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République algérienne démocratique et populaire

THME
Présenté pour le module Economie et Assurance

MICRO FINANCE et MICRO ASSURANCE

Réalisé par: Sous la direction de:

BERGHIS Ali
MEBARKI Boutheina
LEMRABET Dalal  Mr : BELKACEM.N
HAMDI Fouzia
KHADRAOUI Abdeldjalil
Plan de travail
Introduction
Chapitre 1: Objet et champ d’application
Chapitre 2: Les produits actuels de la micro
finance
Chapitre 3: Les mécanismes des prêts
groupés ou crédits solidaires
Chapitre 4: financement des IMF
Conclusion
Introduction
Difficile d’obtenir un crédit dans les banques classiques quand on n’a pas les garanties
nécessaires, un revenu régulier, ou quand on habite un pays où l’accès aux services bancaires est limité à
une part relativement faible de la population. On supposant que la finance est un instrument au service
du développement, il apparaît alors comme une évidence l’indisponibilité des services financiers pour
les populations exclues est un frein à leur développement.
La micro finance est considérée aujourd’hui comme l’outil le plus prometteur dans la lutte contre
la pauvreté et l’exclusion bancaire. Par l’octroi de microcrédits, la collecte d’épargne, l’offre de micro
assurance, les institutions de micro finance (IMF) renouvellent l’activité financière par des pratiques
aussi innovatrices que les crédits solidaires. l’évaluation de ses effets sur les populations ciblées se
heurtant à de nombreuses difficultés. Le développement futur de la micro finance reste pourtant
conditionné à sa supériorité par rapport à d’autres outils dans l’atteinte des objectifs qui lui sont
assignés.
DEFINITION

Selon mark labie 1999 on appel micro finance, l’octroi de services financiers (généralement de
crédit et/ou de l'épargne), à des personnes développant une activité économique productive, et le
plus souvent de l'artisanat ou du commerce, et n’ayant pas accès aux institutions financières
commerciales en raison de leur profil socio-économique (il s’agit des pauvres sans revenus fixes qui
n’offrent aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires commerciales)
OBJET ET CHAMP D’APPLICATION

La micro finance est un secteur qui concerne essentiellement les personnes dont les revenus sont
inferieurs a un certain montant, celles qui non pas accès aux services des institutions financières
formelles. grâce a l’octroi de micro crédit ces micro-entrepreneurs peuvent entamer ou développer leur
entreprise sans échange de garanties importantes.
LES PRODUITS ACTUELS DE LA MICRO
FINANCE

 L’aspect le plus connu de la micro


finance est le micro crédit
 la micro finance a progressivement
élargi sa sphère d’intervention pour
embrasser désormais une gamme
variée de services allant du microcrédit
proprement dit à l’épargne, en passant
par l’assurance, le transfert d’argent
etc.
LES MÉCANISMES DES PRÊTS
GROUPÉS OU CRÉDITS
SOLIDAIRES

Le prêt solidaire, encore méconnu il y a peu, est une forme de crédit qui ne cesse de se
développer et de séduire de plus en plus d'adeptes ! En effet, ce modèle en plein essor
présente de nombreux avantages, que nous allons étudier aujourd'hui.
Avant toute chose, comme son nom l'indique, le prêt solidaire met en avant des valeurs avant
des taux. La solidarité et les valeurs sociales sont la raison d'être du prêt solidaire. C'est donc
pour de bonnes raisons qu'on accède à ce type de prêt, que vous souhaitiez emprunter ou
prêter de l'argent.
Le principe du crédit solidaire est simple :
Un ensemble de particuliers se réunit sur une plateforme afin d'organiser le financement d'un
projet.
On parle d'ailleurs beaucoup de plateformes de crowdfunding qui permettent aux
emprunteurs de présenter leur projet qu’il souhaiterait financer par les prêteurs. Ces derniers
peuvent alors décider de faire un don sur tel ou tel projet de leur choix et reçoivent une
contrepartie parfois symbolique parfois plus importante.
Le prêt solidaire est un nouveau circuit où les particuliers peuvent interagir en direct
sans l'intermédiaire des banques. En revanche, les plateformes récupèrent une commission
sur les transactions.
La technique des crédits solidaires, initiée par la Grameen Bank, dans les années 1970, a été importée
dans tous les pays y compris les plus développés. Son expansion commence au Bangladesh qui octroi
des crédits. Mais le label micro finance renferme aujourd’hui tous les services financiers, même si le
microcrédit reste l’activité la plus évoquée.
• La micro finance a ainsi apporté des pratiques novatrices en termes de crédit bancaire. En effet
ces techniques, dont le crédit solidaire, ont prouvé qu’il était possible de prêter à des populations
considérées par les banques traditionnelles comme trop risquées et dépourvues de garanties
nécessaires pour être solvables. Ce système fonctionne sur la caution solidaire (de 3 à 20
personnes), et tout le groupe étant responsable du remboursement des prêts accordés à un des
membres. Les relations sociales permettent de composer avec l’asymétrie informationnelle entre
prêteur et emprunteur. Ce principe représente l’innovation majeure apportée par la micro finance.
La pratique des crédits par les institutions se fait également, et même de plus en plus, sous forme de crédit
individuel. Le crédit est accordé à une seule personne liée à une institution (en l’occurrence ce qui ce
passe en Algérie), moyennant une garantie matérielle ou la caution d’une autre personne. Ces institutions
servent en général les plus riches parmi les pauvres, avec des montants plus élevés que dans le cas des
crédits solidaires.
FINANCEMENT DES IMF

