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REPUBLIQUE DU BENIN

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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
(UAC)
*************
ECOLE NATIONALE D’ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT
(ENEAM)
*************
Mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de licence
professionnelle

FILIERE : Statistique OPTION : Statistique Démographique et Sociale

THEME :

ANALYSE DE L’EVOLUTION ET DES FACTEURS


EXPLICATIFS DES GROSSESSES CHEZ LES
ADOLESCENTES AU BENIN

Réalisé par :
FADEGNON Y.S. Mackéols & SACRAMENTO A.P. Jacques

Sous la direction de :
Maître de stage : Directeur de mémoire :

M. Philippe SEDEDJI M. Pacôme ACOTCHEOU


Economiste/Chercheur à la Ingénieur Démographe
DPPP/DGPD/MDC Enseignant à l’ENEAM

Année académique 2022-2023


ANALYSE DE L’EVOLUTION ET DES FACTEURS EXPLICATIFS DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU BENIN

AVANT-PROPOS

L’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM) est une école


d’enseignement professionnel de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Elle offre des formations
dans plusieurs domaines parmi lesquels figure la Statistique. Cette filière a deux branches dont la
nôtre qu’est la Statistique Démographique et Sociale (SDS). Il est exigé à l’ENEAM, au terme des
trois (03) années de formation pour l’obtention du diplôme de licence, à tout étudiant admissible
d’effectuer un stage académique dans une structure publique ou privée à la fin duquel un mémoire
de fin de stage est rédigé et soutenu. C’est dans ce cadre que nous avons effectué un stage de trois
(03) mois au Ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale
(MDC) plus précisément à la Direction Générale des Politiques de Développement (DGPD). Le
présent document est alors le fruit de nos recherches durant notre stage sur une question très
sensible et de grande envergure dans le cadre de l’élaboration des politiques de développement.

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APPROBATION

Cotonou, le..............................2023

Le Président de jury

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AVERTISSEMENT

L’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de


Management (ENEAM) n’entend donner ni
approbation ni improbation aux opinions émises
dans ce document. Les raisonnements et arguments
reviennent donc aux auteurs.

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DEDICACE 1

Je dédie le présent travail à :

Mon père FADEGNON D. Etienne et à ma mère ADIVIGNON N. Denise pour leur inépuisable
amour et soutien opiniâtre à mon égard. Vous êtes mes dieux sur terre.

Yham Steeve Mackéols FADEGNON

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DEDICACE 2

Je dédie le présent travail à :

Mon père SACRAMENTO G. Nicaise et à ma mère ADJIBADE W. O. Adidjatou qui n’ont jamais
cessé de me soutenir et de m’apporter lumière et amour dans tout ce que j’entreprends.

Albéric Prince Jacques SACRAMENTO

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REMERCIEMENTS

La réalisation du présent document a connu la contribution de plusieurs personnes que nous tenons à
remercier. Nous exprimons donc notre profonde reconnaissance à :

❖ M. HONLONKOU N. Albert, Maître de Conférences Agrégé, Directeur de l’Ecole Nationale


d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM) ;
❖ Dr AGADAME A. Jean Théophile, Maitre de Conférences Agrégé, Directeur
Adjoint de l’ENEAM ;
❖ Dr SENOU Barthélemy, Chef du Département Statistique à l’ENEAM ;
❖ M. ACOTCHEOU Pacôme, Ingénieur Démographe, Enseignant à l’ENEAM, Directeur du présent
Mémoire ;
❖ Mme ADOKO Evelyne, Directrice des Politiques et Programmes de Population (DPPP) à la
Direction Générale des Politiques de Développement (DGPD) ;
❖ M. SEDEDJI Philippe, Economiste/Chercheur à la DPPP, notre maître de stage ;
❖ M. HOUEMENOU Dominique, Chef de Service des Politiques et Programmes de Population à la
DPPP ;
❖ Mme GNINAFON Anicette Fifamè, Planificateur Economiste, Chef de Service des Etudes,
Information et Plaidoyers à la DPPP ;
❖ Mme ANAGO A. Bernice, Secrétaire à la DPPP ;
❖ Tout le personnel administratif et enseignant de l’ENEAM ;
❖ Tout le personnel administratif de la DGPD ;
❖ Tous les stagiaires de la DGPD de la période d’avril à juillet 2023 ;
❖ Tous nos camarades de la 7ème promotion de la filière Statistique Démographique et Sociale.

Nos frères et sœurs bien-aimés, alliés, amis et tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à
l’élaboration de ce mémoire. A toutes et à tous, nous disons sincèrement merci.

Dieu le créateur de l’univers, qui a su nous protéger jusqu’à ce jour. Nous lui rendons gloire et honneur.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS


AFCM : Analyse Factorielle des Correspondances Multiples
BM : Banque Mondiale
DGPD : Direction Générale des Politiques de Développement
DPPP : Direction des Politiques et Programmes de Population
DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
EDS : Enquête Démographique et de Santé
EFB : Enquête de Fécondité au Bénin
ENEAM : Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management
ENSPD : Ecole Nationale de Statistique Planification et de Démographie
EWASH & TI : Environmental and Water Sciences, public Health and Territorial Intelligence Journal
GRAPD : Groupe de Recherche Actions en Population et Développement
INED : Institut National d’Etude Démographiques
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
ISF : Indice Synthétique de Fécondité
IST : Infection Sexuellement Transmissible
IVG : Interruption Volontaire de Grossesse
JMP : Journée Mondiale de la Population
MDC : Ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
ODD : Objectifs de Développement Durable
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PRB : Population Reference Bureau
PRFI : Pays à Revenu Faible ou Intermédiaire
RDC : République Démocratique du Congo
SWEDD : Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend
UAC : Université d’Abomey Calavi
UIESP : Union Internationale pour l'Etude Scientifique de la Population
UNFPA : United Nations Population Fund

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LISTES DES TABLEAUX

Tableau 1 : Présentation des variables explicatives de l’étude ..................................................... 19


Tableau 2 : Analyse descriptive uni variée des variables catégorielles ........................................ 26
Tableau 3 : Récapitulatif des résultats de l’analyse bivariée ........................................................ 28
Tableau 4 : Résultats de la Décomposition ................................................................................... 32
Tableau 5 : Résultats des tests de choix de modèle ...................................................................... 34
Tableau 6 : Informations sur la validité du modèle ...................................................................... 35
Tableau 7 : Résultats de la régression logistique .......................................................................... 35
Tableau 8 : Récapitulatif du test des diverses hypothèses ............................................................ 38
Tableau 9 : Point des recommandations issues de l’étude ............................................................ 40

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Analyse multiavriée par AFCM ............................................................................. 30


Graphique 2 : Evolution du taux de grossesses adolescentes de 1996 à 2018 au Bénin .............. 31

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RESUME
L’âge de la femme est un facteur fondamental pris en compte dans l’analyse de la fécondité
dans un pays. Le présent travail se propose d’analyser la survenance de grossesse chez les
adolescentes en étudiant son évolution entre 1996 et 2018, en dressant le profil des adolescentes
qui ont eu de grossesse et en identifiant les facteurs qui expliquent sa prévalence en se basant sur
les données des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) réalisées au Bénin. Les méthodes
d’analyse utilisées pour y parvenir sont l’analyse descriptive, la décomposition et la régression
logistique. Les résultats issus des diverses analyses montrent que le taux de grossesse adolescente
au Bénin a connu une baisse de six points de pourcentage de 1996 à 2018 et que ce changement
observé dans la prévalence des grossesses chez les adolescentes provient majoritairement d’un
changement de comportement des adolescentes d’une période à une autre. Les analyses révèlent
aussi que les adolescentes victimes de grossesse sont celles mariées ou divorcées avec un homme
qui a une occupation, elles sont âgées de 18 à 19 ans et ont découvert le sexe avant 15 ans ou entre
15 et 17 ans. Enfin les facteurs explicatifs trouvés sont l’âge de la fille, l’âge au premier rapport
sexuel, le niveau d’instruction, la connaissance du cycle ovulatoire, le Situation matrimoniale et
la fréquence de vision de la télévision.

Mots clés : Grossesse, Adolescence, Vie procréative.


ABSTRACT
A woman's age is a fundamental factor taken into account when analyzing fertility in a
country. The present work aims to analyze the phenomenon of teenage pregnancy by studying the
evolution of the phenomenon between 1996 and 2018, profiling the teenage victims of the
phenomenon and identifying the factors that explain its prevalence, based on data from the
Demographic and Health Surveys (DHS) carried out in Benin. The analysis methods used to
achieve this are descriptive analysis, decomposition and logistic regression. The results of the
various analyses show that the teenage pregnancy rate in Benin declined by Six percentage points
from 1996 to 2018, and that this observed change in the prevalence of the phenomenon stems
mainly from a change in teenage girls' behavior from one period to the next. The analyses also
reveal that teenage pregnancy victims are those married or divorced with a man who has an
occupation, they are aged between 18 and 19 and discovered sex before the age of 15 or between
15 and 17. Finally, the explanatory factors found were the girl's age, age at first intercourse, level
of education, knowledge of the ovulatory cycle, marital status and frequency of television viewing.

Keys Words : Pregnancy, Adolescence, Procreative life.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION .......................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ....................................................... 4
1.1. Présentation de la Direction Générale des Politiques de Développement........................ 5
1.2. Déroulement du stage académique ................................................................................... 7
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE .......................... 8
2.1. Problématique, Objectifs et Hypothèses .......................................................................... 9
2.2. Revue de littérature ........................................................................................................ 11
2.3. Méthodologie de l’étude ................................................................................................. 18
2.4. Techniques de vérifications des hypothèses ................................................................... 23
2.5. Limites de l’étude ........................................................................................................... 23
CHAPITRE 3 : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS................................. 25
3.1. Analyse descriptive ........................................................................................................ 26
3.2. Analyse de l’évolution des grossesses adolescentes ...................................................... 31
3.3. Analyse des facteurs explicatifs des grossesses adolescentes ........................................ 34
3.4. Vérification des hypothèses............................................................................................ 38
3.5. Recommandations .......................................................................................................... 39
CONCLUSION ............................................................................................................................. 41
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE .......................................................................................... a

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INTRODUCTION

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Selon le rapport du projet SWEDD sur l’état des pays bénéficiaires, le Bénin est un pays à pré-
dividendes démographiques en raison de sa fécondité élevée, de sa mortalité en baisse et de sa structure
d’âge jeune. Comme pays de la région du Sahel, il accuse un retard considérable dans sa transition
démographique, avec une croissance démographique rapide résultant d’une baisse de la mortalité et d’une
fécondité toujours élevée (SWEDD, 2023). Des récentes données, il ressort que l’Indice Synthétique de
Fécondité (ISF) est passé de 4,9 en 2012 (EDS-IV) à 5,9 en 2018 (EDS-V), preuve du niveau de fécondité
toujours élevé.

En science sociale et précisément en Démographie, les femmes âgées de 15 à 49 ans sont


considérées comme les principaux sujets en termes de fécondité. L’étude de la fécondité prend donc en
compte les adolescentes de 15 à 19 ans qui généralement sont considérées comme formant un groupe à
risque. En effet, « l’adolescence », en tant qu'étape de la vie n'a pas toujours existé telle qu'on la conçoit
aujourd'hui. Du XVe siècle jusqu'au début du XVIIIe siècle, le regard posé sur cette période de vie était
celui du passage direct de l'enfance à l'âge d'adulte (Le Van, 1998, p.37). Ce n'est qu'à partir du XIXe
siècle, quand l'enseignement scolaire s'est répandu, que la frontière entre l'enfance et l'adolescence a été
accentuée et que la définition de l'adolescence s'est imposée comme une période de la vie humaine entre
l'enfance et l'âge d'adulte (Dadoorian, 2005, p.26). Ainsi, au lieu de considérer cette période comme une
simple transition liée à la puberté, l'adolescence est devenue un temps de formation et de préparation pour
de meilleures opportunités dans le futur. De ce fait, une grossesse survenant à cet âge est souvent mal vue
et considérée dans de nombreuses sociétés comme une transgression des normes sociales.

Au Bénin, une grande partie des niveaux de mortalité et de fécondité élevés s’explique par le
manque d’accès aux services de santé de reproduction, la persistance de certaines pratiques néfastes telles
que les mariages précoces et les grossesses d’adolescentes. La réglementation dans l’article 123 nouveau
de la loi N°2021-13 DU 20 décembre 2021 modifiant et complétant la loi N°20002-07 du 24 août 2004
portant code des personnes et de la famille interdit le mariage des enfants (moins de 18 ans), mais trois
filles sur dix sont mariées avant l’âge de 18 ans (Humanium, 2018). Ainsi dans le pays, plusieurs facteurs
sont à la base de l’amorce précoce de la procréation par les jeunes filles. En effet, le rapport de l'Enquête
de Fécondité au Bénin (INSAE, 1982) renseigne un taux de fécondité des adolescentes de 15 à 19 ans de
15,1% ; preuve que le phénomène de grossesse chez les adolescentes sévissait depuis longtemps au Bénin.
Faisant référence aux adolescentes ayant débuté leur vie procréative, le taux est passé de 26% en 1996 à
20% en 2018 (INSAE et ICF, 2019). La prévalence reste ainsi toujours élevée et il urge donc quelques
concrètes actions dans l’optique de réduire la vitesse de propagation du phénomène. Pour mener des
actions concrètes, il faudrait connaître les facteurs importants sur lesquels agir.

