le Sénégal

2-2-1 Profil de pauvreté par strate

Vu le poids économique de la région de Dakar, nous l'avons isolé comme strate, les
autres zones urbaines constituent une deuxième strate et enfin la zone rurale. Le
tableau ci-dessous montre pour chacune d'elle, la sévérité, la profondeur, l'incidence
et la contribution de la pauvreté.

13
Tableau 5 : Indices FGT par strate

Q) c ,_ c Cil
c
"'0 •Q)
....... 0 ::::1 0 Q) ·Q) 0 c c
....... 0 Cil 0
(/) ,_
Q) :;J Q) :;J :;J
Q)
.......
Q)
u
c > ::::1
..0
"'0
c
Cil ::::1
..0
"'0
•Q)
.......
,_
Q) ::::1
..0
:e0 (/)
:;J
Cil
Cil ::::1 ·c Q) ·c ·c > ·c c.. c ::::1
'-
....... Q)
"'0
Cil
c..
.......
c
.8 "'0 .......
c •Q)
::::1 .......
c 0
Cil c..
(/)
·u 0
,_
0
0 >
Cil
c.. 0 '- 0 0
Cil a.. ·Q) a.. a..
-c 0 0 (/) 0

Dakar 19,4% 7,8% 4,4% 4,7% 1,4% 3,1% 23,54%

Autres
Zone 38,7% 12,6% 10,0% 8,8 3,7% 6,6% 18,94%
Urbaine
Zone
80,0% 79,5% 35,5% 86,5% 16,5% 90,3% 57,51%
Rurale
Ensemble 58,0% 100% 22,0% 100% 10,5% 100% 100%

Source: Calculs des auteurs a partlf de I'ESAM, 1995.

Ce tableau montre qu'en 1995, la zone rurale contribuait le plus à la pauvreté


nationale. Dakar et les autres centres urbains qui abritent respectivement 23,6% et
19% des ménages contribuent pour seulement 8% et 13%. Le tableau qui suit nous
permet de voir l'évolution du taux de pauvreté et des différentes contributions entre
2004 et 2001.

Tableau 6 : Contribution par strate

Dakar Autres villes Milieu rural Total

c c
(/) 0 (/) 0 (/) (/)
:;::;
Q)
•Q) ....
Q)
x ~ ....
Q)
x ::J ....
Q)
x ....
Q)
x
c > ::J ..0 > ::J ..0 > ::J > ::J
c ::J ro ï::::
...... ::J ro ï::::
...... ::J ro ::J ro
<( ro 1- c ro 1- c ro 1- ro 1-
Cl. 0 Cl. 0 Cl. Cl.
0 0

2001 91736 33,3 17,8 89370 43,3 17,3 334132 57,5 515238 48,5

1994 91099 49,7 19,1 92160 62,6 19,3 294692 61,4 477952 61,4

Ecart 637 -16 -1, 3 -2790 -19 -2, 0 39440 -3, 9 37286 -12 .9

Ecart% 0, 007 -33 -6,8 -0,03 -31 -10 13,4 -6,3 7,8 -21
A

Source: DPS et Banque Mondiale : Enquete Senegalaise auprès des ménages (ESAM Il,
. .
200112002, ESAM 1, 199411995).

Ce tableau confirme le fait que la zone ruràle est plus vulnérable au phénomène de
la pauvreté. Les écarts entre les deux enquêtes ne sont pas très grands. Le nombre
de ménages pauvres passe de 294692 ménages à 334132 ménages en milieu rural.
14
Soit un écart de 39440 ménages entre les deux enquêtes. Le monde rural contribue
pour 57,5% à la pauvreté nationale en 2001 contre 61,4% en 1995. Il y'a certes une
réduction du taux de pauvreté. Toutefois, ce taux demeure toujours élevé.

2-2-2 Profil de pauvreté par zone

L'objectif de cette partie est d'avoir une idée sur les profils de pauvreté au Sénégal.
Pour y parvenir, nous avons utilisé les données de I'ESAM2 et surtout la formule
FGT pour traiter cette partie du document.

Pour mémoire:
PO représente la prévalence de la pauvreté ;
P1 représente la profondeur de la pauvreté ;
P2 représente la sévérité de la pauvreté.
CO représente la contribution à l'incidence de la pauvreté ;
C1 représente la contribution à la profondeur de la pauvreté
C2 représente la contribution à la sévérité de la pauvreté
La ligne de pauvreté retenue a permis de calculer les indices de pauvreté pour toutes
les zones rurales des différentes régions du sénégal. Les résultats obtenus sont
consignés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 7 : Profil de pauvreté par zone

Dakar Ziguinchor Diourbel St Louis Tambacounda Kaolack Thiès Louga Fatick Kolda

PO 0,61 0,73 0,62 0,58 0,76 0,75 0,60 0,58 0,69 0,79

P1 0,24 0,32 0,23 0,20 0,31 0,34 0,20 0,20 0,23 0,35

P2 0,11 0,18 0,11 0,09 0,16 0,18 0,09 0,09 0,10 0,19

co 0,006 0,164 0,117 0,110 0,083 0,185 0,135 0,079 0,069 0,064

C1 0,007 0,189 0,114 0,099 0,090 0,214 0,117 0,071 0,060 0,073

C2 0,006 0,210 0,111 0,091 0,091 0,234 0,106 0,065 0,053 0,082
. .
Source : Calcule par l'auteur a part1r des donnees de l'enquete ESAM Il (2002)
A

D'après le tableau 7, les valeurs de PO calculées avec la ligne de pauvreté (Z=500 F


CFA de dépense totale par tête par jour et par équivalent adulte) montrent que 76%
-
des ménages ruraux de la région de Tambacounda, 75% des ménages à Kaolack,
62% des ménages à Diourbel, 61% des ménages de Dakar et 58% des ménages

15
ruraux à Saint Loius et Louga vivent au dessous du seuil de pauvreté calculé selon la
méthode des coûts des besoins essentiels.

En terme de contribution, les zones rurales de Kaolack, Ziguinchor et Thiès ont les
plus fortes contributions avec respectivement 18,5%, 16,4% et 13,5%. La plus
grande sévérité de la pauvreté des régions de Ziguinchor, Kaolack et Kolda est mise
en exergue dans ce tableau par la tendance positive de la contribution de ces trois
régions à la pauvreté nationale.

En effet pour la région de Kolda, la contribution croît de C0=6,4% à C1 = 7,3%. Pour


Kaolack, elle passe de 18,5% à 21 ,4%. S'agissant enfin de la région de Ziguinchor,
sa contribution croît de CO= 16,4% à C1 = 18,9%.
Ainsi, ce tableau nous donne quelques informations utiles à l'élaboration et au
ciblage des interventions destinées à réduire la pauvreté. En effet, l'Etat doit dans sa
politique de lutte contre la pauvreté et particulièrement en milieu rural, cibler les
régions de Ziguinchor, Kaolack et Kolda. La profondeur de la pauvreté est également
plus accentuée au niveau de ces trois régions. La sévérité de la pauvreté frappe 19%
de ménages à Kolda, 18% à Kaolack et à Ziguinchor.

2-2-3 Pauvreté selon le groupe d'age du chef de ménage

L'activité professionnelle de l'individu diminue avec l'age, car à 60 ans l'individu est à
la retraite. Pour voir s'il existe réellement une corrélation entre le groupe d'age et la
pauvreté, les indices ci-dessous ont été calculés.

Tableau 8 : Pauvreté selon le groupe d'age

Indice de pauvreté et Tranche d'age Tranche d'age Tranche d'age 61ans


contribution 0-35 36-60 et+
PO 0,61 0,66 0,70
P1 0,21 0,26 0,27
P2 0,10 0,13 0,13
co(%) 11,9 45,3 28,6
C1 (%) 13,7 58,5 28,6
C2 (%) 13,7 61,5 29,7
'
Source : Calculé par l'auteur a parltr des donnees de l'enquete ESAM Il (2002)
A

16
Ce tableau 8 montre que l'incidence de la pauvreté en milieu rural est plus manifeste
chez les ménages des personnes du troisième âge. En effet, au sein de ce groupe
d'age, l'incidence est de 70% contre 66% pour le groupe d'âge 36-60 ans et 61%
pour le groupe d'age 0-35 ans.

De façon générale, le tableau montre que l'incidence, la sévérité et la profondeur de


la pauvreté augmentent avec l'age du chef de ménage. Ainsi, pour les groupes d'age
0-35, 36- 60 et 61 et +, la profondeur est respectivement de 21%, 26% et 27%.
S'agissant de la pauvreté extrême, les statistiques sont respectivement 10%, 13% et
13%.

2-2-4 Pauvreté selon le sexe

La question du genre occupe une place importante dans l'actualité Sénégalaise voire
internationale raison -pour laquelle il est bon de voir le sexe le plus vulnérable quant
au phénomène de la pauvreté en milieu rural.

. Tableau 9 : Pauvreté selon le sexe

Indices Homme Femme


PO 0,69 0,51
P1 0,27 0,17
P2 0,13 0,07
co 0,86 0,14
C1 0,88 0,12
C2 0,90 0,10
Source : Calculé par l'auteur à parttr des données de l'enquête ESAM Il (2002)

L'analyse de ce tableau montre que les chefs de ménage hommes ont un taux de
prévalence de la pauvreté relativement plus élevé que chez les chefs de ménages
femmes. En effet, l'incidence de la pauvreté est de 69% chez les hommes contre
51% les chefs de ménages femmes. La profondeur quant à elle est de 27% chez les
hommes contre 17% chez les femmes. Enfin, la pauvreté extrême touche 13% de la
population masculine et 7% de celle féminine. Les contributions respectives à la
pauvreté nationale sont relativement fortes. A tous les niveaux, les hommes
contribuent au moins 5 fois plus à la pauvreté que les femmes. Ainsi, les
contributions à l'incidence, à la profondeur et à la sévérité sont respectivement de

17
86%, 88% et 90%. Cette contribution croissante selon les niveaux montre l'ampleur
de la pauvreté au sein de la population masculine.
2-2-5 Pauvreté selon la taille du ménage

Traditionnellement, un ménage de taille élevée était conçu comme un patrimoine en


milieu rural. Afin de voir la pertinence actuelle de cette assertion, nous avons calculé
les indices de pauvreté selon la taille du ménage et qui sont reproduit dans le tableau
ci-après.
Tableau 10 : Pauvreté selon la taille du ménage

1-4 pers. 5-9 pers. 10-14 pers. 15-19 pers. 20:.29 pers. 30 pers. et+
PO 0.23 0.62 0.77 0.83 0.85 0.74
P1 0.06 0.20 0.31 0.38 0.40 0.35
P2 0.02 0.09 0.16 0.20 0.22 0.18
co 0.034 0.382 0.338 0.138 0.077 0.006
C1 0.023 0.330 0.355 . 0.163 0.100 0.007
C2 0.018 0.297 0.363 0.179 0.114 0.073
Source : Calculé par l'auteur à part1r des données de l'enquête ESAM Il (2002)

L'examen du tableau 10 fait ressortir le profil de pauvreté suivant le nombre de


personnes du ménage. L'incidence de la pauvreté croît des ménages constitués
d'une seule à 4 personnes aux ménages constitués de 30 personnes et plus. Dans
les ménages constitués de 1-4 personnes, le nombre de pauvres est de 23%
contribuant faiblement à la pauvreté, alors que pour l'autre extrême, la fréquence des
pauvres est de 74%. Toutefois, la contribution de cette catégorie à la pauvreté est
faible. Les ménages de taille 5-9, 10-14 et 15-19 contribuent fortement à l'incidence
de la pauvreté et respectivemrnt de 38,2%, 33,8% et 13,8%. Dans ce même groupe,
l'incidence de la pauvreté est respectivement de 62%, 77% et 83%. A l'exception du
dernier groupe d'âge, la sévérité de la pauvreté croît avec la taille du ménage. Ainsi,
les ménages de 20-29 personnes accusent une sévérité de 22%.
2-2-6 Pauvreté selon le secteur d'activité

Durant cette longue période d'accalmie, une divergence notoire existe entre les
différents secteurs d'activités. En effet, faute de qualification et absence de pluies
abondantes, beaucoup d'individu se livre au secteur informel, qui est toujours en
deçà des attentes. Le tableau suivant retrace les indices selon les secteurs d'activité.

18
Tableau 11: Pauvreté selon le secteur d'activité

Gouvernement Secteur parapublic Secteur informel ND

PO 0.236 0.431 0.705 0.452

P1 0.061 0.128 0.278 0 .169

P2 0.023 0.049 0.137 0.077

co 0.012 0.005 0.674 0 .018

C1 0.037 0.008 0.130 0.005

C2 0.037 0.008 0.129 0.004

' "
Source : Calcule par l'auteur a part1r des donnees de l'enquete ESAM Il (2002)

Sur la base de la ligne de pauvreté fixée, on recense 23,6% de pauvres dans la


fonction publique , 43,1% dans le secteur parapublic et 70,5% dans l'informel. La
profondeur et la sévérité de la pauvreté sont plus visibles au sein du secteur informel
avec respectivement 27,8% et 13, 7%. Ces statistiques sont assez faibles pour ce qui
est du secteur du gouvernement avec respectivement 6,1% et 2,3%.

Le secteur informel contribue pour 67,4% à l'incidence de la pauvreté, 13,0% à la


profondeur et 12,9% à la sévérité. Tout ceci montre les gros efforts à faire dans ce
domaine afin de mieux réorganiser ce secteur et la rationaliser

2-2-7 Education et pauvreté

L'éducation est considérée comme une composante essentielle de toute politique de


développement efficace. C'est la raison pour laquelle, le Sénégal a injecté 40% de
son budget dans ce secteur pour l'année 2005. Bien · qu'il soit assez complexe de
voir la relation entre le bien être et le niveau d'instruction (l'exemple de nos
commerçant de Sandaga soit très illustratif), l'éducation est un outil essentiel de lutte
contre la pauvreté. Le tableau ci-dessous illustre les dépenses moyennes effectuées
par les pauvres et les non pauvres.

