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Table des matières

Introduction.................................................................................................................................1

Chapitre 1 : Les principaux théoriciens......................................................................................2

Section 1 : Richard Cantillon (1680-1734) :...........................................................................2

Section 2 : Jean-Baptiste Say (1767–1832)............................................................................3

Section 3 : Joseph Alois Schumpeter (1883-1950).................................................................4

Section 4 : Israël Mayer Kirzner (1930-)................................................................................9

Chapitre 2 : les apports et leurs limites :...................................................................................10

Section 1 : Les principaux apports :......................................................................................10

Section 2: Les limites :..........................................................................................................12


Introduction
Entreprendre est un acte économique fondamental. L’entrepreneuriat, souvent assimilé à la
création d’entreprise, revêt en fait plusieurs dimensions. Avant tout, l’entrepreneuriat est
assimilé à « l’esprit d’entreprise ». L’esprit d’entreprise est une aptitude à prendre des risques
pour engager des capitaux, investir et s’investir dans une sorte d’aventure (une « entreprise »),
consistant à apporter quelque chose de neuf (une innovation), en combinant de la façon la plus
performante possible des ressources au sein d’une organisation (Julien et Marchesnay, 1996).
L’objectif de notre rapport est de comprendre l’évolution de ce concept dans le temps.
L’identité des différents précurseurs d’une approche économique de l’entrepreneuriat montre
bien qu’ils étaient quasiment tous des entrepreneurs eux-mêmes. Olivier de Serres était
agronome, Cantillon était financier, Say était un industriel… Il est intéressant de voir qu’ils
étaient leur propre terrain d’expérimentation et décrivaient leur expérience alors
qu’aujourd’hui, il est quasiment impossible de parler d’entrepreneuriat si on ne travaille pas
de façon distanciée par rapport au terrain. Les chercheurs en entrepreneuriat n’ont quasiment
plus de lien avec le terrain. Les connaissances qu’ils ont su générer n’en sont pas pour autant
moins importantes, la preuve en est la mobilisation de ces auteurs dans cette première partie.
Pour bien expliquer ce sujet, nous avons choisi la problématique suivante :

« Comment peut-on définir l’entrepreneuriat selon l’approche économique ? »

Pour répondre à cette problématique notre rapport se divise en deux chapitres. Le premier
présentera l’entrepreneuriat selon les différents théoriciens, principalement ceux opérant dans
l’école autrichienne. Le deuxième chapitre se concentrera sur les apports de l’approche
économique dans l’entrepreneuriat et leurs limites.

1
Chapitre 1 : Les principaux théoriciens
Section 1 : Richard Cantillon (1680-1734) :

1. Biographie :
Richard Cantillon, né à Ballyheigue (Irlande) vers 1680 et mort à Londres le 14 mai 1734, est
un financier et économiste irlandais et français qui a fait fortune en France grâce au système
de John Law. Auteur influent de la physiocratie, il passe la plus grande partie de sa vie
à Paris, où il exerça la profession de banquier. Il est l'un des auteurs les plus significatifs qui
marquent la transition du mercantilisme vers l'économie classique. Son œuvre majeure
s’intitule Essai sur la nature du commerce en général.1

2. Cantillon le père fondateur des réflexions en entrepreneuriat :


Bien que Cantillon ne soit pas l’inventeur du mot entrepreneur, c’est à lui qu’on doit la
généralisation du terme dans la plupart des langues. Sa vision du domaine peut se résumer à
travers l’idée que l’entrepreneuriat correspond à la transformation d’un produit ou d’un
service dans le but de le vendre tout en assumant les risques liés à cette transformation. Et
puis, selon Cantillon la transformation et le risque apparaissent comme les deux piliers
principaux de l’entrepreneuriat.2

À travers son essai, Cantillon propose une réflexion générale sur l’entrepreneuriat. Il propose,
à l’instar des autres physiocrates, de considérer l’économie comme un système. De ce point
de vue, Cantillon est considéré comme le père de l’économie classique. Dans son système, il
met en relation différentes activités économiques comme la circulation de l’argent, des crédits
et des revenus, tout en précisant le rôle de l’entrepreneur dans le fonctionnement de ce
système. Il est le premier à détecter l’importance du rôle de l’entrepreneur dans une vision
globale de l’économie. Ce rôle correspond aux risques que l’entrepreneur va devoir prendre,
risques portés par tous types d’entrepreneurs, fermiers, artisans, manufacturiers ou encore
marchands.

