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Introduction générale :...........................................................................................................................3
Chapitre 1 La mutation du système financier marocain.........................................................................5
Section 1 : le système financier avant les années 90..........................................................................5
Section 2 : La réforme du système financier à partir des années 90..................................................6
Chapitre 2 Le rôle du système financier.................................................................................................7
Section 1 : Le financement de l’économie..........................................................................................8
Section 2 : Le système financier et le reste du monde.......................................................................9
Chapitre 3 Le système financier face à la crise sanitaire (Covid-19).....................................................12
Secti on 1  : L’eff et de la covid-19 sur le secteur bancaire   et le secteur fi nancier.........13
Section 2 : les mesures d’ordre financières......................................................................................17
Conclusion :..........................................................................................................................................19
Bibliographie :......................................................................................................................................20

2
Introduction générale :
Le système financier marocain a été profondément réformé, depuis le début des années 90,
autour de nombreux axes notamment le décloisonnement des marchés de capitaux par la
transformation des relations entretenues entre les différents éléments constitutifs du système
financier, la libéralisation des opérations financières et la réforme du cadre réglementaire des
banques et du marché financier. Ainsi ont été introduits, dans le cadre de la loi bancaire de
1993 et des textes attenants, le désencadrement du crédit, la suppression progressive des
emplois obligatoires, la libéralisation des taux d’intérêts débiteurs en 1996 et la même année,
le lancement d’un marché des changes interbancaire.

A partir de 2000, un nouveau plan comptable pour les établissements de crédit a été adopté.
Cette libéralisation de l’activité bancaire s’est réalisée dans un cadre prudentiel renforcé
(notamment en matière de classification des créances douteuses à provisionner) que le
système bancaire a globalement su intégrer, exception faite des anciens organismes financiers
spécialisés. Le marché financier, quant à lui, après sa modernisation par une batterie de
mesures, en 1993, a connu, en 2004, une mise à jour de son infrastructure et de ses règles de
fonctionnement et un renforcement des pouvoirs de l’autorité de marché.

Quelles sont les mutations et les rôles du système financier et ses interactions face à la covid-
19 ?

Notre travail sera présenté sous forme de trois chapitres :

En ce qui concerne le premier chapitre, on va parler de la mutation du système financier


marocain avant et après les années 90.

Dans le deuxième chapitre, nous allons traiter le rôle du système financier dans le
financement de l’économie et par rapport au reste du monde.

Et en troisième chapitre, nous allons voir comment le système financier a réagi face a la crise
sanitaire (Covid-19).

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Chapitre 1 : La mutation du système financier marocain

La réforme des systèmes financiers est un phénomène international qui a démarré au début
des années 60 dans certains pays de l’OCDE et qui s’est augmenté et généralisé au cours des
années 70 et 80.

Pour répondre à la nécessité de moderniser, le système financier marocain s’est inscrit dans
cette même logique à l’instar des autres pays afin d’accroître son efficacité, et d’améliorer son
attractivité sur la scène internationale. Dans ce processus, Bank Al-Maghreb a été impliquée à
deux niveaux. Faisant partie de ce qui est communément appelé « autorités monétaires », elle
a participé activement à la modernisation de la sphère financière dans son ensemble et en tant
que Banque Centrale, elle a été amenée, du fait de ces mutations, à mieux préciser ses
attributions et à rénover ses instruments d’intervention en matière de conduite de la politique
monétaire et de contrôle de l’activité des établissements de crédit.1

Section 1 : le système financier avant les années 90


Après l’indépendance le 18 novembre 1956, le Maroc n’avait pas presque de système
financier. Il n’avait pas des investisseurs privés nationaux et les capitaux étrangers n’avaient
pas confiance en nous après le rejet du colonisateur. Donc l’Etat s’est chargé tout seul de créer
des institutions capables de financer.

1. Règlementation :

Avant les années 90, l'Etat a pratiqué une politique d'expansion sur l'économie
marocaine. Après la création des institutions financière, en 1973 le Maroc a vu la «
Marocanisation », son objectif était la création d'une classe d'homme d'affaire et investisseurs
marocains qui va prendre la charge de l'économie en remplaçant les postes occupés par les
étrangers par des nationaux. Du 1973 au 1977 le Maroc faisait de la planification économique
après que le prix du pétrole s'est élevé, à cause de la guerre, en influençant le prix du
phosphate qui est augmenté aussi. L'Etat, en comptant sur les recettes du phosphate, a
organisé un plan optimiste appelé « Plan Quinquennal » qui programmait beaucoup
d'investissement. Après que la chute du prix du pétrole s'est répercutée sur l'économie
marocaine, l'Etat se trouvait dans une situation très difficile puisqu'il n'avait pas les moyens
1
Selon le Haut-commissariat au plan

4
pour financer ses projets. La solution était que le Maroc a commencé à s'endetter. Le système
financier marocain souffrait de l'effet d'éviction par l'encadrement des crédits, l'Etat imposait
des plafonds à la distribution de ces derniers, et les banques étaient obligés par la loi d'acheter
les bons de trésor et il instituait de nombre de coefficients d’emploi obligatoire, donc
l'épargne n'allait pas au secteur privé. D'autre part pour gérer la régulation monétaire, la
banque centrale avait fixé un taux d'intérêt faible que décourageait l'épargne. En 1983 le
Maroc a eu une crise cardiaque à cause de l'endettement élevé et le déséquilibre des agrégats
macroéconomique tels que le déficit budgétaire et le taux d'inflation. L'extérieur à décider de
donner de l'aide au Maroc mais avec une condition : le programme d'ajustement structurel. 2

2. Intermédiation :

Dès les premières années de l'indépendance, le souci d'assurer le financement de


l'économie avait conduit le Maroc à la création et la réorganisation des établissements de
crédit. En 1959 l'Etat s'est chargé de créer la majorité des institutions financière comme Bank
Al-Maghrib avec le rôle de la banque centrale marocaine. Ces établissements ont eu une
mission bien déterminée dans la collecte de l’épargne et le financement des investissements
ainsi que des diverses activités des secteurs privés et publics. C’est ainsi, pendant longtemps,
le système financier marocain a été dominé par un secteur bancaire et une épargne constituée
principalement par les dépôts à vues et à terme. Dans un pareil système le rôle de la banque
centrale s’est réduit à un simple contrôle des établissements de crédit. Cette période a coïncidé
avec une marge d’intermédiation extrêmement élevée, d’importants vides de financement, des
pans entiers de l’économie marocaine trouvaient des difficultés à accéder au crédit bancaire.

