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de la société politique :
Balibar et Spinoza
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Résumé : Dans l’étude présente, à partir de la lecture de quatre textes de Balibar qui se réfèrent à la question de
l’individualité, nous nous proposons de montrer que Balibar n’hésite pas à attribuer une certaine individualité aux
sociétés politiques en se basant sur la philosophie de Spinoza. À partir du fait que Balibar fait l’usage d’une
terminologie spécifique de l’individualité qui sert à élaborer l’existence collective des individus humains, nous
voudrions discuter la possibilité d’utiliser une autre terminologie pour exprimer l’unité des peuples, ou des sociétés
politiques, à part de toutes les variations du terme « Individu ». La sortie de la terminologie de l’individualité, quant
à l’analyse des sociétés politiques chez Spinoza, peut nous aider pour construire une conception plus légitime,
croyons-nous, de la particularité de chaque société politique qui se montre comme la manifestation d’une certaine
manière d’exister et d’agir ensemble.
Mots-clés : Individu, individualité, Spinoza, corps politique, singularité, complexité.
Kisa özet : Spinoza düşüncesi üzerinde temellenen bireylik analizlerinin yer aldığı 4 metninde, Balibar’ın politik
toplumlara da bir tür bireylik atfetmekten çekinmediğini açıkça görebiliriz. Tekil insan bireyliklerinin kolektif
varoluşunu ele alırken Balibar’ın kullanıma soktuğu terminoloji, toplumsal bütünlüklerin ifadesini bir tür
« bireylik » olarak ortaya koymaya, ya da bu çoğullukları « birey » kavramının çeşitlemeleri üzerinden ifade etmeye
eğilimlidir. Bu çalışmada, politik toplumların bütünlüğünü ifade ederken Balibar’ın Spinoza’dan hareketle
kullandığı « bireylik » kavramının meşruiyeti sorgulanacak ve Spinoza’da her politik toplumu özgün bir « birlikte
var olma hali » olarak ifade edebilecek bir başka terminolojinin imkanı ortaya koyulacaktır.
Anahtar kelimeler : Birey, bireylik, Spinoza, toplumsal bütünlük, tekillik, mizaç.
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textes 1, Balibar indique, d’une façon ou d’une autre, que le concept complet d’un individu
exprime un équilibre, non pas fixe, mais dynamique, qui serait immédiatement détruit s’il
n’était pas continuellement reconstitué 2. L’insistance sur la nature interindividuelle de
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manifestent comme les thèmes centraux pour l’analyse de l’unité d’un peuple. Il est à noter
que ces thèmes jouent un rôle déterminant dans la lecture de l’Éthique par Balibar 6 :
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I understand these propositions [E4P29 to 31 and E4P38 to 40] as expressing the idea that relationships between
individuals which are based on their « common nature » build up a « collective » or superior individual without
suppressing their autonomy. On the contrary, they increase their potentia agendi (including, of course, their
capacity to think or know), and accordingly their capacity for existence (which means, in the vocabulary of affections,
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that for each individual they increase Joy and suppress Sadness). Given the “naturally superior” strength of external
forces (E4Ax), this means that a unity of mutually convenient individuals is an intrinsic condition for each of them
to maintain its (or his) autonomy and singularity
Mais qu’est-ce que la « singularité » ? Est-elle une simple expression de la particularité d’un
individu chez Spinoza ? Dans les textes de Balibar, une distinction critique entre
« individualité » et « singularité » n’est pas explicitée. Mais au moyen de la catégorie du
« transindividuel », Balibar nous expose son analyse sur le problème de l’unité ou de
l’individualité de l’État et il prend une distance critique face aux approches
anthropomorphistes concernant la particularité d’un État : « […] sans doute, il y a un concept
général de l’individualité et de l’individuation chez Spinoza, qui fait un avec celui de la
production des effets de la substance (en dernière analyse ce sont en effet des individualités, des
choses singulières, qui sont causes et effets, qui produisent et qui sont produites). Mais il est
profondément erroné de présenter tous les processus d’individuation sur le modèle de
l’individuation humaine (celle du corps et de l’âme humaine individuelle). C’est là
précisément l’illusion anthropomorphique, structure fondamentale de l’imaginaire, dont la
représentation des phénomènes politiques est le lieu privilégié – au besoin par le relais d’un
anthropomorphisme théologique, comme on le voit avec le Mortal God de Hobbes. Mais en
retour, l’analyse des phénomènes politiques, est la voie royale d’une critique de cette illusion.
