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Master EFE

MODULE : MONNAIE, BANQUE ET DEVELOPPEMENT

LA FINANCE PARTICIPATIVE AU PAYS EMERGENTS

Réalisé par  :

LAHSAYNI Siham

MELLOUKI Soukaina

HAMED Jamal

SALEM Hamza

Encadré par  :

Professeur : Majdoubi
Sommaire

Instruction ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 2

Partie I : Cadre conceptuel de la finance participative..............................................................................4


Section I : – La Genèse de la Finance Participative.................................................................................................4
Section II : – Les produits de la finance participative courante:...........................................................................10
Section III : - Les Défis et les perspectives de développement des banques islamique........................................15

Partie II: Aperçu sur la finance participative dans les pays émergents.....................................................22
SECTION I : Bref aperçu sur le système financier participatif dans le monde.......................................................23
SECTION II : Panorama de la finance Islamique dans certains pays émergents....................................................26
Section III : Déploiement la Finance Participative au Maroc :.............................................................................29
SECTION III. ETAT DES LIEUX DU CADRE LÉGAL , INSTITUTIONNEL ET FISCAL MAROCAIN....................................33
SECTION IV - ETAT DES LIEUX DE DEPLOIEMENT DE LA FP AU MAROC.................................................................38

Conclusion ……………………………………………………………………………………………………………………………………………40

Bibliographie ………………………………………………………………………………………………………………………………………..41

1
Introduction  :
La finance se consacre avant tout au transfert et au négoce de ressources et de risques entre les agents
économiques que sont, bien sûr, les ménages et les entreprises, mais aussi les banques, les fonds de
placement et les sociétés d'assurance.

Il apparaît clairement que l'existence de l'intermédiation financière est nécessaire pour un système
financier efficient et ce dans n'importe quelle société. Cependant, les principes sur lesquels repose
l'intermédiation financière varient d'une société à une autre dû aux différences de conception du monde
des sociétés en question. Ainsi, dans la presque totalité des pays du monde, la pierre angulaire de la
finance est l'intérêt, alors que celui-ci est sévèrement condamné par la Charia islamique. Cela constitue la
principale raison d'être de la finance islamique.

Les opérations que l'on va décrire font intervenir, le plus souvent, une banque. La banque participative
figure, en effet, au cœur de l'activité financière en tant qu'intermédiaire dans un double partenariat : d'une
part, la banque avec les apporteurs de capitaux (les déposants) ; d'autre part, la banque avec les
demandeurs de capitaux (les entrepreneurs).

La finance participative n’a pas cessé de se développera ces dernières années, elle est devenue un élément
important dans le programme de développement de nombreux pays émergents. Elle a également gagné
du terrain et a réussi à se faire une place appréciable dans le paysage financier des régions ou elle était
déjà implantée. C’est un secteur en plein croissance car il répond aux besoins de tous les agents financiers.
Même ceux exclus par le système financier classique. La finance islamique a su se montrer universelle et a
permis de réduire l’exclusion financière. De ce fait, ce développement s’est traduit par une forte
augmentation du nombre des institutions financières participatives (La finance participative se veut
désormais une concurrente de la finance conventionnelle).
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L’importance croissante de la finance islamique, et les différentes expériences réussies dans des pays
d’Asie et même en Europe (cas du Royaume Uni), ont poussé les pays émergents à s’intéresser de plus en
plus à ce segment.

Le Maroc n’échappe pas de ce constat, il fallait attendre 2016 pour adopter la finance islamique pour
laquelle il a choisi le nom de participative. Le Maroc a adopté la nomenclature participative au lieu
islamique, il s’agit de tout un débat, sous-entend que l’ensemble des produits utilisés sont des produits de
finance participative. Cette appellation est donc liée à la nature même des produits et du caractère
participatif de la rémunération sous-jacente au produit. Mais le terme a également une dimension
politiquement sensible : l’idée est de ne pas faire de dissociation ni de dichotomie entre les établissements
classiques et ceux qui relèvent de la finance islamique.

A cet effet, cet exposé cherche à répondre à la problématique suivante :

Dans quelle mesure la finance participative contribue-t-elle au développement économique de certains


pays émergents?

La réponse à cette problématique se fera :

Dans une première partie, en la genèse (chapitre 1), les produits de la finance participative (chapitre 2)
ensuite dans un troisième chapitre, nous allons présenter, en bref, les défis et les perspectives de
développementde ladite finance.

La deuxième partie, nous présenterons, brièvement, un aperçu sur l’expérience de certains pays
émergents (la Malaisie et la Turquie), puis l’introduction de la finance participative au Maroc.

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Partie I : Cadre conceptuel de la finance participative

La finance participative puise ses fondements et ses principes de la Charia qui est basée essentiellement
sur le coran et la Sunna. Dans le cadre de cette première partie, nous allons traiter, dans un premier
chapitre, la genèse de la finance islamique, dans un deuxième chapitre, les produits courants, ensuite dans
un troisième chapitre, nous allons présenter les défis et perspectives de ladite finance.

Section I : – La Genèse de la Finance Participative

La finance islamique est l'un des champs d'applications majeurs de l'économie islamique. Cependant,
plusieurs instruments financiers que propose la finance islamique sont relativement proches des dispositifs
conventionnels appartenant aux banques classiques. Il existe toutefois des différences liées au caractère
religieux de la finance islamique.

Dans le cadre de ce chapitre, nous allons essayer de répondre aux questions suivantes :

Quelles sont les origines de la finance islamique ?


Quels sont les principes de la finance islamique ?

1 – Historique et Evolution :

Les origines de la finance islamique sont aussi vieilles que la religion elle-même. En effet, « Fiqh Al
Mouâmalat » participe depuis des siècles dans une structure de transactions financières des musulmans, mais
ce n'est que vers la fin du XXème siècle que le système financier islamique s'est assez développé pour être
considéré comme un modèle distinct permettant aux musulmans (et non musulmans) de mener des activités
financières conformes aux préceptes de l'islam. 

La finance islamique telle que nous la connaissons  ne verra le jour que dans les années 1970. C'est dans ce
sens que la première institution s'approchant d'une banque islamique a été une caisse locale malaysienne
pour financer l'organisation du Hajj : la Perbadanan Wang Simpanan Bakal-Bakal Haji, fondée en
1956.Cependant, l'expérience Malaisienne ne peut être considérée comme une naissance d'un système
bancaire islamique en raison de son caractère locale et limités à des couches sociales spécifiques. Ce n'est

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qu'en 1975 que la Banque Islamique de Développement fût créée, en tant que première banque islamique,
par 44 pays musulmans.

Le contexte de cette création était double :

* Les excédants de liquidités observés dans les pays de golf liés à l'augmentation des prix de pétrole suite
aux chocs pétroliers de 1973 et 1974.

* Le retour aux valeurs nationales dans les pays musulmans, et réclamation d'une indépendance économique
et sociale de l'occident.

Par la suite, une succession de banques se sont apparues telles que :

 la Dubaï Islamic Bank en 1975


 la Kuwait Finance House en 1977
 La Banque Faysal en Egypt. en 1977
 la banque islamique de Jordanie en 1978
 La Banque islamique du Bahreïn en 1980.

Cette liste n'est pas exhaustive mais donne une idée sur le processus d'accélération de développement du
système bancaire islamique durant les années 70.

A partir des années 80, la finance islamique commençait à s'installer peu à peu dans le tissu financier
international et cohabitait avec la finance conventionnelle. De même, elle a commencé à acquérir la
dimension internationale avec son implantation aux Etat Unis et en Grande Bretagne. Aussi, nous avons
vécu l'apparition de deux réseaux internationaux d'institutions financières islamiques, en l'occurrence Dar Al
Mal Islamique (DMI) en 1981, et Dar al Baraka en 1982.

Au Maroc, le chantier pour la mise en place d'un cadre légal et réglementaire encadrant la finance islamique
est en cours de finalisation. Les textes adoptés ou en cours d'adoption concernent les banques participatives
(islamiques), les sociétés de financement, la micro-finance, les Sukuk, l'assurance Takaful et le marché des
capitaux.

Bank Al-Maghrib, la Banque Centrale marocaine, a publié le 2 janvier 2017 un communiqué du Comité des
Établissements de Crédit relatif à l’agrément pour l’exercice de l’activité bancaire participative. Toutes les
banques marocaines candidates ont obtenu leur agrément, presque toutes ayant choisi de se lancer en
partenariat avec un leader international de la finance islamique.
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Le Comité a émis un avis favorable sur les demandes formulées pour la création des banques participatives
ci-après :

 Umnia Bank 
 Bank Al Tamwil wal Inmaa
 Bank Al Yousr
 Bank Assafaa 
 Al Akhdar Bank

Le Comité des Etablissements de Crédit a également émis un avis favorable pour autoriser trois banques à
ouvrir des fenêtres participatives (agences ou guichets spécialisés Islamic Window) pour offrir à leur
clientèle des produits bancaires participatifs :

 Banque Marocaine du Commerce et de l’Industrie – BMCI


 Crédit du Maroc
 Société Générale
2 – Les principes de la finance participative :

1-L’interdiction de l’intérêt (RIBA) : Elle est souvent présentée comme la caractéristique essentielle.

