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Par
Baba NDIAYE
Soumis pour satisfaire en partie aux conditions d'obtention du Diplôme d'Etudes
Approfondies (DEA) en Politique Economique et Gestion de l'Economie de l'Institut
Africain de :Uéveloppement Economique et de Planification (IDEP)
Novembre 2005
NATIONS UNIES
9
INSTITUT AFRICAIN
DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE PLANIFICATION
(IDEP)
Baba NDIAYE
Identification No 040707
,2 ~/--
Date: ./../..... U ...
?-vus-
~ ......... .....
DEDICACE
Je dédie ce mémoire:
)> A ma femme DIOP Ndèye Aby et à mes enfants Serigne Fallou, Aida et Yaye
Awa.
o/ous avez été trop patient durant toute ma formation, que {e crout
Puissant nous accorde sa grâce afin que nous puissions tirer {es fruits de
cette promotion.
)> A mon père, ma mère et mes frères et sœurs
This study identifies the determinants of rural poverty in Senegal. ft applies the
Probit, Gambit and Logit method with data from the ESAM 2. The household survey
was carried out in 2002 by the Senegalese Forecast and Statistics Department. The
results show the main determinants of rural poverty as leve/ of education, the sex of
family head, the age of family head, the occupation and climatic conditions on
agricu/tural production.
From the study the poorest regions are identified to be Ziguinchor, Kaolack and
Kolda. The policy implications stress on the improvement of education and on
continuing to put more emphasis on the agricultural sector particular/y in the three
regions of Senegal as strategies of reducing poverty in rural Senegal.
lll
WW RESUME ANALYTIQUE mw
Le développement durable passe forcément par une réduction voire une éradication
de la pauvreté. L'importance du thème sur la pauvreté la place au cœur des OMO
(Objectifs du Millénaire pour le Développement), c'est ce qui justifie la forte
mobilisation des institutions internationales de financement du développement dans
les R_ays touchés par la pauvreté. Ainsi, les pays doivent engager une lutte féroce
contre la pauvreté afin de la réduire de moitié à l'horizon 2015. La présente étude a
pour objectif de modéliser les déterminants de la pauvreté en. milieu rural au Sénégal
par l'approche du maximum de vraisemblance. Ceci nous permettra d'une part
d'identifier les leviers sur lesquels l'Etat doit s'appuyer afin de faire face à la pauvreté
en milieu rural et d'autre part de connaître les poches de localisation de la pauvreté
dans le pays.
H1 : L'age ava
ncé du .chef de ménage, le sexe féminin du chef de ménage, la catégorie socio
professionnelle et la taille élevée du ménage, l'absence de terre influent positivement
sur la pauvreté en milieu rural.
lV
Thorbecke) selon les régions afin de déterminer les régions les plus vulnérables en
rapport avec la pauvreté. La pauvreté rurale est en fait accentuée par: le manque de
terre, l'absence de culture irriguée, le manque d'accès à l'éducation et à la santé, le
manque de bétail etc.
Egalement, la revue de la littérature nous a montré que les variables qui ont été
retenues comme déterminants de la pauvreté sont : la taille du ménage, la localité, le
sexe du chef de ménage, le bétail possédé, la terre possédée, la situation
matrimoniale, le niveau d'instruction, la catégorie socio professionnelle et l'age du
chef de ménage.
Au terme de nos recherches, nous avons décelé quelques pistes pour un meilleur
ciblage pour la réduction de la pauvreté en milieu rural. En effet nos calculs
identifient trois régions qui devraient polariser le plus de soutien à savoir :
Ziguinchor, Kaolack et Kolda. Ces dernières connaissent des niveaux de pauvreté
très élevés. La sévérité de la pauvreté frappe 19% de ménages ruraux à Kolda, 18%
à Kaolack et à Ziguinchor.
v
TABLE DE MATIERES
Pages
DEDICACE .................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .................................................................................................... ii
ABSTRACT .............................................................................................................. iii
RES-UME ANALYTIQUE ......................................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ........................ ... ................................................................. viii
SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................... ix
CHAPITRE 1: INTRODUCTION GENERALE ......................................................... 1
1-1 Introduction ........................................................................................................ 1
1-2 Problématique et justification de l'étude .......................................................... 6
1-3 Objectifs .............................................................................................................. 8
1-4 Hypothèses ......................................................................................................... 8
1-5 Démarche de l'étude .......................................................................................... 8
CHAPITRE 2: ANALYSE DE LA PAUVRETE AU SENEGAL .................................. 9
2-1 Profil de pauvreté pour le Sénégal.. .................................................................. 9
2-1-1 Description de la base ....... .. .. ... ....................... .... ..... ..... ..... .. ...... ............... .... .. ... .. .... . 9
2-1-2 Détermination du seuil de pauvreté ................ ...... ..................................................... 9
2-2 Profil de pauvreté pour le SénégaL ................................................................ 13
t
Vl
CHAPITRE 4: MODELE ET ESTIMATION .......................................................... 37
4-1 Présentation du modèle ................................................................................... 37
4-1-1 Pourquoi les modèles classiques ne marchent pas .............. ........ ..... .. ........ ...... ....... .... ... ... . 39
4-1-2 Présentation du modèle dichotom ique simple .. ............ .................. ...................... .. .............. 39
4-1-3 Le modèle probit .... ........ .. ...... .. ... .. ................................................................. .... .... ....... ...... . 40
4-1-4 Modèle Logit. ......................... .. ........ ............... ... ............. ........ ..... ... ............ ..... ............... .. ... .. 41
4-1-5 Modèle Gambit ....... ... .... .. .. ...... .. ...... .. ....... ... ....... .... ... ..... .............. ...... ................. .......... .. ... ... 41
4-2 Estimation de la pauvreté ........................................................................................ 41
4-2-1 Etude comparative des résultats des trois méthodes : gambit -probit- log it .. .... ................ 42
4-3 Résultats et Interprétation du modèle gombit ....................................................... 42
4-3-1 Résultats de l'estimation ............................................................ .................. .... ............ ...... .. . 42
4-3-2 Interprétations ... .. ...... ......... ... ..... .... .... .... ... ............. ... .... .. ....... ... ... .......... .......... .... ..... ....... ... .. 44
CONCLUSION ......................................................................................................... 50
5-1 Recommandations ........................................................................................... 51
5-2 Conclusion ........................................................................................................ 53
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................... 55
ANNEXE1: Codage des variables .......................................................................... 59
ANNEXE 2 : Statistiques relatives à quelques variables ..................................... 70
ANNEXE 3: Résultats des estimations ................................................................ 72
Vll
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau 1 : Evolution de la population de 1960 à 2003 et taux d'accroissement.. ....... ... ..... .. . 2
Tableau 2: Répartition de la population par zone .......... .............................. ...... .... ................ 2
Tableau 3: Composition du panier alimentaire basé sur l'enquête ESAM Il, 2001-02 .......... 10
Tableau 4 : Lignes de pauvretés, ESAM 1et ESAM 11 ............ .......... .. .... ...... ........................ 12
Tableau 5 : Indices FGT par strate ...... .......... .. ...... .............. .............. ................................... 14
Tableau 6: Contribution par strate ....................................................................................... 14
Tableau 7 : Profil de pauvreté par zone .............................. ............ .............. ....................... 15
Tableau 8: Pauvreté selon le groupe d'age ........ ...... ..................................... ...................... 16
Tableau 9 : Pauvreté selon le sexe .................... .. ............... ................................................. 17
Tableau 10 : Pauvreté selon la taille du ménage ......................................................... ......... 18
Tableau 11: Pauvreté selon le secteur d'activité .................................................................. 19
Tableau 12: Dépenses moyennes d'éducation .................................................................... 20
Tableau 13 : Niveau d'instruction du chef de ménage & pauvreté ........................................ 21
Tableau 14: Analyse des macro- secteurs de l'économie Sénégalaise ....... .. ...................... 22
Tableau 15 : Structure des dépenses de consommation des ménages ............................... 24
Tableau 16 : Liste des variables retenues pour la modélisation ........................................... 38
Tableau 17 : Résultats du modèle gombit. .......................................................................... .43
Tableau 18 : Estimation du logarithme des dépenses par équivalent adulte ....................... .47
Tableau 19 : Echantillon des effets marginaux ..................................................................... 48
SIGLES ET ABREVIATIONS
lX
CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION GENERALE
1-1 Introduction
Le climat Sénégalais est de type Soudano sahélien marqué par l'alternance d'une
saison sèche allant de novembre à mai et d'une saison des pluies allant de juin à
octobre. De 300 mm au Nord semi désertique, il passe à 1200 mm au Sud, accusant
ainsi des .variations d'une année à l'autre. Les zones pluviométriques Sénégalaises
sont au nombre de trois :
•!• Une zone forestière au sud ;
•!• Une savane arborée au centre ;
•!• Une zone désertique au Nord.
Au plan hydrographique, quatre fleuves alimentent le réseau Sénégalais. A cela
s'ajoutent leurs affluents et quelques cours d'eau plus l'océan atlantique. Il est
traversé par plusieurs bassins qui forment deux systèmes importants : les cours
inférieurs du fleuve Sénégal et le cours moyen du fleuve Gambie. Le fleuve Sine
Saloum et le fleuve Casamance sont de petits cours d'eau côtiers.
Ce tableau fait ressortir une forte densité dans la zone rurale. En effet plus de 59%
de la population Sénégalaise sont des ruraux. Afin de fixer cette population dans leur
localité, il serait intéressant de trouver des moyens permettant d'améliorer leurs
conditions d'existence. D'où l'urgence de trouver de bons indicateurs et des moyens
pour la mise en œuvre.
Selon le rapport FI DA (2001 ), les personnes qui vivent avec la pauvreté extrême se
répartissent ainsi : Asie du Sud (44%), Asie de l'Est (24%), Afrique sud Saharienne,
Amérique Latine et Caraïbe (6,5%) et enfin Autres (1 ,5%).