3. Cloisonnement :

Puisque l'Etat s'est engagé de l'affectation du capital, il a créé en 1959 pour chaque
secteur des organismes financiers spécialisés tels que :

 CIH : Crédit Immobilier et Hôtelier

 BNDE : Banque Nationale de Développement Economique pour le secteur du l'industrie

 CNCA : Caisse Nationale du Crédit Agricole

 CDG : Caisse de Dépôt et de Gestion

2
Rouggani Khalid, « L’Economie Monétaire et Financière », Casablanca,2011

5
 CEN : Caisse d’Epargne Nationale

 BMCE : Banque Marocaine du Commerce Extérieur.

En 1961 l’Etat a réorganisé le crédit populaire pour le financement des PME. Ces organismes
financiers spécialisés étaient chargés des missions spécifiques, l'Etat avait leur confié une
mission d'intérêt public.

L’expression des « 3D » a été particulièrement employée dans les années 80 et 90, période où
elle a touché les pays industrialisés. Les « 3D » : décloisonnement, désintermédiation,
déréglementation sont la racine du phénomène de mondialisation financière.

Décloisonnement

Premièrement, voyons la notion de « décloisonnement ». Elle peut être définie comme la


suppression des divisions entre banques de dépôt et banque de retrait, c’est-à-dire entre
compte à vue et compte à terme. Il y a ainsi une concentration et un repositionnement des
acteurs traditionnels. Au niveau international, cela se traduit par la libre circulation des
capitaux permis par l’abolition du contrôle des changes (effectif depuis 1990) et la
suppression des mesures qui empêcheraient la mondialisation des banques.

Déréglementation

Ensuite vient la notion de « déréglementation ». H. Bourguinat  l’exprime comme la


suppression des règlements et contrôles sur les prix des services bancaires afin de permettre
une circulation plus fluide des flux financiers. Elle a débuté aux États-Unis avant de gagner le
reste du monde. Hormis les harmonisations des systèmes financiers et les suppressions de
frais de transferts, les innovations majeures dans ce domaine sont liées au décloisonnement.

Désintermédiation

En ce qui concerne la troisième notion, celle de « désintermédiation », elle est analysée


comme l’accès direct des entreprises aux financements par émission de titres plutôt que par
endettement auprès des acteurs institutionnels. Cet accès direct est historiquement apparu à
une période (début des années 1980) où les créances douteuses (les crédit hypothécaire etc.),
ou sans grand espoir d’être recouvrées s’accumulaient. Ainsi pour assainir leur bilan, les

6
banques ont transformé les prêts que l’on avait contractés auprès d’elles en produits financiers
qu’elles revendent à des particuliers, à des fonds de pension…

La désintermédiation répond à trois grands principes:

 la répartition des emprunts en petits titres de faible valeur (notamment pour des fonds
ou des investisseurs individuels)

 un renouvellement régulier afin d’assurer des emprunts en période longue

 se borner au rôle d’intermédiaire, quitte à reprendre le papier émis si elle ne trouve pas
d’acquéreur, c’est à dire en cas de manque liquidité du marché.3
A titre d’exemple, la part du crédit bancaire en France et en Allemagne est passée de 66% à la
fin des années 1970 à 50% de nos jours. Cela entraîne donc une baisse d’activité des acteurs
institutionnels.

Section 2 : La réforme du système financier à partir des années 90


Devant une situation financière difficile et afin de rétablir l'équilibre économique les autorités
monétaires ont entamé au début des années 90 des réformes visant à moderniser le système
financier dans son ensemble. La première phase des réformes initiée en 1993 visait
principalement le secteur bancaire, tandis qu'au milieu des années 90, la deuxième phase du
programme des réformes était davantage axée sur le développement des marchés de capitaux,
tout en poursuivant les mesures de libéralisation du secteur financier.

1. La Réforme du système bancaire

Le système bancaire marocain, à l'instar des autres composantes du système financier, a


connu dès le début des années 90 une réforme qui s'est traduite par :

 La refonte du cadre législatif régissant l’activité du système bancaire par :


-L’introduction de la notion de « banque universelle ».
-L’introduction du concept d’établissement de crédit « EC » (banques et sociétés de
financement) et l’unification de leur cadre juridique.
- La limitation des autorisations administratives aux seules décisions stratégiques.
- L’implication du Comité des Etablissements de Crédit dans l’octroi de l ‘agrément
par le Ministre des Finances.
3
https://www.culturebanque.com/banques/desintermediation-decloisonnement-dereglementation-banque/

7
- L’instauration de mécanismes de protection de la clientèle, en particulier les
déposants, en mettant en place un fonds de garantie des dépôts ainsi qu'un mécanisme
de soutien aux établissements de crédit en difficultés.

