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R OYAUME DU M AROC

Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement


Supérieur, de la Formation des Cadres
et de la Recherche Scientifique

Présidence du Concours National Commun 2006


École Mohammadia d’Ingénieurs
EMI

Concours National Commun


d’Admission aux
Grandes Écoles d’Ingénieurs ou Assimilées
Session 2006

É PREUVE DE M ATH ÉMATIQUES I

Durée 4 heures

Filière MP

Cette épreuve comporte 4 pages au format A4, en plus de cette page de garde
L’usage de la calculatrice est interdit
Concours National Commun – Session 2006 – MP

L’énoncé de cette épreuve, particulière aux candidats du concours MP,


comporte 4 pages.
L’usage de la calculatrice est interdit .

Les candidats sont informés que la précision des raisonnements ainsi que le soin apporté à la rédaction
seront des éléments pris en compte dans la notation. Les candidats pourront admettre et utiliser le résultat
d’une question non résolue s’ils l’indiquent clairement sur la copie. Il convient en particulier de rappeler avec
précision les références des questions abordées.

Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il
le signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.

Définitions et notations
Dans ce problème, E désigne le R -espace vectoriel des applications continues de R+ dans R, et
E2 le sous ensemble de E formé des applications de carrés intégrables sur R+ .
À toute fonction f ∈ E on associe la fonction, notée ψ(f ), définie sur R+ par
Z
1 x
ψ(f )(0) = f (0) et ∀ x > 0, ψ(f )(x) = f (t) dt.
x 0

Si Φ est un endomorphisme de E, on dit que λ ∈ R est une valeur propre de Φ s’il existe f ∈ E
tel que Φ(f ) = λf et f 6= 0 ; dans ce cas, on dit que f est un vecteur propre de Φ associé à λ et
Ker (Φ − λidE ) s’appelle alors le sous-espace propre de Φ associé à la valeur propre λ.

Première partie
1. Soient a et b deux réels strictement positifs.

e−at − e−bt
1-1. Montrer que la fonction t 7−→ est intégrable sur ]0, +∞[.
Z t+∞ −at
e − e−bt
Dans la suite, on pose I(a, b) = dt.
0 t
1-2. Montrer que I(a, b) = −I(b, a) et que I(a, b) = I(1, b/a).
Z +∞ −t
e − e−xt
1-3. On note ϕ l’application définie, pour tout x > 1, par ϕ(x) = dt.
0 t
1-3-1. Montrer que ϕ est continue sur l’intervalle [1, +∞[.
1-3-2. Montrer que ϕ est de classe C 1 sur l’intervalle [1, +∞[ et calculer ϕ0 (x) pour x > 1.
1-3-3. Que vaut alors ϕ(x) pour x > 1 ?
1-4. En déduire soigneusement la valeur de l’intégrale I(a, b) en fonction de a et b.
ln(1 + t)
2. 2-1. Montrer que la fonction t 7−→ est intégrable sur l’intervalle ]0, 1].
t
X xn
2-2. Préciser le rayon de convergence et la somme de la série entière (−1)n .
n+1
n>0
2-3. Montrer que cette série entière converge uniformément sur le segment [0, 1].
+∞
X Z 1
1 π2 ln(1 + t) π2
2-4. On rappelle que = ; montrer alors que dt = .
n2 6 0 t 12
n=1

Épreuve de Mathématiques I 1/4 Tournez la page S.V.P.


Concours National Commun – Session 2006 – MP

Deuxième partie
1. Soit f un élément de E ; on note g la fonction définie sur R+ par
Z x
∀ x > 0, g(x) = f (t) dt .
0

1-1. Justifier que g est de classe C 1 sur R+ et que la fonction ψ(f ) est un élément de E.
1-2. On suppose que la fonction f tend vers une limite finie λ lorsque x tend vers +∞ ;
montrer qu’il en est de même de la fonction ψ(f ). Étudier la réciproque.
1-3. Que peut-on dire dans le cas où cette limite est égale à +∞ ?
1-4. On pose h(x) = xf (x), x > 0.
1-4-1. Montrer que g − ψ(g) = ψ(h).
1-4-2. En déduire que si f est intégrable sur [0, +∞[ alors ψ(h) admet 0 comme limite en
+∞. Étudier la réciproque.
√ p
1-5. Montrer que si f est positive alors, 0 6 ψ( f ) 6 ψ(f ) ; dans quel cas y’a t-il égalité ?

2. 2-1. Montrer que ψ est un endomorphisme de l’espace vectoriel E.


2-2. Montrer que ψ est injectif.
2-3. L’endomorphisme ψ est-il surjectif ?

3. Soit λ un réel non nul.

3-1. Déterminer les applications f de ]0, +∞[ dans R dérivables et vérifiant

∀ x > 0, λxf 0 (x) + (λ − 1)f (x) = 0.

3-2. Pour quelles valeurs du réel λ ces fonctions sont-elles prolongeables à droite en 0 ?

4. 4-1. Est-ce que 0 est valeur propre de ψ ?


