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Niveau : MP-MP*
EL AMDAOUI MUSTAPHA
Email: elamdaoui@gmail.com
www.elamdaoui.com
Table des matières
II Dérivées partielles 9
II.1 Dérivation selon un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
II.2 Dérivées partielles dans une base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
II.3 Différentiabilité et dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.4 Matrice Jacobienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
f ( a + h) = f (a) + `( h) + k h k ε( h)
h→0E
Preuve :
On montre l’unicité de l’application `. Supposons qu’il existe `1 et `2 ∈ L (E, F) tels
que
f (a + h) = f (a) + ` (h) + ◦ (h) (1)
1
f (a + h) = f (a) + ` (h) + ◦ (h) (2)
2
Notation
On écrit souvent o( h) ou ◦ (k h k) pour k h k ε( h).
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I DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION 2
Vocabulaire
Toute écriture :
Attention
d f (a) est une application linéaire de E à valeurs dans F et non un vecteur de
F
Exemple 1
Si l’application f est constante sur U alors f est différentiable sur U et on a ∀a ∈
E, d f (a) = 0.
Solution
Soit a ∈ U et h ∈ E tel que a + h ∈ E, on a
f (a + h) = f (a)
Exemple 2
On suppose que E est euclidien. Étudions la différentiabilité sur E de l’application
f (x) = k xk22
Solution
Soit x ∈ E. Pour tout h ∈ E, on a :
f (x + h) = k x + hk22
= k xk22 + 2 < x, h > +k hk22
L’application h 7−→ 2 < x, h > est linéaire. En outre pour tout h de E tel que k h k22 É
ε k h k2 , donc k h k22 = ◦ (k h k2 ). Donc
Exemple 3
On note E = Mn (K).
On cherche les différentielles de f 2 : A 7−→ A 2
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I DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION 3
Solution
Soit A ∈ Mn (K) ., alors pour H ∈ Mn (K),
f (A + H) = (A + H)2 = A 2 + AH + H A + H 2
= f (A) + ` (H) + H 2
∀a ∈ U, d f ( a) = f
Preuve :
Soit a, h ∈ E, alors f (a + h) = f (a) + f (h). Quand h → 0, f (a + h) = f (a) + u(h) + ◦ (h)
avec u = f linéaire. Ainsi f est différentiable en a et d f (a) = f .
Exemple 4
1. Pour tout i ∈ [[1, n]], l’application
E −→ R
∗ n
ei : X
x=
xk 7−→ xi
k=1
M (K) −→ K
(
E ∗k,` : ¡ n,p ¢
a i, j 1ÉiÉn 7−→ a k,`
1É j É p
de B = ( e 1 , · · · , e n ) et on a
e∗i e j = δ i, j
¡ ¢
∀ i, j ∈ [[1, n]] ,
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I DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION 4
³ ´
2. La famille B ∗ = E ∗i, j 1É iÉn est une base de Mn,p (K)∗ = L Mn,p (K) , K dite
¡ ¢
¡ 1É jÉ p¢
la base duale de B = E i, j 1É iÉn et on a
1É j É p
Propriété 2: E = R
Soit f : U ⊂ R −→ F et a ∈ U . Alors les assertions suivantes équivalentes
1. f est différentiable en a
2. f est dérivable en a.
Si l’une des assertions précédentes est vérifiée, alors
∀ h ∈ R, d f (a)( h) = h f 0 (a)
Preuve :
1) ⇐ 2) Si f dérivable en a. Alors
avec u : h 7−→ h. f 0 (a), linéaire. Par suite f est différentiable en a et d f (a) : h 7−→
h. f 0 (a).
1) ⇒ 2) Supposons f différentiable en a. Donc
I.2. Propriétés
I.2.1. Différentiabilité et continuité
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I DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION 5
Propriété 3
1. Si f est différentiable en a alors f est continue en a.
2. Si f est différentiable sur U alors f est continue sur U .
Preuve :
1. Quand h → 0, f (a + h) = f (a) + d f (a)(h) + ◦ (h) −−−→ f (a) car l’application linéaire
h →0
d f (a) est continue puisqu’au départ d’un espace de dimension finie.
2. f est différentiable en tout point de U
Preuve :
Soit h ∈ E tel que a + h ∈ U. On a
(λ f + g) (a + h) = λ f (a + h) + g(a + h)
= λ f (a) + λd f (a)(h) + g(a) + dg(a)(h) + ◦ (k hk)
= (λ f + g) (a) + (λd f (a) + dg(a)) (h) + ◦ (k hk)
Corollaire
L’ensemble des fonctions différentiables de U vers F constitue un sous-
espace vectoriel de F (U, F )
Propriété 5
Soient f : U ⊂ E −→ F , g : U ⊂ E −→ G et B : F × G −→ H bilinéaire.
Si f et g sont différentiables en a ( resp sur U ) alors B( f , g) l’est aussi et pour
tout h ∈ E , on a
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I DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION 6
Preuve :
Soit h ∈ E tel que a + h ∈ U. On a
Où ϕ(h) = B ( f (a), ◦ (k hk)) + B (d f (a)(h), dg(a)(h) + ◦ (k hk)) + B (◦(k hk), g(a + h)). avec
ϕ(h) = B( f (a), dg(a)(h)+ o(h))+B(d f (a)(h)+ o(h), g(a))+B(d f (a)(h), dg(a)(h))+B(o(h), o(h))
avec u : h 7−→ B(d f (a)(h), g(a)) + B( f (a), dg(a)(h)) linéaire. Ainsi B( f , g) est différen-
tiable en a et dB( f , g)(a) : h 7−→ B(d f (a)(h), g(a)) + B( f (a), dg(a)(h)). Abusivement, on
écrit dB( f , g)(a) = B(d f (a), g(a)) + B( f (a), dg(a))
Corollaire
Si de plus F est une algèbre normée alors pour f , g : U ⊂ E −→ F différen-
tiables en a, f g est différentiable en a et on a
Preuve :
B : F × F −→ F, (x, y) 7−→ x y est bilinéaire
Corollaire
Si α : U ⊂ E −→ R et f : U ⊂ E −→ F différentiables en a, alors α f est diffé-
rentiable en a et on a
1 f
Si de plus α ne s’annule pas en a, alors est définie au voisinage de a et
α α
est différentiable en a et
f α(a).d f (a) − dα(a). f (a)
µ ¶
d ( a) =
α α2 (a)
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I DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION 7
Preuve :
B : R × F −→ F, (λ, x) 7−→ λ x est bilinéaire
Exemple 5: Déterminant
La fonction det : M n (K) −→ K est différentiable sur Mn (K). Car
n
E ∗i,σ( i)
X Y
det = ε(σ)
σ∈ S n k=1
I.2.3. Composition
Preuve :
Soit a ∈ U. Quand h → 0,
puis
Mais dg( f (a))(◦ (h)) = ◦ (h) car dg( f (a)) est lipschitzienne.