19
Tableau 12 : Dépenses moyennes d'éducation

Région Pauvres Non pauvres total

Dakar 7449 41377 48826

Ziguinchor 17742 33385 51127

Diourbel 5229 14075 19304

St Louis 7320 13052 20372

Tamba 5818 9785 15603

Kaolack 8386 29070 37456

Thiès 11332 26898 38229

Lou ga 9075 19496 28571

Fatick 9738 18025 27764

Kolda 6299 12187 18486

Milieu rural 88388 217351 305739

Source : Calculé par l'auteur à partir des données de l'enquête ESAM Il (2002)

Sur les 217351 FCFA dépensés par les non pauvres du milieu rural en moyenne en
matière d'éducation, la zone rurale Dakaroise y cosacre la plus grande partie. En
effet, les ménages non pauvres de Dakar dépensent en moyenne 41 377 FCFa par
an dans l'éducation. La région de Ziguinchor est la localité ou les pauvres et les non
pauvres accordent une importance capitale à l'éducation. Cette nouvelle donne est
reflétée par le montant des dépenses d'éducation y afférent. Les dépenses
d'éducation restent encore faibles à Tambacounda. Les fortes disparités observées
au niveau national sont fonction peut être du niveau de sensibilisation et
d'information.

20
2-2-8 Niveau d'instruction du chef de ménage par région et par groupe de pauvreté

Pour illustrer le fait que l'éducation soit la clé de voûte de toute politique de
développement, nous avons tenté de calculer les indices de pauvreté selon le niveau
d'instruction du chef de ménage. Les résultats obtenus sont les suivants :
Tableau 13 : Niveau d'instruction du chef de ménage & pauvreté

Enseignement
Supérieur
Aucun Primaire secondaire technique
général
professionnel
PO 0,70 0,63 0,38 0,14 0,18

P1 0,27 0,24 0,12 0,05 0,05

P2 0,13 0,11 0,05 0,03 0,02

Source : Calculé par l'auteur à partJr des donnees de l'enquete ESAM Il (2002)
A

L'incidence de la pauvreté est décroissante de façon générale selon le niveau


d'instruction. En effet, elle est respectivement de 70% pour ceux qui n'ont aucun
niveau, 63% pour ceux qui ont le niveau du primaire, 38% pour ceux qui ont le
niveau secondaire et 14% pour l'enseignement technique et professionnel. Ceux qui
n'ont aucun niveau de formation contribuent pour 83,9% à l'incidence de la pauvreté
rurale.

2-3 Analyse sectorielle


Dans cette partie, nous tenterons de voir les secteurs porteurs de croissance. C'est-
à-dire l'ensemble des secteurs et sous secteur qui ont un effet positif sur le taux ce
croissance global de l'économie Sénégalaise.

21
Tableau 14 :Analyse des macro- secteurs de l'économie Sénégalaise
contributions 1999 2000 2001 2002 2003
PRIMAIRE 2,4% 0,6% 0,6% -3,7% 2,8%
AGRICULTURE 1,6% 0,7% 0,3% -3,3% 2,5%
Elevage et chasse 0,3% 0,3% 0,2% -0,3% 0,2%
Sylviculture 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
Pêche 0,4% -0,4% 0,0% -0,1% 0,1%
SECONDAIRE 0,6% 0,8% 0,8% 1,9% 1,3%
Activités extractives 0,2% 0,1% 0,0% 0,2% 0,4%
Fabrication de corps gras alimentaire 0,0% 0,1% 0,0% 0,0% -0,1%
ENERGIE 0,1% 0,1% 0,1% -0,1% 0,4%
Autres industries -0,1% 0,3% 0,7% 1,3% 0,2%
BTP Matériaux de construction 0,4% 0,2% 0,0% 0,4% 0,4%
TERTIAIRE 2,3% 1,1% 1,8% 2,4% 2,0%
Commerce 0,9% -0,1% 0,3% 1,0% 0,8%
Transport & télécommunication 0,4% 0,6% 0,9% 0,4% 0,5%
Education 0,2% -0,1% 0,2% 0,1% 0,1%
Santé 0,2% -0,2% 0,1% 0,1% 0,0%
Autres services 0,7% 0,8% 0,3% 0,7% 0,6%
Source : Calculer par l'auteur à partrr des données du cadrage macroéconomrque du
Sénégal (2003)

On note:
);> une contribution erratique du secteur primaire due essentiellement à
l'agriculture ;
);> une contribution croissante du secondaire de 1999 à 2002 avec une bonne
tenue des BTP (Bâtiments et Travaux Publics) sur la période;
);> Une contribution uniformément bien répartie du tertiaire entre les branches.

Une fine lecture du tableau 15 montre que c'est le tertiaire qui semblerait l'emporter
au niveau de l'économie Sénégalaise et que sa valeur ajoutée est toujours limitée.
Le tertiaire n'est pas toujours efficace.
Les objectifs de la politique économique sont atteints pour le Sénégal car :
o L'inflation est maîtrisée ;
o L'Etat du Sénégal fait des efforts dans le domaine de l'emploi ;
o La croissance est soutenue ;
o L'équilibre extérieur est assuré.

Cependant, Ces performances sans précédent énoncées tardent à se traduire sur le


plan social car l'incidence de la pauvreté est toujours élevée au Sénégal.

22
2-4- Contexte économique dans le monde rural

Le Sénégal n'a pas de ressources énergétiques significatives, le bois de chauffe et le


charbon de bois fournissent 63% des besoins énergétiques du pays. Les
importations coûteuses de pétrole couvrent les 37% restant. Le secteur agricole du
Sénégal est lui-même dans de sérieuses difficultés. La croissance rapide de la
population et la réserve de ressources naturelles fragiles se sont combinées pour
freiner le développement du secteur primaire et les rendements agricoles en
particulier. Depuis l'indépendance du pays en 1960, les superficies totales réservées
au secteur agricole sont restées inchangées dans la mesure où les nouvelles terres
de production ne font que remplacer celles qui sont perdues à cause de la baisse de
fertilité des sols. Seuls 19% de la surface arable du Sénégal se prêtent à
l'agriculture. L'expansion de la culture de l'arachide qui occupe plus de 40% de la
production agricole surtout dans le bassin arachidier, s'est faite au détriment des
cultures vivrières enfermant le pays dans une économie de monoculture

Les ruraux dépendent pour la grande majorité d'un secteur en net recul dans la
production nationale. Le fait qu'ils soient les moins instruits rend difficile leur insertion
dans les secteurs modernes. Il est nécessaire de faire le diagnostic de ce secteur
pour y voir de très clair. La structure des dépenses de consommation des ménages
selon les différentes strates (CF tableau ci-dessous) en est une illustration.

2-4-1 Structure des dépenses de consommation des ménages ruraux

Le tableau ci-dessous fait ressortir la structure des dépenses selon les différentes

zones.

23
Tableau 15 :Structure des dépenses de consommation des ménages

Produits Dakar Autres zones Zone rurale


urbaines
Alimentaires
Pains et Céréales 24,78% 25,86% 35,69%
Viande 9,99% 7,78% 6,05%
Poisson 10,09% 8,97% 4,83%
Lait fromage oeufs 4,49% 4,00% 3,84%
Huiles et graisses 10,58% 11,00% 8,08%
Fruits et légumes 12,14% 12,72% 14,42%
Tubercules 14,16% 14,64% 15,26%
Sucre 5,5% 6,48% 6,50%
Café, thé cacao 2,96% 3,39% 4,07%
Boisson non alcoolisées 0,65% 0,38% 0,07%
Boissons alcoolisées 0,25% 0,24% 0,07%
Autres produits alimentaires 4,41% 4,54% 4,12%
Total alimentaire 100,00% 100,00% 100,00%
Total alimentaire en % du total 41,20% 47,31% 70,24%
général
Non alimentaires
tabac 0,84% 1,04% 1,88%
Habillement 15,56% 12,74% 20,46%
Logement, chauffage, éclairage 38,22% 50,31% 37,51%
Meubles 9,42% 8,65% 11,72%
Santé 6,14% 7,03% 8,41%
Transport et communication 11,63% 8,75% 7,88%
Loisir, enseignement et culture 4,36% 2,45% 1,02%
Cérémonie 2,28% 2,10% 5,22%
Autres biens et services 9,16% 5,42% 5,41%
Education 2,38% 1,51% 0,49%
Total non alimentaire 100% 100% 100%
Total non alimentaire en % du 58,80% 52,69% 29,76%
total général
A

Source: DPS: Enquete Senegalatse aupres des menages (ESAM /, 1994/1995).

L'examen de la structure des dépenses des ménages montre que ce sont les
ménages ruraux qui dépensent plus en biens alimentaires (70,2%), contre 41,2% à
Dakar et 47,3% dans les autres centres urbains. Le panier montre l'importance des
produits céréaliers avec un poids de 33% du total des dépenses alimentaires contre
29% pour la moyenne nationale. Cette nouvelle donne montre que la situation en
24
zone rurale est inquiétante, compte tenu du fait que les récoltes n'ont pas été
prometteuses ces dernières années.
S'agissant des dépenses non alimentaires, la part des dépenses de santé est plus
importante chez les ruraux, contrairement aux dépenses d'éducation qui sont
pratiquement nulles chez ces derniers. Une politique d'accès aux services sociaux
de base comme le logement et les soins primaires de santé et à l'éducation aura un
effet positif sur le milieu rural.

25
CHAPITRE 3:
REVUE DE LA LITTERATURE

3-1 - Aspects théoriques

3-1 -1 Définition du concept de pauvreté

Selon Rosé (1988) il est difficile de donner une définition unique du terme
«pauvreté» qui fasse l'unanimité des auteurs. La pauvreté peut cependant être
définie comme «une incapacité pour un individu, un ménage ou une communauté de
satisfaire ses besoins primordiaux de la vie que sont: l'alimentation, le logement,
l'éducation, la santé et l'habillement--» .

Sen (1983) souligne que la pauvreté est un concept absolu au sens où elle traduit
l'incapacité de satisfaire un certain nombre de besoins essentiels et non des
différences dans le degré de satisfaction de ces besoins, ce qui relèverait plutôt
d'une approche en termes d'inégalité. Mais pour autant, précise Sen, cela ne signifie
pas que les moyens ou les ressources nécessaires à la satisfaction de ces besoins
restent fixes dans le temps. Par exemple, les biens nécessaires pour qu'un enfant
puisse se soigner correctement ne sont pas les mêmes aujourd'hui qu'il y a
cinquante an. La pauvreté est une notion relative, au sens où sa fréquence doit être
appréciée selon l'époque et la société où vivent les gens. Les formes qu'elle peut
prendre (son intensité, son degré de gravité) ne sont pas nécessairement les mêmes
pour tous les pauvres. La définition de la pauvreté se trouve ainsi au centre d'enjeux
politiques, non seulement parce qu'elle désigne une population de pauvres et définit
de ce fait une obligation implicite de la collectivité , mais aussi parce qu'elle met en
jeu différentes conceptions de la lutte contre la pauvreté. Sans établir sur ce dernier
point une correspondance univoque, on peut néanmoins noter que l'accent mis sur le
caractère "absolu" de la pauvreté conduirait plutôt à une catégorisation des
populations en situation de pauvreté et à la définition de publics cibles, ce qui risque
de déboucher sur un traitement symptomatique de la pauvreté visant principalement
à en diminuer la fréquence. Considérer la pauvreté comme une notion relative
inviterait plus, en revanche, à s'interroger sur la variété des formes que peut prenqre

26
la pauvreté et sur les processus qui l'engendrent, c'est-à-dire à agir plutôt sur les
causes que sur les conséquences.

3-1-2 Quelques courants de pensées


3-1-2-1 Les Welfaristes

On les appelle très souvent les utilitaristes. Dans cette école (celle des utilitaristes)
Giain 1995, Sen (1979), le bien être est défini comme étant le niveau de satisfaction
tiré par un individu de la consommation de biens et services. Ainsi, le pauvre peut
être défini comme celui dont le niveau de bien être économique est inférieur au
minimum acceptable du point de vue des normes de sa société·. Cette conception est
certes basée sur le fait que les individus maximisent leur utilité sur la base de leurs
dotations initiales et tirent deux principes importants de leur vision de la pauvreté.
•!• Premièrement, compte tenu du fait que les préférences varient d'une
personne à une autre, seuls les individus peuvent effectivement savoir leurs
propres intérêts.
•!• Deuxièmement; l'intervention de l'Etat doit être minimale dans l'économie. Il
doit en effet mettre l'accent sur des politiques réduisant la pauvreté par le
biais de l'augmentation de la productivité du travail, de l'emploi et du revenu.

3-1-2-2 Les non Welfaristes

Pour les non utilitaires Rawls (1971 ), le bien être est défini par ce que les adeptes du
courant estiment être souhaitable par l'individu du point de vu social. Ainsi, nous
obtenons deux courants de pensée différents des non Welfaristes : Approche par les
besoins de base et l'approche par les capacités.
La première approche situe le débat sur la pauvreté dans l'espace des
accomplissements et non celui des ressources. Elle considère que les choses
mànquantes dans la vie des pauvres sont un petit sous ensemble de biens et
services identifiés et perçus comme rencontrant les besoins de base de tous les
êtres humains. Il faut donc les satisfaire afin d'atteindre une certaine qualité de la vie.
Elle considère six domaines d'accomplissement que sont: la nutrition, l'éducation
primaire, la santé, l'hygiène et l'assainissement, l'approvisionnement en eau potable
et l'habitat et les infrastructures.

