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FONDEMENT DE LA

SCIENCE
Axe 1
Cours 1 : Aristote et la démonstration

01 SEPTEMBRE 2019
LÊ HOAN LAM
Philippe Touchet
Introduction :
2 étymologie de Science: tout logos est épistémè mais pas inversement
 Logos : sens large de savoir
 Epistémè : science démontrée produit une démonstration par logique ou expérience
Physique = nature ; science de la nature. C’est une épistémè et un logos dont l’objet est la nature
Objet de savoir (sujet) diffère selon les sciences : physique diff de l’astrologie ou de la psychologie.
Philosophie = acte de savoir, forme de connaissance générale et non de nous faire connaitre
davantage sur la nature.
« Tout enseignement donné ou reçu par la voie du raisonnement vient d’une connaissance
préexistante »
Enseignement chez Aristote et Descartes = indice de science, enseigner = avoir la science. Enseigner
= rendre raison. Enseignant = n’est pas savant, mais celui qui sait rendre raison des thèses
Savant = cherche ce qu’il ne sait pas.
Cercle vicieux = savant cherche mais connait pas la raison. Cercle du Ménon par Platon : paradoxe de
la science = si tu sais déjà ce que tu cherches, tu n’as plus à chercher mais si tu ne sais pas ce que tu
cherches alors tu ne peux pas le trouver.
Dans les 2 cas = impossible de rendre raison de la science.
Résolution = connaissance préexistante à la science.
Science = commencement pas par la pure ignorance, de la pure ignorance pas de dianoétique =
démonstration.
Croyance = savoir qu’on ne sait pas mais conviction d’une opinion. Jugement subjectif = pas de
démonstration possible.
Science = possibilité d’objectivité. EX : maths = thèse pas tjrs démontré mais démontrable
Pour avoir de la science : savoir préexistent ; reconnaissance préexistante. Ex : Archimède cherche la
loi de la poussée des liquides, il ne sait pas mais il sait déjà quelque chose. Donc conclusion
préexistante
Emergence de l’erreur, illusion, paralogisme : si la science = rapport entre ce que je sais déjà et ce
que je ne sais pas.
Erreur = indice de l’esprit qui se trompe. Ne tient pas à la perception. Pas de perception fausse.
Erreur tient du jugement . EX : lune plus petite que la pièce.
Sophiste : si la science est liée à une connaissance préexistante = erreur.
Théorie du Syllogisme : forme de l’activité de l’esprit = logique.
3 formes de l’activité logique :
1- Activité du concept : acte de concevoir : produire la définition universelle d’une chose. Lié au
langage. Substitution d’un concept à une perception, unité universelle à une intuition
sensible, universalité du concept à l’expérience.
Concept seul = pas de savoir, ni de pensée
2- Opération de thèse : lié dans une proposition un concept sujet(unique) avec un concept
prédicat(extension plus général, catégorie). Aristote dit « juger c’est dire quelque chose de
quelque chose » c’est attribuer une qualité un prédicat à un sujet. Proposition apophantique
= susceptible d’être V ou F. Erreur tient au jugement.
Science qu’avec des affirmations, concepts = susceptible d’erreur.
3- Opération du raisonnement : dianoétique, mathématique (calcul), démonstration.
Syllogisme = produit des vérités à partir d’autre vérités. Articulation de plusieurs
propositions. Ex : Socrate est mortel
2 type de connaissance dans un raisonnement :
 Prémisses : connaissances affirmées sans être démontrées
 Conclusion : résultat de la mise en rapport de plusieurs prémisses
Raison = lien entre plusieurs propositions : unifier mon esprit avec lui-même.
Erreur = fausseté dans les prémisses = fausseté dans les conclusions
Syllogisme dialectique : transfert de l’erreur dans la conclusion EX : cheval bon marché
Règne de l’erreur ne tient pas seulement à l’expérience.
 Proposition universelle existentielle : Tous les corbeaux sont noirs
 Proposition particulière existentielle : Ce corbeau est noir, il y a des corbeaux noirs
Paralogisme, déduction du syllogisme : mélange de l’universelle et particulière : il y a des corbeaux
noirs et pas de blanc donc tous les corbeaux sont noirs.
Paralogisme par induction : à partir des particuliers/généraux existentiels pour en induire un
universel : il y a des corbeaux noirs, donc ils sont tous noirs.
Induction : chercher dans l’expérience la généralité : générale(cas fait par l’expérience) vers
l’universel (tous les cas même ceux en dehors de l’expérience).
Faire l’expérience = induire, tirer une règle du général (série de cas particuliers).
Activité de l’esprit : mettre en rapport, lié ensemble = la synthèse
Mathématique : science démonstrative pure (pas besoin de définir les objets). L’arithmétique =
science du calcul des nombres (pas un objet mais une relation). Science purifiée de l’expérience.
Art, teckné = savoir scientifique. (Chapitre 4 du L VI d’Ethique à Nicomaque) «un art est
essentiellement une certaine disposition à produire, accompagnée de règle ; concerne toujours un
devenir131, et s'appliquer à un art, c'est considérer la façon d'amener à l'existence une de ces choses
qui sont susceptibles d'être ou de n'être pas, mais dont le principe d'existence réside dans l'artiste
et non dans la chose produite » Ex : des lit de la République de Platon.
Connaissance produite par ouï-dire ou expérience.