Ainsi : (g ◦ f )(a + h) = (g ◦ f )(a) + u(h) + o(h) avec u = dg ( f (a) ◦ d f (a) ∈ L (E, H).
Finalement g ◦ f est différentiable en a et d(g ◦ f )(a) = dg( f (a)) ◦ d f (a).
Exemple 6
Soit ϕ l’application définie sur Mn (K) par ϕ(A) = Tr A 2 . Montrer que ϕ est diffé-
¡ ¢
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I DIFFÉRENTIELLE D’UNE FONCTION 8
Solution
Soit f : A 7−→ A 2 et g = Tr. On sait que f est différentiable sur Mn (K) ( Voir exemple
3 ) et que
∀ H ∈ Mn (K) , d f (A)(H) = AH + H A
On en déduit par composition que ϕ = g ◦ f est différentiable sur Mn (K) et pour toutes
matrices A, H ∈ Mn (K), on a
Preuve :
la base C . ³ ´
Notons C ∗ = ε∗1 , · · · , ε∗p la base duale de C . Pour tout i ∈ [[1, p]], f i = ε∗i ◦ f , par
composition, est différentiable
Xp
2 ⇒ 1) On a aussi f = f i ε i est différentiable par opération sur les fonctions
i =1
différentiables. En effet la fonction constante égale à ε i est différentiable et par
composition avec l’application bilinéaire produit extérieur nous pouvons affirmer
que si f i : U −→ R est différentiable, l’application f i ε i : U −→ F l’est aussi.
Corollaire
Soit f : U ⊂ E → R et ϕ : I ⊂ R −→ R telles que f (U ) ⊂ I .
Si f est différentiable en a et ϕ dérivable en f (a), alors ϕ ◦ f est différentiable
en a et
d(ϕ ◦ f )(a) = ϕ0 ( f (a))d f (a)
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 9
Preuve :
Par composition ϕ ◦ f est différentiable en a et
¢0
L’application f ◦ γ est appelée la dérivée de f le long de l’arc γ
¡
Preuve :
f ◦ γ est dérivable sur I et pour tout t ∈ I, d’après la propriété 2
= d f (γ(t)) dγ(t)(1)
¡ ¢
= d f (γ(t)) γ0 (t)
¡ ¢
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 10
Propriété 8
On pose ϕ( t) = f (a + th). Alors :
1. ϕ est définie au voisinage de 0.
2. Les deux assertions suivantes sont équivalentes
(a) f admet une dérivée en a suivant h
(b) ϕ est dérivable en 0.
Dans un tel cas D h f (a) = ϕ0 (0).
Remarque
Cette propriété est pratique pour calculer les dérivées directionnelles. Il est
inutile de simplifier l’expression de ϕ0 ( t). Remplacer directement par t = 0.
Exemple 7
Soit l’application f : R2 → R définie par f (x, y) = x y.
Calculons la dérivée en a = (1, 1) suivant la direction h = (1, 2).
Solution
Soit ϕ(t) = f (1 + t, 1 + 2t) = (1 + t)(1 + 2t). On a ϕ0 (t) = 1 + 2t + 2(1 + t) donc D (1,2) f (1, 1) =
ϕ0 (0) = 3.
Propriété 9
Si f est différentiable en a alors f est dérivable en a suivant tout vecteur
non nul. Dans ce cas,
∀ h ∈ E, d f (a)( h) = D h f (a)
Preuve :
Soit h ∈ E \ {0}. Pour t proche de 0
f (a + th) − f (a)
Par suite lim = d f (a)(h)
t→0 t
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 11
Exemple 8
x y2
Soit l’application f (x, y) = si (x, y) 6= (0, 0) et f (0, 0) = 0.
x 2 + y2
1. Montrer que f est continue en (0, 0) et elle admet des dérivées suivant tout vecteur
2. Montrer que f n’est pas différentiable en (0, 0)
Solution
¯ x y2 ¯ | y|
¯ ¯
| f (x, y)| = ¯ 2
¯ ¯É −−−−−−−→ 0
x + y2 ¯ 2 ( x,y)→(0,0)
– Soit (h, k) 6= (0, 0). On a ϕ(t) = f (th, tk) = t f (h, k) donc D (h,k) f (x, y) = ϕ0 (0) =
f (h, k) donc f admet des dérivées suivant tout vecteur non nul en (0, 0).
2. L’application (h, k) 7→ f (h, k) n’est pas linéaire donc f n’est pas différentiable en
(0, 0).
Remarque
Si ∃ h ∈ E \ {0} tel que f ne soit pas dérivable en a suivant h alors f n’est pas
différentiable en a.
Remarque
On suppose que f admet des dérivées en a suivant tout vecteur h ∈ E \ {0}.
Si l’application g : h 7→ D h f (a) si h 6= 0 et g(0) = 0 n’est pas linéaire sur E alors
f n’est pas différentiable en a.
