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PARTIE I
LES SPECIFICITES DE LA TPE
SECTION II : SPECIFICITES DE LA TPE AU REGARD DE LA
THEORIE DE LA FIRME
Introduction
2
§ 1. Les approches théoriques de la croissance des TPE
1
Approches théoriques de la dynamique des microentreprises
dans les pays en développement. Document de travail. DT/2000/06
3
« la notion de trajectoires différenciées » et apportent de nouveaux
éclairages à la question de la répartition par taille des firmes.
2
Les économies d'échelle apparaissent lorsque le coût unitaire de production diminue
à mesure que la taille de l'appareil productif augmente ou que la production s'élève.
4
défini. Selon cette approche, ce sont les changements de
technologie, à l’origine de l’augmentation de la taille optimale
des firmes, qui expliquent l’expansion de la firme.
5
L’économie industrielle présente ainsi une entreprise dont les décisions
et les performances dépendent de l’environnement dans lequel elle
évolue ; une entreprise qui, à travers la mise en œuvre de
stratégies, transforme à son tour l’environnement
Ces théories sont basées sur le modèle de cycle de vie ainsi que sur le
modèle de sélection naturelle.
• La théorie du cycle de vie est la liaison entre croissance et âge des
firmes : Selon cette notion de « cycle de vie » des lois
gouverneraient le développement des firmes sur le modèle des lois
qui régissent la naissance et le développement des organismes
vivants. Ainsi, les différents stades de développement des firmes
seraient directement reliés à leur âge. L’apport de la théorie du
cycle de vie est l'hypothèse de l’existence d’une liaison entre
3
Sarah MARNIESSE. Approches théoriques de la dynamique des microentreprises
dans les pays en développement. Document de travail DT/2000/06
6
croissance et âge des firmes. Selon Marshall « les firmes naissent,
se développent, atteignent leur apogée et amorcent un déclin ».
Bien que sa scientificité et sa portée aient été critiquées, ce modèle
revêt de l’importance dans le cas de l'étude des trajectoires de
microentreprises, puisque selon cette théorie, il est vraisemblable
que celles-ci soient plus reliées au cycle de vie de l’entrepreneur
que dans le cas d’entreprises plus grandes4.
4
La croissance de l'entreprise serait ainsi d'abord assez lente, pour laisser le temps
à l'entrepreneur de se faire connaître sur les marchés, auprès des institutions
financières, d'acquérir des compétences en tous domaines. Puis, une croissance
pourrait s'amorcer, jusqu'au point où l'entrepreneur envisage de ralentir ses
activités, parce que sa retraite est proche et qu’il entend se retirer. On s'éloigne
toutefois des analyses originelles qui n'avaient nullement besoin de "relier" les cycles
de vie de l'entreprise et de l'entrepreneur pour conclure à un cycle de vie de
l'entreprise
5
Nelson et Winter (1982),
6
Idée empruntée à Schumpeter, et qui se trouve dans le principe de recherche,
d’innovation
7
selon les barrières à l’entrée, nature des réglementations,
potentiel de croissance du produit, accès aux ressources
financières ...) va peser sur les trajectoires, au même titre que les
compétences de la firme, et surtout celles de l’entrepreneur. Le
développement de la firme est stoppé à partir du moment où,
face à la complexité de l’organisation, le système d’information du
chef d’entreprise ne lui permet plus de « piloter » son entreprise.
Selon cette théorie, l’environnement influence fortement les
trajectoires des firmes, comme les caractéristiques de
l’entrepreneur qui pilote l’entreprise dans cet environnement.
8
pas le cas des économies en développement. Plus particulièrement,
si l’on prend le cas du Maroc, celui-ci se caractérise par une grande
variabilité conjoncturelle, en raison, notamment, des aléas
climatiques (et de leurs conséquences sur le pouvoir d’achat et
l’économie dans son ensemble), de l’évolution des cours des
produits importés (pétrole). Ces incertitudes induisent souvent une
forte instabilité des débouchés des microentreprises. Par ailleurs,
compte tenu du fait que, dans la plupart des activités des
microentreprises les barrières à l’entrée sont négligeables, cela impact
sérieusement leur marché potentiel, d’autant plus que ces
microentreprises ont souvent pour seule clientèle des particuliers.
7
Certains biens d’équipement sont par nature indivisibles, leur rentabilité dépend
donc de la taille des marchés desservis. Il est ainsi probable qu’il existe des « sauts
technologiques » que les entreprises franchissent selon la taille potentielle des
marchés desservis et selon leur accès aux diverses sources de financement.
9
Il va de soi que certaines activités ont beaucoup plus de difficultés
à se développer que d'autres, tout simplement parce que
l'investissement que ce développement requiert est beaucoup plus
élevé que dans d'autres activités, dans un contexte de dualisme
financier où il est quasiment impossible d’obtenir un crédit
bancaire.
10
1.3. Un cadre institutionnel inadapté
L’économie informelle est généralement réfractaire au cadre
réglementaire afin d’échapper à l’augmentation des charges.
Marniesse distingue, globalement, trois types de microentreprises:
- les entreprises non déclarées qui fonctionnent en marge du cadre
légal;
- les entreprises déclarées qui fonctionnent plus ou moins en marge
;
- les entreprises déclarées qui respectent tous les règlements.