Elle nous met en présence d’une « individualité-limite (quasi-individualité ou
transindividualité) qui concerne elle aussi les corps et les âmes, les mouvements physiques et
les associations des idées, mais obéit à un tout autre modèle 7. » La position anti-
anthropomorphiste de Balibar marque son analyse de l’unité de l’existence de la société
politique ; et le terme transindividualité se manifeste comme une conception radicale pour
éviter toutes les critiques probables concernant le contexte où l’analyse de l’Individu se
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manifeste chez Spinoza 8. Et, dans cet extrait, nous pouvons remarquer que Balibar semble
voir une équivalence entre les termes « individualité » et « chose singulière », et il fait usage
de ces termes comme les conceptions qui se réfèrent « en dernière analyse » à la même
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réalité.
La question de l’unité d’une société politique ou d’un État implique sans doute une discussion
assez vaste sur l’unité de « l’âme » et du « corps » de la pluralité humaine. Dans son article
« Spinoza et « l’âme » de l’État, Potentia multitudinis, quae veluti mente ducitur », Balibar
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donner une réponse exhaustive à cette question, il faudrait d’abord montrer comment
Spinoza explique l’individu dans l’Éthique II, et il faudrait souligner que le terme individu
exprime l’unité corporelle, donc extensive, des plusieurs corps.
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Dans ses analyses sur les formes sociales et politiques dans lesquelles les individus humains
peuvent vivre dans la concorde, Spinoza insiste sur le fait que la compréhension de la
constitution et du fonctionnement de la vie civile requiert une analyse qui dépasse la
standardisation des rassemblements humains, sous les définitions des régimes politiques et des
individus humains, sous la conception d’une nature universelle humaine. La notion « d’individu
humain » n’est jamais assimilable à une généralité qui peut être attribuée à toutes les
existences humaines singulières ; tout au contraire elle implique toujours une spécificité qui se
présente comme un rapport ou comme une proportion unique entre les parties constituant
cette individualité 11. La conception précise de l’Individu humain chez Spinoza est explicitée
dans la définition de l’Axiome II, l’Axiome III, Lemme IV, V, VI et VII de l’Éthique II. L’analyse
de l’Individu chez Spinoza se fonde sur la conception d’un corps composé de plusieurs corps.
Dans la définition de l’Axiome II, Spinoza écrit :
Quand un certain nombre de corps, de même grandeur ou de grandeur différente, sont pressés par les autres de telle
sorte qu’ils s’appuient les uns sur les autres ou bien, s’ils sont en mouvement, à la même vitesse ou à des vitesses
différentes, qu’ils se communiquent les uns aux autres leurs mouvements selon certain rapport précis, ces corps, nous
les dirons unis entre eux, et nous dirons qu’ils composent tous ensemble un seul corps ou Individu, qui se distingue de
tous les autres par cette union entre corps.
Comme Balibar l’a également souligné dans « Spinoza et “l’âme” de l’État, Potentia multitudinis,
quae una veluti mente ducitur », la conception spinoziste de l’Individu (et de l’Individu humain)
s’appuie sur une théorie physique qui tente d’expliquer à la fois l’ordre et la connexion des
choses et des idées. Dans la logique spinoziste du parallélisme entre le Corps et l’Esprit, la
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définition de l’Individu (c’est-à-dire, l’unité corporelle des plusieurs corps) est liée
directement à une certaine définition de l’Esprit humain : « L’objet de l’idée constituant
l’Esprit humain est le Corps, autrement dit une manière de l’Étendue précise et existant en
acte, et rien d’autre. » (Éthique II, Prop. XIII)
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À partir de l’Éthique II, il est possible de dire que le corps de l’homme est doué d’une
puissance propre directement proportionnelle à son degré d’individuation. Et, une telle
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puissance, comme Pascale Gillot l’explique de façon détaillée dans son article 12, se donne
d’abord à entendre comme une très grande capacité d’interaction avec les corps extérieurs, le
pouvoir de les mouvoir, de les disposer et d’être affecté par eux. Il ne relève que de la
configuration matérielle interne du corps humain. Cette puissance ne dépend par conséquent
d’aucune cause extra-matérielle, telle une âme qui serait à la base des opérations corporelles.
