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Département des Sciences de Gestion

Mémoire préparé pour l'obtention du Master Spécialisé en Finance


Islamique

Sujet
Encadré par :
Réalisé par :
Le Professeur Nom et Prénom
Nom et prénom

Mme EL ZANATI DrissProfesseur à la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales-Agdal

Mme EL MOUTAQI BaderddineProfesseur à la Faculté polydisciplinaire de Larache


Jury:
Mr. EL MARZOUKI Abdenbi Professeur à la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales-Agdal

Année universitaire 2022-2023


Dédicace

À ma mère,

Tu m'as donné la vie, la tendresse et le courage dès mes premiers pas.


Tout ce que je peux offrir ne peut exprimer l'amour et la gratitude que je
ressens à ton égard. En remerciement de tes sacrifices et de l'affection
constante dont tu m'entoures, je te dédie humblement ce travail.

À mon père,

Toi, l'épaule solide, l'œil attentif et compréhensif, tu es la personne la


plus digne de mon estime et de mon profond respect. Aucune dédicace ne
peut rendre justice à mes sentiments. Que Dieu te préserve, te donne la
santé et t'accorde une longue vie.

À ma sœur, à mes frères, à tous mes ami(e)s et à tous ceux qui me sont
chers,

Vous qui m'entourez de votre amour, je vous dédie ce modeste travail en


signe de reconnaissance et de dévouement. Merci d'être toujours là pour
moi.
Remerciements
Résumer
Abstract
Liste des figures
Liste des tableaux
SOMMAIRE
Introduction
La microfinance a toujours été conçue comme un moyen d'intégrer les personnes exclues
du système bancaire traditionnel, en fournissant des services aux "non bancables", notamment
ceux qui ne peuvent pas fournir de garanties physiques ou qui résident dans des régions
éloignées et mal desservies par les services financiers. Au fil des années, la réussite de la
microfinance a été indéniable, avec de nombreux projets et initiatives couronnés de succès
dans divers pays. L'objectif principal était de lutter contre la pauvreté, d'intégrer les exclus
dans l'économie et de restaurer leur dignité. À cette époque, la réalisation de ces objectifs
sociaux semblait aller de soi et était considérée comme faisant partie intégrante du
fonctionnement des Institutions de Microfinance (IMF).

Cependant, au fil du temps et en raison des crises successives, des débats, des
interrogations et même des critiques ont émergé quant à la prédominance des objectifs
sociaux par rapport aux objectifs financiers. La microfinance a donc dû faire face à un
équilibre délicat entre ces deux dimensions.

La gouvernance, définie comme le dispositif de règles et de processus collectifs régissant


la prise de décision et la mise en œuvre des actions publiques (Lacroix & St-Arnaud, 2012),
est devenue cruciale dans le secteur de la microfinance. Elle est devenue un moyen essentiel
pour les IMF de remplir leur rôle social, un rôle qu'elles ont toujours joué depuis la création
de la première institution officielle de microfinance en 1977, la "Grameen Bank" ou "Village
Bank", fondée par le professeur Muhammad Yunus. Cette institution avait pour mission
principale de financer les pauvres en les aidants à accéder à l'éducation et à l'emploi.

Selon Lapenu (2002), la bonne gouvernance vise à assurer la pérennité de l'IMF et à lui
permettre de fournir des services financiers adaptés à sa clientèle cible sur le long terme. En
effet, une gouvernance inadéquate peut entraîner des crises, des dysfonctionnements et même
la faillite, laissant des conséquences durables si elles ne sont pas rapidement résolues.

Un aspect important de la gouvernance est sa capacité à atténuer le risque de sélection


adverse, qui se produit lorsque l'information liée à la relation de crédit est distribuée de
manière inégale entre les acteurs. En d'autres termes, cela désigne le risque accru que les IMF
sélectionnent de mauvais emprunteurs en raison d'une information incomplète. Les débiteurs à
haut risque et à faible performance sont plus susceptibles d'être choisis par un programme de
crédit à taux d'intérêt élevé, tandis que les emprunteurs à faible risque sont contraints de se
retirer du marché (Honlonku et al., 2006).

En fin de compte, la gouvernance solide permet d'améliorer la qualité et la pertinence des


informations disponibles sur la clientèle et la situation économique, contribuant ainsi à réduire
le risque de sélection adverse et à soutenir la mission sociale de la microfinance tout en
maintenant un équilibre avec les objectifs financiers.
Chapitre I : les institutions de microfinance face aux mécanismes de
gouvernance
Section 1 : objectif social des IMFs
Cette section présente tout d'abord les institutions de microfinance et leur double mission,
puis leurs approches et leurs modes de fonctionnement. Il présente ensuite les performances
des IMF et les différences entre elles.

1.1 Présentation des IMFs


La microfinance, dont les origines remontent aux années 1970, représente une initiative
visant à rendre les services financiers, tels que les crédits, l'épargne, l'assurance et les
transferts d'argent, accessibles à des individus souvent marginalisés par les circuits financiers
traditionnels. Cette démarche a connu un essor considérable, en partie grâce à des
personnalités éminentes comme le Professeur Yunus, fondateur de la Grameen Bank au
Bangladesh. À ses débuts, la microfinance se concentrait principalement sur l'octroi de
microcrédits, mais elle a depuis élargi son champ d'action pour englober une gamme complète
de services financiers, bien que le microcrédit demeure souvent en première ligne.

Ce qui distingue profondément les Institutions de Microfinance (IMF) des entreprises


classiques réside dans leur double mission : elles s'efforcent à la fois de réaliser un impact
social en aidant les populations exclues des services bancaires traditionnels tout en assurant
leur propre viabilité économique. Les IMF émergent donc comme des acteurs majeurs de
l'innovation financière, grâce aux approches novatrices développées par leurs praticiens pour
répondre aux besoins des plus démunis et des plus vulnérables, souvent des femmes. Leur rôle
essentiel consiste à combler un déficit financier en proposant des solutions adaptées à ces
segments de la population, marquant ainsi une avancée significative dans le domaine
financier.

1.1.1 Approches de la microfinance

Le secteur de la microfinance est le théâtre d'un débat animé entre deux approches
distinctes : les institutionnalistes et les welfaristes. Les institutionnalistes mettent l'accent sur
l'autosuffisance financière et la dimension institutionnelle, tandis que les welfaristes
privilégient la réduction immédiate de la pauvreté parmi les plus défavorisés.
L'approche institutionnaliste se concentre sur la création d'institutions financières destinées
à desservir une clientèle négligée ou mal servie par le système financier formel. Elle accorde
une grande importance à l'autosuffisance financière, en mettant l'accent sur l'ampleur de la
couverture (c'est-à-dire le nombre de clients) plutôt que sur la profondeur de l'impact (c'est-à-
dire la réduction des niveaux de pauvreté). Les institutionnalistes considèrent que les impacts
positifs sur les clients sont présumés, et l'institution elle-même occupe une place centrale dans
cette approche. Le succès de cette approche est généralement mesuré en fonction de sa
progression vers l'autosuffisance financière. Des exemples notables d'institutionnalisme
comprennent la Bank Rakyat Indonesia (BRI) et la Banco Solidario (BancoSol) en Bolivie.