Le terme « RIBA » qui signifie « augmenter », peut-être défini ainsi :

Le RIBA est tout intérêt mentionné contractuellement, calculé préalablement sur la base du capital initial
prêté, et du temps convenu sans aucune relation avec les résultats éventuels de l’opération financée.

Cette interdiction vient du rôle assigné à la monnaie dans le système économique islamique: l’argent en lui-
même, est improductif. Il ne peut générer des revenus du fait de l’écoulement du temps.

Actuellement, il existe d’ailleurs différentes interprétations du terme « RIBA » au sein de l’Islam :

 « RIBA ANNASSIA » qui est l’augmentation des prix en contrepartie d’élargir le délai du paiement.
 « RIBA AL FADAL » qui es le surplus ajouté lors d’opérations commerciales achats-ventes.

2-L’interdiction de GHARAR et MAYSIR :

Gharar :

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Le terme gharar est extrêmement complexe à traduire. Le Professeur Mustapha Al Zarqa’ le définit en ces
termes « les gharar est la vente d’objets probables dont l’existence ou les caractéristique ne sont pas certains
en raison de leur nature risquée a l’instar des jeux de hasard ». . L’interdiction du gharar est un principe tout
aussi important que celui de l’interdiction du riba mais qui différencie moins la finance islamique car il
relève davantage des valeurs morales et de l’éthique. Un commerçant doit éviter « des représentations
fausses» de ses marchandises, doit en révéler ses défauts. Un accord qui comporte une part de doute,
d'incertitude ou de tromperie n’est pas valable. Ce principe est dérivé du caractère sacré des contrats dont
l'objectif est de réduire l'asymétrie d’information et l’incertitude dans les contrats.

Le gharar peut prendre des formes variées :

* l’engagement incertain ou relatif d’une des parties;

* le paiement conditionnel d'une des parties ;

* T'imprécision du coût au moment de la sıgnature du contrat.

Plusieurs hadiths donnent des exemples de telles situations

* vente d’un bébé chameau qui est encore dans le ventre de sa mère,

* vente de laine sur le corps de l'animal.

Si on transpose à l'époque actuelle, ce serait, par exemple:

- achat/vente d'un matériel dont le prix sera fixé ultérieurement,


- achat/vente d'un immeuble dont les caractéristiques seront définies plus tard.

Cependant, il existe des exceptions, par exemple:

- un achat/vente de marchandises standard livrées régulièrement et payées en fin de période dont le


coût n'est pas précisé mais dépend du cours du marché,
- l’indication d'une période de livraison/paiement qui n’est pas précisée mais qui est certaine d'arriver,
ainsi la livraison/paiement à la prochaine récolte.

Le gharar peut être difficile à détecter lorsqu'il porte sur un élément qui n'apparaît pas immédiatement,
c’est-à-dire lorsqu’il porte sur autre chose que le prix ou un délai.

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Contrairement à l'application du principe d'interdiction du riba, pour lequel des solutions peuvent
facilement être trouvées, l'application de ce principe est parfois difficile dans les contrats relatifs à de grands
projets de construction.

Maysir

Cette interdiction est une mise en garde contre le risque. Elle se traduit de différentes manières : d’une
part, on ne peut vendre un bien que l’on ne possède pas, d’autre part, toute opération doit être adossée à un
actif tangible.

Il en résulte que les opérations financières de couverture sont en principe interdites dans le système
financier islamique.

Les activités illicites sont dites haram par opposition aux activités ou produits halal. Les principales activités
et produits illicites sont les suivants.

3- Les activités et produits illicites

1) Le commerce dans certains secteurs d'activité

Ces secteurs sont ceux de l'alcool, de la viande de pore, des armes, des jeux, et par extension les opérations
avec les entreprises que l'on considere comme compa gnies écrans. Ce sont les compagnies qui ont des
participations ou des relations commerciales avec des entreprises qui font commerce de produits haram. Ces
entreprises écran peuvent être des banques, des compagnies de loisirs, ctc.

Après une certaine rigueur dans le financement des projets, par exemple le financement d'achats d'appareils
par une compagnie aérienne qui a un service dauy free de vente d'alcool, une certaine flexibilité est
désormais admise, le projet à financer étant considéré dans son ensemble. La compagnie achète un appareil
pour assurer le transport et non pour vendre de I'alcool.

2) Les transactions portant sur lor, largent, la monnaie

Lobjectif de cette mesure est d'éviter la spéculation.

3) Certains types de contrats comme:

*les contrats comportant une condition suspensive ou les contrats doubles,


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*C’est-a-dire comprenant deux contrats en un (vente et pret par exemple),

*le rachat à une personne d'un bien qu'on lui a précédemment vendu.

Ces interdictions ont pour objectif soit d'éviter les litiges éventuels dans des contrats

complexes, soit de respecter strictement I'interdiction du riba et du gharar.

4-Le partage des profits et des pertes : L’intérêt est interdit mais le prêt n'est pas interdit. Il est même
conseillé dès lorsqu'il profite à ceux qui en ont besoin. Mais, les banques islamiques n'étant pas des
organisations caritatives, il faut donc trouver un système de rémunération alternatif: C’est le partage des
profits et pertes résultant de l'opération de financement, ou système PPP. L’interdiction de l'intérêt et le
principe PPP vont dans un sens unique. Ce dernier apparaît comme une solution alternative à la
rémunération du prêteur en l'absence de taux d'intérêt. Mais il s’agit d'un procédé de rémunération tout à fait
conforme aux valeurs du système économique islamique, basées sur le partage du risque et de la
rémunération, et à la nature des relations entre le prêteur et l'emprunteur.

La banque prête de l'argent à une entreprise qui devient partenaire, de même le déposant peut être considéré
comme un actionnaire de la banque.

La différence de rémunération entre les deux systèmes est la suivante :

Pour les banques conventionnelles

Revenu total = P2- P1

P1 = le montant de l'emprunt accordé au client

P2= remboursement de l'emprunt + les intérêts

La différence est un montant déterminé à l'avance, les paiements ont lieu selon un échéancier.

Pour les banques islamiques

Revenu d'une période = Q(R-C)

Q = ratio de partage des PP prévu dans le contrat

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R = total des revenus de la période

C = total des coûts

A noter

Une différence importante existe entre le partage des profits et celui des pertes, les profits sont répartis selon
le pourcentage décidé par les parties, les pertes sont réparties selon le pourcentage de détention du capital.

5-L’adossement à des actifs réels

Toute transaction financière doit être sous-entendue par un actif pour être valide selon la Sharia. La
tangibilité de l’actif signifie que toute opération doit être obligatoirement adossée à un actif tangible, réel,
matériel et surtout Détenu.

Ce principe de l’« Asset Backing » permet de renforcer le potentiel en termes de stabilité et de maîtrise des
risques et rassure notamment quant aux problématiques de déconnexion de la sphère financière à la sphère
réelle.

Le principe de la tangibilité des actifs est également une manière pour la finance islamique de participer au
développement de l'économie réelle par la création d’activité économique dans les autres domaines.

Section II : – Les produits de la finance participative courante:


1 – Les instruments de financement :

 AL-Mourabaha : Dans le cas d'une mourabaha, l'opération commence par des négociations entre
l'acheteur et le vendeur portant sur la nature et le prix du bien à acheter. L'acheteur communique ces
spécifications à la banque isla-mique, qui lui fixe un prix de revente, généralement majoré et payable
à terme. Une fois l'accord conclu, l'acheteur signe à la banque une promesse d'achat assortie d'un
dépôt de garantie, la banque islamique contacte le vendeur, conclut avec lui un contrat de vente et lui

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paye, éventuellement, une avance. Une fois que le vendeur remet la marchandise selon les termes
conclus, la banque lui paye son du et revend la marchandise à l'acheteur initial, qui lui payera, selon
les termes décidés, le prix d'achat initial, majoré de la marge annoncée par la banque. Pour la banque,
cette opération a l'avantage de déterminer d'avance le gain qu'elle va réaliser, ce qui n'est pas le cas
pour la moudaraba et la moucharaka. L'utilisation de la mourabaha rappelle, sous beaucoup
d'aspects, celle de la lettre de crédit, Si ce n'est que la banque islamique supporte un risque
opérationnel entre le moment où elle prend livraison de la marchandise et la revend à son client. En
effet, les biens lui appartiennent en propre, entre le moment où elle les reçoit du vendeur et où elle
les remet à l'acheteur. Autre aspect intéressant: l'acheteur connait la marge de la banque, dans la
mesure où il a négocié lui-même le prix d'achat des biens et a convenu avec l'établissement du prix
de revente...

