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INTRODUCTION

La microfinance s’impose aujourd’hui dans le monde comme étant l’un des outils les plus
prometteurs et rentables afin de relever un certain nombre de défis actuels : création d’emploi,
et de revenus, réduction de la pauvreté, etc. Inventée par un professeur d’économie du
Bangladesh, appelé Mohammed YUNUS, elle constitue une alternative pour une catégorie
donnée de personnes dont : les producteurs, entrepreneurs, artisans, qui, fautes de garanties
suffisantes demandées par les banques classiques, n’ont d’autres choix en vue de financer leurs
activités que de s’orienter vers ce secteur autrefois pris avec moins de considération.

Les microfinances se tournent vers les études de marchés, qui leur permettent d’identifier les
besoins des clients et de déterminer le meilleur moyen de les satisfaire en vue non seulement
de fidéliser les clients existants, mais aussi d’attirer une nouvelle clientèle. Dès lors, les IMF se
tournent vers la gestion des relations avec leurs clients actuels tout en voulant attirer des clients
potentiels.

Dans les pays en développement, notamment au Congo, les Micros et Petites Entreprises sont
considérées comme les plus grands pourvoyeurs d’emplois, bien que généralement précaires.
Majoritairement issues du secteur informel, l’accès au financement demeure toutefois un des
problèmes majeurs de ces activités. Dans le contexte africain en général et congolais en
particulier, les acteurs de ce secteur font partir des personnes non bancarisées et mal desservies.
Concentrant encore son analyse de crédit sur la garanties ou l’expérience des affaires, sans
oublier les coûts élevés associés aux prêts, le système financier traditionnel que constituent les
banques (banque classiques) est encore inadapté à ce secteur bien que considéré par des
spécialistes, comme contributeur à la croissance économique dans de nombreux pays en
développement1.

Une institution de microfinance (IMF) accorde des microcrédits, et propose même parfois des
solutions d’épargne…. On peut alors très vite tenter de l’assimiler à une banque traditionnelle.
Les sources de financement des IMF sont variées, et dépendent en partie de son statut.

Généralement, l’épargne qui va se transformer par la suite sous la forme de l’épargne prêté et
sous forme de microcrédits peut provenir : des dons et des subventions en particulier lors de la
création de l’IMF, des dépôt des membres et clients, lorsque l’IMF est sous la forme de
coopérative ou de mutuelle, ou qu’il s’agit d’une banque de microfinance proposant également

1
Cling J-P et al (2012) Secteur informel, crise et politiques publiques au Vietnam, Document de travail UMR 1
DIAL
des produits d’épargne, des fonds propres de l’IMF, pour une faible partie, des crédits accordés
par une ou plusieurs banque(s) partenaire (s), des financements d’investisseurs publics qui
viennent souvent des organismes bilatéraux ou multilatéraux ou d’investisseurs privés, directs
ou via des fonds d’investissements spécialisés en Microfinance qui font l’intermédiaire entre
l’IMF et des investisseurs à la recherche d’un investissement solidaire et socialement
responsable. Ainsi, la question que l’on se pose est de savoir comment se fait la collecte et la
gestion de l’épargne au sein de la DEMULCO – COOPEC ?

Suite à la problématique posée, nous formulons l’hypothèse suivante : la gestion de l’épargne


au sein de la DEMULCO-COOPEC obéit aux exigences des établissements de microfinance.

La méthodologie d’approche adoptée pour mener cette étude comporte les entretiens avec des
professionnels et la documentation. Nous avons eu recours à la documentation interne et externe
ainsi que la recherche sur internet. Ceci est appuyé par des notions théoriques que nous avons
acquises au cours de notre formation.

Ainsi, afin d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés, notre étude s’articulera autour de
deux parties subdivisées en deux chapitres chacune. La première sera consacrée aux
considérations conceptuelles et la généralité sur la procédure d’octroi de crédit. La seconde
portera sur la présentation de la microfinance COOPEC et l’analyse de la gestion d’épargne.

2
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATION CONCEPTUELLE

3
L’approche théorique constitue la première partie de notre projet de spécialité est divisé en
deux (02) chapitres, dont le premier chapitre porte sur la considération conceptuelle et le
second chapitre porte sur le cadre théorique de la gestion de l’épargne.

4
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES
Au niveau de ce chapitre, qui porte sur la considération conceptuelle de notre étude, nous
donnons la quintessence des termes ou concepts clés liés au thème et à notre formation en
banque et microfinance.

Section 1 : Concepts liés à la banque et microfinance

Les banques et les établissements jouent un rôle prépondérant dans le cycle économique d’une
nation. Ils exercent un certain nombre de fonctions qui évoluent au cours du temps. Compte
tenu de notre spécialité la BMF, nous avons mis en évidence dans la première section de notre
chapitre les concepts inhérents à notre filière d’étude.

A- Notion de banque
Ce point comprend deux sous points. En amont, nous définissons la banque puis en aval nous
citons les types de banque.

1- Définitions de la banque
 Etymologiquement, le mot « banque » dérive de la langue italienne « banca » qui veut
dire un banc en bois sur lequel les combistes du moyen âge exerçaient leurs activités.
L’activité bancaire remonte alors à plusieurs décennies.
 Juridiquement, la banque constitue une institution financière qui est régie par le code
monétaire et financier (CMF), sa fonction consiste à proposer les services financiers
divers et variés.
 Pour Norbert H. 1989 la banque est « une institution financière qui fait le commerce
des capitaux. C’est elle qui fructifie l’argent des capitalistes tout en leurs évitant les
différentes charges de gestion de fortune ».
2- Typologies des banques
Le système bancaire est organisé selon un système pyramidal. L’évolution observée par les
banques a contribuée à l’émergence d’un grand nombre de leurs types, et chacune d’elles
spécialisée dans un domaine spécifique des activités bancaires. Et chaque type de banque se
distingue de nombreuses caractéristiques ; et les types de banques peuvent être résumés
comme suit :

 Les banques commerciales


Encore appelées banques de détails. C’est le type de banques avec lequel le grand public est le
plus familier. En effet, les banques commerciales sont les banques dans lesquelles nous avons
tous notre compte bancaire ainsi que nos comptes épargnes.
5
Par ces services on peut citer :

- la mise à disposition d’un compte bancaire avec tous les services qui vont avec par exemple
la mise à disposition des moyens de paiement (carte bancaire, chéquier…) ;

- Les différents crédits ou prêts ;

- Le dépôt d’argent (compte épargne ou dépôts à terme).

 Les banques d’affaires


Les banques d’investissements ont une activité basée sur les marchés financiers. Ces banques
d’investissements achètent et vendent des actions, des obligations ou des produits dérivés sur
les marchés financiers. Elles peuvent aussi s’occuper de levée de fonds pour les entreprises
nouvellement cotées ou gérer des opérations de change.