En revanche, les welfaristes se concentrent sur la profondeur de l'impact. Ils ont pour
objectif explicite d'améliorer immédiatement le bien-être des participants. Les welfaristes sont
moins préoccupés par les services bancaires en tant que tels que par l'utilisation des services
financiers comme un moyen direct d'atténuer les effets les plus préjudiciables de la grande
pauvreté parmi les participants et les communautés, même si cela nécessite parfois des
subventions. Leur objectif principal est de promouvoir l'auto-emploi des plus pauvres parmi
les pauvres économiquement actifs, en particulier les femmes, en leur permettant de contrôler
de modestes augmentations de revenus et d'épargne, ce qui est censé améliorer leurs
conditions de vie ainsi que celles de leurs enfants. La "famille" est au cœur de leurs
préoccupations. Tout comme les institutionnalistes, les welfaristes ont souvent supposé un
impact plus important qu'ils n'ont pu documenter. Des exemples marquants d'institutions
welfaristes incluent la Grameen Bank au Bangladesh et ses répliques ailleurs, ainsi que les
programmes de banques villageoises de type FINCA en Amérique latine et, plus récemment,
en Europe, en Afrique et en Asie.

1.1.2 Typologies et modes de fonctionnement des IMFs


Jacquier (1999) établit une distinction entre trois types d'Institutions de Microfinance
(IMF) : le modèle mutualiste, le modèle solidaire, et le modèle mixte.

Le modèle mutualiste, également connu sous le nom de coopérative d'épargne et de crédit


ou COOPEC, repose sur le système des caisses mutuelles. Dans ce modèle, l'octroi de crédits
intervient seulement après plusieurs mois d'épargne. Ainsi, la mobilisation de l'épargne est
considérée comme une priorité supérieure à l'octroi de crédit. Ce système attire un volume
substantiel de dépôts, principalement pour des raisons de sécurité et de liquidité. En effet, une
réserve importante de dépôts permet de répondre à une demande accrue, favorisant
l'expansion des activités et garantissant une autonomie financière vis-à-vis des ressources
extérieures.

L'objectif de ce modèle est de fournir à tous les membres des services financiers de qualité à
moindre coût, tout en permettant à l'institution de couvrir ses coûts opérationnels. Toutefois,
une faiblesse observée dans ce système est l'accumulation substantielle de l'épargne, dont
seule une petite fraction est utilisée pour l'octroi de crédits. Par conséquent, ces institutions se
retrouvent parfois en situation de surliquidité, transférant ainsi une partie significative des
ressources des pauvres vers les plus aisés (Jacquier, 1999).

Le modèle solidaire repose sur un groupe de personnes agissant en tant que garants
(caution solidaire) pour les membres du groupe bénéficiaires de crédits. Dans ce modèle, le
non-remboursement par l'un des membres du groupe entraîne la suspension de l'accès au
crédit pour l'ensemble du groupe. Cette approche résout efficacement le problème de
l'asymétrie de l'information et permet d'atteindre des taux de recouvrement proches de 100 %.
La Grameen Bank, avec Muhammad Yunus, est un exemple pionnier de l'application de ce
modèle de crédit solidaire, atteignant des taux de recouvrement de crédits dépassant les 90 %.
Contrairement au modèle mutualiste, l'accès au crédit dans ce modèle n'est pas conditionné
par l'épargne, ce qui le rend dépendant des ressources externes pour le financement des
projets.

Le modèle mixte combine les avantages des deux modèles précédents pour lutter
efficacement contre la pauvreté. Il se concentre sur quatre aspects essentiels :

 La collecte de l'épargne pour constituer des fonds et réduire la dépendance à l'égard de


sources de financement externes.
 La caution solidaire pour résoudre le problème de l'asymétrie de l'information.
 L'octroi de crédits sans condition d'épargne pour toucher un maximum de personnes
défavorisées.
 Le soutien de services techniques professionnels pour promouvoir, suivre et contrôler
les caisses.

Ce modèle mixte tire parti des forces des deux approches précédentes pour offrir des
services financiers plus complets et efficaces dans la lutte contre la pauvreté.
1.2 Performance sociale vis-à-vis de la performance financière
En microfinance, la performance est à la fois financière et sociale. Ces deux types de
performances représentent la mise en œuvre des missions financières et sociales des IMF, qui
constituent à leur tour l'éthique de la microfinance (Labie, 2007).

1.2.1 Performance sociale

La performance sociale, dans le contexte des Institutions de Microfinance (IMF), se réfère


à la mise en œuvre concrète des objectifs sociaux de ces institutions, en accord avec les
valeurs sociales reconnues. Elle se définit comme l'aptitude à fournir des services financiers
qui améliorent la situation économique et sociale des clients tout en garantissant une
responsabilité sociale envers les clients, les employés, la communauté desservie, et
l'environnement (CGAP et SPTF). Il s'agit donc de traduire la mission sociale de l'IMF en
actions tangibles. La performance sociale se mesure par divers critères, notamment :

 Atteindre les clients les plus démunis et exclus.


 Améliorer la vie des clients et de leurs familles.

La performance sociale d'une IMF est étroitement liée à sa performance économique et


financière. Elle englobe les dynamiques internes au sein de l'institution, les relations avec les
clients et d'autres parties prenantes. Elle évalue les répercussions de l'IMF sur les conditions
sociales de ses clients, notamment leur niveau de vie, leur accès à des besoins essentiels tels
que le logement, la santé, et l'éducation, entre autres.

De nombreuses IMF qui adoptent une approche dynamique en faveur de leurs objectifs
sociaux estiment que cela renforce leur viabilité financière à long terme. À court terme, cela
engendre des coûts spécifiques, tels que la formation des clients, la gestion de groupes, la
transparence, la prise en compte des liens sociaux et des valeurs locales, ainsi que la
fourniture de services sociaux non financiers.

Cependant, cette démarche peut également générer des économies à plus long terme. La
confiance, les relations durables, les normes partagées, et la fidélisation de la clientèle en sont
des résultats positifs. De plus, la formation et l'implication des clients peuvent augmenter la
productivité des agents et réduire les coûts de transaction. En résumé, les performances
sociales ne se limitent pas à l'identification des personnes défavorisées, mais incluent
également la manière dont l'IMF poursuit sa mission sociale et s'intègre dans la communauté.
On peut distinguer deux approches distinctes dans la performance sociale :

 L'approche axée sur les clients évalue l'impact de l'IMF sur eux.
 L'approche axée sur l'institution analyse les méthodes employées pour atteindre ses
objectifs sociaux.

Un équilibre judicieux entre ces dimensions contribue à une performance sociale solide et
durable.

La mesure de la performance sociale a été un processus lent en raison de la complexité des


activités des IMF. Cependant, depuis 2001, plusieurs modèles de bonnes pratiques ont vu le
jour, tels que les Social Performance Indicators (SPI) de CERISE et d'autres outils comme le
SPA de United State International Agency and Development, le PPI de Consulting Assisting
the Poor-Grameen-Ford, le FCAT de FINCA, le Social Rating de M-CRIL, Planet Rating, et
Microfinanza Social Rating. Ces outils évaluent la performance sociale des IMF en termes
d'amélioration des conditions de vie des pauvres, d'adaptation des services à la clientèle cible,
de responsabilité sociale et de bénéfices économiques et sociaux pour les clients.

