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L’Approche

Keynésienne de la
Monnaie
Travail assigné par :
Professeur Hansali Abderrahim

Travail réalisé par :

- Elhila Salma
- Faz Salma
- Gaddah Imane
- Ghalbane Mariam

Année universitaire : 2020-2021


Économie Monétaire et Techniques Bancaires

Table des matières


Introduction....................................................................2
I Présentation générale de la théorie keynésienne.......3
I.1 Biographie de John Maynard Keynes.....................3
I.2 Keynésianisme........................................................5
I.3 Principes de la théorie keynésienne........................6
II La vision keynésienne de la monnaie........................8
II.1 Définition et caractéristiques de la monnaie.........9
II.2 Raisons de détention de la monnaie......................9
II.3 Rôle et importance de la monnaie.......................11
Conclusion : les critiques de la théorie keynésienne....12

Introduction

Considéré comme un des plus grands économistes de


son époque, Keynes est le carrefour de la pensée
économique du XXe siècle. Son œuvre a été
révolutionnaire à plus d’un titre. Principalement fondé
sur la critique de ses contemporains et les théories en
vigueur, le travail de Keynes a été innovant et parfois
même avant-gardiste. En effet, ses travaux ont
commencé, prophétiques, bien avant la Grande
Dépression. De la crise de 1929, a découlé la fameuse
« trilogie de Keynes », très pertinente -à sa parution-,
qui lui a valu une notoriété internationale et une
postérité aussi notable et importante que critiquée et
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contestée. L’œuvre de Keynes est aussi, celle rarement


facile et tellement complexe que l’on continue
aujourd’hui à essayer d’expliciter et de rendre digeste.
Comment est-ce que ce lord de l’économie, à qui nous
devons l’existence de la macroéconomie en tant que
discipline importante et tellement utile, a-t-il alors
construit sa théorie? Théorie qui par bien des aspects
s’avère aujourd’hui aussi actuelle qu’obsolète. Aussi,
comment Keynes perçoit-il la monnaie, lui qui a été le
premier à la considérer comme moteur de l’économie ?
Dans ce travail de recherche, nous tentons tant bien que
mal de nous intéresser surtout à la deuxième question.
Or pour y répondre, nous devons impérativement nous
pencher sur la première.
I Présentation générale de la théorie keynésienne
I.1 Biographie de John Maynard Keynes

John Maynard Keynes, né en 1833 à Cambridge et


mort à Firle en 1946, est un économiste britannique
dont les travaux ont été le principal socle de la création
de la macroéconomie. De son approche de l’économie
sont dérivées plusieurs théories dont le keynésianisme,
la nouvelle économie keynésienne, le néo-
keynésianisme et le post-keynésianisme.
Il est né dans une famille d’intellectuels, d’un père
maître de conférences d’économie politique à
l’Université de Cambridge et d’une mère autrice et
impliquée en politique.

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En 1905, Keynes est diplômé en mathématiques de


l’université de Cambridge où il fait la connaissance des
meilleurs économistes de son époque, Francis Ysidro
Edgeworth et Alfred Marshall - dont il devient le
disciple- , en l’occurrence.
Il se fait remarquer par le ministre des finances
britannique, en 1914, quand il lui recommande de ne
suspendre la convertibilité de la Livre sterling qu’en cas
d’absolue nécessité. Il obtient alors une fonction au
Trésor.
En 1917, il devient chef de division et deux ans plus
tard, trop indigné par le traité de Versailles de 1919, il
démissionne et écrit «  Les Conséquences
économiques  de la paix  » ouvrage clef de sa notoriété
internationale.
Il écrit «  La réforme monétaire  » en 1923, ouvrage où il
souligne l’idée que l’inflation peut conduire à la
révolution et qu’une réforme économique est nécessaire
pour reconstruire l’Europe.
En 1925, il s’oppose au retour à l’étalon-or proposé par
Churchill, qu’il critique dans son livre «  Les
Conséquences économiques de M. Churchill  ».
C’est en 1930 que commence la « trilogie de Keynes ».
Après une implication acharnée en politique avec le
parti libéral contre les travaillistes et leur politique
déflationniste, Keynes devient quand même
« conseiller » du gouvernement de Ramsay Macdonald,
et c’est à ce moment-là que «  Le Traité de la monnaie  »
paraît. En deux volumes, ce traité commence par une
description des origines historiques de la monnaie avant
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de présenter une théorie de la monnaie. Ensuite, Keynes