Le débat actuel est assez marqué par la question du financement des IMF. Ces institutions,
mêmes les plus grandes et les plus anciennes, restent dépendantes de différentes formes de
subventions.
Des subventions directes à des prêts de taux bonifiés.
Une institution performante doit être capable d’aller s’approvisionner en capital sur un
marché tout en gardant ses objectifs sociaux. Cette possibilité conditionne aussi le partage du
financement des IMF entre les pouvoirs publics et les investisseurs privés.
MICRO FINANCE EN ALGERIE

S'agissant du financement des petites unités productives ou commerçantes le marché est


quasiment vierge. Les besoins des ménages en services financiers de proximité sont loin
d’être couverts, avec un taux de bancarisation estimé à 30%. Le financement des 1,25
millions de travailleurs du secteur informel, considéré comme exclus du crédit et le faible
taux de bancarisation des ménages, donnent également une idée de l’importance des besoins
en crédit non satisfaits
 Le pays possède cependant une modeste expérience dans le domaine de la micro finance
grâce à la mise en œuvre par le conseil du gouvernement, dès 2003, d'un dispositif de
microcrédit qui pourrait être assimilé à ce type de financement. Présente sur l'ensemble du
territoire, l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit (ANGEM) finance la création
d'activités et le développement d’activités à domicile, pour favoriser les artisans et l'auto-
emploi, notamment des femmes et des jeunes. Selon les données de l’ANGEM, les
montants octroyés varient de 50 000 à 400 000DA. Fin 2012, le nombre de bénéficiaires
de l’ANGEM s’élève à 110 000 pour un encours total de crédit de 5 600 000 000 DA.
 La future stratégie de l’ANGEM permettrait d'accorder des crédits aux très petites et
petites entreprises (TPE) et aux PME, mais également de les accompagner durant leur
développement. Sur le plan institutionnel, l'ANGEM, agence publique, envisage une
décentralisation avec la création d'un réseau d'associations locales à caractère mutualiste,
liées à l'ANGEM par des conventions de partenariat. Une telle évolution renforcerait la
société civile algérienne.
II- MICRO-ASSURANCE
A)-DEFINITION:

 La micro assurance est l’adaptation de l’assurance essentiellement à des personnes de faibles revenus n’ayant pas accès à des services
d’Assurance Classiques, en échange du paiement des primes adaptées à:
1. Leurs besoins
2. Leurs revenus
3. Niveau de risque.

 Elle cible principalement les travailleurs à faibles revenus & particulièrement ceux travaillant dans le secteur informel, souvent mal
servis par les systèmes d’assurance sociale & / ou Commerciale, et ce dans le but de leurs permettre de se rétablir après une crise et leurs
éviter de prendre des mesures souvent dévastatrices, comme : faire travailler leurs enfants, vendre des actifs productifs ou réduire leur
consommation alimentaire.