Au Sénégal, malgré le rôle qu'il joue en terme d'emploi, le secteur primaire contribue
très modestement au PIB à cause des rendements agricoles encore faibles et
tributaires des aléas climatiques. Les investissements dans le secteur agricole
restent concentrés dans les zones où prédominent les cultures irriguées alors que la
pauvreté est plus marquée dans les zones où les cultures sont pluviales. Selon lê
DSRP du Sénégal, l'insuffisance de la qualité des infrastructures routières et
4
portuaires grève les coûts des transports et ne favorise pas l'intégration des marchés
sur le plan aussi bien interne qu'externe.
D'après l'enquête sur la perception de la pauvreté réalisée par la DPS, le pauvre est
celui qui n'a rien, qui ne peut régler ses besoins sociaux primaires, qui vit sans accès
à des opportunités. Il est exposé aux maladies, aux bouleversements économiques
-
et aux catastrophes naturelles. En somme, il est exclu et ne bénéficie pas des
prestations de l'Etat mais aussi et surtout n'a aucune influence qui modèle son
existence. Chacune de ses privations est une dimension de la pauvreté. La pauvreté
résulte de phénomènes économiques, politiques et sociaux qui interagissent et
aggravent aussi le dénuement dans lequel les pauvres vivent. Le manque d'actifs
physiques, ~es marchés inaccessibles et surtout des possibilités d'emploi rares
condamne les gens à la pauvreté matérielle.
Ainsi, pour lutter efficacement contre la pauvreté, il faut créer des opportunités pour
les· pauvres afin de stimuler la croissance économique et rendre le fonctionnement
des 'marchés plus favorable aux pauvres.
Devant l'échec à travers le monde de la lutte contre la pauvreté avec comme moyen
exclusif la· croissance, la question sociale est maintenant prise en compte dans les
débats, conférences et modèles depuis les années 90. Ainsi, en 1999, le débat s'est
cristallisé sur la nécessité de recentrer la politique économique sur la lutte contre la
pauvreté. L'attention est désormais portée sur le taux de croissance et la répartition
des fruits de la croissance dans l'optique de réaliser une croissance avec équité. Si
les fruits sont mieux partagés, on tendra vers une croissance durable soutenue par le
partenariat Etat- Sect~ur privée- Société civile.
La pauvreté est un thème d'actualité qui fait couler beaucoup d'encre. Elle mobilise
au~si bien les institutions internationales de financement du développement que les
concepteurs de politiques économiques dans tous les pays concernés.
La forte urbanisation du Sénégal est inquiétante. E~ effet, ceci pourrait s'expliquer
par le fait que les jeunes ruraux, confrontés à des difficultés de toutes sortes ont
comme seule issue l'exode rural. Son éligibilité à l'initiative PPTE (Pays Pauvres
Très endettés) en juin 2000 montre que le pays est parmi les plus pauvres du
monde. A la suite de la dévaluation du franc CFA survenue en janvier 1994, le pays
a renoué avec la croissance. En 2003, les estimations de la croissance ont subi des
contre-performances observées au niveau du secteur primaire (-13,6%). Cette
situation était due au repli du sous secteur de l'agriculture (-20,4%), de l'élevage (-
7,7%) par rapport à l'année 2002. Le fort ralentissement du sous secteur de
l'agriculture était imputable aux contraintes et difficultés auxquelles faisaient face
l'ensemble des acteurs de la filière. A cette nouvelle donne, s'ajoutait le problème de
commercialisation mais également, dans une moindre mesure, la relative stabilité
des superficies de presque toutes les spéculations.
Le sous secteur de l'élevage, était fortement touché par les évènements survenus le
10 et le 11 octobre 2002 dans la région de Saint Louis (Pluies de contre saison). Les
dernières statistiques collectées laissaient apparaître des pertes de l'ordre de
657000 têtes de bétail. La prise en compte de ces résultats laisse entrevoir une
réduction globale de 5,1% du cheptel qui devrait se traduire par une baisse de 7,7%
de la croissance réelle du sous secteur. La contre performance des sous secteurs
est inquiétante compte tenu du fait que le monde rural s'adonne pour la grande
majorité à ses activités.
6
seuil de pauvreté (fixé à 2400 calories par équivalent adulte et par jour) est évaluée
à 61 ,4%. En milieu rural, cette même proportion est de 65,9%. En 2001- 2002 sur les
1063325 ménages que compte le Sénégal, 515.238 vivaient en dessous du seuil de
pauvreté, soit 48,5%. Cette situation d'ensemble cache des inégalités d'un milieu
géographique à l'autre.
En effet, la pauvreté est plus répandue en milieu rural car 57,5% des ménages
ruraux sont pauvres contre 1 ménage sur 3 dans les zones urbaines de Dakar et
43,3% dans les autres villes du pays. Le Sénégal s'est engagé dans la lutte contre la
pauvreté sous l'égide des institutions de Bretton Woods à travers la réduction de la
dette des pays pauvres très endettés. C'est à cet effet qu'en décembre 2001, le
DSRP réalisé par le Sénégal est fini. Ce dernier était approuvé par la FMI et la
Banque Mondiale en décembre 2002. Le point d'achèvement était atteint en avril
2004. Le DSRP est un document de référence pour l'élaboration des politiques et
stratégies sectorielles visant à éradiquer la pauvreté dans le pays. Le dernier
passage du Sénégal au club de Paris en juin 2004 a permis une annulation de sa
dette de plus de 400 milliards de FCFA par les pays membres du club de Paris. Ces
fonds plus ceux des PPTE seront attribués aux secteurs sociaux de base en
conformité avec le DSRP du Sénégal. D'où la nécessité de bons indicateurs en
milieu r~ral afin de faire face à la pauvreté rurale qui est une préoccupation centrale.
7
1-3 Objectifs
La première étape d'une politique de réduction de la pauvreté consiste en la mesure
de celle-ci, dans le souci de mieux orienter les interventions vers les groupes les plus
vulnérables. Aussi il est utile de connaître les impacts lorsqu'on s'engage dans la
lutte contre la pauvreté. Ainsi, les objectifs de la présente étude sont les suivants :
4 Connaître les poches de localisation de la pauvreté dans le pays ;
"*- Faire sortir les déterminants de la pauvreté en milieu rural ;
'*- Définir les leviers sur lesquels l'Etat doit s'appuyer afin de réduire la
pauvreté en milieu rural Sénégalais.
1-4- Hypothèses
L'étude est structurée comme suit, après le premier chapitre introductif qui présente
la problématique et la justification de l'étude ainsi que les objectifs et hypothèses de
recherche, le second chapitre traite la revue de la littérature théorique et empirique
sur les déterminants de la pauvreté en milieu rural au Sénégal. Le troisième chapitre
examine l'analyse de la pauvreté. Le quatrième chapitre présente l'estimation et les
résultats auxquels la recherche a abouti ainsi que leur interprétation et les
implications de politique économique. Nous terminerons ce travail par un chapitre sur
des recommandations et une conclusion.
8
CHAPITRE 2:
ANALYSE DE LA PAUVRETE AU SENEGAL
Dans la cadre d'une étude réalisée par la DPS sur « la pauvreté au Sénégal de la
a
dévaluation de 1994 à 2001-2002 », l'approche utilisée que nous réitérons dans cette
1
présente étude est celle classique du coût des besoins de base qui diffère
sensiblement de celle fondée sur l'énergie calorifique où la structure du panier des
biens alimentaires peut changer entre deux périodes en raison de phénomènes de
substitution au niveau des ménages. Le panier alimentaire réalisé à cet effet doit
permettre en principe aux ménages de consommer 2.400 calories par jour et par
équivalent adulte, tout en reflétant les habitudes de consommation du pays dans
lequel chaque ménage vit. Si un ménage montre une consommation totale par jour
et par équivalent adulte inférieure à la valeur de ce panier alimentaire, on dira que le
ménage vit en situation d'extrême pauvreté. L'enquête ESAM Il à l'avantage de
9
porter sur un échantillon plus large et de refléter les habitudes de consommation les
plus récentes des ménages, la composition du panier de biens alimentaires utilisé
pour établir les seuils de pauvreté est basée sur cette dernière. Au sein de la DPS,
le panier élaboré avec I'ESAM Il comporte les 26 biens les plus consommés, dont les
dépenses représentent 80 pour cent des dépenses totales des ménages situés dans
les dé~iles de la consommation par équivalent adulte 2, 3, 4, 5 et 6 (ces ménages
représentent la moitié des ménages du pays, puisque nous prenons en compte les
habitudes de consommation de cinq déciles qui comportent chacun dix pour-cent de
la population totale). Chaque bien est représenté dans le panier en proportion de sa
part dans les dépenses totales, en quantité telle que le panier alimentaire procure au
total 2400 calories par jour et par équivalent adulte. La composition du panier est
donnée dans le tableau ci-après.