En ce sens, le corps humain, considéré du point de vue de son essence singulière, c’est-à-dire
de sa forme, de son individualité et de la puissance qui le caractérise, est strictement inanimé.
L’identité individuelle caractéristique du corps humain se définit comme une identité
dynamique, qui n’implique que la persistance d’un ratio interne de l’ordre du mouvement
entre les corps composants le corps humain. Celui-ci n’engage à titre général rien d’autre que
les lois du mouvement et du repos, explicatives selon Spinoza de l’ensemble des processus
matériels. Et le principe de la persévérance de l’Individu dans sa nature précise, ou encore
dans sa forme, doit être considéré comme unique et immanent à cet individu même. Cette
thèse de l’inhérence du principe de persistance de la chose elle-même se rencontre dans un
passage des Cogitata Metaphysica de Spinoza où sont posés les linéaments de sa théorie
du conatus. En raison de sa propre configuration matérielle, le corps humain, en tant que chose
singulière individuée, en tant que corps vivant, se situe lui-même à l’origine de sa persistance
dans l’être.
Dans « Spinoza et “l’âme” de l’État, Potentia multitudinis, quae una veluti mente ducitur 13 », Balibar
montre à son tour que la question d’individualité chez Spinoza est une question de l’unité
corporelle d’un corps plus complexe. Il signale qu’une question cruciale s’impose alors : dès
lors qu’il y a un doute sur la réalité de l’unité collective ou de l’ensemble d’idées, désigné
analogiquement par le terme mens, qui évoque la conception de l’âme humaine exposée dans
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l’Éthique, mais ne peut plus lui correspondre exactement, comment empêcher que le doute porte
aussi sur la possibilité de caractériser la cité ou l’État comme un corps au sens rigoureux du terme,
c’est-à-dire un individu matériel qui tend à conserver en vertu de sa propre essence ou loi de
composition ?
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Si nous cherchons à éclairer la structure véritable de l’unité de la société politique chez
Spinoza par cette question, et à travers une distinction critique entre les termes
« individualité » et « singularité », il devient possible de saisir, croyons-nous, le sens
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immédiatement le contact des corps constituants. Le contact des corps pressés et des corps
pressants détermine donc l’unité du corps en tant qu’organisme. Et l’individu humain se
présente comme l’exemple d’une telle unité organique dans lequel les parties constituantes, ses
organes par exemple, sont suffisamment liées les unes aux autres pour que l’union compose
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une totalité distincte d’une autre. En se référant à l’Éthique II, il est également possible
d’expliquer l’existence commune de plusieurs individus qui collaborent à une même action,
sans contact ou sans pression physique réciproque entre eux. Mais cette forme de composition
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des individus n’exprime pas un individu plus grand ou un individu supérieur au sens physique du
terme, mais une chose singulière.
Par la chose singulière, j’entends les choses qui sont finies et ont une existence déterminée. Or, si plusieurs concourent
à une seule action, de telle sorte qu’ils soient tous simultanément cause d’un seul effet, je les considère tous, en cela,
comme une seule chose singulière 16.
la première union relève d’une certaine statique : l’individu n’est pas avant tout défini par la production d’une
action (même si, bien évidemment, une telle production n’est pas exclue), mais par la constance du rapport entre ses
parties, par le maintien de sa forme par-delà ses variations, par la permanence d’une union distinctive de corps. C’est
pourquoi, même s’il y a une dynamique externe d’échanges avec le milieu, c’est la stabilité du rapport entre ses
mouvements qui fait l’individu. La singularité en revanche relève dans sa définition même de la dynamique : c’est le
concours des individus coproduisant un même effet qui les définit, tous ensemble, comme une chose singulière. La
constance du rapport (statisme), tout comme la communauté d’action (dynamisme), est donc unificatrice : la première
est individualisante, et la seconde singularisante 17.