 Le renforcement de la réglementation prudentielle: 


- Capital minimum, solvabilité (coefficient minimum de solvabilité), division des risques
(coefficient maximum de division des risques),liquidité (coefficient Minimum de
liquidité), position des changes(coefficient maximums relatifs aux positions de
change), les règles relatives à la classification des créances en souffrance et à leur
couverture par les provisions, les règles régissant les prises de participations et le système
de contrôle interne
La déréglementation de l’activité bancaire par :
- La suppression des emplois Obligatoires.
- La libéralisation des taux d’intérêt (avec un taux max).
Afin de rapprocher encore davantage la législation nationale des standards internationaux et
surtout aux principes du comité de Bâle (voir institutions internationales de réglementations
en Annexe I), les lois 76-03 (portant statut de Bank Al-Maghreb) et 34-03 (relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés) ont été promulgués, respectivement par les
Dahirs 1-05-38 du 20 chaoual 1426 (23novembre 2005) et 1-05-178 du 15 moharrem 1427
(14 février 2006).
La nouvelle loi bancaire 2014 : Les enseignements tirés de la crise financière internationale mettent en
exergue la nécessité d'instaurer des dispositifs de prévention et de gestion des crises et de renforcer la
supervision des activités des établissements de crédit. En vue d'atteindre ces objectifs et favoriser la
convergence du dispositif législatif régissant l'activité bancaire vers les meilleures pratiques
internationales, il s'est avéré opportun de procéder à une refonte de la loi
susmentionnée.La loi bancaire n° 103.12 relative aux établissements de crédit etorganismes assimilés a
doptée en novembre 2014 a été publiéeau Bulletin Officiel le 5 mars 2015Les grands repères de cette
nouvelle loi bancaire sont :
- Champ d'application de la loi :
- L'instauration d'un cadre législatif régissant l'activité des banques participatives.
- Les associations de micro-crédit et les banques offshore.
- Les conglomérats financiers.
- La révision du cadre institutionnel.

8
- Le renforcement de la réglementation prudentielle (les prises de participations, la
gouvernance bancaire et la lutte contre le blanchiment de capitaux).
- Mise en place d'un cadre de surveillance macro.
-prudentielle et de gestion des crises systémiques.
- Mise en conformité de la loi bancaire avec d'autres textes législatifs.4

Ces réformes ont permis au système bancaire marocain une plus large ouverture vers l’extérie
ur, plusieurs banques commerciales marocaines ayant ouvert des succursales à l’étranger.
Elles ont permis l’édification d’un cadre juridique applicable à tous les établissements de
crédit ainsi que l’extension de leurs activités à de nouveaux domaines tels que les opérations
de crédit-bail, mobilier et immobilier, les opérations d’affacturage, les 15 opérations
d’assistance en matière de gestion de patrimoine et la création de service facilitant la création
et le développement d’entreprise. Cette réforme n’a pas échappé le marché boursier.5

2. La Réforme du marché financier (marché boursier marocain)

Le système boursier a été profondément réformé à partir de 1993.Afin de réussir


l’organisation, le contrôle et le fonctionnement du marché boursier, les pouvoirs publics
ont promulgué respectivement :

- Le dahir sur la Bourse des Valeurs (portant loi N° 1-93-211 du 21septembre 1993)
modifié et complété par la loi 34-96 du 9 janvier 1997qui a réaménagé l’organisation du
marché boursier tout en renforçant les mesures relatives à sa surveillance ;

- Le dahir concernant la création du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières


(CDVM) et les informations exigées des personnes morales faisant appel public à
l’épargne (Dahir portant loi N° 1-93-212 du 21septembre 1993) ;

- Le dahir portant loi N° 1-93-212 du 21 septembre 1993 relative aux Organismes de


Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) ;

- 1996 : informatisation du système de cotation, dématérialisation des titres, création d’un


dépositaire central et création d’un fonds de garantie pour les clients.

4
https://fr.scribd.com/document/541075188/Reformes-Systeme-Financier-Marocain
5
Rouggani Khalid « L’Economie Monétaire et Financière », Casablanca,2011

9
- Le dahir N° 1-96-246 portant loi N° 35-96 du 9 janvier 1997 relative à la création d’un
dépositaire central et l’institution d’un régime général de l’inscription en compte de
certaines valeurs.6

Chapitre 2 Le rô le du système financier

Le système financier est vital pour le développement économique, lorsqu'il est suffisamment
développé. Elle permet d'augmenter l'efficacité des décisions de financement et ainsi de
contribuer à une meilleure allocation des ressources destinées à soutenir la croissance.

Section 1 : Le financement de l’économie


Le financement peut être défini comme le fait d'apporter des fonds (de la monnaie) à un agent
économique. Le financement de l'économie désigne l'ensemble des modalités par lesquelles
les agents économiques se procurent les fonds nécessaires à la réalisation de leurs activités.

Pour réaliser leurs activités économiques, tous les agents économiques ont besoin de se
financer. Cela est vrai pour les entreprises, mais cela l'est aussi pour les ménages et les
administrations publiques. Parmi ces agents non financiers, on distingue deux types d'agents :

Les agents à capacité de financement (ACF) : les ACF sont les agents économiques dont les
revenus sont supérieurs aux dépenses. Une fois leurs dépenses courantes et leurs
investissements financés, les ACF disposent d'excédents financiers. Ils s'autofinancent et
réalisent une épargne financière, qui peut être placée.

Les agents à besoin de financement (ABF)  : les ABF sont les agents économiques dont les
dépenses excèdent les revenus. Ils ne peuvent se financer qu'en faisant appel à d'autres agents.
Ils doivent donc se procurer un financement externe.7

1. La Finance indirecte ou intermédiée :

Le principe de la finance indirecte est de recourir à des intermédiaires (les banques,


principalement) pour faire le lien entre les agents économiques ayant un besoin de
financement et les agents économiques ayant une capacité d'épargne, qu'ils souhaitent voir
rémunérer. Précisément, le rôle classique des banques est de collecter l'épargne des agents

6
Wael EL OUARDI , Les Réformes du système financier marocain, Master Finance et Marchés Financiers
7
https://www.challenges.fr/tag_lexique-economique/finance-directe_5635/

10
économiques excédentaires et, sur la base de ces dépôts, d'accorder des prêts aux agents
économiques ayant un besoin financier.

