Vous êtes sur la page 1sur 8

(http://artichautmag.

com/)

La vérification par les faits : la post-vérité et Hannah Arendt

Philopolis 2017 (http://artichautmag.com/category/philopolis-2017/)

Théories & perspectives (http://artichautmag.com/category/critiques/theories/)

24 avril 2017 par Artichaut magazine (http://artichautmag.com/author/admin_artichaut/)

(https://www.facebook.com/sharer/sharer.php?
(https://twitter.com/intent/tweet?
u=http://artichautmag.com/verification-
text=La
faits- vérification
post- par
verite- les
hannah-faits
arendt/) : la
post-
vérité
et
Hannah
Arendt%20http://artichautmag.com/verification-
faits-
post-
verite-
hannah-
arendt/)
:
L’Artichaut se propose de publier les actes de colloque de certaines des présentations qui ont eu lieu lors
de l’édition 2017 de Philopolis. Philopolis Montréal est un événement public dont l’objectif est de favoriser
des échanges philosophiques entre le grand public, les étudiants.es, enseignants.es et chercheurs.es de
diverses disciplines. Claudette Doucet est étudiante à la maîtrise en éthique publique à l’Université Saint-
Paul d’Ottawa.

Je n’ai découvert Hannah Arendt que l’automne dernier à travers une de ses œuvres, Condition de
l’homme moderne[1]. Bien qu’elle ait écrit ce livre en 1958, je l’ai trouvée d’une actualité alarmante et
j’avoue avoir développé pour cette femme une admiration quasi inconditionnelle. Sa voix porte comme
celle d’une prophète en cette époque bien singulière. À travers ses concepts de pluralité et de vérité de
:
faits, elle nous permet de réfléchir à la situation actuelle, c’est-à-dire à la problématique de vérification
des faits ou «fact checking» comme on dit en bon français, à l’heure de ce que certains nomment: la
post-vérité.

Le mensonge comme outil de travail

Il n’a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes, et
nul, autant que je sache, n’a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques. Les men-
songes ont toujours été considérés comme des outils nécessaires et légitimes, non seulement du métier
de politicien ou de démagogue, mais aussi de celui d’homme d’État[2].

Arendt ouvre le chapitre VII «Vérité et politique» de La crise de la culture en nous amenant à réfléchir
sur la vérité, l’opinion et l’utilité du mensonge. Elle nous dit là quelque chose qui semble contraire à ce
que l’on nous apprend dès notre plus jeune âge en affirmant ni plus ni moins qu’il faut parfois mentir!

Elle nous rappelle l’allégorie de la caverne de Platon pour illustrer son idée. Dans l’allégorie de la ca-
verne, les prisonniers acceptent comme vérité que l’ombre de l’objet sur le mur de la caverne est l’objet
lui-même puisque c’est ce qu’ils voient. Les liens qui les retiennent ne leur permettent que de regarder
le mur interne de la caverne et les empêchent de vérifier la véracité de leur perception. Si un d’entre
eux parvient à se libérer, il découvrira que la vérification elle-même se fait dans la douleur, celle d’être
exposé au soleil auquel il n’est pas habitué, celle de se remettre en question et pire encore, celle de
convaincre les autres prisonniers de sa découverte.

En fait, la vérité, si elle existe dans le domaine scientifique, par exemple, n’est pas du ressort de la poli-
tique. Du temps de Platon, le philosophe était dans la Vérité, et de cette vérité découlaient des principes
pour «stabiliser les affaires humaines[3]». La vérité pour Platon, celle dont la connaissance était obte-
nue grâce au travail du philosophe, était garante d’un équilibre. Cette vérité s’opposait à ce qui, chez le
citoyen, relevait du registre des opinions au sujet des affaires humaines. Ces opinions ne sont pas
stables, elles sont changeantes puisque la vie n’est pas statique, elle est en perpétuel mouvement. Pour
Arendt, c’est ici qu’apparaît l’opposition entre vérité et opinion dans le domaine politique. Si la vérité est
l’outil du philosophe, les opinions sont l’outil essentiel du citoyen[4].

