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UNIVERSITE DE GOMA

« UNIGOM »

B.P 204 GOMA

DOMAINE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE


GESTION

Présenté par : TAMARI SHEKASANA Arlaine

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master


en Sciences Economiques.

Mention : Gestion Financière


Promoteur : Prof. Deogratias BUGANDWA MUNGU Akonkwa
Encadreur : Ass. PASCAL KULU MULINDWA

DECEMBRE 2023
DEDICACE
A mon père SHEKASANA PESHEL,

A ma mère KWABO KISUBA Georgette.

TAMARI SHEKASANA Arlaine


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REMERCIEMENTS

Au bout de cinq années passées à l’UNIGOM, à la Faculté de sciences Economiques et de Gestion,


il sied d’exprimer tout mon sentiment de reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réussite du présent travail, particulièrement à Dieu de m’avoir prêté le souffle de vie
et la bonne santé.

Je tiens à remercier toutes les autorités de l’Université de Goma en général et en particulier celles
du domaine des Sciences Economiques et de Gestion pour avoir mis à notre disposition les
enseignements indispensables à notre formation scientifique.

Mes vifs remerciements s’adressent à mon promoteur, le Professeur


Deogratias BUGANDWA MUNGU Akonkwa et à mon Encadreur l’Assistant PASCAL KULU
MULINDWA, qui m’a accompagné pour la réalisation de ce présent travail en dépit de leurs
multiples charges.

Pour finir, je remercie mes camarades et compagnons de lutte avec qui, solidairement, avons
traversé des moments de peine et de joie spécialement : ASSUMANI MONGA Prisca, KAHAMBU
BUHANANO Bénédicte, ASIFIWE BAGULA Velliane pour leur encouragement et assistance.

Que tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à la mise au point de ce travail et qui n’ont pas
été cités trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.
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LISTES DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

AGR : Activité Génératrice de Revenu


BCC : Banque Centrale du Congo
CGAP : Groupe Consultatif d’Assistance aux pauvres
CS : crédit solidaire
FAO : Food and Agriculture Organisation
GRET : Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques
IMF : Institution de Microfinance
IRAM : Institut de Recherche et d’Application des méthodes de développement
N-K : Nord-Kivu
ONG : Organisations Non Gouvernementales
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
RDC : République Démocratique du Congo
TPE : Très Petite Entreprise
USD : Dollar Américain
UNIGOM : Université de Goma
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Introduction

1. Contexte d’étude

Les institutions de microfinance sont spécialisées dans le financement des activités économiques de
petites envergures. Elles ont un rôle social consistant à cibler un grand nombre d'exclus du système
financier classique, notamment les ménages pauvres, les entreprises individuelles, les PME, les TPE
et les associations d'entraides en leur proposant des services financiers adaptés (Kobou et al., 2009).
Ce faisant, elles sont perçues par la grande majorité de l'opinion publique à l'échelle internationale
comme un levier pertinent de la réduction de la pauvreté. Elles doivent néanmoins obtenir des
résultats économiques et financiers suffisants pour assurer leur viabilité et leur pérennité. Autrement
dit, les IMF viables sont celles qui réalisent de très forts taux de remboursements des microcrédits
octroyés et qui couvrent toutes leurs charges d'exploitations et financières (Azokly, 2010). Ainsi la
pérennité des IMF passe d'abord par leur viabilité qui est conditionnée quant à elle par une bonne
qualité du portefeuille de crédits. Cette dernière permet par ailleurs d'éviter le phénomène de
contagion résultant d'une éventuelle faillite. En effet, s'il y a faillite, il y a perte de confiance vis-à-
vis du système et ceci peut par conséquent entraîner l'écroulement de l'ensemble du secteur et avoir
des impacts négatifs sur l'ensemble du système économique et social (Ellé, 2012)

Dans la ville de Goma, en République démocratique du Congo, les institutions de microfinance


jouent un rôle clé en fournissant des services de crédit aux entrepreneurs et aux ménages à faible
revenu. Cependant, la prise de décisions en matière d'octroi de crédits dans ces institutions est
complexe et repose sur une combinaison de critères économiques, sociaux et individuels qui certains
d’entre eux n’arrangent pas les bénéficiaire potentiel. Ces décisions sont dû au manque de crédibilité
et information sur les clients de la part des IMF ; qui dans l’incertitude sur le remboursement de
crédit et la protection de la santé financière, instaure des nombreux critères dans l’octroi de crédit.

Les premiers programmes de Micro finance qui se sont développés au cours des années 80 et 90,
avaient essentiellement une vocation sociale : ils ont consisté à distribuer du crédit sur une logique
de subsidiassions. La mise en œuvre de ces programmes a donné lieu à des taux d'arrières et des
coûts de fonctionnement très importants conduisant à la disparition progressive de nombreux
programmes de microcrédit. En introduisant une culture de non remboursement et des pratiques
laxistes, elle a rendu difficile l'émergence de systèmes financiers à vocation pérenne (ADAMS et
al. 1984), et la pauvreté persistait dans certaines zones pourtant à une forte concentration d'activités
de microcrédits (Cirhuza et al. 2014). Certaines personnes reçoivent des crédits qu'ils considèrent
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comme capital propre par manque d'informations suffisantes. D'où, il y a risque de non
remboursement des crédits suite à une mauvaise injection de ce dernier dans une activité génératrice
des revenus. La plupart des problèmes soulevés sont liés entre eux et affectent au même moment les
activités de micro finance

L’octroi du crédit nécessite une analyse approfondie et complète des clients bénéficiaires. Pour ce
faire, l’analyse se base sur certains facteurs pour décider de l’octroi ou pas de crédit.

En ville de Goma dans les IMF d’après les propos des emprunteurs, certains clients bénéficient du
crédit et d’autre n’en bénéficient pas. Pour ceux qui en bénéficient, il existe une différence
considérable dans les IMF de la ville Goma entre le crédit demandé et le crédit reçu.

Il nous sera utile de s'interroger ici sur la participation réelle de ces institutions de microfinance au
bien-être de la population, de leur préférence et de leurs choix par celle-ci. En plus de leur
participation réelle à l'amélioration socio-économique (de la vie) du train de vie de la ville de Goma,
nous verrons aussi si les facteurs liés à l'octroi de crédit sont favorables à la population pour garantir
leur bien-être.

cette recherche s’inscrit dans le cadre d’analyse des déterminants d'octroi des crédits dans les
institutions de microfinance œuvrant dans la ville de Goma dans le but de comprendre les facteurs
qui influencent les décisions d'octroi des crédits qui sont essentielles pour améliorer l'efficacité et
l'impact de ces institutions dans la facilitation de l'accès au crédit et la promotion de l'entrepreneuriat
local. En identifiant les principaux déterminants, il sera possible de formuler des recommandations
pour les institutions de microfinance afin d'optimiser leurs politiques d'octroi de crédit et de mieux
répondre aux besoins des bénéficiaires.

Cette étude sera basée sur une approche quantitative, en collectant des données primaires auprès
d'un échantillon représentatif d'emprunteurs de différentes institutions de microfinance à Goma.
L'analyse des données permettra d'identifier les déterminants les plus significatifs de l'octroi de
crédits, en mettant l'accent sur des facteurs tels que la solvabilité financière, l'éducation
entrepreneuriale, les garanties proposées et d'autres caractéristiques individuelles.

Enfin, les résultats de cette recherche contribueront à enrichir les connaissances sur la gestion des
risques de crédit dans le contexte spécifique des institutions de microfinance à Goma. Les
recommandations formulées à l'issue de cette étude pourront orienter les décideurs des institutions
de microfinance pour améliorer leurs politiques d'octroi de crédit et maximiser leur impact sur le
développement économique et social de la région.
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2. Problématique

En 1944, le FMI fut créé à BRETTON WOODS (Etats-Unis) pour stabiliser le système financier
international, en mettant en place des mesures destinées à assurer le développement par
l'endettement aux pays du tiers monde. Malheureusement, les sommes empruntées en vue
d'améliorer le niveau de vie des populations les plus démunies n’ont pas été remboursées : et les
populations s'enfoncent toujours dans la misère. Les détournements sont massifs, une part
importante de ces fonds reste dans les banques sur les comptes personnels des dirigeants (Damien
et Binet, 2000).

La population mondiale est dispersée sur tout le globe terrestre et évaluée à un peu plus de six
milliards, à des densités différentes selon les régions. Aussi, le niveau de vie de ces différentes
populations varie-t-il selon les milieux de vie. Ainsi, selon un rapport du Programme des Nations-
Unies pour le Développement (PNUD) « une personne sur cinq dans le monde (plus d'un milliard
d'individus) continue de survivre avec moins d'un dollar par jour, un niveau de pauvreté si abject
qu'il menace la capacité de survie. Un milliard et demi de personnes vivent avec un à deux dollars
par jour. Plus de 40% de la population mondiale forme de fait une classe défavorisée planétaire
confrontée quotidiennement à la réalité ou à la menace de la pauvreté la plus extrême » (PNUD,
2005). On estime que globalement, plus d'un milliard de personnes pauvres dans le monde n'ont pas
accès à des services financiers de base pour gérer leur argent et développer des activités. Cet état de
choses met en évidence une réalité : celle de la pauvreté qui caractérise des populations obligées de
lutter quotidiennement pour leur survie. Elle est également l'une des caractéristiques du sous-
développement qui globalement se caractérise par l'incapacité d'un pays à exploiter d'une façon
optimale ces propres ressources naturelles, humaines et son capital (Gentil Dominique et al, 2002).

Dans les pays en développement, la grande majorité de la population travaillant dans le monde rural
ou dans le secteur informel urbain n'a pas accès aux services financiers offerts par le système
bancaire classique. D'une manière générale, les banques classiques et les autres institutions
financières constituent les sources privilégiées de financement des activités économiques. La
situation socio-économique que traverse la plupart des pays d'Afrique, surtout ceux au Sud du
Sahara, ne les permet pas de produire, voire de garantir le bien-être de leurs populations ; une pareille
situation est amplifiée par des conflits de plusieurs ordres : politiques, tribaux, religieux, Ainsi
l'environnement socio-économique, soumis à de telles circonstances, ne laisse pas de place au
développement économique de l'homme, moins encore à la liberté entrepreneuriale des activités
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commerciales et économiques qui tendraient à l'amélioration du bien-être ( Jean Pierre


Mbalabala,2007).

Progressivement, les Etats africains adoptent les uns après les autres de nouvelles politiques de
développement qui prennent en compte l'action des micros financements dans la lutte contre la
pauvreté. Du développement administratif ou « Top down », on passe à un développement
participatif ou concerté. Des chercheurs se sont beaucoup investis dans le domaine de ce nouveau
type de développement et les résultats ont été satisfaisants (Abdou-Wahabi Abdou, 2010).

Grâce à la micro finance, près de 100 millions de personnes dans le monde, exclues du secteur
bancaire classique, ont aujourd'hui la possibilité d'emprunter, d'épargner, d'investir (Boye S. et Al,
2006 : 22). Ces services financiers de proximité sont délivrés par des organisations appelées «
Coopératives d'Epargne et de Crédit » et des Institutions de Microfinances (les 2 étant légiférées
dans la même législation en RDC). Elle a ainsi acquis une reconnaissance internationale illustrée
récemment par la désignation du « pionnier » de la micro finance MUHAMMED YUNUS (Prix
Nobel de la paix 13 octobre 2006 pour avoir créé la Gramen Bank au Bangladesh). C'est ainsi que,
les Coopératives d'Epargne et de crédit efficaces sont celles qui fournissent à un grand nombre de
personnes à faible revenu, un accès rapide à de petits prêts tout en réalisant d'excellents taux de
remboursements. Contrairement aux banques classiques, les Coopératives d'Epargne et de crédit ne
peuvent pas compter sur des sûretés réelles pour gérer les risques et assurer un bon taux de
remboursement parce que : Les personnes à faible revenu ne sont pas en mesure d'offrir des garanties
réelles susceptibles de couvrir le risque de non remboursement des crédits; La construction de la
garantie réelles et sa mise en place entraînent pour le membre des frais exorbitants ;la réalisation
d'une garantie réelle doit suivre une procédure longue et onéreuse qui exige l'intervention des
tribunaux et de plusieurs intermédiaires (Galta, 2011).

Depuis le début de la décennie 2000, à la suite des multiples réformes opérées sur le plan national,
avec le soutien des organismes internationaux, la République Démocratique du Congo a amorcé le
chemin de la stabilité et de la croissance économique. Cette allure a apporté une amélioration
significative dans le monde des affaires et elle se manifeste aussi par l'élargissement du secteur
bancaire congolais et l'avènement de plusieurs institutions financières évoluant dans le secteur de la
micro finance. Ces institutions dites de finance de proximité disposent d'une gamme des produits
bien adaptés aux petits exploitants agricoles, les groupes artisanaux, les petits commerçants, les
micros entreprises, etc. Cette couche qui, jadis, était exclue de tout crédit bancaire a aujourd'hui la
possibilité d'obtenir un crédit formel susceptible d'augmenter leurs capitaux (Meriam Belgith,
2007).
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Pour ce qui concerne les IMF à Goma, elles sont des coopératives qui sont régie par la loi 002/2002
du 02 février 2002 et règlements en vigueur en RDC aux coopératives d'épargne et de crédit , elles
sont agréées toutes par la Banque Centrale du Congo(BCC), référence BCC : et s'étend dans les
limites administratives de la province du Nord-Kivu qui ont pour objet social de collecter l'épargne
des membres sous toutes ses formes, consentir des crédits à ses membres et enfin promouvoir
l'entraide entre les membres, elles connaissent aussi des problèmes d'ordre financier, administratif
et même technique en matière d'octroi des crédits.

La vie économique, même rudimentaire serait impossible sans le crédit. Ainsi, au fur et à mesure
que les sociétés se développent et que le champ d'activité agricoles, industrielles et commerciales
s'élargit ; le crédit apparaît donc comme un levier de développement dont la puissance et
l'intervention toujours plus imprécises, grandissent en raison directe de l'ampleur des entreprises.
Le crédit est une force incomparable ; c'est un levier essentiel des affaires, sans lui, les entreprises
ou groupes sociaux traîneraient misérablement incapables de se développer, avec lui les
impossibilités de la production et des échanges deviennent indéfinies, c'est le facteur principal du
progrès de l'humanité mais au sein des Coopératives d'Epargne et de Crédit nous remarquons que
les crédits sont octroyés aux membres moyennant un remplissage correct des conditions nécessaires,
exigibles. A ceci il sera question de savoir si les Coopératives d'Epargne et de crédit contribuent
toujours au progrès de l'humanité pourtant, elles deviennent aussi trop exigeantes en matière d'octroi
des crédits (A. Silem et J.M Albertini, 2006).

De façon générale, le métier des IMF dans la ville de Goma est l'intermédiaire financier : les
membres viennent épargner à travers leurs dépôts, les IMF mettent à la disposition des emprunteurs
les épargnes par l'octroi des crédits, les crédits des IMF dans la ville de Goma font de nouveaux
dépôts lorsqu'ils sont remboursés. L'obligation de restituer les prêts impose aux IMF de se prémunir
contre d'éventuels risques financiers. Il convient de rappeler que le risque peut être perçu comme un
phénomène aléatoire correspondant à une situation où le futur n'est prévisible qu'avec des
probabilités par rapport à l'incertitude (futur totalement imprévisible, échappant au calcul), d'une
part ; et la certitude (prévision affectée d'une probabilité égale à l'unité), d'autre part.

Malgré tout, le secteur informel au Nord-Kivu comme à Goma est devenu le refuge de tous les
ménages pauvres et bénéficiaires de micro-crédits. Mais alors, le secteur informel génère «80% de
l'ensemble des activités du point de vue de nombre de personnes occupées » alors que le secteur
formel n'en utilise que 20% environ, la majorité prime dans l'informel c'est qui n'est pas une bonne
situation (CADICEC, 2009).
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C'est ainsi que dans le cadre de ce travail et consécutivement aux problèmes relevés plus haut, nous
nous sommes proposé de relever dans la mesure du possible les facteurs pris en considération par
les institutions de microfinance pour octroyer le crédit à la population exclue du système bancaire
classique. La population cible de cette étude est composée des membres effectuant des transactions
d'emprunt au sein des IMF de la ville de Goma

Ainsi, la présente recherche vise à examiner les différents facteurs influençant les décisions d’octroi
des crédits dans les institutions de microfinance de la ville de Goma. De ce raisonnement, ce travail
se basera sur la préoccupation suivante : << Quelles sont les déterminants permettant aux
institutions de microfinance dans la ville de Goma d’octroyer des crédits aux demandeurs ?
>>

3. Objectifs

D'une manière générale, nous tacherons d'identifier et analyser les différentes variables qui influent
sur la décision d'octroi de crédit dans les Institutions des microfinance dans la province du Nord-
Kivu en Général et dans la ville de Goma en particulier.

4. Hypothèses

Définie en terme explicites selon notre entendement, l'hypothèse de travail est une proposition
formulée d'habitude au début de toute recherche en guise de réponse provisoire à une question, c'est
donc une proposition susceptible d'être nuancé, infirmée, ou confirmée par le résultat de la recherche
en question.

MUNIALI BUHENDWA, dans son étude sur déterminants des risques des crédits octroyés par les
IMF en milieu rural cas de PAIDEK/KAVUMU ; a aboutit aux résultats selon lesquelles le credit
octroyé par la PAIDEk/KAVU serai expliquées par conséquent les risques des crédits au sein de
PAIDEK/KAVUMU notamment le secteur d'activité, la garantie, le montant octroyé à l`emprunteur
et l'échéance de remboursement

SANA Kacem et SONIA Goebbels Zouaril (2010) dans l'objectif d'identifier les facteurs explicatifs
de l'accès au service financier a Tunisie rural, à l'aide du modèle de Logit Binaire, ils ont abouti aux
conclusions telles qu'il n'existe pas de comportement discriminatoire de la part des associations de
développement local à l'égard des pauvres. La faible participation de ces derniers dans ce secteur
s'explique dans une large mesure par l'aversion au risque, l'âge et le faible niveau d'instruction.
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En prenant en compte le contexte particulier de la ville de Goma, nous formulons de prime à bord
l'hypothèse suivante : Les déterminants qui permettraient aux IMF de la ville de Goma d'octroyer
le crédit à ses membres seraient liés à l'état-civil de l'emprunteur, l'âge de l'emprunteur, le genre de
l'emprunteur, le niveau d'éducation de l'emprunteur, la profession de l'emprunteur, le type de
garantie exigée, l'échéance de remboursement, la taille du ménage de l'emprunteur, le revenu de
l'emprunteur, la solvabilité.