Au Maroc, c'est par ce modèle de finance indirecte, ou modèle d'intermédiation financière,


que l'économie est majoritairement financée, alors que c'est le modèle de finance directe
qui est prédominant aux Etats-Unis.

2. La finance directe ou désintermédiée :

La notion de finance directe a été popularisée par les économistes Gurley et Shaw,
auteurs d'ouvrages sur la théorie financière. Leur théorie distingue deux types d'agents
économiques : ceux ayant un besoin de financement (par exemple, une start-up développe
un nouveau produit, mais n'a pas encore de chiffre d'affaires) et ceux ayant une capacité
de financement, c'est-à-dire des capitaux excédentaires par rapport à leurs besoins et qui
peuvent donc être placés contre rémunération (une société dont la rentabilité lui permet de
couvrir ses besoins d'investissement). Les agents économiques en situation d'excédent de
ressources vont financer ceux qui ont des besoins de financement sans passer par
l'intermédiaire des institutions financières ou établissement bancaires. Ces intermédiaires
ne jouent alors que le rôle de conseil. L'appel aux marchés financiers - pour mobiliser les
fonds des épargnants via des actions ou des obligations est un mécanisme de finance
directe.

Figure N°1 : schéma des formes de financement de l’économie

11
Section 2 : Le système financier et le reste du monde
La relation entre le système financier et le reste du monde apparait dans le commerce
international, le commerce est un important moteur de développement mais pour bien
fonctionner il a besoin d’un financement suffisant.

1. Le financement du commerce international

La disponibilité de financements est essentielle à l'existence d'un système commercial


sain. Aujourd'hui, selon l’OMC « jusqu'à 80% des échanges mondiaux bénéficient d'une
forme ou d'une autre de financement ou d'assurance-crédit. » Mais il y a des lacunes
considérables en matière d'offre, si bien que de nombreuses entreprises n'ont pas accès aux
instruments financiers dont elles ont besoin. Sans un financement suffisant du commerce,
des possibilités de croissance et de développement sont perdues. Le commerce est un
important moteur de développement mais, pour bien fonctionner, il a besoin d'un
financement suffisant et d'une aide au renforcement des capacités. Le crédit et l'assurance-
crédit contribuent à mettre de l'huile dans les rouages du commerce en comblant l'écart
entre les attentes différentes des exportateurs et des importateurs au sujet des délais de
paiement.8

Les principales techniques de financement du commerce internationale :

 Le crédit fournisseur

Crée par la pratique bancaire et les industriels des pays développés, le crédit fournisseur a
pour objectif d'améliorer la capacité de vente des exportateurs face à une concurrence vive sur
les marchés internationaux. Ne pouvant accorder aux clients des délais de paiements parfois
importants sans grever lourdement leurs propres trésoreries, les fournisseurs font appel aux
banques pour l'obtention de ce type de crédit. Le crédit fournisseur est un prêt bancaire
accordé directement au fournisseur (exportateur) lui permettant d'octroyer des différés de
paiement aux acheteurs (importateurs). Le crédit fournisseur permet au fournisseur
d'escompter sa créance et d'encaisser, au moment de la livraison partielle ou totale de
l'exportation, le montant des sommes qui lui sont dues par l'acheteur étranger. A noter dans ce
cas que la relation entre l'acheteur et le vendeur est régie par un seul contrat qui est le contrat
commercial stipulant aussi bien les conditions commerciales que financières.
8
D’après Joël Calatayud Professeur agrégé d'économie et gestion, enseigne en BTS Transport et prestations

12
 Le crédit acheteur

Le crédit acheteur ou crédit export est destiné à financer un contrat d'exportation de biens
d'équipement et/ou services signé entre un exportateur et un acheteur, lui-même importateur
de biens et/ou services. En pratique, les banques s'engagent à mettre à la disposition de
l'emprunteur les fonds nécessaires pour régler le fournisseur dans les termes du contrat
commercial.

 Lettre de crédit

La définition de la lettre de crédit qui est plus connue sous le nom de Crédit Documentaire
(L/C) ou Credoc, c’est un document financier émis par une banque émettrice à la demande
d’un acheteur (le demandeur) en faveur d’un vendeur (le bénéficiaire). C’est un engagement
pris par la banque de l’importateur de garantir à l’exportateur le paiement des marchandises
contre la remise d’un titre de transport de marchandises. La Lettre de Crédit est régie aux
Règles et Usances Uniformes de la Chambre de Commerce Internationale.

Le fonctionnement de la lettre de crédit :

2. Les IDE et le transfert des MRE

Définition de l’Investissement Direct Etranger (IDE)

13
Selon l’OCDE (2008) : « l’investissement direct international (IDI) est une catégorie
d’investissement motivé par la volonté d’une entreprise résidente d’une économie
(investisseur direct) d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise (entreprise
d’investissement direct) qui est résidente d’une autre économie. La notion d’intérêt
durable implique l’existence d’une relation de long terme entre l’investisseur direct et
l’entreprise d’investissement direct et l’exercice d’une influence significative sur la
gestion de l’entreprise. L’existence de cette relation est établie dès lors qu’un investisseur
résident d’une économie possède, directement ou indirectement, au moins 10 % des droits
de vote d’une entreprise résidente d’une autre économie ».

Selon le FMI, « l’investissement direct étranger est l'acquisition d'au moins dix pour cent
des actions ordinaires ou des droits de vote dans une entreprise publique ou privée par les
investisseurs non-résidents. Un Investissement direct implique un intérêt durable dans la
gestion d'une entreprise et comprend le réinvestissement des bénéfices ». L’IDE peut
revêtir différentes formes telles que la création d’une nouvelle entreprise ou l’extension
des capacités de production d’une entreprise appartenant à l’investisseur, la prise de
participation (supérieure au seuil de 10 à 20% selon les pays) dans le capital d’une
entreprise déjà existante, les flux financiers entre affiliés d’un même groupe (avances de
trésorerie, prêts, augmentation de capital) et les bénéfices de la filiale non restitués à la
société mère et réinvestis sur place.

