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République Tunisienne

Ministère de l’Enseignement Supérieur


et de la Recherche Scientifique
Concours Nationaux d’Entrée aux Cycles
de Formation d’Ingénieurs
Session 2020

Concours Technologie
Epreuve de Mathématiques

Session 2020 Date : 16/07/2020 Heure : 8H Durée : 4 heures

La qualité de la rédaction et de la présentation, la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une part importante dans l’appré-
ciation des copies. L’usage des calculatrices n’est pas autorisé. Tout résultat fourni dans l’énoncé peut être admis et utilisé par la suite, même
s’il n’a pas été démontré.

Exercice (5 points)
Soit (Ω, T, P) un espace probabilisé et X une variable aléatoire discrète, qui prend ses valeurs
dans { xn , n ∈ N} ⊂ R+ . On pose pn = P( X = xn ), pour tout n ∈ N.
1. (a) Montrer que pour tout t > 0, la série ∑ pn e−t xn est convergente.
n>0
(b) En déduire que pour tout t > 0, la variable aléatoire e−t X est d’espérance finie, et que
+∞
son espérance E(e−t X ) = ∑ p n e −t xn .
n =0
+∞
Dans la suite, on notera pour tout t > 0, Φ X (t) = E(e−t X ) = ∑ p n e −t xn .
n =0
2. Montrer que Φ X est à valeurs dans [0, 1], et qu’elle est continue sur [0, +∞[.
3. (a) Soit k ∈ N∗ . Prouver que pour tout λ > 0, et pour tout x > 0 :

k k −k
0 6 x k e−λx 6 e .
λk
(b) En déduire que Φ X est de classe C ∞ sur ]0, +∞[, et donner l’expression de ses dérivées
successives.
4. Soient a et b deux réels positifs. Montrer que pour tout t > 0, Φ aX +b (t) = e−bt Φ X ( at).
5. On considère une variable aléatoire discrète Y à valeurs dans R+ , et on suppose que X et
Y sont indépendantes. Montrer que l’on a Φ X +Y = Φ X ΦY .
6. On suppose que X suit la loi géométrique de paramètre p ∈]0, 1[. Déterminer l’ensemble
des réels t tels que e−t X soit d’espérance finie, et donner l’expression de E(e−t X ).
7. (a) On suppose que X suit la loi de poisson de paramètre λ > 0.
Déterminer l’ensemble des réels t tels que e−t X soit d’espérance finie, et donner l’ex-
pression de E(e−t X ).
(b) Soient n ∈ N∗ , X1 , . . . , Xn des variables aléatoires mutuellement indépendantes qui
suivent la même loi de Poisson de paramètre λ > 0, et Sn = X1 + · · · + Xn .
Justifier que Sn suit une loi de Poisson à préciser, et montrer que pour tout a > 0 :
−t −t
P(Sn 6 na) 6 en(λ(e −1)+at) si t > 0, et P(Sn > na) 6 en(λ(e −1)+at) si t 6 0.
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Problème 1 (6 points)
Notations. On désigne par :
B le R−espace vectoriel des applications continues et bornées sur [0, +∞[, à valeurs réelles.
E l’ensemble des applications f continues sur [0, +∞[, à valeurs réelles, et telles que la fonction
f (t)
t 7→ soit intégrable sur [0, +∞[.
1 + t2

I Généralités
1. Vérifier que E est un R−espace vectoriel, et que B ⊂ E.

2. Soit g : t 7→ t sin(t) .
(a) Montrer que g n’est pas bornée sur [0, +∞[.
(b) Prouver que g ∈ E. Que peut-on conclure ?
3. Soit f ∈ E.
f (t)
Montrer que, pour tout x > −1, la fonction t 7→ est intégrable sur [0, +∞[.
1 + t2 + x
Dans toute la suite, et pour tout f ∈ E, on notera fe l’application définie sur ] − 1, +∞[ par :
Z +∞
f (t)
∀ x ∈ ] − 1, +∞[, fe( x ) = dt.
0 1 + t2 + x

4. Vérifier que pour tout λ ∈ R et f , g ∈ E, λ]


f + g = λ fe + ge.