1 Wikipedia contributors. (2021, 1 mars). Richard Cantillon. Wikipedia. Consulté le 22 avril 2022, à
l’adresse https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Richard_Cantillon
2 Schmitt, C. (2019). Aide-mémoire : Entrepreneuriat (concepts, méthodes, actions). Paris, France:
Dunod.

2
« On peut établir que, excepté le Prince et les propriétaires de terres, tous les habitants d’un
État sont dépendants ; qu’ils peuvent se diviser en deux classes, savoir en entrepreneurs et en
gens à gages ; et que les entrepreneurs sont comme à gages à incertains ; et tous les autres à
gages certains pour le temps qu’ils en jouissent, bien que leurs fonctions et leur rang soient
très disproportionnés ». [Cantillon, 1755]

Section 2 : Jean-Baptiste Say (1767–1832)

1. Biographie :
Né à Lyon, comme ses prédécesseurs, Jean-Baptiste Say est aussi un homme de terrain. De
confession protestante, il est entrepreneur industriel dans le coton qui est alors en plein essor.
Ses études au CNAM ont un rôle déterminant dans sa façon d’envisager les techniques de
tissage et de filature. À côté de cela, Jean-Baptiste Say a nourri une passion de partage de ses
idées. Cela l’a amené à être journaliste, écrivain, enseignant et conférencier. Il fut mandé, à la
chute de Napoléon, d’aller en Angleterre pour y constater les progrès de l’industrie. En 1803,
il publia son Traité d’économie politique. S’il n’est pas passé à la postériorité pour ses
réussites en tant qu’entrepreneur, il le sera pour sa loi des débouchés, selon laquelle l’offre
crée sa propre demande.

2. L’apport français à l’entrepreneuriat :


L’approche économique de l’entrepreneuriat devra attendre une bonne
cinquantaine d’années avant d’avoir une nouvelle contribution significative
à travers les travaux de Jean-Baptiste Say (1767-1832). Celui-ci a notamment proposé de
comprendre l’économie autour du triptyque : production – répartition – consommation, où
l’entrepreneur joue un rôle central.

Dans le prolongement de Cantillon, Say contribue à renforcer l’idée que l’entrepreneur est
celui qui prend et assume les risques. Cela l’amène à différencier entrepreneur et capitaliste,
c’est-à-dire ceux qui apportent les moyens financiers.

Cette différenciation entre les deux favorise le développement entrepreneurial. En effet,


l’entrepreneur n’a pas forcément les moyens financiers pour se lancer. Il est celui qui gère les
ressources et qui est en lien avec tous les aspects de l’entreprise. Par conséquent, la notion de
risque ne doit pas se comprendre exclusivement sous l’angle financier, mais aussi
sous l’angle technique et humain.

3
Section 3 : Joseph Alois Schumpeter (1883-1950)

1. Biographie :
Economiste autrichien, né en Moravie, actuellement partie orientale de la République tchèque,
au sein de l’Empire austro-hongrois et mort dans le Connecticut aux États-Unis, il a la double
nationalité autrichienne et américaine. Difficilement classable parmi les théories économiques
de l’époque, Joseph Alois Schumpeter a apporté une approche dynamique de l’économie en
donnant un rôle important à l’entrepreneur innovant. Toutefois, sa pensée peut être considérée
essentiellement comme faisant partie de la théorie évolutionniste de par son intérêt pour la
question du changement et son ancrage dans l’histoire. Ses principaux apports se concentrent
autour de sa Théorie de l’évolution économique et des trois tomes d’Histoire de l’analyse
économique.3

❖ Domaine de spécialisation : Théorie de l'évolution économique et des cycles


économiques.
❖ Courant de pensée : Economiste hétérodoxe, représentant de l'école autrichienne
❖ Contexte : Début de la seconde révolution industrielle (électricité, moteur à
explosion...) Crise économique de 1929.
❖ Ouvrages majeurs : "Théorie de l'évolution économique" (1912) et
"Capitalisme, socialisme et démocratie" (1942).4