L’évolution des flux d’IDE au Maroc

Le Maroc offre aux investisseurs étrangers un environnement économique, institutionnel


et réglementaire globalement favorable. L’économie marocaine est considérée comme
stable et sans risque majeur pour les affaires (notation A4/A4 de la COFACE en 20199).

9
OCDE ; « Définition de référence de l’OCDE des investissements directs internationaux ». Publications de
l’OCDE, 3ème édition, Paris, 1996, p. 8.

14
Figure N°2 : évolution des flux d’IDE au Maroc

Source : SER, d’après Office des Changes

Le transfert des MRE

Selon l’office des changes le transfert des Marocains Résidant à l'Etranger désigne « les
recettes au titre des économies sur revenus des marocains résidant à l’étranger. Une partie de
ces transactions peut être effectuée moyennant les comptes en dirhams convertibles détenus
par les MRE. ». L’importance économique des migrants est capitale dans le financement de
développement des pays d’origine. Elle est la pierre angulaire du système bancaire par une
offre considérable de liquidité, un élément important de la conduite de la politique monétaire
d’un bon nombre de pays pourvoyeurs de migrants. Les transferts financiers des migrants
dans leur pays d’origine deviennent de plus en plus importants. Ils peuvent être dans
beaucoup de cas comme la source la plus importante des réserves de change et de financement
de la position externe d’un pays. Comme l’ont noté Vargas-Silva C. et Huang P., « les
transferts des migrants sont non seulement utilisées comme un mécanisme de survie des

15
pauvres dans les pays en développement mais aussi comme un mécanisme du partage de
risque, une source stable d’investissement et comme un élément de soutien à la consommation
dans l’avenir ».

L’évolution de transferts des MRE

Les MRE ont transférés 6,4 milliards de dollars en 2020 d’après la banque mondiale, ce
volume de transferts vers le Maroc compte pour 5,7% du PIB marocain.

Source : La banque mondiale

Chapitre 3 Le système financier face à la crise sanitaire (Covid-19)

Après les grandes crises économiques de 1929 et de 2008, arrive celle de 2020 dénommée par
certain grand confinement. Cette dernière a été provoquée par l’épidémie de Covid-19, et par
le confinement sanitaire jugé nécessaire par la majorité des pays du monde. Une crise
économique et financière qui a frappé l’ensemble des secteurs, y compris le secteur bancaire
et financier. L’objet de ce chapitre est de présenter les effets de la crise sanitaire de la Covid-
19 sur le secteur bancaire et financier ainsi que les mesures prisent par l’Etat pour alimenter
ces deux secteurs.

16
Section 1 : L’effet de la covid-19 sur le secteur bancaire et le secteur financier.
L’année 2020 a été façonnée par la pandémie de la Covid-19 qui a affecté le système
bancaire, notamment à travers l’accélération des créances en souffrance, les tensions sur les
liquidités ou encore le ralentissement de la distribution des crédits. Ceci s’est traduit au niveau
des réalisations des banques cotées par une forte baisse des résultats due à une hausse
importante du coût du risque et l’impact de la contribution des banques au fonds covid-19

1. Les effets de la pandémie sur le secteur bancaire

Dans l’année à venir, nous pensons que le secteur bancaire marocain devrait bénéficier d’une
toile de fond assez favorable, avec la reprise de la croissance économique, la poursuite des
mesures de soutien et de relance ainsi qu’une politique monétaire qui demeure globalement
expansionniste. Cependant, nous pensons que les banques marocaines continuent à faire face
à un environnement des affaires encore instable qui présente un ensemble de risques et qui
devrait continuer à mettre la qualité de leurs actifs sous pression. Dans ce sens, nous pensons
que les banques marocaines disposeront d’une aptitude à générer une croissance des bénéfices
pour l’année 2021, profitant d’une base comparable favorable. En effet, la bonne tenue prévue
du PNB couplée à la non-récurrence de la contribution au fonds covid-19 devraient largement
compenser les tensions sur le coût du risque, qui devrait à notre sens se maintenir à un niveau
élevé et comparable à celui de l'année 2020.

Globalement, les différents enjeux que traverse le secteur actuellement ne devraient pas
manquer de mettre sa capitalisation à l’épreuve. Toutefois, durant la dernière décennie, les
banques ont fait un effort remarquable de renforcement de leurs fonds propres et se sont
dotées d’une structure financière solide qui se traduit par des niveaux de ratio de solvabilité
largement supérieurs au minimum réglementaire. De plus, le système bancaire a bénéficié des
différentes mesures portant sur le renforcement des fonds propres instaurées courant l’année
2020, à savoir la non-distribution des dividendes appliquée par certaines banques, les
programmes d’augmentation de capital par conversion optionnelle des dividendes, l’émission
des dettes subordonnées ou encore la réduction des ratios réglementaires. Les banques
recourront probablement davantage à ces instruments au courant des deux prochaines années
afin de reconstituer leurs fonds propres. À ce stade, nous demeurons confiants en la capacité
des banques cotées1 à faire face à ces différents défis et à continuer de financer l’économie en
soutenant leurs clients, en partenariat avec le gouvernement et la banque centrale. Ceci reste
cependant tributaire du déploiement efficient et robuste du dispositif de garantie de la CCG.

