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ESP

IPGEI Nouakchott
MP* 2021-2022

Série N ◦ 3
Exercice 1 Déterminer toutes les normes sur le K-espace vectoriel K.

Exercice 2 Soit (E, k . k) un espace vectoriel normé


1. Montrer que :∀(x, y) ∈ E 2 , ∀r > 0, x + B(y, r) = B(x + y, r)
2. En déduire que, si A est une partie de E et O est un ouvert de E, alors A + O est un
ouvert de E.
3. Montrer que :∀x ∈ E, ∀r > 0, ∀λ ∈ K − {0}, λB(x, r) = B(λx, | λ | r).
4. Soit A une partie non vide de E vérifiant : ∀x ∈ A ∀t ≥ 0, tx ∈ A. Montrer que, si A
est un ouvert, alors A = E. Le résultat analogue est-il vrai si A est supposé fermé ?

Exercice 3 Soit E un K-espace vectoriel et d une distance sur E vérifiant :


(i) ∀(x, y, z) ∈ E 3 , d(x + z, y + z) = d(x, y)
(ii) ∀(x, y) ∈ E 2 , ∀λ ∈ K, d(λx, λy) =| λ | d(x, y).
Montrer que l’application :x 7→ d(x, 0) est une norme sur E.
1 1
Exercice 4 Soient p > 1 et q > 1 tel que + =1
p q
1. En utilisant la concavité de la fonction ln, montrer que :

∀λ ∈]0, 1[, ∀u ≥ 0, ∀v ≥ 0, uλ v 1−λ ≤ λu + (1 − λ)v.

,
2. Soient x et y dans Rn . En utilisant la question précédente avec
1 | xi |p | yi |q
λ = , ui = Pn p
, v i = Pn q
p j=1 | xj | j=1 | yj |

pour x et y non nuls montrer l’inégalité de Hölder :


n n n
X X X 1 1
p
| xi yi |≤ ( | xi | ) ( p| yi |q ) q
i=1 i=1 i=1

3. Montrer que pour tous x, y dans Rn on a :


n n
X X X 1 1
p−1 p
| xi || xi + yi | ≤( | xi | ) ( | xi + yi |p ) q
p

i=1 i=1 i=1

4. Déduire de ce qui précède que pour tout p ≥ 1 l’application


n
X 1
x 7→k x kp := ( | xi |p ) p
i=1

définit une norme sur Rn .


1
Exercice 5 Montrer que pour tout x ∈ Rn on a lim k x kp =k x k∞
p→+∞

Exercice 6 Montrer que sur l’espace vectoriel E = C([a, b], R), pour tout réel p ≥ 1, l’applica-
tion Z b
1
f 7→k f kp = ( | f |p ) p
a
définit une norme sur E.

Exercice 7 Soit (E, k . k) espace vectoriel normé et F un sous-espace vectoriel de E. On suppose


que F admet un point intérieur. Montrer que F = E.

Exercice 8 Soit (E, k . k) un espace vectoriel normé Montrer que :


1. ∀a ∈ E, ∀r > 0, B(a, r) = Bf (a, r)
2. ∀a ∈ E, ∀r > 0, Int(Bf (a, r)) = B(a, r)

Exercice 9 1. Soit (G, +) un sous-groupe de (R, +), non réduit à {0}. Montrer que G est
dense dans R ou monogène(c-à-d de la forme aZ avec a ∈ R).T
a
2. En déduire que, pour ab 6= 0, aZ + bZ est dense dans R si et seulement si n’appartient
b
pas à Q.
3. Application1 : Montrer que l’ensemble {ein , n ∈ Z} est dense dans U(groupe de racines
de l’unité).

Exercice 10 Soit (E, k . k) un espace vectoriel normé. Montrer que :


1. Si F est un sous-espace vectoriel de E, alors F est un sous-espace vectoriel de E.
2. Si H est un hyperplan de E, alors H est fermé ou H est dense.

Exercice 11 Soit (un ) une d’un espace vectoriel normé, (E, N ). Pour tout n de N, on note
Un = {up ; p ≥ n}. Montrer que l’ensemble des valeurs d’adhérence de la suite (un ) est l’ensemble
∩n∈N Un .

Exercice 12 Soit (un ) une suite d’un compact K possédant une unique valeur d’adhérence.
Montrer que (un ) converge.

Exercice 13 Soient (E, N1 ), (F, N2 ) deux espaces vectoriels normés et f une application de E
dans F . Montrer que les trois propriétés suivantes sont équivalentes :
1. f est continue.
2. L’image réciproque par f de tout fermé de F est un fermé de E.
3. L’image réciproque par f de tout ouvert de F est un ouvert de E.

