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Cours de Comptabilité bancaire et des assurances

BIBLIOGRAPHIE

1. Henri Calvet, Méthodologie de l’analyse financière des établissements de crédit, Éditions Economica, Paris, 1991.
2. Dov Ogien, Audit et Comptabilité bancaires, Editions Dunod, Paris, 2015.
3. Eric Williot, Les grands principes de la comptabilité d’assurance, Ed. l’Argus, Paris, 2016.

PLAN DU COURS

Introduction générale

Partie I. COMPTABILITE BANCAIRE


CHAPITRE 1. LS ACTIVITES BANCAIRES ET LES SOURCES DU DROIT COMPTABLE BANCAIRE
1.1. L'activité bancaire
1.2. Les sources du droit comptable bancaire
CHAPITRE 2. L'ORGANISATION DU SYSTEME COMPTABLE BANCAIRE
2.1. Les techniques et supports de la Comptabilite bancaire
2.2. Le plan comptable bancaire en RDC
2.3. Les règles de comptabilisation
CHAPITRE 3. LA COMPTABILISATION DES OPERATIONS D'UNE BANQUE
3.1. Comptabilité des opérations interbancaires
3.2. Comptabilité des opérations avec la clientèle
3.3. Comptabilité des instruments financiers
3.4. Comptabilité des autres opérations
CHAPITRE 4. LES ETATS DE SYNTHESE BANCAIRES
4.1. Le bilan
4.2. Le compte de résultat
4.3. Les engagements hors bilan
4.4. Le tableau des flux de trésorerie
4.5. L'état de variation des capitaux propres
4.6. Les notes annexes
CHAPITRE 5. QUELQUES NORMES IFRS APPLICABLES AUX BANQUES
5.1. Les normes sur les instruments financiers
5.2. Les normes sur les avantages au personnel
5.3. Les normes sur les actifs immobilisés
5.4. Comptabilisation en IFRS des instruments financiers
Partie II. COMPTABILITE DES ASSURANCES
CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LES ASSURANCES
1.1. Définition et rôle de l’assurance
1.2. Distinction des assurances
1.3. Inversion du cycle de production
1.4. Eléments d’une opération d’assurance
1.5. Modèle économique de l’activité d’assurance
1.6. Règlementation de l’activité d’assurance
CHAPITRE 2. NOTIONS FONDAMENTALES SUR LA COMPTABILITE D’ASSURANCE
2.1. Eléments de technique comptable
2.2. Spécificités de la comptabilité d’assurance
2.3. Principes comptables généraux de la comptabilité d’assurance
2.4. Plan comptable spécifique applicable au secteur des assurances (PCSSA)
CHAPITRE 3. OPERATIONS COURANTES DE LA COMPTABILITE D’ASSURANCE
3.1. Relations entre l’assureur et l’assuré
3.2. Les relations comptables entre la société et les intermédiaires (courtiers et agents généraux)
3.3. La comptabilité de la coassurance
3.4. La comptabilité de la réassurance
3.5. La comptabilisation des provisions techniques et les opérations d’inventaires
CHAPITRE 4. LES ETATS DE SYNTHESE DES ENTREPRISES D’ASSURANCES
4.1. Le bilan et le compte de résultat
4.2. Le tableau des flux de trésorerie et les notes annexes.
Conclusion générale

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Introduction générale

Les banques et les assureurs jouent un role important dans l'economie. Ils permettent aux agents en capacité de financement de
sécuriser leurs excédents assortis d'une rentabilité, à ceux en besoin de financement d'obtenir les ressources dont ils ont besoin et
à tous les agents économiques de se prémunir contre les risques. C'est ainsi que les banques créent de la monnaie lorsqu'elles
octroient des crédits. En plus, les banques font des opérations de trésorerie et celles liées aux moyens de paiement. Les opérateurs
d’assurance collectent des ressources utiles au développement économique d’un pays et offrent des couvertures aux particuliers et
aux entreprises.

Ces specificités des activités bancaires et des assurances font qu'elles ne tiennent pas une conptabilité comme celles des entreprises
commerciales et industrielles. Ces entreprises tiennent une comptabilité particulière, qui fait l’objet d’un référentiel aussi
particulier.

En RDC, les banques suivent le Guide Comptable des Etablissements de crédit (GCEC) découlant d’une Instruction de la Banque
Centrale du Congo, autorité de contrôle du secteur bancaire (Instruction n° 9, en annexe à ce cours).

Les entreprises d’assurances tiennent leur comptabilité selon le Décret n° 17/008 du 21 août 2017 portant fixation du plan
comptable spécifique du secteur des assurances (PCSSA).

Ce cours se propose de vous fournir les notions essentielles de la comptabilité bancaire et de celle des assurances, notamment les
règles et principes particuliers ainsi que la singularité de certaines ecritures comptables réalisées par une banque ou une entreprise
d’assurances.

La comptabilité revêt pour les établissements bancaires et des assurances un interêt capital. Elle constitue une source d'information
incontournable pour plusieurs utilisateurs. L'information comptable est à la base du contrôle qu'effectuent les régulateurs (BCC et
ARCA-régulateur des assurances). Ensuite, elle permet aux tiers [fisc, analyste financier, auditeur, agence de notation, etc.]
d'évaluer les performances de la banque ou de l’opérateur d’assurances. Enfin, la banque et l’assureur, eux-mêmes ne peuvent pas
se passer de la comptabilite, source d'innombrables informations indispensables à leur gestion.

L'objectif poursuivi par ce cours est double. D'une part, il s'agit de vous orienter vers la decouverte d'une des comptabilités
specifiques d'un des agents économiques qui occupent une place centrale dans l'economie et les finances d'un pays. D'autre part,
ce cours vise à procurer aux étudiants de la filière banques et assurances, qui travailleront dans ces établissements du secteur
financier, les notions essentielles sur base desquelles ils pourront entamer leur carrière au sein de ces institutions financières.

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PARTIE I. COMPTABILITE BANCAIRE
CHAPITRE 1. LES ACTIVITES BANCAIRES ET LES SOURCES DU DROIT COMPTABLE BANCAIRE

L'objet de la comptabilité que nous allons étudier cooncerne les banques. Il est primodial de comprendre les activités bancaires et
de situer les sources du droit comptable relatif au secteur bancaire.

1.1. LES ACTIVITES BANCAIRES

Les banques ou établissements de credit sont deéfinis par l'article 1 de la loi 003/2002 du 02 février 2002 relative à l'activite et au
controle des établissements de crédit en RDC comme des personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle des
opérations de banque.

Les banques, qui font de l'intermediation, se definissent donc par leurs activités et ont l'obligation d'etre agréées avant le démarrage
de leurs activités par une autorité de régulation.

Les activites bancaires sont également precisées dans la loi evoquée ci-dessus. Mais en général, les banques effectuent trois types
d'activités :

1.1.1. Les opérations de banque

Elles consistent en la réception et collecte des fonds du public, les opérations de crédit, la mise à disposition et la gestioon des
moyens de paiement.

La réception et la collecte des fonds a lieu lorsqu'une personne receuille d'un tiers, notamment sous forme de dépôt, avec le droit
d'en disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les restituer.

Les opérations de crédit sont des actes par lesquels une personne agissant à titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la
disposition d'une autre personne ou prend, dans l'interêt de celle-ci, un engagement par signature tel qu'un aval, un cautionnement
ou une garantie. Sont également considérees comme des opérations de crédit, le credit-bail ou toute opération de location assortie
d'une option d'achat.

Les operations sur moyens de paiement sont tous les instruments qui, quel que soit le support ou le procédé technique utilisé,
permettent à toute personne de transférer des fonds.

1.1.2. Les opérations connexes

Elles englobent les autres opérations liées a l'activité bancaire comme les opérations de vente et de conseils Il s'agit de manière
non limitative des operations ci-après :
- Les opérations de change,
- Les opérations sur or, pièces et métaux,
- Le placement, l'achat, la gestion, la garde et la vente des valeurs mobilières et de tout produit financier,
- les prises de participation dans les limites fixées par le régulateur,
- le conseil et l'assistance en matière de gestion de patrimoine,
- le conseil et l'assistance en matière de gestion financière et l'ingénierie financière.

1.1.3. Les prestations de services d'investissement

Elles regroupent les opérations sur actifs financiers cotés en bourse, dédiées aux émetteurs et aux souscripteurs ainsi que pour
compte propre. Les opérations aux émetteurs concernent les syndicats d'émission tandis que les opérations dédiées aux
souscripteurs recouvrent d'une part le traitement des ordres [prise, transmission et négociation], d'autre part le traitement des titres
[conservation et gestion de portefeuile].

1.2. LES SOURCES DU DROIT COMPTABLE

Le secteur bancaire est un des plus reglementés de l'activite economique et financière. Les risques spécifiques liés a la création
monétaire et aux dysfonctionnements du système obligent les autorités de tutelle à encadrer strictement les banques.

La particularité en matière de droit comptable bancaire réside dans une double obligation :

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- Elles doivent respecter les dispositions générales de la législation commerciale et fiscale [acte uniforme OHADA et lois fiscales]
en matière de principes comptables et méthodes d'évaluation applicables à toute societé commerciale avec les dérogations liées à
la réglementation bancaire. A ce titre, les banques publient leurs états financiers et déposent la liasse fiscale à l'administration
fiscale.
- Elles doivent respecter les rè gles prudentielles imposées par l'autorité de regulation. Ces règles se traduisent par des états
reglementaires à produire et permettant aux autorités de s'assurer de la bonne gestion des banques par rapport aux risques encourus.
Ces règles font l'objet d'une harmisation internationale par le Comite de Bâle.

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Chapitre 2. L’ORGANISATION DU SYSTEME COMPTABLE

2.1. LES TECHNIQUES ET SUPPORTS DE LA COMPTABILITE BANCAIRE

Les établissements bancaires organisent leur système comptable, leur dispositif de traitement de l’information et leur système de
contrôle interne dans les conditions prévues par l’instruction de la BCC n° 17 relative aux règles en matière de contrôle interne. Il
est fait obligation d’instaurer une piste d’audit permettant de justifier les informations contenues dans les états comptables en
remontant des écritures comptables vers les documents de synthèse et réciproquement.

2.1.1. Les écritures comptables

L’écriture comptable est à la base du concept de la partie double impliquant une égalité entre la somme des emplois et celle des
ressources. Une écriture affectant au moins deux comptes dont l’un est débité et l’autre est crédité d’une somme identique. Il peut
y avoir un ou plusieurs montants débités et un ou plusieurs montants crédités, l’écriture n’étant validée qu’à la condition de l’égalité
: Somme des montants débités = somme des montants crédités.
Lorsqu’une opération est enregistrée, le total des sommes inscrites au débit des comptes et le total des sommes inscrites au crédit
des comptes doivent être égaux. Le compte est l’unité de base de l’enregistrement comptable. Il sert à enregistrer
d’une part, la ressource, et d’autre part, l’emploi que l’on en fait. Un compte est débité s’il enregistre un emploi et crédité s’il
enregistre une ressource pour l’établissement de crédit. Le solde résulte de la différence entre le total des débits et le total des
crédits caractérise la position du compte : débiteur ou créditeur.
Une écriture comptable est composée des éléments suivants :
– une date : la réglementation bancaire prescrit l’enregistrement chronologique et exhaustif des mouvements affectant le
patrimoine de l’établissement ; la date de l’opération est la date de la pièce comptable ;
– des numéros de comptes : ces numéros sont déterminés par le plan comptable des établissements de crédit et induisent un libellé
de compte ;
– un libellé de l’opération : doit permettre de retrouver la pièce comptable qui a généré l’écriture ;
– des montants : il peut y avoir un ou plusieurs montants au débit et au crédit mais l’écriture ne peut être validée qu’à la condition
de l’égalité débit-crédit.
Exemple :
IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Dépôt des espèces sur un 57 Caisse X
client 33 à Compte client X
Dépôt des espèces suivant borderau N°.
Un enregistrement doit être justifié par un document de base (ou pièce comptable) : bordereau de versement, facture, chèque,
dépôt, bulletin de salaire… qui est indiqué dans le libellé.
Le classement et l’archivage des pièces justificatives doivent être prévus par le manuel de procédures. Elles doivent être conservées
pendant dix ans.

