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Bibliothèque d’exercices Énoncés

Algèbre commutative

Algèbre commutative

1 Congruence
Exercice 1 1. Trouver

999 · 1998 mod 1999, 1367 mod 137, 1997 · 1998 · 1999 · 2000 mod 2001.

2. Trouver 2792217 mod 5 et 101000 mod 13.

Exercice 2 1. Examiner les carrés a2 mod n pour n = 3, 4, 8.


2. Examiner a3 mod 9 et b4 mod 16.

Exercice 3 Passer mod n avec un module approprié et montrer que chacune des équations
suivantes n’a aucune solution dans Z :
1. 3x2 + 2 = y 2 ;
2. x2 + y 2 = n pour n = 2003, 2004 ;
2 2 2
3. x + y + z = 1999 ;
4. x3 + y 3 + z 3 = 5 ;
5. x41 + x42 + · · · + x415 = 7936.

Exercice 4 On dit que a mod n est inversible si il existe b mod n tel que ab ≡ 1 mod n.
1. Trouver tous les éléments inversibles modulo 5, 6, 9, 11.
2. Trouver pgcd(107, 281) et sa representation linéaire en utilisant l’algorithme d’Euclide.
3. Trouver l’inverse de 107 mod 281 et l’inverse de 281 mod 107.
4. Montrer que a mod n est inversible ssi a et n sont premiers entre eux.

Exercice 5 Trouver toutes les solutions dans Z :


1. 2x + 3 ≡ 10 mod 13 ;
(
2x + 3y ≡ 5 mod 7
2.
5x + 2y ≡ 2 mod 7;
3. x2 + 2x + 14 ≡ 0 mod 17.

Exercice 6 (Le petit théorème de Fermat) Soit p un nombre premier et a un nombre pre-
mier à p. Montrer que :
1. am ≡ an mod p ssi m ≡ n mod p ;
2. La suite a, 2a, 3a, . . . , (p − 1)a mod p est une permutation de la suite 1, 2, 3, . . . , (p − 1)
mod p ;
3. ap−1 ≡ 1 mod p.

1
Exercice 7 1. Examiner 7n + 11n mod 19.
2. Trouver 2792217 mod 5 et 101000 mod 13.
3. Montrer que 13 divise 270 + 370 et 11 divise 2129 + 3118 .

Exercice 8 (Théorème de Wilson) Soit p = 2m + 1 un nombre premier. Montrer que :


1. (p − 1)! ≡ −1 mod p ;
2. (m!)2 ≡ (−1)m+1 mod p.

Exercice 9 Soit p > 2 un nombre premier.


1. Soit a premier à p. Supposons que la congruence x2 ≡ a mod p possède une solution.
Montrer que a(p−1)/2 ≡ 1 mod p.
2. La congruence x2 ≡ −1 mod p a une solution ssi p ≡ 1 mod 4.

2 Anneaux et idéaux
Un anneau dans le cours est un anneau commutatif avec l’unité.

Exercice 10 Donner la définition d’un corps. Les opérations binaires + et ·, sont-elles équivalentes
dans la définition ?

Exercice 11 Trouver toutes les solutions des équations :


1. ax + b = c (a, b, c ∈ K, K est un corps) ;
2. 2x ≡ 3 mod 10 et 2x ≡ 6 mod 10 dans l’anneau Z10 = Z/10Z.

Exercice 12 Soit A un anneau. Démontrer que :


1. ∀a ∈ A 0A · a = 0A ;
2. (−1A ) · a = −a ;
3. |A| > 2 ⇐⇒ 1A 6= 0A dans A.

Exercice 13 1. Si x · y est inversible dans un anneau A, alors x et y sont inversibles.


2. Dans un anneau, un élément inversible n’est pas diviseur de zéro et un diviseur de zéro
n’est pas inversible.

Exercice 14 Démontrer que tout anneau intègre fini est un corps.


(Indication : Voir la solution de l’exercice 6, deuxième question.)

Exercice 15 Lesquels de ces sous-ensembles donnés de C sont des anneaux ? Lesquels sont des
corps ?
S −n
1. 10 Z ;
n∈N
2. | m ∈ Z, n ∈ N∗ , (m, n) = 1, p - n} (p est un nombre premier fixé) ;
{mn
√ √ √ √
3. Z[ −1] = Z + Z −1, Z[ 2] = Z + Z 2 ;
√ √ √ √
4. Q[ −1] = Q + Q −1, Q[ 2] = Q + Q 2.

Exercice 16 Les éléments inversibles d’un anneau A forment le groupe multiplicatif (A× , ·).
1. Trouver A× pour les anneaux 1. et 2. de l’exercice 15.

2

2. Trouver le groupe Z[ −1]× en utilisant la norme complexe.

3. Montrer que le groupe Z[ 2]× est infini.

Exercice 17 Un élément a d’un anneau A s’appelle nilpotent, s’il existe n ∈ N tel que an = 0.
Trouver tous les éléments inversibles, les diviseurs de zéro, les nilpotents des anneaux suivants :
1. Z/360Z ;
2. Z/nZ ;
3. Démontrer que, pour tout nilpotent x de A, l’élément 1 + x est inversible.

Exercice 18 Soit I un idéal d’un anneau A. On note par (a) = a · A l’idéal principal engendré
par a. Montrer que :
1. I = A si et seulement si I contient une unité ;
2. (a) = A ssi a est inversible ;
3. Un anneau A est un corps ssi (0) est le seul idéal propre de A.

Exercice 19 Montrer que les éléments nilpotents d’un anneau forment un idéal.

Exercice 20 (Sommes et produits d’idéaux) 1. Soient I, J deux idéaux d’un anneau


A. Montrer que
I ∩ J, I + J = {x + y | x ∈ I, y ∈ J}
sont des idéaux de A.
2. Montrer que I + J est le plus petit idéal de A contenant I et J.
3. Soit n, m ∈ Z, I = (n) = nZ, J = (m) = mZ. Trouver I ∩ J et I + J.
4. Montrer que

I · J = {x1 y1 + x2 y2 + . . . xn yn | n ∈ N, xk ∈ I, yk ∈ J pour 1 6 k 6 n}

est un idéal. Il s’appelle produit des idéaux I et J.


5. On considère les idéaux I = (x1 , . . . xn ) = Ax1 + · · · + Axn et J = (y1 , . . . ym ) = Ay1 +
· · · + Aym . Décrire les idéaux I + J, I · J, I 2 en fonction de xk , yl .

Exercice 21 (Idéaux étrangers) 1. Montrer que I · J ⊂ I ∩ J et (I + J) · (I ∩ J) ⊂ I · J


2. On dit que deux idéaux I et J de A sont étrangers si I + J = A. Montrer que I ∩ J=I · J
si I, J sont étrangers.

3 Anneaux de polynômes I
Exercice 22 1. Soit A un anneau quelconque. Alors l’anneau de polynômes A[x] n’est pas
un corps.
2. Montrer que pour un anneau intègre A, les polynômes unitaires linéaires de A[x] sont
irréductibles.
3. Décrire tous les polynômes irréductibles de C[x] et de R[x].
4. Démontrer que pour tout corps K, l’anneau de polynômes K[x] a une infinité de po-
lynom̂es unitaires irréductibles.

3
Exercice 23 1. Montrer que l’idéal (x, n) où n ∈ Z, n > 1 de l’anneau Z[x] n’est pas
principal.
2. Soit A un anneau intègre. Montrer que A[x] est principal ssi A est un corps.

Exercice 24 Soit f (x) ∈ A[x] un polynôme sur un anneau A. Supposons que (x − 1) | f (xn ).
Montrer que (xn − 1) | f (xn ).

Exercice 25 Pour n, m > 2, déterminer le reste de la division euclidienne du polynôme


(x − 2)m + (x − 1)n − 1 par (x − 1)(x − 2) dans Z[x].

Exercice 26 1. Si K est un corps, montrer qu’un polynôme P de degré 2 ou 3 dans K[x]


est irréductible si et seulement si il n’a pas de zéro dans K.
2. Trouver tous les polynômes irréductibles de degré 2, 3 à coefficients dans Z/2Z.
3. En utilisant la partie précédente, montrer que les polynômes 5x3 + 8x2 + 3x + 15 et
x5 + 2x3 + 3x2 − 6x − 5 sont irréductibles dans Z[x].
4. Décrire tous les polynômes irréductibles de degré 4 et 5 sur Z/2Z.

Exercice 27 1. Trouver tous les polynômes irréductibles de degré 2, 3 à coefficients dans


le corps F3 = Z/3Z.
2. Décomposer les polynômes suivants en facteurs irréductibles dans F3 [x].

x2 + x + 1, x3 + x + 2, x4 + x 3 + x + 1 .

Exercice 28 En utilisant les réductions mod 2 ou mod 3 montrer que les polynômes x5 − 6x3 + 2x2 −
7x4 + 8x3 + 11x2 − 24x − 455 sont irréductibles dans Z[x].

Exercice 29 Soient

f (x) = (x − a1 )(x − a2 ) . . . (x − an ) − 1, g(x) = (x − a1 )2 (x − a2 )2 . . . (x − an )2 + 1

où a1 , . . . an ∈ Z soient deux à deux distincts. Montrer que f et g sont irréductibles dans Q[x].

Exercice 30 Soient f, g ∈ Q[x]. Supposons que f soit irréductible et qu’il existe α ∈ C tel que
f (α) = g(α) = 0. Alors f divise g.

Exercice 31 Pour quel n, m dans Z la fraction


11n + 2m
18n + 5m
est réductible ?

Exercice 32 Trouver le pgcd(xn − 1, xm − 1) dans Z[x].

Exercice 33 Trouver le pgcd(f, g) dans Z2 [x] et sa représentation linéaire f u + gv où d, u, v ∈


Z2 [x] :
1.
f = x5 + x4 + 1, g = x4 + x2 + 1;
2.
f = x5 + x3 + x + 1, g = x4 + 1.

4
Exercice 34 Trouver le pgcd(f, g) dans Z3 [x] et Z5 [x] de f = x4 + 1, g = x3 + x + 1.

Exercice 35 Trouver le pgcd(f, g) dans Z[x] de f = x4 +x3 −3x2 −4x−1 et g = x3 +x2 −x−1.

Exercice 36 Montrer que f est irréductible dans Q[x] :


1. f = x4 − 8x3 + 12x2 − 6x + 2 ;
2. f = x5 − 12x3 + 36x − 12 ;
3. f = x4 − x3 + 2x + 1 ;
4. f = xp−1 + · · · + x + 1, où p est premier.

Exercice 37 Soient A = Z[ −3] et K son corps de fractions. Montrer que x2 − x + 1 est
irréductible dans A[x] sans pour autant être irréductible dans K[x]. Expliquer la contradiction
apparente avec le corollaire du lemme de Gauss.

Exercice 38 Soit P ∈ Z[x].


1. Supposons que P (0), P (1) soient impairs. Montrer que P n’a pas de racine dans Z.
(Indication : Utiliser la réduction modulo 2.)
2. Soit n ∈ N tel qu’aucun des entiers P (0), . . . , P (n − 1) ne soit divisible par n. Montrer
que P n’a pas de racine dans Z.
a a
Exercice 39 1. Soit P ∈ Z[x]. Soit sa racine rationnelle : P ( ) = 0, pgcd(a, b) = 1.
b b
Montrer que ∀ k ∈ Z (a − bk) divise P (k).
2. Quelles racines rationnelles ont les polynômes f (x) = x3 − 6x2 + 15x − 14 et g(x) =
2x3 + 3x2 + 6x − 4 ?

Exercice 40 1. Soient P ∈ Z[x], n ∈ N, m = P (n). Montrer que ∀ k ∈ Z m | P (n + km).


2. En déduire qu’il n’existe aucun polynôme P ∈ Z[x], non constant, tel que, pour tout
n ∈ Z, P (n) soit un nombre premier.

4 Anneaux de polynômes II
Exercice 41 Dans le cours nous avons déjà montré que le produit de polynômes primitifs est
aussi primitif et que
c(f · g) = c(f ) · c(g) ∀ f, g ∈ Z[x].
1. Etant donné f ∈ Q[x], alors f = α · f0 où f0 ∈ Z[x] est un polynôme primitif et α ∈ Q.
2. Soit g ∈ Z[x] un polynôme primitif, α ∈ Q tel que α · g ∈ Z[x]. Alors α ∈ Z.
3. Considèrons deux polynômes d, f sur Z. Si d est primitif et d divise f dans Q[x] alors d
divise f dans Z[x].
4. Supposons que d = pgcdQ[x] (f, g) soit le p.g.c.d. dans l’anneau Q[x] de deux polynômes
primitifs f et g de Z[x]. Soit d = α · d0 sa représentation de type 1). Montrer que :
d0 = pgcdZ[x] (f, g) dans l’anneau Z[x].
5. Soient f , g ∈ Z[x], f = c(f )f0 , g = c(g)g0 . Alors

pgcdZ[x] (f, g) = pgcdZ (c(f ), c(g)) · pgcdZ[x] (f0 , g0 ).

Exercice 42 Démontrer que tout morphisme d’un corps dans un anneau non-trivial est injectif.

5
Exercice 43 Soit R un anneau intègre dans lequel toute chaı̂ne décroissante d’idéaux est finie.
Démontrer que R est un corps.

Exercice 44 Montrer que dans un anneau fini tout idéal premier est maximal.

Exercice 45 Montrer que un idéal propre I de l’anneau A est premier ssi quand le produit de
deux idéaux est contenue dans I, alors l’un de deux est contenu dans I. En déduire que si M
est un idéal maximal de A, alors le seul idéal premier de A qui contient M n est M .

Exercice 46 Soit A un anneau. Trouver les anneaux quotients

A[x]/(x), A[x, y]/(x), A[x, y]/(x, y), A[x1 , x2 , . . . , xn ]/(x1 , x2 , . . . , xn )

où (x), (x, y), (x1 , x2 , . . . , xn ) sont les idéaux engendrés réspectivement par x, x et y, x1 , x2 , ...
,xn . Sous quelle condition sur l’anneau A ces idéaux sont-ils premiers (maximaux) ?