4-2. Montrer que si f ∈ E est un vecteur propre de ψ associé à une valeur propre µ alors f est
une fonction dérivable sur ]0, +∞[.
4-3. Déterminer l’ensemble des valeurs propres de ψ et préciser pour chacune d’elles le sous-
espace propre associé.

Troisième partie
1. 1-1. Montrer que si f et g sont deux éléments de E2 , leur produit f g est une fonction intégrable
sur R+ .
1-2. Montrer alors que E2 est un sous-espace vectoriel de E.
Z +∞
1-3. Montrer que l’application (f, g) 7−→ f (t)g(t) dt est un produit scalaire sur E2 .
0

Dans la suite, ce produit scalaire se notera (.|.) et k.k désignera la norme associée.

2. Soit f un élément de E2 ; on note toujours g la fonction définie sur R+ par


Z x
∀ x > 0, g(x) = f (t) dt .
0

Épreuve de Mathématiques I 2/4 −→


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g 2 (t)
2-1. Calculer la limite en 0+ de la fonction t 7−→ t .
g 2 (t)
2-2. Montrer que, pour tout réel b > 0, la fonction t 7−→ t2
est intégrable sur ]0, b] et que
Z b Z b Z b
2 g 2 (t)
ψ(f ) (t) dt = dt = −bψ(f )2 (b) + 2 f (t)ψ(f )(t) dt. (1)
0 0 t2 0

2-3. En déduire que, pour tout réel b > 0,


Z b µZ b ¶ 21 µZ b ¶ 21
ψ(f )2 (t) dt 6 2 f 2 (t) dt ψ(f )2 (t) dt .
0 0 0

2-4. Conclure que ψ(f ) ∈ E2 et que kψ(f )k 6 2kf k.


2-5. On note ψ2 l’endomorphisme induit par ψ sur E2 . Que peut-on alors dire de ψ2 en tant
qu’endomorphisme de l’espace vectoriel normé (E2 , k.k) ?

3. Soit f un élément de E2 .

3-1. En utilisant la formule (1) montrer que la fonction x 7−→ xψ(f )2 (x) tend vers 0 lorsque x
tend vers +∞.
3-2. Montrer alors que (ψ(f )|ψ(f )) = 2(f |ψ(f )).

4. Soit f ∈ E2 une fonction telle que kψ(f )k = 2kf k. Calculer kψ(f ) − 2f k2 et montrer que f est
la fonction nulle.

Quatrième partie
1. On considère un réel a > 0 et on note fa la fonction définie sur R+ par fa (x) = e−ax , x > 0.

1-1. Montrer que la fonction fa ∈ E2 et calculer kfa k2 .


kψ(fa )k
1-2. Calculer ψ(fa )(x) pour tout x > 0 puis donner les valeurs de (fa |ψ(fa )) et de .
kfa k
1
2. On considère la fonction f définie sur R+ par f (x) = , x > 0.
x+1
2-1. Calculer ψ(f )(x) pour tout x > 0.
Z 1³
ln(1 + t) ln t ´
2-2. Vérifier que f ∈ E2 et montrer que (f |ψ(f )) = − dt.
0 t 1+t
ln(1 + t) ln t kψ(f )k
2-3. Trouver une primitive de la fonction t 7−→ + puis calculer .
t 1+t kf k
3. Montrer plus généralement que si f ∈ E2 est positive, décroissante et non nulle, alors

kψ(f )k √
> 2.
kf k

kψ(f )k
4. 4-1. Montrer que l’application f 7−→ est continue sur E2 \ {0}.
kf k
n o
4-2. En déduire que kψ(f
kf k
)k
; f ∈ E2 \ {0} est un intervalle contenu dans ]0, 2[.

Épreuve de Mathématiques I 3/4 Tournez la page S.V.P.


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5. Dans cette question, on va montrer ces deux ensembles coı̈ncident.

5-1. Pour tout s ∈] − 1, − 12 [ on note fs la fonction définie sur R+ par

fs (0) = 0, fs (t) = ts si t > 1 , et fs affine sur [0, 1].

5-1-1. Vérifier que fs ∈ E2 et calculer kfs k2 en fonction de s puis en donner un équivalent


lorsque s tend vers − 12 .
5-1-2. Calculer kψ(fs )k2 en fonction de s et en donner un un équivalent lorsque s tend vers
− 12 .
n o
5-1-3. En déduire que la borne supérieure de l’ensemble kψ(f kf k
)k
; f ∈ E2 \ {0} vaut 2.
5-2. Soit α > 0 ; on note f la fonction définie sur R+ par

f (t) = tα si t ∈ [0, 1], et f (t) = t−α−1 si t ∈ [1, +∞[.

5-2-1. Vérifier que f ∈ E2 et calculer kf k2 en fonction de α.


5-2-2. Calculer kψ(f )k2 en fonction de α et en donner un équivalent au voisinage de +∞.
n o
5-2-3. En déduire que la borne inférieure de l’ensemble kψ(f kf k
)k
; f ∈ E2 \ {0} est nulle.

F IN DE L’ ÉPREUVE

Épreuve de Mathématiques I 4/4 F IN

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