 Elle favorise la résilience et contribue aux objectifs du Millénaire pour le développement, notamment en réduisant la faim et la mortalité
infantile et en améliorant la santé maternelle.
A)-DEFINITION (SUITE) :

En cas de choc, les bénéfices de la micro-assurance vont au-delà de l’aide financière, en contribuant à :

 Réduire le risque : l’assurance peut jouer un rôle crucial dans la réduction des risques, car les assureurs ont un intérêt à
prévenir leur réalisation ;

 Stimuler la productivité et l’accumulation d’actifs : les travailleurs pauvres investissent davantage dans leurs
moyens de subsistance et génèrent des rendements plus élevés lorsqu’ils sont protégés par une assurance. Ils peuvent
également constituer une épargne par le biais d’une police d’assurance vie à long terme ;

 Offrir des avantages tangibles : les assurances intégrant des avantages concrets, tels que l’accès à une hotline
dispensant des conseils médicaux ou à des camps de santé fournissant des vaccinations et des moustiquaires, peuvent faire
une énorme différence dans la vie de millions de personnes.
B) - QUI LA PROPOSE ?

La Micro-Assurance peut impliquer une grande diversité d’acteurs :

1. Les Institutions De Micro finance ;

2. Les Compagnies D’assurance ;

3. Les Mutuelles ;

4. Les Courtiers d’Assurance.

5. Fournisseurs de Soins de Santé.

La Micro-Assurance n’est pas très lucrative, pour les compagnies d’assurance, cependant elle leur permet de renforcer la
responsabilité sociale et l’image de l’entreprise et de s’implanter localement dans des pays émergents.
C- PRODUITS DE MICROASSURANCE:

Les systèmes de Micro-assurance peuvent couvrir divers risques (santé, vie, etc.) ; les produits de micro-assurance les plus répandus sont les

suivants :

 Micro – Assurance Santé

 Micro – Assurance Incapacité & Invalidité

 Micro – Assurance Agricole (dont récolte & bétail)

 Micro – Assurance Professionnelle

 Micro – Assurance Sur la propriété (ex : biens immobiliers)

 Micro - Assurance Vie


D) - DÉVELOPPEMENT RÉCITS ET DÉFIS

CROISSANCE DE LA MICRO ASSURANCE :


1-ETAT DE LA CROISSANCE :
Malgré les progrès récents, le secteur d’assurance n’a pas réalisé son potentiel dans le secteur de la micro assurance du fait que :
I. Des millions de ménages pauvres n’ont toujours pas accès à des produits de qualité.
II. La réticence des assureurs à entrer sur les marchés émergents
III. Un ensemble de défis et de défaillances du marché entrave encore le développement des marchés d’assurance inclusifs.
Une progression variante : la micro assurance se développe rapidement dans des pays comme l’Inde, l’Afrique du Sud et les Philippines,
servant des dizaines de millions de ménages à faibles revenus contrairement à beaucoup d’autres pays en voie de développement, la
portée reste faible.
Plus d’innovation : même sur les marchés matures, il y a encore beaucoup de place pour les innovations qui permettraient d’améliorer
l’efficience, d’étendre la portée, de fournir de meilleures prestations et d’accélérer le règlement des sinistres.
D) - DÉVELOPPEMENT RÉCITS ET DÉFIS
(Suite)
 2-FREINS DE LA CROISSANCE
 Réinvention de la roue : les expériences et enseignements les plus probants sur les marchés matures sont lents à parvenir
jusqu’aux autres opérateurs, En conséquence les praticiens répètent souvent les mêmes erreurs.

 Réglementation et politiques : dans de nombreux pays, l’environnement réglementaire n’est pas fait pour permettre
l’introduction de produits innovants ou de nouveaux types de canaux de distribution.

 Expertise spécialisée : il faut un plus grand nombre de professionnels de l’assurance qualifiés qui comprennent les besoins et
les préférences des travailleurs pauvres.

 Éducation financière : pour stimuler la demande, il est nécessaire d’aider les pauvres à comprendre la valeur de l’assurance.
D) - DÉVELOPPEMENT RÉCITS ET DÉFIS
(Suite)

NOUVEAUX CANAUX DE DISTRIBUTION :

Les technologies mobiles représentent sans nul doute, un levier de développement de la Micro-assurance, en

démocratisant son accès et en s’adaptant aux besoins particuliers de la population friande de ce type de produits.

• La téléphonie mobile contribue fortement à ce développement en donnant un coup d’accélérateur à ce marché

comme est le cas de l’assureur Camerounais ACTIVA qui s’est engagé dans la Micro-Assurance mobile en

lançant Activa Makala. Dont Les versements de primes et Les règlements des sinistres se font via Orange Money.
D) - DÉVELOPPEMENT RÉCITS ET DÉFIS
(Suite)

DEMONSTRATION DES POSSIBILITES DE RENTABILITE :


Sachant que dans certaines zones, le taux d’équipement en téléphonie mobile atteint 100%, ce canal représente le
meilleur moyen exploitable pour les assureur afin d’améliorer la rentabilité dans ce domaine du fait que :

 Les assureurs peuvent augmenter leurs volumes de vente en atteignant une part plus importante de la population.