11
Dans le modèle néoclassique, l’objectif de maximisation du profit est
partagé par tous les entrepreneurs. En réalité, dans les économies
en développement, de nombreux entrepreneurs créent leur
entreprise uniquement pour obtenir un revenu minimum.
12
hiérarchies transversales (familiales, ethniques, religieuses) et la
relation d'emploi est rarement une relation marchande : les contrats
ne sont pas salariaux, mais plutôt de dépendance, et les relations
sont très personnalisées. Ainsi, un effectif réduit et peu rémunéré,
des relations directes et fréquentes entre la main-d’œuvre et
l’entrepreneur, des coûts d’organisation et de contrôle du travail
limités assurent souvent une bonne rentabilité de la main-d’œuvre ».
U n e r e l a t i o n d e p r o x i m i t é a v e c l a clientèle
Les microentreprises, en ayant des relations plus proche avec leur
clientèle, présentent un avantage indéniable, celui de pouvoir
« faire confiance », et ainsi de faire crédit quand cela s’avère
nécessaire. Elles arrivent, ainsi, à fidéliser une clientèle qui a besoin
de bénéficier de délais de paiement.
13
ou cessent d’être payés, et le patron survit avec peu, mais l’entreprise
ne disparaît pas8.
Les microentreprises peuvent donc exister durablement, soit parce
qu’elles n’ont pas besoin d’être rentables (microentreprises de
survie), soit parce qu’elles sont rentables en profitant d’avantages
spécifiques.
8
Toutefois, il convient de contrebalancer cet argument par l’idée que les grandes
entreprises sont moins dépendantes de la conjoncture intérieure quand elles peuvent
exporter.
9
Selon SOVOYE trois variables sont susceptibles d’être affectées :
- Le coût unitaire de production est difficilement prévisible. Il est susceptible de
diminuer du fait des rendements d’échelle croissants et d’un accroissement de la
qualité de la main d’œuvre, donc de sa productivité. A l’opposé, ce cout peut
augmenter en raison de la hausse du niveau des salaires et du coût du capital
productif augmentent ainsi que du respect croissant des réglementations (qui
engendrent des coûts supplémentaires).
- La qualité de la production : Elle augmente généralement en conséquence de
l’accroissement de la qualité de la main-d’œuvre et du capital productif, ce qui
devrait permettre à l’entreprise de fidéliser un nouveau type de clientèle.
- La flexibilité de la structure : l’augmentation des coûts fixes se traduit de
manière forte par une diminution de la flexibilité de la structure de production.
Cette réduction de la flexibilité peut se traduire par un accroissement du risque
de faillite en raison de la volatilité de la demande. Pour une entreprise en cours
de formalisation, ce risque de faillite ne pourrait être limité que par deux types
d’évolution parallèles : une stabilisation de la demande ou un accès non contraint
aux prêts bancaires.
14
de fonctionnement devient de plus en plus rigide. En
conséquence, seules les microentreprises capables de stabiliser
durablement le niveau de leur demande parviennent à consolider leur
croissance.
15
Conclusion
Mais depuis le début des années 80, avec la crise économique connue
par la plupart des pays en développement, et ses répercussions
négatives sur le marché du travail et les revenus, de nouvelles
analyses se penchèrent sur les avantages «compétitifs» du secteur
informel, expliquant ainsi ses atouts et la pérennité des
microentreprises dans le tissu industriel.
16
CHAPITRE II.
TENTATIVES DE DEFINITION DE LA
TPE
17
SECTION I : LES DEFINITIONS DE LA TPE A TRAVERS LA
THEORIE DES ORGANISATIONS
A cet effet, partant du constat que les TPE ont pour première
caractéristique leur petite taille, nous commencerons par étudier
l’approche quantitative de ce type d’unité, avant de présenter, dans
un second point, l’approche qualitative basée sur ce qui fait la TPE.
Nous essaierons de mieux cerner les éléments du concept TPE afin que
le monde de la TPE ne soit plus un mystère, pour reprendre les propos
de Julien et Marchesnay.
§ 1. L’approche quantitative
10
Stéphane FOLIARD Le financement bancaire des créateurs de très petites
entreprises ; Thèse pour l’obtention du doctorat en sciences de gestion ; 2008
18
1.1. L’approche quantitative
Mais cette approche repose sur l’hypothèse qu’il existe une frontière
entre la catégorie des PME et celle des grandes entreprises. Ce qui a
posé la question de savoir « où se situe cette frontière», et notamment
de définir le seuil au-delà ou en deçà duquel les configurations
organisationnelles peuvent être considérées comme spécifiques? La
difficulté demeurait dans la délimitation de cette «frontière critique »
afin d’opérer le découpage.
19
Cette approche se base sur la thèse centrale selon laquelle il existe
des phénomènes de rupture, des changements profonds, de
l’organisation au fur et à mesure de son développement.
Aussi, durant les années 1980, plusieurs auteurs ont validé la thèse
selon laquelle la taille exerce des changements et que ces
changements sont des différences de nature. Ces travaux ont conduit
à faire de la taille un critère pertinent de découpage.
