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ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE OFFICIELLE DE RUWENZORI

B. P. 560 BUTEMBO

E-mail : uorbutembo@yahoo.fr

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Département : Economie de Développement

VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA LOI D’OKUN EN


RDC

Par : HODARI MUGHANDA Nono

Travail de fin d’étude présenté et défendu


en vue de l’obtention du grade de Licenciée
en Economie de Développement

Directeur : MUYISA BAHEKWA Abel,


Docteur

Encadreur : MUSONDOLYA MBUSA Meni,


Chef des travaux

ANNEE ACADEMIQUE : 2020-2021


i

EPIGRAPHE
« Sauver notre planète, éloigner les gens de la pauvreté, faire avancé la croissance
économique. Ce sont les mêmes combats. »

Ban Ki-moon
ii

DEDICACE
A toutes les familles qui nous ont déjà supportés pendant notre parcours ;

A tous les amis.


iii

IN MEMORIUM

A notre regretté père MUGHANDA MUTAHINGA Firmin et notre regretté mère KAVUGHO
SAPATA Jacqueline étant la base de notre existence, sont dignes en premier lieu car loin
d’eux rien ne se serait effectué.
iv

SIGLES ET ABREVEATIONS

BIT : Bureau International du Travail


OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PIB : Produit Intérieur Brut


v

REMERCIEMENTS

Que la gloire et grâce soient rendues à l’Eternel notre Dieu, qui nous a assuré la protection et
nous a donné la sagesse qui d’ailleurs a rendue toutes nos mains fructueuses, source de notre
vie.

Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements aux autorités académiques de


l’U.O.R/BUTEMBO.

A monsieur le docteur MUYISA BAHEKWA Abel et monsieur le chef de travaux


MUSONDOLYA MBUSA Meni, pour avoir accepté de diriger et d’encadrer ce travail malgré
leurs multiples occupations.

A toutes les familles qui nous ont supportés et tolérés pendant ce parcours, particulièrement à
KAMATE PAUL et SPECIOSE, Dr SAMUEL et FAY, Ir LAJOIE et ALINE, Me PALEKY et
OLGA, Me SIBI et ZAWADI, Ass. KYAKAKALA et LAETICIA, Dr MUYISA et
CHRISTELLE, Dr KALUMBI et GOLO, Dr PASCAL et SIFA, Ir FRANCOIS et FAZILA.

A nos frères et sœurs, KASESO MUGHANDA Bénédicte, SAPATA Tatiana, MBONZO


Thierry, MUKATA Tarcille, MBONZO Thevy pour vos encouragements

A nos amis et connaissance : KAGHESI Tranquille, VIHUKO Clovis, MUVUNGA Dorloter,


LWAMBALI Merveille, KAHASA Wassy, KAVATSI John, KASAPU Safi, BASEME Eddy,
MARANGO Charmante, pour vos soutiens morals et matériels.

A tous ceux qui ne sont pas cités, qu’ils ne se sentent pas oublié mais qu’ils trouvent
l’expression de notre gratitude.

HODARI MUGHANDA Nono


vi

SIGLES ET ABREVIATIONS
BIT : Bureau Internationale du Travail

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PIB : Produit Intérieur Brut


vii
1
2

INTRODUCTION GENERALE

1. ETAT DE LA QUESTION
Avant de développer l’hypothèse de cette recherche, il faut faire l’état des lieux, ou
plus exactement l’état de la question.
L’état de la question s’engage dans une démarche à deux dimensions consistant d’une part, à
prendre connaissance des travaux qui ont été réalisés sur le thème spécifique qui fait l’objet de
sa recherche et d’autre part, à se forcer de mettre la main sur des ouvrages de synthèse qui
font le point sur les grandes questions qui encadrent l’état de la question retenu1.
Aujourd’hui, les articles, les mémoires de recherche à son propos se multiplient
d’année en année. Dans cette partie, il sera question de mettre en évidence les textes qui
semblent être les plus fondamentaux pour cette étude, et également les plus représentatifs de
ce qui a été publié jusque là en rapport avec ce sujet.
C'est dans cette optique que cette étude, dans le cadre de son élaboration, a fait
référence aux travaux suivants :
Villaverde J. et Maza A.2 ont analysé la relation croissance-chômage pour les régions
espagnoles sur la période 1980 – 2004. Ils ont conclu que la relation inverse entre le chômage
et la croissance est valable pour la majorité de ces régions.
Erber G.3 a trouvé, à partir d’une étude sur un certain nombre de pays de l’OCDE qu’il
existe une corrélation significative et négative entre la croissance et le taux de chômage.
Yves Henin et Jobert Th.4 ont trouvé une corrélation négative entre le chômage et
l’activité économique en France, en Grande Bretagne en Allemagne Fédérale, aux Etats-Unis
et au Canada sur la période de 1961 – 1989.
Irfan L. et al5., estiment une relation d’OKUN pour cinq pays de l’Asie : le Pakistan, le
Bangladesh, l’Inde, Srilanka et la Chine. Ils trouvent que la relation d’OKUN est vérifiée
aussi bien dans le long que le court terme.
Soungweme T.et al6 trouvent aussi que la relation négative entre le taux de chômage et
la PIB est confirmée pour le Zimbabwe sur la période 1985 – 2013.
1
J.P. FRAGIER, Comment réussir un mémoire, Dunod, Paris, 1986, p.17.
2
Villaverde et Maza (2009), « the robustness of okun’s law in spain », 1980 – 2004, Régional évidence, Journal
of Policy Modeling, 31, 289 – 1787.
3
Erben, G. (1994), « Verdoon’s on okun’s Law » ? German Insitute for economic research discussion, Paper n°98,
Berlin.
4
Henin Pierre-Yvers et Jobert Thomas (1991) « An okun’s low approach to unemployment pensistence »,
CEPREMAP Working, Papers 9108.
5
Irfan L. et al. (2010) ; « Test of okun’s law in some asian countries », European Journal of scientific Research,
40(1) : 73 – 80.
6
Soungwene T. et ali (2013) : ‘‘ Econometrice analysis of unemployment, out put and Growth of the informal
sector in Zimbabwe” (1985 – 2013); Int.J. Eco.Res., 5(2): 1-9.
3

André Makutubu Balibwanabo7 a voulu connaître la validité de la loi d’OKUN en


R.D.C entre 1960 et 2000. A la fin de sa recherche il a trouvé que ses résultats sont en
conformité avec la loi d’OKUN. D’après ses analyses, cette loi se vérifie et se confirme.
De tous les travaux précédents, le mérite des prédécesseurs du présent travail réside
dans l’effort fournis comme piste de recherche ; quant à cette investigation, elle tente de faire
une vérification empirique de la loi d’OKUN en R.D.C pour une période allant de 2002 à
2019, ce qui fait l’objet de sa spécificité.

2. PROBLEMATIQUE
Chaque jour, dans les sociétés, les journaux et médias font état de l’évolution de
certaines grandeurs ou de certains phénomènes économiques, notamment le taux d’inflation,
le taux de chômage, le taux de croissance économique,…ainsi que des mesures économiques
prises par les décideurs politiques8.
En effet, depuis Solow et sa théorie néoclassique (1956), la croissance économique
constitue la principale référence pour la gestion à court terme et à long terme de l’économie ;
elle constitue le principal objectif des politiques économiques entre autres l’accroissement des
revenus et du bien être collectif ; l’accroissement de la capacité de créer des emplois et
l’affirmation de la puissance économique des pays vis-à-vis de l’étranger9.

De plus, la croissance économique est l’un des phénomènes les plus passionnants de la
science économique, dans le sens où elle permet d’expliquer non seulement le processus
d’enrichissement des nations mais aussi d’expliquer le creusement des disparités de niveau de
vie entre pays( pays du sud et pays de nord ; pays pauvres et pays riches …)10.
Etant donné que tous les hommes aspirent au mieux être et que les performances
économiques débouchent sur des revenus accrus et des plus grandes possibilités de
consommation, la croissance économique constitue un objectif majeur de la politique
économique et des politiques de développement des pays11 .
Ainsi, la croissance économique est donc une préoccupation majeure des pays en voie de
développement en générale et celle de la RDC en particulier (Banque Centrale du Congo).

7
André Makutubu, « Vérification empirique de la loi d’OKUN en R.D.C », mémoire inédit, UEA Bukavu, 2006.
8
Prof Seblon MPEREBOYE, cours de macroéconomie, Université Prostetante du Congo, 2007-2008, page 8
9
Romer D. , Macroéconomie Approfondi,éd. Ediscience International, Paris, 1997
10
Allexandre NSHUE Mbo Mokimo, théorie de la croissance économique et fluctutions économiques, Université
Protestante au Cogo,Kinshasa, juillet, 2011-2012
11
Allexandre NSHUE Mbo Mokimo, Opsit
4

Au court de la période de 2002 à 2019, la situation économique de la RDC s’est


caractérisée par l’orthodoxie de la politique économique et des performances imputables aux
effets des reformes engagées qui ont permis d’important investissements dans les secteurs
miniers et autres qui portent la croissance ; cette période constitue donc un tournant décisif
pour l’économie congolaise, avec l’amélioration du taux de croissance économique atteignant
un pic de 9.5% à 201412 . Mais cette croissance a-t-elle générée des emplois et lutter contre le
chômage dans le dit pays ?
Pour étudier la relation liant, d’une part, l’évolution de la croissance économique et
d’autre part, celle du chômage, les économistes ont pour habitude de se référer à la loi
«d’OKUN ».
En effet, en 1962, Arthur M. OKUN, économiste américain, fut le premier à mettre en
évidence une relation empirique négative entre les deux variables à partir des données
américains portant sur la période 1947 – 196013.
Cette relation a été vérifiée et validée par plusieurs travaux empiriques sur les pays
développés (Adashi, 2007 ; Prachwny, 1993 ; Lee, 2000 ; Blanchard et Cohen, 2006). Mais
les études qui ont voulu vérifier la loi d’OKUN pour les pays en voie de développement sont
rares. La R.D.C qui est un pays en voie de développement présente des spécificités évidentes,
son taux de chômage a connu des évolutions remarquables.
Eu égard à tout ce qui précède, la préoccupation de cette recherche se résume dans la
question suivante : la loi d’OKUN se vérifie –t – elle pour l’économie Congolaise ?
A cette question principale, des questions auxiliaires en ressort:
 Existe-t-il une relation négative significative entre la croissance économique et le
taux de chômage ?
 De combien est estimé le taux de croissance potentiel ou naturel annuel pour éviter
une hausse du taux de chômage ?

3. HYPOTHESES
Les propositions qui découlent des questionnements lors de l’élaboration de la
problématique générale aident à constituer une réponse provisoire ; c’est cette dernière que
l’on appelle l’hypothèse et qu’il faudra vérifier ou discuter selon le sujet en étude14.