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C’est pourquoi la présente recherche porte sur : « l’analyse de l’évolution et des facteurs explicatifs
des grossesses adolescentes au Bénin ». Elle est structurée en trois chapitres ; le premier porte sur le cadre
institutionnel de l’étude, le second sur le cadre théorique et méthodologique et le troisième sur la
présentation et la discussion des résultats. La recherche s’achève par une conclusion générale après avoir
dégagé quelques suggestions de concrètes actions en vue d’émousser l’ampleur des grossesses
adolescentes au Bénin.

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CHAPITRE 1 :
CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE

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Ce chapitre aborde dans une première partie la présentation de la structure d’accueil


à travers ses attributions, son organisation et son fonctionnement puis dans une seconde partie le problème
sur lequel la recherche a porté.
1.1. Présentation de la Direction Générale des Politiques de Développement
La Direction Générale des Politiques de Développement (DGPD) est l’une des directions du
Ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale
(MDC). Cette partie fera état des attributions et des différentes directions techniques de la DGPD.
1.1.1. Mission et Attributions de la DGPD

Conformément à l’Arrêté N°016/MDC/DC/SGM/DGPD/SP-c/oo4sGG22 du 04 mars 2022,


portant attributions organisation et fonctionnement de la DGPD, elle a pour mission de concevoir, de
suivre et d’évaluer la mise en œuvre des politiques, des stratégies, programmes, projets et décisions du
Gouvernement en matière de développement national, sectoriel et local. Elle suit également la dynamique
du développement régional et international et en assure la veille stratégique.
A ce titre elle est chargée :
▪ d’assurer la veille stratégique au plan national, régional et international et de conduire des études
prospectives en matière de politiques de développement ;
▪ de participer à la réflexion prospective sur les politiques communautaires d’intégration régionale,
en collaboration avec les services compétents du Ministère de l’Economie et des Finances et des
ministères sectoriels ;
▪ de collecter, analyser, exploiter et produire l’ensemble des données et informations nécessaires à
la formulation des orientations stratégiques des investissements publics ;
▪ d’effectuer à la demande, des études de faisabilité ; de définir des politiques et stratégies pour le
développement économique et social du Bénin ;
▪ de définir les orientations stratégiques des investissements publics ;
▪ d’élaborer et de suivre la politique nationale de financement du développement en relation avec le
Ministère de l’Economie et des Finances ;
▪ de suivre la mise en œuvre des politiques et stratégies sectorielles pour le développement
économique et social du Bénin ;
▪ de veiller à la cohérence des programmes nationaux de développement au niveau sectoriel;
▪ de promouvoir les projets de développement intégrateur ;
▪ d’assurer le suivi du processus de l’élaboration des documents de planification ;
▪ de coordonner l’élaboration de la Politique nationale de population et d’en assurer le suivi;

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▪ de suivre le processus de la capture du dividende démographique conformément aux orientations


nationale et internationale en la matière ;
▪ de promouvoir le dialogue politique sur le dividende démographique ;
▪ de conduire et suivre la réflexion stratégique du développement à la base ;
▪ de veiller à la cohérence des programmes nationaux de développement au niveau local;
▪ de contribuer à la réflexion sur les politiques d’aménagement du territoire ;
▪ d’assurer le suivi du processus de l’élaboration et de la mise en œuvre des documents de
planification à la base.
La Direction Générale des Politiques de Développement comprend :
- le Secrétariat de Direction ;
- l'Unité de Gestion des Fonds des Partenaires Techniques et Financiers ;
- la Direction de la Prospective et de la Veille Stratégique ;
- la Direction de la Planification du Développement ;
- la Direction des Politiques et Programmes Sectoriels ;
- la Direction des Politiques et Programmes de Population ;
- la Direction d'Appui au Développement à la Base ;
- la Direction d'Appui aux Etudes de Faisabilité.
Notre stage s’est déroulé plus précisément à la Direction des Politiques et Programmes de
Population (DPPP).
1.1.2. Direction des Politiques et Programmes de Population (DPPP)

La DPPP est chargée :


▪ de conduire et de suivre les réflexions stratégiques sur les questions de la dynamique
démographique ;
▪ de veiller à la prise en compte des questions de population dans les politiques, stratégies,
programmes et projets nationaux et sectoriels et d’en assurer le suivi ;
▪ de réaliser des études thématiques relatives aux rapports entre la dynamique démographique et le
développement durable ;
▪ de conduire l'élaboration de la Politique Nationale de Population et d'en assurer le suivi ;
▪ de développer des outils et méthodes d'intégration des questions de population dans les documents
de planification du développement ;
▪ de suivre le processus de la capture du dividende démographique conformément aux orientations
nationale et internationale en la matière ;

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▪ de rendre accessibles en temps réel à l'ensemble des acteurs intéressés au niveau international,
régional, national et local, les informations et productions sur la capture du dividende
démographique ;
▪ de faire le plaidoyer et de contribuer à la promotion du dialogue politique sur le dividende
démographique ;
▪ d'assurer le renforcement des capacités des cadres des institutions et des structures de l’Etat sur
les questions de population.
La DPPP comprend :
❖ le service des Politiques et Programmes de Population et
❖ le service des Etudes, d’Information et Plaidoyers.
1.2. Déroulement du stage académique
Cette section est consacrée à la présentation des activités menées au cours des trois (3) mois de
stage au sein de la DPPP.
Le stage a débuté le mardi 11 avril 2023 et a pris fin le vendredi 7 juillet 2023. Son déroulement a
été marqué par la participation à quelques ateliers dont :
• l’atelier d’enrichissement de la note analytique sur le programme de développement gestion 2024
qui s’est tenu du mercredi 12 au vendredi 14 avril 2023 à la DGPD ;
• l’atelier d’enrichissement de la note d’orientation stratégique sur les investissements publics
gestion 2024 qui a eu lieu du mercredi 19 au jeudi 20 avril 2023 à la DGPD ;
• la première session du Groupe de Recherche Actions en Population et Développement (GRAPD)
qui s’est tenue le 16 mai 2023 au MDC et qui a été au point des activités inscrites au plan
d’activités 2023 du groupe et au debriefing des Journées Nationales de Développement.
Nous avons également contribué à : i) l’élaboration des rapports desdits ateliers qui se sont
déroulés dans la Direction ; ii) à la rédaction de plusieurs communications portant sur diverses
thématiques telles que les naissances et les charges sociales nationales induites, la résilience, la transition
et le dividende démographique et le modèle de maîtrise de fécondité adapté au Bénin ; iii) aux préparatifs
de la célébration de la JMP, Edition 2023 organisée par la DGPD avec l’appui de l’UNFPA et la BM à
travers le projet SWEDD, dans le cadre de la 34e édition de ladite journée à Savè dans le département des
Collines.
Les difficultés rencontrées au cours du stage sont globalement liées à l’adaptation à
l’environnement de travail et l’instabilité de la connexion internet.

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CHAPITRE 2 :
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
DE L’ETUDE

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ANALYSE DE L’EVOLUTION ET DES FACTEURS EXPLICATIFS DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU BENIN

Le présent chapitre expose le cadre théorique et méthodologique de l’étude. Il présente la


problématique, les objectifs, les hypothèses de recherche, la revue de littérature et la méthodologie de
l’étude.

2.1. Problématique, Objectifs et Hypothèses


2.1.1. Problématique

Au sein des pays à revenu faible ou intermédiaire, 21 millions de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans
tombent enceintes chaque année, et environ 50% de ces grossesses sont non désirées1. Également, 55%
des grossesses non désirées chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans en 2019 se terminent par un
avortement, qui, dans les Pays à Revenu Faible ou Intermédiaire (PRFI) est souvent pratiqué dans des
conditions dangereuses (OMS, 2020).

Le rapport de la dernière EDS faite en 2017-2018 au Bénin indique qu’une adolescente sur cinq
(20 %) a déjà commencé sa vie reproductive et que parmi elles, 15 % ont déjà eu une naissance vivante
et 5 % sont enceintes d’un premier enfant (INSAE et ICF Internationale, 2019).

Cependant, la survenue de grossesse chez une fille très jeune peut changer radicalement sa vie.
Elle est parfois contrainte d’abandonner ses études, ce qui contribue à réduire ses perspectives d’emploi.
Elle devient aussi plus vulnérable à la pauvreté, au rejet et à l’exclusion dans sa société. Sa santé peut
également en pâtir : les complications liées à la grossesse et à l’accouchement constituent en effet l’une
des principales causes de mortalité chez les adolescentes. D’après les investigations de l’OMS, en
comparaison avec les femmes âgées de 20 à 24 ans, les mères adolescentes ont un risque accru
d’éclampsie, d’endométrite puerpérale et d’infections systémiques. Même dans les rapports des EDS, les
adolescentes, c’est-à-dire les jeunes femmes âgées de 15-19 ans, sont considérées comme formant un
groupe à risque en matière de fécondité car les enfants de mères jeunes (moins de 20 ans) courent
généralement un risque plus important de décéder que ceux issus de mères plus âgées.

La question de la santé sexuelle et reproductive des adolescents est inscrite comme une
préoccupation de santé publique depuis 1976 suite à la première conférence sur la fécondité des
adolescentes. L’objectif de cette conférence était d’étudier l’ampleur des implications de la fécondité des
adolescentes afin de définir les stratégies d’action. Deux autres conférences internationales : celles de
Mexico en 1984 et du Caire (Egypte) en 1994 ont eu comme l’un des thèmes centraux, la thématique des
grossesses précoces et leurs conséquences sur la santé et l'avenir des adolescentes dont le programme

1
OMS. (2020). Grossesse chez les adolescentes. Récupéré sur le rapport de l’OMS :
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/adolescent-pregnancy

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ANALYSE DE L’EVOLUTION ET DES FACTEURS EXPLICATIFS DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU BENIN

d'actions a été ratifié par 179 pays dont le Bénin (MINTOGBE et AMADOU SANNI, 2019). Selon
Humanium (2018), s’il fallait s’en tenir à la seule législation en matière de protection de l’enfance au
Bénin, de ce point de vue le Bénin serait un paradis où tous les enfants du monde aimeraient vivre. Le
Bénin a ratifié la DUDH, les « Pactes jumeaux » de 1966 et la Convention des Nations unies sur les droits
de l’enfant. La législation est également étoffée par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des
Peuples, La Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant, la Constitution du Bénin, la loi sur la
répression des violences faites aux filles et aux femmes, et le Code de l’Enfant récemment promulgué en
2015. L’arsenal juridique est impressionnant et significatif et les différents codes interdisent les mariages
forcés ou précoces, avec des sanctions allant d’une amende ou dommage et intérêt à la privation de liberté.

Malheureusement, malgré cet arsenal juridique et les multiples efforts des dirigeants et agents de
la société civile ainsi que des organisations internationales d’une part en faveur de la protection des droits
de l’Homme en général et des enfants en particulier et d’autre part en faveur de la santé sexuelle et
reproductive, un grand changement n’est pas survenu dans la prévalence des grossesses adolescentes. En
effet selon le rapport de la cinquième Enquête Démographique et de Santé (EDS-V) au Bénin le taux de
grossesse chez les adolescentes a connu une baisse de 6% entre 1996 et 2018. Ce changement quoique
considérable laisse cependant le Bénin parmi les pays à niveau de fécondité élevé où l’amorce de la vie
procréative demeure précoce au sein des femmes. La prévention de la grossesse chez les adolescentes
ainsi que la mortalité et de la morbidité liées à la grossesse sont essentielles si l’on veut améliorer le bilan
sanitaire et sont impératives si l’on veut concrétiser les Objectifs de Développement Durable (ODD) liés
à la santé maternelle et néonatale dans le pays.

Le présent travail se propose d’analyser la survenance des grossesses chez les adolescentes de 15
à 19 ans au Bénin afin de proposer des mesures et actions pour freiner son ampleur.

Quel est le profil des adolescentes qui tombent enceintes au Bénin ?


Quelle est la source du changement intervenu dans la prévalence des grossesses chez les adolescentes
entre 1996 et 2018 ?
Quels sont les facteurs à l’origine de la survenance des grossesses chez les adolescentes de 15 à 19 ans au
Bénin ?
Ce sont là quelques questions auxquelles la présente recherche tâchera de répondre.

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2.1.2. Objectifs et hypothèses de recherche

2.1.1.1. Objectifs

L’objectif général du présent travail est d’analyser la survenance des grossesses chez les
adolescentes de 15 à 19 ans au Bénin.

De façon spécifique, il s’agit :

• de dresser le profil des adolescentes ayant eu une grossesse ;


• d’identifier la source du changement intervenu dans la prévalence des grossesses chez les
adolescentes entre 1996 et 2018 au Bénin ;
• d’identifier les facteurs explicatifs des grossesses chez les adolescentes.

2.1.1.2. Hypothèses de recherche

Le travail repose sur trois principales hypothèses que sont :

H1 : Les adolescentes qui tombent enceinte ont le plus souvent entre 18 et 19 ans.