Sur cette base, à partir de la fin des années 1970, deux courants
distincts se développent conjointement.
- D’une part, le courant de la spécificité a pour projet de mettre en
évidence les traits caractéristiques des entreprises de petite taille
et de proposer une théorie spécifique de la PME.
- D’autre part, le courant de la diversité cherche à établir des
typologies dans le but d’ordonner et de classer l’hétérogénéité du
monde des PME.
11
Olivier Torrès - La recherche académique française en PME – 2007 -
20
plus comme un modèle réduit de la grande entreprise mais comme
une entreprise à laquelle on peut associer des particularités.
L’entreprise de petite taille devient la « petite entreprise ».
12
Torres. Op. Citée
21
1.2. Les travaux sur la TPE
Dans les recherches portant sur la TPE, les principaux travaux se sont
attachés à définir la taille d’une entreprise vue comme un indicateur
de la capacité de production de l’organisation, une échelle de
production. Cette capacité peut s’exprimer en heures de main-
d’œuvre, en heures machine ou, plus simplement en termes
d’effectifs.
22
D’autres critères recensés concernent la taille relative de l’entreprise
sur son marché pour la Small Business Administration américaine, le
chiffre d’affaires et le total bilan pour la Commission Européenne.
23
simples d’accès. Même s’ils ne nous disent pas ce qu’est une TPE, ils
en précisent les contours. La principale critique que l’on peut apporter
concerne l’arbitraire de ces seuils.
24
structure fonctionnelle même rudimentaire impulse cette
délégation et, donc, cette dilution de la responsabilité.
• La propriété de la TPE est concentrée entre les mains d’une seule
personne ou partagée avec quelques personnes souvent issues de
la famille.
• L’existence d’un objectif particulier de richesse différent de la
maximisation des fonds propres : l’entrepreneur ne cherche pas à
rentabiliser les fonds injectés dans l’entreprise sur le court terme.
Le caractère patrimonial et familial de la TPE impose la prise en
compte d’objectifs autres que la rentabilité à court terme des fonds
propres.
• La flexibilité est une caractéristique essentielle des petites
entreprises qui ont la faculté de s’adapter à leur environnement.
• Un système d’information insuffisant et l’absence de méthodes
de décision et de planification : ces insuffisances sont pertinentes
dans l’approche TPE, car ces entreprises ne disposent ni des outils
de gestion et de communication nécessaires (comptabilité
analytique par exemple) ni des compétences en interne pour les
mettre en place. La planification est donc inexistante.
• La taille humaine est une dimension importante de la définition
la petite entreprise, a fortiori pour la TPE. Elle suppose un mode de
communication directe entre tous les acteurs de l’entreprise.
• La faible autonomie, et la dépendance vis-à-vis fournisseurs et
des banques. Cette dépendance financière est cruciale devant la
faiblesse des fonds propres et les difficultés d’accès accès aux
sources de financement.
25
plusieurs tâches différentes. Le propriétaire dirigeant est plus
un homme-orchestre qu’un chef d’orchestre.
• Une stratégie intuitive et peu formalisée : la stratégie réactive
des TPE illustre l’absence de formalisation de la stratégie des
TPE.
• Un système d’information interne simple et peu organisé : la
circulation de l’information dans une TPE se fait essentiellement
par contact direct entre les personnes concernées. Un système
d’information externe simple et peu organisé : l’essentiel de
l’information est recueillie par contact direct entre
l’entrepreneur et ses clients, fournisseurs, concurrents. Il
n’existe pas d’autre système que le réseau relationnel tissé par
le propriétaire dirigeant 13
13
(JULIEN et Ali, 2002 ; GRANOVETTER, 1973).
26
l’identification au propriétaire-dirigeant. L’entreprise est également
peu structurée, caractéristique qui s’accentue avec l’externalisation
des fonctions.
Nous pouvons, ainsi admettre, que les TPE sont des entreprises
d’activités productives de biens ou de services, de petite taille, de
statut indépendant et/ou à caractère patrimonial. Il s’agit de
structures fragiles et exposées, plus que d’autres, aux aléas
économiques d’ordre externe et interne.
Il faut savoir que la plupart des typologies, quelque soit leur limites,
ont le mérite de faire le point sur les principales caractéristiques des
TPE, et de mettre en évidence, plus ou moins formellement,
l’hétérogénéité des TPE.
27
SECTION II : LES DEFINITIONS INTERNATIONALES DE LA
TPE
Cette analyse a été plus tard enrichie par plusieurs approches qui
essayaient de trouver les caractéristiques essentielles qui pourraient
différencier les PME : des critères quantitatifs et qualitatifs. Bien que
ces deux dimensions aient été développées précédemment compte
tenu de l’importance de ce rapport, nous en rappelons les éléments
clés.
28
diversité économique et financière des entreprises entre les pays et
entre les différents secteurs d’activités, ce qui rend son utilisation,
d’une manière standard, par tous les pays, une tâche impossible et les
comparaisons internationales entre PME très difficiles.