27
Pour chaque domaine, les normes à atteindre sont spécifiées. La fixation de la
norme au dessous de laquelle l'individu est considéré comme pauvre est la
principale difficulté rencontrée par cette approche. L'approche par la satisfaction
porte sur plusieurs domaines tels que :
•!• Etre adéquatement nourri, logé ;
•!• Etre en bonne santé ;
•!• Prendre part à la vie communautaire ;
•!• Apparaître en public sans avoir honte.
Pour les partisans de cette école, ce qui manque à l'individu, ce n'est ni l'utilité, ni
des besoins de base, mais certaines capacités considérées comme minimales.
Le pauvre est ainsi défini comme celui qui n'a pas la capacité d'atteindre un certain
sous ensemble de fonctionnement.

3-1-3 Mesure de la pauvreté

Une définition de la pauvreté s'avère difficile dans la mesure où elle doit en intégrer
toutes les composantes. Dans les années 1970, la Communauté Economique
Européenne (CEE) avait défini les pauvres comme « les individus et les familles dont
les ressources sont si faibles qu'ils se trouvent exclus du mode de vie, des habitudes
et des activités normales de l'État dans lequel ils vivent ». Cette approche paraît trop
restrictive car elle présente la pauvreté comme un phénomène unidimensionnel ; le
critère du revenu n'est évidemment pas suffisant pour définir la pauvreté, même s'il
s'agit de l'aspect le plus visible. Il est nécessaire de distinguer le concept de pauvreté
absolue de celui de la pauvreté relative. Le premier fait référence à un seuil de
besoins ou de ressources en dessous duquel on est considéré comme pauvre. Mais
il soulève des difficultés méthodologiques (appréeiation des besoins vitaux) et
politiques (la croissance d'un revenu national peut faire croire que la pauvreté
absolue diminue).

Le second souligne que la pauvreté n'a de signification qu'en des lieux précis et à
des époques déterminées. Par exemple, on peut considérer que les pauvres sont
ceux qui disposent de moins de 40 %du revenu moyen : d'après Milano (1992), cela
représentait, en 1987, en France, 55 francs par jour par unité de consommation (soit
1 665 francs par mois). Selon Fleurbaey at ali (1997): la mesure de la pauvreté se

28
heurte aux mêmes problèmes que l'étude de l'inégalité: l'hétérogénéité des
situations individuelles, la diversité des besoins et des préférences. Doit-elle en tenir
compte, et si oui, comment ? Doit elle prendre en considération tous les éléments du
mode de vie ou seulement certains biens fondamentaux ? Il s'y ajoute des
interrogations liées à la spécificité des comportements des populations en bas de
l'échelle ou de la durabilité des situations. L'existence de ces particularités devait
conditionner le choix du seuil à retenir absolu ou relatif, et sa définition. Les acquis
de l'économie normative permettent de situer les apports et les limites des études
classiques sur la pauvreté. Le dimensionnement exact du phénomène est encore
mal connu. On ne dispose pas de méthode correcte pour classer sans ambiguïté les
individus dès que l'on sort du cadre de l'unidimensionnalité.

Lorsque apparaissent des incohérences de statut (par exemple fort capital social et
bas revenu, conditions de vie confortables mais isolement------), le classement relève
de l'arbitraire. L'obtention d'une définition de la pauvreté facilement défendable tant
sur le plan théorique qu'empirique et réalisable à partir des informations fournies par
les enquêtes nécessite trois étapes :
•!• L'identification d'un indice de bien être ;
•!• Un seuil de pauvreté séparant les pauvres des non pauvres ;
•!• Et l'identification d'un indice pouvant saisir les différentes dimensions de la
pauvreté

a- Indices du bien être

La pauvreté est un phénomène qui intéresse les couches à faible revenu d'une
société donnée. Qui sont ces individus? Ou vivent ils? Et avec quels moyens? La
mesure du bien être au niveau individuel est préférable dans la mesure où l'individu
est le principal bénéficiaire des biens consommés et surtout parce que cette manière
de procéder permet d'examiner une question très importante dans certaines régions :
la distribution des ressources au sein des ménages. Malgré ces différents avantages,
eu égard au manque de ressources et surtout au fait que de nombreux biens et
services consommés par les ménages ne sont pas facilement attribuables aux
membres individuels, on préfère la collecte des données au niveau des ménages.

Au plan pratique, on préfère les mesures monétaires basées sur les dépenses ou les
revenus, lorsqu'il y'a une disponibilité et une fiabilité des données nécessaires.
29
b- Le seuil de pauvreté

La ligne de pauvreté relative est totalement déterminée par la distribution des


dépenses. Pour ce faire, on décide d'un seuil de pauvreté en tant que pourcentage
arbitraire et présélectionné de la population effectuant ces dépenses. Le seuil de
pauvreté établi sur la base de l'approche relative peut avoir plusieurs valeurs
possibles et peut, dans ces conditions, ne pas fournir un ensemble de comparaison,
cohérent pour mesurer la pauvreté. La littérature classique, c'est à dire celle qui ne
définit pas le seuil de pauvreté en terme de la théorie du bien être, offre plusieurs
approches pour la construction des seuils de pauvreté. En effet, cette approche
consiste à déterminer le niveau des dépenses en dessous duquel, un individu est
considéré comme pauvre. Dans ce contexte, les dépenses recouvrent à la fois les
produits alimentaires et non alimentaires.

Dans sa méthode en deux temps, Ravallion (1996) commence d'abord par construire
un seuil de pauvreté alimentaire, puis procède à l'allocation des produits non
alimentaires afin de parvenir à un seuil de pauvreté proprement dit. En définitive, le
seuil de pauvreté global est égal à la somme des seuils alimentaires et non
alimentaires.
c- Indice de pauvreté
Les approches dites qualitatives ne mesurent pas la pauvreté en terme numérique.
Elles tentent de résumer les principales caractéristiques de la pauvreté identifiées
sur la base d'enquêtes sociologiques ou anthropologiques, conduites de façon
structurée au niveau des ménages. L'indice de pauvreté doit résumer l'incidence et
l'ampleur de la pauvreté et satisfaire certaines propriétés fondamentales. Ainsi, Sen
(1976) a proposé deux axiomes qu'un bon indice doit satisfaire :
Axiome de monotonicité ;
Axiome de transfert.

L'axiome de monotonicité stipule que toutes choses étant égales par ailleurs, une
réduction du revenu d'une personne se trouvant au-dessous du seuil de pauvreté
doit se traduire par une hausse de la mesure de la pauvreté. L'axiome de transfert dit
que : un transfert d'une personne située au-dessous du seuil de pauvreté toutes
choses étant égales par ailleurs à tout autre individu ayant un niveau de vie
30
supérieur doit s'exprimer par une hausse de la mesure de la pauvreté. Il existe
plusieurs mesures de la pauvreté. Celle retenue dans le cadre de cette étude est la
classe Pa. Les indices FGT sont des indices monétaires utilisés dans l'analyse de la
pauvreté. En effet si a =0, a =1 et a =2, alors on parle respectivement de l'incidence
de la pauvreté, de la profondeur de la pauvreté et de la sévérité de la pauvreté.

3-2 Aspects empiriques


Beaucoup d'études sur la pauvreté montrent que la taille du ménage, le niveau
d'instruction, le patrimoine influent significativement sur la pauvreté. Au Sénégal,
certains chercheurs ont travaillé sur la pauvreté. Certains essaient de quantifier et de
dresser le profil de pauvreté monétaire, tandis que d'autres prennent en compte les
aspects non monétaires de la pauvreté.

Dans la première catégorie de ces études, nous citerons celle réalisée par la DPS en
2001 intitulée étude sur la mise à jour du profil de pauvreté au Sénégal. Elle montre
que les variables niveau d'éducation, lieu géographique, la taille du ménage influent
significativement sur le niveau de vie des ménages Sénégalais. Les variables
démographiques, age et sexe du chef de ménage ne sont pas significatifs. Les
estimations étaient basées sur l'enquête ESAM1. La méthode utilisée pour le
traitement est celle des Moindre Carrée Généralisée MCG en coupe instantanée.

Une étude de la DPS en 2002 utilisant les régressions catégoriques (probit) a été
réalisée pour les déterminants de la pauvreté au Sénégal. Ci dessous, sont
consignés quelques résultats principaux.

Taille du ménage : La consommation par équivalent adulte diminue avec la taille du


ménage. Par exemple, les ménages avec un nombre plus élevé de bébés et enfants
ont des niveaux de consommation plus bas et un niveau élevé de pauvreté.
Cependant, un nombre élevé de bébés et enfants n'est pas lié de façon
statistiquement significative à une plus grande probabilité de se sentir pauvre.

Structure du ménage : Les besoins de consommation sont énorme pour les


ménages sans époux (épouse), probablement parce que beaucoup d'entre eux n'ont
pas de famille à charge. Les couples monogames ont un niveau de consommation
plus élevé que lorsque le chef de ménage est veuf ou séparé, mais les ménages
polygames ont un niveau de consommation plus élevé que celui des ménages
monogames. Enfin, les ménages dirigés par une femme ont tendance à avoir des
niveaux de consommation moindres (en 1994-95) et une probabilité plus faible de se
sentir pauvres en milieu rural (en 2001-02).

Emploi: Les ménages dont le chef est à la recherche d'un emploi ont des niveaux de
consommation moindres en milieu urbain que les ménages dont le chef travaille.
Cependant, les ménages dont le chef ne travaille pas et ne cherche pas de travail
n'ont pas un niveau de consommation inférieur à celui des ménages dont le chef
travaille. Les ménages dont le chef est dans le secteur public ont une consommation
plus élevée en milieu urbain et se sentent moins pauvres en milieu rural. Lorsque le
chef de ménage est payé à la tâche, la situation du ménage est moins favorable que
lorsqu'il est un employé salarié sur une base plus permanente. Les ménages ruraux
dont le chef est employé dans l'industrie ou les services ont un niveau de
consommation plus élevé que les ménages dont le chef est dans l'agriculture. La
possession de terres en milieu rural est associée à un niveau de consommation plus
élevé.

Education: Les ménages dont le chef a une certaine éducation primaire ont une
probabilité moindre de se sentir pauvres que les ménages ayant un chef sans
instruction. De même, un ménage dont le chef sait lire et écrire à une consommation
plus élevée qu'un ménage avec un chef sans éducation. Cependant, les rendements
de l'éducation semblent être élevés principalement à partir de l'éducation secondaire
et technique. Le niveau d'éducation de l'épouse joue aussi un rôle significatif pour le
niveau de consommation du ménage et les ménages dont l'épouse est éduquée ont
également une probabilité moins élevée de se sentir pauvres et de souffrir de la faim.

La migration temporaire du chef de ménage en zones urbaines est associée à un


niveau de consommation plus élevé. De plus, la location géographique est un
déterminant important du niveau de la consommation. Par exemple, toutes autres
choses étant égales par ailleurs, en milieu urbain la consommation espérée est plus

32
élevée à Dakar qu'ailleurs. Cela est vrai aussi pour le milieu rural où cependant les
régions de Thies et Fatick sont comparables à la zone rurale de Dakar.

En 2003, la DPS a fait une étude faisant ressortir la dynamique de la pauvreté en


s'appuyant sur les deux enquêtes ESAM. Ce type d'analyse a toujours des limites
car:
i. Les ménages des deux échantillons ne sont pas les mêmes bien que la même
méthodologie de collecte soit utilisée.
'* La taille du ménage n'est pas toujours statique. Il peut arriver, lors de I'ESAM2
des décès ou le fait que les majeurs quittent la maison.
~ Des catastrophes naturelles peuvent arriver et fausser l'échantillon.

Dans son essai de quantification et d'identification des déterminants de la pauvreté,


M Abdourahmane Ndiaye parle de sources d'eau potable et de combustibles parmi
les déterminants de la pauvreté. S'agit il exactement des déterminants nous pensons
qu'on peut les classer parmi les indicateurs de pauvreté.

Momar Ballé Sylla de la DPS a montré en 2000, en évaluant la pauvreté au Sénégal


que : On note, toutes choses étant égales par ailleurs, que le sexe féminin du CM
est un élément positif contre ce risque. On suppose que la femme qui choisit de
diriger un ménage se bat plus pour subvenir aux besoins de celui-ci en s'impliquant
davantage dans des activités qui sont des sources importantes de revenus.

Avec l'age du chef de ménage, il n'apparaît pas de différence significative entre les
risques d'exposition à la pauvreté des chefs de ménage âgés de 35-55 ans par
rapport à ceux de 55 ans et plus. Par contre, les jeunes responsables de ménages
sont moins vulnérables que leurs aînés (55 ans et + ). Ce résultat peut sembler
surprenant dans la mesure où ces jeunes générations sont confrontées à des
difficultés d'insertion économique. Mais elles pourraient choisir de ne fonder un
ménage que si les conditions sont réunies ou de vivre seul dans le cas échéant.

En évaluant la pauvreté en Guinée Bissau, Momar Ballé Sylla montre que la


probabilité pour qu'un ménage soit pauvre diminue avec le niveau d'instruction du
CM, toutes choses restant égales par ailleurs.

33
Pour l'activité du CM, il n'existe pas de différence significative entre les ménages de
la catégorie de référence qui regroupe les 'sans emploi (chômeurs et inactifs) et ceux
des salariés. En revanche, le risque d'être atteint par le phénomène diminue
lorsqu'on intègre les ménages des indépendants/employeurs

Un résultat difficile à interpréter est l'absence d'effet de la variable représentant le


patrimoine. En effet, la possession de têtes de bétail ne semble pas beaucoup agir
sur les conditions de vie des ménages propriétaires. S'il s'agit d'élevage de prestige,
les gens sont unanimes qu'il n'améliore pas la vie quotidienne de certains groupes
ethniques qui le pratiquent en Afrique.