5. Intérêt du travail

Nous avons été motivée, pour mener cette étude de recherche grâce à notre observation dans la ville
de Goma sur les Institutions de microfinance ; par la suite nous avons vécu plusieurs réalités de
micro finance, à travers lesquelles on peut mener d'autres études de recherche ; mais, nous avons en
premier lieu trouver la pertinence de mener une recherche sur le service crédit qui, dans la plupart
des institutions financières constitue un service de production et qui procure aux IMF de l'argent ;
raison pour laquelle notre étude est nommée déterminants de l'octroi de crédit dans les IMF dans la
ville de Goma.

6. Méthodes, et Techniques

L'élaboration d'un travail scientifique requit l'utilisation des méthodes appropriées et des techniques
qui permettent de puiser des informations en vue d'aboutir à des conclusions pertinentes.

a) Méthodes

Une méthode répond à une question pratique comme : comment faire et quoi entreprendre pour
atteindre un but donné. Par méthode il faut entendre, l'effort intellectuel qui organise le choix du
sujet et accompagne le chercheur dans la collecte systématique de matériaux. Pour vérifier nos
hypothèses, nous utilisons les méthodes suivantes :

- La méthode descriptive : elle permet de décrire certaines données chiffrées afin de les confronter
pour obtenir un résultat par période ;

- La méthode analytique : celle-ci analyse les données qui étaient mises à notre disposition ;

- La méthode quantitative : il s'agit d'une voie méthodologique qui a pour objet la collecte,
l'analyse et l'interprétation des observations relatives à un phénomène et sui sont susceptibles d'être
caractérisées par les chiffres ;
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- La méthode statistique : cette méthode est celle qui tente de réconcilier les démarches
quantitatives et qualitatives, les rationnes et les sensoriels, le construit et l'observé. Ceci est utile
pour nous car elle nous facilite à présenter nos résultats sous forme des tableaux statistiques aussi
les interpréter afin de faciliter une meilleure lecture et une bonne compréhension de ce travail.

b) Techniques

Les procédés exploités par nous, chercheurs, dans la phase de collecte des données qui intéressent
notre étude englobent les techniques ci-dessous. Bref, les techniques nous permettent les collectes
des informations qui doivent plus tard être soumises à l'interprétation et à l'explication grâce aux
méthodes.

Ainsi, dans notre travail nous usons la technique d'interview, la technique documentaire, la
technique d'échantillonnage et la technique d'enquête.

- Technique documentaire : Elle consiste à la recherche des informations sur base des documents
existant dans les Bibliothèques, notes de cours, les anciens mémoires, l'Internet et autres documents
traitent des thèmes en rapport avec notre sujet ;

- Technique d'échantillonnage : Cette technique permet de prélever un ou plusieurs sous-groupes


d'une population en tenant compte du fait que les éléments du sous-groupe soient représentatifs de
toute la population ;

7. Subdivision du travail

Hormis l’introduction et la conclusion générale, ce travail s'articule sur trois chapitres :

Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature. Dans le présent chapitre nous développons
les aspects théoriques et nous définissons certains concepts de base pour adopter notre langage à
tous nos lecteurs et leur faciliter une meilleure compréhension de notre rédaction.

Le deuxième chapitre traite sur le cadre méthodologique dans lequel nous énumérons les différentes
méthodes et techniques en précisant en quoi elles sont utiles dans cette recherche ainsi que les
variables qui constituent l'objet de notre modèle en précisant aussi le modèle utilisé.

Et le dernier chapitre porte sur la présentation des données, leurs analyses et interprétations des
résultats.
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CHAPITRE PREMIER: REVUE DE LA LITTERATURE

I.0. Introduction

Normalement, les banques ne fournissent pas de services financiers à des clients dépourvus d’un
minimum de revenus. Pour gérer un compte clients, ces mêmes banques doivent supporter un coût
fixe assez substantiel qui ne dépend pas du montant des sommes d’argent mises en jeu. Il y a seuil
de rentabilité associé au crédit ou au dépôt qui veut dire que la banque perd de l’argent lorsqu’elle
effectue une transaction au-dessous d’un certain montant. Les besoins financiers des pauvres se
situent généralement au-dessous de ce seuil. De plus, les pauvres ne possèdent pas suffisamment de
biens qui puissent être considérés comme un collatéral c'est-à-dire qui puisse servir de garantie.
Même lorsqu’ils possèdent leurs terres, ils n’en ont souvent aucun titre de propriété. Cela a été
particulièrement bien étudié par l’économiste Hernando de Soto. Cela implique que les banques
n’ont pratiquement pas recours contre les emprunteurs défaillants. C’est ainsi que, la microfinance
est considérée comme une stratégie et instruments le plus efficace pour donner l’accès aux services
financiers aux démunis. Actuellement, la microfinance est considérée comme instrument propre à
la réduction de la pauvreté car, bien que ce soit instrument économique, ses effets ne se limitent pas
aux aspects économiques (Fricke 2011 : 42 ff).

Dans ce chapitre, nous allons expliquer les théories économiques explicatives de la microfinance
tout en se référant aux travaux d’Akerlof (1970) et de Stigliz (1981) afin de nous permettre de bien
comprendre le fondement théorique de la microfinance qui est basé sur le fonctionnement de marché
de crédit. Mais avant d’en arriver nous allons d’abord clarifier sur le premier point, la nuance des
certains concepts utilisés lors de notre analyse. Il s’agit de microfinance, microcrédit et le crédit.
Avant de clore ce chapitre, nous allons parcourir également sur l’historique de la microfinance dans
son ensemble.

I.1. Clarification des concepts

Les concepts sont souvent porteurs de plusieurs sens, à ce sujet, plusieurs chercheurs soulignent
qu’une recherche consciente de ses besoins ne peut passer outre la nécessité de clarifier ses concepts,
car une exigence essentielle de la recherche est que les concepts soient définis avec clarté suffisante
pour lui permettre de progresser.
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I.1.1. Définition de la microfinance

La microfinance est l’offre de services financiers et non financiers adaptés aux pauvres, à ceux qui
n’ont pas accès aux services financiers formels (Jeule Fack Nguingo 2000). La microfinance vise
les couches de population qui sont normalement exclues du secteur bancaire, en particulier les
femmes, et a pour objectif principal de leur faciliter l’accès aux services financiers (CGAP 2011 ;
Seilbel 2010).

Selon les Nations Unies, on entend par microfinance, l’offre de services financiers (micro crédit,
micro assurance, transfert d’argent, .etc.) aux populations pauvres, exclues du système bancaire,
sans ressource ni droit de propriété. Les plus pauvres sont exclus du système bancaire traditionnel,
parce qu’ils ne sont pas salariés, parce qu’ils n’offrent aucune garantie et sont souvent analphabètes
et parce qu’ils ne représentent pas à priori une population « rentable ». Ils n’ont donc pas accès aux
services financiers et notamment à l’épargne et au crédit.

Abordant dans le même sens que les deux premières définitions, Sabrina Djefal (2007) considère la
microfinance comme des structures d’épargne et/ou de crédit à destination d’une tranche de
population généralement exclue du circuit de financement bancaire classique.

Michel Lelart (2005), établit une nuance entre la microfinance, le microcrédit et la finance
informelle. Micro crédit est un petit crédit d’un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit
qu’une entreprise ou un ménage peut solliciter d’une banque. La finance informelle (finance
indigène parce qu’elle vient d’en bas, elle est une finance sur mesure) : c’est une pratique d’épargne
et de crédit qui n’est pas obligée de respecter un cadre ou un schéma fixe. Les relations entre le
débiteur et le créancier reposent sur la confiance, elles sont personnelles. Dans la finance informelle,
il n’y a pas de conditions préétablies, pas de frais de gestion, pas de cadre fixe, pas de contrôle.

A partir des années 1990, le concept de la microfinance s’est développé davantage comme un secteur
de promotion de développement et non plus comme un instrument (Seibel 2010 ; Welthungerhife
2011). Ainsi, « la microfinance ne limite plus aujourd’hui à l’octroi de microcrédit aux pauvres mais
bien à la fourniture d’un ensemble de produits ». Ces produits ont pour objectifs de mettre davantage
d’argent à la disposition des clients ainsi que de leur offrir une certaine sécurité. De cette manière
ils peuvent faire face en cas d’urgence et prendre leurs propres décisions quant à leur développement
socioéconomique.
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I.1.1.1. Éléments caractéristiques de la microfinance

La définition de la microfinance a fait l`objet de nombreux débats et d`approches multiples. Selon


Tollenaere (2002), il est possible de s`accorder sur un certain nombre de dénominateurs communs
à ces définitions :

 La microfinance est un outil de développement parmi d`autres de lutte contre la pauvreté et


l`exclusion de populations défavorisées. La microfinance est constituée d`un ensemble des
services financiers (crédits, épargne, assurances,...) qui visent à permettre aux populations
exclues du système bancaire classique d`améliorer leurs revenus, par l`augmentation des
ressources des ménages et l`accès au capital financier.
 La microfinance favorise la création et le développement de petites activités économiques
rentables par l`accès aux financements externes et à la mobilisation de l`épargne. Ces entités
économiques appartiennent, généralement, au secteur informel et sont aussi appelées micro-
entreprises.
La microfinance se définit donc par :

 Sa cible : les populations défavorisées (pauvres) exclues de l`accès aux systèmes financiers
classiques ;
 Son objet : un instrument de lutte contre la pauvreté (instrument parmi d`autres, utilisé en
soi ou intégré dans un projet ou programme);
 Ses fonctions financières d`épargne, de crédit, d`assurance, de coffre, développées en
dehors du système financier formel ou bancaire classique.
 Sa visée : le développement et/ou la création d`activités économiques rentables et pérennes,
ainsi que l`accroissement des ressources des ménages.

I.1.1.2. Du microcrédit à la microfinance


Le terme de microcrédit est plus relié à la microfinance de nos jours et est considéré comme sa
variante. La microfinance est un terme englobant et s’inscrit toujours dans une logique de fourniture
de services financiers à des populations non bancarisées et que l’offre revêt différentes formes :
crédit, assurance, épargne, ou encore le transfert d’argent (Djade, 2011 : 31). Le microcrédit n’est
qu’une composante de la microfinance. Elle s’adresse aux populations des pays les plus pauvres et
les exclus des pays développés.
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I.1.1.3. Du crédit au microcrédit

Le concept de crédit qui est en vogue avant l’avènement de microcrédit. Le crédit est généralement
définit comme mécanisme par lequel un débiteur obtient un bien ou de la monnaie d’un créancier
en échange de la promesse d’un paiement différé de la contrepartie, majoré d’un intérêt (Nathan
1989). Le crédit permet donc de disposer d’un bien produit par autrui avant d’en avoir produit soi-
même l’équivalent : il rend effective une demande, jusque-là virtuelle, et anticipe une production à
venir qu’il facilite. C’est un moyen essentiel de financement de l’économie. Le crédit a un coût à la
charge du débiteur : sa dette sera majorée d’un intérêt. Si le crédit n’est pas financé par l’épargne
d’un agent s’abstenant de consommer au profit d’un emprunteur, il l’est par une création monétaire
nette de la part d’une banque (Nathan 1989). Il s’agit généralement d’une activité réservée aux
institutions financières (les banques).

Le microcrédit quant à lui, est en quelque sorte une variante du crédit qui se déroule non seulement
dans les banques mais aussi et surtout dans les structures para-bancaires comme les organisations
non gouvernementales (ONG) qui gèrent le microcrédit, les associations, les caisses locales
d’épargne et de crédit, les tontines etc. Traditionnellement, le terme de microcrédit s’applique au
financement des acteurs économiques les plus défavorisés des pays en voie de développement.
L’objectif étant de permettre à ces différents acteurs d’accéder au crédit parfois pour des montants
très faibles, mais de pouvoir ainsi assurer le financement de leur projet. Cette forme de financement
se retrouve également dans les pays industrialisés. Le microcrédit c'est-à-dire un petit crédit, d’un
montant peu élevé sensiblement inférieur au crédit qu’une entreprise ou un ménage peut solliciter
d’une banque est alors une forme de crédit conçue pour faciliter la réinsertion ou le retour à l’emploi
d’une personne fragilisée.

Il s’agit d’un petit montant prêté qui permet à ces femmes et ces hommes démunis de démarrer une
petite activité génératrice de revenus : une micro entreprise. Le prêt est ensuite remboursé grâce aux
revenus de cette entreprise, qui leur permet aussi parfois d'en épargner une partie, et de financer
l'éducation de leurs enfants entre autres. Le microcrédit est le plus souvent sollicité pour «
développer une activité génératrice de revenu », qu’il s’agisse d’une ancienne activité que l’on
voudrait étendre ou d’une nouvelle que l’on voudrait créer. Enfin l’emprunteur ne dispose d’aucune
garantie à offrir car il possède peu de choses et n’est sans doute propriétaire ni du logement qu’il
occupe, ni de la terre qu’il cultive.

Ces caractéristiques permettent de définir le microcrédit, mais la totalité du microcrédit ne tient pas
dans cette définition. Que signifie « un montant peu élevé ?»
15

Selon Vincent (2000), il n’y a pas de consensus parmi les professionnels pour définir ce qu’est le
microcrédit. Les uns, influencés par les dirigeants du Sommet mondial de Washington, estiment que
tout crédit de plus de 100 dollars américains n’est plus du microcrédit. Les premières expériences
de crédit de la Banque Grameen et des organisations prêtant aux femmes pour le petit commerce ou
des micro-projets se rangent dans cette catégorie. Les autres, et ce sont les plus nombreux, prêtant
des sommes, en monnaie locale allant de 100 à 5.000 voire 10.000 dollars américains et plus,
considèrent leurs prêts comme du microcrédit (Vincent, 2000 : ). Le microcrédit est donc une somme
relativement petite prêtée aux individus. Selon Vincent (2000), le microcrédit est étroitement lié à
l’activité des travailleurs du secteur informel. Il est local et proche des gens. Quelquefois seulement,
il est lié à l’épargne, en particulier en Afrique.

Dans le cadre de cette étude, le microcrédit est considéré comme une petite somme variant entre 25
et 100 dollars américains (voire un peu plus) accordé aux démunis des pays en développement pour
entreprendre une activité génératrice de revenus. Ce type de microcrédit est différent (en termes de
montant accordé) de celui dont le montant accordé va au-delà de 1000 dollars américains qui est
considéré selon Vincent (2000) comme le type de crédit susceptible de déclencher la croissance
économique. Le but du microcrédit dont il s’agit ici est de permettre aux bénéficiaires d’entreprendre
une petite activité susceptible de leur donner une autonomie financière, et qui pouvait entrainer leur
développement socioéconomique.

I.2. Historique de la microfinance etexpérience de Grameen Bank

La médiatisation de la microfinance s'est accrue avec le sommet du microcrédit tenu à Washington


en 1997. Pour comprendre comment ce paradigme est né, il faut remonter en 1974. Cette année-là,
le Bangladesh est frappé par une grave famine qui fait des milliers de morts. Lors d'une visite dans
un village situé aux alentours du campus, Mohammed Yunus, professeur d'économie de l'université
de Chittagong, constate que les habitants se trouvent dans l'impossibilité de payer leurs dettes à
l'usurier local et ne peuvent pas se procurer le bambou nécessaire à la confection des paniers qu'ils
vendent pour se nourrir.

En prêtant 27 dollars, Yunus va permettre à 42 familles de reprendre leur travail. A la suite de ce


petit succès, il entreprend de démarcher auprès des banques locales et de solliciter des prêts en
faveur des villageois pour qu'ils puissent financer leurs activités. Malheureusement, aucune banque
n'est intéressée par ce projet. II trouvera alors d'autres solutions pour devenir banquier lui-même.
Deux ans plus tard, il fonde la Grameen Bank qui va prêter de l'argent aux pauvres sans exiger de
16

garanties, apportant ainsi la preuve que les déshérités sont des opérateurs économiques crédibles.
Non seulement, ils empruntent, mais ils s'acquittent de leurs dettes avec une conscience qui fait
souvent défaut aux mieux lotis. Si le taux d'intérêt est parfois supérieur à 20 %, le taux de
recouvrement dépasse les 97%. Autre originalité, les neuf dixième des clients de la banque sont de
pauvres femmes, une véritable révolution dans un pays encore conservateur. (BOUYO, K. N. 2012)

L'idée de la Grameen Bank est partie de l'histoire d'une femme qui fabriquait des tabourets. Elle
empruntait à un usurier pour acheter du bois et venait lui revendre ses produits à un prix très bas. Sa
marge quotidienne étant tellement faible (quelques centimes) que sa production ne lui permettait
pas d'améliorer sa situation sociale. Après avoir rencontré cette femme, YUNUS s'est dit qu'il
suffisait de lui accorder un prêt initial afin de l'aider à acheter la matière première indispensable à
sa production, et de vendre ainsi ses produits à un prix plus intéressant.

Partant du constat que 40% de la population du Bangladesh, notamment les paysans sans terre,
n'étaient pas desservis par le système bancaire, YUNUS met en place dès 1976, un système original
de crédit qui deviendra une véritable institution financière à partir de 1983.Cette institution a d'abord
été financée par ses propres moyens, puis elle a reçu le soutien financier et logistique de la banque
agricole et l'appui des bailleurs de fonds. Dans le succès de la Grameen Bank, plusieurs éléments
importants sont à souligner : le modèle est le résultat d'une longue expérimentation (1976-1983),
menée sous la direction d'une personnalité nationale charismatique, le professeur Yunus, qui
débouche sur un statut bancaire. La Grameen Bank continua à se développer et atteint une clientèle
considérable de 2,4 millions d'emprunteurs en 1998.

Le modèle a été reproduit dans de très nombreux pays, mais il nécessite, à chaque fois, une
adaptation importante au contexte local. En particulier, l'importance de l'effectif salarié et les coûts
de suivi des emprunteurs rendent difficiles son extension dans des zones défavorisées et faiblement
peuplées. (DOLIGEZ. et GENTIL. 2009)

Aujourd'hui, plus de 150 millions de personnes dans le monde bénéficient de services de


microfinance. Pour ces familles et ces très petites entreprises, exclues des banques classiques,
pouvoir épargner ou emprunter, c'est avoir les moyens de développer des activités autonomes et
d'échapper à la pauvreté. Depuis plus de 30 ans, de nombreuses organisations ont été créées pour
offrir ces services. Ces « institutions de microfinance » ont prouvé qu'elles pouvaient à la fois être
rentables et avoir un impact réel sur le niveau de pauvreté de leurs clients (BOYE, s. et al. 2009).
17

I.3. Historique de microcrédit

A l'origine du microcrédit était l'usure. Dans le passé comme de nos jours, dans les villes comme
dans les campagnes, les commerçants accordaient de petits crédits à ceux qui ne pouvaient pas
joindre les deux bouts.