12
Ministre du plan, situation économique et social de la RDC, kinsasa, 2020
13
Croissance et chômage : quelle interaction ?, disponible sur w.w.w. afep.com., consulté le 20/04/2021 à 17h.
14
Comment définir les hypothèses de son mémoire ?, consulte sur w.w.w. ExpertMemoire.com, le 1/06/2021 à
9h
5

Ainsi, face aux questionnements susmentionnés et partants de la théorie de la loi


d’OKUN, il se pourrait que cette dernière se vérifie pour l’économie Congolaise. En d’autres
termes, il parait qu’il existe une relation négative significative entre le taux de croissance du
PIB et la variation du taux de chômage. En plus, il semblerait que le taux de croissance du
PIB potentiel pour éviter la hausse du taux de chômage est compris entre 5 et 10%.

4. OBJECTIF DU TRAVAIL
L’objectif général de ce travail est de mesurer la relation qui existe entre le taux de
chômage et le taux de croissance économique en RDC. Comme objectif spécifique, ce travail
se veut de vérifier s’il existe une relation négative significative entre ces deux variables pour
proposer des pistes de solution pour une croissance réductrice du chômage chronique.

5. CHOIX ET INTERET DU SUJET


1°) Choix du sujet
Le choix de ce thème a été motivé par le souci de savoir quelle relation existe-elle
entre la croissance économique et le chômage en R.D.C. Ce qui fait appel à la loi d’OKUN.
2°) Intérêt du sujet
- Intérêt théorique : ce travail ouvrira les nouvelles brèches de réflexion aux futurs
chercheurs.
- Intérêt scientifique : ce travail fournit des informations à tout chercheur qui se
penchera sur l’étude macro-économique.
- Intérêt social : ce travail servira de guide aux autorités Congolaises pour enfin mettre
en place une stratégie qui luttera contre le chômage en R.D.C.
- Intérêt personnel : ce travail permettra de renforcer des recherches à travers les livres,
document, article,…

6. DELIMITATION DU SUJET
Cette étude se limitera à la vérification empirique de la loi d’OKUN sur le marché de
travail Congolais. Quant à la délimitation dans le temps, ce travail va considérer la période
allant de 2000 à 2019 vu que durant cette période, le pays a connue une croissance
économique élevée.

7. METHODOLOGIE
La méthodologie économique, étant une branche de la science économique, a pour
objet de définir les conditions par lesquelles il est possible d’obtenir les vérités économiques,
et de celle par lesquelles il ne l’est pas ; elle enseigne aux économistes comment il faut
6

aborder tel phénomène si l’on souhaite procéder de manière rigoureuse, elle traite donc des
moyens d’études les plus appropriés pour l’obtention des vérités dans la science
économique15.

7.1. Méthodes
Tout travail scientifique doit suivre une certaine démarche, une certaine voie désignée sous
le terme de méthode afin d’arriver a l’acquisition des nouvelles connaissances. Ce travail
usera tout d’abord de la méthode analytique, laquelle permettra d’analyser la croissance
économique et le taux de chômage en R.D.C. Ensuite, il sera question d’utiliser aussi la
méthode inductive qui permettra de généraliser le résultat trouvé sur l’échantillon de 18ans
pour toute l’économie congolaise. En fin, cette recherche usera de la méthode quantitative qui
permettra d’obtenir des informations chiffrées à partir de l’analyse statistique qui permettra de
vérifier la validité de la loi d’Okun en RDC.

7.2. Techniques
La technique est l’outil mise la disposition de la recherche et organisée par la méthode
dans un but bien prédéfini16.
Ainsi, la présente étude aura besoin de la technique documentaire de récolte des données
via laquelle les différents ouvrages et les données issues de différents organismes
internationaux comme nationaux seront mis à sa disposition ; ensuite comme technique de
traitement des données elle usera du logiciel Eviews et EXCEL.

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Cette investigation s’articulera sur trois chapitres. Le 1 er portera sur la revue de la
littérature sur le lien croissance chômage ; le second sur la croissance économique et chômage
en RDC et le troisième sur l’estimation de la loi d’OKUN en R.D.C.

15
Benoit MALBRANQUE, introduction à la méthodologie économique, collection la main invisible, Paris, février
2013
16
NDAGHALA NGOWIRA, Méthodes des recherches en sciences sociales, cours inédit, G2 ECONOMIE ,UOR,
2017-2018
7

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE LIEN CROISSANCE-


CHOMAGE

Dans cette partie, qui porte sur la revu de la littérature, il sera question de passer en
revue les points suivants : la définition de la croissance et du chômage, l’impact de la
croissance sur le chômage dans la littérature économique et en fin la loi d’OKUN.

I.1. DEFINITION DE LA CROISSANCE ET DU CHOMAGE

I.1.1. Définition de la croissance économique 17


La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de
services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue. En
pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou PIB. Il est
mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de
croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par
habitant comme indication de l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau
de vie.
La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines, reposant
sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à
l'accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon,
pétrole, gaz, énergie nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la vie des
populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. À long terme, la
croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie (à distinguer de la
qualité de vie) des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la
croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté.
Les économistes utilisent le terme de croissance conventionnellement pour décrire une
augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François Perroux, la
croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en
termes réels18. ». La définition de Simon Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a croissance
lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population.
À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d’expansion, qui s'oppose à la
« récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La
croissance potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue
17
Régis Benichis et Mare Nouschi, histoire économique comptemporaine », 2e éd. Paris 1986, p23.

18
FrançoisPerroux, Dictionnaire économique et social, Hatier 1990, p230
8

avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus
fort d'une expansion.
Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production
économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont,
conventionnellement, désignées par le terme de développement économique. Selon François
Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une
population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel
global. » Le terme de « croissance » s'applique alors plus particulièrement aux économies déjà
développés.

I.1.2. La mesure de la croissance


La croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs
économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine
mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons
internationales, on utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le
pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Pour comparer la situation d'un pays à des
époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante19.
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique. Il
est pour cela l'objet de plusieurs critiques. Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie
informelle. Une part importante des transactions, non déclarée, est ainsi perdue pour les
statistiques comme le fisc. Même s'il prend en compte la production des activités non
marchandes, il ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.).
Selon la boutade d'Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le
PIB. Il ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans l'immédiat (sur une année). Les effets
de long terme, notamment dans des services tels que l'Éducation ou la Santé, ne sont pas ou
mal comptabilisés à travers leur impact sur la production20.
Le PIB ne mesure que la Valeur Ajoutée produite par les agents économiques résidents. Il ne
prend donc pas en compte les transferts de ressources internationaux, alors que ces derniers
représentent souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est possible d'utiliser un
outil plus pertinent tel que le Revenu national brut. Enfin, il ne prend en compte que les
valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays, sans distinguer les effets positifs ou
négatifs sur le bien-être collectif. Une catastrophe naturelle (Eruption volcanique de
19
Pierre Maillet, La Croissance économique, Presses Universitaires de France, 1976
20
MUTONDOLWA J., Comptabilité Nationale, Cours inédit, UOR, 2018-2019
9

Nyiragongo, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers
l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction
antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction était dénoncée
dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat qui dans son Sophisme de la vitre cassée
écrivait que « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait par :
« destruction n'est pas profit. »

Cette contradiction apparente provient probablement du fait que le PIB ne mesure


pas réellement le développement, le progrès en lui-même ; mais juste l'activité économique,
pourvoyeuse d'emploi. Peu importe s'il y a progression de la société dans l'absolu : le fait est
que toute augmentation de la Valeur Ajoutée signifie in fine un emploi et des revenus pour
ceux qui y contribuent. À partir de là, on suppose la création de richesse par la dynamique de
l'augmentation de la production.
Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la
seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement
celui-ci, comme l'indice de développement humain.

I.1.3. Différentes approches de calcul du PIB21


Il y a trois façons équivalentes (approches) de concevoir le PIB d’un pays :

- L’approche production : d’après cette approche, le PIB est la valeur des biens et services
finaux produits dans l’économie durant une période donnée ou tout simplement le PIB est la
somme des valeurs ajoutées créées dans l’économie au cours d’une certaine période.

- L’approche revenu : d’après cette approche, le PIB est la somme des revenus distribués
dans l’économie à une période donnée.

- L’approche dépense : d’après cette approche, le PIB est la somme des dépenses nationales
liées à la consommation des ménages, à la consommation de l’État, à la consommation des
entreprises (investissement) et aux exportations nettes des importations.

I.1.4. Histoire de la croissance économique


Grâce au développement des statistiques nationales, les économistes, les historiens et
les démographes ont constaté qu'avant la Révolution industrielle, la croissance économique
est essentiellement liée à celle de la population: on produit plus parce qu'il y a plus d'individus
pour produire, mais le niveau de vie reste le même 22. À partir du XVIIIe siècle, la croissance
économique se déconnecte de celle de la population et l'augmentation du niveau de vie

21
MULENDU Jean Bosco, macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019-2020, p5
22
KALONDERO D., Démographie, Cours inédit, UOR, 2017-2018, p15
10

devient exponentielle, mais très irrégulière. Après les très fortes croissances mondiales des
années 1830 et croissance mondiale des années 1850, la Grande Dépression (1873-1896)
donne un sérieux coup de frein. De même, la grande dépression des années 1930 fait suite à la
croissance économique de la Belle Époque et à la puissante expansion des années 1920. Plus
généralement les périodes de reconstruction suivant une guerre sont favorables, comme lors
de la très forte croissance des années 1950, socle des Trente Glorieuses23.
Les historiens s'accordent sur le fait que le niveau de vie sur l'ensemble du globe a
peu évolué de l'Antiquité jusqu'au XVIIIe siècle (entre l'an 1 et l'an 1000 l'économie mondiale
aurait même décliné), mis à part une embellie en Europe occidentale entre le X e et XIIIe
siècle, annulé par les épidémies et les famines des XIV e et XVe siècles. Ils s'accordent aussi à
constater qu'il y a de grandes disparités selon les peuples et selon les époques. Sachant qu'on a
affaire à des sociétés ou presque toute la population est rurale, il est de toutes façon presque
impossible d'obtenir la statistique de leur production, puisque celle-ci est presque
complètement locale, voire familiale (bâtiment, mobilier, confection, alimentation,
services, ...), et très marginalement commerciale, de telle sorte qu'il est impossible de
reconstituer un standard moyen de consommation et de l'évaluer en monnaie.

La croissance économique, aussi bien comme phénomène que comme donnée


objectivable, est donc quelque chose de récent, lié à l'urbanisation des sociétés et à l'apparition
de statistiques nationales. Jusqu'aux années 1970, c'était aussi un phénomène
géographiquement limité, qui concernait surtout les pays occidentaux et le Japon.

