COUR Economie Generale 2020

Vous aimerez peut-être aussi

Télécharger au format doc, pdf ou txt
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 18

COUR d’Analyse Economique

Docteur Souleymane KEITA

Objectifs du cours:
- Initier les Etudiants aux Principaux Concepts de l’Economie ;
- Acquérir une connaissance des Agents et Secteurs d’activité
économique ;
- Connaître les Sources et la Répartition de la croissance économique ;
- Connaître les Systèmes de Financement de l’activité économique ;
- Initier les Etudiants à la Comptabilisation des Echanges
Internationaux ;
- Construire les Principaux Indicateurs de suivi et d’évaluation de
l’activité économique : Production national, Revenu national, offre et
demande globales, Balance des paiements, Termes de l’échange,
Inflation et chômage.

Description du Cours:
Comme le droit , la Science économique s’intéresse à l’étude de l’ensemble des
réalités complexes et humaines. En tant que Science sociale, l’Economie à pour
objet d’étudier l’homme ou les sociétés humaines dans ses ou leurs
comportements de production, de consommation, d’investissement et de
répartition de la richesse. De ce fait des connaissances en sciences économiques
semblent être utiles pour un Géographe.
Ce cours d’Economie Générale est un cours d’initiation aux concepts, aux
méthodes et aux outils d’analyse en sciences Economiques. Il est orienté vers la
description des sources de création de la richesse et sa répartition dans le
temps et dans l’espace. De même des indicateurs de suivi et d’évaluation des
mouvements de flux de biens et services entre agents économiques serviront
d’apprécier l’évolution de l’activité économique.
Ces éléments d’appréciation des actes et des comportements économiques
s’avèrent aujourd’hui importants pour un Géographe dans la description des
réalités physiques, sociales et humaines.

Contenu du Cours:
- Objet, Approches et Domaines d’Application de la Science Economique ;
- Agents, Agrégats et Répartition de la Croissance économique ;
- Production, Consommation,Investissement et Marchés de biens
- Monnaie, Indicateurs monétaires et Financement de l’Economie ;
- Commerce Extérieur, Balance des Paiements et Termes de l’Echange ;
- Salaires, Chômage et Inflation ;

Matériel pédagogique :
- Données issues de la Comptabilité Nationale Sénégalaise ;
- Données réelles issues d’avancement : PIB, PNB, Revenu National,
Exportations, Importations, Balance Courante, Balances des
Paiements, Termes de l’Echange etc.

Méthode :
- Cours magistral ;

Evaluation :
- Evaluation sur Documents.
Séance 1 : Introduction générale du cours

1 Définition de l’économie politique


Le terme Economie politique est une première fois utilisé par Antoine de
Montchrétien (ou Montchrestien) (1576-1621), auteur mercantiliste, au XVIIe
siècle (1615, Traité de l’économie politique), Economie politique désignait alors
la science de la production et de la distribution des biens. Elle est “ Politique ” car
encore immergée dans des préoccupations politiques, au sens de l’État : ce qui est
recherché est la bonne gestion de la production et de la distribution des biens pour
l’État, au sens du souverain. Rappelons qu’à l’origine, dans l’Antiquité,
l’économie (“ oikonomia ”) désigne l’ensemble des règles (nomos) régissant la
bonne gestion de la maison (oikos), généralement la gestion du domaine et des
gens des familles riches.
Néanmoins, il a existé à toute période une pensée économique : c’est-à-
dire des réflexions sur l’organisation et l’évolution des conditions matérielles de la
vie (production et échanges) et conseils pour modifier l’état des choses. Joseph
Schumpeter, théoricien et historien de la pensée économique, (I,70) : définit la
pensée économique comme la “ somme totale de toutes les opinions et de tous les
souhaits concernant des questions économiques, concernant surtout la politique
des États relativement à ces questions, qui, en tout temps et en tout lieu, hantent
l’esprit de chacun ”.
Ainsi peut-on s’intéresser à l’œuvre d’Aristote (-384, -322) pour certains
de ses aspects économiques notamment sur la monnaie et la valeur, à la pensée de
Saint Thomas d’Aquin, auteur appartenant au courant scolastique (XIII-XVII),
développant certaines réflexions dans le cadre de débats théologiques sur la justice
distributive, la charité, l’interdiction du prêt à intérêt, le juste prix.
L’émergence progressive à partir du XVIIIe siècle d’une économie
politique autonome est constitutive du contexte factuel et intellectuel européen
dans lequel elle s’inscrit. Citons quelques éléments importants :
 le développement du commerce avec les nouvelles colonies américaines et
l’arrivée de métaux d’Amérique au XVIe siècle, la hausse des prix et la
croissance démographique qui s’ensuivit ;
 au XVIIe siècle, on assiste à un progrès des sciences et des techniques dont les
Etats émergents vont se servir ;
 enfin le XVIIIe siècle voit l’amorce de la Révolution industrielle en Angleterre
et le développement d’une économie de marché. Ces éléments s’accompagnent
d’une sécularisation de la pensée (siècle des Lumières), du développement des
libertés.
Important a ainsi été le développement des Etats-nations dans la naissance
de l’économie politique, précisément l’apparition d’Etats forts et souverains se
préoccupant de l’intérêt général. En effet, ils étaient les seuls à même de pouvoir
déterminer des objectifs de politique autonome auxquels la politique économique
pouvait répondre et qui supposait donc la nécessité d’analyses et de réflexions
économiques sur la question.
C’est au cours de cette période que ce sont multipliés les Traités consacrés
à l’économie politique visant à déterminer les règles de l’art de bien gouverner
dont les souverains pourraient être amenés à se servir (réflexions sur l’impôt, sur
les questions démographiques, la monnaie, le luxe).
C’est au cours de cette période longue, approximativement du XVI au
XVIII siècle qu’un premier courant de pensée économique, peu homogène, a vu le
jour, le courant Mercantiliste.

