Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
B. P. 560 BUTEMBO
E-mail : uorbutembo@yahoo.fr
EPIGRAPHE
« Sauver notre planète, éloigner les gens de la pauvreté, faire avancé la croissance
économique. Ce sont les mêmes combats. »
Ban Ki-moon
ii
DEDICACE
A toutes les familles qui nous ont déjà supportés pendant notre parcours ;
IN MEMORIUM
A notre regretté père MUGHANDA MUTAHINGA Firmin et notre regretté mère KAVUGHO
SAPATA Jacqueline étant la base de notre existence, sont dignes en premier lieu car loin
d’eux rien ne se serait effectué.
iv
SIGLES ET ABREVEATIONS
REMERCIEMENTS
Que la gloire et grâce soient rendues à l’Eternel notre Dieu, qui nous a assuré la protection et
nous a donné la sagesse qui d’ailleurs a rendue toutes nos mains fructueuses, source de notre
vie.
A toutes les familles qui nous ont supportés et tolérés pendant ce parcours, particulièrement à
KAMATE PAUL et SPECIOSE, Dr SAMUEL et FAY, Ir LAJOIE et ALINE, Me PALEKY et
OLGA, Me SIBI et ZAWADI, Ass. KYAKAKALA et LAETICIA, Dr MUYISA et
CHRISTELLE, Dr KALUMBI et GOLO, Dr PASCAL et SIFA, Ir FRANCOIS et FAZILA.
A tous ceux qui ne sont pas cités, qu’ils ne se sentent pas oublié mais qu’ils trouvent
l’expression de notre gratitude.
SIGLES ET ABREVIATIONS
BIT : Bureau Internationale du Travail
INTRODUCTION GENERALE
1. ETAT DE LA QUESTION
Avant de développer l’hypothèse de cette recherche, il faut faire l’état des lieux, ou
plus exactement l’état de la question.
L’état de la question s’engage dans une démarche à deux dimensions consistant d’une part, à
prendre connaissance des travaux qui ont été réalisés sur le thème spécifique qui fait l’objet de
sa recherche et d’autre part, à se forcer de mettre la main sur des ouvrages de synthèse qui
font le point sur les grandes questions qui encadrent l’état de la question retenu1.
Aujourd’hui, les articles, les mémoires de recherche à son propos se multiplient
d’année en année. Dans cette partie, il sera question de mettre en évidence les textes qui
semblent être les plus fondamentaux pour cette étude, et également les plus représentatifs de
ce qui a été publié jusque là en rapport avec ce sujet.
C'est dans cette optique que cette étude, dans le cadre de son élaboration, a fait
référence aux travaux suivants :
Villaverde J. et Maza A.2 ont analysé la relation croissance-chômage pour les régions
espagnoles sur la période 1980 – 2004. Ils ont conclu que la relation inverse entre le chômage
et la croissance est valable pour la majorité de ces régions.
Erber G.3 a trouvé, à partir d’une étude sur un certain nombre de pays de l’OCDE qu’il
existe une corrélation significative et négative entre la croissance et le taux de chômage.
Yves Henin et Jobert Th.4 ont trouvé une corrélation négative entre le chômage et
l’activité économique en France, en Grande Bretagne en Allemagne Fédérale, aux Etats-Unis
et au Canada sur la période de 1961 – 1989.
Irfan L. et al5., estiment une relation d’OKUN pour cinq pays de l’Asie : le Pakistan, le
Bangladesh, l’Inde, Srilanka et la Chine. Ils trouvent que la relation d’OKUN est vérifiée
aussi bien dans le long que le court terme.
Soungweme T.et al6 trouvent aussi que la relation négative entre le taux de chômage et
la PIB est confirmée pour le Zimbabwe sur la période 1985 – 2013.
1
J.P. FRAGIER, Comment réussir un mémoire, Dunod, Paris, 1986, p.17.
2
Villaverde et Maza (2009), « the robustness of okun’s law in spain », 1980 – 2004, Régional évidence, Journal
of Policy Modeling, 31, 289 – 1787.
3
Erben, G. (1994), « Verdoon’s on okun’s Law » ? German Insitute for economic research discussion, Paper n°98,
Berlin.
4
Henin Pierre-Yvers et Jobert Thomas (1991) « An okun’s low approach to unemployment pensistence »,
CEPREMAP Working, Papers 9108.
5
Irfan L. et al. (2010) ; « Test of okun’s law in some asian countries », European Journal of scientific Research,
40(1) : 73 – 80.
6
Soungwene T. et ali (2013) : ‘‘ Econometrice analysis of unemployment, out put and Growth of the informal
sector in Zimbabwe” (1985 – 2013); Int.J. Eco.Res., 5(2): 1-9.
3
2. PROBLEMATIQUE
Chaque jour, dans les sociétés, les journaux et médias font état de l’évolution de
certaines grandeurs ou de certains phénomènes économiques, notamment le taux d’inflation,
le taux de chômage, le taux de croissance économique,…ainsi que des mesures économiques
prises par les décideurs politiques8.
En effet, depuis Solow et sa théorie néoclassique (1956), la croissance économique
constitue la principale référence pour la gestion à court terme et à long terme de l’économie ;
elle constitue le principal objectif des politiques économiques entre autres l’accroissement des
revenus et du bien être collectif ; l’accroissement de la capacité de créer des emplois et
l’affirmation de la puissance économique des pays vis-à-vis de l’étranger9.
De plus, la croissance économique est l’un des phénomènes les plus passionnants de la
science économique, dans le sens où elle permet d’expliquer non seulement le processus
d’enrichissement des nations mais aussi d’expliquer le creusement des disparités de niveau de
vie entre pays( pays du sud et pays de nord ; pays pauvres et pays riches …)10.
Etant donné que tous les hommes aspirent au mieux être et que les performances
économiques débouchent sur des revenus accrus et des plus grandes possibilités de
consommation, la croissance économique constitue un objectif majeur de la politique
économique et des politiques de développement des pays11 .