14
CDVM. Le financement des PME au Maroc . 2011
29
§1. Sur le plan européen
Ainsi, selon la CE, est considérée comme PME toute entreprise ayant :
- Un effectif de moins de 250 personnes
- Un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 Millions d’euros ou un total bilan
n’excédant pas 43 millions d’euros
- l’indépendance : l’entreprise ne doit pas être contrôlée à plus de 25% par une
autre entreprise qui n’est pas elle-même PME.
La Petite Entreprise est celle qui emploie moins de 50 salariés et dont le chiffre
d'affaires annuel ou le total du bilan annuel ne dépassant pas 10 millions d'Euros.
La Micro entreprise, quant à elle, est définie par un seuil de moins de 10 salariés
et un chiffre d'affaires annuel ou le total du bilan annuel ne dépassent pas 2
millions d'Euros.
Le critère de l’effectif demeure l’un des plus significatifs et s’est imposé comme
critère principal selon la Commission européenne. Cependant, des critères
financiers ont été introduits dans le but d’appréhender la véritable importance d’une
entreprise, sa performance et sa situation par rapport à la concurrence.
Le tableau N°1, ci-dessous, résume les seuils quantitatifs fixés par la Commission
européenne pour définir les différents types d’entreprise
30
Tableau N°1 : Différents types d’entreprise
CHIFFRES
TYPE D'ENTREPRISE EFFECTIF D'AFFAIRES ou TOTAL DU
BILAN
31
entreprises » est utilisée à la fois pour la catégorie « 0 à 19 » et pour la catégorie
« 10 à 19 » salariés, de même pour l’appellation « petites entreprises » qui est
employée à la fois pour les « 0 à 49 », les « 10 à 49 » et pour les « 20 à 49 »
salariés, d’où la nécessité de préciser les bornes de l’échantillon étudié.
32
§2. Aux Etats Unis
Les autres critères purement qualitatifs varient selon les secteurs d’activité. Selon
le Small Business Act (SBA), le seuil de l’effectif global d’une PME est fixé à 500
salariés mais pourrait être étendu à 1500 dans l’industrie manufacturière. Le
chiffre d’affaires varie également selon les secteurs : il doit être inférieur à 5
millions de dollars dans les services, à 13,5 millions dans les activités
commerciales et ne doit pas excéder 17 millions de dollars dans le secteur de
construction.
§3. Au Canada
Pour toutes les entreprises considérées comme PME, le total des actifs ne doit pas
excéder 25 millions de dollars canadiens et, à l’instar de l’Union Européenne, elles
ne doivent pas être détenues de plus de 25% par une entreprise de taille
supérieure.
33
Nous pouvons, ainsi retenir, que les TPE sont des entreprises de petite taille, de
statut indépendant et/ou à caractère patrimonial. Il s’agit de structures fragiles et
exposées, plus que les grandes entreprises, aux incertitudes économiques
La plupart des typologies, quelles que soit leurs limites, ont le mérite de faire le
point sur les principales caractéristiques des TPE, et de mettre en évidence, plus
ou moins formellement, l’hétérogénéité des TPE.
34
SECTION III : LES DEFINITIONS NATIONALES DE LA TPE
- Le troisième critère est celui de la taille avec une distinction entre les
entreprises existantes (plus de deux années d’ancienneté) et celles qui sont
nouvellement créées.
15
Selon l'article premier de la loi 53-00 formant "Charte de la PME" du 23 juillet 2002, « la PME est
une entreprise gérée et/ou administrée directement par les personnes physiques qui en sont les
propriétaires, copropriétaires ou actionnaires et qui n'est pas détenue à plus de 25% du capital ou
des droits de vote par une entreprise, ou conjointement par plusieurs entreprises, ne correspondant
pas à la définition de la P.M.E ».
Par ailleurs, les PME doivent répondre aux deux conditions suivantes
- avoir un effectif permanent ne dépassant pas 200 personnes
- avoir réalisé, au cours des deux derniers exercices, soit un chiffre d’affaires hors taxes inférieur
à 75 millions de DH, soit un total de bilan inférieur à 50 millions de DH
Cette même charte propose également des critères spécifiques aux entreprises nouvellement créées
(c'est à dire celles qui ont moins de deux années d'existence) : sont considérées comme PME
- les entreprises ayant engagé un programme d’investissement initial inférieur à 25 millions de
DH, et
- respectant un ratio d’investissement par emploi inférieur à 250 000 DH.
35
Pour être qualifiées de PME, les sociétés existantes doivent obligatoirement
avoir un effectif inférieur à 200 employés permanents, avoir un chiffre d’affaires
annuel hors taxe qui ne dépasse pas 75 millions DH, et/ou un total bilan limité
à 50 millions 50.
Dans le cadre de la mise en place des approches avancées « Bâle II», deux critères
déterminants sont retenus16 : le chiffre d’affaires annuel et le montant des crédits
bancaires dont bénéficie l’entreprise.
- les toutes petites entreprises (TPE) dont le chiffre d’affaires hors taxes est
inférieur ou égal à 3 millions de dirhams, sous condition que le montant des
crédits dont il bénéficie ne dépasse pas 1 million de dirhams.
- La catégorie « PME » englobe les entreprises dont le chiffre d’affaires hors taxes
est supérieur à 3 millions de dirhams sans dépasser, toutefois, 50 millions de
dirhams et le montant global des encours octroyés par l’établissement de crédit
est supérieur à 1 million de dirhams.