 AL-Ijarah : L'ijara est une sorte de crédit-bail à moyen et long terme qui fait intervenir trois
acteurs : le client de la banque, locataire du bien, la banque, et le fabricant, vendeur du bien (sauf
dans le cas où le bien appartient déjà au locataire). Les secteurs concernés sont essentiellement : les
transports, l'immobilier et l'équipement.
Description de l'opération
La banque islamique achète un actif qu'elle loue à une entreprise cliente pour une période déterminé.
Le prix de la location est échelonné sur la période du contrat.
Il peut être revu en cours de contrat.
Dans ce contrat, il peut être prévu l'achat du bien par le locataire, en cours de contrat ou en fin de
contrat. En conséquence, il s'agit soit d'un contrat de location simple (ijara), soit d'un contrat de
crédit-bail avec option d'achat (ijara wa ikina).
Les mécanismes des contrats islamique de location ne différent pas de façon fondamentale de leur
équivalent en finance contemporaine. La véritable différence se fait au niveau de l’application des
règles de la Chari’a concernant les biens loués.

 Al-Salam : La vente Al Salam est une vente à terme, c’est-à-dire une opération où le paiement se fait
au comptant alors que la livraison se fait dans le futur. La finance islamique interdit, en principe, la
vente d’un bien non-existant car celle-ci implique le hasard (gharar). Mais, pour faciliter certaines
opérations, notamment dans l’agriculture, des exceptions ont été accordées. Ce contrat constitue
également une solution pour le financement des intrants de production.

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Autrement dit al salam peut être défini comme un contrat de vente avec livraison différée de la
marchandise. Ainsi, contrairement à la mourabaha , la banque n’intervient pas comme vendeur à
crédit de la marchandise acquise sur commande de son client , mais comme acquéreur , avec
paiement comptant d’une marchandise qui lui sera livrée à terme par son partenaire .

 Al-Istisnaa : istisna est un contrat en vertu duquel une partie demande à une autre de lui fabriquer
ou construire un ouvrage moyennant une rémunération payable d’avance , de manière fractionnée ou
à terme. Il s’agit d’une variante qui s’apparente au contrat salam , à la différence que l’objet de la
transaction porte sur la livraison , non pas de marchandise achetées en l état , mais de produits finis
ayant subi un processus de transformation .
le contrat d’istisna s’apparente au contrat d entreprise, au terme duquel une des parties s’oblige à
exécuter un ouvrage ou à accomplir un travail , moyennant une rémunération que l’autre partie
s’engage à lui payer ou à un contrat de livraison d’ouvrage
la formule de istisna , mise en pratique par une banque islamique peut revêtir m’aspect d’une
opération triangulaire faisant intervenir , aux cotés de la banque , le constructeur dans le cadre d’un
double instisna.la banque commande au constructeur des actifs à construire , dont la propriété est
transférée à la banque à l’achèvement des actifs construits, puis la banque transfert au client
construits, commandés par le client à la banque

2 – Les instruments participatifs :

 Al-Moudharaba : Cette opération met en relation un investisseur (« Rab el Mel ») qui fournit le
capital (financier ou autre) et un entrepreneur (« Moudharib ») qui fournit son expertise. La
responsabilité de la gestion de l'activité incombe entièrement à l'entrepreneur. Les bénéfices sont

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partagés entre les deux parties selon une répartition convenue à l'avance après que l'investisseur
recouvre son capital et que les frais de gestion de l'entrepreneur ont été payés. En cas de perte, c'est
l'investisseur qui en assume tout, l'entrepreneur ne perd que sa rémunération.
La « Moudaraba » à deux volets (« Moudharaba two tiers »), permet aux banques islamiques de
jouer un rôle d'intermédiation proche de celui des banques conventionnelles. Dans cette structure, la
banque joue à la fois le rôle d'investisseur et d'entrepreneur. Du côté du passif, en tant que «
Moudharib », elle gère des dépôts qui sont lui confiés ses clients. Du côté de l'actif, elle met les
fonds ainsi collectés à la disposition d'autres investisseurs. Dans ce type de contrat financier la
rémunération de l'emprunteur dépend directement du rendement de son projet d'investissement, ce
qui l'incite à gérer au mieux les fonds qui lui sont confiés.
 Al-Moucharakah : « Al Moucharakah » est la traduction de « association ». Dans cette opération,
deux partenaires investissent ensemble dans un projet et en partagent les bénéfices en fonction du
capital investi. En cas de perte, celle-ci est supportée par les deux parties au prorata du capital
investi.
Il n'y a pas de forme unique de « Al Moucharakah » : la loi islamique ne prévoit pas en détail toutes
les modalités de cette opération mais on précise uniquement les grands principes.
Une forme intéressante de la moucharakah est « Al Moucharakah » dégressive (diminishing
Musharakah) : une opération où la part de l'un des associés dans l'association est progressivement
rachetée par les autres associés.
Si les spécialistes s'accordent à dire que « Al Moucharakah » est probablement l'instrument financier
islamique le plus fidèle aux principes fondamentaux de l'Islam, cette technique de financement est,
dans la réalité, très peu utilisée. Elle est utilisée essentiellement dans des projets d'investissement à
petite échelle.
3 – Les instruments des institutions non bancaires :
 L’assurance « Takaful » : garantir C’est un concept d’assurance basé sur la coopération et la
protection et sur l’aide réciproque entre les participants.
Il est fondé également sur la mutualisation des risques, l’absence d’intérêt (interdiction du Riba), le
partage des profits et des pertes (Moudharaba), la délégation de gestion par contrat d’agence («
Wakala ») , l’interdiction des investissements illicites (« Haram »).
Dans l’assurance « Takaful », Il y a nécessité impérieuse de séparer les fonds des actionnaires et des
sociétaires. En effet, les actionnaires ne doivent ni profiter, ni réaliser de perte sur les opérations
d’assurance. Afin de contourner l’interdiction liée à la prise excessive de risque (« Al Gharar ») et au

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paiement et réception d’intérêt (« Al Riba »), la prime prend la forme d’une donation à la
communauté des assurés pour leur intérêt mutuel. Ces donations doivent couvrir l’ensemble des
charges techniques et les frais de gestion. L’opérateur n’est qu’un manager des contributions de la
communauté des sociétaires et doit calculer toutes les charges d’exploitation et les faire supporter par
le fonds.

 AL-Sukuk
Les soukouks sont des produits récents de la finance islamique qui se sont développés rapidement au
cours de cette décennie. Le marché des so0ukouks, qui n'existait pas au début du siècle, a atteint un
volume de plus de 130 milliards de $ US en 2011.
Définition
Les soukouks sont des sortes d'obligations émises par des organismes, Etats ou entreprises, qui ont
besoin d’argent. Appelées souvent obligations islamiques, ce sont plutôt des produits assimilables
aux Asset-Backed Securities (ABS) de la finance conventionnelle car, selon les principes de la
Charia, la transaction financière est toujours sous-tendue par un actif.
Description de l'opération
Le propriétaire d'actifs, qui a besoin d'argent, cède ses actifs à une structure juridique indépendante
appelée Special Purpose Vehicle (SPV), ou Fonds Commun de Créances (FCC), qui agit comme
administrateur pour le compte des souscripteurs. En accord avec ces derniers, il peut passer un
contrat mouahanaba avec un manager qui, en tant que moudharib, Se chargera de la gestion du
projet. Dans ce cas, les profits du projet sont partagés entre les souscripteurs et le moudbarib, la plus-
value éventuelle ne revenant qu’aux souscripteurs.
Lors de l'émission, le montant de l'actif cédé est divisé en parts égales. L’émission peut avoir lieu sur
le marché (marché primaire) ou être effectuée par un établissement intermédiaire.
Chaque s0ukouk est considérée comme représentant une part de capital qui, en cas de faillite, confère
à son propriétaire un remboursement prioritaire par rapport aux actionnaires. Mais elle ne donne pas
droit à participer au management. En conséquence, ce n'est équivalent ni à une action, ni à une
obligation.
Durant la vie des soukouks, les souscripteurs ont droit à une rémunération qui dépend de la
performance des actifs ayant servi de base au financement et de la part de capital souscrit. Les
souscripteurs assument donc un risque proportionné à la part qu'ils détiennent. La valeur des

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soukouks évolue selon l'offre et la demande sur le marché. En conséquence elle peut évoluer
différemment de la valeur des biens sous-jacents.
A la maturité des soukouks les actifs sont vendus, généralement à l'acheteur qui, par contrat
indépendant du contrat de vente initial, a pu s'engager à les racheter, par exemple par un contrat ijara
wa ikina. Les recettes subséquentes servent à rembourser les souscripteurs.

Section III : - Les Défis et les perspectives de développement des banques islamique
Les banque islamique sont relativement récentes .Elles ont d’abord été créée sous forme de petites entités
familiales, dans des pays musulmans, et s’adressaient à des musulmans. Remettant au goût du jour des
produits datant de plusieurs siècles, elles ne disposaient pas de savoir-faire pour les faire vivre dans un
environnement différent. Actuellement ces banques ont grandi, elles ont crée de nouveaux produits, elles ont
acquis une certaine dimension, elles s implantent dans des pays non musulmans, elles vivent une situation
charnière et certains questions viennent à l’esprit

Quels sont les obstacles à leur développement ?