 Les banques centrales


La banque centrale est la banque de banque. En Europe, la banque centrale s’appelle la
banque centrale européenne (BCE). Aux Etats-Unis, la banque centrale porte le nom de
réserve fédérale américaine, en Afrique centrale, la banque centrale porte le nom de la banque
des états de l’Afrique centrale (BEAC). La plupart des pays sont rattachés à une banque
centrale. Les banques centrales sont des organisations qui ont une influence sur l’économie
mondiale. Elles sont responsables de la création de monnaie. Par exemple la BCE gère la
création des euros tandis que la réserve fédérale américaine s’occupe de la création de dollars
américains. Les banques centrales fixent ainsi le taux directeur de l’économie.

B- Notion de microfinance
Dans cette section, nous définirons la microfinance selon quelques auteurs (1) et nous
parlerons de la catégorisation de la microfinance précisément de la 1ère catégorie, la 2ème
catégorie et la 3ème catégorie.

1- Définition de la microfinance
Plusieurs auteurs ont tenté de définir la microfinance, on peut citer Marc LABIE, Jacques
ATTALI, et Maria OTERO

 Pour Marc LABIE la microfinance est « l’offre financier aux pauvres, exclues du
système bancaire ; sans ressource ni droit de propriété »
 Pour Jacques ATTALI, le terme microfinance fait référence à « l’offre des services
financiers aux populations à faible revenu ou exclues du système financier traditionnel
formel »
6
 Pour Maria OTERO, la microfinance est définie comme « l’offre des services
financiers au profit des populations à faible revenu, pauvres, très pauvres en situation
d’auto emploi »
2- Catégorisation des établissements de microfinance
Trois (03) catégories des EMF sont retenues par la loi, pour exercer l’activité de la
microfinance dans zone CEMAC : la première, la deuxième et la troisième catégorie. Chaque
catégorie est constituée par un certain nombre de caractéristiques.

 Les établissements de microfinance de première catégorie


Selon le règlement n°01/17/CEMAC/UMAC/COBAC du 27 Septembre 2017, les EMF de
première catégorie doivent exercer leurs activités exclusivement à l’intérieur d’un réseau, ce
qui n’était pas le cas du règlement n°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 26 Janvier 2002 où
les EMF étaient libre de faire leurs choix, bien que les réseaux existaient. En d’autres termes
les EMF dans la zone CEMAC, peuvent exercer leurs activités soit de manière indépendante,
soit dans un réseau. Par ailleurs, les EMF de la première catégorie collectent l’épargne de
leurs membres, qu’ils emploient en opération de crédit exclusivement au profit de ceux-ci.
Ces EMF fonctionnent sous forme de mutuelle ou association. Leurs activités principales sont
donc l’épargne et le crédit. Une autre caractéristique importante à souligner c’est que, dans les
EMF de la première catégorie, le capital social minimum n’est pas exiger, comme dans
l’ancienne réglementation. Toutefois, ils ont l’obligation de constituer un fond de solidarité
dès leur création destinée à faire face aux pertes.

 Les établissements de microfinance de deuxième catégorie


Ce qui caractérise les EMF de deuxième catégorie, la présence des tiers. Ces EMF collectent
de l’épargne et le crédit. Une autre caractéristique pertinente est celle du capital social
minimum. Pour les EMF de seconde catégorie, le capital social minimum est actuellement
fixé à 300.000 millions, contre 50 millions dans l’ancienne réglementation. Cette
augmentation est justifiée principalement par l’ampleur que prend le secteur de la
microfinance dans la zone CEMAC. L’une des caractéristiques que l’on ne doit pas négliger,
est celle des placements. Les EMF de deuxième catégorie peuvent maintenant effectuer les
placements, auprès des banques commerciales d’implantation et de la BEAC dans le cadre des
interventions sur le marché monétaire, ce qui n’était pas le cas auparavant où ils se limitaient
aux banques commerciales.

 Les établissements de microfinance de première catégorie

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Les EMF de troisième catégorie se distinguent des autres par trois caractéristiques
fondamentales. La première concerne l’activité. L’activité principale des EMF de troisième
catégorie est le crédit. Ces EMF de troisième catégorie octroient le crédit aux tiers sans exercer
collecte de l’épargne. Leurs épargnes proviennent des fonds laissés en compte par les associés,
les emprunteurs ; les dépôts de garantie et les sommes laissés par la clientèle en vue d’honorer
ses engagements. La deuxième caractéristique est celui du capital social minimum. Pour les
EMF de la troisième catégorie, le capital est passé de 25 Millions dans l’ancienne
réglementation à 150 millions dans la nouvelle réglementation. La troisième caractéristique met
l’accent sur les placements. Comme ceux de la deuxième catégorie, les EMF peuvent
maintenant effecteur les placements auprès des banques commerciales de l’Etat d’implantation
et de la BEAC, sous réserve du respect des règles édictées par la BEAC dans le cadre de ses
interventions sur le marché monétaire

Section 2 : Concepts liés à la gestion de l’épargne

Cette section s’articule sur deux points dont le premier est consacré à l’épargne et gestion et le
second aux types et rôle de l’épargne.

A- La gestion et l’épargne
1- La gestion

Plusieurs auteurs donnent de nombreuses définitions sur le concept « Gestion ».

Selon George R. Terry et Stephen G. Franklin (1985), la gestion est définie comme « un
processus spécifique consistant en activité de planification, d’organisation, d’impulsion et de
contrôle visant à déterminer et à atteindre des objectifs définis grâce à l’emploi d’être humain
et à la mise en œuvre d’autre ressources ».

D’après cette définition, on peut souligner que la gestion est une activité qui transforme des
ressources humaines et physiques inorganisées en réalisation et efficacités. La gestion est la
plus stimulantes, la plus complète, la plus exigeante, la plus cruciale et la subtile de toutes les
activités humaines.

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La définition la plus populaire de la gestion et celle de Lassegue Pierre (1993)2. D’après lui,
« la gestion est la réalisation d’objectifs par l’intermédiaire d’autre personne ». Au sens large,
la gestion est la conduite d’une organisation (d’une entreprise).

Au sens étroit, la gestion est la conduite courante de l’organisation, ou niveau moyen, dans des
domaines particuliers, à moyen et cout terme, pour « atteindre des objectifs préalablement fixé
dans le cadre d’une politique déterminée ».

Selon Meyer J (1970)3, la gestion au sens strict est définit comme la mise en œuvre, par un
responsable, des ressources qui lui sont confiées, en vue d’atteindre, en respectant un certain
nombre de règle, l’objectif pour lequel ces ressources ont été mises en place.