Mais peu à peu, ces prêteurs furent contestés, notamment en occident à cause des intérêts
astronomiques qu'ils demandaient. Les prêtres prirent des initiatives visant à créer de petites
institutions de microcrédits. Le premier objectif de ces institutions fut de rassembler les épargnes
des populations.

Le curé de la paroisse était souvent le trésorier assurant la garantie que l'argent épargné était bien
en sécurité. Les premières initiatives de ce genre sont les Caisses Raiffeisen en Europe et les Caisses
Desjardins au Canada. Les Caisses Desjardins ont été créées en 1900 à l'initiative d'Alphonse
Desjardins. Les membres étaient au départ des fidèles de paroisses catholiques du Canada.
Secrétaire parlementaire, Desjardins se basa sur la question de l'usure évoquée par un député pour
initier le projet des caisses populaires, qui ont finalement pris son nom.

Aujourd'hui, les Caisses Raiffeisen et les Caisses Desjardins sont des banques importantes qui
rivalisent avec les banques commerciales. BOUYO, K. N. (2012)

En effet, plusieurs sources confirment que le microcrédit tient en réalité son origine du Bangladesh
en 1974 par Mohammed YUNUS. Ce dernier avait constaté que quelques dollars de plus pouvaient
enraillé le cercle vicieux de misère. Grâce à un prêt de moins de 30 dollars américains à des
paysannes vivant en dessous du seuil de pauvreté, ces dernières sont parvenues à élever de manière
sensible leur niveau de vie et à échapper à la coupe des usuriers.

Fort de cette expérience, YUNUS fonda en 1983 la Grameen Bank, une banque spécialisée dans les
petits prêts aux pauvres en milieu rural. Le but premier de cette banque était de sortir la population
pauvre du monopole des usuriers. Seuls à prendre le risque de leur prêter de l'argent, nombre de ces
derniers en profiteraient pour pratiquer des taux d'intérêt très élevés, précipitant ainsi les
emprunteurs dans un cercle d'endettement.

D'autres sources situent l'origine beaucoup plus loin en Europe, plus précisément en Allemagne au
19ème siècle. Pour tirer les paysans du dictât des usuriers, des coopératives d'épargne et de crédit ont
été créées. (BOUDEJ A, K., 2007).
18

I.4. Fondement théorique de la microfinance

Les populations pauvres ont des difficultés d’accès à l’obtention des crédits auprès des banques.
Ceci s’explique par le climat de méfiance qui règne entre le prêteur et l’emprunteur. En fait, chacun
de son côté ne donne pas toute l’information qu’il détient. Ce qui amène naturellement vers un
phénomène d’asymétrie d’information entre les deux partenaires. Une asymétrie d’information qui
intervient avant que le contrat ne soit conclu (l’anti-sélection) et la deuxième asymétrie une fois le
contrat est conclu (aléa moral). Cette situation, ou l’information n’est pas transparente, pousse les
banques à renforcer leur capacité de vigilance et à réduire les montants des prêts distribués en
rationnant le crédit. Ce qui exclut un bon nombre d’emprunteurs pauvres du marché du crédit.

Pour mieux comprendre et expliquer ces mécanismes de l’exclusion du crédit, il est essentiel de
comprendre le fonctionnement du marché du crédit en s’appuyant sur l’intermédiation financière
notamment sur les banques. D’où l’importance de mobiliser les travaux de Akerlof(1970) ou encore
de Stiglitz (1981).

Dans les pays développés, les banques pour faire réduire le risque, demande de garantie
supplémentaire aux emprunteurs afin de se mettre à l’abri de défaut de non-paiement. Ces garanties
exigées par l’emprunteur peuvent être matériels ou encore financières. Dès lors la question s’est
posée pour les pays en développement ou les pauvres ne peuvent présenter de telles garanties.

Pour ouvrir l’accès des pauvres au marché du crédit, la microfinance est plus précisément sa
technique innovante de prêt de groupe a favorisé la réintégration sur le marché du crédit des pauvres
des pays en développement et aussi des pays riches.

I.4.1. Les Théories économiques explicatives de la microfinance

Pour expliquer les théories économiques de la microfinance, nous essayerons de comprendre le type
de relation entre le prêteur et l’emprunteur lors de la conclusion des prêts bancaires. De part et
d’autre nous assistons à un climat de méfiance qui entraine une asymétrie de l’information qu’ils
détiennent chacun de son côté.

En effet, la prise en compte des phénomènes d’asymétrie d’information a radicalement modifié


l’analyse des relations entre le prêteur et l’emprunteur. Nous avons, d’une part, l’asymétrie
d’information précontractuelle ou ex-ante (ou l’anti-sélection) qui est la situation ou l’emprunteur
possède des informations qu’il ne fournit pas au prêteur. Et d’autre part, l’asymétrie de l’information
19

post –contractuelle ou ex post (aléa moral), qui intervient une fois que le contrat de prêt est signé
entre un prêteur et un emprunteur et où ce dernier se comporte mal en connaissance de cause.

Face à cette situation, il en résulte des phénomènes de rationnement du crédit. Ce dernier est d’autant
plus important dans les pays en voie de développement ou les emprunteurs ne peuvent pas présenter
de caution pour obtenir du prêt.

C’est sur base de cette analyse, nous allons expliquer dans ce point les fondements théoriques de la
microfinance afin de comprendre cette retenue de l’information et les conséquences qui en
découlent.

I.4.1.1. L’asymétrie de l’information, et le rationnement du crédit

Nous allons présenter, dans cette section, les travaux d’Akerlof (1970) qui est le précurseur de cette
analyse. Il estime que le marché du crédit dans le pays en développement est semblable au marché
des « lemons ».

Nous montrerons ensuite comment l’asymétrie de l’information peut conduire au renforcement du


rationnement du crédit. Enfin, nous allons exposer la réaction des banques face à ses différentes
formes d’asymétrie de l’information pour sécuriser le crédit.

I.4.1.2. Définition et concept de l’asymétrie de l’information

En économie, « l’expression « asymétrie de l’information » désigne des situations où des agents


économiques ne disposent pas tous la même information sur des variables d’intérêts communs, ces
asymétries sont de deux types. Lorsque l’information porte sur le paramètre exogène, on parle
d’information cachée et on désigne par anti-sélection les mécanismes économiques qui en résultent.
Au contraire, si c’est le comportement d’un agent qui n’est pas observé par l’(les) autre(s) agent(s),
on parle d’action cachée et on désigne par risque moral les mécanismes correspondants ».
(Dictionnaire des sciences économiques, 2001).

L’asymétrie de l’information suppose donc qu’une des parties dispose d’une information complète
mais ne la fournit pas intégralement à l’autre.

Les travaux d’Akerlof (1970) ont contribué à jeter les premières bases de la notion d’asymétrie
d’information dans la théorie économique. Il étudie l’asymétrie d’information à travers un marché
20

particulier, celui des « Lemons ». Ce terme anglais désigne de voitures d’occasion de très mauvaise
qualité qui coexistent sur le marché de voitures aux côtés de voitures de qualité convenable.

Cette asymétrie d’information correspond à un rapport différent à l’information entre le vendeur et


l’acheteur. Le vendeur qui est seul à mieux connaitre la qualité de la voiture qu’il met en vente, et
l’acheteur qui est incapable de distinguer une voiture de bonne qualité d’une voiture de mauvaise
qualité. La qualité des voitures vendues est une information cachée.

En présence de l’asymétrie d’information, les vendeurs de voitures en bon état, ne souhaiterons pas
concéder leur bien, car ils estiment que le prix ne convient pas à la qualité de leurs voitures. En
revanche, les vendeurs de voitures défectueuses sont prêts à céder leurs biens à ce prix moyen
reflétant leur qualité moyenne.

Par conséquent, les échanges ne concerneront que les voitures d’occasion (« les lemons »), et les
voitures de qualité convenable ne seront jamais vendues ; il y a donc « anti-sélection » ou « sélection
adverse ».

Cet exemple sur le marché de voiture d’occasion nous permet de mieux comprendre le marché du
crédit puisque que ces deux marchés présentent des similitudes.

C’est pour cette raison que la banque ne peut se fier à l’information divulguée par le demandeur de
crédit concernant son niveau de risque.

I.4.1.3. Le marché de crédit et l’asymétrie d’information

Sur le marché du crédit, le remboursement de la somme empruntée par le client auprès de la banque
se fait dans le temps en respectant un délai. C’est justement, ce décalage dans le temps qui fait naitre
des incertitudes quant au respect des engagements de remboursement du prêt. Cette incertitude est
liée au comportement de l’emprunteur. En effet, les emprunteurs savent mieux que les prêteurs les
risquent de leurs propres projets. Donc les deux partenaires ne disposent pas de la même
information, ce qui rend difficile le choix des bons clients (« les bons risques »).

Ce qui conduit sur le marché de crédit un problème lié à l’asymétrie de l’information. Celui-ci se
présente sous deux formes. Celle qui intervient avant la signature du contrat, asymétrie
d’information ex-ante (ou anti-sélection) et la second qui apparait après la signature du contrat,
asymétrie d’information post-contractuelle (ou encore aléa moral).
21

L’asymétrie d’information précontractuelle (ou anti-sélection) est la situation ou l’emprunteur


possède des informations sur le risque de son projet et qu’il ne fournit pas au prêteur. Il se fait passer
pour un emprunteur à « bon risque ». La banque ne peut se fier à cette information donnée par le
demandeur du crédit concernant le niveau du risque de son projet.

Alors, la banque applique un taux unique à l’ensemble des emprunteurs. Ce taux imposé par la
banque défavorise les titulaires des projets moins risquées qui seront amenés à payer une prime de
risque trop élevée et avantage les « mauvais risques » qui eux paient une prime de risque plus faible.
Tout se passe exactement de la même manière que sur le marché de voitures décrit par
Akerlof(1970). Il y a donc « antisélection » ou « sélection adverse ».

Quant à l’asymétrie de l’information post – contractuelle ou ex post (aléa moral), elle intervient une
fois que le contrat de prêt est signé entre le prêteur et l’emprunteur. Par exemple, l’emprunteur peut
utiliser l’ensemble ou partie du capital emprunté à des fins différentes que celles déclarées
auparavant aux prêteurs, ou encore il peut, quant au rendement du projet, émettre des fausses
informations dans le but de se soustraire au remboursement de ce qu’il doit. En somme, ces
réactions différentes concernant les problèmes nés de l’asymétrie conduisent inévitablement à une
situation de rationnement du crédit.

I.4.1.4. Le rationnement du crédit

Le terme rationnement signifie qu’une banque refuse de prêter aux conditions de quantité et de taux
demandés.

Les différentes formes de rationnement du crédit sont présentées comme suit, par Joseph (2000,
p.60)

1. Dans une situation de rationnement de type 1, la banque accorde un crédit pour un montant
inférieur à celui demandé, pour une somme beaucoup plus importante, le taux d’intérêt
s’accroît.
2. Dans une situation de rationnement de type 2, les banques refusent de s’engager envers
certains emprunteurs alors qu’ils présentent les mêmes caractéristiques que ceux qui
obtiennent le crédit. Dans cette situation, l’équilibre se fait par les quantités et non par les
prix.
3. Le troisième type de rationnement correspond à un refus de prêter au taux d’intérêt désiré
par l’emprunteur. Celui-ci dépend de l’appréciation de la qualité du projet.
22

4. Dans le quatrième type de rationnement, les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui
obtiennent un crédit car ils sont trop risqués, les banques décident de ne pas prêter même en
disposant de suffisamment de fonds.

C’est ce dernier type de rationnement de crédit que connaissent les pays en développement et plus
particulièrement la République Démocratique du Congo.

Différents modèles ont été mobilisés pour expliquer le rationnement du crédit en prenant en compte
les imperfections du marché du crédit Dans le modèle de Stiglitz et Weiss (1981), les emprunteurs
savent mieux que les prêteurs les risquent de leurs propres projets. Alors pour détecter les
emprunteurs défaillants, les banques mettent un système de sélection basé sur le taux d’intérêt c’est-
à-dire plus l’emprunteur est prêt à s’acquitter d’un taux d’intérêt assez élevé et plus il est pressenti
comme défaillant. Dans ce cas de figure, nous sommes dans le rationnement « pur » du type 2 (qui
concerne les emprunteurs trop risqués) et le rationnement du type 4 (ceux pour lesquels le banquier
n’a pas pu identifier le risque).

Williamson (1987), dans un autre cadre que Stiglitz et Weiss, analyse l’asymétrie d’information qui
survient après la signature du contrat. Comme convenu dans les termes du contrat, les emprunteurs
ne remboursent pas la banque même si leurs activités génèrent suffisamment des revenus (ce sont
des emprunteurs malhonnêtes). Dans ce cas, pour faire face à cette incertitude, la banque devient
plus vigilante et met plus de moyens pour surveiller l’emprunteur, ce qui accroit le taux d’intérêt.
Ce rationnement est qualifié de « pur » (type 2). Ce modèle de Williamson convient au cas de pays
en développement, notamment à celui de la République Démocratique du Congo où assez souvent
les emprunteurs ne respectent pas leurs engagements de remboursement du crédit même si leurs
revenus générés de leurs activités sont suffisants.

Pour Jaffee et Russel (1976), Keeton (1979) et Stiglitz et Weiss(1981), le rationnement du crédit est
dû au phénomène de déséquilibre du marché du crédit qui entraine à son tour une asymétrie de
l’information du marché entre les différents partenaires à savoir les prêteurs et les emprunteurs.

Malgré la décision de rationner le crédit, la défaillance de la banque due à celle de l’emprunt ne


demeure pas écartée, puisque les projets à financer comportent toujours des risques. De même, la
distribution asymétrique de l’information entre l’emprunteur et le prêteur n’est pas levée. Donc,
pour réduire son risque de défaillance due à celle de l’emprunteur, la banque procède à la sélection
des clients pour sécuriser le crédit.
23

1.4.1.5 La sélection de la clientèle pour sécuriser le crédit : une alternative au rationnement du


crédit

En ce qui concerne le crédit, l’anti-sélection reste un problème crucial dans la sélection de la


clientèle par la banque.

Pour résoudre ce problème, la banque procède à la sélection des clients pour sécuriser le crédit sur
divers critères qui sont : « la situation financière, professionnelle, la réputation et les critères
sociaux. » (Eber, 2000, p, 85). La situation financière, considérée comme signe extérieur de
richesse, est un des critères importants entrant dans la sélection des clients. En effet, « les banques
ont tendance à sélectionner prioritairement les individus riches dans la mesure où ces individus
peuvent apporter un certain nombre de garanties (matérielles) qui viennent limiter le risque de la
banque ». Ce critère constituerait une garantie ou une sécurisation de crédit. Par ailleurs, la qualité
de la situation financière est également considérée comme un élément important de sélection. Par
exemple, l’emprunteur peut être analysé par simple observation des mouvements sur son compte
bancaire et témoigné ainsi d’une stabilité professionnelle. Cela dit « les préférences des banques
vont clairement en faveur des individus ayant un emploi et manifestant une certaine stabilité
professionnelle ». Quant à La réputation de l’emprunteur, « les relations entre les banques et leurs
clients s’inscrivent dans la durée » et on parle de « relation de long terme ». D’une manière générale,
cette relation de long terme réduit « l’asymétrie de l’information par les effets d’expérience et les
effets de réputation. »

En marge des critères financiers et économiques vus précédemment, les banques tiennent également
compte de critères « sociaux ». C’est ainsi que la banque donnera moins de crédibilité aux
demandeurs de crédit qui résident dans les quartiers n’ayant pas très bonne réputation.

En outre, la banque fait également usage de la garantie pour rendre l’information moins asymétrique
entre elle et son client. Elle recherche une assurance de paiement à l’échéance pour être à l’abri de
possible défaillance de l’emprunteur. La garantie peut concerner aussi bien une personne physique
que morale. Les hypothèques, les nantissements etc.… sont des garanties qui peuvent servir de
moyen de sécurisation du crédit bancaire.

Suite à cette analyse du marché du crédit bancaire, on constate l’exclusion des pauvres du marché.
Cette exclusion touche davantage les pauvres des pays en développement. Les pays développés ont
pris des mesures importantes en s’appuyant sur les garanties financières et matérielles pour sécuriser
les prêts octroyés aux emprunteurs.
24

I.4.1.6 Le cas particulier de risque d’octroi le crédit dans pays en développement

Les insuffisances de l’environnement macroéconomique et sociopolitique des micro-entrepreneurs


constituent un obstacle important limitant le développement des crédits bancaires aux opérateurs
économiques.

En effet, la réalité dans ces pays pauvres est que « les registres comptables (lorsqu’ils existent) ne
peuvent offrir aux banques une connaissance fiable sur la qualité et la solvabilité des clients
potentiels dans la mesure où la plupart du temps une partie importante des ventes sont non déclarées
» (De Briey, 2005, p.4). Ce qui rend assez délicat l’analyse de la fiabilité et de la pérennité des
projets présentés par les emprunteurs. Donc, le risque de sélection adverse n’est pas exclu pour le
cas de ces pays pauvres.

De plus, « la pauvreté des emprunteurs est telle que ceux-ci ne sont pas à même de pouvoir offrir
les garanties matérielles traditionnellement requises par les institutions financières » (De Briey,
2005, p 4).

L’obtention de ces garanties matérielles telles que les hypothèques exigent des coûts importants. En
fait, pour obtenir les titres fonciers, pouvant servir d’hypothèque, le coût reste très élevé. Ce qui
explique l’incapacité de ces pauvres à remplir ces conditions, donc ceci accroit le risque d’aléa
moral dans ces pays.

De plus, l’appareil judiciaire de ces pays en développement est peu efficace et présente beaucoup
de lacunes dans ces dispositions légales et réglementaires. « Ces difficultés s’expliquent par
l’inadaptation des dispositions légales et règlementaires au contexte local, aux lenteurs dans le
fonctionnement de l’administration judiciaire et à l’absence de magistrat souvent spécialisés dans
le traitement des contentieux bancaires » (Diakite, 2009). En l’absence d’Etat de droit, le non-
respect des contrats n’est pas sanctionné, Il est difficile de mesurer pour les banques le risque chez
emprunteurs. C’est pourquoi les banques sont réticentes pour octroyer des prêts à moyen terme et
donc financer l’investissement.