2.1.2. Les livres obligatoires

L’enregistrement des écritures se fait simultanément dans :


– Un journal comptable tenu chronologiquement. Toute correction d’erreur doit laisser lisible l’enregistrement initial erroné. La
comptabilité doit être organisée, pour ces corrections d’erreurs, de façon à permettre de retrouver les montants des mouvements
des comptes, expurgés des conséquences de ces erreurs.
– Un grand livre comptable regroupant l’ensemble des comptes. Chaque compte fait apparaître distinctement un solde initial de
début de période, le cumul des mouvements « débit » et « crédit » de la période et un solde en fin de période.
Les soldes des comptes du grand livre sont récapitulés dans une balance.
La balance constitue un instrument indispensable du contrôle comptable qui permet de vérifier une double égalité :
Somme des mouvements débiteurs = Somme des mouvements créditeurs ou Somme des soldes débiteurs = somme des soldes
créditeurs.
À chaque clôture (mensuelle, trimestrielle, annuelle), les comptes de gestion sont regroupés dans le compte de résultat dont le
solde est débiteur (perte) ou créditeur (bénéfice). Cette perte ou ce bénéfice sont reportés dans le bilan, toujours équilibré.
Le livre d’inventaire, tenu dans les conditions prescrites par la loi, est un support dans lequel sont transcrits le bilan et le compte
de résultat de chaque exercice (période).
Les états de synthèse doivent être appuyés par les documents justificatifs des chiffres d’inventaire et figurant ou répertoriés dans
le dossier des opérations d’inventaire.
L’organisation du traitement informatique doit obéir aux règles suivantes :

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– la chronologie des enregistrements écarte toute insertion intercalaire ;
– les états périodiques doivent être numérotés et datés ;
– l’irréversibilité des traitements effectués exclut toute suppression ou addition ultérieure d’enregistrement ;
– la durabilité des données enregistrées offre des conditions de garantie et de conservation prescrites par la loi ;
– le système permet de garantir tout contrôle et donner droit d’accès à la documentation relative à l’analyse, à la programmation
et aux procédures de traitement.

2.2. LE PLAN COMPTABLE BANCAIRE EN RDC

Le plan comptable bancaire en RDC est bâti sur le Guide Comptable des Etablissements de crédit (GCEC en sigle) publié par la
BCC en deux tomes (tome 1 : méthodes et règles de comptabilisation et tome 2 : modèles d’états de synthèse et annexes).

2.2.1. Contenu du GCEC

Le Guide Comptable des Etablissements de Crédit comprend les parties essentielles ci-après :
- dispositions générales,
- organisation comptable,
- principes comptables fondamentaux,
- définition des actifs, des passifs, des charges et des produits,
- règles générales d'évaluation et de détermination du résultat,
- règles particulières d'évaluation et méthodes de comptabilisation des opérations des Etablissements de Crédit,
- valeur probante des documents, contrôle des comptes, collecte et publicité des informations comptables,
- cadre des comptes,
- attributs d'identification,
- contenu des comptes du bilan, du hors bilan, des charges, des produits et des soldes de gestion,
- états périodiques réglementaires et comptes annuels,
- terminologie explicative.

2.2.2. Dispositions générales du GCEC

2.2.2.1. Tenue de la comptabilité

Toute banque est tenue de mettre en place une comptabilité destinée à l’information externe comme à son propre usage.
A cet effet, la banque :
- classe, saisit, enregistre dans sa comptabilité toutes les opérations entraînant des mouvements de valeur qui sont traitées avec des
tiers ou qui sont constatées ou effectuées dans le cadre de sa gestion interne ;
- fournit, après traitement approprié de ces opérations, les redditions de comptes auxquelles il est assujetti légalement ou de par
ses statuts, ainsi que les informations nécessaires aux besoins des divers utilisateurs.
La comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la règle de prudence, aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence
inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations qu’elle a traitées. Pour garantir la
fiabilité, la compréhension et la comparabilité des informations, la comptabilité de chaque banque implique :
- le respect d’une terminologie et de principes directeurs communs à l’ensemble des banques;
- la mise en œuvre de conventions, de méthodes et de procédures normalisées ;
- une organisation répondant à tout moment aux exigences de collecte, de tenue, de contrôle, de présentation et de communication
des informations comptables se rapportant aux opérations des banques visés ci-dessus.
La poursuite des objectifs assignés à la comptabilité pour la collecte, la tenue, le contrôle, la présentation et la communication par
les banques, d’informations établies dans les mêmes conditions de fiabilité, de compréhension et de comparabilité, est assurée par
l’application correcte du présent Guide Comptable des Etablissements de Crédit (GCEC).

L’application du GCEC implique que :

- la règle de prudence soit en tous cas observée, à partir d’une appréciation raisonnable des évènements et des opérations à
enregistrer au titre de l’exercice ;
- la banque se conforme aux règles et procédures en vigueur en les appliquant de bonne foi ;
- les responsables des comptes mettent en place et en œuvre des procédures de contrôle interne indispensables à la connaissance
qu’ils doivent normalement avoir de la réalité et de l’importance des évènements, opérations et situations liées à l’activité bancaire;
- les informations soient présentées et communiquées clairement sans intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence.

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2.2.2.2. Etats financiers

Chaque banque est tenue de produire des états financiers périodiques qui comprennent les états financiers hebdomadaires,
mensuels, trimestriels et les états financiers annuels.

a) Les états financiers hebdomadaires, mensuels ou trimestriels regroupent les informations comptables obtenues en cumulant les
soldes à la fin de la période précédente (semaine, mois ou trimestre) et l’ensemble des mouvements enregistrés sur une période
donnée, par chaque banque ;
b) Les états financiers annuels comprennent le Bilan, le hors Bilan, le Compte de résultat le tableaux de flux de trésorerie, l’état
de variations des capitaux propres ainsi que l’annexe. Ces états financiers regroupent les informations comptables sur une période
de douze mois, appelée exercice. L’exercice coïncide avec l’année civile. La durée de l’exercice est exceptionnellement inférieure
à douze mois pour le premier exercice débutant au cours du premier semestre de l’année civile. Cette durée peut être supérieure à
douze mois pour le premier exercice commencé au cours du deuxième semestre de l’année. En cas de cessation d’activité, pour
quelque cause que ce soit, la durée des opérations de liquidation est comptée pour un seul exercice, sous réserve de l’élaboration
de situations annuelles provisoires. Chaque liasse des états financiers périodiques forme un tout indissociable et décrit de façon
régulière et sincère les évènements, opérations et situations de la période pour donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et du résultat de la banque.

2.2.3. Principes comptables fondamentaux

L'objectif des états financiers d’une banque est de fournir une information sur la situation financière, la performance et l'évolution
de la situation financière, qui soit utile à une large gamme d'utilisateurs lorsqu'ils prennent leurs décisions économiques.

Pour atteindre cet objectif, les états financiers doivent respecter les principes comptables fondamentaux ci-après :

- les conventions comptables de base ;


- les caractéristiques qualitatives de l’information financière ; et,
- les principes comptables fondamentaux.

2.2.3.1. Conventions comptables de base

a) Convention de l’entité

La banque est considérée comme étant un ensemble autonome, distinct de ses propriétaires, associés ou actionnaires. La
comptabilité d'un Etablissement de Crédit repose sur une nette séparation entre son patrimoine et celui des personnes physiques
ou morales qui la dirigent ou qui ont contribué à sa constitution et à son développement.

Les états financiers de l'Etablissement de Crédit prennent en compte uniquement l'effet de ses propres transactions et des seuls
événements qui le concernent.

b) Convention de l'unité monétaire

La nécessité d'une unité de mesure unique pour enregistrer les transactions d'un Etablissement de Crédit a été à l'origine du choix
de la monnaie comme unité de mesure de l'information véhiculée par les états financiers.

Seules les transactions et évènements susceptibles d'être quantifiés monétairement sont comptabilisés. Cependant, les informations
non quantifiables mais pouvant avoir une incidence financière doivent également être mentionnées dans les états financiers.

c) Comptabilité d'exercice

Les effets des transactions et autres événements sont comptabilisés sur la base des droits constatés, c'est-à-dire à la date de
survenance de ces transactions ou événements, et non quand interviennent les flux monétaires correspondants. Ils sont présentés
dans les états financiers des exercices auxquels ils se rattachent.

d) Continuité d’exploitation

Les états financiers sont établis sur une base de continuité d’exploitation, c'est-à-dire en présumant que l'Etablissement de Crédit
poursuivra ses activités dans un avenir prévisible, à moins que des événements ou des décisions survenues avant la date de
publication des comptes rendent probable dans un avenir proche la liquidation ou la cessation totale ou partielle d'activité.

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Lorsque les états financiers ne sont pas établis sur cette base, les incertitudes quant à la continuité d'exploitation doivent être
indiquées et justifiées, et la base sur laquelle ils ont été arrêtés doit être précisée.

2.2.3.2. Caractéristiques qualitatives de l’information financière

Pour les besoins de la prise de décision, les états financiers doivent garantir la transparence sur la réalité de la banque en présentant
une information complète et utile.
Cette information doit satisfaire aux caractéristiques qualitatives suivantes :

a) L'intelligibilité

Une information est intelligible lorsqu'elle est facilement compréhensible par tout utilisateur ayant une connaissance raisonnable
des affaires et des activités économiques et de la comptabilité et ayant la volonté d'étudier l'information d'une façon
raisonnablement diligente.

b) La pertinence

Une information est pertinente lorsqu'elle peut influencer les décisions économiques des utilisateurs en les aidant à évaluer des
événements passés, présents ou futurs ou en confirmant ou corrigeant leurs évaluations passées.
La pertinence d’une information est liée à sa nature et à son importance relative.

c) La fiabilité

Une information est fiable lorsqu'elle est exempte d'erreurs, d'omissions et de préjugés significatifs, et lorsque son élaboration a
été effectuée sur la base des critères suivants :

- recherche d'une image fidèle;


- prééminence de la réalité sur l'apparence;
- neutralité;
- prudence;
- exhaustivité.
La recherche de l'image fidèle implique notamment le respect des règles et des principes comptables.
Toutefois, dans le cas exceptionnel où l'application d'une règle comptable se révèle impropre à donner une image fidèle de la
banque, il doit y être dérogé. Il est alors nécessaire de mentionner dans l’annexe aux états financiers les motifs de cette dérogation.
d) La comparabilité
Une information est comparable lorsqu'elle est établie et présentée dans le respect de la permanence des méthodes et permet à son
utilisateur de faire des comparaisons significatives dans le temps au sein de l'Etablissement de Crédit et dans l'espace, au niveau
national et international entre les Etablissements de Crédit.
2.2.3.3. Principes comptables fondamentaux
a) Principe d'indépendance des exercices

Le résultat de chaque exercice est indépendant de celui qui le précède et de celui qui le suit. Pour sa détermination, il convient
donc de lui imputer les transactions et les événements qui lui sont propres, et ceux-là seulement.
Un exercice comptable a normalement une durée de 12 mois. Dans des cas exceptionnels où l'exercice est inférieur ou supérieur à
12 mois et notamment en cas de création ou de cessation de l'Etablissement de Crédit en cours d'année ou de mois ou en cas de
modification de la date de clôture, la durée retenue doit être précisée et justifiée.
b) Principe d'importance relative (seuil de signification)

Les états financiers doivent mettre en évidence toute information significative, c'est à dire toute information pouvant avoir une
influence sur le jugement que les utilisateurs de l'information peuvent porter sur l'Etablissement de Crédit.
Les montants non significatifs sont regroupés avec des montants correspondant à des éléments de nature ou de fonction similaire.
Les normes comptables ne sont pas censées s'appliquer aux éléments sans importance significative.