Une étude faite par JAVA en 2004 sur les déterminants de la pauvreté en milieu rural
montre que : Le chef de ménage dont l'age est de 33 ans, de niveau d'éducation
primaire, agriculteur, de sexe féminin, dont la taille du ménage est de 7 personnes, le
nombre de bétail est de 1,5 et dont la superficie de terre occupée par ce ménage est
de 9 ha, l'augmentation d'une année pour ce chef de ménage va provoquer une
hausse de la probabilité d'être pauvre de 14,98%.

En prenant comme référence, le sexe féminin, les résultats de l'étude avaient montré
que le sexe masculin du chef de ménage influe négativement sur la probabilité d'être
pauvre. La probabilité d'être pauvre augmente également quand le niveau
d'instruction diminue. Globalement, l'étude a montré que la pauvreté en milieu rural
rwandaise est causée par un niveau d'éducation faible, une taille de ménage grande,
une superficie occupée par le ménage qui est réduite, avoir un chef de ménage qui a
l'age avancé et le fait que ce dernier ne s'occupe que de l'agriculture.

DJIMTOINGAR Nadjiounoum montre que au Tchad, l'agriculture demeure la


première source de revenu des pauvres ruraux tandis qu'en ville ce sont les petits
métiers du secteur informel. En ce qui concerne l'utilisation de ces revenus, plus de
60% sont affectés à la consommation alimentaire, principalement aux céréales, aussi
bien en milieu rural qu'en milieu urbain. Ainsi, deux axes d'orientation se dégagent
en conséquence pour l'amélioration des conditions de vie des ménages et pour lutter
contre la pauvreté que sont: L'augmentation des revenus des ménages et l'acc:ès
aux services publics.

34
S'agissant de l'amélioration des revenus des ménages, deux principaux axes sont à
explorer~ Le re enus agricoles et le revenus du secteur informel.
L'amélioration des conditions de vie des ruraux passe par l'amélioration des revenus
agricoles, Cefa implique :

~ Une facilité d'accès à la terre des ménages pauvres ;


~ L'organisation des paysans en groupement et autre association de façon à
leur donner un pouvoir de négociation ;
,.- l'augmentation des prix des produits agricoles en particulier le coton ;
> La fonnation des paysans aux nouvelles méthodes culturales et aux nouvelles
variétés de cultures ;
Une diversification des sources de revenu agricole par l'organisation des
marchés des autres produits que le coton ;
Entretenir des pistes pour le désenclavement des zones rurales.

Une étude faite au Burkina parWETTA Claude dans le cadre du MIMAP, sur le Profil
d'inégalité et de pauvreté au Burkina montre que : la pauvreté demeure
essentiellement en zone rurale. Contrairement à ce qu'on peut penser, les ménages
dirigés par des femmes sont moins pauvres que ceux dirigés par des hommes. Tous
les instruments de mesure d'inégalité sont formels et révèlent que l'inégalité est une
caractéristique des non pauvres.

Ce résulta s·observe dans tous les groupes socio-économiques, toutes les


ca égories de taille de ménage, toutes les strates et fait apparaître, dans le cas du
Burkina Fa • une corrélation négative entre la pauvreté et l'inégalité. Ce constat
li ue par le fait que les ménages de grande taille sont les plus nombreux mais
au i le plu pauvre et présentent un niveau de vie relativement homogène
L diffê éfinitions et indicateurs vont nous permettre d'identifier les pauvres
e leur 1

la littérature nous a permis de comprendre la pauvreté et que


r l'approche par les coûts des besoins de base.

35
3-3- Revue critique de la littérature
Le seuil de pauvreté alimentaire fixé par les biologistes suscite beaucoup de
controverses de la part des analystes. La non atteinte de ce seuil n'est pas
forcément synonyme de pauvreté car très souvent les aliments contenant l'apport
calorifique nécessaires peuvent ne pas être considérés dans certaines localités pour
des raisons de coutume et de tradition. Ainsi donc, dans certaines localités, certains
aliments nutritifs ne sont pas consommés par les ménages pour _des raisons de
coutume. Malgré les critiques formulées à l'encontre du seuil de pauvreté, la
détermination du seuil non alimentaire nécessaire à la satisfaction des besoins de
base cause plus de problèmes. Cette détermination découle d'une appréciation
subjective, très souvent arbitraire donc difficile à pouvoir fixé un seuil de pauvreté.

Une fois le seuil de pauvreté fixé, il existe des individus qui n'ont pas atteint ce seuil
et qui par le biais de leur relations sociales vivent correctement. Le pauvre par
définition a un niveau de revenu qui lui imprime un train de vie basé sur une
alimentation très souvent bonne pour la santé que les riches (exposés aux maladies
telles le diabète, l'hypertension-----) ne mangent pas. Si le non pauvre de par son
mode d'alimentation est exposé à certaines maladies graves, il est bon de revoir la
définition du pauvre. Les études sur la pauvreté ne prennent pas en compte ces
aspects surtout au niveau de la spécification des modèles. Certains auteurs comme
SEN ont introduit de nouvelles dimensions telles : les droits de liberté, les besoins de
base, la participation à la vie politique. Toute fois il est toujours difficile de calculer un
seuil prenant en compte toutes ces dimensions. La question qui nous reste à l'esprit
est la suivante : Quel est le niveau d'éducation optimal pour qu'un individu ne soit
pas considéré comme pauvre ? Existe t'il une dépense minimale en santé pour être
considéré comme pauvre? Toute fois si l'on sait que le souhait de tout individu est
de ne rien dépenser pour sa santé. Voilà autant de questions sans réponses et qui
ont une importance capitale.

36
CHAPITRE 4:
MODELE ET ESTIMATION

4-1 PRESENTATION DU MODELE

Pour spécifier notre modèle nous nous référons au modèle empirique utilisé par F.B.
Doucouré lors de ses recherches sur les déterminants de la pauvreté Au Sénégal. Le
modèle spécifié est construit de la façon suivante :
Yi = 1 si le ménage est pauvre : c'est-à-dire si yi· ~ 0

Yi = 0 si le ménage n'est pas pauvre : c'est-à-dire si yi· ::; 0


y i· est une variable latente, généralement inobservable. Ainsi , le modèle ne
détermine pas exactement la réalisation de l'évènement {Yi =1} ou {Yi = 0}, mais
plutôt fournit une mesure théorique de la proportion d'observations pour lesquelles
cet évènement s'est réalisé. Dans le cadre de cette étude, la variable latente est la
dépense totale du ménage en équivalent adulte.
Les modèles Probit-Logit-Gombit qui seront utilisés permettent, la différenciation
de la population en deux sous échantillons (pauvre et non pauvre) de procéder
à l'explication de la probabilité d'appartenir à un des groupes susmentionnés.
Nous utiliserons les données de la deuxième Enquête Sénégalaise Auprès des
Ménages (ESAM Il).
Le tableau 16 fait ressortir la liste des variables explicatives supposées agir
sur la pauvreté.

37
Tableau 16 : Liste des variables retenues pour la modélisation

V aria bles explicatives Référence Signe attendu


VARIABLES DEMOGRAP~IQUES

Sexe du chef de ménage masculin +


Taille du ménage en 2 à 4 personnes +
Etat matrimonial du chef de Marié polygame +
- EDUCATION ET ACTIVITE DU CHEF DE MENAGE

Niveau d'instruction du chef Sans niveau -


Groupe socio-économique du Agricuteur/éleveur -
Branche d'activité Agriculteur -
Secteur d'activité Gouvernement +
Migrant migrant -
VARIABLES DE LOCALISATION GEOGRAPIDQUE DU MENAGE

Région de résidence du Dakar +


Type de strate
VARIABLES DE CONFORT
Mode d'éclairage electricité +
Type de combustible pour la
Principale source d'eau potable
Matériaux pour les murs
Nombre de pièces du logement 2 à 3 pièces
Statut d'occupation actuel propriétaire
Type d'aisance
Réfrigérateur-congélateur
Automobile (Possède, Ne
Fer à repasser (Possède, Ne
Terre possédée 7 ha et plus +
Type de bétail possédé Gros et petit bétail +
Cuisinière (Possède, Ne possède
DISTANCES PAR RAPPORT AUX INFRASTRUCTURES

Temps mis pour atteindre une 60 minutes et plus -


Temps mis pour atteindre un 60 minutes et plus -
Temps mis pour atteindre un 60 minutes et plus -
Dépenses -

Le problème étudié est la tentative de modélisation des déterminants de la pauvreté


en milieu rural. Le caractère est discret plutôt que continu. Compte tenu de cette
situation, les modèles classiques de régression ne sont plus opérationnels.
La pauvreté est une variable dichotomique. En effet si Y définie cette variable alors :

38
•!• Y=1 si l'individu est pauvre
•!• Y=O sinon.

4-1-1 Pourquoi les modèles classiques ne marchent pas

Supposons que nous disposons den observations qualitatives Yi i=1 ,2,3------------n


De la variable endogène et K exogènes Xi1, Xi2,---------------Xik.
Le modèle classique s'il a un sens s'écrit : Yi= Xip + Ei i=1 ,2,-------------------n.

/31

Dans cette formule p= un vecteur de k paramètres inconnus et ci est l'erreur

fJk
associée à la ième observation. Le simple fait que les deux membres de l'équation
sont de nature différentes (Yi est qualitative et Xi p+ E) est quantitative montre que ce
modèle n'a aucun sens du point de vue de l'égalité.

4-1-2 Présentation du modèle dichotomique simple

Une variable qualitative est dite dichotomique si elle prend deux modalités
conventionnellement codées 1 et O. La simplicité de ce modèle permet de bien
comprendre quelles sont les différences entre modèle qualitatif et modèle quantitatif.
Dans son livre intitulé : Méthodes Econométriques et Applications, Doucouré Fodye
B (2004) dit que ces modèles ont été initialement utilisés pour des études
biologiques mais ils ont un champ d'application assez vaste Généralement ils sont
utilisés dans l'analyse de la pauvreté. Nous considérons un ensemble de ménages
ou d'individus sur le quel nous observons une variable latente Yi* représentant le
revenu ou la dépense totale annuelle du ménage ou de l'individu i. Un ménage est
considéré comme pauvre si son revenu est inférieur à un seuil fixé. La modalité prise
par Y dépend des caractères Xi du ménage et du seuil de pauvreté. Ainsi donc, la
variable qualitative observée est définie à partir de la variable latente Yt

39
1 si •
Y; <s

0 smon

S étant le seuil de pauvreté.


Pour spécifier la façon dont le seuil de pauvreté dépend des caractéristiques des
ménages, on util ise un modèle linéaire. Le modèle est le suivant: Yi= Xi~ + f:i i=1 , _____ n.
avec E (0i)= O.
(0itcr) suit une loi de fonction de répartition F.
P (Yï=1) = P (Yi< S)
= P (Xi ~ + f:i < S)

= p ( &; -< §_ _ Xi/3)


CY CY CY

=Pi par définition.


Dans le cadre de notre étude, nous allons spécifier les modèles Probit, Logit et
Gambit et en prendre celui qui est le plus robuste. La forme de la fonction de
répartition est choisie sous les trois formes suivantes :
o F suit une loi normale centrée et réduite dans le cas des formes probits ;
o F suit une loi logistique dans le cas des modèles logits
o F suit une loi de gumbel s'il s'agit d'un modèle gambit.
4-1-3 Le modèle probit

Définition : On dit que X suit la loi normale centrée réduite, ce que l'on note

X~ N(O,l}
si elle est absolument continue, et admet pour densité :

. 1 ( x'l).
/ (x) = .,fi; axp - 2 ,.

X admet alors une espérance et une variance :

E(X} =0 et V(X) =1.


Il est en revanche plus difficile de calculer les valeurs de la fonction de répartition,
car on ne connaît pas de primitives à la densité f. On utilise alors les tables de la -loi
normale (voir le formulaire).
40
La fonction de répartition d'une forme probit est la suivante :

F(X)= Lt(x)dx

avec .. j (:r.) z")


1.. ~p (. ·- -. .· .
= -~ . 2

Sa moyenne est nulle et sa variance vaut 1. la probabilité Pi est n (S/o -Xi~/o)


Nous avons toujours : F (-X) = 1- F(X)

4-1-4 Modèle Logit


Sa fonction de répartition est de la forme :
1
F(t) = t est un élément de R.
1+ e-1

La densité de probabilité de le forme logistique est de la forme

f(t) = (
1+ e-1
)2

Une des principales caractéristiques de ces formes est le fait qu'elles sont facilement
maniables mathématiquement. En effet, F(-t) = 1- F(t) elle est de moyenne nulle et
7r 2
de variance -
3
4-1-5 Modèle Gambit

Une statistique t suit une loi de Gumbel si sa densité est de la forme


f(t) = exp(t- e 1 )

Sa fonction de répartition est de :


F(t) = 1- exp.(-e1)
test un réel dans les deux cas.
7r 2
E(t)= -0 ,57 et V(t)= -
(]"

4-2 Estimation de la pauvreté

41
Avant de procéder à l'estimation, nous avons isolé la zone rurale dans notre base
ESAM2. Le fichier obtenu a été transformé en fichier texte via Stat transfer. Ceci
nous a permis de transformer chaque modalité des variables qualitatives retenues
dans le modèle en variables par l'intermédiaire du logiciel STATA. Une fois ce travail
effectif il a fallu transférer ce fichier dans EVIEWS pour la modélisation. Ainsi, pour
les _besoins de ce travail, nous avons utilisé les logiciels suivants: SPSS 11; STATA
6,0; EVIEWS 5,0. Nous donnerons les résultats des estimations des trois
modèles. Les coefficients seront estimés par la méthode du maximum de
vraisemblance. Les valeurs numériques des coefficients n'ont pas d'interprétation
directe ; en revanche leur signe et le fait qu'ils soient ou non significatifs sont
interprétables. Le signe des variables explicatives quantitatives permet de savoir
si la probabilité de pauvreté est une fonction croissante ou décroissante de
la variable explicative correspondante (toutes choses égales par ailleurs).