17
L’analyse des réalisations financières des banques cotées2 courant l’année 2020 sur la base
des comptes sociaux révèle une forte baisse des résultats qui reflète une hausse importante du
coût du risque et l’impact de la contribution des banques au fonds Covid-19. En effet, l’année
2020 a été marquée par une profonde récession liée à la pandémie Covid-19 qui n’a pas
manqué de se traduire sur les indicateurs du système bancaire. Dans ce contexte économique
fragilisé, l’encours brut des crédits a enregistré une progression de 4,4% (+40 Mrd MAD) par
rapport à fin 2019 pour s’établir à 957,4 Mrd MAD à fin 2020. Cette tendance en sens opposé
à l’évolution du PIB s’explique essentiellement par les différentes mesures de soutien et de
relance instaurées par la banque centrale et le gouvernement (Environ 53 milliards de DH de
crédits ont été distribués dans le cadre de ces programmes de financement garantis par la CCG
courant 2020). En effet, les crédits débiteurs et de trésorerie ont contribué à hauteur de 40% à
l’augmentation de l’encours brut des crédits, suivi des créances diverses sur la clientèle qui
ont contribué à 35% à cette progression (portée essentiellement par les crédits octroyés dans
le cadre des opérations de pension). Retraité de cette dernière catégorie, l’encours brut des
crédits enregistrait une hausse de seulement 3,4%. L’analyse par banque révèle que la plus
forte hausse de la distribution des crédits courant l’année 2020 a concerné le groupe CIH avec
une progression de 20,9%, suivi des groupes BOA et ATW avec des augmentations
respectives de 8,7% et de 4,0%, selon les statistiques de GPBM. La bonne performance du
groupe CIH s’inscrit dans la poursuite de sa dynamique de croissance constatée durant les
cinq dernières années dans le cadre de la stratégie de diversification de son portefeuille.10

10
https://www.cdgcapital.ma/sites/default/files/publication/2021-05/Le%20secteur%20bancaire%20marocain
%20face%20a%CC%80%20la%20crise%20Covid%2019.pdf

18
Du côté des ressources, le secteur a profité d’une bonne tenue des dépôts bancaires qui ont
affiché une hausse de 5,6%, soit la plus forte progression courant les quatre dernières années.
Ceci pourrait s’expliquer à notre sens par une préférence des investisseurs pour le cash en
cette période de crise et en l’absence de conditions favorables de placement et, dans une
moindre mesure, par le changement de mode de consommation des marocains qui ont préféré
épargner en ces temps de crise.

19
Par ailleurs, la solvabilité des ménages et des entreprises a été durement touchée par la
pandémie covid-19, entrainant une forte augmentation des créances en souffrance (passant de
53,2 Mrd MAD à 59,4 Mrd MAD pour le secteur coté). Ainsi, le taux d’impayés des banques
cotées est passé de 7,8% en 2019 à 8,4% en 2020, soit une détérioration de 60 pb. Dans ce
sens, l’encours des provisions a progressé de 9,2% à 40,5 Mrd MAD, ce qui implique un taux
de provisionnement de 68,2% à fin 2020.

2. Les effets du covid-19 sur le secteur financier

Le Maroc a été touché par l’épidémie de coronavirus au niveau du plan sanitaire, mais
également au niveau de la situation financière du pays.
Le Maroc comme les autres pays du monde a mis en application un état d’urgence sanitaire et
Un confinement dans l’optique de pouvoir lutter contre cette pandémie. Mais ces dispositions
Ont entraîné un ralentissement de l’économie marocaine.
Le Masi a connu une évolution YTD (au début de l’année au 25 février) de +2,22%4 quant au
Madex +2.92%. Après la propagation du Covid-19 dans plusieurs pays en causant plus de 5
80.000 cas sur 120 pays et la déclaration de l’OMS6 que l'épidémie du Covid-19 peut être
considérée comme une pandémie. Le Masi commence à connaitre une diminution suite à
l’influence des secteurs Banques, Pétrole & Gaz, Télécommunications, Assurances,
Immobilier et Agroalimentaire qui ont contredits l’évolution du marché. Et plus précisément
après la déclaration du premier cas dans la ville de Marrakech, une chute libre du Masi de -
11.34% et le Madex de -11.61% du premier mars au 09 mars, une baisse qui dirigé par les
investisseurs étrangers et personnes physiques. Ce sont les principaux vendeurs sur le marché
actuellement. Le Lundi Noir 09 Mars, les indices sectoriels Banques (-6,60%), Assurances (-

20
4,41%), Télécommunications (-4,51%), Agroalimentaire (-4,48%), Immobilier (-8,39%) ont
tous lourdement chuté. Les pertes annuelles se sont creusées à 11,22% pour le Masi. Le 12
Mars, le Masi connaît par rapport au 09 Mars d’une baisse de 2.09% et -2.11% pour le Madex
qui s’explique par l’augmentation des ventes pour les secteurs Banques, Télécoms,
Assurances, Pétrole & Gaz. D’un volume d’affaires de la séance a atteint 531 millions de DH,
trois fois plus important que la moyenne quotidienne depuis le début de l’année. Dès
l’apparition du coronavirus au Maroc, la bourse de Casablanca ne cesse de clôturer des
séances cauchemardesques. Et c’est le cas encore pour le 18 Mars qui a connu une baisse de
15.04% pour le Masi et 15.40% pour le Madex par rapport au 12 Mars. Le 18 Mars, le Masi
est en marée rouge et après l’obligation du confinement (16 Mars) issu d’une perte de 15.04%
par rapport à la date récente, d’où une diminution de 27.76% à partir du 25 Février. Plusieurs
parties prenantes dont plusieurs sont des personnes physiques ainsi que des entreprises de
grand nommé font partie des donateurs dans le fond de lutte contre le coronavirus qui a pu
atteindre 32Mdhs. Ce qui a poussé le Masi de reprend sa couleur verte.

21
Comparaison des indices entre 2020 et 2019 :

La Bourse de Casablanca a enregistré une baisse de l’indice MASI (Moroccan All Shares
Index) de 11 % par rapport à 2019, et un recul de 58 Milliards de Dirhams de sa
capitalisation. Cependant les opérations boursières ont évolué de 147 % par rapport à 2019 et
les ordres boursiers sont augmenté à leur tour de 28 %. Ceci est dû aux investisseurs qui n’ont
pas eu de réactions choquantes comme le cas de la plupart des investisseurs des autres pays
étrangers.11

11
http://este.uca.ma/biblio/pmb/opac_css/doc_num.php?explnum_id=22

22
Section 2 : les mesures d’ordre financières
Le Maroc, à l’instar des autres pays, a été fortement affecté par les conséquences de ladite
crise, le gouvernement marocain a mis en place des mesures post-COVID pour s’appliquer au
niveau de l’économie marocaine.

