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CPGE My Youssef

classe mp*

Devoir surveillé 1
Extensions du corps Ñ

22 Oct. 2021

Barème total : 80

énoncé

On se propose, dans ce problème, de démontrer quelques


propriétés des sous-corps du corps Ã.
On rappelle que, si K est un sous-corps d’un corps K 0, ce dernier
est, en particulier, un K -espace vectoriel, ce qui donne un sens à la
K -dimension de K 0, notée dimK (K 0) .
Si K est un corps, on note K [X ] l’anneau des polynômes à coef-
ficients dans K . On dit qu’un polynôme de degré est irréductible
s’il est non constant et ne peut pas s’écrire comme produit de deux
polynômes de degrés > 0.

Première partie
On désigne par K un sous-corps de Ã, par α un nombre complexe
non nul, par K [α] le sous- K -espace vectoriel de à engendré par
les nombres α n , n = 0, 1, 2, . . ., enfin par I K (α) l’ensemble des
polynômes de K [X ] annulés par α .

page 1
Extensions du corps Ñ énoncé

(4pt) 1 1a Montrer que les deux conditions suivantes sont équiva-


lentes :
i. dimK (K [α]) < +∞
ii. I K (α) , {0}
Si elles sont remplies, on dit que α est K -algébrique, ce que l’on
suppose dans la suite de cette question.
(2pt) 1b Montrer qu’il existe un unique polynôme unitaire P ∈ K [X ]

tel que tout élément de I K (α) soit un multiple de P , et que P


est irréductible.
Ce polynôme P sera noté P K (α) et appelé polynôme K -minimal
de α .
(4pt) 1c Comparer le degré de P K (α) et dimK (K [α]) .
(4pt) 1d Montrer que K [α] est un corps.
2 Applications numériques. On prend K = Ñ.

(2pt) 2a Déterminer le polynôme Ñ-minimal de α = 2.
q √
1+ 5
(4pt) 2b Déterminer le polynôme Ñ-minimal de α = 2 .

Deuxième partie
On définit K et α comme dans la première partie. On suppose que α
est K -algébrique et on pose n = dimK K [α] .

(2pt) 3 Montrer que, si P est un élément irréductible de K [X ] , ses zéros


dans à sont tous simples.
(4pt) 4 4a On note λ 1 , . . . , λ n les zéros de P K (α) dans Ã. Montrer

que, pour tout i = 1, . . . , n , il existe un unique morphisme de


K -algèbres σi de K [α] dans à tel que σi (α) = λi .
(3pt) 4b Obtient-on de cette façon tous les morphismes de K -algèbres
de K [α] dans à ?
(3pt) 5 Montrer que si β est un élément de K [α] et si les σi (β ) sont
deux à deux distincts, alors on a K [α] = K [β ]

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(5pt) 6 Etant donné un élément β de K [α] , démontrer l’existence de


deux éléments β 1 et β 2 de K [α] vérifiant K [β 1 ] = K [β 2 ] =
K [α] et β 1 + β 2 = β
On pourra introduire, pour i , j , l’ensemble E i ,j des
éléments λ de K vérifiant σi (α + λβ ) = σj (α + λβ )

Troisième partie
On fixe un nombre complexe Ñ-algébrique non nul θ , et on pose
K = Ñ[θ] , n = dimÑ (K ) .
On note σi , i = 1, . . . , n , les morphismes de Ñ-algèbres de K dans
Ã.
Dans ce qui suit, α désigne un élément de K ; on appelle M α l’en-
domorphisme du Ñ-espace vectoriel K défini par M α (β ) = αβ
pour tout β ∈ K , et ∆α son polynôme caractéristique défini par
λ ↦→ det (λI − M α ) .
(4pt) 7 On pose m = dimÑ (Ñ[α]) et d = dimÑ[α] (K ) . Vérifier que,
si (e 1, . . . , e d ) est une Ñ[α] -base de K , les éléments α p e r où
p = 0, . . . , m − 1 et r = 1, . . . , d , forment une Ñ-base de K .
Démontrer l’égalité ∆α = (P Ñ (α)) .
d
(6pt) 8 8a

On pourra examiner d’abord le cas où Ñ[α] = K .


n
Démontrer l’égalité Tr (M α ) = σi (α)
P
(6pt) 8b
i =1
(4pt) 9 Pour tout n -uplet (α1, . . . , αn ) de K n , on pose
  