Exercice 14 Soit E un espace vectoriel normé et A une partie de E. Pour x ∈ E on pose :

d(x, A) = inf d(x, a)


a∈A

1. Montrer que l’application x 7→ d(x, A) est 1-lipschitzienne.


2. Déterminer les x pour lesquels d(x, A) = 0.
3. Montrer que si A et B sont deux fermés disjoints alors il existe U et V ouverts disjoints
tels que A ⊂ U et B ⊂ V.
2
Exercice 15 Soit (E, k . k) un espace vectoriel normé.
1. Montrer que, si A est un compact de E, alors, pour tout x de E, il existe x1 dans A tel
que :
d(x, x1 ) = d(x, A).
2. A1 et A2 étant deux compacts de E, montrer qu’il existe (x1 , x2 ) dans A1 × A2 tel que :

k x1 − x2 k= d(A1 , A2 ) = inf kx−y k.


(x,y)∈A1 ×A2

3. Soit A un compact de E et F un fermé de E. Montrer que, si A et F sont disjoints, alors


d(A, F ) > 0.
4. En est-il de même si A et F sont deux fermés disjoints de E ?

Exercice 16 Soit (E, k . k) un espace vectoriel normé et soient A et B deux partie de E.


1. Montrer que si A est un ouvert, alors A + B est un ouvert.
2. On suppose que A et B sont fermés. Montrer que A + B n’est pas forcément fermé.
3. On suppose que A et B sont compacts. Montrer que A + B est compact.
4. On suppose que A est compact et B est fermé. Montrer que A + B est fermé et pas
nécessairement compact.

Exercice 17 Soit f : K → K avec K une partie compact dans un espace vectoriel normé telle
que
∀(x, y) ∈ K 2 , x =
6 y ⇒k f (x) − f (y) k<k x − y k .
1. Montrer qu’il existe un unique point fixe a de f sur K.
2. Soit (xn ) la suite définie par x0 ∈ K et pour n ∈ N, xn+1 = f (xn ). Montrer que (xn )
converge vers a.

Exercice 18 Topologie de Mn (K)


1. Montrer que GLn (R)(resp. GLn (C)) est un ouvert dense de M(R)(resp. GLn (C))
2. Soit F un sous-espace vectoriel de Mn (K) contenant une matrice inversible. Montrer que
GLn (K) ∩ F est dense dans F.
3. Soit k dans {1, ..., n}. Montrer que l’ensemble de matrices de rang inférieure ou égale à k
esst un fermé de Mn (R).
4. Soit p un entier inférieur strictement à n. Montrer que l’ensemble de matrices de rang p
est d’intérieur vide et d’adhérence égale à l’ensemble des matrices de rang inférieur ou
égal à p.
5. Montrer que On (R) est compact dans Mn (R). On rappel que

On (R) = {M ∈ Mn (R); M t M = In }.

Exercice 19 Soit φ une forme linéaire sur un espace vectoriel normé (E, k . k). Montrer que les
assertions suivantes sont équivalentes
1. φ est continue
2. ker(φ) est fermé.

3
Exercice 20 Soit (E, k k) un espace vectoriel normé et F un sous-espace vectoriel ferme de E
distinct de E. Pour tout x dans E on note :

d(x, F ) = inf k x − y k .
y∈F

Montrer que pour tout réel  > 0 il existe un vecteur x dans la sphère unité de (E, k k) tel que
d(x, F ) ≥ 1 − .

Problème 1 Topologie de matrices

Notations :

Soit K un corps(K = R ou C) Soit n ≥ 1 un entier. On note :


Mn (K) : L’ensemble de matrices carrées d’ordre n et à coefficients dans K.
GLn (K) : L’ensemble de M ∈ Mn (K) inversible.
Dn (K) : L’ensemble de M ∈ Mn (K) diagonalisable.
D0 n (K) : L’ensemble de M ∈ Mn (K) ayant n valeurs propres distincts dans K.
Tn (K) : L’ensemble de M ∈ Mn (K) trigonalisable.
Nn (K) : L’ensemble de M ∈ Mn (K) nilpotente .
GL+ n (R) : L’ensemble de M ∈ GLn (R) telle que det M > 0.
GL− n (R) : L’ensemble de M ∈ GLn (R) telle que det M < 0.
On (R) : L’ensemble de M ∈ Mn (R) telle que M t M = In
Ec (K) : L’ensemble de M ∈ Mn (K) telle que πM = χM .

