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ASS YANNICK TSHIBANGU

PLAN
INTRODUCTION

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES INSTITUTIONS FINANCIERES ET LE


SYSTEME FINANCIER

CHAPITRE II : PRESENTATION ET FONCTIONNEMENT DU SYSTEME FINANCIER


CONGOLAIS

CHAPITRE III : GESTION DE LA LIQUIDITE DES INSTITUTIONS FINANCIERES

CHAPITRE IV : LES RISQUES DANS UNE INSTITUTION FINANCIERE

CHAPITRE V : LA POLITIQUE MONETAIRE

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BIBLIOGRAPHIE
1. BIBLIOGRAPHIE
2. I. Ouvrages
3. 1. A.CHONEL, le système bancaire et financier, Paris, banque éd. 2002 ;
4. 2. C. JECCA et D. Viry, dictionnaire des sciences économiques, éd. PUF, 2001 ;
5. 3. P. DETERMINENT, gestion et politique de la banque, Paris, éd. Dolloz ;
6. 4. P. ROUSSEAUX, économie politique, genbloux, éd Ducois;
7. 5. Z. MIKDASHI, les banques à l’ère de la mondialisation, Paris, économie, 1998 ;
8. 6. MABI MULUMBA, monnaie dans l’économie, éd. Cedi, Kinshasa, 2001 ;
9. 7. MISHKIN F., monnaie, banque et marchés financiers, 8ème éd., éd. Pearse Educ, Paris,
2007 ;
10. 8. BERNARD. F., la banque et l’économie, éd. Seuil, Paris, 2000.
11. 9. GARSAULT,P. et PRIAMI, P. cités par CHOINEL, A., le système bancaire et financier, la
revue banque, Paris 2002, p 17.
12. II. Articles
13. 1. BONDALA ENGWA , l’intermédiation bancaire face à la pénurie des liquidités dans
l’économie congolaise, une revue de la Faculté d’Administration des affaires et Sciences
Economiques, n°7, UPC, 2005.

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14. MPETSHI BAELO, les banques congolaises dans leurs missions, revue de la FASE n°7, UPC
2005.
15. NGONGA NZINGA Vincent, origine des capitaux et dollarisation de l’économie congolaise :
causes de la perte du contrôle du système bancaire et de la monnaie, Kinshasa, Avril 2011.

III. Documents officiels

1. Banque Centrale du Congo, rapport annuels, différents volumes.


2. Banque Centrale du Congo, Plan stratégique du développement de la Banque Centrale du
Congo et du Système Financier National, Aout 2004.
3. Banque Centrale du Congo, Notes de conjonctures, 2008 et 2009.
4. Journal officiel, loi n°005/2002 du O7 mai 2002 relative à la construction, l’organisation et au
fonctionnement de la Banque Centrale du Congo.
.

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IV. Notes de cours
1. KABUYA KALALA, notes de cours d’économie bancaire, première licence Science
Economique, UPC, Kinshasa, 2009.
2. KIYANGA KI N’LOMBI, notes de cours de gestion des institutions financières, deuxième
licence FASE, UPC, Kinshasa, 2010-2011.
3. MABI MULUMBA, notes de cours de théories monétaires, première licence Science
Economiques, UPC, Kinshasa, 2008-2009.
4. MPERE BOYE MPERE, cours d’économie monétaire générale, troisième graduat, FASE,
UPC, Kinshasa, 2008-2009.
5. NGONGA NZINGA Vincent, notes de tronc commun des banquiers d’introduction à
l’économie monétaire et financière, BCC, Kinshasa, session de mai 2011.
6. MWALABA KASANGANA, cours de gestion des institutions financières congolaises,
première licence Gestion Financière, UNILU, Lubumbashi, 2010-2011.
7. MOTA NDONGO Emile, cours de Management Bancaire, première licence Economie
Monétaire, UNILU, Lubumbashi, 2008-2009.

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INTRODUCTION
OBJET DU COURS
QUESTION :
Pourquoi étudier le cours de gestion des institutions financières
congolaises?

1. OBJECTIFS GENERAUX

« Gestion des Institutions Financières Congolaises » se voudrait aussi être

un cours de « mécanismes et politique monétaire et financière » dont

l’objet est de familiariser l’apprenant à son environnement financier

national. Ce dernier doit être à la fin du cours, en mesure de :

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 Distinguer les différents acteurs qui composent le microcosme
financier de son pays.
 Comprendre le rôle des Institutions Financières
 D’évaluer leur contribution dans les activités financières
2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
 Identifier les Institutions Financières Bancaires et Non Bancaires
 Définir leur rôle et leurs caractéristiques
 Cerner les objectifs de la réglementation Bancaire et Financière

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CHAPITRE I : LES INSTITUTIONS FINANCIERES ET LE SYSTEME
FINANCIER
I.1. LE SYSTEME FINANCIER
Q(X) : qu’est ce qu’ un système financier?
ensemble composé des institutions et mécanismes destines a
mettre en relation des agents économiques en capacite de
financement et ceux en besoin de financement

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I.2. L'INTERMEDIATION FINANCIERE
D'une manière générale, l'intermédiation financière consiste dans le
transfert des fonds des agents en capacité de financement à ceux
qui sont en besoin de financement.

INSTITUTIONS
AGENTS FINANCIERES AGENTS EN
EN CAPACITE DE MONETAIRES ET NON BESOIN DE
FINANCEMENT MONETAIRES, MARCHES FINANCEMENT
DES CAPITAUX

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C’est ainsi que l’intermediation financiere se présente comme
la courroie de transmission de la politique monétaire à
l’ensemble de l’économie en assurant le rapprochement entre
les différents agents économiques en excédent de
financement, et ceux, en besoin de financement.

I.2.1. Processus de finance directe

Il consiste en un financement de l'économie par les marchés


des capitaux.

C’est sur le marché des capitaux que se rencontrent les offres


et demandes de capitaux à court, moyen et long terme.
L’équilibre ce marché global de l’argent est assuré par les
banques centrales.

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Organisation du marché des capitaux

 marché monétaire
Le marché monétaire est celui sur lequel s'échangent les
actifs très liquides. Ce marché se subdivise lui-même entre
marché des titres de créances négociables et le marché
interbancaire.

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 Le marché des titres de créances négociables (TCN)
Ce marché favorise l’accès au marché financier des opérateurs
économiques (banques, entreprises, etc.) qui peuvent y placer
leurs excédents de liquidités.
Les agents y échangent essentiellement des billets de
trésorerie (de 1 jour à 1 an), des certificats de dépôts pour les
établissements de crédit (de 1 jour à 1 an), des bons du Trésor
(échéances variables) et des bons à moyen terme négociables
(échéance supérieure à 1 an).

 Le marché des titres interbancaire


Ce marché est la chasse gardée des banques. Elles s’y
échangent des actifs financiers de court terme (entre 1 jour et
1 an).
C’est un marché de gré à gré directement influencé par les
taux d’intérêt directeurs des banques centrales. Les échanges
s'effectuent au taux du marché interbancaire, le prix de
l’argent au jour le jour.