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 12
Remarque
Calculer la ième dérivée partielle en a = (a 1 , . . . , a n ) revient à calculer la dérivée
de la fonction à variable réelle
Exemple 9
Calculons les dérivées partielles de la fonction f : R2 −→ R définie par
f (x, y) = e x . cos(y)
Solution
ϕ1 : t 7−→ f (a + t, b) = e a+ t cos(b)
∂f
est dérivable en 0 et ϕ01 (0) = e a cos(b), donc (a, b) = e a cos(b). En outre l’application
∂x
∂f
est dérivable en 0 et ϕ02 (0) = − e a sin(b), donc (a, b) = − e a sin(b)
∂y
Exemple 10
Calculer les dérivées partielles de det : M n (K) −→ K dans la base canonique
¡ ¢
E i, j 1É i, jÉn
Solution
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 13
est dérivable en 0 de dérivée ∆ i, j (A), donc det admet des dérivées partielles et
∂ det
∀ A ∈ Mn (K) , ∀ i, j ∈ [[1, n]] , (A) = ∆ i, j (A)
∂ x i, j
Remarque
La matrice ∆ i, j ( A ) 1É i, jÉn est la comatrice de A
¡ ¢
Preuve :
Si f est différentiable alors pour tout a ∈ U et tout h ∈ E, f est dérivable en a selon
le vecteur h et
Dh f (a) = d f (a)(h)
En particulier pour h = e i
D e i f (a) = d f (a)(e i )
n
X
Si h = h i e i , alors
i =1
à !
n
X
d f (a)(h) = d f (a) hi ei
i =1
n
X n
X ∂f
= h i d f (a) (e i ) = hi (a)
i =1 i =1 ∂xi
Remarque
Cette propriété permet de donner l’expression de la différentielle d’une fonction
différentiable :
– On montre que f est différentiable par les théorèmes généraux
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 14
Exemple 11
(
R2 −→ R
Soit f : . Montrer que f est différentiable sur R2 et calculer
(x, y) 7−→ e x cos(y)
sa différentielle en tout point (a, b) de R2
Solution
f est différentiable par les théorèmes généraux et pour tout (a, b) ∈ R2 et(h, k) ∈ R2 ,
on a :
∂f ∂f
d f (a, b)((h, k)) = h (a, b) + k(a, b)
∂x ∂y
= e a cos(b)h − e a sin(b)k
Solution
D’après l’exemple 5 l’application det est différentiable et d’après l’exemple 10 on
sait calculer ses dérivées partielles, alors pour tout A ∈ Mn (K) et H = h i, j 1É i, jÉn , on
¡ ¢
a
X ∂ det
d det(A)(H) = h i, j (A)
1É i, j É n ∂ x i, j
∆ i, j (A)h i, j
X
=
1É i, j É n
d det(A)(H) = Tr t com(A)H
¡ ¢
Corollaire
Le développement limité à l’ordre 1 de f en a s’écrit alors
n
X ∂f
f ( a + h) = f ( a) + hi (a) + ◦ (k hk)
i =1 ∂xi
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 15
Définition
On appelle matrice jacobienne relative aux bases B et C d’une application
f : U ⊂ E −→ F différentiable en a ∈ U la matrice de l’application linéaire
d f (a) relative aux bases B et C
Propriété 11
En notant f 1 , · · · , f p les fonctions coordonnées de f
∂ f1 ∂ f1 ∂ f1
∂ x ( a) ∂ x2
( a) · · ·
∂ xn
( a )
∂fi
µ ¶ 1
. .. ..
Jac( f )(a) = ( a) = ..
. .
∂x j
1É i É n
∂fp ∂fp ∂fp
1É j É p
( a) ( a) · · · ( a)
∂ x1 ∂ x2 ∂ xn
Preuve :
Les colonnes de Jac( f )(a) sont formées par les composantes dans C des vecteurs
p
∂f X
d f (a)(e j ) = (a). Avec f = f i ε i , alors
∂x j i =1
p
∂f X ∂fi
(a) = (a)ε i
∂x j i =1 ∂ x j
Remarque
La matrice jacobienne permet d’exprimer la différentielle en un point : Pour
h ∈ E , on pose H = [ h]B et Y = [d f (a)( h)]C . Alors : Y = Jac( f )(a) × H .
Exemple 13
Déterminons la différentielle de l’application f (x, y, z) = (x y + yz + zx, x yz).
Solution
f admet deux composantes f 1 (x, y, z) = x y + yz + zx et f 2 (x, y, z) = x yz.
On a f 1 et f 2 sont différentiables sur R3 car polynomiales en x, y et z donc f est
différentiable sur R2 .
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 16
∂ f1 ∂ f1 ∂ f1
∂ x (x, y, z) ∂ y (x, y, z) ∂ z (x, y, z)
Jac( f )(x, y, z) =
∂ f2 ∂ f2 ∂ f2
(x, y, z) (x, y, z) (x, y, z)
∂x ∂y ∂z
à !
y+ z x+ z x+ y
=
yz xz xy
On déduit que d f (x, y, z)(h, k, `) = ((y + z)h + (x + z)k + (x + y)`, yzh + xzk + x y`).
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II DÉRIVÉES PARTIELLES 17
∂ ( g ◦ f )i Xn ∂f
k ∂gi
( a) = ( a) . ( f (a)) (Règle de la chaine)
∂x j k=1 ∂ x j ∂ yk
Preuve :
∂(g ◦ f ) i
Le coefficient de position (i, j) dans Jac(g ◦ f )(a) ∈ M q,n (R) vaut (a). Mais
∂x j
Jac(g ◦ f )(a) = Jac(g( f (a)) × Jac( f )(a), alors
p
∂(g ◦ f ) i X ∂ fk ∂gi
(a) = (a). ( f (a)) Règle de la chaine
∂x j k=1 ∂ x j ∂ yk
Remarque
La règle de la chaîne se retient de la façon suivante :
∂ ∂ c1 ∂ f ∂cn ∂ f
f ( c1 , · · · , c n ) = ( c1 , · · · , c n ) + · · · + ( c1 , · · · , c n )
∂u ∂ u ∂ x1 ∂ u ∂ xn
Exemple 14
Soit f : (x, y) ∈ R2 → f (x, y) ∈ R une fonction différentiable sur R2 .
1. On définit g : R → R par g(t) = f (2 + 2t, t2 ). Démontrer que g est différentiable sur
R et calculer g0 (t) en fonction des dérivées partielles de f .
2. On définit h : R2 → R par h(u, v) = f (uv, u2 + v2 ). Démontrer que h est différen-
∂h ∂h
tiable sur R2 et exprimer les dérivées partielles et en fonction des dérivées
∂u ∂v
∂f ∂f
partielles et .
∂x ∂y
Solution
1. La fonction t 7→ (2 + 2t, t2 ) est dérivable car ses fonctions coordonnées sont poly-
nômiales, donc g est de classe est différentiable par composition. On applique
ensuite la formule de la dérivée d’une fonction composée.
