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TANKOU
Eléments de cours de FINANCE
SOMMAIRE
2. LA DECLARATION .................................................................................................... 25
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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO
Au début des années 80, Muhammad Yunus créait la Grameen Bank, première banque
spécialisée dans le financement des microprojets initiés par une population jugée trop pauvre
pour accéder aux circuits bancaires classiques. Ce concept est depuis devenu la référence en la
matière. Il a été reproduit un peu partout dans le monde, et a servi de base à la réflexion des
bailleurs de fonds et des différents acteurs du développement dans leur recherche de moyens
efficaces pour favoriser le développement et réduire la pauvreté.
Le micro crédit est rentré dans la cour des grands lors du premier sommet mondial du
micro crédit qui s'est tenu à Washington en février 1997. Il a permis à des milliers de micro
entrepreneurs de rencontrer la communauté internationale, de faire-part de leur expérience et
d'exprimer leurs attentes pour la prochaine décennie.
1. LE CONCEPT DE MICROFINANCE
1.1.DEFINITION
La microfinance est une entité ou institution qui fait de son activité, la collecte de
l'épargne et / ou de la distribution de petit crédit aux populations qui n'accèdent généralement
pas au secteur bancaire classique.
Elle vise à pérenniser auprès de sa clientèle l'accès aux services financiers et à devenir
une institution elle-même pérenne en réalisant à terme l'équilibre financier de ses
opérations de crédit et d'épargne.
Porteuse d'une culture d'entreprise qui est lien direct avec les pratiques culturelles,
sociales et économiques des populations ciblées, dont elle est le reflet (adapter le
système financier à l'environnement culturel). Elle véhicule de valeur propre à chacun
des modèles, dans sa gestion et fonctionnement interne, avec plus ou moins de
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transparence de celle-ci et parvient dans certain cas à un une autogestion réelle par la
population.
Les mouvements coopératifs ont vu le jour pour la première fois au 18eme siècle en
Allemagne. En effet le 18eme siècle est caractérisé par une classe ouvrière Européenne pauvre.
La famine sévit et les problèmes financiers sont cruciaux. C'est pour faire face à cette situation
que les leaders comme SCHULZE (1850) et FRIEDRICH (1864) cité par (DJOUM 1999) ont
pensé que la priorité pour ses populations était de disposer de petits financements pour leurs
activités socio-économiques. De l'Allemagne le mouvement s'est étendu en Italie par le biais de
LUZZATI et a traversé l'Atlantique pour atteindre le Canada en 1900 ou Alphonse Des Jardins
créa la première caisse à Lévis au Québec.
Depuis 1940, des coopératives financières (Logan anda shift association) existant dans
la partie anglophone aux côtés des coopératives de commercialisation. Toutes les initiatives ont
échoué à cause de l'absence de supervision, l'accumulation des prêts non remboursés et
couronné par une incompétence managériale caractérisée.
En 1955, sous l'impulsion d'un prêtre missionnaire, le révérend père M. C. NOLTY les
caisses populaires prennent pied en Afrique par le Ghana. Cette innovation entrepreneuriale et
organisationnelle, par la satisfaction qu'elle apporte à une demande sociale, est rapidement
imitée et copiée par d'autre pays. En septembre 1963, le père ANTHONY Jensen lance un
groupe d'entraide qui deviendra plus tard la Cameroon Cooperative Credit Union League
Limited (CAMCCUL) (NENTA, 2005).
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L'amendement de la loi de 1992 sur les coopératives d'épargne et de crédit est venu
donner un regain d'intérêt à ce mouvement qui va connaître une croissance considérable avant
de tomber plus tard dans un déclin.
L'objectif ici est d'une part de présenter l'organisation des EMF au Cameroun et d'autre
part de ressortir leur importance dans une économie en développement.
