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Semestre 5
P R É S E N T É PA R :
M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
Plan du cours
- Introduction
1)- Définition de la gestion financière
2)- Les niveaux de la gestion financière
3)- Les objectifs de la gestion financière
4)- Les contraintes de la gestion financière
Introduction
Dans un contexte économique en pleine turbulence où la rivalité concurrentielle est de plus en plus intense,
jumelé par une évolution et une différenciation des besoins et des habitudes de consommation, ainsi que la
multiplication des innovations qui ont allégé la durée de vie des produits offerts réduisant ainsi la marge
bénéficiaire espérée, les entreprises se trouvent en lutte permanente pour assurer un niveau minimum de
rentabilité en vue de garantir la survie et le développement leurs activités.
Pour ce faire, elles devront actualiser de façon permanente leurs modes d’organisation, d’action, de contrôle
et de coordonner, au quotidien, les actions de l’ensemble de leurs départements (achat, production, ressources
humaines, finance …) afin de les converger vers l’atteindre des objectifs stratégiques escomptés.
Dans ce cas, le département de finance se positionne comme la base de toute stratégie d’entreprise. Il aune
place centrale dans la réflexion stratégique des décideurs parce que la plupart des décisions et des
événements, vécus par l’entreprise ont une base financière. En conséquence, une bonne gestion des
ressources et activités financières d’une entreprise est indispensable pour assurer son succès et sa pérennité à
long terme.
Introduction
De ce fait, la gestion financière en tant que moyen de management, semble donc s'imposer aux entreprises avec
une extrême urgence, dans la mesure où elle leur fournit les outils et les instruments nécessaires à la prise des
décisions aussi bien opérationnelles que stratégiques (analyse de l'activité et de la rentabilité, l'équilibre
financier, le choix d'investissements, les sources et les modes de financement...).
A ce niveau, la gestion financière se voit comme l’ensemble des activités qui visent à planifier, organiser et
contrôler l’utilisation des ressources financières à savoir ; des liquidités (argent) et des avoirs (biens) qui sont
possédés par l’entreprise afin de contribuer à la réussite de sa stratégie globale. Un système solide de gestion
financière permettra à l’organisation d’être plus apte à contrôler ses propres affaires. Sans cela, l’avenir reste
incertain : il pourra être difficile de prévoir l’épuisement des flux financiers et, surtout, il pourra être difficile de
financer des projets, programmes et investissements visés par l’entreprise ce qui risque de mettre en péril sa vie.
Ainsi, la gestion financière revêt une importance primordiale aussi bien pour les décideurs que pour l’ensemble
des parties prenantes de l’entreprise. Ce qui met en évidence la force de cet outil managérial qui mérite d’être
étudié.
Le rôle de la fonction financière
Exemple d’organigramme ; Le Centre National des Etudes et des Recherches Routières (CNER),
Le rôle de la fonction financière
1)- Définition de la Gestion financière
1)- Définition de la Gestion financière
La gestion financière c’est « la fonction de l’administration dont l’objet est de procurer les fonds à l’entreprise et
de faire en sorte que ces fonds soient utilisés de la façon la plus efficace possible. » (Page 1996p. 1.3). De ce fait, la
gestion financière traite essentiellement le comment, quand, où et pourquoi l’argent est, ou devrait être, affecté. Plus
particulièrement, il s'agit d'un certain nombre des choix et décisions financières (choix d'investissement, gestion de
trésorerie, choix de financement) dont le but est d'améliorer la rentabilité de l'entreprise tout en diminuant son risque.
En effet, la gestion financière vise à répondre à deux questions majeures ; quels sont les investissements les plus
rentables (besoins du cycle d’exploitation, choix d’investissements, ) ?et comment financer ces investissements (gestion
de la trésorerie, mode de financement) ? Donc, la gestion financière regroupe l’ensemble des décisions relatives à la
politique d’investissement de l’entreprise (lancement d’un nouveau produit, achat d’un brevet, achat d’une marque,
achat des actions ou obligations…) et la politique de financement (apport des actionnaire, autofinancement, crédits…).
Il s’agit, donc, d’un outil de gestion prévisionnel à destination du gestionnaire. Elle est nécessaire et indispensable au
pilotage de l’entreprise.
Les niveaux de la gestion financière
(St-Pierre, 1999)
La gestion financière à cour terme
La gestion financière à court terme est devenue une partie importante des activités de gestion financière dans
la plupart des entreprises. Toutefois, elle a été relativement peu reconnue comme activité stratégique puisque
son intérêt porte sur les flux de liquidités et non sur des décisions stratégiques tels que les investissements
dans les activités de production, le développement de nouveaux produits ou services ou l'achat d'une autre
entreprise pour atteindre de nouveaux marchés.
La gestion financière à court terme désigne l’ensemble des méthodes et techniques mises en place par
l’entreprise pour contrôler, maitriser et prévoir les flux de liquidités entrants et sortants, afin de
permettre à celle-ci de faire face à ses obligations financières tout en ayant les liquidités nécessaires
pour effectuer ses projets à court terme. Autrement dit, la gestion financière à court terme vise à gérer
tous les éléments de l’actif et du passif circulant ainsi que le choix des concours bancaires courants, qui
affectent la situation de l’entreprise dans une période moins d’un an ou à un cycle d'exploitation et elle peut
aller jusqu’à la gestion au jour le jour.
D'un point de vue pratique, la gestion financière à court terme concerne la gestion du fonds de roulement. Il
s’agit de veiller à garantir la circulation et la disponibilité de liquidité au sien de l’entreprise.
La gestion financière à cour terme
Dans la gestion financière à court terme, on se concentre habituellement sur les flux monétaires liés étroitement aux
opérations courantes de l'entreprise, c'est-à-dire les transactions qui affectent les éléments à court terme, tels que l'encaisse
et les placements temporaires, les stocks, les comptes clients ainsi que toutes les sources de financement à rembourser
dans un délai inférieur à un an soit principalement auprès des fournisseurs, des institutions financières et autres créanciers
dont l'État.
On peut représenter une partie de ces transactions à l'aide de la figure N°1, qui illustre les principaux mouvements de
fonds d'une entreprise manufacturière.
Le cycle du fonds de roulement est représenté par la boucle qui débute dans le réservoir d'encaisse. Les montants
disponibles dans l'encaisse servent, entre autres choses, à acheter les matières premières, à payer la main-d'œuvre et les
autres dépenses permettant d'assurer la production des stocks. Les ventes à crédit donneront lieu à la création des comptes
clients qui, une fois récupérés, retourneront dans le réservoir d'encaisse.
