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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE KONGO

B.P. 202
MBANZA-NGUNGU
Kongo-Central

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Evaluation de l’efficacité de la
politique budgétaire en R.D.C
Par :
TSHIKUMA ISAAC Isaac
Gradué en Sciences Economiques et de Gestion

Mémoire de fin de cycle présenté et défendu en vue de


l’obtention du grade de Licencié en Sciences Economiques
et de Gestion, Option : ECONOMIE.

Directeur : Prof. HDR Théophile DZAKA-KIKOUTA

Rapporteur : Dr. Catherine MABENGE TSHIABADALA

Année Académique : 2021 - 2022


EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA
POLITIQUE BUDGETAIRE EN RDC
Réalisé par
TSHIKUMA I. Isaac
Epigraphie

« L’économie est fille de la sagesse et d’une raison éclairée : elle sait


se refuser le superflu pour se ménager le nécessaire »
Jean-Baptiste SAY

« Méfiez-vous des a priori théoriques. Laissez parler les données. »


Christopher A. SIMS

I
In Memoriam
A mes regrettés Grands-parents, Alphonse TSHIKUMA et Victorine NGOMA, qui nous ont
quitté tôt pendant qu’on avait encore besoin d’eux dans notre vie. Ils n’ont pas pu gouter aux
délices du fruit de leurs efforts dans mon éducation et dans ma vie.

II
DEDICACE
A cette bienveillante et généreuse qui m’a donné la vie, à ma
très chère mère, Bibiche TSHIKUMA LUIZI, dont le départ
au pays des anges généreux ne consumera jamais l’amour
que j’ai pour elle. De l’au-delà où elle est, alors que son
absence m’a fait comprendre qu’avoir une mère est
fondamentale, qu’elle sache que pour moi, elle est
immortelle tant que son gène circulera en moi et à travers
ma postérité.

III
REMERCIEMENTS
Même si cette étude est le reflet d’un travail obstinément individuel,
beaucoup de personnes ont concouru indirectement ou directement à sa
réalisation et à son raffinement, soit par leurs remarques, soit par leurs
soutiens moral, matériel et financier, ou encore par leur motivation à mon
endroit.

Je souhaite exprimer ma profonde reconnaissance au Prof. HDR. Théophile


DZAKA KIKOUTA, qui en dépit de ses multiples occupations a bien voulu
être notre directeur tout au long de cette étude.

Je tiens à remercier vivement mon encadreur de mémoire en la personne de


la Dr. Cathérine MABENGE TSHIABADALA pour son encadrement tout au
long de notre cursus universitaire et pour l’attention qu’il a toujours montré
concernant mon travail, son soutien constant et une disponibilité jamais
démentie. Sa grande expérience de la modélisation m’aura de plus aidé à
l’alimentation de mes réflexions pour cette étude.

La pauvreté du verbe fait défaut pour exprimer ma gratitude à mes parents :


André DAMU et Liliane NGOMA, ainsi que mes frères et sœurs : Amantha,
Reina, Allégrécia, Clara, Alliance, Monica et Paul pour leurs soutiens
incommensurables tant du point de vue financier que moral et
psychologique de ma naissance à aujourd’hui.

Je désire exprimer ma gratitude à la famille DJAMA toute entière et à mon


oncle Steve MUNGA pour leurs soutiens.

Mes remerciements s’adressent également à toutes les personnes, qui ont su


créer une ambiance studieuse et amicale il s’agit de : Floden MATUZOLA,
Murphy KIATOKO, El-Serah KASANZA, Shekinah MANTEZOLO, Jérovie
NKAMA, Bénédicte NZOLA, Prémisses LUYINDULA, Grâce KANGIMALA et
aux membres de la REK à l’instar du Directeur de Cabinet ExoBoss Focus.

Je suis très reconnaissant envers Elie BAMANA, Guydel MAMBIMBI, Cécile


NTUMBA, Elda NGOMA et Grâce NDOMBE ainsi qu’aux autres condisciples
avec qui nous avons passé nous avons partagé des moments de peine et de
joie durant ces années d’université.

Mes pensées vont à Eben-Ezer SHAMPA, Miradi YENGO, Dorcas MASITU,


Jason LUSE et Karim MAMBUKU, mes compagnons des luttes avec qui les

IV
débats et séances des travaux des cours m’ont apporté une valeur ajoutée
considérable durant ces années d’université.

Il serait ingrat de ne pas témoigner également la gratitude la plus profonde à


M.T, qui durant tout le temps de l’élaboration de cette étude m’a apporté le
soutien moral nécessaire afin de me motiver et de m’encourager.

Merci ainsi à tous celles et à tous ceux, que je ne saurais citer, et qui ont
apporté conseils et soutien moral. Les profondeurs de la connaissance, le
goût de la beauté, l’exubérance de la vie, et la véritable capacité de discerner
les possibilités et des choisir la voie la plus haute.

V
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF Dickey-Fuller Augmenté

AFDL Alliance des Forces Démocratique pour la Libération du Congo

AIC Critère d’information d’Akaike

BCC Banque Centrale du Congo

BM Banque Mondiale

Covid-19 Maladie à Corona virus 2019

FAVAR Vectoriel Autorégressif à Facteur Augmenté

FMI Fond Monétaire International

FPE Erreur de prédiction finale

HQ Critère d’information de Hannan Quinn

IDE Investissement Direct Etranger

IDH Indice de Développement Humain

MENA Moyen-Orient et Afrique du Nord

OCDE Organisation de Coopération pour le Développement Economique

PAS Programme d’Ajustement Structurel

PB Politique Budgétaire

PEG Programme Economique du Gouvernement

PIB Produit Intérieur Brut

PPTE Pays Pauvre Très Endetté

RDC République Démocratique du Congo

SC Critère d’information de Schwartz

SVAR Vectoriel Autorégressif Structurel

TCV-SV Coefficient Variable dans le Temps avec Volatilité Stochastique

VAR Vectoriel Autorégressif

VECM Modèle Vectoriel à Correction d’erreur

VI
TABLE DES FIGURES

Figure 1 : Evolution du PIB réel de la RDC de 1960 à 2021 en dollar


américain constant 2015............................................................................29
Figure 2 : Evolution du PIB réel par habitant de la RDC de 1960 à 2020 en
dollar américain constant 2010..................................................................29
Figure 3 : Réaction du PIB aux Chocs.........................................................47

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Résultats des tests ADF............................................................46


Tableau 2 : Résultats des tests d’identification de l’ordre de retard.............46
Tableau 3 : Résultat de la décomposition de la variance de l’erreur de
prévision du PIB.........................................................................................48

VII
INTRODUCTION GENERALE

0.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Avant J. M. Keynes (1883-1946) et sa célèbre « théorie générale de l’emploi,


de la monnaie et de l’intérêt », publiée en 1936, on peut dire qu’il n’y avait
pas de politique économique au sens où on l’entend aujourd’hui, c’est « la
théorie générale » de Keynes qui constitue le premier fondement théorique de
la politique économique conjoncturelle, avec surtout son principe de la
demande « effective ». (Bennouna, 2020)

De nos jours, il est largement admis dans la littérature économique que le


recours aux politiques macroéconomiques permet de stopper l’hémorragie
économique issue des crises, d’une part et, d’encourager la croissance
économique dont l’inclusivité1 améliore le social de la population et booste
l’économie d’autre part. (Katuala, 2020)

Pour Beitone et Al. (1980), la politique économique désigne l’ensemble des


interventions des pouvoirs publics en vue d’orienter l’activité économique
d’un pays dans un sens jugé souhaitable. Pour De Boissieu (1980) 2 par
contre, la politique économique forme les décisions de l’Etat et des
organismes dans sa mouvance ayant pour objet principal de régler les
conditions de la production, de la répartition ou de l’affectation des
ressources.

Depuis les travaux séminaux de Kaldor (1971), la politique économique


retient quatre objectifs principaux qui sont : la croissance, la stabilité des
prix, l’emploi et l’équilibre extérieur que la littérature économique a qualifié
de Carré Magique de Kaldor.

Parmi les composantes de la politique économique visant à réguler la


situation macroéconomique à court-terme, nous avons d’une part la
politique monétaire qui est l’apanage des Banques Centrales et d’autre part,
la politique budgétaire domaine du pouvoir public (Gouvernement).

S’appuyant sur les finances publiques, l’efficacité politique budgétaire des


années 1950 et 1960 a été remise en cause au milieu des années 70 à la
suite d’un paradigme qui a jeté de sérieux défis sur la politique économique

1
Ce concept renvoie à une croissance qui permet de réduire les inégalités sociales au sein d’une économie ou
d’une région écononomique.
2
Tiré de DZAKA (2021), Cours de Politiques Economiques, L2 Economie Pure, FASEG/UK, Inédit.

1
conjoncturelle en général et la politique budgétaire en particulier. Ce
paradigme est qualifié dans la littérature économique comme la stagflation.

L’abandon de la politique budgétaire en tant qu’outil cyclique peut avoir été


aussi le résultat de la conviction que d’une part, l’évolution des marchés
financiers augmentait l’efficacité de la politique monétaire et, d’autre part
l’inefficacité de la politique budgétaire était justifiée par plusieurs théories
prônées par les économistes orthodoxes.

Cependant, depuis la récente crise économique mondiale de 2008, la


politique budgétaire est revenue sur le devant de la scène en tant
qu’instrument de régulation de la conjoncture économique étant donné que
la politique monétaire avait atteint ses limites. La politique budgétaire a
encore reçu un vif regain d’intérêt dans les sphères politique et économique
ainsi que dans le milieu académique après que la pandémie à Covid-19 ait
affecté les économies du monde à l’instar de l’économie de la RDC.

Par ailleurs, malgré le retour de la politique budgétaire, le débat autour de


son efficacité n’est pas clos.

0.2. PROBLEMATIQUE

La bataille de la stabilité de la conjoncture économique est très souvent


évoquée lors des discussions sur les politiques économiques à engager par
les pays tant développés qu’en développements.

Dans plusieurs Etats modernes, le pouvoir public joue un rôle crucial quant
à cette stabilité du cadre macroéconomique. L’un des principaux
instruments de la politique économique conjoncturelle par lequel ce dernier
intervient dans l’économie est la politique budgétaire. L’autorité budgétaire
pour qu’il agisse sur l’activité économique, peut utiliser soit les recettes
fiscales et/ou les dépenses publiques.

Cet objectif de stabilisation macroéconomique a toujours été au cœur des


politiques budgétaires menées par les pays africains, et ce, depuis la veille de
leurs accessions aux indépendances. Dans la poursuite de cet objectif,
plusieurs pays ont connu une évolution économique très mouvementée, à
l’instar de la RDC.

Il ressort de l’histoire économique de la RDC que lors de son accession à


l’indépendance, le pays était voué à être le fleuron de l’économie africaine
mais plusieurs chocs exogènes de nature négative ont secoué cette

2
économie. Ces chocs issus très souvent d’une part, de l’instabilité politique
et institutionnelle et d’autre part, de l’insécurité et des guerres civiles, ont
été la cause de fortes fluctuations économiques qu’a connue le pays mais à
cela s’ajoute le défaut de coordination des politiques macroéconomiques
engagées par les dirigeants.

En sus de la vulnérabilité de l’économie congolaise au niveau interne,


d’autres chocs au niveau externe ont également affecté de manière
significative cette économie, tel que le choc pétrolier (1973 et 1978), la crise
économique et financière (2008) ou encore la pandémie de la Covid-19 ont
davantage fragilisé son cadre macroéconomique.

La période post-indépendance fut caractérisée, d’un côté, par une succession


de crises et de l’autre, par des efforts visant à préserver les équilibres
macroéconomiques fondamentaux et à dynamiser l’appareil de production.
Dès la première décennie, après l’accession à l’indépendance, l’économie a
enregistré de niveaux d’inflation record [crise inflationniste de la décennie
1960]. Cette crise d’inflation a été relayée par une crise d’endettement qui a
caractérisé l’économie congolaise dans la période 1965 – 1990. (Tsasa, 2014)

Malgré la succession de plans économiques financés par les institutions


internationales depuis l’accession à l’indépendance, l’inflation, le déficit
budgétaire, la hausse du chômage n’ont fait que croitre sous le régime
Mobutu. Au début des années 1990, face à la corruption endémique, la
banque mondiale et le FMI en vinrent à suspendre leur aide, et la plupart
des interventions bilatérales furent arrêtées. (Tsasa, 2020)

Ce qui a conduit à une accentuation sans précèdent de l’appauvrissement de


la population de la RDC suite à la dégradation du contexte socioéconomique,
politique et sécuritaire de son pays. Les diverses mesures de redressement
mise en œuvre pour stabiliser la conjoncture économique étaient inefficaces
corriger les déséquilibres fondamentaux qui se sont davantage accentué
durant la période dite de la « déglingue économique totale », soit de 1991 à
2001. Il sied par ailleurs de rappeler qu’en 1998, la RDC était touchée par la
guerre, qu’on qualifie de la deuxième guerre du Congo. La situation
économique et financière qui a prévalu, à la fin du siècle dernier à amener
l’économie à une très profonde dégradation. Aucun pan de l’économie n’y a
échappé. Un taux de croissance négatif. (Tsasa, 2020)

De 2002 à ce jour, une nette amélioration des fondamentaux de l’économie


associée à plusieurs reformes opérées par le pouvoir public afin de
redynamiser l’appareil économique à l’aube du siècle présent et l’atteinte en
2010 du point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvre Très Endettés (PPTE),
programme de la Banque Mondiale qui vise l’allègement de la dette à laquelle
3
la RDC s’est engagée en 2002. Depuis 2002, l’économie congolaise s’est
alignée sur une trajectoire de croissance de son PIB réel et n’a plus connu
un taux de croissance négatif.

La question fondamentale à laquelle notre étude voudrait répondre peut être


formulée comme suit : La politique budgétaire à travers ces instruments a-t-
elle été efficace pour booster la croissance économique ?

0.3. BREVE REVUE DE LA LITTERATURE

Dans cette revue de littérature, nous rappelons brièvement les principales


conclusions issues des études théoriques et empiriques autour du débat sur
l’efficacité de la politique budgétaire.

Les avis relatifs à l’efficacité de la politique budgétaire divergent entre


économistes. Elle a fait l’objet de nombreux travaux tant sur le plan
théorique qu’empirique, qui malheureusement restent encore loin de clore le
débat.

Les fondements théoriques de ce sujet sont fournis par l’intermédiaire de


travaux des économistes autour de ce débat. Il s’agit principalement des
économistes d’approche Keynésienne ou Néo-classique. (Keynes, 1936;
Domar, 1944; Samuelson, 1958; Phelps, 1961, 1965 ; Diamond, 1965;
Sargent and Wallace, 1976; Sargent and Wallace, 1981; Lucas Stokey, 1983;
Long and Plosser, 1983; Aschauer, 1989; Barro, 1990; Romer, 1990; Bohn,
1998, 2007; Woodford, 2001; Stiglitz, 2002; Alesina et al., 2002; Ostry et al.,
2010; Stiglitz, 2012).

Le Keynésianisme trouve son fondement aux travaux de J.M Keynes (1936)


et met en exergue l’efficacité de la politique budgétaire en matière de
stabilisation de la conjoncture par le biais du multiplicateur budgétaire, avec
comme levier : les recettes fiscales et les dépenses publiques.

Pour les néoclassiques et leurs suites, la politique budgétaire est totalement


inefficace, bien que cette inefficacité ne soit pas appréhendée de la même
manière par les différents partisans de cette école. Pendant que certains
d’entre eux dénoncent les effets pervers de la politique budgétaire sur
l’activité économique à l’instar de Friedman (1968) et Barro (1990), d’autres
en revanche penchent plutôt pour sa neutralité, tels que : Lucas (1972) ainsi
que Sargent et Wallace (1981).

A ces deux approches, s’ajoute la théorie des institutions (North, 1991;


Stiglitz, 2002) et la théorie de cycle d’affaires politique (Wicksell, 1958;

4
Nordhaus, 1975, Buchanan et Wagner, 1977; Rogoff et Sibert, 1988; Aghion
et Bolton, 1990; Lane et Tornell, 1996; Velasco, 2000; Alesina et Tabillini,
2005; Persson et al., 2006)

La théorie des institutions avance que la qualité des institutions


économiques (budgétaire, monétaire, fiscale…) est un déterminant
indubitable dans la stabilité de la conjoncture. Les partisans de la deuxième
théorie supposent l’inaptitude de la politique budgétaire à être efficace dans
les démocraties capitalistes à cause des distorsions induites par le jeu
politique des groupes d’intérêts, dont l’objectif ultime est la conquête et
l’exercice du pouvoir.

Depuis les travaux séminaux de Keynes (1936), plusieurs études empiriques


ont été réalisées à travers le monde pour tester de la véracité de l’hypothèse
Keynésienne avec plusieurs méthodes d’évaluation.