Chapitre 1 : Les principales familles de pensée en


économie

Introduction
L’économie est une discipline scientifique jeune et son enseignement
professionnel est relativement récent, à peine plus d’un siècle. En France, c’est en
1795 que la Convention a créé une chaire d’économie politique à l’Ecole
Normale.
L’histoire des pensées économiques demeure incontournable pour qui veut
avoir une meilleure initiation à l’économie et disposer de grilles de lecture
nécessaires pour comprendre les faits économiques anciens et actuels.
L’économie n’est pas une science unifiée car elle est caractérisée par
l’existence d’une diversité de théories et d’analyses. Par exemple, un même
phénomène peut avoir plusieurs explications. Cette diversité des idées
économiques n’exclut pas de les regrouper par familles de pensée économique.
Quatre grands courants de pensée économique se sont succédés et se sont
développés les uns par rapport aux autres, soit sous le signe de la filiation, soit
sous le signe de la rupture. Il s’agit du mercantilisme (1), de la pensée libérale
regroupant les classiques et les néo-classiques (2), du marxisme (4) et du
keynésianisme (3). Chaque école ou famille de pensée économique se distingue
des autres par ses questionnements, ses méthodes (outils d’analyse), ses
conclusions et surtout ses positions éthiques.

Section 1 : Le mercantilisme


On ne peut pas parler pour le mercantilisme d’école de pensée ou de
théorie (ou doctrine) mercantiliste pour 2 raisons essentielles :
 le terme mercantilisme est d’abord utilisé par les critiques de ce
courant
 il existe autant de doctrines mercantilistes que d’auteurs
mercantilistes, on distingue ainsi généralement les idées
mercantilistes suivant leurs pays d’origine.
1) Le Bullionisme en Espagne, interdit les sorties d’or et d’argent du XII
au XVIIe siècle, s’est propagé en France au XIVe siècle puis en Angleterre jusqu’
à la fin du XVIIe siècle (1660).
2) L’Industrialisme en France, ou le Colbertisme, favorise les industries
nationales par réglementation.
3) Le Commercialisme en Angleterre, développe une politique
protectionniste par la tarification douanière (système des contrats et système de la
balance du commerce).

Le Mercantilisme désigne en fait un “ Ensemble de pratiques politiques appliquées au


commerce et à l’industrie ” (ou encore “ un ensemble de pratiques de gouvernement ”) ayant
pour principe commun la recherche de l’accroissement de la richesse matérielle dans le cadre
géographique de la Nation. Dans la perspective des auteurs mercantilistes, la puissance de la
Nation passe par son existence en tant qu’entité économique ; entité économique qui ne peut
s’affirmer que par l’unification structurelle du territoire national et la constitution d’un
marché intérieur (c’est-à-dire le développement des échanges de marchandises au sein de la
Nation).
Les doctrines mercantilistes ont ainsi accompagné le développement des
Etats-Nations du XVI au XVIIIe siècle. Les mercantilistes croient à la
prééminence de la richesse monétaire, la richesse des métaux précieux : on parle à
leur égard de chrysoédonisme (le plaisir de la richesse).
On peut néanmoins désigner plusieurs auteurs mercantilistes : Antoine de
Montchrestien (1575-1621), Jean Bodin (1530-1596), Thomas Mun (1571-1641),
William Petty (1623-1696).
Quels sont dès lors les moyens politiques préconisés par les
Mercantilistes pour atteindre cet objectif de richesse ?
On peut en dénombrer 4 dans les écrits mercantilistes :
1. La politique commerciale doit être sélective et prohibitionniste pour les
importations et favorable pour les exportations : il faut donc taxer les importations
et encourager les exportations de marchandises (produits finis). D’un côté, il faut
taxer les Exportations de matières premières et d’or et d’argent et interdire (ou
taxer) les importations de produits manufacturés ; de l’autre côté, il faut
encourager les importations de matières premières et d’or et d’argent, et exporter
ces matières premières sous forme de produits finis.
2. Il faut améliorer les réseaux de communication (transports) au sein de la
Nation.
3. Il faut développer les manufactures et les industries intérieures.
4. Enfin, il faut moderniser l’impôt, c’est-à-dire instaurer un impôt juste
proportionnel à la richesse des personnes et des régions de la Nation afin que
l’Etat puisse disposer d’une richesse qui lui permette d’unifier l’espace national et
d’impulser la dynamique de l’économie nationale.

