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INSTITUT UNIVERSITAIRE

TANKOU
Eléments de cours de FINANCE

A l’attention des étudiants de deuxième année cycle BTS

ELABORE ET DISPENSE PAR SATO SAMEN GUILAIN


DOCTEUR EN SCIENCES ECONOMIQUES
Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

SOMMAIRE

CHAPITRE 1 : LES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE AU CAMEROUN .... 2

1. LE CONCEPT DE MICROFINANCE ........................................................................... 2

2. L'ORGANISATION ET IMPORTANCE DES EMF DANS UNE ECONOMIE EN


DEVELOPPEMENT .............................................................................................................. 4

CHAPITRE 2 : MODALITES D’INSTRUCTION DES DOSSIERS D’AGREMENT DES


EMF, DE LEURS DIRIGEANTS ET COMMISSAIRES AUX COMPTES ..................... 7

1. COMPOSITION DES DOSSIERS DE DEMANDES D’AGREMENTS ...................... 8

2. POUR L’EXERCICE DE L’ACTIVITE DE MICROFINANCE EN QUALITE DE


DIRIGEANT ET COMMISSAIRE AUX COMPTES ......................................................... 14

CHAPITRE 3 : LES NORMES REGLEMENTAIRES DE LA SURVEILLANCE ET DU


CONTROLE DES ETABLISSEMENTS ............................................................................. 19

1. AGREMENT DES ETABLISSEMENTS .................................................................... 19

2. AGREMENT DES DIRIGEANTS ET DES COMMISSAIRES AUX COMPTES ..... 21

CHAPITRE 4 : AURORISATIONS PREALABLES, DECLARATION ET


INTERDICTIONS ................................................................................................................. 25

1. L'AUTORISATION PREALABLE .............................................................................. 25

2. LA DECLARATION .................................................................................................... 25

3. LES INTERDICTIONS ................................................................................................ 26

CHAPITRE 5 : LES NORMES REGLEMENTAIRES DE LA SURVEILLANCE ET DU


CONTROLE DES ETABLISSEMENTS ............................................................................. 27

1. LES NORMES REGLEMENTAIRES ......................................................................... 27

2. LA SURVEILLANCE ET LE CONTROLE DES ETABLISSEMENTS .................... 27

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

CHAPITRE 1 : LES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE AU


CAMEROUN

Au début des années 80, Muhammad Yunus créait la Grameen Bank, première banque
spécialisée dans le financement des microprojets initiés par une population jugée trop pauvre
pour accéder aux circuits bancaires classiques. Ce concept est depuis devenu la référence en la
matière. Il a été reproduit un peu partout dans le monde, et a servi de base à la réflexion des
bailleurs de fonds et des différents acteurs du développement dans leur recherche de moyens
efficaces pour favoriser le développement et réduire la pauvreté.

Le micro crédit est rentré dans la cour des grands lors du premier sommet mondial du
micro crédit qui s'est tenu à Washington en février 1997. Il a permis à des milliers de micro
entrepreneurs de rencontrer la communauté internationale, de faire-part de leur expérience et
d'exprimer leurs attentes pour la prochaine décennie.

Dans ce chapitre, nous aborderons d'abord le concept de microfinance et ensuite


l'organisation et importance des EMF dans une économie en développement

1. LE CONCEPT DE MICROFINANCE

Il s'agira d'évoquer la définition et la genèse des établissements de micro finance d'une


part, le regain d'intérêt et les causes de leurs échecs d'autre part.

1.1.DEFINITION

La microfinance est une entité ou institution qui fait de son activité, la collecte de
l'épargne et / ou de la distribution de petit crédit aux populations qui n'accèdent généralement
pas au secteur bancaire classique.

 Elle vise à pérenniser auprès de sa clientèle l'accès aux services financiers et à devenir
une institution elle-même pérenne en réalisant à terme l'équilibre financier de ses
opérations de crédit et d'épargne.
 Porteuse d'une culture d'entreprise qui est lien direct avec les pratiques culturelles,
sociales et économiques des populations ciblées, dont elle est le reflet (adapter le
système financier à l'environnement culturel). Elle véhicule de valeur propre à chacun
des modèles, dans sa gestion et fonctionnement interne, avec plus ou moins de

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transparence de celle-ci et parvient dans certain cas à un une autogestion réelle par la
population.

1.2.GENESE DES ETABLISSEMENTS DE MICRO FINANCE

Les mouvements coopératifs ont vu le jour pour la première fois au 18eme siècle en
Allemagne. En effet le 18eme siècle est caractérisé par une classe ouvrière Européenne pauvre.
La famine sévit et les problèmes financiers sont cruciaux. C'est pour faire face à cette situation
que les leaders comme SCHULZE (1850) et FRIEDRICH (1864) cité par (DJOUM 1999) ont
pensé que la priorité pour ses populations était de disposer de petits financements pour leurs
activités socio-économiques. De l'Allemagne le mouvement s'est étendu en Italie par le biais de
LUZZATI et a traversé l'Atlantique pour atteindre le Canada en 1900 ou Alphonse Des Jardins
créa la première caisse à Lévis au Québec.

Le mouvement atteint l'Afrique partant de l'Europe et surtout de l'Amérique. Au


Cameroun le phénomène n'est pas nouveau comme on peut le croire. La caisse centrale de
coopérative économique (C.C.C.E) a introduit en 1950 les coopératives de crédits mutuels
(C.C.M) dans les colonies et territoires sous tutelles et au Cameroun dans la province du centre
et du sud actuel.

Depuis 1940, des coopératives financières (Logan anda shift association) existant dans
la partie anglophone aux côtés des coopératives de commercialisation. Toutes les initiatives ont
échoué à cause de l'absence de supervision, l'accumulation des prêts non remboursés et
couronné par une incompétence managériale caractérisée.

En 1955, sous l'impulsion d'un prêtre missionnaire, le révérend père M. C. NOLTY les
caisses populaires prennent pied en Afrique par le Ghana. Cette innovation entrepreneuriale et
organisationnelle, par la satisfaction qu'elle apporte à une demande sociale, est rapidement
imitée et copiée par d'autre pays. En septembre 1963, le père ANTHONY Jensen lance un
groupe d'entraide qui deviendra plus tard la Cameroon Cooperative Credit Union League
Limited (CAMCCUL) (NENTA, 2005).

En 1963, le révérend père ANTHONY Jasen de nationalité hollandaise introduit dans le


Nord- Ouest du Cameroun à NJINNKON un mouvement coopératif qui a donné naissance
plutart au réseau CAMCCUL.

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Du côté du Cameroun francophone fonctionnaient des caisses populaires regroupées


autour de l'union des caisses populaires de Yaoundé. Cette structure a connu bien de difficultés
et est aujourd'hui liquidée.

L'amendement de la loi de 1992 sur les coopératives d'épargne et de crédit est venu
donner un regain d'intérêt à ce mouvement qui va connaître une croissance considérable avant
de tomber plus tard dans un déclin.