Selon Pierre G. Bergeron (1984)4, la gestion est définie comme étant un processus sur lequel
on planifie, organise, diriger et contrôle les ressources d’une organisation afin d’atteindre les
objectifs visés.

2- Définition de l’épargne

L’épargne est définie différemment selon les auteurs, nous prenons en considération quelques-
unes des définitions pouvant faciliter la compréhension du concept.

Pour Keynes, c’est le montant du revenu disponible et la propension à consommer qui


déterminent le montant de la consommation, et indirectement celui de l’épargne. L’épargne
n’est qu’un résidu du revenu lorsque les besoins de consommation sont satisfaits

L’épargne correspond à la partie du revenu qui n’est pas consommée. Au niveau d’une
économie dans son ensemble, l’épargne peut être le fait des ménages, mais aussi des entreprises
ou des administrations publiques. C’est une action volontaire en vue de réaliser des projets
futurs.

Le dictionnaire Robert, définit l’épargne comme l’ensemble des sommes mises en réserve ou
employées à créer du capital. Il s’agit des dépenses affectées à un niveau inférieur aux recettes,
en vue de constituer une réserve.

2
Lassegue Pierre (1970) : « Gestion de l’entreprise et comptabilité » ; Revue économique année 1993, 12-5, pp- 9
840-841.
3
Meyer J ; Le contrôle de gestion, Revue Année 1970 21-3 ; p. 501-502
4
Pierre G. Bergeron (1984) ; La gestion dynamique : Concepts, méthodes et applications », 3ème Edition Gaétan
Martin, Paris
Selon le Larousse, l’épargne est une fraction du niveau individuel ou national qui n’est pas
affectée à la consommation.

L’épargne est la partie du revenu qui, pendant une période donnée n’est pas dépensée. Cette
sommes d’argent n’est pas détruite immédiatement par une dépense de consommation et peut
être conservée sous forme liquide, ou être réinvestie dans le circuit économique sous la forme
d’un placement ou d’un investissement.

B- Types et rôle de l’épargne


1. Types de l’épargne

Selon sa nature, nous pouvons retenir quatre types d’épargne : l’épargne financière, l’épargne
en nature, l’épargne contractuelle et l’épargne liquide.

 L’épargne financière

L’épargne privée des agents économiques peut être placée sous forme de valeurs mobilières.
Les agents économiques, en achetant des actions et des obligations sur le marché financier,
choisissent alors de prêter directement cette épargne à des entreprises qui ont un besoin de
financement pour des fins d’investissement.

 L’épargne en nature

L’épargne en nature est un placement, en marchandise ou en biens de toute forme, effectué par
les agents économiques dans un environnement dépourvu d’établissements financiers. Ainsi,
les épargnants en nature épargnent normalement sous forme de céréales alimentaires, comme
le maïs ou le riz, ou sous forme de bétail, comme la volaille, le bovin… et parfois sous forme
d’objets : les bijoux, l’or ou d’autres biens de valeur augmentent avec la croissance des prix et
peuvent être facilement revendus plus tard contre de l’argent.

 L’épargne contractuelle (épargne de précaution

Elle désigne la fraction du revenu face aux risques. Pour se protéger de la maladie, de la perte
d’emplois et d’autres types de difficultés sociales, les ménages constituent une épargne dite de
précaution. Aujourd’hui, ce sont les institutions qui, par des prélèvements de plus en plus
importants sur les revenus, constituent une large partie de cette épargne de précaution
(assurance, sécurité sociale, prélèvement de cotisation pour le chômage).

 L’épargne liquide

10
C’est une épargne constituée par des agents économiques désireux de conserver leur épargne à
leur disposition sans ambition de la prêter à des entreprises, mais ils la disposent dans les
établissements financiers. C’est sur cette épargne que nous allons le plus nous appesantir, car
c’est celle-ci qui est récolté par les EMF.

2. Le rôle de l’épargne

L’épargne détermine, dans une large mesure, le taux de croissance de la productivité et du


revenu. En général, les pays en croissance rapide ont des taux d’épargne plus élevés que les
pays à croissance lente. Ces taux sont influencés par différents facteurs : me niveau de revenu
par personne, le taux de croissance des revenus, l’âge moyen de la population et son attitude
vis-à-vis de l’épargne. La micro-économie et la stabilité politique influencent les prévisions et
donc le taux d’épargne. Les services offerts par le gouvernement, telle la sécurité sociale,
peuvent toucher l’épargne, tout comme la disponibilité et la qualité des services financiers. La
politique financière du gouvernement a aussi un impact, et des taux d’intérêts réels plus élevés
portent à une expansion des circuits bancaires, dans la mesure où les épargnants sont encouragés
à transformer leur épargne immobilisée corporellement en actifs financiers.

Jusque dans les années 80, toutefois, la plupart des pays en développement dépendaient
principalement des sources extérieures pour financer leur développement et se préoccupaient
peu de promouvoir l’épargne domestique. Mais, par la suite, l’afflux des ressources extérieurs,
qui consistaient en investissements privés étrangers, en subventions de l’Etat, en emprunt public
et privé, a radicalement diminué et les efforts gouvernementaux pour mobiliser les ressources
locales ont augmenté. Maintenant, sur le plan interne un taux d’épargne approprié est considéré
comme essentiel afin d’atteindre une croissance économique durable dans les pays en
développement.

Les taux d’épargne obtenus dans différents pays en développement ont, en fait, démontré que
ces mêmes pays étaient capables de relever le défi en matière d’épargne. Une étude récente de
la Banque Mondiale a analysé la moyenne des taux d’épargne et d’investissement dans quatorze
pays en développement dans les années 70 et les années 30 (2). Les résultats montrent, qu’en
moyenne, les ménages ont épargné 13% du produit national brut (P.N.B) et investi 6%, ce qui
leur laissait un excédent d’épargne de 7% du P.N.B. Les entreprises ont économisé à peu près
9% du P.N.B, mais investi plus de 15% du P.N.B, illustrant ainsi leur besoin de ressources. La
communauté internationale s’est souvent révélée un prêteur net et les gouvernements en général
des emprunteurs nets. L’équilibre sectoriel variait considérablement selon les pays. Par

11
exemple, l’excédent d’épargne du secteur ménager s’échelonnait de 1,5% en Côte d’Ivoire à
environ 17% en Malaisie. En général, les ménages finançaient leurs investissements à partir de
leur épargne, alors que les entreprises utilisaient des fonds empruntés pour financer 45% de
leurs investissements.

Un système d’intermédiation financière est nécessaire pour canaliser le flux des fonds passant
des offrants aux utilisateurs. Un système financier efficace augmentera la mobilisation de
l’épargne, permettra des coûts de transaction moins élevés, répartira les risques et allouera les
ressources vers des emplois plus productifs. L’intermédiation financière implique généralement
plusieurs institutions, différents instruments et marchés. La structure spécifique existante dans
un pays reflète l’histoire, les circonstances et les politiques qui ont influencé le développement
économique. Lors de l’analyse du rôle de l’épargne d’examiner la différence entre la structure
des systèmes financiers dans ces pays et celles des systèmes fonctionnant dans les pays
industrialisés5.