Section 2 : Le libéralisme


Le libéralisme est la plus grande famille de pensée économique au vu du
nombre d’écoles qui la compose. Il regroupe les physiocrates, les classiques et les
néoclassiques.
1. De l’école physiocratique à l’économie politique classique
Le libéralisme économique est né dans le cadre de l’émergence, au XVIII e
siècle, d’une nouvelle philosophie politique fondée sur la liberté individuelle. Ce
sont les physiocrates qui, en réaction contre les régimes monarchiques, le
conservatisme et l’obscurantisme, ont posé les jalons du libéralisme économique.
Le courant physiocratique (physiocratie signifie « gouvernement de la
nature » est une école française composée de « philosophes économistes » qui
s’est développée au XVIIIe siècle. C’est le premier grand courant de pensée
libérale avec comme chef de file François Quesnay (1694-1774).

1.1 Les fondements du libéralisme économique


Le « laisser faire, laisser passer » est le maître-mot de la doctrine
libérale. La liberté individuelle et la propriété privée associées à la quête des
intérêts personnels sont suffisantes pour assurer l’harmonie sociale.
Le libéralisme repose sur quatre fondements communs aux différentes
écoles le composant :
 La confiance dans l’existence d’un ordre naturel : dans le domaine
économique, il tend à s’établir un équilibre spontané pour peu qu’on laisse les
agents poursuivre leurs intérêts individuels ;
 La conviction, fondamentale dans la pensée libérale, que la société n’est en rien
conflictuelle : il n’existe pas d’antagonisme entre les individus puisqu’une
harmonie spontanée naît de la poursuite des intérêts individuels. L’idéologie
est clairement individualiste ;
 La foi dans les vertus de la concurrence et du marché : le marché est le
modèle de référence des libéraux, la concurrence autorisant la réalisation de
l’équilibre économique. D’où le credo libéral du « laisser-faire » ;
 Une conception restrictive du rôle de l’Etat dans l’économie : puisqu’il existe
un ordre naturel, puisque la recherche des intérêts individuels autorise
l’équilibre, puisque le marché est à lui seul autorégulateur, l’Etat doit se
cantonner aux fonctions régaliennes (justice, ordre public, protection des biens et
des personnes, défense nationale), ce ne doit être qu’un Etat-gendarme.
1.2 Les physiocrates
Ce courant s’est constitué en réaction à la doctrine mercantiliste, pour qui
la richesse est la valeur suprême que l’homme se doit d’atteindre. Selon la théorie
des “ harmonies économiques ”, développée par les mercantilistes, il y a
convergence des intérêts entre l’État et les marchands. Pour les marchands, l’essor
de l’industrie et des exportations est le moyen de maximiser le profit et
d’accumuler la richesse. Pour l’État, l’excédant commercial permet d’accroître les
ressources monétaires et la puissance nationale. Les mercantilistes proposent ainsi
comme principale recommandation de “ politique économique ” des mesures de
protectionnisme pour obtenir et maintenir un excédent commercial durable.
Les physiocrates affirment l’existence d’un ordre social naturel dans
lequel tous les phénomènes économiques sont gouvernés par des lois similaires
aux lois physiques. Ces lois sont universelles et éternelles, i.e. valables en tout
lieu et en tout temps. L’État n’a pas à intervenir dans la sphère économique.
F. Quesnay (1694-1774 ; 1758) est le premier auteur à proposer une
représentation quantifiée du fonctionnement d’une économie. Dans une optique de
circuit, il définit et met en relation trois classes de la société, en mettant en
exergue les flux d’échanges entre elles. Il s’agit de :
- la classe productive, qui regroupe les agriculteurs, qui sont à l’origine de
la richesse et créent plus de valeur qu’ils n’en consomment ;
- la classe des propriétaires, composée de propriétaires fonciers, du
souverain et des collecteurs d’impôts, vit du surplus dégagé par les agriculteurs ;
- la classe stérile, regroupe les industriels, les artisans et les ouvriers. Ces
derniers ne font que transformer des biens qui préexistent et viennent de la nature.
Il montre comment le “ produit net ” dégagé par la classe productive
permet de rémunérer les propriétaires fonciers et de reconstituer le stock de capital
avancé (dépensé) dans la production (il pense implicitement à l’accumulation du
capital).
En définitif, pour F. Quesnay et ses disciples, toute richesse vient de la
terre. Il devient ainsi impératif de favoriser le développement de l’agriculture
pour permettre l’enrichissement de la Nation. D’où le vibrant plaidoyer pour “ un
bon prix des grains ” et le rejet des thèses mercantilistes.
1.3 Les classiques
L’école classique se développe sur la période allant de la fin du XVIIIe
siècle à environ 1860-1870. Les économistes classiques sont souvent présentés
comme les véritables fondateurs du libéralisme économique. Mais cependant, il
existe des différences de vue entre les auteurs quant à l’avenir du système
capitaliste. Tout comme les physiocrates, les classiques reconnaissant l’existence
d’un ordre social naturel. Pour eux, il faut “ laisser-faire ” et bannir protections et
règlements.
Adam Smith (1723-1790)
A. Smith est un philosophe moraliste écossais. Il est le premier économiste
classique et est présenté comme le grand apôtre de la doctrine libérale. Il montre
l’efficacité intrinsèque du marché qui permet d’aboutir à la satisfaction de
tous les participants à l’échange. Pour lui, la “ main invisible ” de la
concurrence assure l’intérêt général. Autrement dit, la recherche des intérêts
particuliers aboutit à l’intérêt général pour peu qu’il y ait libre concurrence.
Il considère que “ le prix réel de chaque chose, ce qu’elle coûte réellement
à la personne qui a besoin de l’acquérir, est l’équivalent de la peine et de
l’embarras qu’il a fallu pour l’acquérir ”. Smith définit la valeur relative des