16
La circulaire n° 8/G/2010 relative aux exigences en fonds propres pour la couverture des risques
de crédit, de marché et opérationnels
36
Tableau N°3 Définition de la TPE selon le critère chiffre
17
Cette définition couvre ainsi tout le champ des unités non agricoles marchandes (quelque soit leur
37
Le HCP a retenu une définition qui semble en effet combiner plusieurs dimensions
de l’identité des TPE. Il considère comme microentreprise : « Toute entreprise
employant moins de dix personnes, généralement peu qualifiées, partiellement ou
totalement hors des règles administratives ou légales, utilisant d’abord le travail
familial et ayant des horaires de travail flexibles, un mode de production à faible
technicité ».
1. L’approche de Mourji
taille) et exclut les activés non marchandes pour compte propre et les ménages employant du
personnel domestique contre rémunération
18
Fouzi Mourji . La TPE au Maroc : Modalités d’intégration dans le secteur formel » (2010)
38
Tableau N°4 : Les catégories de micro entreprises selon Mourji
39
2. l’approche de Hamdouch
Il les définit comme des unités composées de deux ou trois personnes (ME) :
travailleur indépendant avec ou sans un apprenti et éventuellement un associé
ou un autre salarié. Il s’agit le plus souvent de métiers de services (plombiers,
peintres) ou de l’artisanat. Elles peuvent avoir un local professionnel ou pas et
ont généralement un outillage rudimentaire. C’est de l’économie sociale, des
unités génératrices de revenu, de lutte contre la pauvreté et la précarité. Elles
représentent près des neuf-dixièmes des TPE.
Pour Hamdouch, toute stratégie de développement doit être déclinée selon les
besoins de chaque catégorie de ces entreprises.
En conclusion, on peut affirmer qu’il n’existe pas d’unanimité sur les critères
retenus. Ceux-ci diffèrent selon leur origine, (européenne, nord- américaine,
africaine etc.,) ou de leur nature (textes législatifs ou réglementaires, d’études
statistiques, etc..).
De manière générale, la tendance est de retenir un nombre de salarié de 0 à 9
pour la TPE.
19
Bachir Hamdouch : Dynamisme de la micro et petite entreprise au Maroc, ERF, Caire , 2006
40
CHAPITRE III :
POIDS ET SPECIFICITES DE LA TPE AU
MAROC
Une fois définie et son poids mesuré, nous procéderons à mettre en évidence
des caractéristiques spécifiques de la TPE au Maroc (section 3).
41
Pour les besoins de notre analyse, nous tenterons de développer une approche
opérationnelle qui, tout en retenant le critère quantitatif relatif à l’effectif,
intègre des dimensions qualitatives qui nous paraissent significatifs.
Partant de cette nature assez complexe et hétérogène des TPE, et sur la base
des recherches de Marniesse20, nous retiendrons six variables pouvant être à
la base d’une catégorisation pertinente;
• Le profil et les motivations du promoteur : son attitude (entrepreneuriale
ou non), sa compétence (avérée ou non) et son mobile (auto-emploi ou
accumulation) :
• Le degré de formalité de l’activité: partielle ou totale, souvent corrélé à la
taille de l’entreprise comme à la composition de la main d’œuvre ou au
capital humain du micro entrepreneur.
• La nature des ressources : à savoir le niveau de la technologie utilisée qui
détermine les capacités de production de la microentreprise, sa
productivité, ainsi la structure de la main d’œuvre qui fonde la qualité des
produits
• Le type d’activité développée : temporaire ou principale, spécialisée et/ou
diversifiée
• Le Potentiel de développement : inexistant, faible ou important
• La nature des besoins financiers
20
Sarah MARNIESSE. Approches théoriques de la dynamique des microentreprises dans les pays en
développement
42
- La très petite entreprise évolutive, inscrite dans un processus
d’accumulation.
43
- Profil et motivation du Promoteur : La très petite entreprise involutive répond
aussi à un souci d’auto emploi. Son promoteur dispose généralement de
compétences techniques simples lui permettant, grâce à une technologie
élémentaire, l’acquisition de revenus.
- Nature des ressources : Elle assure une activité peu diversifiée (activités
artisanales, petits métiers etc..), fonctionne sans local fixe, avec des moyens
de production rudimentaires (petit outillage) et quelques apprentis
- Degré d’Intégration: Elle évolue dans le l’informalité (bien que payant parfois
certaines taxes).
- Potentiel de développement : Fonctionnant dans une logique de reproduction
plutôt que de croissance avec une clientèle souvent régulière. Elles obéissent
à des logiques sociales et sécuritaires plus qu’à des logiques économiques
d’accumulation C’est le cas des entreprises familiales constituées de deux à
cinq personnes en général, dirigées par un chef d’entreprise très peu qualifié.
Elle sont souvent adverse au risque et routinier, qui minimise les charges fixes,
en employant essentiellement des aides familiaux et en respectant très peu le
cadre institutionnel
- Besoins financiers : Ses besoins en capitaux sont aussi faibles et portent sur
les besoins fonds de roulement : stocks, matières premières) et en
renouvellement de petit matériel
44
insuffisante et irrégulière, et l’accès à des ressources financières souvent
problématique.