Les actions de toutes ces INSTANCES sont coordonnées au niveau du MINFI par la
sous-direction de la micro finance de la direction de la coopération financière, de la monnaie et
des assurances. S'agissant des établissements proprement dits, ils exercent leur activité soit à
l'intérieur d'un réseau soit de manière indépendante.
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Le réseau est un ensemble d'établissement agrées, animés par un même objectif et qui
ont volontairement décidé de se regrouper afin d'adopter une organisation et des règles de
fonctionnement communes. Il peut être local ou national et on dénombre principalement trois
au Cameroun à savoir : le réseau CAMCCUL, MC2 et les caisses villageoises d'épargne et de
crédit autogérées.
Ce réseau est le plus ancien. Les premières caisses ont été créées en 1963 et la ligue ne
verra le jour que cinq ans plus tard c'est-à-dire en 1968. Il est constitué sous la forme juridique
des coopératives. Il demeure également le plus important à cause du poids des caisses
coopératives et des sociétaires estimé respectivement à 300 et 102 000 environ en 1999. C'est
le seul réseau ayant atteint l'équilibrer financier (103% de couverture des charges par les
produits), mais son autonomie financière reste fragile (avec des créances gelées en 1999 pour
un montant de 4.6 milliards, dont 3 milliards pourraient lui être restitués).
Développés depuis 1992 par l'assistance de Afriland First Bank, ils sont constitués sous
régime juridique des associations. Ces micros banques permettent la bancarisation des classes
moyennes rurales et des centres urbains tertiaires. Il couvre en 2004 sept provinces sur dix pour
48 MC2.
Créées en 1996, ces caisses ne sont pas constituées sous forme de coopérative, mais ont
cherché une forte participation des adhérents dans la gestion des unités de base.
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Les établissements hors réseau sont subdivisés en deux sous-groupes à savoir les
COOPECS d'affaires et les COOPECS de tontines ou rurales.
Elles sont généralement crées par les anciens banquiers et ont pour référence la banque.
On les retrouve dans les grandes villes telles que Yaoundé Douala, Bafoussam etc. Ces
COOPECS sont décentralisées par un réseau de succursales au niveau des villes secondaires. Il
est important de rappeler que l'objectif prioritaire de ces promoteurs est la recherche du profit.
Elles sont créées dans les villes secondaires et villages par les populations à revenus
faibles. Leur fonctionnement s'apparente aux tontines. Les membres n'ont généralement pas la
qualification requise pour gérer les tontines. Ces COOPECS sont l'émanation des populations
qui ressentent à un certain moment le besoin d'épargne et de crédit. C'est justement à ce besoin
qu'elles se rapprochent des COOPECS au sens strict du terme.
Le caractère essentiel et stratégique du secteur de la micro finance reste moins dans son
poids financier relatif que son utilité sociale. En effet le rôle primordial des EMF reste le
financement des micros projets communautaires sources de création de richesse et de lutte
contre la pauvreté qui entre en droite ligne avec la politique gouvernementale.
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Les dossiers de demandes d’agréments sont dépouillés et examinés par les membres
dudit comité, parmi lesquels les représentants de la profession et d’un organisme d’appui au
développement des EMF, les responsables de la Division de la Microfinance, le représentant de
la Division des Affaires Juridiques et le représentant du Comité National Economique et
Financier (CNEF ex CNC).
Les dossiers jugés satisfaisants dans leurs compositions par le comité d’agrément sont
transmis par l’autorité monétaire à la COBAC, pour avis conforme. La COBAC statue selon les
cas, en vérifiant notamment, la structure de gouvernance de l’établissement, en appréciant les
aptitudes professionnelles apparentes des requérants dirigeants, les compétences des
commissaires aux comptes pressentis par rapport à la taille et à la nature des activités de
l’établissement, et en s’assurant de l’honorabilité, de l’absence de conflits d’intérêts,
d’interdictions ou d’incompatibilités, concernant les personnes intéressées.