En plus du débat théorique, il existe également un autre débat empirique


autour de l’évaluation de la politique budgétaire sur l’activité économique,
qui peut être faite soit à partir des modèles d’Equilibre Général Dynamiques
Stochastiques (DSGE) (Gali et al, 2007 ; Woodford, 2011 ; Leeper et al.,
2012 ; Drygalla et al. ; Djinkpo 2019 ; M’pya 2021 ; Koffi 2021) soit à partir
des modèles Vectoriels Autorégressifs Structurels (VAR) et de leurs extensions
(Blanchard et Perotti, 2002 ; Perotti, 2004 ; Mountford et Uhlig, 2002 ;
Badinger, 2006 ; Afonso et Sousa, 2009 ; Romer et Romer, 2010 ; Diop et
Diaw, 2015 ; Slimani, 2017 ; Bennouna, 2020).

En dépit des batteries de tests empiriques autour de ce sujet de l’efficacité de


la politique budgétaire, il n’en ressort cependant pas de consensus. Certains
travaux affirment que la politique budgétaire a des effets positifs sur la
conjoncture (Blanchard et Perotti, 2002 ; Biau et Girard, 2005 ; De Castro et
De Cos, 2008 ; Baum et Koester, 2011 ; etc.), d’autres réfutent cette
hypothèse (Deskar et Simovic, 2015 ; Diop et Diaw, 2015 ; Bennounna,
2020 ; M’pya, 2021 ; etc.)

0.4. HYPOTHESE

En suivant une approche hypothéticodéductive et s’appuyant sur la


littérature économique, nous formulons l’hypothèse selon laquelle, la
politique budgétaire en RDC de 1998 à 2020 n’aurait pas été efficace.

Cette inefficacité est due d’une part, à la faible mobilisation des recettes
fiscales suite à l’informalité que caractérise cette économie et de la

5
corruption qui amenuise ces recettes fiscales ainsi que l’incivisme fiscal et
d’autre part, cela est dû aux mauvaises allocations de dépenses publiques. A
cela s’ajoute les problèmes sécuritaires à l’Est de la RDC qui ne permettent
une coordination efficace des politiques macroéconomiques.

0.5. METHODOLOGIE

La réalisation de ce travail a nécessité le recours en premier lieu à la


technique documentaire, ceci pour nous aider à préparer une revue de la
littérature relative à ce sujet.

Ensuite, il était question pour nous d’identifier les différentes sources qui
peuvent nous aider pour les données qui seront utilisées pour les analyses.
Ainsi, la principale source de données identifiée est la Banque Centrale du
Congo à travers ses différents rapports annuels.

Enfin, nous avons mis en contribution, en ce qui concerne les analyses des
données, un modèle économétrique basé principalement sur le modèle
SVAR (VAR Structurel) qui est une version actualisée du modèle VAR. en
effet, le modèle SVAR permet de saisir les réponses des variables du système
aux chocs structurels identifiés ; grâce à la composition de la variance de
l’erreur de prévision, il permet d’évaluer la part moyenne d’un choc
structurel donné dans la dynamique des variables.

0.6. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Ce travail vise primordialement à évaluer l’efficacité de la politique


budgétaire dans un pays en développement, à l’instar de la RDC.

Afin de juger de l’efficacité de la politique budgétaire mise en œuvre en RDC


de 1998 à 2020 pour stabiliser la conjoncture et de son adéquation par
rapport à l’objectif poursuivi, qui est de soutenir l’activité économique, il est
nécessaire de s’appuyer sur des indicateurs mesurant l’orientation de la
politique budgétaire et son impact sur l’économie.

La mesure des impacts de chocs budgétaires s’opère par l’analyse de la


décomposition de la variance de l’erreur de prévision. La décomposition de la
variance de l’erreur de prévision a pour objectif de calculer pour chacune des

6
innovations sa contribution à la variance de l’erreur en pourcentage, un
indicateur qui synthétise l’effet de la politique budgétaire sur l’activité
économique et représente également donc une vision agrégée de l’efficacité
de la politique budgétaire.

0.7. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix porté sur ce sujet n’est pas fortuite, il est principalement motivée
par la perpétuelle absence du consensus théorique, des divergences des
résultats empirique et de la résurgence de la popularité de la politique
budgétaire à la suite premièrement de la crise économique de 2008 et
secondement, de la crise économique de 2020 due à la pandémie à Covid-19.

Sur le plan scientifique, en s’alignant aux travaux existants, elle contribuera


à enrichir la littérature économique sur l’efficacité des politiques budgétaires
dans les pays en développement à l’instar de la RDC.

Sur le plan pratique, cette étude pourrait être utile dans la conduite, la mise
en œuvre et l’évaluation de politique budgétaire en RDC. Elle pourra
également être utile pour une allocation plus rationnelle des ressources
publiques dans les différents pays dudit travail ainsi qu’une meilleure
orientation des décideurs dans la prise de décisions en matière de gestion
des finances publiques.

0.8. DELIMITATION DE L’ETUDE

Du point de vue spatial, notre étude analyse l’efficacité de la politique


budgétaire en République Démocratique du Congo. Du point de vue temporel,
l’étude s’étend sur la période de 1998 à 2020.

0.9. OSSATURE DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, le présent travail est organisé autour


de trois chapitres. Le premier chapitre présente la politique budgétaire dans
la revue de la littérature ; le deuxième chapitre est consacré à la
présentation de l’évolution macroéconomique de la RDC et de l’approche
méthodologique utilisée dans ce travail l’environnement macroéconomique
de la République Démocratique du Congo ; et le troisième chapitre aborde la
modélisation SVAR et présente ainsi qu’analyse les résultats obtenus.

7
Chapitre 1. Politique Budgétaire dans la littérature
économique

Ce chapitre du travail aborde les considérations théoriques et empiriques de


la politique budgétaire. Dans la première section, il est question de présenter
les généralités de la politique budgétaire. Compte tenu de l’absence de
consensus autour du sujet, la deuxième section passe en revue les
différentes points de vue et réponses des diverses approches. La dernière
section fait le tour des quelques travaux empiriques sur l’efficacité de la
politique budgétaire et leurs conclusions.

1.1 Généralité sur la politique budgétaire


1.1.1. Concepts sur la politique budgétaire

Parmi les composantes de la politique économique visant à agir à court-


terme sur les déséquilibres macroéconomiques existantes, nous avons d’une
part, la politique monétaire qui est l’apanage des Banques Centrales et
d’autre part, la politique budgétaire, domaine du pouvoir public
(Gouvernement).

Pour Beitone (2019), la politique budgétaire est l’une des composantes de la


politique économique qui vise à agir sur la situation macroéconomique par
l’intermédiaire des finances publiques.

De son côté, Bofoya (2018) suppose que la politique budgétaire peut se


définir comme une modification autonome des dépenses publiques et des
prélèvements fiscaux opérés par les pouvoir publics pour la régulation
conjoncturelle. Il affirme par ailleurs que la politique budgétaire vise à
stimuler ou à freiner la conjoncture en fonction des déséquilibres existants.

Selon Samuelson (1953), c'est le processus consistant à manipuler les


impôts et les dépenses publiques aux fins :
 de contribuer à amortir les oscillations du cycle économique ;
 de favoriser le maintien d'une économie progressive, assurant un
degré d'emploi élevé, affranchie de toutes poussées excessives
d'inflation ou de déflation.

Il est cependant admis que les réactions des politiques conjoncturelles au


cycle économique à l’instar des réactions de la politique budgétaire, peuvent
avoir un comportement pro-cyclique ou contra-cyclique d’après le sens
souhaité par les décideurs publics compte tenu de la conjoncture.
8
Une politique conjoncturelle est qualifiée de contra-cyclique quand elle vise à
stabiliser les fluctuations économiques conjoncturelles. Ceci dit, en période
de basse conjoncture, la politique budgétaire est expansive et inversement si
cette dernière est négative en période de haute conjoncture, elle est qualifiée
de restrictive.

Elle est dite pro-cyclique lorsqu’elle vise à amplifier les effets de la


conjoncture économiques. C’est-à-dire dans le cas où elle est expansive en
conjoncture favorable et restrictive en période de ralentissement.

Il convient par ailleurs de mentionner qu’une politique budgétaire a un


comportement contra-cyclique face aux chocs de demande et un caractère
pro-cyclique face aux chocs d’offre.

1.1.2. Objectifs de la politique Budgétaire

A la suite de R. Musgrave (1959), trois fonctions essentielles économiques


sont assignées à l’intervention de l’Etat dans l’Economie parmi lesquelles,
nous avons :
 l’affectation des ressources ;
 la distribution du revenu ;
 stabilisation de la conjoncture ;

Ainsi que conformément aux définitions conférées à la politique budgétaire,


il en ressort qu’il en existe une relation avec la fonction de stabilisation de la
conjoncture économique dont les objectifs trouvent les fondements dans les
travaux de N. Kaldor avec le fameux carré magique de Kaldor.

Ce carré magique est une représentation graphique des quatre grands


objectifs de la politique économique conjoncturelle en général et de la
politique budgétaire en particulier : la croissance économique, le taux de
chômage, l'équilibre extérieur et la stabilité des prix.

9
C'est en rejoignant les quatre points, qu'on obtient un quadrilatère qui
représente d'autant mieux une situation économique favorable que ce
quadrilatère est proche du carré magique. Il est qualifié de magique car
irréalisable, du moins sur le long terme. A partir de ce carré se dégage de
relations importantes en macroéconomie.

1.1.3. Instruments, canaux de transmission et règles budgétaires

Depuis J.M Keynes et sa fameuse Théorie Générale (1936), les instruments


de la politique budgétaire trouvent sont fournis à partir du Budget de l’Etat.

Le Budget de l’Etat a un rôle essentiel dans la politique macroéconomique


tant par sa masse (en % du PIB notamment), que par sa structure (structure
des dépenses et des recettes), par ses flux (orientation des dépenses et
collecte des recettes), et enfin, par son solde « (SAGOU, 2006)3.

L’action budgétaire se réalise par l’intermédiaire des trois instruments


d’après Beitone (2019), à savoir :
 Dépenses publiques ;
 Recettes fiscales ;
 Solde budgétaire

Le premier instrument comprend les dépenses de fonctionnement


(rémunération, location, formation, déplacements, etc.), les dépenses de
transfert (aides et subventions diverses tant aux individus qu'aux sociétés
ou gouvernements locaux), les dépenses d'investissement (équipements et
infrastructures de toutes sortes) et le service de la dette

3
Cité par Bennouna (2020)

10
Le deuxième instrument se réfère à l'ensemble des prélèvements (impôts,
taxes et cotisations sociales). Cette mesure peut concerner la modification
des taux d’imposition, création ou suppression d’impôts, dégrèvements,
fiscaux, etc.

Enfin, le solde budgétaire est l'écart positif (excédent) ou négatif (déficit)


entre les recettes et les dépenses. Cet écart peut être le fruit d'une volonté
délibérée d'augmenter les dépenses, de diminuer les prélèvements,
d'accumuler quelques réserves ou de compenser certains déséquilibres
conjoncturels.

Mais cependant en cas de déficit budgétaire, l’Etat peut recourir à


l’endettement (interne ou externe) ou même une augmentation du taux
d’imposition ou encore à la monétisation du déficit 4.
L'atténuation des aléas de la conjoncture par les recettes et les dépenses
publiques peut se faire mécaniquement ou de façon arbitraire. Il est possible
en effet de laisser les programmes publics s'ajuster au cycle économique ou
d'intervenir directement pour en modifier le cours. Dans le premier cas, on
parle du stabilisateur automatique ou politique budgétaire automatique
tandis que dans le second, on parle de parle de politique budgétaire
discrétionnaire.

Il est par ailleurs constaté que plusieurs études affirment que la politique
budgétaire est un élément important pour accroitre l’assiette fiscal
(Corbacho et Schwartz, 2007; Debrun et al., 2008; Guerguil et al., 2017),
réduire les inégalité (Milasi, 2013 ; Azzimonti et al., 2014), promouvoir la
croissance économique (Devarajan et al., 1996; Schclarek, 2007; Stiglitz,
2015), améliorer le bien-être de la population (Bom et Ligthart, 2014; Ganelli
et Tervala, 2016).

Pour que ces instruments affectent l’économie et atteignent l’objectif


poursuivit, ils passent par les canaux de :
1. La consommation (privée ou publique)
2. L’investissement (privée ou publique)

Afin de mieux contrôler les politiques budgétaires des Etats, le FMI (2009)
préconise l’instauration des règles budgétaires. Il définit ces dernières
comme : « une contrainte sur la politique budgétaire, qui limite le niveau de
certaines variables comme le déficit, la dette ou les dépenses, soit dans
l’absolu, soit en fonction de certaines variables économiques ».
4
Consiste, concrètement, en un crédit accordé par la banque centrale à telle ou telle administration publique.
L'administration utilise ce crédit, par exemple, pour payer ses fonctionnaires. Elle contracte une dette auprès de
la banque centrale, mais cette dette est indolore car le crédit qu'octroie la banque centrale ne porte pas intérêt.
(Bénassy, 2004)

11
En fait, on peut distinguer les règles selon plusieurs critères (EC, 2010) :

- Certains fixent en permanence ce que doit être la politique budgétaire : par


exemple, le déficit structurel doit être nul ou doit être égal à l’investissement
public net. D’autres fixent une limite : le déficit ne doit pas dépasser 3% du
PIB, la dette ne doit pas dépasser 60 % du PIB. Elles jouent alors de façon
dissymétrique et épisodique.

- Les règles peuvent porter sur le solde public, le solde structurel, la dette,
les dépenses publiques ou les impôts.

Mais, le solde public dépend de la conjoncture : une norme de solde public


est obligatoirement pro-cyclique. La norme de dette est peu maniable. Faut-il
contraindre le choix social entre dépenses publiques et dépenses privées par
une norme rigide ? Ceci est peu justifié à moyen terme. La norme de
dépenses amène à multiplier les dépenses fiscales, non prises en compte. La
norme en terme de recette est contre-productive : elle amène le
gouvernement à creuser le déficit plutôt qu’augmenter les impôts.

- Les règles peuvent être annuelles, de moyen terme (se fixer un objectif de
dette ou de déficit dans 5 ans) ou de long terme (assurer la soutenabilité des
finances publiques). Mais une règle annuelle entre souvent en conflit avec la
situation conjoncturelle. Une règle de moyen terme permet de reporter les
efforts, peut manquer de crédibilité ; elle oblige à s’engager pour une date
future dont la conjoncture est inconnue. Une règle de long terme est peu
utile : même si un pays aura demain de fortes charges de retraites, une
hausse immédiate des cotisations est contreproductive en période de faible
demande.

Certains économistes préconisent une politique budgétaire à deux horizons :


à court terme, les politiques de soutien budgétaire seraient autorisées ; à
long terme, la mise en place de règles budgétaires rigides ou l’annonce de
futures réformes en matière de retraite ou de santé rassurerait les marchés
(Schick, 2010).

- Les règles peuvent ne consister qu’en un simple objectif que se fixe le


gouvernement. Elles peuvent être contrôlés par une instance extérieure, qui
peut se limiter à donner un avis ou qui peut imposer le respect de la règle
(Comité d’expert, Parlement, Cour Constitutionnelle, Commission
Européenne). Les règles peuvent être inscrites dans la loi ou la Constitution.

1.2. Courants de Pensée

12
Il ressort de l’examen des fondements théoriques de l’efficacité de la politique
budgétaire que le débat autour de ce sujet constitue une ligne de fracture
entre les tenants de l’école Keynésienne, partisans d’une intervention des
pouvoirs publics pour réguler l’activité économique et les tenants du laissez-
faire, que l’on qualifie dans le cadre de ce travail par Non-Keynésiens ou
encore comme le dit Bitemo par Orthodoxe, qui estiment que l’intervention
de l’Etat est inefficace et inopportune. Bitemo (2022) affirme que les débats
en science économique s’articulent principalement autour de ces deux
principaux courants de pensée. Compte tenu de ce débat houleux, cette
section vise à mettre plus de lumière sur les différents points de vue des
diverses obédiences.

1.2.1. Le Keynésianisme et l’efficacité de la politique budgétaire

Le keynésianisme est une doctrine économique qui tire son origine dans les
idées émises par John Maynard Keynes dans son ouvrage intitulé Théorie
Générale de l’Emploi, de l’intérêt et de la monnaie en 1936. Dans ce dernier,
l’auteur propose des solutions aux problèmes économiques responsables de
la grande crise des années 30 en prônant l’intervention de l’Etat dans
l’économie afin d’endiguer ladite crise, ce qui s’avère être contraire aux
postulats économiques orthodoxes qui prévalaient à l’époque.

Avant la publication de cet ouvrage par J. M. Keynes, les économistes


postulaient à la théorie de la main-invisible, c’est-à-dire les capacités
d’ajustement automatique d’une économie de marché par les vertus
collectives de la poursuite des seuls intérêts individuels, thèse développée
par Adam Smith (1776) pour la régulation de l’activité économique. Donc
c’est à partir de 1936 avec Keynes que la politique économique
conjoncturelle est devenue un outil de régulation de déséquilibre
macroéconomique, à l’instar de la politique budgétaire.

Dans ses recommandations, Keynes met en évidence la possibilité d’agir sur


la conjoncture économique par une manipulation des dépenses publiques,
qu’il s’agisse des dépenses publiques d’investissement ou des dépenses
publiques courantes car cela va entrainer l’augmentation du revenu national
dans une proportion plus grande que l’augmentation des dépenses
publiques à cause de l’effet multiplicateur keynésien de dépense 5, qui est lié
à la fonction de consommation Keynésienne.

