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CUP Kaya \ L3 \ Maths Année academique : 2020-2021

TD de Topologie

Exercice 1
Soit E un ensemble non vide et d : E × E → R une application vérifiant :
(a) ∀(u, v) ∈ E 2 , d(u, v) ≥ 0,
(b) ∀u ∈ E, d(u, u) = 0,
(c) d(u, v) = 0 implique u = v,
(d) ∀(u, v, w) ∈ E 3 , d(u, v) ≤ d(u, w) + d(w, v) .
1. L’application d est-elle une distance sur E ?
2. Démontrer que les applications d0 et d00 : E × E → R
 
1
d0 (u, v) = d(u, v) + d(v, u) et d00 (u, v) = max{d(u, v), d(v, u)}
2
sont des distances sur E.
Exercice 2
Soient E un ensemble non vide et δ une distance sur E . Soit d’autre part
ϕ : R+ → R une fonction croissante telle que ϕ(0) = 0 et ϕ(t) 6= 0, pour tout
t ∈ R∗+ , et vérifiant pour tout s, t ≥ 0 : ϕ(s + t) ≤ ϕ(s) + ϕ(t).
1. Démontrer que la fonction d = ϕ ◦ δ est une distance sur E.
2. Démontrer que les fonctions suivantes possèdent les propriétés exigées pour
ϕ:
t
a)t 7→ tα , avec 0 < α ≤ 1, b)t 7→ , c)t 7→ ln(1 + t)
1+t
.
Exercice 3
Soient a et b deux réels positifs et soit p un réel supérieur 1 ; on définit le réel q
1 1
par + = 1 (q est appelé de p).
p q
ap bq
1. Démontrer que : ab ≤ + .
p q
2. Soient a1 , ..., an et b1 , ..., bn des réels positifs. Démontrer les inégalités sui-
vantes :  p1  X  1q
X n n
X n
p q
ai b i ≤ ai bi
i=1 i=1 i=1
.  p1  p1  p1
n
X n
X n
X
(ai + bi )p ≤ api + bpi
i=1 i=1 i=1
.

1
Exercice 4
Soient (Ei , di ), i = 1, 2, ... une famille infinie dénombrable d’espaces métriques.
Y∞
On pose E = Ei . Démontrer que la fonction d : E × E → R définie par :
i=1

+∞
X 1 di (ui , vi )
∀u = (u1 , u2 , ...) ∈ E, ∀v = (v1 , v2 , ...) ∈ E, d(u, v) = ×
i=1
2i 1 + di (ui , vi )

est une distance sur E.


Exercice 5
Soient (E, d) un espace métrique et A une partie non vide de E. Soi f : A → R
une application lipschitzienne sur A :

∃λ ∈ R∗+ , | ∀a ∈ A, ∀b ∈ A : |f (a) − f (b)| ≤ λd(a, b).

Pour tout a ∈ A et pour tout u ∈ E, on pose

fa (u) := f (a) + λd(a, u), puis g(u) := inf{fa (u) | a ∈ A}.

Démontrez que g est une fonction de E dans R dont la restriction à A est égale
à f et qui vérifie

∀u ∈ E, ∀v ∈ E : |g(u) − g(v)| ≤ λd(u, v).

Exercice 6. Soit (X, d) un espace métrique, ϕ une jauge continue et d0 = ϕ ◦ d.


Montrer que d0 est une métrique uniformément équivalente à d.
Exercice 7. Montrer que dans tout espace métrique (E, d) une boule fermée
est un fermé, mais que l’adhérence d’une boule ouverte B(a, r) ne coincide pas
nécessairement avec la boule fermée B 0 (a, r) (on pourra considérer dans (R2 , ||.||∞ ),
E = [0, 1] × {0} ∪ {0} × [0, 1] et la boule centrée en ( 21 , 0) de rayon 1/2)
Exercice 8
On note X = l∞ l’espace des suites réelles bornées, et Y = c0 l’espace des
suites réelles tendant vers 0, tous deux munis de la métrique (à vérifier) d(x, y) =
supn |x(n) − y(n)|. Montrer que Y est fermé dans X. Montrer que l’ensemble des
suites nulles à partir d’un certain rang est dense dans Y mais pas dans X.
Exercice 9
Soit X = (C 1 ([0, 1]), N ) avec N (f ) = kf k∞ + kf 0 k∞ . Montrer qu’il existe une
fonction f ∈ X qui est point fixe de l’opérateur T donné par
Z x
T f (x) = 1 + f (t − t2 ) dt .
0