En affirmant une telle distinction entre union individuelle statique, par contact ou pression
réciproque, et union singulière dynamique, par collaboration ou coproduction, il est possible
de dire qu’une communauté humaine, avec ses passions propres, ses craintes et ses espoirs, et
également un État, avec ses institutions propres et ses relations de pouvoir, peuvent être
compris à chaque fois comme une « chose singulière ». Car, dans une société politique,
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plusieurs individus se trouvent unis par une passion commune, par une expérience commune
ou par une institution commune ; ils coopèrent tous ensemble à la production de mêmes effets
pour arriver à une même fin. Mais ce type d’union des individus n’implique pas
nécessairement un individu plus grand ou supérieur. Il est à noter que Spinoza n’utilise pas le
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terme « Individu » pour les États ou pour les communautés humaines ; pour exprimer la
spécificité de chaque communauté humaine, il utilise le terme ingenium, à savoir la
complexion 18.
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une stratégie pour rester ensemble sert, dans la théorie politique de Spinoza, à montrer de
façon détaillée comment un rassemblement humain spécifique structure ses actions
communes et les conséquences de ses actions 22.
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À partir de cette insistance sur la spécificité et sur le rôle de chaque expérience commune
dans l’histoire, il est possible de parler de singularité d’un peuple ou d’une communauté qui se
constitue comme le produit d’un acte commun dans des conditions historiques et
matérielles. Lorsque Spinoza affirme que la nature ne crée pas des nations, mais seulement des
individus, il distingue le processus d’individuation et celui de singularisation collective.
L’individuation est d’abord physique, et même physiologique dans les cas d’organismes
humains ; elle est aussi sociale, puisqu’elle dépend des usages, collectivement réglés, des
corps. La complexion singulière d’un individu s’explique donc par son aptitude, d’abord
physiologiquement déterminée, ensuite socialement modifiée, à être affecté et à affecter, par
les affects qu’il est capable de dynamiser en vertu de sa nature ainsi constituée. La
singularisation collective révèle quant à elle, sur le fond de cette individuation naturelle (qui
est en même temps une socialisation) des lois et des mœurs collectivement reçues, c’est-à-
dire provenant de l’histoire du groupe comprise dans ses relations avec d’autres groupes 23. Il
est à remarquer que le principe de singularité de chaque communauté humaine met en
lumière l’une des liaisons directes entre les deux traités de Spinoza. Comme
Pierre-François Moreau l’a bien indiqué, la positivité de l’ingenium permet, dans le Traité
politique, une lecture spécifique de chaque État. Elle évite de le déchiffrer d’emblée dans le
schéma des trois gouvernements, comme elle évite, dans le Traité théologico-politique, de lire le
contenu des législations sous le primat de l’élection des Hébreux 24.
S’il est possible de parler de l’ingenium d’un peuple à partir d’une lecture du Traité politique et
du Traité Théologico-politique 25, la définition de l’ingenium d’une certaine pluralité d’individus
doit être strictement liée à une expérience en tant qu’activité originelle ou fondatrice de cette
communauté humaine 26. C’est-à-dire que la spécificité de la combinaison unique d’une
certaine communauté humaine s’explique d’abord par l’agir ensemble de cette communauté.
Pour attribuer une complexion spécifique à une communauté humaine, il faudrait expliquer
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une singularité qui s’explique par une certaine complexion qui lui est propre ou propre à son
agir ensemble. Il s’agit ici d’une singularité commune qui doit se manifester par et dans une
activité commune, dans un rapport de mouvement. Donc, si nous affirmons l’idée de
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NOTES
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avant et après Marx, Étienne Balibar, Éditions Galilée, 1997, p. 57-101.
2.Étienne Balibar, «Individualité et transindividualité chez Spinoza», in Architectures de la
raison, Mélanges offerts à Alexandre Matheron, textes réunis par Pierre-François Moreau, ENS
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9. Baruch Spinoza, Traité politique, trad. Charles Raymond, Éditions des Presses Universitaires
de France, 2005, p. 113. TP III, § 2 : «[…] le droit de l’État, ou droit de Souverain, n’est
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rien d’autre que le droit de nature lui-même, déterminé par la puissance non de chacun, mais de
la multitude lorsqu’elle est conduite comme par une seule âme; autrement dit, tout comme chacun
à l’état naturel, le corps et l’âme de l’État tout entier ont autant de droits qu’ils valent
par la puissance.
