Vous êtes sur la page 1sur 60

COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS

RÉPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE


DE L’AFRIQUE CENTRALE

INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE
STATISTIQUE ET D’ÉCONOMIE
APPLIQUÉE
UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL (ISSEA)

B.P.: 294 Yaoundé-Cameroun


Tél : (237) 222 22 01
INSTITUT 34
NATIONAL
Fax : (237) 222 22DE95 21
LA STATISTIQUE
Site web: www.issea-cemac.org

MEMOIRE PROFESSIONNEL
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE
SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Stage effectue du 01 juillet au 31 octobre 2019

Rédigé par :
MOUAHA HANDY YVES
(Élève ingénieur statisticien économiste)

Sous l’Encadrement de :
Sous la Supervision de :
M. SIKUBE TAKAMGNO Célestin
M. NGAH NGAH SIMPLICE
Chargé d’Etudes Assistant, Division
Professeur permanent à l’ISSEA
de la Comptabilité Nationale

Juin 2020
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

DECHARGE

L’ENSEA, L’ISSEA ET L’INS DU


CAMEROUN N’ENTENDENT DONNER
AUCUNE APPROBATION, NI
IMPROBATION AUX OPINIONS
EMISES DANS CE MEMOIRE.CES
OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES A
LEUR AUTEUR.

MOUAHA HANDY YVES Page i


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

DEDICACE

Ma fille

MOUAHA HANDY YVANNA MERANDY ROSE

MOUAHA HANDY YVES Page ii


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

REMERCIEMENTS

Ce travail n’aurait pas été possible sans le soutien de certaines personnes. Nous tenons donc à témoigner notre
reconnaissance à l’endroit de tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à sa réalisation. Nous voulons
particulièrement remercier :
 Monsieur LIBENGUE DOBELE-KPOKA Francial Giscard Baudin, Directeur General de l’ISSEA pour son
accompagnement tout au long de notre formation;
 Monsieur KOUADIO KOUASSI Hugues, Directeur General de l’ ENSEA d’Abidjan de nous avoir permis
d’effectuer notre dernière année de perfectionnement au sein sa prestigieuse école;
 Monsieur OPOUMBA Marcel, Directeur des Etudes de l’ISSEA, pour son sens de l’organisation ;
 Monsieur KOUAKOU Jean-Arnaud, Directeur des Etudes de l’ENSEA d’Abidjan pour son accueil chaleureux et
tout le confort mis à notre disposition;
 L’ensemble du personnel administratif de l’ISSEA au Cameroun et de l’ENSEA d’Abidjan et mes Camarades pour
leur accueil et leur souci pour mon confort et mon adaptation ;
 L’ensemble du personnel enseignant de l‘ISSEA au Cameroun et de l’ENSEA d’Abidjan pour tout le travail abattu
pour nous assurer une formation de qualité et compétitive ;
 Monsieur Célestin SIKUBE TAKAMGNO, Chargé d’Etudes Assistant, pour avoir accepté d’encadrer ce travail et
pour ses conseils pertinents, pratiques et son soutien sans faille ;
 Monsieur Simplice NGAH NGAH, Professeur permanent à l’ISSEA, et par ailleurs professeur correspondant, pour
ses sérieux efforts de suivi et ses remarques qui ont été déterminants pour l’accomplissement de cette étude ;

Qu’il nous soit aussi permis d’avoir une pensée spéciale pour tous ceux qui nous sont chers et qui ont été d’un
soutien proche ou distant dans la réalisation et la production de ce document.
Nous pensons notamment à :
 Nos parents pour leur soutien incommensurable ; qu’ils puissent voir en ce travail l’aboutissement de leurs efforts
toujours consentis pour assurer notre éducation ;
 Nos frères, sœurs et amis pour leur réconfort, leurs conseils et leur soutien indéfectible.

L’on ne saurait terminer ces remerciements sans penser à tous nos camarades de promotion du Cameroun et de Cote
d’ivoire qui par leur proximité et leurs nombreuses contributions et critiques enrichissantes ont été d’une aide
précieuse.

MOUAHA HANDY YVES Page iii


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................................ 1


CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA
LITTERATURE ............................................................................................................................................................. 5
I.1 Définition des concepts .............................................................. 5
I.2 les mesures de la croissance et des inégalités de genre ...............6
I.3 Revue de Littérature ....................................................................9
CHAPITRE II : INEGALITE DE GENRE AU CAMEROUN : ETAT DES LIEUX ................. 14
II.1 Présentation du territoire d’étude : Le CAMEROUN..............14
II.2 Etat des lieux sur la situation du Genre au Cameroun .............18
CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE.................................................................................. 23
IV.1 Source des données et présentation de la méthodologie ......23
IV.2 Démarche et intérêts des méthodes utilisées .........................25
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS ..................................................................... 28
IV.1 Statistique descriptive ............................................................ 28
IV.2 MODELISATION ..................................................................30
IV.3 Estimation du modèle VECM : Les Résultats .......................31
IV.4. Test de causalité : ..................................................................33
IV.5 Fonction de réponse impulsionnelle et décomposition de la
variance : .............................................................................................. 33
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................................. 37
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................................... A
ANNEXES ........................................................................................................................................................................ F
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................M

MOUAHA HANDY YVES Page iv


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

SIGLES, ABBREVIATIONS ET ACRONYMES

Afss Afrique Subsaharienne


BIT Bureau international du travail
DS Difference Stationnary
ECAM Enquête Camerounaise Auprès des Ménages
EDSC Enquête Démographique et de Santé du Cameroun
EESI Enquête sur l’emploi et le secteur informel
ENSEA Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée
FAO Food and Agriculture Organisation
FMI Fond Monétaire International
AS Analyste de la Statistique
IDH Indice du Développement Humain
IIG Indice d’Inégalité de Genre
INS Institut Nationale de la Statistique
ISE Ingénieurs Statisticiens Économistes
ISSEA Institut Sous régional de Statistique et d’Économie Appliquée
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Économiques
ODD Objectifs de Développement Durables
OIT Organisation Internationale du Travail
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
PIB Produit intérieur brut
PNB Produit National Brut
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
SNDS Stratégie Nationale de Développement de la Statistique
SSN Système Statistique National
TS Trend Stationnary
TSS Techniciens Supérieurs de la Statistique
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
UNESCO United Nation Educational Scientific and Cultural Organization
VAR Vector Auto Regressive

MOUAHA HANDY YVES Page v


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

LISTE DES TABLEAUX

Table 1: Taux de chômage par sexe et selon les caractéristiques géographiques (INS EESI,2010) 20
Table 2 : Taux de chômage selon le niveau d’instruction ................................................................ 21
Table 3: Statistiques descriptive des variables ................................................................................. 28
Table 4 : Ordre d’intégration des variables et type de processus ..................................................... 30
Table 5 : Test de trace et de valeur propre de la Co intégration de Johannsen ................................ 31
Table 6 : test de non causalité au sens de Granger ........................................................................... 33

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Corrélation entre le capital humain et la richesse économique sur 170 pays ......................................10
Figure 2: facteurs de la croissance endogène .......................................................................................................11
Figure 3: La carte du Cameroun .........................................................................................................................14
Figure 4 : Evolution de la fécondité globale et par milieu de résidence .............................................................15
Figure 5 : les tendances des quotients de mortalité infantile et infanto-juvénile des enfants de moins de 5ans .16
Figure 6 : Taux de Mortalité maternelle 1900-2015 (nombre pour 100 000 femmes) .......................................19

LISTE DES ANNEXES


ANNEXE 1: Quelques textes sur la situation du genre au Cameroun --------------------------------------- g
ANNEXE 2 : Choix du retard p ----------------------------------------------------------------------------------- h
ANNEXE 3: Evolution des variables entre 1990 et 2017 ----------------------------------------------------- h
ANNEXE 4: Co intégration au sens de Johansen --------------------------------------------------------------- h
ANNEXE 5 : Relation de long terme pour le modele VECM -------------------------------------------------i
ANNEXE 6: Test de Normalité ------------------------------------------------------------------------------------i
ANNEXE 7: Algorithme du traitement d’analyse de stationnarité d’une chronique ----------------------j
ANNEXE 8 : test d’autocorrelation ------------------------------------------------------------------------------j
ANNEXE 9 : Stabilite du modele ----------------------------------------------------------------------------------j
ANNEXE 10 : Test de Non causalité au sens de Granger ----------------------------------------------------- k
ANNEXE 11 : Décomposition de la variance de la croissance par rapport aux variables du modèle--- k

MOUAHA HANDY YVES Page vi


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

AVANT PROPOS

L’Institut Sous régional de Statistique et d’Economie Appliquée (ISSEA) est un institut spécialisé de
la CEMAC ayant pour attribution la formation des statisticiens et ce depuis sa création en 1984. Basé à
Yaoundé (Cameroun), il dispose en son sein de quatre filières de formation nouvellement reformées qui
sont : la filière d’Agents Techniciens de la Statistique (ATS), dont la formation dure un (01) an, la filière
des Techniciens Supérieurs de la Statistique (TSS) ayant une durée de formation de deux (02) ans, la
filière des Analystes de la Statistique (AS), la formation étalée sur quatre (03) ans et la filière des
Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE) dont le niveau requis est une licence en mathématiques ou en
économie ou aussi un diplôme d’AS et la formation dure trois (03) ans.
Parvenus à la fin de leur deuxième année de formation, les élèves Ingénieurs ISE, se doivent
d’effectuer un stage professionnel pour une période de trois (03) mois allant du 1er juillet au 30 septembre.
Ce stage a non seulement pour but de compléter et de mettre en application les connaissances théoriques
et pratiques précédemment engrangées lors de leur formation, mais aussi de leur offrir une occasion de
s’imprégner des réalités du monde professionnel. Durant cette période, les étudiants ont pour tâche la
résolution (dans la mesure de leur compétence) d’une problématique imminente à leur structure d’accueil.
Ce stage sera sanctionné par la rédaction d’un mémoire professionnel qui fera l’objet d’une présentation
publique devant un jury compétent.
A cet effet, nous avons effectué un stage professionnel du 01 juillet au 30 septembre 2019, au sein de
l’INS du Cameroun. Le présent mémoire organisé autour du thème «ANALYSE DES EFFETS DES
INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN», s’inscrit dans la
volonté de notre structure d’accueil de mettre sur pied des politiques efficaces de croissance du pays dans
le cadre du respect des ODD. Ce travail, Comme tout œuvre humaine, comporte certainement des failles.
Nous restons ouverts et réceptifs à toutes remarques, suggestions et critiques afin d'améliorer de
parfaire cette œuvre de l’esprit.

MOUAHA HANDY YVES Page vii


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

RESUME

Notre document tente d’analyser l’impact des inégalités de genre sur la croissance économique
camerounaise. Des séries temporelles annuelles sur la période de 1990 à 2018 a été utilisé. Nous avons
utilisé une modélisation VECM qui nous permet d’obtenir une relation de long terme entre nos différentes
variables et en particulier nous introduisons un nouvel indicateur de mesure des inégalités de genre l’IIG.
Les résultats nous révèlent que les inégalités de genre ont un effet de long terme significatif et négatif.

Mots clés : Cameroun, Croissance économique, Inégalités de genre, IIG, Modèle VAR/VECM.

MOUAHA HANDY YVES Page viii


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE

«…les femmes se heurtent encore à des obstacles importants pour accéder au pouvoir et pour
l’exercer. Comme la Banque mondiale l’a constaté, seuls six pays accordent aux femmes et aux
hommes la même égalité de droits dans des domaines touchant à leur vie professionnelle. Et si les
tendances actuelles se maintiennent, il faudra 170 ans pour combler l’écart économique entre les
sexes... » (Guterres A.,2019) .

La question de l'inégalité de genre a été largement débattue dans les cercles d'universitaires et de
décideurs politiques. Bien qu'elle ait gagné en importance en tant que sujet de préoccupation pour des
raisons intrinsèques, l'application du genre comme variable macroéconomique a été récemment adoptée
par les économistes.
L’année 2015 a marqué la fin du suivi des progrès accomplis en matière de Promotion de l’égalité des
sexes et de l’autonomisation des femmes dans le cadre des OMD. Le bilan fait état que l’égalité de genre
est pratiquement acquise au niveau de l’enseignement primaire, mais seulement 2 pays sur 130 ont atteint
cette cible à tous les niveaux de l’éducation. Les femmes gagnent du terrain sur le marché du travail, mais
pas dans toutes les régions du monde ni dans tous les domaines professionnels. A l’échelle mondiale, 40%
des emplois salariés dans le secteur non agricole sont détenus par des femmes, avec le taux de progression
le plus important en Amérique latine et Caraïbes1. L’objectif troisième des OMD2 n’ayant pas été atteint
de manière spécifique et les OMD globalement, les ODD firent leur apparition à l’aube de 2016. Ceux-ci
définissant la nouvelle perception du monde en générale et celle de l’Afrique en particulier et ayant
comme quatrième visée l’«Accès à une éducation de qualité», cinquième «l’égalité de sexe » et dixième
la «Réduction des inégalités».
Le groupe régional de coordination sur l’ODD 4 en afrique de l’ouest et du centre nous indique que,
en 2019, dans bon nombre de pays de l’Afrique subsaharienne en général et de la sous-région Afrique
centrale en particulier, la situation religieuse, sociale, culturelle, politique et économique reste encore
marquée par des inégalités de genre plus ou moins fortes.
Au Cameroun, les femmes représentent près de la moitié de la population totale (INS, 2010). Elles
constituent ainsi une force indéniable pour la croissance et le développement et d’après certains
indicateurs, un grand nombre de femmes est encore loin d’avoir accès aux mêmes droits, aux mêmes

1
Rapport mondial sur les inégalités de genre, 2018
2
C’est-à-dire «Promouvoir l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes »
MOUAHA HANDY YVES Page 1
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

avantages économiques et aux mêmes ressources et de prétendre aux mêmes perspectives


d’épanouissement que les hommes. Dans la sphère réelle, les problèmes de discrimination liée au genre
demeurent un phénomène récurrent qui inhibe l’action d’une bonne partie des femmes dans le
développement de leurs compétences car la promotion de cette l’égalité bute sur la persévérance des
stéréotypes qui résultent d’un formatage social des comportements et des attitudes discriminatoires envers
les femmes.
Les rapports annuels de l’UNESCO de 2018 affirment que le ratio filles/garçons dans l’enseignement
primaire avait augmenté, passant de 84,1% en 2006 à 90,1% en 2017, dans l’enseignement secondaire
passant de 79.4% en 2006 à 86% en 2016 et dans le supérieur passant de 63.7% en 2002 à 78.9% en
2016 et dans (le rapport mondial sur les inégalités de genre,2018) nous indique que le taux
d'alphabétisation est de 64.8% pour les femmes contre 78.3% pour les hommes et nous offre la place de
116eme sur 145 pays concernés par le rapport et de plus d’après le classement du PNUD 2017 sur l’IIG, le
Cameroun occupe le 141ème rang. Ces valeurs impliquent évidemment l’existence d’une inégalité de genre
au Cameroun.