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MARCHES MONETAIRES

MARCHES INTERBANCAIRES MARCHES DES TITRES ET DE


(RESERVES AUX BANQUES) CREANCES
(RESERVES AUX INVESTISSEURS)

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I.2.2. Processus de finance indirecte

Il consiste en un financement de l'économie par l'intermédiation bancaire


et non bancaire.

I.2.2.1. la finance indirecte des organismes non bancaires

ils collectent l'épargne des agents à excédent de financement, épargne


qu'ils redistribuent aux agents à déficit de financement par l’emission des
titres à court terme en satisfaisant les conditions de liquidité
recherchées par l'épargnant.

Illustration:

LES FONDS DE PENSION


Ils achètent des titres avec les cotisations qui leur sont versées soit par
les employeurs, soit par les salariés ou indépendants qui adhèrent aux
fonds en question.

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FONDS DE PENSIONS
AGENT EN CAPACITE DE
FINANCEMENT: COTISATIONS
SALARIES ET/OU
EMPLOYEURS

RENTE +
CAPITALISATION

ACQUISITION DES TITRES


MARCHES MONETAIRES

DANS LES BOURSES DE


VALEUR

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I.2.2.2. La finance indirecte des établissements bancaires

Si, pour les institutions financières non bancaires, les dépôts


faisaient les crédits, ici, c'est bien le contraire. Ce sont les crédits
qui font les dépôts.

Illustration:

LES BANQUES D’ INVESTISSEMENT

Pour comprendre ce qu’est une banque d’investissement, il faut


d’abord savoir ce qu’elle ne fait pas. Elle ne reçoit pas les dépôts des
particuliers.
La banque a bien des clients, mais il s’agit essentiellement
d’entreprises et d’investisseurs qui recherchent, soit à se financer
soit à placer leurs liquidités.

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 financement des entreprises : Les banques d’investissement
organisent les augmentations de capital, les introductions
en bourse, le lancement d’emprunts obligataires.
 les placements financiers ou les couvertures les plus
rentables : La banque sert d’intermédiaire à ses clients sur
les marchés financiers et sur les marchés des changes.

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AGENTS EN BESOIN DE
DEMANDE DE
FINANCEMENT
FINANCEMENT

 augmentations de capital
 introductions en bourse
 lancement d’emprunts
obligataires

DIVIDENDES

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I.3. LA BANQUE
I.3.1. Définition
Établissement financier qui, recevant des fonds du public, les
emploie pour effectuer des opérations de crédit et des opérations
financières, et est chargé de l'offre et de la gestion des moyens de
paiement.
I.3.2. Le rôle économique de la banque

INSUFFISANCE DU VOLUME DES RECETTES DU TRÉSOR

PROMOTION DE LIQUIDITE POUR L’INVESTISSEMENT

PROMOTION DE LIQUIDITE POUR LA CONSOMMATION

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 Les entreprises ont dans ce contexte, à travers les banques, la
possibilité de procéder à une soudure entre les dépenses et les
recettes, et la facilité de faire les achats sur une période
relativement courte, de certains biens de première nécessité ;
 Les ménages font généralement appel aux banqes lorsqu'ils
veulent acquérir des biens durables.
I.3.3. Classification des banques
A. Selon le rôle joué par l’Etat dans leur constitution
 Les banques privées
C’est une forme de banques dans lesquelles les particuliers sont
majoritaires dans la souscription du capital social. Elles sont issues
de l’initiative privée.
 Les banques publiques
A l’inverse des banques privées, les banques publiques sont une
forme des banques dans lesquelles l’Etat est l’unique actionnaire
dans la souscription du capital. Elles sont issues de l’initiative des
pouvoirs publics.

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B. Selon la nature des activités
 Les banques d’émission (banque centrale)
Appelée aussi Banque Centrale ou Banque mère ou encore
Banque des banques.
La Banque d’émission est définie comme étant un organisme
public auquel incombe la responsabilité de contrôler l’offre de la
monnaie et les conditions de crédit et de surveiller le système
financier, particulièrement les banques commerciales.
 Les banques de dépôts
on entend par banque de dépôts, un organisme financier ayant pour
activité principale d’effectuer les opérations de crédit et de recevoir
du public des dépôts de fonds à vue et à terme.
 Les banques mixtes
Ces banques accordent des crédits à court et long terme. Elles
reçoivent les dépôts du public, fonds avancés à échéances
diverses et prennent des participations dans les entreprises. Les
dépôts reçus leur donnent un moyen aisé de financement
industriel.

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 Les banques de développement
Elles sont spécialisées dans le financement des projets de
développement et octroient de crédit à moyen et long terme.
C. Selon le degré de l’importance des établissements
 Banque à succursales multiples
Des banques de dépôts ayant de nombreuses agences.
 Banques locales ou régionales
Ce sont des banques établies dans une ville ou dans une
province et ne s’intéressent qu’aux besoins de celle-ci.
1.1.4. LES FONCTIONS D’UNE BANQUE MODERNE
 Emettre des billets de banque, réservée exclusivement à la
Banque centrale ;

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 Assurer les paiements pour l’échange des biens et services ;

 Réunir les dépôts et autres valeurs pour financer les


demandes de crédits ;

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 Mettre en place des méthodes pour gérer l’incertitude et
contrôler le risque ;
 Faire circuler les informations qui aident à la coordination des
décisions décentralisées de différents secteurs de l’économie et à
la résolution des problèmes d’asymétries d’informations (provenant
de la disparité dans les informations disponibles aux parties
intéressés à une opération financière).
1.1.4.1. Fonction d’intermédiation
La banque assure la fonction d’agent des déposants ou des
épargnants.
C’est à dire que ces derniers, d’une façon implicite, autorisent à
la banque de faire fructifier leur argent, en investissant dans les
actifs financiers principalement dans le crédit bancaire.

DEPOT CREDIT

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 Mettre en place des méthodes pour gérer l’incertitude et
contrôler le risque ;
 Faire circuler les informations qui aident à la coordination des
décisions décentralisées de différents secteurs de l’économie et à
la résolution des problèmes d’asymétries d’informations (provenant
de la disparité dans les informations disponibles aux parties
intéressés à une opération financière).
1.1.4.1. Fonction d’intermédiation
La banque assure la fonction d’agent des déposants ou des
épargnants.
C’est à dire que ces derniers, d’une façon implicite, autorisent à
la banque de faire fructifier leur argent, en investissant dans les
actifs financiers principalement dans le crédit bancaire.

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1.1.4.2. Fonction de liquidité
 liquidité primaire : celle qui renferme les espèces métalliques, les
monnaies fiduciaires, les dépôts et comptes courants à vue en
banque ;

 liquidité secondaire : elle englobe des dépôts à termes, les


créances à court terme pouvant être réalisées immédiatement et
automatiquement ;

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 liquidité tertiaire : elle renferme les valeurs mobilières cotées en
bourse (ex : titres et obligations).