 Les opérateurs fidélisent leurs abonnés en gagnant des revenus additionnels.

 Les clients bénéficieront d’un meilleur accès à des produits d’assurance bon marché, faciles à comprendre et à
régler.
D) - DÉVELOPPEMENT RÉCITS ET DÉFIS
(Suite)
IMPACT
 Une revue de 38 études sur l’impact de la micro-assurance montre que l’accès et le recours à la micro-assurance sont associés à :
1. Une diminution des dépenses de santé directes des ménages.
2. Un recours moins fréquent aux stratégies d’adaptation lourdes.
3. Une augmentation des investissements dans l’agriculture.
4. Une progression de l’utilisation des services de soins.
5. Des meilleurs résultats de santé.
 Malgré la variabilité des résultats selon les études, l’examen conclut que la micro-assurance produit « des résultats nettement positifs dans
certaines conditions ».
 L’infographie associée détaille le nombre d’études pour chaque type d’impact et met en évidence les résultats particuliers de chaque étude.
E) - PRINCIPES DE BASE DE LA
MICROASSURANCE

Les principes sont les mêmes que ceux des assureurs et des gestionnaires de risques :
 Les risques doivent apposer une limite à la perte maximale découlant d’un sinistre ;
 L’étendue, la gravité et la probabilité d’occurrence doivent être mesurables, afin de permettre la détermination juste et équitable des
primes de base ;
 Les risques moraux, subjectifs, d’anti sélection doivent être analysés et limités dans la mesure du possible ;
 Le cadre légal doit être favorable à l’élaboration et la commercialisation des produits de
micro-assurance ;
 Les primes et les montants de garantie doivent être compatibles avec la viabilité de l’activité assurée et la capacité de souscription. Une
prime inférieure à l’avantage offert par la police rend l’achat attractif
 Les risques assurables se limitent strictement, aux risques futurs, fortuits, aléatoires ;
 La loi des grands nombres joue un rôle très important, car c’est en mutualisant le plus grand nombre de risques dans une catégorie
donnée qu’on est en mesure de proposer une couverture intéressante.
 Tout en sachant que de multiples différences la distincts de l’assurance Classique, et ce comme énumérer dans le tableau suivant:
E) - PRINCIPES DE BASE DE LA
MICROASSURANCE (SUITE)

Assurances Conventionnelle Micro Assurance


Police assez complexes Polices simples et faciles à comprendre
Éligibilité limitée, sélective, beaucoup d’exclusions. Largement inclusive avec peu d’exclusions.
Paiement régulier de primes Paiement adapté à la clientèle

La période de couverture est de 12 mois souvent. La période de couverture peut être inférieure à 4 mois
L’analyse de l’éligibilité peut inclure des examens L’analyse peut se limiter à une simple déclaration de bonne santé
médicaux
Capital Assuré : de petit à de très gros montant. Capital Assuré : Petits montants.
Tarification basée sur l’âge/risques spécifiques Tarification communautaire ou de groupe.
Les agents et courtiers sont responsables des ventes Les canaux de distribution peuvent se charger de la gestion, allant de
la collecte des primes au paiement des sinistres
Le marché est très familier avec l’assurance Le marché n’est pas très familier, et a peut de connaissances de la
-Confiant- micro-assurance. -Méfiant-
F) - PARTIES PRENANTES EN MICRO-
ASSURANCE & LEURS RÔLES :
PARTIES PRENANTES RÔLES
Présenter des Polices d’assurances Simples & Adaptées aux besoins des souscripteurs.
Les Détenteurs de polices
Ex: Véhiculer des messages Claires, exposant le produit d’une manière simple.

Les Canaux de Distribution Faciliter l’accès et la commercialisation des Produits de la Micro Assurance.

Les Assureurs Commerciaux Souscription, Paiement des sinistres, Création de Produits, Gestion des Risques.

Même rôle des agents commerciaux, mais aussi elle peuvent jouer le rôle des canaux de Distribution.
Les Mutuelles
Sa proximité avec les membres fait d’elle une sources d’inspiration pour les autres parties prenantes

Les Réassureurs Couverture Partielle des risques à mesure que le produit se complexifie.