D (α1, . . . , αn ) = det Tr M αi αj
i ,j =1...,n

Exprimer D (α1, . . . , αn ) en fonction de det σi αj



i ,j =1,...,n .
Soit A = Ai ,j i ,j =1,...,n une matrice à coefficients dans Ñ, et soit

(4pt) 10
n
βi =
P
Ai ,p αp . Vérifier que
p=1

D (β 1, . . . , β n ) = ( det A) 2 D (α1, . . . , αn )

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(4pt) 11 Montrer que


 
D 1, θ, . . . , θ = (−1) n (n−1)/2
n−1
Y 
σi (θ) − σj (θ)
i ,j

(3pt) 12 Donner une condition nécessaire et suffisante, portant sur D (α1, . . .


pour qu’un n -uplet (α1, . . . , αn ) soit une Ñ-base de K .
(3pt) 13 13a Vérifier que le polynôme X 3 − X − 1 admet un unique zéro
réel, que l’on note θ .
(3pt) 13b Déterminer le polynôme Ñ-minimal de θ .
Calculer D 1, θ, θ 2 .

(4pt) 13c

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Extensions du corps Ñ corrigé

corrigé

1a i⇒ii ) On suppsoe que dimK K [α] < ∞. La famille (α n )n∈Î


est donc liée et il existe n ∈ Î∗ et des scalaires a 0, a 1, · · · , a n tels
que nk =0 a k αk = 0. Le polynôme P = nk =0 a k X k = 0 est alors un
P P
élément non nul de I K (α) .
ii⇒i ) On suppose maintenant que I K (α) est non nul et on considère
un élément non nul P de I K (α) . On note p son degré. Pour tout
n > p , il existe des polynômes Q et R dans K [X ] tels que
X n = Q P + R et deg R < p

Sachant que P (α) = 0 on obtient donc α n = R (α) . Ce qui signifie


que α n est une combinaison linéaire de 1, α, . . . , α p−1 , ceci pour
tout n > p . Alors le Ë-ev K [α] est de dimension finie.
En conclusion

dimK (K [α]) < ∞ ⇐⇒ I K (α) , {0}

1b I K (α) est un idéal de Ë[X ] en tant que noyau du morphisme


d’anneaux

Φα K [X ] −→ Ã
P ↦−→ P (α)
Puisqu’on a supposé que I K (α) , {0} alors il existe un unique
polynôme unitaire P tel que I K (α) = P K [X ] .
Ensuite considérons un diviseur Q de P dans K [X ] et soit R ∈
K [X ] tel que P = Q R . Comme P (α) = 0 alors Q (α) = 0 ou
R (α) = 0. Ce qui implique que soit Q ∈ P K [X ] et donc Q est
associé à P , soit R ∈ K [X ] et donc R est associé P et par suite Q
est un polynôme constant. Ainsi les seuls diviseur de P sont les poly-
nômes constants et ses polynômes associés. Il est donc irréductible.

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Concluons

Si I K (α) , {0} alors il existe un unique polynôme


unitaire P K (α) ∈ K [X ] tel que
I K (α) = PK (α)K [X ]
Ce polynôme est nécessairement irréductible sur K .

1c Si on note d = deg P K (α) , le raisonnement fait dans la ques-


tion 1.a montre que la famille (1, α, . . . , α d −1 ) est génératrice dans
Ë[α] . Elle est libre car PK (α) divise tout polynôme qui annule α et
il ne peut diviser un polynôme de degré < d sauf si ce dernier est
nul. C’est donc une base de K [α] . Ainsi

dim K [α] = deg P K (α)

1d

n.b. Précisons que par définition de K [α] , tout élément de K [α]


peut s’écrire sous la forme Q (α) où Q ∈ K [X ] et que puisque
(1, α, . . . , α d −1 ) est une base de K [α] alors le polynôme Q est
unique si on impose la condition deg Q < d . Par ailleurs pour deux
polynômes Q , R ∈ K [X ] on a Q (α) = R (α) si et seulement si
P K (α) | Q − R .
1 ∈ K [α] et grâce aux précision précédentes il est simple de vérifier
que si x, y ∈ K [α] alors x − y ∈ K [α] et x y ∈ K [α] . Le seul
point non trivial est la stabilité de K [α] par inversion.
Soit donc x ∈ K [α] r{0} et soit un polynôme non nul Q ∈ K [X ]
tel que deg Q < d et x = Q (α) . Puisque deg Q < deg P K (α) et
P K (α) est irréductible alors Q est premier avec P K (α) . Soit alors,
selon le théorème de Bezout deux polynômes A, B ∈ K [X ] tels que
U Q + V P K (α) = 1. En appliquant à α on voit que xU (α) = 1 et
donc x1 ∈ K [α] .