5 12
https//www.fao.org/3/v4875f/V4875F05:text=L%27accumulation
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DE L’EPARGNE

Dans ce chapitre nous avons deux sections dont la première est consacrée aux aspects
fondamentaux et le second aux aspects spécifiques

Section 1 : aspects fondamentaux

A- Déterminants et importance de l’épargne


1- Déterminants de l’épargne

La question des déterminants acheminant l’épargne fait apparaître une différence fondamentale
entre l’approche néoclassique et l’approche keynésienne des comportements économiques.
Alors que pour les économistes néoclassiques, l’épargne est déterminée par le taux d’intérêt
réel, pour Keynes et pour les économistes qui s’en réclament, l’épargne dépend uniquement du
revenu, le taux d’intérêt ne déterminant que la forme de l’épargne (soit de l’épargne thésaurisée
soit de l’épargne financière).

2- Approche néoclassique et Keynésienne


 Approche néoclassique

Pour les économistes néoclassiques, l’épargne censée être investi est une consommation
différée dans le temps. L’épargne désigne donc tout comportement de renoncement à une
consommation immédiate et ce, dans l’espoir d’obtenir un meilleur rendement futur et par suite
une meilleure consommation future. « L’arbitrage entre consommation immédiate et
consommation future est donc déterminé par l’évolution prévisible du revenu durant la vie de
l’individus, par son degré de préférence pour le présent et par le niveau du taux d’intérêt6 ».

Selon le raisonnement néoclassique, l’épargne précède la consommation. L’agent économique


qui cherche à maximiser son utilité vérifie ce que peut lui apporter l’épargne en fonction du
niveau du taux d’intérêt. Si celui-ci est élevé, l’agent sera incité à épargner pour s’assurer des
revenus plus importants dans l’avenir. Lorsque le taux d’intérêt est faible, l’agent a tendance à
peu épargner : l’épargne ne lui rapportera que peu de revenus dans l’avenir7.

6
Dictionnaire économique et social, CD Echaudemaison, Nathan 1993 13
7
Jean-Baptiste Fréry, « Jean-Baptiste Say et la question de la population » ; Cahiers d’Economie Politique, vol
66, n°1 ; 2014, P.69
 L’approche keynésienne du comportement d’épargne est tout autre : ici c’est la
consommation qui précède l’épargne. Le niveau d’épargne est un résidu qui est
déterminé non pas par le taux d’intérêt mais par le niveau de revenu de l’agent. Celui-
ci consomme d’abord et attribue le reste de son revenu (celui qui n’a pas été consommé)
à l’épargne ou à la thésaurisation en fonction du taux d’intérêt i. Si le taux d’intérêt i
est élevé, alors l’individu est amené à réduire sa préférence pour la liquidité et
augmenter sa préférence pour l’épargne. Par contre si le taux d’intérêt est faible, il
penchera en faveur de la liquidité qui peut être utilisée à des fins de consommation, de
précaution, voire de la thésaurisation.
B. Autres déterminants de l’épargne et importance de l’épargne
1- Autres déterminants de l’épargne

L’économiste Italien Franco Modigliana est l’un des tenants de la théorie de l’épargne qui
relativise les déterminants mis en avant par les néoclassiques (le taux d’intérêt) ou les
keynésiens (le revenu) au profit d’une explication par l’âge des individus, considération qui
aboutit à distinguer deux grandes périodes dans le cycle de vie de l’individu : celle de la vie
active où l’on a plutôt tendance à épargner, et celle depuis la retraite jusqu’au décès où la
personne « désépargne ». Dans cette perspective, le taux moyen d’épargne d’une économie
serait d’avantage conditionné par sa structure démographique.

2. Importance de l’épargne

Epargner, c’est important pour deux raisons. D’abord, parce que la vie est remplie d’imprévus.
Les statistiques les démontrent : 80% des adultes feront face à un moment ou un autre de leur
vie, au chômage ou à la quasi-pauvreté. Un fonds d’urgence peut être déterminant et faciliter
une transition lorsque vient le temps de traverser une période difficile. Ensuite, parce que
l’épargne a aussi son importance dans plusieurs autres circonstances qui requièrent une
planification. A titre d’exemple, la planification est primordiale pour la réalisation d’objectifs
de vie important, comme la constitution de réserves pour l’éducation supérieure des enfants ou
la préparation d’une retraite confortable. Pour être en mesure de financer des besoins futurs, il
importe avant tout de bien gérer la consommation courante. C’est tout un défi dans un contexte
social qui encourage la dépense de chaque dollar gagné et, par le fait même, un niveau
d’endettement excessif. Epargner est plus difficile que consommer. Mais, comme pour toute
bonne habitude, le plus difficile est de faire le premier pas.

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L’épargne est utile notamment parce qu’elle est impossible de prévoir l’avenir avec certitude.
De plus, accumuler une épargne suffisante requiert de la discipline. Pour y parvenir, il faut tout
d’abord bien comprendre l’importance de la planification des besoins financiers futurs et les
conséquences d’une absence de planification. L’épargne a beau être importante, il n’en demeure
pas moins que la grande majorité ces gens sont mal outillés pour aborder les questions
financières. Pour plusieurs, la retraite semble si lointaine qu’ils ne s’en préoccupent pas assez.
Il s’agit là d’une erreur monumentale. Les documents qui suivent visent donc à démystifier les
enjeux liés à l’épargne et à l’investissement pour la retraite ainsi que les manières de mieux s’y
prendre tout en évitant les erreurs courantes.

Section 2 : Aspects spécifiques de l’épargne


Concernant les aspects spécifiques, il s’agit de mettre en lumière les risques qui entourent
l’épargne ainsi que la typologie de l’épargne.
A- Risques liés à l’épargne
A ce niveau, nous avons : le risque de détournement et les risques d’agression
1- Risques de détournement
L’épargne collectée par les banques mutualistes proviennent de sociétaires à faibles revenus,
il est donc vital de mettre en œuvre des procédures afin de sauvegarder les avoirs de ces
déposants.
- Dispositions préventives
La séparation des fonctions de gérant et de caissier, chacun ayant des cahiers de charges
clairement définis. Dans l’impossibilité de rémunérer deux agents, on accordera un soin
particulier au recrutement de gérant (antécédents professionnels, situation matrimoniale,
moralité, capacité d’écouter, cautionnement par l’assemblée général.
L’expression montre qu’il n’y a pas vraiment de corrélation entre le sexe, le niveau d’étude, la
provenance géographique et l’honnêteté.
3. Prévoir une copie des documents comptables qui seront entreposés dans un endroit
distinct (éviter la disparition du document compromettant, protection contre les
incidents) ;
4. La formation continue des élus notamment du conseil de surveillance.
5. Encourager les clients à faire contrôler leur compte par des personnes lettrées et à
signaler toute anomalie constatées ;
6. Procéder à des contrôles inopinés des livrets des clients/sociétaires
7. Effectuer des contrôles de caisse ;
8. Prévoir un système de double cadenas pour l’ouverture du coffre-fort ;
9. Inspection régulière des documents comptables ;
10. Tenir un registre rigoureux des situations des clients et procuration.