II Propriétés de fe
Soit f ∈ E.
1. Montrer que la fonction fe est dérivable à tout ordre p ∈ N∗ sur ] − 1, +∞[ et exprimer sa
Z +∞
( p) f (t)
dérivée d’ordre p, f e , en tout x > −1, à l’aide de l’intégrale : dt.
0 (1 + t + x ) p +1
2

2. (a) Soit ( xn )n une suite de réels dans ] − 1, +∞[ telle que lim xn = +∞.
n→+∞
Montrer que lim fe( xn ) = 0.
n→+∞

(b) En déduire que lim fe( x ) = 0.


x →+∞
Z +∞
3. On suppose que ψ est une fonction continue intégrable sur R+ , et que ψ(t) dt , 0.
0
1 +∞
Z
Montrer que ψ ∈ E et que ψ
e( x ) ∼ ψ(t) dt.
x →+∞ x 0
Z +∞
f (t)
4. On note, pour k ∈ N, Ik = dt.
0 (1 + t 2 ) k +1
(a) Vérifier que pour tout réel x dans ] − 1, 1[ et pour tout t dans R+ , on a :
+∞
f (t) (−1)k f (t) x k
1 + t2 + x k∑
= 2 ) k +1
.
=0 ( 1 + t

+∞
(b) Montrer alors que pour tout réel x dans ] − 1, 1[, on a : fe( x ) = ∑ (−1)k Ik xk .
k =0
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(c) L’application f 7→ fe est-elle surjective de E sur C ∞ ] − 1, +∞[, R ? Justifier.




Problème 2 (9 points)
Soit un entier n > 2. On note Mn (R) l’espace vectoriel des matrices carrées d’ordre n qu’on
munit de la norme k · k définie pour A ∈ Mn (R) par
q
k Ak = Tr ( t A A),
où t A est la matrice transposée de A et Tr est l’application trace. Pour toute famille { a1 , . . . , an }
de réels, diag( a1 , . . . , an ) désigne la matrice diagonale de Mn (R) dont les coefficients diagonaux
sont respectivement a1 , . . . , an .
On rappelle que le groupe spécial orthogonal SO n (R) désigne l’ensemble des matrices

A ∈ Mn (R) vérifiant t A A = In et det( A) = 1.

On note G l’ensemble des matrices A ∈ Mn (R) telles que det( A) = 1.

L’objectif de ce problème est de montrer que les matrices de SO n (R) sont les matrices de G
ayant une norme minimale, c’est-à-dire

A ∈ G telle que ∀ M ∈ G, k Ak 6 k Mk ⇐⇒ A ∈ SO n (R).

I Existence d’une matrice de G de norme minimale


1. Soit A = ( ai,j )16i,j6n ∈ Mn (R). Montrer que
n n
k Ak = ∑ ∑ a2i,j .
2
i =1 j =1

2. (a) Justifier la continuité de la fonction det : Mn (R) → R, A 7→ det( A).


(b) En déduire que l’ensemble G est un fermé de Mn (R).
3. Pour p ∈ N∗ , on pose A p = diag( p, 1p , 1, . . . , 1) ∈ Mn (R) si n > 3 et A p = diag( p, 1p ) si n = 2.
(a) Justifier que pour tout p ∈ N∗ , A p ∈ G et calculer k A p k.
(b) L’ensemble G est-il borné ? Justifier la réponse.
4. On choisit une matrice quelconque M ∈ G et on note r = k Mk.
(a) Justifier que r , 0.
(b) Justifier que l’application k · k : Mn (R) → R, A 7→ k Ak est continue.
(c) B f (0n , r ) désigne la boule fermée de Mn (R) de centre la matrice nulle 0n et de rayon r.
Montrer que l’ensemble K = G ∩ B f (0n , r ) est un fermé borné de Mn (R).
(d) En déduire que inf k Ak est atteint dans K.
A∈ G
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II Cas particulier où n = 2
 
a b
1. Soit A =   ∈ M2 (R). Montrer que le polynôme caractéristique de A est donné par
c d

χ A ( X ) = X 2 − Tr( A) X + det( A).