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1.2. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE SYSTEME BANCAIRE
1.2.1. DEFINITION DU SYSTEME BANCAIRE
Le système financier est constitué par l'ensemble des institutions et
mécanismes destinés à mettre en relation les agents économiques dont
les ressources sont excédentaires et ceux dont les ressources sont
insuffisantes.
 le mécanisme financier, est le procédé par lequel est assuré le
financement de l’économie.
1.2.2. ÉLEMENTS DU SYSTEME BANCAIRE
 Banques: Une banque est un type d'établissement de crédit financier
dont le but principal est le contrôle et l'administration de l'argent, à
travers différents services offerts tels que le stockage de grandes
quantités d'argent, la réalisation d'opérations financières ou l'octroi de
prêts ou de crédits, entre autres.
 Produits bancaires : Ce sont les services offerts par la banque. Il peut
s'agir d'options d'épargne, telles que les dépôts ou à terme, ou
d'alternatives de financement, telles que les cartes de crédit. En outre,
les banques offrent certaines options d'investissement telles que les
fonds communs de placement.
Il convient de noter que la différence entre les produits d'épargne et
d'investissement est que les premiers offrent un rendement sûr, tandis
que les seconds ne le font pas.

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 Entités de contrôle : Il existe généralement une entité
gouvernementale chargée de collecter toutes les informations sur
le système (bancaires mais aussi financières), vérifiant que les
banques respectent le maintien, par exemple, d'un pourcentage de
délinquance dans leur portefeuille client qui ne dépasse pas un
certain niveau.
 Autorité monétaire: C'est l'organe qui dicte la politique monétaire
du pays, en ce qui concerne, par exemple, la réserve bancaire et le
taux d'intérêt de référence.
 En outre, il est responsable de l'émission des billets et des pièces.
1.2.3 SYSTEME BANCAIRE ET SYSTEME FINANCIER
Le système bancaire, également appelé banque, fait partie du système
financier, qui est un concept plus large et comprend l'épargne et les
prêts et d'autres types d'institutions de microfinance.
De même, le système financier comprend les marchés financiers (tels
que le marché boursier), qui sont ceux où les actifs tels que les
obligations et les actions sont négociés.

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CHAPITRE II : PRESENTATION ET FONCTIONNEMENT DU SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS
II.1. GENERALITES SUR LE SYSTEME FINANCIER CONGOLAIS

BANQUE CENTRALE DU
CONGO

INSTITUTIONS INSTITUTIONS
FINANCIERES FINANCIERES NON
MONETAIRES MONETAIRES

SECURITE
BANQUES & SOCIETE FINANCIERES
& MICROCREDIT SOCIALE &
ASSURANCES MUTUALITE
SYSTEME BANCAIRE

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II.1.1. BANQUE CENTRALE
II.1.1.1 Définition
Une banque centrale est une institution financière publique ou
semi-publique, chargée de la gestion de la politique monétaire
du pays de la banque centrale ou de la zone monétaire dont
elle est chargée.
Il n'existe pas un seul type de banques centrales, car chaque
pays peut lui accorder des missions et lui conférer des outils
différents.
Les lois nationales ou des traités supranationaux peuvent
également contraindre la banque centrale ou lui donner des
pouvoirs d'action supplémentaires.

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II.1.1.2 Rôles
 Elle est la banque de l'Etat ou caissier de l’Etat c'est-à-dire elle lui
assure tous les services qu'une banque commerciale assure à ses
clients ;
elle gère pour lui certains instituts spéciaux, elle est l'agent d'exécution
de sa politique monétaire.
 Elle est l'institut d'émission c'est-à-dire qu'elle met en circulation la
monnaie fiduciaire et surveille par ailleurs l'évolution de la masse
monétaire, notamment au moyen de la politique des réserves
obligatoires ;
 Elle est la banque des banques, elle détient leurs dépôts et les
refinance par le réescompte de leurs effets publics et de commerce
ou par une action directe sur le marché monétaire.
II.1.1.2 BANQUE CENTRALE DU CONGO
a. APERÇU HISTORIQUE
L’histoire de la Banque Centrale du Congo ainsi que celle de la monnaie
nationale ont toujours été liées aux grands événements ayant marqué
l’histoire politique, économique et sociale de la République
Démocratique du Congo. Le déroulement de ces deux histoires se
subdivise en quatre étapes à savoir :

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 BANQUE DU CONGO BELGE ET PRIVILEGE D’EMISSION
En date du 1er juillet 1885 est annoncée la création de l’Etat Indépendant du Congo. Le 27 juillet
1887, Léopold II lance le Franc de l’Etat Indépendant du Congo pour unifier les différents objets
qui étaient utilisés dans les royaumes et empires.
Le Congo devenant une colonie du Royaume de Belgique, nécessitait impérieusement l’émission
de monnaie au niveau locale. Or, celle-ci était un attribut de la souveraineté nationale.
Pour pallier à cette situation, en 1911 l’Etat va signer une convention avec la Banque du Congo
Belge à qui elle reconnaitra le privilège d'émission de la monnaie qu’elle conservera plus de 40
ans.

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 LA BANQUE CENTRALE DU CONGO BELGE ET DU RWANDA-URUNDI
Le pays étant conçu, avec une Banque ayant obtenu mandat d’émettre la monnaie, plusieurs
investisseurs installèrent leurs firmes au Congo-Belge tout en créant des banques commerciales.
Le développement du système bancaire engendra la nécessité d’avoir une banque Centrale pour
émettre la monnaie et contrôler le système bancaire au regard de l’anarchie que renseignait le
fonctionnement des banques commerciales.
Ainsi, en du 30 juillet 1951 fut la créée de la Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda-
Urundi. Cela dit une seule banque centrale pour les trois pays colonies de la Belgique.

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 LE CONSEIL MONETAIRE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO
Après les indépendances de trois pays, chacun devait avoir sa propre banque centrale.
Il y a donc eu dissolution et liquidation de la Banque Centrale du Congo Belge et du
Rwanda-Urundi.
Les attributions du Conseil Monétaire de la République Démocratique du Congo étaient
notamment de :
• Liquider la Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda-Urundi.
• Préparer l’avènement de la Banque Nationale du Congo c’est-à-dire initier les
textes.
• Faire des études et des propositions pour la Banque Nationale du Congo.
 LA BANQUE NATIONALE DU CONGO
Par décret-loi du 23 février 1961, la Banque Nationale du Congo est créée.
la Banque Nationale du Congo ouvrit ses guichets le 22 juin 1964.
Le 24 juin 1967, il y eu la première réforme monétaire c’est-à-dire le Franc Congolais est
remplacé par le Zaïre monnaie, il y a eu modification des textes constitutifs de la
Banque Nationale.

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Le 04 novembre 1971 suite à la politique du recours à l’authenticité, la Banque Nationale change
de nom et devient Banque Nationale du Zaïre.
Le 25 novembre 1972, elle devient Banque du Zaïre.
La deuxième réforme monétaire est intervenue en 1993.
Le 28 septembre 1993, le Zaïre est remplacé par le Nouveau Zaïre, il y a eu encore modification
des textes constitutifs de la Banque Nationale.
A l’avènement de l’A.F.D.L, le 17 mai 1997, la Banque du Zaïre redeviendra la "Banque Nationale
du Congo".
Mais le 17 juin 1998, elle prendra le nom de la Banque Centrale du Congo pour éviter la
confusion avec la Banque Nationale du Congo/Brazzaville.