15
2- Risques d’agression
Plusieurs risques d’agression sont à envisager au sein des EMF, nous avons notamment :
- l’attaque de nuit
- l’attaque armée de jour
- la prise d’otage
- L’attaque sur les transferts de fonds
- Méthodes de prévention possible.
Pour limiter tous ces risques, il faut donc :
- Eviter l’implantation de la structure dans un endroit isolé ;
- Equiper l’EMF d’un système d’alarme
- Sceller le coffre-fort sur une assise en béton ou l’encastrer
- Pas de publicité tapageuse et d’affichage de panneaux indicateurs ;
- Conservation d’une encaisse minimale.
B. Produits de l’épargne aux IMF

Les dépôts sont les principales ressources des EMF. Pour assurer le fonctionnement de
l’économie, les banques ou EMF ont continué à développer la collecte des dépôts. Nous
présentons en premier lieu les différents types de dépôts que les clients peuvent effectuer
avant d’analyser leur évolution dans le secteur bancaire congolaise. Nous avons à ce niveau,
les dépôts à vue et les dépôts à terme.

1. Dépôts à vue

Par définition un dépôt à vue est un dépôt d’argent effectué sur un compte bancaire. La
particularité du compte dépôt à vue est que l’argent peut être retiré, en partie ou en totalité, à
tout moment. C’est-à-dire que si le titulaire du compte veut récupérer son argent alors il peut
la faire sans délai. Un dépôt à vue peut être rémunéré ou non selon les cas : leur solde est
immédiatement exigible. Sous cette rubrique figure :

- les comptes de chèque : ils sont ouverts aux particuliers pour leurs besoins de trésorerie ou
pour la gestion de leur portefeuille titres. En règle générale, ils fonctionnent en position
créditrice. Concernant l’ouverture de ce type de compte, la banque a toujours le droit de
refuser l’ouverture d’un compte de dépôts de fonds à toute personne qui lui semble

16
indésirable. Elle questionnera éventuellement le fichier central des chèques impayés s’il s’agit
d’ouvrir un compte à un nouveau client.

- les comptes sur livres : ils se substituent, en fait, aux comptes spéciaux. Ces comptes
donnent leur à l’inscription des mouvements sur un « livret » remis au client. Ils ne sont
ouverts qu’à des personnes physiques. Les mouvements de ces comptes sont limités à des
opérations de versement ou de retrait au profit du titulaire ou à des virements à son compte
ordinaire. Il n’est pas délivré de carnet de chèques au titre du compte sur livret.

- les comptes épargne-logement

Les établissements de microfinance sont autorisés à consentir des prêts à des personnes
physiques qui ayant effectué sous certaines conditions de dépôts à vue désirent d’affecter cette
épargne à des opérations ayant pour objet la création de surface habitables nouvelles ou de
logements nouveaux ou d’annexes notamment par surélévation, extension, aménagement ou
division de locaux existants, la modernisation, la conservation, l’assainissement, l’équipement
et l’amélioration du confort des logements et des conditions de vie et de sécurité de leurs
occupants, à l’exclusion des travaux de menu entretien. Il ne peut être ouvert qu’un seul
compte d’épargne-logement par personne.

2- les dépôts à terme

Un compte à terme est constitué par un dépôt unique, rémunéré à un taux et pendant un délai,
ne pouvant être inférieur à un mois, fixé dans le contrat et restituable en une seule fois, en
totalité à l’expiration de ce délai, sauf modalités éventuelles de disposition des fonds avant
l’échéance précisées dans le contrat. Les comptes à termes permettent à l’établissement
financier de disposer des fonds placés pendant la durée du placement à charge pour lui de
restituer l’intégralité des fonds. Ils sont immobilisés jusqu’à la date prévue. On distingue

- les comptes à terme : la durée de dépôt ne peut être inférieur à un mois. Un compte distinct
doit être ouvert pour chaque opération de dépôt à terme ; chacun de ces comptes peut
enregistrer que l’écriture de virement ou de versement de fonds à bloquer. Le déposant est
invité à signer une lettre qui définit les conditions des dépôts et fixe les modalités de
disposition éventuelles des fonds avant l’échéance du terme ; dans cette hypothèse le taux
servi fait l’objet d’une pénalisation ;

- les bons de caisse : ce sont des billets au porteur, à ordre, ou à une personne dénommée,
dont la durée varie de trois mois à deux ans ;

17
- les bons d’épargne sont une catégorie particulière de bons de caisse remboursables à tout
moment à partir de trois mois. Bien entendu, le taux d’intérêt croit avec la durée du
placement ;

- les plans d’épargne logement : le décret du 24 Décembre 1969 a institué une catégorie
particulière de comptes-logement qui, en contrepartie du blocage des sommes déposées,
comportent des avantages plus importants.

18
DEUXIEME PARTIE : CADRE D’ANALYSE DU TRAVAIL

19
Le cadre d’analyse du travail constitue la seconde partie de notre projet de spécialité, il est
divisé en deux (02) chapitres, dont le premier chapitre porte sur la présentation, l’organisation
et le fonctionnement de la DEMULCO-COOPEC et le second chapitre porte sur l’analyse de la
gestion d’épargne.

20
CHAPITRE I : PRESENTATION DE COOPEC-DEMULCO
Les institutions de Micro finance peuvent prendre différentes formes telles que les coopératives
d’épargne et de crédit, des organisations non gouvernementales, des programmes établis par
des organisations internationales, des institutions de micro finance régulées (c’est-à-dire
légalement reconnues dans leur pays d’activité et soumises aux règles de la micro finance) et
des banques de micro finance.

La Coopérative d’Epargne et de Crédit est une association de personnes qui déposent leurs
économies dans un fond commun et emprunte ce fond des taux d’intérêts minimes. Elles ne
fonctionnent qu’en première catégorie des EMF d’après l’article 2 du Règlement COBAC R-
2017.