2. Calculer k Ak pour A ∈ SO 2 (R).


n o
3. On considère un réel positif r tel que l’ensemble Kr = A ∈ G, k Ak = r est non vide.
Soit A ∈ Kr .
(a) Déterminer en fonction de r le polynôme caractéristique χ t A A de la matrice t A A.
√ diagonalisable dans M2 (R) ? Justifier.
(b) La matrice t A A est-elle
En déduire que r > 2.
4. Démontrer que l’ensemble K √2 est égal à SO 2 (R).

III Cas général où n > 2


On munit l’espace vectoriel Mn,1 (R) de son produit scalaire canonique h·, ·i défini par :

∀ X, Y ∈ Mn,1 (R), h X, Y i = tX Y.

Soit A ∈ G.
1. (a) Justifier l’existence d’une famille de réels {λ1 , . . . , λn } et d’une base orthonormale
(V1 , . . . , Vn ) de Mn,1 (R) telle que
t
∀i ∈ ~1, n, A AVi = λi Vi .

(b) Montrer que λi > 0 pour tout i ∈ ~1, n.


√ 1
Dans la suite, on note pour tout i ∈ ~1, n, σi = λi et Ui = AVi .
σi
2. (a) Montrer que pour tout i ∈ ~1, n, on a t A Ui = σi Vi .
(b) En déduire que pour tout i ∈ ~1, n, Ui est un vecteur propre de la matrice A t A et
préciser la valeur propre associée.
(c) Montrer que la famille (U1 , . . . , Un ) est une base orthonormale de Mn,1 (R).
3. On définit les matrices U et V de Mn (R) dont la i-ème colonne est Ui et Vi respectivement
et soit la matrice Σ = tU AV.
(a) Justifier que U et V sont deux matrices orthogonales.
(b) Montrer que Σ = diag(σ1 , . . . , σn ).
n n
(c) En déduire que k Ak2 = ∑ σi2 et que det( A) = ∏ σi .
i =1 i =1
(d) On admet que
n n n o
inf ∑ σi2 telle que σi > 0, 1 6 i 6 n et ∏ σi = 1
i =1 i =1
est atteint pour σ1 = · · · = σn = 1.
Montrer que si A ∈ G de norme minimale alors A ∈ S On (R). Démontrer la réciproque.
Fin de l’énoncé
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Session 2020

Concours Technologie
Corrigé de l’épreuve de Mathématiques

Exercice

1. (a) Comme ( xn )n∈N est à valeurs positives, alors pour tout t > 0, on a 0 6 pn e−t xn 6 pn .
Or, ∑ pn converge, on en déduit la convergence de la série ∑ pn e−t xn .
n>0 n>0

(b) Soit t > 0. D’après le théorème de transfert, la variable aléatoire e−t X est d’espérance
finie si et seulement si la série ∑ P( X = xn ) e−t xn converge, ce qui est le cas d’après
n>0
+∞ +∞
1.(a) donc e−t X est d’espérance finie et E(e−t X ) = ∑ P ( X = x n ) e −t xn = ∑ p n e −t xn .
n =0 n =0
+∞ +∞
2. D’après 1.(a) ∀ t > 0, on a 0 6 ∑ pn e−t xn 6 ∑ pn = 1, donc ΦX est à valeurs dans [0, 1].
n =0 n =0
D’autre part, en posant f n (t) = pn e−t xn , pour t > 0 et n ∈ N, on a :
- ∀ n ∈ N, f n est continue sur [0, +∞[ ;
- ∀ t > 0, | f n (t)| 6 pn , donc sup | f n (t)| 6 pn et ∑ pn converge, on en déduit que ∑ fn
t∈[0,+∞[ n>0 n>0
converge normalement et par suite uniformément sur [0, +∞[ ;
On conclut, par le théorème de continuité de la somme d’une série de fonctions, que Φ X
est continue sur [0, +∞[.

3. (a) Soit k ∈ N∗ . On considère ϕ : x 7→ x k e−λx , x > 0, donc ϕ est positive.