Réductions du taux d’imposition des entreprises


Programme d’investissement public
Création de banque spécialisée dans le financement des entreprises
Maintien des aides sociales et création des aides à l’embauche
La mise en pratique d’un impôt sur la fortune et sur l’héritage
Cependant, les TPE qui représentent une partie importante des entreprises du Maroc sont en
Crise, et les dispositifs proposés par le gouvernement marocain reste toujours insuffisantes.
Le 3 juin 2020, l’Autorité Européenne des Marchés Financiers a noté positivement la place
Boursière marocaine ce qui veut dire que le Maroc fait partie des marchés des pays tiers à
L’Union Européenne chose qui facilitera la passation des opérations pour les entreprises
Européennes dans la bourse de Casablanca.
Toutefois, certains secteurs ont été touchés durement et devront bénéficier d’un plan global de
relance économique. Des réunions hebdomadaires se tiennent depuis le commencement de
Cette crise jusqu’aujourd’hui entre les responsables du fonctionnement de l’économie
marocaine et les ministères concernés. Durant ces réunions, les analystes détaillent les
déséquilibres financiers et les risques détectés affectant la stabilité financière, pour essayer de
réduire au maximum l’impact de cette dernière sur l’économie marocaine et principalement
Sur l’équilibre financier du royaume.
La période du confinement était un obstacle pour les établissements financiers à savoir les
banques, les caisses de retraite…Dans la continuité de leur activité. Et par rapport à cela, les
autorités ont soutenu ces derniers dans le cadre d’un Plan de Continuité d’Activité appelé
PCA que ce soit au niveau du secteur bancaire ou au niveau du secteur boursier. Ce plan
consiste à énumérer toutes les mesures destinées à assurer le maintien des activités de
l'entreprise en fonction des différents scénarios de crise, tout en veillant à la préservation de la
Sécurité et de la santé des employés.12

12
CORONAVIRUS ET SON IMPACT SUR LE MARCHE FINANCIER ET LESSOCIETES COTEES EN BOURSE<<
BENNIS Laila>> et <<LAMRANI Karima>>

23
Nous avons évoqué dans ce chapitre les effets de la pandémie de la covid-19 sur le secteur
bancaire et financier et par la suite on a présenté les mesures d’ordres financiers prisent par
l’Etat pour faire face à cette crise sanitaire.

Le secteur bancaire
Le premier risque observé au déclenchement de cette crise était le risque de liquidité. Avant la
période de confinement, les banques ont subi un bousculement des opérations de retrait, ce
qui à entraîner une surcharge sur le secteur bancaire. De plus, les aides sociales distribuées
aux ménages dans le cadre des mesures de politiques monétaire et prudentielles prises par
Bank Al Maghrib (BAM) ont causé un grand volume de sortie de monnaie fiduciaire
Bank Al-Maghrib a appliqué un ensemble de mesures permettant aux banques d’avoir un
maximum d’approvisionnement pour qu’elles puissent alimenter leurs guichets automatiques
en continue et répondre aux besoins des citoyens, ainsi que de garantir les retraits des aides
sociales. De plus, Bank Al-Maghrib a pu répondre aux besoins de refinancement à travers une
multitude d’actions comme :
-Réduction du taux directeur passant de 2.25 % à 2 % en mars 2020 et allant jusqu’à 1.5
% en juin dernier ;
-Le déblocage complet des réserves obligatoires bancaires ;
-Adaptation du programme de refinancement aux besoins des Très Petites Entreprises et
Petites et Moyennes Entreprises ;
-Réalisation des opérations de Swaps de change des devises contre le dirham.
Toutes ces actions ont amélioré la capacité de refinancement des banques pour arriver à une
infiltration de 108.3 milliards de dirhams jusqu’en juin dernier soit une augmentation de 41.1
milliards de dirhams en moins de 3 mois.
Durant la période de confinement et avec la limitation des déplacements, la demande des
crédits immobiliers et des crédits de consommation a chuté dans le secteur bancaire.
Cependant, le niveau des impayés n’a touché que les crédits des PME (petites et moyennes
entreprises) et des TPE (très petites entreprises). On peut dire que les banques ont pu résister
au
risque de crédit.
Pour faire face à ce risque, Bank Al-Maghrib a mis en place plusieurs mesures dans le cadre
du respect de la liste du Comité de veille Économique (CVE), à savoir :
- Faciliter l’accès au crédit pour les entreprises et les ménages également ;
- Le report d’échéance en faveur des entreprises et des ménages en ce qui concerne les crédits
de consommation, de logement et autres ; ce qui a résulté environ 491 500 demandes de
24
report dont la plupart concerne les ménages.
- L’instauration d’un mécanisme assurant le financement des sociétés qui ont besoin de fonds
de roulement à travers le projet « DAMANE OXYGENE », dont plus de 45 milles entreprises
dans divers secteurs y ont bénéficiés avec environ 17 milliards de dirhams jusqu’au fin juin
2020 ;
- L’instauration de d’autres mécanismes assurant le financement des entreprises comme le
produit « RELANCE TPE » et « DAMANE RELANCE » ;
L’octroi des crédits à 0% en faveur des entrepreneurs à condition de ne pas dépasser 15.000
dirhams ;
2.2 Marché des capitaux
Le marché boursier a été fortement touché par la crise COVID-19. Les cours de devises ont
chuté et les investisseurs ont abandonné le marché.
Les indices boursiers ont chuté juste après la qualification de l’Organisation Mondiale de la
Santé du COVID-19 comme étant une pandémie. Les bourses mondiales ont enregistré
successivement des baisses historiques allant de -14 % jusqu’à -32 %. Les places les plus
développées comme les moins développés ont subi cette crise.
La Place Casablancaise a connu elle aussi une baisse remarquable pendant la période du
confinement après avoir enregistré un ratio cours sur les bénéfices ; appelé également PER2 ;
de 24.3x en mois de janvier et février de cette année.
L’indice MASI a reculé de 28.14% pendant la période de confinement, pour se ressaisir et
passé de -26.15% en mars 2020 à -16.9% en fin juin 2020.
Les indices sectoriels ont enregistré également des baisses, principalement le secteur bancaire,
le secteur de télécommunication et celui des bâtiments et construction avec respectivement -
26.3 %, -10.22 % et -22.36 % durant les six mois premiers de l’année 2020.
La Bourse de Casablanca a mis en place deux mesures afin de maîtriser l’instabilité des cours
de change à savoir :
 Délimiter les seuils de variation des cours à partir du 17 mars 2020. Les cours des
actions les plus liquides ont passé de 10 % à 4 % et les cours des autres actions de 6 %
à 2 %.
 Réorganiser les horaires de traitement des opérations en prenant en compte les
négociations avec les acteurs du marché.
L’Autorité marocaine du marché des capitaux a réalisé son objectif qui était le maintien de
l’information en continu sur le marché. L’AMMC a incité le recours à sa plateforme
électronique pour être au courant de toutes les nouveautés.