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b. OBJECTIF PRINCIPAL, STATUT JURIDIQUE ET CAPITAL
La Banque Centrale du Congo est chargée de définir et de mettre en œuvre la politique
monétaire du pays dont l’objectif principal est d’assurer la stabilité du niveau général
des prix.
La Banque a la capacité de contracter, de transiger, de compromettre, d’ester en justice,
d’acquérir des biens et d’en disposer.
c. MISSIONS, OPERATIONS, ET AUTRES ACTIVITES
Au dela de l’objectif de stabilité du niveau général des prix, la B.C.C accomplit toutes
les missions de Banque Centrale, notamment :
 assurer la stabilité interne et externe de la monnaie nationale
 détenir et gérer les réserves officielles de la République
 promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement .
 élaborer la réglementation et contrôler les Établissements de Crédit, les institutions
de Micro Finance et les autres intermédiaires financiers

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 édicter les nonnes et règlements concernant les opérations sur les devises
étrangères .
 participer à la négociation de tout accord international comportant des modalités de
paiement et en assurer l’exécution
 promouvoir le développement des marchés monétaires et des capitaux.
d. ORGANIGRAMME

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II.1.1. INTERMEDIATION FINANCIERE
A. TEXTES LEGAUX
 LOI N°003/2002 DU 02 FEVRIER 2002 Relative à l'activité et au contrôle des
Etablissements de Crédit
 LOI N° 11/020 DU 15 SEPTEMBRE 2011 Fixant Les Règles Relatives A L'Activité De
La Micro finance En République Démocratique Du Congo
 LOI N°18 / 027 DU 13 DECEMBRE 2018 Portant Organisation et Fonctionnement De
La Banque Centrale
B. TEXTES REGLEMENTAIRES
 INSTRUCTION N°5
 INSTRUCTION N°13 (Modification 5)
 INSTRUCTION N°14 (modification 7)
 INSTRUCTION N°15 bis

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 INSTRUCTION N°18 (Modification n°3)
 INSTRUCTION N°19 (Modification n°2)
 INSTRUCTION N°21 (Modification n°2)
 INSTRUCTION N°22 (Modification n°2)
 INSTRUCTION N°23 (Modification 1)
 INSTRUCTION N°24
 INSTRUCTION N°29
 INSTRUCTION N°35 (Modification 1)
 INSTRUCTION N°36
 INSTRUCTION N°37
 INSTRUCTION N°38
 INSTRUCTION N°39
 INSTRUCTION N°40
 INSTRUCTION N°42

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 INSTRUCTION N°43
 INSTRUCTION N°44
 INSTRUCTION N°51
C. MESSAGERIES FINANCIÈRES
 INSTRUCTION ADMINISTRATIVE N°006 Portant Réglementation de l'Activité Des
Messageries Financières (Modification 1)
 INSTRUCTION N°15 bis Dérogation aux dispositions légales interdisant tout
paiement en espèces ou par titre au porteur d’une somme en francs congolais égale
ou supérieure à USD 10.000.-
D. BUREAUX DE CHANGE
 INSTRUCTION ADMINISTRATIVE N°007 Portant Réglementation de l'Activité de
Change Manuel (Modification n°2)
 INSTRUCTION N°15 bis
 Dérogation aux dispositions légales interdisant tout paiement en espèces ou par
titre au porteur d’une somme en francs congolais égale ou supérieure à USD
10.000.-

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E. INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE
 Enterprise de Micro Credit BUSINA MICROCREDIT sprl : Gouv./D.143/n°001095 du
22 oct 2009
 Société de Micro Finance TUJENGE: Gouv./D.0333/n°000488 du 04 sept 2013
 Société de Micro Finance FINCA RD CONGO: Gouv./D.143/n° 01591 du 20 décembre
2005
 Entreprise de Micro Crédit APE Sarl: Gouv./D.143/n°000481 du 22 mars 2010
 Le reste des institutions de microfinance cfr bcc.cd

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F. COOPÉRATIVES D’EPARGNES ET DE CRÉDIT
 COOPEC ECC/ Kikwit : Gouv./D.143/n°001369 du 08 octobre 2007
 MUCREFEKI / COOPEC : Gouv./D.143/n° 02107 du 08 novembre 2004
 CAMEC INKISI / COOPEC : Gouv./D.143/n°01069 du 14 Février 2003
 COOPEC CEAC / MATETE : Gouv./D.143/n°000352 du 05 mars 2007
 MECRE KINTAMBO MAGASIN: Gouv./D.143/n°000570 du 26 avril 2008
 Le reste des coopec cfr bcc.cd

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G. INSTITUTIONS FINANCIÈRES SPÉCIALISÉES
 FONDS DE PROMOTION DE L'INDUSTIRE (FPI) :
 Ordonnance Loi n°89-171 du 07 Août 1989
 Loi n°08/009 du 7 Juillet 2008
 Décret n°09/64 du 3 Décembre 2009
 SOCIÉTÉ FINANCIÈRE DE DEVELOPPEMENT (SOFIDE)
 N° National d'Identification : A.0700158F
 FONDS NATIONAL DE LA MICRO-FINANCE (FNM)
 Décret n°011/2001 du 14 mars 2011

H. CAISSE D'EPARGNE ET DE CRÉDIT


 CAISSE GÉNÉRALE D'EPARGNE DU CONGO (CADECO) : Ordonance n° 78/182 du
05 mai 1978 autorise la CADECO

GESTION DES INSTITUTIONS FINANCIERES CONGOLAISES


H. ETABLISSEMENTS ÉMÉTEURS DE MONNAIE ÉLÉCTRONIQUE
 VODACASH SA: AUTORISATION DE FONCTIONNER: D.03/01111 du 30 juillet 2012
 AIRTEL MONEY RDC SA: AUTORISATION DE FONCTIONNER: D.03/0200 du 06
février 2012
 ORANGE MONEY RDC SA : AUTORISATION DE FONCTIONNER: D.03/0438 du 26
mars 2012
 AFRIMOBILE MONEY SA : AUTORISATION DE FONCTIONNER: D.03/1061 du 21
septembre 2015
II.3.2. LES INSTITUTIONS FINANCIERES NON BANCAIRES

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CHAP III. : GESTION DE LA LIQUIDITE DES INSTITUTIONS FINANCIERES
III.1 LA LIQUIDITE BANCAIRE
a) DEFINITION
La liquidité bancaire ou la liquidité de financement est généralement considérée comme étant «
la capacité à faire face à ses obligations de trésorerie suivant leur échéance »
b) SOURCES DE LIQUIDITE
La liquidité peut être fournie soit par les déposants, soit par les marchés.
Les exemples de sources de fonds comprennent la vente d'actifs et de titres, les prêts
syndiqués, les prêts hypothécaires sur le marché secondaire, les marchés financiers, le marché
interbancaire et les emprunts de capitaux auprès des banques centrales.
 Les déposants :
La liquidité obtenue sur les marchés d'actifs, où les vendeurs d'actifs reçoivent de la liquidité,
en contrepartie des actifs cédés, de la part des acheteurs.
 Les marchés:
La liquidité obtenue sur le marché interbancaire, où la liquidité se prête seulement entre
banques