ϕ0 ( x ) = x k−1 e−λx (k − λx ), d’après son tableau de variations, ϕ atteint son maximum
k k kk
en , donc pour tout x > 0, on a 0 6 x k e−λx 6 ϕ( ) = k e−k .
λ λ λ
(b) Avec les notations du 2. on a :
(k)
- ∀ n ∈ N, f n est de classe C ∞ sur ]0, +∞[, et pour tout k ∈ N∗ , f n (t) = (−1)k pn xnk e−t xn ;
- ∑ f n converge simplement sur ]0, +∞[ ;
n>0

∑ fn
(k)
- Convergence uniforme de sur tout segment [α, β] ⊂]0, +∞[, pour k ∈ N∗ :
n>0
(k) k k −k k k −k
D’après 3.(a) ∀ t ∈ [α, β], | f n (t)| = pn xnk e−t xn 6 pn e 6 p n k e , donc
tk α
k k −k
e . Or, ∑ pn converge, on en déduit que ∑ fn
(k) (k)
sup | f n (t)| 6 Mk pn , où Mk =
t∈[α,β] αk n>0 n>0
converge normalement et par suite uniformément sur [α, β] ;
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+∞
On déduit alors que la somme Φ X = ∑ f n est de classe C ∞ sur ]0, +∞[, avec pour tout
n =0
+∞
∑ pn xnk e−t xn = (−1)k E(X k e−t X ).
(k)
k ∈ N∗ et pour tout t > 0, Φ X (t) = (−1)k
n =0

4. La variable aléatoire discrète aX + b est bien à valeurs réelles positives, et on a :


 
∀ t > 0, Φ aX +b (t) = E e − t ( aX + b ) = E e−atX e−bt . Par linéarité de l’espérance,


Φ aX +b (t) = e−bt E e−atX = e−bt Φ X ( at).




5. ∀ t > 0, e−tX et e−tY sont des variables aléatoires discrètes  indépendantes


 ( car X et Y
sont indépendantes ) et d’espérances finies, on en déduit E e−t(X +Y ) = E e−tX e−tY =


E e−tX E e−tY , d’où Φ X +Y (t) = Φ X (t)ΦY (t), donc Φ X +Y = Φ X ΦY .


 

6. X est à valeurs dans N∗ , avec P( X = n) = p(1 − p)n−1 , ∀ n ∈ N∗ . D’après le théorème de


transfert, e−t X est d’espérance finie si et seulement si la série ∑ P( X = n) e−nt converge.
n>1
 n −1
Or, P( X = n) e−nt
=p e−t
(1 − p ) e−t
donc , e−t X
est d’espérance finie si et seulement si
|(1 − p) e | < 1 ⇔ t ∈ ] ln(1 − p), +∞[ et pour tout t > ln(1 − p),
− t
+∞ +∞  n −1 p e−t
E(e−t X ) = ∑ P( X = n) e−nt = p e−t ∑ (1 − p) e−t = .
n =1 n =1
1 − (1 − p ) e − t
λn
7. (a) X est à valeurs dans N, avec P( X = n) = e−λ . D’après le théorème de transfert,
n!
e−t X est d’espérance finie si et seulement si la série ∑ P( X = n) e−nt converge. Or,
n>0
(λe−t )n (λe−t )n
P( X = n) e−nt = e−λ
n!
, et la série ∑ n!
converge pour tout réel t, donc e−t X
n>0
+∞
est d’espérance pour tout t ∈ R, avec E(e−t X ) = ∑ P(X = n) e−nt
n =0

(b) - La somme de deux variables indépendantes suivant chacune une loi de Poisson de
paramètres λ et µ, suit une loi de Poisson de paramètre λ + µ. Donc, puisque les
variables aléatoires X1 , . . . , Xn sont mutuellement indépendantes, leur somme Sn suit
une loi de Poisson de paramètre nλ.
- Les inégalités sont immédiates pour t = 0.
Soit t > 0, on a (Sn 6 na) = (−tSn > −tna) = (e−tSn > e−tna ). Or, e−tSn est d’espérance
finie, car Sn suit la loi de Poisson de paramètre nλ, donc par l’inégalité de Markov,
E(e−tSn )
P(Sn 6 na) = P(e−tSn > e−tna ) 6 , et d’après 7.(a)
e−tna
−t −t −t
E(e−tSn ) = ΦSn (t) = enλ(e −1) , d’où P(Sn 6 na) 6 enλ(e −1) etna = en(λ(e −1)+at) .
−t −1)+ at )
De même pour t < 0, P(Sn > na) = P(e−tSn > e−tna ) 6 en(λ(e .
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Problème 1