procède à l’étude empirique des variables critiques de sa
théorie et les caractéristiques institutionnelles qui lui
servent de cadre, pour finir sur les politiques
monétaires.
Après cette ébauche de sa théorie, Keynes devient
moins impliqué en politique et se consacre à l’écriture
de «  La Théorie générale » qui paraît en 1936. Ouvrage
qui lui vaudra d’être considéré comme une figure
majeure de l’économie et qui initiera la révolution
keynésienne.
Pendant la seconde guerre mondiale, alors qu’il se remet
lentement de la maladie, Keynes écrit un livre sur la
façon de financer la guerre sans créer l’inflation, qu’il
publie sous le nom de «  How to pay the war  ».
En 1940, il réintègre bénévolement le Trésor et
participe à la réflexion sur le financement de l’effort de
guerre anglais, ces réflexions formeront une base pour
les négociations qui déboucherons sur les accords de
Bretton-Woods.
Keynes passera le restant de sa vie, membre du trésor.
I.2 Keynésianisme

Le keynésianisme est un courant de pensée économique


qui se base sur l’approche de l’économie selon Keynes.
Celui-ci pense que l’État ne devrait pas se contenter de
ses fonctions régaliennes, il s’oppose donc à l’État
gendarme et préconise l’interventionnisme étatique et
l’État providence. Le marché est, selon l’approche
keynésienne incapable de s’auto-équilibrer. C’est à
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l’État qu’il incombe d’atténuer les irrégularités des


cycles économiques, il doit :
- Prendre en charge une part importante des
investissements, en les finançant par le déficit
budgétaire de préférence à l’emprunt qui peut peser
sur les taux d’intérêts.
- Assurer un fort niveau de demande et de
consommation, notamment par l’augmentation des
bas revenus. La création de salaires minimums
légaux répond à cet objectif.
- Avoir une politique monétaire active. Il doit
assurer, par le contrôle de l’offre de la monnaie, des
taux d’intérêt assez bas pour faciliter
l’investissement, mais pas trop pour que la monnaie
ne soit pas engloutie dans la trappe à liquidité.

I.3 Principes de la théorie keynésienne

- Approche macroéconomique

Selon, Keynes, le raisonnement néoclassique souffre


d’une tare originelle. En effet, il est bâti à partir du
comportement des acteurs pris isolément et sa
généralisation résulte de convergences forcées qui font
abstraction de plusieurs facteurs. Il perçoit donc,
l’économie comme un système de flux interdépendants
qui circulent dans des circuits économiques construits à
partir de données globales ; les agrégats comme la
consommation, l’épargne et l’investissement.

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Tandis que les néo-classiques pensent que chaque


marché est indépendant et que les équilibres de chacun
de ces marchés confluent, miraculeusement, dans
l’équilibre général considéré comme optimal, Keynes
lui, considère que chaque marché dépend de tous les
autres.
Par exemple, la demande de travail par les entreprises
dépend de la demande des consommateurs sur le marché
des biens et services. Il n’y a aucune raison pour que ces
interactions aboutissent à un équilibre automatique et
encore moins à un équilibre optimal.

- Le rôle central de la consommation

Selon les néoclassiques il y a primauté de l’épargne sur


la consommation. Idée que Keynes trouve
complétement aberrante. Si les néoclassiques pensent
que la décision d’épargner vient avant la décision de
consommer et que la consommation est ce qui reste du
revenu après épargne, Keynes renverse totalement cette
logique. Celui-ci pense que les ménages consomment
d’abord et épargnent ensuite s’ils ont en les moyens …
au plus grand bonheur de Keynes. En effet, la
consommation est selon lui un véritable moteur
économique parce que c’est en fonction d’elle que les
entreprises produisent, investissent et embauchent alors
que l’épargne se fait au détriment de la consommation
et fait donc baisser les prix, déprime l’investissement et
fait chuter l’efficacité marginale du capital.

