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COUR Economie Generale 2020
COUR Economie Generale 2020
COUR Economie Generale 2020
Objectifs du cours:
- Initier les Etudiants aux Principaux Concepts de l’Economie ;
- Acquérir une connaissance des Agents et Secteurs d’activité
économique ;
- Connaître les Sources et la Répartition de la croissance économique ;
- Connaître les Systèmes de Financement de l’activité économique ;
- Initier les Etudiants à la Comptabilisation des Echanges
Internationaux ;
- Construire les Principaux Indicateurs de suivi et d’évaluation de
l’activité économique : Production national, Revenu national, offre et
demande globales, Balance des paiements, Termes de l’échange,
Inflation et chômage.
Description du Cours:
Comme le droit , la Science économique s’intéresse à l’étude de l’ensemble des
réalités complexes et humaines. En tant que Science sociale, l’Economie à pour
objet d’étudier l’homme ou les sociétés humaines dans ses ou leurs
comportements de production, de consommation, d’investissement et de
répartition de la richesse. De ce fait des connaissances en sciences économiques
semblent être utiles pour un Géographe.
Ce cours d’Economie Générale est un cours d’initiation aux concepts, aux
méthodes et aux outils d’analyse en sciences Economiques. Il est orienté vers la
description des sources de création de la richesse et sa répartition dans le
temps et dans l’espace. De même des indicateurs de suivi et d’évaluation des
mouvements de flux de biens et services entre agents économiques serviront
d’apprécier l’évolution de l’activité économique.
Ces éléments d’appréciation des actes et des comportements économiques
s’avèrent aujourd’hui importants pour un Géographe dans la description des
réalités physiques, sociales et humaines.
Contenu du Cours:
- Objet, Approches et Domaines d’Application de la Science Economique ;
- Agents, Agrégats et Répartition de la Croissance économique ;
- Production, Consommation,Investissement et Marchés de biens
- Monnaie, Indicateurs monétaires et Financement de l’Economie ;
- Commerce Extérieur, Balance des Paiements et Termes de l’Echange ;
- Salaires, Chômage et Inflation ;
Matériel pédagogique :
- Données issues de la Comptabilité Nationale Sénégalaise ;
- Données réelles issues d’avancement : PIB, PNB, Revenu National,
Exportations, Importations, Balance Courante, Balances des
Paiements, Termes de l’Echange etc.
Méthode :
- Cours magistral ;
Evaluation :
- Evaluation sur Documents.
Séance 1 : Introduction générale du cours
Introduction
L’économie est une discipline scientifique jeune et son enseignement
professionnel est relativement récent, à peine plus d’un siècle. En France, c’est en
1795 que la Convention a créé une chaire d’économie politique à l’Ecole
Normale.
L’histoire des pensées économiques demeure incontournable pour qui veut
avoir une meilleure initiation à l’économie et disposer de grilles de lecture
nécessaires pour comprendre les faits économiques anciens et actuels.
L’économie n’est pas une science unifiée car elle est caractérisée par
l’existence d’une diversité de théories et d’analyses. Par exemple, un même
phénomène peut avoir plusieurs explications. Cette diversité des idées
économiques n’exclut pas de les regrouper par familles de pensée économique.
Quatre grands courants de pensée économique se sont succédés et se sont
développés les uns par rapport aux autres, soit sous le signe de la filiation, soit
sous le signe de la rupture. Il s’agit du mercantilisme (1), de la pensée libérale
regroupant les classiques et les néo-classiques (2), du marxisme (4) et du
keynésianisme (3). Chaque école ou famille de pensée économique se distingue
des autres par ses questionnements, ses méthodes (outils d’analyse), ses
conclusions et surtout ses positions éthiques.