Exercice 47 1. Trouver le nombre d’éléments de l’anneau quotient Z[ d]/(m) où m ∈ Z
et m 6= 0.

2. L’idéal principal endendré par 2 est-il premier dans l’anneau Z[ d] ?

Exercice 48 Soit A un anneau intègre. On appelle élément premier de A un élément qui


engendre un idéal principal premier.
1. Montrer que un élément premier est irréductible.
2. D’après le cours tout élément irréductible dans un anneau factoriel est premier. Montrer
que dans un anneau factoriel, tout idéal premier non nul contient un élément irréductible.

√ vu que l’élément 3 ∈ Z[ −5] est irréductible. Montrer que 3 n’est pas premier
3. Nous avons
dans Z[ −5].

4. L’élément 2 est-il irréductible dans l’anneau Z[ −5] ?

Exercice 49 1. Soit A un anneau principal, I un idéal de A. Montrer que tous les idéaux
de l’anneau quotient A/I sont principaux.
2. Trouver tous les idéaux des anneaux suivants : Z/nZ (voir le partiel), Q[x]/(f ) où (f ) est
l’idéal principal engendré par un polynôme f .
3. Trouver les idéaux maximaux de Z/nZ et de Q[x]/(f ).

Exercice 50 Soit I et J deux idéaux de l’anneau A. Considérons la projection canonique


πI : A → A/I et l’image J¯ = πI (J) de l’idéal J.
1. Montrer que J¯ est un idéal de l’anneau quotient A/I.
2. Démontrer qu’on a l’isomorphisme suivant : (A/I)/J¯ ∼ = A/(I + J).
(Indication :. Considérer le morphisme a + I 7→ a + (I + J) de l’anneau A/I vers l’anneau
A/(I + J).)

Exercice 51 Soit f un morphisme de l’anneau A vers l’anneau B.


1. Montrer que l’image réciproque d’un idéal premier est aussi un idéal premier. Cette pro-
position est-elle vraie pour idéaux maximaux ?
2. Montrer par un exemple, que l’image f (I) d’un idéal I de A n’est pas forcément un idéal
de B. Démontrer cependant que si f est surjectif, alors f (I) est un idéal pour tout idéal
I de A. (Voir le cours.)

6
3. Toujours sous l’hypothèse que f est surjective, montrer que l’image d’un idéal maximal
par f est soit B tout entier, soit un idéal maximal de B.
4. Considérons la reduction de polynômes sur Z modulo m : rm : Z[x] → Zm [x] et deux
idéaux premiers principaux (x) et (x2 + 1). Les idéaux r6 ((x)) et r2 ((x2 + 1)) sont-ils
premiers ?

Exercice 52 Soit A un anneau, B un sous-anneau de A, I un idéal de A.


1. Montrer que B ∩ I est un idéal de B, B + I = {b + i | b ∈ B, i ∈ I} est un sous-anneau
de l’anneau A et I est un idéal de ce sous-anneau.
2. Montrer que l’anneau quotient B/(B ∩ I) est isomorphe à l’anneau quotient (B + I)/I.
(Indication : Considérer le composé de l’inclusion B → B +I avec la projection canonique
B + I → (B + I)/I.)

5 Anneaux de polynômes III


Exercice 53 Soit (x3 − x + 2) l’idéal principal engendré par x3 − x + 2 dans l’anneau Q[x].
1. Montrer que l’anneau quotient Q[x]/(x3 − x + 2) est un corps.
2. Soit y l’image de x dans Q[x]/(x3 −x+2) par la surjection canonique. Calculer son inverse.
3. Montrer que 1 + y + y 2 est non nul et calculer son inverse.

Exercice 54 Soit f ∈ A[x] un polynôme primitif de degré positif sur l’anneau factoriel A.
Soit π ∈ A un élément irréductible. Supposons que le coefficient dominant de f ne soit pas
divisible par π et que f mod π soit irréductible dans l’anneau quotient A/(π). Montrer que f
est irréductible dans A[x].

Exercice 55 Les polynômes suivants sont-ils irréductibles ?


1. X 5 + 121X 4 + 1221X 3 + 12221X 2 + 122221X + 222222 dans Q[X].
2. f (X, Y ) = X 2 Y 3 + X 2 Y 2 + Y 3 − 2XY 2 + Y 2 + X − 1 dans C[X, Y ] et F2 [X, Y ].
3. f (X, Y ) = Y 7 + Y 6 + 7Y 4 + XY 3 + 3X 2 Y 2 − 5Y + X 2 + X + 1 dans Q[X, Y ].

Exercice 56 L’idéal principal (x2 + y 2 + 1) est-il maximal dans les anneaux C[x, y], R[x, y],
Q[x, y], Z[x], Z2 [x, y] ?

Exercice 57 1. Soit f ∈ Z[x]. Considérons la reduction du polynôme f modulo m : f


mod m ∈ Zm [x]. Montrer que

Z[x]/(m, f ) ∼
= Zm [x]/(f mod m)

où (m, f ) est l’idéal engendré par m et f dans Z[x] et (f mod m) est l’idéal engendré par
f mod m dans Zm [x]. (Indication : Utiliser l’exercice 10 de fiche 4.)
2. Si p est un nombre premier et f est un polynôme tel que f mod p est irréductible sur le
corps Zp , alors l’idéal (p, f ) est maximal dans Z[x].

Exercice 58 Soit A un anneau factoriel.


1. Pour a, b 6= 0 on a (a) · (b) = (a) ∩ (b) ssi pgcd(a, b) ∼ 1.
2. Si (a, b) est principal, alors (a, b) = (pgcd(a, b)).

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Exercice 59 1. Montrer que les idéaux (5, x2 + 3), (x2 + 1, x + 2), (x3 − 1, x4 − 1) ne sont
pas principaux dans Z[x].
2. Les idéaux (x, x + 1), (5, x2 + 4) et (x2 + 1, x + 2) sont-ils premiers ou maximaux dans
Z[x] ?

Exercice 60 Démontrer que si J est un idéal premier de l’anneau Z[x], alors

J = (0), (p), (f ) ou (p, g),

où p est premier, f ∈ Z[x] est un polynôme irréductible de degré positif et g est un polynôme,
tel que sa réduction modulo p est irréductible sur Zp . Le dernier cas, J = (p, g) , nous donne
la forme générale d’un idéal maximal dans Z[x]. Le plan de la démonstration est le suivant.
1. Soit B un sous-anneau de l’anneau A, I un idéal premier de A. Montrer que B ∩ I est
soit un idéal premier de B, soit l’anneau B lui-même.
2. Soit J un id’eal premier de Z[x]. Montrer que Z ∩ J = (0) ou (p) où p est premier.
3. Supposons que Z∩J = (0). Montrer que si J 6= (0), alors J est engendré par un polynôme
primitif de J de degré minimal.
4. Supposons que Z ∩ J = (p). Soit rp : Z[x] → Zp [x] la réduction modulo p. Montrer que
l’idéal rp (J) est premier et que J = (p, g).
5. Montrer que J est maximal ssi J = (p, g) où p est premier et rp (g) est irréductible dans
Zp [x].

6 Anneaux
Exercice 61 Soient A un anneau et I et J les idéaux de A tels que I + J = (1). Démontrer
que I n + J m = (1) quels que soient entiers positifs non-nuls n et m.

Exercice 62 Trouver toutes les solutions des systèmes suivantes :




x ≡ 1 mod 3

x ≡ 3 mod 5
1.


x ≡ 4 mod 7
x ≡ 2 mod 11


x ≡ 997 mod 2001

2. x ≡ 998 mod 2002 .

x ≡ 999 mod 2003

Exercice 63 Démontrer que les anneaux suivants sont isomorphes

Z/72Z × Z/84Z ∼
= Z/36Z × Z/168Z.

Exercice 64 1. Montrer que 2015 − 1 est divisible par 11 × 31 × 61.


2. Trouver le reste de la division de 26754 par 1155.

Exercice 65 1. Quels sont les restes des division de 10100 par 13 et par 19 ?
2. Quel est le reste de la division de 10100 par 247 = 13 · 19 ? En déduire que 1099 + 1 est
multiple de 247.

8
Exercice 66 Soit C = A × B le produit direct de deux anneaux. Décrire les ensembles des
éléments inversibles, des diviseurs de zéro et des éléments nilpotents de l’anneau C.
Exercice 67 1. Déterminér la structure des anneaux quotients suivants :
Z2 [x]/(x3 + x2 + x + 1), Z[x]/(x2 − 1), Q[x]/(x8 − 1).
2. Considérons l’anneau quotient K[x]/(f n g m ) où f et g sont deux polynômes distincts
irréductibles sur le corps K. Décrirer les diviseurs de zéro et les éléments nilpotents de
l’anneau K[x]/(f n g m ).
3. Quels idéaux a-t-il cet anneau ?
4. Soit K le corps fini à p éléments. Trouver le nombre des éléments du groupe multiplicatif
de l’anneau K[x]/(f m g l ).
5. Donner une généralisation de la question 4) dans le cas du produit de n polynômes
irréductibles sur un corps fini K à q éléments.
Exercice 68 Trouver les facteurs multiples des polynômes suivants :
1. x6 − 15x4 + 8x3 + 51x2 − 72x + 27 ;
2. x6 − 2x5 − x4 − 2x3 + 5x2 + 4x + 4.
Exercice 69 Trouver le polynôme f ∈ Z[x] du dergé le plus petit tel que
(
f ≡ 2x mod (x − 1)2
.
f ≡ 3x mod (x − 2)3

7 Devoir maison

Exercice 70 Soit d non rationel. Dans l’anneau
√ √
Z[ d] = {n + m d | n, m ∈ Z}
on definit la “conjugaison” z̄ :
√ √
si z = n + m d, alors z̄ = n − m d.
√ √ √
On peut aussi définir la norme Nd : Z[ d] → Z par Nd (z) = z z̄ = (n + m d)(n − m d).
0. Montrer que les aplications z̄ et N (z) sont multiplicatives :
z1 · z2 = z¯1 · z¯2 ,
Nd (z1 · z2 ) = Nd (z1 ) · Nd (z2 ).

Exercice 71 1. Montrer que √ z ∈ Z[ d] est inversible ssi Nd (z) = ±1. Déterminer les
éléments inversibles de Z[ −5].

2. Montrer que si Nd (z) = ±p, où p est un premier, alors z√est irréductible dans Z[ d].
Donner quelques exemples d’éléments irreductibles dans Z[ d] pour d = −1, 2, −6, p, où
p un premier.
√ √
3. On note A = Z[ −5]. Montrer que 3 et 2 + −5 sont irréductibles dans A.
4. Trouver tous les irréductibles de A de norme 9.

5. Trouver tous les diviseurs de 9 et de 3(2 + −5) dans l’anneau A à association près.
√ √
6. Trouver un pgcd (3, 2 + −5), et montrer que 3 et 2 + −5 n’ont pas de ppcm dans
l’anneau A.

7. Montrer que l’idéal I = (3, 2 + −5) ⊂ A n’est pas principal. Donc l’anneau A n’est pas
principal. Est-il factoriel ?

8. Montrer que 9 et 3(2 + −5) n’ont pas de pgcd dans A. Possèdent-ils un ppcm ?

9
8 Partiel novembre 2004
Exercice 72 Soit Z36 = Z/36Z l’anneau des entiers modulo 36.
1. Décrire tous les éléments inversibles, tous les diviseurs de zéro et tous les éléments nilpo-
tents de l’anneau Z36 . (Un élément a d’un anneau A est dit nilpotent si il existe n tel que
an = 0.)
2. Trouver tous les idéaux de l’anneau Z36 .
3. Soit A un anneau arbitraire. Montrer que

(a ∈ A× et b ∈ A× ) ⇐⇒ (a · b) ∈ A× .

4. Donner un exemple d’un polynôme inversible de degré 1 sur Z36 .


5. Décrire tous les éléments inversibles de l’anneau Z36 [x].

Exercice 73 Montrer que les polynômes suivantes sont irréductibles dans Z[x] :
1. P = x2004 + 4x2002 + 2000x4 + 2002 ;
2. Q = x6 + 6x5 + 12x4 + 12x3 + 3x2 + 6x + 25.

Exercice 74 Soit p un nombre premier impair. Montrer que la congruence


x2 ≡ −1 mod p a une solution si et seulement si p ≡ 1 mod 4.

Exercice 75 Soient f = x6 + x5 + x4 + x3 + 1 ∈ Z2 [x] , g = x3 + x2 + 1 ∈ Z2 [x] deux polynômes


sur le corps Z2 .
1. En utilisant l’algorithme d’Euclide trouver le p.g.c.d. de f et g et sa représentation linéaire.
2. Les polynômes f et g sont-ils irréductibles ?
3. Soit (g) l’idéal principal engendré par g. Combien d’éléments contient l’anneau quotient
A = Z2 [x]/(g) ?
4. Soit π : Z2 [x] → A la projection canonique. On pose π(x) = x̄ ∈ A. Trouver l’inverse de
l’élément π(f ) dans l’anneau quotient A.
5. L’anneau quotient B = Z2 [x]/(f ) est-il un corps ? Justifier la réponse, i.e. donner une
démonstration si B est un corps ou trouver un élément non-inversible dans B dans le cas
contraire.

10
Bibliothèque d’exercices Corrections
Algèbre commutative

Algèbre commutative

Correction 10 Cours... Non, les rôles des deux opérations ne sont pas interchangeables,
puisque l’une est distributive sur l’autre.

Correction 11 1. une seule solution x = a−1 (c − b)


2. pas de solution, et deux solutions. Attention, dans Z/10Z, on ne peut pas inverser 2.
Ecrire 2x = 3 + 10k pour obtenir que 2|3, et 2x = 6 + 10k pour simplifier par 2... dans R.