Face à l'importance de la performance sociale pour les IMF, plusieurs initiatives visant à
orienter les pratiques des acteurs impliqués ont émergé. Ces pratiques comprennent le
développement d'outils permettant d'évaluer le ciblage des pauvres (Hatch, 2002 ; Zeller,
2004).

1.1.2 Performance financière

La performance financière dans le secteur de la microfinance vise à assurer la durabilité


des Institutions de Microfinance (IMF) en garantissant leur viabilité opérationnelle et
financière. Elle repose sur la gestion efficace des coûts opérationnels et financiers tout en
générant des rendements financiers satisfaisants (Brau & Woller, 2004). Cependant, il existe
un débat entre les institutionnalistes et d'autres acteurs sur la manière dont la performance
financière devrait être équilibrée avec les objectifs sociaux des IMF.

Les institutionnalistes soutiennent que la performance financière doit primer, ce qui peut
parfois se faire au détriment des intérêts des clients. Pour évaluer cette performance, de
nombreux indicateurs ont été développés, tels que la qualité du portefeuille à risque, le
rendement des IMF, l'autosuffisance opérationnelle, la solvabilité des IMF, et d'autres. Ces
indicateurs sont largement acceptés dans la communauté de la microfinance, bien qu'il puisse
subsister des différences d'interprétation et de calcul (Copestake, 2003).

Dans le contexte de l'évolution du secteur de la microfinance, la performance financière est


devenue un élément central. Cela a conduit à la création de nombreux indicateurs standardisés
pour évaluer cette performance. Cependant, la rentabilité demeure l'un des principaux critères
utilisés pour mesurer la performance financière, à travers divers ratios financiers.

En ce qui concerne la performance financière, elle est cruciale pour assurer la pérennité des
IMF, mais il existe un débat sur la manière dont elle doit être équilibrée avec les objectifs
sociaux. Par ailleurs, l'utilisation d'indicateurs standardisés permet d'évaluer cette
performance, même si des divergences subsistent quant à leur définition et à leur calcul.

1.1.3 Relation entre les performances des IMFs

Dans la littérature spécialisée, le lien entre les performances financières et sociales des
Institutions de Microfinance (IMF) suscite des débats animés. Certaines études suggèrent qu'il
est possible pour les IMF d'atteindre simultanément des performances sociales et financières
de haut niveau, tandis que d'autres avancent que ces deux dimensions peuvent entrer en
conflit. Toutefois, il est envisageable de concilier ces deux aspects en mettant en œuvre des
stratégies telles que la diversification des produits, l'expansion géographique et l'amélioration
de la qualité des services. La microfinance offre de nombreux avantages dans la lutte contre la
pauvreté, mais elle présente également des limites, notamment en ce qui concerne l'étendue de
son impact sur les populations les plus démunies (Cull, 2006).

Tableau 1 : différence entre les performances des IMFs

Dimension sociale Dimension financière

Performances Evaluation 1. Ciblage des pauvres et des 1. Qualité du portefeuille


globales de des exclus: qui sont les clients ?
2. Efficacité et productivité
l’institution Performances
2. Adaptation des services et des
(intentions et 3. Gestion financière
produits à la clientèle cible
actions de
4. Profitabilité
l’IMF) 3. Amélioration du capital social
et politique des clients / 5. Qualité et diversité des services
Empowerment : participation dans
les prises de décisions ; prise de financiers offerts –
position des bénéficiaires pour
Outil d’audit des performances
éviter la dérive de mission
financières
4. Responsabilité sociale de
l’IMF : relation avec les clients et la
communauté

Outil d’audit des performances


sociales

Evaluation de l’impact -Création d’emploi pour la -Changement dans les revenus et les
population exclue dépenses - Changement dans les actifs et
dans les conditions de vie
- L'autonomisation: position des
individus dans leur famille et dans la - Sécurité alimentaire
communauté; construction du
- Création d’emploi au niveau de la
capital social
communauté
- Amélioration de la santé -
Outil de mesure de l’impact financier
Education des enfants, etc.

Outil de mesure de l’impact


social

Source :(LAPENU, ZELLER, GREELEY, CHAO-BÉROFF, & VERHAGEN, 2004)

Ce tableau résume les différentes dimensions de performance des Institutions de


Microfinance (IMF). Du côté de la dimension sociale, il évalue les performances globales de
l'institution en se concentrant sur des aspects tels que le ciblage des populations pauvres et
exclues, l'adaptation des services et des produits à cette clientèle, l'amélioration du capital
social et politique des clients, ainsi que la responsabilité sociale de l'IMF envers les clients et
la communauté. Pour évaluer ces performances, il propose un outil d'audit des performances
sociales.

D'un autre côté, la dimension financière est évaluée en se penchant sur des critères tels que
la qualité du portefeuille, l'efficacité et la productivité de l'IMF, sa gestion financière, sa
rentabilité, ainsi que la qualité et la diversité des services financiers offerts. Pour évaluer ces
performances, il propose un outil d'audit des performances financières.

Enfin, le tableau mentionne également l'évaluation de l'impact, qui mesure les résultats
concrets de l'IMF, tels que la création d'emplois pour les populations exclues,
l'autonomisation des individus, l'amélioration de la santé, de l'éducation des enfants, etc. Pour
évaluer cet impact, il propose un outil de mesure de l'impact social.

Section 2 : Spécificité du mode de gouvernance des IMF par rapport à


leur vocation sociale
Cette section présente les pratiques de gouvernance des entreprises, des institutions
financières et des IMFs en ce qui concerne leurs aspects sociaux.

2.1 Pratique de gouvernance des entreprises


La gouvernance, un concept anglophone, englobe la manière dont une organisation est
administrée. Les distinctions au niveau de la structure institutionnelle entre les grandes ONG
et les institutions financières formelles sont généralement minimes sur le plan statutaire. En
effet, leurs organigrammes présentent des similitudes, comprenant une assemblée générale, un
conseil d'administration et une direction.

Selon Clarkson et Deck (1997), la gouvernance réfère à un mécanisme d'équilibrage des


pouvoirs, où le conseil d'administration a pour mission de superviser les actions de la
direction de l'institution. Le rôle du conseil d'administration consiste à examiner, valider et
approuver les plans et les performances de l'équipe de direction tout en veillant au respect de
la mission de l'institution. La direction, quant à elle, est responsable des activités quotidiennes
visant à soutenir cette mission. Les principales responsabilités du conseil d'administration
englobent :

 Responsabilité fiduciaire : Mettre en place des contrôles et des mécanismes d'équilibre


pour garantir que l'équipe de gestion agit dans l'intérêt de l'institution.
 Stratégie : Approuver ou désapprouver les plans proposés par la direction.
 Fonction de contrôle : Évaluer la gestion par rapport aux objectifs fixés.
 Gestion : Prendre des décisions concernant la sélection, l'évaluation et la rémunération
de l'équipe de direction.
 La performance, telle que définie par Bourguignon, correspond à "la réalisation des
objectifs de l'organisation, quelle que soit la nature ou la diversité de ces objectifs.
Cette réalisation peut être comprise soit dans le strict accomplissement des résultats
(action)…" Selon Lorino (1997), "la performance d'une entreprise consiste
simplement à améliorer le rapport valeur-coût, c'est-à-dire à optimiser la création de
valeur nette."