Les Pays-Bas sont la première société à connaître un phénomène de croissance, au


XVII siècle. Comme le note Henri Lepage en reprenant les analyses de Douglass North, «
e

pour la première fois dans l'histoire connue de l'humanité, un pays se trouvait en mesure
d'offrir un niveau de vie croissant à une population croissante, et cela un siècle avant que se
manifestent les premiers signes réels de la Révolution industrielle. »

Le phénomène s'est ensuite progressivement étendu. La phase de développement


économique depuis la Révolution industrielle n'a aucun précédent historique. Après le XVI e
siècle, lorsque différentes parties du monde développent des relations commerciales, on
constate des périodes de croissance économique, mais éphémères et marginales. Les écarts
entre conditions de vie au XVIIIe siècle étaient réduits, pour certains auteurs comme Paul
Bairoch: l'Inde possédait même un niveau de vie supérieur à l'Europe. On estime que la
croissance globale de l'économie entre 1500 et 1820 n'est que d'un trentième de ce qu'elle a
été depuis (de 247 milliards de dollars internationaux en 1500 à 695 en 1820, puis 33 725
en1998). Les revenus en Europe ont été multipliés par 20 depuis 1820. L'Asie accélère aussi

23
Régis Benichis et Mare Nouschi, Opcit. p.47
11

son rythme de croissance depuis un demi-siècle : le niveau de vie en Chine a été multiplié par
six et celui du Japon par huit24.

Cependant, au XIXe siècle le développement économique entraîne des


bouleversements sociaux comme l'exode rural. Le niveau de vie et le développement n'ayant
commencé à être étudiés rigoureusement qu'au XIXe siècle, il est cependant difficile, faute de
données, de faire une comparaison entre le XVIIIe et le XIXe siècle.

I.1.5. Types des croissances économiques25


1) La croissance extensive et la croissance intensive : On parle de la croissance extensive si
pour augmenter la production il a fallut employer plus des travailleurs, plus des machines,
plus des matières premières. On parle de la croissance intensive quand il y’a eut augmentation
de la productivité( gain de productivité) ; c'est-à-dire une utilisation plus efficace de la force
productive.

2) La croissance croissante et la croissance décroissante : on parle de la croissance


croissante lorsque la tendance de l’augmentation de la production évolue plus que
proportionnellement aux facteurs de production utilisés. On parle de la croissance
décroissante dans le cas contraire.

3) La croissance équilibrée et la croissance déséquilibrée : celle équilibrée désigne une


croissance obtenue dans les équilibres macroéconomiques classiques sans tentions
d’inflationniste. Celle déséquilibrée concerne la théorie des avantages comparatives ou
chaque région se spécialise dans la production des biens ou il a des potentialités économiques.

4) La croissance Zéro : elle désigne un taux de croissance nul du secteur polluant.

5) La croissance Harmonisée : est celle orientée vers la satisfaction des besoins de l’homme
et de tous les hommes. Pas d’inégalités sociales.

6) La croissance enrichissante et la croissance appauvrissante : elle est enrichissante si


l’augmentation du volume de production entraine une augmentation en valeur du PIB
(revenu) : le bien être social. Elle est appauvrissante lorsque le pays est obligé de mobiliser
plus des facteurs pour produire plus mais sans tirer des gains de sa production.

Le taux de croissance est un indicateur utilisé pour mesurer la croissance d’un


pays.

P I Bn −P I B n−1
Taux de croissance= *100
P I Bn−1

I.1.6. Les déterminants de la croissance


On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la croissance : richesses
naturelles, environnement extérieur, population, innovation26 (concept qui ne concerne pas
24
Angus Maddison, The World Economy: A Millennial Perspective, OCDE, Paris, 2001, p 46
25
Muyisa Abel BAHEKWA, théorie de la croissance économique, cours inédit, UOR, 2019-2020
26
A,gusMaddison, Opcit,p47
12

seulement le progrès technique), investissement, connaissance, cohérence du


développement27. Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin,
économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul
déterminant simple de la croissance économique.

Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial est la variable la plus
importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est riche,
moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle. Il
considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que
peu d'importance. Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les
gouvernements qui causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de change, des déficits
excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats. Il ajoute également que
les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des institutions est
très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et l'état de
droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en cela les conclusions d'Hernando
de Soto28.

Sur une plus longue période, l'expérience historique, notamment celle du XVIII e
siècle, suggère que l'extension des libertés économiques (liberté d'entreprendre, liberté de
circulation des idées, des personnes et des biens) est une condition de la croissance. Au XX e
siècle, il existe plusieurs cas où une population partageant les mêmes antécédents historiques,
la même langue et les mêmes normes culturelles a été divisée entre deux systèmes, l'un étant
une économie de marché et l'autre une économie planifiée 29 : les deux Allemagne, les deux
Corée, la République populaire de Chine et Taïwan. Dans chaque cas, les zones ayant pratiqué
l'économie de marché ont obtenu une croissance nettement supérieure sur le long terme.

Cependant, l'enrichissement de l'Allemagne de l'Ouest s'explique par l'aide des


États-Unis, l'enrichissement de la Corée du Sud et de Taïwan par l'aide des États-Unis et du
Japon et que Taïwan a attiré les Chinois les plus qualifiés. Les États-Unis et l'Europe de
l'Ouest étant beaucoup plus développés que l'URSS, leurs pays alliés ont été beaucoup plus
aidés. La très forte croissance de l'URSS avant les années 1960 et la très forte croissance de la
Chine depuis les années 1980 sont des exemples de pays dont l'économie planifiée a
augmenté la croissance. Aucun pays n'a eu une croissance telle que celle de la Chine et
l'URSS sans bénéficier d'aide extérieure ou d'une exploitation massive de ressources
naturelles très lucratives, telles le pétrole, par rapport au nombre d'habitants. L'effondrement
de l'URSS témoigne également des meilleurs résultats des économies de marché par rapports
aux économies de type collectiviste.

Sur le très long terme, Angus Maddison identifie trois processus interdépendants
qui ont permis l'augmentation conjointe de la population et du revenu : la conquête ou la
colonisation d'espaces fertiles et relativement peu peuplés, le commerce international et les
mouvements de capitaux, l'innovation technologique et institutionnelle.
27
Lester R. Brown, Éco-économie, une autre croissance est possible, écologique et durable, Seuil, 2001, p. 69
28
Bienveillant K. Approche Humanitaire des problèmes de la RDC : Programmes d’Actions Humanitaires et de
Développement, ONG PAHD, 2020, p6.
29
SYENDWA K. Nature de l’Etat et systèmes socioéconomiques, Cours inédit, UOR, 2019-2020.
13

I.2. Définition du chômage30


D’un point de vue économique, le chômage peut être considéré comme une
utilisation déficitaire de la main-d’œuvre. Selon le Bureau International du Travail (BIT), la
définition du chômeur, et même du chômage, prévoit quatre critères: avoir l’âge de travailler,
être sans travail ne serait-ce qu'une heure durant une semaine de référence, être activement à
la recherche d’un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence au
moins dans trois mois ; et être disponible pour travailler dans les 15 jours.

De ce qui précède, il est clair que les étudiants, les élèves, les femmes au foyer ne
sont pas considérés comme chômeurs. Une autre notion importante à expliquer pour
comprendre le concept du chômage est celle de la population active, ou force du travail.

Elle se définit comme l'ensemble des personnes en âge de travailler qui sont
disponibles sur le marché du travail. En d’autres termes, La population active est la
population en âge de travailler qui travaille (population active occupée) ou souhaite travailler
(population active non occupée ou chômeur). La population active occupée est l’ensemble de
personnes travaillant dans le secteur public, privé formel ou privé informel. Elle regroupe les
personnes âgées de 15 ans ou plus:

- Ayant travaillé, ne serait-ce qu'une heure, au cours d'une semaine de référence, qu'elles
soient salariées, à leur compte, employeurs ou aides dans l'entreprise ou l'exploitation
familiale ;
- Pourvues d'un emploi mais qui sont temporairement absentes pour un motif tel qu'une
maladie (moins d'un an), des congés payés, un congé de maternité, un conflit du
travail ;
- Effectuant un travail en tant qu’apprenties ou stagiaires rémunérées.

L’indicateur qu’on utilise souvent pour évaluer le chômage est le taux de chômage. Ce
taux mesure le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active. En d’autres
termes, il se calcule comme suit :

n o mbre d e s c h o m e urs
T au x d e c h o ma≥¿ ×1 00
p o p ulation a c t i v e

Ce qu’il faut encore rappeler, c’est que dans le calcul du taux de chômage, les inactifs
(les élèves, les étudiants, les femmes au foyer, les invalides, les retraités, les personnes
n’ayant pas l’âge de travailler : les moins de 15 ans et les retraités, etc.) n’y sont pas
comptabilisés. Ces derniers ne sont concernés que dans d’autres indicateurs de l’emploi. En
effet, le taux de chômage n’est pas le seul indicateur permettant d’évaluer le marché du
travail. Il y a également :

p o p ulation a c t ive
T au x d ' a c t i v i t é = × 100
p o p ulation e n a g e d e t r a vailler

30
Bardin BAHOUAYILA, chômage au congo : un phénomène mal compris, RDC, Aout 2016
14

p o p ulation a c t ive o c c up é e
T au x d ' em p loi= × 100
p o p ulation e n a g e d e t r a vaill e r

n o mbre d e s c h o me urs
T au x d ' e m p loi= ×1 00
p o p ulation e n a g e d e t r a vailler

Bien qu’il y ait plusieurs indicateurs de mesure du marché du travail, l’indicateur


le mieux utilisé et le plus connu pour évaluer le chômage reste le taux de chômage. Raison
pour laquelle notre débat est basé sur les chiffres du taux de chômage et non sur les autres
indicateurs cités ci-haut.

a) Typologie du chômage 31

Le chômage concerne plus ou moins certaines catégories :


1°) Par secteur : Le chômage touche le secteur de l’industrie plus que les autres secteurs
d’activités, cela s’explique par le fait que
2°) Par catégories socioprofessionnelles : Les ouvriers et employés qualifiés sont les
premières victimes du chômage. Les cadres et les professions intermédiaires sont moins
atteints à condition de se recycler régulièrement.
3°) Par régions : La localisation géographique joue également un rôle. Certaines régions sont
plus touchées par le chômage que d’autres.
4°) Par sexe : Les femmes sont plus touchées que les hommes, plus de la moitié des
chômeurs sont des femmes.

b) Les différentes formes de chômage

1°) le chômage de mobilité ou frictionnel : c’est un chômage de courte durée qui correspond
au temps nécessaire pour passer d’un emploi à un autre, il est lié à une recherche d’emploi
après démission d’un emploi qui n’était pas satisfaisant ou suite a un licenciement lié à une
variation d’activités de l’entreprise qui employait le salarié. Il résulte surtout de la mobilité de
la main d’œuvre.

2°) le chômage conjoncturel : il est du au ralentissement de l’activité économique dans un


secteur ou dans l’ensemble de l’économie. Il est réversible ou de courte duré.

3°) le chômage structurel : il désigne une situation ou l’on ne peut créer durablement des
emplois car la structure économique ne le permet pas. Il est lié au changement à long terme
intervenus dans les structures démographiques, économiques, sociales et industrielles d’un
pays. Comme par exemple la diminution du rôle du charbon…

4°) le chômage technique : il est du au progrès technique, il correspond à une perte d’emploi
lié à une plus grande utilisation du capital technique dans le processus productif. Il apparait à
la suite d’innovations qui économisent du travail (robotisation, informatisation).