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c. TYPES DE LIQUIDITÉ BANCAIRE
 La liquidité banque centrale ou base monétaire
correspond à la monnaie « Banque centrale », c'est-à-dire les billets de banque et les avoirs
détenus par les banques commerciales sur leur compte courant à la Banque centrale, ou encore
les créances qu'elles peuvent facilement échanger contre de la monnaie centrale.
La liquidité bancaire influence la création monétaire.
En effet, parce que les crédits accordés nécessitent de disposer de monnaie « Banque centrale
» et aussi parce que la Banque centrale agit sur la liquidité des banques via les taux d'intérêt et
le système de réserves obligatoires.
Ainsi des taux d'intérêt faibles ou des rachats de créances par la Banque centrale font
augmenter la liquidité bancaire et la masse monétaire, permettant de satisfaire les demandes
des agents économiques.
 La liquidité de marché
La liquidité d'un marché financier représente la capacité à acheter ou à vendre rapidement les
actifs qui y sont cotés sans que cela ait d'effet majeur sur les prix.
Plus un marché est liquide, plus il est aisé, rapide et peu coûteux d'y réaliser des transactions.
Cette caractéristique figure parmi les qualités essentielles que doivent garantir les bourses de
valeurs.

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 Liquidité et organisation de marché
La liquidité d'un marché dépend de son organisation (bourse ou de gré à gré) mais également de
l'actif considéré.
Par exemple, le marché de l'eurodollar (gré à gré) est extrêmement liquide, tout comme la bourse
de Wall Street.
À l'inverse le marché de l'immobilier est fort peu liquide. Il n'existe pas de structure de marché
optimale.
À Paris, on privilégie une cotation continue pour les capitalisations boursières importantes et
une cotation en fixing pour les petites capitalisations.
La notion de liquidité est souvent attachée à celle de profondeur du marché.
 La liquidité de financement
La liquidité de financement est la disponibilité de crédit pour financer l'achat d'actifs financiers.
Le Fonds monétaire international (FMI) définit la liquidité de financement comme "la capacité
d'une institution solvable d'effectuer des paiements convenus en temps opportun"

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III.2 GESTION DE LA LIQUDITE
a. DÉFINITION
L'objectif de la gestion des liquidités (Liquidity Management en anglais) est de s'assurer que
l'entreprise dispose toujours de liquidités en cas de besoin.

b. MECANISME
Ceci est réalisé en gérant les liquidités de l'entreprise aussi efficacement que possible, en
particulier pour les entreprises qui opèrent dans plusieurs pays et de ce fait détiennent des
comptes auprès de nombreuses banques différentes.
La gestion des liquidités peut être ainsi particulièrement complexe et une gestion efficace de la
liquidité bancaire consiste à utiliser un processus centralisé pour obtenir une visibilité complète
sur la liquidité de l'entreprise.
L'efficacité, quant à elle, peut être atteinte en utilisant de nouvelles méthodes pour améliorer la
connectivité avec les sources d'informations sur la trésorerie de l'entreprise.

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CHAPITRE IV : LES RISQUES DANS UNE INSTITUTION FINANCIERE
Même si depuis les années 1970, les banques de réseau classiques sont incitées à
adopter un cadre réglementaire et prudentiel strict, la crise économique et financière
les a amenées à harmoniser leurs pratiques et à respecter des normes communes de
sécurité.
Dans un contexte réglementaire renforcé (normes Bâle II et bientôt Bâle III), d’autres
formes de financement, fondées sur une relation de confiance entre parties prenantes
se développent.
a. TYPES DE RISQUES
Dans les banques de détail classiques, deux types de risques cohabitent : le risque
financier inhérent aux activités financières (risque de crédit, risque de marché), ainsi
que le risque opérationnel correspondant au risque de pertes dû à l’inadéquation ou à
la défaillance de procédures internes.
 le risque financier
Un risque financier est un risque de perdre de l'argent à la suite d'une opération
financière (sur un actif financier) ou à une opération économique ayant une incidence
financière (par exemple une vente à crédit ou en devises étrangères).

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Les banques prennent quatre types de risques : les risques de contrepartie, les risques de marché, les
risques de transformation et d'illiquidité et les risques d'organisation.
1. Risques de contrepartie ou de signature
Le risque de signature est le risque de voir défaillir une contrepartie, entreprise, particulier, banque,
collectivité locale ou pays, avec laquelle la banque est engagée ; il convient de retenir dans cette
catégorie le risque de règlement-livraison pour les opérations de marché de gré à gré.
 Risques clients
L'intensité du risque pris sur un client dépend de la nature de l'opération (crédit à court terme ou à
moyen-long terme, engagement par signature, c'est-à-dire caution et garantie, détention de titres émis
par le client) et de la qualité individuelle ou sectorielle du client.
 Risques-pays
Le risque-pays encouru par les banques sur des pays en voie de développement en difficulté financière
(cessation de paiement ou accord de restructuration de la dette) prend deux formes : le risque
souverain
dans le cas de crédits faits à un Etat ou à une entreprise publique et le risque de non-transfert dans le
cas de crédits faits en devises à une entreprise privée, les fonds pouvant être bloqués par la banque
centrale.
Les banques utilisent un système plus ou moins contraignant d'enveloppes par pays reposant sur
l'utilisation d'un rating interne ou émanant d'organismes d'études spécialisés.

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2. Risques de marché
Les risques de marché sont liés aux fluctuations des taux d'intérêt, des taux de change
et des cours de bourse.
 Risque de taux
Le risque de taux porte sur les opérations de crédit et sur les opérations de marché.
a) Risque de taux sur opérations de crédit : Une banque est en risque à la hausse des
taux dès lors qu'elle prête à taux fixe et se refinance à taux variable et en risque à la
baisse si elle prête à taux variable en se refinançant à taux fixe (dépôts à vue par
exemple).
b) Risque de taux sur opérations de marché : La banque est en risque
de taux sur son portefeuille de titres de créances négociées ou obligations à la fois sur
le replacement des titres courus et sur la valeur des titres restant à courir.
 Risque de change
La banque est en risque de change sur ses opérations réalisées en devises (prêts,
emprunts, acquisitions d'actifs mobiliers et immobiliers...), dès lors que son résultat et
son bilan s'expriment en francs.

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 Risque de cours
La banque court un risque de cours sur son portefeuille de titres de propriété ou actions ; le
risque est lié aux variations du niveau général des cours de bourse ou du niveau particulier du
cours des valeurs détenues, indépendamment du risque de contrepartie qui se concrétisera
également dans le cours.
3. Risques de transformation et d'illiquidité
Les deux risques de transformation et d'illiquidité sont des risques composites dérivés des
autres risques.
 Risque de transformation
Le risque de transformation est inhérent à l'activité première de la banque qui consiste à
consentir des prêts à long terme et à drainer des dépôts à court terme, notamment des dépôts à
vue.
Ce risque de transformation recouvre un risque d'illiquidité à diverses échéances futures.
 Risque d 'illiquidité
Le risque d'illiquidité traduit, pour la banque, la difficulté de se procurer les ressources
nécessaires pour faire face à ses propres engagements à une date précise.
Ce risque se matérialise, en cas de retrait massif des dépôts de la clientèle, par perte de
confiance envers la banque ou envers l'ensemble du système bancaire.
Le risque d'illiquidité débouche sur le risque de taux.