Correction 12 1. Ecrire (0 + a)a = a.a d’une part (0 est neutre pour +) et (0 + a).a =
0.a + a.a (distributivité).
2. (−1).a + a = (−1 + 1).a = 0.a = 0 (distributivité, puis question précédente)
3. Si |A| = 1, 1 = 0. Si 1 = 0, ∀a ∈ A, a = 1.a = 0.a = 0, donc A = {0}.

Correction 13 1. Si xy ∈ A× , soit z ∈ A, (xy)z = 1. Alors x(yz) = 1 et (zx)y = 1 donc x


et y sont inversibles.
2. Soit x ∈ A× , et y ∈ A, xy = 0. Alors x−1 xy = y = 0. Donc x n’est pas diviseur de 0.

Correction 14 Soit a ∈ A \ {0}. Soit φa : A → A, x 7→ ax. Si φa (x) = φa (y), alors ax = ay,


donc a−1 ax = a−1 ay et x = y. φa est donc injective de A dans A. Comme A est fini, elle est
donc aussi surjective : ∃x ∈ A, φa (x) = 1.

Correction 15 Ce sont tous des anneaux. Montrer que A est stable par addition, par passage
à l’opposé, contient 0, est stable par multiplication et contient 1. Le reste (associativité et
distributivité) est automatique puisqu’il s’agit des restrictions des opérations usuelles sur C)
1. A est l’ensemble des nombres dont le développement décimal s’arrête (“nombre fini de
chiffres après la virgule”).
Stabilité par addition : Soit x = 10−n a et y = 10−m b. Supposons par exemple que n > m.
Alors x + y = 10−n (a + 10n−m b) et a + 10n−m b ∈ Z donc x + y ∈ A. Les autres vérifications
sont analogues.
Ce n’est pas un corps : 3 n’est pas inversible, puisque si 3 · 10−n a = 1, alors 3a = 10n
donc 3|10n ce qui est impossible. Un élément est inversible ssi il est de la forme 10−n 2α 5β ,
α, β ∈ N.
2. Stabilité par addition : Soit x = ab ∈ A et y = dc ∈ A, avec pgcd(a, b) = pgcd(c, d) =
pgcd(p, b) = pgcd(p, d) = 1. Alors x + y = ad+bc
bd
.
Ce n’est pas un corps : p n’est pas inversible. Un élément est inversible ssi ce n’est pas
un multiple de p.
3. N’est pas un corps : 2 n’est pas inversible. Les seuls éléments inversibles sont 1, −1, i, −i.
En effet, si z ∈ A× , alors |z| > 1 et |z −1 | > 1. Donc |z| = 1 et z ∈ {±1, ±i}.
Réciproquement, ces éléments sont bien tous inversibles.

1
Correction 22 1. Le polynôme X n’est jamais inversible dans A[X]. Si A n’est pas intègre,
comme A ⊂ A[X], A[X] ne l’est pas non plus et ne peut pas être un corps. Si A est intègre
et si X = P Q, alors deg(P ) + deg(Q) = 1 donc P ou Q est une constante. Supposons par
exemple que ce soit P . P |X donc P |1 donc P est inversible, et Q ∼ X.
2. Soit P = X + a un polynôme unitaire linéaire de A[X]. Supposons que P = P1 P2 . Comme
A estintègre, on a deg(P1 ) + deg(P2 ) = 1, donc P1 ou P2 est une constante. Supposons
que ce soit P1 . Alors P1 |1 et P1 |a. En particulier, P1 est inversible, et donc P2 ∼ P .
3. Les polynômes irréductibles de C[X] sont les polynômes de degré 1 (théorème de Gauss).
Les irréductibles de R[X] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré 2
Q racine réelles. En effet, soit P ∈ R[X]. P se factorise sur C[X] sous la forme P =
sans
a (X − λi )νi (avec i 6= j ⇒ λi 6= λj ). Comme cette factorisation est unique, et que
P = P , on en déduit que si λi est racine de P avec multiplicité νi , alors Q il en va de
mêmeQpour λi . Ainsi, on obtient une factorisation de P dans R[X] : P = a λi ∈R (X −
λi )νi (X 2 − 2<(λi )X + |λi |2 )νi .
P est donc irréductible ssi P est de la forme P = a(X − λ) avec λ ∈ R ou P = a(X 2 −
2<(λi )X + |λi |2 ) avec λ ∈
/ R.
4. Supposons que Q K[X] ait un nombre fini de polynômes unitaires irréductibles P1 , . . . , Pk .
Soit alors P = ki=1 Pi + 1.
Comme K est un corps, les irréductibles sont de degré au moins 1, et donc P n’est pas
l’un des Pi . Comme P est unitaire, P n’est pas irréductible. En particulier, l’un au moins
des Pi divise P . Supposons par exemple que ce soit P1 : ∃Q ∈ K[X], P = P1 Q. Alors
P1 (Q − ki=2 Pi ) = 1. Donc P1 est inversible, ce qui est faux.
Q

Correction 23 1. Supposons (X, n) principal dans Z[X] : (X, n) = (P0 ). Alors P0 |n donc
P0 ∈ Z, et P0 |X donc P0 = ±1. Ainsi (P0 ) = Z[X]. Or (X, n) est l’ensemble des polynômes
dont le terme constant est un multiple de n : en effet, si P ∈ (X, n), ∃A, B ∈ Z[X], P =
AX + Bn donc leP terme constant de P est un multiple de n. Réciproquement, si le terme
constant de P = pi X i est un multiple de n, p0 = p00 n, alors P = X( i>1 pi X i ) + p00 n ∈
P
(X, n). Ainsi, 1 ∈/ (X, n). Donc (X, n) n’est pas principal.
2. Si A[X] est principal, soit a ∈ A \ {0}, et I = (X, a). A[X] étant principal, ∃P0 ∈
A[X], I = (P0 ). Alors P0 |a donc P0 ∈ A, et P0 |X donc P0 |1 et P0 est inversible. On en
déduit que I = A[X]. En particulier 1 ∈ I : ∃U, V ∈ A[X], XU + aV = 1. Le terme
constant de XU + aV est multiple de a et vaut 1. a est donc inversible.
Si A est un corps, on dispose de la division euclidienne. Soit I un idéal de A[X]. Soit P0
un élément de I \ {0} de degré minimal. Soit P ∈ I. ∃!(Q, R) ∈ A[X]2 , P = P0 Q + R et
deg(R) < deg(P ). Comme R = P − P0 Q, on a R ∈ I, et comme deg(R) < deg(P0 ), on a
R = 0. Ainsi P ∈ (P0 ). On a donc I ⊂ (P0 ) ⊂ I.

Correction 24 Notons f (xn ) = P (x − 1). Alors f (1) = 0 · P (1) = 0 et donc (x − 1)|f . Notons
f = Q(x − 1). On a alors f (xn ) = Q(xn )(xn − 1). (xn − 1) divise bien f .

Correction 25 Notons (Q, R) le quotient et le reste de cette division euclidienne : (x − 2)m +


(x − 1)n − 1 = Q(x − 2)(x − 1) + R avec deg(R) 6 1. Notons R = ax + b. En évaluant en
1, on obtient (−1)m − 1 = a + b, et en évaluant en 2, 2a + b = 0. On en déduit b = −2a et
a = 1 − (−1)m , soit R = (1 − (−1)m )(x − 2).

Correction 26 1. Soit P un polynôme de degré d = 2 ou 3 de K[X].


Si P a une racine a ∈ K, alors (X − a)|P , et P n’est pas irréductible.

2
Réciproquement, si P = AB avec A, B ∈ K[X] et A, B ∈ / K[X]× = K \ {0}, alors
deg(A) > 1, deg(B) > 1, et deg(A) + deg(B) = d = 2 ou 3, donc l’un au moins des deux
polynômes A et B est de degré 1. On peut supposer que c’est A. Notons A = aX + b.
Alors (X + a−1 b)|P , et −a−1 b est racine de P .
Finalement P a une racine ssi P n’est pas irréductible.
2. Irréductibles de degré 2 de Z/2Z : Soit P = aX 2 + bX + c un polynôme de degré 2. a 6= 0
donc a = 1.

P irréductible ⇔ P n’a pas de racine


(
P (0) 6= 0

P (1) 6= 0
(
P (0) = 1

P (1) = 1
(
c =1

1+b+1 =1
⇔ P = X2 + X + 1

Ainsi, il y a un seul irréductible de degré 2, c’est I2 = X 2 + X + 1.


Irréductibles de degré 3 de Z/2Z : Soit P = aX 3 + bX 2 + cX + d un polynôme de degré
2. a 6= 0 donc a = 1.

P irréductible ⇔ P n’a pas de racine


(
d =1

1+b+c+1 =1
(
d =1

(b, c) = (1, 0) ou (b, c) = (0, 1)
⇔ P = X 3 + X + 1 ou P = X 3 + X 2 + 1

Ainsi, il y a deux irréductibles de degré 3 dans Z/3Z[X] : I3 = X 3 + X + 1 et I30 =


X 3 + X 2 + 1.
3. Soit P = 5X 3 + 8X 2 + 3X + 15 ∈ Z[X]. Soient A et B deux polynômes tels quePP = AB.
L’application Z → Z/2Z, n 7→ n̄ induit une application Z[X] → Z/2Z[X], P = ai X i 7→
āi X i . Cette application est compatible avec les opérations : en particulier AB =
P
P̄ =
Ā B̄ (pourquoi ?). Ainsi on a : P̄ = ĀB̄. Or P̄ = X 3 + X + 1 est irréductible, donc (quitte
à échanger les rôles de A et B on peut supposer que) Ā = 1 et B̄ = X 3 + X + 1. On
en déduit que B est au moins de degré 3, d’où deg(A) = 0. A ∈ Z et A|P , donc A|5,
A|8, A|3, et A|15. On en déduit que A = ±1. Finalement, A = ±1 et B ∼ P . P est donc
irréductible dans Z[X].

Soit P = X 5 + 2X 3 + 3X 2 − 6x − 5 ∈ Z[X]. Soient A et B deux polynômes tels que


P = AB. On a comme précédemment : P̄ = ĀB̄ où P̄ = X 5 + X 2 + 1. P̄ n’a pas de racine
dans Z/2Z, donc si P̄ est réductible, il doit être le produit d’un irréductible de degré 2
et d’un irréductible de degré 3. Or P̄ 6= I2 I3 et P̄ 6= I2 I30 (faire le calcul !), donc P̄ est
irréductible. Le même raisonnement montre alors que P est irréductible dans Z[X].

3
4. Un polynôme de degré 4 est réductible ssi il a une racine ou est le produit de deux
irréductibles de degré 2. Soit P = 4i=0 ai X i ∈ Z/2Z[X], avec a4 = 1.
P

P (0) 6= 0

P irréductible ⇔ P (1) 6= 0

P 6= I22


a0 = 1

⇔ 1 + a3 + a2 + a1 + 1 = 1

P 6= I22

⇔ P ∈ {X 4 + X 3 + 1, X 4 + X + 1, X 4 + X 3 + X 2 + X + 1}

Un polynôme de degré 5 est irréductible ssi il n’a pas de racine et l’est pas le produit
d’un irréductible de degré 2 et d’un irréductible de degré 3. Tous calculs fait, on obtient
la liste suivante : {X 5 + X 2 + 1, X 5 + X 3 + 1, X 5 + X 4 + X 3 + X 2 + 1, X 5 + X 4 + X 3 +
X + 1, X 5 + X 4 + X 2 + X + 1, X 5 + X 3 + X 2 + X + 1, }.
Correction 27 1. On raisonne exactement comme pour l’exercice 26. On peut réduire un
peu les discussions en remarquant que puisqu’on est sur un corps, on peut se contenter de
chercher les irréductibles unitaires : on obtient les autres en multipliant les irréductibles
unitaires par les inversibles, soit ±1.
Les irréductibles de degré 2 sont caractérisés par P (0) 6= 0, P (1) 6= 0 et P (−1) 6= 0. On
obtient finalement la liste suivante : {X 2 + 1, X 2 − X − 1, −X 2 − 1, −X 2 + X + 1}.

Sans commentaire, on obtient la liste suivante pour les irréductibles de degré 3 de Z/3Z[X] :
{±(X 3 + X 2 − X + 1), ±(X 3 − X 2 + X + 1), ±(X 3 − X 2 + 1), ±(X 3 − X + 1), ±(X 3 +
X 2 + X − 1), ±(X 3 − X 2 − X − 1) ± (X 3 + X 2 − 1), ±(X 3 − X − 1), }.
2. X 2 + X + 1 = (X − 1)2
X 3 + X + 2 = (X + 1)(X 2 − X + 2)
X 4 + X 3 + X + 1 = (X + 1)(X 3 + 1) = (X + 1)4
Correction 28 On raisonne comme pour l’exercice 26. Soit P = X 5 − 6X 3 + 2X 2 − 4X + 5,
A, B deux polynômes tels que P = AB. En considérant la réduction modulo 2, on a P̄ = X 5 + 1
donc la décomposition en facteurs irréductibles est P̄ = (X +1)(X 4 +X 3 +X 2 +X +1). Comme
P est unitaire, A et B le sont aussi, et la réduction modulo 2 préserve donc le degré de A et
B. On en déduit que si Ā = X + 1, alors A est de degré 1.
La réduction modulo 3 de P devrait donc avoir une racine. Mais P mod 3 = X 5 − X 2 − X − 1
n’a pas de racine dans Z/3Z. On en déduit que dans la réduction modulo 2, la factorisation
P̄ = ‘ĀB̄ est triviale (Ā = 1 et B̄ = P̄ ou le contraire), puis que la factorisation P = AB elle
même est triviale (A = ±1 et B = ∓P ou le contraire). Ainsi, P est irréductible dans Z[X].
Pour P = 7X 4 + 8X 3 + 11X 2 − 24X − 455, on procède de la même façon. Si P = AB,
comme 7 est premier, l’un des polynômes A ou B a pour coefficient dominant ±7 et l’autre
∓1. On en déduit que les réductions modulo 2 ou 3 préservent le degré de A et de B. Les
décompositions en facteurs irréductibles sont les suivantes : P mod 2 = (X 2 + X + 1)2 et P
mod 3 = (X − 1)(X 3 − X − 1). Si la factorisation P = AB est non triviale, alors les réductions
modulo 2 de A et B sont de degré 2, et donc deg(A) = deg(B) = 2. Mais la décomposition
modulo 3 impose que ces degrés soient 1 et 3. La factorisation P = AB est donc nécessairement
triviale, et P est donc irréductible.
Correction 29 Commençons par montrer que ces polynômes sont irréductibles sur Z.