Pour les variables explicatives qualitatives, il faudra choisir une modalité de


référence. Cette modalité sera supprimée du modèle. La non- significativité de
certains coefficients permet de repérer les variables expliquant peu la pauvreté
ou la non pauvreté. Les modèles seront ensuite utilisés pour la prévision de la
probabilité de pauvreté.
4-2-1 Etude comparative des résultats des trois méthodes : gambit -probit- logit

Les deux derniers modèles à savoir Probit et logit ont moins de coefficients
significatifs que le premier. En effet le modèle gambit à 22 coefficients significatifs
tandis que les modèles probit et logit ont respectivement 17 et 14 coefficients
significatifs (cf. Annexe 3). Le pourcentage de fausses prédictions des trois modèles
en annexe nous permet de centraliser notre analyse sur le modèle gambit.

4-3 Résultats et Interprétation du modèle gambit

4-3-1 Résultats de l'estimation


L'estimation de la pauvreté par la méthode gambit a donné les résultats suivants :

42
Dopondont Vorloblo: PAUVRTE
Meth od : ML • Slnary Extrema Value (Quad ratic hill climbing}
Date: 02/23/06 Tlme: 10:57
Sample: 1 2903
lncluded observations: 2900
Convergence achieved after 11 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Sila!tiîsttiit: J~nm!D .
c 1.762360 0.787406 12..23811$5 l(!j)-~
Etat matrimonial
Marié monogame -0.195346 0.11 2783 l -11_7~ flll.~
Célibataire -1.162456 0.286890 l-4.051192ô fll ..®ID.ID11"'
Veuf -0.335971 0.233060 -'1L4411553 ~.:1141$4
Divorcé -0 .549488 0.361674 1-1.51192911 fll .112$71
Niveau d'instruction
Supérieur général -0.434854 0.540210 l -o_0049n :@..~
1
primaire -0.483573 0. 187388 l-2. @..«llllm"'
secondaire -0.057928 0.236033 ll-n.245425 i(!l).JBml6)11
Enseignement technique 0.590824 0.785727 lo.7s1M6 l(!l)..4Ufu?11
Alphabétisation 1
Non alphabétisé -0.214397 0.130235 -1.~6 II«».Joœrr- 1

Secteur d'activité 1
Secteur para-public 0.753390 0.439126 11 .715659 ~..~ 1

Secteur privé 0.434390 0.339293 11 280200 ~.~ i


Individu ou ménage privé 0.609432 0.295351 2Jl63411 5 ~-«lœ11-
Sexe
Féminin 0.234591 0.149392 -1-~f~ (!)).Jl)Jt111$"'
Statut d'occupation
locatiare -0 .809161 0.205965 -3. I~.JlYllXIll11"'
Logé gratuitement -0.060645 0.178659 -O.~~!!AIAI! ~~..~
Nombre de pièce du logement
4-6 pièces 0.335802 0.108185 13.103002 (l)).Jl1XOJ11~""
7-9 pièces 2.091424 0.260317 ISJ)341147 (l)).JIItlJ1liXIll""
10 pièces et plus 5.213514 0.493677 10.50051 (())..~ ..
Mode d'écla irage
Lampe à gaz 0.151825 0.494381 0.3011100 (())..~
Lampe tempête -0.139104 0.148670 -0. (())..~
Lampe à pétrole artisanal -0.022242 0.168803 -0.1311~ @..~
Bougie -0.122589 0.223291 -0.54001111 @..~
Bois -0.582267 0.298585 ~1.~7 (l)).J0J5ïll~
Temps mis pour atteindre une source d'eau
15-29 mn 0.393613 0.206742 1 .~0~1 @..~........
30-44 mn 0.415770 0.263272 1,57~~ @.. 1111~
45-59 mn 0.773461 0.344479 ~-~4530Si @..~7f"'
60 mn et+ 0.446743 0.463037 O.*S111 @..~
Temps mis pour atteindre un poste de santé
~-00~~~ 11~.~7f"'

=
15-29 mn 0.414032 0.142647
30-44 mn 0.501623 0.168298 Il~.~.......
45-59 mn 0.241656 0.183304 Il~·-~~~~

60 mn et + 0.105166 0.220015 o. 4r~~~ fQJ ..~~


Dependent Variable: PAUVRTE
Dépenses de santé
DSANTE -2.50E-06 1.13E-06 -2.213797 0.0268**
Taille du ménage
5-9 personnes 1.815899 0.138123 13.14698 0.0000***
10-14 personnes 3.715149 0.191256 19.42501 0.0000***
15-19 personnes 5.262156 0.297624 17.68055 0.0000***
20-29 personnes 7.451537 0.483523 15.41093 0.0000***
Mean dependent var 0.676897 S.D.dependentvar 0.467743
S.E. of regression 0.288942 Akaike info criterion 0.605210
Sum squared resid 236.2702 Schwarz criterion 0.749373
Log likelihood -807.5548 Hannan-Quinn criter. 0.657155
Restr. log likelihood -1824.641 Avg . log likelihood -0.278467
LR statistic (69 df) 2034.173 McFadden R-squared 0.557417
Probability(LR stat) 0.000000
Obs with Dep=O 937 Total obs 2900
Obs with Dep=1 1963

4-3-2 Interprétations

Pour certaines de nos variables, les signes des paramètres estimés sont ceux qui
étaient attendus. Un signe non attendu peut être expliqué par la réalité du pays et la
période de l'enquête, il peut être aussi l'effet des us et coutumes dans certaines
localités. Pour les variables qualitatives, afin d'éviter l'effet de multi colinéarité, une
variable de référence est choisie.

En prenant comme référence « marié- polygame» pour la variable Etat matrimonial,


les signes attendus sont effectivement obtenus en milieu rural. Bien que tous les
coefficients ne soient pas tous significatifs, les mariés polygames sont plus pauvres
en milieu rural. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'agriculture n'assure plus une
autosuffisance alimentaire. Ainsi, plus la taille du ménage est grande, plus le ménage
est confronté à des problèmes de survie donc plus exposé à la pauvreté
contrairement à ce qui se passait en Afrique traditionnelle ou plus le ménage etait
grand, plus il était à l'aise. Les signes de la variable taille confirment la forte
corrélation positive entre la pauvreté et la taille. Les coefficients sont tous significatifs
et les signes sont ceux attendus.

Les coefficients des modalités de la variable niveau d'instruction ne sont pas tous
significatifs. Seule la modalité primaire à un coefficient significatif. Néanmoins, les
résultats attendus sont obtenus. La pauvreté diminue avec le niveau d'instruction
44
d'où la nécessité de mettre un accent particulier sur l'éducation dans le monde rural,
l'ignorance étant une forme de pauvreté.

Les résultats montrent que les fonctionnaires du monde rural sont moins vulnérables
à la pauvreté. En effet, si l'on quitte ce secteur pour un autre, la pauvreté augmente.
Ainsi, pour la variable secteur d'activité, les signes attendus sont obtenus bien que
les coefficients ne soient pas significatifs. Une seule modalité « individu ou ménage
privé » a un coefficient significatif.

S'agissant de la branche d'activité, la modalité « Agriculture /Elevage » a une


influence sur la pauvreté. C'est pourquoi des efforts méritent d'être faits dans ce
secteur afin de réduire la pauvreté.

En prenant comme référence le sexe masculin, le signe positif du coefficient de


l'autre modalité montre que la féminisation de la pauvreté en milieu rural est une
réalité. En effet, les ménages dirigés par des femmes sont plus exposés au
phénomène de la pauvreté.

En milieu rural Sénégalais, les locataires et les ménages logés gratuitement ont une
probabilité moindre d'être pauvres. Ceci s'explique par le fait que c'est souvent les
fonctionnaires et les migrants de façon générale qui sont logés gratuitement ou
locataires. Le fait de pouvoir payer le loyer peut être perçu comme une capacité à se
prendre en charge pour les autres besoins. D'un autre coté, le seul fait de posséder
une maison n'est pas synonyme d'aisance.

En prenant comme référence« 1-2 pièces du logement», la probabilité d'être pauvre


augmente avec le nombre de pièces. Ceci s'explique par le fait qu'il existe une forte
corrélation entre le nombre de pièces et la taille du ménage en milieu rural. Ainsi,
plus il existe de pièces dans le logement, plus le nombre d'individus augmente. Les
coefficients de la variable taille sont tous significatifs. Comme la modalité de
référence était « 2-4 personnes dans le ménage » nous pouvons dire que la pauvreté
est une fonction croissante de la taille du ménage.

45
S'agissant de la variable « mode d'éclairage », les signes attendus n'ont pas été
obtenus parce que l'électricité a été choisie comme référence. L'électrification rurale
n'est pas bien développée au Sénégal ce qui explique le fait que la modalité n'est
pas très bien renseignée dans l'enquête. Ainsi, l'électricité peut être considérée
comme un produit de luxe en zone rurale

Eu égard aux aléas climatiques, posséder plus de terre n'est plus synonyme
d'aisance en milieu rural. Les ménages qui n'ont que la terre comme patrimoine sont
plus exposés à la pauvreté. Dans notre estimation, la modalité « posséder 7-9 ha »
est prise comme référence.
En ce qui concerne la variable type de bétail possédé, la modalité les «deux à la
fois» est choisie comme référence. Les signes des coefficients obtenus n'étaient pas
en réalité ceux attendus car ceux qui possèdent à la fois le petit et le gros bétail
devraient être moins pauvres. Néanmoins, les résultats obtenus peuvent s'expliquer
par le fait que le modèle ne confirme pas que les ménages qui possèdent le bétail
sont à l'abri de la pauvreté.

Le modèle confirme que l'accessibilité aux services sociaux de base constitue un


identifiant de la pauvreté. Par exemple le temps à mettre pour trouver une source
d'eau ou un poste de santé peut être considéré comme un signe de bien-être selon
qu'il soit peu ou trop. En conséquence, ces aspects constituent un volet important
pour la réduction de la pauvreté en milieu rural.

En outre, les dépenses (de santé et d'enseignement) sont des fonctions


décroissantes de la probabilité d'être pauvre.

Afin de voir l'impact d'une observation particulière sur la sensibilité de la probabilité


d'être pauvre, nous avons calculé les effets marginaux. En effet, ces effets
marginaux ne représentent que des élasticités. Pour calculer ces effets marginaux
nous avons utilisé un modèle avec uniquement les cœfficients significatifs du modèle
gambit. Grâce à ce modèle consigné ci- dessous, nous avons pu calculer quelques
élasticités.

46
Tableau 18: Estimation du logarithme des dépenses par équivalent adulte

Dependent Variable: LOGDEPTET


Method: Least Squares
Date: 10/25/05 Time: 11 :59.
Sample(adjusted): 1 2903
lncluded observations: 2900
Excluded observations: 3 after adjusting endpoints
Variable Coefficient Std . Error t-Statistic Pro b.
gros bétail 0.916284 0.098891 9.265619 0.0000
petit bétail 0.579977 0.081091 7.152157 0.0000
Marié polygame 0.174378 0.069293 -2.516526 0.0119
célibataire 2.451517 0.203742 12.03244 0.0000
divorcé 0.662471 0.281548 2.352956 0.0187
30 à 60 ans 3.058052 0.068621 44.56446 0.0000
60 ans et plus 3.106532 0.087285 35.59050 0.0000
primaire 0.635434 0.098973 6.420309 0.0000
secondaire 0.696602 0.123296 5.649817 0.0000
technique professionnelle 0.465761 0.286431 1.626081 0.1040
supérieur 0.564687 0.274859 2.054462 0.0400
Féminin 0.811421 0.097471 8.324778 0.0000
TAILLE 0.172283 0.005283 32.60879 0.0000
R-squared -20.425455 Mean dependent var 5.293868
Adjusted R-squared -20.514511 S.D.dependentvar . 0.346412
S.E. of regression 1.606786 Akaike info criterion 3.790822
Sum squared resid 7453.549 Schwarz criterion 3.817595
Log likelihood -5483 .692 Durbin-Watson stat 0.733032

L'équation qui ressort de cette estimation est la suivante :

LOGDEPTET = 1.045254616*BETA2 + 0.6770337772*BETA3 + 0.6207123047*ETAT2 +

2.949999294*ETAT3 + 0.7319112237*ETAT5 + 4.54839205*GROUPAG2 +

4.581752799*GROUPAG3 + 0.8765693423*NIVINS2 + 0.9101786814*NIVIN S3 +

0.5617855167*NIVINS4 + 0.7190019267*NIVINS5 + 0.6106484219*SEX2

Pour déterminer les élasticités, l'approche a suivi deux étapes : d'abord nous avons
estimé le modèle avec seulement les variables qui étaient significatives dans la
première étape.
Ensuite la formule pour calculer l'effet marginal est la suivante :
Il faut préciser que si (Z =a +a1 AGE +a2*Bétail + a3*Etat matrimonial + a4 *Groupe
age + a5*Niveau d'instruction +a6*Sexe) est l'équation de la régression alors pour
trouver une valeur numérique de Z, nous utilisons les moyennes pour chaque
variable. Une fois Z trouvé, les effets marginaux deviennent faciles à calculer.