différents biens par la quantité de travail nécessaire à leur production. C’est ce que
l’on appelle la théorie de la valeur travail.
Smith distingue le prix naturel du prix de marché. Le prix naturel d’une
marchandise dépend de la quantité de travail incorporée dans le produit,
cependant le jeu de l’offre et de la demande peut aboutir à un prix de marché qui
ne correspond pas à ce prix naturel. C’est ici qu’intervient la “ main invisible ”. Le
jeu de la concurrence permet aux prix de marché de ne pas s’écarter durablement
des prix naturels. Pour Smith, il existe des taux moyens ou ordinaires de salaire,
de profit et de fermage. Ceux-ci rémunèrent les ouvriers, les capitalistes et les
propriétaires fonciers pour leurs services producteurs. Il désigne ces taux moyens,
ordinaires, en vigueur en un lieu et une époque donnée, par le terme de taux
naturels. Plus précisément, le prix naturel d’une marchandise “ est ce qu’il faut
pour payer, à leurs taux naturels, les salaires du travail, le fermage de la terre, et
les profits du capital utilisé ” : le prix naturel correspond au coût de
production.
En somme, A. Smith a beaucoup apporté à la science économique :
- Il est à l’origine de la distinction fondamentale entre valeur d’usage
(utilité) et valeur d’échange (prix) de la marchandise et la théorie de la valeur
travail.
- Il a montré l’importance de la division du travail et de la spécialisation
comme moteur du développement économique des nations (richesse des nations).
- Il a élaboré la théorie des avantages absolus qui justifie l’échange et la
spécialisation internationale. Cette théorie résulte de l’extension de sa conception
de la main invisible à l’échelle des rapports entre les nations.
David Ricardo (1772-1823)
Cet économiste anglais est particulièrement pessimiste quant au devenir du
système capitaliste. Contrairement aux physiocrates et à A. Smith, il ne croit pas à
une harmonie spontanée, providentielle et naturelle. Il publie en 1817 les
Principes de l’économie politique et de l’impôt.
Il distingue le prix naturel des marchandises de leur prix courant, lequel
fluctue autour de ce prix naturel. Pour lui, ce sont les frais de production qui
détermine in fine le prix des marchandises et non le rapport entre l’offre et la
demande (comme chez Smith).
Il développe une théorie du salaire naturel qui correspond au minimum de
subsistance, i.e. au minimum nécessaire pour faire vivre l’ouvrier et sa famille.
Le travail est une marchandise et a, par conséquent, un prix naturel qu’il définit
comme “ celui qui fournit aux ouvriers les moyens de subsister et de perpétuer
leur espèce sans accroissement ni diminution ”. Il établit la “ loi d’airain des
salaires ”, qui stipule que le salaire de subsistance est insensible aux variations de
la situation du marché du travail. Le niveau des salaires fluctue autour du salaire
de subsistance (ou prix naturel du travail).
On lui doit aussi la théorie de la rente foncière différentielle. Ricardo
montre l’accroissement de la population engendre une hausse des besoins humains
en produits agricoles, et en particulier en blé. Ce qui nécessite la mise en culture
progressive de terres moins fertiles, et ces terres marginales exigeront, pour un
rendement comparable, plus d’engrais et/ou plus de travail. Le prix de revient sur
ces terres marginales est plus élevé que sur les premières. Ce qui conduit à une
hausse générale du prix de vente du blé. Comme c’est le coût de production sur
les terres les moins fertiles qui détermine le prix courant du blé, les propriétaires
des “ terres fertiles ” bénéficient ainsi d’une rente. Au fur à mesure que le prix du
blé augmente, apparaissent des rentes différentielles sur des terres qui n’en
bénéficiaient pas au départ, tandis que pour celles qui en bénéficiaient déjà, ces
rentes différentielles augmentent. Le blé étant un bien de subsistance,
l’augmentation de son prix induit, d’après la loi d’airain des salaires, une
augmentation des salaires. On assiste donc à une hausse des rentes et des salaires.
Or pour Ricardo, le profit des entrepreneurs est de nature résiduelle i.e. son
niveau et son évolution dépendent du niveau et de l’évolution des autres revenus,
salaires et rentes. Ainsi, la hausse des rentes et des salaires entraîne une baisse
du profit, ce qui conduit à un frein puis un arrêt de l’accumulation du capital : la
croissance est bornée et on se dirige vers un état stationnaire de l’économie.
Le pessimisme de Ricardo n’enlève en rien son fort engagement libéral. En
témoigne son opposition à l’intervention de l’Etat. Pour éliminer la rente, il
préconise le “ laisser faire ”, i.e. laisser entrer librement au Royaume-Uni les
produits agricoles étrangers (dont le blé), notamment ceux qui proviennent des
pays à coûts de production plus faibles. En matière fiscale, il plaide pour une
fiscalité réduite qui ne décourage pas les entrepreneurs et ne défavorise pas le
processus d’accumulation du capital.
Ricardo exprime également son libéralisme à travers la théorie des
avantages comparatifs ou théorie des coûts comparés, selon laquelle chaque
pays doit se spécialiser dans la production de biens où il dispose de coûts de
production relativement plus faibles. Il démontre l’absurdité du protectionnisme
et la supériorité du libre-échange. Le commerce et la spécialisation
internationale sont profitables à tous les pays participants.
Robert Thomas Malthus (1766-1834)
Malthus était un pasteur anglican qui s’est intéressé à la pauvreté dans la
société anglaise à la fin du XVIIIe siècle. Il publie en 1798 son Essai sur le
principe de population, dans lequel il expose les causes explicatives de la pauvreté
et énonce sa fameuse loi de la population.
Pour Malthus, la progression de la population est plus rapide que celle