4
-Le cas de f = ni=1 (X − ai ) − 1 Soit P, Q ∈ Z[X] tels que f = P Q. On peut supposer sans
Q
perte de généralité que P et Q ont des coefficients dominants positifs (i.e. sont unitaires).
On a : ∀i, f (ai ) = P (ai )Q(ai ) = −1 donc
P (ai ) = ±1 et Q(ai ) = ∓1
Soit I = {i, P (ai ) = −1} et J = {1, . . . , n} \ I. On notera |I| et |J| le nombre d’éléments de I
et J. Q Q
Supposons I 6= ∅ et J 6= ∅ : Alors i∈I (X − ai )|(P + 1) et i∈J (X − ai )|(Q + 1). Ainsi
deg(P + 1) > |I| et deg(Q + 1) > |J| = n − |I|, et comme deg(P ) + deg(Q) = n, on en déduit
que deg(P ) = |I| et deg(Q) = |J|, puis que (puisque P et Q sont unitaires) :
Y Y
P = (X − ai ) − 1 et Q= (X − ai ) − 1.
i∈I i∈J
Q Q Q Q
Ainsi f = k∈I∪J (X − ak ) − 1 = ( i∈I (X − ai ) − 1)( j∈J (X − aj ) − 1) = f − i∈I (X − ai ) +
Q  Q Q
j∈J (X − aj ) − 2 , donc i∈I (X − ai ) + j∈J (X − aj ) − 2 = 0Z[X] , ce qui est faux.
Ainsi I = ∅ ou J = ∅. On peut supposer sans perte de généralité que I = ∅. Alors ∀i ∈
{1, . . . , n}, Q(ai ) = −1. Donc les ai sont tous racine de Q + 1. Comme deg(Q + 1) 6 n et
Q + 1 6= 0, on en déduit que Q = f , et P = 1. f est donc bien irréductible dans Z[X].

-Le cas de g = ni=1 (X − ai )2 + 1 . Supposons que g = P Q, avec P, Q ∈ Z[X].On a


Q
g(ai ) = 1 = P (ai )Q(ai ), donc P (ai ) = Q(ai ) = ±1.
Comme g n’a pas de racine réelle, il en va de même de P et Q, qui sont donc de signe constant
(théorème des valeurs intermédiaires pour les fonctions continues sur R !). On peut donc sup-
poser sans perte de généralité que P et Q sont positifs.
Qn P (ai ) = Q(ai ) =Q1.n Ainsi, tous les ai sont racines de P − 1 et de Q − 1. On a donc
Alors
i=1 (X − ai )|P − 1 et i=1 (X − ai )|Q − 1.
En particulier, si P − 1 6= 0 et Q − 1 6= 0, deg(P ) > n et deg(Q) = 2n − deg(P ) > n. Ainsi
deg(P ) = deg(Q) = n. Comme en plus P et Q sont unitaires, on en déduit que
n
Y n
Y
P −1= (X − ai ) et Q − 1 = (X − ai ).
i=1 i=1

On devrait donc avoir ( ni=1 (X − ai ) + 1)2 = ni=1 (X − ai )2 + 1, ce qui est faux ( ni=1 (X − ai ) 6=
Q Q Q
0Z[X] ) !
Ainsi P − 1 = 0 ou Q − 1 = 0, et on en déduit bien que g est irréductible dans Z[X].

Irréductibilité dans Q[X] (tous les ingrédients nécessaires n’ont pas encore été traités dans
le cours pour cela. En fait ce sera un résultat général du cours...) On a le lemme suivant :
Si P ∈ Z[X] est unitaire et irréductible dans Z[X], alors il l’est aussi dans Q[X].
L’ingrédient de base de la démonstration est la notion de contenu d’un polynôme P ∈ Z[X] :
c’est le pgcd de ses coefficients, souvent noté c(P ). Il satisfait la relation suivante (voir http ://www.les-
mathematiques.net/b/a/p/node7.php3 pour une preuve) :
c(P Q) = c(P )c(Q).
Supposons que P = QR, avec Q, R ∈ Q[X], Q et R unitaires. En réduisant tous leurs coefficients
de au même dénominateur, on peut mettre Q et R sous la forme :
1 1
Q = Q1 et R = R1
a b
5
avec a, b ∈ Z, Q1 , R1 ∈ Z[X] et c(Q1 ) = 1, c(R1 ) = 1.
Alors abP = Q1 R1 , donc c(abP ) = c(Q1 )c(R1 ) = 1. Comme ab|c(abP ), on a ab = ±1, et en fait
P, Q ∈ Z[X].
Correction 30 f est irréductible, donc si f , ne divise pas g, alors f et g sont premiers entre
eux. Ainsi,∃u, v ∈ Q[X], uf + vg = 1. En évaluant en α, on obtient u(α) · 0 + v(α) · 0 = 1 ce
qui est impossible !
Correction 31 Supposons que la fraction soit réductible. Alors, il existe p, q, d ∈ Z tels que
(
11n + 2m = pd
18n + 5m = qd
On en déduit que (
19n = 5pd − 2qd
19m = −18pd + 1qd
En particulier, d|19n et d|19m. Si d 6= 19, on a pgcd(n, m) 6= 1. Si d = 19, alors
(
n = 5p − 2q
(1)
m = −18p + 1q

Réciproquement, si pgcd(n, m) 6= 1 ou si n, m sont de la forme donnée par (1), alors la fraction


est réductible.
0
Correction 32 Soit d = pgcd(m, n). Notons n = dn0 et m = dm0 . Alors X n − 1 = (X d )n − 1.
0
Or (Y − 1)|Y n − 1 donc (X d − 1)|(X n − 1). De même, (X d − 1)|(X m − 1), et donc (X d −
1)|pgcd(X n − 1, X m − 1).
Par ailleurs, soit D = pgcd(X n − 1, X m − 1). Les racines de D dans C sont des racines à la
fois n-iéme et m-ième de 1, qui sont touts simples : elles sont donc de la forme ω = ei2πα où
k0
α = nk = m . Ainsi km0 = k 0 n0 . On a pgcd(m0 , n0 ) = 1, donc par le théorème de Gauss, on en
k0 00
déduit que k 0 est un multiple de m0 , soit m = kd , et ω est donc une racine d-ième de 1. On en
déduit que D|X d − 1, et finalement :
pgcd(X n − 1, X m − 1) = X pgcd(m,n) − 1.
Correction 33 Utiliser l’algorithme d’Euclide. (on travaille dans Z/2Z).
x5 + x4 + 1 = (x4 + x2 + 1)(x + 1) + x3 + x2 + x
x4 + x2 + 1 = (x3 + x2 + x)(x + 1) + x2 + x + 1
x3 + x2 + x = (x2 + x + 1)x + 0

Donc pgcd(x5 + x4 + 1, x4 + x2 + 1) = x2 + x + 1, et
x2 + x + 1 = (x4 + x2 + 1) + (x3 + x2 + x)(x + 1)
= (x4 + x2 + 1) + (x5 + x4 + 1) + (x4 + x2 + 1)(x + 1) (x + 1)


= (x4 + x2 + 1)(1 + (x + 1)2 ) + (x5 + x4 + 1)(x + 1)


= (x4 + x2 + 1)(x2 ) + (x5 + x4 + 1)(x + 1)

De même, pgcd(x5 + x3 + x + 1, x4 + 1) = x3 + 1 et x3 + 1 = (x5 + x3 + x + 1) + (x4 + 1)x.

6
Correction 34 Dans Z/3Z : pgcd(x4 + 1, x3 + x + 1) = x2 + x − 1.
Dans Z/5Z : pgcd(x4 + 1, x3 + x + 1) = 1.

Correction 35 Sur Z[X], pgcd(x4 + x3 − 3x2 − 4x − 1, x3 + x2 − x − 1) = 1.

Correction 36 1. P est primitif, 2 divise tous les coefficients de P sauf le dominant, et 4


ne divise pas le terme constant : d’après le critère d’Eisenstein, on en déduit que P est
irréductible dans Z[x] (puis dans Q[x] car il est unitaire...).
2. On peut appliquer le même critère, avec 3 cette fois.
3. f est primitif, et sa réduction modulo 2 est irréductible. Donc f est irréductible dans
Z[x].
4. f (x + 1) = pk=1 Cpk xk−1 . Or p| k!(p−k)!
p!
P
(car p apparaı̂t au numérateur, tandis que tous les
facteurs du dénominateur sont < p ; comme p est premier, ils sont donc premiers avec p).
De plus Cp1 = p, donc p2 ne divise pas le terme constant de f (x + 1). D’après le critère
d’Eisenstein, f (x + 1) est irréductible, et donc f aussi.

Correction 37 Soit P = x2 − x + 1. Si P a une factorisation non triviale, P est divisible par


un polynôme de degré 1, et comme P est unitaire,√ce diviseur peut être choisi unitaire :√on
en déduit que P a une √ racine. On calcule P (a + bi 3) =√(a2 − 3b2 − a + 1) + (2ab − b)i 3.
Comme 1/2 ∈ / A = Z[i 3], 2a − 1 6= 0, donc si P (a + bi 3) = 0, alors b = 0, et P (a) = 0.
2
Mais x − x + 1 est primitif et se réduction modulo 2 est irréductible, donc il est irréductible
sur Z[x]. En particulier il n’a pas de racine dans Z. On en déduit que P n’a pas de racine sur
A, et est donc irréductible.
√ √
Soit K = frac(A) = Q[i 3]. On a P ( 1+i2 3 ) = 0 donc P a une racine dans K, donc P est
réductible sur K.

Correction 38 Si P a une racine α dans Z, alors P (α) = 0, et en considérant la réduction


modulo n, P̄ (ᾱ) = 0, donc P̄ a une racine dans Z/nZ pour tout n.
1. Si P (0) et P (1) sont impairs, P̄ (0̄) = 1̄ et P̄ (1̄) = 1̄, donc P̄ n’a pas de racine sur Z/2Z.
Donc P n’a pas de racine sur Z.
2. Si n ne divise aucun des P (0), . . . , P (n − 1), alors P̄ (0̄) 6= 0,. . ., P̄ (n − 1) 6= 0, donc P̄
n’a pas de racine sur Z/nZ. Donc P n’a pas de racine sur Z.

Correction 39 1. (X − ab )|P donc ∃Q ∈ Q[x], P = (x− ab )Q = (bx−a) Qb . En réduisant tous


les coefficients de Q au même dénominateur, on peut mettre Q sous la forme : Q = m1 Q1 ,
avec Q1 ∈ Z[X] primitif. Alors bdP = (bx − a)Q1 . En considérant les contenus de ces
polynômes, on a c(bx − a) = pgcd(a, b) = 1, c(Q1 ) = 1 donc c(bdP ) = bd c(P ) = 1. Ainsi
bd = ±1, et (bx − a)|P .
2. On considère par exemple les cas k = 0, . . . , 3. (Pour k = 2, on constate que P (2) = 0 : on
peut diviser P par (X − 2) et déterminer les trois racines complexes de P ...). On obtient
que
(∗) a|14 (k = 0),
(∗∗) (a − b)|4 (k = 1),
(∗ ∗ ∗) (a − 3b)|23 5 (k = 3).

Au passage On peut remarquer que si α 6 0, P (α) < 0, donc on peut supposer a > 0 et
b > 0.

7
– Si a = 1 : (∗∗) ⇒ b ∈ {2, 3, 5}. Aucune de ces possibilités n’est compatible avec (∗ ∗ ∗).
– Si a = 2 : (∗∗) ⇒ b ∈ {1, 3, 4, 6}. Comme pgcd(a, b) = 1, 4et 6 sont exclus. 3 n’est pas
compatible avec (∗ ∗ ∗). Pour 2, on vérifie que P (2) = 0.
– Si a = 7 : (∗∗) ⇒ b ∈ {3, 5, 9, 11}. Mais aucune de ces solution ne convient.
– Si a = 14 : (∗∗) ⇒ b ∈ {10, 12, 16, 18} mais pgcd(a, b) = 1 exclu toutes ces possibilités.
Finalement, 2 est la seule racine rationnelle de P .

1. Notons P = di=0 ai X i . Dans le calcul de P (n + km),


P
Correction 40 Pen développant
tous les termes (n+km)i à l’aide du binôme, on obtient que P (n+km) = 06j6i6d ai Cij nj (km)i−j =
P (n) + mN où N = 06j<i6d ai Cij nj (km)i−j − 1 ∈ Z. Donc m|P (n + km).
P

2. Supposons qu’un tel polynôme existe : soit m = P (0). ∀k ∈ Z, m|P (km). Comme
P (km) est premier, on en déduit que P (km) = ±m. Ceci est en contradiction avec
limk→+∞ P (km) = ±∞.