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 Risques d'organisation
Comme toute entreprise, la banque court un triple risque d'organisation, lié aux hommes, au
matériel et à l'environnement.
 Hommes
Les hommes qui composent la banque lui font courir des risques d'erreur, de fraude et de grève.
Les erreurs peuvent être prévenues par une démarche de qualité totale, les fraudes et la grève
sont désamorcées par des mécanismes d'intéressement et de participation du personnel.
 Matériel
Le matériel utilisé par la banque lui fait courir un risque de panne (téléphone, informatique, cartes
de crédit ...) ; la protection va du bon entretien du matériel à l'assurance contre les défaillances.
 Environnement
La banque court des risques importants en cas de modification de l'environnement
réglementaire, juridique ou fiscal ; les contrats intègrent le plus souvent des clauses de
renégociation ou de délocalisation.

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 le risque opérationnel
Le risque opérationnel correspond aux pertes potentielles résultant de lacunes ou de défauts
attribuables aux ressources humaines et matérielles : procédures des systèmes internes
défaillants, événements déclencheurs externes, fraudes, etc.
 Mesure du risque opérationnel
Pour mesurer les risques opérationnels qu’elles encourent, les banques disposent de plusieurs
outils de modélisation : les méthodes statistiques, les approches par scénarios et les approches
par « scorecards ».
 L'approche statistique
Elle s'appuie sur une base de données recensant les « événements de pertes » collectés au sein
d’une banque à laquelle sont ajoutées des données externes.
De ces éléments sont tirées des courbes probabilistes de distribution des pertes.
 L'approche par scénario
Cette méthode consiste à enquêter auprès des responsables des différentes lignes de métier d’un
établissement afin de mesurer la probabilité de voir des incidents opérationnels survenir.
Cette approche qualitative est généralement considérée comme un complément utile de
l’approche statistique.

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 Les scorecards
Cette méthode s'appuie sur des indicateurs de risque apportant une vision prédictive des risques
opérationnels grâce à la construction de grilles d’appréciation complexes.
Le grand avantage de cette méthode est de permettre d’obtenir un profil de risque et d’affecter le
niveau de capital requis pour couvrir les risques opérationnels, activité par activité, au sein du
même établissement.
b. GESTION DES RISQUES
La gestion des risques prend deux formes évidemment liées, la première de maîtrise des risques,
tant opérationnelle que prudentielle, et la seconde de gestion de bilan, dont l'objectif est
l'immunisation contre les risques financiers et la fixation des conditions de rentabilité des
opérations.
 Maîtrise des risques Financiers
 Gestion prudentielle des banques et Institutions Financières
Les règles prudentielles visent à protéger les institutions financières contre les risques qui
peuvent mettre en péril leur santé financière et les intérêts financiers de leurs clients.
Pour les institutions financières, il est important de comprendre comment éviter ou réduire au
minimum les risques.

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 Termes clés
 Norme internationale d’information financière 9 (IFRS 9): une norme qui vise à améliorer
l’information financière sur les instruments financiers avec l’utilisation d’un modèle plus
prospectif pour comptabiliser les pertes de crédit attendues sur les actifs financiers.
L’application de l’IFRS 9 peut conduire à une augmentation soudaine et significative des
provisions pour pertes de crédit attendues et par conséquent à une diminution soudaine des
fonds propres de base de catégorie 1 des établissements.
Par conséquent, des dispositions sont nécessaires pour atténuer l’impact négatif
potentiellement important sur les fonds propres de base de catégorie 1 découlant de la
comptabilisation des pertes de crédit attendues.
 Fonds propres de base de catégorie 1: composante des fonds propres de catégorie 1 qui
comprend le capital de base d’une banque et les actions ordinaires et les bénéfices non
répartis.
 Exigences de fonds propres plus élevées et de qualité. Les banques doivent disposer d’un
montant total de fonds propres correspondant à au moins 8 % de leurs actifs, mesurés en
fonction de leurs risques.
 Mesures de liquidité. Pour garantir que les banques disposent de suffisamment de
liquidités, le règlement introduit deux exigences de liquidité:

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• le ratio de couverture des besoins de liquidité, qui vise à garantir que les banques disposent
de suffisamment d’actifs liquides (par exemple des liquidités ou d’autres actifs pouvant être
rapidement convertis en liquidités avec peu ou pas de perte de valeur) à court terme;
• l’exigence de financement stable net, qui vise à éviter que les banques ne s’appuient trop sur
des financements à court terme pour financer leurs actifs à moyen et long terme.
 Prêts non performants: un prêt est généralement considéré comme non performant lorsque
plus de 90 jours se sont écoulés sans que l’emprunteur (une entreprise ou un particulier) paie
les sommes dues ou les intérêts qui ont été convenus, ou lorsqu’il devient peu probable que
l’emprunteur le rembourse.
• Limitation de l’effet de levier. Le règlement fixe un ratio de levier contraignant, qui vise à
empêcher les banques de financer une trop grande partie de leurs activités par de la dette.
 Titrisation: une transaction qui permet à un prêteur — généralement un établissement
bancaire — de refinancer un ensemble de prêts ou d’actifs (crédits immobiliers, crédits-bails
automobiles, prêts à la consommation, encours de cartes de crédit, etc.) en les transformant
en titres financiers dans lesquels d’autres peuvent investir.
Les termes de reference de gestion prudentielles sont reprises dans les normes réglementaires
internationales définies par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire :

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Pourquoi Bâle ?

Le 26 juin 1974, dépôt de bilan de la banque allemande Herstatt alors que la partie en US dollars
des opérations de change de la banque n’est pas dénouée, à cause du décalage horaire.
Première prise de conscience du risque systémique sur les marchés financiers modernes.

Un directeur de la Banque d'Angleterre, Peter Cooke, propose une réunion des banques
centrales et des superviseurs bancaires des pays du G10 (Allemagne, Belgique, Canada,
EtatsUnis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, RoyaumeUni, Suède, Suisse)

Le Comité de Bâle(1) est né et se réunit dorénavant à Bâle (Suisse) quatre fois par an, sous
l'égide de la Banque des règlements internationaux (BRI).
En 1975, un document le « Concordat de Bâle » introduit le principe du contrôle bancaire sur
base consolidée.