L'approche financière de la performance repose sur l'ensemble des résultats présentés par
le système comptable, en se concentrant principalement sur les soldes intermédiaires de la
gestion et les divers ratios permettant de mesurer la rentabilité de l'entreprise.

2.1.1 Entreprise

La gouvernance d'entreprise, un concept emprunté à la langue anglaise, englobe l'ensemble


des pratiques et des mécanismes qui régissent la gestion et le fonctionnement d'une
organisation. Elle vise à équilibrer les objectifs socio-économiques, individuels et
communautaires tout en promouvant une utilisation efficiente des ressources, la responsabilité
sociale, la bonne gouvernance et l'intendance. De manière essentielle, la gouvernance cherche
à aligner les intérêts des individus, de l'entreprise et de la société dans son ensemble
(Nkundabanyanga, Ahiauzu, Sejjaaka, & Ntayi, 2013). Son objectif premier est de mettre en
place des mécanismes visant à minimiser les divergences d'intérêts potentielles et les
comportements opportunistes des dirigeants, tout en les encourageant à œuvrer au mieux de
leurs capacités.

Plusieurs auteurs, dont Mayer (1996) et Charreaux (1996), insistent sur le rôle crucial de la
gouvernance d'entreprise dans la création de valeur, que ce soit pour les actionnaires ou
l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise. La gouvernance opère au travers de divers
mécanismes visant à accroître la valeur de l'entreprise. Étant donné que la gouvernance se
concentre principalement sur le contrôle des dirigeants, dont les décisions ont un impact
décisif sur la performance de l'entreprise, il est évident qu'une gouvernance efficace influe
positivement sur les performances de celle-ci.

Les bonnes pratiques de gouvernance d'entreprise sont universellement reconnues comme


cruciales pour réduire les risques pour les investisseurs, attirer les capitaux d'investissement et
améliorer les performances des entreprises et des institutions financières. Les entreprises, dans
leur quête d'objectifs, dépendent fortement de leurs ressources financières, humaines et de
leurs revenus. De plus, les caractéristiques spécifiques d'une entreprise jouent un rôle essentiel
dans la détermination de ses performances. Les entreprises qui parviennent à aligner certaines
de leurs caractéristiques sur celles de leur environnement se montrent généralement plus
performantes que leurs concurrentes.

Cependant, il est important de noter que les institutions financières contemporaines font
face à des défis extraordinaires pour assurer leur survie et leur réussite commerciale.
L'évolution rapide des marchés financiers et les nouvelles pratiques commerciales accroissent
la probabilité que ces institutions prennent du retard en ne suivant pas les tendances de leur
environnement externe. Des études antérieures sur la gouvernance d'entreprise dans le secteur
financier ont clairement démontré que la faiblesse de la gouvernance a un impact négatif sur
la performance, l'évaluation et la gestion opportuniste des bénéfices au sein de ces entreprises.
Les entreprises dotées d'une gouvernance de moindre qualité risquent de ne pas mettre en
œuvre les incitations et les contrôles adéquats susceptibles d'accroître la valeur pour les
actionnaires. En outre, des recherches ont montré que l'amélioration de certaines
caractéristiques de la gouvernance est associée à une meilleure évaluation des sociétés
financières et à une réduction des mesures de risque (Andres & Vallelado, 2008 ; Caprio,
Laeven, & Levine, 2007 ; Cornett, McNutt, & Tehranian, 2009 ; Rezaee, 2008 ; Akhigbe &
Martin, 2006, 2008).

Enfin, les pratiques de gouvernance d'entreprise influent sur la performance sociale et la


responsabilité sociale des entreprises. Cela comprend des facteurs tels que les conditions de
concurrence sur les marchés des produits et services, l'engagement des entreprises dans les
processus de relocalisation du capital, les taux d'intérêt et les flux de capitaux financiers, les
rapports de force économiques et sociaux, la pression des organisations internationales, des
États, des agences et des syndicats mondiaux, et bien d'autres encore.

La Responsabilité Sociale d'Entreprise (RSE) dépasse la simple recherche de profits pour


les actionnaires, comme l'avançait Milton Friedman. Elle incite les entreprises à intégrer
volontairement dans leurs activités les préoccupations sociales et environnementales
exprimées par diverses parties prenantes, dont les salariés, les actionnaires, les clients, les
fournisseurs et la société civile. La RSE oriente les entreprises en fonction de critères extra-
financiers liés à la gestion des ressources humaines, à la gouvernance d'entreprise, à la
responsabilité sociale et à l'environnement.

2.1.2 Institutions financières


La recherche sur la gouvernance des institutions financières révèle des différences subtiles
par rapport à celle des entreprises non financières, principalement en raison de trois
caractéristiques spécifiques propres aux institutions financières (Levine, 2004 ; Mehran,
Morrison, & Shapiro, 2011). Tout d'abord, les institutions financières ont tendance à être plus
transparentes, mais elles présentent également des asymétries d'information plus prononcées
par rapport aux sociétés non financières (Furfine, 2001). Deuxièmement, les banques diffèrent
considérablement des entreprises non financières en raison de leur réglementation et de la
garantie des dépôts, attribuées en raison de leur taille et de leur complexité (Macey & O'Hara,
2003). Enfin, Macey et O'Hara (2003) soulignent que les institutions financières et leurs
dirigeants ont des devoirs fiduciaires envers non seulement les actionnaires, mais aussi
d'autres parties prenantes.

Les auteurs argumentent que les non-actionnaires, tels que les déposants non assurés,
peuvent accorder une importance accrue aux obligations contractuelles et aux devoirs
fiduciaires des institutions financières par rapport aux actionnaires. Étant donné le niveau
relativement élevé d'effet de levier des banques, le public s'intéresse grandement à la
responsabilité des institutions envers les déposants, les détenteurs de titres de créance et les
actionnaires.

Contrairement aux faillites d'entreprises non financières, les faillites bancaires génèrent des
externalités négatives considérables. Comme le souligne Levine (2004), une mauvaise
gouvernance bancaire associée à une crise bancaire a des répercussions graves sur les
entreprises, le développement économique et la société dans son ensemble. Ainsi,
conformément à Laeven (2007) et Mehran et al. (2011), le gouvernement devient également
une partie prenante des institutions financières, car la population peut être profondément
touchée par les défaillances bancaires. Cela implique que les institutions financières ont un
nombre plus important de parties prenantes que les sociétés non financières.

Les institutions financières peuvent améliorer leurs performances et maximiser leur valeur
en adoptant les meilleures pratiques en matière de gouvernance d'entreprise, en tenant compte
des caractéristiques propres à leur secteur et de l'environnement externe. Cette démarche finit
par renforcer l'ensemble de l'entreprise.

Suite à leur analyse des institutions financières en Ouganda, Juliet, Aduda, Wainaina et
Mwangi (2016) ont conclu que les directeurs exécutifs sont responsables devant le conseil
d'administration, dont les mandants sont les actionnaires de l'entreprise. Cependant, étant
donné qu'il peut exister des opportunités de profit pour les institutions financières qui ne
contribuent pas directement à leur performance globale, les intérêts des actionnaires et du
public peuvent parfois entrer en conflit. Dans ce contexte, le conseil d'administration doit
faire preuve de sensibilité dans ses décisions financières concernant les caractéristiques de
l'entreprise et l'environnement externe de l'institution financière, étant donné les
réglementations spécifiques et les mécanismes de surveillance qui s'appliquent.