Tableau 3: Composition du panier alimentaire basé sur l'enquête ESAM Il, 2001-02
Quantité Coefficient de
Code du produit Kilo calories
l(en 100 Qrammes) conversion Orana
Riz entier '12 0,2320 85, 83 370,00
Brisure de riz 13 2,2879 846, 51 370, 00
Mil 32 0, 7045 247,29 351,00
Pain de blé 71 0,6283 163, 99 261,00
Mouton sur pied 112 0, 1216 13, 7 114, 00
Viande de bœuf 131 0, 1511 35,82 237, 00
Poisson frais 211 0, 8840 104, 31 118,00
Poissons fumes 212 0, 1005 37, 59 374, 00
Poissons séchés 213 0,0528 14, 09 267,00
Lait caille en vrac 313 0,0660 4, 56 69, 00
Lait en poudre en vrac 318 0,0384 19, 30 502,00
Huile de palme 421 0, 3739 336, 14 899, 00
Autres huiles végétales 429 0, 1640 147,47 899, 00
Pâte d'arachide 432 0,0524 31 , 04 592, 00
Arachide décortiquée 612 0, 1040 60, 83 585, 00
Choux 623 0, 0933 2, 98 32,00
Petites tomates 625 0, 0767 1,76 23, 00
Concentre de tomates 626 0, 0722 1, 59 22, 00
Oignons 629 0, 3435 10,65 31,00
Niebé sec 645 0, 0457 15,64 342, 00
Manioc frais 713 0, 1248 18,60 149, 00
Bouillon 832 0,0295 7,45 252,00
Sucre en morceaux 912 0,0930 35, 82 385,00
Sucre granule 913 0,4025 154, 95 385,00
Café en grains 1011 0,0216 0, 09 4,00
Thé vert 1015 0,0240 1, 85 77, 00
Total - - 2400 -
Source : DPS, Banque mondiale (2004)
10
Dans le cadre de I'ESAM Il, des vecteurs de prix sont estimés pour chaque passage
séparément de sorte que chaque passage a son propre seuil de pauvreté
alimentaire, même si le panier ne change pas d'un passage à un autre. Par la suite
les lignes de chaque passage sont agrégées pour calculer un seuil de pauvreté
alimentaire unique pour la période couverte par I'ESAM Il. Ce faisant, un poids
double est donné à la ligne de pauvreté extrême du deuxième passage, en accord
avec la façon dont l'agrégat des dépenses a été construit (un tiers des dépenses
annuelles correspond aux dépenses déclarées lors du premier passage et deux tiers
correspondent aux dépenses déclarées lors du second passage). L'origine de cette
pondération est que les dépenses rétrospectives (non alimentaires) du second
passage couvrent huit mois alors que celles du premier passage n'en couvrent que
quatre. La même pondération a été appliquée aux dépenses alimentaires (malgré le
fait que celles ci sont des dépenses journalières).
Cette approche pour les dépenses alimentaires se justifie par le fait que le premier
passage se déroule pendant la période de soudure, un période difficile pour les
ménages mais qui ne représente pas la réalité Sénégalaise pour une période de plus
de quatre mois. Finalement, la consommation totale, même chez les ménages les
plus pauvres, inclut toujours la consommation de biens non alimentaires et de
certains services. Pour en tenir compte, la ligne de pauvreté totale correspond à la
ligne de pauvreté alimentaire majorée d'un montant pour couvrir les dépenses non
alimentaires.
Pour estimer ce montant, le principe est d'examiner ce que les ménages dont les
dépenses sont proches du seuil alimentaire dépensent en biens non alimentaires.
L'approche choisie ici consiste à calculer la moyenne des dépenses non alimentaires
par équivalent adulte pour tous les ménages dont les dépenses alimentaires par
équivalent adulte sont proches de la ligne de pauvreté alimentaire. Ce montant
moyen est rajouté au seuil alimentaire et on obtient ainsi un seuil de pauvreté global.
Nous résumerons dans Le tableau ci-dessous les différentes lignes de pauvreté
relatives à chaque passage.
11
Tableau 4: Lignes de pauvretés, ESAM 1 et ESAM Il
Il existe plusieurs mesures de pauvreté, celle retenue dans le cadre de cette étude
est les FGT basée sur la formule suivante:
12
Contrairement aux autres mesures de la pauvreté, la mesure Pa possède l'avantage
d'être décomposée en sous groupes de population. Ainsi, la mesure de la pauvreté
au niveau national peut être exprimée comme une combinaison de mesure de
pauvreté régionale pondérée par le poids de la population de chaque région.
L k j P aj
Ainsi la formule Pa devient : Pa= i =1
Avec:
• j=1, ----, m régions ;
• Kj = part de la région j dans la population totale ; (k1 +k2+------+km = 1)
• Paj = représente la région j.
La nouvelle formule de Pa nous a permis de calculer la contribution de chaque
région à la pauvreté nationale. Ainsi, la contribution Cj est obtenue par la formule
suivante :
Cj=
Vu le poids économique de la région de Dakar, nous l'avons isolé comme strate, les
autres zones urbaines constituent une deuxième strate et enfin la zone rurale. Le
tableau ci-dessous montre pour chacune d'elle, la sévérité, la profondeur, l'incidence
et la contribution de la pauvreté.
13
Tableau 5 : Indices FGT par strate
Q) c ,_ c Cil
c
"'0 •Q)
....... 0 ::::1 0 Q) ·Q) 0 c c
....... 0 Cil 0
(/) ,_
Q) :;J Q) :;J :;J
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0
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Cil
c.. 0 '- 0 0
Cil a.. ·Q) a.. a..
-c 0 0 (/) 0
Autres
Zone 38,7% 12,6% 10,0% 8,8 3,7% 6,6% 18,94%
Urbaine
Zone
80,0% 79,5% 35,5% 86,5% 16,5% 90,3% 57,51%
Rurale
Ensemble 58,0% 100% 22,0% 100% 10,5% 100% 100%
c c
(/) 0 (/) 0 (/) (/)
:;::;
Q)
•Q) ....
Q)
x ~ ....
Q)
x ::J ....
Q)
x ....
Q)
x
c > ::J ..0 > ::J ..0 > ::J > ::J
c ::J ro ï::::
...... ::J ro ï::::
...... ::J ro ::J ro
<( ro 1- c ro 1- c ro 1- ro 1-
Cl. 0 Cl. 0 Cl. Cl.
0 0
2001 91736 33,3 17,8 89370 43,3 17,3 334132 57,5 515238 48,5
1994 91099 49,7 19,1 92160 62,6 19,3 294692 61,4 477952 61,4
Ecart 637 -16 -1, 3 -2790 -19 -2, 0 39440 -3, 9 37286 -12 .9
Ecart% 0, 007 -33 -6,8 -0,03 -31 -10 13,4 -6,3 7,8 -21
A
Source: DPS et Banque Mondiale : Enquete Senegalaise auprès des ménages (ESAM Il,
. .
200112002, ESAM 1, 199411995).
Ce tableau confirme le fait que la zone ruràle est plus vulnérable au phénomène de
la pauvreté. Les écarts entre les deux enquêtes ne sont pas très grands. Le nombre
de ménages pauvres passe de 294692 ménages à 334132 ménages en milieu rural.
14
Soit un écart de 39440 ménages entre les deux enquêtes. Le monde rural contribue
pour 57,5% à la pauvreté nationale en 2001 contre 61,4% en 1995. Il y'a certes une
réduction du taux de pauvreté. Toutefois, ce taux demeure toujours élevé.
L'objectif de cette partie est d'avoir une idée sur les profils de pauvreté au Sénégal.
Pour y parvenir, nous avons utilisé les données de I'ESAM2 et surtout la formule
FGT pour traiter cette partie du document.
Pour mémoire:
PO représente la prévalence de la pauvreté ;
P1 représente la profondeur de la pauvreté ;
P2 représente la sévérité de la pauvreté.
CO représente la contribution à l'incidence de la pauvreté ;
C1 représente la contribution à la profondeur de la pauvreté
C2 représente la contribution à la sévérité de la pauvreté
La ligne de pauvreté retenue a permis de calculer les indices de pauvreté pour toutes
les zones rurales des différentes régions du sénégal. Les résultats obtenus sont
consignés dans le tableau ci-dessous.
Dakar Ziguinchor Diourbel St Louis Tambacounda Kaolack Thiès Louga Fatick Kolda
PO 0,61 0,73 0,62 0,58 0,76 0,75 0,60 0,58 0,69 0,79
P1 0,24 0,32 0,23 0,20 0,31 0,34 0,20 0,20 0,23 0,35
P2 0,11 0,18 0,11 0,09 0,16 0,18 0,09 0,09 0,10 0,19
co 0,006 0,164 0,117 0,110 0,083 0,185 0,135 0,079 0,069 0,064
C1 0,007 0,189 0,114 0,099 0,090 0,214 0,117 0,071 0,060 0,073
C2 0,006 0,210 0,111 0,091 0,091 0,234 0,106 0,065 0,053 0,082
. .
Source : Calcule par l'auteur a part1r des donnees de l'enquete ESAM Il (2002)
A
15
ruraux à Saint Loius et Louga vivent au dessous du seuil de pauvreté calculé selon la
méthode des coûts des besoins essentiels.
En terme de contribution, les zones rurales de Kaolack, Ziguinchor et Thiès ont les
plus fortes contributions avec respectivement 18,5%, 16,4% et 13,5%. La plus
grande sévérité de la pauvreté des régions de Ziguinchor, Kaolack et Kolda est mise
en exergue dans ce tableau par la tendance positive de la contribution de ces trois
régions à la pauvreté nationale.
L'activité professionnelle de l'individu diminue avec l'age, car à 60 ans l'individu est à
la retraite. Pour voir s'il existe réellement une corrélation entre le groupe d'age et la
pauvreté, les indices ci-dessous ont été calculés.
16
Ce tableau 8 montre que l'incidence de la pauvreté en milieu rural est plus manifeste
chez les ménages des personnes du troisième âge. En effet, au sein de ce groupe
d'age, l'incidence est de 70% contre 66% pour le groupe d'âge 36-60 ans et 61%
pour le groupe d'age 0-35 ans.
La question du genre occupe une place importante dans l'actualité Sénégalaise voire
internationale raison -pour laquelle il est bon de voir le sexe le plus vulnérable quant
au phénomène de la pauvreté en milieu rural.
L'analyse de ce tableau montre que les chefs de ménage hommes ont un taux de
prévalence de la pauvreté relativement plus élevé que chez les chefs de ménages
femmes. En effet, l'incidence de la pauvreté est de 69% chez les hommes contre
51% les chefs de ménages femmes. La profondeur quant à elle est de 27% chez les
hommes contre 17% chez les femmes. Enfin, la pauvreté extrême touche 13% de la
population masculine et 7% de celle féminine. Les contributions respectives à la
pauvreté nationale sont relativement fortes. A tous les niveaux, les hommes
contribuent au moins 5 fois plus à la pauvreté que les femmes. Ainsi, les
contributions à l'incidence, à la profondeur et à la sévérité sont respectivement de
17
86%, 88% et 90%. Cette contribution croissante selon les niveaux montre l'ampleur
de la pauvreté au sein de la population masculine.