Vérité de raison et vérité de faits

Continuons de creuser les concepts de vérités chez Arendt :

Et si nous songeons à présent aux vérités de fait – à des vérités aussi modestes que le rôle, durant la
Révolution russe, d’un homme du nom de Trotsky qui n’apparaît dans aucun des livres d’histoire de la
Russie soviétique – nous voyons immédiatement combien elles sont plus vulnérables que toutes les es-
pèces de vérités rationnelles prises ensemble.[5]

Arendt oppose ici la notion de vérité de raison et de vérité de faits. Les mathématiques font partie de la
vérité de raison et devraient être impossibles à réfuter. Pour la vérité de faits, c’est plus compliqué. Les
faits sont vulnérables. Pour passer à la postérité, ils doivent avoir un impact significatif et être rapportés,
c’est à dire avoir un écho.

On est en droit de se demander quel est l’impact de l’arrivée des médias sociaux sur cette idée de la
vérité de faits. Il y aurait peut-être une analogie à faire entre la caverne de Platon et Facebook. Dans
Facebook, ce sont des algorithmes qui, en filtrant l’information produite par les humains, produisent des
:
ombres-objets. Le fil d’actualité nous renvoie ce que l’on veut voir, soit l’information qui ressemble le
plus à celle demandée précédemment. Ce n’est pas la recherche de faits vérifiés qui importe aux algo-
rithmes, mais la recherche de faits similaires aux faits consultés antérieurement. Par la suite, les sug-
gestions de Facebook vont toutes dans le même sens[6]. Nous sommes donc exposés de plus en plus
à ce que nous avons déjà vu. Facebook est le Grand Canyon et les faits sont des échos!

Cette exposition forge nos opinions, ou plutôt renforce l’opinion que nous avions déjà. Nous nous trou-
vons donc de plus en plus isolés et cet effet de bulle vient troubler notre capacité à interpréter les faits.
Cette capacité à interpréter les faits est primordiale. Pour Arendt, l’interprétation des faits relève de l’opi-
nion et du sens commun.

Mais qu’est-ce qu’une opinion?

Selon Joël Janiaud, l’opinion se définit de la manière suivante:

Jugement qui s’appuie moins sur une connaissance objective que sur les convictions ou préjugés du
sujet qui l’énonce […]. Ce qui gêne […] dans l’opinion est le manque de réflexion du sujet sur ses
propres avis, et ce d’autant plus que l’opinion trahit aisément une perméabilité aux préjugés répandus,
aux idées simplistes, aux rumeurs.[7]

Il apparaît donc que l’opinion est quelque chose qui s’oppose à la vérité. L’opinion est ce qui, en mélan-
geant le vrai au faux, viendrait jeter le discrédit sur l’énoncé prononcé. On dira: «ça, c’est mon opinion,
ça, c’est ton opinion, on a le droit d’avoir des opinions différentes». Ou encore: «ceux-là, ils ne sont ca-
pables que d’opinions, ils ne sont pas rationnels, leurs idées sont simplistes». C’est d’ailleurs souvent
l’angle qui est utilisé pour parler de la post-vérité: on a élevé l’opinion au rang de la vérité, conséquem-
ment, la vérité se trouve discréditée. La vérité n’importe plus, nous sommes dans la post-vérité.