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L’agrément est délivré le cas échéant, à l’issue de la saisine de la COBAC, par Arrêté
de l’autorité monétaire avec copie au requérant, à la COBAC, à la Direction Nationale de la
BEAC et au CNEF.
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Un extrait du casier judiciaire datant de moins de trois(03) mois délivré par les autorités
compétentes du pays dont il a la nationalité et du pays de résidence ;
Une attestation notariée de la situation patrimoniale. Cette attestation devra être certifiée
par l’autorité consulaire si l’acquéreur potentiel est d’une nationalité autre que celle
d’un pays de la CEMAC ;
La liste des participations détenues dans les autres EMF et dans toute autre entreprise
ayant leurs sièges dans la CEMAC ou à l’étranger ;
une déclaration sur l’honneur par laquelle l’actionnaire indique l’origine des fonds à
investir et atteste que ceux-ci ne proviennent pas d’activités illicites.
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Une copie certifiée conforme d’un document officiel d’identité (carte nationale
d’identité ou passeport) en cours de validité ;
Un extrait de casier judiciaire datant de moins de trois mois, délivré par les autorités
compétentes du pays dont le requérant a la nationalité et du pays de résidence ;
Deux photographies d’identité ;
Une copie certifiée conforme de l’agrément délivré par la CEMAC en qualité d’Expert-
comptable ;
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Une fiche comportant des renseignements généraux sur la société conforme au modèle
défini par Instruction de la COBAC ;
Un extrait du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
Une copie des statuts ;
Une copie certifiée conforme de l’agrément délivré par la CEMAC en qualité de société
d’expertise comptable ;
Une attestation d’inscription au tableau de l’Ordre Nationale des Experts Comptables
pour les pays disposant d’un tel organe ;
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Les états financiers annuels certifiés des trois (03) derniers exercices comprenant les
bilans et les comptes de résultats ainsi que le détail du chiffre d’affaire réalisé avec des
établissements de crédits;
Une description des états de services ou des missions accomplies, faisant ressortir les
périodes d’intervention, les clients, les secteurs d’activités appuyés, le cas échéant par
des attestations délivrées par les clients cités ;
le cas échéant, les copies des agréments antérieurs pour les commissaires aux comptes
déjà agréés dans le secteur bancaire hors de la CEMAC ;
une déclaration sur l’honneur par laquelle, le commissaire aux comptes atteste qu’aucun
des associés n’est frappé par l’une des interdictions ou incompatibilités prévues par la
réglementation en vigueur ;
une déclaration sur l’honneur par laquelle le commissaire aux comptes indique les liens
sociaux, financiers, ou d’affaire, directs ou indirects, que la personne morale ou ses
associés entretiennent avec l’établissement de Microfinance qu’il est appelé à contrôler
ou toute société liée ou apparentée, et les liens de parenté avec les dirigeants, les
actionnaires ou coopérateurs détenant au moins 5% du capital social de l’établissement ;
Un certificat d’imposition délivrée par l’administration fiscale du pays d’imposition ;
Un certificat de non redevance, délivré par l’organisme de prévoyance social du pays
d’imposition ;
Une attestation de non-faillite ou de non-sujétion à une procédure collective
d’apurement du passif ;
La police d’assurance, responsabilité civile professionnelle.
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Aucun établissement ne peut adhérer à un réseau s’il n’a été préalablement agréé par
l'Autorité Monétaire, après avis conforme de la Commission Bancaire.
La demande d'agrément est introduite par l'organe faîtier. Elle comporte les mêmes
pièces que celles visées plus bas.