1. Soit f = ni=0 ai xi ∈ Q[x]. Soit ai = pqii le représentant irréductible de


P
Correction 41
ai . Soit m = ppcm(q0 , . . . , qn ). Notons m = qi mi . Alors f = m1 ai mi xi . En mettant en
P
facteur d = pgcd(a0 m0 , . . . , an mn ), on obtient f = md f0 , où f0 ∈ Z[x] est primitif.
2. Notons α = pq , avec pgcd(p, q) = 1 et q > 0. Soit g1 = αg. On a qg = pg1 , donc
qc(g) = pc(g1 ). On en déduit que q|p, et donc que q = 1 :α ∈ Z.
3. Soit g ∈ Q[x] tel que f = dg. Soit g = pq g0 la décomposition de g donnée par la question
1. Alors qf = pdg0 donc qc(f ) = pc(d)c(g0 ) = p. Donc q|p et finalement q = 1. On en
déduit que g = pg1 ∈ Z[x].
4. d = pgcdQ (f, g) = pq d0 . Alors d0 est primitif et divise f et g sur Q. Donc d0 divise f et g
sur Z.
Soit h un diviseur commun de f et g dans Z[x]. On a c(h)|c(f ) = 1 donc h est primitif.
Par ailleurs, h est un diviseur commun à f et g dans Q[x], donc h|d0 dans Q[x]. On en
déduit que h|d0 dans Z[x].
Ainsi, d0 est bien un pgcd de f et g dans Z[x].
5. Soit d = pgcd(c(f ), c(g)), h = pgcd(f, g) = c(h)h0 , h0 = pgcd(f0 , g0 ).
On a d|c(f ), d|c(g), h0 |f0 et h0 |g0 donc dh0 |f et h0 |g, et donc dh0 |h.
c(h)|c(f ) et c(h)|c(g) donc c(h)|d. h|f , donc il existe f1 ∈ Z[x] tel que f = h0 c(h)f1 . On a
alors c(h)c(f1 ) = c(f ), et après simplification, on en déduit que f0 = h0 f10 , avec f10 ∈ Z[x] :
h0 |f0 . De même pour g : h0 |g0 . On en déduit que h0 |h0 , et donc que h|dh0 .
φ
Correction 42 Soit K un corps, A un anneau non trivial, et K −
→ A un morphisme d’anneaux.
−1 −1
Soit x ∈ K \ {0}. On a 1 = φ(1) = φ(xx ) = φ(x)φ(x ) 6= 0 (car A n’est pas l’anneau trivial).
Donc φ(x) 6= 0. Ainsi ker φ = {0}, donc φ est injectif.

Correction 43 Soit x ∈ R \ {0}. Alors (x) ⊃ (x2 ) ⊃ (x3 ) ⊃ est une suite décroissante
d’idéaux. Elle est donc stationnaire à partir d’un certain rang : ∃k ∈ N, (xk ) = (xk+1 ). En
particulier, ∃a ∈ R, k k+1 = axk . Comme A est intègre, on en déduit que ax = 1, donc x ∈ R× .
R× = R \ {0} donc R est un corps.

Correction 44 Soit A un anneau fini, et I un idéal premier. Alors A/I est intègre, et fini ( !),
donc A/I est un corps (voir exercice 5 feuille 2). Donc I est maximal.

8
Correction 45 On rappelle que le produit de deux idéaux I et J est l’idéal engendré par les
produits de la forme ab avec a ∈ I, b ∈ J :
N
X
I ·J ={ ai bi , N ∈ N, ai ∈ I, bi ∈ J}
i=0

– Si I est un idéal premier : Soient J et K deux idéaux tels que J · K ⊂ I. Alors si J 6⊂ I,


∃a ∈ x \ I. Soit y ∈ K. On a xy ∈ J · K donc xy ∈ I. Comme I est premier, x ∈ I ou y ∈ I.
Mais x ∈ / I donc y ∈ I. Ainsi ∀y ∈ K, y ∈ I : on a montré que : J 6⊂ I ⇒ K ⊂ I. On a donc
bien J ⊂ I ou K ⊂ I.
– Si ∀J, K idéaux, (J · K ⊂ I ⇒ J ⊂ I ou K ⊂ I) : Soit a, b ∈ A avec ab ∈ I. Alors
(a) · (b) = (ab) donc (a) ⊂ I ou (b) ⊂ I et donc a ∈ I ou b ∈ I. I est donc premier.
On a M n = M · M n−1 . Donc si I est premier et contient M n alors I contient M ou M n−1 ,
et par une récurrence finie, on obtient que I contient M . Ainsi : M ⊂ I ( A. Comme M est
maximal on en déduit que M = I.
Correction 46 – A[X]/(X) : X est unitaire donc on dispose de la division euclidienne par
X. On vérifie (comme dans le cours) que chaque classe a un et un seul représentant de degré
0. On en déduit que A[X]/(X) est en bijection avec A. Il reste alors à remarquer que cette
bijection est un morphisme d’anneaux.
Une autre façon de dire la même chose est de remarquer que l’application φ : A[X] → A,
P 7→ P (0) est un morphisme d’anneaux. ker φ = (X) et Im φ = A. Comme A/ ker φ ∼ Im φ,
on a bien A[X]/(X) ∼ A.
– On peut considérer φ : A[X, Y ] → A[Y ], P 7→ P (0, Y ). C’est un morphisme d’anneaux. En
séparant les termes ne dépendant que de Y des autres, on peut mettre tout polynôme P
de A[X, Y ] sous la forme P = P1 (Y ) + XP2 (X, Y ) où P1 ∈ A[Y ] et P2 ∈ A[X, Y ]. Alors
φ(P ) = 0 ssi P1 = 0, ssi P = XP2 , c’est à dire P ∈ (X). Ainsi ker φ = (X). Par ailleurs, tout
polynôme P de A[Y ] peut être vu comme un polynôme P̃ de A[X, Y ]. Alors P = φ(P̃ ), donc
Im φ = A[Y ]. Finalement : A[X, Y ]/(X) ∼ A[Y ].
– A[X, Y ]/(X, Y ) : Soit φ : A[X, Y ] → A, P 7→ P (0, 0). φ est un morphisme d’anneaux, et avec
les notations précédentes, pour P = P1 (Y )+XP2 (X, Y ), avec φ(P ) = 0, on a P1 (0) = 0, donc
Y |P1 (Y ). Ainsi, P est la somme de deux polynômes, l’un multiple de X, l’autre multiple de
Y donc P ∈ (X, Y ). Réciproquement, si P ∈ (X, Y ), alors P (0, 0) = 0. Donc ker φ = (X, Y ).
∀a ∈ Aφ(a) = a donc φ est surjective. Finalement A[X, Y ]/(X, Y ) ∼ A.
– A[X1 , . . . , Xn ]/(X1 , . . . , Xn ) : Soit φ : A[X1 , . . . , Xn ] → A, P 7→ P (0). φ est un morphisme
d’anneaux. En regroupant tous les termes dépendant de Xn , puis tous les termes restant
dépendant de Xn−1 , et ainsi de suite jusqu’aux termes dépendant seulement de X1 , et enfin
le terme constant, tout polynôme P ∈ A[X1 , . . . , Xn ] peut se mettre sous la forme P =
Xn Pn + Xn−1 Pn−1 + · · · + X1 P1 + p0 , avec Pi ∈ A[X1 , . . . , Xi ] (et p0 ∈ A). On en déduit que
ker φ = (X1 , . . . , Xn ). Par ailleurs ∀a ∈ A, φ(a) = a, donc A[X1 , . . . , Xn ]/(X1 , . . . , Xn ) ∼ A.
Comme un idéal est premier (resp. maximal) ssi le quotient est intègre (resp. un corps), on en
déduit que
– dans A[X], (X) est premier ssi A est intègre, maximal ssi A est un corps,
– dans A[X, Y ], (X) est premier ssi A est intègre, et n’est jamais maximal,
– dans A[X1 , . . . , Xn ], (X1 , . . . , Xn ) est premier ssi A est intègre, maximal ssi A est un corps.
√ √
Correction 47 Soit α = a + b d ∈ Z[ d]. Soit a =√mp + a0 la √ division euclidienne de a par
0 0 0
m, et b = mq + b celle√de b par m. Alors α = m(p + q d) + a + b d. On en déduit que chaque
classe du quotient Z[ d]/(m) a un représentant dans
n √ 2
o
C = a + b d, (a, b) ∈ {0, . . . , m − 1}

9
√ √
Par ailleurs si deux √éléments a +√b d et a0 + √b0 d de cet ensemble sont dans la même classe,
alors ∃c, d ∈ Z, a+b d = (a0 +b0 d)+m(c+d d). On en déduit que a = a0 +mc et b = b0 +md,
et donc a = a0 , b = b0 . √ √
Ainsi chaque classe de Z[ d]/(m) √ a un représentant unique dans C. Z[ d]/(m) et C sont donc
en bijection : en particulier, Z[ d]/(m) a m2 éléments.
Remarque : on a √
Z[ d] ∼ Z[X]/(X 2 − d).
√ √
En effet l’application
√ φ : Z[X]/(X 2 − d) → Z[ d], P̄ 7→ P ( d) est bien définie (si ¯(P ) =

Q̄, alors P ( d) = Q( d)), et c’est un morphisme d’anneaux. De plus, si φ(P ) = 0, √ notons
2 2
P =√Q(X − d) + (aX + b) la division euclidienne de P par X − d. En évaluant en d, on
a a d + b = 0 donc R = 0. On en déduit que (X 2 − d)|P , i.e. P̄ = 0. On √ en déduit que
2
ker φ = {0}, donc φ est injective. Par ailleurs ∀(a, b) ∈ Z , φ(a + bX) = a + b d donc φ est
surjective.
√ √ √
Si d est pair, comme √d · d =√|d| ∈ (2) alors que √ d∈ / (2), (2) n’est√pas premier.
Si d est impair : (1 + d)(1 + d) = (1 + d) + 2 d ∈ (2), mais (1 + d) ∈ / (2) donc (2) n’est
pas premier. √
Remarque : Z[ d]/(2) ∼ Z2 [X]/(X 2 + d). ¯ (X 2 + d) ¯ est X 2 ou X 2 + 1. Aucun de ces deux
polynômes n’est irréductible. Donc le quotient ne saurait être intègre.
Correction 48 – Si x ∈ A est premier : soit a, b ∈ A tels que ab = x. Alors ab ∈ (x) donc
a ∈ (x) ou b ∈ (x). On en déduit que a ∼ x ou b ∼ x. Donc x est irréductible.
– A est supposé factoriel. Soit I un idéal premier. Soit x ∈ I et x = p1 . . . pk “la” factorisation
de x en produit d’irréductibles. Alors (p1 · · · pn−1 )pn ∈ I donc (p1 · · · pn−1 ) ∈ I ou pn ∈ I. si
pn in I, I contient un irréductible. Sinon, (p1 · · · pn−2 )pn−1 ∈ I. Par une récurrence finie, l’un
au moins√des pi ∈ I, donc I contient un irréductible.
√ √ √
– Dans Z[ −5], 9 ∈ (3). Pourtant 9 = (2 + −5)(2 − −5) et (2 ± −5) ∈ / (3). Donc (3)
n’est pas premier. √
– 2 est irréductible : 2 = z1 z2 avec zi ∈ Z[ −5], alors |z1 |2 |z2 |2 = 4, donc {|z1 |2 , |z2 |2 } =
{1, 4} ou {2, 2}. Dans le premier cas, on a affaire à une factorisation triviale. Le second est
2 2
impossible, puisque√ l’équation
√ a + 5b = 2 n’a pas de solution √ entière (a, b).
√ (1 + −5)(1 + −5) = 6 ∈ (2), mais (1 ± −5) ∈
Par ailleurs, / (2) donc 2 n’est pas premier
dans Z[ −5].
Correction 49 1. Soit J un idéal de A/I. Soit π la projection canonique A → A/I, et
−1
J = π (J ). J est un idéal de A qui est principal donc ∃a ∈ A, J = (a). Montrons que
J = (π(a)).
On a π(a) ∈ J donc (π(a)) ⊂ J . Soit α ∈ J , et b un représentant de α, i.e. b ∈ A et
π(b) = α. Alors b ∈ J = (a), donc ∃k ∈ A, b = ka. Alors π(b) = π(ka) = π(k)π(a), donc
π(b) ∈ (π(a)). Donc J ⊂ (π(a)).
Finalement, J = (π(a)). On en déduit que A/I est principal.
2. – Z/nZ : Soit I un idéal de Z/nZ. I est principal, donc ∃a ∈ Z, I = (ā). Or (ā) =
{αā, α ∈ Z/nZ} = {p̄ā, p ∈ Z} = {pa, p ∈ Z}. Donc π −1 (I) = {pa + qn, (p, q) ∈ Z2 }
est l’idéal engendré sur Z par a et n donc l’idéal engendré par d = (pgcd(n, a)). On en
déduit que I = (d).¯ En particulier, I est engendré par un diviseur de n.
Soit maintenant d1 et d2 deux diviseurs (positifs) de n tels que (d¯1 ) = (d¯2 ). On a
π −1 ((d1 )) = d1 Z = d2 Z donc d1 = d2 .
Ainsi, les idéaux de Z/nZ sont engendrés par les diviseurs de n, et deux diviseurs
distincts engendrent deux idéaux distincts : il y a donc autant d’idéaux dans Z/nZ que
de diviseurs de n.

10
– Q[X]/(f ) : On raisonne de la même manière : la remarque clef étant si I = (ḡ) est un
idéal de Q[X]/(f ), alors π −1 (I) = (f, g) = (pgcd(f, g)).
3. Les idéaux maximaux sont ceux pour lesquels le quotient est un corps, (donc aussi ceux
pour lesquels le quotient est intègre puisque Z/nZ est fini). On a le diagramme suivant
¯ :
(I = (d))
π2 ◦π1

π1
'
π2
Z / Z/nZ / (Z/nZ)/I
jj4
jjjjjjj
j
jjjj ∼
π
 jjjj
Z/dZ
En effet, π1 et π2 sont des morphismes d’anneaux, et ker(π2 ◦ π1 ) = dZ. Donc (Z/nZ)/I
est un corps ssi d est premier.
De même, (Q[X]/(f ))/I est un corps ssi I = (ḡ) où g est un facteur premier de f .