K [α] est un sous-corps de Ã



2a Le polynôme P = X 2 − 2 ∈ Ñ[X ] annule α = 2 et il est
irréductible sur Ñ puisqu’il est de degré 2 et n’admet pas de racine

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dans Ñ. Alors

PÑ ( 2) = X 2 − 2


s
1+ 5
2b Avec α = on peut écrire
2

2α 2 − 1 = 5 =⇒ (2α 2 − 1) 2 − 5 = 0 =⇒ 4α 4 − 4α 2 − 4 = 0
Le polynôme P = X 4 − X 2 − 1 annule donc α . Pour toute racine ω
de Q , ω√2 est une racine
√ de X 2 − X − 1. Les racines de ce dernier
sont 1+2 5 > 0 et 1−2 5 < 0. Les racines de Q dans à sont donc
√ √
s s
5+1 5−1
± et ± i
2 2
Aucune des racines n’est dans Ñ, donc soit Q est irréductible sur Ñ,
soit ses facteurs irréductibles dans Ñ[X ] sont de degré 2. Les deux
racines imaginaires pures sont conjuguées et donc sont simultané-
ment des racines de tous polynôme réel qui annule l’une d’elle. Si
deg P Ñ (α) = 2 alors forcément

2 2 1+ 5
2
PÑ (α) = (X − α) (X + α) = X − α = X −
2
Ce qui est impossible car ce polynôme n’est pas dans Ñ[X ] . Ainsi

PÑ (α) = Q = X 4 − X 2 − 1

3 Supposons que P est irréductible dans Ë[X ] . Comme deg P 0 <


deg P alors P et premier avec P 0 et donc P et P 0 ne peuvent pas
avoir une racine commune dans Ã. Alors
Tout polynôme irréductible de K [X ] est à racines simples dans Ã.

4a Soit k ∈ [[1, n]] . L’application

σk : K [α] −→ K [λ k ]
P (α) ↦−→ P (λ k )

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est bien définie car pour tout couple (P , Q ) ∈ K [X ] 2


P (α) = Q (α) ⇐⇒ P (λ k ) = Q (λ k )
puisque λ k a le même polynôme minimal sur K que α . Il est ensuite
immédiat que σk est un K -morphisme d’algèbre et que σk (α) = λ k .
L’unicité de σk provient du fait que fixer g (α) permet de définir
complètement tout K -morphisme g de K [α] dans à puisque on
aura
[P ∈ K [X ], g P (α) = P g (α)
 

Il existe un unique K -morphisme d’algèbre de K [α]


dans à tel que σk (α) = λ k .

4b La réponse est oui car si g est un K -morphisme de K [α] dans


à alors PK (α) (g (α)) = g (PK (α)(α)) = 0 et donc g (α) est l’une
des racines λ k de P K (α) .

Les seuls K -morphisme d’algèbres de K [α] dans à sont


les applications σk , k = 1, . . . , n .

5 β ∈ K [α] donc K [β ] ⊂ K [α] .


Ensuite pour tout k ∈ [[1, n]] , σk induit un K -morphisme de K [β ]
dans Ã. Ce dernier transforme β en une racine de P K (β ) . Donc
ce dernier admet au moins n racines et donc deg P K (β ) > n . Or
dimK K [β ] = deg P K β donc dimK K [β ] > dimK K [α] . Ainsi

Si β ∈ K [α] et les nombres σk (β ) sont tous dis-


tincts alors K [β ] = K [α]

6 Soient i , j ∈ [[1, n]] tels que i , j . Pour tout λ ∈ K on a


σi (α + λβ ) = σj (α + λβ ) ⇐⇒ λ σi (β ) − σj (β ) = σj (α) − σi (α)


Sachant que σi (α) , σj (α) , cette équation en λ n’admet aucune


solution si σi (β ) = σj (β ) et une solution unique sinon. Elle est
donnée par
σj (α) − σi (α)
λ=−
σj (β ) − σi (β )

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L’ensemble E i ,j de ces solutions est donc soit vide soit un singleton.