Au vu de ces nombreux dysfonctionnements qu’on a pu relever aux cours de notre analyse, il


apparait nécessaire voire rationnel que d’autres mécanismes de financement soient mis en place
dans les pays en développement et plus particulièrement en Afrique. C’est donc la mise en place des
banques de développement dans ces pays pauvres pour pallier à ces difficultés. Ces banques
appartiennent soit partiellement soit totalement à l’Etat. Elles ont pour mission de faciliter
25

L’accès du crédit aux pauvres en abaissant les taux d’intérêts. Elles ont joué un rôle important dans
les financements des activités à moyen et long terme en facilitant la croissance économique et le
développement de ces pays. Mais là aussi, ces banques ont rencontré des difficultés au niveau des
remboursements dû aux laisser-aller des dirigeants en matière de gestion bancaire, ce qui a entrainé
la faillite de nombreuses banques et la fin de ces crédits subventionnés.

I.5. La microfinance, un mode de financement alternatif au système


bancaire

L’asymétrie d’information qui existe entre le prêteur et l’emprunteur est un problème fondamental
sur le marché du crédit. Les banques ne connaissent pas parfaitement leurs clients, et notamment
leur aversion au risque. Il en résulte par conséquent des phénomènes de rationnement du crédit. Ce
dernier est d’autant plus important dans les pays pauvres ou les emprunteurs ne disposent pas de
garantie matérielle.

Pour gérer cette insuffisance d’information et cette absence de garantie chez les personnes ciblées,
la technique de prêt de groupe de caution solidaire est utilisée. Mais, il faut aussi rappeler que le
prêt de groupe ne résout pas tous les problèmes d’information.

Dans un premier temps, nous allons définir les différentes formes de contrats en microfinance. Puis
dans un deuxième temps, nous allons présenter, à partir de la littérature, les fondements de
l’efficacité de prêt de groupe.

I.5.1. Les différentes formes des prêts de microfinance

Il s’agit de montrer les différents types de modèle de fonctionnement qui octroient du microcrédit.
Ces institutions peuvent avoir un mode de fonctionnement d’une institution à une autre qui dépend
essentiellement des produits et services proposés. C’est pourquoi il n’existe pas de modèle unique
servant de référence. Il est impératif de prendre en compte l’environnement social et économique
pour mieux servir les clients pauvres de l’institution. Les différentes formes de microcrédit sont
exposées ci-dessous.

I.5.1.1 Le prêt individuel

Pour mettre en place ce type de prêt, l’institution doit au préalable identifier les clients cibles
remplissant les critères et qui pourraient profiter de ce prêt afin de ne pas se tromper de but. En fait,
26

bien analyser au préalable le nombre de clients et le profil permet à l’institution de renforcer sa


performance au niveau du remboursement.

Le chargé de prêt doit effectuer un examen très minutieux auprès de demandeur du microcrédit en
se fondant surtout sur une analyse concernant à la fois l’historique, et les projections financières de
l’emprunteur. Cette connaissance du client permet de déterminer le pourcentage ou le nombre de
personne qui seront éligibles au prêt individuel. C’est pourquoi, l’institution privilégie avant tout
les clients qui ont déjà adhéré au prêt de groupe et qui ont fait leur preuve de leur solvabilité. Cette
méthode permet aux clients de bien connaitre aux préalables les règles financières de l’institution,
réduit les risques d’impayés pour les institutions afin d’accroître son chiffre d’affaire et c’est aussi
un moyen de bien maitriser le produit pour l’agent de crédit.

C’est pourquoi, les institutions de microfinance privilégient avant tout les clients anciens membres
des groupes solidaires et qui sont intéressés à contracter un prêt plus important. Cette segmentation
des clients reste un travail utile avant de mettre en place un prêt individuel puisqu’elle permet de
bien connaître le nombre de clients membres de groupe solidaire qui sont admis à contracter un prêt
individuel. Il est donc essentiel d’effectuer une sélection efficace des clients en menant une enquête
sur les relations avec les offreurs, ses créanciers ou encore ces voisins afin de pouvoir accroitre
efficacement le remboursement. Le client, à son tour, doit faire preuve de volonté en démontrant sa
capacité à rembourser les crédits dans les délais impartis grâce au dynamisme de l’exercice de
l’activité.

Ce type de prêt est essentiellement octroyé à des clients dont la taille de leurs activités s’agrandit.
Ces clients habitent dans la plupart des cas en ville (en zone urbaine). Ils doivent apporter des biens
en garantie de leur prêt ou sinon faire appel à une personne qui se porte garante en cas de non
remboursement du prêt.

Ces clients exercent leur activité génératrice de revenu dans un secteur non structuré (le secteur
informel) et ont souvent besoin de financement pour investir. Ces clients sont le plus souvent suivis
par un agent de crédit qui est géographiquement et communautairement proche de celle de ses
clients. Ce qui permettra de réduire considérablement l’asymétrie d’information afin de faciliter le
remboursement de ces clients. Les taux d’intérêts mis en place sont en général largement
comparables à ceux du secteur traditionnel (les banques) mais reste à un niveau inférieur à ceux
pratiqués par le secteur informel.
27

1.5.1.2 Le crédit solidaire

Les « Crédits solidaires » (CS) ou le modèle de la « Grameen Bank » est parmi les origines de la
microfinance. Elle est la forme la plus médiatisé et la plus connue en particulier avec les expériences
de la Grameen Bank du Bangladesh. Cette expérience a débuté au Bangladesh en 1976 avec
Mohammed Yunus. Ce professeur d’économie à l’Université de Dhaka avait constaté une grande
précarité de femmes vivantes à proximité de l’Université. Ces femmes travaillaient pour pouvoir
couvrir les besoins de leurs familles. Elles réalisaient des petites activités artisanales. Pour acheter
les matières premières, elles empruntaient auprès des usuriers à des taux élèves. Monsieur Yunus a
pris l’initiative de se substituer à l’usurier de façon informelle en octroyant des prêts sans intérêts.
Puis, il a progressivement mis en place le modèle Grameen Bank en offrant des prêts avec des taux
d’intérêts permettant de couvrir les charges afin de rendre la structure pérenne.

Le principe de fonctionnement consiste à octroyer de crédits des petits montants aux membres
organisés en petits groupe. Ce groupe est constitué de cinq personnes. Le prêt est accordé dans un
premier temps à deux personnes. Puis, si le crédit est remboursé, les deux autres personnes reçoivent
le crédit. Enfin, vient le tour de la dernière personne si le deuxième groupe a honoré le crédit. Ce
modèle de la Grameen Bank est à la base des tontines mutuelles.

Chaque membre du groupe accepte de se porter caution du remboursement des crédits accordés aux
autres membres si ces derniers sont dans l’incapacité ou s’ils refusent de payer volontairement leur
dette. Cette caution solidaire se substitue aux garanties matérielles et financières. Ces
remboursements sont hebdomadaires et se font auprès de l’institution. Ces crédits sont octroyés par
les agents de crédits. Ces agents effectuent des visites régulières auprès des différents membres du
groupe pour pouvoir ensuite évaluer le potentiel et le rendement de leur activé. Cette analyse
économique permet de déterminer la solvabilité de ces clients. La somme empruntée est repartie à
tous les membres du groupe. Une fois effectué le premier prêt aux échéances prévues, un second
prêt d’un montant globalement plus important leur sera accordé, et ainsi de suite. Cette technique
de prêt progressif a pour but de motiver les emprunteurs à être réguliers au niveau de remboursement
du crédit et de bénéficier à des montants plus importants. Ce système de groupe requiert un volet
d’épargne obligatoire. Cette épargne permet de jouer le rôle de garantie du prêt en cas de défaillance
d’un des membres du groupe.

Par ailleurs, le taux d’intérêt applicable est souvent élevé par rapport à celui du secteur bancaire
classique. Malgré ce taux élevé, le remboursement de ces prêts par les bénéficiaires pauvres reste
important.
28

On oublie souvent un autre aspect du crédit solidaire de la Grameen Bank. Cet aspect est le
règlement intérieur mis en place par la caisse et que les membres doivent respecter. Ces principes
sont aux nombres de seize (qui vont de l’hygiène jusqu’à la lutte contre la dot pour leur mariage)
que les bénéficiaires du microcrédit doivent s’y conformer. Le but est d’éduquer les bénéficiaires.

La plupart des institutions dans le monde donnent peu d’importance à ce volet éducatif. Elle se
focalise davantage sur l’outil financier. Il existe également des formations pour les agents d’épargne
et de crédit afin qu’ils puissent mener à bien leur mission. Cette mission de proximité a pour but de
mesurer la capacité financière des candidats à contracter un crédit et à le rembourser.

La Grameen Bank avec son approche innovante a permis une plus grande diffusion du système de
crédit solidaire. Cette expérience a été reprise et appliquée un peu partout dans le monde à une
grande vitesse avec le soutien de la Banque mondiale.

Par exemple en Amérique Latine, l’ONG ACCION a initié plusieurs programmes de microcrédits
dans plusieurs pays d’Amérique Latine en appliquant la méthode des prêts de groupes avec des
petits montants à court terme. Parmi les programmes lancés par ACCION (en 1992) pour aider les
pauvres, on peut citer Bancosol en Bolivie (la première dans son pays) ou encore la Banque Rakyat
d’Indonésie (BRI).

Dans les années 1980, cette méthodologie de crédit a été également exporté en Afrique avec le
concours et aussi le soutient des opérateurs GRET (Groupe de Recherche et d’Echanges
Technologiques) et de IRAM (Institut de Recherche et d’Applications des Méthodes de
Développement). Cette méthodologie de la Gramen Bank s’est développée en s’adaptant au contexte
socioculturel des populations visées.

I.5.1.4 Les groupes solidaires comme moyens de résolution de l’asymétrie d’information et ses
limites

Nous présentons l’efficacité du prêt de groupe de caution solidaire. Plusieurs approches


complémentaires ou imbriquées sont utilisées dans la littérature pour démontrer les atouts en faveur
de l’efficience du prêt de Groupe de caution solidaire.

D’autres mécanismes sont utilisés par les institutions de microfinance pour augmenter leur
performance de remboursement : l’utilisation d’échéances fréquentes pour le remboursement (prêt
progressif) ou encore la gestion de proximité pour réduire les coûts de transaction.
29

I.5.1.5 La sélection de bons risques pour résoudre les problèmes générés par l’anti-sélection

Pour résoudre les problèmes générés par l’anti-sélection, l’institution de microfinance cherche à
choisir les clients les plus sérieux et les plus solvables, mais sauf qu’elle ne détient pas suffisamment
d’informations sur ses derniers. C’est pourquoi, l’idée de groupe permet de remédier à cette
défaillance en faisant jouer la proximité et la responsabilité conjointe.

Ces groupes se forment le plus souvent selon la proximité géographique ou culturelle (surtout
ethniques). Ce qui permet de faciliter le contrôle des débiteurs entre eux à partir du moment où les
groupes se connaissent bien (Armendariz de Aghion, 1999).

Selon Laffont et N’Guessan (2000), la connaissance mutuelle du groupe permet de renforcer la


caution solidaire. Cette caution solidaire permet de réduire la défaillance d’un des membres du
groupe et d’accroître l’efficacité du prêt. Cette méconnaissance peut aussi jouer dans le cas ou la
taille du membre du groupe reste assez élevée.

Cependant, des groupes hétérogènes peuvent également se constituer. Pour Armendariz de Aghion
et Gollier (2000), Le groupe est aussi une stratégie de diversification du risque puisqu’ils n’ont pas
d’information sur la qualité des projets des autres membres du groupe. Ce qui permet une
mutualisation du risque au sein du groupe qui constitue une garantie de fait.

La taille optimale du groupe est aussi un élément essentiel de l’efficacité d’un groupe. Plus le
nombre des membres augmente, plus certains membres cesseront d’assurer le contrôle dans l’espoir
que les autres le feront à leur place. Dans ces conditions, le risque peut finir par s’accroître. (Diakité,
2007).

1.6 Littérature empirique

Pour bien mener notre recherche, la fouille d'une part des ouvrages, publications et des rapports
ayant traits similaires à celui-ci a été d'une importance capitale et des travaux scientifiques
antérieures nous ont inspirés d'autre part.

MOBAWA RUHINDISHA Placide dans son étude portant sur « les déterminants de l'accès au
financement bancaire des PME dans la ville de Bukavu » a analysé les facteurs explicatifs d'accès
au financement bancaires des PME. L'auteur est arrivé aux résultats suivants: les PME de la ville de
Bukavu ont du mal à accéder au financement bancaire auprès des institutions financières ceci est dû
au fait qu'un grand nombre d'entrepreneurs ne dispose pas d'une capacité de remboursement de prêt
30

d'une part, et d'autre part, les PME ne disposent pas d'un compte ouvert au sein de l'institution
donatrice de prêt mettant ainsi les institutions financières dans l'incertitude et qui risque par la suite
de mettre la banque dans une situation de risque de manque de liquidité pouvant conduire à une
panique bancaire et par conséquent les PME ont du mal pour y accéder. Cet auteur n'est pas loin de
notre rapprochement en ce sens que notre direction est convergente. Au contraire, il s'écarte de notre
orientation d'abord au niveau du cadre d'étude (banque), en suite, au nombre des variables et à la
technique de modélisation. Enfin, le lieu d'étude.

MAROYI BAHIZIRE Sylva, Dans sa recherche qui avait comme thème : « les déterminants du
défaut de remboursement des crédits octroyés aux ménages par la COOPEC d'épargne et de crédit
IMARA ». Cette recherche s'est fixée comme objectif d'identifier les facteurs qui expliquent le taux
d'impayé dans les COOPEC et plus particulièrement à la Coopérative d'épargne et de crédit IMARA.
Quels sont les facteurs à l'origine des impayés dans les COOPEC et plus particulièrement dans la
coopérative d'épargne et de crédit IMARA ? Telle a été la question qui a fait l'objet de sa
préoccupation dans son étude. A cette question la réponse suivante a été formulé : « les
caractéristiques des emprunteurs tels que l'âge, le sexe, le revenu complémentaire, la proximité,
l'expérience dans les affaires, la taille du ménage et le niveau d'instruction de responsable du ménage
emprunteur ainsi que les stratégies de minimisation des risque mises en œuvre par cette coopérative
tels que le secteur d'activité, le taux d'intérêt, le temps d'entente, le montant du crédit octroyé, la
relation de long terme entretenue entre la COOPEC et le ménage emprunteur, la garantie exigée, le
suivi du crédit, l'échéance de remboursement et le degré du rationnement du crédit auraient une
influence sur le taux des impayés ».A travers une analyse économétrique en régression «logit» sur
les données recueillies sur l'ensemble de l'échantillon constitué de 91 ménages emprunteurs, les
résultats obtenus montrent que le suivi de crédit, son rationnement et le secteur d'activité
déterminent le taux d'impayés à la COOPEC IMARA.

Il a proposé à la COOPEC IMARA qu'une attention particulière devra être accordée sur l'examen
du dossier de demande de crédit. Les offres de crédit devront être davantage orientées vers les
secteurs plus productifs tels que le commerce, le suivi devrait être réglementé et orienté aussi bien
aux emprunteurs sains qu'aux emprunteurs défaillants.

Selon SANA Kacem et SONIA Goebbels Zouaril dans leur étude portant sur « l'analyse des
déterminants d'accès aux services financières des associations de microcrédit dans la Tunisie rurale
» dans l'objectif d'identifier les facteurs explicatifs de l'accès au service financier, à l'aide du modèle
de Logit Binaire, ils ont abouti aux conclusions telles qu'il n'existe pas de comportement
31

discriminatoire de la part des associations de développement local à l'égard des pauvres. La faible
participation de ces derniers dans ce secteur s'explique dans une large mesure par l'aversion au
risque, l'âge et le faible niveau d'instruction. Concernant l'accès des femmes au micro crédit, celles-
ci ne se révèlent pas comme une clientèle privilégiée des associations de développement local. En
plus, les conditions relatives au financement comme l'absence de « garantie » constitue la principale
barrière à l'accès au micro crédit. En fin, la nature de l'activité agricole que les petits exploitants
cherchent à financer à travers les associations de micro crédits influence positivement ou
négativement l'accès au crédit. Bien que l'objectif poursuivi soit le même, quelques points de
démarcation sur le cadre d'étude et le milieu nous distinguent. Il est impossible de croire que la vie
dans les associations soit identique à celle des ménages, la taille des affaires dans ces deux segments
est obligatoirement différente dans la mesure où le montant du capital ne correspond pas à celui des
ménages. Il est vrai que la réalité tunisienne ne doit pas être également identique à la réalité de l'Est
du Congo précisément dans la ville de Goma. Bien plus, le nombre des variables testées dans leur
travail n'est pas égal à celui que nous avons pris en considération.

MUNIALI BUHENDWA, dans son travail intitulé : « déterminants des risques des crédits octroyés
par les IMF en milieu rural cas de PAIDEK/KAVUMU » l'objet assigné par cette recherche est
d'identifier les déterminants des risques des crédits octroyés par les IMF en générale et plus
particulièrement au PAIDEK/KAVUMU et sur base de ceux-ci, ressortir les implications ou
suggestions relatives en vue de dégager les orientations que cette institution peut exploiter pour
réduire le phénomène. La problématique de cette recherche tournait autour de la question suivante
: quelles sont les déterminants des risques au sein des IMF en général et en particulier
PAIDEK/KAVUMU ? Pour satisfaire cette étude, l'hypothèse suivante était formulée : les
déterminants susceptibles d'expliquer ce phénomène sont : le sexe, le secteur d'activité, la garantie,
le montant octroyé à l'emprunteur, l'échéance de remboursement, l'expérience de l'emprunteur, le
taux d'intérêt, le capital propre de l'emprunteur.

Cette recherche a abouti aux résultats suivants après intégration de ses 8 variables explicatives dans
le modèle, il s'est relevé que quatre d'entre elles sont statiquement significatives et expliquées par
conséquent les risques des crédits au sein de PAIDEK/KAVUMU notamment le secteur d'activité,
la garantie, le montant octroyé à l`emprunteur et l'échéance de remboursement.

Il a suggéré ce qui suit au PAIDEK/KAVUMU comme aux bénéficiaires des crédits : que le
PAIDEK recrute des agents de recouvrement pour appuyer les charges de prêt sur le terrain et cela
serait un atout, pense comment réduire le taux d'intérêt et prolonger l'échéance de remboursement,
32

encourage a garantie, la caution solidaire qui facilite bien le remboursement de crédit mais aussi
permet à chaque membre du groupe de se porter garant pour les autres membres.