Selon l'industrie dans laquelle ouvre l'entreprise, le cycle de fonds de roulement peut être plus ou moins long, mais
l'objectif reste d'en raccourcir la durée. Les montants disponibles dans l'encaisse servent, entre autres choses, à acheter les
matières premières, à payer la main-d'œuvre et les autres dépenses permettant d'assurer la production des stocks. Les
ventes à crédit donneront lieu à la création des comptes clients qui, une fois récupérés, retourneront dans le réservoir
d'encaisse.
La gestion financière à cour terme
Figure N°1
La Gestion financière de long terme
2)-Les objectifs de la gestion financière
1- La rentabilité de l’entreprise
2- La solvabilité de l’entreprise
3- La bonne gestion de la trésorerie
3)-Les contraintes de la gestion financière:
3-1)- La rentabilité de l’entreprise
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M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
2-1)- Le concept de Fonds de roulement :
• La gestion du fonds de roulement est une stratégie commerciale visant à garantir qu’une
entreprise fonctionne efficacement en contrôlant et en utilisant au mieux ses actifs et
passifs à court terme. L’objectif principal de la gestion du fonds de roulement est de
permettre à l’entreprise de maintenir un flux de trésorerie suffisant pour faire face à ses
coûts d’exploitation à court terme et à ses obligations d’emprunt à court terme.
• La gestion du fonds de roulement (GFR) porte essentiellement sur cinq postes du bilan:
l’encaisse, les comptes-clients, les stocks, les comptes fournisseurs et les emprunts
bancaires à court terme
Gestion de l’encaisse
• Les stocks constituent l’ensemble des biens qui entrent dans le cycle
d’exploitation d’une entreprise (matières premières, travaux en cours ou produits
finis dans l’attente d’être vendus et expédiés). Ils peuvent être consommés,
vendus tels quel ou transformés en produit qui sera vendu.
• La gestion des stocks désigne le processus de gestion du flux de ces biens au sein
de l’entreprise dans un cycle continu de commandes, de stockage, de production,
de vente et de biens de restockage. Les méthodes de gestions de stocks visent alors
à optimiser l’approvisionnement, le stockage et l’utilisation de l’ensemble des
biens intervenant dans le cycle d’exploitation.
Gestion des comptes clients
• Les créances clients sont les paiements dus à l’entreprise pour des services ou des produits déjà fournis.
• Les créances clients sont généralement un actif circulant important. Quand une entreprise vend des biens à une
autre entreprise, elle ne s’attend généralement pas à être payée immédiatement. Ces effets de commerce, ou
crédits interentreprises, constituent la majeur partie des créances clients. Les sociétés vendent aussi à crédit au
consommateur final. Ce crédit à la consommation constitue le reste des créances clients.
• La gestion des comptes clients implique:
1- de négocier les meilleurs termes de paiements (conditions générales de vente)
2- d’accélérer les paiements des clients dans le respect des conditions contractuelles.
3- de sécuriser les paiements des clients pour éviter les impayés.
• Une bonne gestion des comptes clients consiste à s’assurer que les paiements sont effectués à temps, de
manière constante et fiable. Une bonne gestion des comptes clients permet de limiter tout risque d’impayé ce
qui permet à l’entreprise de maintenir une trésorerie saine.
Gestion des comptes clients
Gestion de la trésorerie
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M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
Les objectifs du cours:
Sensibiliser les étudiants à l’importance de la gestion de trésorerie.
Définir la place du trésorier et celle de la gestion de trésorerie dans la gestion financière de l’entreprise.
Comprendre les outils qu’utilise le trésorier pour financer son déficit de trésorerie et placer son excédent.
• L’environnement économique et financier dans lequel évoluent les entreprises est devenu source
de risque ; ceci est principalement dû
* à son caractère d’instabilité,
* aux mutations accélérées,
* à la concurrence accrue dans les différents secteurs,
* à l’émergence de nouvelles zones économiques,
* aux innovations technologiques.
Dans ce contexte la maitrise de la situation financière de l’entreprise a devenu un enjeu
incontournable pour assurer sa performance. De ce fait, une bonne gestion de la trésorerie de
l’entreprise se considère parmi les facteurs clés de succès, parce qu’elle lui permet d'assurer la
solvabilité au moindre coût, d'arbitrer entre les différents produits de financement et de placement,
de gérer les risques financiers et les risques de change et d'optimiser et gérer la relation (banque /
• Les postes du bilan sont classés par ordre de liquidité et d’exigibilité décroissante et croissante. Par exemple, on peut voir
Qu'en comptabilité on commence par inscrire les actifs à long terme, en général non liquides il s’agit « des actifs
immobilisés », tels que les immobilisations corporelles d’une entreprise, mais peuvent également inclure d’autres actifs tels
que des investissements à long terme ou des brevets. Les autres postes du bilan sont composés d'actifs les plus susceptibles de
se transformer en liquidités dans un futur proche. Il s’agit des actifs courants ou bien actifs à court terme appelés aussi « actif
circulant » qui sont des actifs qu’une entreprise utilise, remplace ou convertit en espèces dans un cycle d’exploitation courant
(habituellement moins de 12 mois), tels que les stocks de matières premières, de produits en cours, et de produits finis, les
créances clients, les valeurs mobilières de placement (l'argent placé) et les disponibilités.
• Dans un autre sens, dans la colonne passif du bilan de la société, on peut constater que les capitaux propres, qui
appartiennent aux actionnaires de la société vient de leurs apports et le reste vient des résultats que l'entreprise n'a pas
distribués mais qu'elle a réinvestis. Puis viennent les dettes, c'est-à-dire les fonds dus par l'entreprise. On présente d'abord les
dettes financières à long ou moyen terme, constituées d'emprunts bancaires ou obligataires. La somme des capitaux propres et
des dettes financières à long ou moyen terme s'appelle les capitaux permanents. Puis viennent les dettes d'exploitation,
constituées des dettes fournisseurs (c'est-à-dire les sommes dues par l'entreprise à ses fournisseurs) et des dettes fiscales et
sociales. Enfin, le passif se termine par les dettes financières à court terme. La différence entre les capitaux permanents et
l'actif immobilisé s'appelle le fonds de roulement (FDR). Pour l’entreprise Tazi-Design en n, on a :
• FDR = capitaux propres + dettes long moyen terme+ amortissement et dépréciation - actif immobilisé
= 23000-21000= 2000 millions Dhs (année N)
Ce fonds de roulement sert à financer le bas du bilan. Si l'on soustrait aux actifs d'exploitation les dettes d'exploitation, on
obtient le besoin en fonds de roulement(BFR):
• BFR = stocks + créances clients – (dettes fournisseurs + Dettes fiscales et sociales) = 2900-21000 = 800
• Ce montant représente l'investissement net que l'entreprise a dû faire dans son exploitation (se constituer des stocks et livrer
des clients). Une fois que le FDR a financé le BFR, il reste la trésorerie, qui est aussi égale à la différence entre les
disponibilités et les dettes financières courtes terme :
Définition de la trésorerie
• Des effets de commerces reçus : les effets de commerce se sont des titres de créances
négociables et accessibles par vois d’endossement. Ils constituent un moyen de règlement de
crédit ou de mobilisation. On distingue :
• Le chèque;
• Les titres de placement : ce sont des titres cessible, acquis en vue d’en tirer un revenu direct
ou une plus-value à brève échéance;
• La lettre de change ;
• Le billet à ordre.