I Généralités
0
1. - La fonction nulle 0 ∈ E, car t 7→ = 0 est continue et intégrable sur [0, +∞[ ;
1 + t2
- Si f et g sont dans E, alors pour tout λ ∈ R, λ f + g est continue sur [0, +∞[, et l’application
λ f (t) + g(t) f (t) g(t)
t 7→ 2
=λ 2
+ est intégrable sur [0, +∞[, comme somme de fonctions
1+t 1+t 1 + t2
intégrables.
Ainsi, E est un sous-espace vectoriel de C ([0, +∞[, R), c’est donc un R-espace vectoriel..
D’autre part, si f ∈ B, alors f est continue sur [0, +∞[, et il existe M > 0 tel que ∀ t >
f (t) M f (t)
0, | f (t)| 6 M, donc 2
6 2
: intégrable sur R+ , par suite t 7→ est intégrable
1+t 1+t 1 + t2
sur R+ , donc f ∈ E.

π √
2. (a) Il suffit de considérer tn = + 2nπ > 0, g(tn ) = tn −−−→ +∞, donc g n’est pas bornée
2 n→+∞
sur [0, +∞[.

g(t) t
(b) ∀ t > 0, 2
6 = h ( t ),
1+t 1 + t2
1
h est continue sur R+ , et h(t) ∼ : intégrable sur [1, +∞[ car 3
2 > 1.
t→+∞ t3/2
On en déduit que h ∈ L1 (R+ ), donc g ∈ E.
On conclut alors que B est strictement inclus dans E.

f (t)
3. Soit x > −1, on a t 7→ est bien définie et continue sur [0, +∞[, de plus
1 + t2 + x
f (t) f (t) f (t)
2
∼ 2
qui est intégrable sur R+ . On en déduit que t → est
1 + t + x t→+∞ 1 + t 1 + t2 + x
intégrable sur R+ .

4. Simple par linéarité de l’intégrale.

II Propriétés de fe
Z +∞
f (t)
1. On pose F ( x, t) = , pour ( x, t) ∈] − 1, +∞[×R+ , de sorte que fe( x ) = F ( x, t) dt.
1 + t2 + x 0
On a :
- ∀ x > −1, t 7→ F ( x, t) est intégrable sur R+ ;
- ∀ t > 0, x 7→ F ( x, t) est de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[, et pour tout p ∈ N∗ ,
∂p F f (t)
p ( x, t) = (−1) p p! par une récurrence simple ;
∂x (1 + t 2 + x ) p +1
∂p F
- ∀ x > −1, ∀ p ∈ N∗ , t 7→ p ( x, t) est continue par morceaux sur R+ ;
∂x
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- Hypothèse de domination locale : pour tout p ∈ N∗ , pour tout [ a, b] ⊂] − 1, +∞[, on a


∂p F p! | f (t)|
∀ x ∈ [ a, b], ∀ t > 0, p ( x, t) 6 = ϕ p (t) ;
∂x (1 + t 2 + a ) p +1
| f (t)|
 
ϕ p est continue sur R+ et vérifie ϕ p (t) = o , donc ϕ p est intégrable sur R+ .
t→+∞ 1 + t2 + a
D’où fe est de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[, et pour tout p ∈ N∗ , pour tout x > −1,
Z +∞ p Z +∞
( p) ∂ F p f (t)
f
e (x) = p ( x, t) dt = (−1) p! dt.
0 ∂x 0 (1 + t + x ) p +1
2

2. (a) lim xn = +∞, donc il existe n0 ∈ N tel que : ∀ n > n0 , xn > 1, donc fe( xn ) est bien définie
n→+∞
f (t)
pour n > n0 . On pose alors hn (t) = , ∀ t > 0 et on applique le théorème de
1 + t2 + x n
convergence dominée :
- ∀ n > n0 , hn est continue par morceaux sur R+ ;
- (hn )n converge simplement sur R+ vers la fonction nulle qui est continue par mor-
ceaux sur R+ ;
| f (t)|
- ∀ n > n0 , ∀ t > 0, |hn (t)| 6 = ϕ(t), et ϕ est continue par morceaux et intégrable
1 + t2
sur R+ ;
Donc, par le théorème de convergence dominée,
Z +∞ Z +∞
lim fe( xn ) = lim hn (t) dt = lim hn (t) dt = 0.
n→+∞ n→+∞ 0 0 n→+∞

(b) caractérisation séquentielle de la limite.