des subsistances, ce qui crée un déséquilibre croissant. Cette loi stipule que la
population progresse à un rythme géométrique tandis que les biens de subsistance
suivent une progression arithmétique.
Tout excès de la population par rapport aux possibilités de subsistances
offertes par la nature conduit à une régulation par le biais de famines, guerres,
épidémies. Il plaide pour le respect d’une “ contrainte morale ” en proposant le
recul de l’âge du mariage et la pratique de la chasteté jusqu’au mariage. Ce
faisant, chaque couple limiterait sa descendance au nombre d’enfants qu’il est
sûr de pouvoir entretenir. Le peuple est donc responsable de ses misères.
Il récuse ainsi toute intervention de l’Etat, notamment sur le plan social car
la misère et la pauvreté ne peuvent être éradiquées par les pouvoirs publics. Aider
les pauvres, dit-il, c’est accroître la pauvreté. Cela explique sa position contre
les “ poor laws ” (lois sur les pauvres), qui selon lui, ne constitue qu’un
encouragement au peuple à proliférer.
Par ailleurs, Malthus est un théoricien des crises économiques. Il
considère que la cause profonde des crises économiques réside dans l’excès de
l’épargne (ou sous-consommation), proposition qui sera reprise par Keynes dans
son analyse de la crise.
Par rapport à la théorie de la valeur, il se démarque de Smith et Ricardo et
considère que “ la valeur d’une marchandise est son prix de marché et non pas
son prix naturel ou nécessaire ; elle est sa valeur d’échange et non pas son coût ”
(Principes d’économie politique, 1820). Ce rôle attribué au prix de marché
annonce déjà l’analyse néoclassique de la valeur.
John Stuart Mill (1806-1873)
Il insiste sur le primat du marché et de la concurrence et affirme que “ tout
ce qui limite la concurrence est un mal, tout ce qui l’étend, un bien ”. Le but de la
libre concurrence est de permettre une sélection des meilleurs, ce qui est source de
progrès général. Il est un farouche défenseur de l’individualisme. Chaque individu
recherche le maximum de satisfaction au prix d’un minimum d’efforts. La
poursuite de l’intérêt personnel ne doit pas être obstruée car elle conforme à
l’intérêt général.
L’individualisme de Mill peut être qualifié de modéré, notamment par
rapport à Ricardo et Malthus, car il opte pour un capitalisme tempéré et pense que,
face à la misère et à la dynamique de l’inégalité sociale, l’Etat peut intervenir pour
favoriser davantage de justice sociale.
De ces autres travaux, on peut retenir l’explicitation de la loi de l’offre et
de la demande, l’analyse de la “ monnaie voile ”, selon laquelle il existe une
dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire et une théorie de la
croissance économique et de l’échange international.
Pour Mill, la croissance économique est bornée car l’accumulation du
capital ne peut être infinie. Ainsi, l’économie se dirige à terme vers un état
stationnaire. Contrairement à Ricardo, il perçoit cet état stationnaire comme
positif en ce sens qu’il permettra à l’Homme de se consacrer aux activités
culturelles, artistiques et au progrès moral.
Jean-Baptiste Say (1767-1832)
Say est un économiste français. Il publie deux ouvrages majeurs Traité
d’économie politique, en 1803 et Catéchisme d’économie politique, en 1815.
Say considère que la valeur des biens est déterminée par leur utilité et non
pas par la quantité de travail nécessaire à leur fabrication. Il est un auteur
charnière car sa théorie de la valeur le rapproche des auteurs néoclassiques.
Il est particulièrement connu pour sa loi dite des débouchés. Cette loi,
pilier central de la pensée économique libérale, stipule l’égalité stricte entre l’offre
et la demande globales sur le plan macroéconomique. En effet, les individus
offrent des biens et services uniquement pour acquérir des biens et services ; les
revenus distribués sont entièrement dépensés, absorbant la valeur qui est créée par
l’offre : autrement dit, toute offre crée sa propre demande. Ainsi, aucune crise
de surproduction n’est possible.
La monnaie est neutre, chez Say, elle “ n’est qu’un voile ”, qu’un
instrument qui facilite les échanges. La monnaie n’est pas désirée en elle-même,
i.e. elle n’est pas un bien en soi, que les individus souhaiteraient détenir. Car pour
Say, “ les produits s’échangent contre des produits ”.
Il affirme la stabilité intrinsèque du système capitaliste, à condition de ne
pas gêner le fonctionnement des mécanismes autorégulateurs du marché, i.e. de
“ laisser faire – laisser aller ”.
2. Les néo-classiques
La théorie néoclassique est actuellement la théorie dominante en économie. Cette
théorie s’est particulièrement développée durant la période 1860-1930. Les auteurs
néoclassiques, tout en reprenant certains éléments de l’analyse classique, ont opéré une
rupture fondamentale, en particulier en ce qui concerne :
- la théorie de la valeur : la théorie de la valeur travail est rejetée et
remplacée par la théorie de la valeur utilité ;
- le mode raisonnement : les néoclassiques utilisent le raisonnement “ à
la marge ”, i.e. en termes d’utilité marginale, de productivité marginale, etc. ;
d’ou l’appellation de théorie marginaliste ;
- la méthode d’analyse : elle repose sur l’individualisme méthodologique,
i.e. l’analyse néoclassique part des comportements individuels pour comprendre le
fonctionnement l’économie globale ; ils privilégient ainsi la microéconomie, à
l’opposé des classiques qui focalisaient leur analyse sur les grands groupes
sociaux (travailleurs, capitalistes, propriétaires terriens).
2.1 Le cadre de la théorie néoclassique
Les néoclassiques considèrent la société comme étant composée d’un
ensemble d’agents libres et rationnels qui agissent uniquement en vue de
maximiser leur satisfaction. Ces agents - individus et entreprises -, s’organisent et
déterminent leurs comportements grâce au marché.