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- Demande effective et marché de travail

En ce qui concerne le chômage, Keynes est doublement


innovant et la révolution keynésienne se manifeste
pleinement. Tandis que les néoclassiques ne trouvent
aucune explication au chômage massif des années 1930
et que pour les libéraux le chômage ne peut être
qu’accidentel ou temporaire ( en effet si le marché
fonctionne correctement, avec l’apparition du chômage
les salaires vont baisser, la demande de travail va
augmenter et chômage sera résorbé automatiquement),
Keynes lui, pense que cette analyse est peu crédible.
Pour lui l’emploi ne dépend pas du niveau de salaires.
Aucun entrepreneur n’embauchera un ouvrier pour la
seule raison que le salaire est bas, il faut qu’il ait besoin
de cet ouvrier. Or un ouvrier sert à produire et
l’entreprise ne peut produire que si elle a une demande.
L’emploi dépend donc de la demande effective, soit la
demande escomptée par les entrepreneurs. Si les salaires
sont bas, la demande sera faible et l’embauche
insuffisante. La solution des libéraux est le problème de
Keynes. Le chômage ne peut en aucun cas s’auto-
résorber, au contraire. Les salaires bas ne peuvent que
l’aggraver et le rendre permanent.

- La monnaie n’est pas un voile

« La monnaie n’est pas un voile » est le maître mot de


l’approche keynésienne de la monnaie, qui sera

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développée dans la seconde partie de notre travail de


recherche.
II La vision keynésienne de la monnaie
Toute la théorie keynésienne repose sur la prise en
compte de l’existence de la monnaie, chose qui rompt
avec la conception qui sévissait. En effet, depuis Jean-
Baptiste Say (économiste de l’école classique), la
monnaie a été considéré comme un outil d’échange
« produits contre produits », c’est la vision du « voile
monétaire » - « La monnaie n’est qu’un voile qui
recouvre un troc » -. L’approche classique considère
que l’Offre crée sa propre Demande et que la monnaie
est donc neutre.
II.1 Définition et caractéristiques de la monnaie

Pour John Maynard Keynes, la monnaie peut être


voulue, recherchée, et détenue pour elle-même donc
thésaurisée. C’est la « préférence pour la liquidité », la
monnaie étant une réserve de valeur. Elle n’est donc pas
neutre et elle n’a pas de voile non plus !

II.2 Raisons de détention de la monnaie

Pour étudier les raisons qui peuvent pousser un agent


économique à accepter de se dessaisir de la monnaie
qu’il détient, Keynes s’est intéressé à celles susceptibles
de le pousser à la détenir. Il en définit quatre ; d’abord
le motif de transaction c’est-à-dire le besoin de
monnaie pour la réalisation courante des échanges
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personnels ( on parle dans ce cas de motif de revenu qui


provient de l’intervalle entre l’encaissement et le
décaissement du revenu), ou pour des raisons
professionnelles (on parle dans ce cas de motif
professionnel qui s’explique par le décalage entre le
paiement des frais professionnels et le produit de la
vente), le deuxième motif est celui de la précaution qui
correspond au souci de parer aux éventualités exigeant
une dépense soudaine et le troisième et dernier motif est
le motif de spéculation qui provient de l’incertitude sur
le niveau des taux d’intérêts futurs et des divergences
d’opinion des agents sur leur évolution.
Les deux premiers motifs dépendent du revenu, tandis
que le dernier motif dépend du taux d’intérêt.
En effet, selon l’approche d’actualisation, la valeur
d’une obligation (V) est inversement proportionnelle
aux taux d’intérêt (r ).

Le détenteur d'une obligation prend toujours le risque de


voir sa valeur diminuer suite à une hausse des taux
d'intérêt. Par conséquent, toute personne anticipant une
hausse des taux a intérêt de conserver de la monnaie
plutôt que des obligations pour éviter une moins-value.
Inversement, toute personne qui anticipe une baisse des
cours a intérêt à acheter des obligations pour réaliser
une plus-value.
Au niveau macroéconomique, c'est le contraire, la
valeur de la monnaie est fixée par le système bancaire,
le taux d'intérêt, la valeur des obligations et donc la
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Économie Monétaire et Techniques Bancaires

valeur globale du patrimoine sont le résultat des choix


des agents économiques.
Keynes décompose la masse monétaire en deux
composantes dont l'une (M1) dépend essentiellement du
niveau d'activité et l'autre (M2) du taux d'intérêt :

M = M1 + M2 = L1(R) + L2(r)