2.2 Gouvernance des IMFs


La gouvernance des institutions de microfinance (IMF) joue un rôle crucial dans leur
fonctionnement et leurs performances. Une bonne gouvernance assure la transparence, la
responsabilité et une gestion efficace, ce qui est essentiel pour le succès à long terme de ces
institutions. La gouvernance renvoie à l'ensemble des processus, de la conception et de
l'exercice du pouvoir administratif, politique et économique au sein d'un pays, d'une
entreprise ou d'une institution de Microfinance. Dans ce sens, Ludovic Urgeghe, (2009),
Telili, (2017) et d'autres ont défini la gouvernance comme un facteur qui se concentre
principalement sur les mécanismes du conseil d'administration (CA) et la gestion de
l'institution.

Il est essentiel de comprendre le fonctionnement et la structure de gouvernance des IMF


pour analyser en profondeur la gouvernance de ces institutions. Dans ce contexte, Lapenu
(2002) a développé une grille d'analyse de la gouvernance qui examine différents aspects de
ces institutions.
Figure 1 : Grille d’analyse de gouvernance des IMF

Grille d'analyse de gouvernance


Analyse de qui a le pouvoir de décision ?
qui est propriétaire?

qui a le pouvoir réel de décision ?

la stratégie et la prévision

l’information la prise de décision

la mise en œuvre et le contrôle

Analyse des dysfonctionnements


Analyse ponctuelle des causes de dysfonctionnement

Et d'autres chercheurs, comme Balongana (2013), ont utilisé cette grille pour évaluer la
gouvernance des IMF. Leurs études ont révélé que le pouvoir au sein de ces institutions est
généralement réparti entre différents acteurs tels que le conseil d'administration, le
coordinateur et le comité de crédit. Cependant, la prise de décision opérationnelle reste
souvent entre les mains du coordinateur. En ce qui concerne la communication d'informations
sur les performances, les programmes et les objectifs, la transparence est souvent présente et
les employés bénéficient d'opportunités de formation. Des contrôles et des audits sont
effectués régulièrement, avec des pénalités en cas de retard de remboursement.

Les mécanismes de gouvernance sont définis comme « les processus utilisés par le conseil
d'administration pour aider une institution à remplir sa mission et protéger l'actif de cette
institution au fil des années»(Rock R., 1998). Il existe deux mécanismes qui concourent pour
atteindre cet objectif dans l’IMF : les mécanismes internes et les mécanismes externes. selon
DJAOWE (2013)1 parmi les mécanismes internes de gouvernance, on trouve la taille du
conseil d'administration, la composition du CA, l'indépendance ou non du CA, la rotation des
principaux dirigeants, la durée de mandat des membres du CA, la séparation du pouvoir entre
le directeur général et le président du CA, la méthodologie de crédit utilisée, le statut légal, la
présence des institutionnels et la forme organisationnelle. Et, parmi les mécanismes externes
il mentionne la supervision,la notation par les agences des ratings,la réglementation (définit
les règles relatives aux conditions de recours aux emprunts aux conditions de prise de
1
Il a utilisé la théorie d'agence qui met en évidence les conflits entre les différents acteurs de la microfinance.
participation), l’audit externe est effectué par les commissaires aux comptes ou les auditeurs,
La discipline de marché pour les IMF cotées en bourse, ect.

Voici quelque exemple des mécanismes de gouvernance :

Le conseil d'administration : est un mécanisme de control essentiel dans le système de


gouvernance d'entreprise. En effet, de nombreux auteurs considèrent que le conseil
d'administration a deux fonctions principales : contrôler l'équipe de direction et conseiller les
actionnaires.

Mais, Il doit avoir la responsabilité de préserver les intérêts de toutes les parties prenantes
de l’institution, et participer à la définition de la stratégie de long terme de l’institution (en
prenant en compte les risques, en conservant la mission de l’institution), aussi, superviser les
dirigeants et salariés dans l’exécution du plan stratégique, superviser la sélection, l’évaluation
et la rémunération des dirigeants (CGAP, Focus Note N°7).

Pour (Charreaux, 2000) « Le conseil d’administration intervient en incitant les dirigeants à


être performants, soit par les systèmes de rémunération (bonus, stock-options…), soit en
menaçant de les évincer. (…) Il intervient comme un organe hiérarchique qui, outre son rôle
d’arbitre dans le partage de la rente, doit encourager le travail en équipe ». En outre, le conseil
d'administration présente un certain nombre de caractéristiques qui permettent de renforcer le
contrôle interne, telles que sa composition, sa taille et sa forme, la séparation des
responsabilités entre le directeur général et le président du conseil d'administration, et la
présence de comités liés au conseil d'administration.

Politique de dividendes: cette politique consiste à rémunérer les actionnaires en


contrepartie du capital mis à la disposition de l'entreprise. Elle permet de réduire les
problèmes d'asymétrie d'information et les coûts associés.

Les mécanismes externes sont généralement associés au fonctionnement de différents


marchés, notamment le marché financier, le marché de la gestion et le marché des biens et
services.

Le marché financier : il est un moyen efficace de contrôler le comportement


potentiellement opportuniste et préjudiciable de la direction. Lorsque les investisseurs ne sont
pas satisfaits des performances de la direction, ils peuvent vendre leurs actions.
Le marché des biens et services : la concurrence entre les firmes sur le marché des biens
et services met une forte pression sur les dirigeants et permet de protéger les intérêts des
actionnaires. En effet, un comportement opportuniste de la part des dirigeants peut rendre
l’entreprise moins compétitive et donc provoquer une baisse de la demande.

Les performances sociales et financières des IMF sont essentielles pour évaluer leur
efficacité et leur durabilité. Les performances sociales mesurent l'impact concret sur les
clients et la communauté, tandis que les performances financières évaluent la viabilité
opérationnelle et financière de l'institution. Bien que ces deux dimensions puissent parfois
sembler en conflit, elles peuvent être harmonisées grâce à des stratégies telles que la
diversification des produits et l'amélioration de la qualité des services.

En résumé, la microfinance est devenue un outil puissant dans la lutte contre la pauvreté,
offrant des services financiers adaptés aux besoins des populations exclues. Les IMF ont
évolué pour répondre à ces besoins, tout en maintenant un équilibre entre leur impact social et
leur viabilité financière. Cette dualité est au cœur de la microfinance moderne, qui cherche à
améliorer la vie des plus défavorisés tout en assurant sa propre pérennité.
Chapitre II : Performances des IMFs avec les risques liée a la gouvernance
Section 1 : performance sociale et financière face à la gouvernance
Cette section aborde sur la gouvernance et leur impact sur la performance financière et
sociale des IMFs.