Tous ces travaux nous ont orientés dans la recherche en nous livrant certaines pistes de réflexion
tout à fait fondées et originales. Quant à nous, le présent travail se focalise sur les déterminants de
l'octroi des crédits dans les institutions de la microfinance dans la ville de Goma : Ce qui nous
différencie de nos prédécesseurs c'est d'abord la spécificité de notre étude dans une ville à une
explosion démographique et à multiples défis liées à la guerre et l'année dans laquelle nous menons
la recherche et surtout certaines variables choisies dans cette étude, nous différencies des certaines
recherches de nos prédécesseurs au niveau du résultat trouvé et le résultat auquel nous aboutissons
n'est pas identique de nos prédécesseurs.
33

CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE

II.1. Déroulement de l'enquête et détermination de la taille de l'échantillon

II.1.1. Note sur le déroulement de l'enquête

Nous sommes en premier lieu entrés en contact avec certain responsables des agences de
microfinance de la ville de Goma. Grâce à une note de recommandation de recherche délivrée par
l’Université de Goma, nous sommes parvenus à avoir accès à l'entretien avec les agents des crédits
et par la suite sous l'autorisation du gérant, les agents de crédit ont principalement répondu à nos
préoccupations en nous livrant certaines informations sur les dossiers de demande de crédit pour
collecter les données portant sur les caractéristiques socioéconomiques des demandeurs de crédit et
sur les caractéristiques des crédits accordés.

La première étape qui est l'entretien avec les agents de crédit a constitué pour nous une pré-enquête
car à travers elle, nous sommes parvenus à la sélection de nos variables explicatives. La pré-enquête
s'est effectué au mois d'Octobre 2023 et l'enquête proprement-dite en Novembre 2023.

II.1.2. Collecte et traitement des données

En ce qui concerne la collecte de données sur le terrain nous avons eu recours à deux moyens : une
partie des questionnaires par administration directe dont certains ont pu être complétés par l’enquête
lui-même et les questionnaires par administration indirecte ont été complétés à la main par soit la
cible elle-même avec l’aide de l’enquêteur, soit utilisées comme guide d'interview par l'enquêteur
lui-même (en le complétant directement).

Le dépouillement des données collectées a été réalisé à l'ordinateur. Les données collectées ont pu
être traité avec le Logiciel Eviews 3.1. ;

Le traitement de données avec Eviews 3.1 a permis d'obtenir directement certains résultats et
d'effectuer des analyses diverses et pertinentes par rapport aux objectifs de la présente étude. A noter
que ces logiciels n'ont été utilisé que pour le dépouillement des protocoles, car les questionnaires
avaient déjà été complétés par les enquêtées ; ce qui a nécessité la reprise des éléments des
questionnaires dans le logiciel en tenant effectivement compte des types de questions (ouvertes et
fermées, etc.) et des modalités de réponses.
34

Enfin, nous avons choisi ces logiciels parce qu'ils permettent un traitement rapide des informations
collectées et de faire la synthèse des réponses selon les indications inscrites. En outre, ils offrent la
possibilité de regrouper les réponses

II.1.3. La détermination de la taille de l'échantillon

Une des questions délicates à traiter avant de commencer un sondage (étude, enquête) concerne le
choix de la taille de l'échantillon. Cependant, bien qu'il soit très rare que la taille d'une enquête soit
fixée pour des raisons purement statistiques, les budgets et le temps souvent allouées avant le
commencement de l'enquête déterminent directement la taille de l'échantillon (M. A.
BUGANDWA, Théorie et Pratique de Sondage, 2013 - 2014.). Et c'est justement le cas de notre
étude.

Il est universellement admis que si la taille de la population est assez grande par rapport à
l'échantillon, la relation ci-dessus peut se réduire à la formule suivante :

𝒁𝟐 .𝑷(𝟏−𝑷)
𝒏≥
𝜺𝟐

Avec n : taille de l’échantillon ; z : seuil de confiance ; p : probabilité et Ɛ : terme d’erreur

En estimant p = 0,5 (donnant des chances égales à chaque élément de la population de se retrouver
dans l'échantillon), nous avons choisi d'être confiant à 95%, ce qui nous a semblé suffisant. Dans ce
contexte, la marge d'erreur est de 5% soit 0,05. L'équation devient donc :

𝟏, 𝟗𝟔𝟐 . 𝟎, 𝟓(𝟏 − 𝟎, 𝟓) 𝟎, 𝟗𝟔𝟎𝟒


𝒏≥ <=> 𝒏 ≥ <=> 𝒏 = 𝟑𝟖𝟒, 𝟏𝟔
𝟎, 𝟎𝟓𝟐 𝟎, 𝟎𝟎𝟐𝟓

Cependant, au vu de nos moyens très limités nous avons donc effectué un sondage aléatoire simple (SAS)
sur 300 individus client des IMF de la ville de Goma. Avec cet effectif d'échantillon, nous sommes
virtuellement certain à 95% (et donc considérant une marge d'erreur de 5%). Il est question de rappeler ici
que la fixation de la taille de l'échantillon est avant tout fonction du budget financier, matériel et humain
alloué à l'étude. C'est qu'avec 300 enquêtes, c'est déjà suffisant, surtout si chaque élément de l'échantillon a
eu la même chance d'être sélectionné.
35

II.2. définition des variables

Il est impérieux de spécifier le choix du modèle sur lequel le présent travail a porté mais avant cela
nous allons d'abord spécifier en premier lieu, les variables en distinguant les variables explicatives
de celle expliquées. Disons que la variable dépendante dans cette étude est « l'octroi de crédit » dans
les ménages.

Dans le cadre de ce travail, nous considérons un ménage comme bénéficiaire d'un crédit, tout
ménage qui a demandé un crédit en remplissant convenablement les critères nécessaires pour être
bénéficiaire de crédit et a sollicité un crédit et qui a par la suite bénéficié du crédit de l’IMF. Cette
variable prend la valeur 1 quand le crédit est octroyé au ménage (ménage bénéficiaire de crédit) et
0 quand le crédit n'est pas octroyé au ménage (ménage non bénéficiaire). C'est donc une variable
qualitative.

Quant aux variables exogènes, il sied de noter qu'elles sont regroupées en deux catégories. Celles
ayant trait avec les caractéristiques des demandeurs et d'autres relatives aux caractéristiques de
l'institution.

II.2.1. Les facteurs liés aux caractéristiques des demandeurs de crédit

1. L'Etat civil

Le statut matrimonial influence la probabilité d'octroi de crédit. Un chef de ménage marié ou vivant
en couple aurait donc plus de chance d'avoir accès au crédit qu'un célibataire, un veuf ou une veuve.
Toutefois, être marié peut également constituer un obstacle pour des femmes à demander du
microcrédit. Effet, l'obtention d'un crédit est souvent source des conflits dans certains ménages
surtout quand l'époux s'accapare du contrôle de prêt contracté par son épouse ( Schuler et al., 1998
; Goetz and Rina Sen , 1996 ). Les femmes confrontées à ce genre de situations ne seront donc pas
motivées à solliciter des crédits.

C'est une variable qualitative qui prend 1 lorsqu'il s'agit d'un marié et 0 lorsque c'est un célibataire
ou veuf, divorcé. Pour cette variable nous émettons l'hypothèse suivante :

H.1. L’état civil de l'emprunteur exercerait une influence positive sur la probabilité de l'octroi de
crédit des ménages emprunteurs.
36

2. L'âge

On suppose que l'octroi de crédit est influencé par l'âge de l'individu. En effet, les banques comme
les IMFs ne prêtent qu'à des personnes actives en milieu de cycle de vie, capables de réaliser des
activités génératrices de revenus garantissant le remboursement des prêts. En fin de cycle de vie,
elles désépargnent, leurs capacités productives baissent et les risques de non remboursement
augmentent. Cette variable est quantitative et s'exprime en nombre d'années d'âge de l'emprunteur.
Ceci permet de formuler l'hypothèse selon laquelle :

H.2. La probabilité d'octroi de crédit augmente avec l'âge de l'emprunteur. D'où la probabilité
de l'octroi de crédit serait positivement liée à l'âge de l'emprunteur.

3. Le genre

On suppose que le genre constitue un critère discriminant de l'octroi de crédit. Les chefs de ménage
hommes ont une probabilité plus élevée d'accès aux sources de financement que les chefs de ménage
femmes. En effet, dans la plupart des pays en développement, il est admis que l'exclusion financière
touche plus les femmes que les hommes.

Elle est une variable qualitative et vaut 1 lorsqu'il s'agit d'un homme et 0 si non. L'hypothèse à tester
est :

H.3. La probabilité de l'octroi de crédit serait positivement liée au genre masculin de


l'emprunteur.

4. La taille du ménage

La taille du ménage est une variable quantitative et est exprimée en nombre d'individus constituant
le ménage de l'emprunteur. Le ménage de petite taille serait performant dans le remboursement
qu'un ménage de grande taille dans la mesure où il a des moindres charges que le second. Mais
cependant, le ménage de grande taille serait plus performant dans le remboursement que celui de
petite taille dans la mesure si on considérait que dans ce ménage plus on est nombreux, plus chacun
se débrouille et interpelle l'autre pour le remboursement. (BAHIZIRE M, 2014, p48).

Au niveau de la taille du ménage, son influence est supposée incertaine dans l'octroi de crédit. Elle
pourrait influencer aussi bien négativement que positivement l'octroi de crédit. En effet, les risques
de défaut de remboursement sont possibles lorsque survient des facteurs déclenchant à savoir des
37

situations imprévues (maladie, décès, etc.). Ces imprévus peuvent compromettre le respect des
délais de remboursement car le prêt sera utilisé à d'autres fins. Ainsi, on suppose que les prêteurs
sont réticents à octroyer des prêts à des ménages de taille élevée. On peut également supposer que
plus le ménage est de grande taille, plus il disposerait d'actifs qui participent à l'activité pour laquelle
le prêt est contracté. Cela constitue une sorte de garantie pour l'emprunteur. A cet effet l'hypothèse
suivante a mérité d'être formulée :

H.4. La variable taille du ménage serait positivement ou négativement corrélée avec la probabilité
de l'octroi de crédit.

5. Le revenu

Au niveau des revenus des ménages, on suppose qu'ils influencent l'octroi de crédit. On considère
que la probabilité d'octroi de crédit s'accroit lorsque le revenu du ménage augmente. Dans le cas des
IMF par exemple, si elles sont censées servir les pauvres, en pratique elles concentrent leurs efforts
sur les ménages justes au-dessus du seuil de pauvreté monétaire. Les plus pauvres sont généralement
exclus de ces financements sauf pour de rares organisations qui font d'eux une priorité dans leur
stratégie d'octroi des prêts. Un revenu élevé ou la possession d'actifs (terrain, terre, maison, etc.)
constitue pour le prêteur une garantie de remboursement.

C'est une variable quantitative et exprimée en dollars et qui désigne le revenu que gagne
l'emprunteur dans son travail avant de sollicité un prêt auprès de l’IMF. Nous supposons que
quelqu'un qui a un revenu suffisant, serait efficace dans le remboursement que celui qui n'en a pas.
(BAHIZIRE M, 2014). L'hypothèse à vérifier ici est :

H.5. Le revenu serait positivement lié à la probabilité de l'octroi de crédit.

6. Le fait d’exercer la profession de commerçante

Nous attendons de celle-ci un signe positif ou négatif. En effet, un individu sans emploi et a
profession moins rémunérer a du mal a accédé au crédit ; tandis que les individus qui exercent des
professions garantissant le minimum de survie ont plus de probabilité d’accès au crédit. Elle est
codifiée 1 lorsque l'emprunteur exerce une profession commerçante et 0 dans le cas contraire. Il
s'agit ici de la profession que l'emprunteur effectue. (BAHIZIRE M, 2014). L'hypothèse est :
38

H.6. la probabilité de l'octroi de crédit et profession de l'emprunteur seraient en relation positive


ou négative.

7. Niveau d'éducation de l'emprunteur

Le niveau d'éducation du chef de ménage, le revenu et la localisation géographique du ménage sont


supposés également être des facteurs discriminants de l'octroi de crédit. Les ménages dont les chefs
ont un niveau d'éducation élevé sont supposés avoir une probabilité forte d'accès aux crédits que les
ménages de niveau inférieur d'éducation. Divers travaux justifient cette assertion dans le secteur de
la micro finance ( Imai et al., 2010 ; Maldonado and Claudio , 2008 ; Chemin , 2008 , etc.). Les
ménages qui ont généralement accès aux crédits formels sont les ménages dont les chefs de ménage
ont un niveau d'éducation élevé. Quant à l'accès aux crédits informels, l'influence de l'éducation est
incertaine.

Il s'agit du niveau d'éducation de l'emprunteur, une variable qualitative, codifiée 0 lorsque


l'emprunteur n'a pas un niveau supérieur d'éducation et 1 dans le cas contraire. Nous attendons de
cette variable un signe positif. Pour cette étude l'hypothèse suivante a été formulée :

H.7. La probabilité de l'octroi de crédit serait positivement liée au niveau d'éducation de


l'emprunteur.

8. le financement propre

Cette variable est une variable qualitative. C'est le fond propre du projet à financer de l'emprunteur
qui nécessite un endettement pour réunir le montant global du projet. Elle prend 1 lorsque
l'emprunteur possède le fond propre du projet à financer et 0 dans le cas contraire.

H.8. Le financement propre serait positivement ou négativement lié à la probabilité de l'octroi de


crédit.

II.2.2. Les facteurs liés aux caractéristiques de l'institution

9. Le rating de l'emprunteur

Le rating (en termes de recevoir un montant de crédit inférieur au montant demandé et ceci dépendra
de la façon dont le membre remboursait ses crédits) semble être un aspect dans la prédiction d'un
mauvais départ dans les affaires. On s'y réfère s'il s'agit d'un crédit autre que du 1 ercycle jusqu'à
39

celui du dernier cycle. Il s'agit d'évaluer le montant qu'on peut accorder au membre, par rapport au
comportement de son crédit antérieur. La norme est la suivante : à condition que sa capacité de
remboursement l'atteste, un membre qui n'a raté aucun remboursement a droit à 200% de crédit ;
150%, 100%, 50% et 0% pour les membres ayant raté respectivement 1, 2, 3 et plus de 3
remboursements.

Le rating affecte directement ou indirectement le plan d'investissement/utilisation efficace du prêt


et par conséquent produit un impact sur le rendement du prêt, toutes autres choses étant égales par
ailleurs. Cette variable est dichotomique et prend la valeur 1 si l'emprunteur est sans retard à tous
les précédents crédits et 0 dans le cas contraire. L'hypothèse suivante a été émise :

H.9. Le rating serait positivement lié à la probabilité de l'octroi de crédit.

10. Le cycle de crédit de l'emprunteur

Le cycle de crédit de membre est une variable quantitative, elle est mesurée en nombre de fois que
le client a bénéficié du crédit.

H.10. Le cycle de crédit de l'emprunteur serait positivement ou négativement lié à la probabilité


de l'octroi de crédit.

11. le type de garantie

Le plus souvent, les IMF exigent une garantie-titre, qui peut être soit un certificat (s'il s'agit d'un
immeuble en matériaux durables), soit l'attestation de propriété de l'urbanisme (pour les immeubles
en semi-durables). Les garanties aident à réduire le problème d'aléa moral une fois que le crédit est
octroyé. Il est logique que de comportement de l'emprunteur après l'accès au crédit soit conditionné
par la garantie laissé en otage du fait qu'elle est soit très importante pour lui ou non. Ainsi la garantie
prendra 1 s'il s'agit d'une garantie matérielle et 0 pour les autres. L'hypothèse à tester est la suivante :

H.11. Plus la garantie est de type matériel, plus le ménage emprunteur a des chances de bénéficier
un crédit si la garantie réunit les conditions nécessaires.
40

12. Le montant de la garantie

Il s'agit ici du montant estimé des garanties. Elle est une variable quantitative exprimée en valeur
monétaire dollars. De préférence, le montant de garantie doit être élevé par rapport au montant
sollicité. L'hypothèse à vérifier est :

H.12. Plus la valeur du bien donné comme garantie est élevée, plus la probabilité d'octroi de
crédit serait élevé.

13. L'échéance de remboursement

Il est cependant à signaler que cette variable est quantitative car il s'agissait d'une variable constante
et dont son utilisation conduirait au problème de l'inversion de la matrice. Au sein de la
microfinance, pour certain crédit l'échéance de remboursement est constante du fait qu'elle ne peut
pas dépasser l’échéance maximum. Cela veut dire que le membre peut proposer son échéance de
remboursement sans dépasser l’échéance maximum.

14. Le projet financé (secteur d'activité)

On considère également que les ménages qui réalisent une activité autre que le commerce ont une
probabilité élevée à l'octroi de crédit. L'exercice d'une activité (commerce) est une condition
déterminante de l'obtention d'un prêt auprès de n'importe quelle source de financement. Par ailleurs,
le commerce est déterminant dans l'octroi de crédit.

Ainsi, la probabilité d'accès aux services bancaires est élevée lorsque l'activité (commerce) est dans
le secteur privé ou dans le secteur public que dans les autres secteurs. L'un des objectifs prioritaires
de la microfinance dans les pays en développement est de rendre accessible les services financiers
au secteur informel qui reste exclu des financements formels. Il semble donc logique de supposer
que la probabilité d'accès aux prêts des IMF augmente lorsque l'activité du ménage est dans le
secteur informel. (GNOUDANFOLY AMADOU SORO ; 2004).

Il est une variable qualitative et serait codifié 1 si les fonds étaient injectés dans le commerce et 0
lorsque c'est le contraire.

