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Université Paris Cité Algèbre 2

L3 mathématiques Année 2023-2024

Feuille de Travaux Dirigés no 1


Révisions : anneaux, corps, polynômes

Anneaux
Exercice 1
Soit A un anneau intègre. Posons X = A × (A \ {0}). On définit sur X la relation ∼ ainsi. Pour tous
(a, b), (c, d) ∈ X, on a (a, b) ∼ (c, d) si et seulement si ad = bc.
(1) Montrer que ∼ est une relation d’équivalence.
On note K = X/ ∼ l’ensemble quotient et on note ab la classe d’équivalence de (a, b) dans K.
(2) On définit deux lois + et ∗ de composition interne sur K : ab + dc := ad+bc
bd et ab ∗ dc := ac
bd .
Montrer que ces deux opérations sont bien définies sur K (il faudra montrer qu’elles sont in-
dépendantes des représentants choisis), et que (K, +, ∗) est un anneau commutatif et même un
corps.
(3) Montrer que l’application ι : A → K qui à a associe a1 est un morphisme d’anneaux injectif.
(4) On se donne K ′ un corps et ψ : A → K ′ un morphisme d’anneaux injectif.
— Montrer qu’il existe un unique morphisme de corps α : K → K ′ tel que αι = ψ.
— On suppose que η : A → K ′ est un morphisme d’anneaux injectif qui vérifie la propriété
suivante : pour tout morphisme d’anneaux injectif φ : A → L avec L un corps il existe
un unique morphisme de corps β : K ′ → L tel que βη = φ. Montrer que K et K ′ sont
isomorphes.
Exercice 2
On considère l’anneau des entiers de Gauss Z[i] = {a + ib, (a, b) ∈ Z2 }, où i2 = −1, et l’anneau
quotient A = Z[i]/(1 + 3i).
(1) Montrer que i ≡ 3 dans A.
(2) En déduire que le morphisme d’anneaux ϕ : Z → A est surjectif.
(3) Démontrer l’isomorphisme d’anneau Z[i]/(1 + 3i) ≃ Z/10Z.
(4) Quelle est la caractéristique de A ?
Exercice 3
On pose j = e2iπ/3 et on note Z[j] le sous-anneau de C défini par Z[j] = {a + bj|a, b ∈ Z}.
(1) Montrer que 2 n’est pas inversible dans Z[j].
(2) Expliquez pourquoi Z[j] est un anneau intègre.
(3) Justifier que pour tout P ∈ Z[X], il existe deux polynômes uniques Q et R de Z[X] tels que
P = (X 2 + X + 1)Q + R et R est de degré inférieur ou égal à 1.
(4) Montrer que l’application p : Z[X] → Z[j], P 7→ P (j) est un morphisme d’anneaux surjectif.
(5) Montrer que les deux anneaux Z[X]/(X 2 + X + 1) et Z[j] sont isomorphes.
(6) En déduire que l’idéal (X 2 + X + 1) de Z[X] est premier mais pas maximal.
Exercice 4
On considère dans l’anneau A = Z[X] l’idéal I engendré par 2 et X. Quels sont les irréductibles de
A ? L’idéal I est-il engendré par un unique élément ? Que peut-on en déduire ? Les idéaux (2) et (X)
sont-ils premiers ? Sont-ils maximaux ? Montrer que l’identité de Bézout n’est pas valable dans A.
Polynômes
Exercice 5
Effectuer les divisions euclidiennes de 3X 5 + 4X 2 + 1 par X 2 + 2X + 3, de 3X 5 + 2X 4 − X 2 + 1 par
X 3 + X + 2, et de X 4 + X 3 + X − 2 par X 2 − 2X + 4.
Exercice 6
1. Énoncer la division euclidienne dans R[X]. Montrer qu’il y a unicité des polynômes intervenant
dans l’écriture de la division euclidienne.
2. Soient P1 (X) = X 3 − 2X 2 − 2X − 3 et P2 (X) = X 2 − 2X − 3 des polynômes de R[X]. En
appliquant l’algorithme d’Euclide, déterminer le pgcd de P1 et de P2 .
3. Décomposer en produits d’irréductibles de R[X] les polynômes P1 (X) et P2 (X). En déduire
une autre méthode pour déterminer leur pgcd.
Exercice 7
Factoriser sur C, sur R et sur Q les polynômes suivants : X 2 − 2, X 2 + 2, X 2 + X + 1, X 4 − 4,
X 4 + 4, X 4 − X 2 + 1.
Exercice 8
Factoriser sur C le polynôme X 8 + X 4 + 1.
Exercice 9
Soit P ∈ C[X] un polynôme non-constant. Montrer que P n’a que des racines simples si et seulement
si P et P ′ sont premiers entre eux. Trouver tous les polynômes P ∈ C[X] vérifiant P ′ |P .
Exercice 10
Trouver les polynômes P ∈ R[X] tels que (X + 4)P (X) = XP (X + 1).
Exercice 11
Soit P ∈ C[X] qui vérifie P (X 2 ) = P (X)P (X + 1). Montrer que les racines de P sont toutes égales
à 0 ou 1. Montrer que P est nul ou une puissance de X(X − 1).
Exercice 12
Soient a et b deux entiers positifs et d leur pgcd. Montrer que le pgcd de X a − 1 et X b − 1 dans Z[X]
est X d − 1.
Exercice 13
Soit K un corps.
(1) Déterminer tous les couples (U, V ) ∈ K[X]2 tels que X n U + (1 − X)V = 1, où n ≥ 1.
(2) Démontrer que A(X) = X 3p+2 + X 3q+1 + X 3r ∈ R[X] est divisible par X 2 + X + 1 pour tout
(p, q, r) ∈ N3 .
Exercice 14
Soit n un entier naturel. Montrer qu’il existe un unique polynôme P ∈ R[X] tel que P (X + 1) +
P (X) = 2X n . On note ce polynôme En . Montrer que En′ = nEn−1 .
Exercice 15
Soit K un corps commutatif. On se donne m + 1 éléments distincts de K : q0 , q1 , . . . , qm . Expliciter
pour tout 0 ≤ j ≤ m le polynôme Lj ∈ Km [X] satisfaisant
(
1 si i = j
Lj (qi ) =
0 si i ̸= j.

