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Exercice 10
√ √
(1) Déterminer pour tout entier n ⩾ 2 le polynôme minimal de n 2 sur Q et le degré [Q( n 2) : Q].
√ √
(2) En déduire pour tous k, n ⩾ 2 entiers, que l’on a k 2 ∈ Q( n 2) si et seulement si k divise n.
Exercice 11 √ √
Soit α = 2 + 3.
√
(1) Trouver une expression simple de α + α−1 et en déduire que Q( 3) ⊂ Q(α).
√ √ √
√ par l’absurde que 2 ̸∈ Q( 3) en supposant que l’on peut
(2) Montrer √ écrire 2 sous la forme
a + b 3, avec a, b ∈ Q. En déduire le degré d’extension [Q(α) : Q( 3)].
(3) Déterminer [Q(α) : Q].
(4) Trouver dans Q[X] un polynôme unitaire de degré 4 ayant α pour racine et déduire de la question
précédente qu’il s’agit nécessairement du polynôme minimal de α sur Q.
Exercice 12
2iπ
(1) On pose j = e 3 . En s’inspirant de l’exercice précédent, déterminer le degré des nombres
algébriques suivants, sans chercher leur polynôme minimal sur Q.
√ √ √
j 2, i + 2, j + 3, i + j.
Exercice 16 p√ p√
Soit P (X) = X 4 + 2X 2 − 4, α = 5 − 1, β = i 5 + 1 . On considère l’extension L = Q(α, β)
de Q.
(1) Résoudre P (X) = 0 dans C et montrer que L est un corps de décomposition de P sur Q.
(2) Calculer αβ et en déduire que L = Q(α, i).
√
(3) Montrer que Q( 5) ⊂ Q(α).
√ √
(4) Montrer par l’absurde que α ̸∈ Q( 5) en supposant que l’on peut écrire α sous la forme a+b 5,
avec a, b ∈ Q.
(5) Déterminer le degré [Q(α) : Q] et en déduire que P est irréductible sur Q.
(6) Déterminer le degré [L : Q].
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Cette définition
r √ saisit bien la notion intuitive qu’elle prétend formaliser. Par exemple, on vérifie que
√ 5
4
7 − 11
r = 21 2 + est bien exprimable par radicaux réels au sens de cette définition en posant :
3 r √
√ √ √ √ 4
3 21 4 5 7 − 11
K1 = Q( 2), K2 = Q( 2), K3 = K2 ( 7), K4 = K3 ( 7) et K5 = K4 , d’où r ∈ K5 .
3
Le but de cet exercice est d’établir que si un polynôme P ∈ Q[X] de degré 3 a trois racines réelles
irrationnelles distinctes, alors aucune de ces racines n’est exprimable par radicaux réels.
Supposons donc pour en déduire une contradiction qu’un tel polynôme P ait une racine exprimable
par radicaux réels.
Soit donc r ∈ R une racine d’un tel polynôme P et supposons que r est exprimable par radicaux
réels pour en déduire une contradiction.
(1) Montrer qu’il existe alors un sous-corps K de R, un réel α et un nombre premier p tels que
αp ∈ K, P est irréductible sur K et P possède une racine r′ dans K(α). Sans perte de généralité,
et pour ne pas alourdir les notations, on peut supposer dans la suite que la racine r′ est la racine
déjà considérée au départ r.
(2) Soit µ le polynôme minimal de α sur K et d = deg µ. Montrer que µ divise X p − αp , puis que
|µ(0)| = |α|d . En déduire αd ∈ K et enfin d = p.
(3) Montrer que K(r) = K(α) et p = 3.
(4) En déduire qu’il existe k0 , k1 , k2 ∈ K tels que r = k0 + k1 α + k2 α2 et (k1 , k2 ) ̸= (0, 0).
2iπ
(5) Soit j = e 3 . Montrer que k0 + k1 αj + k2 (αj)2 et k0 + k1 αj 2 + k2 (αj 2 )2 sont aussi des racines
de P , à l’aide d’isomorphismes de K(α) sur K(αj) et sur K(αj 2 ) fixant K.