La fonction de consommation Keynésienne est une fonction linéaire qui


dépend du revenu et se présente comme suit :

5
Qu’on abrège très souvent par multiplicateur des dépenses

13
C=Co+c 1∗Y
Où C  désigne la Consommation, C0 : Consommation autonome, c1 : Propension
marginale à consommer et enfin Y est le Revenu

Ce multiplicateur est l’inverse du complément à l’unité de la propension


marginale à consommer6.

1
kg=
1−c 1

Donc plus la PmC est élevé, plus le multiplicateur sera élevé de sorte qu’une
augmentation des dépenses publiques va entrainer une très haute hausse
du revenu national. (Bitemo, 2021)

Par ailleurs, il est à noter que dans le cas d’une économie ouverte, l’ampleur
de l’effet du multiplicateur sur l’économie, il y a la propension marginale à
importer.

Keynes préconise aussi la manipulation des impôts et taxes pour la


régulation de la conjoncture économique. En période de crise, l’Etat devra
réduire son taux d’imposition afin de relancer l’économie grâce également à
l’effet multiplicateur fiscal. Ce dernier se présente comme suit :

c
kg=
1−c 1

Il évoque également qu’en cas de crise, que le gouvernement pourrait


relancer l’activité économique en mettant son budget en déficit ;
inversement, en période de surchauffe économique, on réduira le déficit
budgétaire, voir on recherchera un excédent pour lutter contre les tensions
inflationniste naissantes. En cas d’augmentation du déficit, ce dernier peut
être financé par emprunt ou par création monétaire. Mais cependant,
certains Keynésien comme Haavelmo (1945) ont avancé qu’un effet
multiplicateur existait même dans le cas où un surcroit de dépenses
publiques est financé par une hausse des impôts.

Bouthevillain et Al. (2013) souligne que dans un cadre strictement


Keynésien, le multiplicateur doit être supérieur à 1, c’est-à-dire qu’une
impulsion de 1 point de PIB produit un surplus de production plus que
proportionnel.

Conformément aux recommandations de la politique Keynésienne de relance


économiques, dont le travail pionnier est de Keynes (1936) et suivi par
d’autres économistes qui se réclame de son courant, plusieurs pays y ont

6
C’est ce qu’on appelle par la propension marginale à épargner (PmS)

14
largement adhéré au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ce qui a
conduit à trois décennies de croissance forte du PIB ininterrompu dans
beaucoup de pays occidentaux qu’on qualifie communément de trente
glorieuses, période de gloire de la politique budgétaire. De ce fondement, le
Zaïre sous l’impulsion du Président Joseph D. Mobutu a mis en place au
cours de l’année 1967, ce qu’il a appelé la politique des grands travaux afin
de soutenir la croissance économique.

Partant toujours de la logique Keynésienne, pendant le ralentissement de


l’activité économique, les gouvernements devraient s’efforcer de maintenir
une économie forte et un taux d’emploi élevé en stimulant la demande par
des réductions d’impôts, des dépenses qui provoquent un déficit budgétaire
et l’investissement dans les travaux publics. Quand l’économie récupère, les
gouvernements devraient rembourser la dette engendrée par la réduction
d’impôts et les dépenses publiques en augmentant les impôts et en
enregistrant un surplus budgétaire.

L’idée est que le budget d’un Etat n’a pas besoin d’être équilibré
régulièrement. Un déséquilibre de l’économie peut ainsi être compensé par
un déséquilibre financier en sens contraire, l’effet de relance attendu devant
permettre de retrouver un équilibre ou un excédent budgétaire à la fin du
cycle économique (théorie du déficit cyclique).

Cette action de relance par le déficit budgétaire peut prendre deux formes :
on peut augmenter les dépenses de l’Etat pour un niveau de recettes fiscales
inchangé (déficit par le haut) ; on peut également diminuer les impôts à un
niveau de dépenses publiques identique (déficit par le bas). Mais dans les
années 1960 aux Etats-Unis pour une relance de l’activité économique
concernant les « Tax-cuts », c’est la première solution qui a été choisie.

En effet, une relance par le « haut » présente deux avantages par rapport à
une relance par le « bas » : elle produit des effets immédiats alors que la
baisse des impôts ne se fait ressentir ses effets sur le montant des dépenses
des m´engages qu’avec un temps de retard ; surtout , l’augmentation des
dépenses publiques a un effet multiplicateur plus important que la
diminution des impôts : Comme la propension marginale à consommer est
généralement inferieure à 1, il en ressort que le multiplicateur de dépense
est supérieur au multiplicateur fiscal.

Cette théorie Keynésienne permet à l’Etat d’être un acteur dans la sphère


économique et un créateur de richesse, sans toucher au rôle primordial joué
par le capital privé. (Bennouna, 2020)

15
L’approche budgétaire de l’école keynésienne est totalement différente des
autres approches. En effet, l’école keynésienne considère le budget général
de l’Etat comme un instrument d’intervention économique important qui sert
à équilibrer les revenus et les salaires. Ainsi, les dépenses publiques vont
augmenter puisqu’il ne s’agit pas seulement d’exercer les fonctions
régaliennes. Autrement dit, l’Etat doit intervenir dans plusieurs secteurs
d’activités, notamment le secteur d’infrastructure, de santé, d’éducation…
dans le sens de les améliorer et d’accompagner leurs essors. Cette
intervention va impliquer une augmentation des dépenses publiques afin
d’aboutir à une croissance économique remarquable.

Le développement des interventions de l’Etat a entrainé un développement


parallèle et croissant des dépenses de l’Etat à tel point que cet accroissement
a été érigé en une loi « la loi de Wagner «. En effet, Adolph Wagner (1835-
1917) était le premier économiste qui a établi une explication à la relation
existante entre les dépenses publiques et la croissance économique dans son
ouvrage « Fondement de l’économie politique « (1892). Connue sous le nom
de « la loi d’extension croissante de l’activité publique «, la loi de Wagner
stipule que « plus la société se civilise, plus l’Etat est dispendieux «, c’est-à-
dire, l’élasticité des dépenses de l’autorité publique par rapport au PIB réel
est supérieure à l’unité.

Et donc, les charges publiques augmentent plus rapidement que le PIB.


L’explication donnée par l’économiste allemand est une explication
élémentaire. En effet, Wagner explique ce phénomène par l’apparition de
nouveaux besoins (santé, éducation, culture, etc.), mais surtout par la
création d’infrastructures basiques à l’organisation et au développement
économique et social. Autrement dit, une augmentation du revenu national
va engendrer une amélioration du niveau de vie qui va, à son tour, générer
un accroissement des dépenses de la protection sociale (santé, éducation,
etc.)

1.2.2. L’orthodoxie et l’inefficacité de la politique budgétaire

Plusieurs théories économiques sont en désaccord avec la théorie


keynésienne. « L’intervention de l’Etat serait inefficace pour relancer l’activité
économique «. Telle est l’affirmation des néoclassiques. Pour eux, l’Etat ne
doit pas intervenir sur le marché, afin de ne pas fausser les effets de la main
invisible d’Adam Smith. Son statut d’ « Etat gendarme », le confinait dans les
missions de régaliennes (sécurité des citoyens et de défense de la
souveraineté du pays). (Bennouna, 2020)

16
Cette théorie de Smith est à la base même de la pensée classique selon
laquelle le « laisser faire » est la meilleure façon d’éviter le déséquilibre, car
l’économie a tendance à se réguler elle-même.

Pour les néoclassiques, seul le marché doit assurer le retour au plein


emploi ; 1’Etat ne doit intervenir que comme un arbitre pour assurer le libre
jeu de la concurrence. Par conséquent, même en période de récession, le
gouvernement ne devrait pas intervenir et stabiliser l’activité économique
devrait rester à leur plus bas niveau.

Cependant suite à l’avenu du Keynésianisme (1936), la politique budgétaire


a été considérée comme un instrument indispensable dans relance de
l’activité économique grâce au principe de la demande effective pendant plus
de trois décennies mais au milieu des années 70 nait un paradigme qui a
remis ainsi en cause la politique économique conjoncturelle en général et la
politique budgétaire en particulier. Ce paradigme est qualifié dans la
littérature économique comme la stagflation7.

La stagflation a jeté de sérieux défis sur la pensée keynésienne


traditionnelle, car les modèles quantitatifs existantes n’ont pas pu prédire et
expliquer ce phénomène. Il semble que l’effet de substitution entre chômage-
inflation décrit par la courbe de Phillips était absent durant cette période.

En effet, pour les néoclassiques et leurs suites, la politique budgétaire est


totalement inefficace, bien que cette inefficacité ne soit pas appréhendée de
la même manière par les différents partisans de cette école. Pendant que
certains d’entre eux dénoncent les effets pervers de la politique budgétaire
sur l’activité économique, d’autres en revanche penchent plutôt pour sa
neutralité. Parmi les premiers, figurent les économistes comme Friedman
(1968), qui démontre que la politique budgétaire réduit le chômage
uniquement à court terme et est inefficace à long terme, en raison non
seulement de l’inflation élevée qu’elle engendre, mais aussi du retour du
chômage à son niveau initial, qu’il qualifie de « chômage naturel ». Selon lui,
cela émane des anticipations adaptatives que font les agents économiques.

Friedman privilégie la politique monétaire à la politique budgétaire parce que


d’après lui, la fonction de consommation est instable tandis que la fonction
de demande de monnaie est stable. Par conséquent, les effets de la politique
budgétaire sont imprévisibles. (Bitemo, 2022)

Dans la même lancée, l’école monétariste dont il est le chef de file souligne
l’incidence négative d’une augmentation du déficit budgétaire sur la
7
Coexistence d’un niveau à la fois élevé du chômage et de l’inflation

17
croissance économique du fait de l’effet d’éviction qu’elle exerce sur les
investissements privés. Dans le même sillage, Barro (1974) inspirée par les
travaux de Ricardo (1821) développe la thèse dite de « l’équivalence
ricardienne », thèse à travers laquelle il démontre que la politique budgétaire
non seulement est incapable de stabiliser l’activité économique, mais qu’elle
contribue plutôt à une augmentation des déficits budgétaires à long terme,
étant donné que les gouvernements font face à une contrainte budgétaire
inter temporelle (Barro, 1974 et 1996).

Cette analyse développée par Barro, apporte une réponse à la question de


savoir si la manière dont le gouvernement finance les déficits est-elle
importante. En d’autres termes, la décision de financer une dépense avec
l’émission des titres publics-obligations-(et la taxation plus tard) au lieu des
taxes aujourd’hui change-t-elle le comportement de consommation des
agents. (Bofoya, 2018)

Pour Bofoya (2018), ce principe de l’équivalence ricardienne, appelé parfois


théorème de la neutralité de la dette publique, qui énonce que le
financement des dépenses publiques par dette est équivalent par l’impôt ou
encore par création monétaire, est une réplique à l’analyse Keynésienne du
poids de la dette. Cette dernière suppose que la dette totale nationale ne
représente en principe rien de plus que les titres détenus par une partie de
la population sur une autre partie de la population : la main droite s’est
endettée envers la main gauche, en quelque sorte. De façon nette, le pays ne
s’est pas endetté du tout. Donc il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

Par ailleurs, Barro (1989) affirme que l’accentuation des déficits publics crée
des effets d’éviction, l’éviction est un phénomène qui conduit l’activité du
secteur public à supplanter celui du secteur privé. Si le déficit est financé
par emprunt, il aura une éviction par les taux d’intérêt, dont la hausse
provoquée par les emprunts publics dissuaderait nombres d’entreprises
d’emprunter et d’investir, également éviction directe des entreprises des
marchés financiers, les capitaux empruntés par l’Etat faisant défaut au
secteur privé. Si le déficit est financé par la création monétaire il aura une
éviction par l’épargne, les agents économiques réduisant leurs dépenses en
mettant de l’argent de côté, dans la crainte d’une augmentation future de
leur impôt pour rembourser la dette.

Dans le même ordre d’idée, parmi les seconds économistes, on compte les
partisans de la théorie des anticipations rationnelles à l’instar de Lucas
(1972), Sargent (1972) et Sargent et Wallace (1975) pour qui l’inefficacité de
la politique budgétaire serait due aux anticipations que font les agents
économiques sur les décisions de politiques économiques et les variables «

18
pertinentes » de l’économie et dont ils ont une parfaite maîtrise. De ce fait,
aucune action de politique économique qu’elle soit budgétaire ou qu’elle soit
monétaire n’est efficace à moins qu’elle contienne un élément de surprise.

Suite à ces différentes critiques, l’usage de la politique monétaire à des fins


de stabilisation a été de plus en plus privilégié au détriment de la politique
budgétaire au fil du temps à cause notamment de l’évolution des marchés
financiers.

Cependant, Pour mesurer l’efficacité véritable de la politique budgétaire, les


monétaristes ont proposé un modèle qui est censé prendre en compte tous
les facteurs de transmissions absents dans les modèles keynésiens, et ainsi
permettre une analyse adéquate de la politique budgétaire. Toutefois, ce
modèle n’est pas parvenu à évaluer les effets propres à la politique
budgétaire. (Bennouna, 2020)

Bennouna (2020) affirme qu’à ce jour, il n’existe toujours pas de modèle


monétariste complet capable d’affronter les modèles keynésiens existants. La
polémique sur l’efficacité de la politique budgétaire comme instrument de
stabilisation de l’activité économique demeure.

De pair avec les néoclassiques, il y a également les partisans de la théorie


des institutions et de la théorie de cycle d’affaires politique qui estiment que
la politique budgétaire n’est pas efficace. Le premier avance que la qualité
des institutions économiques (budgétaire, monétaire…) est un déterminant
indubitable dans la stabilité de la conjoncture. Les partisans de la deuxième
théorie supposent l’inaptitude de la politique budgétaire à être efficace dans
les démocraties capitalistes à cause des distorsions induites par le jeu
politique des groupes d’intérêts, dont l’objectif ultime est la conquête et
l’exercice du pouvoir.

Il convient par ailleurs de noter que ces économistes qui critiquent


l'utilisation de la politique budgétaire pour réguler la conjoncture grâce à la
demande agrégée, soit parce qu'ils jugent que l'effet d'éviction est fort, soit
parce qu'ils mettent en avant des comportements ricardiens. Cependant, ils
soulignent l'utilité d'une baisse de la fiscalité pour stimuler l'offre agrégée.
L'idée est que les prélèvements fiscaux forcent les producteurs à élever leurs
prix pour une même quantité offerte.

Ainsi, les néoclassiques rejoignent les keynésiens pour suggérer des baisses
d'impôts en cas de croissance médiocre ; mais pour eux, il s'agit de stimuler
1' offre, tandis que pour les keynésiens, les baisses d'impôts agissent par le
supplément de demande dû à une élévation du revenu disponible.

19
Le clivage est plus important sur les dépenses, considérées par les
keynésiens comme un moyen de stimuler la demande, tandis que les
néoclassiques y voient au contraire une source d'élévation future de la
fiscalité, avec un effet négatif dès le court terme en raison des anticipations
des agents. À 1' inverse, les économistes keynésiens redoutent les périodes
d'ajustement budgétaire qui pèsent sur la demande agrégée, tandis que les
néoclassiques jugent favorablement les initiatives d'ajustement des finances
publiques par réduction des dépenses. Pour eux, ces ajustements
assainissent les finances publiques sans nuire à l'activité.

1.3. Revue Empirique

En sus du débat théorique relatif à l’efficacité de la politique budgétaire, un


certain nombre d’études empiriques ont été réalisées pour évaluer l’efficacité
de la politique budgétaire. Ces études ont utilisées des différentes théories et
des différentes méthodes de recherche pour spécifier le modèle, afin
d’analyser le sens, la nature et la significativité de l’impact de la politique
budgétaire sur la croissance économique.

Afin de juger de l’efficacité ou non de la politique budgétaire mise en œuvre


pour stabiliser la conjoncture et de son adéquation par rapport à l’objectif
poursuivi, il est nécessaire de s’appuyer sur des indicateurs mesurant
l’orientation de la politique budgétaire et son impact sur l’économie à travers
le coefficient des multiplicateurs.

Ces études empiriques ont suscité débat empirique autour de l’évaluation de


la politique budgétaire sur l’activité économique, qui peut être faite soit à
partir des modèles d’Equilibre Général Dynamiques Stochastiques (DSGE)
(Gali et al, 2007 ; Woodford, 2011 ; Leeper et al., 2012 ; Drygalla et al. ;
Djinkpo 2019 ; M’pya 2021 ; Koffi 2021) soit à partir des modèles Vectoriels
Autorégressifs Structurels (VAR) et de leurs extensions (Blanchard et Perotti,
2002 ; Perotti, 2004 ; Mountford et Uhlig, 2002 ; Badinger, 2006 ; Afonso et
Sousa, 2009 ; Romer et Romer, 2010 ; Diop et Diaw, 2015 ; Slimani, 2017 ;
Bennouna, 2020).