H2 : Le changement observé dans la prévalence des grossesses adolescentes résulte d’une modification
des comportements des adolescentes.

H3 : Le niveau d’instruction de la jeune adolescente est un facteur qui peut expliquer la survenance d’une
grossesse chez cette dernière.

2.2. Revue de littérature


2.2.1. Clarification conceptuelle

Cette partie est consacrée à la clarification de quelques concepts utilisés dans le présent travail.

• Grossesse : selon le dictionnaire Le Robert, c’est l’état d’une femme enceinte. D’après Larousse,
débutant dès la fécondation, elle s’achève à l’accouchement donnant naissance à un bébé. Dans
notre cas, la grossesse adolescente fait référence à une fille enceinte dont l’âge est compris entre
15 à 19 ans.
• Vie Procréative : la procréation est l’action de procréer, résultat de l'union féconde entre un
homme et une femme. La vie procréative débute donc dès l’avènement de la première grossesse
et s’achève à la ménopause (Linternaute, 2021).

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• Dividende démographique : Le dividende démographique se définit comme l’accélération de la


croissance économique pouvant résulter de l’évolution de la structure par âge de la population. Il
est conditionné à l’achèvement de la transition démographique (PRB, 2013).
• Variable dichotomique : c’est une variable catégorielle qui n’a que deux modalités possibles.
(Datafranca, 2023).
2.2.2. Revue de la littérature théorique

• La théorie sur la décomposition

Selon Parfait ELOUNDOU et al dans « Comprendre le changement social : apport des méthodes
de décomposition et application à l’étude du dividende démographique » (2018), « décomposer », c’est
expliquer un tout à travers ses composants élémentaires ; c’est séparer un ensemble en ses divers éléments
constitutifs ; c’est, en somme, disséquer, démonter, découper, désassembler, ou désagréger. En sciences
sociales, la décomposition peut servir à comprendre un changement social à travers la contribution relative
de deux ou plusieurs facteurs (ou groupes) complémentaires. La décomposition couvre un vaste champ
de processus allant des sciences physiques aux sciences sociales. En sciences sociales, elle est
particulièrement utile dans l’analyse du changement social, entendu comme « toute transformation,
induite ou spontanée, de la structure, du fonctionnement ou de la performance d’une collectivité sociale.
». La méthode trouve aussi un grand champ d’application aussi bien en démographie, économie, sciences
politiques, ou sociologie (Kitagawa 1955 ; Oaxaca 1973 ; DasGupta 1993 ; Vaupel and Romo 2003).

La décomposition tend à révéler les « sources » plutôt que les « causes » profondes du changement.
Elle établit « d’où provient le changement » plus qu’elle n’élucide ce qui a causé le changement. Elle vise
à « rendre compte, » à faire « une comptabilité des sources proches » d’un changement. Alors qu’une
explication complète chercherait à élucider les causes ultimes (« pourquoi »), la décomposition identifie
les sources proches (« par quoi » ou « par qui ») le changement intervient.

Par quoi ? Dans une décomposition démographique simple, les sources par lesquelles le
changement survient incluront primairement deux effets complémentaires notamment a) un effet de
composition qui reflète les changements dans la composition de la population ; b) et un effet de
comportement qui, lui, reflète, le changement dans le comportement moyen des membres d’une ou
plusieurs catégories sociales étudiés.

Par qui ? En plus de rechercher par quoi le changement survient, l’analyste peut essayer de
comprendre les acteurs ou groupes qui impulsent le changement. Elle recherchera les groupes sociaux, les
régions, ou les catégories d’âge qui contribuent le plus à ce changement. Dans un cas comme dans l’autre,
la décomposition établit moins les causes que les sources du changement. Il existe trois types élémentaires

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de décomposition : la décomposition démographique, la décomposition de régression et la décomposition


mathématique.

Par rapport à l’analyse causale, la décomposition présente l’inconvénient majeur de ne pas


démontrer un lien de cause à effet. Ceci dit, en identifiant les sources du changement, la décomposition
offre des pistes utiles à l’action sociale. Bien plus, elle a l’avantage de la simplicité, flexibilité, facilité
d’interprétation, et compatibilité avec d’autres méthodes.

• Les théories sur la fécondité

Plusieurs approches théoriques ont été développées sur la fécondité et retracées dans les travaux
de Bart & De Bruijn (2003) et de Leridon (2015). Ces différentes théories de la fécondité sont
principalement : i) la théorie malthusienne de la population, ii) la théorie de la transition démographique,
iii) la théorie des déterminants proches de la fécondité, iv) les théories économiques de la fécondité. Dans
le cadre de cette étude, l’accent sera mis sur la théorie démographique de la fécondité qui adopte une
démarche interdisciplinaire (économie, sociologie, histoire, géographie, anthropologie, sciences
médicales) pour mieux comprendre l’évolution de la fécondité et ses facteurs explicatifs au sein des
adolescentes.

i) La théorie malthusienne de la population : « la population progresse plus vite que les


subsistances » ce qui engendre un « déséquilibre croissant » (Malthus,1798). Il part d’un constat pour lui
évident qui est que les surfaces cultivables s’additionnent alors que les bouches à nourrir se multiplient.
La solution est donc de réduire le nombre de naissances, en retardant l’âge du mariage et en observant une
chasteté absolue avant la bénédiction nuptiale.
ii) La théorie de la transition démographique : Le principe de transition démographique a été
énoncé en 1945 par le démographe anglais Franck Notestein. Il décrit quatre phases d'évolution dans la
croissance démographique d'un pays, et avait pour objectif de "classer" les pays selon leur phase de
développement (ACOTCHEOU, 2023). Au cours de la première phase, la situation est caractérisée par un
fort taux de natalité et un fort taux de mortalité, ce qui provoque donc un accroissement naturel faible.
Ensuite à la deuxième phase, le taux de mortalité chute fortement tandis que la natalité reste forte voire
augmente. Lors de la troisième, la mortalité continue à baisser mais plus lentement et la natalité se met
elle aussi à décroître. Enfin à quatrième et dernière phase, on observe ici des taux de natalité et de mortalité
faibles. La mortalité est à peu près égale d'une année à l'autre et la régulation de la population se fait
désormais par la natalité qui connaît des fluctuations.
iii) La théorie des déterminants proches de la fécondité : Après avoir inventorié un important
corpus d’études ethnologiques, Kingsley Davis et Judith Blake dans leur article en 1956, proposaient de

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distinguer plusieurs niveaux de variables introduction influençant la fécondité : les variables qu’ils ont
appelées intermédiaires, par l’entremise desquelles les facteurs socioculturels influencent la fécondité ;
les normes sociales, fortement liées au milieu d’appartenance, qui commandent les comportements de
fécondité, de nuptialité et les autres variables intermédiaires ; et les caractéristiques de structures
économique et sociale qui situent la position de l’individu au sein de la société. Cette classification s’est
avérée très féconde, et la longue liste de « variables intermédiaires » proposée par Davis et Blake a obligé
à s’intéresser à de nombreux facteurs jusque-là trop négligés. Elle a cependant contribué aussi à une erreur
majeure : pendant près de vingt ans, et malgré des travaux qui en avaient montré l’importance, le rôle de
l’allaitement absent de la liste de Davis et Blake a été trop souvent ignoré, y compris dans les
questionnaires d’enquêtes démographiques au cours des années 1960 et jusqu’au milieu de la décennie
suivante. Or, comme on le verra plus loin, dans les pays à forte fécondité, les deux variables essentielles
sont le mariage et l’allaitement.
iv) Les théories économiques de la fécondité : Selon Becker dans les années soixante, dans ses
travaux portant sur la fécondité, il partit de deux hypothèses selon lesquelles la production d’un certain
nombre de bien ou de services échappe au marché, notamment la production des enfants et ensuite le
principal ingrédient dans la production domestique est le temps. Il aboutit que les éléments favorables à
la baisse de la fécondité sont la hausse du prix du temps (hausse de la productivité), la baisse du prix de
la qualité et la hausse du coût de la quantité. Également, citons Easterlin (1969) qui a pris la suite de
Becker en insérant à l’analyse économique des facteurs sociologiques. Il construit sa théorie sur le revenu
relatif. La notion de revenu relatif représente le rapport entre deux composantes, soit d'une part les «
aspirations matérielles » ou les goûts pour un certain style de vie, et d'autre part la capacité, en termes
financiers, de réaliser ces aspirations. Selon Easterlin, la position relative de ces deux composantes joue
un rôle dominant dans l'explication du comportement reproducteur des jeunes couples. Easterlin postule
que si leurs ressources permettent aux couples d'avoir le style de vie qu'ils ont connu dans leur milieu
familial, cette situation provoque un sentiment de sécurité financière, et par voie de conséquence une
fécondité élevée. Par contre, si leur situation financière ne permet pas de rencontrer leurs aspirations
matérielles, ils vont avoir un nombre d'enfants réduit. Il y aurait donc une relation positive entre le revenu
relatif et la fécondité.

2.2.3. Revue de la littérature empirique

Bon nombre de récents travaux ont abordé la question des facteurs associés aux grossesses
adolescentes. Une exploration de ces recherches a permis de notifier entre autres les travaux qui sont les
suivants.

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2.2.3.1. Les travaux de recherche internationale

M. MASSUGUEU SIAKA dans son étude portant sur la fécondité des adolescentes et le
changement de comportement entre 1991 et 2004 au Cameroun, s’est servi des données EDS I II et III du
Cameroun pour mettre en évidences les sources du changement dans la fécondité des adolescentes. Elle a
procédé à cet effet deux types d’analyses et à deux niveaux différents (macro et micro) dont l’analyse de
décomposition simple et avancée. Les résultats indiquent que quelques soit l’année d’observation et la
variable de classification (niveau de vie, niveau d’éducation, utilisation de méthode contraceptive…),
c’est l’effet de performance qui est en grande partie la cause du changement au niveau macro. Le niveau
micro a permis de mesurer avec précision les différences de fécondité avant 20 ans ainsi que leur évolution
(MASSUGUEU SIAKA, 2011).

DIEME, NDIAYE et TOUGMA (2013) ont réalisé une étude sur la fécondité des adolescentes
dans les pays en développement dans l’optique d’appréhender l’évolution de la fécondité dans onze pays
d’Asie et sept pays d’Afrique Subsaharienne. En faisant usage des données des EDS de chaque pays, les
résultats de la régression logistique réalisée révèlent que les facteurs significatifs qui expliquent les
grossesses précoces sont le niveau d’instruction, le milieu de résidence et le niveau de vie du ménage.

Y. BADOHOUN (2015) dans sa recherche réalisée au Togo portant sur l’entrée en vie féconde
des adolescentes présenté dans sa communication intitulée « Entrée en vie féconde des adolescentes au
Togo : tendance, niveaux, déterminants » a abordé la problématique de la précocité des grossesses qui
nuit à l’atteinte des objectifs de réalisation du dividende démographique. L’analyse des données issues
des EDS-II et EDS-III réalisées au Togo s’est faite au moyen d’une méthode descriptive bivariée. Les
résultats ont révélé que les déterminants de l’entrée en vie féconde des adolescentes sont la région, le
milieu de résidence, la religion, l’exposition au media, le niveau d’instruction et la connaissance de la
période d’ovulation de la jeune fille. L’auteur affirme en conclusion que l’étude serait plus raffinée avec
une régression logistique afin de distinguer avec précision tous les déterminants de l’entrée en vie féconde.
Il recommande néanmoins aux décideurs politiques d’initier des actions à l’endroit des jeunes filles qui
constituent de manière très certaine une part des décideurs de demain.

F. TSHIMUNGU et ses congénères (2018) dans la revue « EWASH & TI Journal, 2018 Volume
2 Issue 3 » ont réalisé un travail en RDC qui s’est intéressé aux déterminants de la grossesse chez les
adolescentes dans la ville de Mbujimayi portant sur 318 adolescentes avec une méthode d’analyse de
comparaison et un test de Pearson puis une régression logistique. Les résultats indiquent que le manque
d’éducation sexuelle à l’école, la source de revenus des adolescentes, l’échec de leurs leadeurs à répondre
à leurs besoins, et les mariages précoces sont les raisons des grossesses précoces de la ville de Mbujimayi.

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D’après MIETE et SYLLA (2022), dans leur étude abordant les grossesses précoces et dont le but
était de prendre connaissances des perceptions des élèves sur l’origine et les causes des grossesses
précoces, ces causes sont le manque de communication parent-enfant, le déficit d’informations sur les
méthodes contraceptives qui rend les filles réticentes quant à leur utilisation et la naïveté de certaines
filles. Les méthodes d’analyse prototypique et de similitude ont été utilisées sur un échantillon de 186
élèves provenant de 3 lycées d’Abidjan. Les auteurs restent conscients des limites de leur étude,
notamment la faible représentativité de leur échantillon et l’étroitesse de la tranche d’âge questionnée (13
à 17 ans).

2.2.3.2. L’apport des organisations internationales

Selon le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA, 2017), la grossesse chez
l’adolescente découle généralement moins d’un choix délibéré que de l’absence de choix : elle est la
conséquence d’un accès réduit ou nul à l’éducation, à l’information et aux soins de santé.