2. La fonction d’entrepreneur selon Schumpeter :


Le développement de l’entrepreneuriat au sein de la société doit beaucoup à Joseph Aloïs
Schumpeter (1883-1950), notamment en ce qui concerne le lien entre innovation et
entrepreneuriat. À la différence des autres auteurs présentés jusqu’ici, il est avant tout
économiste. Il n’est pas lui-même entrepreneur. Il accède à la postérité notamment grâce à son
concept de destruction créatrice de l’innovation.

Pour Schumpeter l’exercice de la fonction d’entrepreneur ne se réduit pas à une question de


statut. L’exercice de la fonction d’entrepreneur est une question de volonté et de
comportement. Pour être un entrepreneur schumpetérien il ne suffit pas de créer une
entreprise visant seulement à copier un concept existant. L’entrepreneur est celui qui favorise
l’émergence et le développement de nouvelles possibilités non encore connues dans
3 Aide-mémoire : Entrepreneuriat (concepts, méthodes, actions). Paris, France: Dunod.
4 FICHE Economistes https://www.lafinancepourtous.com/html/IMG/pdf/fiches_economistes/

4
l’environnement économique. L’entrepreneur se situe donc au cœur du processus
d’innovation. Si la création d’entreprise ne débouche pas sur une innovation, elle ne conduit
donc pas selon Schumpeter à exercer la fonction d’entrepreneur. Cependant, Schumpeter ne
dit absolument pas que l’entrepreneur doit être à l’origine des idées permettant de donner
genèse à la nouveauté. Au contraire, bien que Schumpeter soit particulièrement attaché au
progrès issu des techniques, son idée principale est qu’il revient à l’entrepreneur de trouver de
nouvelles applications visant à valoriser les résultats du progrès scientifique et technique. Le
profil-type de l’entrepreneur schumpéterien n’est pas celui d’un inventeur. Sa mission est de
parvenir à détecter des inventions en vue de les transformer en « objet » acceptable par la
société et en particulier la sphère économique. Pour être un entrepreneur schumpéterien il
n’est pas nécessaire de participer au travail d’invention, il suffit de percevoir des opportunités
d’application (nouvelles possibilités) à partir des connaissances existantes.1 Cela ne signifie
pas par ailleurs, que l’entrepreneur n’ait pas à avoir un profil de technicien, mais Schumpeter
n’en fait ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante pour exercer la fonction
d'entrepreneur. Cette conception de la fonction d’entrepreneur est relativement originale, car
Schumpeter n’intègre pas dans son concept ce qui est nouveau pour l’entreprise mais pas pour
l’environnement, ce qui revient à ne pas considérer comme entrepreneur la personne copiant
simplement un concept. Formulé autrement, pour Schumpeter, un entrepreneur est
nécessairement un pionnier.5

3. Les apports de Schumpeter pour la formation à l’entrepreneuriat


Les conséquences essentielles des analyses précédentes pour l’enseignement et la pédagogie
de l’entrepreneuriat sont au nombre de trois.

Une des hypothèses fondamentales de Schumpeter est que l’entrepreneur doit lever les
oppositions à l’innovation. Nous avons vu que rien ne permet de penser que dans le nouvel
environnement économique de telles oppositions se réduisent. Cela implique que
l’entrepreneur doit toujours veiller à la suppression des barrières à l’innovation, en particulier
les barrières techniques et les barrières de consentement. Ces arguments conduisent
Schumpeter à envisager que la fonction d’entrepreneur ne peut se comprendre qu’en menant
l’analyse d’un « conglomérat complexe » d’activités. Cependant, compte tenu des nouveaux
modes organisationnels, l’entrepreneur doit également veiller à optimiser les processus et à
gérer les relations avec l’environnement (coopérations et partenariats). Compte tenu des

5 La fonction d’entrepreneur schumpetérien : Conception et apport à la pédagogie de l’entrepreneuriat Jacques


Liouville CESAG Université Robert Schuman de Strasbourg 1 place d’Athènes 67000 – Strasbourg