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c) Principe de prudence

La prudence est l'appréciation raisonnable des faits dans des conditions d'incertitude afin d'éviter le risque de transfert, sur l'avenir,
d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine ou le résultat de l'Etablissement de Crédit.
Les actifs et les produits ne doivent pas être surévalués, et les passifs et les charges ne doivent pas être sous-évalués.
Toutefois, l'application du principe de prudence ne doit pas conduire à la création de réserves occultes ou de provisions excessives.

d) Principe de permanence des méthodes

La cohérence et la comparabilité des informations comptables au cours des périodes successives impliquent une permanence dans
l'application des règles et procédures relatives à l'évaluation des éléments et à la présentation des informations.
Toute exception à ce principe ne peut être justifiée que par la recherche d'une meilleure information ou par un changement de la
réglementation.

e) Principe du coût historique

Sous réserve de dispositions particulières, les éléments d'actifs, de passifs, de charges et de produits sont enregistrés en comptabilité
et présentés dans les états financiers au coût historique, c'est à dire sur la base de leur valeur à la date de leur constatation, sans
tenir compte des effets de variations de prix ou d'évolution du pouvoir d'achat de la monnaie.

f) Principe d'intangibilité du bilan d'ouverture

Le bilan d'ouverture d'un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l'exercice précédent.

g) Principe de prééminence de la réalité sur l'apparence (substance over form)

Les opérations doivent être enregistrées en comptabilité et présentées dans les états financiers conformément à leur nature et à leur
réalité financière et économique, sans s'en tenir uniquement à leur apparence juridique.

h) Principe de non-compensation

La compensation, entre éléments d'actif et éléments de passif au bilan ou entre éléments de charges et éléments de produits dans
le compte de résultat, n'est pas autorisée, sauf dans les cas où elle est imposée ou prévue par la réglementation comptable. .

i) Principe d’événements postérieurs à la date de clôture de l’exercice

Dans l 'hypothèse où un événement, ayant un lien de causalité direct et prépondérant avec une situation existant à la date d'arrêté
des comptes d'un exercice, est connu entre cette date et celle de l’établissement des comptes dudit exercice, il convient de rattacher
cet événement à l'exercice clos. Ce rattachement s'effectue sur la base de la situation existant à la date d'établissement des comptes.

Si un événement se produit après la date de clôture de l'exercice et n'affecte pas la situation de l'actif ou du passif de la période
précédant la clôture, aucun ajustement n'est à effectuer. Cependant cet événement doit faire l'objet d'une information dans l’annexe
s'il est d'une importance telle qu'il pourrait affecter les décisions des utilisateurs des états financiers.

j) Principe de conformité aux normes internationales

Les états financiers ne doivent pas être décrits comme se conformant aux normes internationales s’ils ne sont pas conformes à
toutes les normes et toutes les interprétations en vigueur.

2.2.4. Cadre des comptes du GCEC

Les comptes du GCEC sont regroupés par catégories homogènes appelées classes.

Pour la comptabilité bancaire, les classes comprennent:


- des classes de comptes de bilan ;
- des classes de comptes de gestion ;
- une classe de comptes hors bilan.

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Chaque classe est subdivisée en comptes principaux identifiés par des numéros à deux chiffres, en comptes identifiés par des
numéros à trois chiffres ou plus, selon leur degré de dépendance vis-à-vis des comptes de niveaux supérieurs, dans le cadre d'une
codification décimale.

La liste de comptes de chaque Etablissement de Crédit doit être suffisamment détaillée pour permettre l'enregistrement des
opérations.
Lorsque les comptes prévus par le GCEC ne suffisent pas à l'Etablissement de Crédit pour enregistrer distinctement toutes ses
opérations, il peut ouvrir toutes subdivisions nécessaires.

Inversement, si des comptes prévus par le GCEC sont trop détaillés par rapport aux besoins de l'Etablissement de Crédit, il peut
les regrouper dans un compte global de même niveau, plus contracté, conformément aux possibilités offertes par le GCEC et à
condition que le regroupement ainsi opéré puisse au moins permettre l'élaboration des états financiers périodiques dans les
conditions prescrites.

Les opérations sont enregistrées dans les comptes dont les intitulés correspondent à leur nature.

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CADRE DES COMPTES – CLASSES 1 à 4

CLASSE 1 CLASSE 2 CLASSE 3 CLASSE 4

FONDS PROPRES ET EMPRUNTS VALEURS IMMOBILISEES COMPTES D’OPERATIONS AVEC COMPTES DES TIERS ET DE
A PLUS D’UN AN LA CLIENTELE REGULARISATION
10. Capital 20. Valeurs incorporelles immobilisées 30. Crédits à long terme 40. Fournisseurs des biens et des services
21.
11. Réserves et Primes liées au 31. Crédits à moyen terme 41. Chèques et effets à l’encaissement
capital
22. Autres immobilisations corporelles
12. Report à nouveau 32. Crédits à court terme 42. Personnel
23. Immobilisations corporelles en cours

13. Résultat net 24. Avances et acomptes sur commandes 33. Découverts et dépôts ordinaires 43. Etat
d’immobilisations
14. Plus-values et Provisions réglementées 34. Dépôts à terme 44. Actionnaires et Associés
25. Titres de participation et Autres
15. Subventions d’équipement valeurs engagées à plus d’un an
35. Dépôts à régime spécial 45. Comptes de liaison
26. Prêts et Titres à souscription
16. Emprunts et dettes à moyen et long terme Obligatoire
36. Autres comptes de la clientèle 46. Débiteurs et créditeurs divers
17. Fonds de financement et de garantie 27. Garanties et cautionnements à
moyen et long terme
18. Provisions pour risques, charges et pertes 37. Valeurs non imputées 47. Comptes de régularisation et emplois divers
28. Amortissements et provisions pour
dépréciation des comptes de la 48. Provisions pour dépréciation des comptes de
classe 2 38. Provisions pour dépréciation la classe 4
des comptes de la classe 3
29. Créances litigieuses ou en
souffrance 49. Créances litigieuses ou en souffrance
39. Créances litigieuses ou en
souffrance

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CADRE DES COMPTES CLASSES 5 à 0

CLASSE 5 CLASSE 6 CLASSE 7 CLASSE 8 CLASSE 0

COMPTES DE
TRESORERIE ET OP. COMPTES DES CHARGES COMPTES DES PRODUITS SOLDE DE GESTION COMPTES DE HORS BILAN
INTERBANCAIRES
50. Marché monétaire 60. Charges sur opérations de 70. Produits sur opérations de 80. Produit net bancaire 00. Compte d’engagements donnés
trésorerie et opérations Trésorerie et opérations
interbancaires interbancaires

51. Autres valeurs reçues ou 61. Charges sur opérations avec 71. Produits sur opérations avec la 01. Compte d’engagements reçus
données en pension la clientèle clientèle

52. Titres de créance et 62. Charges sur opérations 72. Produits sur opérations 82. Résultat Brut d’Exploitation 02. Compte d’engagements surtitres
assimilés bancaires diverses bancaires diverses
83. Résultat courant d’exploitation
53. Prêts, emprunts et 63. Autres charges bancaires 73. Autres produits bancaires 03. Compte d’engagements sur
comptes à terme des opérations en devises
correspondants
84. Résultat Exceptionnel
54. Prêts et emprunts au jour le 64. Charges générales 74. Produits accessoires 04 . Compte d’engagements de crédits-Bail et
jour des correspondants d’exploitation opérations assimilées
85. Résultat avant impôt
55. Banques Centrales 65. Charges du personnel 75. – 05. Compte d’engagements sur instruments financiers
à terme
56. Comptes ordinaires ou à vue 66. Impôts et Taxes 76. Subvention d’exploitation 86. Impôt sur le résultat
des correspondants 06. Compte d’engagements internes
(Lori et Nostri) 87. Résultat net de l’exercice

57. Caisse 67. Pertes exceptionnelles 77. Produits exceptionnels

58. Provisions pour 68. Dotation aux Amortissements 78. Reprises sur amortissements 08. Compte d’engagements douteux
dépréciation des comptes de la
classe 5

59. Créances litigieuses ou 69. Dotation aux Provisions et 79. Reprises de provisions et 09. Comptes généraux des engagements Hors Bilan
en souffrance des pertes sur créances irrécouvrables récupération sur créances amorties
correspondants

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2.3. RÈGLES DE COMPTABILISATION

2.3.1. Règles particulieres d’évaluation et méthodes de comptabilisation des opérations des banques

L’application des règles particulières d’évaluation par les banques concerne :

• les opérations sur titres ;


• les opérations en devises ;
• les opérations sur instruments financiers à terme (instruments dérivés) ;
• les opérations de cession d’actifs financiers ;
• les engagements hors bilan.

2.3.1.1. Opérations sur titres

Les titres sont comptabilisés à leur coût d’acquisition, soit le prix pour lequel les titres ont été acquis, tous frais et charges
exclus, à l’exception de ceux inclus dans le coût des participations conformément aux règles relatives aux placements.

* Traitement des intérêts courus

Les intérêts courus à la date d’acquisition des titres à revenu fixe sont comptabilisés selon les règles ci-après :

• ils sont inclus dans le coût d’acquisition pour les titres de transaction ;
• ils sont repris dans le coût d’acquisition pour les titres immobilisés et les titres de placement, en application de
méthode dite « actuarielle ». Lorsque la méthode dite « linéaire » est utilisée, les intérêts courus sont constatés dans un compte
rattaché.

* Traitement des primes ou décotes

Lorsque le prix d’acquisition des titres à revenu fixe coupon couru exclu est supérieur ou inférieur à leur prix de
remboursement, la différence, appelée selon le cas, prime ou décote, est incluse dans le coût d’acquisition. Toutefois, et pour
les titres d’investissement et les titres de placement, les primes et décotes doivent être individualisées et étalées sur la durée
de vie résiduelle du titre.

En cas de reclassement des titres, les traitements varient suivant les deux types de transferts possibles :
• le transfert des titres de transaction vers les titres de placement et d’investissement, se fait au prix du marché du jour
du transfert ;
• le transfert des titres de placement vers le portefeuille d’investissement se fait au prix d’acquisition ; les provisions
antérieurement constituées sont affectées aux titres d’investissement puis reprises de manière échelonnée sur la durée de vie
résiduelle des titres concernés.

* Echange de titres

L’échange des titres s’analyse comme une cession suivie d’une acquisition. Lors de l’échange, les titres reçus sont enregistrés
à l’actif à leur valeur actuelle (valeur du marché) et les titres donnés en échange sont sortis à leur valeur comptable nette. La
différence est portée au résultat. En cas de difficulté d’évaluation des titres reçus, la valeur actuelle est déterminée par la
valeur de celui des deux lots dont l’estimation est la plus sûre.

* Titres non entièrement libérés

Les titres non entièrement libérés sont enregistrés à l’actif à leur prix total d’achat ou leur valeur globale de souscription, la
partie non libérée est inscrite au compte approprié du passif.

2.3.1.2. Revenue des titres

* Produit des titres à revenu fixe

Les dividendes sont constatés dans le compte de résultat approprié, à la date de mise en paiement.