PROBLEMATIQUE

A l’aube des ODD qui comprennent 17 objectifs, 169 cibles et environ 231 indicateurs, le Cameroun
ne veut pas être en marge de leurs réalisations c’est dans cette optique que la SNDS 2015-2020 a été
alignée sur les ODD et l’INS, qui est charge de la dimension suivi-évaluation de la mise en œuvre des
ODD, est donc dans un processus qui doit aboutir à la production d’un rapport d’étape sur la situation de
référence des indicateurs des ODD au Cameroun et l’évaluation du coût de la production et de la
communications des données sur ces indicateurs.
Notre étude s’intéresse donc au thème du genre, de l’éducation, de la réduction des inégalités qui
s’inscrivent donc respectivement en objectif 3,4 et 10 qui tous peuvent concourir à la croissance
économique pour que le Cameroun ne soit pas en marge du progrès social (« no one leftbehind »).
Dans le souci donc de redynamiser son secteur productif le Cameroun par le canal de l’INS entend
chercher à optimiser l’utilisation de ses forces productives en y introduisant d’avantage de femmes pour
réduire les inégalités de genre. Ce qui nous guide vers une interrogation, celle de savoir Quelle est la
relation entre la croissance économique et les inégalités de genre au Cameroun? En d’autres termes,
nous chercherons à répondre à la question suivante : quel est la nature/le signe de l’influence des
inégalités de genre sur la croissance économique camerounaise

OBJECTIFS DE L’ETUDE

C’est dans cette optique que l’objectif général de cette étude est de faire une analyse de l’impact des
inégalités de genre sur la croissance économique au Cameroun.
MOUAHA HANDY YVES Page 2
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Afin de parvenir à l'objectif final sus-évoqué, il s’agira spécifiquement de :


Faire un état des lieux de la situation du genre au Cameroun ;
 Justifier l’existence du lien entre inégalités de genre et croissance économique par la revue de
littérature
 Décrire la relation empirique existant entre les inégalités de genre été la croissance économique
sur le court et le long terme.

HYPOTHESES DE RECHERCHE

Pour apporter une réponse anticipée a ce questionnement et orienter l’ensemble de notre travail pour
faciliter la mise en place du dispositif méthodologique nous postulons une des hypothèses qui guideront
notre analyse, et feront l’objet de vérification ultérieure.
Notre postulat de recherche s’énonce comme suit :
 Hypothèse 1: Au Cameroun, les inégalités de genre influencent négativement la croissance
économique.

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Pour mener à bien cette étude et vérifier nos hypothèses, les outils suivants seront utilisés : la
recherche documentaire, la statistique descriptive et l’analyse économétrique. La recherche documentaire
permettra de présenter les concepts utilisés dans l’étude et de fournir une revue des travaux se rapportant
aux sujets rencontrés dans la littérature. Loin d’être totale cette revue nous offrira une vue assez large des
travaux scientifiques concernant notre étude. La statistique descriptive servira à présenter les variables
utiles à notre étude et leur évolution sur la période. L’analyse économétrique, notamment l’utilisation
d’un modèle VECM, consistera en la régression des variables explicatives sur nos variables d’intérêt.
Mais avant, il s’agira de justifier le choix d’une telle méthode.

PLAN DE REDACTION

Pour la mise en œuvre de notre travail, nous nous orientons sur une organisation planifiée en 4 chapitres
répartis en 2 grandes parties. La première partie consiste en la présentation des différents concepts
intervenants dans notre étude, de la revue de littérature et un état des lieux de la situation du genre au
Cameroun. La deuxième partie quant à elle, consistera en la présentation des résultats ainsi que leurs
interprétations.

MOUAHA HANDY YVES Page 3


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

ERE
1 PARTIE : CADRE CONCEPTUEL
ET
THEORIQUE

MOUAHA HANDY YVES Page 4


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE


DE LA LITTERATURE

Ce chapitre a pour but de poser les bases théoriques et conceptuelles de cette étude. Nous y définirons les
concepts nécessaires à la compréhension de notre travail, leurs mesures économiques puis nous
présenterons les approches théoriques et empiriques lies à notre sujet d’étude.

I.1 Définition des concepts

Dans cette partie, Il est question de définir les mots clés de l’étude, qui guideront la compréhension du
sujet.

I.1.1 LE GENRE
« On ne naît pas femme, on le devient ». (Simone de Beauvoir, « Le deuxième sexe » 1949)

Le Genre 3 se réfère à ce que la société attend des êtres humains du fait de leur féminité ou de leur
masculinité. Il s’agit d’une construction sociale dans la mesure où la société attribue des fonctions, des
rôles, des tâches différenciées selon le sexe. Toutefois, ces attributs ne sont pas immuables, mais tiennent
de la relation avec les autres et la société, et ce, dès la naissance. Ainsi, le concept de genre considère que
les différences entre les hommes et les femmes qui ne sont pas fondées sur des attributs naturels, sont
historiquement construites et socialement reproduites et influencent de diverses façons la vie des femmes.
Issu de l’anglais "Gender", le genre est un concept sociologique désignant les "rapports sociaux de sexe"
qui a pour objectif de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes en prenant en compte les
différences et la hiérarchisation socialement construite. On parle aussi en français "d’approche intégrée de
l’égalité".
Egalite des sexes4
Notion signifiant, d’une part, que tout être humain est libre de développer ses propres aptitudes et de
procéder à des choix, indépendamment des restrictions imposées par les rôles réservés aux hommes et aux
femmes et, d’autre part, que les divers comportements, aspirations et besoins des femmes et des hommes
sont considérés, appréciés et promus sur le même pied d’égalité.

Approche Genre5
L’approche Genre repose sur l’analyse et la remise en cause des processus qui différencient et
hiérarchisent les individus en fonction de leur sexe. Conceptuellement, l’approche Genre analyse les

3
Rapport National sur l’état de la population édition 2014, intitulé Regards sur le genre au Cameroun
4
Union Européenne, Extraits du Glossaire Genre : 100 Mots pour l’Egalité
5
Document d’orientation stratégique Genre et développement du ministère français des Affaires étrangères
(2007)
MOUAHA HANDY YVES Page 5
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

rapports de pouvoirs entre les femmes et les hommes basés sur l’assignation des rôles socialement
construits en fonction du sexe.

En tant qu’approche par objectif, l’approche Genre promeut l’égalité des droits, ainsi qu’un partage
équitable des ressources et responsabilités entre les femmes et les hommes.

L’approche Genre promeut des droits formels et réels égaux pour les femmes et les hommes,
l’amélioration de l’accès aux espaces d’expression et de pouvoir, au capital humain incorporé (santé,
éducation) et aux facteurs de production. L’approche genre comprend aussi la prévention et la répression
des violences fondées sur le sexe, un partage équitable des ressources et des responsabilités, ainsi qu’un
développement humain plus complet et durable pour tous et toutes.

Méthodologiquement, l’approche Genre produit une analyse comparée de la situation des femmes et des
hommes tant d’un point de vue économique que social, culturel et politique. Elle est transversale et aborde
tous les champs du développement. Elle conduit à la remise en cause des représentations et pratiques
inégalitaires, individuelles et collectives. La méthodologie de l’approche genre implique une démarche
résolument participative, créant les meilleures conditions pour une participation réelle des femmes.

I.1.2 La croissance économique


Selon la définition de François Perroux 6 , la croissance économique correspond à "l'augmentation
soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels."
La définition de Simon Kuznets7 va au-delà et affirme qu'il y a croissance lorsque le taux de croissance du
PIB est supérieur à celui de la population.
La croissance ne s’assimile donc pas à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une
économie en développement. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par
le terme de développement économique et selon François Perroux, "le développement est la combinaison
des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et
durablement, son produit réel global."

I.2 Les mesures de la croissance et des inégalités de genre


Un indicateur économique est une donnée chiffrée qui mesure une certaine dimension d'une activité
économique d'un secteur ou d'un pays. Cette statistique est publiquement publiée à intervalle régulier par
des organismes d'études statistiques publics ou privés. Nous présentons donc quelques indicateurs

6
(1903-1987) Célèbre économiste français
7
(1901-1985) Économiste et statisticien américain d'origine biélorusse, lauréat du « prix Nobel » d'économie en
1971. il est considéré comme l'un des contributeurs importants à la théorie de la croissance économique et comme l'un des
« pères des comptes nationaux», et à ce titre comme l'inventeur d'un agrégat fameux : le PIB

MOUAHA HANDY YVES Page 6


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

pertinents pouvant permettre une meilleure perception des inégalités de genre dans une population
donnée.

I.2.1 Indicateurs de mesure de la croissance économique


Pour faire un compte rendu sur la santé d’une économie, on fait très souvent recours à des indicateurs de
dimension permettant de mesurer cette évolution. Dans le cas où il s’agira de l’ensemble des productions
on aura le PIB.
Le PIB est l’agrégat le plus connu de la comptabilité nationale. Il mesure la création de richesse dans une économie
et sert donc à capter la croissance économique. Lorsqu’il est exprimé en termes réel, il permet de mesurer la
véritable croissance. Pour les études sur les données à haute fréquence, sa disponibilité fait de lui la variable la plus
utilisée pour représenter la croissance.
Toutefois, le PIB présente des lacunes en termes de calcul puisqu’il ne prend pas en considération dans sa
comptabilité quelques éléments importants à savoir :
 -Les services gratuits à l’intérieur des ménages, le bénévolat ;
 -L’économie informelle, le travail domestique ;
 -la valeur exacte de la consommation de services collectifs ;
 -Le PIB ne tient pas compte de ce qui qualitatif comme la liberté, le bien-être, les loisirs,
le niveau d’éducation.
 -le PIB ne prend pas en compte les dégâts causes sur l’environnement ;
 -Le PIB est une mesure globale, une moyenne, il présente des lacunes en termes de
fiabilité de son interprétation et il ne permet d’appréhender ni les inégalités sociales ni
leur évolution.

I.2.2 Indicateurs de mesure d’inégalités de genre en économie

Si le genre parle des relations de pouvoir entre hommes et femmes et si l’économie traite de la
manière dont les individus gagnent leur en interagissant avec leur semblable et leur environnement alors
genre et économie ont en commun une dimension sociologique qui se fait représentée par des modèles de
comportement humain. La croissance étant quantitative nous devons donc à chercher à quantifier les
inégalités de genre pour faire une meilleure confrontation pratique et empirique. Ainsi comme diverses
mesures existantes nous pouvons citer :
** l’Indicateur de la participation des femmes (IPF)
L'IPF est un indicateur développé par le PNUD en 1995 permettant d'évaluer l'égalité hommes-
femmes sur un territoire donné. Il sert à mesurer la capacité d'action par la participation à la prise de
décision. Il évalue les progrès effectués pour la participation politique, le pouvoir décisionnel, la
participation économique et le contrôle des ressources.

MOUAHA HANDY YVES Page 7


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

**L’Indice d’inégalités de genre (IIG)


En 2010, le PNUD a conçu l’IIG, un nouvel indicateur pour mesurer la disparité entre les sexes. Cet
indice est une mesure composite qui reflète la perte de développement humain due à l’inégalité des
réalisations entre les femmes et les hommes dans trois dimensions:
 la santé reproductive par : le taux de mortalité maternelle et le taux de natalité parmi les
adolescentes,
 l’autonomisation est mesurée par la proportion de sièges parlementaires occupés par des
femmes et la part de femmes et d’hommes adultes âgés de 25 ans et plus ayant atteint au
moins un niveau d’éducation secondaire.
 l’activité économique est exprimée en participation au marché du travail et mesuré par le
taux d’activité de la population active chez les femmes et les hommes âgés de 15 ans et
plus.
L’IIG peut être interprété comme une perte de développement humain due aux disparités entre les
conditions des femmes et des hommes dans les trois domaines qu’il évalue.
Il oscille entre 0, qui indique que les femmes ont un traitement égal aux hommes, et 1, cas dans lequel
la condition des femmes est aussi mauvaise que possible, quelle que soit la dimension mesurée. Plus la
valeur de l’IIG est élevée, plus les disparités entre les femmes et les hommes sont importantes.
Le nouvel indice a été adopté en tant que mesure expérimentale destinée à corriger les lacunes
relevées avec les indicateurs précédents, qui ont été abandonnés : l’ISDH et l’IPF. Selon l’Indice, il n’y a
aucun pays au monde où les hommes et les femmes soient égaux.