5
constats antérieurs, il est évident que ces activités nécessitent des compétences particulières
qui ne sont pas obligatoirement à exécuter par une personne unique. Mais l’entrepreneur doit
veiller à la prise en compte de ces aspects dans la conception et la réalisation de son projet
entrepreneurial. Cela se traduit par la nécessité de développer et mettre en place des
formations au contenu adapté aux situations rencontrées par les entrepreneurs. Dans la lignée
des réflexions de Schumpeter et des nouvelles donnes de l’environnement concurrentiel nous
proposons en premier lieu un « contenu type » pour la formation à l’entrepreneuriat. Dans le
cadre de ce programme, les compétences exigées par les entrepreneurs peuvent être classées
en trois grandes catégories : les compétences managériales, les compétences de gestion et les
compétences personnelles. Les compétences managériales impliquent des capacités d’écoute,
de communication, de négociation et de mobilisation des tiers. Les compétences de gestion
concernent les connaissances en matière de processus décisionnel, de marketing, de
comptabilité, de finance, de production, de contrôle et de ressources humaines. Les
compétences personnelles liées à la volonté entrepreneuriale sont relatives à la créativité, au
contrôle de soi, à la prise de risque, au changement et au leadership.

Le deuxième apport issu de la contribution de Schumpeter réside dans son analyse des
compétences entrepreneuriales associées à un « conglomérat complexe » d’activités que doit
réaliser l’entrepreneur. Pour Schumpeter, ce qui constitue la nature de la fonction
d’entrepreneur, c’est la reconnaissance et la mise en application de nouvelles possibilités dans
le domaine économique. Là où règne la régularité, la répétition d’une même mentalité, la
référence à des connaissances et des expériences inchangées ou ne se modifiant que
lentement, le travail à effectuer n’est pas selon Schumpeter un travail d’entrepreneur. La
remise en cause des habitudes de pensée et des comportements est fondamentale.
L’entrepreneur est marqué par la volonté de prendre des initiatives ; « initiative de pensée »
(conception de nouvelles idées) et « initiative pratique » (mise en œuvre de la décision). Bien
que les activités de conception et de réalisation soient étroitement liées de telles activités sont
difficiles à mener en parallèle, en particulier en raison de l’absence de données objectives et
du fait de la confrontation à la nouveauté. C’est à ce niveau qu’entrepreneuriat et management
de projet se rejoignent. La notion de projet n'est pas nouvelle, mais quelle que soit l'époque
envisagée, cette notion renvoie à un paradigme basé sur la volonté de tout maîtriser et/ou de
tout (ré) orienter. Elle témoigne de la distanciation entre des activités courantes, répétitives et
qui accaparent le quotidien et des activités d'anticipation se positionnant sur le moyen et le
long terme. Il ne s'agit pas de n'importe quelle forme d'anticipation. Cette anticipation revient

6
à associer deux moments dans tout projet : le moment de la conception et celui de la
réalisation. Cette conception n’est pas sans rappeler celle de Schumpeter et nous invite à
souligner l’importance d’une pédagogie par projet dans la formation à l’entrepreneuriat. La
pédagogie par projet est une méthode de nature heuristique Cette méthode renvoie au fait que
le monde est le produit d'une évolution à laquelle les porteurs de projet participent et doivent
s'adapter. L'objectif est de favoriser la cohérence entre finalité et moyen pour y parvenir. Dans
cette perspective, on ne recherche plus une solution optimale mais une solution satisfaisante,
de plus, les solutions n'existent pas a priori. D'un point de vue pédagogique, ce n'est pas le
résultat qui est le centre de la méthode, mais bien le processus. Tout le travail consiste à
définir le problème de départ et à mettre en place une démarche pour aboutir à un résultat
satisfaisant. On parlera alors d'accommodation au sens de Piaget. Par « accommodation »,
Piaget décrit la situation d'un individu qui ne trouve pas dans ses schèmes antérieurs, la
réponse qu'il cherche, la description et l'identification de la nouveauté qui se présente à lui.
Dans ce cas de figure, il se produit un phénomène de déstructuration et de restructuration des
schèmes cognitifs. Ce processus d'accommodation, par lequel les croyances et les
connaissances sont modifiées, ne relève pas de la pédagogie classique basée essentiellement
sur des raisonnements logiques. Le processus d'accommodation est récursif, et s'inscrit dans
une chronique d'états successifs, où chaque état dépend directement de l'état antérieur. Ce
processus est dit « constructiviste » dans la mesure où la réalité du monde n'est pas une
donnée a priori, que la connaissance n'est pas une réalité figée. Il y a remise en cause
incessante, reconstruction perpétuelle du monde. L'objectif, que les projets entrepreneuriaux
soient réels ou fictifs, est avant tout de mettre les étudiants, de formation initiale comme ceux
de la formation continue, dans un contexte proche de celui qu'ils ont ou qu'ils vont aborder.