Ainsi, la croissance économique est donc une préoccupation majeure des pays en voie de
développement en générale et celle de la RDC en particulier (Banque Centrale du Congo).
7
André Makutubu, « Vérification empirique de la loi d’OKUN en R.D.C », mémoire inédit, UEA Bukavu, 2006.
8
Prof Seblon MPEREBOYE, cours de macroéconomie, Université Prostetante du Congo, 2007-2008, page 8
9
Romer D. , Macroéconomie Approfondi,éd. Ediscience International, Paris, 1997
10
Allexandre NSHUE Mbo Mokimo, théorie de la croissance économique et fluctutions économiques, Université
Protestante au Cogo,Kinshasa, juillet, 2011-2012
11
Allexandre NSHUE Mbo Mokimo, Opsit
4
3. HYPOTHESES
Les propositions qui découlent des questionnements lors de l’élaboration de la
problématique générale aident à constituer une réponse provisoire ; c’est cette dernière que
l’on appelle l’hypothèse et qu’il faudra vérifier ou discuter selon le sujet en étude14.
12
Ministre du plan, situation économique et social de la RDC, kinsasa, 2020
13
Croissance et chômage : quelle interaction ?, disponible sur w.w.w. afep.com., consulté le 20/04/2021 à 17h.
14
Comment définir les hypothèses de son mémoire ?, consulte sur w.w.w. ExpertMemoire.com, le 1/06/2021 à
9h
5
4. OBJECTIF DU TRAVAIL
L’objectif général de ce travail est de mesurer la relation qui existe entre le taux de
chômage et le taux de croissance économique en RDC. Comme objectif spécifique, ce travail
se veut de vérifier s’il existe une relation négative significative entre ces deux variables pour
proposer des pistes de solution pour une croissance réductrice du chômage chronique.
6. DELIMITATION DU SUJET
Cette étude se limitera à la vérification empirique de la loi d’OKUN sur le marché de
travail Congolais. Quant à la délimitation dans le temps, ce travail va considérer la période
allant de 2000 à 2019 vu que durant cette période, le pays a connue une croissance
économique élevée.
7. METHODOLOGIE
La méthodologie économique, étant une branche de la science économique, a pour
objet de définir les conditions par lesquelles il est possible d’obtenir les vérités économiques,
et de celle par lesquelles il ne l’est pas ; elle enseigne aux économistes comment il faut
6
aborder tel phénomène si l’on souhaite procéder de manière rigoureuse, elle traite donc des
moyens d’études les plus appropriés pour l’obtention des vérités dans la science
économique15.
7.1. Méthodes
Tout travail scientifique doit suivre une certaine démarche, une certaine voie désignée sous
le terme de méthode afin d’arriver a l’acquisition des nouvelles connaissances. Ce travail
usera tout d’abord de la méthode analytique, laquelle permettra d’analyser la croissance
économique et le taux de chômage en R.D.C. Ensuite, il sera question d’utiliser aussi la
méthode inductive qui permettra de généraliser le résultat trouvé sur l’échantillon de 18ans
pour toute l’économie congolaise. En fin, cette recherche usera de la méthode quantitative qui
permettra d’obtenir des informations chiffrées à partir de l’analyse statistique qui permettra de
vérifier la validité de la loi d’Okun en RDC.
7.2. Techniques
La technique est l’outil mise la disposition de la recherche et organisée par la méthode
dans un but bien prédéfini16.
Ainsi, la présente étude aura besoin de la technique documentaire de récolte des données
via laquelle les différents ouvrages et les données issues de différents organismes
internationaux comme nationaux seront mis à sa disposition ; ensuite comme technique de
traitement des données elle usera du logiciel Eviews et EXCEL.
8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Cette investigation s’articulera sur trois chapitres. Le 1 er portera sur la revue de la
littérature sur le lien croissance chômage ; le second sur la croissance économique et chômage
en RDC et le troisième sur l’estimation de la loi d’OKUN en R.D.C.
15
Benoit MALBRANQUE, introduction à la méthodologie économique, collection la main invisible, Paris, février
2013
16
NDAGHALA NGOWIRA, Méthodes des recherches en sciences sociales, cours inédit, G2 ECONOMIE ,UOR,
2017-2018
7
Dans cette partie, qui porte sur la revu de la littérature, il sera question de passer en
revue les points suivants : la définition de la croissance et du chômage, l’impact de la
croissance sur le chômage dans la littérature économique et en fin la loi d’OKUN.
18
FrançoisPerroux, Dictionnaire économique et social, Hatier 1990, p230
8
avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus
fort d'une expansion.
Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production
économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont,
conventionnellement, désignées par le terme de développement économique. Selon François
Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une
population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel
global. » Le terme de « croissance » s'applique alors plus particulièrement aux économies déjà
développés.
Nyiragongo, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers
l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction
antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction était dénoncée
dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat qui dans son Sophisme de la vitre cassée
écrivait que « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait par :
« destruction n'est pas profit. »
- L’approche production : d’après cette approche, le PIB est la valeur des biens et services
finaux produits dans l’économie durant une période donnée ou tout simplement le PIB est la
somme des valeurs ajoutées créées dans l’économie au cours d’une certaine période.
- L’approche revenu : d’après cette approche, le PIB est la somme des revenus distribués
dans l’économie à une période donnée.
- L’approche dépense : d’après cette approche, le PIB est la somme des dépenses nationales
liées à la consommation des ménages, à la consommation de l’État, à la consommation des
entreprises (investissement) et aux exportations nettes des importations.
21
MULENDU Jean Bosco, macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019-2020, p5
22
KALONDERO D., Démographie, Cours inédit, UOR, 2017-2018, p15
10
devient exponentielle, mais très irrégulière. Après les très fortes croissances mondiales des
années 1830 et croissance mondiale des années 1850, la Grande Dépression (1873-1896)
donne un sérieux coup de frein. De même, la grande dépression des années 1930 fait suite à la
croissance économique de la Belle Époque et à la puissante expansion des années 1920. Plus
généralement les périodes de reconstruction suivant une guerre sont favorables, comme lors
de la très forte croissance des années 1950, socle des Trente Glorieuses23.