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* Produit des titres à revenu fixe

La constatation des revenus des titres à revenu fixe classés parmi les titres d’investissement ou les titres de placement peuvent
présenter des particularités dans le cas où l’acquisition est faite avec une prime ou une décote et/ou lorsqu’il y a une différence
entre le taux nominal de rémunération du titre et le taux du marché au moment de l’acquisition.

De façon générale, deux méthodes peuvent être utilisées : la méthode « actuarielle » et la méthode « linéaire ». La méthode
actuarielle est plus appropriée dans la mesure où elle permet une juste détermination des revenus et un meilleur rattachement
aux différents exercices.

Quelque soit la méthode utilisée, celle-ci doit s’appliquer à l’ensemble des titres et de façon permanente d’un exercice à un
autre.

2.3.1.3. Valeur d’inventaire

La valeur d’inventaire peut être déterminée par « la méthode actuarielle » ou par la « méthode linéaire ».

Selon la méthode actuarielle, à chaque arrêté des comptes, il est procédé aux traitements suivants :

(a) les intérêts courus de la période, calculés au taux facial sur la valeur nominale du titre sont enregistrés dans un
compte de créances rattachées ;
(b) les intérêts courus de la période, calculés au taux du marché constaté lors de l’acquisition et appliqués sur le prix
d’acquisition du titre sont enregistrés en résultat ;
(c) la différence entre ces deux montants est portée directement en diminution ou en augmentation, selon le cas, de la
valeur comptable des titres correspondants. Cette différence correspond au montant de l’amortissement de la prime de la
décote.
Selon la méthode linéaire, à chaque arrêté comptable, il est procédé de la manière suivante :

(a) les intérêts courus de la période, calculés au taux nominal du titre, sont enregistrés au compte du résultat :

(b) le montant de la prime ou de la décote fait l’objet d’un échelonnement linéaire sur la durée de vie du titre.

2.3.2. Opérations en devises

Les opérations en devises sont converties en monnaie nationale lors de leur comptabilisation en hors bilan ou au bilan selon
qu’il s’agit des opérations au comptant, à terme (avec ou sans couverture) et des opérations de change structurelles sur la
base du cours de change du jour de transaction.

2.3.2.1. Comptabilisation de l’engagement en hors bilan

* Opérations de change au comptant

Les opérations de change au comptant réalisées avec délai d’usance sont enregistrées, dès leur date d’engagement, dans les
comptes de hors bilan correspondants et les contreparties de ces opérations sont comptabilisées dans les comptes :

• « Positions de change hors bilan au comptant » en ce qui concerne les opérations en devises ;
• « Contre-valeur des positions de change hors bilan au comptant » en ce qui concerne les opérations en monnaie
nationale (CDF).

* Opérations de change à terme

Les opérations de change à terme sont comptabilisées, dès leur date d’engagement, dans les comptes de hors bilan
correspondants et les contreparties de ces opérations sont inscrites dans les comptes :

• « Positions de change hors bilan à terme » en ce qui concerne les opérations en devises ;
• « Contre-valeur des positions de change hors bilan à terme » en ce qui concerne les opérations en monnaie nationale
» (CDF).

Les opérations qualifiées de « Swaps cambistes » et de Swaps financiers de devises » relèvent du poste « Opérations de
change à terme ». Les Etablissements de Crédit doivent être en mesure d’identifier ces deux catégories de swaps dans leur
système d’information.

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* Prêts et emprunts

Les opérations de prêts et emprunts en devises sont inscrites, dès leur date d’engagement, dans les comptes de hors bilans :

• « Devises prêtées à livrer » ;


• « Devises empruntées à recevoir ».

2.3.2.2. Comptabilisation au bilan

Les opérations de change au comptant dont le dénouement intervient le jour même de l’engagement sont inscrites dans les
comptes de bilan, sans enregistrement préalable en hors bilan.
Les écritures comptables inscrites dans les comptes de hors bilan à la date d’engagement des opérations sont contre-passées
lors de la livraison des devises et les opérations correspondantes sont enregistrées dans les comptes de bilan.

La contrepartie des écritures en devises relatives aux opérations de change manuel est inscrite au compte « Positions de
change billets ».
La contrepartie des écritures en monnaies (CDF) relatives aux opérations de change manuel est enregistrée dans le compte «
Contre-valeur des positions de change billets ».

2.3.2.3. Conversion des opérations en devises

A chaque arrêté comptable, les éléments d’actif, de passif et de hors bilan libellés en devises sont convertis en monnaie
nationale (CDF) sur la base de la moyenne des cours acheteurs et vendeurs des devises cotées par la Banque Centrale du
Congo lors de la clôture de la journée, à la date d’arrêté des comptes ou à la date la plus récente en ce qui concerne les devises
non cotées le jour de l’arrêté.

En l’absence de ces cotations, les éléments précités sont d’abord convertis dans une devise-pivot cotée par la Banque Centrale
du Congo au cours moyen pratiqué sur les places étrangères, la contre-valeur obtenue dans la devise-pivot étant convertie en
monnaie nationale (CDF) sur la base de la moyenne des cours acheteurs et vendeurs de ladite devise-pivot.

2.3.2.4. Comptabilisation des résultats de change

A chaque clôture intermédiaire ou annuelle, les différences entre, d’une part, les montants résultant de l’évaluation des
comptes de positions de change et, d’autre part, les montants inscrits dans les comptes de contre-valeur des positions de
change sont portées au compte de produits ou de changes. La contrepartie de ces enregistrements est inscrite dans les comptes
de contre-valeur de position de change.

Cependant, en cours de période, les différences sont logées dans les comptes d’ajustements devises en gain ou en perte.

La contrepartie des différences résultant de la conversion des opérations de change au comptant et à terme enregistrées au
hors bilan est inscrites au hors bilan, dans le compte « Ajustement devises hors bilan » et au bilan dans le compte «
Contrepartie du résultat de change de hors bilan ».

Les Etablissements de Crédit doivent tenir en devises des comptes de régularisation pour rattacher à chaque exercice les
produits et les charges en devises qui le concernent.

Les produits et charges courus en devises relatifs aux prêts, aux emprunts, aux titres ou aux opérations de hors bilan sont
comptabilisés, après leur conversion en monnaie nationale (CDF) sur la base du cours au comptant de la devise concernée,
en comptes de produits et charges selon la périodicité décidée et au plus tard à la date d’arrêté des comptes annuels.

2.3.3. Opérations sur instruments financiers a terme (instruments devises)

Les banques sont tenues de comptabiliser les instruments financiers à terme suivant les dispositions prévues par la présente
section.

La banque doit comptabiliser dans le hors bilan les opérations sur instruments financiers à terme dès leur conclusion dans les
comptes appropriés de la rubrique « Engagement des instruments financiers à terme » de manière à identifier les opérations
suivant les critères ci-après :

• marché réglementé ou de gré à gré ;


• support des contrats ;
• achat ou vente de contrat ;

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• opérations de transaction, de couverture isolée ou de couverture globale ;
• opérations fermes ou optionnelles.

Cet engagement se fait à la valeur nominale du contrat ou de l’instrument sous-jacent. Pour les options, lorsque la valeur
nominale n’est pas significative, options sur actions par exemple, c’est le pris convenu qui est retenu.

Chaque engagement doit donner lieu à une inscription distincte sans compensation entre les achats et les ventes. Toutefois,
plusieurs engagements relatifs à des achats ou ventes d’instruments peuvent faire l’objet d’une inscription globale dans les
cas suivants :

- ils portent sur des opérations ou sur des instruments de même nature et ils ont une même échéance ;
- ils sont souscrits avec la même contrepartie et conclus par référence à des conditions juridiques identiques.

Comptabilisation des résultats

Le résultat d’un produit dérivé correspond à la différence entre la valeur comptable du contrat et sa valeur de marché (l’écart
positif, valeur de marché du produit supérieure à sa valeur comptable pour un achat, et inversement pour une vente, constitue
un gain latent, l’écart négatif, valeur de marché du produit inférieure à sa valeur comptable pour un achat, et inversement
pour une vente, constitue une perte latente).

Le résultat englobe également, pour les swaps de taux et les swaps financiers de devises, les intérêts courus sur le montant
notionnel. A chaque période définie par le contrat ou la liquidation du contrat, le résultat d’un produit dérivé est constitué par
le montant payé par l’une des parties et reçu par l’autre.

2.3.4. Opérations de cession d’actifs financiers

Les banques sont tenues de comptabiliser les opérations de cession d’actifs financiers de la manière décrites ci-dessous.

2.3.4.1. Définition des opérations de cession d’actifs financiers

La cession d’éléments d’actif financier est l’opération par laquelle le titulaire d’un actif (cédant) transfère à un tiers
(cessionnaire) temporairement ou définitivement, à titre gracieux ou onéreux, tout ou partie de ses droits sur cet actif.

Il s’agit d’une part, de créances comptabilisées à l’actif du bilan de l’Etablissement sous la forme de concours interbancaires
et des crédits distribués à la clientèle et, d’autre part, les actifs tels que les valeurs mobilières et les bons de trésor cessibles
sur un marché.

* Les opérations de cession d’actifs financiers sont :

• cessions parfaites : lorsque les cessions sont réalisées sans engagement ou faculté de reprise ou de rachat de la part
de l’Etablissement cédant et sans garantie contre les risques de défaillance des débiteurs accordée par l’Etablissement cédant
;
• achats ou ventes fermes : lorsque les cessions d’actifs financiers s’accompagnent de la garantie de l’Etablissement
cédant contre les risques de défaillance des débiteurs primaires ;
• pensions : lorsque les cessions d’actifs financiers sont assorties d’un accord par lequel l’Etablissement cédant
s’engage à reprendre et l’Etablissement cessionnaire à rétrocéder à un prix et à une date convenus, les mêmes actifs ;
• dation en paiement : lorsqu’elle constitue la remise au créancier d’un actif autre que celui qui était dû en vertu de
l’obligation d’origine ;
• réméré : lorsque le cédant se réserve la faculté de racheter la chose vendue pendant une durée déterminée ou à une
date déterminée et à un prix équivalent qui peut être utilisé dans le contrat sont assimilés à un réméré. En cas d’exercice de
la faculté de rachat, le cédant verse une indemnité ou prime prévue par le contrat.

2.3.4.2. Modalités de comptabilisation

a) Cessions parfaites

Les actifs financiers qui font l’objet d’une cession parfaite cessent de figurer au bilan de l’Etablissement cédant et sont inscrits
pour leurs prix d’acquisition, à l’actif du cessionnaire.
Lors de la réalisation d’une cession parfaite, l’Etablissement cédant enregistre le gain ou la perte provenant de la cession
respectivement dans les comptes de plus-values ou de moins-values sur cession d’actifs financiers.

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b) Achats ou ventes fermes

Les actifs financiers cédés sont maintenus au bilan de l’Etablissement cédant et ne figurent pas à l’actif du cessionnaire.
L’Etablissement cédant enregistre au passif le montant encaissé représentatif de sa dette à l’égard du cessionnaire ; celui-ci
enregistre à l’actif le montant décaissé représentatif de sa créance sur le cédant.

c) Pensions

Les actifs financiers donnés en pension sont maintenus au bilan du cédant qui enregistre au passif le montant encaissé,
représentatif de sa dette à l’égard du cessionnaire.

Les éléments reçus en pension ne sont pas inscrits au bilan du cessionnaire ; ce dernier enregistre à l’actif le montant décaissé
égal au prix d’acquisition et représentatif de sa créance sur le cédant.