Correction 50 1. Soit α, β ∈ J¯ et λ, µ ∈ A/I. Alors ∃a, b ∈ J, l, m ∈ A, α = π(a), β =


π(b), λ = π(l), µ = π(m). On a donc λα + µβ = π(la + mb). Or la + mb ∈ J (car J est un
idéal), donc λα + µβ ∈ J.¯ Donc J¯ est un idéal de A/I.
2. Comme dans l’exercice précédent, on a le diagramme suivant :
π2 ◦π1
'
π1 π2
A / A/I / (A/I)/J¯
jj4
jjjjjjj
π
jjjj∼
 jjjj
A/(I + J)

¯ donc ∃y ∈ A, π1 (x) = π1 (y). Alors


En effet, si x ∈ ker(π2 ◦ π1 ), alors π1 (x) ∈ ker π2 = J,
x − y ∈ ker π1 = I, donc ∃z ∈ I, x = y + z : on a donc x ∈ I + J. Réciproquement,
si x ∈ I + J, alors ∃(x1 , x2 ) ∈ I × J, x = x1 + x2 . Alors π1 (x) = π1 (x2 ) ∈ J, ¯ donc
π2 ◦ π1 (x) = 0.
Donc ker(π2 ◦ π1 ) = I + J. Donc A/(I + J) ∼ (A/I)/J. ¯

Correction 51 1. Soit J ⊂ B un idéal premier de B. Soient a, b ∈ A tels que ab ∈ f −1 (J).


Alors f (a)f (b) = f (ab) ∈ J donc f (a) ∈ J ou f (b) ∈ J. Ainsi, a ∈ f −1 (J) ou b ∈ f −1 (J).
On en déduit que f −1 (J) est premier.
Cette proposition n’est pas vraie pour les idéaux maximaux. Par exemple, A = Z, B =
Q[X], f (k) = k, et J = (X). Alors f −1 (J) = {0} n’est pas maximal.
2. Prenons A = Z, B = Q, f (k) = k. f (Z) = Z n’est pas un idéal de Q (1 ∈ Z, 21 ∈ Q et
pourtant 1 × 12 ∈ / Z)
Supposons f surjectif. Soit x, y ∈ f (I), a, b ∈ B. Il existe x0 , y0 ∈ I tels que x = f (x0 ) et
y = f (y0 ). De plus, comme f est surjectif, ∃a0 , b0 ∈ A tels que a = f (a0 ) et b = f (b0 ).
Alors ax + by = f (a0 )f (x0 ) + f (b0 )f (y0 ) = f (a0 x0 + b0 y0 ) et comme I est un idéal,
(a0 x0 + b0 y0 ) ∈ I, donc (ax + by) ∈ f (I).
f (I) est donc bien un idéal de B.
3. Soit I un idéal maximal de A et J = f (I). Supposons J 6= B. Soit K un idéal de B tel
que J ⊂ K. Alors I ⊂ f −1 (K), donc f −1 (K) = I ou f −1 (K) = A. Dans le premier cas,
on K = f (f −1 (K)) = J, dans le second cas, on a K = f (f −1 (K)) = f (A) = B. L’idéal J
est donc maximal.

11
4. (X + 2)(X + 3) = X 2 + 5X dans Z6 [X], donc (X + 2̄)(X + 3̄) ∈ (X), mais (X + 2̄) ∈ / (X)
et (X + 3̄) ∈
/ (X), donc r6 ((X)) n’est pas premier dans Z36 [X].
(X + 1)2 = (X 2 + 1) dans Z2 [X], or (X + 1) ∈ / (X 2 + 1), donc r2 ((X 2 + 1)) n’est pas
premier dans Z2 [X].
Correction 52 1. Soit J = B ∩ I. Soit x, y ∈ J, a, b ∈ B, alors ax + by ∈ B puisque B
est un sous-anneau de A. ax + by ∈ I puisque I est un idéal. On en déduit que J est un
idéal.
B+I est stable par addition (car B et I le sont). Soit α = a+x ∈ B+I et β = b+y ∈ B+I.
Alors αβ = (ab)+(ay+bx+xy) ∈ B+I, donc B+I est stable par multiplication. 1 ∈ B+I,
donc B + I est un sous anneau de A. I ⊂ B + I, et I est absorbant pour la multiplication
dans A, donc aussi dans B : Iest un idéal de B + I.
2. On a le diagramme (de morphismes d’anneaux) suivant :
φ
(
B
i /B+I π /
(B + I)/I
iiiiii4
iiii
iiii ∼
π0
 iiii
B/ ker φ
Or, pour x ∈ B, on a : x ∈ ker φ ⇔ x = i(x) ∈ ker π = I. Donc ker φ = B ∩ I, et par
suite :
B/(B ∩ I) ∼ (B + I)/I.
Correction 53 1. Soit P = x3 − x + 2. Sa réduction P̄ = x3 − x − 1 modulo 3 est de degré
3 et n’a pas de racine, donc P̄ est irréductible dans Z3 [x]. Comme P est primitif, on en
déduit que P est irréductible dans Z[x], puis dans Q[x]. Comme Q[x] est principal, on en
déduit que (P ) est maximal, et donc que Q[x]/(P ) est un corps.
2. Dans Q[x]/(P ), on a y 3 − y + 2 = 0, donc y(y 2 − 1) = −2 et finalement y( 21 (1 − y 2 )) = 1.
Ainsi y −1 = 12 (1 − y 2 ).
3. 1 + y + y 2 = π(1 + x + x2 ). On a pgcd(P, 1 + x + x2 ) = 1, et plus précisément, en
utilisant l’algorithme d’ Euclide : 13 = (x + 4)P − (x2 + 3x − 5)(x2 + x + 1) donc
(y 2 + y + 1)−1 = −113
(y 2 + 3y − 5).
Pd i ¯
Correction 54 Notons f = i=0 ai x . On a pgcd(a0 , . . . , ad ) ∼ 1 et π6 |ad . Notons f ∈
A/(π)[X] la réduction de f modulo π. Soit f = gh une factorisation de f dans A[x]. Alors
f¯ = ḡ h̄, et donc (quitte à échanger g et h) ḡ ∼ 1 et h̄ ∼ f¯. Comme π6 |ad , on a deg(f¯) = d, et
donc deg(h̄) = d puis deg(h) > d, et finalement deg(h) = d. Par conséquent deg(g) = 0 : g ∈ A.
Comme g|f , on a g|c(f ) ∼ 1 donc g ∼ 1. Ainsi, toute factorisation de f dans A[x] est triviale :
f est irréductible.
Correction 55 1. Ce polynôme est unitaire donc primitif. 11 est nombre premier qui divise
tous les coefficients sauf le dominant. 112 = 121 ne divise pas le coefficient de degré 0,
donc, d’après le critère d’Eisenstein, c’est un polynôme irréductible de Q[X].
2. f (X, Y ) = (X 2 + 1)Y 3 + (X − 1)2 Y 2 + (X − 1). Regardons f comme un polynôme de A[Y ]
avec A = C[X]. Alors, f est primitif sur A, et (X − 1) est un irréductible de A qui divise
tous les coefficients de f sauf le dominant, et dont le carré ne divise pas le terme constant.
D’après le critère d’Eisenstein, on en déduit que f est irréductible dans A[Y ] = C[X, Y ].
Dans Z2 [X, Y ], on a (X 2 + 1) = (X + 1)2 et f = (X + 1)((X + 1)(Y 3 + Y 2 ) + 1), donc f
n’est pas irréductible..

12
3. f (X, Y ) = Y 7 + Y 6 + 7Y 4 + XY 3 + 3X 2 Y 2 − 5Y + X 2 + X + 1. Considérons f comme
un polynôme de A[X] où A = Q[Y ]. Alors f est primitif sur A. Soit π = Y ∈ A. π est
irréductible, π ne divise pas le coefficient dominant de f , et la réduction f¯ modulo π est
f¯ = X 2 + X + 1 ∈ A/(π)[X] = Q[X, Y ]/(Y ) ' Q[X]. f¯ est donc irréductible dans A/(π),
donc d’après l’exercice précédent, f est irréductible dans Q[X, Y ].

Correction 56 Soit f = x2 +y 2 +1 ∈ A[x, y] (A = C, R, Q, Z, Z2 ). Soit B = A[y], et regardons


f comme un polynôme de B[x]. Le coefficient dominant de f (qui est 1) est inversible dans B,
donc on peut effectuer la division euclidienne de tout polynôme par f : ∀g ∈ B[y], ∃(q, r) ∈
B[x]2 , g = qf + r et degx r 6 1. Notons r = a(y)x + b(y), a, b ∈ A[y]. De plus, pour des
raisons de degré, le quotient et le reste de cette division sont uniques. On peut donc identifier
A[x, y]/(x2 + y 2 + 1) à {a(y)x + b(y), a(y), b(y) ∈ A[y]}. Supposons que ȳ soit inversible dans
cet quotient. Il existe a, b ∈ A[y] tels que y(a(y)x + b(y)) = 1̄. On a donc ya(y) = 0 et yb(y) = 1,
ce qui est impossible.

Correction 57

Correction 58 Rappelons que (a) · (b) = { ni=1 ai bi , n ∈ N, ai ∈ (a), bi ∈ (b)} = (ab). De plus
P
(ab) ⊂ (a) ∩ (b) donc

(ab) = (a) ∩ (b) ⇔ (a) ∩ (b) ⊂ (ab)


⇔ ∀m ∈ A, (a|m et b|m ⇒ ab|m)
⇔ ppcm(a, b) ∼ ab
⇔ ppcm(a, b) ∼ pgcd(a, b)ppcm(a, b)
⇔ pgcd(a, b) ∼ 1

Si A est principal, alors ∃d ∈ A, (a, b) = (d). Alors a ∈ (d) et b ∈ (d) donc d est un diviseur
commun à a et b. Si de plus d0 est un autre diviseur commun à a et b, alors a ∈ (d0 ) et b ∈ (d0 )
et comme (a, b) est le plus petit idéal contenant a et b, on en déduit que (a, b) = (d) ⊂ (d0 ), et
donc que d0 |d : finalement, pgcd(a, b) = d.

Correction 59 1. I = (5, x2 + 3). On a pgcd(5, x2 + 3) = 1, donc si I était principal, on


aurait 1 ∈ I, et donc I = Z[X]. Si 1 ∈ I, il existe P, Q ∈ Z[x], tels que 1 = 5P +(x2 +3)Q.
En considérant la réduction modulo 5 de ces polynômes, on obtient (x2 + 3̄)Q̄ = 1̄, ce qui
est impossible pour des raisons de degré (Z/5Z est intègre). Donc 1 ∈ / I, et I n’est donc
pas intègre.
x2 + 1 = (x + 2)(x − 2) + 5, donc (x2 + 1, x + 2) = (x + 2, 5). Or (x + 2, 5) n’est pas
principal pour les mêmes raisons que précédemment.
On a (x−1) = (x4 −1)−x(x3 −1) donc (x−1) ⊂ (x4 −1, x3 −1). Par ailleurs, (x−1)|(x4 −1)
et (x − 1)|(x3 − 1) donc x4 − 1 ∈ (x − 1) et x3 − 1 ∈ (x − 1), donc (x4 − 1, x3 − 1) ⊂ (x − 1).
Donc (x4 − 1, x3 − 1) est principal.
2. I = (x, x + 1) = Z car 1 = (x + 1) − x. Donc I n’est pas propre.
I = (5, x2 + 4). Z[X]/I ∼ Z5 /(x2 + 4̄). Mais (x2 + 4̄) = (x − 1̄)(x + 1̄) est réductible dans
Z5 [x], donc Z5 /(x2 + 4̄) n’est pas intègre : I n’est pas premier.
I = (x2 +1, x+2) = (x+2, 5). Z[x]/I ' Z5 [x]/(x+ 2̄). x+ 2̄ est irréductible dans Z5 [x], qui
est principal, donc (x + 2̄) est maximal, donc le quotient est un corps, et I est maximal.

Correction 60 1. Soit a, b ∈ B, ab ∈ I ∩ B. Alors ab ∈ I donc a ∈ I ou b ∈ I. Comme


a, b ∈ B, on a a ∈ I ∩ B ou b ∈ I ∩ B. Donc, si I ∩ B est propre, I ∩ B est premier.

13
2. Soit J un idéal premier de Z[X]. Alors J ∩ Z est soit Z soit un idéal premier de Z. Si
J ∩ Z = Z, alors 1 ∈ J, et donc J = Z[X], ce qui est exclu. On en déduit que J = (0) ou
J = (p) avec p premier.
3. On suppose J ∩ Z = (0) et J 6= (0). Soit alors f un polynôme de J \ {0} de degré minimal.
Notons f = c(f )f0 où f0 ∈ Z[x] est primitif. Comme J est premier, on a c(f ) ∈ J ou
f0 ∈ J. Comme J ∩ Z = {0}, le premier cas est exclu, donc f0 ∈ J.
Soit maintenant g ∈ J. Soit g = f0 q + r la division euclidienne de g par f0 dans Q
0
(q, r ∈ Q[x]). Notons q = ab q0 avec q0 ∈ Z[x] primitif, et r = ab0 r0 , avec r0 ∈ Q[x] primitif.
Alors bb0 g = ab0 q0 f0 + a0 b r0 On en déduit que a0 b r0 ∈ J, et pour des raisons de degré,
r0 = 0. Finalement, bb0 g = ab0 q0 f0 , et en considérant les contenus, on en déduit que
bb0 |ab0 , donc b|a, et donc q ∈ Z[x]. On en déduit que g ∈ (f0 ), et finalement J = (f0 ).
4. On suppose que J ∩ Z = (p). Soit rp la projection Z[x] → Zp [x]. Soit α, β ∈ Zp [x] tels
que αβ ∈ rp (J). Soit f, g des représentants de α et β (i.e. rp (f ) = α, rp (g) = β). Alors
f g ∈ rp−1 (rp (J)) = J + (p) = J. Donc f ∈ J ou g ∈ J, et donc α ∈ rp (J) ou β ∈ rp (J) :
rp (J) est premier.
Zp [x] est principal, donc il existe un polynôme π irréductible dans Zp [x] tel que rp (J) =
(π). Soit g un représentant de π. Alors J = (p, g) : en effet, on a vu que J = rp−1 ((π)) et
rp−1 ((π)) = (g) + (p) = (p, g).
5. Supposons J maximal dans Z[x]. J est en particulier premier, donc a une des deux formes
ci dessus. Supposons J = (f ), avec f irréductible et primitif. Soit p un nombre premier ne
divisant pas le coefficient dominant de f . Alors J ⊂ (p, f ) ⊂ Z[x], mais (p, f ) 6= Z[x]. En
effet, sinon, il existerait g, h ∈ Z[x] tels que 1 = pg + f h, et en considérant la réduction
modulo p, f¯ serait inversible dans Zp [x] : comme deg f¯ > 0, c’est impossible. On en déduit
que J n’est pas maximal.
J est donc de la forme (p, g), avec rp (g) irréductible dans Zp [x].