Cette logique a pour effet de nous plonger dans une espèce de néant où nous ne sommes plus certains
de rien. Poussés à l’extrême, nous en venons même à abandonner la vérification par les faits, non pas
parce que nous n’y croyons pas, mais parce que cela demande une énergie et du temps que nous
n’avons pas. Résultat : nous consommons l’information rapidement et nous sautons sur ce qui fait notre
affaire. Réfléchir et douter sont choses du passé. Or, ce qui est vraiment intéressant dans la pensée
d’Arendt, c’est qu’elle nous dit que la vérité de faits, l’interprétation des faits, c’est précisément l’opinion
et que donc, inversement, l’opinion, c’est la vérité de faits. En conséquence, le domaine du politique est
celui de l’interprétation des faits, et donc : le domaine du politique EST celui de l’opinion. L’opinion, pas
n’importe laquelle, pas n’importe comment, se trouve donc réhabilitée par Arendt. Il ne s’agit donc pas
d’opposer Vérité et Opinion. La stratégie du «fact-checking» en prend donc pour son rhume si on en
croit la parole d’Hannah Arendt.

Les faits sont donc une affaire de perceptions dans un monde en mouvement. Nous n’avons qu’à pen-
ser à un événement partagé par plusieurs et raconté par la suite par toutes les personnes présentes.
C’est souvent étonnant de voir comment l’événement semble différent. Les faits sont interprétés par les
émotions et le vécu des gens, chaque regard est singulier.

Nous disions plus tôt qu’à l’ère des réseaux sociaux, le prisme à travers lequel nous formions nos opi-
nions se rétrécissait de plus en plus, que nous étions dans la reproduction du semblable, de celui qui
pense comme moi, dans l’écho. Cela n’est pas sans faire penser à la déclaration du nouveau gouverne-
ment américain suite à la tuerie à la mosquée de Québec. De lier l’attentat à une bonne décision proac-
tive de ce gouvernement de fermer ses frontières à certains ressortissants musulmans était tristement
:
prévisible. De ne pas corriger l’énoncé suite à la découverte de la nationalité québécoise de l’auteur et
du fait que toutes les victimes étaient musulmanes est choquant et, malheureusement en ces temps
bien sombres, également prévisible. Cet entêtement est pour moi le signe d’une impossibilité de voir
autre chose que ce que nous pensons déjà. On se retrouve donc dans une situation où nous concevons
à l’avance, sans même connaître les faits, selon un schème de pensée bien formaté, ce qui a bien pu
se passer. Qu’on ait cette réaction-là dans les premiers instants suivant la tuerie, sommes-nous peut-
être, à la limite, tellement baignés dans des structures qui nous conduisent à ne concevoir qu’une seule
possibilité : l’auteur d’un acte terroriste ne peut être que musulman. Mais qu’on s’entête à nier la vérité,
une fois les faits avérés, relève non seulement d’une grossière indécence, mais exprime aussi à quel
point la post-vérité obscurcit les limites de cette bulle, jadis translucide, dans laquelle nous vivons.

Arendt me donne les mots pour répondre à la situation actuelle:

Même si nous admettons que chaque génération ait le droit d’écrire sa propre histoire, nous refusons
d’admettre qu’elle ait le droit de remanier les faits en harmonie avec sa propre perspective; nous n’ad-
mettons pas le droit de porter atteinte à la matière factuelle elle-même.[8]

Arendt reconnaît l’impossibilité d’interpréter une situation en faisant une abstraction complète de nos
perceptions, de nos opinions, mais elle nous interdit deux choses, d’une part de modifier le passé en
fonction du présent: elle ne nous permet pas de réécrire les faits pour les agencer aux conclusions dé-
sirées, à ses fins. Et d’autre part, elle ne nous permet pas de nous accommoder de paroles ou d’écrits
sans nous interroger sur ceux-ci ou, mieux encore, sans interroger le politicien qui les émet.