Le keynésianisme
1. Keynes, une nouvelle vision de l’économie
Keynes est l’économiste qui a le plus marqué le XX e siècle. Il publie un
ouvrage intitulé Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie en
1936 dans lequel il propose une nouvelle approche de l’économie qui légitime
l’intervention de l’Etat dans l’activité économique. Sa théorie a fortement
influencé les politiques économiques mises en œuvre dans les principaux pays
développés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
1.1 Le rejet des conceptions dominantes
La grande crise des années 1930 a montré les limites de la théorie libérale
dominante. Les néoclassiques de l’époque expliquent la situation du chômage par
le niveau trop élevé des salaires sur le marché du travail. Ils qualifient ce chômage
de chômage volontaire. Pour endiguer la crise et le chômage et retourner à
l’équilibre de plein-emploi, ils proposent comme solution de restaurer la libre
concurrence sur le marché du travail et de réduire les salaires réels.
Keynes, en tant que témoin de la crise de 1929, réfute le diagnostic et les
remèdes des néoclassiques et affirme :
- d’une part, qu’il n’existe pas de marché du travail ;
- d’autre part, le chômage est principalement involontaire car il reflète
l’insuffisance de la demande effective (demande solvable, i.e. qui est fondée sur
un pouvoir d’achat).
Ainsi, dans une situation de sous-emploi, rien, aucun mécanisme
autorégulateur ne permet le retour à l’équilibre de plein-emploi. Qui plus est, il
peut même persister des équilibres de sous-emploi.
1.2 Une véritable alternative théorique à la domination de la pensée
libérale
Keynes élabore un nouveau cadre d’analyse qui rompt avec celui des
néoclassiques (qu’il appelle la « théorie classique ») :
- Raisonnement macroéconomique : les néoclassiques raisonnent à partir
des comportements individuels alors que Keynes part de la totalité. Ce sont les
grandeurs macroéconomiques qui importent. Il substitue aux individus des classes
sociales, définies par leurs fonctions économiques) et accorde une importance
particulière aux anticipations (monde d’incertitude). Il distingue les grandeurs
anticipées (raisonnement ex-ante) des grandeurs réalisées (raisonnement ex-
post, i.e. après ajustement).
- Une approche en termes de circuit : alors que pour les néoclassiques
c’est un raisonnement en termes d’équilibre sur les marchés.
- Pour l’intervention de l’Etat dans la sphère économique : Rejet du
laisser-faire, de la loi des débouchés de Say et critique la conception dominante de
la monnaie-voile. Pour Keynes, la monnaie peut être désirée pour elle-même.
L’Etat peut et doit adopter une politique volontariste afin de remédier aux
défaillances de l’économie de marché.