**Indice mondial d’écart entre les sexes (IMES)


Son appellation anglaise est plus couramment utilisée, Global Gender Gap Index(GGGI).c’est un indice
développé en 2006 par le Forum économique mondial pour mesurer les inégalités de genre dans l’accès
aux ressources et aux opportunités dans un pays donné et évaluer les inégalités socio-économiques entre
les hommes et les femmes.il s’agit de donner un aperçu des disparités entre hommes et femmes dans
l’application de certains droits humains.
Il se compose de quatre axes :
 la participation économique et les opportunités : salaires, participation et emploi hautement
qualifié ;
 l’éducation: accès aux niveaux élémentaires et secondaires de l’éducation ;
 la santé : espérance de vie et proportion des sexes ;
 la participation à la vie politique : représentation dans les structures de prise de décisions.
Les données issues de ces variables sont converties en ratios hommes/femmes. Agrégées, ces données
permettent de donner un score à un pays selon son niveau d’achèvement de l’égalité de genre. Plus le ratio
s’approche de 1 (ou 100%), plus le pays s’approche de l’égalité femmes-hommes ; à l’inverse, un score
tendant vers 0 (ou 0%) dénote d’une forte inégalité entre les hommes et les femmes. Le Global Gender
MOUAHA HANDY YVES Page 8
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Gap Index permet de classer les pays selon le degré d’accomplissement de l’égalité de genre, plutôt que
selon le degré d’autonomisation des femmes.

**Indice de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique (IDISA)


L’IDISA (AGDI8 en anglais) est un indice composite qui vise à mesurer l’écart entre la condition des
hommes et des femmes en Afrique, et à évaluer les progrès réalisés par les gouvernements africains dans
la mise en œuvre des politiques de genre qu’ils ont élaborées.
Il est bicomposé :
 l’indice de la condition de la femme 9(ICF), qui mesure les inégalités relatives au genre à
l’aide d’indicateurs quantitatifs disponibles qui concernent l’éducation, la santé, les
revenus, l’emploi du temps, l’accès aux ressources, la représentation politique formelle et
informelle et l’emploi ;
 le Tableau de bord de la promotion des femmes en Afrique10 (TBPFA) qui couvre les
questions d’ordre qualitatif relatives aux performances des politiques de genre des
gouvernements africains.
 L’interprétation de cet indice nous donne un avis sur la performance des Etats membres
pour chaque convention et pour chaque mesure. Il est évaluée grâce à un système de
notation à trois niveaux : 0 pour des résultats nuls ; 1 pour des résultats médiocres à
moyen ; 2 pour des résultats bons ou excellents.

I.3 Revue de Littérature


Le but de cette section est de faire le point sur la littérature existante concernant le sujet d’étude

I.3.1 Revue de littérature théorique


A ce jour ne nous disposons d’aucune théorie économique du genre c’est donc ainsi que notre travail
s’inspirera de plusieurs autres théories existantes qui nous permettent de comprendre intuitivement les
mécanismes de transmission et de communication entre les inégalités de genre et la croissance
économique.
 La théorie du capital humain
Le capital humain désigne l’ensemble des capacités apprises par les individus et qui accroissent leur
efficacité productive. Chaque individu est en effet, propriétaire d’un certain nombre de compétences, qu’il
valorise en les vendant sur le marché du travail.

8
African Gender Development Index
9
L’ICF rend compte d’aspects liés à l’égalité entre les sexes qui peuvent être quantifiés dans divers
domaines : social, politique et économique (par exemple, on y retrouvera pas d’indice de la mortalité
maternelle, car il n’y a pas d’équivalent pour les hommes)
10
Le TBPFA évalue, de manière qualitative, l’efficacité des politiques nationales de promotion et
d’autonomisation des femmes. Il suit les progrès des gouvernements africains en ce qui concerne la ratification
et la mise en œuvre effective des conventions relatives à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes
MOUAHA HANDY YVES Page 9
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Le facteur capital humain a été mis en évidence par deux économistes de l’école de Chicago, Theodore
William Schultz 11 et Gary Becker. (Becker, 1993) affirme que la théorie du capital humain repose
essentiellement sur l’idée selon laquelle l’éducation accroit la productivité de la main d’œuvre qui a son
tour induit un gain de croissance économique. En résume, une population instruite est une population
fortement productive.
Le capital humain est donc un ingrédient important pour la croissance à long terme et un facteur essentiel
de production. En effet, la formation à un moment présent va aider à être plus productif à un moment
futur. Le niveau de la variable éducation est souvent mesuré par le taux d’alphabétisation, le taux brut de
scolarisation au primaire ou au secondaire ou par les investissements publics consacrées à l’éducation. Les
pays qui ont le plus de capital humain à leur disposition selon le PNUD, obtiennent un PIB par habitant
plus élevé.
Figure 1 : Corrélation entre le capital humain et la richesse économique sur 170 pays

Source : PNUD, 2010


 La théorie de la croissance endogène
Cette théorie incorpore la précédente et va au-delà. Apres la crise des années 80,les travaux sur la
croissance ont redémarres c’est ainsi (Lucas, 1988) et (Romer,1990) développèrent un ensemble de
théories appelées nouvelles théories de la croissance ou théorie de la croissance endogène, donnant,
ainsi, un nouvel éclairage sur l’origine et le rôle du progrès technique dans la croissance, différents du
Modèle de Solow car il permet d’échapper à la loi des rendements décroissants grâce aux externalités
positives du progrès techniques. Ici, la croissance est assimilée à un phénomène autoentretenu grâce à
l’accumulation de quatre facteurs principaux, à savoir : le capital physique, le capital humain, le capital
public et la technologie.
Le choix économique détermine le rythme d’accumulation de ces variables.

11
Economiste américain spécialisé en économie du développement
MOUAHA HANDY YVES Page 10
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Figure 2: facteurs de la croissance endogène

Source : Guellec D. et P. Ralle : Les nouvelles théories de la croissance, Repères, La Découverte, Paris, 1995

I.3.2 Revue de littérature empirique


La notion d'inégalité de genre a toujours été un sujet politique important pour le développement et au
cours des dernières décennies ceci s’est fait ressentir par la mise en place de différents objectifs 12 de
développement au niveau mondial. Ce souci politique a engendré par un très fort intérêt scientifique ce
qui a conduit à la production d’une multitude de rédactions scientifiques, notamment sur le plan
économique, avec pour principal but de montrer, voire de justifier, que la réduction des inégalités de
genre est un axe d’accès à une évolution de son niveau de développement. Tout ceci émanant du constat
que le gap en termes de genre en éducation et sur le marché du travail est assez important partout dans le
monde. C’est donc une question encore plus importante dans les économies des pays en voie de
développement.
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, Plusieurs études portant sur le lien entre inégalités de
genre et développement et plus restrictivement avec la croissance économique existent dans la littérature
économique et macroéconomique.
Au niveau théorique, les mécanismes de transmission des effets de l’inégalité de genre en éducation
sur la croissance économique passent par la théorie du capital humain et les théories de la croissance
endogène. Les fondements de la théorie du capital humain, tel que Gary Becker(1994) l’affirme, reposent
sur la réflexion selon laquelle l'éducation augmente la productivité de la main-d'œuvre, ce qui conduit à
une augmentation de la croissance économique et les théoriciens du capital humain partent du principe
qu'une population plus instruite est une population plus productive. De même, les théories développées
par Lucas(1988) et Romer(1990) affirment que les connaissances et les idées sont essentielles à la
croissance d'une économie. Ils ont supposé que la croissance économique venait du changement
technologique considéré comme endogène dans le modèle. Cela signifie que la croissance de la
production peut être améliorée en favorisant à la fois le capital humain et le capital physique. Pour
Nafukho & Brooks (2006) - La définition initiale de la théorie du capital humain mesure les

12
OMD entre 2000 et 2015 et plus récemment et en cours d’exécution les ODD qui vont
sur la période de 2015 à 2030.

MOUAHA HANDY YVES Page 11


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

connaissances des travailleurs en termes d'éducation scolaire, mais l'association entre l'efficacité et les
étapes de l'éducation a conduit à une nouvelle vision. En fait, plus d'éducation à côté de l'expérience
améliorerait la productivité. Selon Galor et Weil (1996) et Thirwall (2003) l'augmentation du niveau
d’éducation des femmes, la baisse des taux de fertilité et de mortalité infantile ont un effet positif sur la
croissance économique et Mankiw (1992) - L'éducation augmente le capital humain au sein de la
population active, ce qui peut accroître la croissance économique au profit d'une productivité élevée
(théories néoclassiques) et pour Romer(1990) - L'éducation peut renforcer la capacité d'innovation, ce
qui peut contribuer à améliorer les connaissances et les technologies modernes. Ce facteur peut influencer
le processus de production et de croissance (théories de la croissance endogène).
Sur le plan empirique, plusieurs études constatent que les progrès réalisés dans l’insertion éducative
des femmes et leur entrée sur la marche du travail augmentent leurs salaires et que les rendements de
l’éducation sont, en fréquence, moins élevés pour les hommes que pour les femmes comme le montre
Schultz et Morrison et alii (2002). En outre, les progrès dans l'éducation des femmes contribueraient au
développement humain, notamment en réduisant la mortalité infantile et en améliorant plus globalement
la santé et la scolarité dans la société. Puisque le développement humain favorise la croissance
économique, cela suggère que la réduction des inégalités de genre dans l’éducation favorise cette dernière.
Plusieurs études empiriques ont décelé une liaison négative entre les inégalités de genre dans l’éducation
et le niveau de vie. L’étude réalisée par Anne Hill (1993-1995) respectivement sont parmi les premières à
estimer l’impact de l’écart de réussite dans le primaire et le secondaire sur le PIB par tête. A partir des
données relatives à la période 1975-1985, elles décèlent une corrélation négative statistiquement et
économiquement significative. D’autres études ont observé le lien entre inégalités de genre dans
l’éducation et croissance économique. Barro et al.(1994,1995) ont estimé l’impact de la durée de scolarité
des filles sur la croissance du PIB par tête. Leurs études suggèrent qu’une plus grande scolarisation des
femmes dans le primaire et secondaire (c’est-à-dire une moindre inégalité dans l’éducation) est
négativement corrélée avec la croissance économique. La relation entre l'inégalité entre les sexes et la
croissance économique a fait l'objet d'un examen plus approfondi en utilisant différents échantillons et
spécifications fondées sur la théorie, ce qui a donné lieu à des constatations diverses.
Dollar et Gatti (1999) estiment les taux de croissance économique sur cinq ans entre 1975 et 1990
dans un panel de 127 pays. Contrairement à Barro et Lee (1994), ils ont trouvé une corrélation positive
entre croissance du revenu par habitant et niveau d’études secondaires des femmes, en contrôlant pour le
niveau d’études secondaires masculins et aussi, ils montrent que l’inégalité de genre diminue la moyenne
du capital humain, car les femmes talentueuses seraient remplacées par des hommes non qualifiés, ce qui
peut conduire à une économie inefficace. Leur étude n’analysait toutefois l’impact sur la croissance que
sur des intervalles de cinq ans. Klasen(1999, 2002) estime les déterminants des taux de croissance à long
terme entre 1960 et 1992 en utilisant un échantillon de 105 pays. Il trouve que le rapport femme-homme
et le taux de croissance de ce rapport pour les années de scolarité sont positivement corrélés avec la

MOUAHA HANDY YVES Page 12


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

croissance économique. Les auteurs ont fait valoir que l'inégalité de genre dans l’éducation freine la
croissance économique par ses effets sur les taux d’investissement. Dans Chaudhry (2007) a constaté que
l'écart de genre dans l'éducation de base réduisait la croissance économique. Les résultats de cette étude
concordent avec ceux de Baliamoune-Lutz, McGillivray(2007) dans la même année, qui ont découvert
que les disparités entre les sexes en matière d'alphabétisation ont un effet négatif sur la croissance. Klasen
et Lamanna (2009), montrent dans leur étude avec données de panel que les écarts entre les sexes dans
l’éducation en effet réduisent considérablement la croissance économique. Un certain nombre de
contribution théoriques ont trouvé un lien négatif entre les inégalités de genre et la croissance économique
en l’occurrence Lagerlöf (2003). Mukherjee et al. (2010), examinent comment l’inégalité entre les sexes
dans l’éducation et l’emploi impact la croissance économique. Ils utilisent un panel de 61 pays en
développement. Leur résultat montre que les inégalités entre les sexes dans l’éducation ont un effet
négatif sur l’économie. Au niveau des relations et des effets Dobdinga et al.(2017) examine l'interrelation
existant entre le fossé de genre dans l'éducation, la croissance économique et la répartition du revenu au
Cameroun entre 1970 à 2014 les résultats de l’économétrie ont révélé que l’écart entre les sexes en
matière d’éducation avait un effet positif significatif sur la croissance économique, alors que
l’accroissement de l’inégalité des revenus décourage la croissance au Cameroun. Les résultats ont
également révélé que la proportion d’enseignantes dans la population active et l’ouverture commerciale
avaient une influence positive sur cet écart Et aussi Assoumou-Ella (2017) analyse les effets direct et
indirects de l’inégalité de genre dans l’éducation sur le PIB/hbts en zone CEMAC entre 1980 et 2014 il
montre que dans un souci de diversification des ressources de croissance il est important d’inclure une
main d’œuvre féminine bien formée cela se faire sentir par le fait que l’indice d’Egalite de genre en
éducation primaire, secondaire et tertiaire accroit le revenu par tête et qu’une réduction des inégalités de
genre sur le marché du travail ont un effet bonifiant car elle permet une appréciation de la croissance et
une réduction des inégalités de genre dans l’éducation.

Nous voyons donc que plusieurs études ont été fait pour étudier l’impact des inégalités de genre sur la
croissance économique et le résultat semble être que les inégalités de genre ont in effet négatif sur la
croissance économique. Cependant, nous constatons que pour mesurer les inégalités de genre on a choisi
des proxies comme l’indice de parité dans l’éducation, l’emploi ou au niveau des salaires. Nous
proposons donc d’utiliser un indice unique regroupant plusieurs dimensions qu’est l’IIG pour pouvoir
mieux cerner les effets de ces inégalités sur la croissance économique.

MOUAHA HANDY YVES Page 13


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

CHAPITRE II : INEGALITE DE GENRE AU CAMEROUN :


état des lieux

Dans ce chapitre, il est question de présenter de manière générale la zone d’étude et les diverses
évolutions observées en matière de croissance de développement et d’inégalités de genre dans des
domaines spécifiques.