Création de d’environnement Propice à l’inclusion Financière (Équilibrer la protection du consommateur


Les Organismes de et l’Innovation)
réglementation et de supervision. Principaux enjeux concernent : Les Agents, Les produits, la Réglementation, la Coordination des divers
Politiques.
Recherche et Développement, Transfert de Savoir Création des Infrastructures
Les Donateurs
Ex: Fond de l’innovation en micro assurance
III- LIEN ENTRE LA MICRO FINANCE
ET LA MICRO-ASSURANCE

A- Intérêt de l’activité de Micro-Assurance pour L’IMF


 Améliorer la qualité du portefeuille :
Généralement, les IMF affichent des taux de remboursement excellents, mais la maladie
reste la principale cause de non remboursement,. Les IMF s’intéressent donc à l’assurance
maladie pour se couvrir. Elles s’intéressent aussi à des assurances Incendie, Accident et
Risques Divers (IARD) pour protéger les outils de production de leurs clients et donc la qualité
de leur portefeuille.
 Augmenter l’attractivité de l’institution dans un contexte concurrentiel :
Dans des contextes concurrentiels, les IMF peuvent aussi être tentées de proposer des
services attractifs. L’activité de Micro-Assurance permet à l’IMF de diversifier ses produits et
d’être plus attractive pour les clients.
VI- LIEN ENTRE LA MICRO FINANCE
ET LA MICRO-ASSURANCE (SUITE)
 B- Contraintes :
Quelques échecs dans la mise en place d’articulations entre Micro-Finance et Micro-Assurance montrent que certaines conditions liées
directement aux IMF sont nécessaires à la réussite des projets.

1. Implication de l’IMF : La mise en place d’une opération de micro-assurance nécessite beaucoup d’implications de la part de
l’IMF. Elle doit en être consciente. Le projet doit surtout se faire à son initiative. La réceptivité de l’IMF et son intérêt pour
l’expérience sont capitaux pour la réussite des projets car de nombreux efforts sont exigés.

2. Le risque de réputation : L’activité de micro-assurance expose l’IMF. D’abord, elle peut fragiliser financièrement l’institution,
car celle-ci est amenée à gérer un risque nouveau. Surtout, elle expose la capitale confiance de l’IMF : en cas de défaut de
paiement, d’incompréhension de la prestation, l’IMF risque de détruire l’image positive qu’elle a mis du temps à construire.

3. Nature du lien entre l’IMF et le produit de Micro-Assurance: L’IMF peut opter pour plusieurs solutions pour offrir un
produit de micro-assurance à ses clients : développer un produit et le gérer en interne (être assureur), proposer un produit
développé par un assureur privé (être distributeur, c’est le modèle Partenaire-Agent) ou mutualiser avec d’autres acteurs de
terrain (structure en réseau).
1 - IMF Assureur:
2 – IMF Distributeur : Model Agent Partenaire
3 - Structure en réseau :
VI- LIEN ENTRE LA MICRO FINANCE
ET LA MICRO-ASSURANCE (SUITE)
4- Les contraintes réglementaires :
L’encadrement Règlementaire de l’activité d’assurance ne peut être bien adapté à la micro-assurance : surtout en matière des
normes de provisionnement, des réserves et des modalités de reporting,
Les entités autorisées à offrir des services de micro-assurance doivent s’y-adapter,
Par ailleurs, et malgré les nombreuses expériences de micro-assurance développées au sein des IMF, la réglementation de la
Micro-Finance permet rarement d’offrir des produits de micro-assurance.
5- Une technicité souvent sous-estimée: les normes de comptabilité :
De nombreux échecs de systèmes de micro-assurances implantés par des IMF ou des ONG sont imputés à de mauvaises
politiques de gestion, dues à généralement à une méconnaissance de technicité comptable assurantielle, ou à:
1-Des problématiques de tarification,
2-La capacité contributive des ménages,
3-La gestion des risques communs aux micro-assureurs,
VI- LIEN ENTRE LA MICRO FINANCE ET LA
MICRO-ASSURANCE (SUITE)