(6) En déduire qu’il existe des réels a, b tels que (x, y) = (j, j 2 ) est solution du système :
k1 α x + k2 α2 y = a k1 α k 2 α 2
2 puis que le déterminant de ce système est nul.
k2 α x + k1 α y = b k2 α 2 k1 α
(7) Montrer que cela entraîne α2 ∈ K et une contradiction que l’on précisera.
(8) Déterminer un polynôme P ∈ Q[X] de degré 3 ayant trois racines réelles non exprimables par
radicaux réels.
On dit que z ∈ C est directement constructible à partir de z0 , z1 , . . . , zn ∈ C lorsque l’un des cas
suivants se produit :
— z est l’intersection de droites sécantes (zk zk′ ) et (zl zl′ ) (où k, k ′ , l, l′ ∈ {0, 1, . . . , n}),
— z est une intersection d’une droite (zk zk′ ) et d’un cercle Czl ,|zl′ −zl′′ | (où k, k ′ , l, l′ , l′′ ∈ {0, 1, . . . , n}),
— z est une intersection de deux cercles non concentriques Czk ,|zk′ −zk′′ | et Czl ,|zl′ −zl′′ | (où k, k ′ , k ′′ ,
l, l′ , l′′ ∈ {0, 1, . . . , n}).
On appelle construction à la règle et au compas une suite finie (zk )k⩽n dans C telle que z0 = 0, z1 = 1
(0 et 1 sont les points « primordiaux » de toute construction) et telle que pour tout k ∈ {2, . . . , n},
zk est directement constructible à partir de z0 , z1 , . . . , zk−1 .
Enfin, on dit que z ∈ C est constructible s’il existe une construction (zk )k⩽n telle que z = zn .
Exercice 18
(1) Justifier informellement le bien-fondé de ces définitions de construction à la règle et au compas
et de point constructible.
(2) Justifier les faits suivants :
2iπ
(a) j = e 3 est constructible.
(b) Lorsque |z| = 1, z est constructible si et seulement si z 2 est constructible.
(c) z est constructible si et seulement si iz est constructible.
(d) z est constructible si et seulement si Re z et Im z le sont.
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(3) Soit pour k = 1, 2 des complexes distincts αk = ak + ibk et αk′ = a′k + ib′k tels que les droites
(α1 α1′ ) et (α2 α2′ ) ne soient pas parallèles. Montrer que si z = x + iy (x, y ∈ R) est l’intersection
de ces deux droites, alors x et y sont dans Q(a1 , b1 , a′1 , b′1 , a2 , b2 , a′2 , b′2 ).
(4) Soit r > 0 et des complexes αk = ak + ibk (ak , bk ∈ R) pour k = 0, 1, 2 tels que α1 ̸= α2 .
Montrer que si z = x + iy (x, y ∈ R) est une intersection du cercle Cα0 ,r et de la droite (α1 α2 ),
alors [Q(a0 , a1 , a2 , b0 , b1 , b2 , r2 , x, y), Q(a0 , a1 , a2 , b0 , b1 , b2 , r2 )] ⩽ 2.
(5) Soit α = a + ib et α′ = a′ + ib′ des complexes distincts, et r, r′ > 0. Montrer que si z = x + iy est
à l’intersection des cercles Cα,r , Cα′ ,r′ , alors [Q(a, b, a′ , b′ , r2 , r′2 , x, y) : Q(a, b, a′ , b′ , r2 , r′2 )] ⩽ 2.
(6) Déduire des trois questions précédentes que si z = x+iy (x, y ∈ R) est directement constructible
à partir de z0 , z1 , . . . , zn , où zk = xk + iyk (xk , yk ∈ R), alors [Q(x0 , . . . , xn , y0 , . . . , yn , x, y) :
Q(x0 , . . . , xn , y0 , . . . , yn )] ⩽ 2.
(7) Montrer que si z = x + iy (x, y ∈ R) est constructible, alors il existe un sous-corps K de R tel
que x, y ∈ K et [K : Q] = 2n pour un certain n ∈ N.