2-2-5 Pauvreté selon la taille du ménage
1-4 pers. 5-9 pers. 10-14 pers. 15-19 pers. 20:.29 pers. 30 pers. et+
PO 0.23 0.62 0.77 0.83 0.85 0.74
P1 0.06 0.20 0.31 0.38 0.40 0.35
P2 0.02 0.09 0.16 0.20 0.22 0.18
co 0.034 0.382 0.338 0.138 0.077 0.006
C1 0.023 0.330 0.355 . 0.163 0.100 0.007
C2 0.018 0.297 0.363 0.179 0.114 0.073
Source : Calculé par l'auteur à part1r des données de l'enquête ESAM Il (2002)
Durant cette longue période d'accalmie, une divergence notoire existe entre les
différents secteurs d'activités. En effet, faute de qualification et absence de pluies
abondantes, beaucoup d'individu se livre au secteur informel, qui est toujours en
deçà des attentes. Le tableau suivant retrace les indices selon les secteurs d'activité.
18
Tableau 11: Pauvreté selon le secteur d'activité
' "
Source : Calcule par l'auteur a part1r des donnees de l'enquete ESAM Il (2002)
19
Tableau 12 : Dépenses moyennes d'éducation
Source : Calculé par l'auteur à partir des données de l'enquête ESAM Il (2002)
Sur les 217351 FCFA dépensés par les non pauvres du milieu rural en moyenne en
matière d'éducation, la zone rurale Dakaroise y cosacre la plus grande partie. En
effet, les ménages non pauvres de Dakar dépensent en moyenne 41 377 FCFa par
an dans l'éducation. La région de Ziguinchor est la localité ou les pauvres et les non
pauvres accordent une importance capitale à l'éducation. Cette nouvelle donne est
reflétée par le montant des dépenses d'éducation y afférent. Les dépenses
d'éducation restent encore faibles à Tambacounda. Les fortes disparités observées
au niveau national sont fonction peut être du niveau de sensibilisation et
d'information.
20
2-2-8 Niveau d'instruction du chef de ménage par région et par groupe de pauvreté
Pour illustrer le fait que l'éducation soit la clé de voûte de toute politique de
développement, nous avons tenté de calculer les indices de pauvreté selon le niveau
d'instruction du chef de ménage. Les résultats obtenus sont les suivants :
Tableau 13 : Niveau d'instruction du chef de ménage & pauvreté
Enseignement
Supérieur
Aucun Primaire secondaire technique
général
professionnel
PO 0,70 0,63 0,38 0,14 0,18
Source : Calculé par l'auteur à partJr des donnees de l'enquete ESAM Il (2002)
A
21
Tableau 14 :Analyse des macro- secteurs de l'économie Sénégalaise
contributions 1999 2000 2001 2002 2003
PRIMAIRE 2,4% 0,6% 0,6% -3,7% 2,8%
AGRICULTURE 1,6% 0,7% 0,3% -3,3% 2,5%
Elevage et chasse 0,3% 0,3% 0,2% -0,3% 0,2%
Sylviculture 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
Pêche 0,4% -0,4% 0,0% -0,1% 0,1%
SECONDAIRE 0,6% 0,8% 0,8% 1,9% 1,3%
Activités extractives 0,2% 0,1% 0,0% 0,2% 0,4%
Fabrication de corps gras alimentaire 0,0% 0,1% 0,0% 0,0% -0,1%
ENERGIE 0,1% 0,1% 0,1% -0,1% 0,4%
Autres industries -0,1% 0,3% 0,7% 1,3% 0,2%
BTP Matériaux de construction 0,4% 0,2% 0,0% 0,4% 0,4%
TERTIAIRE 2,3% 1,1% 1,8% 2,4% 2,0%
Commerce 0,9% -0,1% 0,3% 1,0% 0,8%
Transport & télécommunication 0,4% 0,6% 0,9% 0,4% 0,5%
Education 0,2% -0,1% 0,2% 0,1% 0,1%
Santé 0,2% -0,2% 0,1% 0,1% 0,0%
Autres services 0,7% 0,8% 0,3% 0,7% 0,6%
Source : Calculer par l'auteur à partrr des données du cadrage macroéconomrque du
Sénégal (2003)
On note:
);> une contribution erratique du secteur primaire due essentiellement à
l'agriculture ;
);> une contribution croissante du secondaire de 1999 à 2002 avec une bonne
tenue des BTP (Bâtiments et Travaux Publics) sur la période;
);> Une contribution uniformément bien répartie du tertiaire entre les branches.
Une fine lecture du tableau 15 montre que c'est le tertiaire qui semblerait l'emporter
au niveau de l'économie Sénégalaise et que sa valeur ajoutée est toujours limitée.
Le tertiaire n'est pas toujours efficace.
Les objectifs de la politique économique sont atteints pour le Sénégal car :
o L'inflation est maîtrisée ;
o L'Etat du Sénégal fait des efforts dans le domaine de l'emploi ;
o La croissance est soutenue ;
o L'équilibre extérieur est assuré.
22
2-4- Contexte économique dans le monde rural
Les ruraux dépendent pour la grande majorité d'un secteur en net recul dans la
production nationale. Le fait qu'ils soient les moins instruits rend difficile leur insertion
dans les secteurs modernes. Il est nécessaire de faire le diagnostic de ce secteur
pour y voir de très clair. La structure des dépenses de consommation des ménages
selon les différentes strates (CF tableau ci-dessous) en est une illustration.
Le tableau ci-dessous fait ressortir la structure des dépenses selon les différentes
zones.
23
Tableau 15 :Structure des dépenses de consommation des ménages
L'examen de la structure des dépenses des ménages montre que ce sont les
ménages ruraux qui dépensent plus en biens alimentaires (70,2%), contre 41,2% à
Dakar et 47,3% dans les autres centres urbains. Le panier montre l'importance des
produits céréaliers avec un poids de 33% du total des dépenses alimentaires contre
29% pour la moyenne nationale. Cette nouvelle donne montre que la situation en
24
zone rurale est inquiétante, compte tenu du fait que les récoltes n'ont pas été
prometteuses ces dernières années.
S'agissant des dépenses non alimentaires, la part des dépenses de santé est plus
importante chez les ruraux, contrairement aux dépenses d'éducation qui sont
pratiquement nulles chez ces derniers. Une politique d'accès aux services sociaux
de base comme le logement et les soins primaires de santé et à l'éducation aura un
effet positif sur le milieu rural.
25
CHAPITRE 3:
REVUE DE LA LITTERATURE
Selon Rosé (1988) il est difficile de donner une définition unique du terme
«pauvreté» qui fasse l'unanimité des auteurs. La pauvreté peut cependant être
définie comme «une incapacité pour un individu, un ménage ou une communauté de
satisfaire ses besoins primordiaux de la vie que sont: l'alimentation, le logement,
l'éducation, la santé et l'habillement--» .
Sen (1983) souligne que la pauvreté est un concept absolu au sens où elle traduit
l'incapacité de satisfaire un certain nombre de besoins essentiels et non des
différences dans le degré de satisfaction de ces besoins, ce qui relèverait plutôt
d'une approche en termes d'inégalité. Mais pour autant, précise Sen, cela ne signifie
pas que les moyens ou les ressources nécessaires à la satisfaction de ces besoins
restent fixes dans le temps. Par exemple, les biens nécessaires pour qu'un enfant
puisse se soigner correctement ne sont pas les mêmes aujourd'hui qu'il y a
cinquante an. La pauvreté est une notion relative, au sens où sa fréquence doit être
appréciée selon l'époque et la société où vivent les gens. Les formes qu'elle peut
prendre (son intensité, son degré de gravité) ne sont pas nécessairement les mêmes
pour tous les pauvres. La définition de la pauvreté se trouve ainsi au centre d'enjeux
politiques, non seulement parce qu'elle désigne une population de pauvres et définit
de ce fait une obligation implicite de la collectivité , mais aussi parce qu'elle met en
jeu différentes conceptions de la lutte contre la pauvreté. Sans établir sur ce dernier
point une correspondance univoque, on peut néanmoins noter que l'accent mis sur le
caractère "absolu" de la pauvreté conduirait plutôt à une catégorisation des
populations en situation de pauvreté et à la définition de publics cibles, ce qui risque
de déboucher sur un traitement symptomatique de la pauvreté visant principalement
à en diminuer la fréquence. Considérer la pauvreté comme une notion relative
inviterait plus, en revanche, à s'interroger sur la variété des formes que peut prenqre
26
la pauvreté et sur les processus qui l'engendrent, c'est-à-dire à agir plutôt sur les
causes que sur les conséquences.
On les appelle très souvent les utilitaristes. Dans cette école (celle des utilitaristes)
Giain 1995, Sen (1979), le bien être est défini comme étant le niveau de satisfaction
tiré par un individu de la consommation de biens et services. Ainsi, le pauvre peut
être défini comme celui dont le niveau de bien être économique est inférieur au
minimum acceptable du point de vue des normes de sa société·. Cette conception est
certes basée sur le fait que les individus maximisent leur utilité sur la base de leurs
dotations initiales et tirent deux principes importants de leur vision de la pauvreté.
•!• Premièrement, compte tenu du fait que les préférences varient d'une
personne à une autre, seuls les individus peuvent effectivement savoir leurs
propres intérêts.
•!• Deuxièmement; l'intervention de l'Etat doit être minimale dans l'économie. Il
doit en effet mettre l'accent sur des politiques réduisant la pauvreté par le
biais de l'augmentation de la productivité du travail, de l'emploi et du revenu.