1.1 Impact de gouvernance sur les performances des IMFs


Pour évaluer l'influence de la gouvernance sur la performance financière, nous
commencerons par examiner l'impact du statut juridique des Institutions de Microfinance
(IMF) sur leurs performances financières. Certains acteurs du secteur de la microfinance
préconisent la transformation des ONG en institutions financières régulées, car la régulation
est censée inciter les dirigeants à superviser plus efficacement la gestion, ce qui pourrait
améliorer la performance des institutions. En effet, les institutions financières régulées
bénéficient généralement de mécanismes de gouvernance plus solides, en raison de leur statut
de propriété privée (Mersland et al., 2009).

De nombreuses études analysant l'impact de la structure juridique des entreprises sur leur
performance s'appuient sur la théorie de l'agence (Jensen et Meckling, 1976). Selon cette
théorie, certains mécanismes de gouvernance peuvent réduire les coûts d'agence, tels que
l'alignement de la rémunération des dirigeants sur les résultats de l'entreprise. Dans le cas de
la microfinance, de nombreuses IMF sont des ONG, et ce statut peut favoriser une réduction
des coûts d'agence entre les dirigeants et les clients. Les dirigeants d'ONG ont souvent des
relations plus proches avec leurs clients, ce qui diminue l'asymétrie d'information et les
problèmes de sélection adverse et de hasard moral.

Cependant, le choix du statut d'ONG peut également réduire le contrôle des dirigeants sur
la gestion, car il n'y a pas de véritables propriétaires des fonds utilisés par ces organisations.
Par conséquent, la nature des coûts d'agence peut varier considérablement dans le secteur de
la microfinance. Il est donc essentiel de distinguer les mécanismes de gouvernance internes
qui contribuent à réduire les coûts d'agence au sein des IMF et à améliorer leur performance
financière.

En ce qui concerne l'impact du statut sur la performance des IMF, les études existantes sont
peu concluantes. Par exemple, Hartaska (2005) intègre le statut comme variable explicative
dans son étude sur la gouvernance et la performance financière des IMF d'Europe de l'Est
entre 1998 et 2002, mais il ne trouve pas d'impact significatif du statut sur la performance
financière. De même, l'étude de Mersland et al. (2009) portant sur 226 IMF notées par cinq
agences de notation entre 2000 et 2006 confirme ces résultats, montrant que le statut (ONG ou
firme privée) n'a pas d'impact significatif sur les mesures de la performance financière.

D'autres mécanismes internes de gouvernance peuvent également influencer la


performance des IMF. La taille et la composition du conseil d'administration (CA) sont des
éléments importants en microfinance, car le CA joue un rôle de contrôle essentiel, surtout
lorsque les IMF ont des objectifs à la fois financiers et sociaux, ce qui peut entraîner des
conflits d'intérêts entre les actionnaires. Lorsque les dirigeants cumulent les fonctions
d'actionnaire et de dirigeant, cela peut créer des conflits d'intérêts et avoir un impact négatif
sur la performance financière.

La composition et la taille du CA sont également des facteurs importants. La présence


d'administrateurs indépendants est censée renforcer le contrôle des dirigeants, tandis qu'une
taille de CA trop importante peut entraîner des coûts de décision élevés et le problème du
passager clandestin. Mersland et al. (2009) ont montré que la performance financière des IMF
s'améliore lorsque le dirigeant n'est pas membre du conseil d'administration, indiquant ainsi
que le cumul des fonctions d'actionnaire et de dirigeant peut créer des conflits d'intérêts.

En ce qui concerne l'impact sur la performance sociale, les mécanismes de gouvernance


internes jouent également un rôle. Par exemple, la taille du CA peut influencer la taille
moyenne des prêts octroyés par les IMF, un indicateur de la performance sociale. Une largeur
excessive du CA peut entraîner une baisse de la performance sociale, car elle peut générer des
coûts de décision élevés, ce qui pousse les dirigeants à accorder des prêts plus petits et plus
coûteux.

La présence de femmes à des postes de direction semble également avoir un impact positif
sur la performance sociale, peut-être en raison de la similarité de genre entre les dirigeants et
la clientèle, ce qui réduit l'asymétrie d'information.

L'impact des mécanismes de gouvernance externes, tels que la régulation et la compétition,


sur la performance sociale est également examiné. La régulation peut influencer indirectement
la performance sociale en permettant aux IMF de collecter des dépôts, ce qui améliore leurs
capacités de financement et leur permet de toucher davantage de clients. Cependant, la
compétition peut avoir un impact négatif en exacerbant les asymétries d'information entre les
clients et les IMF.
En conséquence, la gouvernance a un impact complexe sur les performances financières et
sociales des IMF. Les mécanismes de gouvernance interne, tels que la taille et la composition
du conseil d'administration et le sexe du directeur, semblent jouer un rôle significatif. Les
mécanismes de gouvernance externe, tels que la réglementation et la concurrence, ont
également des implications importantes, bien que leur influence puisse être indirecte. La
compréhension de ces facteurs est essentielle pour améliorer la gouvernance et, par
conséquent, la performance des IMF dans le secteur de la microfinance.

1.2 Qualité de gouvernance et performances des IMFs


Dans la littérature, plusieurs auteurs ont examiné les aspects de la gouvernance et leur
impact sur la performance des Institutions de Microfinance (IMF). Parmi ces chercheurs, on
peut citer Hartarska (2004), Mersland et Strøm (2007), et Valentina Hartarska (2004). Leurs
travaux ont abordé divers aspects de la gouvernance, notamment le rôle des équipes de
direction et des conseils d'administration dans le processus décisionnel, l'importance de la
transparence et de la divulgation pour faciliter la sélection et le suivi, ainsi que l'influence de
l'environnement réglementaire externe sur la performance des IMF.

Selon Lapenu (2002), "une bonne gouvernance vise à garantir la mission sociale à long
terme de l'IMF, à savoir la fourniture de services financiers adaptés à la population ciblée".
Par conséquent, l'établissement d'une gouvernance solide est essentiel pour assurer la
durabilité de l'IMF. Lapenu souligne également que "une gouvernance inadéquate peut
entraîner la faillite ou des crises et des dysfonctionnements qui laissent souvent des cicatrices
douloureuses s'ils ne sont pas rapidement surmontés".

Les faillites d'institutions financières et les actes répréhensibles dans le secteur financier
montrent que même les systèmes financiers très développés sont exposés à des risques
systémiques et à des faiblesses en l'absence de bonne gouvernance (Zagorchev & Gao, 2015).
DJAOWE (2013) souligne que "la mauvaise gouvernance apparaît comme le facteur
prédominant des dysfonctionnements observés dans les IMF au Cameroun". D'autres
chercheurs tels qu'Eloundou (2013) et Lapenu (2002) ont également examiné cette question et
ont conclu que les crises de gouvernance étaient l'une des principales causes de la crise
globale qui a touché cette région.

Il est important de noter le cas du PPPRC au Burkina Faso et d'autres institutions


camerounaises qui ont connu des crises en raison de pratiques de gouvernance défaillantes,
telles que l'absence de règles claires et la liberté laissée aux dirigeants pour agir à leur guise.
Ces pratiques ont créé un environnement propice à des abus de toutes sortes, entraînant une
perte de confiance de la part des clients et des investisseurs, et finalement conduisant à la
faillite de nombreuses institutions de microfinance.