25
Le 1er juin 2020, la loi n°27-20 a été publiée dans le bulletin officiel engageant les sociétés
anonymes à faire des réunions via toutes les moyennes visioconférences pendant toute la
durée d’état d’urgence sanitaire.
En ce qui concerne les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM),
ils ont pu résister face aux effets du Coronavirus. Sachant que le taux d’actifs net n’a baissé
que de 0.79 % entre le mois de février et le mois de mai 2020, pour arriver à 471 milliards de
dirhams.
Les positions des différents types d’OPCVM étaient en général satisfaisantes. Les obligations
à moyen et long terme (OMLT)3 , ont collecté 6.76 milliards de dirhams durant les cinq
premiers mois de cette année, suivi par les OPCVM monétaires avec 4.88 milliards de
dirhams puis les OPCVM diversifiés avec 1.57 milliards de dirhams.
Dans le cadre du renforcement de la capacité des sociétés de gestion à traité les demandes
dans cette période de crise, ces derniers ont mis en pratique le premier « stress test » proposé
par l’AMMC, qui a laissé apparaître un risque de crédit et de liquidité maîtrisé et une capacité
considérable à traité les demandes.
À partir de ces résultats du test établit par les sociétés de gestion, il est à noter que les
OPCVM ont la capacité de 82% à liquidé 50% de leurs actifs en moins de 10 jours.
Dans le cadre de la relance économique, le marché des capitaux peut participer via des plans
d’accélération pour le financement des entreprises, ainsi que l’application des solutions
proposées par les mécanismes de financement. Donc le marché des capitaux peut servir de
source de financement pour les entreprises publiques et privées.

26
Conclusion :
Considéré comme le plus performant dans la région sud-méditerranéenne, le secteur financier
marocain enregistre des améliorations continues en matière de conditions d’accès au
financement bancaire, de coût de financement, de gestion des créances douteuses, de coût
de transactions des valeurs mobilières, d’amélioration des performances des autorités de
contrôle et de surveillance et de modernisation du
système d’information. L’évolution est également positive en ce qui concerne l’amélioration d
ufonctionnement de la finance directe : augmentation significative du nombre d’introductions,
augmentation du volume des transactions, amélioration du flottant, augmentation sensible de
l’appel public à l’épargne. Ainsi, il apparaît clairement que les progrès réalisés par le Maroc
en matière de modernisation et de développement de son système financier, pour en accroître
l’efficience en matière de financement des secteurs productifs, sont remarquables par rapport
à ce qui est en vigueur dans une bonne partie de son espace régional. Néanmoins, un effort
additionnel reste à déployer pour assurer un arrimage sur les meilleurs standards européens à
l’instar de ce qui s’est fait pour les nouveaux adhérents à l’Union européenne.

Face à cette nouvelle vague de perturbations, le système bancaire et financier ont fait preuve
d’une grande résilience et semble bien armé pour relever ces différents défis. En effet, le
Maroc a mobilisé tous les acteurs économiques pour veiller à la stabilité du pays dans ses
différents secteurs par plusieurs mesures structurelles mises en place, dans un but de diminuer
l’effet négatif de la pandémie de COVID19 et de promouvoir la situation économique globale.
Toutes ces perspectives restent entourées d’un niveau exceptionnellement élevé d’incertitude
liée à l’évolution de la pandémie dans les mois qui suivent, elles devaient être régulièrement
actualisées selon les retombées de la crise et au rythme de la reprise des différentes activités.
La politique monétaire marocaine n’a subi aucun changement remarquable en 2019 à part la
baisse du taux de réserve obligatoire de 2 % et l’accord sur certaines mesures relatives aux
programmes d’encouragement à l’entreprenariat.

27
Bibliographie  :
1. Hammes Khalid, « Le système Financier Marocain, Maroc », 2010
2. Karine Hamid, « Comprendre le système financier », Maroc, 2000
3. Bennis. L & Lamrani. K (2021) « Coronavirus et son impact sur le marché financier et
les sociétés cotées en bourse », Revue Internationale des Sciences de Gestion «
Volume 4 : Numéro 2 » pp : 190- 211.
4. CDG CAPITAL « le secteur bancaire marocain face à la crise Covid-19 »
5. Hayat Berdouz, « Les réformes du système financier international : quelle adaptabilité
du système financier marocain », Université Mohammed 1 Oujda, Facultés des
sciences juridiques économiques et sociales, 2005
6. Wael EL Ouardi, les reformes du système financier marocain, Master Finance et
Marchés financiers.

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