Blanchard et Perotti (2002)8 ont utilisé le modèle SVAR pour évaluer les
effets de la politique budgétaire sur l'économie américaine. Il se dégage des
résultats de leur étude qu'un choc de dépenses entraine un effet positif sur
le PIB (0,84) à l'impact. Les auteurs ont également trouvé qu'un choc de

8
Il est admis dans la littérature économique que cette étude est venue relancer le débat sur l’efficacité de la
politique budgétaire. [Biau et al. (2005), Bennouna (2020)]

20
dépenses influence positivement la consommation et négativement les taxes,
les exportations et les importations.

Quant à Perotti (2004), qui a étendu l'approche co-développée avec


Blanchard (2002) à cinq pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Économique), incluant le Canada, trouve des résultats
différents pour chaque pays.

Quant au Japon, Kuttner et Posen (2002) ont évalué l’efficacité de la


politique budgétaire pour la période 1976 à 1999 en utilisant à l’aide du
modèle SVAR

Afin d'évaluer l'efficacité de la politique budgétaire en France, Biau et Girard


(2005) se sont inspiré de l'approche VAR structurel de Blanchard et Perotti
[2002]. Conformément aux modèles keynésiens, cet article atteste l'efficacité
macroéconomique à court terme d'une hausse structurelle de la dépense
publique en France (multiplicateur proche de 1,4) qui, au-delà de son impact
mécanique sur la demande globale, stimule la consommation et
l'investissement privés. De même, l'effet estimé sur l'activité d'une hausse
structurelle des recettes publiques est négatif, en raison essentiellement de
la contraction de la consommation privée ; cependant, cette réponse est
faible (multiplicateur proche de – 0,1 seulement) et n'est significative qu'à
très court terme, même si ce résultat varie selon le type de recettes
considéré.

Giordano et Al. (2007) ont analysé les effets de la politique budgétaire sur le
PIB réel, l'inflation et le taux d'intérêt à long terme en Italie à l'aide d'un
modèle structurel vectoriel d'auto-régression. À cette fin, une base de
données de données de trésorerie trimestrielles pour certaines variables
budgétaires pour la période 1982:1–2004:4 est construite, en s'appuyant
largement sur les informations contenues dans les rapports trimestriels du
Trésor italien. Les principaux résultats de l'étude peuvent être résumés
comme suit. Un choc sur les achats publics de biens et services a un effet
important et robuste sur l'activité économique : un choc exogène de 1 % (en
termes de PIB privé) augmente le PIB réel privé de 0,6 % après 3 trimestres.
La réponse passe à zéro au bout de deux ans, reflétant avec un décalage la
faible persistance du choc. Les effets sur l'emploi, la consommation privée et
l'investissement sont également positifs. La réaction de l'inflation est positive
mais faible et de courte durée. En revanche, les salaires publics, qui dans de
nombreuses études sont regroupés avec les achats, n'ont pas d'effet
significatif sur la production, tandis que les effets sur l'emploi deviennent
négatifs après deux trimestres. Les chocs sur le revenu net ont des effets
négligeables sur toutes les variables.

21
Au Portugal, Afonso et Sousa (2009) ont utilisé un nouvel ensemble de
données trimestrielles couvrant la période 1979:1-2007:4, et ont estimé un
modèle bayésien d'auto-régression structurelle pour analyser les effets
macroéconomiques de la politique budgétaire. Les résultats montrent que les
chocs positifs sur les dépenses publiques ont, en général, un effet négatif sur
le PIB réel ; conduire à d'importants effets « d'éviction », en ayant un impact
négatif sur la consommation privée et l'investissement ; et avoir un effet
persistant et positif sur le niveau des prix et le coût moyen de financement
de la dette publique. Les chocs positifs sur les recettes publiques ont
tendance à avoir un impact négatif sur le PIB ; et entraîner une baisse du
niveau des prix. Les données montrent également l'importance de tenir
compte explicitement de la dynamique de la dette publique dans le modèle.
Enfin, un exercice contrefactuel VAR confirme que des chocs positifs
inattendus sur les dépenses publiques entraînent d'importants effets d'«
éviction ».

Mountford et Uhlig (2009) propose et applique une nouvelle approche pour


analyser les effets de la politique budgétaire à l'aide d'auto-régressions
vectorielles. Plus précisément, ils ont utilisé des restrictions de signe pour
identifier un choc de recettes publiques ainsi qu'un choc de dépenses
publiques, tout en contrôlant un choc de cycle économique générique et un
choc de politique monétaire. Ils admettent explicitement la possibilité d'effets
d'annonce, c'est-à-dire qu'un choc de politique budgétaire actuel modifie les
variables de politique budgétaire à l'avenir, mais pas actuellement. Ils ont
construit les réponses impulsionnelles à trois combinaisons linéaires de ces
chocs budgétaires, correspondant aux trois scénarios de dépenses
déficitaires, de réductions d'impôts financées par le déficit et d'expansion des
dépenses budgétaires équilibrées. Ils appliquent la méthode aux données
trimestrielles américaines de 1955 à 2000. Ils ont constaté que les
réductions d'impôts financées par le déficit fonctionnent le mieux parmi ces
trois scénarios pour améliorer le PIB, avec un multiplicateur de valeur
actuelle maximal de cinq dollars de PIB supplémentaire total pour chaque
dollar du total.

Pour Troy Matheson et al. (2016) dans le but d’apprécier l’efficacité de la


politique budgétaire au Brésil, une étude de la politique budgétaire et son
impact sur l’activité économique, par la modélisation SVAR pour la période
allant de 1999 à 2014. Les résultats ont montré que le multiplicateur des
dépenses publiques de recettes publiques et même de crédit public est aux
alentours de 0,5. Les multiplicateurs budgétaires au Brésil sont comparables
à ceux des pays émergent, mais ils ont considérablement diminué depuis la
crise financière mondiale. Dans la conjoncture actuelle, les mesures de
relance budgétaire, notamment sous la forme de dépenses courantes plus

22
importantes où d’un élargissement du crédit public, devraient être
inefficaces, Les consolidations basées sur les recettes entraıneront
probablement un frein fiscal plus important.

Alors dans l’intérêt de mesurer les effets de la politique budgétaire sur


l’économie canadienne afin d’évaluer l’efficacité de la politique budgétaire de
l’économie canadienne en mesurant ses effets. Kanga Mamphet Rebecca
(2016) utilise deux modèle à savoir le SVAR et le modèle vectoriel à facteurs
FAVAR, couvrent la période 1981 Q : 1 à 2013 Q :4. Les résultats montrent
que la politique budgétaire influence l’activité canadienne. A court terme, ces
résultats sont cohérents avec la théorie keynésienne qui dit que la politique
budgétaire fait hausser la consommation, l’investissent et le PIB. La politique
budgétaire est efficace lorsque l’effet multiplicateur observé est supérieur à
l’unité, si l’effet multiplicateur est inférieur à 1, c’est un échec.

Pour l’investissent, l’effet observé est supérieur à 1 à court terme. Pour la


consommation et le PIB, les effets sont inférieurs à 1 tant à court terme qu’à
long terme. Pour ce travail la politique budgétaire serait donc efficace
seulement pour l’investissement de l’Etat. De plus, ce travail montre que les
résultats du modèle FAVAR concordent mieux avec la théorie keynésienne
que ceux des modèles VAR structurel. Toutefois, les fonctions de réponse des
modèles VAR structurel sont plus persistantes que celles du modèle FAVAR.

Slah Slimani (2017) a évalué l’efficacité de la politique budgétaire en Tunisie,


en se basons sur l’approche SVAR. Son papier atteste l’efficacité
macroéconomique à court terme d’une hausse structurelle des dépenses
budgétaires en Tunisie avec un multiplicateur budgétaire proche de 2.7%,
conformément aux modèles Keynésiens. Toutefois, l’effet estimé d’une
hausse structurelle des recettes fiscales sur l’activité est non Keynésien. En
matière de recettes fiscales, un choc structurel exercé sur cette variable
entraine un ajustement rapide et immédiat des dépenses budgétaires ce qui
neutralise l’effet récessif de la hausse des impôts sur l’activité économique
en Tunisie.

Drygalla (2018), dans son article, il analyse les effets des plans de relance
adoptés par le gouvernement allemand pendant la Grande Récession. Il
utilise un modèle standard d'équilibre général dynamique stochastique
(DSGE) à moyenne échelle étendu par des ménages non optimisant et un
secteur budgétaire détaillé. En particulier, la dynamique des variables de
dépenses et de revenus est modélisée comme des règles de rétroaction par
rapport aux composantes cycliques de la production, des heures travaillées
et de l'investissement privé. Sur la base des règles estimées, les chocs
budgétaires sont identifiés. Selon les résultats, la politique budgétaire, en

23
particulier la consommation publique, l'investissement et les transferts, a
empêché une baisse plus forte et prolongée de la production allemande au
début de la Grande Récession, suggérant une réponse opportune de la
politique budgétaire. Les effets globaux, cependant, sont faibles par rapport
aux autres chocs nationaux et internationaux qui ont contribué au
ralentissement économique. Leurs constatations générales ne sont pas
sensibles à la prise en compte des prévisions budgétaires.

Selon M. Ait Oudra et al (2019) ont étudié économétriquement l’ampleur des


effets de la politique budgétaire sur la croissance économique en vue de tirer
quelques conclusions sur les potentialités et les faiblesses du système
budgétaire Marocain. En utilisant la modélisation VAR Standard pour la
période de 1970 à 2012, les résultats obtenu est que l’impact de la politique
budgétaire sur la croissance économique est positif mais faible à l’inverse de
celui des dépenses publiques sur le solde de la balance commerciale qui est
négatif et fort. Le multiplicateur budgétaire marocain au lieu de se
manifester à l’intérieur du pays, profite principalement aux marchés
extérieurs et aux producteurs étrangers.

Said Tounsi et al (2019) l’objectif de leur travail était d’évalué, à l’aide d’un
modèle d’´équilibre général, l’efficacité de la politique budgétaire à partir de
l’analyse des effets multiplicateurs de la politique budgétaire sur la
croissance économique pour le cas de Maroc. En utilisant un modèle
d’´équilibre général dynamique stochastique en économie fermée, similaire à
celui de Christiano et al. (2005) et de Smets et Wouters (2003, 2007) où
différents agents (ménages et firmes) réagissent de façon optimale à des
fluctuations de variables exogènes (comme des chocs budgétaires). Le
modèle est identifié avec onze séries trimestrielles pour le Maroc couvrant la
période 1998 :T1 à 2014 :T4. Les résultats de l’étude montrent que la
croissance économique au Maroc dépend des instruments budgétaires
adoptés par les autorités. Les multiplicateurs les plus importants sont ceux
de l’investissement public, la consommation publique puis les
multiplicateurs de recettes fiscales. En revanche, les transferts publics se
situent au dernier rang avec des valeurs faibles qui sont mêmes négatives à
moyen terme.

Djinkpo (2019) examine l'effet des politiques budgétaires et monétaires pour


la Gambie sur la dynamique de la dette intérieure et fournit des règles
budgétaires utiles pour contrôler la dynamique de la dette intérieure et
maintenir l'assainissement budgétaire. À l'aide d'un modèle néo-keynésien
avec le secteur budgétaire, cette étude analyse la contribution des dépenses
publiques à la demande globale mesurée par des multiplicateurs budgétaires
et l'impact de l'ajustement fiscal sur la dynamique de la dette intérieure. Les

24
résultats indiquent que si la consommation et l'impôt sur le revenu du
capital ont un effet stabilisateur sur la dette intérieure, l'impôt sur le revenu
du travail produit un impact faiblement positif sur la croissance de la dette
intérieure en raison d'une proportion plus élevée de ménages non ricardiens
dans l'économie. L'étude fournit un cadre quantitatif par le biais d'une
estimation bayésienne des taux d'imposition en régime permanent comme
référence pour la politique fiscale.

Bennouna Reda (2020) s’est interrogé sur l’efficacité de la politique


budgétaire au Maroc et de son impact sur la croissance économique. Pour
des fins de comparaisons, il a élargi son travail pour un panel de pays de la
région MENA. De ce fait, les modélisations SVAR et PVAR ont été
respectivement estimées. La politique budgétaire au Maroc affecte
positivement la croissance économique. En effet, suite à un choc budgétaire
positif les ménages augmentent leurs d´dépenses de consommation, ce qui
se traduit par un effet positif sur la croissance économique.

Pour les pays de la région MENA, l’estimation effectuée pour un panel


équilibré ont montré que les chocs budgétaires ont `a un effet positif sur la
croissance, avec un effet important des d´dépenses publiques par rapport
aux recettes fiscales.

Pour le cas de la Côte-d’Ivoire, Koffi (2021) met en lumière l’effet de la


politique budgétaire sur l’économie ivoirienne en mesurant la valeur des
différents multiplicateurs keynésiens et en identifiant les origines possibles
de la fluctuation du PIB. La méthode quantitative adoptée est l’estimation
Bayésienne d’un modèle d’Equilibre Général Dynamique et Stochastique
(DSGE) à partir des données de la Direction des Prévisions, des Politiques et
des Statistiques Economiques (DPPSE), de la Direction Générale du Budget
et des Finances et de la base de données de la Banque Mondiale sur la
période 2000Q1-2019Q4. Les résultats montrent que (i) la hausse des
dépenses d’investissements publics a un effet positif sur la consommation
des ménages, le secteur privé et sur la production nationale. Le
multiplicateur keynésien de l’investissement public a été évalué à 0, 20; (ii)
la baisse des taux d’imposition est susceptible de relancer l’économie mais
son impact demeure faible ; (iii) les dépenses de consommations publiques
notamment les dépenses liées au personnel ont un effet négatif sur
l’économie ivoirienne.

En ce qui concerne le cas de l’économie congolaise, plusieurs études ont


analysé l’efficacité de la politique budgétaire et nous présentons les
conclusions de certaines d’entre elles. A savoir :

25
Barhangana (2006) estime un modèle à correction d’erreur avec données
annuelles allant 1970 à 2000 et trouve que la PB a été fortement inefficace
au cours de cette période. L’inefficacité de la PB peut s’expliquer par : (i) le
niveau et la composition des dépenses (dépenses courantes en grande
proportion orientées vers l’importation et autres investissements moins
productifs), (ii) le financement de ces dépenses (hausse des impôts et
emprunt public) et (iii) les déficits budgétaires renforcés par le niveau de la
dette externe.

Pour Tavulyandanda (2015) qui, à la différence de celle de Barhangana, se


focalise sur la période allant de 2001 à 2015, période caractérisée par une
forte croissance économique sans précédent en RDC. En dépit de la
particularité de cette période, son étude débouche sur les mêmes résultats
que celle de Barhangana (2006).

Quant à l’étude de Diwambuena & Boketsu (2019) couvrant la période allant


de 1980 à 2017 et recourant à une combinaison des modèles TVC-SV et
SVAR. Il résulte de leurs résultats que la politique budgétaire a été fortement
et partiellement efficace entre 2012 et 2015 avec un multiplicateur évalué à
2. Cette efficacité partielle est expliquée par le fait que seule la composante
consommation des ménages augmente alors que l’investissement privé est
évincé.

M’pya (2020) à évaluer l’efficacité de la politique budgétaire en présence des


ménages hétérogènes constitués par les ricardiens et les non ricardiens. Les
objectifs subsidiaires étaient d’évaluer quantitativement cet impact à travers
le multiplicateur et d’étudier les principaux chocs ayant contribué aux
fluctuations du PIB en RDC. Les résultats principaux trouvés montrent
qu’une expansion des dépenses publiques accroît la production, la
consommation des ménages et l’investissement des firmes que si elles
servent à financer les investissements publics. Cette expansion entraîne un
multiplicateur des dépenses évalué à 0.366. Pour ce qui est du volet fiscal,
une réduction des impôts et taxes accroît significativement les trois
principaux agrégats avec un multiplicateur fiscal estimé en moyenne sur 3
ans à 0.14. Ces résultats démontrent qu’en RDC une PB financée par
emprunt stimule significativement l’activité économique dans son ensemble.
Quant aux variations cycliques du PIB, la décomposition de la variance
historique révèle que la grande partie de ces fluctuations, observées depuis
le premier trimestre 1998, résulte des chocs d’investissement public et de la
taxe sur la consommation. Par ailleurs, sur 40 trimestres simulés, la
décomposition de la variance montrent que les deux chocs précédents
contribuent significativement et de manière persistante aux changements du

26
PIB et de la consommation. Tandis que la politique monétaire explique
significativement les variations de l’investissement privé.

L’étude de Moto et Sumata (2020) sur l’évaluation de la politique Budgétaire


en RDC de 1960 à 2020 ayant portée sur le management de la collecte des
recettes publiques et des dépenses publiques, sur l’évolution des agrégats
budgétaires ainsi que sur les institutions en charge de la gestion des
finances publiques, trouve un résultat négatif. Cette inefficacité est due
d’une part des situations politiques et sécuritaires instables qui ont décimé
les activités économiques, amenuisant ainsi l’assiette fiscale et entraînant
des charges publiques supplémentaires et de l’autre part, la mauvaise
gouvernance a davantage miné la gestion des finances publiques, la
corruption, l’incivisme fiscal et les décisions moins rationnelles ont réduit la
portée des objectifs budgétaires poursuivis. D’où, la conduite de la politique
budgétaire n'a pas contribué à la réalisation des performances
macroéconomiques en RDC depuis 1960 à nos jours. En effet, il s'est dégagé
une absence d'incidence de la variation des dépenses publiques sur celle du
PIB (le coefficient de l'équation de régression PIB-Dépenses publiques égale à
zéro). Ce fait se révèle être dû au niveau et à la nature des dépenses
publiques qui, constituées majoritairement des dépenses courantes en bien
et services, ont formé plus une sortie des fonds qu'une entrée suite à la
dépendance de l'économie congolaises vis-à-vis de l'extérieur (balance de
paiement en biens et service déficitaire).