H.14. la variable projet financé (secteur d'activité) exercerait une influence négative sur la
probabilité de l'octroi de crédit des ménages.
41

Le tableau suivant regroupe la description des différentes variables données dans les pages
précédentes :

Tableau N° 2 : Description des variables de l'étude et signes attendus

Types de Effets mesurés Acronymes Modalités Signes


variable attendus
Variable L'octroi de crédit CROC Qualitative : prend la valeur 1
dépendante au ménage quand il s'agit d'un crédit octroyé
et 0 quand il s'agit d'un crédit
non octroyé
Variables L'état civil de ETATCIV Qualitative : prend 1 lorsqu'il +
indépendantes l'emprunteur s'agit d'un marié et 0 dans le cas
contraire
L'âge de AGE Quantitative : elle est mesurée +
l'emprunteur par le nombre d'années d'âge de
l'emprunteur
Le genre de GENRE Qualitative : vaut 1 lorsqu'il +
l'emprunteur s'agit d'un homme et 0 si non
La taille du TAILMENAGE Quantitative : elle est exprimée +/-
ménage en nombre de personnes
composant le ménage de
l'emprunteur
Le revenu REVENU Quantitative : exprimée en +
dollars
La profession de PROFESS Qualitative : Elle est codifiée 1 +
l'emprunteur lorsque l'emprunteur exerce une
profession commerçante et 0
dans le cas contraire.
Le niveau NIVED Qualitative : elle est codifiée 0 +
d'éducation lorsque l'emprunteur n'a pas un
niveau d'éducation supérieur
(soit primaire ou secondaire) et 1
lorsqu'il a un niveau d'éducation
supérieur ou maitrise
Le financement FINPRO Qualitative : elle prend 1 lorsque +
propre l'emprunteur a un financement
propre et 0 dans le cas contraire.
Le rating RATING Variable dichotomique et prend +
la valeur 1 si l'emprunteur est
sans retard aux précédents
crédits octroyés et 0 dans le cas
contraire.
42

Le cycle de crédit CYCLE Quantitative : exprimée en +/-


de l'emprunteur nombre de crédits contractés par
le ménage auprès de l’IMF
Le type de TYPGAR Qualitative : prend 1 s'il s'agit +
garantie d'une garantie matérielle et 0
pour autres garanties
Le montant MONGAR Quantitative : la valeur de la +
estimé de la garantie exprimée en dollars
garantie
L'échéance de ECHREM Quantitative : mesurée en +/-
remboursement nombre de mois allant de 1 à 12
mois au maximum
Le projet financé PROFIN Qualitative : codifiée 1 si les -
(Secteur fonds seront injectés dans le
d'activité) commerce et 0 lorsque c'est le
contraire
Source : composé par nos soins

II.3. Spécification formalisée et problème d'estimation

Nous avons construit le modèle économétrique ci-dessous sous une forme globale en vue de mettre
en évidence les facteurs déterminants la décision de l'octroi de crédit, avec comme variable
dépendante OCTROI DE CREDIT. Ce modèle se présente comme suit :

OCTROI DE CREDIT(CROC) = a0 + a1ETATCIV + a2AGE + a3GENRE+ a4TAILMENAGE +


a5REVENU+ a6PROFESS+ a7NIVETD+ a8FINPRO+ a9RATING+ a10CYCLE+ a11TYPGARA+
a12MONGAR + a13ECHREM+ a14 PROFIN + e (2)

D'une manière simplifiée, on a : OCTROI DE CREDIT(CROC)=a0+ai Xi + ε (1)

Avec : Xi, les variables explicatives ; a0, le terme constant ; ai, les coefficients de régression et ε, le
terme d'erreur.

Pour notre part, nous optons pour une méthode d'estimation fondée sur le modèle logit. A en croire,
CATHY BLANCHETTE (1996), une plus grande partie de la littérature plus récente sur la
régression binaire présente la courbe logistique comme une alternative avantageuse au modèle
probit (CATHY BLANCHETTE, p.25, 1996).
43

Les raisons suivantes peuvent justifier l'utilisation du modèle logistique : La fonction de répartition
logistique constitue une grande famille de courbes symétriques et sigmoïdes potentiellement
capables de modéliser un large éventail de situations impliquant une réponse binaire ; La distribution
logistique est, d'un point de vue mathématique, une fonction extrêmement flexible et facile à
manipuler ; l'estimation des paramètres est donc facile à réaliser. De plus, elle ressemble beaucoup
plus à la distribution normale ; On suppose fréquemment, dans les expériences toxicologiques par
exemple, que la distribution de tolérance de la variable explicative X est approximativement
logistique (avec une certaine moyenne et un certain écart-type). Le modèle logit conduit ainsi à une
interprétation biologique significative ; Le logit d'un événement (log-cote-conditionnelle) est une
quantité importante et très significative dans l'analyse des données binaires. Ainsi, le fait que le logit
de Y soit linéaire en x est une propriété naturelle et facilite l'interprétation des paramètres.

La régression du type « logit », car cette méthode permet en effet d'expliquer une variable
dépendante et de nature binaire (OCTROI DE CREDIT) en fonction de plusieurs autres variables
explicatives nominales et/ou ordinales.

Pour choisir ce modèle et arriver à une telle représentation dans ce chapitre, ce travail s'inspiré aux
travaux effectués par nos aînés, celui de BAHIZIRE M(2014), GNOUDANFOLY
AMADOUSORO(2004). Ce qui nous différencie de leurs travaux c'est le fait de retrouver une ou
plusieurs variables chez nous qui n'est pas chez nos prédécesseurs.

Parlons du travail de BAHIZIRE M, qui parle de déterminants du défaut de remboursement des


crédits octroyés aux ménages par la coopérative d'épargne et de crédit de Cahi. Ce qui nous met à
l'écart de son travail, c'est le fait de choisir certaines variables qui ne sont pas dans son travail comme
financement sollicité, rating, cycle de crédit de l'emprunteur et aussi la manière dont nous formulons
certaines hypothèses telles que niveau d'éducation, état civil, profession, âge et genre.

Pour ce qui est d'AMADOU SORO, qui nous parle de l'analyse des déterminants de l'accès à la
microfinance cas des coopératives d'épargnes et de crédit en côte d'Ivoire. SORO est parvenu à
parler des certaines variables qui n'ont pas été d'usage chez nous (lieu d'habitation du ménage et la
pratique religieuse) mais nous avons tiré certaines inspirations de la manière dont nous avons fait la
représentation de nos variables et la formulation de nos hypothèses parmi ces variable nous pouvons
faire mention de projet d'étude et d'autres variables ont été tirées dans le travail de Schuler et al
(1998), Goetz and Rina Sen (1996)(Etat civil) et en fin Imai(2010), Maldonado and Claudio(2008) ;
Chemin(2008)(Niveau d'éducation de l'emprunteur).
44

II.4. Brève présentation de la ville de Goma

2.4.1 Situation géographique et administrative

La ville de GOMA se situe à l'est de la République démocratique du Congo dans la province du


Nord Kivu, à l'ouest de la ville de Gisenyi(Rwanda) et s'étend sur une superficie de 75,45 km2, soit
11% de la superficie de la province, Elle est située au sud de l'équateur entre 141° de latitude sud et
29° 14 longitude est,

La ville connait un climat subéquatorial tempéré doux grâce aux vents qui soufflent sur le lac Kivu,
sur la ville et des volcans éteints ou en activité de karisimbi, sabinyo, nyiragongo et nyamulagira.
Le total pluviométrique annuel moyen est de 1207 mm reparti en 9 mois alors les températures
oscillent autour de 19,6°c et les saisons climatiques se subdivisent en deux temps saisonniers à
savoir une saison de e pluie qui commence vers la fin du mois d'août et s'étend jusqu'à la première
quinzaine du mois de mai et une plus courte saison sèche. Le sol est un sable noir très fertile ou
carrément des pierres noires issus des éruptions volcaniques. Le relief de la ville de GOMA est peu
accidenté et son altitude varie entre 140 m au bord du lac Kivu et 2000m au point d'adjonction avec
la collectivité de BUKUMU.

La ville a un point le plus élevé, le Mont Goma. L'hydrographie de la ville de GOMA comprend
seulement le lac Kivu, le lac vert et le lac Noir.1
La ville de GOMA exerce son autorité sur deux communes urbaines dénommées commune de
GOMA et commune de karisimbi, la dénomination et la délimitation des communes de la ville de
GOMA sont donnés par l'ordonnance loi N°89-127 du 22 Mai 1989.

Elles sont séparées l'une de l'autre par une artère principale allant de la petite barrière et traversant
la ligne régulière de la ville, en direction vers saké.

Chaque commune est subdivisée en quartiers et ces derniers en avenues, en cellules et <<
nyumbakumi >> (Dix maisons gérées par une personne nommée par le chef de Quartier)

2.4.2 Activités économiques

Sur le plan économique, la ville de GOMA dispose des diverses infrastructures qui participent à son
ouverture à d'autres provinces et villes du pays. Elle est dotée d'un aéroport international qui facilite

1
Archive Mairie de Goma
45

ses échanges avec d'autres provinces (Ex. KATANGA, KASAÏ, Ex. PROVINCE ORIENTALE,
SUD KIVU, MANIEMA, KINSHASA) et le reste du monde. Les échanges commerciaux sont aussi
intensifiés par la voie terrestre qui l'a relié à la République du Rwanda et aux centres commerciaux
BENI et BUTEMBO. Elle est aussi reliée à la ville de BUKAVU par la voie lacustre avec un port
au bord du lac KIVU. Les deux voies la relient également aux villages qui fournissent des vivres à
sa population.

Ces échanges intensifient la circulation des biens, des devises et des personnes dans la ville et
débouchent sur le développement du secteur informel. On rencontre ainsi des étalages partout, des
marchés illégaux, des Kiosques et des ateliers de réparation et de couture qui prolifèrent et
colporteurs qui circulent à travers la ville. On note aussi la prolifération des agences de
communication, des agences aériennes de fret et des agences de transfert d'argent, des banques, des
petites maisons de commerce (boutique), des super- marchés, des organisations locales dites de
développement, initiatives locales de développement (ILD), des organisations non
gouvernementales (ONG) et diverses associations. A ces structures s'ajoutent plusieurs entreprises
et stations de carburant. Comme toute autre économie, l'économie de la ville de GOMA est
constituée par trois secteurs : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire ou de
service.

Sur le plan social, la population de la ville de GOMA est caractérisée par le chômage et la
débrouillardise fait l'occupation de cette dernière car il faut reconnaître qu'il n'y a pas beaucoup
d'industries dans la ville pour créer de l'emploi à la population de la ville de GOMA.

Pour ce faire, le faible revenu de la population de GOMA entraine une grande partie des personnes
actives vers le secteur informel et au niveau des ménages, il entraine les jeunes gens à l'oisiveté par
manque des frais scolaires, ce qui augmente davantage les risques des bandes des inciviques appelés

Le revenu moyen mensuel du ménage est de 184,58$, le revenu moyen par personne par jour est de
0,66$ et le revenu par personne par an est de 237,6$. Vu ce revenu moyen par personne par jour on
peut dire que la population de GOMA vit en dessous de seuil de pauvreté fixé par la banque
mondiale à 1$ par jour par personne. Et en outre, le nombre moyen de personne par ménage non
travailleur est de 5,5 ; le nombre de travailleurs est de 1,3 ce qui conduit à un indice de la dépendance
de 4,22

2
MOVIB et IPS/ Nord-Kivu, enquête socio-économique et accessibilité aux soin dans la province du Nord-Kivu réalisé
par CIF-Santé, mars 2006
46

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET

INTERPRETATION DES RESULTATS

Le but de ce chapitre est de chercher à vérifier les hypothèses assignées pour les questions soulevées
dans la problématique de ce travail à travers la présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats.
Les résultats de cette enquête sont repris dans les différents tableaux d'effectifs.

III. 1. L'analyse des corrélations entre des différentes variables explicatives


du modèle et la variable endogène

L'analyse des relations entre l'octroi de crédit et certaines caractéristiques qualitatives des
emprunteurs a été menée en utilisant les tableaux croisés et les statistiques y afférents. Le logiciel
SPSS version 23 nous a été utile dans cette analyse.

III.1.1. Octroi de crédit et état civil

Tableau n° 3 : Tableau croisé entre octroi de crédit et état civil

CROC/ETACIV MARIES CELIBATAIRES VEUFS, DIVORCES TOTAL

CREDIT OCTROYE 142 83 225

CREDIT NON OCTROYE 55 20 75

TOTAL 197 103 300

Source : Nos enquêtes sur terrain.

Ce tableau indique que sur les 197 mariés, 142 avaient bénéficié le crédit, soit 72,1% et sur
les 103 célibataires, veufs et divorcé enquêtés 83 avaient bénéficié le crédit soit 80,5%. Ce qui
nous permet de dire avec le test Chi2 que la dépendance n'est pas significative. chi2 = 0,70,
ddl = 1, 1-p = 59,77%.
47

III.1.2. Octroi de crédit et âge des enquêtés

Tableau n° 4 : Tableau croisé entre octroi de crédit et âge

AGE/CROC CREDIT OCTROYE CREDIT NON OCTROYE TOTAL

De 18,00 à 25,00 8 4 12

De 26,00 à 35,00 106 28 134

De 36,00 à 40,00 36 7 43

De 41,00 à 45,00 24 12 36

De 46,00 à 50,00 24 4 28

De 51,00 à 55,00 7 16 24

56, et plus 20 4 24

TOTAL 225 75 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

Ce tableau renseigne que sur le total des crédits octroyés (225 emprunteurs), 106 emprunteurs
sur 225 soit 47,4% sont âgés de 26 à 35 ans ont bénéficié le crédit contre 119 emprunteurs
dont l'âge varie entre 18 et 25 ans, 36 ans à 56ans et plus. A travers le test Chi2 la dépendance
n'est pas significative. chi2 = 7,28, ddl = 6, 1-p = 70,40%.

III.1.3. Octroi de crédit et genre

Tableau n°5 : Tableau croisé entre octroi de crédit et genre

CROC/GENRE Masculin Féminin TOTAL

CREDIT OCTROYE 154 71 225

CREDIT NON OCTROYE 36 39 75

TOTAL 190 110 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

Ce tableau renseigne que sur les 190 hommes enquêtés, 154 hommes ont bénéficié le crédit alors
que 36 hommes n'ont pas bénéficié le crédit. Sur 110 femmes enquêtées, 71 ont bénéficié le crédit
48

contre 39 qui n'ont pas bénéficié le crédit. La dépendance est peu significative. (chi2 = 2,71, ddl =
1, 1-p = 90,06%).

III.1.4. Octroi de crédit et taille ménage

Tableau n°6 : Tableau croisé entre octroi de crédit et taille ménage

TAILMENAGE/CROC CREDIT OCTROYE CREDIT NON OCTROYE TOTAL

De 1,00 à 2,00 43 8 51

De 3,00 à 4,00 71 24 95

De 5,00 à 6,00 59 24 83

De 7,00 à 8,00 28 19 47

De 9,00 et plus 24 0 24

TOTAL 225 75 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

Comme nous le constatons avec le tableau ci-dessus, sur les 225 ménages au total qui avaient
bénéficié le crédit, 71 ménages ont une taille de 3 à 4 individus, 59 ont une taille comprise entre 5
à 6 individus. 43 ont une taille comprise entre 1 à 2 individus, 28 ont une taille comprise entre 7 à 8
individus et en fin 24 ont une taille de 9 et plus individus.

Dans la colonne de crédit non octroyé, on constate que 75 ménages de taille de 3 à 6 individus
n'avaient pas bénéficié le crédit. Sur 19 ménages de taille comprise entre 7 et 8 individus et 8
ménages de taille comprise entre 1 et 2 individus n'avaient pas bénéficié le crédit. La dépendance
n'est pas significative. chi2 = 4,56, ddl = 4, 1-p = 66,47%
49

III.1.5. Octroi de crédit et revenu

Tableau n° 7 : Tableau croisé entre octroi de crédit et revenu

Moins de De 100 à De 501 à De 1001 à


CROC/REVENU 2001 et plus TOTAL
100 500 1000 2000

CREDIT OCTROYE 5 120 75 21 4 225

CREDIT NON OCTROI 8 40 24 3 0 75

TOTAL 13 160 99 24 4 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

Le tableau ci-dessus nous renseigne sur les 225 ménages qui ont bénéficié le crédit, 160 avaient un
revenu compris entre 100 à 500$, 99 ménages avaient un revenu compris entre 501 et 1000$, 24
ménages avaient un revenu compris entre 1001 et 2000$, 8 ménages avaient un revenu compris
entre 2001$ et plus et en fin 13 ménages avaient un revenu moins de 100$. La dépendance n'est pas
significative. chi2 = 3,68, ddl = 4, 1-p = 54,90%.

III.1.6. Octroi de crédit et profession

Tableau n° 8 : Tableau croisé entre octroi de crédit et profession

CROC/PROFESS COMMERCANTS AUTRES TOTAL

CREDIT OCTROYE 154 71 225

CREDIT NON OCTROYE 51 24 75

TOTAL 205 95 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

154 ménages parmi les 205 enquêtés qui avaient bénéficié un crédit exerçant la profession
commerçante, contre 71 sur 95 orientés dans d'autres professions. Cette dépendance n'est pas
significative. chi2 = 0,00, ddl = 1, 1-p = 00,00%.
50

III.1.7. Octroi de crédit et niveau d'éducation

Tableau n° 9 : Tableau croisé entre octroi de crédit et niveau d'éducation

PAS DE NIVEAU
NIVEAU D'EDUCATION
CROC/NIVED D'EDUCATION TOTAL
SUPERIEURE
SUPERIEURE

CREDIT
142 83 225
OCTROYE

CREDIT NON
55 20 75
OCTROYE

TOTAL 197 103 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

A la lecture de ce tableau nous remarquons que sur les 197 ménages ayant un niveau
d'éducation supérieure, 142 avaient bénéficié le crédit contre 83 sur 103 ménages n'ayant pas
un niveau d'éducation supérieure mais ayant bénéficié le crédit. La dépendance n'est pas
significative. chi2 = 0,50, ddl = 1, 1-p = 59,77%.

III.1.8. Octroi de crédit et financement propre

Tableau n° 10 : Tableau croisé entre octroi de crédit et financement propre

AVEC FINANCEMENT SANS FINANCEMENT


CROC/FINPRO TOTAL
PROPRE PROPRE

CREDIT OCTROYE 205 20 225

CREDIT NON
71 4 75
OCTROYE

TOTAL 276 24 300

Source : Nos enquêtes sur terrain


51

Au vue de ce tableau ci-dessus nous remarquons que sur les 276 ménages ayant un
financement propre, 205 avaient été bénéficiaires d'un crédit contre 16 ménages sur 24 n'ayant
pas de financement propre mais qui avaient bénéficié le crédit. Cette dépendance n'est pas
significative car chi2 = 0,24, ddl = 1, 1-p = 37,67%.

III.1.9. Octroi de crédit et rating

Tableau n°11 : Tableau croisé entre octroi de crédit et rating

CROC/RATING AVEC RETARD SANS RETARD TOTAL

CREDIT OCTROYE 52 173 225

CREDIT NON OCTROYE 43 32 75

TOTAL 95 205 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

Le tableau ci-dessus nous donne comme information sur 95 ménages ayant encaissé du retard dans
le remboursement de crédit précédent, 52 avaient bénéficié le crédit soit contre 173 sur 205 ménages
de ceux n'ayant pas encaissé du retard dans le remboursement de crédit précédent. La dépendance
est très significative. chi2 = 8,12, ddl = 1, 1-p = 99,56%.