∂g ∂
g0 (t) = (t) = f (2 + 2t, t2 )
∂t ∂t
∂(2 + 2t) ∂ f ∂(t2 ) ∂ f
= (2 + 2t, t2 ) + (2 + 2t, t2 )
∂t ∂x ∂t ∂ y
∂f ∂f
= 2 (2 + 2t, t2 ) + 2t (2 + 2t, t2 )
∂x ∂t
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 18
2. La fonction (u, v) 7→ (uv, u2 + v2 ) est dérivable car ses fonctions coordonnées sont
polynômiales, donc h est différentiable. Le théorème de dérivation d’une composée
dit que
∂h ∂
(u, v) = f (uv, u2 + v2 )
∂u ∂u
∂(uv) ∂ f ∂(u2 + v2 ) ∂ f
= (uv, u2 + v2 ) + (uv, u2 + v2 )
∂u ∂ x ∂u ∂y
∂f ∂f
= v (uv, u2 + v2 ) + 2u (uv, u2 + v2 )
∂x ∂y
De même on trouve
∂h ∂f ∂f
(u, v) = u (uv, u2 + v2 ) + 2v (uv, u2 + v2 ).
∂v ∂x ∂y
Solution
∂g ∂
(r, θ ) = f (r cos(θ ), r sin(θ ))
∂r ∂r
∂(r cos θ ) ∂ f ∂(r sin θ ) ∂ f
= (r cos θ , r sin θ ) + (r cos θ , r sin θ )
∂r ∂x ∂r ∂y
∂f ∂f
= cos θ (r cos θ , r sin θ ) + sin θ (r cos θ , r sin θ )
∂x ∂y
et
∂g ∂
(r, θ ) = f (r cos(θ ), r sin(θ ))
∂θ ∂θ
∂(r cos θ ) ∂ f ∂(r sin θ ) ∂ f
= (r cos θ , r sin θ ) + (r cos θ , r sin θ )
∂θ ∂x ∂θ ∂y
∂f ∂f
= − r sin θ (r cos θ , r sin θ ) + r cos θ (r cos θ , r sin θ )
∂x ∂y
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 19
III.1. Définition
Soit B = ( e 1 , · · · , e n ) une base de E .
Définition
On dit qu’une fonction f : U ⊂ E −→ F est de classe C 1 sur U si elle est
différentiable sur U et sa différentielle d f : a 7−→ d f (a) est continue sur U
Propriété 14
Soit f : U ⊂ E −→ F . Les assertions suivantes sont équivalentes :
1. f est de classe C 1 sur U ;
2. Les dérivées partielles de f dans une base existent et sont continues
3. Pour tout h ∈ E \ {0} l’application Dh f existe et est continue sur U .
f (a + h) − f (a) = f (a 1 + h 1 + a 2 + h 2 ) − f (a 1 , a 2 + h 2 ) + f (a 1 , a 2 + h 2 ) − f (a 1 , a 2 )
∂f ∂f
f (a + h) − f (a) = h 1 (c h , a 2 + h 2 ) + h 2 (a 1 , d h )
∂ x1 ∂ x2
∂f ∂f
f (a + h) − f (a) = h 1 (a 1 , a 2 ) + h 2 (a 1 , a 2 ) + ◦ (k hk)
∂ x1 ∂ x2
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 20
n ∂f
e∗i
X
On en déduit que f est différentiable en a et d f (a) = (a).
∂xi
i =1
Par opérations sur les fonctions continues, d f est continue. En effet les applica-
∂f
tions a 7−→ (a) et a 7−→ e∗i sont continues.
∂xi
Exemple 16
E = M n (R), det : M 7−→ det (M) est de classe C 1
Solution
Donc D i j f : M 7−→ ϕ0 (0) = ∆ i j (M) existe et est continue, puisqu’elle est polynomiale,
ce qui assure que det est de classe C 1
Corollaire
La notion de classe C 1 ne dépend pas du choix de la base B .
Corollaire
Les fonctions de classe C 1 sont continues
Preuve :
Exemple 17
Les fonctions constantes sont de classe C 1 car de dérivées partielles nulles donc
continues.
Exemple 18
Les applications linéaires sont de classe C 1 .
Solution
En effet, pour f ∈ L (E, F), les dérivées partielles de f dans B sont les applications
données par D e j f (a) = d f (a)(e j ) = f (e j ). Ce sont des applications constantes donc
continues.
III.2. Propriétés
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 21
Propriété 15
Soient f , g : U ⊂ E −→ F et λ, µ ∈ R.
Si f et g sont de classe C 1 alors λ f + µ g aussi et
∂(λ f + µ g) ∂f ∂g
=λ +µ
∂xi ∂xi ∂xi
Preuve :
f et g sont différentiables donc λ f + µ g aussi et d(λ f + µ g) = λd f + µdg.
Les dérivées partielles de λ f + µ g existent et
∂f ∂g
D j (λ f + µ g)(a) = d(λ f + µ g)(a)(e j ) = (λd f (a) + µdg(a))(e j ) = λ (a) + µ (a).
∂x j ∂x j
Corollaire
L’ensemble C 1 (U, F ) des fonctions de classe C 1 de U vers F est un sous-
espace vectoriel de C (U, F ).
Propriété 16
Soient f : U ⊂ E −→ F, g : U ⊂ E −→ G et B : F × G −→ H bilinéaire.
Si f et g sont de classe C 1 alors B( f , g) aussi et
∂B ( f , g ) ∂f ∂g
µ ¶ µ ¶
=B , g +B f ,
∂xi ∂xi ∂xi
Preuve :
f et g sont différentiables donc B( f , g) aussi et dB( f , g) = B(d f , g) + B( f , dg).
Les dérivées partielles de B( f , g) existent et
∂B( f , g)
(a) = dB( f , g)(a)(e i )
∂xi
= B(d f (a)(e i ), g(a)) + B( f (a), dg(a)(e i ))
∂f ∂g
µ ¶ µ ¶
= B (a), g(a) + B f (a), (a)
∂xi ∂xi
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 22
Corollaire
1. Si F est une algèbre alors C 1 (U, F ) est une sous-algèbre de C (U, F ).
2. C 1 (U, K) est une algèbre
f
3. Si f , g ∈ C 1 (U, K) telle que g ne s’annule pas sur U alors est de classe
g
C 1 sur U
Exemple 19
Toute fonction polynômiale de Rn à valeurs dans C est de classe C 1
Exemple 20
Soit P,Q : Rn −→ R deux fonctions polynomiales non nulles.
