Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LA VÉRITÉ:
I INTRODUCTION:
la vérité est d’abord l’objet d’une recherche. Une telle démarche suppose qu’on
postule son existence. Une telle assertion est-elle fondée: La vérité existe - t elle
vraiment ou n’est elle qu’une exigence infondée d’un esprit qui voudrait en finir
avec sa condition toujours et en tous points relative? Si on admet l’existence de
la vérité tous les problèmes ne sont pas pour autant levés ,au contraire:
-un premier problème se pose quant aux Moyens qui permettent d’y
accéder.
-Ensuite il faut réfléchir sur les critères qui permettent de la reconnaitre.
-Vient enfin la question de sa valeur.
Autant de points qu’il nous faudra aborder dans ce chapitre.
1
2
2 /l’option relativiste:
-Diogène laerce:”Protagoras fut le premier qui déclara que sur toute chose on
pouvait faire 2 discours exactement contraires et il usa de cette méthode”. Vies
et Sentences des Hommes Illustres. Il ne s’agit pas là d’un simple constat sur le
caractère contradictoire des opinions.il affirme là que ce type de contradiction
n’est pas un simple fait mais qu’il s’agit d’une contradiction de droit.
2
3
_la position de Protagoras est donc fondée sur le postulat selon lequel l’homme
est mesure de toute chose”. Il ne faut pas comprendre cette affirmation en
reference a un sujet humain universel, mais au sens individuel du mot homme:
Aristote Métaphysique: ”Ce qui revient à dire que ce qui parait à chacun est la
réalité même”. ou encore Platon”Théétete:”telles que les choses m’apparaissent
a moi les choses existent pour moi;, telles qu’elles t’apparaissent à toi, telles
elles existent pour toi”.
c/ apercu critique:
3
4
4
5
La théorie des idées apparait la première fois dons le Cratyle. Il s’agit pour
Platon d’affirmer que les êtres ont une certaine permanence. Ils ne sont ni
relatifs a nous ni indépendants de nous. Elles se laissent entrainer au gré de
notre imagination mais au fond elles sont indépendantes de nous. L’appel aux
mathématiques donne une explication de ce qui parait contradictoire à nos sens.
La science des chiffres à le mérite de nous faire échapper a la sphère de ce qui
change et passe pour nous faire réfléchir sur des quantités éternelles. .Au dela
des mathématiques se trouve la connaissance la plus haute parce qu’elle est an
hypothético-déductive.: La connaissance des idées.Les mathématiques ne sont
que ”le prélude à l’air qu’il faut apprendre”..République
Le Dialecticien est celui qui atteint l’essence de chaque chose.Il est parvenu au
couronnement au faite des sciences.(cf cours sur la Métaphysique).
C’est dans le discours ;l’échange verbal; que l’apprenti philosophe ou les
interlocuteurs de Platon vont pouvoir appréhender plus aisément l’existence de
la vérité et parviendront à l’atteindre. Face a la parole efficace du sophiste va
s’ériger la recherche de la Vérité objective chez Socrate et Platon. Le but du
discours est de découvrir la vérité en s’aidant mutuellement. C’est désormais
l’accord des esprits et non le pouvoir qui est visé. L’usage du discours est donc
nécessairement réglé par une éthique. Un discours véritable est tout le contraire
d’une dispute avec ses arguments ad-hominem et l’inévitable cortège de
passions. Socrate admet que la vérité en tant qu’elle s’atteint se signale d’une
certaine manière dans la concordance des discours d’hommes de bonne volonté
et raisonnables. Le dialogue exclut donc la dispute ;la mobilisation des
passions.il faut en outre remettre en question ce qui a pu faire l’objet d’un
accord .
5
6
Objections :
- Kant remarquera toutefois que définir la vérité comme accord de la
connaissance et de son objet est juste mais que c’est une définition purement
nominale qui ne nous livre pas de critère permettant de savoir quelle
connaissance est vraie. Est-ce comme le pensent les empiristes que l’esprit doit
être adéquat aux choses ou est-ce comme le veut Kant aux choses de l’être à
l’esprit ? CF texte 6
6
7
7
8
Mais peut-on tout connaître par évidence ? La réponse de Descartes est négative
notre entendement étant fini nous ne pouvons pas tout connaître de la sorte mais
nous pouvons percevoir ainsi les premiers principes comme le cogito ou les
axiomes mathématiques.
Ensuite par démonstration ou par voie de déduction nous pourrons déduire
toutes les autres connaissances. Ainsi l’intuition et la déduction sont elles les
deux voies qui conduisent a la vérité. ( voir texte 6 de Descartes cf. logique et
mathématique manuel )
Descartes postule donc que la vérité est a la portée de tout un chacun pour peu
qu’il use de sa raison avec méthode, c’est a dire que la vérité est en quelque
façon rationnelle. L’ordre du vrai aurait donc un modèle rationnel.