Lorsque l’Etablissement cessionnaire donne en pension des éléments d’actif qu’il a lui même reçus en pension, il inscrit à
son passif le montant décaissé représentatif de sa dette.
A l’échéance de la pension, les écritures comptables décrites ci-dessus sont contre-passées par les parties concernées.

d) Dations en paiement

Si le prix de cession de l’élément d’actif remis en paiement couvre exactement le montant de l’actif dû, chez l’Etablissement
cédant, la dette à l’égard du cessionnaire ainsi que l’actif cédé sorte du bilan pour un même montant.
Chez le cessionnaire, la créance sort du bilan et l’actif remis par le cédant doit entrer dans le patrimoine du cessionnaire pour
un montant équivalant à celui de la créance.
Dans le cas contraire, toute perte éventuelle est inscrite dans les comptes du cessionnaire.

2.3.5. Rémérés

Les modalités de comptabilisation sont fonction des probabilités d’exercice de la faculté de reprise ou d’achat :

- en cas de fortes probabilités de réalisation, le vendeur se comporte comme s’il était toujours propriétaire des titres et les
évalue conformément aux règles édictées pour leur catégorie ;
- en cas d’absence de probabilité de réalisation, le cédant sort les titres de son actif et constate la plus ou moins value de
cession mais les deux parties enregistrent dans le hors –bilan le montant de l’opération ;
- en cas de certitude de réalisation, les modalités de comptabilisation sont identiques à celles des pensions.

2.3.5. Engagements hors bilan

Les engagements hors bilan des Etablissements de Crédit comprennent essentiellement :

- Les engagements de financement donnés et reçus ;


- les engagements de garantie ou de signature comprenant les avals, cautions et garanties reçus ou donnés ;
- les biens affectés en garantie des créances ou dettes dont notamment les effets de commerce non échus, les hypothèques,
les gages et les biens en consignation ;
- les engagements financiers sur les marchés financiers et en devises ;
- les engagements sur instruments financiers à terme ;
- les engagements de crédit-bail.
2.3.5.1. Engagements de financement donnés et reçus
Les engagements de financement donnés et reçus constituent une promesse irrévocable prise par un Etablissement de Crédit
de consentir des concours en trésorerie en faveur du bénéficiaire suivant les modalités prévues par le contrat et dans le cadre
d’une ligne préalablement fixée.
Les engagements de financement donnés et reçus comprennent notamment :
- les accords de refinancement ;
- les acceptations à payer ou engagement de payer ;
- les confirmations d’ouvertures de crédits documentaires ;
- les autres engagements de refinancement donnés ou reçus.
Les engagements de financement se répartissent essentiellement entre :
- les opérations avec la clientèle ;
- les opérations avec les correspondants ;

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- les opérations avec les tiers divers ;
- les opérations sur les marchés financiers.
Les règles de comptabilisation et d’évaluation sont identiques à celles des engagements de garanties ci-dessous.

2.3.5.2 Engagements de garantie ou de signature reçus ou donnés

Les engagements de garantie ou de signature donnés ou reçus sont des opérations pour lesquelles un Etablissement de Crédit
(le garant) s’engage en faveur d’un tiers (bénéficiaire) à assurer d’ordre et pour le compte d’un client (le donneur d’ordre) la
charge d’une obligation souscrite par ce dernier, s’il n’y satisfait pas lui-même. En cas de risque probable de perte sur la
garantie donnée avant la mise en jeu de celle-ci par le bénéficiaire, une provision pour risque doit être constatée par
l’Etablissement de Crédit garant.

Les engagements de garantie donnés et reçus recouvrent notamment :


- les garanties réelles ou sûretés réelles (l’hypothèque, le gage, le nantissement, l’endossement, la cession d’une police
d’assurance-crédit ou d’une créance, etc…) ;
- les garanties personnelles ou morales (l’aval, le cautionnement, la lettre de garantie, le mandat, la subordination de créance,
l’engagement irrévocable d’un tiers, etc…)

Ils sont évalués en tenant compte des sommes dues par le débiteur principal à la date de comptabilisation ou de clôture. Les
montants évalués en CDF sont comptabilisés en valeur historique ou valeur nominale puis corrigés lors des clôtures
successives, en fonction des engagements restant dus par les débiteurs principaux en fin de la période. Les engagements de
garantie libellés en devises font par ailleurs l’objet d’actualisation en fonction des cours officiels arrêtés en République
Démocratique du Congo au cours des clôtures successives. En cas d’engagements illimités, ils sont évalués pour mémoire.

2.3.5.3. Biens affectés en garantie des créances ou dettes

Les biens donnés ou reçus en garantie des créances ou dettes et des instruments financiers sont évalués, à l’exception des
hypothèques qui sont évaluées pour mémoire, à leur valeur comptable nette en CDF à la date de comptabilisation et lors des
clôtures successives.

Pour les biens dont la valeur en comptabilité est libellée en devises, leur valeur fait par ailleurs l’objet d’actualisation au
cours des clôtures successives en fonction des cours officiels arrêtés en République Démocratique du Congo.

2.3.5.4. Engagements financiers sur les marchés financiers et en devises

Les opérations réalisées dans les marchés financiers qui nécessitent un délai de dénouement pour être comptabilisées au bilan
sont évalués en CDF ou en devises à leur valeur nominale pour la partie des engagements conditionnels dus par les parties.

Les opérations de couverture à terme en devises dont le cours de la devise a été initialement fixé sont évaluées en valeur
nominale. Pour les opérations à terme en devises non couvertes, leur valeur fait l’objet d’actualisation au cours des clôtures
successives en fonction des cours en vigueur sur les marchés pour celles-ci.

Pour les prêts et emprunts non encore échus, leur valeur sera augmentée des montants des intérêts post-comptés à payer ou à
recevoir non encore échus calculés en monnaie d’origine.

2.3.5.5. Engagements sur instruments financiers à terme

Les contrats à terme ferme sur instruments financiers, les contrats d’échange (swaps) et les contrats d’option sont enregistrés
en comptabilité à leur valeur historique ou valeur nominale. Ces valeurs font ensuite l’objet de correction au cours des clôtures
successives en fonction des cours en vigueur sur les marchés de négociations pour ces opérations.
2.3.5.6 Engagements de crédit-bail
Lorsque l’option d’achat ou de vente a déjà été levée au départ dans le contrat, les engagements irrévocables de crédit-bail
sont toujours comptabilisés dans les comptes d’engagements en valeur nominale pour le montant des échéances restant (des
redevances : loyers et intérêts) à encaisser par la partie bailleresse et pour la valeur des échéances restant à payer par le
locataire en vue d’obtenir la pleine propriété des biens en crédit-bail, à condition que ce montant ait été fixé dans le contrat.

Ces valeurs respectives font l’objet des corrections, et d’actualisation éventuellement en cas des montants fixés en devises,
au cours des clôtures successives en fonction des engagements restants dus par les parties.

Les loyers et intérêts post-comptés courus non échus sont pris en compte dans cette évaluation en augmentation des
engagements sur le principal.

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Chapitre 3. COMPTABILISATION DES ECRITURES DANS UNE BANQUE

La comptabilisation des opérations d’une banque répond aux principes comptables généraux ainsi qu’aux règles particulières
évoquées au chapitre précédent. Ce chapitre s’intéresse à la comptabilisation des écritures comptables dans un établissement
bancaire.
Il analyse successivement les opérations interbancaires, les opérations avec la clientèle, les opérations sur instruments
financiers ainsi que les autres opérations.

3.1. LA COMPTABILISATION DES OPÉRATIONS INTERBANCAIRES

Les opérations interbancaires concernent principalement la liquidité bancaire, la trésorerie et les opérations de pension.
Elles concernent les comptes de la classe 5 et les comptes de charges, de produits et de hors bilan y associés.

Les comptes de trésorerie sont composés de la caisse enregistrant les opérations en espèces et des comptes courants ouverts
par les banques auprès de la Banque centrale ou des autres établissements de crédit.
Toute banque doit détenir un compte à la Banque Centrale. Le solde de ce compte auquel on ajoute le montant de l’encaisse
constitue la liquidité bancaire. Les banques ont besoin de liquidité pour au moins quatre raisons :
– demande de monnaie fiduciaire (cash) de la clientèle ;
– achat de devises auprès de la Banque Centrale ;
– règlement des dettes aux autres banques après compensation ;
– exigences d’une liquidité minimale par les autorités.
La réglementation donne à la Banque centrale les moyens d’agir, directement ou indirectement sur la quantité de monnaie en
influant le niveau de la liquidité bancaire. Ce niveau est en partie imposé dans le cadre des exigences de réserves obligatoires
de caisse, mais les banques sont libres de conserver un niveau de liquidité supérieur au minimum requis.
Les autres opérations de liquidité bancaire s’effectuent sur le marché interbancaire.

On distingue deux catégories de comptes de correspondants (locaux ou étrangers) :


a) Nostri : comptes ouverts par une banque dans les livres des correspondants bancaires. Les correspondants tiennent les
comptes destinés à retracer les écritures enregistrées au nom de la banque sous forme de comptes « miroirs ». Les
correspondants sont chargés d’établir les relevés bancaires et de procéder au décompte éventuel des intérêts.
b) Lori : comptes ouverts au nom de correspondants dans les livres d’une banque, qui dans ce cas enregistre les écritures,
établit les relevés de compte et calcule éventuellement les intérêts.

Les opérations de trésorerie sont celles effectuées par les banques sur le marché monétaire ou encore les opérations qui ont
lieu entre la banque et les autres établissements de crédit. Ces opérations sont destinées à :
 équilibrer la trésorerie des banques au jour le jour ;
 équilibrer la trésorerie des banques à court terme ;
 couvrir certaines opérations clientèle ;
 remplir les obligations des banques vis-à-vis des certaines réglementations (réserves obligatoires, portefeuille
minimum d'effets à moyen terme, liquidité…)
- et enfin, accomplir des opérations propres de la banque devant se traduire par une marge bénéficiaire.
Ces opérations sont effectuées au moyen des techniques suivantes :
- les prêts et emprunts en « blanc » appelé ainsi, car ils ne comportent aucune garantie ;
- les pensions, qui sont garanties par des effets publics ou privés conservés en portefeuilles, par la banque emprunteuse,
sans transfert matériel de ceux-ci ;
- les achats ou ventes fermes qui sont des cessions purs et simple d'effet, mais toujours avec le maintien des crédits dans
les encours de la banque cédante ;
- les opérations sur les bons du trésor.

3.1.1. Opérations de trésorerie en monnaie nationale

3.1.1.1. Prêts aux banques

Les prêts aux établissements de crédit sont des opérations effectuées par la Banque centrale dans le cadre de la politique
monétaire et en sa qualité de « prêteur de dernier ressort ». Parmi les concours de la Banque centrale, on peut citer : le
réescompte, le call money, les avances en comptes courants, les prêts spéciaux, les adjudications des devises, etc.

En RDC, la Banque Centrale du Congo offre trois guichets de refinancement aux établissements de crédit :

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Guichet de prêts à court terme
Les prêts à court terme consistent en des opérations de cession temporaire de monnaie nationale par la Banque aux banques
agréées à une échéance de 7 jours maximum.

Guichet de facilités permanentes

En vue de permettre le bon dénouement des opérations de la chambre de compensation, la Banque centrale octroie aux
banques qui en font la demande des prêts à une échéance de 1 à 3 jours maximum.

Guichet des opérations spéciales

La Banque centrale peut aussi octroyer des prêts spéciaux à des conditions exceptionnelles aux établissements de crédit en
vue d’atteindre un objectif (cas de Covid-19). Ce sont des avances à plus longue échéance.