On pourra commencer par établir que T ◦ T est une contraction. Utiliser ceci
pour établir l’existence d’une fonction unique f ∈ X qui vérifie f (0) = 1 et

2
f 0 (x) = f (x − x2 ).
Exercice 10
Soit E = P(R, R), l’espace vectoriel des fonctions polynomiales à coefficients
réels. On munit E de la norme ( vérifier qu’il s’agit bien d’une norme) :
kP k = max |P (t)|
0≤t≤1
1. Soit s ∈ [0, 1] fixé. Démontrer que la fonction Ψs : E → R, P 7−→ P (s) est
continue en tout point P0 de E.
2. Démontrer que la fonction Φ : E → R, P 7−→ P (2) n’est continue en aucun
point de E
Exercice 11
Soit E = P([0, 1], R), l’espace vectoriel des fonctions polynomiales à coefficients
réels restreintes à [0, 1]. On munit E de la norme kP k = max |P (t)|. Démontrer
 n 0≤t≤1
t
que la suite (Pn )n≥0 définie par Pn (t) := 1 + est une suite de cauchy dans
n
E non convergente dans E.

Exercice 12
Soient (E, d) un espace métrique, A 6= ∅ et B 6= ∅ deux parties fermées de E
d(u, A)
telles que A ∩ B = ∅. Pour tout u ∈ E, on pose f (u) = .
d(u, A) + d(u, B)
1. Démontrer que f est continue sur E, que f (u) = 0 ⇐⇒ u ∈ A, que
f (u) = 1 ⇐⇒ u ∈ B.
2. montrer que 0 < f (u) < 1 pour tout u ∈ E \ A ∪ B.
3. Démontrer qu’il existe deux ouverts U et V de E tels que A ⊂ U ; B ⊂ V
et U ∩ V = ∅.
4. Comment modifier f pour obtenir une fonction g continue, valant −1 sur
A, 1 sur B et −1 < g(u) < 1 pour tout u ∈ E \ A ∪ B ?
Exercice 13
Soient (E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux e.v.n réels. On suppose que (F, k.kF ) est un
espace de Banach. Soit Φ : E → F une application vérifiant :
(i) ∃M ∈ R∗+ , ∀u ∈ E, ∀v ∈ E : kΦ(u + v) − Φ(u) − Φ(v)kF ≤ M
(ii) ∃C ∈ R∗+ , ∀u ∈ E, kukE ≤ 1 ⇒ kΦ(u)kF ≤ C
1. Démontrer que pour tout u ∈ E, pour tout n ∈ N, on a :
 
1 M 1 1 1
k n Φ(2n u) − Φ(u)kF ≤ 1 + + + ... + n−1 .
2 2 2 4 2
1
En déduire que pour tout u ∈ E, lim Φ(2n u) existe dans F . On note
n→+∞ 2n
A(u) cette limite.