Rhétorique : même forme logique que la science. Politicien = (Aristote) champion de l’induction :
généralisation.
Distinction entre la forme et la définition :
 La visée du discours = l’être. La connaissance préexiste à mon discours. La science est dans la
chose et dans mon discours. Ex : Aristote, tu es blanc pcq tu es blanc et non pas pcq je le dis.
Il faut présupposer l’être de la chose pour pré-fonder le discours. Prétendre atteindre
l’essence et l’existence de la chose au-delà de l’esprit du raisonnement.
 Pas une simple définition.
 Discours : vise le vrai (pas l’efficacité, sinon sophisme)
Critère du raisonnement vrai au sens de la science :
 La définition de la forme doit être en rapport avec la réalité (possibilité de la changer). EX : la
diagonale du carrée est commensurable à un de ces côtés = faux pas seulement dans le
discours mais dans la relation entre déf et forme.
La visée de la science = aller avec le discours. Science = logos + une chose.
Articulation d’un discours (proposition qui définisse universellement) et la chose en dehors du
discours.
 La chose = étant, singulier. Ex : Socrate, le lion existe de manière singulière.
 Universalité relève de l’essence, universalité réelle pcq des singularités l’incarne.
 Règle universelle EX : la somme des angles des triangles est = à 180°. Règle universelle dans
le discours.
o Devienne une connaissance = corresponde à la chose dite.
o Chose doit exister sinon = utopie.

Science = application de la règle au cas.


Rapport de la science à l’être :
 Être = étant déterminé et singulier par leur existence même = manifestation.
 Relativité de ma position d’observateur des êtres.
2 sources de particularisation : subjectivité de l’observateur ; l’apparition des choses (Héraclite « on
ne se baigne jamais 2 fois dans le même fleuve » : prob de la nature changeante, et de l’identité qui
est à la base de l’essence scientifique = science impossible ?)
Rapport entre la règle et le cas ; le savoir et le phénomène : Platon, théorie des idées. Seule la forme
universelle est réelle, la règle = vérité des choses. Imperfection du particulier, singularité = imitation
de la vérité/règle.
 Monde des apparences : science impossible, nous détourne de l’essence.
 Monde des essences, intelligible : réalité universelle.
Aristote : Problème de la participation dans la théorie des idées de Platon. CHap 6 Livre A de le
Métaphysique.
 La forme intelligible appliqué à une matière = navette en bois, en fer… Multiplicité de l’unité
de la navette.
Indécision : incapable de comprendre comment le particulier participe de l’universelle.
Ex : Dyade d’Aristote : (sophisme de la participation)
 Toutes les dyades sont paires
 Je sais qu’une dyade est paire
 Face à une dyade non-paire = ignorance : ce cas nie la règle/science.
Dans tout syllogisme scientifique : principe existentiel/
 Tous les corbeaux sont noirs, j’en vois un blanc = production d’un contre-exemple.
Que parce que je connais la règle que je peux reconnaitre sa négation. Ainsi la science produit sa
propre négation.
Aristote : pas partir de l’universelle pour déduire le particulier pcq face à un cas contraire : ignorance
absolu.
(Comme si la science n’était que science de l’universel, et donc pas science pcq ce qui existe c’est la
science du particulier. La science de la maladie ne sert à rien si je n’ai pas connaissance du malade. La
médecine de l’universel ne servirait à rien. Il faut concevoir une science qui articule ensemble,
universelle de la forme et la particularité du cas. Il faut construire une théorie de la science qui nous
permet de saisir le cas et la règle, la singularité et l’universalité ensemble ; sans quoi la science sera
abstraite, Aristote dit séparé à l’image des mathématiques.
Le cas n’est éclairé par la règle que s’il est déjà la règle = cercle vicieux. Les sophistes avaient déjà
remis en question la théorie platonicien : ‘vous postulez déjà ce que vous cherchez’, vous postulez
que sa particularité est négligeable, vous postulez qu’il y a tjrs de l’universel dans le particulier, vous
faites comme si le phénomène était toujours déjà connu, nous ne croyons pas à une science qu’elle
est déjà dans l’universel sans même concevoir que l’universel puisse être lui-même modifier par la
particularité’)