5°) le chômage saisonnier : il se définie comme étant l’ensemble des activités qui se
déroulent selon un cycle qui n’est pas constant dans le temps. Ce type de chômage concerne
par exemple : les activités liés au tourisme ou encore certaines activités agricoles.
31
R. Bénad et L. Sarazin, Initiation économique et sociale,édd Hachette, Paris 1984, p. 2889
15

6°) le chômage déguisé : chômage des personnes ayant conservées leur emploi actuel pour
des raisons personnelles ou objectives, leur interdisant d’en avoir un autre ; par exemple,
personnes refusant une promotion pour ne pas quitter une région.

I.2. IMPACT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE SUR LE CHOMAGE


DANS LA LITTERATURE ECONOMIQUE32.
Les travaux de Pissarides(1990), Aghion et Howit(1992,1994) montrent
qu’une hausse du taux de croissance réduit le taux de chômage naturel par un effet de
capitalisation. Sa démarche consiste à traiter les emplois comme des actifs financiers, car, en
raison des couts d’embauche, la décision de création d’un emploi est une décision
d’investissement inter temporelle. Chaque fois qu’elle décide de poster un emploi vacant, la
firme doit tenir compte de l’ensemble des flux actualisés de revenu qu’il est susceptible
d’engendrer. Le facteur d’actualisation effectif décroit avec le taux de croissance de
l’économie : l’accélération de la croissance se traduit donc par de la valeur actualisée des
emplois vacants. Il en résulte une augmentation du nombre d’emplois vacants postés par les
entreprises, qui entraine une baisse du chômage. Ce mécanisme entraine une relation
décroissante entre le taux de croissance du PIB et le taux de chômage.

I.3. La loi d’OKUN

I.3.1. Présentation Générale33


Okun a formalisé la relation existant entre le taux de chômage et la croissance du
produit réel aux Etats-Unis. A l’origine, Okun a cherché à établir une mesure de la production
qui pourrait être obtenue dans des conditions de plein-emploi. Son étude a abouti au résultat
selon lequel, pour chaque point de pourcentage du chômage supérieur à 4 %, l’écart de
production chutait de 3 %.

Les fondements et les objectifs de l’analyse d’Okun sont clairement présentés dans
l’article de 1962 : la production potentielle et le plein-emploi sont les deux aspects d’une
même situation économique souhaitable et donc recherchée. L’output potentiel constitue une
référence, puisque le gap (l’écart) résume l’intensité de l’activité économique. Le taux de
chômage mesure la distance entre les offres notionnelle et effective d’emploi. Le plein emploi
est défini par Okun comme la situation de production maximale sans pression inflationniste.

Les analyses effectuées par Okun lui permettent de retenir le critère des 4 % tant
controversé depuis l’économie américaine sera en situation de plein emploi lorsque le taux de
chômage, u, égale 4 % ou, ce qui est identique, lorsque le taux d’emploi, ε, égale 96 %. La
production potentielle sera alors définie par « le niveau de la demande globale qui est
32
Rodrigue Mendez, Taoufik Rajhi, Croissance,intégration économique et chômage, Revue économique vol. 52,
consulté sur www.cain.info le 2/10/2021 à 22h
33
O.C.D.E. La mesure des fluctuations cycliques intérieures, Collection Perspectives économiques de l'O.C.D.E.,
Études Spéciales, O.C.D.E.. juillet 1973.
16

exactement compatible avec un taux de chômage égal à 4 % ». Remarquons que cette


définition ne fait aucune référence apparente à la technologie, au stock de capital, aux
horaires, à la productivité..., à la différence de la plupart des approches existantes.

La liaison chômage-output requiert l’hypothèse que, quelle que soit l’influence d’un
ralentissement de l’activité économique sur les horaires, les taux d’activité et la productivité
horaire, l’importance de tous ces effets est reliée au taux de chômage. Sous cette hypothèse,
le taux de chômage peut être considéré comme un bon indicateur de la façon dont l’output est
déprimé par les ressources inemployées.

Nous percevons ici la dualité de l’approche d’Okun:

- la causalité est du type demande effective : l’ampleur du gap détermine selon la règle
de trois, le niveau du chômage Le taux de chômage est un indicateur du déséquilibre;
- la causalité est inversée : le taux de chômage est toujours un indicateur du
déséquilibre, mais ici il permet de déterminer de quel pourcentage l’output est déprimé
par rapport à son niveau potentiel de référence.

Cette dualité n’est pas contradiction : elle illustre, selon nous, la vraie signification du
raisonnement d’Okun qui est fondée sur une interdépendance de nature circulatoire.

Comme dit ci-haut, Les travaux d'Okun suggèrent qu'une réduction de 1 point du
taux de chômage est associée à une hausse de 3% du PIB réel. Ce ratio qui relie le marché du
travail à celui des biens et services masque en fait tout un enchainement complexe de
corrélations. Prachowny34 remarque que ces corrélations sous-jacentes à la relation sont
souvent négligées car la loi d'Okun simplifie en un chiffre les interactions du marché du
travail et des biens et services. Effectivement, le ratio 3 :1 mis en lumière par Okun permet de
quantifier l'impact sur la croissance du PIB réel d'une hausse de la quantité de travail
inutilisée.

De fait, cette mesure était rendu aisée par l'utilisation d'une seule variable, le taux
de chômage, plutôt qu'une multitude de variables pour décrire la quantité de travail. Toutefois,
comme le reconnaissait Okun, la simple réduction de 1 point du taux de chômage n'est pas
suffisante pour engendrer le gain considérable de 3% en termes de production. Par
conséquent, derrière la relation entre la production et le chômage, il y a l'idée que les autres
facettes du facteur travail tels que la productivité, le taux de participation et le nombre
d'heures par travailleur doivent augmenter parallèlement à la baisse du taux de chômage pour
générer cette croissance de 3% du PIB réel. Autrement dit, la réduction de 1 point du taux de
chômage doit aller de pair avec une augmentation des autres inputs du facteur travail.

Si la production varie ensemble avec l’emploi (un changement de la production


entraine un changement similaire de l’emploi car Y = N) et que la population active reste
constante, la variation de l’emploi se répercute dans la variation opposée du chômage. La

Prachowny, M., Okun'slaw : TheoreticalFoundations and RevisedEstimates. Review of Economics and Statistics,
34

75, 1993, pp. 331-336


17

variation du taux de chômage est donc égale à l’opposé du taux de croissance de la


production35.

µt −µt −1=−g y t

Avec g y t le taux de croissance de la production.


La loi d’OKUN est la relation entre croissance de la production et variation du taux de
chômage. Un taux de croissance de la production élevée est associé à une réduction du taux de
chômage ; un taux de croissance faible est associé à une baisse de taux de chômage.

I.3.2 Utilité de la loi d’OKUN


Le travail d'Okun a permis d'offrir à la macroéconomie une relation simple qui
relie le marché des biens et services à celui du travail. D'après Okun, la relation empirique
entre PIB réel et chômage peut être estimé à l'aide d'une version des différences premières ou
d'une version gap. Ces deux versions de la loi d'Okun servent de référence.

La macroéconomie, la politique économique et l’économie politique sont des


domaines principaux qui utilisent la loi d’Okun pour résoudre certains problèmes relatifs au
marché des biens et services et celui du travail.

De plus, avec le modèle IS-LM, les pouvoir publics disposaient des instruments
nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Dès que le taux de chômage apparaissait à un
niveau insupportable pour les responsables, la préférence se déplaçait vers une inflation
accrue. La relance de l'inflation étant obtenue par une hausse de la demande globale.

I.3.3. Limites de la loi d’OKUN


La relation d’Okun a néanmoins fait l’objet de critiques. En effet, certains travaux
ne confirment pas le lien négatif entre croissance et chômage. En outre, il est reproché à cette
relation, son instabilité, l’omission des effets asymétriques et des problèmes d’estimation.

a) La relation d’Okun n’est pas toujours vérifiée


Bhattarai36s’intéresse à la relation entre l’inflation et le chômage pour certains pays
de l’OCDE. Il étudie par ailleurs, la relation d’Okun à l’aide de données trimestrielles
couvrant la période 1990-2014 et trouve que dans seulement treize(13) pays sur trente-cinq
(35), la relation d’Okun est vérifiée. Dans les autres la relation entre le chômage et la
croissance est soit positive soit non significative.

Abu37 teste au Nigeria l’existence d’une relation entre le PIB et le taux de chômage.
Il mobilise un modèle de co-intégration de type ARDL (AutoregressiveDistributedLag)
appliqué à des données couvrant la période 1970-2014. Il estime les modèles en différence

35
Jean BOSCO Mulendu, Macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019/2020
36
Bhattarai K., “Unemployment-inflation trade-offs in OECD countries”, in EconomicModelling, 58, 2016, pp93-
103.
37
Abu N. “DoesOkun’s Law exist in Nigeria? Evidence from the ARDL BoundsTestingApproach”,
ContemporaryEconomics, 11(2), 2016, pp131-144.
18

première et en écart avec comme variable dépendante le PIB pour deux périodes : la période
1970-2014 et la sous-période 1972-2004. Cette dernière sous période est étudiée car elle a
enregistré une instabilité du taux de croissance et du taux chômage.

Les résultats montrent que sur la période entière (1970-2014), les prix du pétrole, le
taux de chômage et le PIB réel sont co-intégrés. La relation entre le PIB réel et le taux de
chômage est négative dans le long terme. Toutefois, il n’existe pas de relation entre les deux
variables dans le court terme. Sur la sous-période 1972-2004, les séries sont également co-
intégrées. Il existe cependant une relation positive entre le PIB réel et le taux de chômage
dans le long terme ; tandis que dans le court terme la relation est négative.

Sadiku et all.38 utilisent pour la Macédoine des données trimestrielles sur la période
2000-2012. Ils estiment les modèles en différence statique, en différence dynamique et ont
recours à un modèle VAR et une analyse de co-intégration. Ils ne trouvent pas de relation
entre le PIB réel et le taux de chômage. Ils estiment que l’une des explications de ce résultat
est la part importante de l’emploi informel dans l’emploi total.

Moroke et all.39 vérifient la validité de la loi d’Okun en Afrique du Sud à partir de


données mensuelles sur la période 1990-2013. Ils utilisent le test de co-intégration de
Johansen et obtiennent une relation positive entre le taux de chômage et le PIB réel ; ce qui
infirme la validité de la relation d’Okun.

Babalola et all.40 utilisent aussi un test de co-intégration de Johansen et concluent à la non


validité de la relation d’Okun au Nigeria à partir de données annuelles de la période 1980-
2012.

b) La relation d’Okun n’est pas stable


Le coefficient varie en fonction des méthodes, des périodes et des zones d’étude
(pays ou région). Les méthodes utilisées pour l’estimation de la relation d’Okun conduisent à
une variabilité des coefficients. Le modèle d’écart ne donne pas les mêmes coefficients que le
modèle en différence première et les coefficients diffèrent selon les méthodes de filtrage
utilisées.