Les établissements agréés à titre individuel, qui souhaitent intégrer un réseau, sont tenus de
requérir l'autorisation préalable de la Commission Bancaire. La demande d'autorisation
préalable est introduite par l'organe faîtier. Elle comporte :
l'exposé des motifs;
le procès-verbal de l'assemblée générale de l’établissement autorisant son adhésion au
réseau
le procès-verbal de l'assemblée générale de l'organe faîtier accordant l'adhésion
les documents comptables des trois derniers exercices
le projet de contrat d'adhésion fixant les droits et obligations réciproques
1.3.LES CONDITIONS PARTICULIERES AUX ORGANES FAITIERS
L'exercice des fonctions d'organe faîtier est subordonné à un agrément de l’autorité
monétaire après avis conforme de la Commission Bancaire. L’organe faîtier doit justifier que
deux au moins des établissements affiliés ont une durée minimale de deux années d'activité.
Une dérogation peut être accordée par la commission bancaire, en particulier dans le cas d’un
réseau constitué avec l'appui d’un organisme expérimenté. Le dossier d’agrément doit
démontrer la capacité de l’organe faitier à assumer l’ensemble des fonctions qui lui sont
dévolues par la réglementation. Il doit comporter :
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Les dirigeants et les commissaires aux comptes des établissements sont agréés par
l'Autorité Monétaire, après avis conforme de la Commission Bancaire La demande d'agrément
est adressée à l'Autorité Monétaire. Le dossier est déposé en double exemplaire et doit
comporter les pièces et renseignements ci-après :
Pour les dirigeants:
une copie d'acte de naissance ;
deux photos d'identité ;
un curriculum vitae ;
les copies des diplômes obtenus ;
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Lorsque le total de bilan ne dépasse pas 250 millions, l'établissement est dirigé Par un
responsable agréé. Il est désigné par l'organe compétent. Dans la limite de ce seuil, l'activité de
dirigeant peut être exercée à titre accessoire.
Au-delà de ce seuil et jusqu'à un total de bilan de 500 millions, l'établissement est dirigé
par deux responsables agréés dont l'un au moins doit être titulaire d'un diplôme au moins égal
au Baccalauréat de l'enseignement du second degré et disposer d’une expérience
professionnelle de cinq (5) ans au moins dans le domaine bancaire, associatif ou coopératif. Ils
sont désignés par l'organe compétent. Dans la limite de ce seuil, l'activité de dirigeant est
exercée à titre principal par l'un au moins de ces deux responsables.
Au-delà du seuil fixé au paragraphe précédent, l’établissement est dirigé par deux
responsables agréés. L’activité de dirigeant est, dans ce cas, exercée à titre exclusif. Le dirigeant
doit être au moins titulaire d’une licence en sciences économiques, bancaires, financières,
juridiques ou de gestion ou tout autre diplôme reconnu équivalent au moment du dépôt du
dossier et justifier de solides références et d’une expérience professionnelle de cinq ans au
moins dans une profession d’encadrement de haut niveau. En l’absence d’un diplôme de
l’enseignement supérieur, une expérience professionnelle de dix ans dans une fonction
d’encadrement de haut niveau suffit.
Les dirigeants des établissements affiliés à un réseau sont agrées dans les conditions ci-
après :
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Jusqu'à un total de bilan de 500 millions, l'établissement est dirigé par un responsable
agréé. Il est désigné par l'organe compétent. L'activité du dirigeant peut être exercée à titre
accessoire.
Au-delà de la limite prévue au précédent paragraphe et jusqu’à un milliard,
l’établissement est dirigé par deux personnes responsables dont l’une a au moins le baccalauréat
de l’enseignement de second degré ou tout autre diplôme jugé équivalent et disposant d’une
expérience d’au moins deux ans dans le domaine bancaire, associatif et coopératif. Le dirigeant
est désigné par l’organe compétent.
L’activité du responsable titulaire du baccalauréat est exercée à titre principal.
Au-delà de la limite précédente, l'établissement est dirigé par deux responsables agréés
dont l'un au moins doit réunir les conditions prévues au règlement. L'activité du dirigeant est
dans ce cas, exercée à titre exclusif. Les pièces à transmettre à l'appui de la demande sont
identiques à celles visées plus haut.