L1 étant la demande de la monnaie pour motif de la


précaution, et L2 pour motif de spéculation.
L’équilibre est toujours maintenu donc, pour une masse
monétaire donnée, plus le revenu augmente et plus M1
augmente également, ce qui implique que M2 diminue
avec une augmentation du taux d’intérêt, et
inversement.
L’enseignement que l’on peut tirer de cette analyse est
que toute politique économique doit comprendre un
volet monétaire (Keynes l’a bien compris en 1923 avant
même de formuler sa « trilogie » entre 1930 et 1936, et
bien avant la crise de 1929). Le volet monétaire doit
assurer des taux d’intérêt assez élevés pour que la
monnaie, éventuellement injectée par le gouvernement
dans une politique de relance (et là nous rejoignons
l’idée de l’État Providence) ne finisse pas dans « une
trappe à liquidité » (soit thésaurisée soit sortie du circuit
économique).

II.3 Rôle et importance de la monnaie

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Économie Monétaire et Techniques Bancaires

Dans « La Théorie générale de l’emploi », Keynes met


en garde contre le fait de voir la monnaie comme une
réserve de richesse. Dans le chapitre « La pauvreté dans
l’abondance », il : «qui, hors un asile de fous, voudrait
utiliser la monnaie comme réserve de richesse ?».
Keynes considère que la monnaie est une réserve de
valeur plutôt que de richesse.
Selon l’approche keynésienne, la monnaie se situe dans
une théorie générale des actifs. Certains actifs
engendrent un rendement (q), la plupart subissent au
cours du temps une détérioration ou supportent un coût
de conservation (c ). Tous les actifs ont une plus ou
moins grande facilité pour transférer la richesse sous
une autre forme, la prime de liquidité (l). Le rendement
d'un actif quelconque est donc : q – c + l, ou «taux
d'intérêt spécifique» de l'actif. Dans le cas de la
monnaie, le rendement nominal est nul (le rendement
réel est même négatif en situation d'inflation), le coût de
conservation négligeable et la prime de liquidité forte.
C'est l'actif le plus liquide. Pourquoi se procurer de la
monnaie plutôt que des biens de consommation et des
actifs physiques ou financiers ? En fait, le «taux d'intérêt
spécifique de la monnaie» est le plus élevé.
Une «économie monétaire est essentiellement […] une
économie où la variation des vues sur l'avenir peut
influer sur le volume actuel de l'emploi et non sur sa
seule orientation». La détention d'encaisses monétaires
correspond à un comportement d'adaptation à un
environnement économique incertain (l'incertitude ici
étant «radicale») et les anticipations jouent un rôle
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Économie Monétaire et Techniques Bancaires

essentiel. La monnaie est le «lien entre le présent et le


futur», sa possession «apaise notre inquiétude».

Conclusion : les critiques de la théorie


keynésienne
Le keynésianisme divise et rencontre des critiques aussi
nombreuses que divergentes. Si certains considèrent que
l’Histoire doit ses Trente Glorieuses à Keynes, par une
curieuse inversion de logique, l’auteur des remèdes
apportés à la Grande Dépression est celui même
vivement contesté et dont le courant a été presque
abandonné pendant les années 1970 au profit du
triomphe absolu du libéralisme, après les déboires de
l’époque dus principalement aux chocs pétroliers.
Tous les volets de la théorie de Keynes ont été critiqués.
La macroéconomie s’est vue accusée de phagocyter la
microéconomie, par Friedrich Hayek. Jacques Rueff
conteste le fait que l’offre de la monnaie soit exogène,
et trouve que c’est une tare capitale qui a biaisé toute la
pensée keynésienne et qui l’empêche d’être pertinente.
Celles-ci étant des critiques provenant des libéraux
classiques, d’autres écoles se sont prêtées à la
contestation. Friedman le monétariste, élabore la théorie
du revenu permanent qui veut que la consommation
dépende du revenu que les agents anticipent sur une
longue période. L'idée sous-jacente est que les
politiques de relance qui injectent des liquidités sont
inefficaces puisque les agents dans cette optique ne vont
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Économie Monétaire et Techniques Bancaires

pas dépenser l'argent qu'ils savent ne recevoir que


ponctuellement. Il s’oppose donc aux politiques
économiques d’inspiration keynésienne. Les
cambridgiens eux, reprochent au keynésianisme le fait
qu’il ait été fondé dans le déni ou la critique de toutes
les autres théories jugées classiques.

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