Pour le Plan International avec et pour les Enfants (2018), les grossesses chez les adolescentes
s’expliquent par : le manque d’information et d’éducation sexuelle, les mariages forcés et précoces, les
violences et abus sexuels, les tabous liés à la culture, la loi en vigueur concernant la santé sexuelle et
l’accès à la contraception.

Selon le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (2022) dans son article intitulé
« Grossesse chez les adolescentes » suite à l’étude sur les facteurs de risque et de protections liées à la
grossesse chez les adolescentes dans les PRFI, plusieurs facteurs contribuent aux grossesses et aux
accouchements chez les adolescentes. Premièrement, le fait que dans de nombreuses sociétés, les filles
subissent des pressions pour se marier et avoir des enfants. Ensuite, le fait que dans de nombreux endroits,
les filles choisissent d’avoir un enfant car leurs perspectives d’éducation et d’emploi sont limitées. Enfin,
le fait que les adolescentes n’ont pas facilement accès aux moyens de contraception dans certains milieux.

2.2.3.3. Les études portant sur le Bénin


Au Bénin les travaux allant dans ce sens sont beaucoup plus orientés vers des recherches sur les
grossesses précoces en milieu scolaire. Nous notons essentiellement deux travaux ayant traité des
grossesses adolescentes dans un contexte général.

M. SALIFOU et J. ALLADATIN (2017) à travers leur recherche dans la commune de Tchaourou


au Bénin visant à faire un état des lieux de la maternité adolescente et à appréhender les principaux facteurs
explicatifs de ce phénomène dans la commune à travers une démarche méthodologique reposant sur
l’utilisation d’une base de données tirée d’une enquête réalisée par l’ENSPD sur un échantillon constitué

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de 2 220 individus dans l’arrondissement central de Tchaourou en 2016 ont démontré dans leur article
intitulé « Profil et facteurs explicatifs de la maternité des adolescentes dans la commune de Tchaourou :
une approche basée sur les variables intermédiaires » que les déterminants de la maternité précoce dans
la commune de Tchaourou sont l’âge aux premiers rapports sexuels, l’âge à la première union et
l’utilisation de la contraception et que le niveau d’instruction, le milieu de résidence et le sexe du chef de
foyer sont les facteurs induisant une variation significative de l’utilisation de la contraception moderne
chez les adolescentes à Tchaourou. L’analyse bivariée, l’AFCM et l’analyse explicative par la régression
logistique sont les méthodes utilisées et la limite de l’étude notifiée par les auteurs eux-mêmes est le fait
qu’elle est purement quantitative et qu’il serait par ailleurs intéressant de compléter dans une recherche
ultérieure les résultats des approches quantitatives avec des analyses qualitatives.

Dans « Le Journal de la Recherche Scientifique de l’Université de Lomé, volume 21 » (2019), une


étude basée sur les EDS I, II, III et IV pour analyser la dynamique de l’entrée en vie féconde des
adolescentes au Bénin que les auteurs qualifient d’étape préliminaire à la recherche de ses facteurs
explicatifs a été réalisée. L’analyse descriptive est faite en s’appuyant sur l’examen du tableau des
caractéristiques sociodémographiques des femmes échantillonnées. Cette description porte également sur
l’intensité et les tendances dans le temps de l’entrée en vie féconde selon les générations et les années
d’observation. Outre les tableaux et graphiques descriptifs, l’analyse démographique transversale (analyse
du moment) a été réalisée. Elle a consisté à la représentation graphique du phénomène dans un diagramme
de Lexis puis à la détermination de deux indicateurs clés que sont : l’intensité et le calendrier de l’entrée
en vie féconde à l’adolescence chez les femmes de 15 à 49 ans. Les résultats indiquent que le phénomène
prend de l’ampleur et devient de plus en plus précoce en particulier dans le groupe des femmes de 15 à
19 ans comparées à leurs ainées de 45 à 49 ans quel que soit l’année d’observation considérée. De plus,
même si l’âge moyen tourne autour de 15 ans quelle que soit l’année d’observation, cet âge tend vers un
rajeunissement d’une édition d’EDS à l’autre : soit 15,95 ans en 1996 et 15,44 ans en 2012. La conclusion
de la revue recommande la nécessité de mener une étude approfondie sur les déterminants de l’entrée en
vie féconde avant 20 ans chez les adolescentes afin d’identifier les facteurs explicatifs et de mieux
comprendre la dynamique du phénomène dans la jeune génération.

Le présent travail se propose de compléter ces différents travaux en réalisant une recherche
qualitative sur les facteurs explicatifs de nos jours des grossesses chez les adolescentes au Bénin.

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2.3. Méthodologie de l’étude


2.3.1. Source de données et échantillon

Les données sont issues des EDS I, III et V du Bénin téléchargées sur le site www.dhsprogram.com
. Les bases utilisées sont les bases de recodage individuel (IR). La base renseigne des informations sur
l’ensemble des femmes de 15 à 49 ans, mais avec la commande SELECT IF de SPSS, nous avons filtré
les informations relatives aux femmes adolescentes de 15 à 19 ans. Les adolescentes de 10 à 14 ans ne
sont pas prises en compte du fait de la rareté des données sur cette tranche d’âge de façon générale sur le
sujet. L’échantillon considéré dans les EDS I, III et V fait respectivement une taille de 1049, 3036 et 3335
adolescentes.

❖ Spécification des variables


Variable dépendante :

La variable dépendante est dichotomique et représente l’amorce de vie procréative par la jeune
adolescente caractérisée par le fait d’avoir au moins une fois été enceinte. Les variables prises en compte
pour créer la variable dépendante sont :

V213 : variable dichotomique qui notifie les filles enceintes au moment de l’enquête ;

V201 : Qui indique le nombre de naissances vivantes par adolescente ;

V228 : variable dichotomique qui indique si la répondante a une fois eu une grossesse qui n’a pas abouti
à une naissance vivante.

Ainsi, la Variable « A eu une grossesse adolescente » prend la valeur 1 équivalent de « Oui » si


V213=1, ou V201>0, ou V228=1 (l’adolescente dans ce cas a au moins une fois eu de grossesse) ; notre
variable prend la valeur 0 équivalent de « Non » si aucune des conditions n’est vérifiée.

Variables explicatives

Les deux variables quantitatives considérées dans l’étude que sont : l’âge de la fille et son âge au
premier rapport, sont regroupées en classe afin de respecter la nature qualitative de la recherche. En vue
de faciliter les interprétations et de réduire les modalités afin d’éviter les sous-effectifs, nous avons aussi
dû procéder à des recodages de certaines des variables qualitatives de la base. Le récapitulatif des variables
explicatives retenues et leurs modalités se présente comme suit :

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Tableau 1 : Présentation des variables explicatives de l’étude

Type Intitulé Modalités


Catégorielle Groupe d’âge 1 : 15-17 ans
2 : 18-19 ans
Qualitative Milieu de résidence 1 : Urbain
2 : Rural
Qualitative Niveau d'instruction 1 : Aucun
de la fille 2 : Primaire
3 : Secondaire
4 : Supérieur
Qualitative Religion 1 : Traditionnelle
2 : Musulmane
3 : Chrétienne
4 : Autres religions
Qualitative Ethnie 1 : Adja
2 : Bariba
3 : Dendi
4 : Fon
5 : Yoruba
6 : Autres ethnies
Qualitative Avoir un téléphone 1 : Non
2 : Oui
Qualitative Fréquence d'écoute 1 : Radio Pas du tout
de la radio 2 : Radio Quelques fois
3 : Radio Presque tous les jours
Qualitative Fréquence de vision 1 : Tv Pas du tout
de la télévision 2 : Tv Quelques fois
3 : Tv Presque tous les jours
Qualitative Connaissance du 1 : Ne connait pas son cycle
cycle ovulatoire 2 : Connait son cycle
Qualitative A déjà utilisé une 1 : Jamais utilisé de Meth Contra
méthode de 2 : A une fois utilisé de Meth Contra
contraception
Qualitative Situation 1 : Jamais mariée
matrimoniale 2 : A été mariée
Quantitative Age au premier 1 : Sexe avant 15ans
rapport sexuel 2 : Sexe entre 15-17ans
3 : Sexe après 18ans
4 : Pas été au sexe
Qualitative Occupation du 1 : Partenaire Occupé
partenaire 2 : Partenaire non occupé
Qualitative Travaille 1 : Fille ne Travaille pas
actuellement 2 : Fille travaille
Source : Réalisé par les auteurs à partir du traitement des données des EDS I et V

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2.3.2. Méthode d’analyse

Pour la présente recherche, trois approches d’analyse ont été utilisées : il s’agit de l’analyse
descriptive (Univariée, bivariée et multivariée), l’analyse de source par la décomposition et l’analyse
économétrique.

2.3.2.1. L'analyse descriptive

L'analyse descriptive est un type d'analyse de données utilisé pour décrire, résumer et comprendre
les données. Elle est censée fournir des informations précises sur les caractéristiques des adolescentes
prises en compte dans l’échantillon afin de mieux expliquer l’impact de ces caractéristiques sur le risque
de grossesse. Notre travail fait l’analyse descriptive sur trois dimensions.

• L'analyse univariée : L'analyse descriptive univariée a pour but de décrire et mesurer la


répartition des valeurs que peut prendre une variable.
• L’analyse bivariée : L’analyse bivariée a pour objectif d’analyser le lien qui peut exister
entre deux variables. Nous ferons cette analyse sur deux volets : le tableau croisé et le test
d’indépendance de khi-deux.
Le test du khi-deux est un test d'hypothèse utilisé entre deux variables catégorielles
avec une échelle de mesure nominale ou ordinale. Ce test est utilisé pour tester
l’indépendance entre les deux variables et est réalisé sous les hypothèses suivantes :
H0 : Indépendance entre les variables
H1 : Absence d’indépendance entre les variables
Le calcul du khi-deux se fait avec la formule :
𝑂𝑘 −𝐸𝑘
χ2 = ∑𝑛𝑘=1 𝐸𝑘

Ok : Fréquence observée. ; Ek : Fréquence théorique


• L'analyse descriptive multivariée : L'analyse multivariée désigne l'ensemble des
méthodes descriptives et explicatives utilisées pour traiter simultanément plusieurs
variables, afin de mettre en évidence des relations de dépendance. Il est utilisé la méthode
d’Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (AFCM) dans le cadre de ce travail.

2.3.2.2. Analyse de la source du changement par décomposition.

La décomposition couvre un champ étendu de processus allant des sciences physiques aux sciences
sociales. En sciences sociales, elle est particulièrement adaptée pour des études visant à expliquer le
changement social. La présente recherche adopte la décomposition démographique simple pour méthode

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d’analyse de source de changement. Dans la décomposition, tout processus à l’échelle nationale (𝑌) est
conçu comme une agrégation des comportements de plusieurs sous-populations (𝑦𝑗 ) avec une pondération
par les effectifs relatifs de ces sous-populations (𝑤𝑗 ). En clair,

𝑌 = 𝑓(𝑦𝑗 , 𝑤𝑗 )

Ainsi par exemple, le taux de grossesse adolescente du Bénin est la moyenne pondérée des taux
observés dans les différentes régions ou alors dans les différentes catégories socioéconomiques. Dans
cette formulation, 𝑌, la variable dépendante, doit satisfaire le critère habituel d’être quantifiable. 𝑋, la
variable indépendante, doit remplir des critères de d’exhaustivité, distribution, variabilité, et pertinence.

❖ Formulation mathématique

Supposons que nous nous intéressons à une moyenne nationale qui est un taux ; Y sera donc
formulée comme une moyenne pondérée (par 𝑤𝑗 ) des valeurs des sous-populations individuelles (𝑦𝑗 ).

𝒀𝑡 = ∑ 𝒘𝑗𝑡 ∗ 𝒚𝑗𝑡
De cette formule, le changement national peut être décomposé :

∆𝒀 = ∑ 𝒚𝒋 ∗ ∆𝒘𝒋 + ∑ 𝒘𝒋 ∗ ∆𝒚𝒋

Effet de Composition Effet de Comportement

Cette décomposition de base identifie ainsi deux sources de changement : la composition et le


comportement.

2.3.2.3. L’analyse économétrique

❖ Spécification des modèles

Compte tenu de la nature dichotomique de la variable dépendante, nous utiliserons un modèle


linéaire généralisé pour l’analyse. La procédure développe un modèle linéaire général de sorte que la
variable dépendante soit linéairement reliée aux facteurs et covariables via une fonction de lien précise.

Dans notre cas, étant donné le caractère binaire de la variable dépendante, deux modèles statistiques
courants s’offrent à nous : le logit et le probit.