L'analyse marxiste
1. L’influence de l’économie politique classique.
On sait que Marx s’inspire beaucoup des économistes classiques,
notamment il leur reprend leur raisonnement schématique, abstrait et
généralisateur. Il entend en effet procéder à une Analyse objective de la réalité
dénuée de jugement de valeur. Mais il s’écarte des classiques par son analyse
finaliste, c’est-à-dire qu’il étudie les mécanismes de la production et de la
répartition des richesses pour trouver une justification objective de son
socialisme ; son socialisme doit se déduire de l’analyse économique ; il tente ainsi
de montrer « l’évolution nécessaire du capitalisme vers le socialisme ».
1.1. La transition entre les classiques et Marx : la question des crises
Les économistes classiques généralement supposent que l’économie se
régule librement, i.e. que la variation des prix permet de réguler l’offre et la
demande des biens. Malthus et Sismondi remettent en cause ce principe en
montrant que l’économie est affectée de crises de surproduction, i.e. de crises
dans lesquelles l’offre ne trouve pas de demande. Sismondi montre également que
ces crises peuvent être cumulatives, il préfigure Marx sur ce point.

Chapitre III : Agents, Agrégats et Répartition de la Croissance


Économique

La vie économique est animée par des acteurs économiques. Ces acteurs entretiennent des
relations économiques diverses, Le système comptable permettant d’inventorier les
interdépendances de flux liées à l’activité économique est appelé Comptabilité Nationale.
Entant qu’instrument d’information sur l’évolution des agrégats économiques au cours d’une
période donnée, la comptabilité nationale permet de mesurer les performances économiques
d’un pays. Dans ce chapitre, il serait d’abord utile de faire un survol des agents contribuant à
la réalisation de la richesse économique. Ensuite analyser les sources et la répartition de la
croissance économique.

1. Les Agents Economiques


Les agents économiques représentent les personnes physiques ou morales qui participent à
l’activité économique. L’expression agent économique est parfois remplacée par l’expression
« unité économique » qui est soit un agent ou un groupe d’individus. L’unité économique peut
être une unité institutionnelle, un secteur économique, une ville, une région, une nation.
L’unité institutionnelle est un centre élémentaire et autonome de décision économique dans
l’accomplissement de sa fonction principale et disposant en principe, d’une comptabilité
complète ou propre ou s’il est possible de reconstituer sa comptabilité.
Le Secteur institutionnel  est l’ensemble des Unités Institutionnelles ayant la même fonction
économique principale. Selon le SECN de 1976, on distingue six (6) secteurs institutionnels :

Récapitulation des Différents Secteurs Institutionnels : 


.Secteurs Fonction principale Ressources
Institutionnels
Sociétés et Quasi Produire des Biens et services Résultat de la vente
sociétés non financières marchands et non financiers
Institutions de Crédits Financer, c'est-à-dire collecter, Fonds provenant des
transformer et répartir des engagements financiers
disponibilités financières contractés
Entreprises Assurer, c'est-à-dire garantir un Primes contractuelles ou
d’Assurance paiement en cas de réalisation d’un cotisations sociales
risque volontaires
Administrations Produire des services non marchands Versements obligatoires
publiques destinés à la collectivité et effectuer des effectuées par les autres
opérations de redistribution du revenu secteurs et reçus directement
et des richesses nationales ou indirectement
Administrations privées Produire des services non marchands, Contribution volontaires
et dans certains cas, produire sans but effectuées par les ménages ;
lucratif, des services marchands éventuellement achats des
destinés aux ménages ménages
Ménages (y compris Consommer et, en tant Rémunérations des facteurs
Entreprises qu’entrepreneurs individuels produire de la production, transferts,
individuelles) des biens et services marchands non effectués par les autres
financiers secteurs, produits de la vente
Reste du monde Sous l’appellation « Reste du monde », on regroupe dans un même
ensemble de comptes les opérations entre unités réduites et unités non
résidentes.
4. La mesure de l’activité économique : les agrégats

Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l’activité
économique de l’ensemble des secteurs résidents. Nous allons présenter les principaux
agrégats de la comptabilité nationale avant de voir quelques ratios économiques.

4.1 Les principaux agrégats de la Comptabilité Nationale

Les principaux agrégats de la comptabilité Nationale sont le Produit Intérieur Brut


(PIB) au prix du marché, le Produit National Brut (PNB) au prix du marché et le Revenu
National.

4.1.1 Le Produit Intérieur Brut au prix du monde (PIBpm)

Le PIB est une mesure de la production nationale c’est-à-dire l’ensemble des biens et
services produits au cours d’une période donnée (en général l’année). Il représente la richesse
créée à l’intérieur du territoire économique. Le PIB peut être défini selon trois optiques :
l’optique du produit, l’optique du revenu, l’optique de la dépense.

PIBpm : optique du produit

PIBpm = Somme des Valeurs Ajoutées Brutes des unités de production résidentes + Taxe sur
la Valeur Ajoutée grevant les produits + Droits de Douanes et Assimilés –
Production Imputée des Services Bancaires Imputés
= ∑ VAB + TVA + DD – PISB

PIBpm : optique du revenu

PIBpm Somme des Rémunérations de Salariés versées par les agents résidents à l’intérieur
du territoire + Somme des Excédents Bruts d’Exploitation + Impôts Indirects
( Impôts liés à la production et à l’importation) – Subvention d’exploitation.
= ∑ RSV + ∑ EBE + I.I – SE

PIBpm : optique de la dépense

PIBpm = Consommation Finale + Formation Brute du Capital Fixe + Variation de Stocks +


Exportations – Importations
= CF + FBCF +  S + X – M
4.1.2 Le Produit National Brut au prix du marché (PNBpm)

Le PNB est un agrégat qui mesure la richesse créée par les résidents à l’intérieur et à
l’extérieur du territoire économique.