2. L'ORGANISATION ET IMPORTANCE DES EMF DANS UNE ECONOMIE EN


DEVELOPPEMENT

L'objectif ici est d'une part de présenter l'organisation des EMF au Cameroun et d'autre
part de ressortir leur importance dans une économie en développement.

2.1.ORGANISATION DES MICROFINANCES AU CAMEROUN

En exécution des directives gouvernementales pour la consolidation et la promotion du


secteur de micro finance, quelques actions ont été menées au niveau du ministère des finances
et du budget (devenu ministère des finance uniquement lors du dernier remaniement
ministériel), à l'instar de la signature en Avril 2001 par le premier ministre, chef du
gouvernement de la déclaration de la politique nationale de promotion et de consolidation de la
micro finance. La mise en œuvre de cette politique s'effectue au travers de trois types d'instances
:

 Le comité national de la Micro Finance (CNMF) qui en élabore les orientations.


 Les organes institutionnels
 Les projets initiés avec l'appui de la coopération

Les actions de toutes ces INSTANCES sont coordonnées au niveau du MINFI par la
sous-direction de la micro finance de la direction de la coopération financière, de la monnaie et
des assurances. S'agissant des établissements proprement dits, ils exercent leur activité soit à
l'intérieur d'un réseau soit de manière indépendante.

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2.1.1. LES ETABLISSEMENTS ETABLIS EN RESEAU

Le réseau est un ensemble d'établissement agrées, animés par un même objectif et qui
ont volontairement décidé de se regrouper afin d'adopter une organisation et des règles de
fonctionnement communes. Il peut être local ou national et on dénombre principalement trois
au Cameroun à savoir : le réseau CAMCCUL, MC2 et les caisses villageoises d'épargne et de
crédit autogérées.

2.1.1.1.LE RESEAU CAMCCUL

Ce réseau est le plus ancien. Les premières caisses ont été créées en 1963 et la ligue ne
verra le jour que cinq ans plus tard c'est-à-dire en 1968. Il est constitué sous la forme juridique
des coopératives. Il demeure également le plus important à cause du poids des caisses
coopératives et des sociétaires estimé respectivement à 300 et 102 000 environ en 1999. C'est
le seul réseau ayant atteint l'équilibrer financier (103% de couverture des charges par les
produits), mais son autonomie financière reste fragile (avec des créances gelées en 1999 pour
un montant de 4.6 milliards, dont 3 milliards pourraient lui être restitués).

2.1.1.2.LE RESEAU MC2 (MUTUELLES COMMUNAUTAIRES DE


CROISSANCE) ET LES CAISSES VILLAGEOISES D'EPARGNE ET DE
CREDIT AUTOGEREES (CVECA)

 Le réseau MC2 (Mutuelles communautaires de croissance) :

Développés depuis 1992 par l'assistance de Afriland First Bank, ils sont constitués sous
régime juridique des associations. Ces micros banques permettent la bancarisation des classes
moyennes rurales et des centres urbains tertiaires. Il couvre en 2004 sept provinces sur dix pour
48 MC2.

 Les caisses villageoises d'épargne et de crédit autogérées (CVECA):

Créées en 1996, ces caisses ne sont pas constituées sous forme de coopérative, mais ont
cherché une forte participation des adhérents dans la gestion des unités de base.

2.1.2. LES ETABLISSEMENTS DE MICRO FINANCE HORS RESEAU

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Les établissements hors réseau sont subdivisés en deux sous-groupes à savoir les
COOPECS d'affaires et les COOPECS de tontines ou rurales.

2.1.2.1.LES COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT (COOPECS)


D'AFFAIRES

Elles sont généralement crées par les anciens banquiers et ont pour référence la banque.
On les retrouve dans les grandes villes telles que Yaoundé Douala, Bafoussam etc. Ces
COOPECS sont décentralisées par un réseau de succursales au niveau des villes secondaires. Il
est important de rappeler que l'objectif prioritaire de ces promoteurs est la recherche du profit.

2.1.2.2.LES COOPECS DE TONTINES OU RURALES

Elles sont créées dans les villes secondaires et villages par les populations à revenus
faibles. Leur fonctionnement s'apparente aux tontines. Les membres n'ont généralement pas la
qualification requise pour gérer les tontines. Ces COOPECS sont l'émanation des populations
qui ressentent à un certain moment le besoin d'épargne et de crédit. C'est justement à ce besoin
qu'elles se rapprochent des COOPECS au sens strict du terme.

2.2.L'IMPORTANCE DES ETABLISSEMENTS DE MICRO FINANCE

En 2004 le secteur de la micro finance totalise 35.7 milliards de dépôts et épargnes


collectés, soit 6.01% des avoirs de la clientèle privée détenus par l'ensemble du secteur bancaire.
A la même date, les crédits de la clientèle s'élèvent à 25.2 milliards, représentant 4,61% de la
totalité des crédits accordés au même secteur privé par les organismes de financement.

Toutefois, malgré ce poids relativement faible, et s'agissant du nombre de clients, on


peut soutenir que le secteur d la micro finance, avec plus de 200 000 clients, fait quasiment jeu
égal en juillet 2000 avec le secteur bancaire traditionnel. En outre, le maillage de la micro
finance dévoile une bien meilleure implantation territoriale que celle des banques et
établissements financiers dans la mesure où 290 localités sont couvertes contre 15.

Le caractère essentiel et stratégique du secteur de la micro finance reste moins dans son
poids financier relatif que son utilité sociale. En effet le rôle primordial des EMF reste le
financement des micros projets communautaires sources de création de richesse et de lutte
contre la pauvreté qui entre en droite ligne avec la politique gouvernementale.

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CHAPITRE 2 : MODALITES D’INSTRUCTION DES DOSSIERS


D’AGREMENT DES EMF, DE LEURS DIRIGEANTS ET
COMMISSAIRES AUX COMPTES

La Microfinance au Cameroun est principalement régie par le Règlement COBAC


N°01/17/CEMAC/UMAC/COBAC du 27 septembre 2017, qui fixe les règles relatives aux
conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de Microfinance dans la CEMAC, et s’applique
aux EMF, à leurs organes sociaux et auditeurs externes.

L’exercice de l’activité de Microfinance est subordonné à l’agrément de


l’autorité monétaire, après avis conforme de la Commission Bancaire de l’Afrique
Centrale(COBAC). Les demandes d’agréments sont adressées à l’autorité Monétaire contre
récépissés ou décharges. Les copies desdites demandes, accompagnées des récépissés ou des
décharges, sont transmises par les requérants à la COBAC, aux fins d’information.

La navette institutionnelle (MINFI-COBAC-COBAC-MINFI), définie dans le texte


susmentionné, est ancrée dans des délais strictes, mais suspensifs les cas échéants, pour
l’instruction. C’est ainsi que siège au Ministère des Finances, un comité d’agrément des EMF,
placé sous la présidence du Directeur Général du Trésor, de la Coopération Financière et
Monétaire.