Le keynésianisme
1. Keynes, une nouvelle vision de l’économie
Keynes est l’économiste qui a le plus marqué le XX e siècle. Il publie un
ouvrage intitulé Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie en
1936 dans lequel il propose une nouvelle approche de l’économie qui légitime
l’intervention de l’Etat dans l’activité économique. Sa théorie a fortement
influencé les politiques économiques mises en œuvre dans les principaux pays
développés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
1.1 Le rejet des conceptions dominantes
La grande crise des années 1930 a montré les limites de la théorie libérale
dominante. Les néoclassiques de l’époque expliquent la situation du chômage par
le niveau trop élevé des salaires sur le marché du travail. Ils qualifient ce chômage
de chômage volontaire. Pour endiguer la crise et le chômage et retourner à
l’équilibre de plein-emploi, ils proposent comme solution de restaurer la libre
concurrence sur le marché du travail et de réduire les salaires réels.
Keynes, en tant que témoin de la crise de 1929, réfute le diagnostic et les
remèdes des néoclassiques et affirme :
- d’une part, qu’il n’existe pas de marché du travail ;
- d’autre part, le chômage est principalement involontaire car il reflète
l’insuffisance de la demande effective (demande solvable, i.e. qui est fondée sur
un pouvoir d’achat).
Ainsi, dans une situation de sous-emploi, rien, aucun mécanisme
autorégulateur ne permet le retour à l’équilibre de plein-emploi. Qui plus est, il
peut même persister des équilibres de sous-emploi.
1.2 Une véritable alternative théorique à la domination de la pensée
libérale
Keynes élabore un nouveau cadre d’analyse qui rompt avec celui des
néoclassiques (qu’il appelle la « théorie classique ») :
- Raisonnement macroéconomique : les néoclassiques raisonnent à partir
des comportements individuels alors que Keynes part de la totalité. Ce sont les
grandeurs macroéconomiques qui importent. Il substitue aux individus des classes
sociales, définies par leurs fonctions économiques) et accorde une importance
particulière aux anticipations (monde d’incertitude). Il distingue les grandeurs
anticipées (raisonnement ex-ante) des grandeurs réalisées (raisonnement ex-
post, i.e. après ajustement).
- Une approche en termes de circuit : alors que pour les néoclassiques
c’est un raisonnement en termes d’équilibre sur les marchés.
- Pour l’intervention de l’Etat dans la sphère économique : Rejet du
laisser-faire, de la loi des débouchés de Say et critique la conception dominante de
la monnaie-voile. Pour Keynes, la monnaie peut être désirée pour elle-même.
L’Etat peut et doit adopter une politique volontariste afin de remédier aux
défaillances de l’économie de marché.
L'analyse marxiste
1. L’influence de l’économie politique classique.
On sait que Marx s’inspire beaucoup des économistes classiques,
notamment il leur reprend leur raisonnement schématique, abstrait et
généralisateur. Il entend en effet procéder à une Analyse objective de la réalité
dénuée de jugement de valeur. Mais il s’écarte des classiques par son analyse
finaliste, c’est-à-dire qu’il étudie les mécanismes de la production et de la
répartition des richesses pour trouver une justification objective de son
socialisme ; son socialisme doit se déduire de l’analyse économique ; il tente ainsi
de montrer « l’évolution nécessaire du capitalisme vers le socialisme ».
1.1. La transition entre les classiques et Marx : la question des crises
Les économistes classiques généralement supposent que l’économie se
régule librement, i.e. que la variation des prix permet de réguler l’offre et la
demande des biens. Malthus et Sismondi remettent en cause ce principe en
montrant que l’économie est affectée de crises de surproduction, i.e. de crises
dans lesquelles l’offre ne trouve pas de demande. Sismondi montre également que
ces crises peuvent être cumulatives, il préfigure Marx sur ce point.
La vie économique est animée par des acteurs économiques. Ces acteurs entretiennent des
relations économiques diverses, Le système comptable permettant d’inventorier les
interdépendances de flux liées à l’activité économique est appelé Comptabilité Nationale.
Entant qu’instrument d’information sur l’évolution des agrégats économiques au cours d’une
période donnée, la comptabilité nationale permet de mesurer les performances économiques
d’un pays. Dans ce chapitre, il serait d’abord utile de faire un survol des agents contribuant à
la réalisation de la richesse économique. Ensuite analyser les sources et la répartition de la
croissance économique.
Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l’activité
économique de l’ensemble des secteurs résidents. Nous allons présenter les principaux
agrégats de la comptabilité nationale avant de voir quelques ratios économiques.
Le PIB est une mesure de la production nationale c’est-à-dire l’ensemble des biens et
services produits au cours d’une période donnée (en général l’année). Il représente la richesse
créée à l’intérieur du territoire économique. Le PIB peut être défini selon trois optiques :
l’optique du produit, l’optique du revenu, l’optique de la dépense.
PIBpm = Somme des Valeurs Ajoutées Brutes des unités de production résidentes + Taxe sur
la Valeur Ajoutée grevant les produits + Droits de Douanes et Assimilés –
Production Imputée des Services Bancaires Imputés
= ∑ VAB + TVA + DD – PISB
PIBpm Somme des Rémunérations de Salariés versées par les agents résidents à l’intérieur
du territoire + Somme des Excédents Bruts d’Exploitation + Impôts Indirects
( Impôts liés à la production et à l’importation) – Subvention d’exploitation.
= ∑ RSV + ∑ EBE + I.I – SE
Le PNB est un agrégat qui mesure la richesse créée par les résidents à l’intérieur et à
l’extérieur du territoire économique.
Solde des Revenus de Facteurs = Solde du revenu du travail + Solde des revenus de la propriété et
de l’entreprise
Le Revenu National est la somme des revenus reçus par les unités résidentes et des
impôts liés à la production et à l’importation nets des subventions.
Revenu National au prix du marché = PIBpm – Consommation de Capital fixe (Amortissement) + SRF
– Impôts liés à la production et à l’importation versés au RDM
nets des Subventions d’exploitation reçues du RDM.
Un ratio peut se définir comme le rapport entre deux agrégats. Ils servent d’indicateurs
économiques et peuvent être calculés aussi bien pour l’économie nationale que pour les
entreprises et les ménages.
soit
Xt = X0(1 + a )t
Xt et X0 représentent le PIB à la période t et à la période initiale respectueusement et a est le
taux de croissance du PIB.
C’est la mesure dans laquelle les importations sont couvertes par les exportations au
cours d’une période donnée. C’est le rapport entre les exportations et les importations
L’inflation est la hausse généralisée et continue du niveau général des prix. Elle peut
provenir d’un excès de la demande ou une hausse des coûts.
L’inflation par la demande est une hausse des prix engendrée par une situation de
déséquilibre entre une demande solvable très forte par rapport à l’offre à un prix donné. Pour
que les quantités demandées soient égales à celles de l’offre, les prix augmentent.
On parle d’inflation par les coûts pour désigner la hausse des prix occasionnés par la
diffusion des hausses des éléments entrant dans les prix (salaires généralement, matières
premières). La hausse des coûts est inflationniste quand elle est entretenue, ce qui est souvent
le cas vue l’interdépendance des éléments composant le prix de production.
Le taux d’inflation mesure la variation en pourcentage du niveau général des prix par
rapport à l’année précédente. Un taux d’inflation négatif indique que les prix baissent et un
taux positif qu’ils augmentent.
La définition du chômage utilisée par la plupart des pays est celle du Bureau
International du Travail (BIT). Ce dernier considère en chômage toute personne de plus de 15
ans remplissant trois conditions : être sans travail, être disponible pour travailler dans un
emploi salarié ou non salarié et été à la recherche d’un travail c’est-à-dire certaines
dispositions au cours d’une période récente (candidatures auprès d’employeurs).
Le taux de chômage mesure la part de la population qui ne trouve pas d’emploi. C’est
le rapport entre les chômeurs au sens du BIT et la population active. La population active
résidente comprend la population active occupée, les militaires du contingent et les chômeurs.
Elle recense donc toutes les personnes travaillant ou désirant travaillant.
C’est le rapport entre la formation brute du capital fixe et la valeur ajoutée brute des
SQSNF.
C’est le rapport entre l’épargne brute des sociétés et la formation brute du capital fixe.
4.2.2.3 Le taux de marge