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10. Par «la manière unique d’exister de chacun», nous nous référons sans doute à une pluralité
de concepts spinozistes qui apparaît dans les ouvrages de Spinoza comme équivalent de l’un à
l’autre: le conatus, le droit et la puissance.
11. Pascale Gillot, «Corps et individualité dans la philosophie de Spinoza.», Methodos [En
ligne], 3|2003, mis en ligne le 05 avril 2004, consulté le 28 janvier 2012.
URL :http://methodos.revues.org/114 ; DOI : 10.4000/methodos.114 ). Voir également l’analyse de
Pascal Sévérac sur l’individualité qui est présentée dans son ouvrage intitulé Spinoza, Union
et Désunion, Éditions Vrin, Paris, 2011. p. 124-143 («De l’individu»).
12. Pascale Gillot, «Corps et individualité dans la philosophie de Spinoza.», Methodos [En
ligne], 3 | 2003, mis en ligne le 05 avril 2004, consulté le 28 janvier 2012.
URL :http://methodos.revues.org/114 ; DOI :10.4000/methodos.114
13. Étienne Balibar, «Spinoza et “l’âme” de l’État, Potentia multitudinis, quae una veluti
mente ducitur», in Ethik, Recht und Politik bei Spinoza, op. cit.
http://www.ciepfc.fr/spip.php?article238, p. 24.
14.Ibid., p.19-20.
15.Pascal Séverac, Spinoza, Union et désunion, op. cit., p. 134-139.
16. Éthique II, Définition 7.
17. Pascal Séverac, Spinoza, Union et désunion, op. cit., p. 135-136.
18. TTP, XVII, §26.
19. Concernant l’idée d’ingenium d’un peuple, voir les analyses de Pierre-François Moreau dans
Spinoza, L’expérience et éternité de Pierre-François Moreau (particulièrement le chapitre
intitulé « L’“ingenium” du peuple et l’âme de l’État», Éditions des Presses Universitaires de
France, 1994, p. 427-467.) Voir également les critiques de Balibar concernant les analyses de
Pierre-François Moreau sur la conception de l’ingenium chez Spinoza («Spinoza et “l’âme” de
l’État, Potentia multitudinis, quae una veluti mente ducitur»,).
20. Pierre-François Moreau, Spinoza, l’expérience et l’éternité, op. cit., p. 428.
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l’Étranger, T. 167,n° 2, Spinoza (I), Avril-Juin 1977, p.201-232)
Laurent Bove, « De l’étude de l’État hébreu à la démocratie : La stratégie politique du
conatus spinoziste » in Philosophiques, vol. 29, nº 1, 2002.
22. À ce propos, le contenu du Traité théologico-politique est souvent comparé au
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contenu du Traité politique. Concernant cette comparaison assez connue, voir les textes
suivants :
Alexandre Matheron, « Le problème de l’évolution de Spinoza du Traité théologico-
politique au Traité politique » in Spinoza, Issues and Directions-The Proceedings of the
Chicago Spinoza Conference, Edited by Edwin Curley and Pierre-François Moreau, E.J.
Brill, Leiden, 1990.
Laurent Bove, Pierre-François Moreau, Charles Raymond, « Table ronde autour du Traité
politique » in Le Traité politique de Spinoza, Nouvelles Lectures, sous la direction de
Chantal Jaquet, Pascal Séverac et Ariel Suhamy, Éditions Amsterdam, Collection Caute !.
23. Pascal Séverac, Spinoza, Union et désunion, op. cit, p. 138.
24. Pierre-François Moreau, Spinoza, l’éternité et l’expérience, op. cit., p. 429.
25. Nous suivons les analyses de Pierre-François Moreau concernant l’ingenium d’un
groupe dans son ouvrage Spinoza, l’éternité et l’expérience, op. cit., p. 427-428.
26. Ici, l’événement fondateur pour les Hébreux est la sortie de l’oppression
égyptienne. Cette expérience devient la référence primordiale dans la détermination des
principes fondamentaux sur lesquelles l’État hébreu est construit. Pour les textes où
il est question de naissance, de l’organisation et de l’histoire de l’État hébreu voir
essentiellement les chapitres V et XVII-XVIII du Traité théologico-politique.