6) Effet de taille :
 Les coûts d’intermédiation peuvent peser très lourd dans la cotisation:
 Plus l’effectif des adhérents est faible, Plus ils pèsent lourd.
 La barre de viabilité tourne souvent autour d’une centaine de milliers d’adhérents, alors que la grande majorité
des projets de micro-assurance fonctionnent avec quelques milliers d’adhérents.
 Pour une IMF, ce problème est exacerbé par la difficulté de l’IMF à aller vers une clientèle autre que sa
clientèle habituelle. Le nombre d’adhérent sera limité par l’effectif de la clientèle de l’IMF. Dans le cas d’un
produit optionnel, les taux de pénétration tournent autour de 20% ce qui veut dire que le produit de micro-
assurance aura à peine un cinquième des clients de l’IMF. Toutefois, si le produit est lié au crédit, le taux de
pénétration est alors égal à 100% et l’IMF est assurée d’un nombre important d’adhérents.
INTERET ET LIMITES DE L’INSTITUTION DE
LA MICROFINANCE COMME CANAL POUR
LA MICROASSURANCE
1- INTERET :
Le réseau
Dans de nombreux contextes, il n’est pas évident d’atteindre le milieu rural et le secteur informel. Pour se développer,
la micro-assurance doit emprunter les mêmes réseaux que les IMF, les ONG, les organisations de terrain, les
syndicats, les mairies de villages… qui restent le meilleur moyen d’atteindre ces populations rapidement et aux
moindres coûts grâce à leurs réseaux, leur connaissance des populations cibles, leur taux de pénétration.

Le savoir-faire financier
Les organisations de terrain peuvent regrouper les gens, faire le travail administratif, la collecte financière. Pour ce
dernier point, les IMF présentent des avantages par rapport aux autres acteurs de terrain car elles peuvent
faciliter les transactions grâce à leur compétence en gestion financière
INTERET ET LIMITES DE L’INSTITUTION DE
LA MICROFINANCE COMME CANAL POUR
LA MICROASSURANCE (SUITE)
La connaissance du terrain:

La capacité spécifique des IMF à fonder leur démarche sur des études préalables de leur terrain d’action (socio

économie de leur zone de développement, analyse des besoins des populations ciblées, adaptation de l’offre…)

est aussi un atout majeur. En effet, la création et le développement de produits de micro-assurance doit plus

encore que pour les produits et services de micro-finance s’appuyer sur ce type d’études de faisabilité fine et

détaillée, d’autant que vis à vis des cibles le concept même d’assurance est plus difficile à intégrer que celui de

l’usage des produits financiers (crédit et épargne) et que l’approche doit s’appuyer sur des actions de

communication bien ajustées.


INTERET ET LIMITES DE L’INSTITUTION DE
LA MICROFINANCE COMME CANAL POUR
LA MICROASSURANCE (SUITE)
2- Limites :
Le contour de couverture
Les IMF ont aussi quelques limites : étendre le produit aux non micro-entrepreneurs peut s’avérer plus difficile quand on a commencé à
travailler dans le contour de l’IMF. Le produit reste donc captif et a des perspectives de viabilité restreintes : le nombre d’adhérents au
produit d’assurance sera limité par le nombre de clients du micro-crédit. Certes, cette faiblesse n’en est pas une si l’IMF compte un
nombre très important de clients (centaines de milliers).

Enjeux du lien Assurance – Épargne:


Par ailleurs, il semble plus pertinent de rapprocher assurance et épargne plutôt qu’assurance et crédit. En effet, le micro-crédit attire une
population plus jeune, plus forte, que la moyenne de la population, traiter avec cette population revient à faire une sélection. De plus,
épargne et assurance jouent souvent un même rôle de filet de sécurité. Enfin, l’épargne et l’assurance sont des services permanents,
contrairement au crédit qui est limité dans le temps.
Micro-assurance en Algérie :

La micro-assurance a connue un important essor ces 5 dernières à travers le monde. En Algérie, cette offre d’assurance,
destinée aux populations à faibles revenus, est inexistante en dépit d’un marché à fort potentiel.
« La conception de la micro-assurance en Algérie reste difficile et complexe », explique une étude du ministère de l’Industrie
et de la promotion des investissements, menée en partenariat avec le Programme GiZ-dEVEd. Les raisons sont multiples.
L’étude cite, notamment, la non-disponibilité des assureurs locaux à offrir des produits de
micro-assurance estimant que «le marché des bas revenus n’est pas rentable en raison d’un nombre élevé de
transactions à coût élevé et des primes très basses ne supportant pas ces coûts».
Cette réticence des acteurs locaux est justifiée par le fait que les produits d’assurance classique mis sur le marché depuis
longtemps peinent à se développer malgré le caractère obligatoire de certains d’entre eux (Cat-Nat notamment), doublée
d’une profonde méconnaissance, par les populations, des apports de l’assurance à la protection des divers risques
encourus.

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