47
Prenons l'AGE, par exemple, pour obtenir l'élasticité, il suffit de multiplier seulement
(Ez/1 +Ez) par a1. D'ou la nécessité de connaître les coefficient des variables.

Echantillon des effets marginaux

Pour mieux cerner le phénomène de la pauvreté, nous avons calculé un échantillon


des effets marginaux. Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau ci-
dessous:
Tableau 19: Echantillon des effets marginaux

Elasticité Age Betail Niveau Etat taille sexe


0,158 30-60 sans Primaire Marié 14,3 Féminin
0,14 30-60 Sans Secondaire Marié 4,8 Masculin
0.156 30-60 Gros bétail Primaire Marié 11 .37 Masculin
0,345 60 et plus Sans Secondaire divorcé 7,75 Féminin
0,315 60 et plus Sans Primaire Marié 13,5 Masculin
0,504 30-60 Petit bétail Primaire Divorcé 3,8 Feminin
0,154 60 et plus Gros bétail Primaire Divorcé 10 Féminin
0,506 30-60 Petit bétail supérieur célibataire 12.6 Masculin

Les données qui sont en gras dans ce tableau signifient que seul la variable qu'elles
représentent varie toute chose étant égale par ailleurs. Ainsi, trois élasticités ont pu
être calculées. Pour la variable taille du chef de ménage, la première ligne de ce
tableau montre que : Pour un chef de ménage ayant les caractéristiques suivantes :
marié polygame dont l'age est compris entre 30 et 60, de sexe féminin, de niveau
d'instruction primaire et sans bétail. L'augmentation d'une personne dans son
ménage va provoquer une hausse de la probabilité d'être pauvre de 15,8%.
Egalement, la probabilité d'être pauvre augmente de 14% si la taille du chef de
ménage de niveau secondaire, sans bétail et de sexe masculin augmente d'une
unité. Pour la variable niveau d'instruction, la probabilité d'être pauvre diminue de
31,5% si le niveau d'instruction passe au primaire. Ce constat est valable pour un
chef de ménage marié polygame de sexe masculin, appartenant à la classe d'âge
30-60 ans et ne possédant pas le petit bétail. Cette même probabilité est de 50,4%
pour les ménages dirigées par les femmes divorcées. S'agissant de la variable type
de bétail possédé, la dernière ligne nous montre les chefs de ménage célibataires

48
possédant un petit bétail avec un niveau d'enseignement supérieur; l'augmentation
d'une unité supplémentaire réduirait la pauvreté de 50,6%.

49
CHAPITRE 5:
RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUE
ET CONCLUSION
La pauvreté est un thème d'actualité qui mobilise aussi bien les institutions
internationales de financement au développement que les concepteurs de politiques
économiques dans les pays en voie de développement. L'atteinte du point
d'achèvement du Sénégal en avril 2004 et l'absence d'études exclusivement axées
sur le monde rural sénégalais justifient cette présente étude qui s'inscrit dans les
directives du DSRP. Compte tenu du fait que 80% des fonds PPTE seront affectés
aux services sociaux de base, il est urgent et nécessaire de mettre sur pieds de
bons indicateurs en milieu rural permettant de lutter efficacement contre la pauvreté.

Les indices de pauvreté calculés selon la localité ont permis d'identifier les zones
rurales Sénégalaises les plus vulnérables à la pauvreté. En effet, ce sont les localités
de Kaolack, Fatick et Kolda qui sont plus vulnérables au phénomène de la pauvreté.
Les résultats ont également montré que le niveau d'instruction est une fonction
décroissante du niveau de pauvreté. En effet, plus l'individu est instruit plus il est a
l'abri du phénomène. L'âge avancé du chef de ménage et la taille élevée du ménage
sont des facteurs de pauvreté en zone rurale. Tous ces facteurs plus ceux issus des
résultats du modèle Gambit, nous ont permis de tirer un ensemble de
recommandations de politique économique en milieu rural.
Enfin, pour voir l'impact d'une observati"on particulière sur la sensibilité de la
probabilité d'être pauvre, nous avons calculé les effets marginaux. En effet, ces
effets marginaux ne représentent que des élasticités. Pour calculer ces effets
marginaux nous avons utilisé un modèle avec uniquement les cœfficients significatifs
du modèle gambit.

mpiriques nous ont amenés à faire des recommandations de


Les résultats e_
politiques économiques suivantes :

50
5-1 Recommandations

Au terme de notre analyse, nous pouvons dire que la stratégie de réduction de la


pauvreté devrait être plus pointue en zone rurale. Il est urgent de renforcer les
stratégies qui sont en train d'être mises en œuvre au plan national mais aussi et
surtout impliquer les ruraux dans l'élaboration de tout projet allant dans le sens de la
réduction de la pauvreté. En tenant compte des résultats auxquels nous sommes
arrivés, les recommandations de politiques économiques que nous formulons dans le
but de rédtJire la pauvreté sont les suivantes :

1) Une .meilleure accessibilité aux services sociaux de base qui devrait passer
par la construction d'infrastructures scolaires et sanitaires en quantité
suffisante.
Des efforts supplémentaires doivent être mis en œuvre afin d'atteindre la
scolarisation universelle en milieu rural. Comme on l'a vu, l'analphabétisme favorise
la pauvreté et partant accentue l'état de sous- développement. Des infrastructures
sanitaires suffisantes permettront de faire face aux difficultés rencontrées en zone
rurale. Les autorités en charge de la santé devraient initier des programmes
spéciaux comme « Un village - un poste de santé » et « une communauté rurale un
hôpital » afin de faciliter l'accès aux soins de santé.

2) La promotion du développement de l'agriculture en milieu rural.


Les résultats ont démontré que la terre ne nourrit plus son homme, Néanmoins, de
nouvelles mesures allant dans le sens de la diversification des cultures sont
nécessaires. Ainsi, d'autres activités sont à initier dans le domaine de l'agriculture
car l'étude a montré que ceux qui ont la terre comme patrimoine sont très exposés à
la pauvreté. L'Etat devrait, eu égard au fait que l'agriculture est la principale activité
en zone rurale, encourager la spécialisation des cultures. C'est dans cette optique
qu'il a initié le programme maïs et celui manioc, et doit les pérenniser et tenter
d'autres expériences. Ceci se fera par l'intermédiaire des. champs d'expérimentation
de la population prise comme échantillon. Cette spécialisation des cultures pourra
rehausser le niveau de vie des agriculteurs par le biais de l'augmentation des
revenus. La spécialisation sera un outil indispensable pour lutter contre le chômage

51
et la création d'emploi en milieu rural. Compte tenu du fait que la pauvreté est définie
à travers le revenu, le combat contre ce phénomène passe forcément par une
politique efficace de création d'emploi.
3) Une discrimination positive pour les reg1ons les plus touchées par le
phénomène dans l'allocation des ressources.
Une discrimination positive devrait être faite en faveur des régions qui possèdent
les niveaux de pauvreté les plus élevés. Ce faisant, l'Etat devra promouvoir une
politique d'emploi dans le monde rural afin de créer de la richesse.
En effet, la zone rurale du fait de l'étroitesse de sa base productive est très
vulnérable. En conséquence, il est important qu'elle bénéficie de plus d'attention
quant à l'allocation des fonds pour la lutte contre la pauvreté. Afin de réduire la
pauvreté en milieu rural, il faut promouvoir le développement de l'agriculture et de
l'élevage.

4) Une meilleure cartographie des zones déshéritées afin de mieux cibler les
actions.
Il est vrai que l'Etat Sénégalais a bien mesuré l'importance de l'éducation en y
consacrant 40% de son budget. Cependant, pour une utilisation optimale de ces
ressources, une meilleure cartographie des zones déshéritée est nécessaire. Ainsi,
le milieu rural devrait être privilégié afin d'améliorer l'accessibilité à l'éducation pour
les jeunes ruraux. D'ailleurs, l'inaccessibilité aux services scolaires est l'une des
causes des nombreux échecs des enfants issus de ce milieu. Le faible niveau
d'instruction encourage les ménages à procréer croyant au fait qu'il faut avoir
beaucoup d'enfants pour avoir une force de travail et se prémunir contre les mauvais
jours. D'où l'urgence de faire face à ce drame en milieu rural.

52
5-2 Conclusion

'
Dans cette étude, nous avons essayé d'analyser les déterminants de la pauvreté en
milieu rural sénégalais en utilisant les données de l'enquête ESAM Il. Une tentative
d'estimation de la pauvreté totale a été effectuée. Le seuil de pauvreté calculé,
fournit un éclairage sur le bien-être et le stand de vie des ménages ruraux
Sénégalais. En effet le modèle gambit nous a permis de voir les variables qui ont un
impact significatif sur le phénomène. La pauvreté en milieu rural sénégalais est un
phénomène multidimensionnel se manifestant souvent par des difficultés d'accès aux
services sociaux de base. Du point de vue alimentaire, 67,6% des ménages ruraux
étaient considérés comme pauvres, c'est-à-dire consommant moins de 2400 calories
par jours telle que recommandé par la FAO.

Les indices de pauvreté ont permis de localiser les régions les plus pauvres à savoir
Ziguinchor, Kaolack et Kolda. La profondeur de la pauvreté est également plus
accentuée au niveau de ces trois localités. La sévérité de la pauvreté frappe 19% de
ménages à Kolda, 18% à Kaolack et à Ziguinchor.

Par ailleurs, l'étude nous a montré d'une part que l'age, le sexe du chef de ménage,
le niveau d'instruction, la catégorie socioprofessionnelle et la taille du ménage
influent significativement sur la pauvreté en milieu rural. D'autre part, le manque
d'infrastructures scolaires et sanitaires explique la pauvreté en milieu rural, ce que
confirment nos hypothèses. Toutefois, il est à noter que le fait de posséder la terre
n'est pas synonyme de richesse compte tenu des aléas climatiques. La pauvreté en
milieu rural est d'origines diverses. En effet, la pauvreté peut s'expliquer par la
faiblesse du niveau d'instruction, un ménage dirigé par une femme ou une personne
très âgée ou le manque de patrimoine autre que la terre.

Le monde rural est caractérisé par un niveau d'analphabétisme inquiétant. En effet,


plus de 87% des "ménages ruraux s~nt sans niveau d'instruction. Les ruraux qui ont
atteint un niveau primaire et secondaire sont respectivement de l'ordre de 8,4% et
3,3% ce qui prouve qu'il reste encore beaucoup d'efforts à faire dans le cadre du
PDEF afin de redresser cette situation.
Le niveau d'alphabétisation est loin d'être satisfaisant malgré les efforts consentis
dans ce domaine par le gouvernement du Sénégal.

53
Il faut noter que toutes les variables pertinentes qui auraient permis de mieux
apprécier le phénomène ne sont pas disponibles. Ceci constitue d'ailleurs un
handicap majeur pour appréhender .tous les aspects liés à la problématique.
Néanmoins, les résultats obtenus permettent de se faire une juste mesure des efforts
allant dans le sens d'une réduction de la pauvreté concernant le milieu rural.

Toutefois certaines pistes méritent d'être explorées par le gouvernement pour faire
face à la pauvreté rurale. Parmi celles-ci, nous pouvons citer:
o La construction d'infrastructures scolaires et sanitaires et en quantité
suffisante afin de réduire les longues distances que parcourent certains ruraux
pour accéder à ces structures de base;
o La diversification des cultures, mais aussi et surtout la promotion du
développement de l'agriculture et de l'élevage en milieu rural ;
o La discrimination positive dans l'allocation des ressources en faveur des
régions les plus touchées par le phénomène.
Il est aussi important, compte tenu du fait que le taux de croissance moyen de
l'économie est de 5,5% durant la période post- dévaluation, de voir la répartition de
cette croissance selon les secteurs. La maîtrise de cette nouvelle donne permettra
de voir les leviers sur lesquels il faut s'appuyer pour que le partage soit équitable.
Enfin, il serait intéressant d'estimer les principaux déterminants de la pauvreté pour
chaque région du Sénégal. Cette étude permettra une meilleure redistribution du
revenu au niveau national.

,•.

54
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ANNEXEl: Codage des variables

Na me

REGION Région
Value Label

REGl Dakar
REG2 Ziguinchor
REG3 Diourbel
REG4 St Louis
REGS Tamba
REG6 Kaolack
REG7 Thiès
REGS Louga
REG9 Fatick
REGlO Kolda

ETATMAT Etat ma trimonial


Value Label

ETATl Marié(e) monogame


ETAT2 Marié(e) polygame
ETAT3 Célibataire
ETAT4 Veuf (ve)
ETATS Divorcé(e)
ETAT6 Autre
ETAT7 ND

NIVINST Ni veau d'instruction des personnes âgées de 6 ans et


Value Label

NIVINSl Aucun

NIVINS2 Primaire
NIVINS3 Secondaire
NIVINS4 Enseign. techn. et prof .
NIVINSS Supérieur général
NIVINS6 Autre
NIVINS7 ND

ALPHABET Alphabétisation

Al phal alphabétisé
Alpha2 non alphabétisé
Alpha3 ND

ACTVACl Activité actuelle/1er passage

Value Label

Ac tl Occupé
Act2 Chômeur
Act3 Etude/Formation
Act4 Personne au foyer
ActS Trop jeune/Agé
Act6 Autre
Act7 ND
SECTACAl Secteur d ' activité/activité actuelle
Value Label

Sectal Gouvernement
Secta2 Secteur parapublic
Secta3 Société privée
Secta4 Individu ou ménage privé
Sec taS ND

BRACTAl Branche d'activité/activité actuelle

Value Label

Bracl Agriculture/Elevage
Brac2 Mines/Carrières
Brac3 Production/Transformation
Brac4 Construction
Brac5 Transport
Brac6 Commerce
Brac7 Services
Brac a Education/santé
Brac9 Administration
BraclO Autre
Bracll ND

MIGRANT Migrant

Value Label

Migl Migrant
Mig2 Non migrant
Mig3 ND

PROFESP Profession/activite principale


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

Value Label

PROFESl Memb. exec. corps legis. cad sup. de l'Ad. pub.