Certains des échecs majeurs rencontrés par les établissements de microfinance ont été
attribués à des lacunes en matière de gouvernance (Labie, 2001). Une gouvernance solide
favorise une gestion efficace et permet à l'EMF d'atteindre ses objectifs. Les principaux
mécanismes d'un cadre de gouvernance comprennent le conseil d'administration, la gestion
des ressources humaines et le contrôle interne. Certaines études ont reconnu que ces
mécanismes peuvent se compléter mutuellement (Hermalin, Weisbach, 2003).

Plusieurs études, notamment celles menées par Mersland & Strøm (2007), Hartarska
(2005) et TCHUIGOUA (2010), se sont penchées sur l'influence des mécanismes de
gouvernance sur la performance financière et sociale des Institutions de Microfinance (IMF).
Leurs conclusions convergent vers la notion que la diversification de la propriété, en
impliquant activement les parties prenantes locales tout en évitant la domination des
actionnaires externes, est fréquemment associée à des performances améliorées. Cette
approche tend à favoriser une prise de décision plus équilibrée et une meilleure intégration
des intérêts locaux, contribuant ainsi à la stabilité et à la durabilité de ces institutions.

D'autres recherches adoptent une perspective plus large dans leur analyse de la relation
entre la gouvernance et les performances des IMF. Ces travaux vont au-delà de la propriété,
de la structure du conseil d'administration ou de la transparence pour explorer d'autres aspects
de la gouvernance. Plus précisément, certaines études se concentrent sur la rémunération des
dirigeants, un sujet d'importance centrale dans la littérature sur la gouvernance.
Conformément à la théorie de l'agence, la rémunération est perçue comme un moyen de
rapprocher les incitations des dirigeants de celles des propriétaires. En particulier, la
rémunération basée sur la performance est utilisée pour encourager les dirigeants à maximiser
les performances de l'organisation. Cependant, deux études, celles de Bassem (2009) et
Hartarska (2005), ont examiné les politiques de rémunération et n'ont pas identifié de relation
significative avec la performance des IMF. Ces résultats suggèrent que la rémunération basée
sur la performance n'est peut-être pas couramment mise en œuvre dans le secteur de la
microfinance, ou qu'elle ne produit pas les effets escomptés.

D'autres auteurs ont étudié l'impact des Conseils d'Administration (CA) sur les
performances des IMF, notamment Anthony & Osei (2008), qui ont conclu que la présence de
femmes au sein des CA avait un impact positif sur les performances financières et sociales. Ils
ont également mis en évidence l'importance des CA indépendants, notant que les CA les plus
indépendants étaient associés à de meilleures performances financières et sociales. De plus, en
accord avec la théorie de l'agence, Charreaux (2000) avance que les CA diversifiés sont plus
aptes à exercer un contrôle sur la direction, car un CA plus varié est, du moins en théorie,
moins soumis à l'influence de la direction, ce qui renforce le contrôle de la qualité et améliore
les performances organisationnelles. En outre, selon la théorie des ressources, les CA
diversifiés peuvent également contribuer à de meilleurs résultats en raison de la variété des
expériences et des réseaux de leurs membres, ce qui leur confère une base de connaissances
élargie et stimule la créativité lors de la discussion des propositions et de la résolution des
problèmes.

Section 2 : risques de manques de gouvernance des IMFs


Cette section présente les risques liés au manque de gouvernance.

2.1 Sélection adverse


L'anti-sélection, également appelée sélection adverse, surgit en raison d'une asymétrie
d'information préalable à toute transaction. Dans un contexte financier, elle se matérialise
lorsque les emprunteurs les plus risqués sont les plus actifs à la recherche de crédit, ce qui les
rend plus susceptibles d'obtenir un prêt, accentuant ainsi le risque pour les prêteurs. L'anti-
sélection peut entraîner l'octroi de prêts à haut risque. Cependant, si les prêteurs craignent de
perdre leur argent, ils peuvent choisir de ne pas prêter du tout, même si des emprunteurs
solvables sont présents parmi les demandeurs. Lorsque l'investisseur connaît bien ses
emprunteurs, il peut attendre patiemment que les emprunteurs sérieux se présentent.
Cependant, en cas d'information asymétrique, il court le risque d'accorder des prêts à des
emprunteurs moins fiables prêts à accepter des taux d'intérêt plus élevés. Cette disparité
d'information peut entraver des transactions mutuellement avantageuses.

Le risque de sélection adverse se réfère à la situation où l'information liée à la relation de


crédit est distribuée de manière inégale entre les parties impliquées. Il se traduit par une
probabilité accrue que les emprunteurs à risque et à faible performance soient sélectionnés par
une IMF, tandis que les emprunteurs moins risqués se retirent du marché (Honlonku et al.,
2006).

Dans les institutions financières, la sélection des emprunteurs repose sur des critères
spécifiques tels que la rentabilité de l'entreprise, le revenu de l'emprunteur, le niveau
d'endettement et les garanties offertes (Guérin, 2000). Néanmoins, les IMF, en raison de leurs
contraintes de ressources et de l'environnement économique des pays en développement, ne
peuvent pas toujours collecter ces informations. La collecte d'informations client devient alors
difficile et coûteuse pour ces institutions.

En résumé, dans ce contexte, la gouvernance joue un rôle essentiel en établissant des


mécanismes de sélection des emprunteurs, en facilitant la collecte d'informations pertinentes
malgré les contraintes spécifiques des pays en développement, et en gérant les coûts associés
à cette collecte d'informations.

L'aléa moral intervient lorsque l'agent peut choisir de sacrifier partiellement les intérêts du
principal (le prêteur) pour son propre bénéfice, en raison de l'incomplétude du contrat entre
les deux parties. Il s'agit d'un phénomène d'incitation adverse où les acteurs économiques
maximisent leur utilité personnelle au détriment des autres.

Les prêteurs ont peu ou pas de contrôle sur les actions des emprunteurs et, par conséquent,
sur le rendement des prêts (Honlonku et al., op cit). Pour résoudre ce problème, différents
mécanismes, tels que les garanties matérielles, les prêts de groupe, les garanties conjointes et
solidaires ainsi que les avals, sont couramment utilisés, notamment dans le contexte des IMF.

Des études ont montré que l'augmentation des taux d'intérêt imposés par les banques peut
avoir deux effets : d'une part, créer un phénomène de sélection adverse en attirant des
individus aux projets plus risqués, augmentant ainsi le risque de non-remboursement ; d'autre
part, provoquer un problème d'aléa moral, incitant les emprunteurs à choisir des projets plus
risqués pour compenser les intérêts plus élevés. Ainsi, pour réduire le risque associé aux
mauvais payeurs, les banques peuvent préférer limiter la taille des prêts plutôt que
d'augmenter les taux d'intérêt.

En conclusion, ces mécanismes permettent aux IMF de réduire les taux d'intérêt pratiqués
sur leurs prêts, rendant ainsi le crédit accessible à un plus grand nombre d'emprunteurs.
Cependant, la présence d'emprunteurs à haut risque (sélection adverse) ou de défaillants (aléa
moral), non identifiables par les prêteurs, peut augmenter le coût du crédit, affectant ainsi
positivement les mauvais emprunteurs et négativement les bons emprunteurs (BANGOURA,
2010).
2.2 Asymétrie d’information
La littérature académique abonde sur ce sujet, cependant, il est crucial de noter que les
prêts accordés sont convoités même par une clientèle non ciblée. En d'autres termes, la
microfinance ne parvient pas à atteindre les plus démunis, mais plutôt un segment spécifique
parmi les personnes défavorisées qui dépassent un certain seuil de pauvreté. Dans ce contexte,
pour une institution de microfinance, la gestion du risque est étroitement liée à la gestion de
l'information, en particulier aux asymétries d'information entre le prêteur et l'emprunteur
(Guerin et Kumar, 2007).