- La régression logistique

La régression logistique est un modèle statistique permettant d’étudier les relations entre un
ensemble de variables qualitatives Xi et une variable qualitative Y. Il s’agit d’un modèle linéaire

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généralisé utilisant une fonction logistique comme fonction de lien. Cette fonction est la fonction
sigmoïde, définie sur R à valeurs dans [0,1]. Elle s’écrit de la manière suivante :

1
F(z) = 1+𝑒 −𝑧

• Forme générale du modèle


1
F(Xiβ) =
1+𝑒 −Xi β

- La régression probit

La régression probit sert au même usage mais utilise la fonction de répartition de la loi normale
pour traduire la fonction de lien. On sait que par définition la fonction de répartition est la sommation (ou
l’intégrale) de la fonction de densité sur un certain espace. Pour la loi normale, cette fonction de répartition
se présente comme suit :
𝑧 t2
1
F(z) = ∫ 𝑒 − 2 𝑑𝑡
−∞ √2π

• Forme générale du modèle


Xi 𝛽 t2
1 −
F(Xi 𝛽) = ∫ 𝑒 2 𝑑𝑡
−∞ √2π
Les deux modèles permettent de prédire la probabilité qu’un événement arrive (valeur de 1) ou
non (valeur de 0) à partir de l’optimisation des coefficients de régression. Ce résultat varie toujours entre
0 et 1. Lorsque la valeur prédite est supérieure à un seuil, l’événement est susceptible de se produire, alors
que lorsque cette valeur est inférieure au même seuil, il ne l’est pas. Toutefois, les coefficients issus des
deux modèles n’ont pas la même interprétation.

❖ Choix du modèle optimal

Nous utiliserons deux critères pour procéder aux choix du modèle optimal. Il s’agit des critères AIC et
BIC.

- Le Critère d'information d'Akaike (AIC) est défini par :

AIC = −2log L + 2k

où L est la vraisemblance maximisée et k le nombre de paramètres dans le modèle.

- Le Critère d'informations bayésien (BIC) est défini par :

BIC = −2log(L) + klog(n)

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où L est la vraisemblance maximisée, k le nombre de paramètres dans le modèle et n le nombre


de variables dans le modèle.

La règle est que le modèle le plus adapté ou optimal est celui ayant le plus petit AIC et BIC.

2.4. Techniques de vérifications des hypothèses


Seuil de significativité statistique

La présente recherche dans le domaine des sciences sociales est réalisée sur un seuil de
significativité statistique de 10%. Ainsi, pour l’analyse bivariée, on rejette l’hypothèse nulle
d’indépendance entre deux variables si la p-value ou prob associée au khi-deux est inférieure à 0,1 et pour
l’analyse économétrique, on considère une variable significative dans le modèle si la prob ou p-value
associée à cette variable dans le modèle d’analyse est inférieure à 0,1.

Vérification des hypothèses émises dans la recherche


▪ Hypothèse H1

Cette hypothèse est confirmée lorsque la modalité 18-19 ans de la variable « groupe d’âge » se
retrouve dans le même plan que la modalité oui de la variable dépendante « A eu une grossesse
adolescente » d’après l’AFCM.

▪ Hypothèse H2

Notons d’abord que la source de changement provient d’un effet de comportement selon un facteur
si la grande partie du changement (plus de 50%) est affectée selon ce facteur à l’effet de comportement.
L’hypothèse H2 est vérifiée si la majorité des facteurs utilisés (plus de 50% des facteurs) identifie l’effet
comportement comme la source du changement.

▪ Hypothèse H3

Cette hypothèse est confirmée lorsque la variable « Niveau d’instruction » est significative dans le
modèle de l’analyse économétrique. C’est-à-dire si la p-value associée à cette variable dans le modèle est
inférieure à 0,1.

2.5. Limites de l’étude


Comme mentionné dans la méthodologie, le profil des adolescentes concernées par l’AFCM et la
recherche des facteurs explicatifs des grossesses chez les adolescentes par l’analyse économétrique n’ont
été réalisés que sur la période 2017-2018. La prise en compte de chacune des périodes 1996 et 2017-2018
dans la réalisation de ces deux analyses, nous aurait permis de mieux analyser la dynamique du des

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grossesses chez les adolescentes entre les deux périodes à travers une analyse comparative entre les deux
profils retracés et entre les deux lots de facteurs explicatifs détectés.

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CHAPITRE 3 :
PRESENTATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS

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Ce dernier chapitre présente les résultats issus de l’analyse et du traitement des données accompagnés de
leurs interprétations. Comme indiqué dans la méthodologie, trois analyses ont été réalisées à cet effet :
une analyse descriptive, une analyse de corrélation et une analyse économétrique. Ce chapitre présente
également les recommandations possibles issues du présent travail.
2.6. Analyse descriptive
2.6.1. Analyse descriptive univariée des variables de la recherche

Tableau 2 : Analyse descriptive uni variée des variables catégorielles

1996 2017-2018
VARIABLES MODALITES FREQUENCES FREQUENCES
A eu une Grossesse Non 73% 79%
Adolescente Oui 27% 21%
Groupe d’âge 15-17 ans 55,1% 62,8%
18-19 ans 44,9% 37,2%
Milieu de résidence Urbain 40,5% 44%
Rural 59,5% 56%
Niveau Aucun 61,2% 28,7%
d'instruction de la Primaire 27,9% 27%
fille Secondaire 10,9% 43,4%
Supérieur 0% 1%
Religion Traditionnelle 15,8% 7%
Musulmane 21,7% 26,7%
Chrétienne 51,9% 60,5%
Autres religions 10,6% 5,7%
Ethnie Adja 15,1% 13,2%
Bariba 9,8% 11,2%
Dendi 2,1% 5,1%
Fon 38,7% 37,1%
Yoruba 10,2% 13,2%
Autres ethnies 24,1% 20,3%
Avoir un téléphone N'a pas un téléphone 98,5%
A un téléphone NA 1,5%
Fréquence d'écoute Radio Pas du tout 47,4%
de la radio Radio Quelques fois NA 52,6%
Fréquence de vision Tv Pas du tout 59,2%
de la télé Tv Quelques fois NA 40,8%
Connaissance du Ne connait pas son cycle 77,2% 63,8%
cycle ovulatoire Connait son cycle 22,8% 36,2%
A déjà utilisé une Jamais utilisé de Méthode
81% 88,6%
méthode de Contra
contraception A une fois utilisé de
19% 11,4%
Méthode Contra
Situation Jamais mariée 69,2% 81%
matrimoniale A été mariée 30,8% 19%
Fille ne Travaille pas 28,6% 50,7%

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Travaille Fille travaille


71,4% 49,3%
actuellement
Occupation du Partenaire non occupé 81,9%
partenaire Partenaire Occupé NA 18,1%
Age au premier Sexe avant 15ans 14,2% 12,1%
rapport Sexe entre 15-17ans 34,7% 32%
Sexe après 18ans 4,1% 3,9%
Pas été au sexe 46,5% 52%
Source : Traitement des données des EDS I et V sous SPSS

Le présent tableau renseigne l’analyse univariée de chaque variable prise en compte dans cette
étude. De ce tableau, il ressort comme remarqué plus haut que la prévalence des grossesses adolescentes
est passée de 27% en 1996 à 21% en 2017-2018 soit une baisse de 6%. Parlant du milieu de résidence des
adolescentes enquêtées, on enregistre plus d’adolescentes en milieu rural qu’en milieu urbain quelle que
soit l’année même si on note une augmentation de la part d’adolescentes en milieu urbain passant de
40,5% en 1996 à 44% en 2017-2018 au détriment des zones rurales. Quant à la variable niveau
d’instruction, on constate une très forte baisse des adolescentes sans niveau d’instruction passant de 61,2%
en 1996 à moins de 30% en 2018 au profit des adolescentes ayant atteint le niveau secondaire qui est passé
respectivement de 10,9% à 43,4%. Également, 1% des adolescentes enquêtées en 2018 ont atteint le
niveau supérieur contre 0% en 1996. On peut donc attribuer le mérite de cette amélioration à la portée des
diverses politiques de promotion des filles à l’école de 1996 à 2018. En ce qui concerne la religion, la
majorité des adolescentes enquêtées sont des chrétiennes quelle que soit l’année, suivie des musulmanes
et ensuite de celles des religions traditionnelles ; toutefois, les filles des autres religions ainsi que celles
sans religion sont aussi enregistrées. Lorsque nous nous intéressons aux ethnies des filles, nous notons
une dominance des adolescentes d’ethnie fon. Après les fons s’en suivent respectivement les ethnies adja,
yoruba, bariba ensuite dendi ; les autres ethnies telles que le peulh, le lopka et autres sont également
représentées. Par ailleurs, les variables renseignant l’exposition aux médias ne sont renseignées que dans
la base de 2017-2018 et nous notons la disposition de téléphone dans le ménage de 1,5% des enquêtées
aussi 47,4% de ces filles n’écoutent pas du tout la radio et près de 59,2% ne visualisent pas du tout la
télévision. Faisant cependant référence à la connaissance du cycle d’ovulation, on remarque que la
majorité des adolescentes ne connaissent pas leur cycle d’ovulation même si on note une baisse des filles
dont le pourcentage est passé de 77,2% en 1996 à 63,8% en 2018. Cette amélioration peut s’expliquer par
la portée des multiples sensibilisations sur le sujet et le changement en matière de niveau d’instruction des
adolescentes. Ces mêmes raisons peuvent justifier la baisse du pourcentage des adolescentes qui
travaillent déjà entre les deux années en raison de la priorité accordée à l’école. Par contre, celles n’ayant
jamais utilisé de méthode contraceptive ont augmenté entre les deux périodes ; leur pourcentage étant
passé de 81% en 1996 à 88,6% en 2018. Ce résultat peut s’expliquer par une réticence de la part des

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adolescentes à l’endroit de l’usage de la contraception malgré les multiples politiques, cette réticence siège
depuis le sein de leurs mères. Parallèlement, nous enregistrons une diminution des mariages des
adolescentes dont la prévalence est passée de 30,8% en 1996 à 11% en 2018. Ce qui peut s’expliquer par
le fruit porté par les multiples politiques de lutte contre ce phénomène. Le tableau montre également que
82% des adolescentes enquêtées avaient des partenaires qui sont sans occupation, la variable n’étant pas
renseignée en 1996. Enfin, nous relevons de ce tableau que les modalités de la variable âge au premier
rapport sexuel conservent les mêmes proportions de 1996 en 2018 même si la proportion des adolescentes
n’ayant pas été au sexe a augmenté de 46,5% à 62%.

2.6.2. Analyse descriptive bivariée entre les facteurs et la variable dépendante

Tableau 3 : Récapitulatif des résultats de l’analyse bivariée

1996 2017-2018
Variables Modalités % de Khi- Prob % de Khi- Prob
Grossesse carré Grossesse carré
Milieu de Urbain 28,8 22,531 0,000 33,5 40,102 0,000
résidence Rural 71,2 *** 66,5 ***

Total 100 100


Niveau Aucun 78,5 62,497 0,000 45,7 142,9 0,000
d'instruction Primaire 20,5 *** 25,6 ***
de la fille
Secondaire 1 28,5
Supérieur 0 0,1
Religion Traditionnelle 24,3 28,482 0,000 6,4 89,021 0,000
Musulmane 21,5 *** 38,6 ***
Chrétienne 41,3 46,4
Autres 12,8 8,5
Religion
Ethnie Adja 12,2 8,506 0,130 7,7 160,232 0,000
Bariba 11,8 ns 16,8 ***

Dendi 1,7 7,5


Fon 38,3 25,4
Yoruba 8 10
Autres Ethnies 27,9 32,6
Connaissance Ne connait pas 74,1 2,15 0,143 60,8 3,354 0,067
du cycle son cycle ns *
ovulatoire Connait son 25,9 39,2
cycle

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Situation Jamais mariée 8,3 690,366 0,000 23,8 1889,544 0,000


matrimoniale A été mariée 91,7 *** 76,2 ***

Travaille Fille ne 15,4 33,165 0,000 43,4 18,736 0,000


actuellement Travaille pas *** ***
Fille travaille 84,6 56,6

A déjà utilisé Jamais utilisé 69,8 32,616 0,000 80,62 56,621 0,000
une Méthode de Meth *** ***
de contra Contra
A une fois 30,2 19,37
utilisé de Meth
Contra
Groupe d'âge 15 à 17 ans 23,6 159,112 0,000 27,9 461,742 0,000
18 à 19 ans 76,4 *** 72,1 ***

Age au Sexe avant 32,4 33,165 0,000 32,2 1011,777 0,000


premier 15ans *** ***
rapport sexuel Sexe entre 15- 62,0 61,5
17ans
Sexe après 5,6 6,3
18ans
Pas été au sexe 0,0 0
Avoir un N'a pas un - - - 99,1 1,756 0,185
téléphone téléphone ns
A un 0,9
téléphone
Fréquence Radio Pas du - - - 53 11,245 0,001
d'écoute de la tout ***
radio Radio 47
Quelques fois
Fréquence de Tv Pas du tout - - - 72,1 61,155 0,000
vision de la Tv Quelques 27,9 ***
télé fois
Occupation du Partenaire non - - - 28,2 1736,185 0,000
partenaire occupé ***
Partenaire 71,8
occupé
Source : Traitement des données des EDS I et V sous SPSS
NB : (***) Significatif au seuil de 1% ; (**) Significatif au seuil de 5% ; (*) Significatif au seuil de 10%
et (ns) non significatif
Le tableau ci-dessus renseigne les tests d’indépendance de khi-deux de la variable dépendante avec
chacune des explicatives. Il ressort qu’au seuil de 1% et pour les deux périodes considérées, les statistiques

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de khi-deux significatives pour les variables suivantes : « groupe d’âge », « milieu de résidence »,
« niveau d’instruction », « religion », « a déjà utilisé une méthode de contraception », « Situation
matrimoniale » et « travaille actuellement ». A ces variables s’ajoutent parmi les variables uniquement
renseignées en 2017-2018, les variables suivantes : « occupation du partenaire », « fréquence de vision de
la télé » et « fréquence d’écoute de la radio » mais aussi la variable « ethnie » qui ne l’était pas en 1996.
Cependant, au seuil de 10%, le test de khi-deux pour la variable « connaissance du cycle ovulatoire » se
révèle aussi significatif. Nous concluons d’après la règle de décision que toutes ces variables sont non
indépendantes de la variable expliquée et donc qu’il existe une relation entre chacun de ces facteurs et la
survenue d’une grossesse adolescente.