La gestion de la trésorerie
La gestion de la trésorerie consiste à prendre aujourd’hui des décisions, en matière
des moyens de financement, qui engage l’entreprise pour demain.
La trésorerie occupe une place importante dans toute entreprise et cela pour son
fonctionnement et sa survie. Son organisation est fonction de la taille de l'entreprise.
• Des actions externes : elles visent essentiellement à assurer les meilleures conditions de
négociation des facilités bancaires, des conditions de règlement des clients et de paiement
des fournisseurs.
La mise en œuvre de la gestion de la trésorerie
La Les Le contrôle
prévision ajustements de la
nécessaires trésorerie
La prévision
La qualité des décisions à prendre en matière de gestion de la trésorerie
dépend en grande partie de la qualité des systèmes d'information en place :
comptabilité générale, analytique, budgets, etc. La qualité de la prévision est
tributaire de celle de l'information de base sur laquelle elle est bâtie : lorsque
la qualité de l'information comptable ou des séries statistiques élaborées est
fiable, la prévision peut être établie avec un degré de précision satisfaisant.
• Il existe plusieurs méthodes de prévision dont la qualité et les difficultés de
mise en œuvre sont variables.
La prévision
La prévision
Une deuxième méthode de prévision proche de la précédente est
l'extrapolation linéaire à partir du chiffre d'affaires. À partir de données
historiques et d'une méthode statistique (théorie des moindre carrées
ordinaires), on peut établir une relation proportionnelle entre le chiffre
d'affaires et le B.FR. ou la trésorerie du type y = ax + b ; il s'agira alors
d'identifier les paramètres a et b de la fonction d'ajustement ; on pourra
dès lors prévoir le niveau du B.FR. ou de la trésorerie.
La prévision
Application
• La relation établie entre le chiffre d'affaires et la trésorerie est représentée par la fonction y = 0,20x + 50 000.
Pour un chiffre d'affaires prévisionnel de 1 000 000 DH, nous aurons : y = 0,20 x 1 000 000 + 50 000 = 250 000
DH.
On peut considérer que le paramètre b (ici 50 000) correspond à un stock-outil de trésorerie indépendant du
chiffre d'affaires.
• Cette méthode fait l'objet des mêmes critiques que la précédente. En outre, elle suppose que le B.FR. et la
trésorerie observés au bilan correspondent à des niveaux optimums.
• Dans la pratique, les méthodes fiables de prévision les plus employées sont le budget de trésorerie et la
méthode des emplois-ressources. Elles feront l'objet d'une présentation détaillée dans la section suivante.
Les ajustements
Après l’établissement des prévisions, l’entreprise doit réaliser des
ajustements nécessaires sur la trésorerie prévisionnelle. On distingue
deux cas :
Trésorerie Excédentaire: dans ce cas l’entreprise n’a pas de
problème de financement à court terme. Il faudra examiner
les formes de placement les mieux adaptés afin de
rentabiliser les disponibilités.
Synthétiser l’ensemble des activités de l’entreprise par les flux financiers prévus.
Les encaissements.
Les décaissements.
Les soldes.
Budget des encaissements
les encaissements sur
Les encaissements sur opérations hors
opérations d’exploitation : exploitation:
M M M+1 M+2
M+1
M+2
Total encaissements
Application
Soit le bilan de l’entreprise Tazi-Design pour l’exercice 2021
Bilan au 31/12/2021
Clients et comptes rattachés 200 000,00 Fournisseurs et comptes rattachés 144 000,00
Autres débiteur
40 000,00
Correction
Mois M M1 M2 M3
TVA facturée
- TVA récupérable sur charge
- TVA récupérable sur immobilisation
-crédit de TVA
= TVA due
Décaissements
Le budget de trésorerie
Prix de vente HT 80 80 85 85
Prix d’achat HT 40 45 45 50
P R É S E N T É PA R :
M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
Introduction
Le cycle d’exploitation correspond au déroulement de l’activité régulière et récurrente de
l’entreprise. Cette régularité entraîne des conséquences financières permanentes car couramment
renouvelées.
La prise en compte de cette dynamique dans l’analyse financière est assurée par la notion
centrale du besoin de financement d’exploitation (BFE), encore appelé besoin en fonds de
roulement. Ce concept clé est indispensable à la compréhension de la dynamique des flux
financiers dans l’entreprise. Il est vu comme la différence entre les ressources stables et les
emplois stables d’une entreprise. Il représente la partie des capitaux permanents qui restent
continuellement dans l’entreprise pour assurer le financement de son cycle d’exploitation.
En effet, le calcul du BFR se fait à partir des données bilancielles (Relatif au bilan), en se
basant sur la valeur des postes à une date fixe, généralement en fin de période comptable.
Pour cela, il nous donne une vision globale statique sur le besoin financier du cycle
d'exploitation de l'entreprise. Cependant, l’activité de l’entreprise est de nature cyclique. Ainsi,
les composantes du BFR (les stocks, les créances clients, les dettes fournisseurs...) sont des
postes en évolution constante. En conséquence, la méthode statique de calcul du BFR est
incapable de prendre en considération la fluctuation du cycle d’exploitation de l’entreprise, d'où
son inconvénient.
Une autre méthode de calcul du BFR dit BFR normatif ou méthode des experts comptables est
donc plus intéressante, celle-ci permet d'évaluer l'ensemble des composantes constitutives du
BFR et donc d'illustrer l'impact de leur variation sur ce dernier.
• Supposant maintenant que le lendemain soit 1-01-20N+1, l’entreprise
règle une somme de 450 à un fournisseur, alors qu’aucune autre
opération n’est réalisée. Le bilan se présentera théoriquement
comme suit:
• Dans cet exemple, on voit que l'entreprise qui affiche des liquidités
substantielles à l'actif se voit du jour au lendemain obligée d'avoir
recours à des concours bancaires à court terme pour honorer ses
engagements vis--vis de ses fournisseurs. Au cas où cette entreprise
n'aurait pas la possibilité de recourir aux facilités de caisse bancaires,
elle se trouverait confrontée à des impayés, ce qui pourrait remettre en
question la confiance que lui accordent ses fournisseurs.