Lee41 a mis en relief la variabilité du coefficient d’Okun par région et selon les
méthodes utilisées. Freeman (2003) utilise un modèle d’écart avec deux méthodes de filtrage :
le filtre de «Bandpass » et la tendance quadratique. Les résultats montrent que le coefficient
d’Okun diffère selon les méthodes et les régions. El Andar et Bouazizcité par Olivier
FAVEREAU et Michel MOUILLART42confirment le même constat. Le coefficient d’Okun
38
Sadiku, M., Ibraim A. Sadiku L., Econometric Estimation of the Relationship betweenUnemployment Rate and
EconomicGrowth of FYR of Macedonia, ProcediaEconomics and Finance, 19, 2015, pp 69-81.
39
Moroke N. and Leballo G. P. and Mello D. M., An EmpiricalRobustness of Okun’s Law in South Africa: An Error
Correction Modellingapproach, Mediterranean Journal of Social Sciences,5(23), 2014, pp435-444.
40
Babalola S. J. and Saka J. O. Adenuga I. A., The Validity of Oun’s Law in Nigeria: A difference Model Approach,
Asian Economic and Financial Review, 3(12), 2013, pp1598-1608.
41
Lee, J., The Robustness of Okun’s Law: Evidence from OECD countries, Journal of Macroeconomics, 22(2),
2000, pp331-560.
42
Olivier FAVEREAU et Michel MOUILLART, la stabilité du lien emploi-croissance et la loi d’Okun, Revue socio-
économie, 2003, pp85
19

varie souvent en fonction des zones d’études. Cette variabilité est mise en exergue dans la
plupart des travaux qui s’intéressent à des panels de pays ou de régions.

Les auteurs citent ensuite les études d’Adanuet Aspergis et Rezitis. Qui révèlent
respectivement une différence des coefficients entre les régions du Canada et une stabilité du
coefficient d’Okun (en Grèce pour la période allant de 1960 à 1997) ; en 1981, les coefficients
diminuent.

Les même auteurs citent Sôgner et Stiassny, à partir de données portant sur 15 pays
12 de l’OCDE sur la période 1960-1999, montrent que le coefficient d’Okun a baissé dans le
temps dans la plupart des pays. L’estimation de la relation d’Okun produit par ailleurs des
coefficients qui peuvent varier ou avoir des signes non attendus si on ajoute d’autres variables
explicatives au modèle. Ainsi, le coefficient d’okun se situerait autour de -0,6 % si la
productivité, l’offre de travail induit, les heures hebdomadaires sont ajoutées au modèle.
Attfield et Silverstone (1998) ont utilisé les mêmes données et obtenu un coefficient de -2,25.

Flaig et Rottmann cité par Dopke43ont reproché aux études sur la relation d’Okun,
d’avoir négligé l’influence des prix relatifs. Selon eux, l’intensité en emploi de la production
est fortement liée au coût réel de la main-d’œuvre et donc, estimer une simple relation d’Okun
n’est pas approprié. Ensuite, Buscher et Müller ainsi que Stirböck et Buschercités ont montré
que la relation d’Okun en Allemagne était affectée par la volatilité du taux de change.

Fidrmuc et Huang (2015) s’intéressent à la relation d’Okun en Chine. Ils utilisent


des données de panel annuelles relatives à 22 provinces et 5 régions autonomes sur la période
1997-2006. Ils mobilisent un modèle de différence estimé à l’aide de la méthode LSDV (Least
Square Dummy Variable). Ils trouvent que sur toute la période la relation d’Okun n’est pas
validée. Toutefois sur la période 2002-2006, la relation est validée. Cette sous-période
correspond au moment où les réformes de libéralisation ont suffisamment progressé.

c) La relation d’Okun n’est pas linéaire


En effet, compte tenu de l’existence de coûts d’ajustement sur le marché du travail,
la réaction du chômage à la croissance économique n’est pas toujours linéaire. Cette
asymétrie de l’évolution des variables a fait l’objet d’études par de nombreux auteurs.

Les approches de Khons et Neftci cités par Franci José 44 ont testé la présence de
l’asymétrie dans l’évolution du taux de chômage aux Etats-Unis. Ils ont montré que le taux de
chômage augmente plus rapidement en période de crise qu’il ne décroît en période
d’expansion.

Mitchell et Muysken45ont eu recours à la méthode du “ Currentdepth of Recession”


(CDR) pour tester la non linéarité du chômage dans certains pays d’Europe. Ils ont obtenu en
Australie et en Hollande que le chômage augmente rapidement en période de crise et baisse
plus lentement en période d’expansion. La question de l’asymétrie dans la relation d’Okun
43
öpke. J., l’emploi et la croissance économique en Europe, Kiel Institute of World Economics., 2001, pp 122-154.
44
Coffie Francis José N’GUESSAN, Estimation de la loi d’Okun pour la côte d’ivoire, BIT, 2019, pp10-13.
45
Mitchell, W.F and Muysken, J., The Phillips Curve, the NAIRU, and unemploymentasymmetries”. Centre of Full
Employment and Equity,Working Paper, The University of Newcastle, May 2002, pp2-5.
20

montre que les méthodes surestiment dans certains cas les réactions du chômage à la
croissance en période d’expansion et la sous-estiment en période de crise. Des recherches
mettent en évidence cette non linéarité de la relation d’Okun.

Le même auteur démontre les théories de Harris et Silverstone qui utilisent un


modèle de Co-intégration asymétrique (Enders et Granger, 1998 ; Enders et Siklos, 2001)
appliqué à des données trimestrielles de la période 1978-1999 ; pour sept(7) pays de l’OCDE :
l’Australie, le canada, l’Allemagne, le Japon, la Nouvelle Zélande, le Royaume-Uni et les
Etats-Unis. Ils montrent qu’en présence d’asymétrie, les techniques de Co-intégration
symétriques (Engel-Granger et Johansen) ne peuvent rejeter l’hypothèse nulle d’absence de
Co-intégration ; tandis que le modèle de Co-intégration asymétrique rejette l’hypothèse nulle
d’absence de Co-intégration et conclut à l’existence d’une relation stable entre le chômage et
le PIB réel dans la plupart des pays à l’exception du Canada. Les coefficients d’Okun de long
terme varient entre -0,09 (Japon) et -0,5 (Australie).

Mayes et Viren46 utilisent une approche de Co-intégration linéaire mais qui intègre
une différence entre la croissance du PIB en période de crise et en période d’expansion. Les
données sont relatives aux pays de l’OCDE pour des données annuelles allant de 1961 à 1997.
Les auteurs trouvent que le coefficient d’Okun est plus élevé en valeur absolue en période de
crise qu’en période d’expansion. Valdakhani et Smythconfirment l’asymétrie de la relation
d’Okun pour les Etats-Unis en ayant recours à un modèle de type Markov-Switching et des
données trimestrielles couvrant la période 1948-2015.

L’auteur cite aussi Fouquau, quiutilise des données trimestrielles de 20 pays de


l’OCDE sur la période 1970-2004. A l’aide d’un modèle de Panel non dynamique à effet de
seuil, il montre que la relation d’Okun en écart est non linéaire. Il mobilise trois méthodes de
filtrage : HP, BK et BN (Beveridge Nelson). Les trois méthodes fournissent des coefficients
différents.

Ensuite, le même auteur révèle les résultats de recherche de Cevik et autres qui
estiment la version en écart à l’aide d’un modèle Markov-Switching. Il ont fait recours à des
données trimestrielles de neuf (9) pays en transition s’étalant pour la période 1995-2012. Ces
pays sont: la République Tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne,
la Russie, la Slovénie et la République Slovaque. Ils trouvent des coefficients différents selon
que l’économie est en période de haute conjoncture ou en période de basse conjoncture.

L’asymétrie de la relation d’Okun est aussi mise en exergue par Geldenhus et


Marinkov, en Afrique du Sud. Ils ont fait recours à un modèle ARDL non linéaire. Ce modèle
est appliqué à des données annuelles couvrant la période 1970-2005. Ils trouvent que la
relation d’Okun est asymétrique et plus prononcée en phase de récession47.

46
Mayes D. and Viren M. cité par Coffie Francis José N’GUESSAN, Opcit , p11
47
Geldenhuys J. and Marinkov M., RobustEstimates of Okun’s Coefficient for South Africa, University of Free
State,2007, p122.
21

CHAPITRE II : CROISSANCE ECONOMIQUE ET CHOMAGE EN RDC

II.1. Evolution de la croissance économique en RDC

II.1.1.Contexte48
La RDC, pays continent et premier foyer de peuplement de l’Afrique Centrale
avec ses 84 millions d’habitants en 2018 soit 69% de la population totale de la région, est le
premier pays de ce groupe qui a basé son économie sur les industries extractives. La RDC est
un pays à faible revenu classé en 2018 au 179ème rang sur 189 pays selon l’Indice de
Développement Humain (IDH) élaboré par le PNUD 49 . Le PIB par habitant de la RDC est de
460 $ soit six fois inférieur à la moyenne des pays de l’Afrique. Le pays fait face à d’énormes
défis de développement, de paix et de réduction de la pauvreté dans ses multiples dimensions,
caractérisés par l’importance de l’insécurité alimentaire, l’étendue de la pauvreté et les
difficultés d’instaurer la paix dans sa partie Est.

Les années 2000, avec les élections démocratiques de 2006, 2011 et 2018, ont été
marqués incontestablement par des progrès notables dans la réunification du pays et la
consolidation de la paix ; mais les conflits armés dans l’Est persistent et fragilisent toutes les
institutions de l’Etat.

Les tensions politiques ont eu inévitablement un impact significatif sur la santé de


l'économie congolaise.

Dès l'arrivée de Mobutu au pouvoir, ce dernier « s'engage à regagner la confiance des


milieux d'affaires étrangers. En 1966, les puissantes industries minières du Kasaï et du
Katanga ont été nationalisées. C'est alors l'âge d'or du Congo, maintenant indépendant : en
1967, 1 franc congolais équivaut alors à 2 dollars américains, les écoles publiques se
développent et l'exode rural s'accélère ; les prix du café, du cuivre et d'autres minerais sont
florissants. La réalisation des grands travaux (le barrage hydroélectrique d'Inga sur le Congo),
le financement d'un programme spatial donnent l'impression que le Zaïre, à l'image de
certains pays asiatiques, est un dragon africain. » Déjà dès la période 1965-1969, le pays
contracte une dette d'environ 127 millions USD, pour financer ces grands travaux.

L'économie connaît une période de relative prospérité entre 1966 et 1973, avec des
taux de croissance positifs, comme en témoigne Benoist Rousseau. Cependant, elle n'est
encore tournée que vers l'exportation des matières premières (or, diamant, cobalt, coltan
(Colombite-Tantalite), cuivre), et est donc très fragile.