PNBpm = PIBpm + Solde des Revenus de Facteurs (SRF) avec l’extérieur

Solde des Revenus de Facteurs = Solde du revenu du travail + Solde des revenus de la propriété et
de l’entreprise

Solde du Revenu du Travail = Rémunérations des salariés en provenance de l’extérieur -


Rémunérations des salariés versées à l’extérieur

Solde des Revenus de la


propriété et de l’entreprise = (Intérêts reçus du RDM – Intérêts versés au RDM) + (Dividendes
reçus du RDM – Dividendes versés au RDM)

4.1.3 Le Revenu National

Le Revenu National est la somme des revenus reçus par les unités résidentes et des
impôts liés à la production et à l’importation nets des subventions.

Revenu National au prix du marché = PIBpm – Consommation de Capital fixe (Amortissement) + SRF
– Impôts liés à la production et à l’importation versés au RDM
nets des Subventions d’exploitation reçues du RDM.

RN = Le revenu national au prix du marché s’identifie au produit national net c’est-à-dire


PNB – Consommation de Capital Fixe.

4.2 Quelques ratios économiques

Un ratio peut se définir comme le rapport entre deux agrégats. Ils servent d’indicateurs
économiques et peuvent être calculés aussi bien pour l’économie nationale que pour les
entreprises et les ménages.

4.2.1 Les ratios de l’économie nationale

4.2.1.1 Le taux de croissance économique

La croissance économique est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs


périodes longues d’un certain nombre d’agrégats dont le plus représentatif est le PIB (ou le
PNB).

Le taux de croissance économique mesure ainsi la variation en pourcentage du PIB par


rapport à l’année précédente.
Soient les valeurs Xo et Xt du PIB au temps 0 et au temps T, le taux de croissance en
pourcentage entre O et T est

Si les valeurs du PIB au Sénégal en 2003 et 2002 sont respectivement égales à


8473,4 et 8232,7, le taux de croissance sénégalais entre 2002 et 2003

soit

Le même résultat est obtenu par la formule

Le taux de croissance annuel moyen peut être calculé :

Xt = X0(1 + a )t
Xt et X0 représentent le PIB à la période t et à la période initiale respectueusement et a est le
taux de croissance du PIB.

4.2.1.2 Le taux d’investissement

Le taux d’investissement est la proportion du PIB affectée à l’investissement. C’est


donc le rapport entre la formation brute du capital fixe et le PIB.

4.2.1.3 Le taux de couverture du commerce extérieur

C’est la mesure dans laquelle les importations sont couvertes par les exportations au
cours d’une période donnée. C’est le rapport entre les exportations et les importations

Un taux de couverture égal à 100 indique un équilibre du commerce extérieur.

4.2.1.4 Le taux de pression fiscale


C’est la part des impôts dans le PIB

Impôts = Impôts liés à la production + Impôts sur le revenu + Impôts en capital

4.2.1.5 Le taux d’inflation

L’inflation est la hausse généralisée et continue du niveau général des prix. Elle peut
provenir d’un excès de la demande ou une hausse des coûts.

L’inflation par la demande est une hausse des prix engendrée par une situation de
déséquilibre entre une demande solvable très forte par rapport à l’offre à un prix donné. Pour
que les quantités demandées soient égales à celles de l’offre, les prix augmentent.

On parle d’inflation par les coûts pour désigner la hausse des prix occasionnés par la
diffusion des hausses des éléments entrant dans les prix (salaires généralement, matières
premières). La hausse des coûts est inflationniste quand elle est entretenue, ce qui est souvent
le cas vue l’interdépendance des éléments composant le prix de production.

Le taux d’inflation mesure la variation en pourcentage du niveau général des prix par
rapport à l’année précédente. Un taux d’inflation négatif indique que les prix baissent et un
taux positif qu’ils augmentent.

4.2.1.6 Le taux de chômage

La définition du chômage utilisée par la plupart des pays est celle du Bureau
International du Travail (BIT). Ce dernier considère en chômage toute personne de plus de 15
ans remplissant trois conditions : être sans travail, être disponible pour travailler dans un
emploi salarié ou non salarié et été à la recherche d’un travail c’est-à-dire certaines
dispositions au cours d’une période récente (candidatures auprès d’employeurs).

Le taux de chômage mesure la part de la population qui ne trouve pas d’emploi. C’est
le rapport entre les chômeurs au sens du BIT et la population active. La population active
résidente comprend la population active occupée, les militaires du contingent et les chômeurs.
Elle recense donc toutes les personnes travaillant ou désirant travaillant.

4.2.2 Les ratios des sociétés et quasi-sociétés non financières SQSNF

4.2.2.1 Le taux d’investissement des SQSNF

C’est le rapport entre la formation brute du capital fixe et la valeur ajoutée brute des
SQSNF.

4.2.2.2 Le taux d’autofinancement

C’est le rapport entre l’épargne brute des sociétés et la formation brute du capital fixe.
4.2.2.3 Le taux de marge

C’est le rapport entre l’Excédent Brut d’Exploitation et la VAB

4.2.3 Les ratios des ménages

4.2.3.1 Le taux d’épargne

C’est la part du Revenu Disponible Brut affectée à l’épargne

4.2.3.2 Le taux d’épargne financière

4.2.3.3 La propension moyenne à consommer

La propension moyenne à consommer (PMC) est la part du Revenu Disponible Brut


affectée à la consommation

Vous aimerez peut-être aussi