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Il existe 3 les normes réglementaires internationales définies par le Comité de Bâle sur le contrôle
bancaire:

Le 1er accord de Bâle, dit « ratio Cooke »/ RISQUE DE CREDIT


Les crises successives imposent de se concentrer sur le risque de crédit Les premiers
travaux de grande ampleur du Comité aboutissent à la publication, en 1988, d'un accord sur
un ratio international de solvabilité, baptisé "ratio Cooke", du nom de l'instigateur du
Comité.
Ce ratio est au cœur des accords dits « Bâle 1 » et constitue un élément fondateur de la
régulation bancaire : chaque risque doit comprendre un certain montant de fonds propres
pour assurer la sécurité globale du marché et minimiser les risques de nature systémique
en évitant « l'effet domino ».
Ratio Cooke = Fonds propres > 8 %
Risques
Fonds propres Risques = risques « pondérés »
Capital et réserves (« Tier 1 ») Etat Risque: 0 %
+ Banque Risque: 20 %
Emprunts subordonnés (« Tier 2) Crédit immobilier Risque : 50 %
Autres credits Risque: 100 %

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Le scandale de la Barings ou les risques hors du bilan
En 1995, le scandale de la Barings conduit le Comité de Bâle à revoir et
approfondir ses règles : star de la banque Barings, Nick Leeson, à peine 25
ans à l'époque, réalise au début des années 1990 des profits colossaux sur
son "desk" de Singapour : spécialisé dans le trading des produits dérivés,
ses gains représentent en 1993 près de 10 % des bénéfices de la banque.
Jusqu'à ce que, confronté à des difficultés, il ne se mette à dissimuler ses
pertes dans un compte d'erreurs, le désormais célèbre compte 88 888.
Ignorées par le contrôle totalement défaillant de la banque, les pertes
s'accumulent jusqu'à représenter près de la moitié du capital de la Barings.
Le Comité de Bâle amende le ratio Cooke en 1996 pour prendre en compte
les risques de marché et ouvre la possibilité d’utiliser les modèles internes
pour calculer les fonds propres réglementaires sur ces risques

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La complexité des évolutions des métiers bancaires impose une profonde révision du cadre
réglementaire

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Bâle 3 : répondre à la crise de 2007/2008 et 2010/ crise financière, économique et de la dette
souveraine
Crise financière Crise économique Crise de la dette souveraine

1. Un problème de marché : les crédits subprimes, largement octroyés par des non-
banques et mis dans des produits structurés : La valeur des biens et leur liquidité
2. Une crise bancaire car les marchés se sont bloqués, les investisseurs refusant
d’acheter des titres, les banques refusant de se prêter les unes aux autres : La
confiance
3. Une crise économique par la réduction du financement du secteur privé et les
impacts négatifs sur la consommation et l’emploi, moteurs de croissance : La place
des banques dans le financement de l’économie
4. Une crise de la dette souveraine liée à la dégradation de la conjoncture (moindres
rentrées fiscales) et aux efforts des États pour soutenir leurs secteurs financiers :
Les liens entre risque souverain et risque bancaire

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 Insuffisances et défauts de Bâle 2
 Du fait de la sensibilité aux risques, Bâle 2 est une réglementation procyclique (moins de
fonds propres quand la situation est bonne, plus de fonds propres quand la situation se
détériore avec des capitaux alors rares et chers
 Sous pondération de certains risques (risques de marché ou produits complexes –
titrisations)
 Même si Bâle 2 a introduit le Pilier 2, la norme de Bâle n’est qu’une norme de capital alors
que les risques ne se limitent pas aux questions de capital
 Comment renforcer le secteur bancaire?
 Renforcer les exigences de fonds propres des opérations les plus risquées (par exemple
risques de marché)
 Banques Too-big-to-fail
 Insuffisance de fonds propres
 Problèmes de liquidité / refinancement
 Gouvernances déficientes

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Mieux prendre en compte tous les risques des banques
ACTIF PASSIF
DEPOT BQUE CENTRALE EMPRUNTS INTERBANCAIRE
(RISQUE DE LIQUIDITE)
PLACEMENTS FINANCIER (RISQUE DE
MARCHE:VALEUR, TAUX,CHANGE)
EMPRUNT SUR LE MARCHE
CREDIT INTERBANCAIRE (RISQUE DE (RISQUE DE LIQUIDITE)
CREDIT)

DEPOTS CLIENTS
CREDITS CLIENTS (RISQUE DE CREDIT) (RISQUE DE LIQUIDITE)

IMMOBILISATIONS CAPITAL ET RESERVE

Risque de transformation en durée (passifs plus courts que les actifs)


Risque de taux (passifs à taux variables / actifs à taux fixes et/ou variables)

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Sur le plan national, la Banque Centrale du Congo, pour faire face aux risque a
edictee plusieurs norms prudentielles reprises dans les instructions N°14
relative aux norms prudentielles de gestion et Instruction N° 002 relative aux
normes prudentielles des cooperatives d’epargne et de credit ainsi que des
institutions de micro finance.

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CHAPITRE V : LA POLITIQUE MONETAIRE
V.1 DEFINITION
La politique monétaire désigne l’ensemble des décisions et des actions mises en œuvre
par les autorités monétaires afin de réguler la quantité de monnaie qui circule dans
l’économie.
V.2 LES OBJECTIFS
La Banque Centrale du Congo procède à un ancrage monétaire. En effet, l’objectif final
de la politique monétaire est la stabilité du niveau général des prix .
Pour atteindre cet objectif, la banque centrale oriente la masse monétaire via le contrôle
de la base monétaire.
Ainsi, en contrôlant l’expansion des agrégats monétaires, la Banque Centrale espère
contrôler le niveau général des prix.
a. L’OBJECTIF FINAL
L’objectif final de la politique monétaire est stabilité du niveau général des prix,
l’objectif intermédiaire étant la masse monétaire et la base monétaire est l’objectif
opératoire.
Cependant, la masse monétaire congolaise est composée à 65 % des dépôts en devises.
Ce qui limite l’impact des instruments de la politique monétaire sur l’objectif final.

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b. l’objectif intermédiaire
l’objectif final de la politique monétaire est stabilité du niveau général des prix, l’objectif
intermédiaire étant la masse monétaire et la base monétaire est l’objectif opératoire.

Cependant, la masse monétaire congolaise est composée à 65 % des dépôts en devises. Ce qui
limite l’impact des instruments de la politique monétaire sur l’objectif final. (ETUDE SUR
L’EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO, B.C.C,
JUILLET 2014
Toutes les banques centrales poursuivent cet objectif. Toutefois, certaines peuvent se voir
confier des missions plus larges.

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Toutes les banques centrales poursuivent cet objectif. Toutefois, certaines peuvent se voir
confier des missions plus larges.
C’est le cas notamment de la Banque centrale américaine, la FED, qui en plus d’assurer la
stabilité des prix, est tenue par la loi d’agir en faveur du plein emploi et de la croissance
économique.

Toutes les banques commerciales sont dans l’obligation de détenir un compte auprès de la
banque centrale.
C’est à travers ces comptes que la BCE conduit sa politique monétaire. Pour cela, elle dispose
de trois principaux outils.