La réunion de ces ensembles et donc finie. Considérons alors
[ 
λ ∈ K ∗r E i ,j
i ,j

Alors tous les nombres σk (α + λβ ) sont distincts et donc selon la


question précédente K [α + λβ ] = K [α] . En observant ensuite que
pour tout ω ∈ Ã et pour tout µ ∈ K ∗ on a K [µω] = K [ω] il suffit
de poser
α α
β1 = − et β2 = +β
λ λ
Pour conclure :

β1 + β2 = β K [β 1 ] = K [α] K [β 2 ] = K [α]

7 Puisque m = dimÑ Ñ[α] alors (1, α, . . . , α m−1 ) est une base


de Ñ[α] sur Ñ (selon la question 1c). On a ainsi
(
(1, α, . . . , α n−1 ) est une base de Ñ[α] sur Ñ
e = (e 1, e 2, . . . , e d ) est une base de K sur Ñ[α]
C’est une situation qui a été traité dans le cas général comme exemple
d’application du cours. On peut démontrer ici que

Bα,e = (α p e r )06p 6m−1 est une base de K sur Ñ


16r 6d

8a M α : x ↦−→ α x est bien un endomorphisme de K . Notons


pour tout k ∈ [[0, m − 1]] , Bk = (e k , αe k , . . . , α m−1 e k ) et F k =
Vect (Bk ) . Alors les sevs F k ainsi définis sont supplémentaires dans
K et la base B = B1 ∪ · · · ∪ Bd est adaptée à la décomposition
K = F1 ⊕ · · · ⊕ Fd .
Posons P Ñ (α) = X m + a m−1 X m−1 + · · · a 1 X + a 0 . Alors
(
[i ∈ [[0, m − 2]] , M α (α i e k ) = α i +1 e k ∈ F k
M α (α m−1 e k ) = α m e k = −(a 0 + a 1 α + · · · + a m−1 α m−1 )e k ∈ F k

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Donc F k est stable par M α et si on note vk l’endomorphisme induit


par M α sur F k alors

0 · · · · · · 0 −a 0
.. .. .. ª®
.
©
­1 . . ®
.. ..
­
MatBk (vk ) = ­0 . .
­ ®
®
­ .. .. ..
­ ®
­. . . 0 −a m−2 ®
®

«0 · · · 0 1 −a m−1 ¬
Ensuite si on note C cette dernière matrice alors,

C 0 ··· 0
­ 0 C . . . ... ®
© ª
MatB (M α ) = ­
­ .. . . . .
® (1)
­. . . 0®
®

«0 · · · 0 C¬
et donc pour tout λ ∈ Ñ :
λI m − C 0 ··· 0
... ..
0 λI m − C .
∆α (λ) = det (λI − M α ) = .. ... ...
. 0
0 ··· 0 λI m − C
d
Soit ∆α (λ) = det (λI m − C ) . Il reste à expliciter le déterminant
det (λI m − C ) . En lui appliquant l’opération L 1 ← L 1 + λL 2 + . . . +
λ m−1 L m et en développant ensuite selon la première ligne on arrive
à la conclusion que det (λI m − C ) = P Ñ (α)(λ) . D’où le résultat
d
∆α = PÑ (α)

8b Si on revient à l’expression (1) de MatB (M α ) on voit que

Tr (M α ) = d Tr (C ) = −da m−1

sans manquer de noter que −a m−1 est la somme des racines du


polynôme P Ñ (α) . Il reste à déterminer maintenant le lien entre cette
expression et les Ñ-morphismes σi .

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Notons G = {σ1, σ2, · · · , σn } l’ensembles des Ë-morphismes de


Ñ[θ] dans Ã.
n.b. Ce ne sont pas des endomorphismes, ce qui empêche de
munir G d’une structure de groupe pour la composition

Étant un morphisme d’anneaux définis sur un corps, σk est toute-


fois injectif et induit donc une bijection de Ñ[θ] sur Ñ[σk (θ)] .
σk (α) est une racine de PÑ (α) et toute racine de P Ñ (α) est de
cette forme.
Si k , h ∈ [[n]] alors

σk (α) = σh (α) ⇐⇒ σk−1 ◦ σh (α) = α

Et donc si on note H = {σ ∈ G / σ (α) = α } alors

σk (α) = σh (α) ⇐⇒ σh ∈ σk ◦ H

Ce qui signifie que toute racine de P Ñ α est reprise exactement


le même nombre de fois dans la liste σ1 (α), . . . , σn (α) . Sachant
que P Ñ (α) admet m racines alors, chaque racine est reprise exac-
tement d = n/m fois.
n
σk (a) = −da m−1
X
Ainsi
k =1

n
Tr (M α ) =
X
et en conclusion σk (α)
k =1

9 Les applications σk sont des morphismes d’anneaux donc pour


tous i , j ∈ [[1, n]]
n n
Tr (M αi αj ) = σk (αi αj ) =
X X
σk (αi )σk (αj )
k =1 k =1