Section 1 : Historique et situation géographique de COOPEC-DEMULCO


A- Aperçu Historique de COOPEC-DEMULCO
Née le 29 décembre 2018 de la solidarité entre les coopérateurs et de la volonté de créer une
structure financière de proximité afin de favoriser l’inclusion et de contribuer à l’amélioration
de la qualité de vie par la lutte contre la pauvreté et la précarité des coopérateurs tout en suscitant
de vocation entrepreneuriale afin de créer des richesses, et d’emploi. Sa forme juridique est une
société coopérative avec conseil d’administration.

La coopérative d’épargne et de crédit a apparu pour la première fois le 1 er Avril 2019, dans
l’enceinte de L’IMB, grâce au DG du dit Institut, faisant ainsi la promotion des mutuelles de
crédit. COOPEC-DEMULCO a pour objet de collecter l’épargne, d’accorder le crédit et de
contribuer à la formation pratique des étudiants, Accompagner le développement des activités
génératrices de revenus afin de permettre à son promoteur d’être autonome et à promouvoir la
croissance, le développement et la diversification du secteur des micro-entreprise.
1- Clientèle
La clientèle de COOPEC-DEMULCO est principalement constituée des hommes et femmes
micro entrepreneurs âgées entre 18 et 65 ans, essentiellement analphabètes ou ayant un faible
niveau d’alphabétisation. Ils restent pour la majorité rurale et ont généralement des difficultés
à accéder à des produits et services financiers bancaires classiques afin d’initier et de
promouvoir des activités génératrices de revenus (AGR). La majorité s’active au niveau des
marchés de : Ouenzé ; 10 francs ; Moungali ; Texaco ; Mikalou ; Plateaux ; Total ; Moukondo ;
Poto-poto.

2- But et valeurs de COOPEC-DEMULCO


21
Le but de la COOPEC est de mettre en commun l’épargne des membres, fructifier leurs
épargnes en leur consentant des prêts à des conditions convenables, rendre à ses membres des
services de bonne qualité et adaptable au milieu, stimuler l’esprit d’initiative individuel et
collectif des membres, travailler d’une façon rentable pour aboutir à un autofinancement et une
prise en charge progressive, aider les membres à être actif dans les milieux socioéconomiques
respectifs.

• Les valeurs de COOPEC-DEMULCO : elles se résument à la : P.I.C.T.U.R.E

- Proximité ;
- Intégrité ;
- Créativité ;
- Travail dans la loyauté ;
- Unité d’équipe ;
- Respect ;
- Excellence.
B- Situation géographique de COOPEC-DEMULCO
Située au sein de l’Institut Management de Brazzaville, au n° 177 de la rue Mayama, dans le c
ommun de Moungali - BRAZZAVILLE, République du Congo.

1- Limites

COOPEC-DEMULCO est limitée:

- Au nord par l'Avenue Bouetambongo ;

- Au Sud par Madoukou TSEKELE ;

- À l'Est par la rue Gamboma ;

- À l'Ouest par la rue Loudima.

2- Objectif de COOPEC-DEMULCO

COOPEC-DEMULCO a pour but de:

- Permettre aux adhérents qui mettent en commun leurs épargnes pour se fructifier et se
procurer mutuellement des services financiers à des termes et des conditions dont ils
conviennent ensemble ;
- Stimuler l’esprit d’initiative individuel et collectif des membres ;
22
- Appuyer tous les membres confrontés au problème de pauvreté à entreprendre des
activités capables de générer des revenus afin de leur permette de se développer ;
- Aider les membres à leur concevoir des mini-projets, ensuite les formés pour une mise
en œuvre efficace et d’assurer une bonne gestion de l’activité
- Offrir au plus démunis ne pouvant pas accéder aux avantages du système bancaire
classique, des services financiers d’épargne et de crédit ;
- Etre en mesure de collecter l’épargne, de la faire fructifier et de la rétrocéder en crédit
pour le financement des initiatives économiques de la base.

Section 2 : Organigramme et Fonctionnement de COOPEC-DEMULCO


DEMULCO-COOPEC est régie par le Règlement n°01/17/CEMAC/UMAC/COBAC du
27/09/2017 relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de Micro finance dans
la CEMAC. Le Règlement COBAC/EMF/R-2017/05 fixant les modalités d’agrément des
Etablissements de Micro finance, les conditions de leurs dirigeants, leurs commissaires aux
comptes et aux instructions relatives. Pour un bon fonctionnement et un bon développement
des activités d’une institution, celle-ci doit être bien organisée.

23
A- Organigramme, organes et personnel technique de COOPEC-DEMULCO
1- Organigramme Prévisionnel de COOPEC-DEMULCO

Assemblée
Générale

Commission Conseil Conseil de


de Crédit d’Administration Surveillance

Directeur
Général

Chargé de finance Service administratif


et Comptabilité et personnel

Direction
d’Agences

Chargé de contrôle Service d’ouverture des Service


interne et suivis comptes et suivi membre d’exploitation

Chargé Commercial Chargé clientèle Caissier


et marketing Principal

Agent Commercial Agent de Caissier


crédit Secondaire

Agent des collectes Caissier


Accueil et
réception Mobile Money

24
2- Les organes et le personnel technique de COOPEC-DEMULCO
Comme toute institution de micro finance, COOPEC-DEMULCO est également doté des
organes suivants :

- L’Assemblée Générale ;
- Le Conseil d’Administration ;
- Le Comité de Crédit ;
- Le Conseil de Surveillance.
En plus des organes statutaires, COOPEC-DEMULCO est également doté d’un personnel
technique constitué :

- Du Directeur Général ;
- Du Caissier Principal ;
- Du Caissier secondaire ;
- Du Chargé Clientèle ;
- Du Chargé de Crédit ;
- D’un Assistant du personnel et d’Accueil ;
- Des Agents commerciaux.

B- Fonctionnement de COOPEC-DEMULCO
Il s’agira ici de parler du fonctionnement des organes statutaires ainsi que du personnel
technique de COOPEC-DEMULCO.