De manière générale, les TPE dans leur frange supérieure, à savoir la TPE
évolutive, sont porteuses d’accumulation et sont potentiellement génératrices
d’emplois et de revenus, tandis que les microentreprises involutives sont inscrites
dans une simple optique de survie. Toutefois, La frontière entre ces types d’unités
demeure artificielle. Elle est effectuée à des fins de catégorisation et d’analyse.
Dans les faits on retrouve des typologies complexes, multiples et mixtes tant la
barrière entre l’informalité et la formalité est difficile à appréhender. C’est ainsi
que l’on peut retrouver souvent des TPE inscrites dans une véritable dynamique
d’accumulation mais tournant le dos à toute forme de légalisation et des TPE
formelles dans une logique de simple reproduction.
45
Tableau N°5 : Proposition de segmentation de la TPE au Maro
Conclusion
Bien
Micro TPE involutive TPE Moyenne
qu’il
Entreprise évolutive entreprise
nous
semble Promoteur: - Attitude liée à - Souci - Attitude -Capacité
justifié Compétences et l’acquisition de d’acquisition de entrepreneuri technique
de motivations revenus de revenu ale avec et/ou de
subsistance -Compétences recherche de gestion
scinder
- Pas de techniques profit -Attitude
les TPE compétences simples - Promoteur entrepreneuri
en particulières - d’auto emploi qualifié ale
- Auto-emploi
46
formalité et informalité, et leurs modes de fonctionnement résultent d’un
ensemble de facteurs que l’on ne peut pas réduire à un simple rapport au cadre
institutionnel.
Ainsi , par référence à la dernière enquêtes HCP, les activités dites « évolutives » qui
recèlent des potentiels d’emplois, de revenus et d’accumulation de capital et qui, par certaines
de leurs caractéristiques, sont proches des entreprises formelles, sont généralement celles qui
disposent de locaux professionnels (44,1%) 21 et sont enregistrées sur les fichiers des patentes
au Maroc 18,6%22.
Les activités dites « involutives » qui sont des activités de survie, en général, exercées par les
catégories vulnérables dans le cadre d’auto emploi et/ou par les femmes et les enfants sont
prédominantes représentant plus de 80% des UPI, (unités non inscrites à la patente).
Ainsi, la TPE peut couvrir une gamme importante d’activités, allant d’activités de
subsistance et génératrices de revenus, à des TPE performantes en passant par
des petits projets artisanaux. Elles sont principalement familiales et leurs
activités sont financées à partir de capitaux propres, ce financement est appuyé
aussi ces dernières années par l’apport déterminant des associations de
microcrédits. Le fonctionnement des TPE est souvent informel, la visibilité du
propriétaire dépasse rarement l’horizon d’une journée. Elles ne constituent que
très peu de stocks et pâtissent d’un manque structurel de trésorerie. Les revenus
générés par ces entités constituent des moyens de survie et visent principalement
à subvenir aux besoins de première nécessité.
21
Enquête HCP 2007
22
Enquête HCP 2007
23
Il s’agit principalement des enquêtes suivantes
- Enquête Nationale sur les entreprises non structurées localisées en milieu urbain, Rabat, 1988;
- Enquête sur le secteur informel localisé en milieu urbain. Direction de l’emploi, Ministère du Développement
Social, de la Solidarité, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Rabat 1997
- le recensement économique sur la période 2001/2002,
- Enquête Nationale sur le Secteur Informel Non Agricole, 1999/2000;
- l’Enquête Nationale sur le secteur informel 2006/20007
- Les fichiers de l’OMPIC relatifs aux entreprises immatriculées
- Les estimations contenues dans le document relatif à la stratégie nationale de promotion de le
TPE – Juin 2012
47
Pour donner une mesure chiffrée des différents segments de la TPE au Maroc, nous
disposons de sources fiables nous permettant de donner une mesure quantitative
à la fois de la micro entreprise que de la TPE formelle. Toutefois, il nous est
impossible d’appréhender les poids respectifs des TPE involutives et des TPE
évolutives.
Divers critères ont été discutés par les responsables des enquêtes sur
l’appréhension et la définition du secteur. Elles ont porté sur la taille des unités
de production de biens et de services du secteur (moins de dix personnes), sur
leur rattachement à la logique de survie ou de production de richesses, sur leur
rapport à la légitimité (utilité sociale) ou à la légalité (conformité ou non avec les
lois fiscales et sociales) et, finalement, sur leur capacité de formalisation et
d’accumulation et la tenue d’une comptabilité explicite.
L’enquête nationale sur le secteur informel non agricole réalisée en 2006/2007 par
le Haut-Commissariat au Plan le HCP est la dernière enquête qui a ciblé le secteur
informel non agricole au travers de l’analyse de l’activité d’UPI. La notion d’’UPI
désigne « toute organisation destinée à la production et/ou à la vente de biens
ou à la prestation de services et ne disposant pas de comptabilité complète
décrivant son activité et ce, conformément à la loi comptable en vigueur depuis
1994 ».