Les historiens s'accordent sur le fait que le niveau de vie sur l'ensemble du globe a
peu évolué de l'Antiquité jusqu'au XVIIIe siècle (entre l'an 1 et l'an 1000 l'économie mondiale
aurait même décliné), mis à part une embellie en Europe occidentale entre le X e et XIIIe
siècle, annulé par les épidémies et les famines des XIV e et XVe siècles. Ils s'accordent aussi à
constater qu'il y a de grandes disparités selon les peuples et selon les époques. Sachant qu'on a
affaire à des sociétés ou presque toute la population est rurale, il est de toutes façon presque
impossible d'obtenir la statistique de leur production, puisque celle-ci est presque
complètement locale, voire familiale (bâtiment, mobilier, confection, alimentation,
services, ...), et très marginalement commerciale, de telle sorte qu'il est impossible de
reconstituer un standard moyen de consommation et de l'évaluer en monnaie.
pour la première fois dans l'histoire connue de l'humanité, un pays se trouvait en mesure
d'offrir un niveau de vie croissant à une population croissante, et cela un siècle avant que se
manifestent les premiers signes réels de la Révolution industrielle. »
23
Régis Benichis et Mare Nouschi, Opcit. p.47
11
son rythme de croissance depuis un demi-siècle : le niveau de vie en Chine a été multiplié par
six et celui du Japon par huit24.
5) La croissance Harmonisée : est celle orientée vers la satisfaction des besoins de l’homme
et de tous les hommes. Pas d’inégalités sociales.
P I Bn −P I B n−1
Taux de croissance= *100
P I Bn−1
Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial est la variable la plus
importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est riche,
moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle. Il
considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que
peu d'importance. Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les
gouvernements qui causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de change, des déficits
excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats. Il ajoute également que
les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des institutions est
très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et l'état de
droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en cela les conclusions d'Hernando
de Soto28.
Sur une plus longue période, l'expérience historique, notamment celle du XVIII e
siècle, suggère que l'extension des libertés économiques (liberté d'entreprendre, liberté de
circulation des idées, des personnes et des biens) est une condition de la croissance. Au XX e
siècle, il existe plusieurs cas où une population partageant les mêmes antécédents historiques,
la même langue et les mêmes normes culturelles a été divisée entre deux systèmes, l'un étant
une économie de marché et l'autre une économie planifiée 29 : les deux Allemagne, les deux
Corée, la République populaire de Chine et Taïwan. Dans chaque cas, les zones ayant pratiqué
l'économie de marché ont obtenu une croissance nettement supérieure sur le long terme.
Sur le très long terme, Angus Maddison identifie trois processus interdépendants
qui ont permis l'augmentation conjointe de la population et du revenu : la conquête ou la
colonisation d'espaces fertiles et relativement peu peuplés, le commerce international et les
mouvements de capitaux, l'innovation technologique et institutionnelle.
27
Lester R. Brown, Éco-économie, une autre croissance est possible, écologique et durable, Seuil, 2001, p. 69
28
Bienveillant K. Approche Humanitaire des problèmes de la RDC : Programmes d’Actions Humanitaires et de
Développement, ONG PAHD, 2020, p6.
29
SYENDWA K. Nature de l’Etat et systèmes socioéconomiques, Cours inédit, UOR, 2019-2020.
13
De ce qui précède, il est clair que les étudiants, les élèves, les femmes au foyer ne
sont pas considérés comme chômeurs. Une autre notion importante à expliquer pour
comprendre le concept du chômage est celle de la population active, ou force du travail.
Elle se définit comme l'ensemble des personnes en âge de travailler qui sont
disponibles sur le marché du travail. En d’autres termes, La population active est la
population en âge de travailler qui travaille (population active occupée) ou souhaite travailler
(population active non occupée ou chômeur). La population active occupée est l’ensemble de
personnes travaillant dans le secteur public, privé formel ou privé informel. Elle regroupe les
personnes âgées de 15 ans ou plus:
- Ayant travaillé, ne serait-ce qu'une heure, au cours d'une semaine de référence, qu'elles
soient salariées, à leur compte, employeurs ou aides dans l'entreprise ou l'exploitation
familiale ;
- Pourvues d'un emploi mais qui sont temporairement absentes pour un motif tel qu'une
maladie (moins d'un an), des congés payés, un congé de maternité, un conflit du
travail ;
- Effectuant un travail en tant qu’apprenties ou stagiaires rémunérées.
L’indicateur qu’on utilise souvent pour évaluer le chômage est le taux de chômage. Ce
taux mesure le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active. En d’autres
termes, il se calcule comme suit :
n o mbre d e s c h o m e urs
T au x d e c h o ma≥¿ ×1 00
p o p ulation a c t i v e
Ce qu’il faut encore rappeler, c’est que dans le calcul du taux de chômage, les inactifs
(les élèves, les étudiants, les femmes au foyer, les invalides, les retraités, les personnes
n’ayant pas l’âge de travailler : les moins de 15 ans et les retraités, etc.) n’y sont pas
comptabilisés. Ces derniers ne sont concernés que dans d’autres indicateurs de l’emploi. En
effet, le taux de chômage n’est pas le seul indicateur permettant d’évaluer le marché du
travail. Il y a également :
p o p ulation a c t ive
T au x d ' a c t i v i t é = × 100
p o p ulation e n a g e d e t r a vailler
30
Bardin BAHOUAYILA, chômage au congo : un phénomène mal compris, RDC, Aout 2016
14
p o p ulation a c t ive o c c up é e
T au x d ' em p loi= × 100
p o p ulation e n a g e d e t r a vaill e r
n o mbre d e s c h o me urs
T au x d ' e m p loi= ×1 00
p o p ulation e n a g e d e t r a vailler
a) Typologie du chômage 31
1°) le chômage de mobilité ou frictionnel : c’est un chômage de courte durée qui correspond
au temps nécessaire pour passer d’un emploi à un autre, il est lié à une recherche d’emploi
après démission d’un emploi qui n’était pas satisfaisant ou suite a un licenciement lié à une
variation d’activités de l’entreprise qui employait le salarié. Il résulte surtout de la mobilité de
la main d’œuvre.
