Université Claude Bernard, Lyon 1 Licence Sciences & Technologies

43, boulevard du 11 novembre 1918 Spécialité : Mathématiques

69622 Villeurbanne cedex, France UE : Calcul Différentiel Printemps 2011

Contrôle Partiel Ecrit - Calcul Différentiel

20 Avril 2011

Avant propos.
La durée de l’examen est de 2h00. Aucun document et aucune calculatrice ne sont auto-
risés durant l’épreuve. L’usage des téléphones portables est prohibé. La répartition en durée
de chacun des exercices n’est qu’à titre indicatif. La justification des réponses et un soin
particulier de la présentation seront demandés et pris en compte lors de la notation.

Questions de cours (30 minutes) (6 points)

Enoncer et démontrer le théorème des accroissements finis pour une fonction d’une variable
réelle à valeurs dans un IR-espace de Banach F.

Exercice 1. (50 minutes) (8 points)

1 Notons E = (C 0 ([−1, 1], IR), �.�∞ ), l’ensemble des fonctions continues u : [−1, 1] → IR
muni de la norme �.�∞ , où pour tout f ∈ C 0 ([−1, 1], IR) , �f �∞ = sup |f (t)|.
t∈[−1,1]
Considérons l’application
φ1 : E → IR
� 1
u �→ φ1 (u) = sin(u(x))dx.
−1

a. (15 min) (1,5 point) Démontrer que la fonction sin : IR → [−1, 1] est lipschitzienne.
En déduire que φ1 est lipschitzienne (et donc uniformément continue) sur E.
b. (30 min) (5 points)
i. Démontrer le résultat suivant :
Soit I in intervalle ouvert de IR, soient a, b ∈ IR avec a < b. Soit
f : I × [a, b] → IR
(t, x) �→ f (t, x).
∂f
Si f est continue sur I ×[a, b], si existe et est continue en tout point de I ×[a, b]
∂t
alors la fonction
g : I → IR
� b
t �→ g(t) = f (t, x)dx.
a

1
 est définie, continue et dérivable sur I et pour tout t ∈ I,
� b
� ∂f
g (t) = (t, x)dx.
a ∂t

Considérons maintenant u un élément de E fixé.

ii. Soit h un élément de E fixé. On considère
ϕ : IR → IR
t �→ ϕ(t) = φ1 (u + th).

A l’aide du résultat de la question précédente, démontrer que ϕ est dérivable sur

IR et donner l’expression de sa dérivée.
En déduire la valeur de ϕ� (0).
iii. En déduire que si φ1 est différentiable en u, alors (dφ1 )u = L pour tout h ∈ E,
avec � 1
L(h) = h(x) cos(u(x))dx.
−1

Indication : on pourra se servir de la notion de Gâteau-différentiabilité, et vérifier

que L est bien linéaire et continue.
iv. Démontrer que pour tout h ∈ E, pour tout x ∈ [−1, 1],

�h�2∞
| sin(u(x) + h(x)) − sin(u(x)) − h(x) cos(u(x))| ≤
2
v. En déduire que φ1 est différentiable en u.
c. (5 min) (1,5 point)
i Démontrer que pour tout (u, v) ∈ E × E,

|�(dφ1 )u − (dφ1 )v �| ≤ 2�u − v�∞ .

ii. Justifier le fait que φ1 est de classe C 1 sur E.

2. (BONUS : +2 points) Soit

φ2 : E → IR
� 1
u �→ φ2 (u) = u(sin(x))dx.
−1

Démontrer que φ2 est différentiable de classe C 1 sur E et donner son expression.

Exercice 2. (40 minutes) (6 points)

On considère un�espace préhilbertien E sur IR, muni du produit scalaire (.|.) et de la norme
associée �x� = (x|x). On note U = E \ {0E } et on pose, pour tout x ∈ E
x
f (x) = .
�x�2

2
1. (20 min) (3 points)
a. Prouver que si α est une fonction différentiable de U dans IR, alors la fonction

p: U → E
x �→ p(x) = α(x)x

est différentiable sur U et que, pour tout x ∈ U , pour tout h ∈ E,

dpx (h) = α(x)h + (dαx (h))x.

Indication : on pourra par exemple introduire la fonction A définie de IR × E par

A((λ, y) = λy.
b. Démontrer que la fonction

φ : E → IR
x �→ φ(x) = (x|x)

est différentiable sur E et donner l’expression de dφx (h) pour tout x ∈ E et pour
tout h ∈ E.
c. Démontrer que la fonction

ϕ : ]0, +∞[ → IR
1
t �→ ϕ(t) =
t
est différentiable sur ]0, +∞[. Donner, pour tout t ∈]0, +∞[ et pour tout k ∈ IR
l’expression de dϕt (k).
d. Démontrer que f est différentiable sur U et que, pour tout x ∈ U , pour tout h ∈ E

h 2(x|h)x
dfx (h) = − .
�x�2 �x�4

2. (20 min) (3 points)

a. Calculer, pour tout x ∈ U , (f ◦ f )(x).
b. Que peut-on en déduire pour d(f ◦ f ) sur U ?
c. Déduire de ce qui précède que, pour tout x ∈ U , l’application dfx est un isomor-
phisme d’espaces vectoriels normés E sur E et que, pour tout x ∈ U , pour tout
h ∈ E,
(dfx )−1 (h) = �x�2 h − 2(x|h)x.