24
AFD Formation prof en secteur informel
48
Ainsi, le HCP a ciblé les Unités de Production Informelle (UPI) à savoir toutes les
unités de production qui ne disposent pas d’une comptabilité25.
Selon les résultats de l’enquête nationale sur le secteur informel en 2007, le
nombre d’unités de production informelles s’est élevé à 1.550.274 unités et
emploient des effectifs 2.216.116 personnes. Celles-ci se trouvent dans une
tranche de chiffre d’affaires annuel inférieur à 3 millions de dirhams26.
UPI MO
Selon l’étude du HCP, la segmentation par emploi montre que la très petite
entreprise (moins de 9 emplois) représente l’essentiel de la population globale
des entreprises et unités de production.
Partant de l’hypothèse que les TPE involutives sont des TPE informelles
comprenant au moins un travailleur, et donc ayant une chance de muter vers un
processus d’accumulation, on peut dresser la segmentation suivante du secteur
informel national :
25
Par comptabilité, il est entendu la comptabilité tenue par les entreprises conformément à
l’organisation comptable en vigueur au Maroc. limité aux activités non agricoles, les activités
commerciales et artisanales exercées par les agriculteurs comme des activités secondaires n’on pas
été prises en considération.
26
Source « Stratégie Nationale de la TPE »
49
Segment Nombre %
27
Source « Stratégie Nationale de la TPE »
50
Au total, selon l’ensemble de ces études, il y aurait en 2007, sur les 855.262
entreprises immatriculées 684.210 ayant un CA inférieur à 3 Millions de dirhams,
auxquelles il faudrait ajouter 1.550.000 unités de production informelles
Segment Nombre %
Micro Entreprise
TPE Involutive
TPE Evolutive
51
La définition en vigueur, privilégie un critère qui a été recommandé par les
analystes du BIT et retenu lors des recensements des UPI de l’HCP à savoir
qu’une unité doit tenir une comptabilité pour pouvoir être qualifiée de formelle.
De même, d’autres critères semblent pertinents car du point de vue fiscal, une
entité s’acquittant de la taxe professionnelle dispose d’un identifiant fiscal, doit
être considérée comme formelle.
Des travaux officiels de la direction des statistiques ont tenté d’effectuer un chiffrage
précis de la contribution de la micro entreprise. Bien qu’elles remontent à 2005, si
l’on considère les seules données statistiques disponibles du secteur informel non
agricole, on constate que celui-ci contribue pour 17 % à la production de la richesse
nationale. Si l’on prend en compte la production de l’agriculture et de l’abattage et
des activités domestiques non agricoles des ménages, en supposant
raisonnablement qu’une très grande part de ces productions relève de l’activité non
structurée, on obtient une production globale de richesse de l’ordre de 40,5 % (voir
tableau ci-dessous)
28
Source « Stratégie Nationale de la TPE » Juin 2011
52
Nature des activités de production % PIB
Ensemble 40,50%
A cet effet, l’enquête nationale sur le secteur informel entre 2001 et 2006 estime
qu’il s’est créé une moyenne de 40.000 d’unités informelles soit environ 50.000
établissements par an si on y inclut la TPE formelle.
On peut dire qu’avec environ 2,3 millions d’’unités, les TPE emploient 64,7 % des
actifs c’est à dire potentiel que représente leur contribution au développement
économique et social29.
• 29
Le chômage est plutôt concentré dans les zones urbaines et est relativement faible dans les
zones rurales du fait des emplois non formels qui n'entrent pas dans les champs des statistiques.
L’avenir va se jouer sur le fonctionnement du marché du travail et sa capacité à absorber une
offre de travail considérable”. 300.000 demandeurs d’emploi nouveaux se présentent chaque
année sur le marché du travail marocain, qui en offre en moyenne 210.000.
• 30
Il existe de fortes disparités régionales du taux de pauvreté avec une concentration élevée
allant parfois jusqu’à 37 % dans certaines régions alors que la moyenne nationale est de 18%
53
Elle demeure la principale unité économique (par rapport au Grandes Entreprises
et la PME), dans la mesure où le nombre micro et petites unités employant moins
de dix personnes, +98% du tissu économique marocain et assure un emploi à plus
de 65 % de la main d’œuvre.
Il ne nous semble pas que cette répartition ait beaucoup évolué si l’on se réfère
aux tableaux suivant dans les dernières années, la TPE restant la principale source
d’emploi31.
31
HCP (Répartition des entreprises marocaines selon les effectifs employés
54
SECTION III : CARACTERISTIQUES DE LA TPE AU MAROC, LE CAS
DE LA MICRO ENTREPRISE
55
Tableau N°13 Répartition des UPI par secteur d’activité
Secteur UPI MO CA VA
Effectif % Cumul
1 75 75
2 18 93
3 4 97
4 et + 3 100
La présence féminine demeure très faible avec seulement une UPI sur dix dirigée par une
femme,.
32
Enquête HCP 2007
56
§ 2. Caractéristiques des micros entreprises
Les difficultés les plus rencontrées sont celles relatives à leur cadre institutionnel,
aux débouchés et aux marchés, à la concurrence et au manque de moyens
financiers.