3°) le chômage structurel : il désigne une situation ou l’on ne peut créer durablement des
emplois car la structure économique ne le permet pas. Il est lié au changement à long terme
intervenus dans les structures démographiques, économiques, sociales et industrielles d’un
pays. Comme par exemple la diminution du rôle du charbon…
4°) le chômage technique : il est du au progrès technique, il correspond à une perte d’emploi
lié à une plus grande utilisation du capital technique dans le processus productif. Il apparait à
la suite d’innovations qui économisent du travail (robotisation, informatisation).
5°) le chômage saisonnier : il se définie comme étant l’ensemble des activités qui se
déroulent selon un cycle qui n’est pas constant dans le temps. Ce type de chômage concerne
par exemple : les activités liés au tourisme ou encore certaines activités agricoles.
31
R. Bénad et L. Sarazin, Initiation économique et sociale,édd Hachette, Paris 1984, p. 2889
15
6°) le chômage déguisé : chômage des personnes ayant conservées leur emploi actuel pour
des raisons personnelles ou objectives, leur interdisant d’en avoir un autre ; par exemple,
personnes refusant une promotion pour ne pas quitter une région.
Les fondements et les objectifs de l’analyse d’Okun sont clairement présentés dans
l’article de 1962 : la production potentielle et le plein-emploi sont les deux aspects d’une
même situation économique souhaitable et donc recherchée. L’output potentiel constitue une
référence, puisque le gap (l’écart) résume l’intensité de l’activité économique. Le taux de
chômage mesure la distance entre les offres notionnelle et effective d’emploi. Le plein emploi
est défini par Okun comme la situation de production maximale sans pression inflationniste.
Les analyses effectuées par Okun lui permettent de retenir le critère des 4 % tant
controversé depuis l’économie américaine sera en situation de plein emploi lorsque le taux de
chômage, u, égale 4 % ou, ce qui est identique, lorsque le taux d’emploi, ε, égale 96 %. La
production potentielle sera alors définie par « le niveau de la demande globale qui est
32
Rodrigue Mendez, Taoufik Rajhi, Croissance,intégration économique et chômage, Revue économique vol. 52,
consulté sur www.cain.info le 2/10/2021 à 22h
33
O.C.D.E. La mesure des fluctuations cycliques intérieures, Collection Perspectives économiques de l'O.C.D.E.,
Études Spéciales, O.C.D.E.. juillet 1973.
16
La liaison chômage-output requiert l’hypothèse que, quelle que soit l’influence d’un
ralentissement de l’activité économique sur les horaires, les taux d’activité et la productivité
horaire, l’importance de tous ces effets est reliée au taux de chômage. Sous cette hypothèse,
le taux de chômage peut être considéré comme un bon indicateur de la façon dont l’output est
déprimé par les ressources inemployées.
- la causalité est du type demande effective : l’ampleur du gap détermine selon la règle
de trois, le niveau du chômage Le taux de chômage est un indicateur du déséquilibre;
- la causalité est inversée : le taux de chômage est toujours un indicateur du
déséquilibre, mais ici il permet de déterminer de quel pourcentage l’output est déprimé
par rapport à son niveau potentiel de référence.
Cette dualité n’est pas contradiction : elle illustre, selon nous, la vraie signification du
raisonnement d’Okun qui est fondée sur une interdépendance de nature circulatoire.
Comme dit ci-haut, Les travaux d'Okun suggèrent qu'une réduction de 1 point du
taux de chômage est associée à une hausse de 3% du PIB réel. Ce ratio qui relie le marché du
travail à celui des biens et services masque en fait tout un enchainement complexe de
corrélations. Prachowny34 remarque que ces corrélations sous-jacentes à la relation sont
souvent négligées car la loi d'Okun simplifie en un chiffre les interactions du marché du
travail et des biens et services. Effectivement, le ratio 3 :1 mis en lumière par Okun permet de
quantifier l'impact sur la croissance du PIB réel d'une hausse de la quantité de travail
inutilisée.
De fait, cette mesure était rendu aisée par l'utilisation d'une seule variable, le taux
de chômage, plutôt qu'une multitude de variables pour décrire la quantité de travail. Toutefois,
comme le reconnaissait Okun, la simple réduction de 1 point du taux de chômage n'est pas
suffisante pour engendrer le gain considérable de 3% en termes de production. Par
conséquent, derrière la relation entre la production et le chômage, il y a l'idée que les autres
facettes du facteur travail tels que la productivité, le taux de participation et le nombre
d'heures par travailleur doivent augmenter parallèlement à la baisse du taux de chômage pour
générer cette croissance de 3% du PIB réel. Autrement dit, la réduction de 1 point du taux de
chômage doit aller de pair avec une augmentation des autres inputs du facteur travail.
Prachowny, M., Okun'slaw : TheoreticalFoundations and RevisedEstimates. Review of Economics and Statistics,
34
µt −µt −1=−g y t
De plus, avec le modèle IS-LM, les pouvoir publics disposaient des instruments
nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Dès que le taux de chômage apparaissait à un
niveau insupportable pour les responsables, la préférence se déplaçait vers une inflation
accrue. La relance de l'inflation étant obtenue par une hausse de la demande globale.
Abu37 teste au Nigeria l’existence d’une relation entre le PIB et le taux de chômage.
Il mobilise un modèle de co-intégration de type ARDL (AutoregressiveDistributedLag)
appliqué à des données couvrant la période 1970-2014. Il estime les modèles en différence
35
Jean BOSCO Mulendu, Macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019/2020
36
Bhattarai K., “Unemployment-inflation trade-offs in OECD countries”, in EconomicModelling, 58, 2016, pp93-
103.