II.1 Présentation du territoire d’étude : Le CAMEROUN

Figure 3: La carte du Cameroun

Source : BUCREP

II.1.1 Description géographique


Afrique en miniature, pays d’Afrique centrale, le Cameroun est un pays au relief contrasté, fait de
montagnes, de hautes terres inégalement réparties sur l’ensemble du territoire et de quelques plaines
étroites. Situé au fond du Golfe de Guinée, il s’étend du Nord au Sud sur près de 1 500 km et d’Est en
Ouest sur 800 km. Il est limité au Nord et au Nord-Est par la République du Tchad, à l’Est par la
République Centrafricaine, au Sud par la République du Congo, le Gabon et la Guinée Équatoriale, à
l’Ouest par le Nigeria et l’Océan Atlantique. Le Cameroun couvre une superficie de 475 442 km 2 dont
466 050 km2 de terres fermes et 9 600 km2 de superficie en eau contenue dans les embouchures, les
criques et les lacs.

MOUAHA HANDY YVES Page 14


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

II.1.2 Description sociodémographique


La population du pays suivant la comparaison des données des recensements du Cameroun de 1976,
1987 et 2005 est passée de 7 663 246 à 10 493 655 habitants entre 1976 et 1987, puis à 17 463 836
habitants en 2005, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 2,9% entre 1976-1987 et de 2,8% entre
1987-2005 et on l’estime en 2018 à 23 439 190 avec un taux de croissance de la population de 2.58%
selon le rapport mondial sur les inégalités de genre 2018. L’évolution future de la population dépendra
d’une part de l’évolution de la fécondité qui connaît actuellement une baisse relative, et d’autre part, des
actions en faveur de la réduction de la mortalité.
La cinquième Enquête Démographique et de Santé du Cameroun (EDSC-V) réalisée sur le terrain du
16 juin 2018 au 19 janvier 2019, par l’Institut National de la Statistique (INS), en étroite collaboration
avec le Ministère de la Santé Publique nous rapporte que pour ce qui est de l’aspect fécondité l’ISF a
diminué entre 1991 et 1998, passant de 5,8 à 4,8 ; par contre, entre 1998 et 2018, on ne note pratiquement
pas de changement, l’ISF oscillant entre 4,8 et 5,1 à chacune des trois dernières enquêtes.

Figure 4 : Evolution de la fécondité globale et par milieu de résidence

Source : INS

Et pour la mortalité, Globalement, on observe une tendance à la baisse des risques de décès des
enfants avant 5 ans depuis EDSC-I de 1991.
Estimé à 77 ‰ en 1998, le quotient de mortalité infantile est passé à 74 ‰ en 2004 puis à 62 ‰ en
2011 et à 48 ‰ en 2018. Dans la même période, le quotient de mortalité infanto-juvénile a aussi diminué,
passant de 151 ‰ en 1998, à 144 ‰ en 2004, à 122 ‰ en 2011 et à 79 ‰ en 2018. Il est cependant à
relever que le risque de mortalité néonatale a peu varié depuis 2004 où il avoisine 30‰.

MOUAHA HANDY YVES Page 15


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Figure 5 : les tendances des quotients de mortalité infantile et infanto-juvénile des enfants de moins de 5ans

Source : INS

II.1.3 Description socio-économique

Comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, l’économie Camerounaise repose principalement
sur le secteur primaire. Comptant sur ses ressources pétrolières et forestières associées à celles d’origine
pastorale et agricole.
Le FMI nous indique qu’en 2018, le taux de croissance du PIB atteint 3,6% contre 3,5% en 2017 et
4,6% en 2016 et l’INS dans ses comptes nationaux du premier trimestre 2019 nous indique une
amélioration de l’activité économique traduite par une croissance de 4,2% du PIB; même si ces taux
demeurent inférieur à l’objectif de 5,3% affiché dans le cadrage macroéconomique décliné dans le DSCE.
Cette évolution économique est restée faible pour influencer de manière significative l’amélioration des
conditions de vie des ménages en illustration en 2014 le 20% des ménages les plus riches consomment
10,1 fois plus que les 20% les plus pauvres.
En effet, la pauvreté n’a que très légèrement reculé avec une incidence qui est resté relativement
constant passant de 39,9% à 37,5% entre 2007 et 2014 et on rappelle quelques ce taux était de 40,2% en
2001 et 53% en 1996.Concretement on parle de 7,1 millions de pauvre en 2007 contre 8,1 millions en
2014 (rapport ECAM4, 2014).
En somme, la croissance économique a été relativement faible au cours de ces dernières années. Le
Rapport de 2018 sur le développement humain du PNUD classe le Cameroun 21eme en Afrique et 151ème
mondiale en 2018.

II.1.4 Protection des droits de la femme au Cameroun : Les textes


Le Cameroun a ratifié plusieurs traités internationaux13 et régionaux14 qui favorisent l’égalité de genre
et interdisent les violences à l’égard des femmes. Ces instruments constituent le socle sur lequel repose

13
Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en
1994 et son protocole optionnel en 2005.
14
Protocole de Maputo sur les droits de la femme en Afrique en 2012.
MOUAHA HANDY YVES Page 16
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

l’arsenal juridique du Cameroun en matière de promotion et de protection des droits de la femme. Ainsi,
sur le plan national, on a les textes et documents de portée générale et ceux de portée spécifique(voir
annexe 1).
Ces textes ont pour but premier de protéger la femme sous divers aspects même s’ils existent toujours des
dispositions discriminatoires envers les femmes ne les protégeant pas complètement contre les violences
domestiques et aussi les coutumes et les traditions pèsent lourdement dans la mise en œuvre et
l’amélioration de la législation car comme exemple l’OCDE nous indique que 51% des femmes déclarent
avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans leur vie en 2016 et on
notera que la polygamie reste le régime matrimonial par défaut, l’âge légal du mariage pour la fille est de
15ans et on constate que 13.4 % des filles sont mariées avant 15ans et 38.4% avant 18ans ce qui
désavantage les femmes.
Dans la suite, après une étude de dispositions légales du droit pour les femmes on s’intéressera à
l’évolution du pays sur le plan de la croissance économique.

II.1.5 Evolution de la croissance économique du Cameroun : rétrospective et


perspective
Dès l’indépendance, la conception de l’économie du Cameroun est essentiellement guidée par sa
vision politique. Tirant profit des réformes macroéconomiques, structurelles et sociales initiées, des
acquis des grands mouvements de modernisation des institutions et de la vision consensuelle de
développement mise en œuvre et déclinée en stratégies sectorielles, le modèle de développement
économique national, fondé sur la consolidation de la croissance endogène et la diversification accrue de
sa base productive, a réussi à maintenir une croissance plus ou moins soutenue tout au long de son histoire
économique.
En effet, le Cameroun s’est engagé à accélérer et à consolider la mise en œuvre des différents
programmes stratégiques qui préfigurent les mutations structurelles de son visage économique à travers la
déclinaison sectorielle de politiques publiques, conçues et bâties autour d’un référentiel ouvert sur les
défis et les opportunités à l’échelle nationale, régionale et internationale. Ceci a permis, en dépit des
mutations rapides de l’environnement international et du contexte de crise financière et économique, de
consolider les acquis sans pour autant compromettre la stabilité des équilibres fondamentaux et de
renforcer la résilience de l’économie camerounaise.
Le Cameroun est la principale économie de la CEMAC, une région qui a subi de plein fouet la chute
des prix pétroliers. Comme ses partenaires de la CEMAC, le pays a dû mettre en place des mesures
d’ajustement budgétaire afin de parer au choc des termes de l’échange, rétablir sa stabilité
macroéconomique et restaurer la confiance dans la monnaie commune.
La croissance camerounaise devrait atteindre 4,3 % cette année comme l’estime la Banque mondiale.
Trois facteurs ont permis ce rebond :

MOUAHA HANDY YVES Page 17


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

- l’augmentation de la production de gaz naturel, avec le démarrage des activités d’une nouvelle usine
flottante de liquéfaction ;
- le léger repli du secteur pétrolier,
- le dynamisme soutenu des secteurs de la construction, de l’industrie, du logement et des services
Alors que le Cameroun s’est donné pour objectif d’accéder à la catégorie des économies à revenu
intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035, le mémorandum économique de la Banque mondiale
publié en avril 2017 soulignait la nécessité d’accroître sa productivité et de favoriser le développement du
secteur privé.
Le Cameroun devra en particulier enregistrer une croissance du PIB réel d’environ 8% (soit 5,7 % par
habitant) sur la période 2015–2035. Il faudra pour cela que le taux d’investissement passe d’environ 20%
du PIB en 2015 à 30% en 2035 et que la productivité, qui n’a globalement pas progressé au cours de la
dernière décennie, atteigne 2%. Ces défis sont considérables, mais à la portée du pays. La revue des
dépenses publiques publiée par la Banque mondiale en février 2018 propose cinq axes d’intervention pour
y parvenir.

II.2 Etat des lieux sur la situation du Genre au Cameroun


A date, des progrès notables ont été réalisés sur des axes focaux qui concourent tous à l’atteinte des
divers ODD, Mais ceux-ci semblent toujours insuffisant.

II.2.1 Genre et sante


Sur le plan budgétaire en général, on a des dépenses de santé assez faibles, 4.1% du PIB en
2014(OMS,2014), 1,2% du PIB en 2015 soit moins que la moyenne en Afss qui est de 2,3% du PIB
(FMI,2016) et selon une publication du ministère de la sante publique du Cameroun de fin Janvier 2018
seul 6.46% de la population bénéficie d’une couverture santé et la part du budget allouée a la santé varie
entre 5.5% et 7% depuis 2011 ce qui nous éloigne des objectifs d’Abudja15 de 2001 qui recommande
15%.
Dans la Revue des dépenses publiques de la Banque Mondiale de 2018 il est indiqué un mauvais
financement des établissements de soins primaires du a des déperditions massives de fonds on parle plus
de 50% des fonds qui leurs sont destinés et aussi en 2013 le FMI estimera a un peu plus de 60% la
contribution aux dépenses de santé a la charge des patients, c’ est à dire les paiements directs effectués par
les ménages en pourcentage des dépenses totales de santé qui est pratiquement le double de la moyenne en
Afss et de l’ensemble des pays à revenu intermédiaire.
Dans le secteur de la Santé, on enregistre des progrès mais qui sont lents et en particulier concernant
la situation des femmes. Notamment, on constate une prévalence du VIH chez les femmes est de 5,6%
en 2016 pratiquement deux fois supérieur à ceux des hommes, le quota de naissance planifié et pris en

15
La déclaration d’Abudja est un document historique reflètent l’engagement des nations africaines à
s’unir pour lutter contre les crises sanitaires qui sévissent en Afrique.
MOUAHA HANDY YVES Page 18
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

charge par une main d’œuvre qualifiée est faible tournant autour de 65% dans cette même période et de
plus, avec un faible recours au moyens de contraception modernes ,surtout dans les zones rurales on
constate que la fécondité est assez élevée avec 4,7 enfants par femme (OCDE, 2016).
Entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle a très peu baissé passant de 728 à 596 décès pour
100 000 naissances vivantes et il est nettement plus élevé que celui du Kenya, du Sénégal, du Gabon, du
Rwanda et de la moyenne en Afrique Subsaharienne, qui est de 474 décès en 2015.
Figure 6 : Taux de Mortalité maternelle 1900-2015 (nombre pour 100 000 femmes)

Source : Rapport pays du FMI no 18/256

II.2.2 Genre et éducation


Au Cameroun, nous rappelons que 34,8% des filles se marient avant 18 ans ce qui contribue à freiner
l’accès à l’éducation pour la fille tout comme la pauvreté et les grossesses. Mais les politiques
gouvernementales dans le secteur de l’éducation instruisent une amélioration de l’accès à l’éducation pour
les filles, plus vulnérable.
Nous savons que l’éducation est l’enveloppe la plus financée par le budget camerounais et
l’enseignement primaire est gratuit et obligatoire sur toute l’étendue du territoire mais cependant il existe
d’importantes disparités entre les régions qui se renforcent par une inégale, voir une mauvaise répartition
du budget de l’éducation.
Par exemple, d’après la carte scolaire MINEDUB16 2017/2018 le taux brut de scolarisation primaire
est de 109%, dont 115% pour les garçons et 103% pour les filles et on alloue des dépenses en éducation
2,2fois plus fortement dans le Littoral que dans l’Extrême-Nord et respectivement on a un ratio
filles/garçons d’environ 100 contre moins de 80.

16
Ministère de l’Education de Base du Cameroun.
MOUAHA HANDY YVES Page 19
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Figure 7 : Dépenses par élève par région et par niveau par région.

Source : FMI, Banque Mondiale

II.2.3 Genre et marche du travail


Dans les travaux de l’INS, notamment l’enquête EESI2 de 2010 sur l’emploi et plus spécifiquement
son rapport sur le thème genre et marche du travail, on découvre que le taux d’activité de la population de
10 ans ou plus est de 69% sur l’ensemble du territoire national. L'écart entre le taux d’activité des
hommes et celui des femmes est de 10 points, soit un indice de parité de 0,87. En outre, 9 femmes sur 10 ,
donc 90% des femmes, sont employées dans le secteur informel et dans le secteur formel on a 7,2%
d’hommes contre 4,3% de femmes, dans le secteur public et 5,2% contre 1,9% dans le secteur privé
formel ce qui témoigne de l’existence d’inégalités de genre dans l’accès au travail, au travail formel ce qui
nous conduit à discuter du chômage suivant le genre.
Dans le même rapport, géographiquement les femmes sont plus exposées au chômage en milieu
urbain que les hommes et la tendance inverse est observée en milieu rural. Par ailleurs, dans les régions du
Nord, du Centre (hors Yaoundé), de l'Extrême-Nord et du Sud-Ouest, le taux de chômage des femmes est
inférieur à celui des hommes.
Table 1: Taux de chômage par sexe et selon les caractéristiques géographiques (INS EESI,2010)
Masculin Féminin Ensemble indice de parité
(I) (II) (II/I)
Région
Adamaoua 4.4 4.2 4.3 0.95
Centre (hors Yaoundé) 1.9 1.1 1.5 0.58
Est 2.3 3.9 3 1.70
Extrême Nord 1.2 0.9 1.1 0.75
Littoral 1.9 2.1 2 1.11
Nord 2.4 1.2 1.8 0.50
Nord-ouest 0.8 1.2 1 1.50
Ouest 1.6 1.9 1.8 1.19
Sud 2.2 9.4 5.5 4.27
Sud-ouest 4.7 3.9 4.4 0.83
Milieu de résidence
Rural 1.5 1.3 1.4 0.87
Urbain 5.8 10.8 8.1 1.86
Cameroun 3.1 4.5 3.8 1.45

MOUAHA HANDY YVES Page 20


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

D’une façon générale, le taux de chômage croît avec le niveau d’instruction tant chez les hommes que
chez les femmes. En outre, l’indice de parité croît avec le niveau d’instruction. Ceci pourrait s’expliquer
par le fait que les individus instruits recherchent l’emploi dans le secteur formel. Du fait de leur niveau
d’instruction, les femmes s’adonnent peu aux activités moins rémunératrices et l’accès aux emplois du
secteur formel est plus difficile pour elles que pour les hommes à cause des préjugés sociaux et des coûts
qu’elles représenteraient pour leurs potentiels employeurs (dû principalement à la maternité).