(8) En déduire le théorème suivant :
Si z ∈ C est constructible, alors z est algébrique et [Q(z) : Q] = 2n pour un n ∈ N.
Exercice 19
(1) Le problème déliaque. Il s’agissait, à partir d’un temple de Delos de longueur mettons √ 1, de
construire un temple semblable de volume double, et donc d’en construire la longueur 3 2 à la
règle et au compas. Montrer que c’est impossible.
(2) L’ennéagone régulier et la trisection d’un angle. Un ennéagone est un polygone à 9 côtés. Justifier
le fait que construire à la règle et au compas un ennéagone régulier de centre 0 dont l’un des
2iπ
sommet est 1 revient à construire z = e 9 . Montrer que c’est impossible. En déduire qu’il
n’existe pas de procédé général de trisection d’un angle à la règle et au compas.
√
(3) La quadrature du cercle. Il s’agit de construire le côté (c = π) d’un carré dont l’aire égale celle
du disque unité |z| ⩽ 1. Montrer que ça n’est possible que si [Q(π) : Q] est une puissance de 2.
(1) Vérifier que les polynômes symétriques élémentaires sont effectivement symétriques, et qu’ils
n
Y
satisfont les formules de Viète, c’est-à-dire que si X n +a1 X n−1 +. . .+an−1 X +an = (X −αi ),
i=1
alors ak = (−1)k σnk (α1 , . . . , αn ) pour 1 ⩽ k ⩽ n.
(2) Montrer par récurrence sur n que pour tout polynôme symétrique P ∈ A[X1 , . . . , Xn ] de degré d,
on a P = Q(σn1 (X1 , . . . , Xn ), . . . , σnn (X1 , . . . , Xn )) pour un polynôme Q ∈ A[X1 , . . . , Xn ] de
poids ⩽ d. (Indication. En supposant le fait établi au rang n − 1, montrer que pour tout
P ∈ A[X1 , . . . , Xn ] symétrique de degré d, il existe R ∈ A[X1 , . . . , Xn−1 ] de poids ⩽ d tel que
1 n−1
P (X1 , . . . , Xn−1 , 0) = R(σn−1 (X1 , . . . , Xn−1 ), . . . , σn−1 (X1 , . . . , Xn−1 )), puis vérifier que l’on a
1 n−1
P (X1 , . . . , Xn ) − R(σn (X1 , . . . , Xn ), . . . , σn (X1 , . . . , Xn )) = X1 . . . Xn S(X1 , . . . , Xn ) pour un
polynôme symétrique S ∈ A[X1 , . . . , Xn ] de degré < d.)
Exercice 21
Théorème fondamental de l’algèbre (d’Alembert-Gauss) : C est algébriquement clos.
(1) Montrer qu’il suffit de démontrer que tout polynôme de degré supérieur à 1 à coefficients réels
admet une racine dans C.
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Soit f = an xn + . . . + a1 x + a0 ∈ R[x] un polynôme de degré n = 2k m où k ∈ N et m ∈ Z est impair.
Dans la suite, on va montrer par récurrence sur k que f a une racine dans C.
(2) Si k = 0, montrer que f a une racine dans R.
À partir de maintenant, on suppose que k ⩾ 1.
(3) Supposons que tout polynôme à coefficients réels de degré 2r m avec m un entier impair et
r ∈ {0, 1, . . . , k − 1} admet une racine dans C. Soit F un corps de décomposition de f sur C,
alors f se décompose comme f = a(x − z1 ) · · · · · (x − zn ) avec a = an et zi ∈ F . On veut montrer
que un des zi est dans C.
Q
(4) Pour tout t ∈ R, on considère le polynôme qt (x) = 1⩽i<j⩽n (x − zi − zj − tzi zj ) ∈ F [x].
Montrer que les coefficients de qt sont des polynômes réels symétriques en z1 , . . . zn . En déduire
que qt ∈ R[x].
(5) Montrer que deg qt = 2k−1 m(n − 1). En déduire que qt admet une racine dans C, autrement dit
zi + zj + tzi zj ∈ C pour un certain couple (i, j) avec i < j.