48
Merseign LUZONZO, Les fondements de l'émergence économique de la République Démocratique du Congo :
défis et perspectives, Université Catholique du Congo, 2016, p27.
49
Rapport de Développement humain 2018 du PNUD.
http://hdr.undp.org/sites/default/files/2018_human_development_statistical_update_fr.pd
22

L’économie actuelle de la RDC est caractérisée par l’instabilité monétaire qui


intervient généralement au quinquennat 2016-2020. La politique est au-dessus de l’économie
au sein de la RDC.

II.1.2. Evolution historique de l’économie de la RDC50


Les grandes évolutions de l’économie congolaise peuvent être circonscrites
globalement en quatre périodes à savoir :
 1959 à 1973 : Croissance et inflation modérée ;
 1974 à 1988 : Ralentissement de la croissance et inflation ouverte ;
 1989 à mai 1997 : Déclin de la croissance, destruction des richesses et hyperinflation ;
 Après mai 1997 jusqu’à 2001 : déflation et hyperinflation ;
 2002 à 2019 : Reprise de la croissance et de l’inflation sous contrôle.
a) Croissance et inflation modérée
Les efforts de redressement économique entrepris entre fin1967 et fin 1973 ont permis de
rehausser la croissance économique. Ils ont coïncidé avec un environnement international
favorable porté par la hausse du cours du Cuivre. Ces deux éléments ont déterminé les
résultats positifs enregistrés au cours de cette période caractérisée par une croissance du PIB
réel de 2,7% et une hausse du niveau général des prix de 27% en moyenne annuel.
b) Ralentissement de la croissance et inflation ouverte
Cette période, marquée par une croissance de 0,003% et une inflation de 57,6% en moyenne
annuelle, comprend deux phases :
La phase de 1974 à 1982 est caractérisée par des nouveaux choix en matière de politique
économique ayant aboutis au surendettement du pays dans le cadre de financement des grands
travaux (INGA I et II, CCIZ , Sidérurgie de MALUKU…) sous le sceau de la corruption et
des rétro commissions.
Dans un contexte international caractérisé par deux chocs
pétroliers( quintuplement et quadruplement du prix du Baril respectivement en 1973 et 1976)
et la chute du cours du Cuivre en 1975 ( après l’échec de la stratégie mise en œuvre par le
CIPEC, conseil intergouvernemental des pays producteurs et exportateurs du Cuivre) , les
mesures ratées de Zaïrianisation ou Nationalisation, de radicalisation ou Etatisation et enfin de
Rétrocession, la gestion peu orthodoxe des Finances Publiques, le caractère accommodant de
la politique monétaire et les couts liés à l’ajustement tardif de la politique de change( passage
avec beaucoup de retard de la fixité du régime des changes aux flottements) ont eu comme
conséquences , l’arrêt du processus de création des richesses intérieures.
50
Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), Situation économique et social de la RDC,
consulté sur www. Investindrc.cd, le 01/07/2021 à 7h.
23

La phase de 1983 à 1989 est celle des efforts d’ajustement de l’économie grâce aux mesures
d’assainissement de la politique budgétaire et des reformes entreprises au niveau de la
politique monétaire (libération des taux d’intérêt), de la politique de change (adoption du
régime des changes flottants et assouplissement de la réglementation de change). Toutes fois,
ces politiques de gestion de la demande n’ont pas été relayées par des politiques de portée
structurelle et des initiatives de développement.
c. Déclin de la croissance, destruction des richesses, hyperinflation et
paupérisation généralisée de la population
La période de 1989 à 2001 est celle du déclin de l’économie et de la société
congolaise. La longue transition politique marque non seulement le couronnement de
l’instabilité institutionnelle (plus de 12 gouvernements à l’espace de 10ans) mais surtout de
malaises sociaux (événement de LUBUMBASHI en 1990, conflits interethniques en 1991 et
1992, grèves, contestations populaires, villes mortes…) et économiques (hyperinflation,
pillages de l’outil de production et de commercialisation des entreprises en 1991et 1993,
rupture de la coopération bilatérale et multilatérale…)
Le désordre des Finances Publiques est attesté par des déficits insoutenables du trésor
financés presque exclusivement par les avances directes de la BC avec comme conséquence la
dépréciation rapide du taux de change et la hausse vertigineuse des prix intérieurs,
respectivement 98% et 9800% en 1994. Les conflits armées, après l’échec de la conférence
nationale, ont eu des impacts graves tant sur la situation social qu’économique. Au cours de
cette période, le PIB réel a reculé de 4,5% en moyenne. La hausse du niveau général des prix
a été de près de 2000% en moyenne. L’incidence de la pauvreté est établie en moyenne à 80%
et le taux de chômage à 84%.
d. Déflation et hyperinflation
En mai 1997, l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération, dirigée par le
Président Laurent Désiré Kabila, prendra le pouvoir et évinça le régime du Maréchal Mobutu.
Le nouveau régime en place entama un programme de reconstruction nationale et tenta
d’assainir la situation économico-financière du pays, alors le pays devait au club de Paris 7
milliards d’Euros. Le Gouvernement mis en place commença par opérer certaines reformes
sur le plan économico-financière notamment, la reforme monétaire qui institua le franc
congolais. L’économie était caractérisée par la déflation pendant cette période.
En Aout 1998, l’économie congolaise connaitra encore une chute caractérisée par
l’hyperinflation qui se poursuivra jusqu’au milieu des années 2000 et ce, à la suite de
l’éclatement de la guerre imposée à la RD Congo par ses voisins. Le Gouvernement procédait
24

de manière récurrente aux avances de la BC pour financer la guerre, et cette pratique avait
entamé de manière considérable la perte de valeur de la monnaie nationale par rapport au
dollar américain. Au niveau de marché de change, le gouvernement appliquait le taux de
change fixe et dans le marché parallèle c’était de change flottant.
Durant cette période, la problématique de l’assainissement des finances publiques était
caractérisée par un échec, et la relation avec les partenaires traditionnelles dont la BM et le
FMI était conflictuel.
e. Reprise de la croissance et inflation sous contrôle (2002 à 2019)
Cette période était caractérisée par le reprise de la coopération multilatérale et
bilatérale, l’application des politiques économiques conjoncturelles restrictives et des
réformes structurelles de première génération (partenariat dans le secteur minier, guichet
unique au Port de Matadi, mise en place de la chaine de dépense, etc.)
Comme conséquence : la maitrise de l’hyperinflation (hausse du niveau général des
prix de 17% en moyenne annuelle, la relance de la croissance économique) et la pauvreté de
80% à 63%.
A l’amorce de la période de 2002 à fin décembre 2019, et toutes choses restant égales
par ailleurs, la situation économique de la RDC s’est caractérisée par l’orthodoxie de la
politique économique et des performances imputables aux effets des réformes engagées qui
ont permis d’importants investissements dans le secteur minier et autres qui porte la
croissance. Cette période constitue un tournant décisif pour l’économie Congolaise, avec
l’amélioration des taux de croissance économique, atteignant un pic de 9,5% en 2014, associé
à une baisse sensible des volatilités des prix intérieurs et une relative amélioration de
l’environnement des affaires. Ladite croissance s’est ralentie à près de 2,5% du PIB en 2016,
suite à la baisse sensibles des cours des matières premières occasionnant ainsi la réduction des
revenus des entreprises minières. Entre 2017 et 2019, ce taux de croissance est passé
respectivement de 3,7%, 5,8% et 4,6% occasionné par l’augmentation sur le marché
international des cours de certaines matières dont le Cobalt.
Pendant la même période, l’inflation a été maintenue suite à une politique monétaire
voire budgétaire orthodoxe. En effet, en l’absence des chocs extérieurs important, le cadre
macroéconomique est demeuré stable. L’évolution du taux d’inflation se présente comme
suit : 15,8% ; 4,4% ; 21,3% ; 18,2% ; 27,6% ; 53,4%, 9,8% ; 2,7% ; 1,1% ; 0,5% ; 0,8% ;
26% ; 53% ; 7,2% et 4,4%
Le marché de change était également caractérisé par une stabilité structurelle.
25

Il sied de souligner qu’à la suite de l’avènement de la crise sanitaire mondiale causée


par la pandémie de Covid-19, l’économie Congolaise avait été affectée à l’instar d’autres pays
de la planète.

II.2. Evolution du chômage en RDC51


La création d’emplois au niveau du secteur formel connaît un recul considérable, alors que le
dynamisme de l’économie informelle permet d’assurer certaines ressources aux populations
démunies. Cette dynamique s’explique, dans une certaine mesure, par le manque d’un tissu
d’entrepreneurs locaux capables de mobiliser les ressources dans ce contexte (Sumata, 2014).
Le chômage des jeunes constitue un problème majeur dans la société congolaise. En effet,
l’inactivité prolongée et le manque de revenu peuvent entraîner des comportements
socialement répréhensibles chez les jeunes chômeurs : délinquance, prostitution, abus
d’alcool, violences, activités criminelles...etc.

Graphique no1 : L’évolution du chômage peut être illustrée de la manière suivante :


TAUX DE
ANNEE CHOMAGE
S (%)
2002 2,92
2003 2,92
2004 2,89
2005 2,85
2006 2,98
2007 3,11
2008 3,29
2009 3,70
2010 3,98
2011 4,22
2012 4,49
2013 4,49
2014 4,44
2015 4,40
2016 4,35
2017 4,26
2018 4,18
2019 4,13

51
Claude SUMATA, Emploi des jeunes et dynamique de l’entrepreneuriat en R.D.Congo : une évaluation des
mécanismes d’auto-emplois, DROFE, Kishansa, Avril 2020
26

Source : Nos estimations sur Eviews


Commentaire : Il ressort du graphique ci-haut que la RDC a connu un taux de chômage bas à
partir de l’année 2002 jusqu’à l’année 2005 et il s’est enregistré une hausse dudit taux de
2005 à 2012, en fin une diminution de 2012 à 2019.

CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE


Dans ce chapitre parlant de la croissance économique et du chômage, il a été
question de mettre au claire certaines notions quant à ce qui concerne l’évolution de la
croissance économique en RDC mais également l’évolution du chômage dans ledit pays.
27

CHAPITRE III : ESTIMATION DE LA LOI D’OKUN


Dans ce chapitre il sera question de passer en revue les points suivant : la description
de la méthode d’estimation, la présentation du modèle à estimer et des variables, les résultats
de l’estimation et en fin la discussion des résultats.

III.1. Description de la méthode d’estimation

III.1.1. Présentation de l’échantillon


Les données de ce travail sont en série temporelle, c’est-à-dire concernent un seul
individu sur plusieurs périodes (années). Il a été question de prendre la RDC comme individus
avec une périodicité annuelle qui s’étale entre 2002 à 2019, soit 18 nombres d’observations.

III.1.2. Collecte des données


Dans cette partie, il sera question de parler des techniques de récolte des données.
Pour la récolte des données ce travail a eut à utiliser le cite de la Banque Mondiale intitulé
« worldbank.org » qui a permis le téléchargement du fichier EXCEL de ce site, ensuite la
sélection des séries retenues pour cette étude et l’extraction dans un nouveau fichier Excel,
puis le réarrangement des données pour le transfert des séries retenues vers le logiciel
EVIEWS.