Alors U = {(x1 , · · · , xn ) ∈ Rn , Q(x1 , · · · , xn ) 6= 0} est un ouvert de Rn car il est image
réciproque d’un ouvert par une application continue. Soit
−→ R
U
f: P(x1 , · · · , xn )
(x1 , · · · , xn ) 7−→
Q(x1 , · · · , xn )
∂P ∂Q
Q−P
∂f ∂xi ∂xi
=
∂xi Q2
Propriété 17
Soit f : U ⊂ E −→ F . On a équivalence entre :
1. f est de classe C 1 sur U ;
2. les fonctions coordonnées de f sont de classe C 1 sur U .
∂f ∂f j ∂f j
µ ¶ µ ¶ µ ¶
De plus, on a alors = . C’est-à-dire sont les fonctions coor-
∂xi j ∂xi ∂xi
∂f
données de
∂xi
Preuve :
Soit C = (ε1 , · · · , ε p ) base de F.
X p
2 ⇒ 1) On a f = f k εk donc
k=1
p
∂f X ∂ fk
(a) = (a)εk
∂xi k=1 ∂ x i
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 23
∂f j f (a + te i ) − f (a) ∂f
µ ¶ µ ¶
(a) = lim ε∗j = ε∗j (a)
∂xi t→0 t ∂xi
∂f j ∂f
et = ε∗j ◦ est continue par composition.
∂xi ∂xi
Exemple 21
f : GLn (R) −→ M n (R), M 7−→ M −1 .
Montrer que f est de classe C 1 et donner d f (M)(H)
Solution
Soit B la base canonique de M n (R),
– les coordonnées de f sont
∆ ji (M)
f i j : M 7−→ M −1 i j =
£ ¤
detM
où ∆ ji (M) le cofacteur de M de position ( j, i). On voit que f i j est quotient de deux
fonctions polynomiales, donc elle est de classe C 1 , donc f est de classe C 1 .
– Soit H ∈ M n (R) \ {0} et ϕ : t 7−→ (M + tH)−1 . On a
ϕ(t) (M + tH) = I n
ϕ0 (0) = − M −1 HM −1
Propriété 18
Soient f : U ⊂ E −→ F et g : V ⊂ F −→ G telles que f (U ) ⊂ V .
Si f et g sont de classe C 1 alors g ◦ f est de classe C 1 et pour tout a ∈ U
p
∂( g ◦ f ) X ∂fi ∂g
( a) = (a). ( f (a)) Règle de la chaine
∂x j i =1 ∂ x j ∂ yi
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 24
Preuve :
Exemple 22
Soient f : (x, y) ∈ R2 7−→ f (x, y) ∈ R de classe C 1 .
Montrer que g : (r, θ ) ∈ R2 7−→ f (r cos θ , r sin θ ) est de classe C 1 sur R2
Solution
∂g ∂f ∂f
(r, θ ) = cos θ (r cos θ , r sin θ ) + sin θ (r cos θ , r sin θ )
∂r ∂x ∂y
et
∂g ∂f ∂f
(r, θ ) = − r sin θ (r cos θ , r sin θ ) + r cos θ (r cos θ , r sin θ )
∂θ ∂x ∂y
Propriété 19
Soient γ : I ⊂ R −→ E et f : U ⊂ E −→ F telles que γ( I ) ⊂ U .
p
X
On note γ1 , · · · , γ p les fonctions coordonnées de γ de sorte que γ( t) = γ i ( t) e i .
i =1
Si γ et f sont de classe C 1 alors f ◦ γ l’est aussi et :
¢0 n ∂f
f ◦ γ ( t) = d f γ(t) γ0 ( t) = γ0i ( t)
¢ X
(γ( t))
¡ ¡
(Règle de la chaine)
i =1 ∂xi
Preuve :
Rappelons que pour g une fonction dérivable g0 (t) = dg(t)(1). Par suite
¢0
f ◦ γ (t) = d f γ(t) γ0 (t)
¡ ¡ ¢¡ ¢
n
γ0j (t)e j , donc par linéarité
X
Or γ0 (t) =
i =1
¢0
f ◦ γ (t) = d f γ(t) γ0 (t)
¡ ¡ ¢¡ ¢
n
γ0i (t)d f γ(t) (e i )
X ¡ ¢
=
i =1
p
∂f
γ0i (t)
X
= (γ(t))
i =1 ∂xi
Exemple 23
Soit f : (u, v) ∈ R2 7−→ f (u, v) ∈ R et γ : t ∈ R 7−→ (x(t), y(t)) sont de classe C 1 .
¢0
Montrer que f ◦ γ est de classe C 1 et calculer f ◦ γ (t)
¡
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III FONCTIONS DE CLASSE C 1 25
Solution
L’application, par composition,
¢0 ∂f ∂f
f ◦ γ (t) = x0 (t) (x(t), y(t)) + y0 (t)
¡
(x(t), y(t))
∂u ∂v
Preuve :
Soit ϕ : [0, 1] −→ F définie par ϕ(t) = f ◦ γ(t).
Par composition la fonction ϕ est dérivable
Exemple 24
Si [a, b] ⊂ U alors
Z 1
f (b) − f (a) = d f ((a + t(b − a))) (b − a) dt
0
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 26
Corollaire
Si U est un ouvert connexe par arcs et si f : U ⊂ E −→ F est de classe C 1
alors
Preuve :
On se contente du cas U convexe.
⇒) Déjà connu
⇐) Soit a, b ∈ U, d’après la formule d’intégration
Z 1
f (b) − f (a) = d f ((a + t(b − a))) (b − a) dt = 0
0
Notation
Soit k ∈ N∗ . Sous réserve d’existence, on note : Pour i ∈ {1, . . . , n}
à !
∂k f ∂ ∂k−1 f
( x) = ( x) .
∂xk ∂ x i ∂ x k−1
i i
Exemple 25
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 27
∂4 f ∂ ∂2 ∂
µ µ ¶¶
Pour f (x, y, z) = x2 y4 z on a (x, y, z) = x 2 y4 z = 24x y2 .