Table 2 : Taux de chômage selon le niveau d’instruction


Niveau d’instruction Masculin Féminin Ensemble Indice de parité
(I) (II) (II/I)
Non scolarise 1 1 1 1
Primaire 1.5 2.7 2.1 1.8
Secondaire 1er cycle 3.6 5 4.2 1.39
Secondaire 2nd cycle 5.7 12 8.2 2.11
Supérieur 9.3 20 12.9 2.15
Source : INS, EESI 2, 2010

Concernant les niveaux de rémunérations, a travail équivalent, la rémunération des femmes représente
environ 67% de celle des hommes et seulement 66% du revenu estime des hommes en dollars PPA
d’après le FMI et avec l’enquête EESI2 une estimation faite sur l’ensemble de la population montre que :
 Toutes choses égales par ailleurs, les femmes gagnent en moyenne 15% moins que les hommes ;
 L’éducation à un impact positif monotone sur le revenu dans l’ensemble ;
 Le secteur d’activité qui offre la meilleure rémunération est celui du commerce pour les hommes
et celui des services pour les femmes. Chez les hommes, les meilleures rémunérations se trouvent
en moyenne dans les petites entreprises alors que chez les femmes, c’est dans les moyennes
entreprises qu’elles trouvent le revenu moyen le plus élevé ;
 Exercer dans le secteur formel, toutes choses égales par ailleurs, engendre une prime de 42% de
plus que dans le secteur informel. Cette prime est plus élevée chez les femmes que chez les
hommes ;
 Le mode de rémunération le plus courant chez les femmes est celui du bénéfice alors que chez les
hommes, c’est le salariat. De plus, le salaire des hommes est 1,3 fois supérieur à celui des femmes
dans le secteur formel et au moins 2 fois supérieur dans le secteur informel.

MOUAHA HANDY YVES Page 21


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

2EME PARTIE: CADRE


METHODOLOGIQUE
ET
EMPIRIQUE

MOUAHA HANDY YVES Page 22


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

Le but de ce chapitre est de présenter la démarche méthodologique adoptée dans le cadre de cette
étude. Il s’agira tout d’abord de préciser la source des données, puis, d’expliquer notre approche
méthodologique.

IV.1 Source des données et présentation de la méthodologie

IV.1.1 Données statistiques

IV.1.1.1 Source des données

La présente étude se servira des donnes en série chronologiques s’étendant de 1990-2018.Les variables
sont toutes issues de la base de données de la BANQUE MONDIALE et du site du FMI en plus de
quelques rapports du PNUD pour l’IIG.

IV.1.1.2 Présentation des variables retenues pour l’étude

Nous avons fait le choix de nos variables en conformité avec les résultats empiriques de (Klasen et
Lamanna, 2009),( Seguino,2007) et (Pervaiz et al.,2011) .

Variable dépendante

Revenu par tête, PIB par habitant en FCFA, Le PIB est l’agrégat le plus connu de la comptabilité
nationale. Il mesure la création de richesse dans une économie et sert donc à capter la croissance
économique. Lorsqu’il est exprimé en termes réel, il permet de mesurer la véritable croissance. Pour les
études sur les données à haute fréquence, sa disponibilité fait de lui la variable la plus utilisée pour
représenter la croissance.

Variable explicative d’intérêt


Dans le cadre de ce travail, l’IIG sera notre indicateur phare pour la mesure des inégalités de genre au
Cameroun car il cadre mieux avec nos objectifs, ceux des ODD et parce qu’il est le plus récent trouvée
dans nos recherches. Il nous servira d’apport supplémentaire de notre travail.
Variable de Contrôle :

 LFG le taux de croissance de la force productive qui donne un aperçu de l’évolution du


capital humain disponible

MOUAHA HANDY YVES Page 23


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

 OUV l’ouverture commerciale qui se mesure par la somme des exportations et des
importations en pourcentage du PIB
 FBCF la formation brute de capital fixe en FCFA pour avoir un aperçu du capital physique et
de son effet sur la croissance.

IV.1.2 La méthodologie

Afin d'analyser la relation entre l'inégalité de Genre et la croissance économique dans le cas du
CAMEROUN, la présente étude utilise les données des séries chronologiques pour la période 1990-2018.
D’après la revue de littérature et le choix de nos variables nous postulons la spécification suivante pour
analyser l’effet direct des inégalités de genre sur la croissance économique :

En règle générale, l'application d'une régression sur des données de séries chronologiques peut
conduire à des régressions fallacieuses (Granger et al.,1974),( Philips et al., 1986) en raison de la
possibilité de non-stationnarité de ces données. La non-stationnarité engendre des régressions
fallacieuses lorsqu’elle n’est pas corrigée, la distribution des paramètres ne suit plus une loi de
Student et les lois asymptotiques standards ne sont plus applicables. La vérification de la stationnarité
des données est donc une condition indispensable et préalable à l'application du test de Co-
intégration.
Une fois que les variables se sont avérées stationnaires dans le même ordre, nous pouvons procéder à la
vérification de la Co-intégration ou de la relation de Co-intégration à long terme entre les variables. Pour
ce faire, nous utilisons le test de Co-intégration de Johansen suggéré par (Johansen,1988) et (Johansen et
al..,1990) qui utilise le processus de test de maximum de vraisemblance pour connaître le nombre de
vecteurs de Co-intégration dans le cadre de l'auto régression vectorielle (VAR).
Un modèle VAR à k variables et à p décalages, noté VAR(p) s'écrit de la manière suivante:

, est un vecteur de k variables ayant un ordre intégré de 1[I(1)], est le vecteur des constantes, Ω est
la matrice des coefficients à estimer, et est le vecteur des résidus normalement distribué.

Pour notre étude, le vecteur Y contient des variables économiques qui caractérisent les inégalités de genre
et la croissance économique. Avant tout traitement, il convient de déterminer le retard p optimal. Il s'agit
de celui qui minimise les critères d'information d'Akaike (AIC). La connaissance de ce retard est
déterminante pour la suite de la modélisation.

MOUAHA HANDY YVES Page 24


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

. Le modèle commun basé sur le VAR indiqué dans l'équation (2) peut également prendre la forme
suivante, basée sur le mécanisme de correction vectorielle des erreurs (VECM).

∑ ∏

Est un opérateur de différence et∏ sont des matrices de coefficients.

∏ est également connue sous le nom de matrice d'impact et elle comprend des informations sur la

relation d'équilibre à long terme. Elle contient l'effet à long terme tandis que la matrice des coefficients
contient l'effet à court terme.

La forme du VECM pour les variables utilisées dans notre étude est la suivante :

∝ ∑ ∑ ∑ ∑
L’intuition statistique qui se cache derrière le terme de correction d'erreur, , c'est l’existence
d’une relation de court terme entre les variables des séries chronologiques utilisées dans l'étude.

Le signe et la valeur de ce coefficient renseignent sur la vitesse de convergence ou de divergence des


variables par rapport à leur équilibre de Co-intégration à long terme. La valeur positive du coefficient
renseigne sur la divergence, tandis que sa valeur négative renseigne sur la convergence par rapport au
point d'équilibre à long terme.

Selon (Banerjee et al, 1998), la signification élevée du terme de correction du coefficient d'erreur
renforce la preuve de l'existence d'une relation d'équilibre stable à long terme. La négativité du
coefficient de TCt-1 ainsi que sa signification sont considérées comme favorables à la stabilité de
l'équilibre à long terme. Plus spécifiquement nous adopterons la démarche suivante :

IV.2 Démarche et intérêts des méthodes utilisées


Les étapes suivantes seront menées dans l’ordre.

Etude de la stationnarité
Une série chronologique est stationnaire lorsque sa distribution est la même dans le temps. Si des
graphiques ne peuvent que présumer la stationnarité des séries, seuls les tests peuvent conforter sa
véracité.À cette fin, le test ADF (Augmented Dickey-Fuller) proposé par Dickey et Fuller (Dickey. et
Fuller, 1979,1981) a été utilisé dans cette étude.

MOUAHA HANDY YVES Page 25


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Détermination du nombre de retard optimal

La détermination du nombre de retard optimal est une étape très importante car les résultats des étapes
qui suivent en dépendent. Le retard retenu sera celui qui minimise les critères d’information.

Etude de la Co intégration
Au moins deux variables de même ordre d’intégration sont Co intégrées si elles ont une relation de long
terme stable entre elles même si à court terme des divergences peuvent être observées.
Cette étape s’impose dès lors que les séries ne sont pas stationnaires en niveau. L’estimation d’un VAR
avec des variables stationnaire après par différence en présence de Co intégration peut conduire à une
perte importante d’information car les mouvements de long terme sont retirés. Ainsi, lorsque des relations
de Co intégration existent entre les variables, un modèle à correction d’erreur doit être estimé afin de
saisir les évolutions de long terme à côté des évolutions de court terme entre les variables.

Estimation d’un VAR ou d’un VECM


La modélisation VAR, introduite par Sims en 1980 comme solution à la modélisation à équation
structurelle de type keynésienne, présente plusieurs avantages dans une telle étude.
Premièrement, elle présente l’avantage d’être un système dynamique explicite, ce qui en fait un modèle
économétrique approprié pour étudier la dynamique des inégalités de genre.
Deuxièmement, elle ne fait pas de distinction entre les variables endogènes et les variables exogènes.
Troisièmement, les modèles VAR sont relativement faciles à estimer. Chaque équation peut être estimée
séparément par la méthode des moindres carrées ordinaires ou par la méthode du maximum de
vraisemblance.

Tests de diagnostic et de stabilité


Comme l’estimation d’un VAR ou d’un VECM repose sur un certain nombre d’hypothèses sur le terme
d’erreur, la validation du modèle dépend de la vérification de celles-ci. Une analyse de l’autocorrélation,
de l’homoscédasticité et de la normalité des termes d’erreurs seront effectuées à cet effet. Ces tests seront
suivis par un test de stabilité se basant sur l’inverse des racines du polynôme caractéristique.

Analyse de la causalité
L’étude de la causalité permet de déterminer les liens entre les différentes séries mais aussi le sens de
cette relation. L’approche de Granger selon laquelle une variable X cause une variable Y si les valeurs
passées de X améliorent la prévision sur Y sera menée. Autrement dit, si les coefficients associés aux
valeurs passées de X sont globalement significatifs dans l’équation de Y, X cause au sens de Granger la
variable Y.

MOUAHA HANDY YVES Page 26


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

Analyses des réponses impulsionnelles et décomposition de la variance


Cette section aborde l’étude des fonctions de réponses impulsionnelle en s’intéressant aux différents impacts de
chocs qui se remarquent sur les variables. Pour chaque variable, le choc est égal à l’ écart type de ses erreurs.
L’horizon temporel des réponses est fixé à 10ans car nous travaillons sur des données annuelles, c’est celui qui est
nécessaire pour que nos variables retrouvent leur niveau de long terme. Partant de la décomposition des résidus en
innovations orthogonales, on peut calculer quelle est la contribution de chaque innovation à la variance totale de
l’erreur de prévisions du processus. C’est ce qu’on appelle la décomposition de la variance.
L'objectif est de calculer la contribution de chacune des innovations à la variance de l'erreur. De façon générale, on
écrit la variance de l'erreur de prévision à un horizon h (ici h va de 1 à 10) en fonction de la variance de l'erreur
attribuée à chacune des variables. On effectue ensuite le rapport entre chacune de ces variances et la variance totale
pour obtenir son poids relatif en pourcentage.

MOUAHA HANDY YVES Page 27


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Le but de ce est de présenter les résultats obtenus après modélisation à l’issue des différentes étapes
de la démarche précédemment présentées. Aussi des discussions sur l’interprétation des résultats s’en
suivront.

IV.1 Statistique descriptive

IV.1.1 Analyse uni variée


Nous présentons ici un aperçu descriptif de nos variables avant notre modélisation.
De leur source, elle souffrait de certaines valeurs manquantes que nous décide de remplacer leur valeur
moyenne respective.
Table 3: Statistiques descriptive des variables
Variable Observations Moyenne Ecart type Minimum Maximum

PIB 29 538722.1 175878.4 255634.2 852327.8


IIG 29 0,6507931 0,0417701 0,566 0,7

FBCF 29 2,27e+12 1,34e+12 4,57e+11 4,90e+12

OUV 29 47,21904 8,019542 26,45271 61,9796


LFG 29 2,705587 0,7676252 0,2957658 3,065245
Source : Nos travaux

IV.1.2 Analyse bi variée

Avant toute estimation, nous faisons une analyse de la corrélation entre les variables. Il en ressort qu’il
existe une relation négative entre l’IIG et le PIB par habitant ce qui nous donne une intuition sur la
relation entre nos principales variables.