Les dossiers de demandes d’agréments sont dépouillés et examinés par les membres
dudit comité, parmi lesquels les représentants de la profession et d’un organisme d’appui au
développement des EMF, les responsables de la Division de la Microfinance, le représentant de
la Division des Affaires Juridiques et le représentant du Comité National Economique et
Financier (CNEF ex CNC).

Les dossiers jugés satisfaisants dans leurs compositions par le comité d’agrément sont
transmis par l’autorité monétaire à la COBAC, pour avis conforme. La COBAC statue selon les
cas, en vérifiant notamment, la structure de gouvernance de l’établissement, en appréciant les
aptitudes professionnelles apparentes des requérants dirigeants, les compétences des
commissaires aux comptes pressentis par rapport à la taille et à la nature des activités de
l’établissement, et en s’assurant de l’honorabilité, de l’absence de conflits d’intérêts,
d’interdictions ou d’incompatibilités, concernant les personnes intéressées.

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L’agrément est délivré le cas échéant, à l’issue de la saisine de la COBAC, par Arrêté
de l’autorité monétaire avec copie au requérant, à la COBAC, à la Direction Nationale de la
BEAC et au CNEF.

1. COMPOSITION DES DOSSIERS DE DEMANDES D’AGREMENTS

La procédure d’obtention d’agrément obéit aux dispositions du Règlement CEMAC sus


cité, complété par le Règlement COBAC EMF R-2017/05 fixant les conditions et modalités
d’agrément des EMF, de leurs dirigeants et de leurs commissaires aux comptes.

Le dossier de demande d’agrément en qualité d’EMF doit préciser la catégorie sollicitée


(1ere, 2e ou 3e) et comporter les éléments d’information relatifs respectivement, à
l’établissement lui-même, aux coopérateurs / actionnaires (personnes physiques et/ou morales),
aux administrateurs, ainsi qu’aux dirigeants et commissaires aux comptes de l’établissement.

Pour l’exercice de l’activité de microfinance en qualité d’EMF de première catégorie

Eléments d’information relatifs à l’organe faîtier d’un réseau d’EMF de


1ere catégorie.

 Une fiche comportant des renseignements généraux sur l’établissement de


Microfinance ;
 Une expédition notariée des statuts de l’établissement ;
 Une expédition notariée du procès-verbal de l’assemblée générale constitutive ;
 Le certificat d’inscription de l’établissement au registre des sociétés coopératives ;
 La liste des établissements affiliés et détaillant pour chacun d’eux le numéro
d’adhésion, le nombre et la valeur nominale des parts sociales détenues et effectivement
libérées, le pourcentage de participation correspondant et l’équivalence en droit de vote ;
 Les éléments d’information sur les établissements affiliés fixé par l’article 10 du
règlement COBAC EMF R-2017/05 suscité ;
 La déclaration notariée de souscription et de versement du capital social, du fonds de
solidarité et des droits d’adhésion;
 Le rapport du commissaire aux apports pour tout apport en nature ;
 Les relevés du compte bancaire ayant reçu les parts sociales, les droits d’adhésion et les
fonds de solidarité ;

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 La composition prévisionnelle du Conseil d’administration en distinguant les


administrateurs exécutifs, les administrateurs non exécutifs et les administrateurs
indépendants ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées membres du Conseil
d’administration, fixé par le règlement COBAC EMF R-2017/05 suscité ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées directeur général et directeur
général adjoint ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées commissaires aux comptes,
fixés par règlement suscité ;
 La liste et la composition des comités spécialisés qui seront institué au sein du Conseil
d’administration et leurs attributions respectives;
 La liste et la composition des comités spécialisés destinés à assister la Direction générale
dans la gestion courante de l’établissement et leurs attributions respectives ;
 L’organigramme prévisionnel comprenant les informations définies dans le règlement
suscité ;
 Les conventions d’adhésion dûment signées entre l’organe faîtier et les établissements
affiliés, précisant les droits et obligations des parties, les contributions aux charges de
l’organe faitier, la couverture des risques par l’organe faîtier, les accords de
refinancement, etc. ;
 Le plan d’affaire prévisionnel sur trois (03) exercices comportant notamment, la
description du projet, l’analyse stratégique du marché, la stratégie commerciale, les
prévisions d’organisation et d’implantation et les projections financières ;
 Les détails des moyens techniques, financiers et humains qui seront mis en œuvre ;
 Les bilans et comptes de résultats prévisionnels sur trois (03) ans ;
 Les projets des manuels de procédures concernant notamment le dispositif de contrôle
interne, la gestion des risques, la gestion du système d’information, le plan de continuité
d’activité, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et
la charte du gouvernement d’entreprise ;
 Les prévisions d’évolution des effectifs (nationaux et expatriés) ;
 Le contrat d’assistance technique avec un partenaire de référence le cas échéant.

Composition du dossier d’agrément d’un d’EMF de 1ere catégorie affilié à


un réseau.

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 Une fiche comportant des renseignements généraux sur l’établissement de


Microfinance ;
 Une expédition notariée des statuts de l’établissement ;
 Une expédition notariée du procès-verbal de l’assemblée générale constitutive ;
 Une expédition notariée du procès-verbal de l’assemblée générale autorisant l’affiliation
au réseau ;
 Une expédition notariée du procès-verbal de l’assemblée générale de l’organe faîtier
acceptant l’affiliation de l’entité au réseau, pour les établissements qui adhérent après
l’assemblée générale constitutive ;
 La convention d’affiliation au réseau dument signée entre l’organe faitier et l’entité
affiliée précisant les droits et obligations des parties, les conditions et modalités
d’affiliation, de désaffiliation, de contribution aux charges communes et de couverture
des risques ;
 Le certificat d’inscription de l’établissement au registre des sociétés coopératives ;
 La liste des coopérateurs détaillant pour chacun d’eux le numéro d’adhésion, le nombre
et la valeur nominale des parts sociales détenues et effectivement libérées, le
pourcentage de participation correspondant et l’équivalence en droit de vote ;
 Le certificat de dépôt du capital social, du fonds de solidarité et des droits d’adhésion;
 Le rapport du commissaire aux apports pour tout apport en nature ;
 Les relevés du compte bancaire ayant reçu les parts sociales, les droits d’adhésion et les
fonds de solidarité ;
 La composition prévisionnelle du Conseil d’administration ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées membres du Conseil
d’administration, énumérés ci-dessous ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées directeur général et directeur
général adjoint ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées commissaires aux comptes,
fixés par règlement suscité ;
 Le plan d’affaire prévisionnel sur trois (03) exercices ;
 Les détails des moyens techniques, financiers et humains qui seront mis en œuvre ;
 Les bilans et comptes de résultats prévisionnels sur trois (03) ans ;
 Les prévisions d’évolution des effectifs.