3.1.1.2. Prêts et emprunts en blanc

Les opérations en blanc sont des prêts de monnaie nationale accordés à un établissement de crédit sans contrepartie, c'est-à-
dire sans effet ou créance remis en garantie. Ces opérations de prêts sont dites en blanc par opposition aux opérations « contre
bon » ou aux cessions temporaires de titres qui présentent une garantie constituée par le « bon » ou par le transfert temporaire
de titres.

Les comptes utilisés sont les suivants (du GCEC) :

5000 « Prêts au jour le jour »


5001 « Comptes et Prêts à terme »
5003 « Emprunts au jour le jour »
5004 « Comptes et Emprunts à terme»

Chacun de ces comptes peut être subdivisé en autant de sous comptes détaillant les catégories des établissements de crédit
et correspondants, et qui doivent être, pour les besoins internes de la banque, individualisés en autant de contreparties qu'il
est nécessaire. Les règlements des opérations en trésorerie, passent généralement par l'intermédiaire de la « chambre de
compensation» «410» Chambre de compensation.

3.1.2. Valeurs reçues en pension et des valeurs achetées/vendues ferme

Une pension est une opération par laquelle :


- le cédant cède, et livre, en pleine propriété des titres, ou des effets publics ou privés, à un prix convenus et s’engage
irrévocablement à les reprendre à une date et à un prix convenu.
- le cessionnaire s'engage respectivement et irrévocablement à rétrocéder les titre à la date et à un prix convenu
Le cessionnaire peut disposer librement des titres pris en pension à charge de restituer des titres de même nature, à l'expiration
du délai convenu. Il peut notamment, les redonner en pension, les prêter et les vendre.
Les valeur reçues en pension (ou prêts contre papier) et les valeurs données en pension (emprunts contre papier) sont, comme
les prêts et les emprunts en blanc, subdivisé selon leur échéance au jour le jour ou à terme.

Les valeurs achetées ou vendues fermes sont, par principe, supérieurs à 1 jour ouvrable, et donc classées dans le terme. Les
comptes généraux utilisés sont les suivants :

- valeurs reçues en pension au jour le jour


- valeurs données en pension au jour le jour
- valeurs reçues en pension à terme ou achetées ferme
- valeurs données en pension à terme ou vendus ferme

Pour les besoins de la banque, il est intéressant de :


- distinguer les valeurs reçues et données en pension des valeurs achetées et vendues ferme car la nature est différente et les
pensions sont généralement traitées par la trésorerie et les valeurs achetées ou vendues fermes par le service du portefeuille.
- Individualiser les contreparties.

3.1.3. Opérations sur bons du trésor

Les bons du trésor sont des titres émis par l'Etat ; leur durée et leur montant peuvent ne pas être réglementés. Ils peuvent être
souscrits par des agents financiers ou non, résidents ou non. Ils sont librement négociables à tout moment, c'est-à-dire qu'ils
peuvent être revendus avant l'échéance.

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En RDC, les bons du trésor n’existent pas encore. Toutefois, la BCC organise un marché des bons BCC, anciennement
appelés abusivement billets de trésorerie.

3.1.4. Opérations liées aux réserves obligatoires

Les banques sont astreintes à maintenir auprès de la Banque Centrale un montant minimum appelé réserves obligatoires. Ce
montant minimum rémunéré ou non, est enregistré dans le compte ordinaire dont chaque banque est titulaire à la Banque
Centrale. Le niveau à maintenir est calculé en appliquant un pourcentage sur les encours de crédits et sur les dépôts de la
clientèle.

3.1.5. Schémas de comptabilisation

3.1.5.1. Symétrie entre les comptes du bilan, hors bilan et les comptes de gestion

COMPTES DU BILAN ET HORS BILAN COMPTES DE GESTION

CHARGES ET PRODUITS

5003 Emprunts au jour le jour 603 Intérêts sur Emprunts au jour le jour
5004 Emprunts à terme 602 Intérêts sur Emprunts et compte à terme
5005 Valeurs données en pension 601 Intérêts sur autres valeurs données en pension
501 Refinancement avec la Banque Centrale 600 Intérêts sur opérations du marché monétaire
510 Autres valeurs reçus en pension 701 Intérêts sur autres valeurs reçues en pension
520 Portefeuilles de placement 732 Revenus du portefeuille de placement
032 Opérations de prêts et d'emprunts en devises 630 Intérêts s/ emprunts et dettes à moyen et long terme
7021 Intérêts su prêts et comptes à terme

3.1.5.2. Les opérations de trésorerie en monnaie nationale

Les opérations de trésorerie mettent en relation la banque avec d’autres établissements financiers. Elles font jouer les comptes
de correspondants (nostro, loro, nostri, lori).

a) Les prêts et emprunts en blanc

- Les opérations au jour le jour (24 heures)

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT

Prêt en blanc Prêts au jour le jour X


à Compensation ou correspondant X
Lors du remboursement, le Compensation ou correspondant X
lendemain à Prêts au jour le jour X
Intérêts reçus sur prêts au jour le jour
Compensation ou correspondant X
Emprunt en Blanc à Emprunts au jour le jour X
Lors du remboursement, le Emprunt au jour le jour X
lendemain Intérêts payés sur emprunts au jour le jour
à Compensation ou correspondant X

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- Les opérations à terme (plus de 24 heures)

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Prêts en blanc à terme --------- Prêts à terme X
---------- à compensation ou correspondant X
A l'échéance --------- Compensation ou correspondant X
----------- à Prêts à terme X
Intérêts reçus sur prêts à terme
Emprunt en blanc à terme --------- Compensation ou correspondant X
----------- à Emprunts à terme X
A l’échéance --------- Emprunt à terme X
Intérêts payés sur emprunts à terme
----------- à compensation ou correspondant X

b) Les pensions et valeurs achetées ou vendues ferme

- Les opérations au jour le jour

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Valeurs reçues en pension au ---------- Valeurs reçues en pension au jour le jour X
jour le jour (prêts contre ------------ à compensation ou correspondant X
effets)
le lendemain ---------- Compensation ou correspondant X
------------ à valeurs reçues en pensions au jour le X
jour intérêts reçus sur valeurs reçues
en pensions au jour le jour
Valeurs données en pensions ---------- Compensation ou correspondant X
au jour le jour (emprunts ------------ à valeurs données en pension au jour le X
contre effets) jour
Le lendemain ---------- Valeurs données en pension au jour le jour X
--------- intérêts payés sur valeurs données en
pension au jour le jour
------------ à Compensation ou correspondant X

- Les opérations à terme

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Valeurs reçues en pension à ---------- Valeurs reçues en pension à terme X
terme ------------ à compensation ou correspondant X
A l’échéance ---------- Compensation ou correspondant X
------------ à valeurs reçues en pension à terme X
intérêts reçus sur valeurs reçues en
pension à terme
Valeurs données en pensions à ---------- Compensation ou correspondant X
terme ------------ à valeurs données en pension à terme X
A l’échéance ---------- Valeurs données en pension à terme X
intérêts payés sur valeurs données en
pension à terme
------------ à compensation ou correspondant X

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c) Les opérations sur bons du trésor

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Lors de l’achat des bons ---------- Bons du trésor X
------------ à Banque Centrale X
A l’échéance ---------- Bons du trésor à encaisser X
------------ à Bons du Trésor X
---------- Banque Centrale X
------------ à Bons du Trésor à encaisser X
Intérêts reçus sur bons du Trésor

3.1.5.3. Les opérations de trésorerie en devises

Elles se rapportent, exclusivement aux prêt et emprunts en devises. En général, la livraison des fonds à lieu dans deux jours
ouvrables après la conclusion de l’opération, soit valeur J+2.
Dans ce cas, durant ces deux jours, l’opération est comptabilisée dans un compte d’attente en Hors Bilan, le compte étant
soldé à J+2, le jour de la livraison des fonds.

Si la livraison des fonds à lieu le même jour (valeur jour) il n’y a pas lieu d’utiliser un compte de hors bilan.

3.1.6. Exercices

Comptabilisez ces opérations chez le prêteur et l’emprunteur.

1. Le 02 mai 2020, la Rawbank prête en blanc pour 24 heures CDF 500 000 000 à la Citibank. Taux 14 %. TVA applicable
au taux de 16 %.

2. Le 04 avril 2020, la TMB prête en blanc CDF 1 00 000 000 la BCDC, pour un mois à 15 %, TVA applicable au taux
normal.

3. Le 05 avril 2020, la FBN prête pour 24 heures CDF 8 000 000 000 à la Procredit contre prix en pension d’effets
commerciaux mobilisables au taux de 8 %. TVA applicable.

4. Le 02 mai 2020, la Standard Bank emprunte CDF 5 000 000 000 à la BGFI pour 24 heures à 11 % contre pension de
créances nées sur l’étranger.

5. Le 14 avril 2020, UBA achète cdf 10 000 000 000 de bons du trésor à échéance de trois mois au taux de 12 %

6. Le 1er décembre, la banque BNP prête à la RBS 1 000 000 EUR à 9,5 % pour trois mois. La mise à disposition des fonds
fait le 03 décembre et le remboursement interviendra le 03 mars par l’utilisateur d’un correspondant l’America Bank. Noter
que le décompte d’intérêt se fait jour pour jour en comptant le 1er jour (mise à disposition des fonds) mais non le dernier
(remboursement des fonds) et en comptant 360 jours.

Le 1er décembre, la BNP emprunte 1 000 000 EUR à 9 % auprès de la banque ING, livrable par l’intermédiaire de l’Américan
Bank. La mise à disposition des fonds se fait le 03 décembre et le remboursement le 03 mars.

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3.2. LES OPÉRATIONS AVEC LA CLIENTÈLE

Les opérations avec la clientèle sont enregistrées dans la classe 3. Elles se réalisent entre la banque et sa clientèle (agents
économiques).

3.2.1. Les opérations de dépôt

Rappelons que sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu’une personne recueille d’un tiers, notamment sous
forme de dépôts, avec le droit d’en disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les restituer. Le compte de
dépôt est un état comptable sur lequel est enregistré l’ensemble des opérations effectuées entre la banque et son client. Les
dépôts peuvent prendre la forme de comptes à vue, comptes à terme (bloqués) ou comptes d’épargne.

3.2.1.1. Les dépôts à vue

Les dépôts à vue sont ceux qui sont exigibles à vue. Les écritures correspondantes sont décrites ci-dessous.

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Lors du dépôt ---------- Caisse/chèque à encaisser X
------------ à Compte courant du client A X
Lors du retrait par chèque ou ---------- Compte courant du client A X
du transfert, virement/mise à ------------ à Caisse/correspondant nostro/compte X
disposition courant du bénéficiaire/compte de
mise à disposition
3.2.1.2. Les dépôts à terme (comptes bloqués)
Les dépôts à terme sont ceux qui sont bloqués pour certaine période. Ils sont normalement exigibles à l’échéance mais peuvent
l’objet d’une interruption avant l’échéance moyennant préavis ou certaines conditionnalités.
Les écritures y relatives sont les suivantes.

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Lors de la constitution du ---------- Caisse/compte courant du client/Corr. nost X
dépôt à terme ------------ à Compte créditeur à terme du client A X
A l’échéance ou à ---------- Compte créditeur à terme du client A X
l’interruption avant --------- Intérêts sur dépôt à terme X
l’échéance ------------ à Caisse/compte courant du client A/corr X

3.2.1.3. Les comptes épargne


Les comptes épargne peuvent prendre plusieurs formes (compte à régime spécial, épargne logement, comptes sur livrets,
etc.). Ils sont rémunérés et peuvent être constitués au fil du temps. En RDC, le compte épargne ne fait pas l’objet d’une
législation particulière.
Le schéma de comptabilisation est le même que pour les dépôts à terme (épargne à régime spécial).