∂ x∂ y2 ∂ z ∂ x ∂ y2 ∂ z
Remarque
Les applications de classe C 0 correspondent aux applications continues.
Exemple 26
Les applications constantes sont C ∞ .
Exemple 27
Les application linéaires sont C ∞ car leurs dérivées partielles sont constantes.
Solution
∂f
En effet pour une application linéaire f , (a) = d f (a)(e j ) = f (e j ).
∂x j
Propriété 21
Si f : U ⊂ E −→ F est de classe C k+1 alors f est de classe C k .
Preuve :
Si f est de classe C k+1 alors les dérivées partielles d’ordre k de f existent et sont
de classe C 1 donc continues.
Propriété 22
Soit k ∈ N ∪ {∞}. On a équivalence entre :
1. f est de classe C k+1 ;
2. les dérivées partielles de f existent et sont de classe C k .
Preuve :
Les dérivées partielles d’ordre k + 1 de f sont les dérivées partielles d’ordre k des
dérivées partielles de f .
Notation
– On note C k (U, F ) avec k ∈ N∗ ∪{∞} l’ensemble des fonctions de U vers F de
classe C k sur U .
– C k (U, R) se note tout simplement C k (U ).
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 28
Propriété 23
L’ensemble C k (U, F ) des fonctions de classe C k de U vers F est un sous-
espace vectoriel de C (U, F ).
Corollaire
La notion de fonction de classe C k ne dépend pas du choix de la base B .
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 29
Récurrence établie.
Pour k = ∞ : ok
Propriété 24
Soient f : U ⊂ E −→ F , g : U ⊂ E −→ G et B : F × G −→ H bilinéaire.
Si f et g sont de classe C k alors B( f , g) l’est aussi.
Corollaire
Si F est une algèbre alors C k (U, F ) est une sous-algèbre de F U
Exemple 28
Les fonctions polynomiales sur R p sont de classe C ∞ .
Exemple 29
L’application det : M n (R) −→ R est de classe C ∞ par somme et produit de fonctions
C ∞.
Propriété 25
Soit f : U ⊂ E −→ F . On a équivalence entre :
1. f est de classe C k ;
2. les fonctions composantes de f dans une base de F sont de classe C k .
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 30
Preuve :
Notons f 1 , · · · , f n les fonctions coordonnées de f dans une base C = (e 1 , · · · , e n ). On
démontre l’équivalence par récurrence sur k ∈ N sachant que pour une fonction de
∂ f
µ ¶
classe C 1 on a = D j( fi)
∂x j i
Exemple 30
f : (x, y) 7−→ (x2 + y2 , x y) est de classe C ∞ .
Propriété 26
Soient f : U ⊂ E −→ F et g : V ⊂ F −→ G telles que f (U ) ⊂ V .
Si f et g sont de classe C k alors g ◦ f l’est aussi.
∂fi ∂g
Puisque et sont de classe C k , on peut affirmer que D j (g ◦ f ) est de classe
∂x j ∂x j
Ck en vertu de l’hypothèse de récurrence et des théorèmes d’opérations.
Ainsi les dérivées partielles de g ◦ f existent et sont de classe C k donc g ◦ f est de
classe C k+1 .
Récurrence établie.
Pour k = ∞ : ok.
Exemple 31
Les fonctions rationnelles sur R p sont de classe C ∞ .
Exemple 32
F(r, θ ) = (r cos θ , r sin θ ) définit une fonction C ∞ de R2 vers R2 .
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 31
Lemme 1
Si U un voisinage ouvert de (0, 0) et f ∈ C 2 (U, F ) . Alors :
∂2 f ∂2 f
(0, 0) = (0, 0).
∂ x∂ y ∂ y∂ x
∂f ∂2 f
On pose ϕ(x) = (x, y) − x (0, 0). On a
∂y ∂ x∂ y
° 2
° ∂ f ∂2 f
°
0
∀| x| < α, kϕ (x)k = ° °Éε
°
° (x, y) − (0, 0)°
∂ x∂ y ∂ x∂ y
°∂f 2
° (x, y) − x ∂ f (0, 0) − ∂ f (0, y)° É ε| x|
° °
°
° ∂y ∂ x∂ y ∂y °
∂2 f
On pose ψ(y) = f (x, y) − x y (0, 0) − f (0, y). On a
∂ x∂ y
°∂f ∂2 f ∂f
° °
0
∀| y| < α, kψ (y)k = ° (x, y) − x ° É ε| x|
°
° (0, 0) − (0, y)°
∂y ∂ x∂ y ∂y
donc, d’après l’inégalité des accroissements finis, kψ(y) − ψ(0)k É ε| x y|. On déduit que
∂2 f
° °
∀| x| < α, ∀| y| < α, ° f (x, y) − x y ° É ε| x y|
° °
° (0, 0) − f (0, y) − f (x, 0) + f (0, 0)°
∂ x∂ y
∂2 f
De même, en utilisant la continuité de en (0, 0) on obtient :
∂ y∂ x
∂2 f
° °
∃β > 0, ∀| x| < β, ∀| y| < β, ° f (x, y) − x y ° É ε| x y|
° °
° (0, 0) − f (x, 0) − f (0, y) + f (0, 0)°
∂ y∂ x
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 32
et
2
° f (x, y) − x y ∂ f (0, 0) − f (x, 0) − f (0, y) + f (0, 0)° É ε| x y|
° °
° °
° ∂ y∂ x °
donc
∂2 f ∂2 f
° °
∀| x| < γ, ∀| y| < γ, ° x y ° É ε| x y|
° °
° (0, 0) − x y (0, 0)°
∂ y∂ x ∂ x∂ y
On déduit que ° 2
° ∂ f ∂2 f
°
° ∂ y∂ x (0, 0) − ∂ x∂ y (0, 0)° É ε
°
° °
d’où
∂2 f ∂2 f
(0, 0) = (0, 0)
∂ y∂ x ∂ x∂ y
∂2 f ∂2 f
∀ i, j ∈ {1, . . . , n}, = .
∂xi ∂x j ∂x j ∂xi
Remarque
∂2 f
Pour montrer que f 6∈ C 2 (U, F ) il suffit de vérifier que ∃ i, j ∈ [[1, n]] , 6=
∂xi ∂x j
∂2 f
.