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Eléments d’informations relatifs à chacun des administrateurs personnes physiques ou au


représentant de l’administrateur personne morale

 Un curriculum vitae rédigé en français dûment daté et signé ;


 Le cas échéant, le procès-verbal de l’assemblée générale, portant désignation de
l’intéressé en qualité de membre du Conseil d’administration ;
 Un extrait du casier judiciaire datant de moins de trois(03) mois délivré par les autorités
compétentes du pays dont il a la nationalité et du pays de résidence ;
 une déclaration sur l’honneur des fonctions et mandats d’administrateur exercés en
dehors de l’établissement concerné et par laquelle, le candidat administrateur atteste ne
pas être frappé par l’une des interdictions ou incompatibilités prévues par la
réglementation en vigueur ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle l’administrateur atteste ne présenter aucune
des incompatibilités prévues par la réglementation en vigueur ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle l’administrateur indique les liens sociaux,
financiers, ou d’affaire, direct ou indirecte, qu’il entretien avec l’établissement de
Microfinance qu’il est appelé à contrôler ou toute société liée ou apparentée, et les liens
de parentés avec les dirigeants ou les actionnaires détenant au moins 5% du capital
social de l’établissement.

Pour l’exercice de l’activité de microfinance en qualité d’EMF de deuxième et troisième


catégorie

Composition du dossier d’agrément des EMF de 2e et 3e catégorie

 Une fiche comportant des renseignements généraux sur l’établissement de


Microfinance ;
 Une expédition notariée des statuts de l’établissement ;
 Une expédition notariée du procès-verbal de l’assemblée générale constitutive ;
 Le certificat d’inscription de l’établissement au registre du Commerce ;
 La liste des actionnaires détaillants pour chacun d’eux le nombre d’actions détenus, la
valeur nominale des actions, les actions libérées, le pourcentage de participation
correspondant et l’équivalence en droit de vote ;
 Les éléments d’information sur les actionnaires, ci-dessous listés ;
 La déclaration notariée de souscription et de versement du capital social ;

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 Le rapport du commissaire aux apports pour tout apport en nature ;


 Les relevés du compte bancaire ayant reçu la capital social libéré ;
 La composition prévisionnelle du Conseil d’administration en distinguant les
administrateurs exécutifs, les administrateurs non exécutifs et les administrateurs
indépendants ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées membres du Conseil
d’administration, énumérés ci-dessous ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées directeur général et directeur
général adjoint ;
 Les éléments d’information sur les personnes désignées commissaires aux comptes,
fixés par règlement suscité ;
 La liste et la composition des comités spécialisés qui seront institués au sein du Conseil
d’administration et leurs attributions respectives;
 La liste et la composition des comités spécialisés destinés à assister la Direction générale
dans la gestion courante de l’établissement et leurs attributions respectives ;
 L’organigramme prévisionnel comprenant les informations définies dans le règlement
suscité ;
 Le plan d’affaire prévisionnel sur trois (03) exercices comportant notamment, la
description du projet, l’analyse stratégique du marché, la stratégie commerciale, les
prévisions d’organisation et d’implantation et les projections financières ;
 Les détails des moyens techniques, financiers et humains qui seront mis en œuvre ;
 Les bilans et comptes de résultats prévisionnels sur trois (03) ans ;
 Les projets des manuels de procédures concernant notamment le dispositif de contrôle
interne, la gestion des risques, la gestion du système d’information, le plan de continuité
d’activité, la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et
la charte du gouvernement d’entreprise ;
 Les prévisions d’évolution des effectifs (nationaux et expatriés) ;
 Le contrat d’assistance technique avec un partenaire de référence le cas échéant.

Eléments d’informations relatifs à l’actionnaire personne physique

 Un curriculum vitae rédigé en français dûment daté et signé ;


 Une copie certifiée conforme d’un document d’identité officiel (CNI, Passeport) en
cours de validité ;

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 Un extrait du casier judiciaire datant de moins de trois(03) mois délivré par les autorités
compétentes du pays dont il a la nationalité et du pays de résidence ;
 Une attestation notariée de la situation patrimoniale. Cette attestation devra être certifiée
par l’autorité consulaire si l’acquéreur potentiel est d’une nationalité autre que celle
d’un pays de la CEMAC ;
 La liste des participations détenues dans les autres EMF et dans toute autre entreprise
ayant leurs sièges dans la CEMAC ou à l’étranger ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle l’actionnaire indique l’origine des fonds à
investir et atteste que ceux-ci ne proviennent pas d’activités illicites.

Eléments d’informations relatifs à l’actionnaire personne morale de droit privé

 Une expédition notariée des statuts de l’entité ;


 Le procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire autorisant la souscription au
capital social de l’EMF en création ;
 La liste des actionnaires de la société et le cas échéant, de leurs ayants droits
économiques, détaillant, pour chacun d’eux le nombre d’actions détenus, la valeur
nominale des actions ainsi que le pourcentage de participation correspondant et
l’équivalence en droit de vote ;
 Les états financiers annuels certifiés par les commissaires aux comptes comprenant les
bilans et les comptes de résultats des trois (03) derniers exercices ;
 La liste des participations détenues dans les autres EMF et dans toutes autres entreprises
ayant leurs sièges dans la CEMAC ou à l’étranger ;
 une déclaration sur l’honneur de son représentant légal par laquelle il indique l’origine
des fonds à investir et atteste que ceux-ci ne proviennent pas d’activités illicites ;

Eléments d’informations relatifs à l’actionnaire personne morale de droit public

 L’acte portant création de la personne morale ;


 L’acte autorisant la personne morale à prendre des participations dans le capital de
l’établissement ;
 Un document par lequel, la personne morale de droit public, lorsqu’elle est l’actionnaire
majoritaire, s’engage à soutenir le développement de l’EMF.

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

Composition du dossier de demande d’agrément émanant de filiales de holdings financières, de


toute autre entité de tête ou d’EMF faisant partie de telles entités

 L’organigramme du groupe dont relève le requérant ;


 La liste des actionnaires et le cas échéant, de leurs ayants droits économiques, de la
holding de tête du groupe d’appartenance du requérant et de chaque société apparenté ;
 Les états financiers consolidés certifiés, comprenant les bilans et les comptes de
résultats relatifs aux trois (03) derniers exercices ;
 La liste des participations détenues, dans la capital d’EMF et dans toute autre entreprise
ayant leur siège sur le territoire d’un Etat membre de la CEMAC ou à l’étranger, par le
requérant, par son groupe, ou par la holding financière dont il relève ;
 Le procès-verbal de l’organe délibérant de l’entité requérante autorisant la création ou
la prise de participation au capital de la filiale.

Eléments d’informations relatifs à chacun des administrateurs personnes physiques ou au


représentant de l’administrateur personne morale

 Un curriculum vitae rédigé en français dûment daté et signé ;


 Un extrait du casier judiciaire datant de moins de trois(03) mois délivré par les autorités
compétentes du pays dont il a la nationalité et du pays de résidence ;
 une déclaration sur l’honneur des fonctions et mandats d’administrateur exercés en
dehors de l’établissement concerné et par laquelle, le candidat administrateur atteste ne
pas être frappé par l’une des interdictions ou incompatibilités prévues par la
réglementation en vigueur.