I) La théorie des causes


a. La science de la cause
« Nous estimons posséder la science d’une chose d’une manière absolue, et non pas, à la façon des
Sophistes, d’une manière purement accidentelle, quand nous croyons que nous connaissons la cause
par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et qu’en outre qu’il
ne soit pas possible que la chose soit autre qu’elle n’est. » - Aristote, Les seconds analytiques
Déf : contre les sophistes. 2 sciences :
 Science par accident : saisir des règles pas de discernement de la cause. Le sophiste est dans
le savoir mais sans la connaissance des cause. Ex : Froid, vitre givrée. L’expérience =
connaissance d’une règle pas accident, pas de la cause.
 Science absolue
Principe relèvent des causes Les causes relèvent des effets.
« Que nous savons que cette cause est celle de la chose »
La cause (pas la cause générale = Dieu) est propre à la chose.
3 critère de la scientificité : causalité, propriétaire de la cause, nécessité
« Qu’en outre qu’il n’est pas possible que la chose soit autre qu’elle n’est » = cause nécessaire,
Aristote : la cause est antérieure à l’effet dans l’être et dans la connaissance.
« Ce qui le montre, c’est attitude aussi bien de ceux qui ne savent pas et de ce qui savent »
impossible de se passer de la cause.
Sophiste : empirisme de la causalité et nécessité. Ex : aller à Paris ou penser à Paris : dans l’exp
nécessité.
La prémisse ne doit pas être l’effet d’une autre cause. La première prémisse : la cause première =
unique = donne la totalité des causes et donc des science. Doit être connue de manière immédiate,
sans méditation, démonstration.
La science est démonstrative mais les principes de la science ne peuvent pas être démontrés.
Antériorité des causes dans la science, mais aussi dans l’être. Production de science seulement si la
cause est connue avant les effets. Aristote dans la Métaphysique, petit Alpha 993 B« Ainsi autant une
chose à d'être, autant elle a de vérité» = la cause est plus un être que ses effets, la substance a plus
d’être que les attributs. Ex : température a plus d’existence que les formes qu’elle va donner à l’eau.
Connaitre les cause = connaitre les contraires possibles. Ex : médecine peut être à l’origine de la
maladie comme de la guérison.
Les effets ont une multiplicité, fragilité, contingence que la cause n’a pas.
b. La théorie des 4 causes
La science fait le lien entre la cause et l’effet, rapport entre l’universel et le singulier = déduction. Pas
de science des causes seules.
 La cause formelle ; Ex : l’existence d’un arbre
L’arbre « soit la chose qu’il est », il faut que son essence détermine sa forme (relation entre les
parties, structure du phénomène) qui est universelle quelque soit l’arbre. = Forme définitive. Forme
en puissance dans la chose. Ici la graine (préformation). Dans l’art la forme est dans l’intelligence.
Relève de l’essence éternel de la chose.
 La cause matérielle
Cause indéterminée : bois/pierre/eau. = Support de l’être. La matière est puissance des contraires,
construction/destruction, génération/corruption. Indéterminé = besoin d’un moteur
 Cause motrice
Energie, passage de la puissance à l’acte. Ex : dans la technique = l’artisan.
 La cause finale
Le principe de toutes les autres causes. La cause première. Le résultat final. Possibilité de se rater
d’où les monstres (être qui n’est pas devenu ce qu’il devait être). (L’art vient compenser les défauts
de la nature à réaliser les êtres)
La véritable raison d’être de la chose c’est sa finalité. La finalité est antérieure à l’acte.
Conclusion :
1- Science tjrs connaissance antécédente = un principe indémontrable. Paradoxe science =
démonstration, principe de la démonstration indémontrable. CSQ : scepticisme antique la
science = impossible. Aristote et Platon : indémontrabilité = autre forme de la science,
intuitive, contemplative.
2- Cercle du Ménon : la science doit précéder la science.
1- Connaissance par la science = connaissance des causes. Causes = plus d’être que
l’effet. Connaissance des causes = plus proche de la vérité.
2- Connaissance des causes = connaissance de la multiplicité des causes. (Philo
présocratique : la nature = 1 seule cause) Aristote pour comprendre la totalité de
la nature = multiplicité des causes = 4 causes.
Toute science suppose un discours = forme logique.
2 sources possible du savoir : discours (structure du logos) et l’expérience (rapport à la nature)
Question du devenir, vérité.

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