∂x j ∂xi
Exemple 33
2 2
x y(x − y )
Si (x, y) 6= (0, 0)
On considère l’application f (x, y) = x 2 + y2
0
Sinon
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 33
Solution
∂f ∂f
Pour tout x ∈ R, on a f (x, 0) = f (0, x) = 0 donc (0, 0) = (0, 0) = 0.
∂x ∂y
On a ∀(x, y) 6= (0, 0),
∂f ∂f x5 − 4x3 y2 − x y4
(x, y) = − (y, x) =
∂y ∂y (x2 + y2 )2
∂f ∂2 f
On a ∀ y ∈ R, (0, y) = − y donc (0, 0) = −1.
∂x ∂ y∂ x
∂f ∂2 f
De même ∀ x ∈ R, (x, 0) = x donc (0, 0) = 1.
∂y ∂ x∂ y
∂2 f ∂2 f
On a (0, 0) 6= (0, 0) donc, d’après le théorème de Schwarz, f n’est pas de
∂ y∂ x ∂ x∂ y
classe C 2 sur R2 .
Exemple 34
Soit f : (x, y) ∈ R2 7−→ 2x3 + 6x y − 3y2 + 2. Déterminer la matrice Hessienne de f en
(1, 1) dans la base canonique
Solution
∂2 f ∂2 f ∂2 f
(x, y) = 12x (x, y) = −6 (x, y) = 6
∂x 2 ∂y 2 ∂ x∂ y
à !
12 6
Donc H (1,1) ( f ) =
6 −6
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 34
Propriété 27
Soit f : U ⊂ E −→ R de classe C 2 . Alors pour tout a ∈ U , la matrice Hessienne
de f en a est symétrique réelle. C’est-à-dire H ( f )(a) ∈ S n (R)
1 X ∂2 f
f (a + h) = f (a) + d f (a)( h) + hi h j (a) + o 0 (k hk2 ).
2 1É i, jÉn ∂xi ∂x j
n
X
Avec h = hi e i.
i =1
Or
ϕ(1) = f (a + h), ϕ(0) = f (a)
et
n ∂f
ϕ0 (t) =
X
hi (a + th)
i =1 ∂xi
donc
n ∂f
ϕ0 (0) =
X
hi (a)
i =1 ∂xi
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 35
et enfin
n ∂2 f
ϕ00 (t) =
X
hi h j (a + th)
i, j =1 ∂xi ∂x j
et
n ∂2 f
ϕ00 (0) =
X
hi h j (a)
i, j =1 ∂xi ∂x j
Il reste à montrer Z 1
(1 − t) ϕ00 (t) − ϕ00 (0) dt = o k hk2
¡ ¢ ¡ ¢
0
Soit ε > 0. Par continuité des dérivées partielles d’ordre 2 en a, il existe α > 0 tel que
pour tout i, j ∈ [[1, n]]2 :
¯ 2
¯ ∂ f ∂2 f
¯
k kk É α ⇒ ¯¯ (a)¯¯ < ε
¯
(a + k) −
∂xi ∂x j ∂xi ∂x j
On a alors
°ϕ (t) − ϕ00 (0)° É n2 εk hk2
° 00
k hk É α ⇒ ∀ t ∈ [0, 1],
°
Ainsi Z 1
(1 − t) ϕ00 (t) − ϕ00 (0) dt = o k hk2
¡ ¢ ¡ ¢
0
Remarque
Le développement de Taylor-Young d’ordre 2 en (a, b) est
1
f (a + h, b + k) = f (a, b) + hp + kq + ( h2 r + 2 hks + k2 t) + o(k( h, k)k2 )
2
Exemple 35
Soit f : (x, y) ∈ R2 7−→ 2x3 + 6x y − 3y2 + 2. Déterminer le développement de Taylor-
Young à l’ordre 2 de f en (1, 1)
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 36
Solution
∂f ∂f ∂2 f ∂2 f ∂2 f
(x, y) = 6x2 , (x, y) = 6x−6y, (x, y) = 12x, (x, y) = −6, (x, y) = 6
∂x ∂y ∂x 2 ∂y 2 ∂ x∂ y
Exemple 36
Soit f : (x, y) ∈ R2 7−→ 2x3 + 6x y − 3y2 + 2. Déterminer le développement de Taylor-
Young à l’ordre 2 de f en (1, 1)
Solution
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 37
Définition
Soit f : U ⊂ E → R.
– On dit que f admet un minimum (global) en a ∈ U si ∀ x ∈ U, f ( x) Ê f ( a)
– On dit que f admet un minimum local en a ∈ U si
Remarque
Les extrémums globaux sont a fortiori des extrémums locaux.
Définition
On dit qu’une application f : U ⊂ E −→ R de classe C 1 admet un point cri-
tique en a ∈ U si d f (a) = 0.
Propriété 30
Soient B = ( e 1 , · · · , e p ) une base de E , f : U ⊂ E −→ R de classe C 1 et a ∈ U .
On a équivalence entre :
1. a est point critique de f ;
∂f
2. ∀ i ∈ [[1, p]] , (a) = 0.
∂xi
Preuve :
∂f
1 ⇒ 2) Via (a) = d f (a)(e j ).
∂xi
n p
X X ∂f
2 ⇒ 1) Via pour tout h = h i e i ∈ E, d f (a)(h) = hj (a).
i =1 j =1 ∂x j
Propriété 31
Si f : U ⊂ E −→ R de classe C 1 admet un extremum local en a ∈ U alors a est
point critique de f .
Preuve :
Cas a minimum local :
Il existe α > 0 tel que B(a, α) ⊂ U et ∀ x ∈ B(a, α), f (x) Ê f (a).
1
Pour tout h ∈ E, d f (a)(h) = D h f (a) = lim ( f (a + th) − f (a)).
t→0 t
1
Pour t > 0 suffisamment proche de 0, a + th ∈ B(a, α) et ( f (a + th) − f (a)) Ê 0 donc à
t
la limite d f (a)(h) Ê 0.
On obtient de façon semblable d f (a)(h) É 0.
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 38
Attention
– La réciproque n’est pas vraie.
– Ce résultat ne s’applique qu’à une fonction de classe C 1 définie sur un
ouvert.
Exemple 37
Considérons f : R2 −→ R définie par f (x, y) = x2 + y2 + x y + 1.