PROFES2 Dir. societ. entrep. et gerants
PROFES3 Prof. intel. et scientif.
PROFES4 Prof.intermediaires
PROFESS Employes type administ.
PROFES6 Personl. des services et vendeurs
PROFES7 Agricul. et ouv. de l'ag. et de peche
PROFESB Artisans et ouv . des meti ers
PROFES9 Conduct. d'inst. de mach. de vehic. et ouv. assemb .
PROFESlO Ouv. et empl . non qualifies
PROFESll Forces armees et police

SITPROFP Situation dans la profession/activité principale


Measurement Level: Scale

60
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

Value Label

SITPROl Tâcheron
SITPR02 Indépendant
SITPR03 Employeur
SITPR04 Salarié
SITPROS Aide familial
SITPR06 Stagiaire
SITPR07 Apprenti
SITPR08 Autre
SITPR09 ND

SEXE Sexe
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

Value Label

SEXEl Homme
SEXE2 Femme
SEXE3 ND

ETHNIE Ethnie/nationalité
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

Value Label

ETNil Wolof/Lébou
ETNI2 Poul ar
ETNI3 Sérère
ETNI4 Diol a
ETNIS Manding/Sossé
ETNI6 Soninké
ETNI7 Autres sénégalais
ETNI8 Africains
ETNI9 Autres étrangers
ETNilO ND

STATOCC Statut d'occupation du logement


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

STATO 1 Propriètaire
STATO 2 Locataire
STATO 3 Logé gratuitement
STATO 4 Autre
STATO 5 ND

NBPIECE Nombre de pièces habitées


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8

61
Write Format: FS
Value Label

1 1-3 pièces
2 4-6 pièces
3 7 - 9 pièces
4 10 pièces et plus
s ND

MECLAIR Mode d'éclairage


Measurement Level: Scale
Column Width: S Alignment: Right
Print Format: FS
Write Format: FS

Value Label

MEC1 Electricité
MEC2 Lampe à gaz
MEC3 Lampe tempête
MEC4 Lampe à pétrole artisanale
MECS Bougie
MEC6 Bois
MEC7 Autre
MECS ND
COMBCUI Combustible de cuisine
Measurement Level: Scale
Column Width: S Alignment: Right
Print Format: FS
Write Format: FS

Value Label

COMB1 Gaz
COMB2 Electricité
COMB3 Bois de chauffe
COMB4 Charbon de bois
COMBS Autre
COMB6 Sans ob jet
COMB7 ND

TYPWC Type de toilettes utilisé


Measurement Level: Scale
Column Width: S Alignment: Right
Print Format: FS
Write Format: FS

Value Label

TYPE1 Aucun
TYPE2 Chasse eau avec égout
TYPE3 Chasse eau avec fosse sceptique
TYPE4 Cuvette/Seau
TYPES Latrines couvertes
TYPE6 Latrines non couvertes
TYPE7 Latrines ventilées améliorées
TYPES Autre
TYPE9 ND

62
SAPEAU Source d'approvisionnement en eau
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB

Value Label

SAP El Robinet intérieur


SAPE2 Robinet public
SAPE3 Robinet du voisin
SAPE4 Puits protégé
SAPES Puits non protégé
SAPE6 Forage
SAPE7 Camion citerne
SAPES Vendeur d'eau
SAPE9 Source/cours d ' eau
SAPElO Autre
SAPEll ND

VOITURE Voiture
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB

REFRIG Réfrigérateur/congélateur
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB

CUISMOD Cu isinière moderne


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB

TV Télévis i on
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB

RADIO Radio/radiocassette
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB

MACHC Machine à coudre


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB

FERELEC Fer à repasser électrique


Measurement Level : Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format : FB
Write Format : FB

63
MATELAS Matelas ou lit
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

REVEIL Réveil ou montre


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

BICYC Bicyclette
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

MOTO Motocyclette
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

TERPOS Superficie terres possédées


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

TERPl 0 ha
TERP2 1- 2 ha
TERP3 2-4 ha
TERP4 4- 6 ha
TERPS 6 ha et +
TERP6 ND

BETAIL Type de bétail possédé


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

BETAl Aucun
BETA2 Gros bétail
BETA3 Petit bétail
BETA4 Les 2
BETAS ND

64
PBALIM Problèmes pour satisfaire les besoins en nourriture
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Va l ue Label

PBAL 1 Jamais
PBAL 2 Rarement
PBAL 3 Quelquefois
PBAL 4 Souvent
PBAL 5 Toujours
PBAL 6 ND

TSDEAU Temps mis pour attei ndre u ne sou rce d'eau pour boire
Measurement Level: Scale
Co l umn Width: 8 Alignment: Ri ght
Prin t Format: F8
Write Format: F8

Value Label

TSEAU1 0-14mn
TSEAU2 15-29mn
TSEAU3 30-44mn
TSEAU4 45-59mn
TSEAU5 60 mn et +
TSEAU6 ND

TMARPAL Temps mis pour atteindre un marché de produits alimentaires


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

TMARP1 0-14mn
TMARP2 15-29mn
TMARP3 30-44mn
TMARP4 45-59mn
TMARP5 60 mn et +
TMARP6 ND

TTRANSPB Temps mis pour atteindre un moyen de transport public


Measurement Level: Scale
Col umn Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

TRANS PB 1 0-14mn
TRANS PB 2 15-29mn
TRANS PB 3 30-44mn
TRANS PB 4 45-59mn
TRANS PB 5 60 mn et +
TRANS PB 6 ND

TECOLP Temps mis pour a t teindre une école primaire


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: F8

65
Value Label

TECOPl 0-14mn
TECOP2 15-29mn
TECOP3 30-44mn
TECOP4 45-59mn
TECOPS 60 mn et +
TECOP6 ND

TECOLS Temps mis pour atteindre une école secondaire


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

TECOSl 0-14mn
TECOS2 15-29mn
TECOS3 30-44mn
TECOS4 45-59mn
TE COSS 60 mn et +
TECOS6 ND

TSANTE Temps mis pour atteindre un service de san t é


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

TASANTl 0-14mn
TSANT2 15-29mn
TSANT3 30-44mn
TSANT4 45-59mn
TSANTS 60 mn et +
TSANT6 ND

DALIMBT Prod. alimen t . boi sson. tabac


Measureme n t Leve l : Scale
Column Width: 8 Al i gnment : Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8 . 2

DHABIL Artic . habil l e men t e t c h a uss ants


Me a s u rement Level: Scal e
Col u mn vlidt h : 8 Alig nme nt : Right
Pri nt Format: F8 .2
Write Fo rmat: F8.2

DLOGEMT Loge ment, eau , élect ., gaz et aut. combust.


Me a s urement Level: Scale
Column Width : 8 Alignment : Right
Pr int Format : F8.2
Write Format : F8.2

DAMEUBL Ameublement , équip. ménag. et entret. cour.


Measurement Level: Scale
Column width: 8 Alignment : Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

DSMTE Santé
Measurement Level: Scale
Column width: 8 Alignment.: ltight
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

DTRANSP Transports
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

DLOISIR Loisirs spectac. et culture


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8 . 2

DENSEIG Enseignement
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

DHOTEL Hôtels cafés restau.


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

DAUTBS Aut. Biens et services


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8 . 2
Write Format: F8.2

DCEREM Cérémonies
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8 . 2
Write Format: F8.2

CONSFIN Consommation de biens et services


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

TAXR Taxe rurale


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

TAXO Taxe sur les ordures ménagères


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

TAXH Taxe d'habitation


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

AMENDE Amende payée


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8 . 2

67
Write Format: F8.2

DOMPAY Dommage payé


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

COTASS Cotisations aux associations


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Wr ite Format: F8.2

TRANSFV Transfert versé


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

CADOFFT Cadeau offert


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment : Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

DEPTOT Dépenses totales annuelles


Measurement Level : Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

CLTAILLE Taille du ménage


Measurement Level: Scale
Column Width: 3 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8

Value Label

1 1-4 pers.
2 5-9 pers.
3 10-14 pers.
4 15-19 pers.
5 20-29 pers.
6 30 pers. et +

POIDS
Measurement Level: Scale
Column Width: 6 Alignment: Right
Print Format: F8.1
Write Format: F8.1

DEPTET Dépenses totales par tête


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

CLDEPTET Dépenses par tête


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

Value Label

1,00 < 60 000 F

68
2,00 60 000-100 000 F
3,00 100 000-150 000 F
4,00 150 000-225 OOOF
5,00 225 000- 350 000 F
6,00 350 000-600 000 F
7,00 600 000-1 500 000 F
8,00 1 500 ooo F et +
TAILLE Taille du ménage
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

TRFVOLT Montant transfert volontaire


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8 . 2

MENEMG Ménage avec migrant interne


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

Value Label

,00 Non
1,00 Oui

MENIMG Ménage avec migrant international


Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8 . 2

Value Label

,00 Non
1,00 Oui

PAUVRTE
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2

Value Label

1,00 <=500
2,00 0>500

69
ANNEXE 2 : Statistiques relatives à quelques variables

Tableau 20 : Niveau d'instruction du chef de ménage

Fréquence Pour cent Pourcentage valide Pourcentage cumulé


Valide Aucun 2782 87,07 87,29 87,29
Primaire 267 8,36 8,38 95,67
Secondaire 104 3,26 3,26 98,93
Enseign. tech 4 0,13 0,13 99,06
Supérieur gér 6 0,19 0,19 99,25
Autre 16 0,50 0,50 99,75
ND 8 0,25 0,25 100,00
Total 3187 99,75 100,00
Total 3195 100

Tableau 21: Alphabétisation du chef de ménage

Fréque Pour cent Pourcentage valide Pourcentage


Alphabétisé 863,00 27,01 27,04 27,04
Non 2321,0 72,74 72,74 99,78
Non déclaré 7,00 0,22 0,22 100,00
Total 3191,0 99,87 100,00

Tableau 22 : Sexe du chef de ménage

fréquence Pour cent Pourcentage Pourcentage


valide cumulé

Homme 2805 87,8 87,8 87,8


Femme 390 12,2 12,2 100,00
Total 3195 100,00 100,00
-

70
Tableau 23 : Activité du chef de ménage

Statut Fréquence Pour cent Pourcentage Pourcentage


Occupé 2489 77,90 78,07 78,07
Chômeur 208 6,51 6,52 84,66
Etude/formation 2 0,06 0,06 87,58
Personne au 93 2,92 2,92 96,02
Trop 269 8,44 8,44 99,69
Autre 117 3,66 3,67 100,00
ND lü 0,31 0,31
Total 3188 99,78 100

71
ANNEXE 3 : Résultats des estimations

Tableau 24 : Estimation de la pauvreté par la méthode gambit

Dependent Variable: PAUVRTE


Method: ML- Binary Extreme Value (Quadratic hill climbing)
Date: 02/23/05 Time: 10:57
Sample: 1 2903
Included observations: 2900
Convergence achieved after 11 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.
c 1.762360 0.787406 2.238185 0.0252**
Etat matrimonial
Marié monogame -0.195346 0.112783 -1.732043 0.0833***
Célibataire -1.162456 0.286890 -4.051926 0.0001 *
Veuf -0.335971 0.233060 -1.441563 0.1494
Divorcé -0.549488 0.361674 -1.519291 0.1287
Niveau d'instruction
Supérieur général -0.434854 0.540210 -0.804973 0.4208
pnmarre -0.483573 0.187388 -2.580602 0.0099*
secondaire -0.057928 0.236033 -0.245425 0.8061
Enseignement technique 0.590824 0.785727 0.751946 0.4521
Alphabétisation
Non alphabétisé -0.214397 0.130235 -1.646226 0.0997***
Secteur d'activité
Secteur para-public 0.753390 0.439126 1.715659 0.0862**
Secteur privé 0.434390 0.339293 1.280280 0.2004
Individu ou ménage privé 0.609432 0.295351 2.063415 0.0391 **
Branche d'activité
Agriculture/Elevage 0.233853 0.524638 0.445742 0.6558
Production/transform -0.207956 0.187949 -1.106451 0.2685
Construction -0.111230 0.223743 -0.497134 0.6191
Transport -0.142912 0.262034 -0.545396 0.5855
Commerce -0.263447 0.137628 -1.914 196 0.0556***
services -0.087685 0.202411 -0.433203 0.6649
Education/santé -0.343862 0.342442 -1.004146 0.3153
Administration 0.179252 0.411459 0.435651 0.6631
Migrant
Non migrant -0.073075 0.101568 -0.719469 0.4719
Sexe
Féminin 0.234591 0.149392 -1.570308 0.0116
Statut d'occupation
locatiare -0.809161 0.205965 -3.928636 0.0001 *
Logé gratuitement -0.060645 0.178659 -0.339448 0.7343
Nombre de pièce du logement
4-6 pièces 0.335802 0.108185 3.103962 0.0019*
7-9 pièces 2.091424 0.260317 8.034 147 0.0000*
10 pièces et plus 5.213514 0.493677 10.56057 0.0000*
Mode d'éclairage -