Montrer que la famille des polynômes Lj forme une base de l’espace vectoriel Km [X]. Pour tout
polynôme P de Km [X] exprimer P dans la base (Lj )0≤j≤m en fonction des éléments P (qj )0≤j≤m .
On note P(Q, Q) l’ensemble des polynômes à coefficients réels prenant des valeurs rationnelles sur
les rationnels. Montrer que P(Q, Q) = Q[X].

Irréductibilité des polynômes


Exercice 16
Soit A un anneau principal, P ∈ A[X] et a ∈ A. Montrer que P est irréductible si et seulement si le
polynôme P (X + a) est irréductible. Donnez un exemple d’un polynôme P qui est irréductible et tel
que le polynôme P (X 2 ) ne l’est pas.
Exercice 17
(1) Montrer que l’application réduction modulo p : Z[X] → Z/pZ[X],
a0 + a1 X + · · · + an X n 7→ ā0 + ā1 X + · · · + ān X n est un morphisme d’anneaux.
(2) Soient P ∈ Z[X] un polynôme de contenu 1 et p un nombre premier qui ne divise pas le coefficient
dominant de P . On suppose que la réduction modulo p de P est un polynôme irréductible de
Z/pZ[X]. Montrer que P est irréductible dans Z[X].
(3) Qu’en est-il de la réciproque ? Que se passe-t-il si on ne suppose pas que P est de contenu 1 ?
(4) Applications : Montrer que X 4 + 10X 3 + 7 et X 4 ± X 3 + 2X + 1 sont des polynômes irréductibles
dans Z[X].
(5) Montrer que le polynôme X 4 + 1 est irréductible dans Z[X], mais que sa réduction modulo p
est réductible dans Z/pZ[X] pour tout p nombre premier.
Exercice 18
Montrer que les polynômes X 4 + X + 1, X 4 ± X 3 + 2X + 1 et X 6 + X 2 + 1 sont irréductibles sur Z.
Le sont-ils sur Q ?
Exercice 19
(1) Montrer que les polynômes suivants sont irréductibles sur Q :

a) 2X 7 + 15X 2 − 45 ; c) 29 X 5 + 53 X 4 + X 3 + 13 ; e) X p−1 + · · · + X + 1, p pre-


b) X 4 − X 3 + 2X + 1 ; d) X n − p, p premier, n ≥ 1 ; mier ;

(2) Quelle est dans Z[X] la décomposition en irréductibles de P = 6X 5 + 30X 2 + 12X − 12 ?