7
Plus concrètement, nous pouvons modéliser la démarche de la pédagogie par projet autour de
huit étapes complémentaires (voir le schéma ci-après).6

Les 8 étapes de la pédagogie par projet :

6 L’entrepreneur schumpétérien Sophie Boutillier, Dimitri Uzinidis Dans La Pensée 2013/3 (N° 375),


pages 97 à 109

8
Section 4 : Israël Mayer Kirzner (1930-)

1. Biographie :
Israël Mayer Kirzner est un économiste américain né le 13 février 1930 à Londres,
appartenant à l'école autrichienne spécialisé dans la théorie de l'entrepreneur. Il est membre du
réseau de la faculté "FEE" (Foundation for Economic Education). Professeur émérite de
sciences économiques de l'université de New York, pour lui, l’entrepreneur est avant tout un
processeur d’information renvoyant à sa capacité à organiser l’information afin de découvrir
des opportunités d’affaires. Il a fait sa thèse avec Ludwig Von Mises, qui théorise les apports
de l’école autrichienne d’économie dont Kirzner s’inspire pour proposer une vision moderne
de l’entrepreneur. Cette école s’inscrit dans le paradigme de l’individualisme
méthodologique, expliquant les phénomènes collectifs à travers les actions des individus. Les
travaux de Kirzner sont les premiers à revendiquer clairement l’importance de
l’entrepreneuriat dans la société. Cela se retrouve notamment dans son premier ouvrage
majeur intitulé Competition and Entrepreneurship (1973).7

2. Kirzner et l’entrepreneuriat : de l’information aux opportunités


d’affaires :
La théorie Israël Kirzner sur l'entrepreneuriat diffère considérablement de celle de Joseph
Schumpeter. La théorie de Kirzner sur l'entrepreneuriat repose sur la théorie des processus de
marché des écoles autrichiennes, qui a été développée par le biais des travaux de Menger,
Mises et Hayek. Selon cet auteur, l'activité entrepreneuriale est la révélation d’opportunités de
profit imperceptible aux yeux des autres individus. À partir de cette idée il présente le concept
de « vigilance entrepreneuriale » qui se définit comme une sorte de capacité particulière
des entrepreneurs à acquérir l’information de façon spontanée. Dans ces conditions, le profit
de l’entrepreneur est « la récompense obtenue en partie par hasard et grâce à l’habileté de
l’entrepreneur à anticiper la manière dont les individus vont réagir face au changement ».
Dans cette optique, toute personne peut être entrepreneur, car toute personne a la capacité de
dénicher des occasions d’affaires à partir des informations qu’elle détient.8

7 Israel Kirzner — Wikiberal. (2022, 11 mai). Wikibéral. Consulté le 22 mai 2022, à l’adresse
https://www.wikiberal.org/wiki/Israel_Kirzner
8 Schumpeter vs Kirzner sur les entrepreneurs. (2020, 5 mars). Apeas. Consulté le 22 avril 2022, à
l’adresse https://www.apeas.fr/actualites-economiques/schumpeter-vs-kirzner-sur-les-entrepreneurs/

9
Kirzner refuse la problématique de la maximisation du profit. Ou plutôt, l’entrepreneur n’est
pas seulement un agent calculateur, c’est aussi un agent économique attentif aux opportunités.
L’entrepreneur kirznerien, contrairement à son homologue schumpetérien, ne crée rien de
nouveau, mais est un découvreur d’opportunités existantes. Ces opportunités de profit
s'accroissent dans un environnement déséquilibré et non pas de l’équilibre. L’entrepreneur
doit être attentif pour déceler et agile pour exploiter les opportunités de profit qui peuvent se
présenter devant lui. Et puis, on peut dire que "l’entrepreneur est celui qui a su découvrir une
opportunité d’affaires, exploite l’ignorance et révèle l’information."