37
Abu N. “DoesOkun’s Law exist in Nigeria? Evidence from the ARDL BoundsTestingApproach”,
ContemporaryEconomics, 11(2), 2016, pp131-144.
18
première et en écart avec comme variable dépendante le PIB pour deux périodes : la période
1970-2014 et la sous-période 1972-2004. Cette dernière sous période est étudiée car elle a
enregistré une instabilité du taux de croissance et du taux chômage.
Les résultats montrent que sur la période entière (1970-2014), les prix du pétrole, le
taux de chômage et le PIB réel sont co-intégrés. La relation entre le PIB réel et le taux de
chômage est négative dans le long terme. Toutefois, il n’existe pas de relation entre les deux
variables dans le court terme. Sur la sous-période 1972-2004, les séries sont également co-
intégrées. Il existe cependant une relation positive entre le PIB réel et le taux de chômage
dans le long terme ; tandis que dans le court terme la relation est négative.
Sadiku et all.38 utilisent pour la Macédoine des données trimestrielles sur la période
2000-2012. Ils estiment les modèles en différence statique, en différence dynamique et ont
recours à un modèle VAR et une analyse de co-intégration. Ils ne trouvent pas de relation
entre le PIB réel et le taux de chômage. Ils estiment que l’une des explications de ce résultat
est la part importante de l’emploi informel dans l’emploi total.
Lee41 a mis en relief la variabilité du coefficient d’Okun par région et selon les
méthodes utilisées. Freeman (2003) utilise un modèle d’écart avec deux méthodes de filtrage :
le filtre de «Bandpass » et la tendance quadratique. Les résultats montrent que le coefficient
d’Okun diffère selon les méthodes et les régions. El Andar et Bouazizcité par Olivier
FAVEREAU et Michel MOUILLART42confirment le même constat. Le coefficient d’Okun
38
Sadiku, M., Ibraim A. Sadiku L., Econometric Estimation of the Relationship betweenUnemployment Rate and
EconomicGrowth of FYR of Macedonia, ProcediaEconomics and Finance, 19, 2015, pp 69-81.
39
Moroke N. and Leballo G. P. and Mello D. M., An EmpiricalRobustness of Okun’s Law in South Africa: An Error
Correction Modellingapproach, Mediterranean Journal of Social Sciences,5(23), 2014, pp435-444.
40
Babalola S. J. and Saka J. O. Adenuga I. A., The Validity of Oun’s Law in Nigeria: A difference Model Approach,
Asian Economic and Financial Review, 3(12), 2013, pp1598-1608.
41
Lee, J., The Robustness of Okun’s Law: Evidence from OECD countries, Journal of Macroeconomics, 22(2),
2000, pp331-560.
42
Olivier FAVEREAU et Michel MOUILLART, la stabilité du lien emploi-croissance et la loi d’Okun, Revue socio-
économie, 2003, pp85
19
varie souvent en fonction des zones d’études. Cette variabilité est mise en exergue dans la
plupart des travaux qui s’intéressent à des panels de pays ou de régions.
Les auteurs citent ensuite les études d’Adanuet Aspergis et Rezitis. Qui révèlent
respectivement une différence des coefficients entre les régions du Canada et une stabilité du
coefficient d’Okun (en Grèce pour la période allant de 1960 à 1997) ; en 1981, les coefficients
diminuent.
Les même auteurs citent Sôgner et Stiassny, à partir de données portant sur 15 pays
12 de l’OCDE sur la période 1960-1999, montrent que le coefficient d’Okun a baissé dans le
temps dans la plupart des pays. L’estimation de la relation d’Okun produit par ailleurs des
coefficients qui peuvent varier ou avoir des signes non attendus si on ajoute d’autres variables
explicatives au modèle. Ainsi, le coefficient d’okun se situerait autour de -0,6 % si la
productivité, l’offre de travail induit, les heures hebdomadaires sont ajoutées au modèle.
Attfield et Silverstone (1998) ont utilisé les mêmes données et obtenu un coefficient de -2,25.
Flaig et Rottmann cité par Dopke43ont reproché aux études sur la relation d’Okun,
d’avoir négligé l’influence des prix relatifs. Selon eux, l’intensité en emploi de la production
est fortement liée au coût réel de la main-d’œuvre et donc, estimer une simple relation d’Okun
n’est pas approprié. Ensuite, Buscher et Müller ainsi que Stirböck et Buschercités ont montré
que la relation d’Okun en Allemagne était affectée par la volatilité du taux de change.
Les approches de Khons et Neftci cités par Franci José 44 ont testé la présence de
l’asymétrie dans l’évolution du taux de chômage aux Etats-Unis. Ils ont montré que le taux de
chômage augmente plus rapidement en période de crise qu’il ne décroît en période
d’expansion.
montre que les méthodes surestiment dans certains cas les réactions du chômage à la
croissance en période d’expansion et la sous-estiment en période de crise. Des recherches
mettent en évidence cette non linéarité de la relation d’Okun.
Mayes et Viren46 utilisent une approche de Co-intégration linéaire mais qui intègre
une différence entre la croissance du PIB en période de crise et en période d’expansion. Les
données sont relatives aux pays de l’OCDE pour des données annuelles allant de 1961 à 1997.
Les auteurs trouvent que le coefficient d’Okun est plus élevé en valeur absolue en période de
crise qu’en période d’expansion. Valdakhani et Smythconfirment l’asymétrie de la relation
d’Okun pour les Etats-Unis en ayant recours à un modèle de type Markov-Switching et des
données trimestrielles couvrant la période 1948-2015.
Ensuite, le même auteur révèle les résultats de recherche de Cevik et autres qui
estiment la version en écart à l’aide d’un modèle Markov-Switching. Il ont fait recours à des
données trimestrielles de neuf (9) pays en transition s’étalant pour la période 1995-2012. Ces
pays sont: la République Tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne,
la Russie, la Slovénie et la République Slovaque. Ils trouvent des coefficients différents selon
que l’économie est en période de haute conjoncture ou en période de basse conjoncture.