(6) Montrer qu’il existe deux nombres réels t ̸= s tels que zi + zj + tzi zj ∈ C et zi + zj + szi zj ∈ C
pour un même couple (i, j). En déduire que zi + zj et zi zj sont dans C, puis zi ∈ C et zj ∈ C.
Corps finis
Exercice 22
Pour quelles valeurs de r, Fpr est-il isomorphe à Z/pr Z ?
Exercice 23
Soit K = Fpr un corps fini. Montrer que pour tout élément β ∈ K, il existe un unique élément α ∈ K
tel que αp = β.
Exercice 24
Soit a ∈ Fp . En comptant {x2 ; x ∈ Fp } et {a − y 2 ; y ∈ Fp }, montrer que on peut toujours écrire a
comme une somme de deux carrés dans Fp .
Exercice 25
(1) Donner les tables d’addition et de multiplication de F4 .
(2) Donner les tables d’addition et de multiplication de F9 .
Exercice 26
(1) Donner la liste de tous les polynômes irréductibles de F2 [x] de degré 1, 2, 3 et 4.
(2) Donner la liste de tous les polynômes irréductibles de F3 [x] de degré 1, 2 et 3.
(3) Factoriser sur F2 les polynômes : x5 + x3 + x + 1; x6 + x5 + x4 + x3 + 1, x10 + x2 + 1.
(4) Factoriser sur F3 les polynômes : x3 + x − 2; x5 − x4 + 5x3 + x + 1.
(5) Montrer que les polynômes x5 + 4x3 − 7x2 + 9 et 9x4 + 10x3 + 2x2 + 17x + 15 sont irréductibles
sur Z.
Exercice 27
Soient p un nombre premier et m un nombre entier non multiple de p. Le but de cet exercice est
d’établir que le polynôme P = X p − X + m est irréductible sur Q.
(1) Montrer que P n’a pas de racine dans Fp .
(2) Soit α une racine de P dans une clôture algébrique de Fp .
(a) Montrer que pour tout k ∈ Fp , α + k est une racine de P .
(b) En déduire que L = Fp (α) est un corps de décomposition de P .
(c) Montrer que P est irréductible sur Fp .
(3) Conclure.
Exercice 28
Dans cet exercice, on va étudier le corps F16 explicitement.
(1) Montrer que f = X 4 + X + 1 ∈ F2 [X] est un polynôme irréductible. En déduire que K =
F2 [X]/(f ) est une extension de degré 4 de F2 . K ∗ est alors un groupe abélien d’ordre 15,
vérifier que la classe de X dans K, notée par α, est un générateur du groupe K ∗ . Donner une
base de K vu comme un espace vectoriel sur F2 . Exprimer α8 comme une combinaison linéaire
de cette base.
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(2) Soit ϕ un automorphisme (de corps) de K. Vérifier que ϕ|F2 = idF2 , que ϕ est une bijection
F2 -linéaire, et que ϕ induit un automorphisme du groupe K ∗ . Montrer que ϕ est déterminé par
l’image de α et que ϕ est de la forme x 7→ xs avec s un certain entier strictement positif.
(3) Montrer que ϕ(α) ∈ K est une racine de f . En déduire que α, α2 , α4 , α8 sont les quatre racines
distinctes de f .
(4) Montrer que g = X 4 + X 3 + 1 ∈ F2 [X] est aussi irréductible. Noter par β la classe de X dans
L = F2 [X]/(g), montrer que β −1 ∈ L est une racine de f . Expliciter un isomorphisme ψ de
K = F2 (α) vers L.
(5) Montrer que h = X 4 + X 3 + X 2 + X + 1 ∈ F2 [X] est aussi irréductible. Noter par γ la classe
de X dans M = F2 [X]/(h). Est-ce que γ est un générateur du groupe cyclique M ∗ ? Calculer
l’ordre de γ ∈ M ∗ . Montrer que γ 7→ α3 induit un morphisme de corps M → K, montrer que
c’est un isomorphisme.
(6) Trouver tous les polynômes irréductibles unitaires de degré 4 dans F2 [X]. En déduire que tout
corps fini ayant 16 éléments est isomorphe à K.
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