2. POUR L’EXERCICE DE L’ACTIVITE DE MICROFINANCE EN QUALITE


DE DIRIGEANT ET COMMISSAIRE AUX COMPTES

Composition du dossier de demande d’agrément d’un dirigeant d’EMF

 Un curriculum vitae dûment daté et signé ;


 Les copies certifiées conformes des diplômes ;
 Les copies certifiées conformes des attestations de travail ainsi que la liste des fonctions
précédemment exercées précisant la taille, l’effectif et la nature des activités des
entreprises concernées ;
 Une copie certifiée conforme de l’acte de naissance ;

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

 Deux photographies d’identité ;


 Une copie certifiée conforme d’un document officiel d’identité (carte nationale
d’identité ou passeport) en cours de validité ;
 Un extrait de casier judiciaire datant de moins de trois mois, délivré par les autorités
compétentes du pays dont le requérant a la nationalité et du pays de résidence ;
 La liste des mandats en cours en qualité d’administrateur exercés au sein d’autres
sociétés, y compris les sociétés du groupe auquel est apparenté ou lié l’établissement de
Microfinance ;
 Une déclaration sur l’honneur par laquelle le requérant dirigeant atteste ne pas être
frappé par l’une des interdictions ou incompatibilités prévues par la réglementation en
vigueur ;
 La liste des participations détenues dans d’autres entreprises détaillant, pour chacune
d’elles, le nombre de participation détenues, leurs valeurs nominales ainsi que le
pourcentage correspondant et l’équivalence en droits de vote ;
 Un certificat ou une attestation de résidence datant de moins de trois mois ;
 Une carte de séjour en cours de validité pour les étrangers ;
 Une expédition du procès-verbal du conseil d’administration portant désignation en
qualité de dirigeant ;
 le cas échéant, des copies des agréments antérieurs pour les dirigeants agrées dans le
secteur financier hors CEMAC ;
 Un certificat d’imposition délivrée par l’administration fiscale du pays d’imposition ;
 Une attestation de non-faillite ou de non-sujétion à une procédure collective
d’apurement du passif.

Composition du dossier de demande d’agrément d’un Commissaire aux comptes personne


physique

 Une copie certifiée conforme d’un document officiel d’identité (carte nationale
d’identité ou passeport) en cours de validité ;
 Un extrait de casier judiciaire datant de moins de trois mois, délivré par les autorités
compétentes du pays dont le requérant a la nationalité et du pays de résidence ;
 Deux photographies d’identité ;
 Une copie certifiée conforme de l’agrément délivré par la CEMAC en qualité d’Expert-
comptable ;

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 Une attestation d’inscription au tableau de l’ordre nationale des Experts comptables


pour les pays disposant d’un tel organe ;
 Un curriculum vitae dûment daté et signé accompagné d’un état de services et des
missions accomplies, faisant ressortir les périodes d’intervention, les clients, les secteurs
d’activités appuyés, le cas échéant par des attestations délivrés par les clients ;
 le cas échéant, les copies des agréments antérieurs pour les commissaires aux comptes
déjà agréés dans le secteur bancaire hors de la CEMAC ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle, le commissaire aux comptes atteste ne pas
être frappé par l’une des interdictions ou incompatibilités prévues par la réglementation
en vigueur ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle le commissaire aux comptes indique les liens
sociaux, financiers, ou d’affaire, directs ou indirects, qu’il entretien avec l’établissement
de Microfinance qu’il est appelé à contrôler ou toute société liée ou apparentée, et les
liens de parentés avec les dirigeants, les actionnaires ou coopérateurs détenant au moins
5% du capital social de l’établissement ;
 Un certificat d’imposition délivré par l’administration fiscale du pays d’imposition ;
 Un certificat de non redevance, délivré par l’organisme de prévoyance sociale du pays
d’imposition ;
 Une attestation de non-faillite ou de non-sujétion à une procédure collective
d’apurement du passif ;
 La police d’assurance, responsabilité civile professionnelle.

Composition du dossier de demande d’agrément d’un Commissaire aux comptes personne


morale

 Une fiche comportant des renseignements généraux sur la société conforme au modèle
défini par Instruction de la COBAC ;
 Un extrait du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
 Une copie des statuts ;
 Une copie certifiée conforme de l’agrément délivré par la CEMAC en qualité de société
d’expertise comptable ;
 Une attestation d’inscription au tableau de l’Ordre Nationale des Experts Comptables
pour les pays disposant d’un tel organe ;

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 Les états financiers annuels certifiés des trois (03) derniers exercices comprenant les
bilans et les comptes de résultats ainsi que le détail du chiffre d’affaire réalisé avec des
établissements de crédits;
 Une description des états de services ou des missions accomplies, faisant ressortir les
périodes d’intervention, les clients, les secteurs d’activités appuyés, le cas échéant par
des attestations délivrées par les clients cités ;
 le cas échéant, les copies des agréments antérieurs pour les commissaires aux comptes
déjà agréés dans le secteur bancaire hors de la CEMAC ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle, le commissaire aux comptes atteste qu’aucun
des associés n’est frappé par l’une des interdictions ou incompatibilités prévues par la
réglementation en vigueur ;
 une déclaration sur l’honneur par laquelle le commissaire aux comptes indique les liens
sociaux, financiers, ou d’affaire, directs ou indirects, que la personne morale ou ses
associés entretiennent avec l’établissement de Microfinance qu’il est appelé à contrôler
ou toute société liée ou apparentée, et les liens de parenté avec les dirigeants, les
actionnaires ou coopérateurs détenant au moins 5% du capital social de l’établissement ;
 Un certificat d’imposition délivrée par l’administration fiscale du pays d’imposition ;
 Un certificat de non redevance, délivré par l’organisme de prévoyance social du pays
d’imposition ;
 Une attestation de non-faillite ou de non-sujétion à une procédure collective
d’apurement du passif ;
 La police d’assurance, responsabilité civile professionnelle.

La délivrance d’un agrément en qualité de dirigeant d’un EMF de première catégorie


affilié à un réseau confère à ce dernier la qualité pour exercer comme dirigeant dans un autre
établissement du même réseau, à charge pour ledit EMF de solliciter l’autorisation préalable de
la COBAC pour la désignation du dirigeant déjà agréé dans le même réseau.

La délivrance d’un agrément en qualité de Commissaire aux comptes d’EMF confère à


ce dernier la qualité pour certifier les comptes de tout autre établissement de Microfinance dans
le même Etat, à charge pour chaque établissement de Microfinance implanté dans cette Etat, de
solliciter l’autorisation préalable de la COBAC pour la désignation d’un Commissaire aux
comptes déjà agréé.

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

Les modalités d’instruction et composition des demandes d’autorisation préalables sus


citées, sont fixées par le Règlement COBAC EMF R-2017/09 relatif aux modifications de
situation.

Les conditions de diplômes et d’expérience pour l’agrément en qualité de dirigeant


d’établissement de Microfinance, les éléments d’appréciation de la compétence d’un
administrateur, les interdictions et incompatibilités, sont définis par le Règlement COBAC
EMF R-2017/04 relatif au gouvernement d’entreprise dans les établissements de microfinance.