46
Mayes D. and Viren M. cité par Coffie Francis José N’GUESSAN, Opcit , p11
47
Geldenhuys J. and Marinkov M., RobustEstimates of Okun’s Coefficient for South Africa, University of Free
State,2007, p122.
21
II.1.1.Contexte48
La RDC, pays continent et premier foyer de peuplement de l’Afrique Centrale
avec ses 84 millions d’habitants en 2018 soit 69% de la population totale de la région, est le
premier pays de ce groupe qui a basé son économie sur les industries extractives. La RDC est
un pays à faible revenu classé en 2018 au 179ème rang sur 189 pays selon l’Indice de
Développement Humain (IDH) élaboré par le PNUD 49 . Le PIB par habitant de la RDC est de
460 $ soit six fois inférieur à la moyenne des pays de l’Afrique. Le pays fait face à d’énormes
défis de développement, de paix et de réduction de la pauvreté dans ses multiples dimensions,
caractérisés par l’importance de l’insécurité alimentaire, l’étendue de la pauvreté et les
difficultés d’instaurer la paix dans sa partie Est.
Les années 2000, avec les élections démocratiques de 2006, 2011 et 2018, ont été
marqués incontestablement par des progrès notables dans la réunification du pays et la
consolidation de la paix ; mais les conflits armés dans l’Est persistent et fragilisent toutes les
institutions de l’Etat.
L'économie connaît une période de relative prospérité entre 1966 et 1973, avec des
taux de croissance positifs, comme en témoigne Benoist Rousseau. Cependant, elle n'est
encore tournée que vers l'exportation des matières premières (or, diamant, cobalt, coltan
(Colombite-Tantalite), cuivre), et est donc très fragile.
48
Merseign LUZONZO, Les fondements de l'émergence économique de la République Démocratique du Congo :
défis et perspectives, Université Catholique du Congo, 2016, p27.
49
Rapport de Développement humain 2018 du PNUD.
http://hdr.undp.org/sites/default/files/2018_human_development_statistical_update_fr.pd
22
La phase de 1983 à 1989 est celle des efforts d’ajustement de l’économie grâce aux mesures
d’assainissement de la politique budgétaire et des reformes entreprises au niveau de la
politique monétaire (libération des taux d’intérêt), de la politique de change (adoption du
régime des changes flottants et assouplissement de la réglementation de change). Toutes fois,
ces politiques de gestion de la demande n’ont pas été relayées par des politiques de portée
structurelle et des initiatives de développement.
c. Déclin de la croissance, destruction des richesses, hyperinflation et
paupérisation généralisée de la population
La période de 1989 à 2001 est celle du déclin de l’économie et de la société
congolaise. La longue transition politique marque non seulement le couronnement de
l’instabilité institutionnelle (plus de 12 gouvernements à l’espace de 10ans) mais surtout de
malaises sociaux (événement de LUBUMBASHI en 1990, conflits interethniques en 1991 et
1992, grèves, contestations populaires, villes mortes…) et économiques (hyperinflation,
pillages de l’outil de production et de commercialisation des entreprises en 1991et 1993,
rupture de la coopération bilatérale et multilatérale…)
Le désordre des Finances Publiques est attesté par des déficits insoutenables du trésor
financés presque exclusivement par les avances directes de la BC avec comme conséquence la
dépréciation rapide du taux de change et la hausse vertigineuse des prix intérieurs,
respectivement 98% et 9800% en 1994. Les conflits armées, après l’échec de la conférence
nationale, ont eu des impacts graves tant sur la situation social qu’économique. Au cours de
cette période, le PIB réel a reculé de 4,5% en moyenne. La hausse du niveau général des prix
a été de près de 2000% en moyenne. L’incidence de la pauvreté est établie en moyenne à 80%
et le taux de chômage à 84%.
d. Déflation et hyperinflation
En mai 1997, l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération, dirigée par le
Président Laurent Désiré Kabila, prendra le pouvoir et évinça le régime du Maréchal Mobutu.
Le nouveau régime en place entama un programme de reconstruction nationale et tenta
d’assainir la situation économico-financière du pays, alors le pays devait au club de Paris 7
milliards d’Euros. Le Gouvernement mis en place commença par opérer certaines reformes
sur le plan économico-financière notamment, la reforme monétaire qui institua le franc
congolais. L’économie était caractérisée par la déflation pendant cette période.
En Aout 1998, l’économie congolaise connaitra encore une chute caractérisée par
l’hyperinflation qui se poursuivra jusqu’au milieu des années 2000 et ce, à la suite de
l’éclatement de la guerre imposée à la RD Congo par ses voisins. Le Gouvernement procédait
24
de manière récurrente aux avances de la BC pour financer la guerre, et cette pratique avait
entamé de manière considérable la perte de valeur de la monnaie nationale par rapport au
dollar américain. Au niveau de marché de change, le gouvernement appliquait le taux de
change fixe et dans le marché parallèle c’était de change flottant.
Durant cette période, la problématique de l’assainissement des finances publiques était
caractérisée par un échec, et la relation avec les partenaires traditionnelles dont la BM et le
FMI était conflictuel.
e. Reprise de la croissance et inflation sous contrôle (2002 à 2019)
Cette période était caractérisée par le reprise de la coopération multilatérale et
bilatérale, l’application des politiques économiques conjoncturelles restrictives et des
réformes structurelles de première génération (partenariat dans le secteur minier, guichet
unique au Port de Matadi, mise en place de la chaine de dépense, etc.)
Comme conséquence : la maitrise de l’hyperinflation (hausse du niveau général des
prix de 17% en moyenne annuelle, la relance de la croissance économique) et la pauvreté de
80% à 63%.