III.1.3. Traitement des données


Quant à ce qui concerne le traitement des données le présent travail a utilisé deux
logiciels entre autre EXEL et EVIEWS.

III.2. Présentation du modèle et des variables


La loi d’OKUN, objet du présent travail est la relation entre croissance de la
production et variation du taux de chômage. Mathématiquement présenté comme suit :

µt −µt −1=−g y t

Avec g y t le taux de croissance de la production.

Quant à ce qui concerne cette recherche, nous avons deux variables le taux de chômage et la
croissance du PIB représentées ci-dessous :
28

Présentation des données


Tableau n°1 : présentation des données sur le taux de chômage de la RDC
TAUX DE
ANNEE CHOMAGE
S (%)
2002 2,92
2003 2,92
2004 2,89
2005 2,85
2006 2,98
2007 3,11
2008 3,29
2009 3,70
2010 3,98
2011 4,22
2012 4,49
2013 4,49
2014 4,44
2015 4,40
2016 4,35
2017 4,26
2018 4,18
2019 4,13
Source : Base des données perspective monde.
29

Graphique n°2 : Evolution du taux de chômage par rapport au temps

Source : Nos estimations sur Eviews

Commentaire : Il ressort du graphique ci-haut que la RDC a connu un taux de chômage bas à
partir de l’année 2002 jusqu’à l’année 2005 et il s’est enregistré une hausse dudit taux de
2005 à 2012, en fin une diminution de 2012 à 2019.
Tableau n°2 : Présentation des données du taux de croissance du PIB de la RDC
TAUX DE
ANN CROISSAN
EES CE DU PIB
2002 2.95
2003 5.58
2004 6.74
2005 6.14
2006 5.32
2007 6.26
2008 6.23
2009 2.86
2010 7.11
2011 6.87
2012 7.09
30

2013 8.48
2014 9.47
2015 6.92
2016 2.4
2017 3.73
2018 5.82
2019 4.38
Source : Base des données de perspective monde

Graphique n°3 : Evolution du taux de croissance du PIB de la RDC

Source : Nos estimations sur Eviews

Commentaire : De ce graphique il ressort que la croissance économique a enregistrée une


tendance croissante de 2002 à 2004, une décroissance de 2004 à 2006, une reprise de la
tendance croissante de 2006 à 2007, un état stationnaire de 2007 à 2008, une chute avec forte
pente de 2008 à 2009,de 2009 à 2010 une croissance, de 2010 à 2011 une légère chute de
croissance, de 2011 à 2012 une croissance de moindre pente, de 2012 à 2014 il s’enregistre
une forte croissance en RDC, de 2014 à 2016 une très grande chute de croissance s’enregistre,
de 2016 à 2018 une amélioration de la croissance, en fin de 2018 à 2019 une décroissance
économique.
31

Graphique n°4 : présentation de la tendance linéaire entre le taux de chômage et le taux


de croissance du PIB

Source : Nos estimations à partir des données avec Eviews

Commentaire : De ce graphique il ressort que la forme du nuage des points correspond à une
équation de forme linéaire suivante:

v a r TxCH t=a0−a1TxCPIBt

Cette équation montre que la variation du taux de chômage est influencée négativement par le
taux de croissance du PIB.

Par l’estimation du modèle : v a r TxCH t=a0−a1TxCPIBt+ ϵ i à l’aide de la méthode des


moindres carrées ordinaires (MCO), on a ce qui suit.

II. ESTIMATION DU MODELE PAR LA METHODE DE MOINDRE CARREE


ORDINAIRE
Avant de procéder à l’estimation du modèle, étudions d’abord la stationnarité des nos
variables.

II.1. TEST DE STATIONNARITE DE LA VARIABLE TXCPIB


On pose les hypothèses suivantes :

H0 : la série n’est pas stationnaire

H1 : la série est stationnaire

REGLE DE DECISION
32

Si la probabilité obtenue est supérieur à 0.05, on accepte H0 et on conclue que la série n’est
pas stationnaire. Si la probabilité est inférieure à 0.05 on rejette H0 et on conclue que la série
est stationnaire.

Tableau n°3 : test de stationnarité de ADF


Null Hypothesis: D(TXCPIB) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on AIC, maxlag=3)

t-Statistic   Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.224443  0.0061


Test critical values: 1% level -3.959148
5% level -3.081002
10% level -2.681330

Source :Nos estimations sur Eviews


Commentaire : il ressort de ce tableau que la probabilité associée à la statistique ADF est
inférieur à 0.05, on rejette H0 et on conclut que la variable TXCPIB est stationnaire à niveau
1.

Tableau n°4 : Test de stationnarité de la variable VARTXCH avec ADF

Null Hypothesis: VARTXCH has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=3)

t-Statistic   Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -17.50098  0.0000


Test critical values: 1% level -3.886751
5% level -3.052169
10% level -2.666593

Source : Nos estimations sur Eviews

Commentaire : il ressort de ce tableau que la probabilité associée à la statistique ADF est


inférieur à 0.05, on rejette H0 et on conclut que la variable VARTXCH est stationnaire à
niveau 0.

II.2. ESTIMATION DU MODELE

Tableau n°5 : Estimation de notre model par la méthode des MCO


Dependent Variable: VARTXCH
Method: Least Squares
Date: 10/25/21 Time: 12:19
33

Sample: 2002 2019


Included observations: 18

Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.  

C 0.997716 0.506659 1.969206 0.0665


TXCPIB -0.132524 0.083190 -1.593033 0.1307

R-squared 0.136896     Mean dependent var 0.229444


Adjusted R-squared 0.082953     S.D. dependent var 0.688053
S.E. of regression 0.658898     Akaike info criterion 2.107942
Sum squared resid 6.946339     Schwarz criterion 2.206872
Log likelihood -16.97148     Hannan-Quinn criter. 2.121583
F-statistic 2.537753     Durbin-Watson stat 1.082523
Prob(F-statistic) 0.130714

VARTXCH = 0.997715969445 - 0.132524077144*TXCPIB

(1.969206) (-1.593033)

(0.0665) (0.1307)
Source : nos estimation sur Eviews

(.) Sont respectivement les t-calculés est les probabilités associées aux statistiques de Student.

1) ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L’ESTIMATION


a) Le test de significativité individuel des paramètres ( β ) (Test de Student)

H0 : β = 0 : le taux de croissance du PIB n’explique pas significativement la variation du taux
de chômage

H1 : β ≠0 : le taux de croissance du PIB explique significativement la variation du taux de


chômage

REGLE DE DECISION

Si t-calculé ¿ t-théorique, on rejette H0 ; ou tout simplement lorsque la probabilité associée


à t-calculé est inférieure à 0.05 (soit 5%).

Comme t-calculé est i supérieur à t théorique |-1.593033|¿2.101) ou tout simplement comme


la probabilité associée à t-calculé (0.1307) est supérieur à 0.05, alors on accepte H0 en
concluant que le taux de croissance du PIB n’explique pas significativement la variation du
taux de chômage.

b) Le test de significativité globale des paramètres (test de Fisher)


34

On pose les hypothèses suivantes :

H0 : le modèle n’est pas globalement significatif

H1 : le modèle est globalement significatif

REGLE DE DECISION

Si F-calculé¿ F (théorique) ou tout simplement si la probabilité associée à F calc ¿ 0.05, on ne


rejette pas H0 et on conclut que le modèle n’est pas globalement significatif.

Comme la probabilité associée à F-calculé est égale à 0.1307 supérieur à 0.05, on accepte H0
en concluant donc que le modèle n’est pas globalement significatif.

c. Le coefficient de détermination

On constate que R2=0.1 37soit 13.7% ce qui veut dire que le taux de croissance du PIB
explique la variation du taux de chômage à 13.7%, un coefficient moins élevé.

2) TEST DES HYPOTHESES CLASSIQUES


A. TEST D’AUTOCORRELATION DES ERREURS

H0 : D-W = 2 : il y a absence d’autocorrélation des erreurs

H1 : D-w ≠ 2 : il y a présence d’autocorrélation des erreurs.

On constate que D-W =1.082523≈ 2, donc d’après ce test il ya absence d’autocorrélation des
erreurs d’ordre 1.

Comme preuve essayons encore avec le test BREUSCH-GODFREY

HO : il y a absence d’autocorrélation des erreurs d’ordre 1.

H1 : il ya présence d’autocorrélation des erreurs d’ordre 1.

Tableau n°6 : Test d’autocorrélation des erreurs de D-W


Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic 0.036234     Prob. F(2,14) 0.9645


Obs*R-squared 0.092693     Prob. Chi-Square(2) 0.9547

Source : nos estimations sur Eviews

Commentaire : On constate la P-value= 0.9645¿ 0.05, donc on ne rejette pas H0 on conclut


qu’il ya absence d’autocorrélation des erreurs d’ordre 1 dans le modèle.

B. TEST D’HETEROSCEDASTICITE
35

Les hypothèses suivantes sont posées :

HO: absence d’hétéroscedasticité

H1: présence d’hétéroscedasticité

REGLE DE DECISION

On rejette HO lorsque N R2 ¿ K h id e ux t h é o r i que ou tout simplement lorsque la probabilité


associée à N R2 est inférieure à 0.05.

Tableau n°7 : Test d’hétéroscedasticité de WHITE


Heteroskedasticity Test: White

F-statistic 2.518630     Prob. F(2,15) 0.1140


Obs*R-squared 4.525103     Prob. Chi-Square(2) 0.1041
Scaled explained
SS 17.62866     Prob. Chi-Square(2) 0.0001

Source : Nos estimations sur Eviews


Commentaire : On constate que la Probabilité associée N R2 (P-value) = 0.1041¿ 0.05, on
rejette H0 et on conclue donc qu’il y a absence d’hétéroscedasticité.

C. TEST DE STABILITE DES PARAMETRES

Graphique n°5 : Test des stabilités de CUSUM-CARREE


36

Source : Estimation par Eviews

Commentaire : Nous constantans que notre modèle est stable dans le simple fait que la ligne
bleu reste dans son intervalle.

Après avoir effectué tous les tests possibles, il ressort que le modèle estimé devient :

VARTXCH = 0.997715969445 - 0.132524077144*TXCPIB ne présente pas de violation des


hypothèses classiques du modèle de régression linéaire simple. C’est ainsi que nous pouvons
le valider sans crainte et tirer les conclusions relatives à cette étude en disant que le taux de
croissance du PIB explique négativement mais pas d’une manière significative la variation du
taux de chômage en RDC.

Déjà, à partir de ces résultats nous pouvons dire que la loi d’Okun qui stipule que
« la variation de taux de chômage est une fonction décroissante du taux de croissance du
PIB », est vérifiée en RDC. Ce qui infirme d’une manière partielle notre hypothèse selon
laquelle il parait qu’il existe une relation négative significative entre le taux de croissance du
PIB et la variation du taux de chômage.

CALCUL DU TAUX DE CROISSANCE DU PIB POTENTIEL


Partant de notre équation linéaire estimée VarTxCH=0.9977-0,1325TxCPIB,
cherchons le taux de croissance potentiel.