(KENNEDY ,1985) prévoit un r = ±0.8 pour se prononcer sur un problème sérieux de colinéarité entre les
variables indépendantes incluses dans un modèle de régression. La matrice de corrélation nous indique
qu’il existe une corrélation entre IIG et FBCF(-0.8362) supérieure à 0.8. La variable FBCF sera donc
retirée dans la suite de notre analyse.

IV.1.3 Description des séries


Le Cameroun est un pays en ralentissement économique du milieu des années 1980 aux années
2000.Cette crise créa de l’inflation dans le pays et des déficits commerciaux et même des pertes dans les
recettes publiques ce qui justifie une baisse de la production jusqu’en 2000 et par une bonne gestion de
ses ressources pétrolières et dans la mouvance des OMD,ODD et du DSCE pour un Cameroun émergent

MOUAHA HANDY YVES Page 28


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

en 2035 le Cameroun remonte la pente par une augmentation plus au moins entretenu de son PIB et de
son degré d’ouverture et des investissements de 2001 en 2017.
Cette situation économique et le poids démographique que l’on observe par une certaine constance de la
croissance de la force productive sur la période hormis entre 2009 et 2011 ou on note que la force
productive est restée quasi constante ou il y a eu des émeutes et des dysfonctionnements de la fonction
publique qui ont conduit inévitablement à une déstructuration du marché du travail. La situation de
l’emploi et de l’offre des services sociaux s’est considérablement dégradés avec le développement des
emplois précaires et une expansion du secteur informel qui devient ainsi donc le premier employeur des
femmes au Cameroun tout en sachant que celles-ci ont plus représentes dans activités de service et de
commerce ce qui existe cette tendance à la baisse observée sur toute la période et le pic de 2017 sur celle-
ci explique par une revalorisation de la situation des femmes au niveau du parlement national des soins
de santé et de l’éducation.
Figure 9 : Evolution des variables entre 1990 et 2018

Source: Nos travaux

Au regard de l’évolution de ces séries et de leurs corrélations deux a deux, elles semblent assez fortement
liées pour notre modélisation.

MOUAHA HANDY YVES Page 29


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

IV.2 MODELISATION

IV.2.1 Analyse de la stationnarité du processus générateur des chroniques

Nous analysons, tour à tour, analyser la stationnarité pour chaque chronique suivant un algorithme.
Cet algorithme est donne sous forme d’un organigramme qui retrace les différentes étapes et résultats pour
l’obtention d’une chronique stationnaire ou non, de type DS ou de type TS.

 Chronique PIB : les tests de Dickey-Fuller augmenté (ADF) révèlent au seuil de 5% que cette série
présente est un processus non stationnaire car le coefficient de la tendance du modèle 3 est
significativement différent de 0 et tau3obs = -2.585> -3.5 on a donc à faire a un processus DS car il existe
une racine unitaire.
Lorsqu’on différencie la série à l’ordre 1, elle devient stationnaire (tau1obs = -3.6169 < -1.95). On peut
alors conclure au seuil de 5% que la série LPIB est intégrée à l’ordre 1.

 Chronique LFG : Comme pour la série précédente, le test de Dickey-Fuller augmenté (ADF) au seuil de
5% nous indique qu’elle n’est pas stationnaire en niveau (tau2obs =-2.7097 > -2.93) et est donc un
processus DS. Par contre, la série des différences premières est stationnaire (tau1obs = -6.6372< -1.95).
Ainsi, au seuil, on déduit que la série LFG est I(1).

 Chronique IIG : Elle est non stationnaire au seuil de 5% car d’après le test ADF il existe une tendance
et avec tau3obs = -2.5336 > -3.5 on en conclut que c’est un processus DS. En différenciant une fois la
série on trouve qu’au seuil de 5% elle est stationnaire avec tau1obs = -2.5105< -1.95.On en conclut que
c’est un processus intégré à l’ordre 1.

 Chronique OUV : Le test ADF au seuil de 5% nous indique qu’elle n’est pas stationnaire en niveau
(tau2obs =-2.7097 > -2.93) et est donc un processus DS. Par contre, la série des différences premières est
stationnaire (tau1obs = -6.6372< -1.95). Ainsi, au seuil, on déduit que la série OUV est I(1).
Nous résumons donc ici les travaux ci-dessus :
Table 4 : Ordre d’intégration des variables et type de processus

VARIABLES PIB LFG IIG OUV


ORDRE I(1) I(1) I(1) I(1)
NATURE DU PROCESSUS Processus DS Processus DS Processus DS Processus DS

Source : Nos travaux

Notre modélisation est justifiée et se fera sur les séries différenciées. Cependant, pour ne pas alourdir les
notations nos variables différenciées auront les mêmes noms que celles initialement utilisées.

MOUAHA HANDY YVES Page 30


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

IV.2.2 Choix du retard optimal


Le tableau qui suit, présente les retards optimaux selon les critères d’information.
Compte tenu de la taille de l’échantillon, le nombre de retard maximal a été fixé à 3.
D’âpres tout ceci nous devons prendre le retard de 3 pour notre modélisation VAR voir annexe 2.

IV.2.3 Analyse de la Co intégration


Comme les séries sont toutes intégrées d’ordre 1, comme Sanogo et Moussa (2017), le test de
Co intégration de Johansen (1988) sera mené, qui présente l’avantage de fournir le nombre de relation de
Co intégration.
L’étude de la Co intégration permet de tester l’existence d’une relation stable de long terme entre des
variables non stationnaires, en incluant des variables retards et des variables exogènes. Il existe plusieurs
tests de la Co intégration, le plus général étant celui de Johansen. La procédure de Johansen repose sur
l’hypothèse selon laquelle les résidus suivent des processus de bruits blancs gaussiens et Quel que soit le
test retenu, il n’a de signification que sur des séries non stationnaires longues. Nous effectuons ici le test
de trace et de la valeur propre optimale en supposant l'absence de tendance dans la relation de Co
intégration et la présence d'une constante dans le modèle. Ce choix peut être justifié économiquement en
supposant que les relations d'équilibre de long terme entre les variables ne comportent pas de tendance et
(Gonzalo ,1994) affirme que la procédure de Johansen est robuste en l’absence de normalité des erreurs.

Les résultats des tests nous indiquent qu’ils n’existent pas de relation de Co intégration entre nos variables
avec un niveau de confiance de 95%.On accepte l'hypothèse nulle d'absence de Co intégration (21.826 <
22.00 pour le test de la valeur optimale et 29.2532< 34.91 pour le test de la trace) au seuil de 5%. Il
est bien évident que l'on s'arrête dès que l'hypothèse nulle est acceptée. En d'autres termes, la conclusion
serait ici qu'il n'existe aucune relation de Co intégration. On adopte donc une stratégie séquentielle qui
s'arrête dès que l'on ne rejette plus l'hypothèse nulle.
Table 5 : Test de trace et de valeur propre de la Co intégration de Johannsen
TEST Test de la trace
Valeur critique Au seuil de 5% Statistique du test
Rang
0 47,21 61,20

1 29,69 26,73*

2 15,41 7,88

3 3,76 1,45

Source : Nos travaux

Donc, et puisqu'il n'existe qu’une unique relation de Co intégration entre les différentes variables de notre
modèle, il est évident d'estimer un modèle VECM.

IV.3 Estimation du modèle VECM : Les Résultats

MOUAHA HANDY YVES Page 31


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

L’étape précédente nous indique que l’on a une unique relation de Co intégration donc une unique relation
de long terme. Nous normaliserons sur le PIB car c’est elle que nous voulons expliquer.

Relation de long terme

Notre équation de long terme est donne par :

Les coefficient en couleurs tous significatifs au seuil de 5% (plus encore au seuil de 1%).
Une augmentation de 1% des inegalites de genre au Cameroun engendre une perte significative de
4160631 en terme de croissance et on a bien les resulats attendues les inegalites de genre ont un impact
negatif sur la croissance ce qui permet de valider notre hypothese.
Ce résultat est compatible avec la théorie du Capital humain et les articles suivant (Meltem, 2010),
(Morrisson et al., 2007) et aussi trouvée dans les travaux de (Dobdinga C. Fonchamnyo & Nubonyin
Hilda Fokong, 2017) et (Assoumou-Ella G.,2018).
Et cela se controle aussi par le fait que l’ouverture commerciale a un impact positif sur la croissance du
pays ainsi que le taix de croissance de la forece productive comme le preconise la theorie du commerce
internationale et la theorie du capital humain.

Dynamique de Court terme

Ici, on s’intéresse aux fluctuations de court terme qui correspondent aux résultats d’un VAR en
différence première.
Le coefficient du terme de correction des erreurs TCE est bien négatif (la valeur est de - 0,75 ) et
significatif (P_value= 0.004 voir annexe ) permettant le retour à l’équilibre de long terme. Ce résultat
confirme que la spécification à correction d’erreur est bien appropriée.D’une façon générale, les
coefficients d’un modèle VAR ne peuvent être directementInterprétés (Keho, 2012). Les retards d’une
même variable peuvent se voir attribuer des signesDifférents. L’information contenue dans cette partie
sera analysée à travers l’étude de causalité.Le modèle étant estimé, son exploitation ne peut être faite que
si les hypothèses qui le sous-tendent sont validées. Ces hypothèses sont la normalité, la non
autocorrélation et l’homoscédasticité des erreurs. On y ajoute le test de stabilité du modèle.

IV.3.2 Validation du Modèle pour son exploitation

IV.3.2.1 Normalité des résidus

Quant à la normalité des résidus, le test multi varié de Jarque-bera rejette l’hypothèse de normalité au
seuil de 5%(0.17 >0.05 voir annexe 6). Ceci peut se justifier car notre série n’est pas suffisamment
longue.

MOUAHA HANDY YVES Page 32


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

IV.3.2.2 Autocorrélation des résidus

Le test du multiplicateur de Lagrange de Breusch-Godfrey (LM-test) confirme l’absence d’autocorrélation


des erreurs. Les p-values étant supérieures à 5%, l’hypothèse nulle de non autocorrélation d’ordre 1 des
résidus est acceptée. Voir annexe 8

IV.3.2.3 Stabilité du Modèle

Pour que la stabilité d’un VECM soit vérifiée, il faut que le nombre de racine unitaire soit égal à la
différence entre le nombre de variable (au nombre de 4) et le nombre de relation de Co intégration (au
nombre de 1). Voir annexe 9

Le modèle étant validé, on peut alors procéder à son exploitation en nous intéressant à la causalité aux
diverses réactions suite aux chocs sur ces variables.

IV.4. Test de causalité :

Les résultats des tests de causalité sont présentés dans le Tableau ci-après. Une p-value inférieure au seuil
fixé signifie qu’il y a causalité dans le sens de la variable causale vers la variable causée au sens de
Granger, c’est-à-dire que la connaissance de la variable causale améliore la prévision de la variable
causée. Nous trouvons qu’avec un test de Fischer qu’au seuil de 5%, il y a une causalité unidirectionnelle
en ce qui concerne la croissance économique et les inégalités de genre. Voir annexe 10

Table 6 : test de non causalité au sens de Granger

Cause Causalité au sens de Granger


P-valeur Décision au seuil statistique de 5%.
IIG 0.59 IIG ne cause pas PIB
PIB 0.0005* PIB cause IIG

Source : Nos travaux

IV.5 Fonction de réponse impulsionnelle et décomposition de la variance :

Ces deux instruments permettent de synthétiser l'essentielle de l'information contenue dans la


dynamique du système estimé. Les décompositions de la variance nous indiqueront l'importance relative
de chaque choc dans l'explication des fluctuations de la croissance. Quant aux fonctions de réactions aux
chocs, elles nous permettront de mettre en évidence la nature des effets des différents chocs sur les
variables.

MOUAHA HANDY YVES Page 33


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

II.5.1 Fonctions de réponses impulsionnelles

Rappelons qu’un choc se définit comme un phénomène aléatoire non anticipé et que l’analyse des
réponses impulsionnelles se fait toute chose égale par ailleurs.

 Un choc sur la croissance induit une réponse positive sur elle-même qui va décroissant dans le temps.
 L’effet d’un choc en termes d’inégalité de genre sur la croissance est positif dans le temps mais on fait le
constat que sur les trois premières années cet effet s’estompe ensuite cet effet va grandissant jusqu’à la
5eme année ensuite on observe une atténuation jusqu’à la 9eme année et une reprise après celle-ci.

Figure 11 : Fonctions de réponses impulsionnelles de l’IIG et du PIB, après un choc de croissance

Source : Nos travaux

Pour ce qui est de la réponse en terme d’inégalités de genre par rapport aux chocs sur la croissance et
elle-même Nous pouvons dire que :

 Un choc positif sur l’IIG entraine un effet dans le temps. On note cependant que sur les trois premières
années la situation des femmes au Cameroun s’améliore presque totalement et après cette année on
observe une évolution saccadée plus explicitement une succession de hausse et de baisse chaque un an

MOUAHA HANDY YVES Page 34


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

 Un choc sur la croissance induit sur l’IIG un effet positif tout au long de la période. Cependant cet effet
évolue en deux phases. La première phase sur les cinq premières années montre une dégradation de la
situation du genre au Cameroun sur les trois premières années et on note une appréciation de celle-ci entre
la 3eme et la 5eme année. La deuxième phase est une réplication de la première phase a partir de la 5eme
année.

Figure 12 : Fonction de réponse de l’IIG et de la croissance après un choc sur l’IIG

Source : Nos travaux

Cette étude, basée sur les fonctions de réponse impulsionnelle, peut être complétée par une analyse de la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision.

II.5.2 Décomposition de la variance

Les résultats relatifs à l'étude de la décomposition de la variance sur la croissance(PIB) sont reportés de la
manière suivante respectivement sur le PIB IIG OUV LFG :

MOUAHA HANDY YVES Page 35


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

 Sur le court terme (a 3 ans)


-- 65,87%, 0,16%, 3,22% et 30,74% aux fluctuations de la croissance économique du Cameroun ;
Cameroun.
 Sur le long terme (a 10 ans)
-- 46.33%, 10,38%, 3,131% et 40,14% aux fluctuations de la croissance économique du Cameroun ;

On peut dire au vu de l’évidence apportée ci-dessus par les donnes que :


 Sur le court terme, le taux de croissance de la force productive contribue le plus pour la croissance du
pays.
 L’indice d’inégalité de genre influence les évolutions de la croissance économique au Cameroun sur le
long terme essentiellement et aussi la force productive.
 Le degré d’ouverture contribue de manière presque constante sur la croissance économique.

