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Lycée Pierre-Gilles de Gennes MP, 2021-2022

Devoir en temps libre n◦ 1


Il s’agit de traiter les cinq exercices suivants qui mettent tous en valeur un ou plusieurs aspects de
l’objet mathématique  polynôme , de manière non exhaustive, et demande la maı̂trise d’au moins
une méthode fondamentale. L’ordre dans lequel sont rangés ces exercices n’a aucune signification, ni
en importance, ni en difficulté, mais ce n’est pas une bonne raison pour ne pas le respecter.

1. Division euclidienne et puissance entière d’une matrice.


(a) Rappeler précisément le théorème de division euclidienne pour les polynômes dans K[X].
(b) Pour (a, b) dans K2 avec a 6= b, exprimer en fonction de n, a et b le reste dans la division
euclidienne par X n par le polynôme (X − a) (X − b).
(c) Pour a dans K, déterminer le reste dans la division euclidienne de X n par (X − a)2 .
 
a b
(d) Vérifier que pour toute A = dans M2 (C), on a A2 − tr(A) A + det(A) · I2 = 0.
c d
Pn n
k
αk Ak (avec
P
Pour tout P = k=0 αk X dans K[X] et toute A dans M2 (K), on note P (A) =
k=0
A0 = I2 ) et on admet que l’on a (P × Q)(A) = P (A) × Q(A) et (P + Q)(A) = P (A) + Q(A)
pour tout (P, Q) dans K[X]2 et toute A dans M2 (K).
n
Avec ce qui précède, calculer
 A pour
 tout 
n dans N dans
 les deux cas suivants :
−2 4 0 2
A= et A = .
−3 5 −2 −4
2. Enveloppes convexes des racines d’un polynôme scindé et de son dérivé.
Soit P dans C[X] de degré au moins égal à 2.
(a) Montrer que si P dans R[X] est scindé à racines simples sur R, alors il en est de même
pour son dérivé P 0 . (indication : le théorème de Rolle pourra être utile)
(b) Montrer que si P dans R[X] est scindé sur R, alors P 0 est scindé sur R.
(c) Pour P dans C[X], montrer que les racines de P 0 sont toutes des barycentres à coefficients
positifs (ou nuls) des racines de P . (on pourra commencer par déterminer la décomposition en
P0
éléments simples de la fraction rationnelles P )
3. Racines d’un polynômes de degré 3 : discriminant et relations de Viete.
(a) Montrer que tout polynôme à coefficients réels de degré impair admet au moins une racine
réelle. (indication : le théorème des valeurs intermédiaires pourra être utile)
(b) Pour (p, q) de R2 , on considère le polynôme P = X 3 + p X + q.
En étudiant les variations de la fonction polynomiale associée, de R dans R, montrer que
le polynôme P est scindé à racines simples sur R si et seulement si 4 p3 + 27 q 2 < 0.
(c) On revient au cas général et on note x1 , x2 , x3 les trois racines de P = X 3 + p X + q dans
C, non nécessairement distinctes.
i. Que vaut σ1 = x1 + x2 + x3 ?
Exprimer σ2 = x1 x2 + x1 x3 + x2 x3 et σ3 = x1 x2 x3 à l’aide de p et q.
ii. Exprimer Sk = 3i=1 xki pour k dans {1, 2, 3, 4} en fonction de p et q.
P
1 1 1
iii. Lorsque q 6= 0, exprimer x1
+ x2
+ x3
en fonction de p et q.
x2 x3 x1
iv. Peut-on exprimer x1
+ x2
+ x3
en fonction de p et q ?

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4. Familles de polynômes de degré distincts deux à deux.
Soit (Pi )16i6n dans (E\{0})n tel que : i 6= j =⇒ deg(Pi ) 6= deg(Pj ).
(a) Démontrer que la famille (Pi )16i6n est libre.
(b) Qu’a-t-on pour une famille infinie (Pi )i∈I dans (E\{0})I vérifant la même condition ?
(c) Montrer que si (Pi )i∈N vérifie deg(Pi ) = i pour tout i dans N, alors (Pi )i∈N est une base
de K[X].

En particulier, pour tout a dans K, la famille X − a)n n∈N est la base de Taylor de K[X] en a
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et la famille définie par récurrence, par P0 = 1 et Pn+1 = (n+1)! (X − n) × Pn pour tout n dans
N est la base de Newton de K[X].
5. Le point de vue algébrique sur l’interpolation de Lagrange.
Dans ce qui suit K est le corps R ou le corps C.
Soit n dans N∗ et a = (ai )06i6n dans Kn+1 tel que i 6= j =⇒ ai 6= aj (distincts deux-à-deux).
(a) Soit b = (bi )06i6n dans Kn+1 . Montrer que pour P = nk=0 αk X k dans Kn [X] on a :
P
P (ai ) = bi pour tout i dans [[0, n]] si et seulement si (αk )06k6n dans Kn+1 est solution d’un
système de Cramer dont on précisera le déterminant.
(b) Rappeler l’énoncé du théorème d’interpolation de Lagrange et faire le lien avec la question
précédente.
(c) PourQa tel que précisé ci-dessus, on pose
Ha = ni=0 (X − ai ) et, pour tout i dans [[0, n]], Ga,i = Ha
(X−ai )
et La,i = 1
Ga,i (ai )
Ga,i .

i. Que vaut La, i (aj ) pour (i, j) dans [[0, n]]2 .


ii. Montrer que la famille La = (La,i )06i6n est une base de Kn [X] et donner les coor-
données d’un P de Kn [X] dans cette base.
Qu’en est-il pour Pa,b le polynôme d’interpolation de Lagrange associé à a et à b ?
iii. Montrer que pour tout P dans K[X] on a
∀i ∈ [[0, n]], P (ai ) = bi ⇐⇒ Ha | P − Pa,b .

iv. En notant IM = P ∈ K[X], ∃Q ∈ K[X], P = M Q (ensemble des multiples de M ,
noté aussi M K[X]), vérifier que IM est un sous-espace vectoriel de K[X] et décrire le
sous-espace affine 
La,b = P ∈ K[X], ∀i ∈ [[0, n]], P (ai ) = bi
en donnant un point et la direction.

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