Quels sont les stratégies actuelles et les axes du développement ?

1) les difficultés rencontrées

Durant plusieurs décennies, les banques islamiques, entités relativement récentes , généralement petites ont
fonctionné pour la plupart de manière isolée dans un environnement non adapté et de surcroit dans un
environnement ou la demande était supérieure à l’offre. Elles ont dû faire face sans avoir la taille, les outils
de gestion et les moyens humains nécessaires à une croissance harmonieuse. Elles rencontrent donc des
obstacles de toutes natures. Nous exposerons les difficultés essentielles en les regroupant ainsi

● Les problèmes d'image, qu’il est urgent de résoudre,

● Les problèmes d'ordre technique,

● Les problèmes internes, de nature contingente.

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A) le problème d’image

L’image plutôt négative des banques islamiques est due à plusieurs facteurs: elles apparaissent comme des
institutions confessionnelles, non transparentes, offrant des produits « non calibrés ».

*L'image de banques « islamiques »

L’émergence des banques islamiques a suscité diverses réactions :

● Pour les uns, plutôt du milieu des affaires, il s’agissait d’une opération marketing destinée à faire vendre
des produits financiers classiques, légèrement modifiés, pour pouvoir les présenter comme étant conformes à
la Charia

● Pour d'autres, tenants d'autres religions- le terme finance n’allant pas de pair avec la religion, le fait
d’accoler les deux termes a pu signifier qu'il s’agissait d’organisations caritatives, ceci d’autant plus que
l’absence de taux D’intérêt est présentée comme leur caractéristique essentielle

● Enfin, elle a aussi été perçue comme la banque des musulmans conservateurs, les rumeurs Circulant Sur le
financement du terrorisme ont conduit à une assimilation entre islamique et islamiste.

La finance islamique s’est développée mais la démythification n'est pas achevée.

Actuellement, soit on ne la connait toujours pas, soit on la considère comme offrant quelques produits
exotiques. Elle n'apparait pas comme reposant sur d'autres fondements (spirituels, éthiques, économiques,
juridiques, sociaux) que ceux de la finance traditionnelle : il s’agit en réalité d'un système financier différent.

Etant donne limage qui a pu peser et pèse encore sur la finance islamique, on a donc tendance, dans les pays
occidentaux où elle s'implante, à la qualifier plutôt désormais de « finance éthique » , ce qui est réducteur,
ou de « finance alternative ».

*Le manque de transparence

Il est reproché aux banques islamiques de ne pas être suffisamment transparentes.

La publication d’informations claires et pertinentes est cependant d’avantage nécessaire lorsque l'on se
trouve dans le système de partage des profits et pertes.

Les déposants sont des investisseurs, mais ils n’ont pas le droit d'intervenir dans les décisions de la banque,
en conséquence, ils doivent pouvoir disposer d’informations sur ce qui est fait de leur argent, les banque
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elles mêmes, qui sont également dans la position d’investisseurs souffrent de la non transparence des
entreprises dans lesquelles elles ont placé leur argent. Ceci est d autant plus regrettable que la minimisation
de résultats en amont se répercute non seulement sur les résultats de la banque mais également sur la
rémunération des déposants

B) Les problèmes d’ordre technique

Nous rassemblons sous ce vocable des difficultés que rencontrent les banques islamiques lorsqu’elles
fonctionnent dans le cadre juridique et fiscal du système financière traditionnel. Elles se heurtent à différents
obstacles lorsqu’elles sont en situation de concurrence avec les banques conventionnelles ou lorsqu’elles
veulent s implanter dans un contexte non islamique.

 les freins juridiques et fiscaux : dans les opérations d’achats/ vente ( du types mourabaha) , et de
location-vente (Ijara) , la banque islamique est confrontée à des obstacles qui la pénalisent par
rapport à l octroi d un simple crédit acheteur par une banque conventionnelles . la double
transaction , achat puis vente , va entrainer des risque et des charges fiscales
 l’absence de produits de substitution : étant donné les prohibitions de la finance islamique ,
notamment du riba , du gharar , du maysir , certains techniques bancaire ne peuvent être utilisés et il
a fallu trouver des produits de substitution. ainsi de pouvoir rémunérer le préteur par la pratique de l
intérêt de l intérêt, des substituts au mode de rémunérations au préteur ont été trouvés,
essentiellement le partage des profits et pertes et les opérations d achat vente ou d achats –location.
dans certains situations , les parades n ont pas été trouvées et handicapent les banques islamiques ,
particulièrement dans les cas suivant : les retard de paiement , le gestion des liquidités , la couverture
des risque financiers

2) Les stratégies actuelles et les axes de développement

Après plusieurs décennies d'existence, le système bancaire islamique a pris de l’importance, mais pour se
maintenir et croitre il doit affronter les obstacles qui entravent son bon fonctionnement et effectuer des
choix quant à une stratégie d’expansion.

17
La plupart des problèmes évoqués sont en cours de résolution. Ils sont pris en charge par les banques elles-
mêmes et par les organismes professionnels qui, chacun en conformité avec la mission qui leur a été
assignée, œuvrent au développement du système et a l'amélioration de son fonctionnement. il en est ainsi
pour ce qui concerne la standardisation des produits, la recherche de nouveaux produits, la formation du
personnel, la création et le fonctionnement des marchés financiers, la mise sur pied de systèmes de
régulation et de contrôle.

Par ailleurs, les banques sont conscientes qu’elles ne pourront prendre place sur le marché international que
si elles améliorent leur image et n’apparaissent pas comme des organismes peu transparents réservés à une
communauté.

Le défi majeur actuel pour les banques islamiques est, nous semble-t-il, de sortir d'une période de jeunesse
durant laquelle l’objectif essentiel a été d’imiter les banques conventionnelles, de les concurrencer, en
ignorant leur mission propre. Si on reprend la genèse de la finance islamique, elle a été créée pour des motifs
économiques mais surtout des mouts religieux et sociaux. L’examen de la situation actuelle tend à montrer
que l équilibre entre les différents objectifs n’à pas été respecté.

La section suivante reviendra sur ce point à la lumière des constats que nous nous proposons de faire sur la
stratégie actuelle des banques, Nous envisagerons également les axes possibles de développement.

1) La stratégie actuelle des banques islamiques

On constate qu'actuellement les banques ont surtout des activités de court terme, que les produits
spécifiques ne sont pas développés et que leur stratégie est de concurrencer les banques conventionnelles.

 L’importance des opérations commerciales de court terme

Les rares statistiques que l’on peut obtenir sur la répartition des activités des banques islamiques montrent
que les produits phares sont les produits de type mourabaha (mourabaha, salam, istinaa, ijara ), C’est-à-dire
des produits basés sur les opérations d achat-vente ou achat-location avec marge.

Si on regarde les sites de certaines banques islamiques de détail, les produits proposés sont d'abord le crédit
voiture, le crédit immobilier., C’est-à-dire des contrats mourabaha ( 69,4%)

18
Cette concentration de l'activité ne manque pas d'attirer les critiques dans la mesure où la marge apparait
comme un substitut d'intérêt. Par ailleurs, la pratique du lissage des résultats afin de maintenir une stabilité
de la rémunération des dépôts ressemble fort à la rémunération fixe versée par les banques conventionnelles.
Cette rémunération est d’ailleurs calculée, stratégie de concurrence oblige par référence à ce que percevrait
le déposant dans une banque conventionnelle.

Il apparait que les activités sont très concentre sur le court terme. y compris dans les banques ayant
essentiellement des activité d investissement, ce qui ne favorise pas le développement économique des pays

 Une stratégie de concurrence avec les banques conventionnelles :

La promotion des banques islamiques, celle effectuée à travers les articles paraissant dans les journaux,
prouve cette stratégie de concurrence. Pourtant, concurrencer les banques conventionnelles est un exercice
difficile puisque tous les outils financiers existants sont basés sur l'intérêt et que les tailles et l'expérience des
établissements ne sont pas comparables. Ajoutons à cela que les banques conventionnelles n'ont pas la
contrainte religieuse.

La stratégie de concurrence visant à obtenir une rentabilité identique, voire supérieure, ne se justifie pas
dans la mesure où les objectifs ne sont pas les mêmes. La finance islamique n'est pas seulement une finance
dans laquelle on ne pratique pas l'intérêt. Si on se réfère à la théorie économique islamique, l'association
capital-travail, le partage équitable des profits et pertes sont des notions toutes aussi essentielles que
l'absence d'intérêt. Les produits spécifiques, ceux qui sont à l'origine de la finance islamique sont les
produits basés sur les principes du partage des profits et pertes et de l'association capital-travail

Les raisons de cet état de fait sont nombreuses : risques des opérations participatives, manque de personnel
qualifié, asymétries d'information, fiscalité défavorable, absence de marché monétaire, etc. Les clients
déposants ne sont d'ailleurs pas plus enclins que les banques à prendre des risques. On comprend dès lors
que le calcul de la rémunération soit quasiment fixe, et déterminé par référence à celle des banques
conventionnelles.