On rappel qu’une matrice de transvection est une matrice de la forme :

Ti,j (λ) = In + λEij

avec 1 ≤ i 6= j ≤ n et λ ∈ K et qu’une matrice de dilatation est une matrice de la forme :

Di (λ) = In + (λ − 1)Eii

avec 1 ≤ i ≤ n et λ ∈ K∗ .
L’ensemble des matrice de dilatation ou de transvection forme un système générateur du groupe
multiplicatif GLn (K) :
Théorème : Toute matrice M ∈ GLn (K) s’écrit :
r
Y s
Y
M= Pk Dn (λ) Qj
k=1 j=1

où P1 , ..., Pr , Q1 , ..., Qs sont des matrices de transvection et λ = det(M ).

Les parties sont indépendantes.

Partie I : Étude du rayon spectral d’une matrice M ∈ Mn (C)

Pour A ∈ Mn (C). Le réel positif


ρ(A) = max | λ |
λ∈SpC (A)

est appelé rayon spectral de A.

4
1. Une norme k . k sur Mn (C) est dite sous-multiplicative si

∀(A, B) ∈ Mn (C)2 , k AB k≤k A kk B k .

On munit Cn de la norme infinie k . k∞ .


(a) Montrer que l’application k . k: Mn (C) → R définie par

k Ax k∞
k A k= sup
x6=0 k x k∞

est une norme sur Mn (C).


(b) On pose A = (ai,j ). Vérifier que :
Xn
k A k= sup ( | ai,j |).
i∈{1,...,n} j=1

(c) Montrer que k . k est une norme sous-multiplicative.

Dans la suite, on munit Mn (C) d’une norme sous-multiplicative k . k.


2. Soit λ une valeur propre d’une matrice A ∈ M(C). Montrer que | λ |≤k A k et en déduire
que ρ(A) ≤k A k .
3. Soit S une matrice inversible de Mn (C) et A ∈ Mn (C).
(a) Comparer ρ(A) et ρ(S −1 AS).
(b) Montrer que, pour tout k ∈ N∗ , on a ρ(Ak ) = [ρ(A)]k , et en déduire que
1
ρ(A) ≤k Ak k k .

(c) Montrer que l’application N : X 7→k S −1 XS k est une norme sous-multiplicative sur
Mn (C).
4. Soit  > 0. On considère une matrice A de Mn (C) et T = (tij ) une matrice triangulaire
supérieure semblable à A.
(a) Calculer la matrice ∆−1 T ∆, avec ∆ = diag(1, d, ..., dn−1 ) où d > 0.
(b) En déduire l’existence d’une norme sous-multiplicative N sur Mn (C) telle que :

N (A) ≤ ρ(A) + .

5. Soit A ∈ Mn (C).
(a) On suppose que ρ(A) < 1. Montrer que lim Ak = 0
k→+∞
1
(b) Montrer que ρ(A) = lim k Ak k . Pour cela,  > 0 étant fixé, on considère la matrice
k
k→+∞
1
A = A, et on utilise la question précédente.
ρ(A) + 
1
6. Soit N une norme sur Mn (C). Montrer que ρ(A) = lim N (Ak ) k .
k→+∞

Partie II : Intérieur, adhérence

1. Montrer que GLn (K) est un ouvert dense dans Mn (K).


5
2. Étude de l’ensemble Nn (K) :
(a) Montrer que M ∈ Mn (K) est nilpotente si, et seulement si, M n = 0.
(b) En déduire que l’ensemble Nn (K) est fermé.
(c) Montrer que l’ensemble Nn (K) n’est pas compact.
(d) Soit F un K-s.e.v stricte de Mn (K), montrer que F est d’intérieur vide.
(e) En déduire F r(Nn (K)).
3. Question préliminaire : Pour cette question, P et Q désignent deux polynômes dans
n
X m
X
k
K[X] de degré respectifs n ≥ 1 et m ≥ 1, que l’on note : P = ak X , Q = bk X k . A
k=0 k=0
un tel couple de polynômes, on associe l’application linéaire :

φ : Km−1 [X] × Kn−1 [X] → Kn+m−1 [X]


(U, V ) 7→ U P + V Q

En prenant
0
Bm,n = ((1, 0), (X, 0), ..., (X m−1 , 0), (0, 1), (0, X), ..., (0, X n−1 ))

pour base de Km−1 [X] × Kn−1 [X] et

Bn+m = (1, X, ..., X m+n−1 )

pour base de Kn+m−1 [X].


(a) Montrer que la matrice de φ dans ces bases est :
 
a0 0 ··· 0 b0 0 ··· 0
 .. 
 a1 a0 · · · 0 b1 b0 ··· . 
 .. .. ..
 
 . a1 · · · . . b1 ··· 0 


 a .. .. .. .. 
 n . . . . 0  

 0 .. .. .. 
an . . . b0 
S(P, Q) =  ..
.
···
 
 0 0 a0 b m . b1 
 .. 
 0
 0 ··· a1 0 bm .  
 . .. .. .. .. 
 .. . . . 0 . 
 