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Lors de la constitution du ---------- Caisse/compte courant du client/Corr. nost X
compte épargne ------------ à Compte épargne du client A X
A l’échéance ou à ---------- Compte épargne du client A X
l’interruption avant --------- Intérêts sur dépôt à terme X
l’échéance ------------ à Caisse/compte courant du client A/corr X

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3.2.1.4. Exercices

Les opérations d’une banque concernant les particuliers et les entreprises pendant le premier trimestre 2017 sont indiquées
ci-dessous :
a) Le client Makua effectue le 02 janvier 2017 les opérations de guichet :
- Dépôt de 80 000 Fc sur son compte ordinaire, en espèces.
- Virement de 6 000 Fc de son compte courant sur son compte sur livret (2,5 % par an)
b) Le client Balula réalise le 1er février 2017 des opérations sur son compte courant :
- Il donne un ordre de virement de 20.000 Fc pour ouvrir un compte à terme à 9 mois au taux de 2,5 % annuel post comptés.
- Au terme de son placement, la banque prélève 25 % d’impôt sur les intérêts.
- Il dépose plusieurs chèques pour un montant global de 1 520 Fc.
c) Le client Leta effectue des transactions pour un séjour aux États- Unis :
- Virement de 700 $ à un hôtel de San Francisco à partir de son compte en Fc pour un séjour d’une semaine. La commission
de transfert est de 0,5 %, la TVA de 16 % et la redevance BCC de 2/oo. Le taux de change est de 1 400 Fc pour 1 $.

3.2.2. Les moyens de paiement

Sont considérés comme moyen de paiement tous les instruments qui permettent à toute personne de transférer des fonds, quel
que soit le support ou le procédé technique utilisé.
La gestion des moyens de paiement pose en matière d’organisation une probléma- tique simple : il s’agit pour une entité A
de transférer à une entité B un montant déterminé. Pour cela on distingue différents supports : chèque, effets, virements,
prélèvements ... ;
Les systèmes de règlement sont divisés en trois groupes :
– les opérations de masse, nombreuses, concernant de petits montants (chèques, cartes bancaires, virements, prélèvements,
etc.) ;
– les opérations de « gros montants » concernant la trésorerie interbancaire, les opérations de marché pour compte propre
et/ou pour compte de tiers ;
– les opérations sur titres pour lesquels on évoque la notion de « règlement/ livraison », soit la simultanéité des règlements
espèces et matière.

3.2.2.1. Les opérations de caisse et de change manuel

Lors du retrait des espèces ou de la réalisationn d’une opération de change manuel, la banque comptabilise les opérations
dans ses livres. Remarquons que La banque détient des billets de banque dans les devises courantes. Ces billets sont inscrits
dans un compte « Billets de banque - Monnaies étrangères (BBME) ». Il y a autant de sous-comptes BBME que de devises
détenues par l’établissement.

IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Retrait des espèces à la caisse ---------- Compte courant du client A X
dans son agence ------------ à Caisse X
Retrait des espèces dans une ---------- Compte succursale/agence A X
agence du réseau bancaire ------------ à Caisse X
NB. La succursale débitera le compte du
client A par crédit le compte de la
Succursale B
Opération de change manuel ---------- Caisse Billets de banque CDF X
(exemple versement des CDF ------------ à C/V Position de change USD X
contre des USD – vente des
USD par la banque) ---------- Position de change USD X
---------- à Caisse Billets de banque USD X
NB. Si le client le fait par ses comptes en
CDF et en USD, le compte Billets de
banque sera remplacé par le compte
courant

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3.2.2.2. Les opérations sur moyens de paiement proprement dits
La comptabilisation des moyens de paiement, simple dans son principe, est compliquée du fait de l’importance des volumes
traités et de la complexité des circuits internes et externes de recouvrement.
Les moyens de paiement se font généralement sur base des transferts.

a) Schéma : problématique du transfert de A en faveur de B

Supports

• BANQUE A Chèques, virements, effets, prélèvements BANQUE B


• Client A : - 100 Cartes de paiements, cartes de crédit, CLIENT B : + 100
• Trésorerie : -100 Distributeur Automatique des Billets (DAB) Trésorerie : + 100

Canaux

• chambre de compensation
• correspondants…

b) Mécanismes d’encaissement des moyens de paiement

• Client débiteur A : émet le titre de paiement tiré sur sa banque en faveur du créancier B et le remet au créancier ;
• Client créancier B : endosse le titre et le remet à son banquier pour encaissement ;
• Banques :
• si le débiteur et le créancier sont clients d’une même banque, l’encaissement se fait dans les caisses de la banque
ou au travers de son réseau d’exploitation ( virement intrabancaire) ;
• si deux banques ont des relations de correspondants, la banque du créancier l’endosse et le transmet à la banque
tirée pour créditer son compte correspondant ; la banque du débiteur débite le compte de l’émetteur et crédite le compte de
la banque correspondante et cette dernière peut alors créditer le compte du bénéficiaire en ses livres ;
• compte tenu de la multitude éventuelle des opérations et pour éviter l’accumulation des soldes inutiles, la banque du
créancier et la banque du débiteur peuvent recourir au système de paiement au travers d’une chambre de compensation ; cette
dernière doit enregistrer les ordres de paiement leur adressés et calculer les soldes de compensation qui doivent être imputés
dans leurs comptes auprès de la banque de règlement.
Supports de paiement :

1. Les chèques : écrit par lequel une personne ( le tireur) donne l’ordre à une autre personne ( le tiré) de payer une certaine
somme à un tiers ( le bénéficiaire) à concurrence des fonds déposés chez le tiré.

2. Les effets de commerce :


• La lettre de change ou traite : titre par lequel une personne ( le tireur) donne l’ordre à une autre personne (le tiré) de
payer une certaine somme à une certaine date à une troisième personne (le bénéficiaire) ;
• Le billet à ordre : titre par lequel un débiteur ( le souscripteur) reconnaît sa dette et s’engage à payer à son créancier
ou à un tiers (le bénéficiaire) une certaine somme à une date déterminée.

3. Les virements/prélèvements :
• Le virement – clientèle : ordre donné par un client (donneur d’ordre) d’effectuer un transfert des fonds par le débit
de son compte à un ou plusieurs bénéficiaires ;
• Les prélèvements automatiques : autorisation permanente du client accordé à son créancier à prélever directement
sur son compte les sommes dues qui ont un caractère répétitif (factures d’eau, d’électricité..)
• Les titres universels de paiement : papiers supports envoyés par un créancier à ses débiteurs (clients) accompagnés
de la facture ou de l’avis d’échéance. S’il y a convenance, le débiteur signe le titre et le retourne à son créancier. C’est valable
pour un seul paiement.

4. Les cartes de paiement et de crédit :


• les cartes de paiement : ce sont des cartes de paiement attribuées par des établissements de crédit et permettent à son
titulaire (porteur) d’effectuer des règlements au moyen de celle-ci ou de retirer des espèces dans les DAB. Le commerçant
réglé par une carte de paiement fera parvenir à sa banque ou à l’émetteur de la carte la facture signée par le porteur ou l’ordre
électronique de paiement ou qui aura été validé par l’introduction d’un code secret du porteur pour encaissement ; c’est un
moyen de paiement ;

• les cartes de crédit : ces cartes de crédit constituent, outre le moyen de paiement, un instrument de crédit. Elles
donnent droit à l’ouverture d’un crédit permanent, consentie au porteur en fonction de ses revenus ;

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• les Distributeurs Automatiques de Billets : les DAB permettent aux titulaires des cartes de retirer les espèces auprès
de n’importe quel distributeur ;
• le porte-monnaie électronique (PME) : ce sont des cartes pré chargées émises par les Établissements de Crédit et
destinées à se substituer aux paiements en espèces des petits montants dans les activités commerciales de proximité (parking,
téléphone public, pompes à essence …). Les PME peuvent être distribués sous forme de carte indépendante rattachée ou non
à un compte bancaire ; ils peuvent être rechargeable dans des agences bancaires ou chez les commerçants et contiennent une
réserve d’argent limitée ;
• le télépaiement : ce sont des paiements électroniques effectués à partir de l’ordre du client, qui établit l’ordre de
paiement et qui accède à un centre serveur de banque ou de centre de traitement afin d’actionner les comptes concernés.

Les schémas comptables sont les suivants :

1. RECEPTION DES CHEQUES ET EFFETS A L’ENCAISSEMENT :


• Débit : 411, 412, 413, 414 Chèques et effets à recouvrer
• Crédit : 415, 416 : Comptes d’encaissement

2. ENVOI DES VALEURS A L’ENCAISSEMENT


• Débit : 418 Chèques et effets envoyés à l’encaissement
• Crédit : 411,412 ,413 ,414

3. ENCAISSEMENT EFFECTIF DES VALEURS


• 1. Débit : comptes de liaison (45), Correspondants (56) et Chambre de compensation (410)
Crédit : 418 : Chèques et effets envoyés à l’encaissement
• 2. Débit : 415,416 : Comptes d’encaissement
Crédit : Clients bénéficiaires ou correspondants

4. EN CAS D’AVIS D’IMPAYE


• Débit : 417 : Valeurs non payées
• Crédit : 418 Chèques et effets envoyés à l’encaissement.

5. REMISE DES TITRES NON PAYES AU REMETTANT


• Débit : 415,416 : Comptes d’encaissement
• Crédit : 417 : Valeurs non payées

6. VALEURS PAYABLES DANS LES CAISSES DE LA BANQUE :


1. Débit : Clients
Crédit : 411,412,413,414
2. Débit : 415,416
Crédit : Clients ou Correspondants

7. VALEURS RECUES DE LA COMPENSATION


1. Débit : 419 Chèques et effets reçus de la compensation ;
Crédit : 410 Chambre de compensation
2. Débit : Clients et/ou Valeurs rejetées (555)
Crédit : 419 Chèques et effets reçus de la compensation.

8. OPERATIONS DE MESSAGERIE INTERNATIONALE


• 1. FLUX ENTRANTS
Débit : 4605 : Messageries financières (FE)
Crédit : 4619 Autres créditeurs ou 57 Caisse
• 2.FLUX SORTANTS
Débit : 57 Caisse
Crédit : 4615 : Messageries financières(FS)
3. EN FIN DE PERIODE
Si flux entrants supérieurs aux flux sortants
Débit :4615 Mess. Fin et Corresp. Nostro(560)
Crédit :4605 Mess. Fin. et 742 Produits s/mess.

Si flux sortants supérieurs aux flux entrants


Débit : 4615 Mess. Fin.
Crédit : 4605 Mess. Fin, 742 Produits s/mess et (560) Corresp. Nostro

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3.2.3. Les opérations de crédit

La loi définit comme opération de crédit « comme tout acte par lequel une personne agissant à titre onéreux met ou promet
de mettre des fonds à disposition d’une autre personne ou prend, dans l’intérêt de celle-ci, un engagement par signature, tel
qu’un aval, un cautionnement ou une garantie. »

On peut distinguer plusieurs types de crédit :

• les crédits classiques à long terme : prêts accordés aux particuliers et aux entre- prises pour l’achat de biens immobiliers ou
mobiliers ;
• les concours de trésorerie ponctuels ou permanents accordés aux particuliers et aux entreprises pour permettre d’une
manière générale de financer l’exploitation courante ;
• les crédits sur créances commerciales : crédits bancaires accordés pour le refi- nancement des entreprises en contre partie
de la garantie sur les créances commerciales.
• les crédits à l’exportation : crédits accordés pour le financement des opérations à crédit des exportateurs en contrepartie de
la garantie sur les créances à l’expor- tation ;
• le crédit par signature : engagement de la banque envers son client sans mouve- ment de trésorerie sur le principal.