Correction 61 1 ∈ I + J donc ∃(x, y) ∈ I × J, 1 = x + y. En multipliant cette égalité


par x, on obtient x2 + xy = x. On en déduit que xy ∈ I, donc ∀p ∈ N ; xp y ∈ I p , et donc
∀(p, q) ∈ N2 , xp y q ∈ I p . Par symétrie, on a aussi ∀(p, q) ∈ N2 , xp y q ∈ J q .
Soit maintenant (m, n) ∈ N2 . Notons N = 2 sup(m, n). Alors 1 = 1N = (x+y)N = p+q=N CNp xp y q .
P
Comme : (p + q = 2N ) ⇒ (p > n ou q > m), tous les termes de cette somme sont dans I n ou
dans J m , et donc 1 ∈ I n + J m

Correction 62 1. 3, 5, 7, 11 sont deux à deux premiers entre eux, donc la solution est
unique modulo 1155 = 3 · 5 · 7 · 11.


x ≡ 1 mod 3

x ≡ 13 mod 15
 (

x ≡ 3 mod 5 
x ≡ 88 mod 105
⇔ x ≡ 4 mod 7 ⇔
x ≡ 4 mod 7  x ≡ 2 mod 11
x ≡ 2 mod 11

 
x ≡ 2 mod 11

n
⇔ x ≡ 508 mod 1155

2. Un diviseur commun de 2001 et 2002 divise leur différence, et donc pgcd(2001, 2002) = 1.
De même, pgcd(2002, 2003) = 1, et comme 26 |2001, pgcd(2001, 2003) = 1.

14
2001, 2002, 2003 sont donc deux à deux premiers entre eux, et la solution est donc unique
modulo 2001 · 2002 · 2003.
 

x ≡ 997 mod 2001 x ≡ −1004 mod 2001

x ≡ 998 mod 2002 ⇔ x ≡ −1004 mod 2002
 
x ≡ 999 mod 2003 x ≡ −1004 mod 2003
 

⇔x ≡ −1004 mod (2001 · 2002 · 2003)

Correction 63 On a 72 = 8 · 9 et pgcd(8, 9) = 1, donc Z72 ' Z8 × Z9 . De même, Z84 '


Z4 × Z3 × Z7 , Z36 ' Z4 × Z9 et Z168 ' Z8 × Z3 × Z7 . Donc Z72 × Z84 ' Z8 × Z9 × Z4 × Z3 × Z7 '
Z4 × Z9 × Z8 × Z3 × Z7 ' Z36 × Z128

Correction 64 1.11, 31, 61 sont premiers donc 2 à 2 premiers entre eux. Ainsi 2015 ≡
15
20 ≡ 1[11]

1[11 · 31 · 61] ⇔ 2015 ≡ 1[31]

 15
20 ≡ 1[61]
– En utilisant le petit théorème de Fermat, on obtient que, modulo 11 : 2015 ≡ 205 ≡
−25 ≡ 1[11].
– (2015 )2 = 2030 ≡ 1[31]. On en déduit que 2015 ≡ ±1[31]. Comme 31 6≡ 1[4], d’après
le théorème de Wilson, x2 = −1 n’a pas de solution modulo 31, et donc 2015 ≡ 1[31].
202 ≡ −3[31] est premier
– 2015 ≡ (92 )15 ≡ 360 ≡ 1[61]
2. 1155 = 11 · 7 · 5 · 3. De plus (petit théorème de Fermat) 26754 ≡ 24 ≡ 5[11]. De même,
26754 ≡ 24 ≡ 2[7], 26754 ≡ 22 ≡ −1[5], et 26754 ≡ 20 ≡ 1[3]. Or

a ≡ 5[11] 
a ≡ 5[11]

 (

a ≡ 2[7] 
a ≡ 5[11]
⇔ a ≡ 2[7] ⇔ ⇔ a ≡ 709[1155]
 a ≡ 4[5]  a ≡ −26[105]
a ≡ 4[15]

 
a ≡ 1[3]

Donc le reste de la division de 26754 par 1155 est 709.

Correction 65 13 est premier et 100 = 12 · 8 + 4 donc 10100 ≡ 104 ≡ (−3)4 ≡ 3 ≡ −10[13].


De même 10100 ≡ 10−8 ≡ 28 ≡ 9 ≡ −10[19]. En utilisant le lemme chinois, on en déduit que
10100 ≡ −10[247]. Comme pgcd(10, 247) = 1, on peut simplifier cette expression par 10 et on a
1099 ≡ −1[247], et donc 247|1099 + 1.

Correction 66 C = A × B.
(a, b) ∈ (A × B)× ⇔∃(c, d) ∈ A × B, (a, b)(c, d) = (1, 1)
⇔∃(c, d) ∈ A × B, ac = 1 et bd = 1
⇔a ∈ A× et b ∈ B ×

donc (A × B)× = A× × B × .
De même, on obtient que l’ensemble DA×B des diviseurs de 0 de A × B est
DA×B = DA × B ∪ A × DB ∪ (A \ {0}) × {0} ∪ {0} × (B \ {0}).
Enfin, pour les nilpotents N il(A × B) = N il(A) × N il(B).

15
Correction 67 1. En posant y = x+1, on a Z2 [x]/(x3 +x2 +x+1) = {0, 1, x, y, x2 , y 2 , xy, xy+
1}. Les tables des opérations sont les suivantes (elles sont symétriques) :

⊕ 0 1 x y x2 y2 xy xy + 1
2 2
0 0 1 x y x y xy xy + 1
1 0 y x y2 x2 xy + 1 xy
2
x 0 1 xy xy + 1 x y2
y 0 xy + 1 xy y2 x2
2
x 0 1 x y
2
y 0 y x
xy 0 1
xy + 1 0

⊗ 0 1 x y x2 y2 xy xy + 1
0 0 0 0 0 0 0 0 0
1 1 x y x2 y2 xy xy + 1
2
x x xy xy + 1 y2 y 1
y y2 y 0 y 2
xy
2
x 1 y2 xy x
2
y 0 0 y2
2
xy y y
xy + 1 x2
Pour Z[x]/(x2 − 1), (x − 1) et (x + 1) sont deux idéaux étrangers, et le lemme chinois nous
donne Z[x]/(x2 −1) ' Z[x]/(x−1)×Z[x]/(x+1). Or Z[x]/(x+1) ' Z et Z[x]/(x−1) ' Z
donc Z[x]/(x2 − 1) ' Z × Z.
La factorisation de (x8 −1) sur Q est (x8 −1) = (x−1)(x+1)(x2 +1)(x4 +1). En utilisant le
lemme chinois, on obtient que Q[x]/(x8 −1) ' Q[x]/(x+1)×Q[x]/(x2 +1)×Q[x]/(x4 +1)
soit :

Q[x]/(x8 − 1) ' Q × Q × Q[i] × Q[eiπ/4 ].


Montrons en effet que Q[x]/(x2 + 1) ' Q[i] : l’application φ : Q[x]/(x2 + 1) → Q[i] définie
par P̄ 7→ P (i) est un morphisme d’anneau.
– injectivité : Soit P̄ ∈ ker φ. Alors P (i) = 0. Comme P est à coefficient rationnels donc
réels, −i est aussi raine de P . Donc x2 + 1|P .
– surjectivité : Soit z = a + ib ∈ Q[i]. Alors z = φ(ax + b).
De même pour Q[x]/(x4 + 1) ' Q[eiπ/4 ]. Considérons le morphisme φ : Q[x]/(x4 + 1) →
Q[eiπ/4 ] défini par φ(P̄ ) = P (eiπ/4 ). φ est bien définie, c’est un morphisme d’anneau.
– injectivité : Soit P̄ ∈ ker φ. Alors P (eiπ/4 )√= 0. Par ailleurs √ X 4 + 1 est irréductible
dans Q : sa factorisation sur R est (x2 + 2x + 1)(x2 − 2x + 1), et aucun de ces
deux polynômes, même à inversible réel près, n’est rationnel. On en déduit que si
(x4 + 1) ne divise pas P , alors pgcd(X 4 + 1, P ) = 1. Il existerait donc U, V ∈ Q[x],
U P + V (X 4 + 1) = 1. En évaluant en x = eiπ/4 , on obtient une contradiction. Donc
X 4 + 1|P . (cf. ex. 9 feuille 3).
– surjectivité : Soit z = a + beiπ/4 ∈ Q[eiπ/4 ]. Alors z = φ(ax + b).
2. On a K[x]/(f n g m ) ' K[x]/(f m ) × K[x]/(g m ). On en déduit que les diviseurs de 0 sont

16
les polynômes de la forme P̄ où P satisfait l’une des conditions suivantes :
n
f |P et g m6 |P ({0} × K[x]/(g m ) \ {0})
m n
g |P et f 6 |P
(K[x]/(f n ) \ {0} × {0})
f |P et f n6 |P (DK[x]/(f n ) × K[x]/(g m ))

g|P et g m6 |P (K[x]/(f n ) × DK[x]/(gm ) )
Les nilpotents sont donnés par les conditions

f g|P
(f n g m6 |P si on veut exclure 0)
3. Les idéaux de K[x]/(f n ) sont les idéaux engendrés par les diviseurs de f n soit les f k pour
0 6 k 6 n.
La démonstration peut se faire en toute généralité exactement de la même manière que
dans Z/nZ : Soit D l’ensemble des diviseurs de f n (modulo K ∗ ). Ici, D = {f k , 0 6 k 6 n}.
Soit I l’ensemble de idéaux de K[x]/(f n ).
On a une flèche de D → I, donnée par d 7→ (d). ¯
– surjectivité Soit I ∈ I. I est principal : notons I = (h̄). Soit d = pgcd(f, h), et h1 le
polynôme déterminé par h = dh1 . Alors pgcd(f, h1 ) = 0 et h1 est inversible dans le
quotient. On en déduit que (h̄) = (d) ¯ = I (or d ∈ D).
¯
– injectivité Soit d, d ∈ D tels que (d) = (d̄0 ). On a alors d = h1 d0 + h2 f donc d0 |d. De
0

même, d|d0 . On en déduit que d ∼ d0 .


Revenons à notre exercice : les idéaux de K[x]/(f n ) × K[x]/g m sont donc de la forme
(f α ) × (g β ). En revenant à K[x]/(f n g m ), on obtient que l’ensemble des idéaux est
{(f α g β ), 0 6 α, β 6 n}
4. Les inversibles de K[x]/(f n ) sont les (classes des) polynômes premiers avec f . Le complémentaire
est donc formé des multiples de f , il y en a donc autant que de polynômes de degré
(nd − 1) − d où d est le degré de f , soit p(n−1)d . Il y a donc p(n−1)d (p − 1) inversibles dans
K[x]/(f n ).
On en déduit qu’il y en a p(n−1)df +(m−1)dg (p − 1)2 dans K[x]/(f n g m ), où df et dg sont les
degrés respectifs de f et g.
5. Plus généralement,
P
si les fi sont des polynômes irréductibles distincts, dans K[x]/(f1n1 · · · fknk )
il y a p (ni −1)di (p − 1)k inversibles, où di est le degré de fi .
Correction 68 Pour obtenir les facteurs multiples, on utilise la remarque suivante : g est un
facteur multiple de f ssi g est un facteur commun à f et à f 0 (dérivé formel de f ).
Ainsi pgcd(f, f 0 ) est le produit de tous les facteurs multiples de f , avec exposant diminué de
1 par rapport à f . Ainsi f /pgcd(f, f 0 ) est le produit de tous les facteurs irréductibles de f ,
avec exposant 1 pour tous. Finalement, pgcd(pgcd(f, f 0 ), f /pgcd(f, f 0 )) est le produit de tous
les facteurs multiples de f avec exposant 1.
√ √ √
Correction 70 Soit z = n + m d, z 0 = n0 + m0 d ∈ Z[ d]. Alors
√ √
zz 0 = (n + m d)(n0 + m0 d)

= (nn0 + mm0 d) + (nm0 + n0 m) d

= (nn0 + mm0 d) − (nm0 + n0 m) d
√ √
= (n − m d)(n0 − m0 d)
= z̄ z̄ 0

17

Donc ∀z, z 0 ∈ Z[ d], zz 0 0
√ = z̄ z̄ . 0
On a alors ∀z, z ∈ Z[ d], N (zz ) = zz 0 zz 0 = z z̄ z 0 z̄ 0 = N (z) N (z 0 ).
0


Correction 71 1. – Si z ∈ Z[ d] est inversible :
Alors zz −1 = 1, donc N (z)N (z −1 ) = 1. Comme N (z) ∈ Z et N (z −1 ) ∈ Z, on a donc
N (z) ∈ {1, −1}.
– Si N (z = ±1) : √
Alors z z̄ = ±1, donc z(±z̄) = 1. Comme ±z̄ ∈ Z[ d], z est inversible.