Pour les non utilitaires Rawls (1971 ), le bien être est défini par ce que les adeptes du
courant estiment être souhaitable par l'individu du point de vu social. Ainsi, nous
obtenons deux courants de pensée différents des non Welfaristes : Approche par les
besoins de base et l'approche par les capacités.
La première approche situe le débat sur la pauvreté dans l'espace des
accomplissements et non celui des ressources. Elle considère que les choses
mànquantes dans la vie des pauvres sont un petit sous ensemble de biens et
services identifiés et perçus comme rencontrant les besoins de base de tous les
êtres humains. Il faut donc les satisfaire afin d'atteindre une certaine qualité de la vie.
Elle considère six domaines d'accomplissement que sont: la nutrition, l'éducation
primaire, la santé, l'hygiène et l'assainissement, l'approvisionnement en eau potable
et l'habitat et les infrastructures.
27
Pour chaque domaine, les normes à atteindre sont spécifiées. La fixation de la
norme au dessous de laquelle l'individu est considéré comme pauvre est la
principale difficulté rencontrée par cette approche. L'approche par la satisfaction
porte sur plusieurs domaines tels que :
•!• Etre adéquatement nourri, logé ;
•!• Etre en bonne santé ;
•!• Prendre part à la vie communautaire ;
•!• Apparaître en public sans avoir honte.
Pour les partisans de cette école, ce qui manque à l'individu, ce n'est ni l'utilité, ni
des besoins de base, mais certaines capacités considérées comme minimales.
Le pauvre est ainsi défini comme celui qui n'a pas la capacité d'atteindre un certain
sous ensemble de fonctionnement.
Une définition de la pauvreté s'avère difficile dans la mesure où elle doit en intégrer
toutes les composantes. Dans les années 1970, la Communauté Economique
Européenne (CEE) avait défini les pauvres comme « les individus et les familles dont
les ressources sont si faibles qu'ils se trouvent exclus du mode de vie, des habitudes
et des activités normales de l'État dans lequel ils vivent ». Cette approche paraît trop
restrictive car elle présente la pauvreté comme un phénomène unidimensionnel ; le
critère du revenu n'est évidemment pas suffisant pour définir la pauvreté, même s'il
s'agit de l'aspect le plus visible. Il est nécessaire de distinguer le concept de pauvreté
absolue de celui de la pauvreté relative. Le premier fait référence à un seuil de
besoins ou de ressources en dessous duquel on est considéré comme pauvre. Mais
il soulève des difficultés méthodologiques (appréeiation des besoins vitaux) et
politiques (la croissance d'un revenu national peut faire croire que la pauvreté
absolue diminue).
Le second souligne que la pauvreté n'a de signification qu'en des lieux précis et à
des époques déterminées. Par exemple, on peut considérer que les pauvres sont
ceux qui disposent de moins de 40 %du revenu moyen : d'après Milano (1992), cela
représentait, en 1987, en France, 55 francs par jour par unité de consommation (soit
1 665 francs par mois). Selon Fleurbaey at ali (1997): la mesure de la pauvreté se
28
heurte aux mêmes problèmes que l'étude de l'inégalité: l'hétérogénéité des
situations individuelles, la diversité des besoins et des préférences. Doit-elle en tenir
compte, et si oui, comment ? Doit elle prendre en considération tous les éléments du
mode de vie ou seulement certains biens fondamentaux ? Il s'y ajoute des
interrogations liées à la spécificité des comportements des populations en bas de
l'échelle ou de la durabilité des situations. L'existence de ces particularités devait
conditionner le choix du seuil à retenir absolu ou relatif, et sa définition. Les acquis
de l'économie normative permettent de situer les apports et les limites des études
classiques sur la pauvreté. Le dimensionnement exact du phénomène est encore
mal connu. On ne dispose pas de méthode correcte pour classer sans ambiguïté les
individus dès que l'on sort du cadre de l'unidimensionnalité.
Lorsque apparaissent des incohérences de statut (par exemple fort capital social et
bas revenu, conditions de vie confortables mais isolement------), le classement relève
de l'arbitraire. L'obtention d'une définition de la pauvreté facilement défendable tant
sur le plan théorique qu'empirique et réalisable à partir des informations fournies par
les enquêtes nécessite trois étapes :
•!• L'identification d'un indice de bien être ;
•!• Un seuil de pauvreté séparant les pauvres des non pauvres ;
•!• Et l'identification d'un indice pouvant saisir les différentes dimensions de la
pauvreté
La pauvreté est un phénomène qui intéresse les couches à faible revenu d'une
société donnée. Qui sont ces individus? Ou vivent ils? Et avec quels moyens? La
mesure du bien être au niveau individuel est préférable dans la mesure où l'individu
est le principal bénéficiaire des biens consommés et surtout parce que cette manière
de procéder permet d'examiner une question très importante dans certaines régions :
la distribution des ressources au sein des ménages. Malgré ces différents avantages,
eu égard au manque de ressources et surtout au fait que de nombreux biens et
services consommés par les ménages ne sont pas facilement attribuables aux
membres individuels, on préfère la collecte des données au niveau des ménages.
Au plan pratique, on préfère les mesures monétaires basées sur les dépenses ou les
revenus, lorsqu'il y'a une disponibilité et une fiabilité des données nécessaires.
29
b- Le seuil de pauvreté
Dans sa méthode en deux temps, Ravallion (1996) commence d'abord par construire
un seuil de pauvreté alimentaire, puis procède à l'allocation des produits non
alimentaires afin de parvenir à un seuil de pauvreté proprement dit. En définitive, le
seuil de pauvreté global est égal à la somme des seuils alimentaires et non
alimentaires.
c- Indice de pauvreté
Les approches dites qualitatives ne mesurent pas la pauvreté en terme numérique.
Elles tentent de résumer les principales caractéristiques de la pauvreté identifiées
sur la base d'enquêtes sociologiques ou anthropologiques, conduites de façon
structurée au niveau des ménages. L'indice de pauvreté doit résumer l'incidence et
l'ampleur de la pauvreté et satisfaire certaines propriétés fondamentales. Ainsi, Sen
(1976) a proposé deux axiomes qu'un bon indice doit satisfaire :
Axiome de monotonicité ;
Axiome de transfert.
L'axiome de monotonicité stipule que toutes choses étant égales par ailleurs, une
réduction du revenu d'une personne se trouvant au-dessous du seuil de pauvreté
doit se traduire par une hausse de la mesure de la pauvreté. L'axiome de transfert dit
que : un transfert d'une personne située au-dessous du seuil de pauvreté toutes
choses étant égales par ailleurs à tout autre individu ayant un niveau de vie
30
supérieur doit s'exprimer par une hausse de la mesure de la pauvreté. Il existe
plusieurs mesures de la pauvreté. Celle retenue dans le cadre de cette étude est la
classe Pa. Les indices FGT sont des indices monétaires utilisés dans l'analyse de la
pauvreté. En effet si a =0, a =1 et a =2, alors on parle respectivement de l'incidence
de la pauvreté, de la profondeur de la pauvreté et de la sévérité de la pauvreté.
Dans la première catégorie de ces études, nous citerons celle réalisée par la DPS en
2001 intitulée étude sur la mise à jour du profil de pauvreté au Sénégal. Elle montre
que les variables niveau d'éducation, lieu géographique, la taille du ménage influent
significativement sur le niveau de vie des ménages Sénégalais. Les variables
démographiques, age et sexe du chef de ménage ne sont pas significatifs. Les
estimations étaient basées sur l'enquête ESAM1. La méthode utilisée pour le
traitement est celle des Moindre Carrée Généralisée MCG en coupe instantanée.
Une étude de la DPS en 2002 utilisant les régressions catégoriques (probit) a été
réalisée pour les déterminants de la pauvreté au Sénégal. Ci dessous, sont
consignés quelques résultats principaux.
Emploi: Les ménages dont le chef est à la recherche d'un emploi ont des niveaux de
consommation moindres en milieu urbain que les ménages dont le chef travaille.
Cependant, les ménages dont le chef ne travaille pas et ne cherche pas de travail
n'ont pas un niveau de consommation inférieur à celui des ménages dont le chef
travaille. Les ménages dont le chef est dans le secteur public ont une consommation
plus élevée en milieu urbain et se sentent moins pauvres en milieu rural. Lorsque le
chef de ménage est payé à la tâche, la situation du ménage est moins favorable que
lorsqu'il est un employé salarié sur une base plus permanente. Les ménages ruraux
dont le chef est employé dans l'industrie ou les services ont un niveau de
consommation plus élevé que les ménages dont le chef est dans l'agriculture. La
possession de terres en milieu rural est associée à un niveau de consommation plus
élevé.
Education: Les ménages dont le chef a une certaine éducation primaire ont une
probabilité moindre de se sentir pauvres que les ménages ayant un chef sans
instruction. De même, un ménage dont le chef sait lire et écrire à une consommation
plus élevée qu'un ménage avec un chef sans éducation. Cependant, les rendements
de l'éducation semblent être élevés principalement à partir de l'éducation secondaire
et technique. Le niveau d'éducation de l'épouse joue aussi un rôle significatif pour le
niveau de consommation du ménage et les ménages dont l'épouse est éduquée ont
également une probabilité moins élevée de se sentir pauvres et de souffrir de la faim.
32
élevée à Dakar qu'ailleurs. Cela est vrai aussi pour le milieu rural où cependant les
régions de Thies et Fatick sont comparables à la zone rurale de Dakar.
Avec l'age du chef de ménage, il n'apparaît pas de différence significative entre les
risques d'exposition à la pauvreté des chefs de ménage âgés de 35-55 ans par
rapport à ceux de 55 ans et plus. Par contre, les jeunes responsables de ménages
sont moins vulnérables que leurs aînés (55 ans et + ). Ce résultat peut sembler
surprenant dans la mesure où ces jeunes générations sont confrontées à des
difficultés d'insertion économique. Mais elles pourraient choisir de ne fonder un
ménage que si les conditions sont réunies ou de vivre seul dans le cas échéant.