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CHAPITRE 3 : LES NORMES REGLEMENTAIRES DE LA


SURVEILLANCE ET DU CONTROLE DES ETABLISSEMENTS

1. AGREMENT DES ETABLISSEMENTS


1.1.CONDITIONS GENERALES

L'exercice de l‘activité de microfinance telle que définie au deuxième chapitre de ce


cours est subordonné à l'agrément de l'Autorité Monétaire après avis conforme de la
Commission Bancaire.
La demande d'agrément de l'établissement dans l'une des catégories est adressée à
l'Autorité monétaire.
L'Autorité Monétaire dispose d'un délai de trois (3) mois, après réception du dossier
complet, pour le transmettre à la Commission Bancaire. A l'expiration de ce délai, le dossier
peut être directement adressé à la Commission Bancaire par les promoteurs. La COBAC ne
peut délivrer son avis qu'après saisine par l'Autorité Monétaire.

Le dossier de l'établissement accompagné de celui des dirigeants et des commissaires


aux comptes, est déposé en double exemplaire, contre récépissé. Il doit comporter les pièces et
renseignements ci-après :
 une demande timbrée précisant la catégorie sollicitée ;
 le certificat d'enregistrement ou d'inscription ;
 le procès-verbal de l'assemblée générale constitutive ;
 les statuts de l'établissement
 la liste des membres fondateurs ou des actionnaires
 les membres du conseil d'administration ou de l'organe en tenant lieu, le cas échéant
 les pièces attestant des versements au titre de la libération des parts souscrites,
accompagnées des relevés bancaires ou tout autre document en tenant lieu
 les prévisions d'activité, d'implantation et d'organisation sur trois ans
 le détail des moyens techniques et financiers dont la mise en œuvre est prévue ainsi que
tout élément susceptible d'éclairer les autorités compétentes.
L'Autorité Monétaire transmet le dossier à la Commission Bancaire pour avis conforme.
Celle-ci est habilitée à recueillir tous renseignements jugés utiles et dispose d'un délai de trois
(3) mois, à compter de la réception du dossier complet par son Secrétariat Général, pour statuer.
L'absence de décision à l'expiration de ce délai vaut avis conforme.

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Le refus d'agrément est motivé et notifié au demandeur par l'Autorité Monétaire. La


décision portant agrément de l'établissement est publiée au Journal officiel, dans un journal
d'annonces légales ou dans le Bulletin de la Commission Bancaire.
Elle précise la catégorie dans laquelle l'établissement est classé et énumère, en tant que
de besoin, les opérations qui lui sont autorisées.
Le retrait d'agrément est prononcé par l’autorité Monétaire soit à la demande de
l'établissement ou de l’organe faitier soit d’office lorsque celui-ci ne remplit plus les conditions
de son agrément. Lorsque l'établissement n'a pas fait usage de son agrément dans un délai de
douze mois ou qu’il n’exerce plus son activité depuis 6 mois, cet agrément devient caduc.

1.2.CONDITIONS PARTICULIERES AUX RESEAUX

Aucun établissement ne peut adhérer à un réseau s’il n’a été préalablement agréé par
l'Autorité Monétaire, après avis conforme de la Commission Bancaire.

La demande d'agrément est introduite par l'organe faîtier. Elle comporte les mêmes
pièces que celles visées plus bas.

Les établissements agréés à titre individuel, qui souhaitent intégrer un réseau, sont tenus de
requérir l'autorisation préalable de la Commission Bancaire. La demande d'autorisation
préalable est introduite par l'organe faîtier. Elle comporte :
 l'exposé des motifs;
 le procès-verbal de l'assemblée générale de l’établissement autorisant son adhésion au
réseau
 le procès-verbal de l'assemblée générale de l'organe faîtier accordant l'adhésion
 les documents comptables des trois derniers exercices
 le projet de contrat d'adhésion fixant les droits et obligations réciproques
1.3.LES CONDITIONS PARTICULIERES AUX ORGANES FAITIERS
L'exercice des fonctions d'organe faîtier est subordonné à un agrément de l’autorité
monétaire après avis conforme de la Commission Bancaire. L’organe faîtier doit justifier que
deux au moins des établissements affiliés ont une durée minimale de deux années d'activité.
Une dérogation peut être accordée par la commission bancaire, en particulier dans le cas d’un
réseau constitué avec l'appui d’un organisme expérimenté. Le dossier d’agrément doit
démontrer la capacité de l’organe faitier à assumer l’ensemble des fonctions qui lui sont
dévolues par la réglementation. Il doit comporter :

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 une demande timbrée


 le certificat d'enregistrement ou d'inscription
 la liste et les actes d'agrément des établissements affiliés
 la liste des établissements fondateurs
 le procès-verbal de l'assemblée générale constitutive de l’organe faîtier;
 le procès-verbal de l'assemblée générale de chaque établissement autorisant son
adhésion au réseau
 les statuts et le règlement intérieur de l'organe faîtier ;
 un état donnant la composition des organes de gestion, d'administration et de
surveillance de l'organe faîtier;
 es dossiers des dirigeants et principaux responsables ;
 les informations sur le dispositif de contrôle des établissements affiliés
 le détail des ressources humaines et des moyens techniques et financiers dont la mise en
œuvre est nécessaire pour assurer les prérogatives dévolues à l'organe faîtier
 les pièces attestant les versements au titre au titre de la souscription des parts et les
relevés bancaires correspondants ou tout autre document tenant lieu
 les contrats d'adhésion dûment signés par les parties concernées et fixant les droits et
obligations réciproques
 les documents comptables certifiés des trois derniers exercices des établissements
fondateurs et les comptes prévisionnels sur trois ans de l’organe faitier
La décision retirant l’agrément de l’organe faitier doit préciser le sort réservé aux
établissements affiliés.
2. AGREMENT DES DIRIGEANTS ET DES COMMISSAIRES AUX COMPTES
2.1.LES CONDITIONS GENERALES

Les dirigeants et les commissaires aux comptes des établissements sont agréés par
l'Autorité Monétaire, après avis conforme de la Commission Bancaire La demande d'agrément
est adressée à l'Autorité Monétaire. Le dossier est déposé en double exemplaire et doit
comporter les pièces et renseignements ci-après :
Pour les dirigeants:
 une copie d'acte de naissance ;
 deux photos d'identité ;
 un curriculum vitae ;
 les copies des diplômes obtenus ;

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 une expédition du procès-verbal du Conseil d'Administration ou de l'organe en tenant


lieu portant désignation des intéressés
 le certificat de domicile ;
 un extrait du casier judiciaire
 une carte de séjour en cours de validité pour les étrangers.
Pour les commissaires aux comptes :
Outre les pièces citées ci-dessus :
 une copie de l'acte d'agrément CEMAC en qualité de comptable ou d'expert-comptable;
 une copie d'inscription à l'Ordre National des comptables ou experts comptables agréés
ou tout autre document en tenant lieu.
2.2.CONDITIONS PARTICULIERES AUX DIRIGEANTS
Pour les EMF indépendants :

Lorsque le total de bilan ne dépasse pas 250 millions, l'établissement est dirigé Par un
responsable agréé. Il est désigné par l'organe compétent. Dans la limite de ce seuil, l'activité de
dirigeant peut être exercée à titre accessoire.