MOUAHA HANDY YVES Page 36


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

CONCLUSION GENERALE

LIMITES DE L’ÉTUDE
Notre principale limite est que nous n’avons pas pu trouver une théorisation de la notion de genre en
économie et il est clair que cette étude n’est certainement pas sans insuffisances particulières qui ont sans
doute affecté les résultats obtenus.

CONCLUSION ET DISCUSSION
Cette étude a mis, empiriquement, en place une relation existant entre les inégalités de genre et la
croissance économique du Cameroun. Pour y parvenir, des données ont été recueillies à partir des
institutions de renom, tandis qu’une modélisation VECM valide et stable a été utilisée pour estimer le lien
et La causalité entre nos variables. Les résultats quantitatifs ont montré que les inégalités de genre avait
un effet statistiquement significatif mais négatif sur la croissance économique. Autrement dit, une
réduction des inégalités de genre se traduirait une perspective d’une meilleure croissance future ce qui
nous permet de valider notre hypothèse de recherche. D’autres résultats de l’étude ont montré qu’au sens
de Granger la croissance il existait une causalité unidirectionnelle de la croissance économique vers les
inégalités de genre au Cameroun et non pas l’inverse. Les réponses aux chocs et la décomposition de la
variance nous montrent à suffisance que ce soit sur le long terme ou le court terme que l’IIG ne contribue
pas énormément pour la croissance économique du Cameroun ce qui est le cas pour la force productive.
La présente étude, par ses conclusions empiriques, note les effets retardateurs de l'inégalité des sexes
sur la croissance économique au Cameroun. Ainsi, la question de l'inégalité de genre devrait être abordée
non seulement en raison de sa valeur intrinsèque, mais aussi en raison de sa valeur instrumentale pour la
croissance économique. Les statistiques spécifiques au genre pour le Cameroun présentent un tableau très
sombre comme vu par les enquêtes EESI. Bien que des textes dans la législation Camerounaise ait
souligné l'égalité de traitement de toutes les personnes de la société, la situation sur le terrain est
différente. Les femmes sont en retard sur les hommes dans presque tous les domaines de la vie. Elles ont
moins accès à l'éducation, à la santé et aux possibilités d'emploi et jouissent de droits de propriété très
limités. Cela les a empêchés de jouer un rôle actif dans les activités économiques et de développement.
La question de l'inégalité de genre est de nature très complexe. Elle est profondément ancrée dans
l'histoire, la culture et les traditions d'une société. Une approche globale est donc nécessaire pour faire
face à ce problème. D'une part, les politiques publiques doivent être formulées de manière à améliorer
l'accès des femmes à l'éducation, à la santé et aux possibilités d'emploi et, d'autre part, une mobilisation
sociale est également nécessaire pour booster la croissance économique et amorcer un véritable
développement

MOUAHA HANDY YVES Page 37


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

BIBLIOGRAPHIE

ARTICLES SCIENTIFIQUES
AHMED, N., & Bukhari, H. K. (2006). Gender Inequality and Trade Liberalisation: A Case Study of Pakistan.
MPRA Paper no. 16252

AUGUSTO, L., & Saadia, Z. (2005). Women’s Empowerment: Measuring the Global Gender Gap. World
Economic Forum.

AMIN, Mohammad, Veselin KUNTCHEV & Martin SCHMIDT (2015), « Gender inequality and growth. The
case of rich vs. poor countries », Banque mondiale, policy research working paper, n° 7172

ASSOUMOU-ELLA G.(2017), Direct and indirect Effect of Gender Inequality in Education on per capita
GDP in the CEMAC countries,5th Congress of African Economists, Malabo, Equatorial Guinea,1-4 November
2017

BALIAMOUNE-LUTZ, M., & McGillivray, M. (2007). Gender Inequality and Growth: Evidence from Sub-
Saharan Africa and Arab Countries. ICER Turin, Italy

BANDIERA, Oriana, & Ashwini NATRAJ (2013), « Does gender inequality hinder development and
economic growth? Evidence and policy implications », Banque mondiale, policy research working paper, n°
6369, février.

BANERJEE, A., Dolado, J. and Mestre, R., 1998. Error-correction Mechanism Test for Cointegration
in Single Equation Framework. Journal of Time Series Analysis, 19(3), 267-283

BARRO, Robert, & Jong-Wha LEE (1994), « Sources of economic growth », Carnegie-Rochester Series on
Public Policy, vol. 40, n° 1.

BARRO, Robert, & Jong-Wha LEE (2000). International data on educational attainment updates and National
implications. Bureau of Economic Research Cambridge, Mass., USA.

MOUAHA HANDY YVES Page a


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

BARRO, Robert, & Xavier SALA-I-MARTIN (1995), Economic Growth.

BAYE, F. M., & Epo, B. N. (2011). Measuring National Income, Wealth, Poverty, and Inequality in African
Countries. IARIW-SSA Conference Cape Town, South Africa.

BAYE, M. F., & Epo, N. B. (2009). Explaining Inter-Household Gender Inequality in Cameroon: An Oaxaca-
Blinder Approach. Paper presented at the 65th annual congress of the International Institute of Public Finance
(IIPF), in Cape Town, South Africa, from the 13th to 16th August 2009.

BECKER, G. S. (1957), The Economics of discrimination. Chicago University of Chicago press

BECKER, G. S. (1964); Human Capital: A Theoretical and Empirical Analysis, Columbia University Press for
the National Bureau of Economic Research, New York

BECKER, G. S. (1965), A theory of the Allocation of Time, Economic journal 75(299), pp. 493-517

BECKER, G. S. (1981),A treatise on the family. Cambridge, MA, Harvard University Press.

BECKER, G. S. (1985), Human capital, Effort, and The Sexual Division of Labour, Journal of Labor
Economics,Vol.3, pp.533-58

BECKER, G. S. (1993). Human Capital: A Theoretical and Empirical Analysis, with Special Reference to
Education (3rd ed.). Chicago, Illinnois: University of Chicago press.
https://doi.org/10.7208/chicago/9780226041223.001.0001

CAMEROON. (1998). Law No. 98/004 of 14th April 1998 to lay down guidelines for education in
Cameroon. Yaounde: Ministry of National Education.

CHAUDHRY, I. S. (2007). Impact of Gender Inequality in Education on Economic Growth: An Empirical


Evidence from Pakistan. The Pakistan Horizon, 60(4).

CHECCHI, D. (2001). Education, inequality and income inequality: Distributional Analyses. Suntory and
Toyata International Centres for Economics. Research Programme Papers No. 52.

MOUAHA HANDY YVES Page b


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

DE-GREGORIO, J., & Lee, J. W. (2002). Education and income inequality: New evidence from cross country
data. Review of Income and Wealth, 48(3), 395-416.

DIGDOWISEISO, K. (2009). Education inequality, economic growth, and income inequality: Evidence from
Indonesia 1996-2005. MPRA Paper.

DOBDINGA C. FONCHAMNYO & NUBONYIN HILDA FOKONG(2017). Educational Gender Gap,


Economic Growth and Income Distribution: An Empirical Study of the Interrelationship in Cameroon.
International Journal of Economics and Finance; Vol. 9, No. 3; 2017 ; Published by Canadian Center of
Science and Education.

DOLLAR, David, & Roberta GATTI (1999), « Gender inequality, income, and growth: Are good times good
for women? », Banque mondiale, policy research report on gender and development, n° 1, mai.

FORSYTHE, N. and Korzeniewicz, R. P. (2000), Gender Inequality and Economic Growth: A Longitudinal
Evaluation

GRANGER, C. and Newbold, P., 1974. Spurious Regressions in Econometrics. Journal of


Econometrics, 2(2), 111-120.

HILL, M. Anne, & Elizabeth M. KING (1993). Women’s Education in Developing Countries: An overview.
In E. M King, & M. A Hill (Eds.), Women’s Education in Developing Countries: Barriers, Benefits and
policies. Baltimore, John Hopkins University Press

HILL, M. Anne, & Elizabeth M. KING (1995), « Women’s education and economic well-being », in Feminist
Economics, vol. 1, n° 2.

KEHO, Y., (2012), Guide Pratique d’Introduction à l’Econometrie sous Eviews, Tome 1, pp.144.

KENNEDY, (1985), A guide to economet rics, Basil Blackwell, Southampton

KLASEN, Stephan (2000), « Does gender inequality reduce growth and development? Evidence from cross-
country regressions », Banque mondiale, policy research report on gender and development, n° 7, novembre.

MOUAHA HANDY YVES Page c


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

KLASEN, Stephan (2002). Low Schooling for Girls, Slower Growth for all? Cross-country Evidence on the
Effect of Gender Inequality in Education on Economic Development. World Bank Economic Review, 16,
345-373.

KLASEN, Stephan, & Lamanna, F. (2008). The Impact of Gender Inequality in Education and Employment
on Economic Growth in Development Countries: Updates and Extensions.

KNOWLES, Stephen, Paula K. LORGELLY & P. Dorian OWEN (2002), « Are educational gender gaps a
brake on economic development? Some cross-country empirical evidence », Oxford Economic Papers, vol.
54.

LAGERLÖF, N. (1999). Gender Inequality, Fertility, and Growth.MPRA paper.

LUCAS, R. (1988). On the Mechanics of Development Planning. Journal of Monetary Economics, 22, 3-42

MAHMOOD, S., Mohd, N. Z., & Hook, L. S. (2012). The Effect of Human Capital Inequality on Income
Inequality in Developing Countries. 3rd International Conference on Business and Economic Research
Bandung, Indonesia.

MELTEM, I. (2010). The Role of the Female Education in Economic Development: A Case for Turkey.
Turkey, Yaşar University.

MORRISON, Andrew, Dhushyanth RAJU & Nistha SINHA (2007), « Gender equality, poverty and economic
growth », Banque mondiale, policy research working paper, n° 4349, septembre.

NANFOSSO, R. A. T., & Zamo-Akono, C. M. (2010). Fertility, Health and Female Labour Force
Participation in Urban Cameroon. International Business Research, 3(2).

NJEUMA, D. (1998). Gender Issues in Some Francophone African Universities. Forum for African Women
Educationalists Newsletter (FAWE), University of Buea, Cameroon.

NJIMANTED, G. F. (2010). Foreign Debt, Economic Growth and Poverty Reduction in Developing
Economies: The Cameroonians Experience. African Journal of Social Sciences: A Multidisciplinary Journal of
Social Sciences, 1(1), 58-83.

MOUAHA HANDY YVES Page d


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

OLANIYAN, D. A., & OKEMAKINDE, T. (2008). Human Capital Theory: Implications for Educational
Development. European Journal of Scientific Research, 24(2), 157-162.

Pervaiz, Z., Ghani, M., Admad, S., & Chaudhry, A. R. (2011). Gender Inequality and Economic Growth: A
Time Series Analysis for Pakistan. Middle –East Journal of Scientific Research, 10(4), 439-439.

PHILIPS, P.C.B., 1986. Understanding Spurious Regressions in Econometrics. Journal of Econometrics,


33(3), 311-340.

POSE, & TSELIOS, V . (2009). Education and Income Inequality in the Regions of the European Union.
Journal of Regional Science, 49(3), 411-437.

PSACHAROPOULOS, G., & Woodhall, M. (1997). Education for Development: An Analysis of Investment
Choice. New York, Oxford University Press.

ROMER, P. M. (1990). Endogenous Technological Change. Journal of Political Economy, 71-102.


https://doi.org/10.1086/261725

SANOGO, V., ET MOUSSA, R., K., (2017). « Financial Reforms, Financial Development, and Economic

Growth in the Ivory Coast ». Economies, MDPI, Open Access Journal, vol. 5(1), pages 1-23, February.

SCHULTZ, T. Paul (2002), « Why governments should invest more to educate girls », World Development,

vol. 30, n° 2.

UNDP. (1995). Human Development Report 1995. Oxford: OUP

UNICEF. (2009). Division of Policy and Practice, Statistics and Monitoring Section. Retrieved from

http://www.childinfo.org

MOUAHA HANDY YVES Page e


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

World Bank. (1994). Cameroon: Diversity, Growth and Poverty Reduction. Human Resource and Poverty

Division, Africa Region. World Bank, Washington.

WEBOGRAPHIE
 http://www.wikiberal.org Consulté le 10/10/2019
 http://www.wikipedia.org Consulté le 10/07/2019
 http://www.fao.org/docrep/013/al936f/al936f00.pdf Consulté le 03/08/2019
 http://www.blog-illusio.com/article-inegalites-de-genre-et-croissance-economique-125431458.html consulté
le 22/10/19
 https://www.imf.org/external/datamapper/GII_TC@GD/gbtier_1/gbtier_2/gb_othersource/SPR_GD_AFR
consulté le 22/10/19
 https://pm22100.net/pages/enercoop/C/croissance.html consulté le 29/09/19
 https://doi.org consulté le 18/08/19

RAPPORTS
 Rapport de Transparency international sur la corruption 2018
 Rapport Doing Business 2019
 Rapport ECAM4, 2014
 Rapport enquête EESI2 2010 :Genre et marche du travail
 Rapport mondial sur les inégalités de genre 2018
 Rapport national sur l’état de la population 2014 : Regards sur le genre au Cameroun
 Rapport pays du FMI no 18/256
 Rapports du PNUD sur le développement humain entre 1990 et 2018

DISCOURS :
Message du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’occasion de la journée internationale des
femmes le 08 mars 2019.