2.3.CONDITIONS PARTICULIERES AUX DIRIGEANTS DES ORGANES FAITIERS
La direction de l'organe faîtier est assurée par deux (2) personnes responsables au moins.
Ces dirigeants sont agréés par l'Autorité Monétaire, après avis conforme de la Commission
Bancaire.
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Pour les EMF de Première Catégorie dont le total de bilan est compris entre 50 Millions
et 500 Millions, les conditions de certification de comptes sont les mêmes que celles appliquées
aux EMF de Deuxième et Troisième Catégorie dont le total de bilan est inférieur ou égal à 500
millions. Le commissaire aux comptes est au moins un comptable agréé par la CEMAC.
Au-delà de ce seuil, l'établissement est contrôlé par un commissaire aux comptes qui
doit être un expert-comptable agrée par la CEMAC.
Les opérations d'un réseau sont contrôlées par des commissaires aux comptes agréés
dans les conditions ci-après :
Jusqu'à un total de bilan de un milliard, la certification des comptes du réseau est assurée
par au moins un comptable agrée CEMAC. Au-delà des limites ci-dessus, la certification des
comptes est assurée par au moins un expert-comptable agréé CEMAC.
Les pièces à transmettre à l’autorité monétaire, en vue de l’agrément, sont celles visées
plus haut. Le retrait d’agrément du dirigeant et du commissaire aux comptes est prononcé par
l’autorité monétaire soit à la demande de l’établissement, soit à la demande des intéressés, soit
d’office lorsque les personnes visées ne remplissent plus les conditions de leurs agréments. Le
retrait d’agrément de l’établissement, du dirigeant ou du commissaire aux comptes peut-être
prononcé par la commission bancaire à titre de sanction disciplinaire. Toute procédure de retrait
d’agrément est motivée et notifiée aux intéressés. Elle est publiée au journal officiel, dans un
journal d’annonces légales de l’Etat ou au bulletin de la commission bancaire.
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1. L'AUTORISATION PREALABLE
Les établissements classés en troisième catégorie constitués en projets de micro-crédit
ou ceux résultant de l’activité de crédit-filière d’une entreprise sont soumis à une autorisation
préalable de la commission bancaire.
Pour les projets de micro-crédit résultant des conventions signées avec des partenaires
autre que l’Etat, la demande d’autorisation préalable doit contenir l’ensemble desdites
conventions. Les entreprises exerçant une activité de crédit-filière, qui procèdent à la collecte
de l’épargne auprès des producteurs, sont tenues de créer une structure dédiée qui est agréée
par l’autorité monétaire après avis conforme de la commission bancaire. Pour tout établissement
de microfinance, le changement de catégorie est soumis à l’autorisation préalable de la
commission bancaire.
2. LA DECLARATION
L’ouverture d’un guichet ou d’une agence par les structures de première et troisième
catégorie
l'abandon de tout projet de micro - crédit ne comportant pas dc volet épargne
la cessation des fonctions de dirigeant et de commissaire aux comptes
la mise en place de crédits-filières et de projets de micro-crédit sans volet épargne et
résultant d'une convention entre l’Etat et les bailleurs de fonds
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3. LES INTERDICTIONS
Nul ne peut être membre du Conseil d'administration ou de tout autre organe en tenant
lieu d’un établissement, ni directement, ni par personne interposée, administrer, diriger ou gérer
un établissement, ni disposer du pouvoir signer pour son compte :
S’il a fait objet d’une condamnation pour crime, atteinte à la sécurité ou au crédit de
l’Etat, tentative ou complicité de ces infractions
S’il a été condamné pour vol, abus de confiance, abus de biens sociaux ou escroquerie
s'il a été déclaré en faillite, sauf réhabilitation en sa faveur
S’il a été condamné en tant que gérant ou dirigeant d’une société en vertu de la
législation sur les faillites ou la banqueroute, sauf réhabilitation en sa faveur
S’il a fait l’objet d’une mesure de destitution ou de radiation des fonctions d’Officier
Ministériel ou d’Auxiliaire de Justice
Si le financier et bancaire des Etats membres de la CEMAC porte des créances
douteuses au sens défini par règlement de la commission bancaire, sur sa signature, ou
à l’appréciation de la commission bancaire, sur celles des entreprises placées sous son
contrôle ou sa direction
Il est interdit à toute entité autre qu’un établissement régi par la réglementation d’utiliser
une dénomination, une raison sociale, une publicité ou de façon générale, des expressions
faisant croire qu’elle est agréée en tant que telle ou de créer une confusion à ce sujet. Il est
également interdit à tout établissement d’effectuer des opérations avec l’extérieur en qualité
d’intermédiaire. Il est interdit aux établissements d’effectuer des opérations autre que celles qui
leurs sont ouvertes par la catégorie à laquelle ils appartiennent ou de créer une confusion à ce
sujet.