Boutillier, S., & Tiran, A. (2016). La théorie de l’entrepreneur, son évolution et sa


contextualisation. Innovation, 2(50), 211-234. https://doi.org/10.3917/inno.050.0211

Grâce à ces qualités, l’entrepreneur sait comment combiner les facteurs de production en
bonnes proportions, et également comment trouver les personnes disposant des informations
dont il a besoin pour trouver des sources de profit. Kirzner remet alors en question le mythe
du self-made-man en montrant tacitement que le succès entrepreneurial n’est pas abouti
seulement grâce aux qualités propres à l'individu aussi exceptionnel qu'il le soit.

Par ailleurs, par la découverte des opportunités de profit qui avaient été ignorées jusqu'à
présent, l’entrepreneur instaure un changement qui produit une autre situation d’incertitude,
dont d’autres entrepreneurs peuvent tirer profit et qui de leur côté décèlent d’autres
opportunités que d’autres avaient ignorées. Les opportunités naissent du déséquilibre, ce qui
signifie qu’il existe des poches d’ignorance au sein du marché. Or, en l’absence de poches
d’ignorance, il n’y a plus d’opportunités d’investissement et par conséquent pas
d’entrepreneur.

Chapitre 2 : les apports et leurs limites :


Section 1 : Les principaux apports :

1. La place de l’innovation dans l’entrepreneuriat


À côté de ses différents points, il en est un qui est souvent mis en évidence quand on parle
d’entrepreneuriat : l’innovation. Comme évoqué précédemment, ce point a été formalisé par
les travaux de Schumpeter. Pour ce dernier, l’innovation est considérée comme le moteur de
la croissance économique. Toutefois, il est bon de rappeler que l’entrepreneur schumpétérien
ne correspond pas à l’entrepreneur que l’on connaît aujourd’hui. L’entrepreneur

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schumpétérien est avant tout un industriel. Il n’est pas forcément celui qui amène le capital
dans l’entreprise.

⮚ La destruction créatrice :
Une des notions héritées de Schumpeter est la destruction créatrice. Cette notion
renvoie à l’aspect dynamique et non linéaire de l’économie. Une innovation
amène certes des changements et des nouveautés, mais, de façon concomitante
aussi, la disparition d’une partie ou de la totalité d’un secteur d’activité. Cela a des
conséquences sur le marché de l’emploi avec des écarts et des décalages entre
l’offre et la demande de travail. Cela a été le cas dans le domaine du
développement de l’automobile, mais aussi de l’information ou encore
actuellement d’Internet. On peut assister à une accélération du progrès technique
et technologique ayant pour conséquences une accélération des innovations et un
marché du travail qui peine à s’adapter. Cette idée de destruction créative est ce
qu’il convient d’appeler l’innovation de rupture ou encore l’innovation disruptive,
remettant en cause le fonctionnement, le modèle d’affaires ou encore les modes
de financement du projet par rapport à l’innovation incrémentale, c’est-à -dire
une innovation qui améliore le fonctionnement de l’existant sans le modifier.

La place de l’innovation dans nos sociétés n’est que croissante. Si les innovations de rupture
ne sont pas forcément légion, la course à l’innovation incrémentale est une réalité.
L’innovation s’organise, se planifie et se mesure notamment à travers les budgets de
recherche et de développement que les entreprises mobilisent pour innover. Ce phénomène
touche aujourd’hui tous les types d’entreprises, de la plus grande à la plus petite. Le rôle de
l’entrepreneur est encore plus important. Il y a encore une vingtaine d’années, un entrepreneur
pouvait se muer en manager pour gérer sa valeur ajoutée. Aujourd’hui, le renouveau des
produits et des services nécessite d’entreprendre régulièrement.