Chercher les extrémums de f
Solution
f (x, y) − f (0, 0) = x2 + y2 + x y Ê 0
Propriété 32
Soit f ∈ C 2 (U, R). On suppose que f admet un point critique en a. Alors :
• Si Sp (H a ( f )) ⊂ R∗+ , alors f admet un minimum local stricte en a.
• Si Sp (H a ( f )) ⊂ R∗− , alors f admet un maximum local stricte en a.
• Si Sp (H a ( f )) est ni strictement positive ni strictement négative, alors f
n’admet pas d’extremums en a. On dit dans ce cas que a est un point col
ou selle.
Preuve :
a est un point critique donc Jac( f )(a) = 0.
D’après la formule de Taylor-Young d’ordre 2 :
1t
H H a ( f )H + ◦0 k H k2
¡ ¢
f (a + h) = f (a) +
2
λmin et λmax sont respectivement les valeurs propres minimale et maximale de
H a ( f ), alors
λmin k H k2 É t H H a ( f )H É λmax k H k2
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IV DÉRIVÉES D’ORDRES SUPÉRIEURS 39
1t
H H a ( f )H + ◦0 k h k2 est celui de t hH f (a)h
¡ ¢
Pour h au voisinage de 0 le signe de
2
• Si Sp (H a ( f )) ⊂ R∗+ , alors si h 6= 0,t H H a ( f )H > 0 donc f (a + h) − f (a)0 et par suite
f (a) < f (a + h).
f admet un minimum local stricte en a.
• Si Sp (H a ( f )) ⊂ R∗− , alors si h 6= 0, t H H a ( f )H < 0 donc f (a + h) − f (a) < 0 et par
suite f (a) > f (a + h).
f admet un maximum local stricte en a.
• Dans ce cas h −→ t H H a ( f )H change de signe au voisinage de 0, donc f admet
un point col ou un point selle en a
Preuve :
On a H f (a) est symétrique donc diagonalisable. On pose Sp (H f (a)) = {α, β}, on a
Exemple 38
Considérons f : R2 −→ R définie par f (x, y) = x3 + y3 − 3x y.
Chercher les extrémums de f
Solution
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V CAS DES FONCTIONS NUMÉRIQUES 40
∂2 f ∂2 f ∂2 f
f (x, y) = 6x, f (x, y) = −3 et f (x, y) = 6y
∂ x2 ∂ x∂ y ∂ y2
Exemple 39
Extrema de l’application f (x, y) = 1 − x2 1 − y2 .
¡ ¢¡ ¢
Solution
Recherche des points critiques de f : Les points critiques de f sont les solutions
∂f
(x, y) = 0
(
−2x(1 − y2 ) = 0
∂x
du système ∂f . Donc . Les points critiques de f
(x, y) = 0 −2y(1 − x2 ) = 0
∂y
sont alors (0, 0), (1, 1), (−1, 1), (1, −1) et (−1, −1). On a f (x, y) = f (− x, y) = f (x, − y) =
f (− x, − y) donc les points critiques (1, 1), (−1, 1), (1, −1) et (−1, −1) sont de même
nature.
– Étude du point (0, 0) : On a r = t = −2 et s = 0, alors s2 − rt = −4 < 0 et r < 0, donc
f admet un minimum local stricte en (0, 0).
– Étude des points (1, 1), (−1, 1), (1, −1) et (−1, −1) : On a r = t = 0 et s = 4 donc
s2 − rt = 16 > 0. On déduit que f admet des points cols en (1, 1), (−1, 1), (1, −1) et
(−1, −1).
Propriété 34
Si f : U ⊂ E −→ R est une application différentiable en a ∈ U , il existe un
unique vecteur dans E noté ∇ f (a) et appelé gradient de f en a vérifiant
X n ∂f
∇ f ( a) = ( a) e i
i =1 ∂ x i
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V CAS DES FONCTIONS NUMÉRIQUES 41
Preuve :
Pour tout a ∈ U, l’application d f (a) ∈ E ∗ , donc l’existence et l’unicité
γ(0) = a et γ0 (0) = v
Lorsque le vecteur v est non nul, on dit que la droite a + Vect (v) est tangente
à X en a.
Définition
Soit f : U ⊂ R2 −→ R. On appelle surface représentative de f l’ensemble
formé des ( x, y, z) ∈ R3 vérifiant l’équation
S f : z = f ( x, y)
Définition
Soit f : U ⊂ R2 −→ R. Si f est différentiable en ( x0 , y0 ), le plan d’équation
cartésienne
∂f ∂f
z= ( x0 , y0 )( x − x0 ) + ( x0 , y0 )( y − y0 ) + f ( x0 , y0 )
∂x ∂y
Exemple 40
Considérons la surface z = x2 + 2y2 .
Une équation du plan tangent en (x0 , y0 , z0 ) est
z = 2x0 (x − x0 ) + 4y0 (y − y0 ) + z0
z = 2x0 x + 4y0 y − z0
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V CAS DES FONCTIONS NUMÉRIQUES 42
Théorème
Si f est différentiable en ( x0 , y0 ) alors les tangentes à S f au point ( x0 , y0 , z0 )
sont toutes incluses dans le plan tangent à S f en ( x0 , y0 , z0 ).
Preuve :
∂f ∂f
z0 (0) = x0 (0) (x0 , y0 ) + y0 (0) (x0 , y0 )
∂x ∂y
Remarque
On peut aussi montrer que le plan tangent est exactement la réunion des
droites tangentes à S f en ( x0 , y0 , z0 ).
Uλ = { x ∈ U, f ( x) = λ}
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V CAS DES FONCTIONS NUMÉRIQUES 43
Théorème 1
Soit f : U ⊂ E −→ R différentiable, avec E euclidien. Alors les vecteurs tan-
gents en un point a d’une ligne de niveau sont orthogonaux au gradient de f
en a
Preuve :
On introduit B = (e 1 , · · · , e n ) une base orthonormée de E. On sait
X n ∂f
∇ f (a) = (a)e i
i =1 ∂ x i
γ(0) = a et γ0 (0) = v
Puisque γ inscrit dans Uλ , la fonction t 7−→ f (γ(t)) est constante. Par dérivation, on a
n ∂f
x0i (0)
X
0= (a) =< ∇ f (a), v >
i =1 ∂xi
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