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Tout établissement est tenu de se doter d'un système de contrôle interne susceptible de
lui permettre de :
vérifier que ses opérations, son organisation et ses procédures internes sont conformes
à la réglementation en vigueur, aux normes et usages professionnels et déontologiques
ainsi qu'aux orientations de l'organe exécutif et délibérant
vérifier le respect des limites fixées en matière de prise des risques, notamment pour les
crédits accordés aux membres ou à la clientèle ainsi que les opérations avec d'autres
établissements
veiller à la qualité de l'information comptable et financière, en particulier aux conditions
de conservation et de disponibilité de cette information
Pour les EMF organisés en réseau, l'organe faîtier a l'obligation d'effectuer
régulièrement le contrôle des établissements affiliés. Il est tenu d’élaborer un rapport annuel
qui est transmis à la Commission Bancaire. Celle-ci est habilitée à se faire communiquer les
rapports individuels.
Pour les projets, cette fonction est assurée par un Comité de suivi comprenant les
administrations concernées- Obligation lui est faite de contrôler l'activité et projet et d’en
dresser un rapport qui sera communiqué à l’autorité monétaire et à la commission bancaire.
Le contrôle exercé par les commissaires aux comptes ou les auditeurs externes est
effectué au moins une fois l'an et permet notamment la certification des comptes. Le rapport de
base est transmis à la Commission Bancaire et à t'Autorité Monétaire.
La commission bancaire est chargée de veiller au respect par les établissements de
disposition réglementaire édictées par l’autorité monétaire, le comité ministériel, la BEAC ou
par elle-même, qui leurs sont applicables et de sanctionner les manquements constatés.
Les établissements concernés, leurs commissaires aux comptes, et toute autre personne
ou organisme dont le concours peut être requis sont tenus de satisfaire aux demandes qui leurs
sont adressées dans le cadre de ce contrôle. La surveillance des établissements s’exerce à travers
des contrôles sur pièces et sur place.
La commission bancaire est habilitée à adresser des injonctions ou des mises en gardes
aux établissements assujettis. Elle peut prononcer à leur encontre ou celle de leurs dirigeants et
commissaires aux comptes des sanctions disciplinaires. Elle peut leur désigner un
administrateur provisoire et pour les établissements organisés en réseau, la commission
bancaire assure le contrôle de l’organe faitier et se réserve la possibilité de réaliser les contrôles
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sur place dans les établissements affiliés afin de s’assurer de la qualité des diligences
accomplies par l’organe faitier.
Les entreprises qui accordent des crédits-filières et les projets sont tenues d’adresser à
la commission bancaire un rapport annuel d’activité. La commission bancaire peut procéder à
des vérifications plus approfondies. Le secret professionnel n’est pas opposable à la
commission bancaire dans l’exercice de sa mission de surveillance des établissements
assujettis.
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