Au-delà de ce seuil et jusqu'à un total de bilan de 500 millions, l'établissement est dirigé
par deux responsables agréés dont l'un au moins doit être titulaire d'un diplôme au moins égal
au Baccalauréat de l'enseignement du second degré et disposer d’une expérience
professionnelle de cinq (5) ans au moins dans le domaine bancaire, associatif ou coopératif. Ils
sont désignés par l'organe compétent. Dans la limite de ce seuil, l'activité de dirigeant est
exercée à titre principal par l'un au moins de ces deux responsables.
Au-delà du seuil fixé au paragraphe précédent, l’établissement est dirigé par deux
responsables agréés. L’activité de dirigeant est, dans ce cas, exercée à titre exclusif. Le dirigeant
doit être au moins titulaire d’une licence en sciences économiques, bancaires, financières,
juridiques ou de gestion ou tout autre diplôme reconnu équivalent au moment du dépôt du
dossier et justifier de solides références et d’une expérience professionnelle de cinq ans au
moins dans une profession d’encadrement de haut niveau. En l’absence d’un diplôme de
l’enseignement supérieur, une expérience professionnelle de dix ans dans une fonction
d’encadrement de haut niveau suffit.

Pour les établissements affiliés :

Les dirigeants des établissements affiliés à un réseau sont agrées dans les conditions ci-
après :

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Jusqu'à un total de bilan de 500 millions, l'établissement est dirigé par un responsable
agréé. Il est désigné par l'organe compétent. L'activité du dirigeant peut être exercée à titre
accessoire.
Au-delà de la limite prévue au précédent paragraphe et jusqu’à un milliard,
l’établissement est dirigé par deux personnes responsables dont l’une a au moins le baccalauréat
de l’enseignement de second degré ou tout autre diplôme jugé équivalent et disposant d’une
expérience d’au moins deux ans dans le domaine bancaire, associatif et coopératif. Le dirigeant
est désigné par l’organe compétent.
L’activité du responsable titulaire du baccalauréat est exercée à titre principal.
Au-delà de la limite précédente, l'établissement est dirigé par deux responsables agréés
dont l'un au moins doit réunir les conditions prévues au règlement. L'activité du dirigeant est
dans ce cas, exercée à titre exclusif. Les pièces à transmettre à l'appui de la demande sont
identiques à celles visées plus haut.
2.3.CONDITIONS PARTICULIERES AUX DIRIGEANTS DES ORGANES FAITIERS

La direction de l'organe faîtier est assurée par deux (2) personnes responsables au moins.
Ces dirigeants sont agréés par l'Autorité Monétaire, après avis conforme de la Commission
Bancaire.

Le dirigeant doit être titulaire au moins d'une licence en sciences économiques,


bancaires, financières, juridiques ou de gestion ou tout autre diplôme reconnu équivalent au
moment du dépôt du dossier et justifier de solides références et d'une expérience professionnelle
de cinq (5) ans au moins dans une fonction d'encadrement de haut niveau en matière bancaire,
coopérative ou associative.

En l'absence de diplôme d'enseignement supérieur, une expérience professionnelle de


dix (10) ans dans une fonction d'encadrement de haut niveau suffit. Dans le cas où les exigences
ci-dessus ne pourraient être satisfaites, les conditions de diplôme et d'expérience des dirigeants
seront appréciées par la COBAC.

2.4.CONDITIONS PARTICULIERES AUX COMMISSAIRES AUX COMPTES


Les conditions particulières relatives aux commissaires aux comptes des EMF de
Première catégorie sont définies comme suit :
Pour les EMF de Première Catégorie dont le total de bilan est inférieur ou égal à 50
Millions, les conditions de certification des comptes et les diligences des personnes .chargées
de cette tâche sont fixées par règlement de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale.

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

Pour les EMF de Première Catégorie dont le total de bilan est compris entre 50 Millions
et 500 Millions, les conditions de certification de comptes sont les mêmes que celles appliquées
aux EMF de Deuxième et Troisième Catégorie dont le total de bilan est inférieur ou égal à 500
millions. Le commissaire aux comptes est au moins un comptable agréé par la CEMAC.
Au-delà de ce seuil, l'établissement est contrôlé par un commissaire aux comptes qui
doit être un expert-comptable agrée par la CEMAC.

Les opérations d'un réseau sont contrôlées par des commissaires aux comptes agréés
dans les conditions ci-après :

Jusqu'à un total de bilan de un milliard, la certification des comptes du réseau est assurée
par au moins un comptable agrée CEMAC. Au-delà des limites ci-dessus, la certification des
comptes est assurée par au moins un expert-comptable agréé CEMAC.

Les pièces à transmettre à l’autorité monétaire, en vue de l’agrément, sont celles visées
plus haut. Le retrait d’agrément du dirigeant et du commissaire aux comptes est prononcé par
l’autorité monétaire soit à la demande de l’établissement, soit à la demande des intéressés, soit
d’office lorsque les personnes visées ne remplissent plus les conditions de leurs agréments. Le
retrait d’agrément de l’établissement, du dirigeant ou du commissaire aux comptes peut-être
prononcé par la commission bancaire à titre de sanction disciplinaire. Toute procédure de retrait
d’agrément est motivée et notifiée aux intéressés. Elle est publiée au journal officiel, dans un
journal d’annonces légales de l’Etat ou au bulletin de la commission bancaire.

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CHAPITRE 4 : AURORISATIONS PREALABLES, DECLARATION ET


INTERDICTIONS

1. L'AUTORISATION PREALABLE
Les établissements classés en troisième catégorie constitués en projets de micro-crédit
ou ceux résultant de l’activité de crédit-filière d’une entreprise sont soumis à une autorisation
préalable de la commission bancaire.

Pour les projets de micro-crédit résultant des conventions signées avec des partenaires
autre que l’Etat, la demande d’autorisation préalable doit contenir l’ensemble desdites
conventions. Les entreprises exerçant une activité de crédit-filière, qui procèdent à la collecte
de l’épargne auprès des producteurs, sont tenues de créer une structure dédiée qui est agréée
par l’autorité monétaire après avis conforme de la commission bancaire. Pour tout établissement
de microfinance, le changement de catégorie est soumis à l’autorisation préalable de la
commission bancaire.

Le développement d’opérations de crédit-bail par un EMF : la fusion, l’absorption, la


scission, la cessation d’activité volontaire d’établissements indépendants ou affiliés à un réseau
ou d’un organe faitier, est soumise à l’autorisation préalable de la commission bancaire.

La poursuite, au terme du délai de sa maturité ou au terme d’une durée de quatre ans à


compter de la date de signature des conventions par les parties concernées, d’un projet de micro-
crédit sans volet épargne et résultant des conventions signées avec l’Etat ou initiés par l’Etat
lui-même, est soumise à l’autorisation préalable de la COBAC.