• La difficulté d'apprécier le FDR, le B.ER ou la trésorerie, à partir du
bilan, vient du fait que les durées de transformation en liquidités ou
durées d'écoulement des éléments du B.FR. ne sont pas précisées. Ce
cas d'école illustre parfaitement les limites de l'analyse statique du
F.DR., du B.FR et de la trésorerie, à partir de situations patrimoniales
arrêtées à un moment donné.
• Cependant, ce type d'analyse reste intéressant et largement utilisé pour
apprécier par exemple l'évolution du B.ER. dans le temps.
Définition et objet
On désigne par cycle d’exploitation l’ensemble des opérations successives qui vont
de l’acquisition des éléments de départ (matières premières, marchandises…)
jusqu’à l’encaissement du prix de vente des produits vendus. Le besoin de
financement lié au cycle d’exploitation varie selon la date considérée, en fonction du
niveau des stocks, de celui des créances d’exploitation et des dettes d’exploitation
dont le montant varie constamment au cours de l’exercice.
Le fonds de roulement normatif correspond au fonds de roulement nécessaire pour assurer le financement
du besoin en fonds de roulement d’exploitation moyen. Autrement dit, il correspond au BFRE moyen
prévisionnel exprimé en jour du CA hors taxes.
L’avantage du BFR normatif est de pouvoir apprécier le futur besoin de financement de l’exploitation au
regard des projections du chiffre d’affaires. Il demeure donc un outil judicieux pour la gestion de
croissance d’une entreprise.
Définition et objet
Comme il est impossible de calculer toutes les valeurs du BFRE, on évalue son niveau moyen pour un chiffre d’affaires
annuel donné. On qualifie ce niveau moyen de fonds de roulement normatif
Détermination du BFR normatif
L’évaluation du fonds de roulement normatif est basée sur trois hypothèses
fondamentales :
Pour les stocks, le temps d’écoulement est le délai moyen passé en magasin par
un article avant d’être utilisé ou vendu.
Pour les créances et les dettes, le temps d’écoulement est la durée moyenne
d’attente avant le règlement:
Avec : Montant moyen du poste = (montant du poste en début d’exercice + montant du poste en fin
d’exercice) / 2
Flux annuel = montant d’achats consommés ou des ventes réalisées en fonction du poste
Temps d’écoulement
Exemple .
𝟒𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎 ∗𝟑𝟔𝟎𝑱
Temps d’écoulement = = 18 jours de vente
𝟖𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎𝟎
TTC
• Dans le deuxième cas, le TE peut être calculé de cette manière :
• Pour les stocks le TE est la durée moyenne de stockage (pour les
Stocks de M/ses, des MP et des PF) ou la durée du cycle de
fabrication (pour les Stocks des en-cours).
• Pour les créances et les dettes d’exploitation le TE est équivalent au
délai de paiement accordé aux clients ou aux fournisseurs :
exemple
• Exemple :
• Cas 1 : Le délai de paiement accordé aux clients est de 30 jours :
• Le TE est donc égale à 30 jours
• Cas 2 : Le délai de paiement accordé aux clients est de 30 jours fin de mois :
• Pour les clients qui achètent au premier jour du mois, ils payent à 60 jours (30 + 30) = 60
jours
• Pour les clients qui achètent au dernier jour du mois, ils payent à 30 jours
• Le TE est donc égale à la moyenne des délais = (60 jours + 30 jours) / 2 = 45 jours
• Cas 3 : Le délai de paiement accordé aux clients est de 30 jours fin de mois le 15 :
• Pour les clients qui achètent au premier jour du mois ils payent à 75 jours (30 + 30 +15)
• Pour les clients qui achètent au dernier jour du mois ils payent à 45 jours (30 + 15)
• Le TE est donc égale à la moyenne des délais = (75 + 45) / 2 = 60 jours
Analyse des principaux postes
• Stocks
• Le temps d’écoulement des stocks est la durée moyenne pendant
laquelle un article reste en magasin avant d’être vendu (marchandises
ou produits fini) ou utilisé (matière première). C’est le délai moyen de
séjour d’un article dans le magasin de l’entreprise.
• En pratique, la valeur du stock moyen est évaluée, de manière
approximative, à partir de la formule suivante:
𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙+𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙
Stock moyen =
2
Coefficient de pondération
Le coefficient de pondération ou le coefficient de structure
ou coefficient de proportionnalité d’un poste, mesure l’importance de
ce poste par rapport au chiffre d’affaires hors taxe (CHAT).
• Stocks
• Le temps d’écoulement des stocks est la durée moyenne pendant
laquelle un article reste en magasin avant d’être vendu (marchandises
ou produits fini) ou utilisé (matière première). C’est le délai moyen de
séjour d’un article dans le magasin de l’entreprise.
• En pratique, la valeur du stock moyen est évaluée, de manière
approximative, à partir de la formule suivante:
𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙+𝑆𝑡𝑜𝑐𝑘 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙
Stock moyen =
2
Analyse des principaux postes
Stocks
BFRE
Lorsqu’un BFRE est négatif, il désigne une
- ressource de financement d’exploitation qui
optimise la trésorerie de l’entreprise.
Les critiques du modèle normatif
Malgré l’apport considérable de ce modèle pour l’analyse
financière, il souffre de certains points faibles puisqu’il repose
sur des hypothèses simplificatrices, d’où les limites suivantes:
La chiffre d’affaires sur l’année n’est pas vérifiée pour toutes les
entreprises. Ce modèle ne doit pas être utilisé par une entreprise à
activité saisonnière.
M. JaouadLHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
Dans sa stratégie de développement, chaque entreprise vise à avoir plus de parts de marché et de générer le maximum de profit quel
que soit le domaine de son activité (industrie, artisanat, agriculture, service …). Pour ce faire, elle cherche toujours à avoir des brevets
d’invention les plus récents, des installations techniques les plus développées et éventuellement l’acquisition des start-up les plus
rentables. En d’autre termes, l’entreprise vise à adopter une stratégie d’investissement.
En effet, la stratégie d’investissement ou bien la stratégie qui vise le développement de l’actif de l’entreprise, revêt une grande
importance par les décideurs puisqu’elle conditionne le développement futur de l’entreprise et engagera celle-ci sur le long terme
(3ans, 5ans voire plus). C’est pour cela que le choix de faire ou non un investissement est donc un problème crucial pour toute société.