III.1.10. Octroi de crédit et cycle de crédit de l'emprunteur

Tableau n°12 : Tableau croisé entre octroi de crédit et cycle de crédit de l'emprunteur

CROC/CYCLE De 1 à 2 De 3 à 4 De 5 à 6 De 7 à 8 De 9 et plus TOTAL

CREDIT OCTROYE 115 75 19 4 12 225

CREDIT NON OCTROYE 55 8 0 8 4 75

TOTAL 170 83 19 12 16 300

Source : Nos enquêtes sur terrain.

Sur 170 ménages qui ont sollicité du crédit entre 1 à 2 fois 115 avaient bénéficié le crédit, 75 sur 83
qui ont sollicité entre 3 à 4 fois, 19 sur 19 ménages compris entre 5 à 6 cycles, 4 sur 8 ménages
compris entre 7 à 8 cycles et en fin 12 sur 16 ménages compris entre 9 et plus cycles.
52

III.1.11. Octroi de crédit et type de garantie

Tableau n°13 : Tableau croisé entre octroi de crédit et type de garantie

CROC/TYGAR MATERIEL AUTRES TOTAL

CREDIT OCTROYE 178 47 225

CREDIT NON OCTROYE 35 40 75

TOTAL 213 87 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

A la lecture de ce tableau nous remarquons que sur les 213 ménages ayant donné des garanties
matérielles, 178 avaient bénéficié le crédit contre 47 sur 87 de ceux ayant une autre forme de
garantie que la garantie matérielle. . La dépendance est très significative. chi2 = 6,91, ddl = 1,
1-p = 99,14%.

III.1.12. Octroi de crédit et montant de la garantie

Tableau n°14 : Tableau croisé entre octroi de crédit et montant de la garantie

MONGAR/CROC CREDIT OCTROYE CREDIT NON OCTROYE TOTAL

Moins de 800 43 24 67

De 800 à 1899 24 27 51

De 1900 à 2999 16 12 28

De 3000 à 4999 8 4 12

De 5000 à 6999 24 4 28

De 7000 à 8999 24 4 28

9000 et plus 86 0 86

TOTAL 225 75 300

Source : Nos enquêtes sur terrain.

Sur 225 ménages qui avaient bénéficié du crédit 86 sur 86 ménages, présentant un montant de
la garantie de 9000$ et plus, 43 sur 67 ménages dont le montant de la garantie est moins de
800 ; 24 sur 51 ménages dont le montant de la garantie est compris entre 800 à 1899$, 48 sur
56 dont la garantie est revalue entre 5000 à 8999$,; 16 sur 28 ménages dont le montant de la
53

garantie est compris entre 1900à2999 ; 8 sur 12 ménages dont le montant de la garantie est
compris entre 3000 et 4999$. Cette dépendance est significative. chi2 = 16,22, ddl = 6, 1-p =
98,74%.

III.1.13. Octroi de crédit et échéance de remboursement

Tableau n°15 : Tableau croisé entre octroi de crédit et échéance de remboursement

CROC/ECHREM De 1 à 5 mois De 6 à 10 mois De 11 à 12mois TOTAL

CREDIT OCTROYE 35 12 178 225

CREDIT NON OCTROYE 12 8 55 75

TOTAL 47 20 233 300

Source : Nos enquêtes sur terrain.

A la lecture de ce tableau nous remarquons que sur les 225 ménages qui avaient bénéficié le crédit
178 ont l’échéance de remboursement compris entre 11 et 12 mois, contre 35 sur 47 ménages dont
l’échéance est compris entre 1 à 5 mois et en fin 12 sur 20 ménages dont l’échéance est compris
entre 6 à 10 mois avaient bénéficié le crédit. Cette dépendance n'est pas significative. chi2 = 0,65,
ddl = 2, 1-p = 27,78%.

III.1.14. Octroi de crédit et projet financé (secteur d'activité)

Tableau n° 16 : Tableau croisé entre octroi de crédit et projet financé (secteur d'activité)

CROC/PROFIN COMMERCE AUTRES TOTAL

CREDIT OCTROYE 182 43 225

CREDIT NON OCTROYE 59 16 75

TOTAL 241 59 300

Source : Nos enquêtes sur terrain

A travers ce tableau ci- dessus, nous remarquons que 182 ménages sur 241 œuvrant dans le
commerce avaient bénéficié le crédit contre 43 ménages sur 59 de ceux œuvrant dans d'autres
domaines. La dépendance n'est pas significative. chi2 = 0,69, ddl = 1, 1-p=59,46%.
54

Avue de tous ces tableaux croisés nous remarquons que seuls 4 variables sont retenues à travers le
test de ch2. Parmi elles il y a celle qui est qualifiée significative (montant de la garantie) et celle qui
est qualifiée peu significative (genre) et en fin ceux-là qui sont qualifiées très significatives (rating ;
type de garantie).

III.2. Analyse économétrique

III.2.1. La corrélation

Le but de cette partie de l'étude est d'examiner les relations unies variées entre la variable dépendante
et les variables indépendantes et de déceler l'existence de problème de multi colinéarité entre les
variables indépendantes. Ainsi, le tableau suivant présente les matrices de corrélation entre les
différentes variables. Les analyses de corrélation sont établies selon la méthode de Pearson.
55

Tableau n° 15 : Matrice de corrélation entre les variables


AGE CROC CYCLE ETACIV ECHREM FINPRO GENRE MONGAR NIVETD PROFES PROFIN RATING REVENU TAILME TYGAR

AGE 1.000000 -0.101598 -0.030957 -0.170185 0.180658 -0.084373 -0.060105 0.180292 0.007215 0.018192 0.078157 0.080566 0.189168 0.535701 -0.054607

CROC 1.000000 0.055620 0.096077 0.030681 -0.056344 0.188982 0.411322 0.096077 0.000000 -0.019087 0.326860 0.151456 -0.039133 -0.301511

CYCLE 1.000000 -0.181689 -0.156143 0.338454 -0.009197 -0.165296 -0.13092 0.034087 0.028663 0.224977 0.052913 0.063665 0.206831

ETACIV 1.000000 -0.114962 -0.211119 0.033288 -0.011765 0.181538 -0.01256 -0.009169 -0.106773 0.114593 -0.478745 -0.154497

ECHREM 1.000000 0.019015 0.231927 0.191416 -0.22696 0.348988 0.165724 -0.006017 -0.038336 0.214114 -0.023641

FINPRO 1.000000 -0.079860 0.015391 -0.0053 0.011050 -0.145180 -0.011050 0.051202 -0.039688 0.028314

GENRE 1.000000 -0.077733 -0.31169 0.460192 0.378738 0.009266 -0.008945 -0.036977 0.246915

MONGAR 1.000000 0.045552 -0.30358 -0.472662 0.081283 0.321354 0.224242 -0.657959

NIVETD 1.000000 -0.31089 -0.218220 -0.047106 -0.058206 0.021305 -0.215653

PROFES 1.000000 0.658802 0.096154 -0.304456 -0.140701 0.502616

PROFIN 1.000000 -0.018716 -0.284020 -0.138180 0.631113

RATING 1.000000 0.269184 0.140701 0.121548

REVENU 1.000000 0.164473 -0.237843

TAILME 1.000000 -0.161254

TYGAR 1.000000

Source : traitement à partir du Logiciel Eviers 3.1


56

L'examen des matrices de corrélation de Pearson et de Tau-B de Kendall montre qu'aucune


corrélation critique n'est relevée entre les variables indépendantes continues et discrètes. En
effet, tous les coefficients de corrélation sont sensiblement inférieurs à 0,8 ce qui correspond à
la limite proposée par Kennedy (1985) et à partir de laquelle, on commence généralement à
avoir des problèmes sérieux de multi-colinéarité dans les modèles de régression. Ainsi les
différentes corrélations entre la variable dépendante et les variables indépendantes sont décrites
au point qui suit.

III.2.3. Analyse de la régression multiple

Cette analyse nous aide à appliquer les principales statistiques de la première estimation du
modèle logit qui va consister à éliminer certaines variables indépendantes parmi les 14 variables
que nous avons choisies et qui constituent les hypothèses de cette recherche. En effet ces
variables seront élimées parce que vis-à-vis du variable dépendante à la première estimation du
modèle logit elles n'influencent pas la décision de l'octroi de crédit au sein des institutions
microfinance de la ville de Goma à un seuil de significativité de 5%.

En deuxième lieu nous procéderons à la dernière estimation du modèle logit qui va consister
toujours à expliquer parmi les variables retenues dans la première estimation du modèle logit
leur influence sur la décision de l'octroi de crédit au même seuil de 5%, si ces variables
indépendantes ne parviennent pas à expliquer cette influence de l'octroi de crédit à ce seuil de
5% qui est notre le seuil choisi pour notre étude. Nous procéderons à un test d'hétéroscédasticité
( Il est évident alors de procéder au test d'hétéroscedasticité de White pour détecter les résidus
du modèle et de détecter son origine afin de les corriger à travers ce test) qui nous permettra
d'enlever les erreurs que peut contenir nos variables indépendantes pour en fin ramener encore
toutes les variables indépendantes à une troisième estimation et qui sera la dernière estimation
du modèle car les erreurs que peut contenir les variables seront déjà enlever à travers le test
d'hétéroscédasticité en fin de passer à d'autres tests qui nécessiteront d'être appliqué pour
parvenir à un résultat fiable et efficace.

Dans le but d'approfondir les résultats ci-dessus, il est nécessaire que nous procédions à une
analyse multi variée. L'avantage de cette analyse est qu'elle prend en compte les interrelations
pouvant exister entre les variables explicatives. A cet effet, un modèle « logit » a été estimé.
57

Le tableau ci-dessous présente les résultats de l'estimation du modèle Logit estimé par la
méthode du maximum de vraisemblance.

Tableau n° 16. Principale statistiques de la première estimation du modèle Logit

Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.

CYCLE 0.563693 0.405577 1.389856 0.1646

ETACIV -0.886282 1.438183 -0.616251 0.5377

ECHREM -0.118445 0.656276 -0.180480 0.8568

FINPRO -1.561790 1.679611 -0.929853 0.3524

GENRE 2.272780 1.376732 1.650851 0.0988

MONGAR 0.850494 0.348755 2.438655 0.0147

NIVED 1.423859 1.096340 1.298739 0.1940

PROFESS 0.977354 1.996181 0.489612 0.6244

PROFIN 3.426895 1.910427 1.793785 0.0728

RATING 3.607545 1.316102 2.741084 0.0061

REVENU 0.566357 0.806482 0.702257 0.4825

TAILMENAGE -0.290959 0.658466 -0.441874 0.6586

TYGAR -3.848954 1.509976 -2.549016 0.0108

AGE -0.860896 0.530905 -1.621563 0.1049

C -8.608369 5.366575 -1.604071 0.1087

Mean dependent var 0.750000 S.D. dependent var 0.435890

S.E. of regression 0.320287 Akaike info criterion 0.905701

Sum squared resid 6.257594 Schwarz criterion 1.365714

Log likelihood -19.41663 Hannan-Quinn criter. 1.089544

Restr. log likelihood -42.73747 Avg. log likelihood -0.255482

LR statistic (14 df) 46.64168 McFadden R-squared 0.545677

Probability(LR stat) 2.20E-05


58

Obs with Dep=0 75 Total obs 300

Obs with Dep=1 225

Source : traitement sur base du Logiciel Eviews 3.1

L'équation ci-dessous découle du tableau des principales statistiques de la première estimation


du modèle logit :

CROC = 0.5636932078*CYCLE - 0.8862820454*ETACIV - 0.1184447645*ECHREM -


1.561790126*FINPRO + 2.272779696*GENRE + 0.850494047*MONGAR +
1.423859141*NIVETD + 0.9773543312*PROFESS + 3.426894954*PROFIN +
3.607545152*RATING + 0.5663571685*REVENU - 0.290959324*TAILMENAGE -
3.848953741*TYGAR - 0.8608956001*AGE - 8.608369308

Cette situation nous pousse alors à recourir au « stepwise process » qui est un processus de
sélection des variables significatives à travers l'élimination des certaines variables explicatives.
Boubacar Diallo (2006). Cette pratique est connue chez Régis Bourbonnais sous le nom de la
méthode Backward elimination (ou élimination progressive) et consiste, sur le modèle complet
de k variables explicatives, à éliminer de proche à proche les variables explicatives dont les
T-de Student sont en dessous du seuil critique (BOURBONNAIS, 1991).

Il ressort du tableau ci-dessus ; que les variables indépendantes qui expliquent l'estimation du
modèle logit, sont les suivantes :

Toutefois, de ce résultat, il est remarqué que nos investigations montrent qu'en majeure partie
les variables pour lesquelles nous attendons un signe à priori a été retrouvé (exception faite pour
les variables « MONGAR, TYGAR et RATING »), ce qui est intéressant pour notre modèle.
Nous avons obtenu les résultats finals suivants :
59

Tableau n°17. Principales statistiques de la dernière estimation du modèle Logit

Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.

MONGAR 0.409314 0.198280 2.064327 0.0390

RATING 1.999704 0.731363 2.734217 0.0063

TYGAR -0.839316 0.896338 -0.936384 0.3491

C -2.319115 1.729868 -1.340631 0.1800

Mean dependent var 0.750000 S.D. dependent var 0.435890

S.E. of regression 0.379071 Akaike info criterion 0.928386

Sum squared resid 10.34602 Schwarz criterion 1.051056

Log likelihood -31.27867 Hannan-Quinn criter. 0.977411

Restr. log likelihood -42.73747 Avg. log likelihood -0.411561

LR statistic (3 df) 22.91760 McFadden R-squared 0.268121

Probability(LR stat) 4.20E-05

Obs with Dep=0 75 Total obs 300

Obs with Dep=1 225

Sources : traitement à partir du Logiciel Eviews 3.1

A cette dernière estimation du modèle logit apparait deux variables qui sont statistiquement
significatives (seuil 5%) au lieu de trois de la première régression logistique ; ce qui est
intéressant pour cette étude. Ces variables sont telles que le montant de la garantie (MONGAR)
et le rating (RATING).

Toutes ces variables (MONGAR, RATING) influencent positivement l'octroi de crédit dans les
ménages de clients des institutions de microfinance de la ville de Goma. Quant à la
significativité globale du modèle, en comparant toujours le p-value avec les différents seuils,
ce tableau nous révèle que le modèle est globalement significatif au seuil de 5% et portent
respectivement le signe positif.
60

III.2.4. Tests de validité statistique du modèle élaboré et inférences

Ces tests nous permettent d'une part de vérifier si les variables de la dernière estimation du
modèle Logit ne sont plus soumises au problème de la spécification de significativité globale
et d'appréciation de la qualité de l'ajustement fait ci-dessus.

III.2.5. Test de qualité de spécification du modèle

Le modèle qui n'a pas encore subit le test se présente de la manière suivante :

CROC = - 2.319114636 -0.4093142808*MONGAR + 1.999703955*RATING


Le montant de la garantie influence négativement l'octroi de crédit tandis que le rating
influence l'octroi de crédit positivement à travers ce modèle.

III.3. La prédiction du modèle

Le but de ce test est de juger la qualité de l'ajustement, c'est-à-dire l'adéquation du modèle aux
données disponibles (Hurlin, 2003). Il s'agit de savoir si le modèle spécifié est un bon outil de
prédiction de l'octroi de crédit ou non.
Ci-dessous le tableau de prédiction de l'octroi de crédit :

Tableau N° 18 : Tableau de prédiction de l'octroi de crédit

Estimated Equation Constant Probability

Dep=0 Dep=1 Total Dep=0 Dep=1 Total

P(Dep=1)<=C 51 12 63 0 0 0

P(Dep=1)>C 24 213 237 75 225 300

Total 75 225 300 75 225 300

Correct 51 213 264 0 300 300

% Correct 68 94.66 88 0.00 100.00 75.00

% Incorrect 32 5.34 12 100.00 0.00 25.00

Total Gain* 68.42 -5.26 13.16

Percent Gain** 68.42 NA 52.63

Source : traitement à partir du Logiciel Eviews 3.1


61

Les résultats du test de prédiction montrent que ce modèle prédit un bon pouvoir de prédiction
qui correctement prédit les données à 88% des cas si le point de coupure est fixé à 0,5 et à un
pourcentage incorrect de 12%. Ce qui veut dire que l'octroi de crédit dans les ménages prédit
correctement un pourcentage de 94.66% et 68% aux ménages non bénéficiaire de crédit. Ce qui
nous permet de dire que ce modèle est un bon outil de prédiction du fait que 88% supérieur à
50%. Tout de même, la probabilité constante de prédiction prouve que le modèle est correct
75% et incorrecte à 25%.

III.4. Discussion des résultats

Les résultats obtenus par cette recherche permettent de passer à l'analyse des variables retenues
après avoir utilisé une multitude des tests. Pour parler de ces résultats, sur quatorze variables
indépendantes (Etat civil, âge, genre, taille de ménage, profession, revenu, financement propre,
projet financé, rating, cycle, niveau d'éducation, échéance de remboursement, montant de la
garantie et type de la garantie) après croisement de tableau en appliquant un test de
significativité de chi2, nous sommes parvenus aux conclusions suivantes : seules 4 variables
ont été retenues à partir de test de chi2. Parmi ces variables deux variables indépendantes étaient
qualifiées très significatives (rating à 99.56%et type de garantie à 99.14%) et une était qualifiée
peu significative (genre à 90.06%) et en fin une autre variable indépendante était qualifiée
significative (Montant de la garantie à 98.74%). Nous ne pouvons pas conclure sur base de ce
test de chi2 car nous cherchions seulement la relation existante entre la variable expliquée et
les variables explicatives, mais plutôt comme nous avons choisi un modèle économétrique
(Logit) c'est grâce à ce modèle que nous présenterons le résultat de cette recherche et arriver à
conclure.

En parcourant le long de cette recherche, nous avons appliqué diffèrent test tel que : test de la
matrice de corrélation des variables qui consiste à examiner les relations unies variées entre la
variable dépendante et les variables indépendantes et de déceler l'existence de problème de
multi colinéarité entre les variables indépendantes, Le test de prédiction du modèle quant à lui
montre comment le modèle prédit correctement ou incorrectement les données.

Après que toutes les variables indépendantes (quatorze variables) de cette recherche aient passé
dans différent test (Chi Carré, estimation du modèle et test de prédiction de modèle) certaines
variables indépendantes de notre champs d'étude ont été éliminées (soit douze variables
62

indépendantes). Nous voici, rester avec deux variables indépendantes (Montant de la garantie
et rating) sur base auquel nous allons présenter et discuter le résultat de cette étude.