3
2. Démontrez que l’application A : E → F , u 7→ A(u) vérifie ∀u, v ∈ E :
A(u + v) = A(u) + A(v).
3. Démontrez que sup kΦ(u) − A(u)kF ≤ M . Déduisez-en que A est une appli-
u∈E
cation linéaire continue. Démontrez qu’il n’existe qu’une seule application
linéaire continue vérifiant cette inégalité.
Exercice 14
Soit (E, d) un espace métrique et soit A ⊂ E. Soit D ⊂ E une partie dense
par rapport à A i.e adh(D) ⊂ A. Vérifiez que pour tout ρ > 0 fixé, (B)u∈D où
B)u := {v ∈ E | d(u, v) < ρ} est un recouvrement de A.
Exercice 15
Soit X un espace métrique.
1. Soit (Fn )n une suite décroissante de fermés de X et soit (xn )n une suite
convergente telle que xn ∈ Fn pour tout n ≥ 0. Montrer que
\
lim xn ∈ Fn .
n→∞
n≥0
\
Donner un exemple pour lequel Fn = ∅.
n≥0
2. Soit maintenant (K
\n )n une suite décroissante de compacts non vides de X.
Vérifier que K = Kn est non vide et que tout ouvert Ω qui contient K
n≥0
contient tous les Kn à partir d’un certain rang.
Exercice 16
Soit E un espace normé. Si A et B sont deux parties de E, on note A + B
l’ensemble {a + b ; a ∈ A et b ∈ B}.
1. Montrer que si A est compact et B est fermé, alors A + B est fermé.
2. Donner un exemple de deux fermés de R2 dont la somme n’est pas fermé.
Exercice 17
Soit (X, d) un espace métrique compact et f : X → X une application vérifiant

d(f (x), f (y)) < d(x, y) pour tout x, y ∈ X , x 6= y .

Le but ici est de montrer que f a un unique point fixe p ∈ X.


1. Justifier que f peut avoir au plus un point fixe.
n
\f (X), n ∈ N, forment une suite décrois-
2. Montrer que les ensembles Xn =
sante de compacts et que Y = Xn n’est pas vide.
n≥0
3. Montrer que Y est un ensemble invariant, i.e. f (Y ) = Y , et en déduire que
le diamètre de cet ensemble est zero.

4
4. Conclure que f a un unique point fixe p ∈ X et que pour tout x0 ∈ X la
suite xn = f n (x0 ) → p, lorsque n → ∞.
Exercice 18
Soit X un espace métrique.
1. Montrer que X est connexe si et seulement si toute application continue
f : X → {0, 1} est constante.
2. Soit A une partie de X connexe. Montrer que toute partie B ⊂ E vérifiant
A ⊂ B ⊂ A est connexe.
[ connexes de X telle que An ∩ An+1 6= ∅
3. Si (An )n≥0 est une suite de parties
pour tout n ≥ 0. Prouver que An est connexe.
n≥0
Exercice 19
Notons T = {0} × [−1, 1] ∪ [−1, 1] × {0} muni de la topologie induite par celle
de R2 .
1. Montrer que T est compact et connexe et que f (T ) est un segment si f :
T → R est une fonction continue.
2. Déterminer les points x ∈ T pour lesquels T \ {x} est connexe.
3. Montrer que T n’est homéomorphe à aucune partie de R.
Exercice 20
Soit I un intervalle ouvert de R et soit f : I → R une application dérivable.
Notons A = {(x, y) ∈ I × I ; x < y}.
1. Montrer que A est une partie connexe de R2 .
2. Pour (x, y) ∈ A, posons g(x, y) = f (y)−f (x) 0
y−x . Montrer que g(A) ⊂ f (I) ⊂
g(A).
3. Montrer que f 0 (I) est un intervalle.
Ce résultat signifie que la dérivée de toute fonction dérivable possède la propriété
de la valeur intermédiaire (un théorème de Darboux).
Exercice 21
Soit αn > 0 tel que la série ∞
P
n=1 αn converge. Soit (X, d) un espace métrique
complet et f : X → X une application pour laquelle
d(f n (x), f n (y)) ≤ αn d(x, y) pour tout x, y ∈ X et n ∈ N; .
Montrer que, sous ces conditions, f possède un unique point fixe p ∈ X, que pour
tout point initial x0 ∈ X, la suite des itérées (xn = f n (x0 ))n≥0 converge vers p et
que la vitesse de convergence d’une telle suite est contrôlée par

!
X
d(p, xn ) ≤ αν d(x1 , x0 ) .
ν=n

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