L’investissement en tant que décision qui engagera les ressources de l’entreprise sur le long terme, placera celle-ci devant deux
contraintes ; technologique et financiers.
Au niveau technologique, l’entreprise sera obligée d’adapter son appareil productif aux nouvelles méthodes et routines de production
ce qui met une pression sur les décideurs et entraine un niveau d’incertitude sur la réalisation des objectifs stratégiques.
Au niveau financier, la décision d’investissement est une décision irréversible, elle conditionnera le devenir de l’entreprise et mettra en
jeu des capitaux énorme. De ce fait, toute défaite de la stratégie d’investissement entrainera automatiquement des effets néfastes sur la
vie de l’entreprise.
C’est pourquoi que chaque entreprise doit s’assurer que ces investissements sont bien évalués et choisis, et qu’ils soient créateurs de
valeurs et que leur financement ne déséquilibre pas la structure financière de l’entreprise.
Donc on peut poser la question suivante :
Quels sont les critères de choix d’investissement?
I) Notion d’investissement et classification
1)-Définition:
• Généralement, l’investissement peut être vu comme un processus de
transformation des ressources financières de l’entreprise en actifs
immobilisés. D’une autre façon, la décision d’investissement c’est le
choix de l’affectation des ressources financières à autre chose que
l’activité immédiate de l’entreprise en vue d’obtenir un avantage sur
plusieurs périodes ultérieures.
• Traditionnellement, les financiers et les comptables n’avaient pas la
même conception de l’investissement. Si la définition de
l’investissement n’a pas changé pour les financiers, les comptables
s’en sont récemment inspirés pour la repréciser.
• D’une façon plus générale, on peut distinguer trois conception
d’investissement; comptable, financière et économique.
1-1)-Définition Comptable d’Investissement
Au niveau comptable, l’investissement se confond toujours avec l’immobilisation
durable figurant en classe 2 du plan comptable. Il désigne toute dépense engagée
dans l’acquisition d’une immobilisation qu’elle soit corporelle, incorporelle ou
financière. Il s’agit d’une conception restrictive dans laquelle ne sont considérés
comme les investissements que les éléments inscrits dans les comptes de la classe
2 du plan comptable (actif immobilisé). Ont ainsi exclues les dépenses destinées à
couvrir l besoin en fonds de roulement, ou à la formation du personnel, et qui
constituent de véritable investissements.
1-2)-Definition économique d’Investissement
Dans la conceptualisation économique, l’investissement correspond à
l’acquisition ou bien la création d’un capital fixe. Il s’agit de toutes les
dépenses engagées pour acquérir un bien matériel durable destiné à
augmenter ou à moderniser le capital technique des unités de production.
Dans cette approche restrictive, le concept d’investissement ne concerne
que les actifs durables utilisés par les unités économiques dans leur
processus de production. Sont exclus alors les dépenses engagées pour
l’acquisition de bien à caractère immatériel et les autres dépenses qui
participent à la création de la richesse (formation, recherche,….)
1-2)-Définition Financière d’Investissement
Pour le financier qui se place dans une logique de flux monétaire, un
investissement est un engagement de capital sur le long terme (capitaux
propres et dettes à moyen et à long terme) afin de générer au bout de
plusieurs années des revenus (recettes) pour contribuer au développement
de l’entreprise.
L’investissement est alors une dépense qui conduit à l’acquisition ou à la
constitution d’un actif en vue de créer de la valeur. Cette dépense
d’investissement ne constitue en effet pas un appauvrissement mais un
emploi de fonds, contrairement à une charge.
C’est cette conceptualisation du terme « investissement » qui sera retenue
dans ce qui suit.
1-2)-Définition Financière d’Investissement
La définition financière de l’investissement renvoi à trois notions
fondamentales:
1- la notion du flux
2- la notion du temps
3- la notion de risque
1-2)-Définition Financière d’Investissement
1- la notion du flux:
l'investissement est un ensemble de flux son évaluation consistera, donc, à
comparer les flux positifs et négatifs qu'il génère. l'investissement n'est
faisable que dans le cas où il se traduit par un enrichissement net de
l’investisseur, c'est-à-dire lorsque le total des flux positifs qu'il dégage est
supérieur au total des flux négatifs engagés pour sa réalisation.
1-2)-Définition Financière d’Investissement
1- la notion du temps:
la dépense d'investissement est engagée dans le présent,
soit de façon immédiate (lorsqu'il s'agit de l'acquisition
d'un matériel par exemple), soit sur une courte période
(dans le cas d'une construction ou de la mise en place
d'une unité de production). Alors que les gains attendus
sont réalisés dans le futur. Le présent est certain ; la
dépense d'investissement se caractérise par sa certitude,
tandis que les gains futurs sont aléatoires.
1-2)-Définition Financière d’Investissement
1- la notion de risque:
l'incertitude du futur et les aléas liés à l'évolution des variables
internes à l'entreprise et des facteurs environnementaux sont à
l'origine du risque qui caractérise tout projet d'investissement
quelles que soient sa nature et sa taille. Par conséquent, la
rentabilité attendue de l'investissement doit couvrir, non
seulement le sacrifice lié à l'immobilisation de l'argent dans le
projet, mais également le risque supporté par l'investisseur.
2) Typologie des investissements
• Les investissements des entreprises peuvent être classés selon
différents critères:
les charges fixes, hors amortissement, ont été évaluées à 60 Kdhs et sont
supposées rester à ce niveau pendant les 5ans
TAF: Déterminer les cash-flows annuels
4-3)-La valeur résiduelle
Années 1 2 3 4 5
Univers Incertain
P R É S E N T É PA R:
M. JaouadLHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
Introductio
n
En univers certain dans lequel les cash-flows des investissements sont connus à l’avance,
d’une autre façon ils ne sont pas aléatoires, l’évaluation des projets d’investissement ne
pose pas problème, elle peut se faire par des calculs de valeur actuelle nette, TIR et IP.
Cependant, dans la réalité, une augmentation des prix des matières premières ou un
changement de la réglementation fiscale peuvent affecter la rentabilité de l’investissement.
Pour cela, les Cash-flows générés par les investissements sont supposés dépendre de
plusieurs variables (politique, technique, marché, conjoncture, fiscal…) sur lesquelles
l’entreprise n’a pas de contrôle. Dans ce cas, les méthodes d’évaluation en univers certain
deviennent obsolètes, ce qui exige le recours à des nouveaux modèles capables de
répondre aux exigences de cette situation d’incertitude.
Pour cela, nous évoquerons quelques techniques utilisables en situation d'incertitude, en
distinguant selon que l'avenir est probabilisable ou incertain.