1- Fonctionnement des organes statutaires


- L’Assemblée Générale des membres : elle est l’organe suprême du groupe Sylvain
multisectoriel du Congo en sigle GSYMUCO regroupant le personnel de
l’administration de L’IMB, les agents de la COOPEC et les agents de L’Incubateur de
l’IMB. Elle est chargée :
 D’élire les membres des organes de la coopérative ;
 D’approuver et modifier les textes de base et la politique de crédit ;
 De s'assurer d'une saine administration et du bon fonctionnement de l'institution ;
- Le Conseil d’Administration : Le conseil d'administration veille au fonctionnement et
à la bonne gestion de l'institution. A cet effet, il est chargé notamment :
 D’assurer le respect des prescriptions légales, réglementaires et statutaires ;

25
 De définir la politique de gestion des ressources de l'institution et de rendre compte
périodiquement de son mandat à l'Assemblée Générale dans des conditions fixées par
les statuts et règlement intérieur ;
 De mettre en application les décisions de l'Assemblée Générale.
- Le Comité de Crédit : le comité de crédit a la responsabilité de gérer la distribution du
crédit conformément aux politiques et procédures définies en la matière. Le Comité de
Crédit a pour rôle :
 Étudier les dossiers de crédits présentés par le Gérant de la Coopérative ;
 S’assurer que les documents exigés dans la politique de crédit sont complets et
conformes aux exigences ;
 Vérifier à partir des informations reçues dans les dossiers, la capacité de rembourser de
l’emprunteur ;
- Le Conseil de Surveillance : L'organe de contrôle est chargé de la surveillance de la
régularité des opérations de l'institution et du contrôle de la gestion. Il est chargé de :
 Surveiller l'intérêt des membres face aux conflits d'intérêts ;
 Vérifier les rapports sur le crédit préparés par le Gérant au Comité de crédit de la
Coopérative ;
 Vérifier l'évolution des créances douteuses par rapport au total des crédits ;

2- Fonctionnement du personnel technique


- Le Directeur Général : est le gestionnaire de la Coopérative. A ce titre, il doit veiller
à son bon fonctionnement. Il doit non seulement veiller aux aspects techniques mais
également aux aspects pratiques (assister les organes dans la préparation des réunions,
informer les membres sur les différents produits de la caisse, entre autres crédits
proposés) ;
- Le Caissier Principal : aide le Directeur Général dans l’accomplissement de sa tâche
pour une bonne gestion et un développement dynamique de la caisse. Il intervient sur
des caisses secondaires en tant que responsable direct des autres caissiers ;
- Le Caissier secondaire : est responsable des opérations de caisse (encaissement et
décaissements), la tenue du brouillard de caisse et toutes pièces justificatives des
opérations. Les caissiers sont appelés au respect des procédures de la caisse.

26
- Le Chargé Clientèle : est chargé de conseiller sa clientèle, vendre les produits de son
établissement, prospecter de nouveaux clients, assurer le suivi des comptes de ses
clients, actualiser ses fichiers ;
- Le Chargé de Crédit : est responsable de développer sa base de clients tout en
maintenant la qualité se portefeuille de crédits, s’assurer du suivi régulier des clients
selon les règles et les procédures établies par la coopérative ;
- L’Assistant du Personnel et d’Accueil : exerce le rôle d’intermédiaire entre les
dirigeants et le personnel de la coopérative en véhiculant les décisions prises lors des
réunions, tient aussi la place de secrétaire lors de la tenue du conseil d’administration
ou des réunions avec les membres, reçoit et renseigne les visiteurs, les clients et/ou les
fournisseurs, contrôle leur identité et veille à la sécurité.
- Les Agents Commerciaux : ont pour mission d’établir les fichiers, effectuer la
prospection au sein de leur zone géographique, répondre aux besoins de la clientèle et
permettre leur fidélisation à l’entreprise, accroitre le chiffre d’affaire avec les clients en
portefeuille, transmettre l’information concernant les produits ou services à la clientèle.

27
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA GESTION DE L’EPARGNE AU SEIN DE LA
DEMULCO – COOPEC

Section 1 : Déroulement du stage et Ouverture de compte épargne à la DEMULCO –


COOPEC.

A. Déroulement du stage

1- Tâches effectuées
Tout au long de notre stage au sein de la COOPEC, nous avons eu pour missions de savoir
comment faire l’imputation des numéros de compte dans un relevé de caisse journalier, de ce
fait par définition, l’imputation est une technique qui consiste à attribuer un compte à une
opération selon la nomenclature appropriée. Ensuite analyser les dossiers de demande de
crédit.

Nous avons également récolté quelques informations concernant les produits que fournissent
la COOPEC vis-à-vis du service de la clientèle et du service crédit.

Le service client a pour mission d’orienter et de parler des produits que fournissent la
COOPEC

Au niveau du service client, nous avons retenu deux types de produits à savoir :

- la carte de pointage BB (Bombisa bozui na yo)

- le livret compte épargne

 Service crédit
Pour une demande de crédit avec le livret compte épargne, la COOPEC exige certaines
conditions de la part des clients :

- Ces derniers doivent disposer des fonds comme garantie dans leurs comptes et ses comptes
doivent être mouvementés.

. Cependant, la COOPEC doit s’assurer que les activités menées par les clients

2- Difficultés rencontrées
Au vu des informations que nous avons recueillies ainsi que les tâches effectuées lors des
stages au sein de la COOPEC, nous avons rencontré quelques difficultés :

28
- lors du stage, nous avons eu à effectuer qu’une seule tâche qui est celle d’imputer les
numéros de compte selon la microfinance par conséquent cela ne nous a pas permis de
développer nos capacités pratiques dans certains domaines du monde professionnels.

B- Les conditions d’ouverture d’un compte à la DEMULCO – COOPEC

1- Les conditions d’ouverture


A la DEMULCO – COOPEC les conditions d’ouverture d’un compte sont les suivantes :

 Fournir une pièce d’identité de validité


 Fournir deux cartes photos format d’identité
 Payer 5.000f pour l’épargne minimale. Ce 5.000f est remboursable lors de la clôture du
compte.

2- Les types de compte disponibles à la COOPEC


A la COOPEC nous avons deux types de comptes notamment :

- Le compte épargne
- Le compte BB (carte de pointage)
Section 2 : Cas pratique, Critiques et Suggestion

A- Cas pratique

1. Dossier
Notre cas pratique sera sur le cas d’ouverture de comptes au premier trimestre 2022. En effet,
l’analyse des comptes ouverts à partir de notre stage fait ressortir le tableau d’information ci-
dessous :

 Situation des comptes ouverts à la COOPEC


Comptes Janvier Février Mars
ouverts Compte Compte Compte Compte Compte Compte
épargne B.B épargne B.B épargne B.B
Nombre 10 58 9 66 7 98
Source : DEMULCO – COOPEC

29
2. Interprétation

L’analyse de la gestion de l’épargne montre que l’ouverture des comptes épargnes est en baisse
contrairement à celle des comptes BB. En effet, au 1er trimestre 2022, le nombre de comptes
épargne est passé de 10 à 7 soit une baisse de 30% et celui de compte BB est passé de 58 à 98
soit une hausse de 40,81%. Ce résultat montre que les clients épargnent plus dans les cartes de
pointage plutôt que dans les livrets d’épargne. Cette situation à notre avis n’est pas favorable
pour la COOPEC car une institution de microfinance a pour vocation principale la collecte de
l’épargne au niveau de livret d’épargne. Le carnet de pointage devrait être au second rang car
le pointage peut être arrêté à tout moment par le client et les clients qui épargnent par le système
de pointage ne peuvent demander de crédit au sein de l’institution ; ce qui aura comme
conséquence, le faible taux de transformation de l’épargne en crédit.