ψ(t)
3. L’application ψ est continue sur [0, +∞[. De plus, ∀ t > 0, 6 |ψ(t)| et ψ est intégrable
1 + t2
ψ(t)
sur [0, +∞[, on en déduit que t 7→ est intégrable sur [0, +∞[, et par suite ψ ∈ E.
1 + t2
Z +∞ Z +∞
( x + 1 + t2 ) ψ ( t ) − (1 + t2 ) ψ ( t )
D’autre part, x ψ( x ) =
e dt = ψ(t) dt − ge( x ) (*)
0 1 + t2 + x 0
où g : t 7→ (1 + t2 )ψ(t). Or, g ∈ E, car g est continue sur R+ et ψ est intégrable sur R+ .
Z +∞
D’après 2.(b) lim ge( x ) = 0, ce qui entraine par (*) que lim x ψ
e( x ) = ψ(t) dt,
x →+∞ x →+∞ 0
Z +∞
1
par suite ψ
e( x ) ∼ ψ(t) dt.
x →+∞ x 0
+∞
|x| f (t) f (t) 1 f (t) (−1) p x p
4. (a) Si x ∈] − 1, 1[, alors
1 + t2
6 | x | < 1, donc = x
1 + t 2 + x 1 + t 2 1 + 1+ t2
=
1 + t2 ∑ 2 p
.
p =0 (1 + t )

(b) Soit x ∈] − 1, 1[.


Z +∞ +∞
(−1) p f (t) x p
D’après ce qui précède : fe( x ) =
0
∑ (1 + t 2 ) p +1
dt
p =0
(−1) p f (t) x p
On pose u p (t) = , et on applique le théorème d’intégration terme à terme :
(1 + t 2 ) p +1
- ∀ p ∈ N, u p est intégrable sur [0, +∞[, car (1 + t2 ) p+1 > 1 + t2 > 0 pour tout t > 0 donc
| f (t)|
|u p (t)| 6 : intégrable sur [0, +∞[ ;
(1 + t2 )
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f (t)
- ∑ u p converge simplement sur [0, +∞[ et sa somme est t 7→
1 + t2 + x
: continue
p>0
par morceaux sur [0, +∞[ ;
Z +∞ Z +∞ Z +∞
p | f (t)| | f (t)|
- pour tous t > 0 et p ∈ N, |u p (t)| dt 6 | x | dt 6 | x | p dt =
0 0 (1 + t )2 p + 1 0 (1 + t2 )
| {z }
Z +∞ =c

c | x | p et ∑ |x| p converge pour x ∈ ] − 1, 1[. Par suite, ∑ |u p (t)| dt converge ;


p>0 p>0 0
Z +∞ +∞ +∞ Z +∞ +∞
ce qui permet de conclure que f (x) =
e
0

u p (t) dt = ∑
u p (t) dt = (−1) p I p x p ∑
p =0 p =0 0 p =0

(c) Non, car il existe des fonctions de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[, qui ne sont pas dévelop-
1
pables en série entière sur ] − 1, 1[, par exemple t 7→ est développable en série
1 + 4t2
entière seulement sur ] − 12 , 12 [.
OU car il existe des fonctions de classe C ∞ sur ] − 1, +∞[, qui ne sont pas développables
en série entière par exemple t 7→ exp(− t12 ), si t , 0.

Problème 2

I Existence de matrice de G de norme minimale


n
1. La composante située à la i-ème ligne et i-ème colonne de t A A est ci,i = ∑ a2j,i .
j =1
Ainsi, en échangeant la notation des indices
n n n n n
k Ak2 = ∑ ci,i = ∑ ∑ a2j,i = ∑ ∑ a2i,j .
i =1 i =1 j =1 j =1 i =1

2. (a) L’application det est polynomiale en les composantes de la matrice donc elle est conti-
nue.

(b) D’après (a) l’application det est continue sur Mn (R), et G = { A ∈ Mn (R)/ det( A) =
1}, donc G est un fermé de Mn (R).
q
3. (a) Pour tout p ∈ N∗ on a det( A p ) = 1 d’où A p ∈ G. De plus k A p k = p2 + 1
p2
+ n − 2.