33
Pour l'activité du CM, il n'existe pas de différence significative entre les ménages de
la catégorie de référence qui regroupe les 'sans emploi (chômeurs et inactifs) et ceux
des salariés. En revanche, le risque d'être atteint par le phénomène diminue
lorsqu'on intègre les ménages des indépendants/employeurs
Une étude faite par JAVA en 2004 sur les déterminants de la pauvreté en milieu rural
montre que : Le chef de ménage dont l'age est de 33 ans, de niveau d'éducation
primaire, agriculteur, de sexe féminin, dont la taille du ménage est de 7 personnes, le
nombre de bétail est de 1,5 et dont la superficie de terre occupée par ce ménage est
de 9 ha, l'augmentation d'une année pour ce chef de ménage va provoquer une
hausse de la probabilité d'être pauvre de 14,98%.
En prenant comme référence, le sexe féminin, les résultats de l'étude avaient montré
que le sexe masculin du chef de ménage influe négativement sur la probabilité d'être
pauvre. La probabilité d'être pauvre augmente également quand le niveau
d'instruction diminue. Globalement, l'étude a montré que la pauvreté en milieu rural
rwandaise est causée par un niveau d'éducation faible, une taille de ménage grande,
une superficie occupée par le ménage qui est réduite, avoir un chef de ménage qui a
l'age avancé et le fait que ce dernier ne s'occupe que de l'agriculture.
34
S'agissant de l'amélioration des revenus des ménages, deux principaux axes sont à
explorer~ Le re enus agricoles et le revenus du secteur informel.
L'amélioration des conditions de vie des ruraux passe par l'amélioration des revenus
agricoles, Cefa implique :
Une étude faite au Burkina parWETTA Claude dans le cadre du MIMAP, sur le Profil
d'inégalité et de pauvreté au Burkina montre que : la pauvreté demeure
essentiellement en zone rurale. Contrairement à ce qu'on peut penser, les ménages
dirigés par des femmes sont moins pauvres que ceux dirigés par des hommes. Tous
les instruments de mesure d'inégalité sont formels et révèlent que l'inégalité est une
caractéristique des non pauvres.
35
3-3- Revue critique de la littérature
Le seuil de pauvreté alimentaire fixé par les biologistes suscite beaucoup de
controverses de la part des analystes. La non atteinte de ce seuil n'est pas
forcément synonyme de pauvreté car très souvent les aliments contenant l'apport
calorifique nécessaires peuvent ne pas être considérés dans certaines localités pour
des raisons de coutume et de tradition. Ainsi donc, dans certaines localités, certains
aliments nutritifs ne sont pas consommés par les ménages pour _des raisons de
coutume. Malgré les critiques formulées à l'encontre du seuil de pauvreté, la
détermination du seuil non alimentaire nécessaire à la satisfaction des besoins de
base cause plus de problèmes. Cette détermination découle d'une appréciation
subjective, très souvent arbitraire donc difficile à pouvoir fixé un seuil de pauvreté.
Une fois le seuil de pauvreté fixé, il existe des individus qui n'ont pas atteint ce seuil
et qui par le biais de leur relations sociales vivent correctement. Le pauvre par
définition a un niveau de revenu qui lui imprime un train de vie basé sur une
alimentation très souvent bonne pour la santé que les riches (exposés aux maladies
telles le diabète, l'hypertension-----) ne mangent pas. Si le non pauvre de par son
mode d'alimentation est exposé à certaines maladies graves, il est bon de revoir la
définition du pauvre. Les études sur la pauvreté ne prennent pas en compte ces
aspects surtout au niveau de la spécification des modèles. Certains auteurs comme
SEN ont introduit de nouvelles dimensions telles : les droits de liberté, les besoins de
base, la participation à la vie politique. Toute fois il est toujours difficile de calculer un
seuil prenant en compte toutes ces dimensions. La question qui nous reste à l'esprit
est la suivante : Quel est le niveau d'éducation optimal pour qu'un individu ne soit
pas considéré comme pauvre ? Existe t'il une dépense minimale en santé pour être
considéré comme pauvre? Toute fois si l'on sait que le souhait de tout individu est
de ne rien dépenser pour sa santé. Voilà autant de questions sans réponses et qui
ont une importance capitale.
36
CHAPITRE 4:
MODELE ET ESTIMATION
Pour spécifier notre modèle nous nous référons au modèle empirique utilisé par F.B.
Doucouré lors de ses recherches sur les déterminants de la pauvreté Au Sénégal. Le
modèle spécifié est construit de la façon suivante :
Yi = 1 si le ménage est pauvre : c'est-à-dire si yi· ~ 0
37
Tableau 16 : Liste des variables retenues pour la modélisation
38
•!• Y=1 si l'individu est pauvre
•!• Y=O sinon.
/31
fJk
associée à la ième observation. Le simple fait que les deux membres de l'équation
sont de nature différentes (Yi est qualitative et Xi p+ E) est quantitative montre que ce
modèle n'a aucun sens du point de vue de l'égalité.
Une variable qualitative est dite dichotomique si elle prend deux modalités
conventionnellement codées 1 et O. La simplicité de ce modèle permet de bien
comprendre quelles sont les différences entre modèle qualitatif et modèle quantitatif.
Dans son livre intitulé : Méthodes Econométriques et Applications, Doucouré Fodye
B (2004) dit que ces modèles ont été initialement utilisés pour des études
biologiques mais ils ont un champ d'application assez vaste Généralement ils sont
utilisés dans l'analyse de la pauvreté. Nous considérons un ensemble de ménages
ou d'individus sur le quel nous observons une variable latente Yi* représentant le
revenu ou la dépense totale annuelle du ménage ou de l'individu i. Un ménage est
considéré comme pauvre si son revenu est inférieur à un seuil fixé. La modalité prise
par Y dépend des caractères Xi du ménage et du seuil de pauvreté. Ainsi donc, la
variable qualitative observée est définie à partir de la variable latente Yt
39
1 si •
Y; <s
0 smon
Définition : On dit que X suit la loi normale centrée réduite, ce que l'on note
X~ N(O,l}
si elle est absolument continue, et admet pour densité :
. 1 ( x'l).
/ (x) = .,fi; axp - 2 ,.
F(X)= Lt(x)dx
f(t) = (
1+ e-1
)2
Une des principales caractéristiques de ces formes est le fait qu'elles sont facilement
maniables mathématiquement. En effet, F(-t) = 1- F(t) elle est de moyenne nulle et
7r 2
de variance -
3
4-1-5 Modèle Gambit
41
Avant de procéder à l'estimation, nous avons isolé la zone rurale dans notre base
ESAM2. Le fichier obtenu a été transformé en fichier texte via Stat transfer. Ceci
nous a permis de transformer chaque modalité des variables qualitatives retenues
dans le modèle en variables par l'intermédiaire du logiciel STATA. Une fois ce travail
effectif il a fallu transférer ce fichier dans EVIEWS pour la modélisation. Ainsi, pour
les _besoins de ce travail, nous avons utilisé les logiciels suivants: SPSS 11; STATA
6,0; EVIEWS 5,0. Nous donnerons les résultats des estimations des trois
modèles. Les coefficients seront estimés par la méthode du maximum de
vraisemblance. Les valeurs numériques des coefficients n'ont pas d'interprétation
directe ; en revanche leur signe et le fait qu'ils soient ou non significatifs sont
interprétables. Le signe des variables explicatives quantitatives permet de savoir
si la probabilité de pauvreté est une fonction croissante ou décroissante de
la variable explicative correspondante (toutes choses égales par ailleurs).
Les deux derniers modèles à savoir Probit et logit ont moins de coefficients
significatifs que le premier. En effet le modèle gambit à 22 coefficients significatifs
tandis que les modèles probit et logit ont respectivement 17 et 14 coefficients
significatifs (cf. Annexe 3). Le pourcentage de fausses prédictions des trois modèles
en annexe nous permet de centraliser notre analyse sur le modèle gambit.
42
Dopondont Vorloblo: PAUVRTE
Meth od : ML • Slnary Extrema Value (Quad ratic hill climbing}
Date: 02/23/06 Tlme: 10:57
Sample: 1 2903
lncluded observations: 2900
Convergence achieved after 11 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Sila!tiîsttiit: J~nm!D .
c 1.762360 0.787406 12..23811$5 l(!j)-~
Etat matrimonial
Marié monogame -0.195346 0.11 2783 l -11_7~ flll.~
Célibataire -1.162456 0.286890 l-4.051192ô fll ..®ID.ID11"'
Veuf -0.335971 0.233060 -'1L4411553 ~.:1141$4
Divorcé -0 .549488 0.361674 1-1.51192911 fll .112$71
Niveau d'instruction
Supérieur général -0.434854 0.540210 l -o_0049n :@..~
1
primaire -0.483573 0. 187388 l-2. @..«llllm"'
secondaire -0.057928 0.236033 ll-n.245425 i(!l).JBml6)11
Enseignement technique 0.590824 0.785727 lo.7s1M6 l(!l)..4Ufu?11
Alphabétisation 1
Non alphabétisé -0.214397 0.130235 -1.~6 II«».Joœrr- 1
Secteur d'activité 1
Secteur para-public 0.753390 0.439126 11 .715659 ~..~ 1
=
15-29 mn 0.414032 0.142647
30-44 mn 0.501623 0.168298 Il~.~.......
45-59 mn 0.241656 0.183304 Il~·-~~~~
4-3-2 Interprétations
Pour certaines de nos variables, les signes des paramètres estimés sont ceux qui
étaient attendus. Un signe non attendu peut être expliqué par la réalité du pays et la
période de l'enquête, il peut être aussi l'effet des us et coutumes dans certaines
localités. Pour les variables qualitatives, afin d'éviter l'effet de multi colinéarité, une
variable de référence est choisie.