2. L'entrepreneuriat comme processeur de l'information :


L’approche économique de l’entrepreneuriat est conçue sur l’idée que l’entrepreneur est un
processeur d’information. Cela signifie qu’il est capable de collecter exhaustivement les
informations dont il a besoin pour prendre des décisions. Cela va jusqu’à considérer que
l’entrepreneur est amené à identifier des signaux faibles qui existent dans son environnement.
D’ailleurs, pour les défenseurs de l’approche économique, il s’agit là d’une des
caractéristiques qui permettrait de différencier l’entrepreneur des autres individus.

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L’entrepreneuriat apparaît alors comme une fonction de traitement de l’information par
l’entrepreneur. Dans cette perspective, la question est de savoir comment optimiser cette
fonction de traitement de l’information.

⮚ L’asymétrie de l'information :
L’entrepreneur prend des décisions en situation d’asymétrie de l’information.
Cette asymétrie de l’information vient renforcer le caractère incertain et risqué
de l’entrepreneuriat. Pour l’approche économique de l’entrepreneuriat,
l’entrepreneur est celui qui détient des informations pertinentes que les autres
acteurs de l’économie ne détiennent pas. C’est une remise en cause du modèle
classique de l’économie qui considère que celle-ci se fait dans une concurrence
pure et parfaite. La nature même de l’entrepreneuriat se trouve dans l’asymétrie
de l’information et dans les capacités de l’entrepreneur d’identifier les signaux
faibles.

Cette idée que l’entrepreneur est capable d’identifier des signaux faibles de l’environnement
que d’autres n’auraient pas vu vient renforcer l’image de l’entrepreneur comme héros des
temps moderne. Il voit ce que les autres ne voient pas, il fait ce que les autres ne font pas.
Cette image, à bien des égards, était présente et est encore très présente actuellement dans nos
sociétés. Au final, le fait d’envisager les signaux faibles est considéré comme une
caractéristique innée chez les entrepreneurs rendant impossible toute formation des personnes
pour les aider à détecter ces signaux.9

Section 2: Les limites :

1. Revoir la notion d’innovation en l’entrepreneuriat

2. Sortir de l’entrepreneuriat comme processeur d’information

9 Schmitt, C. (2019). Aide-mémoire : Entrepreneuriat (concepts, méthodes, actions). Paris,


France: Dunod.

12
Conclusion

13
Bibliographie :
Wikipedia contributors. (2021, 1 mars). Richard Cantillon. Wikipedia. Consulté le 22 avril
2022, à l’adresse https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Richard_Cantillon

Schmitt, C. (2019). Aide-mémoire : Entrepreneuriat (concepts, méthodes, actions). Paris,


France: Dunod.

Aide-mémoire : Entrepreneuriat (concepts, méthodes, actions). Paris, France: Dunod.

FICHE Economistes https://www.lafinancepourtous.com/html/IMG/pdf/fiches_economistes/


Fiche_Schumpeter.pdf

La fonction d’entrepreneur schumpetérien : Conception et apport à la pédagogie de


l’entrepreneuriat Jacques Liouville CESAG Université Robert Schuman de Strasbourg 1 place
d’Athènes 67000 – Strasbourg

L’entrepreneur schumpétérien Sophie Boutillier, Dimitri Uzinidis Dans La Pensée 2013/3


(N° 375), pages 97 à 109

Israel Kirzner — Wikiberal. (2022, 11 mai). Wikibéral. Consulté le 22 mai 2022, à l’adresse
https://www.wikiberal.org/wiki/Israel_Kirzner

Schumpeter vs Kirzner sur les entrepreneurs. (2020, 5 mars). Apeas. Consulté le 22 avril
2022, à l’adresse https://www.apeas.fr/actualites-economiques/schumpeter-vs-kirzner-sur-les-
entrepreneurs/

Wikipedia contributors. (2021, 1 mars). Richard Cantillon. Wikipedia. Consulté le 22 avril


2022, à l’adresse https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Richard_Cantillon

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