III.4.1. Octroi de crédit et montant de la garantie.

La régression logistique que nous avons appliqué dans cette recherche, indique, en ce qui
concerne la variable indépendante« montant de la garantie », qu'elle possède une probabilité
négative parmi les facteurs qui influencent les décisions de l'octroi de crédit dans les institutions
de microfinance ce qui nous a écarté de l'hypothèse que nous avons formulé pour cette variable
dans le deuxième chapitre formulée comme suit : la probabilité d'octroi de crédit serait positive
si le montant de la garantie est élevé par rapport au crédit sollicité. En jetant un œil sur le travail
empirique pour cette variable, nous avons pu aboutir à un résultat qui s'éloigne de celui de
BAHIZIRE. Dans son travail, la variable indépendante « montant de la garantie
(MONGARANT) » c'est une variable quantitative dont l'hypothèse formulée est plus la valeur
du bien donné comme garantie est élevée, plus le risque de défaut de remboursement serait
faible, au finish cette variable indépendante a été éliminée et n'a pas été parmi les variable qui
influence le défaut de remboursement.

Cette variable pour notre cas n'a pas été éliminée car son seuil ne dépasse pas 5% (Seuil choisi
par cette étude) dans une estimation du modèle logit mais ce ne qu'au niveau de l'affirmation
de l'hypothèse formulée pour cette variable que son hypothèse a été rejetée. Le montant de la
garantie joue un grand rôle dans l'octroi de crédit car pour arriver à octroyer le crédit à un client
de la microfinance, l'agent de crédit doit d'abord se rassurer sur le type de garantie que
l'emprunteur accorde, à part cela pour arriver à déterminer la valeur de cette garantie, l'agent de
crédit dans une IMF doit faire une descente sur terrain en fin de donner la valeur à la garantie
exprimée en dollars, pour voir si la garantie peut être acceptée ou rejetée par l'agent de crédit.

III.4.2. L'octroi de crédit et le rating

La probabilité de l'octroi de crédit augmente avec le rating lorsque l'emprunteur n'a pas réalisé
des retards dans ses remboursements de crédit octroyé antérieurement l’IMF. Nous affirmons
notre hypothèse de recherche formulée dans le chapitre 2 du fait que la variable rating influence
positivement la décision de l'octroi de crédit dans les IMF de la ville de Goma. Cette variable
est significative au seuil de 1% ce qui signifie pour nous, comme son seuil ne dépasse pas 5%
qui est le seuil choisi par notre étude elle ne sera pas éliminée.
63

Nous avons fouillés les travaux antérieurs mais en vain, nous n'avons pas trouvé l'auteur qui
utilise le terme rating comme nous l'avons utilisé dans le présent travail. Pour pallier à cet
obstacle nous avons jugé bon d'associer cette variable indépendante parmi tant d'autres. Surtout
les variables qui heurtent aux mêmes difficultés et qui peuvent aboutir à une même solution.
C'est dans ce sens que nous avons jugé important d'associer le rating à une variable
indépendante nommée « Degré de rationnement » tiré dans le travail de BAHIZIRE(2014).

Dans le travail de BAHIZIRE l'hypothèse suivante a été formulée pour cette variable : le degré
de rationnement du crédit(en termes de recevoir un montant de crédit inférieur au montant
demandé) serait positivement lié à la probabilité de défaut de remboursement.

Pour marier l'idée du degré de rationnement à celle du rating, nous comprenons déjà que en
terme de prononciation et compréhension, ces deux variables indépendantes sont séparées, mais
du point de vue conséquence, le deux prouvent des difficultés d'utilisation/d'investissement car
pour le rating de notre côté, nous le comprenons comme la situation antérieur de crédit
contracter par l'emprunteur, si l'emprunteur avait encaissé le retard dans le remboursement
précédent il n'aura pas accès ( à la totalité : en termes de recevoir un montant de crédit inférieur
au montant demandé) au 100% du montant sollicité comme crédit. Ceci témoigne déjà que le
montant à recevoir comme crédit sera inférieur au montant demandé. Dans la compréhension
au problème de variable indépendante de mon prédécesseur, nous comprenons que les deux
variables aboutissent aux mêmes obstacles. Tel que la régression logistique prédit la variable
indépendante rating, nous comprenons que la probabilité de l'octroi de crédit au ménage au sein
des institutions de microfinance augmente avec le rating.
64

CONCLUSION

Nous voici au terme de cette étude intitulé « Déterminants de l'octroi de crédit dans les
institutions de microfinance de microfinance dans la ville de Goma». Elle s'est fixée alors
comme objectif d'identifier et analyser les différentes variables qui influent sur la décision
d'octroi de crédit dans les IMF de la ville de Goma.

En vue d'atteindre cet objectif, ce travail a été subdivisé en trois grandes parties hormis
l'introduction et la conclusion. Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature où nous
donnons la théorie sur les concepts clés ; le deuxième chapitre porte sur le cadre
méthodologique de l’étude où nous avons déterminé la taille de l'échantillon tiré sur une
population et en deuxième lieu, nous avons spécifié le modèle économétrique que nous utilisons
dans cette étude dont nous faisons mention de la régression logistique et le dernier chapitre s'est
focalisé sur la présentation des données, l'analyse et l'interprétation des résultats où aussi nous
avons commencé par croiser la variable dépendante avec chaque variable indépendante à l'aide
d'un tableau croisé et en fin dans ce chapitre nous avons appliqué différents tests dont le test de
prédiction du modèle qui nous ont amené à faire l'analyse et déterminé le résultat.

Quelles sont les déterminants permettant aux institutions de microfinance d’octroyer des
crédits ? Telle a été la question qui a fait l'objet de notre préoccupation dans cette étude. A cette
question la réponse suivante a été formulée : « les déterminants qui permettraient aux IMF
d'octroyer le crédit à ses membres et/ou clients seraient liés à l'état-civil de l'emprunteur, l'âge
de l'emprunteur, le genre de l'emprunteur, le niveau d'éducation de l'emprunteur, la profession
de l'emprunteur, le projet financé (le secteur d'activité), le type de garantie exigée, le montant
de garantie, l'échéance de remboursement, la taille du ménage de l'emprunteur, le revenu de
l'emprunteur, le financement propre de l'emprunteur, le rating et le cycle de crédit de
l'emprunteur ».

Pour vérifier cette hypothèse et atteindre cet objectif, nous avons fait recours aux méthodes et
techniques suivantes : techniques documentaires, technique d'entretien et la technique de
questionnaire pour la collecte des données primaires ; aux outils tels que le test de Khi-deux,
les statistiques descriptives, le modèle économétrique (modèle dichotomique de régression
logistique), le tableur d'Excel et les logiciels Eviews (version 3.11) pour le traitement des
données.
65

Les résultats économétriques ont montré que en régression « logit » sur les données recueillies
sur l'ensemble de l'échantillon constitué de 300 ménages emprunteurs, sur quatorze variables
indépendantes(Etat civil, âge, genre, profession, financement propre, taille de ménage, type de
le garantie, montant de la garanties, projet financé, rating, cycle, échéance de remboursement,
le revenu et le niveau d'étude) seules trois variables indépendantes (rating et montant de la
garantie ; type de la garantie) influencent la décision de l'octroi de crédit dans le tableau des
principales statistiques de la première estimation du modèle Logit à un seuil de 5%. A travers
ce résultat qui ressort du tableau de la première estimation du modèle logit, notre hypothèse de
départ est nuancée par le fait que seulement trois variables indépendantes sur quatorze sont
significatives au seuil de 5%, ce qui traduit une influence légère de ces trois variables
indépendantes (rating, type de la garantie et montant de la garantie) dans la prise de décision
pour influencer la variable dépendante(octroi de crédit).C'est la première hypothèse formulée
dans l'introduction de ce présent travail qui est nuancée.

En effet, les résultats qui vont nous permettre de conclure cette étude à travers les hypothèses
formulées pour chaque variable indépendante dans le deuxième chapitre seront tout simplement
interprétés pour deux variables indépendantes parce que, seulement deux variables qui sont
significatives au seuil de 1 et 5%.Ces variables proviennent du tableau de la dernière estimation
du modèle logit. En premier lieu, cette dernière estimation avait analysé trois variables (Type
de la garantie, montant de la garantie, rating) qui étaient significatives dans la première
estimation du modèle logit mais après la deuxième estimation de ces variables indépendantes,
deux variables indépendantes (montant de la garantie et rating) sont significatives au seuil de
5%(Seuil choisi par notre étude) et une variables indépendantes (type de la garantie) est
éliminée car son seuil est supérieur au seuil de 5% prévu par cette étude. Le résultat auquel est
abouti les deux variables (montant de la garantie et rating) après avoir appliqué un test de
globalité est le suivant :La probabilité de l'octroi de crédit diminue avec le montant de la
garantie lorsque le montant de la garantie de l'emprunteur ne parvient pas à couvrir le montant
de crédit sollicité afin de réduire tous les risques que peuvent connaitre l'emprunteur en lui
octroyant un crédit, ce qui nous poussent à dire que notre hypothèse formulée pour cette variable
dans le deuxième chapitre pour cette variables est rejetée car nous nous attendions à un signe
positif dans la probabilité de l'octroi de crédit mais par contre la probabilité de l'octroi de crédit
augmente avec le rating lorsque l'emprunteur n'a pas réalisé de retard dans ses remboursement
de crédit octroyé antérieurement par l’IMF. En ce qui concerne notre hypothèse de départ que
nous avons présumé qu'elle aurait un signe positif, nous venons de confirmer cette hypothèse à
66

travers la forme de l'équation que la dernière estimation du modèle Logit nous donne. Voici la
représentation équationnelle qui justifie la confirmation et le rejet de nos deux hypothèses
formulées dans le deuxième chapitre pour les deux variables indépendantes retenues. L'une des
variables contient comme constante négative (MOGAR : ho rejetée) et l'autre a comme
constante positive (RATING ho : confirmée) :

CROC = - 2.319114636 - 0.4093142808*MONGAR + 1.999703955*RATING

Nous suggérons aux ménages désirant de bénéficier un crédit auprès des IMF de la ville de
Goma que la probabilité de l'octroi de crédit au sein de ces derniers augment avec le nombre de
fois que le membre a bénéficié le crédit sans qu'il réalise un retard dans le remboursement de
crédit antérieur mais par contre le montant de la garantie est un atout parmi les facteurs qui
influences l'octroi de crédit au sein des IMF parce que la probabilité de l'octroi de crédit diminue
avec le montant de la garantie (d'où la présence du signe moins dans l'équation de dernière
estimation du modèle logit).

Nous suggérons aux IMF de la ville Goma d'informer le membre le plus tôt possible du
changement de la variable indépendante prise en compte dans la matière des facteurs essentiels
qui influencent la décision de l'octroi de crédit. Les offres de crédit devront être davantage
orientées vers les secteurs plus productifs tels que le commerce. La microfinance son objectif
doit être toujours poursuivi celui de donner accès au crédit à la population pauvre à travers les
microcrédits. En parcourant en long et en large différent dossiers de crédit de membre nous
avons pu comprendre que beaucoup des crédits sont plus octroyés aux hommes qu'aux femmes
et aussi aux personnes ayant un niveau de vie modeste, sans tenir compte de rang social, ce qui
prouve une discrimination au sein des IMF de la Goma afin de pouvoir pallier à ce constat.

Ainsi, nous n'avons aucune intention de prétendre dire avoir réalisé un travail parfait sur le
déterminant de l'octroi de crédit dans les IMF de la ville de Goma.

Une approche plus complète serait par exemple d'élargir la taille de l'échantillon sur tout le
territoire national comme les IMF sont localisée sur toute l'étendue de la république pour trouver
un taux des réponses plus élevé et ainsi fructifier plus rigoureusement les analyses du problème.
De ce fait, nous restons reconnaissant que ce travail est une œuvre humaine qui ne peut manquer
des lacunes. Pour ce faire, toutes critiques constructives relatives à ce travail sont les bienvenues
pour enrichir ce cadre de réflexion.
67

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70

TABLE DES MATIERES

DEDICACE.................................................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................... 1
LISTES DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ............................................................................................ 2
Introduction............................................................................................................................................. 3
1. Contexte d’étude ......................................................................................................................... 3
2. Problématique ............................................................................................................................. 5
3. Objectifs....................................................................................................................................... 8
4. Hypothèses .................................................................................................................................. 8
5. Intérêt du travail.......................................................................................................................... 9
6. Méthodes, et Techniques ............................................................................................................ 9
a) Méthodes ................................................................................................................................ 9
b) Techniques ............................................................................................................................ 10
7. Subdivision du travail .................................................................................................................... 10
CHAPITRE PREMIER: REVUE DE LA LITTERATURE .................................................................................. 11
I.0. Introduction ................................................................................................................................. 11
I.1. Clarification des concepts............................................................................................................ 11
I.1.1. Définition de la microfinance ............................................................................................... 12
I.2. Historique de la microfinance etexpérience de Grameen Bank ................................................. 15
I.3. Historique de microcrédit............................................................................................................ 17
I.4. Fondement théorique de la microfinance................................................................................... 18
I.4.1. Les Théories économiques explicatives de la microfinance ................................................. 18
I.5. La microfinance, un mode de financement alternatif au système bancaire............................... 25
I.5.1. Les différentes formes des prêts de microfinance ............................................................... 25
1.6 Littérature empirique .................................................................................................................. 29
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE DE L’ETUDE.......................................................... 33
II.1. Déroulement de l'enquête et détermination de la taille de l'échantillon ................................. 33
II.1.1. Note sur le déroulement de l'enquête ................................................................................ 33
II.1.2. Collecte et traitement des données .................................................................................... 33
II.1.3. La détermination de la taille de l'échantillon ...................................................................... 34
II.2. définition des variables .............................................................................................................. 35
II.2.1. Les facteurs liés aux caractéristiques des demandeurs de crédit ....................................... 35
II.2.2. Les facteurs liés aux caractéristiques de l'institution .......................................................... 38
Tableau N° 2 : Description des variables de l'étude et signes attendus ................................................. 41
II.3. Spécification formalisée et problème d'estimation ................................................................... 42
71

II.4. Brève présentation de la ville de Goma ..................................................................................... 44


2.4.1 Situation géographique et administrative ............................................................................ 44
2.4.2 Activités économiques ......................................................................................................... 44
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS .................... 46
III. 1. L'analyse des corrélations entre des différentes variables explicatives du modèle et la
variable endogène ............................................................................................................................. 46
III.1.1. Octroi de crédit et état civil ................................................................................................ 46
III.1.2. Octroi de crédit et âge des enquêtés ................................................................................. 47
III.1.3. Octroi de crédit et genre .................................................................................................... 47
III.1.4. Octroi de crédit et taille ménage........................................................................................ 48
III.1.5. Octroi de crédit et revenu .................................................................................................. 49
III.1.6. Octroi de crédit et profession ............................................................................................ 49
III.1.7. Octroi de crédit et niveau d'éducation............................................................................... 50
III.1.8. Octroi de crédit et financement propre ............................................................................. 50
III.1.9. Octroi de crédit et rating .................................................................................................... 51
III.1.10. Octroi de crédit et cycle de crédit de l'emprunteur ......................................................... 51
III.1.11. Octroi de crédit et type de garantie ................................................................................. 52
III.1.12. Octroi de crédit et montant de la garantie ...................................................................... 52
III.1.13. Octroi de crédit et échéance de remboursement ............................................................ 53
III.1.14. Octroi de crédit et projet financé (secteur d'activité) ...................................................... 53
III.2. Analyse économétrique ............................................................................................................ 54
III.2.1. La corrélation...................................................................................................................... 54
III.2.3. Analyse de la régression multiple....................................................................................... 56
III.2.4. Tests de validité statistique du modèle élaboré et inférences .......................................... 60
III.2.5. Test de qualité de spécification du modèle ....................................................................... 60
III.3. La prédiction du modèle............................................................................................................ 60
III.4. Discussion des résultats ............................................................................................................ 61
III.4.1. Octroi de crédit et montant de la garantie. ....................................................................... 62
III.4.2. L'octroi de crédit et le rating .............................................................................................. 62
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 64
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 67
72
73

QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

Nous, TAMARI SHEKASANA , étudiante en deuxième année de Master dans le domaine de


Sciences Economiques et Gestion à l’université de Goma dans la filière gestion financière,
traitant sur le sujet intitulé « LA PROBLEMATIQUE DE L’OCROI DE CREDIT DANS LES
INSTITUTIONS DE MIROFINANCE » avons l’honneur de vous adresser notre questionnaire
d’enquête, ayant pour but de s’enquérir d’informations sur le secteur de microfinance à Goma,
lesquelles informations nous permettrons d’appréhender notre sujet pour la rédaction de notre
travail de mémoire. Tout en garantissant votre anonymat veillez répondre à nos questions en
suivant les consignes ci-dessous :

 Cocher dans l’assertion correspondant à votre réponse.


 Ecrire sur les pointillées pour des questions nécessitants plus de précisions.
I. IDENTIFICATION DE L’ENQUETE(E)
1. Sexe
a. Masculin b. Feminin
2. Age : ………… ans
3. Etat civil
a) Célibataire
b) Marie
c) Divorce
d) Veuf
4. Revenu

R/…………………..

5. Profession
 Commerçant
 Agent de l’Etat
 Agriculteur
 Autre
6. Niveau d’étude
a) Sans étude
b) Primaire
c) Secondaire
d) Universitaire
74

7. Quel est la taille de votre ménage ?

R/……………

8. A part le crédit avez-vous un autre financement propre de votre projet ?


a) Oui
b) Non
9. Combien de fois estimez-vous avoir demandé le crédit ?
a) Une fois
b) Deux fois
c) Trois fois
d) Quatre fois et plus
10. Quel type de garantie exiger ?
a) Matériel
b) Immatériel
11. Comment estimez-vous votre garantie par rapport au crédit demande ?
a) Supérieur au crédit
b) Inferieur au crédit
c) Équivalent au crédit
12. A quel moment de l’échéance avez-vous rembourse des crédits précèdent ?
a) Avant l’échéance
b) A l’échéance
c) Après l’échéance
13. Dans quel activité comptez-vous utilise la somme emprunter ?
a) Commerce
b) Scolarité
c) Voyage
d) Achat d’une parcelle
e) Autres
14. Avez-vous accédé au crédit ?
a) Oui
b) Non
75

15. A combien de pourcent estimez-vous le crédit octroyer par rapport au crédit


demande ?
a) 200%
b) 150%
c) 100%
d) 50%
e) Moins de 50%

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