Ces raisons sont réelles et expliquent la faible part des opérations de long terme basées sur la participation.
Ces dernières sont pourtant la spécificité de ces banques : elles devraient constituer le cœur de leur métier et
pourraient attirer la clientèle non musulmane.

19
Il est tout simplement plus rentable et moins risqué d'offrir des produits financiers « conventionnels adaptés
». Mais n'est-ce pas alors une vision très réductrice de la finance islamique.

2) Les axes possibles de développement

La croissance du nombre des banques islamiques va intensifier la concurrence et les obliger à trouver de
nouveaux domaines d'activités stratégiques : nouveaux produits mais aussi nouvelles catégories de clients et
nouveaux débouchés géographiques. L'orientation vers l'une ou l'autre de ces diversifications est fonction de
la taille de la banque, des compétences disponibles mais aussi de sa culture. Selon la mission que s'assigne la
banque et la pression des parties prenantes, elle s'orientera vers le créneau qui satisfera davantage ses
objectifs de rentabilité ou davantage ses objectifs de développement économique et social.

 Quelques axes de spécialisation :

Sont présentés ici quelques axes possibles de spécialisation des banques dont la taille les cantonne à un
marché national.

Le marché des PME

Etant donné la difficulté pour une PME d'accéder au crédit bancaire, l'octroi de crédit aux PME peut attirer
les dirigeants de PME quelle que soit leur appartenance religieuse. Les contrats de moucharaka dégressive et
de moudharaba sont tout à fait adaptés, au même titre que les prêts participatifs qui sont prévus dans la
législation française mais sont peu développés. La moucharaka convient pour le financement de la création
d'entreprise. La moudharaba est plus adaptée pour le financement d'un projet d'une entreprise existante.
Rappelons que, dans ce dernier type de contrat, la banque n'intervient pas dans la gestion ce qui peut
davantage convenir à un entrepreneur qui ne souhaite pas que l'on s'immisce dans sa gestion. Dans les deux
cas, les fonds alloués n'entraînent pas de charges financières à payer des la signature du contrat puisque ces
contrats sont basés sur la rémunération par la participation aux résultats.

Il s'agit pour la banque de financements risqués, mais elle peut se protéger par différents moyens :

- des garanties : hypothèque, nantissement, caution;

- le recrutement d'un personnel compétent et expérimenté dans l'étude des projets;

- l'entretien de relations de partenariat avec l'entreprise afin d'assurer le suivi.


20
Le capital-risque

Le partage des profits et pertes sur lequel est basée la finance islamique est tout à fait identique à la manière
de procéder dans les opérations de capital-risque. La banque est alors une sorte de Business Angel qui
permet à des jeunes créateurs de démarrer une entreprise et de la développer. Elle se retire lorsque
l'entreprise est lancée, en bénéficiant de la plus-value acquise par l'entreprise et dont le pourcentage peut être
déterminé de la même manière que dans un contrat de moucharaka

La micro finance

Les principes de la finance islamique sont également adaptables facilement aux activités de micro finance.
Les contrats utilisés peuvent être soit le contrat mondharaba, dans ce cas il y a partage des profits, soit
mourabaha, dans ce cas le contrat prévoit le paiement par le bénéficiaire d'un coût de service fixé dans le
contrat. Ce dernier ne peut théoriquement varier, même en cas de retard de paiement. Des exemples de
projets de micro finance islamique sont de plus en plus nombreux dans les pays en développement .
L'opération de microcrédit entre tout à fait dans la mission de la finance islamique. La difficulté est que les
particularités du système islamique, notamment l'opération d'achat/vente lors de la mourabaha, entraînent
des charges supplémentaires par rapport au microcrédit classique. Or il est reconnu que ce dernier n'est pas
rentable. La plupart des projets de microcrédit ont des difficultés à assurer leur pérennité et ne vivent qu'à la
faveur de subventions. En conséquence, la banque islamique, qui n'est pas, rappelons-le, une organisation
philanthropique, ne saurait tirer avantage d'une telle opération. Par contre, la création d'un département de
microcrédit alimenté par les fonds sociaux permettrait de répondre aux objectifs de sa mission sociale.

L'assurance

Depuis la diminution de leurs activités d'intermédiation, les banques conventionnelles se sont diversifiées
dans des produits plus ou moins proches de l'activité bancaire (conseil financier, gestion de patrimoine...).
Une activité souvent retenue est l'assurance, d'où l'émergence du concept de bancassurance. Les organes
internationaux de régulation des deux activités, activité bancaire et activité d'assurance, se sont d'ailleurs
rapprochés À la faveur de la création de l'assurance islamique, ou takafoul admise désormais (dès lors
qu'elle est basée sur le principe de la mutualisation et du partage équitable des risques et bénéfices entre les
membres), l'activité d'assurance représente une diversification intéressante pour les établissements

21
financiers. Pour l'instant, on assiste plutôt à la création de sociétés distinctes. Les quelques axes de
développement présentés sont des créneaux de spécialisation accessibles aux banques de détail de petite
taille. Il est évident que les grandes banques ont d'autres opportunités et ont déjà amorcé leur croissance :
elles ont une clientèle d'entreprises, financent des projets et gèrent des fonds d'investistisments

Partie II: Aperçu sur la finance participative dans les pays émergents

INTRODUCTION
L'Islam se distingue par des règles précises qui régissent les transactions commerciales et financières (dont
l'interdiction du Riba, du Maysir, de la spoliation de la spéculation et de certaines activités dites illicites).
Ces règles ont amené à la création de produits spécifiques par une véritable ingénierie qui reste en
perpétuel développement. Dans le monde, plusieurs pays ont développé des expériences de banques
islamiques.

Plusieurs pays émergents ont abordé la finance islamique,les expériences diffèrent mais le potentiel est
important. La Malaisie, Turquie, le Royaume du Bahreïn etla Tunisie sont devenues un vrai centre de la
finance islamique, son expérience est considérée comme la plus aboutie des pays émergents.

Au Maroc,c'est en 2007 que Bank Al Maghrib a autorisé la commercialisation de produits bancaires


nommés officiellement «Alternatifs ». Il s'agissait en fait de la Mourabaha, la Moucharaka et de l'Ijara.En
l'absence d'une réelle volonté politique et d'un cadre réglementaire approprié, le bilan de cette première
étape s'est soldé par un échec.La nouvelle expérience se base sur une refonte de la loi bancaire qui
introduit une nouvelle législation sur la banque islamique, qu’il a nommé banque participative. Elle se
caractérise par le choix d’une charia board central (comme en Malaisie). C’est la loi 103-12 qui a été
publiée au bulletin officiel(1).

Le Maroc a adopté la nomenclature participative au lieu islamique, il s’agit de tout un débat, sous-entend
que l’ensemble des produits utilisés sont des produits de finance participative. Cette appellation est donc
liée à la nature même des produits et du caractère participatif de la rémunération sous-jacente au produit.
Mais le terme a également une dimension politiquement sensible : l’idée est de ne pas faire de
dissociation ni de dichotomie entre les etablissements classiques et ceux qui relèvent de la finance
islamique.

22
Dans cette partie, nous présenterons, brièvement, un aperçu sur l’expérience de certains pays émergents
(Malaisie et la Turquie), puis l’introduction de la finance participative au Maroc.

Le choix du Maroc, se justifie par plusieurs raisons à savoir :

c’est notre pays d’appartenance,


une expérience particulière qui mérite une attention particulière, étant donné que la mise en place
de la Finance Participative est intervenue après plusieurs années de réflexions, de consultations, de
concertations, de benchmark et d’écoute de la société civile et c’est une expérience qui a été
déployée dans la hâte.

(1)  : bulletin officiel nº 6328 du 22 janvier 2015

SECTION I : Bref aperçu sur le système financier participatif dans le monde
I - Dates marquantes
Début du 20 ème Siècle: Quelques produits financiers isolés

1963 : naissance des produits financiers islamiques avec la banque rurale ‘’Mit Ghamr Saving Bank’’ en
Egypte.

1969 : Création en Malaisie du Fonds Tabung hadji;

1970 : Création de l’Organisation de la Conférence Islamique et lancement de l’idee de la banque


islamique.

1974 : Avènement de la Banque Islamique de Développement (BID); organisation multilatéral comprenant


56 pays membres a pour vocation d’apporter son concours au PVD sous forme d’aide au développement et
avec des techniques de financements islamiques.

1975 : Création de la banque participative du développement et naissance des premières banques


islamiques modernes telles que la Dubai Islamic Bank, la Kuwait Finance House et la Bahrein Islamic Bank;

1970 à 1983: Islamisation des systèmes financiers du Soudan, du Pakistan et de l’Iran. Nombreux sont les
pays islamiques du Golfe et de l’Asie qui ont suivi (Emirat, Indonesie, Malaisie…)

1983: Création de la première banque islamique en Malaisie ‘’Bank Berhad Malaysia’’;

Années 90: Premiers produits Bancaires Islamiques au Royaume Uni ‘’Manzil Home Ownership Scheme’’.