A l’amorce de la période de 2002 à fin décembre 2019, et toutes choses restant égales
par ailleurs, la situation économique de la RDC s’est caractérisée par l’orthodoxie de la
politique économique et des performances imputables aux effets des réformes engagées qui
ont permis d’importants investissements dans le secteur minier et autres qui porte la
croissance. Cette période constitue un tournant décisif pour l’économie Congolaise, avec
l’amélioration des taux de croissance économique, atteignant un pic de 9,5% en 2014, associé
à une baisse sensible des volatilités des prix intérieurs et une relative amélioration de
l’environnement des affaires. Ladite croissance s’est ralentie à près de 2,5% du PIB en 2016,
suite à la baisse sensibles des cours des matières premières occasionnant ainsi la réduction des
revenus des entreprises minières. Entre 2017 et 2019, ce taux de croissance est passé
respectivement de 3,7%, 5,8% et 4,6% occasionné par l’augmentation sur le marché
international des cours de certaines matières dont le Cobalt.
Pendant la même période, l’inflation a été maintenue suite à une politique monétaire
voire budgétaire orthodoxe. En effet, en l’absence des chocs extérieurs important, le cadre
macroéconomique est demeuré stable. L’évolution du taux d’inflation se présente comme
suit : 15,8% ; 4,4% ; 21,3% ; 18,2% ; 27,6% ; 53,4%, 9,8% ; 2,7% ; 1,1% ; 0,5% ; 0,8% ;
26% ; 53% ; 7,2% et 4,4%
Le marché de change était également caractérisé par une stabilité structurelle.
25
51
Claude SUMATA, Emploi des jeunes et dynamique de l’entrepreneuriat en R.D.Congo : une évaluation des
mécanismes d’auto-emplois, DROFE, Kishansa, Avril 2020
26
µt −µt −1=−g y t
Quant à ce qui concerne cette recherche, nous avons deux variables le taux de chômage et la
croissance du PIB représentées ci-dessous :
28
Commentaire : Il ressort du graphique ci-haut que la RDC a connu un taux de chômage bas à
partir de l’année 2002 jusqu’à l’année 2005 et il s’est enregistré une hausse dudit taux de
2005 à 2012, en fin une diminution de 2012 à 2019.
Tableau n°2 : Présentation des données du taux de croissance du PIB de la RDC
TAUX DE
ANN CROISSAN
EES CE DU PIB
2002 2.95
2003 5.58
2004 6.74
2005 6.14
2006 5.32
2007 6.26
2008 6.23
2009 2.86
2010 7.11
2011 6.87
2012 7.09
30
2013 8.48
2014 9.47
2015 6.92
2016 2.4
2017 3.73
2018 5.82
2019 4.38
Source : Base des données de perspective monde
Commentaire : De ce graphique il ressort que la forme du nuage des points correspond à une
équation de forme linéaire suivante:
v a r TxCH t=a0−a1TxCPIBt
Cette équation montre que la variation du taux de chômage est influencée négativement par le
taux de croissance du PIB.
REGLE DE DECISION
32
Si la probabilité obtenue est supérieur à 0.05, on accepte H0 et on conclue que la série n’est
pas stationnaire. Si la probabilité est inférieure à 0.05 on rejette H0 et on conclue que la série
est stationnaire.
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
Coefficien
Variable t Std. Error t-Statistic Prob.
(1.969206) (-1.593033)
(0.0665) (0.1307)
Source : nos estimation sur Eviews
(.) Sont respectivement les t-calculés est les probabilités associées aux statistiques de Student.
H0 : β = 0 : le taux de croissance du PIB n’explique pas significativement la variation du taux
de chômage
REGLE DE DECISION
REGLE DE DECISION
Comme la probabilité associée à F-calculé est égale à 0.1307 supérieur à 0.05, on accepte H0
en concluant donc que le modèle n’est pas globalement significatif.
c. Le coefficient de détermination
On constate que R2=0.1 37soit 13.7% ce qui veut dire que le taux de croissance du PIB
explique la variation du taux de chômage à 13.7%, un coefficient moins élevé.
On constate que D-W =1.082523≈ 2, donc d’après ce test il ya absence d’autocorrélation des
erreurs d’ordre 1.
B. TEST D’HETEROSCEDASTICITE
35
REGLE DE DECISION
Commentaire : Nous constantans que notre modèle est stable dans le simple fait que la ligne
bleu reste dans son intervalle.
Après avoir effectué tous les tests possibles, il ressort que le modèle estimé devient :
Déjà, à partir de ces résultats nous pouvons dire que la loi d’Okun qui stipule que
« la variation de taux de chômage est une fonction décroissante du taux de croissance du
PIB », est vérifiée en RDC. Ce qui infirme d’une manière partielle notre hypothèse selon
laquelle il parait qu’il existe une relation négative significative entre le taux de croissance du
PIB et la variation du taux de chômage.
0 , 9 977
VarTxCH= -0,1325[TxCPIB + ]
(−0. 1 32 5)
Nous réalisons que le taux de croissance potentiel capable de maintenir le taux de chômage
constant RDC est estimé à 7.52% pour la RDC. Ce qui confirme notre deuxième hypothèse
selon laquelle « il semblerait que le taux de croissance du PIB potentiel pour éviter la hausse
du taux de chômage est compris entre 5 et 10%. » Et donc si le décideur public applique une
politique économique de croissance supérieure de 1% au taux de croissance potentielle
entraine donc une baisse de 0,1325% du taux de chômage.
37
Dans cette partie il sera question de mettre au clair les travaux des nos prédécesseurs
en le confrontant avec nos résultats.
En effet, Villaverde J. et Maza A. ont analysé la relation croissance-chômage pour les régions
espagnoles sur la période 1980 – 2004. Ils ont conclu que la relation inverse entre le chômage
et la croissance est valable pour la majorité de ces régions.
Quant à Erber G., il a trouvé, à partir d’une étude sur un certain nombre de pays de
l’OCDE qu’il existe une corrélation significative et négative entre la croissance et le taux de
chômage.
Yves Henin et Jobert Th. Eux ont trouvé une corrélation négative entre le chômage et
l’activité économique en France, en Grande Bretagne en Allemagne Fédérale, aux Etats-Unis
et au Canada sur la période de 1961 – 1989.