Situation de l’incertain
Investir dans un environnement en constante fluctuation est un challenge. Un
changement ou une modification dans la structure de l'environnement peut
éventuellement entrainer la défaite du projet d’investissement. C'est pourquoi, il
convient de chercher la source de fluctuation qui rend l’environnement incertain.
Généralement, nous pouvons déterminer trois sources d’incertitudes:
3 Incertitude comportementale.
Incertitude induite par l'environnement externe
à l'entreprise
Donc, quels sont les différents outils d'analyse de la situation de risque et ceux de la situation
l'incertitude?
Figure n°1: distinction entre les différents univers
Décision d’investissement en avenir aléatoire
Acheter une machine à prix de 20 000 Dhs afin
d’augmenter la production et avoir plus de parts de
marché, refuser la vente immédiate d’un produit (par
exemple, action, or, …) en espérant que les prix dans le
futur seront plus élevés, investis ses épargnes dans
l’achat des actions de l’entreprise ADOHA (par
exemple) en vue de réaliser des bénéfices après
quelques années, etc., sont autant de décisions
financières risquées.
Les critères d’évaluation dans un avenir aléatoire
Granduillot (B) et Granduillot (F), L’essentiel du contrôle de gestion, Edition Lextenso, 4ème édition, Paris
Les critères d’évaluation dans un avenir aléatoire
L'évaluation et le choix des projets s'effectuent sur la base des
critères probabilistes et sont fonction de l'attitude du décideur face
au risque. Dans la réalité, on simplifie le problème en ramenant
tous les événements possibles à 3 hypothèses seulement :
- Une hypothèse optimiste
- Une hypothèse moyenne,
- Une hypothèse pessimiste.
E(aX) = a E(X)
E(aX+b) = a E(X) + b
S'il y a plusieurs projets A, B, C donnant des espérances E(A), E(B), E(C) on choisit la décision D correspondantà
l'espérance mathématique la plus élevée.
Exemple
Selon la réaction de la demande à son produit, l’entreprise S5-
TAZA peut obtenir un bénéfice de :
E(X)=510
L’espérance mathématique n’est pas un critère absolu d’appréciation sur lequel repose la décision du gestionnaire car:
Elle ne constitue pas une valeur moyenne que dans le cas où l’on répéterait l’expérience d’un
nombre considérable de fois.
C’est pour cela que l’analyse doit être suivie par le calcul des facteurs qui mesure le risque du
projet à savoir: la variance et l’écart-type.
La variance et l’écart type
Si l’espérance mathématique représente une mesure de la rentabilité du projet, la
variance (ou l’écart-type) permet plutôt d’apprécier le risque que présente le projet.
La variance ou l’écart-type permettent de mesurer le risque attaché au projet, en
comptant la dispersion de la distribution de probabilité de la (VAN). Plus la variance
est élevée, plus la survenance des événements est proche de la moyenne et donc le
risque est élevé.
La décision d’investissement est, alors, l’arbitrage entre la rentabilité du projet
(espérance mathématique de la VAN) et le risque perçu (écart-type de la VAN).
La variance d’un projet est calculée comme suit:
- V(aX) = a²V(X)
• V(aX+b) = a²V(X)
• Cas général :
VAR(Xi)=(X1-E(VA))²P1+(X2-E(VAN))²P2+(X3-E(VAN))²P3+……….(Xn-E(VAN)²Pn)
• V(X+Y) = V(X) + V(Y) + 2 cov(X,Y)
On suppose que les cash-flows sont indépendants les uns des autres et que le
coût du capital est de 10%.
Évaluer la rentabilité de ce projet?
Considérons les deux projets X et Y qui ont le même capital investi (100) et un taux
Exemple
d’actualisation de 10% et ayant la même durée (2 ans) et dont la distribution de la
probabilité du CAF est comme suit:
C1 P (C1) C2 P (C2)
60 0.3 50 0.4
70 0.5 60 0.4
80 0.2 70 0.3
C1 P (C1) C2 P (C2)
30 0.3 50 0.4
62 0.5 80 0.4
90 0.2 100 0.2
• Quel est le projet le plus risqué?
L’arbre de décision
Parfois, L’entreprise peut être confrontée à des choix multiples et séquentiels en matière d’investis-
sement, ce qui complique sérieusement le calcul statistique. On essaie alors de visualiser l’ensemble
des choix possibles afin de faciliter leur évaluation financière. On représente l’ensemble de ces
décisions et des évènements par un graphe appelé : L’arbre de décision.
L’arbre de décision est un graphe qui visualise les différentes décisions et les événements
(probabilisés) possibles auxquels peut être confronté l’investisseur dans un univers incertain.
La méthode a pour objectif de répartir, en fonction d’un objectif connu, une population statistique en
groupes homogènes selon un ensemble de variables discriminantes.
Figure n°2: exemple pour analyser l'arbre de décision
Exemple
Votre entreprise a le choix entre trois projets pour investir, projetA,
projet B et projet C
Le coût du projet A est de 300 DHS avec une probabilité de 50 % pour
générer des profits de 700 DHS et 40 % afin de générer 350 DHS et
10% pour générer un profit de 100.
Projet B coûte 500 DHS avec une chance de 50 % de générer 800 DHS
de profit et 40 % de générer un profit de 500 et 10% chance pour
générer un profit de 100 DHS.
P R É S E N T É PA R :
M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
INTRODUCTION
Malgré que la probabilité objective nous donne la possibilité d’analyser des situations à risques,
elle n’est pas sans limite. Parfois, certaines situations ne peuvent pas faire l’objet d’un calcul de
probabilités.
Par exemple : quel sera le prix du m² à TAZA dans 5 ans ? La situation socio-politique au
Maroc dans 5ans?
Pour toutes ces questions, le décideur n’a pas des réponses exactes, il n’a aucune possibilité de
maitriser ces fluctuations imprévues. Cette situation nous invite à nous pencher sur un autre
univers qui est celui de l’incertain qui exige d’autres méthodes de probabilité autre que la
probabilité objective. Il s’agit de la probabilité subjective.
1)- La probabilité subjective
«Théorie des jeux » est l'étude des modèles de prise de décision en avenir
incertain non probabilisable. Il s’agit d’une méthode qui, se base sur la
logique et les mathématiques. Elle analyse les situations où la décision de
chaque participant ne dépend pas seulement de ses propres décisions mais
également des décisions prisent par les autres participants. La sélection
optimale pour un décideur dépend généralement de ce que font les autres.
3)-Théorie de jeux
3-1) Oligopole et théorie de jeux
Soit deux entreprises du secteur télécom au Maroc : entreprise IAM et
entreprise Orange considérant qu’elles sont en concurrence agressive et
qu’elles ne communiquent pas entre eux.