 .. .. .. .. .. .. 
 . . ··· . . . ··· . 
0 0 ··· an 0 0 ··· bm

Le résultant de P et Q, noté Res(P, Q), est défini comme le déterminant de la matrice


S(P, Q). Le discriminant de P , noté Discr(P), est défini comme le résultant de P et
P 0 , où P 0 est le polynôme dérivé de P.
(b) Montrer que P et Q ne sont pas premiers entre eux dans K[X] si, et seulement si, il
existe un couple (U, V ) ∈ Km−1 [X] × Kn−1 [X] non nuls tel que

UP + V Q = 0

(c) En déduire que : P et Q sont premiers entre eux si, et seulement si, Res(P, Q) 6= 0.
4. Étude de Dn (K) et Dn0 (K) : Soit A ∈ Mn (C).
6
(a) Montrer que Dn0 (C) est un ouvert de Mn (C).
(b) Montrer qu’il existe P ∈ GLn (C) tel que la matrice T = P −1 AP soit triangulaire
supérieure.
On pose T = (tij ) et
(
µ = 1 si les tii sont tous égaux, sinon on pose
µ = inf{| tii − tjj |, tii 6= tjj }

µ 1 1
(c) Montrer que pour tout p ∈ N∗ , la matrice T + diag(1, , ..., ) est diagonalisable.
p 2 n
(d) En déduire que D0 n (C) est dense dans Mn (C).
(e) En déduire le théorème de Cayley-Hamilton.
(f) Montrer que Dn (K) et D0 n (K) sont denses dans Tn (K).
(g) Montrer que l’intérieur de Dn (C) égale à D0 n (C).
5. Étude de Tn (K) :
(a) Que vaut Tn (C)?
(b) Montrer P ∈ K[X] de degré n unitaire est scindé sur R si, et seulement si,

∀z ∈ C, | P (z) |≥| Im(z) |n .

(c) En déduire que Tn (K) est fermé.


6. Question préliminaire : Soit p un entier naturel non nul. On munit Rp de la norme
infinie k . k∞ . On note Γp l’ensemble des fonctions polynomiales sur Rp c’est-à-dire : Si
P ∈ Γp , il existe N entiers naturel et une famille de réels {ai1 ,...,ip , 0 ≤ i1 , ..., ip ≤ N }
tels que X
∀(x1 , ..., xp ) ∈ Rp , P (x1 , ..., xp ) = ai1 ,...,ip xi1 ...xip .
0≤i1 ,...,ip ≤N

Par exemple si p = 3, P (x1 , x2 , x3 ) = 5x21 + 3x1 x2 x3 + 4x52 est une fonction polynomiale
sur R3 .
Si p = 1, Γ1 est l’ensemble des fonctions polynomiales sur R.
Enfin, si P ∈ Γp , on pose Z(P ) = {(x1 , ..., xp ) ∈ Rp ; P (x1 , ..., xp ) = 0}(Z(P ) est
l’ensemble des zéros de la fonction polynomiale P. )
(a) Soit a = (a1 , ..., ap ) ∈ Rp et r un réel strictement positif. Montrer que B∞ (a, r) peut
s’écrire comme produit de p intervalles.
(b) Soit P ∈ Γ1 . Dans quel cas Z(P ) est-il infini ?
(c) Soient I1 , ..., Ip des parties infinies de R. Montrer par récurrence que si la fonction
polynomiale P s’annule sur I1 × ... × Ip , alors P est la fonction nulle.
(d) Si l’on suppose que P n’est pas la fonction nulle, que vaut l’intérieur de Z(P )?
7. Application : Retrouver les résultats de 1. et 2. dans le cas K = R.
8. Étude de On (R) :
(a) Montrer que On (R) est fermé d’intérieur vide.
(b) Montrer que On (R) est compact.
9. Étude de Ec (K) :
(a) Montrer que Ec (C) est dense dans Mn (C).
7
(b) On suppose dans cette question que K = R. Soit x ∈ Kn . Montrer que l’ensemble
Ix := {A ∈ Mn (K); det(x, Ax, ..., An−1 x) 6= 0} est dense dans Mn (K).
(c) En déduire que Ec (R) est dense dans Mn (R).
(d) Montrer que Ec (K) est un ouvert de Mn (K).

Parie III : Caractérisations topologiques

Pour A ∈ Mn (K), on note CAK = {P −1 AP ; P ∈ GLn (K)}.


1. Montrer que A est nilpotente si, et seulement si 0 est un point adhérant à CAK
2. On suppose que K = C. Montrer que A est diagonalisable si, et seulement si CAC est fermé.
3. On suppose que K = R et que A est trigonalisable. Montrer que A est diagonalisable si,
et seulement si CAR est fermé.

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