2. Soient z1 , z2 ∈ Z[ d] tels que z = z1 z2 . Alors N (z1 )N (z2 ) = ±p. Comme ±p est
irréductible sur Z, on en√déduit que N (z√1 ) = ±1 ou N (z2 ) = ±1. D’après la question
précédente,
√ on a z1 ∈ Z[ d]× ou z2 ∈ Z[ d]× : on en déduit que z est irréductible dans
Z[ d].
(ATTENTION
√ : p est premier donc irréductible dans Z, mais peut être réductible dans
Z[ d] ! cf. 2 dans Z[i].)

3. On a N (3) = N (2+ −5) = 9. On peut montrer en fait que tout élément z de norme 9 est
√ : si z = z1 z2 , alors N (z1 )N (z2 ) = 9. Donc {N (z1 ), N (z2 )} =2{1,29} ou 2{3, 3}
irréductible
(dans Z[ −5], la norme est toujours positive). Or pour tout (n, m) ∈ Z , n + 5m 6= 3.
En effet, si |m| > 1, n2 + 5m2 > 5 et pour m = 0, l’équation revient à n2 = 3, qui n’a
pas de solution entière. Ainsi, N (z1 ) = 1 ou N (z2 ) = 1, donc z1 ou√z2 est inversible. z n’a
donc pas√ de factorisation non triviale : z est irréductible dans Z[ −5]. En particulier, 3
et 2 + −5 le sont.
4. Tout élément de A de norme√9 est irréductible. Il suffit donc de trouver tous les éléments
de norme 9. Soit z = n + m −5 ∈ A. Si |m| > 2 ou |n| > 4,√alors N (z) > 9. On cherche
donc les éléments de norme 9 parmi les éléments z = n + m −5 avec |n| 6 3 et |m| 6 1.
Pour m = 0, les seules solutions sont n = ±3, pour |m| = 1, les solutions sont obtenues
pour |n| = 2. Ainsi :

∀z ∈ A : N (z) = 9 ⇔ z ∈ {±3, ±(2 ± 5)}

5. On a N (9) = 81. Donc si 9 = z1 z2 est une factorisation de 9 dans A, Nn(z1 )N (z2 ) est une o
factorisation de 81 (dans Z), et plus précisément on a {N (z1 ), N (z2 )} ∈ {1, 81}, {3, 27}, {9, 9} .
Si N (z1 ) = 1 ou N (z2 ) = 1, la factorisation est triviale.
A n’a pas d’élément de norme 3 donc la paire {3, 27} n’est pas réalisable.

Si enfin
√ N (z1 ) √= N (z2 ) = 9, alors z1 , z2 ∈ {±3, ±(2 ± 5)}. Comme 9 = 3 · 3 =
(2 + −5)(2 − −5), tous ces éléments sont diviseurs de 9.

Les diviseurs de 9 sont donc {±1, ±3, ±(2 ± −5), ±9}.

Comme
√ N (3(2 + −5)) = 81, le√même raisonnement √ montre que si d ∈ A divise 3(2 +
−5), alors d ∈ {±1, ±3, ±(2 ± −5), ±3(2 ± −5)}.
√ √ √
Si (2 − −5)a = 3(2 + −5), alors N (a)√= 9, donc a =√±3 ou ±(2 ± −5). Comme
A est intègre,
√ si a = ±3, on √ obtient 2 − −5 = ±(2 + −5), ce qui est faux. √ Si a =
±(2 + −5), on obtient√ 2 − −5√ = ±3, ce qui est faux. Si enfin a = ±(2 √ − −5), on
obtient ±(−1
√ − 4 −5) = 6 + 3 −5), ce qui est encore faux. Donc 2 − −5 √ ne divise
pas 3(2 + −5) dans A. Tous les autres éléments de norme 9 divisent 3(2 + −5), donc,
finalement :
√ √ √
Les diviseurs de 3(2 + −5) sont {±1, ±3, ±(2 + −5), ±3(2 + −5)}.

(ATTENTION : Le seul fait que 3 et 2 + −5 soient irréductibles ne permet pas de
conclure ! Si l’anneau n’est pas factoriel, un produit d’irréductibles
√ p1 p2√
peut avoir d’autres
diviseurs (à association près) que p1 et p2 ... cf 3 · 3 = (2 + −5)(2 − −5) !)

18

6. On connaı̂t la liste des diviseurs de 3 et de 2 + −5.√Les seuls qui soient communs sont
1 et −1. On en déduit que 1 est un pgcd de 3 et 2 + −5.
√ √
9 et 3(2 + −5) sont des multiples communs√de 3 et 2 + −5, donc si ces deux éléments
admettent√ un ppcm m, on a m|9 et m|3(2 + −5). On connaı̂t la √ liste des diviseurs de 9
et 3(2 + −5) : à association près, on en déduit
√ que m ∈ {1, 3, 2 + −5}. Comme 3|m,√ la
seule possibilité est m = 3, et comme (2 + −5)|m, la seule possibilité est m = 2 + −5.
Il y a donc contradiction :

3 et 2 + −5 n’ont pas de ppcm dans A.
7. Supposons I principal √ : soit a ∈ A un générateur : I = (a). Alors a est un diviseur √
commun à 3 et √ 2 + −5, donc a = ±1. (En particulier, I = A). Soient u = u 1 + u 2 −5
et v = v1 + v2 −5 deux éléments de A. On a :
√ √
3u + (2 + −5)v = 1 ⇔ (3u1 + 2v1 − 5v2 ) + (3u2 + v1 + 2v2 ) −5 = 1

3u1 + 2v1 − 5v2 = 1

3u2 + v1 + 2v2 = 0

−v1 + v2 ≡ 1[3]

v1 − v2 ≡ 0[3]

Donc ∀u, v ∈ A, 3u + (2 + −5)v 6= 1. Donc 1 ∈ / I, ce qui est une contradiction : I n’est
pas principal.
L’anneau A n’est pas principal puisqu’il a √ au moins un √ idéal non principal. Il n’est pas
non plus factoriel, puisque 9 = 3 3 = (2 + −5)(2 − −5) admet deux factorisation en
irréductibles non équivalentes à association près.
√ √ √
8. – Les diviseurs communs de 9 et 3(2+ −5) sont {±1, ±3, ±(2+ −5)}. Si 9 et 3(2+ −5)
admettent un pgcd d, alors d est dans cette liste, √ et divisible√ par tous les membre de
cette√liste. Mais 3 n’est pas divisible par 2 + −5 et 2 + −5 ne divise pas 3 : 9 et
2 + −5 n’ont pas de pgcd.√
– Supposons que 9 et 3(2 + −5) √ admettent un ppcm M . Alors√il existe des éléments
a, b ∈ A tels que M = 9a = 3(2 + −5)b.√Notons m = 3a = (2 + −5)b (A est intègre).
m est un multiple commun de 3 et 2 + √ −5.
Soit k un√multiple commun de 3 et 2 + −5. Alors 3k est un multiple commun de 9
et 3(2 + −5), donc M |3k : ∃c ∈ A, 3k = M c = 3mc. On en déduit √ que k = mc (A
est intègre), donc m|k. On en déduit que m est un ppcm de 3 et 2 + −5, ce qui est
impossible.

Correction 72 1. Voir TD. n̄ est inversible ssi pgcd(n, 36) = 1 (Bezout !), i.e. n̄ ∈ {±1, ±5, ±7, ±11,
Les autres éléments sont tous des diviseurs de 0 puisque n̄ divise 0 ssi pgcd(n, 36) 6= 1.
Enfin, n̄ est nilpotent ssi 2|n et 3|n, donc ssi 6|n, soit n̄ ∈ {0, ±6, ±12, 18}.
2. Montrons que l’ensemble I des idéaux de Z/36Z est en bijection avec l’ensemble D =
{1, 2, 3, 4, 6, 9, 12, 18, 36} des diviseurs (positifs) de 36.
Considérons l’application φ : D → I définie par φ(d) = (d). ¯
Injectivité : Si φ(d) = φ(d0 ), alors ∃a, b ∈ Z, d = d0 a + 36b. Comme d|36, on en déduit que
d|d0 . De même, on a d0 |d, et donc d = d0 .
Surjectivité :Soit I ∈ I. Z/36Z est principal, donc ∃a ∈ Z, I = (ā). Soit d = pgcd(a, 36).
Notons a = da0 : pgcd(a0 , 36) = 1. On en déduit que ā0 est inversible dans Z/36Z. Alors
d¯ ∼ ā dans Z/36Z. On en déduit que I = (d) ¯ = φ(d).
Finalement, il y a donc 9 idéaux dans Z36 :

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– (1) = Z36 ,
– (2) = {0, ±2, ±4, ±6, ±8, ±10, ±12, ±14, ±16, 18},
– (3) = {0, ±3, ±6, ±9, ±12, ±15, 18},
– (4) = {0, ±4, ±8, ±12, ±16},
– (6) = {0, ±6, ±12}
– (9) = {0, ±9, 18}
– (12) = {0, ±12}
– (18) = {0, 18}
– (36) = {0},
3. Si a, b ∈ A× , alors (ab)(b−1 a−1 ) = 1 donc ab ∈ A× .
Si ab ∈ A× , soit c = (ab)−1 . Alors a(bc) = 1 donc a ∈ A× et b(ac) = 1 donc b ∈ A× .
4. On a (6x + 1)(−6x + 1) = 1 dans Z36 [x], donc 18x + 1 y est inversible.
5. Soit f un inversible de Z36 [x]. Choisissons P ∈ Z[x] tel que P̄ = f et Q ∈ Z[x] tel que
Q̄ = f −1 .
La projection Z → Z2 se factorise par Z → Z36 → Z2 . Ces projections sont bien définies,
et sont des morphismes d’anneaux. Notons P[2] la réduction de P modulo 2 : on a alors
P[2] Q[2] = (P Q)[2] = 1, et comme Z2 est un corps, P[2] = 1, Q[2] = 1. On en déduit que
2 divise tous les coefficients de P , sauf celui de degré 0. De même, en considérant la
réduction modulo 3, on obtient que 3 divise tous les coefficients de P , sauf celui de degré
0. Finalement, 6 divise tous les coefficients de P sauf celui de degré 0, qui est inversible
modulo 36 : à association (dans Z36 ) près, f est donc de la forme :
d
X
f= 6ai xi + 1, (ai ) ∈ Z36 .
i=1

Réciproquement, si f est de cette forme, c’est à dire f = 1 + 6xf1 , avec f1 ∈ Z36 [x], alors :

(1 + 6xf1 )(1 − 6xf1 ) = 1

donc f est inversible.

Correction 73 1. Le critère d’Eisenstein avec 2 pour module donne directement le résultat.


2. La réduction modulo 2 de Q est Q[2] = x6 + x2 + 1, qui n’a pas de racine, et n’est
pas divisible par x2 + x + 1, le seul irréductible de degré 2 de Z2 [x]. Ainsi, Q[2] est soit
irréductible, auquel cas Q l’est aussi sur Z, soit le produit de deux irréductibles de degré
3.
Si Q[2] n’est pas irréductible, on considère la réduction modulo 3 de Q : Q[3] = x6 + 1 =
(x2 +1)3 . x2 +1 est irréductible sur Z3 , car il est de degré 2 et n’a pas de racine. Soit Q = RS
une factorisation non triviale de Q sur Z. On peut supposer R et S unitaires. Alors, en
considérant la réduction modulo 2, on obtient que R[2] et S[2] sont deux irréductibles de
degré 3 de Z2 [x]. En particulier deg(R) = deg(R[2] ) = 3 (car R est unitaire) et deg(S) =
deg(S[2] ) = 3. Cependant, la réduction modulo 3 de Q n’admet pas de factorisation
suivant deux polynômes de degré 3. C’est une contradiction : on en déduit que Q n’a pas
de factorisation non triviale.

Correction 74 Soit p un nombre premier impair. Notons p = 2m + 1. On a

(m!)2 ≡ (−1)m+1 [p]

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en effet, (modulo p) :
2m
Y m
Y
(p − 1)! = k = m! (m + k)
k=1 k=1
m
Y m
Y
= m! (m + k − p) = m! (−k)
k=1 k=1
= (−1) (m!)2m

Or, dans Zp [x], 1−1 = 1 et (p − 1)−1 = p − 1, donc ∀k ∈ {2, ..., p − 2}, k −1 ∈ {2, ..., p − 2}. Ainsi,
Q p−1
k=2 k ≡ 1[p], et donc (p − 1)! ≡ −1[p]. D’où le résultat.
– Si p ≡ 1[4], (−1)m+1 = −1, et donc m! est une solution de x2 ≡ −1[p].
– Si cette équation a une solution, alors x2m ≡ 1[p], et comme xp−1 ≡ 1[p], 1 ≡ (−1)m [p]. On
en déduit que m est pair, donc p ≡ 1[4].

Correction 75 1.

f = g(x3 + x + 1) + (x2 + x)
g = (x2 + x)x + 1

donc pgcd(f, g) = 1 et

1 = g − (x2 + x)x = g − (f − g(x3 + x + 1))x = (x4 + x2 + x + 1)g − xf

2. f = (x4 + x + 1)(x2 + x + 1) donc f n’est pas irréductible.


g est de degré 3 et n’a pas de racine, donc g est irréductible.
3. Les éléments de A sont en bijection avec les polynômes de Z2 [x] de degré < deg(g) = 3.
Il y a 8 polynômes de degré au plus 2 sur Z2 , donc A a 8 éléments.
4. On utilise la représentation linéaire uf + vg = 1 de pgcd(f, g) obtenue plus haut. uf =
1 + vg, donc ūf¯ = 1̄ + 0̄ = 1̄. Donc (f¯)−1 = ū = x̄.
5. Soit f1 = x2 + x + 1 et f2 = x4 + x + 1. Alors f1 f2 = f donc f¯1 f¯2 = 0̄. Pourtant, f ne
divise ni f1 ni f2 , donc f¯1 6= 0̄ et f¯2 6= 0̄ : B n’est pas intègre, donc B n’est pas un corps.

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