En posant Σ(α1, . . . , αn ) = σi (αj ) i ,j cela signifie que




Tr (M αi αj ) i ,j = t Σ(α1, . . . , αn )Σ(α1, . . . , αn )


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Σ(α1, . . . , αn ) est une matrice carrée donc


2
D (α1, . . . , αn ) = det Σ(α1, . . . , αn ) (2)

10 D’après la question précédente on a


2
D (β 1, . . . , β n ) = det Σ(β 1, . . . , β n )
D’autre part, pour tout i , j ∈ [[1, n]]
n
Σ(β 1, . . . , β n ) = σi (β j ) =
 X
i ,j Aj ,k σi (αk )
k =1

Ce qui cette fois signifie que

Σ(β 1, . . . , β n ) = Σ(α1, . . . , αn ) tA
Et en conclusion

D (β 1, . . . , β n ) = ( det A) 2 D (α1, . . . , αn )

11 D’après la formule (2), on a


2
D (1, θ, . . . , θ n−1 ) = det Σ(1, θ, . . . , θ n−1 )
Et par définition de Σ

Σ(1, θ, . . . , θ n−1 ) = σi (θ j −1 ) = σi (θ) j −1



i ,j

Ce qui signifie que Σ(1, θ, . . . , θ n−1 ) est la matrice de Vandermonde


de la famille de nombres σ1 (θ), . . . , σn (θ) . Par suite


2
D (1, θ, . . . , θ n−1 ) =
Y
σi (θ) − σj (θ) (3)
i <j

n.b. Ce qui est bien égal au résultat demandé, mais en plus simple.
Noter aussi que puisque les σi (θ) sont distincts alors D (1, θ, . . . , θ n−1 ) ,
0.

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12 C’est une synthèse des questions précédente. La famille Θ =


(1, θ, . . . , θ n−1 ) est une base du Ñ-ev Ñ[θ] , si on pose
A = MatΘ (α1, α2, . . . , αj ) = (Ai ,j )i ,j )
Alors (α1, . . . , αn ) est une Ñ-base de K si et seulement si la matrice
A est inversible ou encore det (A) , 0. Sachant que
D (α1, . . . , αn ) = det (A) 2 D (1, θ, . . . , θ n−1 )
Et que D (1, θ, . . . , θ n−1 ) , 0 alors

(α1, α2, . . . , αn ) est une Ñ-base de K si et seulement si


D (α1, α2, . . . , αn ) , 0

13a Posons Q = X 3 − X − 1. On a Q (1) = −1 et Q (2) = 6 donc


Q admet au moins un racine qu’on va noter θ dans l’intervalle ]1, 2[ .
Si on note z 1 et z 2 les deux autres racines dans à alors θ +z 1 +z 2 = 0
et donc z 1 + z 2 = −θ et θz 1 z 2 = 1 et donc z 1 z 2 = 1/θ . Les nombres
z 1 et z 2 sont donc les racines du polynôme X 2 + X θ + 1/θ . Le
discriminant de ce dernier est
4 θ3 − 4 θ − 3
∆ = θ2 − = = <0
θ θ θ
Donc θ est la seule racine réelle de Q .
13b Q est unitaire à coefficients dans Ú. Ces seules racines pos-
sibles dans Ñ sont les entiers diviseurs de son coefficient constant
−1. On en déduit que Q n’admet pas de racines dans Q . Comme il
est de degré 3 cela implique qu’il est irréductible sur Ñ.
13c Avec les notations précédente et le résultat (3) on a

D (1, θ, θ 2 ) = (θ − z 1 ) 2 (θ − z 2 ) 2 (z 1 − z 2 ) 2
C’est une expression polynomiale symétrique en les racines θ, z 1, z 2
de Q donc elle s’exprime de manière polynomiale en fonction des
coefficients de Q . On peut donc prévoir que sa valeur est dans Ú.
4 θ3 − 4 θ − 3
(z 1 − z 2 ) 2 = (z 1 + z 2 ) 2 − 4z 1 z 2 = (−θ) 2 − = =
θ θ θ

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z2 − 3 z1 − 3
Et par symétrie de ce calcul (θ −z 1 ) 2 = et (θ −z 2 ) 2 =
z2 z2
donc
(θ − 3)(z 1 − 3)(z 2 − 3)
D (1, θ, θ 2 ) =
θz 1 z 2
= (θ − 3)(z 1 − 3)(z 2 − 3)
= −Q (3) = −23

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