1996 : Création de la CIIB « Citi Islamic Investment Bank EC » à Bahreïn.


23
En 2003: Création de BNP Paribas Najmah à Bahreïn;

En 2004: Création de l’Islamic Bank of Britain au Royaume Uni;

En 2007: Lancement des produits alternatifs au Maroc;

En 2011: Création des deux premières banques islamiques au Sultanat d’Oman; et Suppression des
fenêtres islamiques au Qatar.

En 2015: émission de Sukuk au Sénégal

En 2016: Fusion de banques islamiques au Qatar

En 2017: Lancement de l’activité bancaire participative au Maroc

II – la finance islamique dans le système financier global

Malgré la récente récession mondiale, le secteur atteint un taux de croissance annuel


moyen entre 10% et 30% en fonction des classes d’actifs. Les pays qui agréent cette finance
se situent principalement dans les pays du golfe et d’Asie et dans une proportion moindre,
au Maghreb, en Afrique et en Europe.

24
Figure 1 : la finance islamique dans le monde(2)

Certains estiment que les banques islamiques restent une activité limitée n occupent qu’une place
insignifiante dans le système financier international. Pour d’autres, elle ambitionne de révolutionner le
monde de la finance traditionnelle. Entre ces deux avis il est indiscutable que la finance islamique hisse ses
voiles et commence à intéresser les experts de la finance conventionnelle, surtout depuis la dernière crise
financière internationale. La finance islamique se mondialise.

III - Cadre légal bancaire au niveau international


Pour bien situer le cas marocain;nous fournirons un aperçu surles trois modèles type en matière de la
règlementation de la finance participative au niveau international:

(2)- SOURCE Rapport sur la stabilité financière IFSB 2015

Figure 2 : les modelés type en matière de la finance participative au niveau international

 Le premier model celui où il y a une loi spécifique pour les banques islamiques et l’autre loi traite
les banques conventionnelles, c’est le cas du Malaisie, Indonésie, Syrie et Liban.
 Deuxième model, ou on a seule une loi bancaire traite les banques classiques sans avoir de de
spécification par rapport aux banques islamiques, au niveau de la réglementation on trouve une
différentiation, ce model applique par le Qatar, Bahreïn, royaume uni et la Tunisie.
 troisième model, même loi traite à la fois les banques conventionnelles et islamiques ; le cas du
Maroc se situe au niveau de ce modèle à l’instar des autres pays émergents notamment la
Jordanie, Koweït et la Turquie.

25
SECTION II : Panorama de la finance Islamique dans certains pays émergents
I – La Malaisie
La finance islamique s’estdéveloppée en Malaisie a partir des années 80 sous l’impulsion du gouvernement
qui a mis en place un environnement favorable à sa croissance. Aujourd’hui parmi les leaders de ce
segment de la finance, la Malaisie doit toutefois faire face a de nouveaux défis et a la montée en puissance
de pays concurrents.

Comme dans les autres pays, le développement de la finance islamique a été confronté a un certain
nombre de difficultés et risques spécifiques, par comparaison avec la finance conventionnelle : risque
structurel e liquidité en l’absence de préteur en dernier ressort, risque de crédit important puisqu’ il est
interdit d’exiger le remboursement des prêts.

Le développement du marché interbancaire a réduit de façonconsidérable les risques de la finance


islamique en permettent à la banque centrale de réguler le marché.

Figure nº 3

Ainsi la Malaisie a largement contribue au développement de produits financiers spécifiques, la Malaisie


est devenue le leader mondial du marché des obligations islamiques, ou sukuks, avec 74% sur les 8
premiers mois 2013 (10% pour l’Arabie saoudite).

26
Figure nª 4

Avec l’objectif de devenir un hub mondial de la finance islamiques, la Malaisies’estdotéed’un


environnement favorable à son développement : un cadre réglementaire et des outils spécifiques, des
institutions de formation de haut niveau.

Les prochaines années devraient voir croitre encore le marché de la finance islamique en Malaisie et sin
importance mondiale. La libéralisation progressive du marché, l’arrivée de nouveaux acteurs et la politique
incitative du gouvernement devraient permettre a la Malaisie de conserver sa place sur ce marche en
croissance.

I – La Turquie
La finance islamique « moderne » existe depuis plus detrente ans en Turquie. En réalité, l’Empire Ottoman
a imposé des financementsconformes à la loi islamique. Cependant, la République laïque de Turquie a mis
fin, àpartir de 1923, à la législation islamique en vigueur (Sharia) et a interdit toute forme deréférence
religieuse, surtout islamique.

Pourtant, depuis quelques années, le gouvernement a permis aux turcs de s’inspirer de leur passé «
glorieux ». Ce retour aux sources a donné une base légale de plus en plus solide aux financements
islamiques. Les premières activités bancaires islamiques remontent à 1985 (avec la mise en place
d’Albaraka). Suivirent la création de banques islamiques avec des capitaux locaux comme Anadolu Finans
en 1991.

27
Depuis quelques années, les autorités turques soutiennent le développement de lafinance islamique et
mettent en place en 2015 un comité decoordination de la finance sans intérêt qui apour
butd’accompagner le développement de la finance islamique en Turquie.

Il conviendrait d’étudier quelques chiffres du marché bancaire participatif :

• Taille sur le marché global : Selon l’Islamic Financial Services Board, en 2016, la part des banques
participatives turques dans le marché bancaire islamique mondial représentait en 2016, 2,9%.
• Les chiffres an niveau national: Les chiffres an niveau national. La Turquie comprend, en juin 2018,
5 banques participatives dont deux sont des banques publiques. Leur part dans le marché bancaire
turc ne représente que 4,71% en avril 2017 alors que ce taux était de 6% en 2014 en enregistrant
une décroissance de 1%15. Ce recul s’explique notamment par la dissolution et la liquidation de
deux banques participatives (Ihlas Finans et BankAsya), ce qui aurait pu ramener ce taux à 10% si
ces banques n’avaient été dissoutes.
• Croissance dynamique : En 2016, les actifs des banques participatives étaient de 42 millions TL sur
les 132 millions TL, ce qui représentait 5,1% des actifs bancaires total.

En dehors des banques participatives, d’autres organismes contribuent audéveloppement de la finance


islamique en Turquie. Par exemple, l’assurance islamiquecommence à prendre de plus en plus de place en
Turquie.

La Turquie, de par sa situation géographique, sa population, sonéconomie, pourra devenir dans les
prochaines décennies le centre mondial de lafinance islamique à condition de bien respecter les exigences
de la loi islamique alorsque le cadre juridique est suffisamment clair et précis, ce qui ressort de la
croissance.

28
Section III : Déploiement la Finance Participative au Maroc :
I – LES PRINCIPAUX OBJECTIFS

L’introduction de la finance participative au Maroc a plusieurs objectifs, dont les plus saillants peuvent
être résumés ainsi:

Figure 5 : les principaux objectifs de la Finance Participative au Maroc

• Développer l’inclusion financière

Le taux de bancarisation au Maroc est de 71% * (d’après les statistiques de …), le Maroc a un objectif
d’intégrer une partie qui est exclue pour des convictions personnels du secteur financière classique.

• Capter de nouveaux investissements directs étrangers

Drainé des flux des capitaux issues des pays du golfe, les pays d golf regorge d’excédents de liquidités dont
une grande partie des détenteurs souhaite des placements conforme à la charia.

• Compléter l’offre CFC

Enrichir l’offre financier au niveau de casa finance city(3)

II - PROCESSUS DE DEPLOIEMENT LA FINANCE PARTICIPATIF AU MAROC

Comme c’était précise par M. le ministre «les principaux objectifs de l’implémentation de la finance
participative  n’échappe à personne» (4).

(3) – CFC : casa finance city est un hub économique et financier africain à la croisée des continents, CFC offre à ses
membres un accompagnement de qualité visant à favorises le déploiement de leurs activités en Afrique (source :
www.casablancafinancecity.com).

(4) - SOURCE : Discours de Monsieur le Ministre de l’économie, des finances et de l’administration lors du 3eme
meeting sur l’information financière au Maroc.
29
La démarche du Maroc qui est une démarche progressive, inclusive et participative c’est à dire tous les
acteurs sont impliqués dans le cadre de ce nouveau régime juridique. GBPM, ministères concernés et
également le conseil supérieur des oulémas.

Figure 4 : l’approche adoptée par le Maroc dans la mise en place de la finance Participative.

C’est justement durant l’année 2007 que les autorités marocaines acceptent une première ouverture. Le
13 septembre 2007, en effet, Bank Al Maghrib (BAM) diffuse une recommandation fixant les conditions
générales selon lesquelles les banques peuvent présenter au public des produits islamiques. Les produits
concernés sont la Mourabaha, l’Ijara et la Moucharaka.