Si les décideurs de l’entreprise IAM veulent agir sur les prix, ils sont obligés
d’étudier tous les scénarios possibles de la réaction de l’entreprise Orange.
Voici les différentes situations possibles :
-Montrer que pour maximiser leurs gains mutuels les firmes devraient
s’entendre sur les prix.
3-1)- Oligopole et théorie de jeux
• Réponse :
Maintenir l’entente sur les prix permet aux deux firmes d’éviter la guerre des
prix et de réaliser toutes les deux 5 milliards de gains, soit un gain total de 10
milliards, tandis que la guerre des prix ne permettrait qu’un gain de 1 milliard
chacune, soit un gain total de 2 milliards.
4)- Critères de théorie de jeux
• Toutefois, en dépit de tous ces éléments d'information, ils ne se sentent pas
en mesure d'affecter une quelconque probabilité de réalisation à chacune des
réactions possibles de la concurrence. C'est dans le cadre d'une situation de
ce type qu'un recours aux critères de décision de la théorie des jeux est
parfois proposé.
• Un très grand nombre de critères de décision ont été formulés : nous nous
limiterons ici à la présentation et à l'évaluation des critères les plus
significatifs, les critères de LAPLACE, de WALD,
de SAVAGE, HURWITZ et le critère de Maximax, chacun d'eux
correspondant à un type de comportement particulier des dirigeants
d'entreprises. Le choix de l’un de ces critères dépend étroitement de la
subjectivité du décideur et de son comportement.
• On peut classer ces critères selon leur degré de pessimisme / optimisme.
4-1)-Le critère pessimiste extrême de Wald ou
Maximin
Le critère pessimiste de Wald, dit Maximin (maximum des minimums), qui pose comme
principe d’assurer un résultat minimum en évitant les risques les plus importants. Pour
chaque décision, on retient la meilleure des solutions les plus mauvaises, c’est-à-dire le
moindre mal. Il s’agit donc de minimiser le coût maximum à supporter. En d’autres termes,
on envisage le pire état de la nature et on choisit la décision X qui, dans cette hypothèse,
donne le meilleur résultat. «Le minimum est établi pour assurer que la perte maximale de
celui qui prend la décision sera maintenue à son minimum en partant de l’idée que
l’adversaire est intelligent et choisira sa stratégie pour maximiser les pertes de l’autre
joueur».
S’il s’agit de profit plutôt que de coût, on recherche la maximisation du bénéfice minimum
et le critère s’appelle alors Maximin.
Exemple 2
Le minimum des regrets max est 30000 Le projet N°3 est retenu
Exemple 5
Exemple 6
Considérons un projet d’investissement dont les résultats sont liés à la situation
pluviométrique. Il existe trois (3) variantes du projet dont les VAN ont été calculées en
fonction de la pluviométrie sans que l’on ne puisse affecter une probabilité aux trois (3)
situations envisageables (pluviométrie forte, pluviométrie normale et pluviométrie faible).
Correction:
• Le résultat maximum pour chacun des projets est :
• – projet 1 : 40 000
• – projet 2 : 100000
• – projet 3 : 70000
• Selon ce critère, le projet n˚ 2 sera choisi
Exemple 12
En guise de conclusion, ces critères étudiés, utilisables en
avenir incertain, permettent par leur usage au preneur de
décision de se situer psychologiquement à l’égard du risque
(optimisme / pessimisme). Ces critères aboutissent à des
résultats totalement différents selon le comportement du
décideur devant le risque perçu. De ce fait, ils ne permettent
qu’un éclairage des situations en présence.
Conclusion Il faut retenir que ces critères:
- N’ont aucun fondement théorique.
- Ne doivent être utilisé que si le décideur ne dispose
d’aucune information lui permettant d’élaborer des
probabilités même très approximatives.
Ils sont dans tous les cas d’un usage hasardeux et subjectif.
La Gestion Financière
Semestre 5
Modes de financement
P R É S E N T É PA R :
M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
Introduction
Après une étude de rentabilité et la sélection d’un
investissement, l’entreprise procède à faire un arbitrage entre
plusieurs moyens de financement pour en choisir le mieux
adapté et le moins coûteux. Elle a alors le choix entre un
financement interne et un financement externe.
Mais lequel choisir? Quels sont les différents types de
financement interne et externe dont une entreprise peut
bénéficier?
1)-Types de financement des entreprises
Généralement les managers préfèrent financer leurs entreprises
de manière à minimiser les effets de contrôle externe . Dans
cette optique, ils utilisent d'abord leurs ressources internes
(ressources disponibles à l’intérieur de l’entreprise ) avant de
s'endetter, tandis que l'ouverture de leurs capitaux à des
investisseurs externes constitue une mesure de dernier recours.
1)-Types de financement des entreprises
• Un projet d’investissement génère naturellement un
besoin financier plus ou moins important selon sa
nature et sa taille. Il existe différents moyens de le
financer. On distingue notamment deux grandes
familles de sources de financement : les financements
internes et les financements externes.
2)- financement interne
Le financement interne correspond à l'autofinancement, il
provient directement de l’entreprise elle-même. c'est-à-dire du
ressources disponibles à l’intérieur de l’entreprise. Il peut
s’agir des fonds injectés par ses fondateurs lors de la création
et/ou de l’accumulation de bénéfices non-distribués. Dans ce
cas, l'entreprise, éventuellement, sera capable de financer ses
investissements par ses propres deniers.
Exemples de financements internes : capacité
d’autofinancement; augmentation du capital social, cession
d’élément d’actif
1-2)-Capacité d’autofinancement:
1-1-2)-Calcul de la capacité d’autofinancement :
Méthode additive:
CAF= résultat net + Dotations aux amortissements et aux
provisions- Reprises sur amortissements et provisions +
valeurs nettes des amortissements- Produits de cession des
immobilisations
Méthode soustractive:
CAF: Excédent brut d’exploitation + Produits encaissables –
Charges décaissables
2-1-2)- Le rôle de la capacité d'autofinancement (CAF)
La capacité d'autofinancement indique l'excédent de
ressources internes générées par l'activité, qui peut être affecté
à plusieurs enjeux par le chef d'entreprise
• augmenter ses fonds de roulement, pour sécuriser sa
trésorerie ;
• réaliser des investissements, pour renforcer sa
compétitivité ;
• rembourser ses emprunts et ses dettes, pour favoriser son
indépendance financière ;
• verser des dividendes à ses actionnaires.