Les études menées par le HCP et les travaux de recherche confirment que les
principales difficultés que rencontrent les chefs d’unités sont avant des problèmes
commerciaux (de débouchés et de marchés, pour 79,8 % des micro-
entrepreneurs), la pression fiscale (75.7 %), économique et sociale (70,5 %) et le
manque de ressources financières (62,6 %). Plus des trois quart des unités font
état d’abord de ce type de difficultés33.
33
HCP. Recensement 1999
57
La Vulnérabilité commerciale:
Les enquêtes démontrent que ce sont surtout les activités tertiaires (de service et
les commerce) qui ont été développées le plus par les microentreprises, activités
qui ciblent directement les consommateurs finals.
Ces unités entretiennent peu de liens avec les TPE du secteur formel en aval.
« Certaines activités sont les sous-produits de la grande industrie (réparation télé,
auto, machines à coudre...) alors que d’autres tirent parti uniquement des matières
premières locales notamment pour les produits alimentaires ».
Les relations de sous-traitantes avec les entreprises modernes sont limitées voire
inexistantes34. Ainsi plus des trois quart (76 %) des micro entreprises ne pratiquent
pas de sous-traitante et dans le cas où celle-ci existe, elle est le fait des
indépendants et se réalise avec des unités de même profil et non avec des unités
formelles.
34
ESILMU, direction de l’emploi, 1999
35
Enquêtes HCP 2007
3636
Enquêtes HCP 2007
37
Mejjati, op. citée
58
3. Le faible accès aux équipements de base
Une des contraintes qui pèse sur les microentreprises du secteur informel concerne
le faible niveau de formation scolaire et professionnelle de ses chefs d’unité et de
la main d’œuvre, comparativement aux autres segments de la population active.
38
HCP. 2007
59
Autres constats récurrents de la microentreprise sont la faible qualification de la
main d’œuvre, la faiblesse de la technologie, l’échelle réduite de la production, qui
sont, en fait des entraves majeures à la division technique du travail et des
économies d’échelle limitant sérieusement leur productivité. L’enquête HCP de
2007 confirme que seulement 23 % des unités sont équipés de machines modernes
Par contre, la part des unités exploitées par des employeurs informels, c’est-à-
dire celles faisant appel à la main d’œuvre salariée, est relativement modérée
(11%).
60
informel; 15,8 % seulement de la main d’œuvre est occupée sous ce statut39.
7. Vulnérabilité financière
39
HCP 2007
61
Aussi, le handicap majeur des microentreprises réside dans le financement du fonds
de roulement et du manque de crédits à court terme. L’indisponibilité d’actifs
circulants pouvant servir de garantie pour le prêt et ses difficultés de s’adapter
aux exigences des banques (garanties exigées, coût des procédures, les modalités
contraignantes au niveau des délais de remboursement...) sont à la base de son
exclusion du système financier formel,
62
CONCLUSION DE LA PARTIE I
Il ressort de nos investigations que ces petites unités de production qu’on appelle
généralement TPE ont été désignées par plusieurs appellations avec une
prépondérance du concept de « micro entreprise ». Celle-ci se veut comme une
petite activité autonome exercée par une ou plusieurs personnes entretenant le
plus souvent des liens familiaux, générant des revenus modestes subvenant à
peine aux besoins élémentaires de ses propriétaires.
Aussi, avons-nous été amené à construire des critères pouvant fonder une
définition opérationnelle des différents segments du secteur de la TPE dans le
contexte national. Segments à même de fonder une stratégie de financement
adapté à chacun d’entre eux.
Cette démarche s’est traduite par la mise en évidence de trois types de PME :
- La Micro entreprise, unité ayant un caractère social dominant, informelle et
reposant l’auto emploi de l’entrepreneur.
- La TPE involutive : Unité aussi informelle, ayant un caractère économique avec
l’emploi d’une main d’œuvre mais inscrite dans un processus de reproduction
- La TPE évolutive, unité formelle, à dominante économique, à fort potentiel de
développement (avec un effectif de moins de 10 personnes et un CA inférieur
à 3 millions de dirhams)
63
• 53 % des UPI sont principalement orientées vers le commerce, 21% dans
l’artisanat, 20% dans les services et 6% dans la construction ;
• 48 % des UPI ne disposent pas de local;
• 12,4 % des UPI sont gérées par des femmes;
• 35,3 % des UPI sont gérées par des jeunes de moins de 35 ans contre seulement
11,5 % pour la tranche d’âge 60 ans et plus.
L’analyse des unités informelles selon leur taille en termes d’emploi montre que
plus la taille de l’unité augmente, plus elle a tendance à disposer d’un local. En
effet, 76% des unités employant plus de 3 personnes disposent d’un local alors que
seules 36% des unités constituées d’une seule personne possèdent un local.
L’aménagement du local semble lui aussi être influencé par la taille de l’unité, plus
l’unité est petite, moins elle dispose d’électricité, d’eau potable, de raccordement
aux réseaux d’assainissement et d’autres équipements.
40
La taille de la TPE tend à augmenter avec le niveau d’éducation de l’entrepreneur qui crée ainsi
plus d’emplois, surtout ceux qui ont une formation supérieure : étant mieux organisés et mieux
équipés, ils ont un meilleur accès aux services de soutien et aux marchés
64
65