27
Chapitre 2. Evolution macroéconomique et
Approche méthodologique
Ce chapitre se développe en deux sections. Il sera question, avant tout, de
faire passer au crible l’histoire de l’économie Congolaise à travers son
évolution dans le temps. Ensuite et enfin, la deuxième section se veut
d’aborder l’approche méthodologique utilisée dans le cadre de ce travail.

2.1. Evolution macroéconomique de la R.D Congo

Plus grand pays d’Afrique francophone, deuxième plus grand pays du même
continent et entretenant des relations économiques, de migration, et
politiques complexes avec neufs pays qui lui sont frontaliers, la République
Démocratique du Congo possède d’immenses ressources naturelles et une
population de près de 90 millions d’habitants. Kibala (2020) affirme qu’avec
ses 80 millions d’hectares de terres arable, la RDC n’exploite que 10% de ces
ressources et plus de 1.100 minéraux et métaux précieux répertoriés.
L’immensité de son territoire, son potentiel en ressources et sa situation
géographique lui confèrent un impact significatif sur le développement de
l’Afrique Centrale.

En dépit de son potentiel économique, La RDC demeure à ce jour l’un des


pays les plus pauvres d’Afrique, malgré les récentes améliorations. D’après la
Banque Mondiale (2022), le taux de pauvreté de la RDC est estime à 64 % et
près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique
subsaharienne vit en RDC en 2021. La RDC se classe au 164 e rang sur le
174 pays selon l’indice de développement humain en 2018.

Cette section se veut de passer au crible l’histoire économique du Congo,


analysée à partir de 4 phases. La justification de ces 4 phases d’analyse de
l’évolution de l’économie congolaise trouve son fondement à partir de
l’évolution du Produit Intérieur Brut réel de la RDC de 1960 à 2020 en dollar
américain constant 2015.

Il en ressort des phases de contractions, de crises, de reprises et de


croissance. Ces phases sont :
 Phase 1 (1960 – 1974)
 Phase 2 (1975 – 1988)
 Phase 3 (1989 – 2001)
 Phase 4 (2002 – 2020)

28
Figure 1 : Evolution du PIB réel de la RDC de 1960 à 2021 en dollar
américain constant 2015

Source : Construction à partir des données de la Banque Mondiale

2.1.1. Phase 1 (1960 – 1974)

A l’aune de l’indépendance (3O Juin 1960), cette économie était vouée à être
le fleuron de l’économie africaine. Mais une année après, suite à l’instabilité
politique et sécuritaire, la population a vu son niveau de vie s’amenuiser et
remonter l’année après pour décroitre encore par la suite vers 1975 avec une
baisse continue pour atteindre son point le plus bas en 2000. Mais on
remarque vers l’an 2002 que le niveau de vie du Congo a commencé à
s’améliorer comme nous pouvons le constater dans le graphique ci-contre,
faisant de la RDC l’un de pays le plus pauvre de la planète.

Figure 2 : Evolution du PIB réel par habitant de la RDC de 1960 à 2020
en dollar américain constant 2010

Source : Construction à partir des données de la Banque Mondiale

29
Conformément aux faits stylisés qui caractérisent la croissance économique
de l’histoire récente, qui suppose qu’à long terme, il devra croitre et de
manière régulière, que ce n’est pas vérifié en RD Congo. Il ressort par
ailleurs du graphique 1 que le PIB par habitant en R.D. Congo décroît au
passage du temps et est irrégulier.

Cependant, les chocs négatifs ont secoué la dynamique de cette économie


florissante tributaire du colonialisme en déclenchant une crise que la
littérature a qualifié de la crise congolaise (1960-1965) a vite dissipé les
rêves d’émergence de cette économie nouvelle.

Cette période post – indépendance fut caractérisée, d’un côté, par une
succession de crises et de l’autre, par des efforts visant à préserver les
équilibres macroéconomiques fondamentaux et à dynamiser l’appareil de
production. Dès la première décennie, après l’accession à l’indépendance,
l’économie a enregistré de niveaux d’inflation record [crise inflationniste de la
décennie 1960] (Tsasa, 2014)

Van Reybrouck (2012) affirme que pendant la Première République, le


Congolais moyen avait vu son niveau de vie se dégrader très nettement.
L’inflation avait atteint des sommets : un kilo de riz, qui en 1960 coûtait à
peine neuf francs, valait en 1965 quatre-vingt-dix francs. Le pouvoir d’achat
s’était réduit comme une peau de chagrin. Le chômage pesait lourd. Ceux
qui avaient encore un emploi avaient de plus en plus de bouches à nourrir et
de moins en moins d’argent. Beaucoup de gens avaient faim.

Lorsque le Président Mobutu prend le pouvoir en 1965, l’économie du pays


est presque florissante. Elle devait beaucoup au dispositif productif et
commercial légué par le pouvoir colonial, en dépit de l’échec des négociations
de la « Table ronde économique » de Bruxelles. De 1965 à pratiquement
1974, la constance de la hausse du cours du cuivre sur le marché
international ainsi que de nombreuses aides économiques et financières des
pays amis, dont les USA, la France et la Belgique, créèrent l’illusion d’une
prospérité à tout jamais acquise. (Kengo, 2012)

En 1970, Mobutu lança un plan de développement décennal (Objectif 80),


visant à transformer la RDC en pays industrialise, finance par des emprunts
domestiques et extérieurs. La Zaïrianisation, campagne d’indigénisation et
de nationalisation de l’économie, a rapidement suivi. Treize mois plus tard,
un programme de radicalisation fut mis en place pour corriger la
Zaïrianisation, ce qui entraina une concentration encore plus grande des
intérêts et des ressources du pays entre les mains des proches du pouvoir.

30
La Zaïrianisation et la radicalisation 9 affaiblirent sévèrement l’économie du
pays (Meditz & Merril 1994) et eurent comme conséquences l’inflation et le
chômage, la liquidation des stocks et des actifs des entreprises, ainsi qu’une
pénurie des produits de première nécessité. Cette situation provoqua le
départ des investisseurs nationaux et étrangers, entrainant une fuite
massive de capitaux et la quasi-disparition de l’économie agricole 10. Devant
l’échec, on finit par décréter, ensuite, la « rétrocession » à leurs anciens
propriétaires des unités économiques spoliées. Mais c’était trop tard, le mal
était déjà là. La reprise économique tant attendue n’arrivait toujours pas.

2.1.2. Phase 2 (1975 – 1988)

A côté des chocs internes, l’économie congolaise a également été fragilisée


par des chocs de l’extérieur jusqu’à conduire à un effondrement de
l’économie. La chute brutale des cours de matières premières à l’instar du
cuivre durant les années 1970 avait entraîné la forte baisse de la production
minière, provoquant un effondrement généralisé de l’économie causant par
la suite la faillite de la banque centrale due au fait que celle-ci ne pouvait
plus honorer ses dettes et de faire la convertibilité entre la monnaie
internationale et la monnaie nationale.

Van reybrouck argue qu’au début, les banques occidentales et japonaises


avaient accordé facilement des prêts au jeune Mobutu pour lui permettre de
mener à bien son industrialisation – car le Zaïre était riche –, mais à partir
de 1975, elles commencèrent à craindre de ne plus revoir leur argent.
L’endettement du Zaïre s’élevait alors à 887 millions de dollars, empruntés
auprès de 98 banques. Les banques se réunirent au sein de ce que l’on
appelle le Club de Paris pour présenter collectivement leurs exigences. Elles
allèrent frapper à la porte du Fonds monétaire international, le gendarme
financier de l’économie mondiale créé dans le sillage de la Seconde Guerre
mondiale pour éviter une nouvelle dépression comme celle des années 1930.
Le FMI devait s’assurer que les crédits d’urgence accordés au Zaïre ne
donnent pas lieu à des dérapages.

Selon Langelier (2022), l’échec de la zaïrianisation a désarticulé l’économie.


Les impôts ne rentrent plus. Les investisseurs tiennent désormais le Zaïre
pour un pays à hauts risques et s’en détournent. L’économie zaïroise portait
un fardeau de 887 millions de $US de dette extérieure, contractée auprès de
98 banques étrangères (Reybrouck, 2012). Inquiètes de ne pas pouvoir être
remboursées, ces banques étaient allées frapper ensemble à la porte du FMI

9
Une loi sur le commerce, précédant la zaïrianisation et de la radicalisation, avait été élaborée et stipulait que
tout le secteur commercial était réservé aux nationaux (Ndaywel, 2021).
10
Texte tiré de Résilience d’un géant africain

31
pour les aider à recouvrer leur argent. Sous la pression de ses préteurs, le
Zaïre sera contraint de solliciter un rééchelonnement de sa dette, d’accepter
la rétrocession des entreprises nationalisées, et d’appliquer les remèdes de
cheval du FMI (Langellier, 2017) cité par Mpia Izampwe (2022). Pour
financer le déficit budgétaire, la planche à billets s’accélère. Ce qui a eu pour
conséquence un niveau très élevé de l’inflation.

Afin de pouvoir stabiliser la conjoncture économique, une double


intervention urgente du FMI en 1976 et 1977. Le Zaïre est contraint de
demander un rééchelonnement de sa dette, d’accepter la rétrocession des
entreprises nationalisées et d’appliquer les remèdes de cheval du FMI et
donc le Zaïre entame une cure d’austérité.

En mars 1976, le premier programme de stabilisation avait été adopté et


s’articulait autour des éléments : limitation stricte du déficit budgétaire et de
l’expansion du crédit, ajustement du taux de change, adaptation des prix
intérieurs aux conditions de marché, consolidation de la dette, limitation des
augmentations de traitement et limitation du recours aux emprunts
extérieurs. L’objectif de stabilisation n’a pas été atteint à cause notamment
des mesures difficiles sur la modification du taux de change, ajustement des
prix et la limitation du crédit aux entreprises (Banque mondiale, 1977). Ce
premier programme sera suivi d’un nouveau de même nature en 1977, à
l’issue duquel le constat de l’échec était évident (Mukoko, 202) Cité par
idem.

Mpia Izampwe (2022) précise qu’un nouveau programme de stabilisation


sera appliqué en 1980, conduisant le FMI à approuver en 1981 un
mécanisme élargi à l’appui d’un programme de relance à moyen terme
(Banque mondiale, 1982). Cependant, en dépit d’interventions accrues au
cours de ces années de crise, les résultats enregistrés par l’économie zaïroise
étaient « irréguliers » suivant les années et les secteurs.

Ce nouveau programme ayant vu le jour sous la forme de Programme


d’Ajustement Structurel (PAS) ne concernait pas seulement le Zaïre mais
s’appliquait indistinctement à une cinquantaine de pays, dont plus de la
moitié était africain. Les PAS comprenaient deux facettes : (i) une première,
essentiellement macroéconomique, qui devrait avoir un impact rapide sur la
balance des paiements dans le contexte des programmes de stabilisation du
FMI ; et (ii) une seconde, essentiellement microéconomique, visant à ajuster
la structure de l’économie pour en accroitre l’efficience.

Dans le but de rétablir les équilibres fiscaux et budgétaires, le PAS recourait


précisément aux mesures suivantes : (i) contraction des importations et

32
orientation de la production vers les exportations ; (ii) réduction de la
consommation par le blocage ou la diminution des salaires ; (iii) suppression
des subventions aux biens de première nécessité ; (iv) compression de
dépenses de l’Etat (Belanger, 1992).

Dans le cas particulier du Zaïre, le PAS comprenait en 1983 trois volets


essentiels : (i) la libéralisation des prix ; (ii) la réforme des finances publiques
; et (iii) la réforme des entreprises publiques (Mukoko, 2021). Jusqu’à la
rupture de coopération avec les institutions de Bretton Woods en 1990, le
Zaïre s’était vu administrer une série de PAS discontinue dite « politique de
stop and go ». Ces PAS ont eu comme effets d’un côté l’appauvrissement des
populations et l’accroissement de la dépendance du pays à l’égard du
marché mondial et de l’autre, « l’afflux des capitaux zaïrois dans les pays
« donateurs » » (Kankwenda, 1996). Entre 1976 et 1989, la dette extérieure
sera rééchelonnée neuf fois (Langelier, 2022)

2.1.3. Phase 3 (1989 – 2001)

Cependant, les deux pillages de 1991 et 1993 ont été fatal pour l’économie
du Zaïre, qui depuis 1974 était déjà dans le marasme. Ces évènements ont
accentué le niveau de chômage et les pressions inflationnistes ce qui a
conduit à une la crise inflationniste en RDC durant les années 1990. Pour
faire face à la crise socioéconomique suscitée par ces pillages, l’économie
informelle a pris une place considérable dans l’activité économique.

Pour Mukoko Samba (2003), l’instabilité du cadrage macroéconomique qu’a


connu la RDC peut être due aux problèmes de la stabilisation fiscale et de la
stabilisation du poids de la dette extérieur. Cet auteur argue que Ngonga
(2003) affirme qu’après une longue période au cours de laquelle la «
monétisation » des déficits budgétaires a provoqué dans l’économie
congolaise tous les effets pervers attendus de ce type de comportement, plus
particulièrement l’éviction de l’investissement privé et l’hyperinflation, la
RDC a retrouvé une stabilité relative à la suite de l’application des
programmes économiques décrits par Ngonga (2003). Le taux d’inflation
mesuré par l’indice général des prix à la consommation sur les marchés de
Kinshasa calculé par la Banque Centrale du Congo a été réduit de 511% en
2000 à 9,8% en 2004 tandis qu’en 2002 le taux de croissance a retrouvé la
zone positive, pour la première fois en 20 ans.

Ngonga (2003) renchérit en affirmant que la programmation macro-


économique est ainsi délimitée, d’une part, par la nécessité d’une
stabilisation fiscale et, d’autre part, par la nécessité de la stabilisation du
poids de la dette en vue de réduire l’inflation tout en évitant de plonger

33
l’économie nationale dans une forte déflation réelle. Les deux limites réfèrent
toutefois à des profils temporels différents. La stabilisation du poids de la
dette ne peut se concevoir que dans le cadre d’une stratégie à moyen terme.
Dans le court terme, le seul choix offert au décideur pour réguler l’économie
congolaise vers un palier à faible inflation demeure la stabilisation fiscale.

A la suite de l’invasion de l’AFDL en mai 1997, Kabila devait s’atteler


immédiatement à l’effort de reconstruction de l’économie. Un plan triennal
(1997-1999) était alors élaboré, avec un coût total de 3 milliards de $US
(Ndaywel, 2021). Les priorités portaient sur la réhabilitation des
infrastructures de transport, la modernisation de l’agriculture, la
redynamisation du social, la relance de la production minière, la création
d’emploi et la lutte contre le chômage. Assurant la coordination du groupe
informel des bailleurs potentiels, la Banque mondiale avait organisé une «
Conférence des Amis du Congo » dont les résultats furent plutôt décevants 11.

Cependant, les efforts ne semblaient pas manquer de la part du nouveau


pouvoir. On lui doit, d’après Ndaywel (2021), le mérite du « coup de barre »
dans la gabegie financière, la remise en cause des contrats léonins conclus
en période de guerre, et, surtout, la réforme monétaire du 30 juin 1998. De
mai 1997 à juillet 1998, l’économie congolaise s’est caractérisée par « une
relative stabilité du cadre macroéconomique ». Le taux d’inflation, qui avait
culminé à 9796,9% en 1994, était finalement tombé à 13,7% en 1997.

Malgré les quelques progrès réalisés pour le redressement de l’économie


congolaise mais il existait néanmoins des problèmes majeures
d’infrastructure de transport, de douane, d’imposition ainsi que les finances
publiques, qui n’avaient pas été assainies et les relations avec les
institutions de Bretton-woods restaient conflictuelles.

Cependant, ces résultats positifs allaient très vite se dégrader lorsque le 2


août 1998 avait débuté une nouvelle invasion rwando-ougandaise au Congo,
avec comme objectif un nouveau changement de régime à Kinshasa. Cette
guerre avait entraîné plusieurs conséquences économiques négatives, parmi
lesquelles l’accélération du délabrement des infrastructures, la perte de
l’outil de production, le déplacement de nombreux agriculteurs ainsi que la
dévastation des champs et des domaines pastoraux (Kabuya et Tshiunza,
2000). Du côté du gouvernement congolais, l’objectif clé des politiques
économiques consistait à obtenir des devises étrangères pour financer la

11
L’apport des investissements privés et des financements publics s’était révélé peu substantiel. Aussi, le
décaissement des fonds était soumis à des conditions « inacceptables », comme le remboursement de la dette
extérieure contractée par Mobutu, le respect des accords miniers signés au temps de la conquête kabiliste et
surtout, l’acceptation du principe d’une mission d’enquête sur la disparition des réfugiés rwandais au Congo
(Ndaywel, 2021).