Les coefficients des modalités de la variable niveau d'instruction ne sont pas tous
significatifs. Seule la modalité primaire à un coefficient significatif. Néanmoins, les
résultats attendus sont obtenus. La pauvreté diminue avec le niveau d'instruction
44
d'où la nécessité de mettre un accent particulier sur l'éducation dans le monde rural,
l'ignorance étant une forme de pauvreté.
Les résultats montrent que les fonctionnaires du monde rural sont moins vulnérables
à la pauvreté. En effet, si l'on quitte ce secteur pour un autre, la pauvreté augmente.
Ainsi, pour la variable secteur d'activité, les signes attendus sont obtenus bien que
les coefficients ne soient pas significatifs. Une seule modalité « individu ou ménage
privé » a un coefficient significatif.
En milieu rural Sénégalais, les locataires et les ménages logés gratuitement ont une
probabilité moindre d'être pauvres. Ceci s'explique par le fait que c'est souvent les
fonctionnaires et les migrants de façon générale qui sont logés gratuitement ou
locataires. Le fait de pouvoir payer le loyer peut être perçu comme une capacité à se
prendre en charge pour les autres besoins. D'un autre coté, le seul fait de posséder
une maison n'est pas synonyme d'aisance.
45
S'agissant de la variable « mode d'éclairage », les signes attendus n'ont pas été
obtenus parce que l'électricité a été choisie comme référence. L'électrification rurale
n'est pas bien développée au Sénégal ce qui explique le fait que la modalité n'est
pas très bien renseignée dans l'enquête. Ainsi, l'électricité peut être considérée
comme un produit de luxe en zone rurale
Eu égard aux aléas climatiques, posséder plus de terre n'est plus synonyme
d'aisance en milieu rural. Les ménages qui n'ont que la terre comme patrimoine sont
plus exposés à la pauvreté. Dans notre estimation, la modalité « posséder 7-9 ha »
est prise comme référence.
En ce qui concerne la variable type de bétail possédé, la modalité les «deux à la
fois» est choisie comme référence. Les signes des coefficients obtenus n'étaient pas
en réalité ceux attendus car ceux qui possèdent à la fois le petit et le gros bétail
devraient être moins pauvres. Néanmoins, les résultats obtenus peuvent s'expliquer
par le fait que le modèle ne confirme pas que les ménages qui possèdent le bétail
sont à l'abri de la pauvreté.
46
Tableau 18: Estimation du logarithme des dépenses par équivalent adulte
Pour déterminer les élasticités, l'approche a suivi deux étapes : d'abord nous avons
estimé le modèle avec seulement les variables qui étaient significatives dans la
première étape.
Ensuite la formule pour calculer l'effet marginal est la suivante :
Il faut préciser que si (Z =a +a1 AGE +a2*Bétail + a3*Etat matrimonial + a4 *Groupe
age + a5*Niveau d'instruction +a6*Sexe) est l'équation de la régression alors pour
trouver une valeur numérique de Z, nous utilisons les moyennes pour chaque
variable. Une fois Z trouvé, les effets marginaux deviennent faciles à calculer.
47
Prenons l'AGE, par exemple, pour obtenir l'élasticité, il suffit de multiplier seulement
(Ez/1 +Ez) par a1. D'ou la nécessité de connaître les coefficient des variables.
Les données qui sont en gras dans ce tableau signifient que seul la variable qu'elles
représentent varie toute chose étant égale par ailleurs. Ainsi, trois élasticités ont pu
être calculées. Pour la variable taille du chef de ménage, la première ligne de ce
tableau montre que : Pour un chef de ménage ayant les caractéristiques suivantes :
marié polygame dont l'age est compris entre 30 et 60, de sexe féminin, de niveau
d'instruction primaire et sans bétail. L'augmentation d'une personne dans son
ménage va provoquer une hausse de la probabilité d'être pauvre de 15,8%.
Egalement, la probabilité d'être pauvre augmente de 14% si la taille du chef de
ménage de niveau secondaire, sans bétail et de sexe masculin augmente d'une
unité. Pour la variable niveau d'instruction, la probabilité d'être pauvre diminue de
31,5% si le niveau d'instruction passe au primaire. Ce constat est valable pour un
chef de ménage marié polygame de sexe masculin, appartenant à la classe d'âge
30-60 ans et ne possédant pas le petit bétail. Cette même probabilité est de 50,4%
pour les ménages dirigées par les femmes divorcées. S'agissant de la variable type
de bétail possédé, la dernière ligne nous montre les chefs de ménage célibataires
48
possédant un petit bétail avec un niveau d'enseignement supérieur; l'augmentation
d'une unité supplémentaire réduirait la pauvreté de 50,6%.
49
CHAPITRE 5:
RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUE
ET CONCLUSION
La pauvreté est un thème d'actualité qui mobilise aussi bien les institutions
internationales de financement au développement que les concepteurs de politiques
économiques dans les pays en voie de développement. L'atteinte du point
d'achèvement du Sénégal en avril 2004 et l'absence d'études exclusivement axées
sur le monde rural sénégalais justifient cette présente étude qui s'inscrit dans les
directives du DSRP. Compte tenu du fait que 80% des fonds PPTE seront affectés
aux services sociaux de base, il est urgent et nécessaire de mettre sur pieds de
bons indicateurs en milieu rural permettant de lutter efficacement contre la pauvreté.
Les indices de pauvreté calculés selon la localité ont permis d'identifier les zones
rurales Sénégalaises les plus vulnérables à la pauvreté. En effet, ce sont les localités
de Kaolack, Fatick et Kolda qui sont plus vulnérables au phénomène de la pauvreté.
Les résultats ont également montré que le niveau d'instruction est une fonction
décroissante du niveau de pauvreté. En effet, plus l'individu est instruit plus il est a
l'abri du phénomène. L'âge avancé du chef de ménage et la taille élevée du ménage
sont des facteurs de pauvreté en zone rurale. Tous ces facteurs plus ceux issus des
résultats du modèle Gambit, nous ont permis de tirer un ensemble de
recommandations de politique économique en milieu rural.
Enfin, pour voir l'impact d'une observati"on particulière sur la sensibilité de la
probabilité d'être pauvre, nous avons calculé les effets marginaux. En effet, ces
effets marginaux ne représentent que des élasticités. Pour calculer ces effets
marginaux nous avons utilisé un modèle avec uniquement les cœfficients significatifs
du modèle gambit.
50
5-1 Recommandations
1) Une .meilleure accessibilité aux services sociaux de base qui devrait passer
par la construction d'infrastructures scolaires et sanitaires en quantité
suffisante.
Des efforts supplémentaires doivent être mis en œuvre afin d'atteindre la
scolarisation universelle en milieu rural. Comme on l'a vu, l'analphabétisme favorise
la pauvreté et partant accentue l'état de sous- développement. Des infrastructures
sanitaires suffisantes permettront de faire face aux difficultés rencontrées en zone
rurale. Les autorités en charge de la santé devraient initier des programmes
spéciaux comme « Un village - un poste de santé » et « une communauté rurale un
hôpital » afin de faciliter l'accès aux soins de santé.
51
et la création d'emploi en milieu rural. Compte tenu du fait que la pauvreté est définie
à travers le revenu, le combat contre ce phénomène passe forcément par une
politique efficace de création d'emploi.
3) Une discrimination positive pour les reg1ons les plus touchées par le
phénomène dans l'allocation des ressources.
Une discrimination positive devrait être faite en faveur des régions qui possèdent
les niveaux de pauvreté les plus élevés. Ce faisant, l'Etat devra promouvoir une
politique d'emploi dans le monde rural afin de créer de la richesse.
En effet, la zone rurale du fait de l'étroitesse de sa base productive est très
vulnérable. En conséquence, il est important qu'elle bénéficie de plus d'attention
quant à l'allocation des fonds pour la lutte contre la pauvreté. Afin de réduire la
pauvreté en milieu rural, il faut promouvoir le développement de l'agriculture et de
l'élevage.
4) Une meilleure cartographie des zones déshéritées afin de mieux cibler les
actions.
Il est vrai que l'Etat Sénégalais a bien mesuré l'importance de l'éducation en y
consacrant 40% de son budget. Cependant, pour une utilisation optimale de ces
ressources, une meilleure cartographie des zones déshéritée est nécessaire. Ainsi,
le milieu rural devrait être privilégié afin d'améliorer l'accessibilité à l'éducation pour
les jeunes ruraux. D'ailleurs, l'inaccessibilité aux services scolaires est l'une des
causes des nombreux échecs des enfants issus de ce milieu. Le faible niveau
d'instruction encourage les ménages à procréer croyant au fait qu'il faut avoir
beaucoup d'enfants pour avoir une force de travail et se prémunir contre les mauvais
jours. D'où l'urgence de faire face à ce drame en milieu rural.
52
5-2 Conclusion
'
Dans cette étude, nous avons essayé d'analyser les déterminants de la pauvreté en
milieu rural sénégalais en utilisant les données de l'enquête ESAM Il. Une tentative
d'estimation de la pauvreté totale a été effectuée. Le seuil de pauvreté calculé,
fournit un éclairage sur le bien-être et le stand de vie des ménages ruraux
Sénégalais. En effet le modèle gambit nous a permis de voir les variables qui ont un
impact significatif sur le phénomène. La pauvreté en milieu rural sénégalais est un
phénomène multidimensionnel se manifestant souvent par des difficultés d'accès aux
services sociaux de base. Du point de vue alimentaire, 67,6% des ménages ruraux
étaient considérés comme pauvres, c'est-à-dire consommant moins de 2400 calories
par jours telle que recommandé par la FAO.