2. LA DECLARATION

Sont soumis à la simple déclaration de l’autorité monétaire, à la COBAC, au Conseil


National de crédit :

 L’ouverture d’un guichet ou d’une agence par les structures de première et troisième
catégorie
 l'abandon de tout projet de micro - crédit ne comportant pas dc volet épargne
 la cessation des fonctions de dirigeant et de commissaire aux comptes
 la mise en place de crédits-filières et de projets de micro-crédit sans volet épargne et
résultant d'une convention entre l’Etat et les bailleurs de fonds

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

3. LES INTERDICTIONS
Nul ne peut être membre du Conseil d'administration ou de tout autre organe en tenant
lieu d’un établissement, ni directement, ni par personne interposée, administrer, diriger ou gérer
un établissement, ni disposer du pouvoir signer pour son compte :

 S’il a fait objet d’une condamnation pour crime, atteinte à la sécurité ou au crédit de
l’Etat, tentative ou complicité de ces infractions
 S’il a été condamné pour vol, abus de confiance, abus de biens sociaux ou escroquerie
 s'il a été déclaré en faillite, sauf réhabilitation en sa faveur
 S’il a été condamné en tant que gérant ou dirigeant d’une société en vertu de la
législation sur les faillites ou la banqueroute, sauf réhabilitation en sa faveur
 S’il a fait l’objet d’une mesure de destitution ou de radiation des fonctions d’Officier
Ministériel ou d’Auxiliaire de Justice
 Si le financier et bancaire des Etats membres de la CEMAC porte des créances
douteuses au sens défini par règlement de la commission bancaire, sur sa signature, ou
à l’appréciation de la commission bancaire, sur celles des entreprises placées sous son
contrôle ou sa direction

Il est interdit à toute entité autre qu’un établissement régi par la réglementation d’utiliser
une dénomination, une raison sociale, une publicité ou de façon générale, des expressions
faisant croire qu’elle est agréée en tant que telle ou de créer une confusion à ce sujet. Il est
également interdit à tout établissement d’effectuer des opérations avec l’extérieur en qualité
d’intermédiaire. Il est interdit aux établissements d’effectuer des opérations autre que celles qui
leurs sont ouvertes par la catégorie à laquelle ils appartiennent ou de créer une confusion à ce
sujet.

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CHAPITRE 5 : LES NORMES REGLEMENTAIRES DE LA


SURVEILLANCE ET DU CONTROLE DES ETABLISSEMENTS

1. LES NORMES REGLEMENTAIRES

La commission bancaire fixe les règles relatives à l’équilibre financier des


établissements et, plus généralement, celles relatives à la pérennité du secteur de la
microfinance. Elle définit les règles relatives :

 aux conditions de recours aux emprunts


 aux conditions de prise de participation dans ces établissements
 aux normes de gestions que les établissements sont tenus de respecter en vue notamment
de garantir leur liquidité, leur solvabilité et l’équilibre de leur situation financière
 au plan comptable, à la consolidation des comptes et à la publicité des documents
comptables et autres informations destinées aux autorités compétentes qu’au public
 aux conditions dans lesquelles ces établissements peuvent prendre des participations et
accorder des crédits à leurs membres, actionnaires, administrateurs, dirigeants et
personnels
 à la notion de place et ce qui concerne l’émission des chèques
 aux limites appliquées aux établissements en ce qui concerne les opérations accessoires
 au nombre minimum des membres et au maximum des parts détenues par un membre
dans un établissement de première catégorie
 aux modifications de situation juridique

La commission bancaire fixe les conditions de constitution sur le bénéfice à affecter,


des réserves obligatoires des établissements. Elle détermine la liste, la teneur et les délais de
transmission des documents que les établissements sont tenus de lui adresser régulièrement.
Elle peut demander à ces établissements tout renseignement ou justificatifs utiles à l’exercice
de sa mission.

2. LA SURVEILLANCE ET LE CONTROLE DES ETABLISSEMENTS


Le contrôle de l’activité des établissements est organisé selon les modalités ci-après :

 Le contrôle interne, exercé au sein de la structure par ses propres organes


 Le contrôle externe, effectué par les commissaires aux comptes ou les auditeurs externes
 La surveillance de la commission bancaire

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

Tout établissement est tenu de se doter d'un système de contrôle interne susceptible de
lui permettre de :

 vérifier que ses opérations, son organisation et ses procédures internes sont conformes
à la réglementation en vigueur, aux normes et usages professionnels et déontologiques
ainsi qu'aux orientations de l'organe exécutif et délibérant
 vérifier le respect des limites fixées en matière de prise des risques, notamment pour les
crédits accordés aux membres ou à la clientèle ainsi que les opérations avec d'autres
établissements
 veiller à la qualité de l'information comptable et financière, en particulier aux conditions
de conservation et de disponibilité de cette information
Pour les EMF organisés en réseau, l'organe faîtier a l'obligation d'effectuer
régulièrement le contrôle des établissements affiliés. Il est tenu d’élaborer un rapport annuel
qui est transmis à la Commission Bancaire. Celle-ci est habilitée à se faire communiquer les
rapports individuels.
Pour les projets, cette fonction est assurée par un Comité de suivi comprenant les
administrations concernées- Obligation lui est faite de contrôler l'activité et projet et d’en
dresser un rapport qui sera communiqué à l’autorité monétaire et à la commission bancaire.
Le contrôle exercé par les commissaires aux comptes ou les auditeurs externes est
effectué au moins une fois l'an et permet notamment la certification des comptes. Le rapport de
base est transmis à la Commission Bancaire et à t'Autorité Monétaire.
La commission bancaire est chargée de veiller au respect par les établissements de
disposition réglementaire édictées par l’autorité monétaire, le comité ministériel, la BEAC ou
par elle-même, qui leurs sont applicables et de sanctionner les manquements constatés.
Les établissements concernés, leurs commissaires aux comptes, et toute autre personne
ou organisme dont le concours peut être requis sont tenus de satisfaire aux demandes qui leurs
sont adressées dans le cadre de ce contrôle. La surveillance des établissements s’exerce à travers
des contrôles sur pièces et sur place.
La commission bancaire est habilitée à adresser des injonctions ou des mises en gardes
aux établissements assujettis. Elle peut prononcer à leur encontre ou celle de leurs dirigeants et
commissaires aux comptes des sanctions disciplinaires. Elle peut leur désigner un
administrateur provisoire et pour les établissements organisés en réseau, la commission
bancaire assure le contrôle de l’organe faitier et se réserve la possibilité de réaliser les contrôles

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Systèmes financiers décentralisés 2, élaboré et dispensé par Dr SATO

sur place dans les établissements affiliés afin de s’assurer de la qualité des diligences
accomplies par l’organe faitier.
Les entreprises qui accordent des crédits-filières et les projets sont tenues d’adresser à
la commission bancaire un rapport annuel d’activité. La commission bancaire peut procéder à
des vérifications plus approfondies. Le secret professionnel n’est pas opposable à la
commission bancaire dans l’exercice de sa mission de surveillance des établissements
assujettis.

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