34
guerre. Il sera, en ce sens, fait recours à une série de politiques
interventionnistes ainsi qu’à l’octroi des monopoles et des concessions
minières avec un régime fiscal préférentiel pour la production et la
commercialisation des produits clés, dont le les diamants (Dömeland et. al,
2012).

Il sied par ailleurs de constater que de 1998 à 2001, le PIB de la RDC a


décliné tous les ans. La guerre a favorisé ce déclin, mais la chute du PIB
avait débuté bien avant comme on peut le voir dans le Graphique 2.2.

2.1.4. Phase 4 (2002 – 2020)

Sous sa houlette de Joseph Kabila12, après une suspension de près de dix


ans (1991 – 2000,) les violons s’étaient à nouveau accordés entre le
gouvernement congolais et les institutions de Bretton Woods en 2001.
Durant près d’une décennie, le Congo n’avait, en effet, pas honoré ses dettes,
dont environ 80% (soit 10,6 milliards de $US) étaient constitués d’arriérés
financiers. (Mpia

Avec la mise en œuvre successive de: Programme intérimaire renforce (PIR)


destine à casser l’hyperinflation et à libéraliser l’économie (mai 2001-mars
2002); Programme économique du gouvernement (PEG-1, avril 2002-juillet
2005) destine à consolider la stabilité du cadre macroéconomique, à
promouvoir une croissance économique soutenable et à soutenir les efforts
de réduction de la pauvreté. Le PEG-1 fut malheureusement arrêté sans
avoir conclu les cinquième et sixième revues; Programme relais de
consolidation (PRC, avril-décembre 2006), appuyé par un programme
économique suivi par les services du FMI (PSSF) dont l’exécution s’est
révélée peu satisfaisante a causé essentiellement du contexte conduisant
aux élections générales dans le pays; Programme économique suivi par les
services du FMI (PSSF, 2007-2008) et Programme économique du
gouvernement (PEG-2, 2009-2012).

Bien que tous les critères quantitatifs fussent satisfaits dans le cadre du
PEG-2, la coopération formelle et effective entre la RDC et le FMI fut à
nouveau interrompue en décembre 2012 à la suite, principalement, d’une
divergence dans l’interprétation d’un critère qualitatif se rapportant à la
transparence dans la gestion des ressources naturelles. (Matata et Tsasa,
2020)

Dès sa reprise de coopération avec l’Etat congolais, la Banque mondiale avait


encouragé la privatisation du secteur minier en cours, en préconisant,
12
Il succède au pouvoir après que L.D Kabila soit assassiné le 16 Janvier 2001

35
cependant, l’adoption d’un cadre légal standardisé appliquée de façon
impartiale à tous les opérateurs (Centre Carter, 2017). Sous l’encadrement
de ses experts, un nouveau Code minier sera élaboré dans l’objectif d’attirer
les IDE dans l’économie congolaise. Promulgué en 2002, ce nouveau Code
minier libéral réduisait le rôle de l’Etat à la promotion et à la régulation du
secteur minier. La mise en valeur des ressources minières était confiée aux
investisseurs privés, qui devaient bénéficier des mesures financières
incitatives et d’un engagement de la part de l’État et des bailleurs pour la
sécurisation des investissements (Mazalto, 2008).

On assiste depuis 2002 à une amélioration de la santé économique du pays


grâce notamment à l’ouverture de l’économie, dans le cadre des réformes
économiques de 2001-2003, le prix des produits miniers reprit de la vigueur
sur les marches internationaux, et les investisseurs étrangers étaient
désireux de réinvestir dans des gisements miniers déjà identifies. (Banque
Mondiale, Mukoko)

En dépit des multiples efforts pour stabiliser l’économie congolaise, cette


renaissance a été fragile puis que la croissance économique enregistré
depuis la fin de la guerre n’a pas ramené la population de la RDC à son
niveau de prospérité antérieure.

La mauvaise situation économique de la RDC est imputable non seulement


à la conjoncture économique internationale qui, tantôt favorable, tantôt
défavorable mais aussi aux mauvais choix économiques et à la mauvaise
gestion du pays par les autorités publiques, ce qui a fini par aggraver le
poids du déséquilibre économique issu du leg colonial.

La B.M (2011) estime que cinq traits caractéristiques de la RDC


conditionnent la manière dont le pays doit s’efforcer d’atteindre une
croissance durable. Premièrement, la RDC se classe parmi les pays les
moins performants au niveau des indicateurs de développement.
Deuxièmement, la RDC se situe aux bas des classements au regard des
indicateurs internationaux sur la gouvernance. Troisièmement, le pays a des
frontières communes avec neuf autres pays qui ont des degrés sensiblement
différents d’activités économiques et d’intégration régionale. Quatrièmement,
il est doté d’importantes ressources minières et forestières. Enfin, la RDC
reste un pays affecte par des conflits. Cette dernière caractéristique a
d’évidentes implications humanitaires et continue à compromettre
l’application du principe de l’Etat de droit. En outre, il est également
probable qu’elle conditionne les priorités du gouvernement et les décisions
des agents économiques en termes d’investissements et de commerce.

36
Il sied également de rappeler que durant la marche de l’économie congolaise
vers l’émergence, il a fait face à des crises dont les effets se sont fait ressentir
dans la conjoncture économique du pays.

Vers le dernier trimestre de 2008, la crise économique et financière mondiale


amorcée en 2007 a causé, d’après Dömeland et. Al (2002), un impact négatif
sur l’emploi car elle a été la cause de la fermeture de nombreux emplois des
petites mines artisanales et la réduction de la production des grandes unités
dans la province minière du Katanga. Cependant, l’économie de la RDC s’est
montré résiliente grâce notamment à la remontée des cours des principaux
produits d’exportation à partir de 2010, couplée aux retombées positives de
l’allègement de la dette extérieure dû à l’initiative PPTE (12,3 milliards de
$US).

2.2. Approche méthodologique

Après avoir présenté l’histoire de l’évolution du cadre macroéconomique,


cette section se veut d’aborder l’approche méthodologique utilisée dans ce
travail en justifiant le choix du modèle d’estimation, en présentant les
données ainsi qu’en décrivant le cadre analytique de la méthode d’estimation
économétrique.

2.2.1. Choix du modèle d’estimation économétrique

La littérature économique révèle qu’il très fréquent d’étudier les effets de la


politique budgétaire sur l’activité économique à travers des modèles
économétriques schématisant les relations entre la politique budgétaire et
les différentes variables de l’économie. Cette simplification de la réalité
permet de comprendre le fonctionnement et les connexions entre les
variables économiques, malgré les risques de fausses spécifications et
d’interprétations. Mais, le développement de l’outil technique et analytique
de la politique économique offre des résultats de plus en plus robustes,
justifiés et actualisés. Ces derniers permettent aux autorités de prendre des
mesures sur des bases solides. Il est souvent recommandé d’adapter les
méthodologies appliquées à la structure économique du pays étudié afin de
surpasser les effets de données trop anciennes, et pour bénéficier du
développement de l’outil statistique ainsi que des techniques économétriques
de simulation des effets (Blinder, 1998).

De nombreuses études empiriques ont analysé les effets de la politique


budgétaires sur l’activité économique. Plusieurs instruments économétriques
ont été utilisés à cette fin, notamment le modèle Vectoriel Autorégressif

37
Structurel (SVAR) et le modèle d’Equilibre Général Dynamique et
Stochastique DSGE).

Dans le cadre de ce travail, nous optons pour le modèle (SVAR). Le choix


porté sur cette modélisation n’est pas fortuite car elle présente de nombreux
avantages :
- l’intérêt d’un modèle VAR par rapport à un modèle macro-
économétrique est avant tout sa simplicité, il s’agit en effet d’estimer
un système de faible dimension ;
- – la mise en place et l’utilisation d’un modèle VAR structurel
nécessitent relativement peu de contraintes ; les simulations qui en
résultent reposent ainsi sur un nombre limité d’hypothèses
économiques (contrairement aux modèles macroéconométriques) ;
- la méthodologie VAR structurel permet enfin de simuler des chocs
structurels (c’est-à-dire, en l’occurrence, des chocs issus de décisions
de politique budgétaire indépendantes entre elles et de
l’environnement macroéconomique).

Enfin en appliquant la méthodologie SVAR, il convient de passer des résidus


issus d’estimation d’un modèle VAR canonique à des chocs structurels
pouvant être, économiquement interprétés.

Ainsi, l’estimation d’un modèle SVAR permet d’identifier les chocs


structurels qui affectent le modèle sous forme réduite (VAR), grâce aux
restrictions imposées sur les chocs à long terme et ces coefficients estimés
s’interprètent comme des paramètres d’impacts.

Le modèle DSGE n’a pas été retenu dans ce travail du fait de la critique de
Blanchard (2017) qui postule que les DSGE sont en effet de très mauvais
outils de communication car il est très difficile pour le lecteur de comprendre
le rôle que joue chaque friction dans un modèle donné et comment celles-ci
interagissent entre elles. Ces modèles peuvent permettre de dépasser ce
problème.

L’utilisation des modèles SVAR dans l’étude des politiques budgétaires s’est
vulgarisée à partir des travaux de Blanchard et Perotti (2002), même si
toutefois l’une des études pionnières en ce sens fut celle de Bruneau et De
Bandt (1999).

2.2.2. Présentation des données

Dans cette section, il sera question de présenter les données nécessaires


pour l’élaboration de ce travail. Nous présentons leurs sources des données
et la description des variables.

38
2.2.2.1. Sources des données

La littérature économique expose que les décisions de politique budgétaire


de l’autorité budgétaire transitent par les variables budgétaire pour impacter
l’activité économique.

Ainsi, l’ampleur et le timing des réactions de l’activité économique dépendent


de l’influence que peut exercer l’autorité budgétaire à travers des
instruments budgétaires.

Ainsi, les données utilisées pour les analyses des résultats dans ce travail
sont des données annuelles, extraites des différents rapports annuels de la
banque centrale du Congo. La période d’étude va de 1998 à 2020. Cette
délimitation est expliquée non seulement par la disponibilité des données à
cette période

2.2.2.2. Description des variables

Dans l’objectif d’évaluer les effets de la politique budgétaire sur l’activité


économique et en s’inspirant de l’aspect théorique, des études empiriques
menées sur l’évaluation de l’efficacité de la politique budgétaire, trois
variables feront l’objet de l’étude empirique. Ces 3 variables sont : les
dépenses publiques (G), les recettes fiscales (T), le PIB (Y). Ces données sont
exprimées en Franc Congolais (CDF) et ont été logarithmisées.

1. Le PIB représente, en terme monétaire, le niveau de production réalisé


dans un pays par toutes les unités résidentes quelle que soit leur
nationalité. Il permet de mesurer et d’analyser l’activité économique ;
2. Les Recettes Fiscales renvoient aux recettes provenant des impôts et
taxes ainsi que des cotisations de sécurité sociale ;
3. Les Dépenses Publiques sont l’ensemble des dépenses réalisées par les
administrations publiques.

39
Chapitre 3. Modélisation SVAR et Résultats
Ce chapitre vise d’abord l’analyse et l’estimation du modèle proposé au
chapitre 2 dans la première section. Ensuite, il présente et interprète les
résultats des estimations auxquels cette étude a abouti dans la deuxième
section.

3.1. Modélisation SVAR

Cette section aborde la modélisation SVAR. Dans le premier point, il est


question de présenter la spécification du modèle et l’identification des
restrictions. Puis, au second point, l’analyse de la procédure d’estimation du
modèle sera abordée.

3.1.1. Spécification et Identification du modèle

D’un point de vue pratique, la modélisation VAR structurelle consiste à


convertir les résidus issus de l’estimation d’un modèle VAR standard en des
chocs structurels pouvant être interprétés sur le plan économique. Dans le
cadre de l’étude des politiques budgétaires, elle a pour point focal
l’identification des différents chocs budgétaires structurels.

3.1.1.1. Spécification du modèle

La modélisation VAR a pour particularité que toutes les variables du modèle


sont à la fois exogènes et endogènes, et que les variables explicatives sont
principalement des variables retardées. Sous sa forme générale, un modèle
VAR structurel se présente comme suit :

A X t =B1 X t−1 + B2 X t−2 +…+ B p X t − p+ U t (3-1)

Où Xt représente un vecteur de variables endogènes ; A une matrice carrée


de relations de simultanéité entre les variables incluses dans le vecteur Xt ;
Bi (i=1, 2, …p) des matrices carrées de coefficients d’ordre n et Ut un vecteur
de chocs structurels normalement distribués et orthogonaux. Toutefois, le
modèle (3-1) tel que spécifié ci-dessus ne peut être directement estimé.

Afin de pouvoir le faire, il est nécessaire de le mettre sous sa forme réduite.


Cette forme réduite est obtenue en pré-multipliant l’équation (3-1) par
l’inverse de la matrice A notée A-1, soit :

40
−1 −1 −1 −1
X t = A B1 X t−1 + A B2 X t−2 +…+ A B p X t − p+ A U t (3-2)

En procédant par une substitution des variables A-1Bi = αi et A-1Ut = εt, la


forme générale du modèle SVAR pouvant aisément se prêter aux estimations
s’écrit comme suit :

X t =α 1 X t−1 +α 2 X t−2 +…+ α P X t− p +ε t (3-3)

Où εt est un vecteur de chocs structurels non corrélés et normalement


distribués sous la forme réduite.

Dans le cadre de cette étude, le vecteur Xt est constitué dans notre modèle
de base du logarithme du Produit Intérieur Brut (Y), du logarithme des
Recettes Fiscales (T) et du logarithme des Dépenses Publiques (G). Les deux
dernières variables permettent d’évaluer directement les effets des chocs de
politique budgétaire sur l’activité économique.

3.1.1.2. Identification des restrictions

L’utilisation des modèles SVAR nécessite le passage d’une forme standard à


la forme structurelle par les biais des chocs structurels, qui s’effectue à
l’aide de l’identification que l’on retienne une méthodologie bien précise en
matière des restrictions. Deux méthodologies sont généralement utilisées : la
première est récursive à la Cholesky 13 où l’ordre des variables endogènes est
important dans l’identification des chocs, tandis que la seconde est de
nature structurelle intégrant des soubassements théoriques à l’instar de
certains travaux empiriques, en particulier ceux de Blanchard et Perotti
(1999)-(2002), Hoeppner (2001), Matthiass Mohr (2003), Bennona (2020) H.
Daddi (2014). Dans le cadre de cette étude, la seconde approche sera
utilisée.

La principale critique faite par les économistes tels que Bandt et Bruneau
(1998) à l’encontre de la première méthodologie est le fait qu’elle n’autorise
pas une interprétation économique. Cette méthodologie n’est pas a-théorique
car elle implique une classification des variables selon le degré d’endogénéité
(Cooley et LeRoy, 1985; Leamer, 1985). La théorie économique permet
rarement de fixer les restrictions de manière à obtenir une matrice
triangulaire ou récursive (Deserres et Lalonde, 1995). Lorsque les auteurs

13
La décomposition de Cholesky est la méthode de décomposition préconisée par Sims (1980). Elle consiste à
définir, pour une matrice symétrique positive, une matrice triangulaire inférieure. Décomposer la matrice de
variance-covariance selon la méthode de Cholesky revient à supposer que la matrice de passage, des innovations
canoniques aux innovations structurelles, est triangulaire inférieure. Cependant, cette méthode de décomposition
ne s’appuie sur aucun a priori économique et nécessite que les séries intégrées dans le modèle VAR soient
rangées de la plus exogène à la plus endogène. [Cité par Gossé J.B et Guillaumin C (2013)]

41
décident de fixer les restrictions à l’aide d’un modèle théorique particulier, la
décomposition de Cholesky se révèle être un outil limité et souvent inadapté.

C’est ce qui justifie le choix de la deuxième méthodologie dont l’identification


repose, le plus souvent, sur la théorie économique.

Ces restrictions sont imposées à la matrice A des simultanéités entre les


variables14 pour permettre d’identifier les chocs structurels ainsi que la
matrice B. L’identification de la forme structurelle consiste déterminer à
priori un nombre minimal des contraintes d’orthogonalité qui identifient
l’indépendance des chocs structurels à partir n(n-1)/2. Dans le cas de notre
travail, c’est 3 du fait du nombre des variables de l’étude.

Deux types de restrictions sont mentionnés dans la littérature à savoir les


restrictions de court terme et les restrictions de long terme. Nous avons
choisi l’identification à la Blanchard et Quah [1989] imposant des
contraintes de long terme pour pouvoir identifier les chocs structurels du
modèle VAR. En d’autres termes, nous allons contraindre certaines variables
à ne pas avoir d’effets à long terme.

Les restrictions imposées à la matrice A se présente comme suit :

1 C12 C 13
C 21 1 0
0 0 1

(3-4)

La première ligne de la matrice A impliquent que le choc sur les recettes


fiscales et les dépenses publiques impactent le PIB instantanément, tandis
que la deuxième ligne renvoie à la réaction des recettes fiscales face au choc
du PIB. Enfin, pour les dépenses totales, elles ne réagissent pas
instantanément aux chocs du PIB et des recettes fiscales. Ces hypothèses
trouvent leurs justifications dans les travaux de Blanchard et Perotti (2002),
Biau et Girad (2005) et Bennouna (2020).