Les opérations de crédits avec les entreprises, les particuliers et la clientèle finan- cière autre que les établissements de crédit
sont enregistrée en classe 3 du GCEC. Les intérêts et les commissions sur les opérations de la clientèle apparaissent dans le
compte de résultat dans la rubrique « Intérêts et commissions » dans les charges (comptes 6) pour les sommes payées et dans
les produits (comptes 7) pour les sommes reçues. Les engagements hors bilan sont comptabilisés dans les engagements
donnés et les engagements reçus.

3.2.3.1. Comptabilisation des crédits

Les crédits s’analysent comptablement en fonction des caractéristiques suivantes :


– la catégorie du client bénéficiaire : établissement de crédit, clients financiers et non financiers ;
– la forme : crédit par escompte, crédit par compte découvert... ;
– l’objet : créances commerciales, exportation, équipement, trésorerie... ; – la durée : soit inférieure à un an soit supérieure à
un an.

a) Crédits classiques

Elle s’effectue en trois étapes :

1. Ouverture du crédit confirmé par la banque : après notification au client, l’engagement est irrévocable. Si la banque
ne verse pas immédiatement la totalité des fonds, elle doit comptabiliser son engagement en hors bilan. Perception
de commissions : l’engagement génère des commissions, frais de dossier, prime d’assurances, donc des produits
pour la banque. Pour de nombreux crédits des organismes de garanties spécialisées interviennent : il faut alors
comptabiliser ces garanties en engagements reçus.
Lorsque la banque ne verse pas immédiatement la totalité des fonds, elle enregistre son engagement en hors bilan.
L’engagement est comptabilisé dans le sens que prendra l’engagement au bilan lors de sa livraison.
2. L’utilisation du crédit par le client : dès la mise à disposition des fonds, l’écriture hors-bilan est extournée. Les
comptes de la classe 3 du bilan entrent en jeu et les comptes de produits sont sollicités pour la part des commissions
relatives à l’octroi.
3. Le remboursement du crédit : Le remboursement peut intervenir in fine (à l’échéance) ou de manière échelonnée
suivant un plan d’amortissement. À chaque remboursement du client, la banque doit passer une écriture dans laquelle
on différencie la part des intérêts et celle du remboursement du capital. Si l’échéance est impayée, l’échéance est
alors imputée au compte « Crédits impayés ».Lors des arrêtés de comptes, on calcule la part des intérêts courus non
échus ainsi que le niveau des provisions nécessaires compte tenu du risque lié au crédit.

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IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Comptabilisation de ---------- Engagements de financement donnés en X
l’engagement faveur de la clientèle
------------ à Compte général des engagements X
donnés en faveur de la clientèle
NB. En cas de réception d’un engagement
y relatif de la part d’un organisme
spécialisé, le compte de hors bilan
Garanties reçues des organismes est
crédité par débit du compte général des
engagements reçus
Utilisation du crédit par le ---------- Compte général des engagements donnés X
client en faveur de la clientèle X
------------ à Engagements de financement donnés en
faveur de la clientèle

---------- Crédits à la clientèle X


----------- à Compte courant du client X
NB. En cas de découvert, le compte du
client est mis en débit
Remboursement ---------- Compte courant du client X
------------ à Crédits à la clientèle X
Produits d’exploitat. bancaire (intérêts)

b) Crédits d’escompte
Le comptabilisation s’effectue en quatre étapes :
1. Ouverture d’une autorisation d’escompte : La banque ouvre une ligne d’escompte au client. Le contrat fixe le plafond
d’escompte, le taux, la durée, les sûretés.
2. Entrée en portefeuille : Dès réception des effets endossés à son ordre, la banque enregistre les produits d’exploitation
bancaires : agios représentent l’intérêt du capital, commissions de bordereau (soumises à la TVA), de manipulation,
d’acceptation, etc.
3. Sortie pour recouvrement et échéance des effets escomptés
4. Impayés à l’échéance de l’effet : Si l’effet est impayé à l’échéance, la banque comptabilise une écriture (voir ci-
dessous).
IMPUTATION
FAITS COMPTABLES COMPTES A MONTANTS
INTITULES DE COMPTES
DEBIT CREDIT DEBIT CREDIT
Ouverture du crédit ---------- Plafond escompté, engagements donnés X
d’escompte ------------ à Compte général des engagements X
donnés en faveur de la clientèle
Entrée en portefeuille ---------- Compte général des engagements donnés X
en faveur de la clientèle X
------------ à Plafond escompté, engagements donnés

---------- Crédits à la clientèle X


----------- à Compte courant du client X
Produits d’exploitation bancaires (agios) X
Commissions X
TVA collectée X
NB. En cas de découvert, le compte du client
est mis en débit
Sortie pour recouvrement et ---------- Compte nostro banque domiciliatrice X
échéance des effets escomptés ------------ à Crédits à la clientèle X

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Impayés à l’échéance de ---------- Crédits à la clientèle X
l’effet ------------ à Commissions X
TVA collectée X
Compte nostro banque domiciliatrice X

Si le compte du client ne --------- Valeurs non imputées – effets impayés X


permet pas le débit (provision ------------ à Compte nostro banque domiciliatrice X
insuffisante), on passe

3.2.3.2. Exercices
1. La société Mwape remet à l’encaissement à la banque Fibank le 15 janvier 2020 un effet de 12 000 Fc (commissions
de 150 FC ; ne pas tenir compte de la TVA). Le tiré est également client de la Fibank. Il ne sera porté en compte
que le 20 janvier 2020. Veuillez comptabiliser cette opération.
2. La TMB accorde le 02 mai 2020 un prêt de 120 000 000 Fc pour l’achat d’une maison à Lshi, au taux d’intérêt de 8
% l’an. Les fonds seront débloqués en 15 jours. Le remboursement s’effectuera en 12 trimestrialités. Veuillez
élaborer le tableau d’amortissement avec annuités constantes et comptabiliser les écritures à l’octroi et à la fin de la
première trimestrialité.

3.3. COMPTABILITE DES OPERATIONS SUR INSTRUMENTS FINANCIERS (SUR TITRES)

3.3.1. Définition

Sont considérés comme titres, pour l’application des dispositions de la présente section, les valeurs indiquées ci-après :
- Les valeurs mobilières définies comme toutes créances représentées par un titre négociable sur un marché ;
- Les bons du Trésor ou tout autre instrument émis par les pouvoirs publics ;
- Les titres de créances négociables : certificats de dépôt, bons de sociétés de financement et billets de trésorerie ;
- Les instruments du marché interbancaire émis par les Etablissements de Crédit et négociés exclusivement sur le
marché monétaire ;
- D’une manière générale, toutes les créances représentées par un titre négociable sur un marché, à l’exception des
bons de caisse et instruments similaires ;
- Les instruments, équivalents aux catégories de titres précités, émis à l’étranger.

3.3.2. Classification des titres

3.3.2.1. Titres de transaction

Les titres de transaction sont les titres qui sont acquis ou vendus, dès l’origine, avec l’intention de les revendre ou de les
racheter à brève échéance, dans le cadre d’une activité de marché et, notamment, dans les domaines indiqués ci-dessous :

 les opérations de maintien de marché que sont appelés à effectuer, notamment, les intermédiaires en valeurs du
Trésor ;
 les opérations d’arbitrage destinées à tirer profit des distorsions entre la cotation du même titre sur deux places
différentes (arbitrage géographique), entre le marché au comptant et celui à terme (opérations dites « cash and
carry ») ou entre deux échéances d’un même marché à terme ;
 les opérations de marché qui ont pour objectif de tirer profit des hausses et des baisses dans des délais très courts en
anticipant ces mouvements.

3.3.2.2. Titres de placement

Sont considérés comme titres de placement, les titres acquis dans un objectif de détention pour une durée supérieure à six
mois. Cette catégorie inclue, notamment, les titres qui ne satisfont pas aux conditions nécessaires leur permettant d’être
classés dans une autre catégorie de titres. Il en est ainsi :

 des titres acquis avec l’objectif d’une détention pour une durée inférieure à six mois, mais qui ne répondent pas aux
conditions leur permettant d’être classés en titre de transaction ;
 des titres en provenance du portefeuille de transaction qui ont fait l’objet d’un reclassement à l’issue, notamment,
de la durée de détention maximum de six mois ;
 des titres acquis dans un objectif de détention jusqu’à l’échéance mais qui peuvent être classés dans les titres
d’investissement faute de remplir les conditions énoncées ci-haut ;
 des titres que l’Etablissement de Crédit est tenu de souscrire, le cas échéant, dans le cadre de la réglementation en
vigueur.

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3.3.2.3. Titres d’investissement

Les titres d’investissement sont des titres de créance qui sont acquis ou qui proviennent d’une autre catégorie de titres, avec
l’intention de les détenir jusqu’à l’échéance, pour procurer, sur une assez longue période, des revenus réguliers.
3.3.2.4. Titres de participation

Constituent les titres de participation, tous les titres dont la possession durable est estimée à l’activité de l’Etablissement de
Crédit et qui sont représentatifs d’une fraction de capital détenue directement ou indirectement, au moins égale à 10% d’une
autre société, l’exception des participations détenues dans les entreprises liées et les titres relevant de l’activité du portefeuille

3.3.2.5. Participations dans les entreprises liées

Constituent des participations dans les entreprises liées, tous les titres détenus dans des entreprises contrôlées de manière
exclusive, incluses ou susceptibles d’être incluses par intégration globale dans un même ensemble consolidable.

3.3.2.6. Titres de l’activité du portefeuille

Constituent des titres de l’activité de portefeuille, tous les titres de propriété détenus avec un objectif de rentabilité
satisfaisante, sur une longue durée sans intervention dans la gestion de la société émettrice.

Certains titres de créance, telles que les obligations convertibles en actions et les obligations remboursables en actions,
peuvent être classés dans cette catégorie s’ils ont été acquis, à l’origine, avec l’intention de les convertir en actions et de
détenir celles-ci dans le cadre d’une activité de portefeuille.

Les établissements de Crédit sont tenus d’identifier dans leur système d’information les titres détenus selon la nature
juridique de ces titres.

3.3.3. Evaluation des Titres

3.3.3.1. Coût d’entrée dans le patrimoine

a) Date d’entrée en portefeuille

Les titres sont comptabilisés à la date d’acquisition. Celle-ci correspond à la date du transfert de propriété des titres, soit celle
de l’inscription de la valeur mobilière dans un compte ouvert au nom du propriétaire et tenu, soit par la société émettrice, soit
par un intermédiaire habilité.

Lorsque la date de transfert de propriété est postérieure à la date de négociation, les titres sont traités comme suit :

- en date de négociation, les engagements sont inscrits dans des comptes de hors bilan suivant le sens de l’opération
et font l’objet d’une évaluation selon la catégorie de titres concernés ;
- en date de règlement/livraison, les écritures relatives aux comptes de bilan concernés sont enregistrées après
extourne de celles passées en hors bilan.

b) Détermination du coût d’acquisition des titres

Les titres sont comptabilisés à leur coût d’acquisition, soit le prix pour lequel les titres ont été acquis, tous frais et charges
exclus, à l’exception de ceux inclus dans le coût des participations conformément aux règles relatives aux placements.

3.3.3.2. Traitement des intérêts courus

Les intérêts courus à la date d’acquisition des titres à revenu fixe sont comptabilisés selon les règles ci-après :
- ils sont inclus dans le coût d’acquisition pour les titres de transaction ;
- ils sont repris dans le coût d’acquisition pour les titres d’investissement et les titres de placement, en application de
la méthode dite « actuarielle » visée au paragraphe de la présente disposition.
Lorsque la méthode dite « linéaire » est utilisée, les intérêts courus sont constatés dans un compte rattaché.

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