3-1-2)-Avantages et inconvénients du CAF
Avantages Inconvénients
- Il maintient l’autonomie - Il est souvent insuffisant pour
financière de l’entreprise financer les investissements
- C’est un moyen de financement - Il présente un risque de
gratuit désintéressent des actionnaires
- Il présente un avantage fiscal - Il génère un coût d’opportunité
2-2)- Augmentation du capital
l’entreprise peut faire appel à ses actionnaires pour se désendetter ou pour
financer un programme d’investissements importants. Il s’agit d’une
opération d’augmentation de capital.
L’augmentation de capital pourront être faites au cours de la vie
de l’entreprise. Il s’agit de faire appel à de nouveaux actionnaires (ou
aux anciens) qui achèteront les actions nouvelles émises par l’entreprise.
Pour les grandes entreprises cotées, ces opérations s’effectuent en
Bourse. L’intérêt de l’augmentation de capital, c’est
qu’il ne coûte rien à l’entreprise puisque les actions ne sont pas
remboursées. Par contre, l’arrivée de nouveaux associés peut modifier les
rapports de force et réduire les parts de dividendes
1-2-2)-Les formes d’augmentation de capital
Avantages Inconvénients
Avantages Inconvénients
P R É S E N T É PA R :
M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
1)- Les contraintes à respecter dans un problème de financement
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠
qui doit être supérieure à 1
𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑖è𝑟𝑒𝑠
𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑖è𝑟𝑒𝑠
qui doit être supérieure à 1
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠
qui doit être supérieure à 1
𝑅𝑒𝑠𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑢𝑟𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠
3-1)-Règle de l’endettement
maximum (ou de l’autonomie
financière)
• En principe si les dettes financières sont égales (et a fortiori
supérieures) aux capitaux propres, l’entreprise ne peut accroitre son
endettement.
• Un endettement supérieur au montant des capitaux propres ne peut être
obtenu qu’en offrant d’importantes garanties (hypothèques,
cautions….) et en acceptant, parfois, que les prêteurs exercent un
certain contrôle sur la gestion (contrepartie du risque important qu’ils
acceptent de courir). Il est clair que, dans une telle situation,
l’autonomie de l’entreprise se trouve compromise.
4-1)-Règle de la capacité de
remboursement
Il s’agit d’un indicateur qui mesure le niveau de solvabilité d’une entreprise.
Son principe stipule que le montant de la dette financière ne doit pas représenter
plus de 3 à 4 fois la capacité d’autofinancement annuelle moyenne prévue.
Cette règle complémentaire de la précédente, se traduit par le ratio:
𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑖è𝑟𝑒𝑠
𝐶𝐴𝐹
Ce ratio doit être inférieure à 3 (ou à 4) et exprime la durée de remboursement
des dettes financières au moyen de la capacité d’autofinancement. On estime
donc que cette durée ne doit pas excéder 3ou 4 ans.
Théoriquement, si l’entreprise ne satisfait pas cette règle, elle ne peut prétendre
augmenter son endettement. Son choix se réduit alors aux composantes des
capitaux propres et/ou au crédit-bail
5-1)-Règle de minimum d’autofinancement
L’entreprise doit autofinancer une partie (en générale 30%) des
investissements pour lesquels elle sollicite des crédits.
Rentabilité financière
Le coût de financement
Critères de choix
Les décaissement réels
VAN ajustée
1-2)-La maximisation de la rentabilité
financière : l’effet de levier
• Beaucoup d’entreprise se fixent comme objectif général la maximisation du
bénéfice par action, ce qui revient à maximiser la rentabilité financière,
exprimée par le ratio suivant:
𝑅é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑡 𝑛𝑒𝑡
• Rf=
𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑝𝑟𝑜𝑝𝑟𝑒𝑠
Ce ratio mesure la rentabilité du point de vue des actionnaires, soit le bénéfice
obtenu sur les capitaux propres investis, exprimant ainsi l'aptitude de l'Entreprise à
rentabiliser les capitaux engagés par les investisseurs, et indirectement à les
rémunérer. C'est aussi ce que l'on appelle également le taux de profit
1-2)-La maximisation de la rentabilité
financière : l’effet de levier
Ce ratio est l’un des indicateurs les plus pertinents en termes de
rentabilité et d'efficacité du processus productif. L’on dit même que la
rentabilité économique est le seul gage de la pérennité d’une Entreprise
Résultat d’exploitation
1)- La rentabilité économique=Capital économique
On comprend que, plus l’endettement est important, plus le levier est important et donc plus
la rentabilité financière est élevée
2-2)- Critère du coût de
financement
Le coût est surtout utilisé pour arbitrer entre deux sources de même nature: choix entre deux
emprunts, choix entre deux modalités de crédit-bail…. Ect
Pour déterminer le coût d’une source de financement, il faut comparer le capital mis la
disposition de l’entreprise et l’ensemble des sommes qu’elles doit verser en contrepartie en
prenant en considération les économies d’impôt pouvant être réalisées
Le coût d’une source de financement est le taux (d’actualisation) pour lequel il y’a
équivalence entre le capital mis à la disposition de l’entreprise et l’ensemble des
sommes réellement décaissées en contrepartie. On parle du taux actuariel
T= 6,16%
Exemple
• Soit un emprunt indivis avec amortissement constant:
- Montant 100.000 Dhs
- Taux d’intérêt annuel 10%
- Durée : 4ans
- IS: 31%
TAF :
Calculer le coût de financement de cet emprunt
La valeur actuelle nette ajustée
• Ce critère consiste à évaluer les projets en distinguant une V.A.N, de
référence, puis une valorisation actuelle des différents effets induits par le
financement. La règle de décision demeure alors identique au critère
traditionnel : on accepte un projet si sa V.A.N ajustée est positive, et s’il
existe plusieurs projets en concurrence, on accepte celui dont la V.A.N
ajustée est la plus grande. La valeur économique d’un investissement, où la
V.A.N de base, est obtenue à partir des flux économiques à dette nulle, sont
équivalents à ceux d’un financement par les ressources propres actualisés
au taux de rentabilité exigé par les investisseurs pour un tel niveau de
risque. Chaque effet induit par l’endettement est valorisé individuellement
• En définitive, la valeur actuelle nette ajustée est obtenue en effectuant la
somme des deux valeurs actuelles précitées :
• VAN ajustée = VAN de base + VAN de financement
• WAN de base = valeur créée par le projet quand il est financé intégralement
par des capitaux propres
• = flux générés par le projet actualisés au coût des capitaux propres
(déterminé compte tenu du risque du projet).
1−(1,08)−4
• VAN de base = 3 200 − 10000 =598,81
0.08
1−(1,06)−4
• VAN du financement = 6000-6000 x 4 % x 2/3 -
0.06
6000(1,06)−4 =693,02