La première étape consiste à réécrire notre équation sous la forme suivante :

VarTxCH= -0,1325TxCPIB +0.9977.

La deuxième étape revient à factoriser l’équation par rapport à au coefficient de la variable


explicative TxCPIB, ce qui donne la forme ci-après :

0 , 9 977
VarTxCH= -0,1325[TxCPIB + ]
(−0. 1 32 5)

En fin, l’équation estimée donne la forme ci-dessous :

VarTxCH= -0,1325[TxCPIB – 7.52% ]

Nous réalisons que le taux de croissance potentiel capable de maintenir le taux de chômage
constant RDC est estimé à 7.52% pour la RDC. Ce qui confirme notre deuxième hypothèse
selon laquelle « il semblerait que le taux de croissance du PIB potentiel pour éviter la hausse
du taux de chômage est compris entre 5 et 10%. » Et donc si le décideur public applique une
politique économique de croissance supérieure de 1% au taux de croissance potentielle
entraine donc une baisse de 0,1325% du taux de chômage.
37

DISCUTION DES RESULATS

Dans cette partie il sera question de mettre au clair les travaux des nos prédécesseurs
en le confrontant avec nos résultats.
En effet, Villaverde J. et Maza A. ont analysé la relation croissance-chômage pour les régions
espagnoles sur la période 1980 – 2004. Ils ont conclu que la relation inverse entre le chômage
et la croissance est valable pour la majorité de ces régions.
Quant à Erber G., il a trouvé, à partir d’une étude sur un certain nombre de pays de
l’OCDE qu’il existe une corrélation significative et négative entre la croissance et le taux de
chômage.
Yves Henin et Jobert Th. Eux ont trouvé une corrélation négative entre le chômage et
l’activité économique en France, en Grande Bretagne en Allemagne Fédérale, aux Etats-Unis
et au Canada sur la période de 1961 – 1989.
Irfan L. et al., ont estimé une relation d’OKUN pour cinq pays de l’Asie : le
Pakistan, le Bangladesh, l’Inde, Srilanka et la Chine. Ils trouvent que la relation d’OKUN est
vérifiée aussi bien dans le long que le court terme.
Soungweme T.et al trouvent aussi que la relation négative entre le taux de chômage
et la PIB est confirmée pour le Zimbabwe sur la période 1985 – 2013.
André Makutubu Balibwanabo qui a voulu connaître la validité de la loi d’OKUN en
R.D.C entre 1960 et 2000. A la fin de sa recherche il a trouvé que ses résultats sont en
conformité avec la loi d’OKUN.D’après ses analyses, cette loi se vérifie et se confirme.
Tous les travaux cités précédemment montrent que la relation croissance-chômage est vérifiée
empiriquement dans tous les pays d’étude respectifs.
Quant à ce travail, celui-ci a trouvé par résultats d’estimation à partir des données des
années considérés 2002 à 2019 que cette relation croissance-chômage a été vérifiée, mais pas
d’une manière significative en RDC.
38

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre travail qui traite de la vérification empirique de la loi d’OKUN en


RDC, il est nécessaire de retracer le condensé de cette recherche.
L’objectif général de ce travail a été de mesurer la relation qui existe entre le taux de
chômage et le taux de croissance économique en RDC.

Pour atteindre ces objectifs, la préoccupation de cette recherche s’est résumée dans la
question suivante : la loi d’OKUN se vérifie –t – elle pour l’économie Congolaise ?
A cette question principale, des questions auxiliaires en ressortent:
 Existe-t-il une relation négative significative entre la croissance économique et la
variation du taux de chômage ?
 De combien est estimé le taux de croissance potentiel ou naturel annuel pour éviter
une hausse du taux de chômage ?
Les hypothèses suivantes ont été formulées :
- Il se pourrait que la loi d’OKUN se vérifie en République démocratique du Congo. En
d’autres termes, il existe une relation négative significative entre le taux de croissance
du PIB et la variation du taux de chômage.
- En plus, il semblerait que le taux de croissance du PIB potentiel pour éviter la hausse
du taux de chômage est compris entre 5 et 10%.
La recherche des réponses à ces questions nous a conduits à subdiviser ce travail en
trois chapitres. Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature sur le lien croissance
chômage ; le second sur la croissance économique et chômage en RDC et le troisième sur
l’estimation de la loi d’OKUN en R.D.C. C’est dans ce dernier chapitre que nos différentes
hypothèses ont pu été vérifiées.

Pour ce qui concerne la méthodologie, nous avons usé de la méthode analytique,


inductive et quantitative ainsi que les techniques documentaires. Pour le traitement des
données nous avons utilisé les logiciels EXCEL et EVIEWS.
39

Apres analyse, le constat a été que la loi d’OKUN se vérifie en RDC, c’est-à-dire
que le taux de croissance du PIB influence négativement la variation du taux de chômage. Le
résultat a montré que notre première hypothèse selon laquelle le taux de croissance du PIB
influence négativement et significativement la variation du taux de chômage se confirme en
partie en raison que le taux de croissance du PIB influence négativement mais pas d’une
manière significative la variation du taux de chômage en RDC dans l’intervalle des années
2002 à 2019. De cette analyse, notre hypothèse a été confirmée. Quant à la deuxième
hypothèse selon laquelle le taux de croissance du PIB potentiel pour éviter la hausse du taux
de chômage est compris entre 5 et 10%, a été confirmée du fait que le taux de croissance
potentiel pour la RDC aux années 2002 à 2019 a été estimé à 7,52%.

BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES

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COURS ET PUBLICATIONS INEDITES
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Congo, 2007-2008, page 8
30. Allexandre NSHUE Mbo Mokimo, théorie de la croissance économique et fluctutions
économiques, Université Protestante au Cogo,Kinshasa, juillet, 2011-2012
31. NDAGHALA NGOWIRA, Méthodes des recherches en sciences sociales, cours inédit,
G2 ECONOMIE ,UOR, 2017-2018
32. MUTONDOLWA J., Comptabilité Nationale, Cours inédit, UOR, 2018-2019
33. MULENDU Jean Bosco, macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019-2020, p5
34. KALONDERO D., Démographie, Cours inédit, UOR, 2017-2018, p15
35. Muyisa Abel BAHEKWA, théorie de la croissance économique, cours inédit, UOR,
2019-2020
36. Bienveillant K. Approche Humanitaire des problèmes de la RDC : Programmes
d’Actions Humanitaires et de Développement, ONG PAHD, 2020, p6.
37. SYENDWA K. Nature de l’Etat et systèmes socioéconomiques, Cours inédit, UOR,
2019-2020.
38. Jean BOSCO Mulendu, Macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019/2020
39. Claude SUMATA, Emploi des jeunes et dynamique de l’entrepreneuriat en R D
CONGO : une évaluation des mécanismes d’auto-emploi, DROFE N°7, Avril
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consulte le 1/06/2021 à 9h
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DICTIONNAIRES
47. FrançoisPerroux, Dictionnaire économique et social, Hatier 1990, p230
41

LITE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES


Tableau n°1 : présentation des données sur le taux de chômage de la RDC............................ 28
Tableau n°2 : Présentation des données du taux de croissance du PIB de la RDC...................29
Tableau n°3 : test de stationnarité de ADF................................................................................32
Tableau n°4 : Test de stationnarité de la variable VARTXCH avec ADF.................................32
Tableau n°5 : Estimation de notre model par la méthode des MCO.........................................32
Tableau n°6 : Test d’autocorrélation des erreurs de D-W.........................................................34
Tableau n°7 : Test d’hétéroscedasticité de WHITE.................................................................. 35
Graphique no1 : L’évolution du chômage peut être illustrée de la manière suivante :.............25
Graphique n°2 : Evolution du taux de chômage par rapport au temps..................................... 29
Graphique n°3 : Evolution du taux de croissance du PIB de la RDC.......................................30
Graphique n°4 : présentation de la tendance linéaire entre le taux de chômage et le taux de
croissance du PIB......................................................................................................................31
Graphique n°5 : Test des stabilités de CUSUM-CARREE......................................................35
42

TABLE DES MATIERES


EPIGRAPHE...............................................................................................................................i
DEDICACE................................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS.................................................................................................................iii
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................1
1. ETAT DE LA QUESTION..................................................................................................1
2. PROBLEMATIQUE...........................................................................................................2
3. HYPOTHESES...................................................................................................................4
4. OBJECTIF DU TRAVAIL..................................................................................................4
5. CHOIX ET INTERET DU SUJET.....................................................................................4
6. DELIMITATION DU SUJET.............................................................................................4
7. METHODOLOGIE.............................................................................................................5
7.1. Méthodes......................................................................................................................5
7.2. Techniques...................................................................................................................5
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL...........................................................................................5
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LE LIEN CROISSANCE-CHOMAGE
.....................................................................................................................................................6
I.1. DEFINITION DE LA CROISSANCE ET DU CHOMAGE...........................................6
I.1.1. Définition de la croissance économique ...................................................................6
I.1.2. La mesure de la croissance........................................................................................7
I.1.3. Différentes approches de calcul du PIB....................................................................8
I.1.4. Histoire de la croissance économique.......................................................................8
I.1.5. Types des croissances économiques..........................................................................9
I.1.6. Les déterminants de la croissance...........................................................................10
43

I.2. Définition du chômage...................................................................................................11


I.2. IMPACT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE SUR LE CHOMAGE DANS LA
LITTERATURE ECONOMIQUE........................................................................................14
I.3. La loi d’OKUN...............................................................................................................14
I.3.1. Présentation Générale..............................................................................................14
I.3.2 Utilité de la loi d’OKUN..........................................................................................16
I.3.3. Limites de la loi d’OKUN.......................................................................................16
CHAPITRE II : CROISSANCE ECONOMIQUE ET CHOMAGE EN RDC.........................20
II.1. Evolution de la croissance économique en RDC..........................................................20
II.1.1.Contexte..................................................................................................................20
II.1.2. Evolution historique de l’économie de la RDC.....................................................21
II.2. Evolution du chômage en RDC.....................................................................................24
CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE....................................................................24
CHAPITRE III : ESTIMATION DE LA LOI D’OKUN.........................................................25
III.1. Description de la méthode d’estimation......................................................................25
III.1.1. Présentation de l’échantillon.................................................................................25
III.1.2. Collecte des données.............................................................................................25
III.1.3. Traitement des données.........................................................................................25
III.2. Présentation du modèle et des variables......................................................................25
II. ESTIMATION DU MODELE PAR LA METHODE DE MOINDRE CARREE
ORDINAIRE.........................................................................................................................29
II.1. TEST DE STATIONNARITE DE LA VARIABLE TXCPIB...................................30
II.2. ESTIMATION DU MODELE......................................................................................31
CONCLUSION PARTIELLE...............................................................................................34
DISCUTION DES RESULATS................................................................................................35
CONCLUSION GENERALE...................................................................................................36
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................38
LITE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES...........................................................................40
TABLE DES MATIERES.........................................................................................................41

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