Lampe à gaz 0.151825 0.494381 0.307100 0.7588


72
Lampe tempête -0.139104 0.148670 -0.935658 0.3494
Lampe à pétrole artisanal -0.022242 0.168803 -0.131764 0.8952
Bougie -0.122589 0. 223291 -0.549011 0.5830
Bois -0.582267 0. 298585 -1.950087 0.0512***
Terres possédées
Oha -0.204299 0.136136 -1.500700 0.1334
1-2 ha -0.408059 0.375803 -1.085833 0.2776
2-4 ha -0.050078 0.299916 -0.166973 0.8674
4-6 ha -0.119896 0.237560 -0.504696 0.6138
Type de bétail possédé
Aucun -0.031156 0.137584 -0.226453 0.8208
Gros bétail -0.037417 0.163654 -0.228633 0.8192
Petit bétail -0.162713 0.139373 -1.167464 0.2430
Problèmes alimentaires rencontrés
rarement 0.079216 0.136381 0.580842 0. 5613
Quelque fois 0.190792 0.120528 1.582960 0.11 34
souvent 0.356523 0.138195 2.579855 0.0099*
toujours 0.262383 0.279331 0.939326 0.3476
Temps mis pour atteindre une source d'eau
15-29 mn 0.393613 0.206742 1.903881 0.0569***
30-44 mn 0.415770 0.263272 1.579238 0.1143
45-59 mn 0.773461 0.344479 2.245305 0.0247*
60 mn et + 0.446743 0.463037 0.964811 0.3346
Temps mis pour atteindre un poste de santé
15-29 mn 0.414032 0.142647 2.902499 0.0037*
30-44 mn 0.501623 0.168298 2.980563 0.0029*"'*
45-59 mn 0.241656 0.183304 1.318331 0.1 874
60 mn et + 0.105166 0.220015 0.477996 0.6327
Dépenses de santé
DSANTE -2.50E-06 1.13E-06 -2.213797 0.0268*"'
Dépenses d 'enseignement
DENSEIG -9.64E-07 2.87E-06 -0.336381 0.7366
Taille du ménage
5-9 personnes 1.815899 0.138123 13.14698 0.0000***
10-14 personnes 3.715149 0.191256 19.42501 0.0000***
15-19 personnes 5.262156 0.297624 17.68055 0.0000***
20-29 personnes 7.451537 0.483523 15.41093 0.0000***
Mean dependent var 0.676897 S.D. dependent var 0.467743
S.E. of regression 0.288942 Akailœ info criterion 0.605210
Sum squared resid 236.2702 Schwarz criterion 0.749373
Log likelihood -807.5548 Hannan-Quinn criter. 0.657155
Restr. log likelihood -1824.641 Avg.log lilœlihood ...0.278467
LR statistic {69 dt) 2034.173 McFadden R-squared 0.557417
Probability(LR stat) 0.000000
Obs wïlh Dep=O 937 Totalobs 2900
Obs with Dep=l 1963
Tableau 25 : Estimation de la pauvreté par la méthode probit

Dependent Variable: PAUVRTE


Method: ML - Binarv Probit
Date: 04/07/05 Time: 16:32
Sample: 1 2903
lncluded observations: 2900
Excluded observations: 3
ConverÇJence achieved after 24 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.
c 14.34004 1.246342 11 .50570 0.0000***
ETAT1 -0.089082 0.099996 -0.890853 0.3730
ETAT3 -0 .697908 0.258747 -2.697262 0.0070***
ETAT4 -0.378624 0.216666 -1.747501 0.0806**
ETAT5 -0.208246 0.326994 -0 .636850 0.5242
ETAT6 6.329739 21955.10 0.000288 0.9998
NIVINS5 -0.899494 0.568031 -1.583530 0.1133
NIVINS2 -0.085898 0.156121 0.550203 0.5822
NIVINS3 -0.295462 0.212839 -1 .388198 0.1651
NIVINS4 -1.078735 0.843746 -1.278507 0.2011
NIVINS6 -0.206993 0.529942 0.390596 0.6961
NIVINS7 -2.383914 3.950807 0.603399 0.5462
ALPHA2 -0.064612 0.111269 -0.580678 0.5615
SECTA1 0.053297 0.362070 0.147202 0.8830
SECTA2 0.593158 0.352379 1.683295 0.0923**
SECTA4 0.158658 0.182267 0.870470 0.3840
BRAC1 0.085839 0.190926 0.449596 0.6530
BRAC3 0.064245 0.221256 0.290363 0.7715
BRAC4 -0.154844 0.251406 -0.615913 0.5380
BRAC5 -0.406069 0.284619 -1.426713 0.1537
BRAC6 -0.235433 0.200024 -1 .177024 0.2392
BRAC? -0.509859 0.230152 -2 .215315 0.0267*
BRAC8 -0.394198 0.345407 -1 .141255 0.2538
BRAC9 -0.289211 0.439007 -0.658785 0.5100
MIG2 -0.048590 0.089459 -0.543153 0.5870
SEX2 -0.238156 0.135916 -1.752231 0.0797**
STAT02 0.094153 0.191098 0.492693 0.6222
STAT03 0.019892 0.163882 0.121382 0.9034
NPIECE2 0.123510 0.089214 1.384425 0.1662
MEC2 1.035250 0.499882 2.070988 0.0384*
MEC3 0.427286 0.130882 3.264664 0.0011***
MEC4 0.501108 0.146217 3.427145 0.0006***
MEC5 0.601801 0.202545 2.971189 0.0030***
MEC6 0.057047 0.284057 0.200831 0.8408
TERP1 -0.302956 0.121500 -2.493471 0.0127**
TERP2 -0.046702 0.379576 -0.123037 0.9021
TERP3 0.160440 0.253338 0.633301 0.5265
TERP4 0.145641 0.209023 0.696767 0.4859
BETA2 -0 .020448 0.154442 -0.132402 0.8947
BETA3 -0 .102144 0.125923 -0.811158 0.4173
BETA4 0.061213 0.122002 0.501735 0.6159
PBAL2 0.043829 0.123759 0.354152 0.7232
PBAL3 -0.029202 0.108968 -0.267986 0.7887
PBAL4 -0.052543 0.123378 -0.425872 0.6702
PBAL5 -0 .048249 0.243812 -0 .197894 0.8431
TSEAU2 0.422896 0.191646 2.206653 0.0273
TSEAU3 0.522566 0.237304 2.202100 0.0277**
TSEAU4 0.772098 0.303187 2.546603 0.0109**
TSEAU5 0.623184 0.410267 1.518970 0.1288
TSANT2 0.057083 0.125591 0.454516 0.6495
TSANT3 0.097896 0.145196 0.674231 0.5002
74
0. 1273
0. 374( /
1
0.0191*
0.2124
O.OOd<J*fr"'
O.OOdO***
0.0000***
0.0000***
0.0017***
0.467743
0.493649
0.635753
0.544852
-0.223031 /
0.645524

2900

** igl#ie-atif à JO% * significatif à 5%


~~c:~fs~ ~ /

75
Tableau 26 : Estimation de la pauvreté par la méthode logit

Dependent Variable: PAUVRTE


Method: ML - Binary Loqit
Date: 04/07/05 Ti me: 16:35 -
Sample: 1 2903
lncluded observations: 2900
Excluded observations: 3
Convergence achieved after 12 iterations
Covariance matrix computed usinq second derivatives
Variable Coefficient Std . Error z-Statistic Pro b.
c 19.56845 6.612380 2.959365 0.0031***
ETAT1 -0.132118 0.178774 -0 .739023 0.4599
ETAT3 -1.320742 0.456901 -2.890655 0.0038***
ETAT4 -0.733298 0.392467 -1.868434 0.0617**
ETAT5 -0.450261 0.559740 -0.804412 0.4212
ETAT6 4.302446 10.00063 0.430218 0.6670
NIVINS5 -1.583635 0.977020 -1.620882 0.1050
NIVINS2 -0.114927 0.277097 0.414754 0.6783
NIVINS3 -0.293619 0.374534 -0.783957 0.4331
NIVINS4 -1.688697 1.492895 -1.131156 0.2580
NIVINS6 -0.367153 0.895474 0.410010 0.6818
NIVINS7 -3.038919 4.937750 0.615446 0.5383
ALPHA2 -0.135368 0.195693 -0.691737 0.4891
SECTA1 -0.083469 0.650003 -0.128414 0.8978
SECTA2 0.817450 0.618396 1.321887 0.1862
SECTA4 0.113524 0.323067 0.351396 0.7253
BRAC1 0.150059 0.335533 0.447225 0.6547
BRAC3 0.108084 0.384731 0.280935 0.7788
BRAC4 -0.226624 0.451027 -0.502463 0.6153
BRAC5 -0 .653469 0.510216 -1.280771 0.2003
BRAC6 -0 .378645 0.352902 -1.072948 0.2833
BRAC? -0.781045 0.407076 -1.918672 0.0550**
BRAC8 -0.796093 0.594727 -1 .338586 0.1807
BRAC9 -0.413270 0.818657 -0.504815 0.6137
MIG2 -0 .053050 0.158447 -0.334812 0.7378
SEX2 -0.386055 0.241820 -1.596454 0.1104
STAT02 0.173526 0.329898 0.525998 0.5989
STAT03 0.036831 0.300050 1 0.122749 0.9023
NPIECE2 0.252461 0.158295 1.594882 0.1107
MEC2 1.755721 0.849058 2.067845 0.0387*
MEC3 0.838960 0.232327 3.611113 0.0003***
MEC4 0.936699 0.258626 3.621823 0.0003***
MEC5 1.126571 0.360584 3.124298 0.0018***
MEC6 0.186852 0.502299 0.371993 0.7099
TERP1 -0 .558770 0.215816 -2 .589102 0.0096***
TERP2 -0.168011 0.676717 -0.248274 0.8039
TERP3 0.342440 0.466658 0.733813 0.4631
TERP4 0.295457 0.382940 0.771549 0.4404
BETA2 -0.041163 0.273853 -0 .150312 0.8805
BETA3 -0 .199805 0.222085 -0.899677 0.3683
BETA4 0.110111 0.215318 0.511390 0.6091
PBAL2 0.142532 0.219381 0.649702 0.5159
PBAL3 -0.025618 0.193358 -0.132488 0.8946
PBAL4 -0.056806 0.220526 -0.257592 0.7967
PBAL5 -0 .091599 0.441094 -0.207663 0.8355
TSEAU2 0.809699 0.339105 2.387752 0.0170*
TSEAU3 0.967573 0.416790 2.321489 0.0203*
TSEAU4 1.384061 0.531774 2.602725 0.0092**
TSEAU5 1.183703 0.725598 1.631350 0.1028
TSANT2 0.165122 0.223572 0.738564 0.4602
TSANT3 0.219072 0.255473 0.857515 0.3912
76
TSANT4 -0 .320807 0.277669 -1 .155356 0.2479
TSANT5 -0.228622 0.345294 -0.662108 0.5079
DSANTE -4 .88E-06 1.94E-06 -2 .519792 0.0117*
DENSEIG -6.77E-06 4.62E-06 -1.463726 0.1433
CTAILLE1 -18.99995 6.569574 -2.892112 0.0038***
CTAILLE2 -14.39105 6.549270 -2.197352 0.0280*
CTAILLE3 -9.989614 6.531999 -1.529335 0.1262
CTAILLE4 -6.209333 6.527751 -0.951221 0.3415
CTAILLE5 0.504700 6.540333 0.077167 0.9385
Mean dependent var 0.676897 S.D . dependent var 0.467743
S.E. of reqression 0.269296 Akaike info criterion 0.495150
Sum squared resid 205 .3047 Schwarz criterion 0.637253
Log likelihood -648 .9668 Hannan-Quinn criter. 0.546352
Restr. loq likelihood -1824.641 Avg. log likelihood -0.223782
LR statistic (68 df) 2351.349 McFadden R-squared 0.644332
Probability(LR stat) 0.000000
Obs with Dep=O 937 Total obs 2900
Obs with Deo=1 1963

15 coefficients significatifs au total


Evaluation de la prédiction des modèle logit et probit
Tableau 27 : Evaluation de la prédiction du modèle logit

Dependent Variable: PAUVRTE


Method: ML- Binary Logit -
Date: 04/18/05 Time: 08:01
Sample: 1 2903
lncluded observations: 2900
Excluded observations: 3
Prediction Evaluation (success cutoff C = 0.5)
Estimated Equation Constant Probability
Dep=O Dep=1 Total Dep=O Dep=1 Total
P(Dep=1 )<=C 762 120 882 0 0 0
P(Dep=1 )>C 175 1843 2018 937 1963 2900
Total 937 1963 2900 937 1963 2900
Correct 762 1843 2605 0 1963 1963
%Correct 81.32 93.89 89.83 0.00 100.00 67.69
%Incorrect 18.68 6.11 10.17 100.00 0.00 32 .31

Tableau 28: Evaluation de la prédiction du modèle pro bit

Dependent Variable : PAUVRTE


Method: ML- Binary Probit
Date: 04/18/05 Time: 08 :02
Sample: 1 2903
lncluded observations: 2900
Excluded observations: 3
Prediction Evaluation (success cutoff C = 0.5)
Estimated Equation Constant Probabilitv
Dep=O Dep=1 Total Dep=O Dep=1 Total
P(Dep'-1 )<-C 759 124 883 0 0 0
P(Dep=1)>C 178 1839 2017 937 1963 2900
Total 937 1963 2900 937 1963 2900
Correct 759 1839 2598 0 1963 1963
%Correct 81.00 93.68 89.59 0.00 100.00 67.69
%Incorrect 19.00 6.32 10.41 100.00 0.00 32.31
Tableau 29 : Evaluation de la prédiction du modèle gambit

Estimated Equation
Dep=O Dep=1 Total
P(Dep'-1 )<-C 762 124 882
P(Dep'-1 )>C 175 1843 2018
Total 937 1963 2900
Correct 762 1843 2605
% Correct 81 .32 93 .89 89.83
%Incorrect 18.68 6. 11 10.1 7

Le pourcentage de prédictions fausses est de 10,17%. La faiblesse de ce pourcentage montre


que le modèle est globalement significatif.

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