C’est une victoire en demi-teinte puisqu’il s’agit d’une simple recommandation intégrant simplement
l’offre de produits islamiques à la loi bancaire déjà existante, sans consécration du statut spécifique de
banque participative. Autrement dit encore, la démarche adoptée par BAM est la commercialisation de ces
produits par les banques déjà agréées ; il n’y a donc pas besoin de créer pour cela des banques spécialisées
(islamiques). Ceci dit, elle laisse le choix aux banques de commercialiser ces produits soit via leur propre
réseau de distribution, soit via des filiales dédiées (windows).

Le Maroc a choisi les principaux produits fard au niveau international, notamment, mourabaha qui
représente 80% des produits commercialises au niveau international.

Cette expérience a été suivie par le premier agrément qui a été donne à la première structure qui est
totalement dédié à la commercialisation des produits alternatifs en 2010qui est « DAR ASSAFAE »
commeune société de financement.

30
Plus de quatre ans d’existence, les produits alternatifs n’ont pu drainer que 800 millions dirhams(4), soit un
peu plus de 70 millions d’euros. Ce montant représente à peine 0,1% de l’encours global des crédits
accordés à l’économie au cours de la même année (2011).

Toutefois cette expérience n’a pas connu le succès escomptes en raison d’un certain nombre de difficultés :

• Le cadre fiscale inadapté : il s’agit d’un problème au niveau du prix de ces produits qui ont été plus
cher que les produits classiques en raison d’un certain nombre de problème fiscaux notamment : double
droit de mutation, tva applique sur ces produits est de 20% au lieu de 10% sur les produits classiques.

• l’absence d’un tiers de confiance qui peut garantir la conformité de ces produits à la charia
(absence de la certification Charia).

• Absence d’unmarché qui permettait le financement compatible charia pour les structures qui
donne des produits compatibles a cette finance.

Figure 5 : Bilan de l’expérience des produits alternatifs

Ces facteurs ont accentué des concertations et des consultations et l’écoute de la société civile tout en
s’inspirant des expériences d’un benchmark de pays. Le résultat de ces efforts et actions ont été prises en
compte par le législateur pour qu’ils soient intégrées dans une partie de la nouvelle loi bancaire de
décembre 2014 dédiée exclusivement a la finance participative.

(4) – source Rapport de BANK AL MAGHRIB- 2011

31
SECTION III.ETAT DES LIEUX DU CADRE LÉGAL , INSTITUTIONNEL ET FISCAL MAROCAIN

I – le cadre légale : Textes amendés

Actuellement, le Maroc a un système complet et intègre, plusieurs lois ont été mises en place
notamment :

• La loi sur la titrisation n 119 -12 qui était publié en 2013 qui traite la partie Sukuk

• La loi bancaire 103-12, au niveau de titre III qui traite la participative des banques  : On reprend les
principales dispositions de cette partie, qui définit le champs d’application à travers la définition des
banques participatives, les produits de financement participatifs et puis a mis en place au niveau des
banques participatifs ce qu’ on appelle la fonction conformité vis-à-vis charia et puis la création d’un fonds
indépendant de garantie qui a pour objectif de garantir le remboursement l’indemnisation des déposants
participatif en cas de l’indisponibilité de leurs fonds.

• Egalement le Dahir 1.15.02 Sur le conseil supérieur des oulémas qui est une instance chargé de la
certification de la conformité Charia qui est une spécificité pour le Maroc, d’ailleurs, la tendance au niveau
international c est de mettre en place nationaux Charia.

• La loi de fiance 2010 – 2011 – 2016 – 2017 qui ont intégréun nombre de dispositions fiscales pour
garantir la neutralité et aligner le traitement fiscale des produits alternatifs sur les produits classiques :

• Le dernier texte est celui des Assurances qui a intégrél’assurance takaful

Figure 6 : CADRE LÉGAL - Textes amendés

32
En plus de ces lois, BANK AL MAGHRIB a mis en place une batterie de circulaires(5)qui mettent en
application de divers articles de la partie finance participative de la loi bancaire, notamment :

 Circulaire 1/W/2017 relative aux caractéristiques techniques et modalités de présentation à la


clientèle des produits Mourabaha-Ijara-Moucharaka-Moudaraba et Salam
 Circulaire 2/W/2017 relative aux modalités de collecte et de placement des dépôts
d’investissement
 Circulaire 3/W/2017 relative à la fixation des conditions et modalités d’exercices des opérations et
activités des banques participatives par les banques
 Circulaire 16/W/2016 relative aux modalités de fonctionnement de la fonction de conformité
 Circulaire 1/W/2019 relative aux conditions et modalités d'exercice par la caisse centrale de
garantie de l’activité bancaire participative;
 Circulaire 2/W/2019 relative aux caractéristiques techniques et modalités de présentation du
produit Istisna’a complétant et modifiant la circulaire 1/W/2019

II – Le cadre institutionnel
Le cadre institutionnel qui régit la finance participative au Maroc est compose d’un certain nombre
d’acteurs qui joue un rôle important dans le déploiement de ladite finance :

 BANK AL MAGHRIB : réglementation et supervision des opérations.


 Secrétariat Général du Gouvernement : a un rôle en matière de rédaction des textes juridiques et
leur conformité par rapport au cadre légal marocain.
 Conseil Supérieur des Ouléma : c’est un élément focal, c’est une unique instance habilitée à se
prononcer sur la conformité à la charia des activités de la finance participative : Banques,
assurances et marchés de capitaux,
 Comité des Etablissements de crédit : qui est un organe consultatif et qui donne son avis sur la
base de la nature de texte.
 Ministère de l’Economie et des Finances : un rôle important en matière d’homologation des
circulaires avant elles soit publié au bulletin officiel
 Société gestionnaire des fonds de garantie des dépôts: a pour mission de gérer le fonds de
garantie des dépôts des Banques participatives.

(5) : - rapport annuel sur la supervision bancaire – 2016 – 2017

- Bulletins officiels numéros :

33
Figure 7 : CADRE INSTITUTIONNEL

III – Le cadre fiscale


Dès l’apparition des premières banques participatives, le législateur n’a pas donné d’avantages fiscaux aux
produits participatifs. Il a aligne leur fiscalité sur celle des produits classiques pour avoir plus d’équité et de
neutralité fiscale.

Le régime fiscal spécifique à la finance participative a connu une évolution au fil des lois de finances, à
savoir :

3.1 Lois de Finance de 2010-2011: Traitement fiscale de la Mourabaha

Les dispositions de ces lois constituent un avantage pour les personnes qui ont une préférence pour les
produits alternatifs.

Le contribuable ayant conclu un contrat par voie de Mourabaha en vue d’acquérir un logement a son
habitation principale peut bénéficier de :

La déductibilitéde la rémunération convenue d’avance avec la banque dans la limite de 10% avec de son
revenu globale imposable.

34
En matière de droits d'enregistrement, les des droits d'enregistrement sont applicables une seule fois lors
de l'acquisition par l'établissement bancaire. En effet, La base imposable est déterminée par le prix
d'acquisition des biens par l'établissement bancaire.

3.2 Lois de Finance de 2016: rédaction par Bank Al-Maghrib des propositions d’amendement se
rapportant au logement social et à l’IMB

La loi de finance 2016 a accordé le même traitement fiscal réservé au produit « Mourabaha » a celui
d’ «IJARA Mountahia Bitamlik», à savoir :

 Taxe sur la valeur ajoutée : L’Ijara Mountahiya Bittamlik est assimilée à une opération de crédit
classique, le taux de T.V.A. de 10% avec droit à déduction est appliqué sur la marge locative.

 Logements sociaux : L’administration fiscale autorisée les établissements de crédit à acquérir des
logements sociaux dont la propriété est transférée aux clients éligibles sans impact fiscal.

 Impôt sur le revenu :

-La déductibilité, du revenu mensuel, de la marge locative convenue d’avance avec la banque dans
la limite de 10% du revenu global imposable
-Déductibilité du revenu salarial du contribuable, du coût d'acquisition et de la marge locative
convenus d’avance avec la banque pour l'acquisition d'un logement social destiné à l’habitation
principale

 A propos des droits d’enregistrements sont Applicables, une seule fois, sur le prix d’acquisition d’un
bien immobilier par l'établissement bancaire

 Traitement de la TPI : Exonération après 6 ans d’occupation d’un logement acquis par IMB.

3.3 Alignement de la tarification de la conservation foncière

En parallèle, le Décret nº 2 .16.375 a ajouté des dispositions particulières concernant les contrats
« Mourabaha » et l «’Ijara Mountahia B-Tamlik » :

-Application d’un droit ad valorem de 1,5% lors de l’achat par l’établissement de crédit du bien immobilier
avant sa revente dans le cas de la Mourabaha ou sa location dans le cadre de l’Ijara Mountahiya Bittamlik
au client;

35
-Application d’un droit fixe de 1000 dirhams lors du transfert de propriété au client dans le cadre de la
Mourabaha

-Application d’un droit fixe de 500 dirhams lors de la phase de location au client dans le cadre de l’Ijara
Mountahiya Bittamlik;

-Application d’un droit fixe de 500 dirhams lors du transfert de propriété du bien loué au client dans le
cadre de l’Ijara Mountahiya Bittamlik.