ANNEXES

MOUAHA HANDY YVES Page f


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

ANNEXE 1: Quelques textes sur la situation du genre au Cameroun

 Textes de portée générale


 la constitution dans son préambule énonce les droits humains fondamentaux et prône l’égalité entre les
hommes et les femmes ;
 le Code du travail reconnaît à tous les citoyens le droit au travail comme étant un droit fondamental ;
 le Code électoral et les différentes lois sur les partis politiques traitent de la capacité électorale et des
conditions d’éligibilité qui sont les mêmes pour les hommes et les femmes ;
 le Statut Général de la Fonction Publique garantit les mêmes droits aux hommes et aux femmes en
matière d’emploi dans la fonction publique et de gestion des carrières ;
 en 2015, le document politique nationale de promotion du genre fut publié par les autorités,
s’appuyant sur le 5eme ODD, celui-ci a pour but de mettre en place un environnement qui protège les
femmes et leur assure un accès égal et légal aux services sociaux et une égalité parfaite des droits et
opportunités.
 Textes spécifiques
 la Circulaire n°10-7-562/MINEDUC qui permet aux élèves filles suspendues pour cause de grossesse
d’être réadmises en classe après l’accouchement.
 le décret de 1994 portant régime des pensions civiles qui reconnaît à la veuve le droit à la pension de
réversion ;
 la loi du 19 décembre 1999 qui consacre entre autres, la suppression de l’autorisation maritale pour le
déplacement de la femme ;
 la loi du 29 décembre 2005 relative à la lutte contre le trafic et la traite des enfants protège également
la petite fille ;
 le Nouveau code pénal 17de juillet 2016 en remplacement de celui de 1967 améliore le traitement des
femmes en cas d’adultère. Dans son article 361, hommes et femmes ont exactement la même peine;

17
- le Nouveau code pénal punit les instigateurs de mariage précoces et forcés pour les garçons comme pour les
filles. Sont aussi sanctionnés l’éviction du foyer conjugal, l’exigence d’une dot excessive, les mutilations génitales,
le harcèlement sexuel et la non scolarisation des filles.
MOUAHA HANDY YVES Page g
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

ANNEXE 2 : Choix du retard p


Sample: 1993 - 2018 Number of obs = 26

lag LL LR df p FPE AIC HQIC SBIC

0 -328.396 7.5e+09 25.5689 25.6247 25.7625


1 -280.761 95.271 1 0.000 2.1e+08 21.9816 22.0513 22.2235
2 -277.98 5.5621* 1 0.018 1.8e+08* 21.8446* 21.9282* 22.1349*
3 -277.117 1.7257 1 0.189 1.8e+08 21.8551 21.9527 22.1939

Endogenous: PIB
Exogenous: IIG LFG OUV _cons
Source : Nos travaux

ANNEXE 3: Evolution des variables entre 1990 et 2017

PIB IIG FBCF LFG OUV

PIB 1.0000
IIG -0.8362* 1.0000
FBCF 0.9920* -0.8635* 1.0000
LFG -0.1351 0.1552 -0.1430 1.0000
OUV 0.4971* -0.3302 0.4347* -0.2057 1.0000

Source: Nos travaux


*seuil de significativite de 5%

ANNEXE 4: Co intégration au sens de Johansen


Johansen tests for cointegration
Trend: constant Number of obs = 26
Sample: 1993 - 2018 Lags = 3

5%
maximum trace critical
rank parms LL eigenvalue statistic value
0 36 -320.01212 . 61.2022 47.21
1 43 -302.77994 0.73434 26.7379* 29.68
2 48 -293.35238 0.51577 7.8828 15.41
3 51 -290.14015 0.21893 1.4583 3.76
4 52 -289.411 0.05454

Source: Nos travaux


*seuil de significativite de 5%

MOUAHA HANDY YVES Page h


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

ANNEXE 5 : Relation de long terme pour le modèle VECM


Johansen normalization restriction imposed

beta Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

_ce1
PIB 1 . . . . .
IIG 4160631 1104050 3.77 0.000 1996732 6324530
LFG -134229.7 46191.5 -2.91 0.004 -224763.4 -43696.04
OUV -15584.39 5077.257 -3.07 0.002 -25535.63 -5633.15
_cons -3311105 . . . . .

Cointegrating equations

Equation Parms chi2 P>chi2

_ce1 3 537.0474 0.0000

Identification: beta is exactly identified


Source: Nos travaux
*seuil de significativite de 5%

ANNEXE 6: Test de Normalité


Jarque-Bera test

Equation chi2 df Prob > chi2

D_PIB 5.100 2 0.07808


D_IIG 2.095 2 0.35077
D_LFG 3.855 2 0.14549
D_OUV 0.439 2 0.80280
ALL 11.490 8 0.17546

Source: Nos travaux


*seuil de significativite de 5%

MOUAHA HANDY YVES Page i


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

ANNEXE 7: Algorithme du traitement d’analyse de stationnarité d’une chronique

Source : Bourbonnais R., Econométrie : manuel et exercices corriges, 9eme Edition janvier 2015
ANNEXE 8 : test d’autocorrelation
Lagrange-multiplier test

lag chi2 df Prob > chi2

1 10.5872 16 0.83422
2 27.0087 16 0.04139

H0: no autocorrelation at lag order


Source: Nos travaux
*seuil de significativite de 5%

ANNEXE 9 : Stabilite du modele


Eigenvalue stability condition

Eigenvalue Modulus

-1.039806 1.03981
1 1
1 1
1 1
.4593746 + .8577772i .97304
.4593746 - .8577772i .97304
.00744224 + .6387359i .638779
.00744224 - .6387359i .638779
-.2294307 + .5938815i .636658
-.2294307 - .5938815i .636658
-.6048647 .604865
.3391705 .33917

The VECM specification imposes 3 unit moduli.

Source: Nos travaux


*seuil de significativite de 5%

MOUAHA HANDY YVES Page j


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

ANNEXE 10 : Test de Non causalité au sens de Granger


. gcause IIG PIB,lags(1)
Granger causality test Sample: 1991 to 2018
obs = 28
H0: PIB does not Granger-cause IIG

F( 1, 25) = 15.92
Prob > F = 0.0005

chi2(1) = 17.83 (asymptotic)


Prob > chi2 = 0.0000 (asymptotic)

. gcause PIB IIG ,lags(1)


Granger causality test Sample: 1991 to 2018
obs = 28
H0: IIG does not Granger-cause PIB

F( 1, 25) = 0.30
Prob > F = 0.5918

. irf table chi2(1)


fevd, impulse(
= 0.33
PIB (asymptotic)
IIG OUV LFG ) response(PIB) step(9)
Prob > chi2 = 0.5654 (asymptotic)
Source: Nos travaux Results from repse_impul
*seuil de significativite de 5%
ANNEXE 11 : Décomposition de la variance de la croissance par rapport aux variables du modèle

(1) (2) (3) (4)


step fevd fevd fevd fevd

0 0 0 0 0
1 1 0 0 0
2 .82944 .001899 .045843 .122819
3 .658712 .001634 .032236 .307418
4 .549802 .114284 .020869 .315045
5 .522925 .100822 .041497 .334755
6 .495602 .08795 .042054 .374393
7 .484343 .089233 .045165 .381259
8 .477436 .091972 .040267 .390325
9 .482004 .087742 .03635 .393904
10 .463386 .103841 .031315 .401458

Source : Nos travaux


(1) PIB (2) IIG (3) OUV (4) LFG

MOUAHA HANDY YVES Page k


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

ANNEXE 12 : Résultats de la dynamique de court terme

Vector error-correction model

Sample: 1993 - 2018 Number of obs = 26


AIC = 26.59844
Log likelihood = -302.7797 HQIC = 27.1976
Det(Sigma_ml) = 153159.5 SBIC = 28.67913

Equation Parms RMSE R-sq chi2 P>chi2

D_PIB 10 10618.1 0.9002 144.3262 0.0000


D_IIG 10 .02708 0.5036 16.23388 0.0931
D_LFG 10 .732669 0.3272 7.782015 0.6501
D_OUV 10 6.21467 0.4031 10.80368 0.3730

Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

D_PIB
_ce1
L1. -.1477014 .0519736 -2.84 0.004 -.2495677 -.045835

PIB
LD. -.2552932 .1516039 -1.68 0.092 -.5524313 .041845
L2D. -.2090517 .1303361 -1.60 0.109 -.4645058 .0464023

IIG
LD. 378885.3 200218.2 1.89 0.058 -13535.22 771305.9
L2D. 302720.6 196381.9 1.54 0.123 -82180.95 687622.1

LFG
LD. 1768.313 3229.931 0.55 0.584 -4562.235 8098.862
L2D. 3074.753 3294.688 0.93 0.351 -3382.718 9532.223

OUV
LD. -921.8551 475.692 -1.94 0.053 -1854.194 10.48408
L2D. -860.2273 395.9302 -2.17 0.030 -1636.236 -84.21841

_cons .0075797 13182.35 0.00 1.000 -25836.92 25836.94

MOUAHA HANDY YVES Page l


ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................................................... 1
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE ............................................... 5
I.1 Définition des concepts ------------------------------------------------------------------------------------- 5
I.1.1 Le genre ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 5
I.1.2 la croissance économique -------------------------------------------------------------------------------- 6
I.2 les mesures de la croissance et des inégalités de genre-------------------------------------------------- 6
I.2.1 Indicateurs de mesure de la croissance économique -------------------------------------------------- 7
I.2.2 Indicateurs de mesure d’inégalités de genre en économie ------------------------------------------ 7
I.3 Revue de Littérature ------------------------------------------------------------------------------------------ 9
I.3.1 Revue de littérature théorique ---------------------------------------------------------------------------- 9
I.3.2 Revue de littérature empirique-------------------------------------------------------------------------- 11
CHAPITRE II : INEGALITE DE GENRE AU CAMEROUN : ETAT DES LIEUX ....................................... 14
II.1 Présentation du territoire d’étude : Le CAMEROUN ------------------------------------------------ 14
II.1.1 Description géographique ------------------------------------------------------------------------------ 14
II.1.2 Description sociodémographique --------------------------------------------------------------------- 15
II.1.3 Description socio-économique------------------------------------------------------------------------ 16
II.1.4 Protection des droits de la femme au Cameroun : Les textes------------------------------------- 16
II.1.5 Evolution de la croissance économique du Cameroun : rétrospective et perspective--------- 17
II.2 Etat des lieux sur la situation du Genre au Cameroun ------------------------------------------------ 18
II.2.1 Genre et sante ------------------------------------------------------------------------------------------- 18
II.2.2 Genre et éducation------------------------------------------------------------------------------------ 19
II.2.3 Genre et marche du travail -------------------------------------------------------------------------- 20
CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE .............................................................................................. 23
IV.1 Source des données et présentation de la méthodologie ------------------------------------------- 23
IV.1.1 Données statistiques ----------------------------------------------------------------------------------- 23
IV.1.1.1 Source des données ---------------------------------------------------------------------------------- 23
IV.1.1.2 Présentation des variables retenues pour l’étude ----------------------------------------------- 23
IV.1.2 La méthodologie ---------------------------------------------------------------------------------------- 24
IV.2 Démarche et intérêts des méthodes utilisées --------------------------------------------------------- 25
Etude de la stationnarité --------------------------------------------------------------------------------------- 25
Détermination du nombre de retard optimal ---------------------------------------------------------------- 26
Etude de la Co intégration ------------------------------------------------------------------------------------- 26
Estimation d’un VAR ou d’un VECM----------------------------------------------------------------------- 26
Tests de diagnostic et de stabilité ----------------------------------------------------------------------------- 26
Analyse de la causalité ----------------------------------------------------------------------------------------- 26
Analyses des réponses impulsionnelles et décomposition de la variance ------------------------------ 27
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS.................................................................................. 28
IV.1 Statistique descriptive --------------------------------------------------- 28
IV.1.1 Analyse uni variée-------------------------------------------------------------------------------------- 28
IV.1.2 Analyse bi variée --------------------------------------------------------------------------------------- 28
IV.1.3 Description des séries ---------------------------------------------------------------------------------- 28
IV.2 Modelisation-------------------------------------------------------------------------------------------- 30
IV.2.1 Analyse de la stationnarité du processus générateur des chroniques --------------------------- 30
MOUAHA HANDY YVES Page m
ANALYSE DES EFFETS DES INEGALITES DE GENRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

IV.2.2 Choix du retard optimal ------------------------------------------------------------------------------ 31


IV.2.3 Analyse de la Co intégration ------------------------------------------------------------------------- 31
IV.3 Estimation du modèle VECM : Les Résultats ------------------------------------------------------- 31
Relation de long terme ----------------------------------------------------------------------------------------- 32
Dynamique de Court terme ------------------------------------------------------------------------------------ 32
IV.3.2 Validation du Modèle pour son exploitation ------------------------------------------------------- 32
IV.3.2.1 Normalité des résidus -------------------------------------------------------------------------------- 32
IV.3.2.2 Autocorrélation des résidus ------------------------------------------------------------------------- 33
IV.3.2.3 Stabilité du Modèle ---------------------------------------------------------------------------------- 33
IV.4. Test de causalité : ---------------------------------------------------------------------------------------- 33
IV.5 Fonction de réponse impulsionnelle et décomposition de la variance : -------------------------- 33
II.5.1 Fonctions de réponses impulsionnelles --------------------------------------------------------------- 34
II.5.2 Décomposition de la variance ------------------------------------------------------------------------ 35
CONCLUSION GENERALE....................................................................................................................................... 37
LIMITES DE L’ÉTUDE -------------------------------------------------------------------------------------- 37
CONCLUSION ET DISCUSSION -------------------------------------------------------------------------- 37
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................... A
ARTICLES SCIENTIFIQUES --------------------------------------------------------------------------------- a
WEBOGRAPHIE ------------------------------------------------------------------------------------------------- f
RAPPORTS ------------------------------------------------------------------------------------------------------- f
DISCOURS : ------------------------------------------------------------------------------------------------------ f
ANNEXES ........................................................................................................................................................................... F
TABLE DES MATIERES.............................................................................................................................................. M

MOUAHA HANDY YVES Page n

Vous aimerez peut-être aussi