3.1.2. Procédure d’estimation du modèle SVAR

L’utilisation de l’outil économétrique dans les analyses économiques en


séries
14
La spécification de la matrice A permet également de trouver

42
temporelles nécessite que l’on soit en présence d’un certain nombre de
données statistiques reflétant le passé, et d’un certain nombre de variables
retenues de préférence en fonction des caractéristiques de l’espace
économique sur lequel on s’intéresse (Wabo Nokam, 2019). Cette sous-
section abordera la procédure pour aboutir à une estimation du modèle
SVAR.

Dans la poursuite des différents objectifs formulés à l’entame de ce chapitre,


nous adoptons une démarche économétrique rigoureuse. Pour cela, notre
procédure d’estimation est basée sur une approche en trois étapes : La
première étape consiste à vérifier les propriétés statistiques à l’aide des tests
de racine unitaire; La deuxième étape consiste à déterminer le nombre de
retard optimal à estimer le modèle ; la troisième étape consiste à estimer le
modèle SVAR. Enfin, dans la quatrième étape, nous réalisons quelques tests
de diagnostic.

3.1.2.1 Tests de stationnarité

Avant de passer aux estimations empiriques, nous avons préalablement


procédé à l’analyse des propriétés statistiques des différentes séries de
données utilisées. Pour cela, nous avons dans un premier temps analysé
graphiquement l’évolution des différentes séries utilisées et procédé à l’étude
de leur stationnarité.

L’étude de la stationnarité s’est faite à l’aide des tests de racine unitaire de


Dickey-Fuller Augmenté (ADF), de Phillips-Perron (PP) et de Kwiatkowski,
Phillips, Schmidt et Shin (KPSS).

Le test de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) est le test de


racine unitaire le plus utilisé dans la littérature. C’est un test qui prend en
compte la présence d’autocorrélation dans les séries étudiées. Une série
chronique est stationnaire si elle ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et
aucun facteur n’évoluant avec le temps. La moyenne est constante et
indépendante du temps, la variance est finie et indépendante du temps, et la
covariance est indépendante du temps. Ces hypothèses se présentent comme
suit :

 Hypothèse nulle (H0) : il y a racine unitaire. Donc la série est non


stationnaire
 Hypothèse rivale (H1) : il n’y a pas racine unitaire ; la série est
stationnaire.

43
Pour décider, nous comparons la valeur de la statistique ADF à celle de
McKinnon au seuil de 5% ou encore nous comparons la probabilité critique
associée à la statistique ADF au seuil de signification 15.

Si la valeur de la statistique ADF est supérieure à la statistique de McKinnon


au seuil de 5%, tout en sachant que ces valeurs sont prises en valeur
absolue, on rejette l’hypothèse nulle ; donc la série est stationnaire. En se
référant à la probabilité critique, on rejette l’hypothèse nulle lorsque la
probabilité est inférieure au seuil de signification.

3.1.2.2 Sélection du nombre de retards optimal

La sélection du nombre de retards est une étape très importante lors de


l’estimation des modèles VAR structurels, étant donné qu’il affecte aussi bien
les coefficients estimés que les fonctions de réponse impulsionnelles. Afin
d’obtenir le nombre de retards optimal dans le cadre de cette étude, nous
utilisons les critères d’information d’Akaike (AIC) et de Schwarz (SC)
auxquels nous associons d’autres critères proposés par le logiciel en même
temps qu’eux (FPE : Final Prediction Error ; et HQ : Hannan-Quinn
information criterion).

L’utilisation d’un nombre de retards optimal dans le modèle permet ainsi


d’éliminer les potentiels problèmes d’autocorrélation.la détermination du
nombre de retard optimal se fait en estimant le modèle VAR standard pour
un ordre allant de 0 à h (h étant le retard maximum admissible par la
théorie économique ou par les données disponibles) dont le retard optimal
est celui qui minimise les critères d’information.

La détermination du nombre de retard permet d’éviter des régressions


fallacieuses, car la spécification incorrecte du nombre de retards dans le
modèle VAR peut entrainer des réponses impulsionnelles et une
décomposition de la variance erronée.

3.1.2.3. Estimation du modèle SVAR

L’estimation du VAR Structurel passe par l’estimation du modèle VAR


ordinaire, puis dans une seconde étape on applique les contraintes
identifiantes de long terme précédemment identifiées, pour enfin déterminer
les chocs structurels, leurs impacts et leurs relatives contributions aux
fluctuations des variables du modèle spécifié.

15
Le seuil de signification accepté pour une estimation en sciences économiques est généralement de 5%.
(Kimfuta, 2019)

44
3.1.2.4. Tests de diagnostic

Afin de vérifier l’adéquation du modèle estimé, il est nécessaire de faire des


tests post-estimation. Dans le cadre des modèles SVAR, trois principaux
tests sont couramment effectués dans la littérature pour cela. Il s’agit du
test du multiplicateur Lagrange (LM) pour l’autocorrélation, du test de
stabilité du modèle et du test de normalité des résidus.

Dans le cadre de cette étude, le test LM qui est effectué est celui de
Johansen (1995). Sous son hypothèse nulle, ce test suppose qu’il y’a
absence d’autocorrélation entre les différentes séries. La statistique du test
suit asymptotiquement une loi de Chi-Deux à k degrés de liberté, où k
représente le nombre d'équations présentes dans le VAR en Système.

Quant au test de stabilité du modèle, il consiste à vérifier si les fonctions de


réponse impulsionnelles convergent après un choc. Le test appliqué retenu
ici consiste à analyser l’inverse des racines du polynôme caractéristique des
retards. Sur cette base, le modèle VAR estimé est considéré comme stable si
toutes les racines du polynôme caractéristique des retards sont en module
inversement inférieures à l’unité (Hamilton, 1994 ; Luthkepol, 2005), en
d’autres termes si elles sont toutes situées à l'intérieur du cercle unitaire.

En ce qui concerne le test de normalité des résidus, Luthkepol (2005) cité


par (Zoundji, 2018) suggère l’extension multivariée du test de Jarque-Bera sur
la valeur résiduelle estimée, ce qui permet de tester les propriétés
d'asymétrie et du kurtosis des erreurs par rapport à celles d'une distribution
normale multivariée de dimension appropriée sous l’hypothèse nulle de
distribution normale.

3.2. Résultats de l’estimation et Discussion de ces résultats

Nous nous proposons dans cette section d’analyser empiriquement les effets
des instruments de la politique budgétaire sur l’activité économique en
R.D.C à travers des simulations des chocs (impulsions) aléatoires et de la
décomposition de la variance de l’erreur.

Cette analyse a respecté la procédure citée au point 3.1.2 et la dixième


version du logiciel E-views a été utilisée dans cette étude pour aboutir aux
résultats.

3.2.1. Résultats des estimations

45
Dans ce point, nous présentons les principaux résultats obtenus dans le
cadre de ce travail.

3.2.1.1. Résultats de l’analyse de la stationnarité

Conformément à la procédure de L’utilisation d’une modélisation SVAR


exigeant et nécessitant des séries stationnaires.
C’est pour cette raison que nous analysons la stationnarité des variables
étudiées.

Le tableau ci-après nous permet de résumer les résultats du test ADF.

Tableau 1 : Résultats des tests ADF

Variable Statistique Statistique de Décision


s ADF McKinnon au seuil de
5%
Y -4.009343 -3.690814 Stationnaire en différence
première

T -4.580990 -3.658446 Stationnaire en niveau

G -5.427496 -3.644963 Stationnaire en niveau

Source : Estimation de l’auteur.

L’utilisation du test ADF montre que seules les séries des recettes fiscales et
des dépenses sont stationnaires en niveau ; Et la série PIB l’est en différence
première.

Donc on peut dire que les variables utilisées dans notre essai empirique ne
sont pas intégrées de même ordre, ce qui affirme une absence de relation de
cointégration entre celles-ci (utilisation d’un modèle VAR est requise au lieu
d’un modèle VECM).

3.2.1.2. Tests d’identification du nombre de retards

L’estimation du modèle passe par la détermination de l’ordre des retards à


considérer, qui est précédée par l’identification des chocs structurels. Nous
nous basons sur les critères d’information à savoir les tests : FPE, AIC, SC et
HQ.

Tableau 2 : Résultats des tests d’identification de l’ordre de retard

 Lag LogL LR FPE AIC SC HQ

46
0 -23.12369 NA   0.003140  2.749862  2.898984  2.775099
1  36.72258  94.49412  1.52e-05 -2.602377 -2.005889 -2.501428
2  56.77863  25.33396*  5.18e-06 -3.766172 -2.722318 -3.589510
3  70.35339  12.86030  4.08e-06* -4.247725  -2.756506*  -3.995352*
4  79.49211  5.771823  7.07e-06 -4.262328* -2.323742 -3.934242

 * indicates lag order selected by the criterion


 LR : sequential modified LR test statistic (each test at 5% level)
 FPE: Final prediction error
 AIC : Akaike information criterion
 SC : Schwarz information criterion
HQ : Hannan-Quinn information criterion
Source : Estimation de l’auteur

Dans la suite de l’analyse et en se basant sur les résultats des critères


d’information, nous adoptons un ordre de retards égal à 4. Ce dernier est
l’ordre du retard optimal qui minimise les critères d’information. Cet ordre
correspond à celui du critère d’AIC. Donc on fait face à un VAR d’ordre 4.

3.2.1.3. Estimation du modèle SVAR

L’estimation du modèle SVAR nécessite l’estimation du modèle VAR standard


d’ordre p puis on applique les contraintes identifiantes ou restrictions de
long terme précédemment identifiées.

Nous présentons après estimation du modèle VAR structurel (Cfr. Annexe II),
les différents résultats empiriques trouvés. Nous nous intéressons
essentiellement aux fonctions de réponse aux chocs et aux décompositions
de la variance des erreurs de prévisions pour analyser les effets de la
politique budgétaire sur le PIB.

3.2.1.3.1. Résultats des fonctions de réponse aux chocs

Les fonctions de réponse impulsionnelles telles que présentées ci-dessous ne


permettent pas d’évaluer aisément l’efficacité des politiques budgétaires
entre les différents pays. Pour pouvoir le faire, il est nécessaire de calculer
les multiplicateurs budgétaires. Ces derniers sont obtenus à partir d’une
normalisation des fonctions de réponse impulsionnelles en considérant un
choc d'un point de pourcentage des instruments budgétaires (dépenses
publiques et recettes fiscales).

Figure 3 : Réaction du PIB aux Chocs

47
Où Shock 1 représente le choc des recettes publiques et Shock 2 renvoie au
choc des dépenses publiques.

Suite à un choc positif sur les recettes fiscales se traduit par une
augmentation du PIB de 0.46 à la première année puis, une baisse de -0.02
pour remonter à la 7ème année à 0.15.

En revanche, une hausse des dépenses publiques induit globalement vers


une contraction de l‘activité économique pour la première année. Un choc
des dépenses publiques affecte négativement la production de la première
année. En effet il en ressort une baisse de -0.4 pour remonter l’année
suivante à 0.15

On complète l’analyse des résultats obtenu, par une analyse de la


décomposition de la variance de l’erreur de prévision.

3.2.1.3.2. Résultats de la décomposition de la variance de l’erreur

La décomposition de la variance de l’erreur de prévision a pour objectif de


calculer pour chacune des innovations sa contribution à la variance de
l’erreur en pourcentage. Quand une innovation explique une part importante
de la variance de l’erreur, on en déduit que l’économie étudiée est très
sensible aux chocs affectant cette série.

Le tableau suivant présente la contribution de chaque choc aux fluctuations


du produit intérieur brut à travers la décomposition de la variance de
l’erreur de prévision.

Tableau 3 : Résultat de la décomposition de la variance de l’erreur de


prévision du PIB

 Period S.E. Shock1 Shock2 Shock3

 1  0.896076  54.04299  25.91369  20.04332


 2  0.930410  54.81705  24.08434  21.09861
 3  0.957392  52.39376  23.96182  23.64442
 4  0.973663  51.46469  23.87466  24.66066

48
 5  0.980109  50.90807  24.14282  24.94910
 6  0.981461  50.89993  24.07730  25.02277
 7  1.000412  49.40589  25.33336  25.26076
 8  1.016257  48.10778  26.50676  25.38546
 9  1.026297  47.17129  27.34141  25.48730
 10  1.031980  46.68753  27.98135  25.33112

Source : Estimation de l’auteur

Il apparaıt que la variance de l’erreur de prévision du Produit Intérieur Brut


réelle est due pour 51% à ses propres innovations, pour 25 % à celles des
recettes fiscales et pour 24% à celles des dépenses publiques.

Par ailleurs, afin de vérifier l’adéquation du modèle estimé, il ressort de test


post-estimations réalisés que pour les trois principaux tests, couramment
effectués dans la littérature, qui sont : test du multiplicateur Lagrange (LM)
pour l’autocorrélation, du test de stabilité du modèle et du test de normalité
des résidus. Les hypothèses de ces tests afin de valider et interpréter le
modèle ont été vérifié (Cfr. Annexe IV)

3.2.2. Discussions des résultats obtenus

Il ressort des résultats obtenus du modèle SVAR estimé à travers la


décomposition de la variance de l’erreur de prévision que le PIB est sensible
aux chocs des recettes fiscales plus qu’à ceux des dépenses publiques. Nous
remarquons une prédominance des chocs de recettes dans l’explication de la
dynamique de l’activité économique.

Les instruments budgétaires affectent positivement l’activité économique à


long-terme et donc il s’avère que la politique budgétaire est efficace. Ces
résultats infirment l’hypothèse selon laquelle la politique budgétaire en RDC
est inefficace.

En résumé, la décomposition de la variance de l’erreur de prévision du


produit intérieur brut montre que les différents chocs ont un effet stable
quel que soit l’horizon.

Les résultats ainsi obtenus sur l’efficacité de la politique budgétaire sur


l’activité économique corroborent avec ceux obtenus par Diawambuena et
Boketshu (2019) pour l’économie de la R.D.C, Oudra (2019) et Bennouna
(2020) pour le cas de l’économie Marocaine.

49
CONCLUSION
L’objet de ce présent travail a porté sur l’évaluation de l’efficacité de la
politique budgétaire et a tenté d’examiner l’impact des instruments de cette
politique budgétaire sur l’activité économique de la R.DC.

La politique budgétaire est l’une des composantes de la politique économique


dont dispose les gouvernements pour agir sur la situation macroéconomique
par l’intermédiaire des finances publiques. L’autre composante de la
politique économique conjoncturelle n’est que la politique monétaire, confiée
à une banque centrale supranationale supposée indépendante.

Dans la littérature théorique et empirique, le débat est encore loin d’être clos
en ce qui concerne son efficacité. La présente étude participe à ce débat en
analysant les effets des chocs de politique budgétaire sur l’activité
économique dans un pays en développement, qui est la R.D.C

En utilisant l’approche VAR structurel vulgarisée dans l’étude des politiques


budgétaires à partir des travaux de Blanchard et Perotti (2002), et en nous
servant de l’approche non récursive de nature structurelle intégrant des
soubassements théoriques à l’instar de certains travaux empiriques, en
particulier ceux de Blanchard et Perotti (1999)-(2002), Hoeppner (2001),
Matthiass Mohr (2003), Daddi (2014) et Bennona (2020) pour l’identification
de nos différents chocs budgétaires.

Les données secondaires sur l’économie de la R.D.C ont été collectées dans
les rapports de la Banque Centrale du Congo exprimée en fréquences
annuelles et logarithmisées afin de réduire les plages des variables d’une
quantité inférieure à celles de l’original. Ces données couvraient la période
d’étude allant de 1998 à 2020. Le traitement de ces données a été fait grâce
aux logiciels E-views 10.

Les résultats ainsi obtenus montrent l’impact des recettes fiscales sur le PIB
est plus prononcé que celui des dépenses. En outre, la politique budgétaire
en R.D.C affecte positivement la croissance économique. En effet, suite à un
choc budgétaire positif, l’activité économique est par l’occasion stimulée. Les
différents chocs ont un effet stable quel que soit l’horizon sur l’activité
économique.

Les instruments budgétaires affectent positivement l’activité économique à


long-terme et donc il s’avère que la politique budgétaire est efficace. Ces

50
résultats infirment donc l’hypothèse émise dans le cadre de ce travail selon
laquelle la politique budgétaire en RDC serait inefficace.

Les résultats ainsi obtenus sur l’efficacité de la politique budgétaire sur


l’activité économique corroborent avec ceux obtenus par Diawambuena et
Boketsu (2019) pour l’économie de la R.D.C, Ait Oudra (2019) et Bennouna
(2020) pour le cas de l’économie Marocaine.