Les indices de pauvreté ont permis de localiser les régions les plus pauvres à savoir
Ziguinchor, Kaolack et Kolda. La profondeur de la pauvreté est également plus
accentuée au niveau de ces trois localités. La sévérité de la pauvreté frappe 19% de
ménages à Kolda, 18% à Kaolack et à Ziguinchor.
Par ailleurs, l'étude nous a montré d'une part que l'age, le sexe du chef de ménage,
le niveau d'instruction, la catégorie socioprofessionnelle et la taille du ménage
influent significativement sur la pauvreté en milieu rural. D'autre part, le manque
d'infrastructures scolaires et sanitaires explique la pauvreté en milieu rural, ce que
confirment nos hypothèses. Toutefois, il est à noter que le fait de posséder la terre
n'est pas synonyme de richesse compte tenu des aléas climatiques. La pauvreté en
milieu rural est d'origines diverses. En effet, la pauvreté peut s'expliquer par la
faiblesse du niveau d'instruction, un ménage dirigé par une femme ou une personne
très âgée ou le manque de patrimoine autre que la terre.
53
Il faut noter que toutes les variables pertinentes qui auraient permis de mieux
apprécier le phénomène ne sont pas disponibles. Ceci constitue d'ailleurs un
handicap majeur pour appréhender .tous les aspects liés à la problématique.
Néanmoins, les résultats obtenus permettent de se faire une juste mesure des efforts
allant dans le sens d'une réduction de la pauvreté concernant le milieu rural.
Toutefois certaines pistes méritent d'être explorées par le gouvernement pour faire
face à la pauvreté rurale. Parmi celles-ci, nous pouvons citer:
o La construction d'infrastructures scolaires et sanitaires et en quantité
suffisante afin de réduire les longues distances que parcourent certains ruraux
pour accéder à ces structures de base;
o La diversification des cultures, mais aussi et surtout la promotion du
développement de l'agriculture et de l'élevage en milieu rural ;
o La discrimination positive dans l'allocation des ressources en faveur des
régions les plus touchées par le phénomène.
Il est aussi important, compte tenu du fait que le taux de croissance moyen de
l'économie est de 5,5% durant la période post- dévaluation, de voir la répartition de
cette croissance selon les secteurs. La maîtrise de cette nouvelle donne permettra
de voir les leviers sur lesquels il faut s'appuyer pour que le partage soit équitable.
Enfin, il serait intéressant d'estimer les principaux déterminants de la pauvreté pour
chaque région du Sénégal. Cette étude permettra une meilleure redistribution du
revenu au niveau national.
,•.
54
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ANNEXEl: Codage des variables
Na me
REGION Région
Value Label
REGl Dakar
REG2 Ziguinchor
REG3 Diourbel
REG4 St Louis
REGS Tamba
REG6 Kaolack
REG7 Thiès
REGS Louga
REG9 Fatick
REGlO Kolda
NIVINSl Aucun
NIVINS2 Primaire
NIVINS3 Secondaire
NIVINS4 Enseign. techn. et prof .
NIVINSS Supérieur général
NIVINS6 Autre
NIVINS7 ND
ALPHABET Alphabétisation
Al phal alphabétisé
Alpha2 non alphabétisé
Alpha3 ND
Value Label
Ac tl Occupé
Act2 Chômeur
Act3 Etude/Formation
Act4 Personne au foyer
ActS Trop jeune/Agé
Act6 Autre
Act7 ND
SECTACAl Secteur d ' activité/activité actuelle
Value Label
Sectal Gouvernement
Secta2 Secteur parapublic
Secta3 Société privée
Secta4 Individu ou ménage privé
Sec taS ND
Value Label
Bracl Agriculture/Elevage
Brac2 Mines/Carrières
Brac3 Production/Transformation
Brac4 Construction
Brac5 Transport
Brac6 Commerce
Brac7 Services
Brac a Education/santé
Brac9 Administration
BraclO Autre
Bracll ND
MIGRANT Migrant
Value Label
Migl Migrant
Mig2 Non migrant
Mig3 ND
Value Label
60
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
Value Label
SITPROl Tâcheron
SITPR02 Indépendant
SITPR03 Employeur
SITPR04 Salarié
SITPROS Aide familial
SITPR06 Stagiaire
SITPR07 Apprenti
SITPR08 Autre
SITPR09 ND
SEXE Sexe
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
Value Label
SEXEl Homme
SEXE2 Femme
SEXE3 ND
ETHNIE Ethnie/nationalité
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
Value Label
ETNil Wolof/Lébou
ETNI2 Poul ar
ETNI3 Sérère
ETNI4 Diol a
ETNIS Manding/Sossé
ETNI6 Soninké
ETNI7 Autres sénégalais
ETNI8 Africains
ETNI9 Autres étrangers
ETNilO ND
Value Label
STATO 1 Propriètaire
STATO 2 Locataire
STATO 3 Logé gratuitement
STATO 4 Autre
STATO 5 ND
61
Write Format: FS
Value Label
1 1-3 pièces
2 4-6 pièces
3 7 - 9 pièces
4 10 pièces et plus
s ND
Value Label
MEC1 Electricité
MEC2 Lampe à gaz
MEC3 Lampe tempête
MEC4 Lampe à pétrole artisanale
MECS Bougie
MEC6 Bois
MEC7 Autre
MECS ND
COMBCUI Combustible de cuisine
Measurement Level: Scale
Column Width: S Alignment: Right
Print Format: FS
Write Format: FS
Value Label
COMB1 Gaz
COMB2 Electricité
COMB3 Bois de chauffe
COMB4 Charbon de bois
COMBS Autre
COMB6 Sans ob jet
COMB7 ND
Value Label
TYPE1 Aucun
TYPE2 Chasse eau avec égout
TYPE3 Chasse eau avec fosse sceptique
TYPE4 Cuvette/Seau
TYPES Latrines couvertes
TYPE6 Latrines non couvertes
TYPE7 Latrines ventilées améliorées
TYPES Autre
TYPE9 ND
62
SAPEAU Source d'approvisionnement en eau
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB
Value Label
VOITURE Voiture
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB
REFRIG Réfrigérateur/congélateur
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB
TV Télévis i on
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB
RADIO Radio/radiocassette
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: FB
Write Format: FB
63
MATELAS Matelas ou lit
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8
BICYC Bicyclette
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8
MOTO Motocyclette
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8
Value Label
TERPl 0 ha
TERP2 1- 2 ha
TERP3 2-4 ha
TERP4 4- 6 ha
TERPS 6 ha et +
TERP6 ND
Value Label
BETAl Aucun
BETA2 Gros bétail
BETA3 Petit bétail
BETA4 Les 2
BETAS ND
64
PBALIM Problèmes pour satisfaire les besoins en nourriture
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8
Write Format: F8
Va l ue Label
PBAL 1 Jamais
PBAL 2 Rarement
PBAL 3 Quelquefois
PBAL 4 Souvent
PBAL 5 Toujours
PBAL 6 ND
TSDEAU Temps mis pour attei ndre u ne sou rce d'eau pour boire
Measurement Level: Scale
Co l umn Width: 8 Alignment: Ri ght
Prin t Format: F8
Write Format: F8
Value Label
TSEAU1 0-14mn
TSEAU2 15-29mn
TSEAU3 30-44mn
TSEAU4 45-59mn
TSEAU5 60 mn et +
TSEAU6 ND
Value Label
TMARP1 0-14mn
TMARP2 15-29mn
TMARP3 30-44mn
TMARP4 45-59mn
TMARP5 60 mn et +
TMARP6 ND
Value Label
TRANS PB 1 0-14mn
TRANS PB 2 15-29mn
TRANS PB 3 30-44mn
TRANS PB 4 45-59mn
TRANS PB 5 60 mn et +
TRANS PB 6 ND
65
Value Label
TECOPl 0-14mn
TECOP2 15-29mn
TECOP3 30-44mn
TECOP4 45-59mn
TECOPS 60 mn et +
TECOP6 ND
Value Label
TECOSl 0-14mn
TECOS2 15-29mn
TECOS3 30-44mn
TECOS4 45-59mn
TE COSS 60 mn et +
TECOS6 ND
Value Label
TASANTl 0-14mn
TSANT2 15-29mn
TSANT3 30-44mn
TSANT4 45-59mn
TSANTS 60 mn et +
TSANT6 ND
DSMTE Santé
Measurement Level: Scale
Column width: 8 Alignment.: ltight
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
DTRANSP Transports
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
DENSEIG Enseignement
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
DCEREM Cérémonies
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8 . 2
Write Format: F8.2
67
Write Format: F8.2
Value Label
1 1-4 pers.
2 5-9 pers.
3 10-14 pers.
4 15-19 pers.
5 20-29 pers.
6 30 pers. et +
POIDS
Measurement Level: Scale
Column Width: 6 Alignment: Right
Print Format: F8.1
Write Format: F8.1
Value Label
68
2,00 60 000-100 000 F
3,00 100 000-150 000 F
4,00 150 000-225 OOOF
5,00 225 000- 350 000 F
6,00 350 000-600 000 F
7,00 600 000-1 500 000 F
8,00 1 500 ooo F et +
TAILLE Taille du ménage
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
Value Label
,00 Non
1,00 Oui
Value Label
,00 Non
1,00 Oui
PAUVRTE
Measurement Level: Scale
Column Width: 8 Alignment: Right
Print Format: F8.2
Write Format: F8.2
Value Label
1,00 <=500
2,00 0>500
69
ANNEXE 2 : Statistiques relatives à quelques variables
70
Tableau 23 : Activité du chef de ménage
71
ANNEXE 3 : Résultats des estimations
2900
75
Tableau 26 : Estimation de la pauvreté par la méthode logit
Estimated Equation
Dep=O Dep=1 Total
P(Dep'-1 )<-C 762 124 882
P(Dep'-1 )>C 175 1843 2018
Total 937 1963 2900
Correct 762 1843 2605
% Correct 81 .32 93 .89 89.83
%Incorrect 18.68 6. 11 10.1 7