3.4 Loi de finances 2018

La liste des principales mesures de la loi de finance 2018 par rapport aux produits participatives, ventilées
comme suit :

-En matière des droits d’enregistrements, la loi de finance 2018, a adapté leurs taux a la nature du bien
immobilier objet du contrat Mourabaha ou IMB, ainsi àpartir 2018 trois taux sont devenus applicables :

• 3% pour la première acquisition de logement social ou de logement à faible valeur immobilière


• 4% pour l’acquisition de locaux destines à usage d’habitation, commercial, professionnel ou
administratif
• 5% pour l’acquisition des terrains nus

-En matière de TVA, l’IMB portant sur des logements à usage d’habitation, et toujours passible du taux de
10%, alors que pour les locaux à usage professionnel, le taux passe a 20%.

Il reste à rajouter que pour l’opération Mourabaha, le droit à déduction de la TVA afférente à l’acquisition
d’un bien, est transféré de l’établissement de crédit à l’acquéreur assujettis à la TVA..

-Pour les Sukuks, la loi de finance 2018 traite nommément ce produit et impose les revenus verses a leurs
détenteurs par les FPCT a la même retenue à la source applicable aux produits de placements à revenu
fixe.

SECTION IV - ETAT DES LIEUX DE DEPLOIEMENT DE LA FP AU MAROC


A fin 2018, première année pleine d’exercice des banques et fenêtres participatives marocaines, ces
dernières ont enregistré un total bilan de 7,3 milliards de dirhams contre 2,6 milliards un an auparavant.
Cette évolution reflète une montée en puissance des financements participatifs.

Figure 8 : Évolution des emplois des banques et fenêtres participatives (6)

36
L’encours des financements s’est établi à près de 4,5 milliards de dirhams à fin 2018, dont
plus de 90% sous forme de financements de type « Mourabaha immobilière » et 8% de «
Mourabaha automobile ».

L’année 2018 a également connu la première émission souveraine de certificats de Sukuk,


àlaquelle 4 établissements bancaires participatifs ont souscrit, pour un montant global de
près de380 millions de dirhams, soit 5% du total-bilan.
Figure 9: Évolution des ressources des banques et fenêtres participatives(7)

(6)- (7) – Source : Rapport annuel sur la supervision bancaire de BANK AL MAGHRIB – EXERCICE 2018

Du côté des ressources, les dépôts à vue collectés auprès de la clientèle ont cumulé un montantde 1,7
milliard de dirhams, en hausse de 148% en un an. Leur part dans les ressources a baissé,d’une année à
l’autre, de 26,3 à 22,8%, au profit de l’émission d’instruments de refinancement« Wakala Bil Istithmar ».

37
Suite à l’adoption par le Conseil Supérieur des Ouléma du contrat-type relatif à la Wakala BilIstithmar, en
juillet 2018, certaines banques ont eu recours à ce type de refinancement, dontl’encours s’est établi à 1,3
milliard de dirhams à fin 2018, soit 17% du total-passif.

Les banques et fenêtres participatives ont dégagé, au titre de 2018, un produit net bancairede 67,2
millions de dirhams et ont enregistré un résultat net cumulé négatif de 377 millions dedirhams, traduisant
le poids des investissements induits par le démarrage de leur activité. A ce titre,les charges générales
d’exploitation se sont établies à 445 millions de dirhams.

Le rythme d’évolution du réseau bancaire a continué à décélérer pour se situer à100 agences 2018 contre
44 en 2017. La région de Casablanca-Settat représente37% de ce réseau, suivie de la région de Rabat-Salé-
Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma quidétiennent des parts respectives de 18% et 10%.

Figure 10 : Répartition du réseau bancaire participatif par région (en %) (8)

Pour sa part, le réseau des établissements de paiement s’est renforcé de 12,6% après 16,6% en2017, pour
s’établir à 4.732 points de vente, répartis en 880 agences propres.

(8) – Source : Rapport annuel sur la supervision bancaire de BANK AL MAGHRIB – EXERCICE 2018.

CONCLUSION (partie II)


38
En dépit des performances prometteuses des premières banques et fenêtres participatives, il faut dire qu’il
est encore assez tôt pour véritablement cerner la place des financements participatifs dans le système
financier marocain. En cause, un écosystème incomplet, aussi bien en matière de solutions de financement
supplémentaires que de solutions d’investissements ou d’assurance. Cela étant dit en dépit de toutes ces
lacunes, il faut dire que les banques participatives démarrent à un rythme correct, malgré tous les
obstacles. Mieux encore, elles ont permis de répondre jusqu’à présent a un besoin de financement qui
n’était pas adresse par le circuit classique

CONCLUSION

« La finance islamique : un levier à exploiter pour le développement et le lutte contre les inégalités » (9)

39
La finance islamique promeut une répartition juste et équitable des revenus et de la richesse. Parce qu’elle
est trèsconnectéeàl’économieréelle et qu’elle repose sur le partage des risques, la finance islamique peut
contribuer àl’amélioration de la stabilité du secteur financier. Elle peut aussi permettre d’intégrer au
système financier formel ceux qui en sont actuellement exclus pour des motifs culturels ou religieux.

Contrairement à la finance classique, la finance islamique est basée sur le partage des risques et les
financements garantis par des actifs. Dans la finance islamique, les clients des banques détiennent
directement des actifs réels dans la sphèreréelle de l’économie, ce qui réduit leur aversion au risque.

Pour accroitre l’efficacité de cette finance et mettre pleinement à profit sa capacité a réduire les inégalités,
ces actions sont les suivantes :

• Améliorerl’harmonisation, la mise en place et l’application des règlementations.


• développer les marches financières afin de favoriser le financement des grands projets
d’infrastructure.
• Assurer l’homologationréglementaire des produits financiers issus d’autres territoires de
compétence et développer ainsi les marches grâce a des transactionsinternational.

En plus, le secteur de la finance islamique est aujourd’huitrès largement dominé par les activités bancaires,
qui représentent plus de 75% de ses actifs. Il est donc nécessairequ’ils’étende a d’autresactivités.

Enfin, les instruments de la finance sociale islamique (zakat, sadaqat, ..) qui sont enracinés dans les
principes de redistribution des richesses et de la charité, et qui peuvent, à ce titre, contribuer à la lutte
contre la pauvreté,en favorisant en particulier la constitutiond’un filet de sécurité pour les personnes qui
vivent dans une pauvretéextrême. Il recommande de mettre en place des systèmes de gouvernance en vue
d’assurer un fonctionnement plus ordonne de ce secteur.

(9) – Source : Banque Mondiale – Rapport : Global Report on Islamic Finance. 2017.

Bibliographie

 François Guéranger: finance-islamique-Dunod

40
 François Guéranger (2009) : Finance islamique, Une illustration de la finance éthique, Dunod Paris
 Mohamed NajibBelkacem : les banques islamiques au Maroc
 Dhafer SAIDANE : la finance islamique a l hure de la mondialisation – Revue Banque édition (2009).
 Genevieve CAUSSE-BROQUET : LA FINANCE ISLAMIQUE – Revue Banque – 2eme édition (2009).
 Mahmoud EL GAMAL : FINANCE ISLAMIQUE, Aspects légaux, économiques et pratiques – Édition 2006.
 Rapport de Bank Al Maghrib (2011 – 2016 – 2017 – 2018)
 Rapport Annuel sur la supervision bancaire – Bank Al Maghrib - 2018
 Dahir Royal 1-03-300 relative à la réorganisation du Conseil supérieur des Ouléma
 Loi 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés
 Circulaire 1/W/2017 relative aux caractéristiques techniques et modalités de présentation à la
clientèle des produits Mourabaha-Ijara-Moucharaka-Moudaraba et Salam
 Circulaire 2/W/2017 relative aux modalités de collecte et de placement des dépôts
d’investissement
 Circulaire 3/W/2017 relative à la fixation des conditions et modalités d’exercices des opérations et
activités des banques participatives par les banques
 Circulaire 16/W/2016 relative aux modalités de fonctionnement de la fonction de conformité
 Circulaire 1/W/2019 relative aux conditions et modalités d'exercice par la caisse centrale de
garantie de l’activité bancaire participative;
 Circulaire 2/W/2019 relative aux caractéristiques techniques et modalités de présentation du
produit Istisna’a complétant et modifiant la circulaire 1/W/2019
 Loi de finances 2010 – 2011 – 2012 – 2016 – 2017 - 2018

SITES WEB

• https://ribh.files.wordpress.com

• www.islamic-banking.com

•www.bkam.ma

•www.asmeci.tripod.com/asmeci.htm

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