Exercice 20
Soit P (X) = X 3 + 3X + 3 ∈ Z[X]. Les polynômes suivants sont-ils réductibles ou irréductibles
(justifier) ?
1. P considéré comme polynôme de Q[X].
2. P considéré comme polynôme de R[X].
3. La réduction de P modulo 3 dans Z/3Z[X].
4. La réduction de P modulo 2 dans Z/2Z[X].
Exercice 21
Parmi les anneaux suivants lesquels sont des corps ?

1. Z[X]/(2X + 2) 4. Z[X]/(X 7 − 12X 4 + 9X 2 − 3)


2. Q[X]/(2X + 2) 5. Q[X]/(X 7 − 12X 4 + 9X 2 − 3)
3. R[X]/(X 4 + X 3 + 2X 2 + 7) 6. Q[X]/(X 4 + 5X 3 + 2X + 1)

Exercice 22
p2 −p
Montrer que sur Fp (p premier) il y a exactement 2 polynômes unitaires irréductibles de degré 2
p3 −p
et 3 polynômes unitaires irréductibles de degré 3.
Exercice 23
On rappelle la division euclidienne dans un anneau intègre : soit A un anneau intègre et P0 ∈ A[X]
un polynôme unitaire. Pour tout P ∈ A[X], il existe un unique couple (Q, R) avec Q, R ∈ A[X] et
deg(R) < deg(P0 ) tel que P = QP0 + R.
On considère l’application ϕ : C[X, Y ] → C[T ] qui à un polynôme P (X, Y ) associe le polynôme
P (T 3 , T 2 ).
1. Indiquer brièvement pourquoi ϕ est un morphisme d’anneaux.
2. Montrer que pour tout P ∈ C[X, Y ], il existe Q ∈ C[X, Y ], R1 , R0 ∈ C[Y ] tel que

P (X, Y ) = Q(X, Y )(X 2 − Y 3 ) + R1 (Y )X + R0 (Y ).

En déduire que Ker(ϕ) est l’idéal engendré par le polynôme X 2 − Y 3 .


3. Montrer que Im(ϕ) = {P ∈ C[T ], P = T 2 Q + c, Q ∈ C[T ], c ∈ C}, et que T 2 et T 3 sont
irréductibles dans Im(ϕ).
4. En déduire que l’anneau quotient C[X, Y ]/Ker(ϕ) n’est pas factoriel.
Fractions rationnelles
Exercice 24
Décomposer en éléments simples les fractions rationnelles suivantes de R(X) :

X X 3 − 3X 2 + X − 4 2X 3 + X 2 − X + 1 X +1
2
, , , .
X −4 X −1 X 2 − 2X + 1 X4 + 1

Exercice 25
Existe-t-il une fraction rationnelle F ∈ C(X) telle que F (X)2 = (X 2 + 1)3 ?

Divers
Exercice 26
Soient K un corps commutatif, E un K-espace vectoriel et u un endomorphisme de E. On note un
la composée n-ième de u.
1. Montrer que l’application K[X] → End(E) qui à P (X) = an X n + . . . + a1 X + a0 associe
P (u) = an un + . . . + a1 u + a0 Id est un morphisme d’anneaux, qui de plus est K-linéaire.

2. Montrer que pour tout n, il existe un unique triplet (Q, an , bn ) ∈ R[X] × R2 tel que X n =
(X 2 + X − 2)Q(X) + an X + bn . Expliciter an et bn . Application : soit u un endomorphisme
d’un R-espace vectoriel E tel que u2 = 2Id − u.
3. Exprimer un en fonction de u et Id.
Exercice 27 1.
Soit g ∈ R[X]. Montrer qu’il existe un unique polynôme f ∈ R[X] tel que f (0) = 0 et
f (X) − f (X − 1) = g(X). (On pourra raisonner par récurrence sur le degré du polynôme
g.)
2. Soit k un entier ≥ 1. On désigne par f = Bk le polynôme obtenu pour g = X k . C’est le k-ème
polynôme de Bernoulli. Prouver que pour tout k ≥ 1 le polynôme Bk est divisible par X + 1.
Etablir que, pour tout n ∈ N, on a

Bk (n) = 1k + 2k + . . . + nk .

3. Vérifier qu’on a Bk′ (X) = kBk−1 (X) + Bk′ (0) où Bk′ est le polynôme dérivé de Bk .
4. Soit hk le polynôme qui a pour dérivé Bk et qui s’annule en x = 0. vérifier que

Bk+1 (X) = (k + 1)(hk (X) + hk (−1)X).

5. Calculer explicitement Bk (X) pour p = 1, 2, 3 et 4. En déduire les sommes 1k + 2k + . . . nk pour


k = 1, 2, 3 et 4.

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