Ainsi, la variable « Avoir un téléphone » dont le test d’indépendance ne se révèle pas significatif
même au seuil de 10% sera exclu du reste des analyses.

2.6.3. Analyse Multivariée

Graphique 1 : Analyse multiavriée par AFCM

Source : Réalisé par les auteurs à partir des données de l’EDS-V sous SPSS, 2023

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Ce graphique présente le premier plan factoriel obtenu par l’AFCM. Comme indiqué par les sorties
en annexe, ce premier plan explique à environ 42% la variance au sein des observations de la base.

Ce plan présente et oppose deux groupes d’adolescentes : celles ayant eu de grossesse et celles
n’ayant pas (respectivement les points rouges portant « Oui » et « Non »).

De l’analyse dudit graphique, en considérant le plan factoriel, il ressort que les adolescentes ayant
eu de grossesse sont des filles mariées ou divorcées avec un homme qui a une occupation. Elles sont âgées
de 18 à 19 ans et ont découvert le sexe avant 15ans ou entre 15 et 17 ans. Par contre, celles n’ayant pas eu
de grossesse sont âgées de 15 à 17 ans, elles ne sont pas mariées mais peuvent avoir des partenaires qui
ne travaillent pas. Ces dernières ne connaissent même pas leur cycle d’ovulation et n’utilisent même pas
de méthode contraceptive mais sont vierges et atteignent au moins le niveau d’étude primaire.

2.7. Analyse de l’évolution des grossesses adolescentes


2.7.1. Evolution des grossesses adolescentes de 1996 à 2018

Graphique 2 : Evolution du taux de grossesses adolescentes de 1996 à 2018 au Bénin

30
27
25
22
21
20

15

10

0
EDS I-1996 EDS III-2006 EDS V-2017-2018

Source : Traitement des données des EDS I, III et V sous Excel

Globalement, la comparaison des résultats des différentes enquêtes montre une baisse de la
prévalence des grossesses chez les jeunes adolescentes de 15-19 ans de 1996 à 2018, le taux étant passé
de 27% à 21% soit une baisse de 6%.

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ANALYSE DE L’EVOLUTION ET DES FACTEURS EXPLICATIFS DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU BENIN

2.7.2. Identification de la source du changement entre 1996 et 2018

Tableau 4 : Résultats de la Décomposition


1996 2017-18 Effet de Effet de
Modalités
Poids Taux Poids Taux composition comportement
Groupe d'âge
15-17ans 55,1% 11,8% 62,8% 9,4% 0,01 -0,01
18-19ans 44,9% 46,7% 37,2% 40,7% -0,03 -0,02
Total 27% 6% 21% -0,03 -0,04
40% 60%
Milieu de résidence
Urbain 40,5% 19,5% 44,0% 16,0% 0,01 -0,01
Rural 59,5% 32,9% 56,0% 25,0% -0,01 -0,05
Total 27% 6% 21% 0,00 -0,06
6% 94%
Niveau d'instruction de la fille
Aucun 61,2% 35,2% 28,7% 33,6% -0,11 -0,01
Primaire 27,9% 20,1% 27,0% 20,0% 0,00 0,00
Secondaire 10,9% 2,6% 43,4% 13,8% 0,03 0,03
Supérieur 0% 0% 1,0% 2,9% 0,00 0,00
Total 27% 6% 21% -0,09 0,02
136% -36%
Religion
Traditionnelle 15,8% 42,2% 7,0% 19,1% -0,03 -0,03
Musulmane 21,7% 27,2% 26,7% 30,4% 0,01 0,01
Chrétienne 51,9% 21,9% 60,5% 16,2% 0,02 -0,03
Autres religions 10,6% 33,3% 5,7% 31,6% -0,02 0,00
Total 27% 6% 21% -1% -5%
19% 81%
Ethnie
Adja 15,1% 22,2% 13,2% 12,3% 0,00 -0,01
Bariba 9,8% 33,3% 11,2% 31,7% 0,00 0,00
Dendi 2,1% 22,7% 5,1% 31,0% 0,01 0,00
Fon 38,7% 27,2% 37,1% 14,4% 0,00 -0,05
Yoruba 10,2% 21,5% 13,2% 16,1% 0,01 -0,01
Autres ethnies 24,1% 31,7% 20,3% 33,9% -0,01 0,00
Total 27% 6% 21% 0,00 -0,06
2% 98%
Connaissance du cycle ovulatoire
Ne connait pas
77,2% 26,3% 63,8% 20,1% -0,03 -0,04
son cycle
Connait son
22,8% 31,1% 36,2% 22,8% 0,04 -0,02
cycle
Total 27% 6% 21% 0,01 -0,07
-8% 108%
A déjà utilisé une méthode ce contraception

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Jamais utlisé de
81,0% 23,6% 88,6% 19,1% 0,02 -0,04
Meth Contra
A une fois
utilisé de Meth 19,0% 43,7% 11,4% 35,9% -0,03 -0,01
Contra
Total 27% 6% 21% -0,01 -0,05
22% 78%
Situation matrimoniale
Jamais mariée 69,2% 3,3% 81,0% 6,2% 0,01 0,02
A été mariée 30,8% 81,7% 19,0% 84,4% -0,10 0,01
Total 27% 6% 21% -0,09 0,03
144% -44%
Travaille actuellement
Fille ne
28,6% 14,7% 50,7% 18,0% 0,04 0,01
travaille pas
Fille travaille 71,4% 32,3% 49,3% 24,1% -0,06 -0,05
Total 27% 6% 21% -0,03 -0,04
42% 58%
Age au premier rapport
Sexe avant
14% 62% 12% 56% -0,01 -0,01
15ans
Sexe entre 15-
35% 48% 32% 40% -0,01 -0,03
17ans
Sexe après
4% 37% 4% 34% 0,00 0,00
18ans
Pas été au sexe 0,4% 1,4% 52% 0% 0,00 0,00
Total 27% 6% 21% -0,02 -0,04
37% 63%
Source : Traitement des données des EDS I et V avec Excel

Il ressort du tableau que la baisse de grossesses adolescentes au Bénin entre 1996 et 2018 provient
majoritairement de l’effet de comportement selon 8 sur 10 des variables de classification retenues. Cette
baisse résulte d’un effet de composition selon deux variables que sont : le Situation matrimoniale et le
niveau d’instruction de la fille ; les huit autres variables sont donc celles qui identifient l’effet de
comportement comme source du changement.

En ce qui concerne la variable « La fille travaille », le comportement contribue à 58%, la part du


changement expliquée par l’effet composition (42%) serait certainement due au passage de la portion
d’adolescentes qui ne travaillent pas de 28,6% en 1996 à 50,7% en 2018. Selon la variable « A déjà utilisé
une méthode de contraception », 78% du changement est issu d’un effet de comportement ; la faible part
(22%) affectée à l’effet de composition serait due à l’augmentation de femmes n’ayant jamais utilisé de
méthode de contraception qui est passé de 81% en 1996 à 88,6% en 2018.

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ANALYSE DE L’EVOLUTION ET DES FACTEURS EXPLICATIFS DES GROSSESSES CHEZ LES ADOLESCENTES AU BENIN

Parlant de la variable « Situation matrimoniale », 144% du changement est affecté à un effet de


composition et - 44% à un effet de comportement. Ce résultat serait dû à la baisse du taux d’adolescentes
ayant au moins une fois été mariée passant de 31% en 1996 à 19% en 2018. En ce qui concerne la variable
« niveau d’instruction de la fille », 138% du changement résulte d’un effet de composition et - 38% est
affecté à un effet de comportement. Ainsi la baisse de la survenance des grossesses chez les adolescentes
résulte d’un changement de la composition des adolescentes issu du passage de taux d’adolescentes sans
aucun niveau d’étude de 61,2% en 1996 à 28,7% en 2018 et de la montée du taux d’adolescentes ayant
atteint le niveau secondaire de 11% en 1996 à 43,4% en 2018.

Ainsi, la baisse de 6% du taux de grossesses adolescentes au Bénin entre 1996 et 2017-2018


provient majoritairement d’un changement de comportement des adolescentes et aussi du
changement remarquable observé dans la composition de ces dernières en matière d’instruction et
de mariage à bas âges.

2.8. Analyse des facteurs explicatifs des grossesses adolescentes


2.8.1. Choix du modèle d’analyse

Tableau 5 : Résultats des tests de choix de modèle

Critère d'information Critère d'informations


d'Akaike (AIC) bayésien (BIC)

Modèle Probit 1219,719 1366,210

Modèle Logit 1217,699 1364,190

Source : Traitement des données de l’EDS-V sous SPSS

Les résultats présentés dans le tableau ci-dessus nous permettent de choisir le meilleur modèle
pour la suite des analyses. Il ressort que les valeurs de l’AIC et du BIC obtenues pour le modèle Probit
sont toutes supérieures aux valeurs obtenues pour le modèle Logit. On en déduit à cet effet que le meilleur
modèle pour notre analyse est le modèle Logit. La régression logistique sera donc l’outil d’analyse
économétrique à retenir pour la suite.

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2.8.2. Qualité d’ajustement

Tableau 6 : Informations sur la validité du modèle

Indicateur P-value R-deux de Cox et Pouvoir de


Snell prédiction
Valeur 0,000 0,466 92%
Source : Traitement des données de l’EDS-V sous SPSS

Le modèle est globalement significatif au seuil de 1% (prob=0,000). Il est donc accepté et pourra
être interprété. L’ajustement du modèle est acceptable avec un R² de Cox et Snell = 46,6% et un pouvoir
de prédiction qui s’élève à 92%. Ainsi, le modèle est efficace et fait une bonne prédiction à 92%, par
conséquent il possède un risque de mauvaise prédiction égal à 8%.
2.8.3. Présentation des résultats du modèle

Tableau 7 : Résultats de la régression logistique

Coefficient Odd-Ratio p-value Significativité


(Constante) -1,949 0,142 0,000 ***
Groupe d’âge (***)
18-19 ans 0,979 2,661 0,000 ***
15-17 ans ref 1 - -
Age au premier rapport (***)
Pas été au sexe -23,491 0,000 0,996 ns
Sexe après 18 ans -1,808 0,164 0,000 ***
Sexe entre 15-17 ans -0,977 0,376 0,000 ***
Sexe avant 15 ans ref 1 - -
Milieu de résidence (ns)
Rural 0,066 1,068 0,665 ns
Urbain ref 1 - -
Niveau d'instruction (**)
Supérieur -1,081 0,339 0,311 ns
Secondaire 0,281 1,325 0,153 ns
Primaire 0,474 1,606 0,018 **
Aucun ref 1 - -
Connaissance du cycle ovulatoire (**)
Connait son cycle 0,328 1,388 0,026 **
Ne connait pas son
ref 1 - -
cycle
A déjà utilisé de méthode de contraception (ns)
A une fois utilisé une
-0,139 0,871 0,436 ns
Meth Contra
Jamais utilisé de Meth
ref 1 - -
Contra

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Situation matrimoniale (***)


A été mariée 4,900 134,275 0,000 ***
Jamais mariée ref 1 - -
Travaille actuellement (ns)
Fille travaille -0,110 0,896 0,452 ns
Fille ne travaille pas ref 1 - -
Fréquence d'écoute de la radio (ns)
Radio Quelques fois 0,204 1,226 0,211 ns
Radio Pas du tout ref 1 - -
Fréquence de vision de la télévision (*)
Tv quelques fois -0,304 0,738 0,085 *
Tv pas du tout ref 1 - -
Occupation du partenaire (ns)
Partenaire non occupé -1,634 0,195 0,114 ns
Partenaire occupé ref 1 - -
Source : Traitement des données de l’EDS-V sous SPSS
NB : (***) Significatif au seuil de 1% ; (**) Significatif au seuil de 5% ; (*) Significatif au seuil de 10%,
(ns) non significatif
Le tableau ci-dessus présente un récapitulatif des résultats de l’estimation du modèle logit retenu
précédemment. De l’analyse de ce tableau, Il ressort que les variables significatives du modèle sont les
variables « Age de la fille », « Age au premier rapport », « Situation matrimoniale », « Niveau
d’instruction de la fille », « Connaissance du cycle ovulatoire » et « Fréquence de vision de la télévision ».
En effet, les adolescentes âgées de 18 à 19 ans courent 2,66 fois plus le risque de grossesse que
celles âgées de 15 à 17 ans. Aussi, les adolescentes qui ont eu leur premier rapport sexuel entre 15 et 17
ans ont 0,376 fois moins de risque d’avoir une grossesse par rapport à celles qui l’ont eu avant 15 ans
alors que celles qui l’ont eu après 18 ans, ont 0,164 fois moins ce même risque. Naturellement, celles qui
n’ont jamais été au sexe ne courent pratiquement pas de risque de tomber enceinte. Parlant du Situation
matrimoniale, les adolescentes mariées ou ayant au moins une fois été mariées ont 134,275 fois plus de
risque d’avoir une grossesse par rapport à celles qui n’ont jamais été mariées. En ce qui concerne le niveau
d’instruction, le risque est 1,606 fois de plus chez les adolescentes ayant un niveau d’instruction primaire
que chez celles qui n’ont pas du tout fréquenté. Plus loin, abordant la connaissance du cycle ovulatoire,
les résultats indiquent que les filles qui connaissent leur cycle ovulatoire ont 1,388 fois plus de risque de
contracter une grossesse adolescente comparativement à celles qui ne connaissent pas leur cycle.. Enfin,
les adolescentes qui regardent la télévision quelquefois ont 0,738 fois moins de risque d’avoir une
grossesse comparativement à celles qui n’en visualisent pas du tout.
2.8.4. Discussion des résultats

Il sera question à ce niveau, de discuter des résultats de nos analyses et de les confronter à ceux
issus de la revue de littérature.