La préférence des clients au carnet de pointage pourrait s’expliquer par les conditions exigées
lors de l’ouverture de compte épargne. Si ces conditions sont jugées pénibles pour les clients
alors ceux-ci préfèreraient le compte de pointage qui, lui ne demande pas des conditions fors
de l’ouverture.

B- Critiques et Suggestions

1- Critiques

Au cours de notre stage nous avons constaté ce qui suit :

- Un manque du responsable chargé de la gestion des comptes ;


- Une faible mobilisation de l’épargne (livret d’épargne) des clients ;
- Une forte mobilisation de l’épargne par pointage.
2-Suggestions
Au regard des critiques nous formulons les suggestions suivantes :

- Recruter un responsable chargé de la gestion de comptes et l’intégré dans


l’organigramme. Ce dernier pourra mettre en place des stratégies en vue de mobiliser
un grand nombre de clients à épargner à travers les livrets et aussi à solliciter les crédits ;
- Considérer l’épargne par pointage comme une prestation secondaire de la COOPEC
dans le seul but de permettre l’inclusion financière.

30
CONCLUSION

L’épargne est l’un des piliers fondateurs d’un système financier. Il contribue à renforcer le
secteur de la microfinance en stabilisant les IMF et en favorisant l’accès aux services financiers
des clients.

En effet, l’épargne permet de renforcer le portefeuille des ménages à faibles revenus. De plus,
ces dépôts permettent aussi de créer une base de financement solide.

Notre stage au sein de la DEMULCO – COOPEC nous a permis de répondre à la question posée
précédemment dans notre projet.

Après avoir eu connaissance des résultats de nos recherches, nous pouvons dire que l’épargne
de la DEMULCO – COOPEC se fait par les cartes de pointage et les livrets d’épargne. Une fois
constituée, cette épargne fait l’objet de microcrédit auprès des membrés en besoin de
financement. A la fin, nous pouvons dire que la DEMULCO – COOPEC gère son épargne en
mettant en place des meilleurs supports.

31
BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

Lassegue Pierre (1970) : « Gestion de l’entreprise et comptabilité » ; Revue économique


année 1993, 12-5, pp-840-841.
Meyer J ; Le contrôle de gestion, Revue Année 1970 21-3 ; p. 501-502
Pierre G. Bergeron (1984) ; « La gestion dynamique : Concepts, méthodes et applications »,
3ème Edition Gaétan Martin, Paris.
Dictionnaire économique et social, CD Echaudemaison, Nathan 1993
Jean-Baptiste Fréry, « Jean-Baptiste Say et la question de la population » ; Cahiers
d’Economie Politique, vol 66, n°1 ; 2014, P.69

32
ANNEXES

33
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION…………………………………………………………………………......1
PREMIERE PARTIE…………………………………………………………………………..3
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES………………………………......4
Section 1 : concepts liés à la spécialité………………………………………………………...4
A. Notion de banque……………………………………………………………………………4
1.Définitions de la banque……………………………………………………………………..4
2. Typologie des banques………………………………………………………………………4
Notion de microfinance……………...…………………………………………………………5
1. Définition de la microfinance………………………………………………………………..5
2. types de microfinance………………………………………………………………………..6
Section 2 : Concepts liés à la gestion de l’épargne…………………………………………….8
A. Concepts liés à la gestion de l’épargne…………………………………………………...8
1. La gestion……………………………………………………………………………………8
2. Définition de l’épargne………………………………………………………………………9
B. Types et rôle de l’épargne…………………………………………………………………..10
1. Types de l’épargne…………………………………………………………………………10
2. Rôle de l’épargne…………………………………………………………………………..11
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DE L’EPARGNE……………..13
Section 1 : Aspects fondamentaux sur la gestion de l’épargne……………………………….13
A. Déterminants et importance de l’épargne………………………………………………….13
1.Déterminants de l’épargne…………………………………………………………………..13
2. Importance de l’épargne……………………………………………………………………14
B. Autres déterminants et Importance de l’épargne…………………………………………...14
1. Autres déterminants de l’épargne…………………………………………………………...14
2. Importance de l’épargne……………………………………………………………………14
Section 2 : Aspects spécifiques de l’épargne………………………………………………….15
A. Risques liés à l’épargne……………………………………………………………………15
1. Risque de détournement……………………………………………………………………15
2. Risque d’agression………………………………………………………………………….16

34
B. Produits de l’épargne………………………………………………………………………16
1. Dépôt à vue…………………………………………………………………………………16
2. Dépôt à terme………………………………………………………………………………17
DEUXIEME PARTIE : : CADRE D’ANALYSE DU TRAVAIL……………………………19

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA DEMULCO-COOPEC…………………………..21


Section 1 : Historique et situation géographique de COOPEC-DEMULCO………………….21
A.Aperçu Historique de COOPEC-DEMULCO……………………………………………...21
1. Clientèle…………………………………………………………………………………….21
2. But et Valeurs………………………………………………………………………………21
B. Situation géographique de demulco-coopec……………………………………………….22
1. Limites……………………………………………………………………………………...22
2. Objectifs de la demulco-coopec…………………………………………………………….22
Section 2 : Organigramme et Fonctionnement de COOPEC-DEMULCO……………………23
A. Organigramme, organe et personnels techniques de la demulco-coopec………………….24
1. Organigramme prévisionnel de la demulco-coopec………………………………………..24
2. les organes et le personnel de la demulco-coopec………………………………………….25
Fonctionnement de COOPEC-DEMULCO…………………………………………………...25
1. Fonctionnement des organes statutaires…………………………………………………….25
2. Fonctionnement du personnel technique……………………………………………………26
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA GESTION DE L’EPARGNE AU SEIN DE LA
DEMULCO-COOPEC………………………………………………………………………..28

Section 1 : déroulement du stage et ouverture d’un compte épargne…………………………28


A. Déroulement du stage……………………………………………………………………...28
1. Tâches effectuées…………………………………………………………………………...28
2. Difficultés rencontrées……………………………………………………………………...28
B. les conditions d’ouverture d’un compte à la demulco-coopec…………………………….29
1. Les conditions d’ouverture…………………………………………………………………29
2. Les types de comptes disponible à la coopec……………………………………………….29
Section 2 : Cas, critiques et suggestions……………………………………………………….29
A. Cas pratique…………………………………………………………………………..........29

35
1. Dossier……………………………………………………………………………………30
2. Interprétation……………………………………………………………………………..30
B. Critiques et Suggestions…………………………………………………………………..30
1. Critiques……………………………………………………………………………………30
2. Suggestions………………………………………………………………………………..30
CONCLUSION……………………………………………………………………………….31
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………31
ANNEXES……………………………………………………………………………………32
TABLE DES MATIERES………………………………………………………………….....33

36

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