(b) On a k A p k −−−−→ +∞ donc G n’est pas borné.


p→+∞

4. (a) Comme M ∈ G donc det( M) = 1 et par suite M , 0n . Ainsi r = k M k , 0.

(b) L’application k · k est 1-lipschitzienne donc continue, ou bien c’est une composée de
fonctions continues d’après question 1.
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(c) Comme K ⊂ B f (0n , r ) qui est bornée alors K est borné.


D’autre part, K étant une intersection de deux fermés donc c’est un fermé de Mn (R).
En effet, si ( Xn )n>0 est une suite d’éléments de K qui converge vers L, alors :
- Xn ∈ G et G est fermé donc L ∈ G
- Xn ∈ B f (0n , r ) et B f (0n , r ) est fermée donc L ∈ B f (0n , r )
Ainsi, L ∈ K, par suite K est un fermé.
Finalement, K est un fermé borné de Mn (R).

(d) Pour tout A ∈ G \ K on a k Ak > r et si A ∈ K on a k Ak ≤ r. Ainsi inf k Ak = inf k Ak.


A∈ G A∈K
Comme l’application A 7→ k Ak est continue sur le fermé borné K alors elle atteint sa
borne inférieure dans K.

II Cas particulier où n = 2
1. Le résultat s’obtient en calculant χ A ( X ) = det( XI2 − A).

2. k Ak = 2.

3. (a) Comme Tr( t A A) = k Ak2 = r2 et det( t A A) = det( A)2 = 1, alors d’après 1.


χ t A A ( X ) = X 2 − r2 X + 1.

(b) La matrice t A A est symétrique réelle donc elle est diagonalisable d’après le théorème
spectral. Ainsi χ t A A est scindé sur R, donc son discriminant ∆ = r4 − 4 ≥ 0.

4. D’après 2. une matrice A ∈ SO 2 (R) est une matrice dans G et de norme 2 donc A ∈ K √2
et par suite SO 2 (R) ⊂ K √2 .
Réciproquement, si A ∈ K √2 alors d’après 3. χ t A A ( X ) = X 2 − 2X + 1 = ( X − 1)2 . D’où
Sp( t A A) = {1} et comme t A A est diagonalisable alors t A A = I2 . Ainsi A ∈ SO 2 (R).

III Cas général


1. (a) Théorème spectral.

(b) On a k AVi k2 = h AVi , AVi i = tVi t A AVi = λi kVi k2 = λi > 0 car A est inversible et donc
AVi , 0.

1t
2. (a) t A Ui = σi A AVi = σi Vi .

(b) On a A t A Ui = σi2 Ui = λi Ui .

1 t t σ σ
(c) On a hUi , Uj i = = σij tVi Vj = σij δi,j = δi,j . Comme de plus la famille est de
σi σj Vi A AVj
cardinal n alors c’est une base orthonormée de Mn,1 (R).
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3. (a) Les colonnes de U (respectivement de V) forment une base orthonormée de Mn,1 (R)
donc ces deux matrices sont orthogonales.

(b) Par un calcul matriciel, la composante située sur la i-ème ligne et j-ème colonne de Σ
est Σi,j = tUi AVj = σj tUi Uj = σj δi,j .

n
(c) On a k Ak2 = kUΣ tV k2 = Tr(VΣ2 tV ) = Tr(Σ2 ) = ∑ σi2 . De plus
i =1
n
det( A) = det(UΣ tV ) = det(Σ) = ∏ σi (sachant que det( A) = 1 > 0).
i =1

(d) Une matrice A = UΣ tV ∈ G de norme minimale est une matrice telle que
det( A) = σ1 · · · σn = 1 et k Ak2 = σ12 + · · · + σn2 soit minimale. D’après le résultat admis
on a dans ce cas σ1 = · · · = σn = 1 d’où A = U tV est une matrice t
√ orthogonale : A A = In
et par suite A ∈ SO n (R), et la valeur minimale de k Ak = n.
R
p
Réciproquement, si A ∈ SO n ( ) alors det ( A ) = 1 donc A ∈ G et k A k = Tr ( t A A) =
p √
Tr ( In ) = n.

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