Je crois que ces interdits font suite à sa réflexion sur le totalitarisme et sa méthode de présomption in-
faillible. Elle explique le fonctionnement de cette méthode comme suit:

Comme toutes les autres méthodes de propagande totalitaire, celle-ci [la présomption d’infaillibilité] ne
fonctionne parfaitement que lorsque les mouvements ont pris le pouvoir. Il devient aussi absurde de dis-
cuter les prédictions du dictateur, que de disputer avec un meurtrier si sa future victime est morte ou
non – puisqu’en la tuant, le meurtrier peut promptement fournir une preuve de la véracité de ses dires.
Le seul argument qui vaille dans de telles conditions consiste à se porter immédiatement au secours de
la personne dont la mort est prédite.[9]

Nous ne sommes plus ici dans l’interprétation de faits, nous sommes dans l’arrangement des faits, dans
la refonte de notre mémoire historique! Et c’est de cela qu’Arendt nous met en garde.

En suivant sa pensée et la situation actuelle, je réalise que nous en sommes à une croisée des chemins.
Nous devons choisir: soit nous nous entêtons à mettre de l’avant des faits en espérant convaincre une
partie de la population dont l’opinion est déjà faite, ou soit nous agissons. Le choix d’Arendt irait pour la
dernière proposition et c’est au nom de la pluralité qu’elle nous sommerait d’agir.

Pluralité, action et parole

Pour Arendt, la pluralité signifie que la Terre n’est pas peuplée de l’homme, mais bien des hommes,
d’une pluralité d’êtres uniques[10]. La pluralité vient de l’action et la parole. Par l’action, nous actuali-
sons la condition humaine. L’action «ce n’est pas le début de quelque chose, mais de quelqu’un, qui
est lui-même novateur[11]». Pour être compréhensible, l’action doit être accompagnée de la pa-
role.L’action et la parole doivent être publiques pour humaniser le monde. C’est le point de départ de la
pluralité.
:
Sans la parole, sans l’action, nous retournons à un mode de vie où tout ce qui compte est le travail né-
cessaire à la survie physique, où nous sommes condamnés à un travail qui ne laisse aucune trace. Il n’y
a pas de place à la réflexion dans ce monde. La réflexion y est inutile et superflue. C’est un monde
d’automates.

C’est dans la pluralité que nous reconnaissons l’importance de l’autre d’exister, de s’exprimer et d’agir.
Dans la pluralité, nous sommes égaux et distincts. Pour nous comprendre, nous devons être égaux,
c’est-à-dire avoir accès aux mêmes conditions dans l’exercice de la parole et de l’action. Pour démon-
trer et reconnaître la différence, nous devons avoir usage de la parole, nous devons dialoguer dans un
espace commun, un lieu public qui nous permet de nous rassembler et de nous distinguer en même
temps, un lieu de révélation de la pluralité.

L’opinion est affaire de mise en commun de différentes perceptions pour créer un sens ensemble. C’est
la pluralité de perspectives qui nous garantit la réalité. Pour comprendre la réalité, nous devons habiter
un espace commun où il est possible de partager nos perceptions.

Arendt le dit si bien:

Lorsque les choses sont vues par un grand nombre d’hommes sous une variété d’aspects sans chan-
ger d’identité, les spectateurs qui les entourent sachant qu’ils voient l’identité dans la parfaite diversité,
alors, alors seulement apparaît la réalité du monde, sûre et vraie.[12]

La réalité et l’espace commun ont besoin de dialogues et de diversité. Ce dialogue ne peut avoir lieu
avec des frontières fermées ou à travers un mur frontalier. Le dialogue doit avoir lieu entre égaux. Il faut
écouter les opinions diversifiées et les questionner afin d’en comprendre leur fondement. Il faut recon-
naître l’importance de l’autre. S’il n’y a plus de place pour l’autre, il n’y a plus de place pour la pluralité.
Un monde sans pluralité est un monde peuplé d’humains voués à leur survie physique uniquement, un
monde peuplé d’automates. C’est un monde dont je ne veux pas!

Agir

Je n’ai pas de solution à la situation actuelle, mais Arendt nous en propose une: celle d’agir, de parler et
de se révéler sur la place publique[13] comme l’on fait tout récemment deux états américains et
quelques juges en doutant légalement d’un décret présidentiel[14]. Il faut agir maintenant en refusant
d’accepter l’opinion populaire parce que c’est facile et sans danger. Il faut remettre en question les faits,
les opinions, les vérités de faits, pour qu’une vérité plus stable, une réalité, arrive à faire surface dans
l’espace public.