Pour Descartes c’est le modèle géométrique qui rend le mieux compte de la
méthode rationnelle :
« Ces longues chaînes de raisons toutes simples et pratiques dont se servent les
géomètres pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations m’avaient
donné l’occasion de m’imaginer que toutes les choses qui peuvent tomber
sous la connaissance des hommes s’entresuivent de même façon, et que pourvu
seulement qu’on s’abstienne d’en recevoir aucune pour vraie qui ne le soit ,et
qu’on garde toujours l’ordre qu’il faut pour les déduire les unes des autres, il
n’y en peut avoir de si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne ni de si
cachées qu’on ne découvre » ( Discours...2° partie.)
L’évidence dont parle Descartes est purement intellectuelle : c’est l’acte d’un
esprit qui conçoit une idée avec suffisamment de clarté et de distinction pour
que cette vérité s’impose d’elle-même. Ce qui suppose qu’il ne s’agit de
l’évidence des sens qui à cette étape du Discours de la méthode sont récusés car
8
9
trompeurs, et que d’autre part l’esprit doit éviter toute précipitation dans son
jugement ( préjugé ).
b/ aperçu critique:
-Cette approche intellectualiste de la connaissance a été critiquée a partir
du XVIII ° SIÈCLE. Descartes conçoit comme possible d’atteindre une vérité
sur le monde physique d’après des principes a priori déduits de la seule Raison
Humaine. Or on récusa l’idée que l’on puisse ainsi traiter le monde physique
comme un système mathématique et déduire des vérités de fait à partir
d’axiomes évidents.
Ainsi dans le domaine des sciences de la nature le critère doit être avant tout
l’observation même des faits. ( cf Diderot ou Hume )
La vérité est acquise dans et par l’observation des faits et non par inspection de
l’esprit. Dans cette perspective c’est l’évidence sensible qui devient critère de la
vérité.
- le critère cartésien s’est heurté des la fin XVII ° SIECLE à une autre
critique qui fut formulée par Leibniz :
L’évidence est un critère subjectif qui s’accompagne d’un sentiment de
certitude. En effet, l’évidence reste par définition l’expérience que fait une
subjectivité ou pour le dire autrement toute vérité est vérité pour une
conscience. Je pense donc je suis, voilà de quoi j’ai en conscience la certitude,
et c’est pourquoi selon Descartes c’est absolument vrai.
L’évidence ne peut donc pas être autre chose qu’un sentiment qui, comme tel,
n’est pas fondée. C’est le reproche de Leibniz à Descartes : l’évidence n’est pas
un critère suffisant du vrai car ne peut-on parler de fausse évidence ? Ce
sentiment peut très bien être relatif à une culture et ne rien devoir à la seule
raison. Chacun peut faire les frais d’un sentiment d’évidence qui conduit à
l’erreur. Comment alors distinguer l’évidence des faux -semblants ?
Certes Descartes préconisait à cet effet de ne pas tomber dans les deux défauts
que sont la précipitation et la prévention ( manque d’attention à l’évidence
intellectuelle ) mais une fois de plus, penser que l’on a suffisamment fait
attention est très subjectif. Il faut donc à l’évidence un critère objectif qui nous
assure de sa véracité.
9
10
donc que sa valeur de vérité doit relever de la preuve. Ainsi c’est remarquable
dans le cas de l’arithmétique; Il suffit de manier correctement les règles
opératoires pour être sur de ne jamais se tromper. ( cf le grand Art de Lulle au
XIII ° SIECLE ).
On objectera alors que les principes premiers d’un raisonnement, n’étant pas par
définition démontrés, ne peuvent être connus que par l’évidence. Ainsi, vouloir
fonder l’évidence sur la démonstration nous ramènerait finalement à l’évidence
! ( cf logique et mathématique : les géométries non-euclidiennes comme
tentatives pour échapper à ce dilemme. )
On peut donc selon les philosophes définir différemment la vérité, ainsi que les
critères qui permettent de la reconnaître comme telle. En réalité, il est possible
de rendre raison de ces différences si l’on se place du point de vue des domaines
d’application de ces différents types de vérité, et qu’on distingue ainsi que l’a
fait Leibniz, mais également Hume après lui, les vérités de fait et les vérités de
raison :
- Il existe un type de vérité qui concerne les faits et sur lequel insistent donc les
partisans de la vérité adéquation. Il s’agit de ce que les logiciens nomment la
vérité matérielle d’un raisonnement, et dont le domaine d’application est
essentiellement celui des sciences expérimentales.
Dans ce cas, une théorie scientifique sera vraie si elle est prouvée
expérimentalement. ( cf. Théorie et expérience )
C/ Conclusion :
10
11
11