La plupart des crises ou faillites dans le domaine de la microfinance sont attribuables à un


manque d'informations fiables et pertinentes concernant la clientèle et la réalité économique
du pays. La gouvernance joue un rôle crucial en permettant aux différents acteurs d'accéder à
une meilleure information, d'obtenir des données fiables sur la situation économique et le
profil de leurs clients, créant ainsi un hub d'échange d'informations et facilitant la
communication.

Selon Varian (1992), l'asymétrie d'information se manifeste lorsque l'information n'arrive


pas simultanément aux différents acteurs économiques. Dans ce contexte, des problèmes de
risque moral et de sélection adverse se posent entre les IMF et les investisseurs. Lors du
démarrage de leurs activités, les IMF sont confrontées à un besoin de financement, et le climat
des affaires peu favorable constitue une limitation majeure, car le manque d'informations
fiables décourage les investisseurs.

Cette disparité d'information entre les prêteurs et les emprunteurs a engendré un manque de
confiance, exacerbé par des services financiers inadaptés et inefficaces en raison des
difficultés rencontrées dans les procédures d'octroi de crédit. Ces obstacles peuvent
s'expliquer par le manque de professionnalisme des agents de crédit, dans un environnement
financier caractérisé par une absence de viabilité financière.

Ainsi, Stiglitz et Weiss (1981) ont reconnu l'existence d'asymétries d'information entre les
prêteurs et les emprunteurs, qui peuvent influencer l'utilisation du taux d'intérêt en tant que
variable d'ajustement de l'offre et de la demande de crédit. Ces auteurs ont analysé les
conséquences de l'augmentation des taux d'intérêt sur la qualité des projets, en particulier dans
le cadre d'une offre de crédit inférieure à la demande.

2.2.3 Autres risques liés au manque de gouvernance


Risque de Crédit : L'un des problèmes majeurs de la microfinance réside dans l'octroi de
prêts non remboursés, communément désigné sous le nom de risque de crédit. Ce risque est
défini comme la menace pesant sur le revenu ou le capital en raison du retard ou du défaut de
paiement des emprunteurs (Till Bruett, 2004 ; Kwagara, 2006 ; Fernando, 2008). Des études
menées par Churchill & Dan (2001), Visconti (2011), et d'autres, ont mis en lumière qu'il
s'agit d'un risque financier résultant du non-remboursement ou du retard de paiement de
l'emprunteur. À l'intérieur même des IMF, ce risque peut être exacerbé par le surendettement
des emprunteurs, causé par l'absence de données de crédit disponibles dans le secteur de la
microfinance et l'absence de bureaux de crédit dans de nombreux pays.

Risques Institutionnels : Le succès de la microfinance est défini comme la capacité d'une


organisation indépendante à fournir à long terme des services financiers à un grand nombre de
personnes à faibles revenus, selon Churchill & Dan (2001). Sous cette définition, les risques
institutionnels peuvent être classés en trois catégories principales : la mission sociale, la
mission financière et la dépendance.

Chapitre III :
Section 1 : Présentation des IMFs Marocaines
1.1 Généralités sur le cas des IMF Marocain
La réglementation de la microfinance au Maroc est établie par la loi n° 50-20 relative à la
microfinance, promulguée par le décret n° 1-21-76 du 3 hija 1442 (14 juillet 2021). Cette loi,
conforme à l'article 2, définit une institution de microfinance comme une personne morale
exerçant l'activité de microfinance, telle que précisée à l'article 1 de la même loi. De plus, ces
institutions sont soumises aux dispositions de cette loi ainsi qu'à la loi n°103-12 régissant les
établissements de crédit

Ce secteur est l'un des plus anciens et des plus développés de la région MENA. Avec 763
millions de dollars (7,4 milliards de dirhams) d'encours et 905 456 membres d'associations de
microcrédit à fin 2019, le Maroc se place en deuxième position derrière l'Égypte, qui affiche
1,4 milliard de dollars d'encours et sert 3,5 millions de clients. Ce dynamisme est dû au
soutien constant des pouvoirs publics depuis la création du secteur au début des années 1990.
Ils en ont fait l'un des principaux moyens de promotion de l'intégration des populations et un
instrument majeur de lutte contre la pauvreté.

1.1.1 Schéma de la microfinance au Maroc


En effet, il existe au Maroc treize associations de microcrédit (AMC), reconnues par la loi
comme des associations à but non lucratif, opérant dans les zones urbaines et rurales et ciblant
en particulier les femmes et les propriétaires de petites entreprises. Parmi elles, quatre
associations (Al Amana, Attawfiq Microfinance, Al Baraka et ARDI) détiennent une part de
marché de 97% en termes de portefeuille de prêts et de 95% en termes de clients actifs
(Lebbar et al. 2017 ; El Kharti, 2014).

Figure 2:Structure du secteur de la microfinance

Source : (Bensaid, Faris, & El Hachloufi, 2017)

1 .1.2 Histoire du secteur marocain

La genèse du secteur marocain de la microfinance peut être divisée en cinq phases. La


première phase (1993-1997) a vu le lancement des premières expériences de microfinance et
la création des premières institutions dédiées au secteur. Au cours de la deuxième phase
(1998-2001), le secteur a été réglementé et de nouvelles associations de microcrédit ont été
créées. La troisième phase (2002 à 2007) a été marquée par une croissance exponentielle mais
incontrôlée, qui a conduit à une grave crise d'impayés, et a débouché sur une quatrième phase
(2008-2011) au cours de laquelle des mesures ont été prises pour atténuer les effets de la crise.
Enfin, le soutien et l'accompagnement des pouvoirs publics ont permis d'amorcer une phase
de reprise à partir de 2012, marquée par un retour au vert des indicateurs du secteur.

Depuis la création de microfinance au Maroc, les premiers programmes de petits prêts


destinés à financer les activités économiques des personnes à faibles revenus ont vu le jour en
1993-1994. Cependant, ce n'est qu'en 1996 que l'expérience locale de la microfinance a
commencé à être connue dans le pays (Bensaid, Faris, & El Hachloufi, 2017). Ce secteur est
principalement composé de deux régulateurs du système de travail, à savoir : BANK AL
MAGHRIB et le Ministère des Finances. Et également le centre Mohamed VI d'appui et de
solidarité à la microfinance qui fournit une assistance financière aux IMF en tant que prêteur
en dernier ressort en plus de l'USAID2, de l'AFD3 et des banques JAÏDA4.

2
Agence des États-Unis pour le développement international.
3
Agence française de développement.
4
JAÏDA est une société de financement des institutions de microfinance du Maroc agréée par Bank Al
Maghreb qui s’appelle JAIDA. Cette société a pour mission de Financer les institutions de microfinance en vue
d’améliorer l’accès aux crédits pour les activités génératrices de revenus et le micro entrepreneurs au Maroc.

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