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V.3 LES INSTRUMENTS
Pour atteindre son objectif final, la Banque Centrale du Congo utilise trois instruments à savoir
le taux d’intérêt directeur, le coefficient de la réserve obligatoire et les appels d’offres des bons
de la Banque Centrale du Congo.
a. TAUX DIRECTEUR
La modification du taux directeur entraine celle du taux débiteur des banques et par
conséquent le volume de crédit accordé à l’économie.
Augmentation du taux
AUGMENTATION
debiteur des banques
DU TAUX
commerciale

Augmentation du cout
Diminution de la du credit et diminution
masse monetaire des demandes de
TAUX
DIRECTEUR credit

Diminution de la Diminution et/ou re-


consommation equilibrage du prix ds
B/S sur le marche

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Diminution du taux Diminution du cout
DIMINUTION DU debiteur des de credit et Augmentation de la
TAUX banques augmentation des masse monetaire
DIRECTEUR commerciales demandes de credit

Augmentation et/ou
re-equlibrage des Augmentation de la
pris de B/S sur le consommation
marche

NOTA :
L’AUGMENTATION DU TAUX DIRECTEUR EST L’0BJECTIF PRINCIPAL DE LUTTE CONTRE
L’INFLATION ET LA DIMINUTION DU TAUX DIRECTEUR LUTTE CONTRE LA DEFLATION

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b. COEFFICIENT DE LA RÉSERVE OBLIGATOIRE
Le coefficient de la réserve obligatoire est utilisé en cas de choc structurel sur la liquidité
bancaire tel qu’un changement dans les habitudes d’usage de la monnaie fiduciaire ou dans
l’accélération du processus de la bancarisation.
c. LES APPELS D’OFFRES DES BONS DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Le Bon BCC est utilisé par la Banque Centrale pour la régulation courante de la liquidité
bancaire. En effet, les appels d’offres permettent aux banques de placer à la Banque Centrale
leurs excédents de liquidité.
En cas de sous-liquidité, les appels d’offres permettent d’injecter de la liquidité. Ce qui permet
de disposer à chaque instant d’un niveau de liquidité compatible au besoin de l’économie.

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V.4 DOLLARISATION ET CONDUITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC
La RDC figure parmi des économies les plus dollarisées au monde. La dollarisation de
l’économie affecte, en règle générale, les fonctions de réserve de valeur et d’unité de compte
pour les biens durables.
Lorsqu’elle est installée, il est très difficile de revenir en arrière.

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Le retour en arrière entraine des coûts fixes importants, c’est-à-dire le changement de
comportement vis-à-vis de l’utilisation d’une monnaie et la volonté politique de s’engager dans
le processus de la dé-dollarisation de l’économie.
Le phénomène dollarisation limite l’efficacité de la politique monétaire du fait qu’elle
s’accompagne d’une volatilité accrue de la demande de monnaie à un degré élevé de
substitution de monnaie à l’effet d’accroitre l’instabilité du taux de change.
En RDC, le taux de change constitue le canal de transmission des impulsions monétaires. Une
moindre fluctuation du cours de change due à la demande importante de la devise américaine par
rapport à l’offre du franc congolais, étant donné que l’économie congolaise est extravertie,
déprécie la monnaie nationale et déclenche l’inflation.
A ce stade, l’un des inconvénients majeurs de la dollarisation est qu’elle rime avec la perte
progressive de l’indépendance de la politique monétaire en raison de la composante de l’offre de
monnaie constituée des dépôts en devises.
En outre, le taux directeur de la BCC joue faiblement sur les taux débiteurs parce que les
banques commerciales ne sont pas en Banque en raison notamment de la dollarisation élevée.
La politique monétaire a de l’emprise sur l’offre et la demande de monnaie, et ce, à travers ses
dispositifs conventionnels tels que le taux directeur et l’assiette de la réserve obligatoire.

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Or, la demande de monnaie est, entre autres, fonction du revenu réel, du taux d’intérêt, du taux de
change et du taux d’inflation. La terreur de la dollarisation ne laisse pas la place à la politique
monétaire d’agir normalement sur les agrégats monétaires.
L’économie congolaise reste confrontée à une dollarisation manifeste qui se traduit sous trois
formes, à savoir la dollarisation financière, réelle et des paiements.
a. ORIGINES, CAUSES ET FORMES CARACTÉRISTIQUES DE LA DOLLARISATION EN RDC
 Origines et causes
Les épisodes de l’hyperinflation causés par la dominance budgétaire découlant de mauvaises
politiques macro-économiques de la décennie 1990 constituaient l’un des événements principaux
qui étaient à l’origine de la préférence de la monnaie nationale par les monnaies étrangères
particulièrement le dollar.
Au lendemain de la réforme monétaire ratée de 1993, l’économie était mise en mal, affirmée par
l’hyperinflation ouverte atteignant un pic de 9796,9 % en 1994 depuis l’accession du pays à
l’indépendance en 1960.
Les coûts élevés des transactions en monnaie nationale incitent les détenteurs et l’utilisateur de
cette monnaie à faire l’arbitrage simple en portant le choix sur les devises étrangères, plus
particulièrement le dollar américain.

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Ainsi, la monnaie nationale perd ses fonctions traditionnelles notamment de réserve de valeur et
d’unité de compte pour les biens de longue durée. Ici, il sied de noter qu’eu égard à cette
inactivité de la monnaie nationale, la population n’avait plus confiance en notre monnaie.
 formes caractéristiques de la dollarisation en RDC
Les faits suivants sont remarqués dans l’économie congolaise :
 Les fortes fluctuations du taux de change qui traduisent les comportements inflationnistes
dans le marché des biens et services ;
 L’instrument taux d’intérêt directeur a donc une efficacité limitée parce que les banques
commerciales ne se refinancent quasiment pas à la banque centrale et la demande des crédits
est en grande partie effectuée en devises étrangères;
 La surliquidité structurelle des banques primaires en monnaie nationale;
 Les dépôts en monnaie étrangère sont dominants sur le total des dépôts et s’établissent à fin
2013 au seuil de 85,14 % ;
 L’augmentation de l’encours des titres Bons BCC due à l’effet surliquidité.

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 l’impact de la dollarisation sur la politique monétaire en RDC
Dans le but de lutter contre le phénomène de dollarisation de l’économie nationale et d’accroitre
ainsi l’efficacité des instruments de la politique monétaire, la banque centrale avait lancé en 2012,
en collaboration avec le Gouvernement, un projet visant la de-dollarisation de l’économie
nationale.
Par rapport à ce projet, qui a pour socle le maintien de la stabilité du cadre macroéconomique,
une matrice de mesures appropriées avait été élaborée. Ainsi, ce projet, qui s’inscrit dans la durée
devra permettre notamment l’émission des titres publics par l’Etat en vue d’accroitre la demande
de la monnaie nationale via un rendement des titres en monnaie nationale plus important que celui
en monnaies étrangères.
Cependant, d’autres actions ont déjà été réalisées notamment l’obligation d’affichage des prix en
monnaie nationale, l’interdiction d’évaluer dans les discours officiels les grandeurs nationales en
devises, l’usage d’un coefficient de réserve obligatoire discriminatoire pénalisant plus les dépôts
en devises par rapport à la monnaie nationale, etc.
En tout état de cause, la Banque Centrale a opté pour dédollarisation graduelle au moyen des
mesures incitatives ; les mesures coercitives ayant montré leurs limites dans beaucoup des pays
dollarisés.

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