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Globalement, les grossesses adolescentes demeurent sources de plusieurs obstacles de


développement pour tous les pays. Au Bénin, les analyses révèlent que la prévalence de ce phénomène a
baissé de seulement 6% passant de 27% à 21% au cours de la période 1996 à 2018. Cette baisse provient
en majeure partie d’un changement de comportement des adolescentes mais aussi de l’évolution de leur
composition en termes de niveau d’instruction et de mariage précoce, fruits de la portée des diverses
politiques de promotion des filles à l’école et de lutte contre les mariages précoces. Les travaux de la
littérature vont dans le même sens notamment celui de Martine MASSUGUEU SIAKA (2011). Par
conséquent, l’hypothèse selon laquelle le changement observé dans la prévalence des grossesses
adolescentes résulterait d’une modification des comportements desdites adolescentes est confirmée.
La recherche des facteurs explicatifs à travers la régression logistique révèle que les variables
explicatives significatives sont : le groupe d’âge, l’âge au premier rapport sexuel, le niveau d’instruction
de la fille, le Situation matrimoniale, la fréquence de vision de la télévision et la connaissance du cycle
ovulatoire. Ce résultat est en adéquation avec bon nombre des travaux cités dans la revue de littérature
(DIEME et al, (2013) ; BADOHOUN, (2015)) et aussi avec le profil établit par l’Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples réalisée. Les variables apparaissant dans le profil des adolescentes qui
tombent enceinte à l’exception de l’occupation du partenaire, sont toutes déterminantes dans la survenance
des grossesses. D’une part alors, l’hypothèse intitulée "Un âge compris entre 18 et 19 ans et être mariée
ou divorcée sont quelques traits caractéristiques des adolescentes qui ont eu une grossesse" est vérifiée.
D’autre part, l’hypothèse libellée "Le Situation matrimoniale influence significativement le risque de
grossesse chez l’adolescente" est aussi confirmée puisque le Situation matrimoniale influence
effectivement le risque de grossesse chez les adolescentes.
En effet, l’analyse révèle que les adolescentes ayant été mariées au moins une fois ont plus de risque de
tomber enceinte comparativement à celles qui n’ont jamais été mariées. Ce résultat s’explique par le fait
que les adolescentes ayant une fois été mariées sont susceptibles d’aller plus fréquemment au sexe et sans
contraception. De ce fait, le risque de grossesse est naturellement plus élevé. Ce résultat s’accorde avec
celui de F. TSHIMUNGU (2018) qui a trouvé en RDC que le mariage précoce augmente le risque de
grossesse chez les adolescentes.
En outre, l'âge de la fille se révèle très déterminant dans la survenance de grossesse, et les adolescentes
de la dernière tranche c'est-à-dire celles dont l’âge est compris entre 18 à 19 ans sont les plus exposées.
Ce résultat est conforme à celui du rapport de l'EDS-V réalisé au Bénin qui notifie "La proportion
d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie féconde augmente rapidement avec l’âge, passant de 2% à
15 ans à 47% à 19 ans, âge auquel 38% des jeunes filles ont déjà une naissance vivante" (INSAE et ICF
Internationale, 2019).

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Par ailleurs, comme le révèle la littérature, le niveau d'instruction est déterminant dans la survenance des
grossesses adolescentes et plus il est élevé, plus la grossesse a tendance à être retardée chez l'individu. La
présente étude ne va pas en contradiction avec ce résultat quoique révélant que les adolescentes ayant le
niveau d'instruction primaire sont plus exposées au risque de grossesse que celles n'ayant aucun niveau
d'instruction. En effet, dans la base exploitée, deux possibilités justifient le niveau d’instruction primaire
de certaines adolescentes : il s’agit d’une part des adolescentes qui ont abandonné l’école au niveau
primaire et d’autre part, de celles qui étaient encore au primaire au moment de l’enquête. Aboutir au fait
que ces adolescentes ayant le niveau d’instruction primaire sont plus exposées au risque de grossesse peut
s’expliquer dans un premier temps, par le fait qu'au Bénin, deux raisons majeures justifient l'abandon
scolaire au niveau primaire. Il s'agit de l'avènement d'une grossesse chez la fille ou des raisons liées aux
conditions de vie difficiles des parents de l'élève. Ainsi, la grande partie des adolescentes qui s’arrêtent
au primaire sont celles ayant déjà eu une grossesse ou soit vivent dans des ménages de niveau de vie très
faibles et finissent finalement par une grossesse suite à l'abandon (E. ADJE et M. SANNI, 2017). Dans
un second temps, s’agissant des adolescentes qui sont encore au primaire, il est plausible qu’une fille âgée
d’au moins 15 ans et étant encore au primaire soit plus exposée à une grossesse que celle n’ayant pas du
tout fréquenté. Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’au Bénin, l’éducation transmise au primaire ne tient
pas compte des questions de santé sexuelle et de reproduction. Ainsi, l’adolescente qui se trouve encore à
ce niveau est sous-éduquée.
En ce qui concerne l’âge au premier rapport sexuel, l’analyse révèle que les adolescentes ayant découvert
le sexe avant 15 ans sont les plus exposées au risque de grossesse. Ce résultat est en conformité avec
plusieurs autres travaux et se justifie par le fait qu'avant 15 ans, la plupart des jeunes filles ignorent encore
les conduites en termes de santé sexuelle et reproductive. Ainsi s'adonner aux pratiques sexuelles à cet
âge la rend plus vulnérable à une grossesse.

2.9. Vérification des hypothèses


Tableau 8 : Récapitulatif du test des diverses hypothèses

Hypothèses Indicateur de vérification Avis

H1 : Les adolescentes qui tombent Plan factoriel représenté par l’AFCM Confirmée
enceinte ont le plus souvent entre 18 et (Graphique 2)
19 ans.

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H2 : Le changement observé dans la Résultats de la décomposition Confirmée


prévalence des grossesses adolescentes (Tableau 5)
résulte d’une modification des
comportements des adolescentes.

H3 : Le niveau d’instruction de la jeune Résultat de la régression logistique Confirmée


adolescente est un facteur qui peut (Tableau 7)
expliquer la survenance d’une
grossesse chez cette dernière.

Source : Réalisé par les auteurs sous Excel

2.10. Recommandations
Des analyses précédentes, on retient que le secteur de l’éducation a un rôle manifeste et décisif à jouer
dans la prévention des grossesses adolescentes et surtout non désirées, sans négliger les autres facteurs
tels que les caractéristiques du partenaire, l’influence des parents et de leur niveau de vie, l’influence de
l’environnement de vie et des fréquentations. Voici à présent les recommandations phares que nous
formulons et qu’il convient de mettre en œuvre pour l’atteinte de quelques objectifs en vue de freiner
l’ampleur du phénomène de grossesse adolescente.

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Tableau 9 : Point des recommandations issues de l’étude


MODALITES DE MISE EN ŒUVRE
OBJECTIFS RECOMMANDATIONS
DES RECOMMANDANTIONS
Assurer une éducation scolaire de

Poursuivre les programmes de promotion


qualité pour toutes les filles.

de la gent féminine en milieu scolaire


Renforcer les infrastructures scolaires dans
les milieux reculés
Investir davantage dans Sensibiliser les parents sur la nécessité de
l'éducation des enfants en scolariser les filles
particulier celle des filles Renforcer l'effectif du personnel
enseignants qualifiés
Promouvoir la réalisation des œuvres
sociales (cantines et dons de kits scolaires)
dans les milieux défavorisés
Intégrer dans les programmes scolaires des
Garantir le droit à une éducation

contenus en santé sexuelle et reproductive


sexuelle complète pour tous

Mettre en place une formation initiale et


continue pour les enseignants, en y
incluant les questions de santé sexuelle
Poursuivre le soutien aux
parents dans l'éducation Sensibiliser les jeunes sur les questions
sexuelle des enfants d'éducation sexuelle à travers des
émissions radio-télé mais aussi via les
multiples réseaux sociaux (Facebook,
WhatsApp, etc…)
Promouvoir les centres d’éducation
sexuelle comme « Amour et vie » et autres
Veiller à l'application des sanctions
Bannir les diverses

prévues par les lois existantes contre les


encouragent les
pratiques qui

adolescentes

actes d’abus sexuels, de mariages précoces,


grossesses

Décourager toutes les


pratiques qui handicapent de discrimination, de marginalisation, de
l'épanouissement des filles mutilations génitales envers la femme en
dans la société République du Bénin

Faciliter l’accès aux méthodes de


connaissance des

contraception
Améliorer la

méthodes de

contraception à toutes et à tous


Vulgariser les méthodes
contraceptives Poursuivre les sensibilisations pour
l’adoption de la contraception et les
subventionner

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CONCLUSION

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L’étude visait à analyser le phénomène de grossesse adolescente au Bénin en dressant en un


premier temps le profil des adolescentes ayant au moins une fois eu une grossesse. Il s’agissait également
de mettre en exergue les facteurs explicatifs de la survenance du phénomène tout en retraçant en amont la
source du changement observé dans sa prévalence entre 1996 et 2018 afin de suggérer quelques
perspectives de lutte contre ledit phénomène en vue d’accélérer l’achèvement de la transition
démographique pour la capture du dividende démographique. L’atteinte de ces objectifs a nécessité la
réalisation de l’analyse descriptive (univariée, bivariée et multivariée), de la décomposition et de l’analyse
explicative par la régression logistique.

Les résultats de l’analyse multivariée indiquent en ce qui concerne le profil des adolescentes, que
les adolescentes ayant eu de grossesse sont des filles mariées ou ayant été mariées à des hommes qui ont
une occupation. Elles sont pour la plupart âgées de 18 à 19 ans et ont découvert le sexe avant 15 ans ou
entre 15 et 17 ans. Par contre, les adolescentes n’ayant pas eu de grossesse sont en majorité celles âgées
de 15 à 17 ans jamais mariées et n’ayant jamais été au sexe. Elles ne sont pas mariées mais peuvent avoir
des partenaires qui à leur tour aussi sont sans occupation. Ces dernières peuvent ne même pas connaitre
leur cycle d’ovulation, n’utilisent même pas de méthode contraceptive mais atteignent au moins le niveau
d’étude primaire.

La décomposition révèle que la baisse de 6% du taux de grossesse adolescente au Bénin entre 1996
et 2017-2018 provient majoritairement d’un changement de comportement des adolescentes mais en partie
aussi du changement remarquable observé dans la composition de ces dernières en termes de niveau
d’instruction et de mariage à bas âges.

Parlant des facteurs explicatifs du phénomène, l’étude identifie à travers la régression logistique
les facteurs tels que l’âge de la fille, l’âge au premier rapport sexuel, le Situation matrimoniale, le niveau
d’instruction, la connaissance du cycle ovulatoire et la fréquence de vision de la télé comme principaux
facteurs déterminants associés au phénomène. Une ouverture d’horizon et la littérature nous ont permis
d’identifier entre autres : le niveau de vie du ménage des géniteurs de la fille, le niveau d’instruction des
parents et du partenaire de la fille, l’écart d’âge entre la fille et son partenaire et d’autres facteurs liés au
cadre de vie et à la fréquentation de la fille comme possibles facteurs explicatifs du comportement identifié
comme source du phénomène de grossesse adolescente dans la population.

Des actions visant à faire prendre conscience aux filles et aux parents des risques liés aux
grossesses précoces chez les adolescentes pourraient favoriser le déclin du phénomène. Ainsi, nous avons
recommandé des mesures de lutte contre les mariages avant l’âge de 20 ans, de promotion de la gent
féminine, de promotion de la scolarisation et du maintien à l’école des filles, de vulgarisation et de l’accès
à tous des méthodes de contraception. Également, les sensibilisations et les formations des adolescentes
tant en milieu rural qu’en milieu urbain en vue de permettre une éducation sexuelle équitable et de qualité
afin d’éradiquer la considération du sexe comme un mythe dans nos sociétés traditionnelles peut
également améliorer le niveau de changement de comportement et de prise de conscience des adolescentes
sur la gravité du phénomène.