Il faut agir en acteur politique et préférer le questionnement aux réponses. Peut-être qu’au fond il n’y a
pas de réponse à chercher… plutôt une interrogation sans fin et un amour de cette interrogation, une
descente vers un puits sans fond. L’important étant la descente plus que la destination.

Encore une fois, Hannah Arendt nous propose un chemin vers notre destination, et je vous laisserai sur
ses mots écrits en 1958:

Il s’agit là évidemment de réflexion, et l’irréflexion (témérité insouciante, confusion sans espoir ou répéti-
tion complaisante de «vérités» devenues banales et vides) me paraît une des principales caractéris-
tiques de notre temps. Ce que je propose est donc très simple : rien de plus que de penser ce que
nous faisons.[15]
:
[1]Arendt, Hannah, Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 2014.

[2]Arendt, Hannah, La crise de la culture: huit exercices de pensée politique, Paris, Gallimard, 1972,
p. 292 (Collection Idées).

[3]Ibid., p. 296.

[4]Ibid.

[5]Ibid., p. 294.

[6]Thibodeau, Marc, «La fausse nouvelle franchit un nouveau pas», La Presse+, 21 janvier 2017,
<http://plus.lapresse.ca/screens/ef6c4d48-42d6-406e-affc-b66238dfbfa4%7C_0.html>, consulté le 21
janvier 2017.

[7]Janiaud, Joël, «Opinion», Dictionnaire de philosophie, 2007, p. 418.

[8]Arendt, La crise de la culture, p. 304.

[9]Arendt, Hannah, Le système totalitaire : les origines du totalitarisme, Paris, Éditions du Seuil, 1972,
p. 76 (Points/Politique).

[10]Arendt, Condition de l’homme moderne, p. 41.

[11]Ibid., p. 234.

[12]Ibid., p. 98.

[13]Ibid., p. 237.

[14]Beatty, Andrew et Abdulkyle Grillot, Shahzad, «Une cour d’appel refuse de rétablir le décret Trump»,
La Presse, 5 février 2017, <http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201702/05/01-5066454-une-
cour-dappel-refuse-de-retablir-le-decret-trump.php>, consulté le 5 février 2017.

[15]Arendt, Condition de l’homme moderne, p. 38.

Article par Claudette Doucet.


:
Artichaut magazine (http://artichautmag.com/author/admin_artichaut/) — LE MAGAZINE DES ÉTU-
DIANT·E·S EN ART DE L'UQAM

Publications reliées

«Songs don’t lie»: Stranger Things et la musique «Crazy together»: horreur, trauma et nostalgie dans
comme vecteur de la rétromanie télévisuelle It et Stranger Things (2)

(http://artichautmag.com/songs-dont-lie-stranger- (http://artichautmag.com/crazy-together-horreur-
things-et-la-musique-comme-vecteur-de-la- trauma-et-nostalgie-dans-it-et-stranger-things-2/)
retromanie-televisuelle/)

«Crazy together»: horreur, trauma et nostalgie dans La spatialité du corps chez le sujet transhumain:
It et Stranger Things (1) Étude comparative des œuvres de William Gibson
et de Philip K. Dick
(http://artichautmag.com/crazy-together-horreur-
trauma-et-nostalgie-dans-it-et-stranger-things-1/) (http://artichautmag.com/la-spatialite-du-corps-
chez-le-sujet-transhumain-etude-comparative-des-
oeuvres-de-william-gibson-et-de-philip-k-dick/)

© 2023 Artichaut, la revue des arts de l’UQAM

se connecter s'abonner RSS


(http://artichautmag.com/wp- (http://artichautmag.com/feed)
login.php)
:

Vous aimerez peut-être aussi