Irfan L. et al., ont estimé une relation d’OKUN pour cinq pays de l’Asie : le
Pakistan, le Bangladesh, l’Inde, Srilanka et la Chine. Ils trouvent que la relation d’OKUN est
vérifiée aussi bien dans le long que le court terme.
Soungweme T.et al trouvent aussi que la relation négative entre le taux de chômage
et la PIB est confirmée pour le Zimbabwe sur la période 1985 – 2013.
André Makutubu Balibwanabo qui a voulu connaître la validité de la loi d’OKUN en
R.D.C entre 1960 et 2000. A la fin de sa recherche il a trouvé que ses résultats sont en
conformité avec la loi d’OKUN.D’après ses analyses, cette loi se vérifie et se confirme.
Tous les travaux cités précédemment montrent que la relation croissance-chômage est vérifiée
empiriquement dans tous les pays d’étude respectifs.
Quant à ce travail, celui-ci a trouvé par résultats d’estimation à partir des données des
années considérés 2002 à 2019 que cette relation croissance-chômage a été vérifiée, mais pas
d’une manière significative en RDC.
38
CONCLUSION GENERALE
Pour atteindre ces objectifs, la préoccupation de cette recherche s’est résumée dans la
question suivante : la loi d’OKUN se vérifie –t – elle pour l’économie Congolaise ?
A cette question principale, des questions auxiliaires en ressortent:
Existe-t-il une relation négative significative entre la croissance économique et la
variation du taux de chômage ?
De combien est estimé le taux de croissance potentiel ou naturel annuel pour éviter
une hausse du taux de chômage ?
Les hypothèses suivantes ont été formulées :
- Il se pourrait que la loi d’OKUN se vérifie en République démocratique du Congo. En
d’autres termes, il existe une relation négative significative entre le taux de croissance
du PIB et la variation du taux de chômage.
- En plus, il semblerait que le taux de croissance du PIB potentiel pour éviter la hausse
du taux de chômage est compris entre 5 et 10%.
La recherche des réponses à ces questions nous a conduits à subdiviser ce travail en
trois chapitres. Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature sur le lien croissance
chômage ; le second sur la croissance économique et chômage en RDC et le troisième sur
l’estimation de la loi d’OKUN en R.D.C. C’est dans ce dernier chapitre que nos différentes
hypothèses ont pu été vérifiées.
Apres analyse, le constat a été que la loi d’OKUN se vérifie en RDC, c’est-à-dire
que le taux de croissance du PIB influence négativement la variation du taux de chômage. Le
résultat a montré que notre première hypothèse selon laquelle le taux de croissance du PIB
influence négativement et significativement la variation du taux de chômage se confirme en
partie en raison que le taux de croissance du PIB influence négativement mais pas d’une
manière significative la variation du taux de chômage en RDC dans l’intervalle des années
2002 à 2019. De cette analyse, notre hypothèse a été confirmée. Quant à la deuxième
hypothèse selon laquelle le taux de croissance du PIB potentiel pour éviter la hausse du taux
de chômage est compris entre 5 et 10%, a été confirmée du fait que le taux de croissance
potentiel pour la RDC aux années 2002 à 2019 a été estimé à 7,52%.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
21. Babalola S. J. and Saka J. O. Adenuga I. A., The Validity of Oun’s Law in Nigeria: A
difference Model Approach, Asian Economic and Financial Review, 3(12), 2013,
pp1598-1608.
22. Lee, J., The Robustness of Okun’s Law: Evidence from OECD countries, Journal of
Macroeconomics, 22(2), 2000, pp331-560.
23. Olivier FAVEREAU et Michel MOUILLART, la stabilité du lien emploi-croissance et la
loi d’Okun, Revue socio-économie, 2003, pp85
24. Döpke. J., l’emploi et la croissance économique en Europe, Kiel Institute of World
Economics., 2001, pp 122-154.
25. Coffie Francis José N’GUESSAN, Estimation de la loi d’Okun pour la côte d’ivoire,
BIT, 2019, pp10-13.
26. Mitchell, W.F and Muysken, J., The Phillips Curve, the NAIRU, and
unemploymentasymmetries”. Centre of Full Employment and Equity,Working Paper,
The University of Newcastle, May 2002, pp2-5.
27. Geldenhuys J. and Marinkov M., RobustEstimates of Okun’s Coefficient for South
Africa, University of Free State,2007, p122.
28. Merseign LUZONZO, Les fondements de l'émergence économique de la République
Démocratique du Congo : défis et perspectives, Université Catholique du Congo, 2016,
p27.
COURS ET PUBLICATIONS INEDITES
29. Prof Seblon MPEREBOYE, cours de macroéconomie, Université Prostetante du
Congo, 2007-2008, page 8
30. Allexandre NSHUE Mbo Mokimo, théorie de la croissance économique et fluctutions
économiques, Université Protestante au Cogo,Kinshasa, juillet, 2011-2012
31. NDAGHALA NGOWIRA, Méthodes des recherches en sciences sociales, cours inédit,
G2 ECONOMIE ,UOR, 2017-2018
32. MUTONDOLWA J., Comptabilité Nationale, Cours inédit, UOR, 2018-2019
33. MULENDU Jean Bosco, macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019-2020, p5
34. KALONDERO D., Démographie, Cours inédit, UOR, 2017-2018, p15
35. Muyisa Abel BAHEKWA, théorie de la croissance économique, cours inédit, UOR,
2019-2020
36. Bienveillant K. Approche Humanitaire des problèmes de la RDC : Programmes
d’Actions Humanitaires et de Développement, ONG PAHD, 2020, p6.
37. SYENDWA K. Nature de l’Etat et systèmes socioéconomiques, Cours inédit, UOR,
2019-2020.
38. Jean BOSCO Mulendu, Macroéconomie, cours inédit, UOR, 2019/2020
39. Claude SUMATA, Emploi des jeunes et dynamique de l’entrepreneuriat en R D
CONGO : une évaluation des mécanismes d’auto-emploi, DROFE N°7, Avril
2020RAPPORT
40. Ministre du plan, situation économique et social de la RDC, kinshasa, 2020