51
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56
TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIE..............................................................................................................................i
IN MEMORIAM........................................................................................................................ii
DEDICACE...............................................................................................................................iii
REMERCIEMENTS..................................................................................................................iv
SIGLES ET ABREVIATIONS.................................................................................................vi
TABLE DES FIGURES...........................................................................................................vii
TABLE DES TABLEAUX......................................................................................................vii
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................1
0.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION.............................................................................1
0.2. PROBLEMATIQUE....................................................................................................2
0.3. BREVE REVUE DE LA LITTERATURE..................................................................4
0.4. HYPOTHESE...............................................................................................................5
0.5. METHODOLOGIE......................................................................................................6
0.6. OBJECTIFS DU TRAVAIL........................................................................................6
0.7. CHOIX ET INTERET DU SUJET..............................................................................6
0.8. DELIMITATION DE L’ETUDE.................................................................................7
0.9. OSSATURE DU TRAVAIL........................................................................................7
Chapitre 1. Politique Budgétaire dans la littérature économique...............................................8
1.1 Généralité sur la politique budgétaire..........................................................................8
1.1.1. Concepts sur la politique budgétaire.....................................................................8
1.1.2. Objectifs de la politique Budgétaire.........................................................................9
1.1.3. Instruments, canaux de transmission et règles budgétaires....................................10
1.2. Courants de Pensée........................................................................................................12
1.2.1. Le Keynésianisme et l’efficacité de la politique budgétaire...................................13
1.2.2. L’orthodoxie et l’inefficacité de la politique budgétaire........................................16
1.3. Revue Empirique...........................................................................................................20
Chapitre 2. Evolution macroéconomique et Approche méthodologique..................................28
2.1. Evolution macroéconomique de la R.D Congo..........................................................28
2.1.1. Phase 1 (1960 – 1974).........................................................................................29
2.1.2. Phase 2 (1975 – 1988).........................................................................................31
2.1.3. Phase 3 (1989 – 2001).........................................................................................33
57
2.1.4. Phase 4 (2002 – 2020).........................................................................................35
2.2. Approche méthodologique.........................................................................................37
2.2.1. Choix du modèle d’estimation économétrique...................................................37
2.2.2. Présentation des données....................................................................................38
2.2.2.1. Sources des données....................................................................................39
2.2.2.2. Description des variables.............................................................................39
Chapitre 3. Modélisation SVAR et Résultats...........................................................................40
3.1. Modélisation SVAR.....................................................................................................40
3.1.1. Spécification et Identification du modèle...............................................................40
3.1.1.1. Spécification du modèle...................................................................................40
3.1.1.2. Identification des restrictions...........................................................................41
3.1.2. Procédure d’estimation du modèle SVAR..............................................................42
3.1.2.1 Tests de stationnarité.........................................................................................43
3.1.2.2 Sélection du nombre de retards optimal...........................................................44
3.1.2.3. Estimation du modèle SVAR...........................................................................44
3.1.2.4. Tests de diagnostic...........................................................................................44
3.2. Résultats de l’estimation et Discussion de ces résultats................................................45
3.2.1. Résultats des estimations........................................................................................45
3.2.1.1. Résultats de l’analyse de la stationnarité.........................................................45
3.2.1.2. Tests d’identification du nombre de retards.....................................................46
3.2.1.3. Estimation du modèle SVAR...........................................................................47
3.2.2. Discussions des résultats obtenus...........................................................................49
CONCLUSION.........................................................................................................................50
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................52
TABLE DES MATIERES........................................................................................................57
ANNEXES................................................................................................................................60
ANNEXE 1. Présentation visuel de stationnarité.................................................................60
ANNEXE 2. Test de racine unitaire (Test de Dickey-Fuller Augmenté).............................60
ANNEXE 3. Estimation du modèle SVAR..........................................................................63
ANNEXE 4. Test de Validation du modèle SVAR..............................................................65

58
59
ANNEXES
ANNEXE 1. Présentation visuel de stationnarité

ANNEXE 2. Test de racine unitaire (Test de Dickey-Fuller Augmenté)

Null Hypothesis: Y has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 4 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)

t-Statistic   Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.137483  0.1278


Test critical values: 1% level -4.571559
5% level -3.690814
10% level -3.286909

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Warning: Probabilities and critical values calculated for 20 observations
        and may not be accurate for a sample size of 18

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(Y)
Method: Least Squares
Date: 10/08/22 Time: 03:04
Sample (adjusted): 2003 2020
Included observations: 18 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.  

60
Y(-1) -0.548229 0.174735 -3.137483 0.0095
D(Y(-1)) 0.556162 0.181151 3.070165 0.0107
D(Y(-2)) -0.072171 0.089024 -0.810688 0.4347
D(Y(-3)) 0.206615 0.087728 2.355180 0.0381
D(Y(-4)) -0.192415 0.068401 -2.813043 0.0169
C 8.030953 2.463960 3.259368 0.0076
@TREND("1998") 0.091039 0.032543 2.797518 0.0174

R-squared 0.734807    Mean dependent var 0.165235


Adjusted R-squared 0.590157    S.D. dependent var 0.116634
S.E. of regression 0.074668    Akaike info criterion -2.066223
Sum squared resid 0.061329    Schwarz criterion -1.719967
Log likelihood 25.59600    Hannan-Quinn criter. -2.018479
F-statistic 5.079878    Durbin-Watson stat 1.985962
Prob(F-statistic) 0.009924

Null Hypothesis: D(Y) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 3 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)

t-Statistic   Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.009343  0.0282


Test critical values: 1% level -4.571559
5% level -3.690814
10% level -3.286909

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Warning: Probabilities and critical values calculated for 20 observations
        and may not be accurate for a sample size of 18

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(Y,2)
Method: Least Squares
Date: 10/08/22 Time: 03:05
Sample (adjusted): 2003 2020
Included observations: 18 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.  

D(Y(-1)) -0.826875 0.206237 -4.009343 0.0017


D(Y(-1),2) 0.153857 0.084471 1.821409 0.0936
D(Y(-2),2) 0.056372 0.084796 0.664794 0.5188
D(Y(-3),2) 0.252573 0.086535 2.918744 0.0129
C 0.304465 0.106339 2.863149 0.0143
@TREND("1998") -0.010033 0.006079 -1.650439 0.1248

R-squared 0.644852    Mean dependent var -0.012738


Adjusted R-squared 0.496874    S.D. dependent var 0.138738
S.E. of regression 0.098409    Akaike info criterion -1.538173
Sum squared resid 0.116211    Schwarz criterion -1.241382
Log likelihood 19.84355    Hannan-Quinn criter. -1.497249
F-statistic 4.357744    Durbin-Watson stat 1.592692
Prob(F-statistic) 0.017094

61
Null Hypothesis: T has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 2 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)

t-Statistic   Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.580990  0.0085


Test critical values: 1% level -4.498307
5% level -3.658446
10% level -3.268973

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(T)
Method: Least Squares
Date: 10/08/22 Time: 03:07
Sample (adjusted): 2001 2020
Included observations: 20 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.  

T(-1) -0.384037 0.083833 -4.580990 0.0004


D(T(-1)) 0.335935 0.146841 2.287749 0.0371
D(T(-2)) -0.372098 0.124299 -2.993571 0.0091
C 4.861564 0.962768 5.049570 0.0001
@TREND("1998") 0.058483 0.020703 2.824904 0.0128

R-squared 0.861917    Mean dependent var 0.318045


Adjusted R-squared 0.825095    S.D. dependent var 0.406469
S.E. of regression 0.169992    Akaike info criterion -0.493815
Sum squared resid 0.433458    Schwarz criterion -0.244882
Log likelihood 9.938151    Hannan-Quinn criter. -0.445221
F-statistic 23.40765    Durbin-Watson stat 1.760033
Prob(F-statistic) 0.000003

Null Hypothesis: G has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=4)

t-Statistic   Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.427496  0.0014


Test critical values: 1% level -4.467895
5% level -3.644963
10% level -3.261452

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(G)
Method: Least Squares
Date: 10/08/22 Time: 03:00
Sample (adjusted): 2000 2020
Included observations: 21 after adjustments

62
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.  

G(-1) -0.399708 0.073645 -5.427496 0.0000


D(G(-1)) -0.188417 0.161881 -1.163928 0.2605
C 5.526723 0.955912 5.781621 0.0000
@TREND("1998") 0.046260 0.016452 2.811901 0.0120

R-squared 0.851952    Mean dependent var 0.349987


Adjusted R-squared 0.825826    S.D. dependent var 0.479656
S.E. of regression 0.200180    Akaike info criterion -0.209552
Sum squared resid 0.681228    Schwarz criterion -0.010595
Log likelihood 6.200292    Hannan-Quinn criter. -0.166373
F-statistic 32.60921    Durbin-Watson stat 2.328778
Prob(F-statistic) 0.000000

ANNEXE 3. Estimation du modèle SVAR

Vector Autoregression Estimates


Date: 10/08/22 Time: 03:13
Sample (adjusted): 2002 2020
Included observations: 19 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

Y T G

Y(-1)  1.187094  0.552576  0.437204


 (0.33582)  (0.39123)  (0.44362)
[ 3.53491] [ 1.41241] [ 0.98553]

Y(-2) -0.138933 -0.300309  0.265370


 (0.44074)  (0.51346)  (0.58222)
[-0.31523] [-0.58488] [ 0.45579]

Y(-3) -0.037717 -0.390080 -0.336882


 (0.47295)  (0.55098)  (0.62477)
[-0.07975] [-0.70797] [-0.53921]

Y(-4) -0.492548  0.092791  0.076392


 (0.46072)  (0.53673)  (0.60861)
[-1.06909] [ 0.17288] [ 0.12552]

T(-1) -0.820192  0.178812  0.350926


 (0.43718)  (0.50931)  (0.57752)
[-1.87610] [ 0.35109] [ 0.60764]

T(-2)  0.283411 -0.140712 -0.540846


 (0.49034)  (0.57124)  (0.64774)
[ 0.57799] [-0.24633] [-0.83497]

T(-3) -0.172340  0.412656  0.233008


 (0.47388)  (0.55207)  (0.62601)
[-0.36368] [ 0.74747] [ 0.37221]

T(-4)  0.518367 -0.081423 -0.161608


 (0.45069)  (0.52506)  (0.59537)
[ 1.15015] [-0.15507] [-0.27144]

G(-1)  0.194386  0.565665 -0.084071

63
 (0.41530)  (0.48382)  (0.54862)
[ 0.46806] [ 1.16915] [-0.15324]

G(-2)  0.355251  0.081559  0.016086


 (0.46582)  (0.54268)  (0.61536)
[ 0.76263] [ 0.15029] [ 0.02614]

G(-3) -0.052080  0.041539  0.143919


 (0.26021)  (0.30314)  (0.34374)
[-0.20015] [ 0.13703] [ 0.41868]

G(-4) -0.009405 -0.037886  0.348531


 (0.28752)  (0.33495)  (0.37981)
[-0.03271] [-0.11311] [ 0.91764]

C  3.808469  0.182695  3.176048


 (2.62948)  (3.06333)  (3.47359)
[ 1.44837] [ 0.05964] [ 0.91434]

R-squared  0.994919  0.995888  0.992419


Adj. R-squared  0.984757  0.987665  0.977256
Sum sq. resids  0.088685  0.120365  0.154763
S.E. equation  0.121577  0.141636  0.160605
F-statistic  97.90502  121.1053  65.45266
Log likelihood  24.02760  21.12603  18.73800
Akaike AIC -1.160800 -0.855371 -0.604000
Schwarz SC -0.514605 -0.209176  0.042195
Mean dependent  16.80414  14.11122  14.83962
S.D. dependent  0.984722  1.275276  1.064949

Determinant resid covariance (dof adj.)  1.48E-06


Determinant resid covariance  4.66E-08
Log likelihood  79.49211
Akaike information criterion -4.262328
Schwarz criterion -2.323742
Number of coefficients  39

Estimation Proc:
===============================
LS 1 4 Y T G

VAR Model:
===============================
Y = C(1,1)*Y(-1) + C(1,2)*Y(-2) + C(1,3)*Y(-3) + C(1,4)*Y(-4) + C(1,5)*T(-1) + C(1,6)*T(-2) + C(1,7)*T(-3) +
C(1,8)*T(-4) + C(1,9)*G(-1) + C(1,10)*G(-2) + C(1,11)*G(-3) + C(1,12)*G(-4) + C(1,13)

T = C(2,1)*Y(-1) + C(2,2)*Y(-2) + C(2,3)*Y(-3) + C(2,4)*Y(-4) + C(2,5)*T(-1) + C(2,6)*T(-2) + C(2,7)*T(-3) +


C(2,8)*T(-4) + C(2,9)*G(-1) + C(2,10)*G(-2) + C(2,11)*G(-3) + C(2,12)*G(-4) + C(2,13)

G = C(3,1)*Y(-1) + C(3,2)*Y(-2) + C(3,3)*Y(-3) + C(3,4)*Y(-4) + C(3,5)*T(-1) + C(3,6)*T(-2) + C(3,7)*T(-3) +


C(3,8)*T(-4) + C(3,9)*G(-1) + C(3,10)*G(-2) + C(3,11)*G(-3) + C(3,12)*G(-4) + C(3,13)

VAR Model - Substituted Coefficients:


===============================
Y = 1.18709449922*Y(-1) - 0.138932882934*Y(-2) - 0.0377173355671*Y(-3) - 0.492548306047*Y(-4) -
0.820192129982*T(-1) + 0.283411006988*T(-2) - 0.172339957737*T(-3) + 0.518366650845*T(-4) +
0.194386246765*G(-1) + 0.355251231593*G(-2) - 0.0520800203915*G(-3) - 0.00940489616008*G(-4) +
3.80846854958

T = 0.552575963037*Y(-1) - 0.300308749422*Y(-2) - 0.390079846744*Y(-3) + 0.0927912960988*Y(-4) +


0.178811693102*T(-1) - 0.140711735311*T(-2) + 0.412655667664*T(-3) - 0.0814228639386*T(-4) +

64
0.565664932837*G(-1) + 0.0815589767492*G(-2) + 0.0415390070157*G(-3) - 0.0378862458645*G(-4) +
0.182694718896

G = 0.437204224738*Y(-1) + 0.265370325928*Y(-2) - 0.336882234576*Y(-3) + 0.076392397216*Y(-4) +


0.350926199118*T(-1) - 0.540845858948*T(-2) + 0.233007763099*T(-3) - 0.161607670196*T(-4) -
0.084070506559*G(-1) + 0.0160861811307*G(-2) + 0.143918586357*G(-3) + 0.348530509919*G(-4) +
3.1760478854

Structural VAR Estimates


Date: 10/08/22 Time: 09:14
Sample (adjusted): 2002 2020
Included observations: 19 after adjustments
Estimation method: Maximum likelihood via Newton-Raphson (analytic
        derivatives)
Convergence achieved after 5 iterations
Structural VAR is over-identified

Model: e = Phi*Fu where E[uu']=I


F=
1 C(2) C(3)
C(1) 1 0
0 0 1

Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.

C(1)  0.925989  0.301068  3.075676  0.0021


C(2)  0.550498  0.194269  2.833684  0.0046
C(3)  0.180421  0.246538  0.731816  0.4643

Log likelihood -11.55780


LR test for over-identification: 
Chi-square(3)   116.3971 Probability  0.0000

Estimated S matrix:
 0.658741  0.456152 -0.401171
 0.629012  0.655451 -0.642754
-0.332337 -0.124847  0.495774
Estimated F matrix:
 1.000000  0.550498  0.180421
 0.925989  1.000000  0.000000
 0.000000  0.000000  1.000000

ANNEXE 4. Test de Validation du modèle SVAR

VAR Residual Serial Correlation LM Tests


Date: 10/08/22 Time: 09:20
Sample: 1998 2020
Included observations: 19

Null
hypothesi
s: No
serial
correlatio
n at lag h

Lag LRE* stat df Prob. Rao F-stat df Prob.

65
1  11.84132  9  0.2224  1.723470 (9, 2.6)  0.3802
2  12.07366  9  0.2092  1.801732 (9, 2.6)  0.3658
3  4.246571  9  0.8944  0.289914 (9, 2.6)  0.9306
4  5.798485  9  0.7599  0.457579 (9, 2.6)  0.8369
5  4.929233  9  0.8404  0.358433 (9, 2.6)  0.8937

Null
hypothesi
s: No
serial
correlatio
n at lags
1 to h

Lag LRE* stat df Prob. Rao F-stat df Prob.

1  11.84132  9  0.2224  1.723470 (9, 2.6)  0.3802


2  135.2493  18  0.0000  NA (18, NA)  NA
3  NA  27  NA  NA (27, NA)  NA
4  NA  36  NA  NA (36, NA)  NA
5  NA  45  NA  NA (45, NA)  NA

*Edgeworth expansion corrected likelihood ratio statistic.

VAR Residual Normality Tests


Orthogonalization: Cholesky (Lutkepohl)
Null Hypothesis: Residuals are multivariate normal
Date: 10/08/22 Time: 09:20
Sample: 1998 2020
Included observations: 19

Component Skewness Chi-sq df Prob.*

1 -0.484331  0.742825 1  0.3888


2 -0.684582  1.484064 1  0.2231
3 -0.011866  0.000446 1  0.9832

66
Joint  2.227335 3  0.5266

Component Kurtosis Chi-sq df Prob.

1  2.880916  0.011227 1  0.9156


2  2.956397  0.001505 1  0.9691
3  2.975590  0.000472 1  0.9827

Joint  0.013203 3  0.9996

Component Jarque-Bera df Prob.

1  0.754051 2  0.6859
2  1.485569 2  0.4758
3  0.000918 2  0.9995

Joint  2.240538 6  0.8963

*Approximate p-values do not account for coefficient


        estimation

67

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