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Enfin, l’atteinte de ces objectifs recommandés dans le présent travail pourra résoudre bon nombre
de problématiques telles que la parenté responsable, l’espacement des naissances et la réduction des
charges liées aux demandes sociales dans le pays afin d’accélérer l’achèvement de la transition
démographique et d’enfin capturer le dividende démographique en République du Bénin.

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https://datatab.fr/tutorial/chi-square-test
https://datascientest.com/regression-logistique-quest-ce-que-cest
https://www.unfpa.org/fr/grossesses-adolescentes#readmore-expand
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/adolescent-pregnancy
http://revues.imist.ma/?journal=ewash-ti/
https://www.humanium.org/fr/mariage-force-benin/
https://www.projetswedd.org/country/benin/#:~:text=Comme%20d'autres%20pays%20de,d'une
%20f%C3%A9condit%C3%A9%20toujours%20%C3%A9lev%C3%A9e.

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ANNEXES
ANNEXE 1 : Inertie de l’AFCM

Récapitulatif des modèles


Variance représentée
Alpha de Total (Valeur
Dimension Cronbach propre) Inertie
1 0,795 3,820 0,273
2 0,551 2,049 0,146
Total 5,868 0,419
Moyenne 0,710 2,934 0,210
a. La moyenne alpha de Cronbach est basée sur la
valeur propre moyenne.

ANNEXE 2 : Qualité d’ajustement du modèle Probit


Informations sur le modèle
Variable dépendante A eu une Grossesse
Adolescentea
Distribution de Binomiale
probabilité
Fonction de lien Probit
a. La procédure modélise Oui comme réponse et
traite Non comme catégorie de référence.

Qualité d'ajustementa
Valeur/dd
Valeur df l
Déviance 1061,324 2036 0,521
Déviance mise à 1061,324 2036
l'échelle
Khi-carré de Pearson 1272,463 2036 0,625
Khi-carré de Pearson 1272,463 2036
mis à l'échelle
Log de vraisemblanceb -585,859
Critère d'information 1219,719
d'Akaike (AIC)
Corrigé pour petits 1220,084
échantillons (AICC)
Critère d'informations 1366,210
bayésien (BIC)
AIC cohérent (CAIC) 1390,210

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ANNEXE 3 : Qualité d’ajustement du modèle Logit

Informations sur le modèle


Variable dépendante A eu une Grossesse
Adolescentea
Distribution de Binomiale
probabilité
Fonction de lien Logit
a. La procédure modélise Oui comme réponse et
traite Non comme catégorie de référence.

Qualité d'ajustementa
Valeur/dd
Valeur df l
Déviance 1059,304 2036 0,520
Déviance mise à 1059,304 2036
l'échelle
Khi-carré de Pearson 1276,562 2036 0,627
Khi-carré de Pearson 1276,562 2036
mis à l'échelle
Log de vraisemblanceb -584,850
Critère d'information 1217,699
d'Akaike (AIC)
Corrigé pour petits 1218,065
échantillons (AICC)
Critère d'informations 1364,190
bayésien (BIC)
AIC cohérent (CAIC) 1388,190

Test compositea
Khi-carré de
rapport de
vraisemblanc
e df approx.
2077,278 23 0,000
Variable dépendante : A eu une
Grossesse Adolescente
Modèle : (Constante), Groupe d'âge,
Age au premier rapport sexuel,
Religion, Ethnie, Milieu de
résidence, Niveau d'instruction de la
fille, Fréquence d'écoute de la radio,
Fréquence de vision de la télé, A
déjà utilisé une méthode de
contraception, Travaille
actuellement, Occupation du
partenaire, Situation matrimoniale,
Connaissance du cycle ovulatoire

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a. Compare le modèle ajusté et le


modèle constitué uniquement de
constantes.

Récapitulatif des modèles


Log de R-deux de R-deux de
Pas vraisemblance -2 Cox et Snell Nagelkerke
1 1337,727 0,466 0,726
a. L'estimation s'est arrêtée à l'itération numéro 20, car
le nombre d'itérations maximum a été atteint. La
solution finale est introuvable.

Table de classificationa
Prévisions
A eu une Grossesse
Précoce Pourcentage
Observé Non Oui correct
Pas 1 A eu une Grossesse Non 2530 103 96,1
Adolescente Oui 161 541 77,1
Pourcentage global 92,1
a. La valeur de coupe est ,500

ANNEXE 4 : Significativité des variables du modèle Logit


Tests des effets de modèle
Type III
Khi-carré de
Source Wald df approx.
(Constante) 0,000 1 0,996
Groupe d'âge 40,576 1 0,000
Age au premier rapport 44,383 3 0,000
sexuel
Religion 1,157 3 0,763
Ethnie 5,988 5 0,307
Milieu de résidence 0,188 1 0,665
Niveau d'instruction de 7,367 3 0,061
la fille
Fréquence d'écoute de la 1,565 1 0,211
radio
Fréquence de vision de 2,975 1 0,085
la télé
A déjà utilisé une 0,606 1 0,436
méthode de
contraception
Travaille actuellement 0,565 1 0,452
Occupation du 2,500 1 0,114
partenaire

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Situation matrimoniale 22,597 1 0,000


Connaissance du cycle 4,962 1 0,026
ovulatoire
Variable dépendante : A eu une Grossesse Adolescente
Modèle : (Constante), Groupe d'âge, Age au premier rapport
sexuel, Religion, Ethnie, Milieu de résidence, Niveau
d'instruction de la fille, Fréquence d'écoute de la radio,
Fréquence de vision de la télé, A déjà utilisé une méthode de
contraception, Travaille actuellement, Occupation du
partenaire, Situation matrimoniale, Connaissance du cycle
ovulatoire

ANNEXE 5 : Estimation des paramètres du Logit


Estimations des paramètres
Intervalle de
confiance de Wald à
95 % Test d'hypothèse
Erreur Khi-carré
Paramètre B standard Inférieur Supérieur de Wald df approx.
(Constante) -1,949 0,4476 -2,826 -1,071 18,954 1 0,000
[Groupe d'âge=2,00] 0,979 0,1536 0,677 1,280 40,576 1 0,000
[Groupe d'âge=1,00] 0a . . . . . .
[Age au premier rapport -23,49 5112,91 -10044,62 9997,639 0,000 1 0,996
sexuel=4]
[Age au premier rapport -1,808 0,3123 -2,420 -1,196 33,509 1 0,000
sexuel=3]
[Age au premier rapport -0,977 0,1734 -1,317 -0,637 31,739 1 0,000
sexuel=2]
[Age au premier rapport 0a . . . . . .
sexuel=1]
[Religion=4] 0,085 0,4156 -0,729 0,900 0,042 1 0,837
[Religion=3] 0,047 0,3177 -0,576 0,670 0,022 1 0,882
[Religion=2] -0,151 0,3548 -0,847 0,544 0,182 1 0,670
a
[Religion=1] 0 . . . . . .
[Ethnie=6] 0,287 0,3137 -0,328 0,901 0,834 1 0,361
[Ethnie=5] 0,401 0,3247 -0,235 1,038 1,528 1 0,216
[Ethnie=4] 0,246 0,2842 -0,311 0,803 0,751 1 0,386
[Ethnie=3] 0,094 0,4315 -0,752 0,940 0,048 1 0,827
[Ethnie=2] 0,679 0,3378 0,017 1,342 4,045 1 0,044
a
[Ethnie=1] 0 . . . . . .
[Milieu de résidence=2] 0,066 0,1518 -0,232 0,363 0,188 1 0,665
[Milieu de résidence=1] 0a . . . . . .
[Niveau d'instruction de -1,081 1,0665 -3,171 1,010 1,027 1 0,311
la fille=4]
[Niveau d'instruction de 0,281 0,1971 -0,105 0,668 2,037 1 0,153
la fille=3]

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[Niveau d'instruction de 0,474 0,2004 0,081 0,866 5,585 1 0,018


la fille=2]
[Niveau d'instruction de 0a . . . . . .
la fille=1]
[Fréquence d'écoute de la 0,204 0,1628 -0,115 0,523 1,565 1 0,211
radio=2]
[Fréquence d'écoute de la 0a . . . . . .
radio=1]
[Fréquence de vision de -0,304 0,1760 -0,649 0,041 2,975 1 0,085
la télé=2]
[Fréquence de vision de 0a . . . . . .
la télé=1]
[A déjà utilisé une -0,139 0,1780 -0,487 0,210 0,606 1 0,436
méthode de
contraception=2]
[A déjà utilisé une 0a . . . . . .
méthode de
contraception=1]
[Travaille -0,110 0,1463 -0,397 0,177 0,565 1 0,452
actuellement=2]
[Travaille 0a . . . . . .
actuellement=1]
[Occupation du -1,634 1,0337 -3,661 0,392 2,500 1 0,114
partenaire=2,00]
[Occupation du 0a . . . . . .
partenaire=1,00]
[Situation 4,900 1,0308 2,880 6,920 22,597 1 0,000
matrimoniale=2]
[Situation 0a . . . . . .
matrimoniale=1]
[Connaissance du cycle 0,328 0,1471 0,039 0,616 4,962 1 0,026
ovulatoire=2]
[Connaissance du cycle 0a . . . . . .
ovulatoire=1]
(Echelle) 1b
Variable dépendante : A eu une Grossesse Adolescente
Modèle : (Constante), Groupe d'âge, Age au premier rapport sexuel, Religion, Ethnie, Milieu de
résidence, Niveau d'instruction de la fille, Fréquence d'écoute de la radio, Fréquence de vision de
la télé, A déjà utilisé une méthode de contraception, Travaille actuellement, Occupation du
partenaire, Situation matrimoniale, Connaissance du cycle ovulatoire
a. Défini sur 0, car ce paramètre est redondant.
b. Valeur affichée fixe.

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TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS ........................................................................................................................... i
CERTIFICATION ............................................................................... Erreur ! Signet non défini.
AVERTISSEMENT ....................................................................................................................... iii
DEDICACE 1 ................................................................................................................................ iv
DEDICACE 2 ................................................................................................................................. v
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................... vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................ vii
LISTES DES TABLEAUX ......................................................................................................... viii
LISTE DES GRAPHIQUES ........................................................................................................ viii
RESUME ....................................................................................................................................... ix
ABSTRACT ................................................................................................................................... ix
SOMMAIRE ................................................................................................................................... x
INTRODUCTION .......................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1 : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ....................................................... 4
1.1. Présentation de la Direction Générale des Politiques de Développement........................ 5
1.1.1. Mission et Attributions de la DGPD ......................................................................... 5
1.1.2. Direction des Politiques et Programmes de Population (DPPP) ............................... 6
1.2. Déroulement du stage académique ................................................................................... 7
CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE .......................... 8
2.1. Problématique, Objectifs et Hypothèses .......................................................................... 9
2.1.1. Problématique ........................................................................................................... 9
2.1.2. Objectifs et hypothèses de recherche ...................................................................... 11
2.2. Revue de littérature ........................................................................................................ 11
2.2.1. Clarification conceptuelle ....................................................................................... 11
2.2.2. Revue de la littérature théorique ............................................................................. 12
2.2.3. Revue de la littérature empirique ............................................................................ 14
2.3. Méthodologie de l’étude ................................................................................................. 18
2.3.1. Source de données et échantillon ............................................................................ 18
2.3.2. Méthode d’analyse .................................................................................................. 20
2.4. Techniques de vérifications des hypothèses ................................................................... 23
2.5. Limites de l’étude ........................................................................................................... 23
CHAPITRE 3 : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS................................. 25
3.1. Analyse descriptive ........................................................................................................ 26

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3.1.1. Analyse descriptive univariée des variables de la recherche .................................. 26


3.1.2. Analyse descriptive bivariée entre les facteurs et la variable dépendante .............. 28
3.1.3. Analyse Multivariée ................................................................................................ 30
3.2. Analyse de l’évolution des grossesses adolescentes ...................................................... 31
3.2.1. Evolution des grossesses adolescentes de 1996 à 2018 .......................................... 31
3.2.2. Identification de la source du changement entre 1996 et 2018 ............................... 32
3.3. Analyse des facteurs explicatifs des grossesses adolescentes ........................................ 34
3.3.1. Choix du modèle d’analyse ..................................................................................... 34
3.3.2. Qualité d’ajustement ............................................................................................... 35
3.3.3. Présentation des résultats du modèle ...................................................................... 35
3.3.4. Discussion des résultats .......................................................................................... 36
3.4. Vérification des hypothèses............................................................................................ 38
3.5. Recommandations .......................................................................................................... 39
CONCLUSION ............................................................................................................................. 41
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE .......................................................................................... a
ANNEXES ...................................................................................................................................... d
ANNEXE 1 : Inertie de l’AFCM ................................................................................................ d
ANNEXE 2 : Qualité d’ajustement du modèle Probit ................................................................ d
ANNEXE 3 : Qualité d’ajustement du modèle Logit ................................................................. e
ANNEXE 4 : Significativité des variables du modèle Logit ....................................................... f
ANNEXE 5 : Estimation des paramètres du Logit ..................................................................... g
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................... i

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