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INTERNATIONAL
E
Marie OBIDZINSKI
Juliette VICAIRE
1
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
PARTIE 1 : Les déterminants des spécialisations internationales
Chapitre 1 :
Chapitre 2 : Les différences de technologie
Chapitre 3 :
Chapitre 4 :
3
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Introduction Générale : Qu’est-ce que l’économie
internationale ?
Elle s’intéresse aux échanges de biens, de services, de capitaux ou encore de
personnes entre les nations.
L’économie internationale porte à la fois sur des questions liées aux échanges
commerciaux et sur des questions liées à la finance internationale (modèles en
macroéconomie ouverte).
Ex : la mobilité des travailleurs entre pays est faible et la mobilité des capitaux est
encore limitée bien que croissante, les ressources naturelles sont immobiles. On
observe que les flux d’Investissement Direct à l’Etranger sont croissants mais ça
dépend des années (2015 : +38% des IDE)
Il existe une immobilité des facteurs de production qui va expliquer des différences
des prix des biens entre les nations donc s’il y a des différences de prix, on va avoir
des échanges de biens.
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Chapitre 1 : Le développement des échanges commerciaux
La mondialisation
Ces dernières années, la référence est la mondialisation.
Ce phénomène retrace l’interdépendance croissante des économies et la plus
grande intégration des biens et des capitaux et dans une moindre mesure du marché
du travail. Cela a pour conséquence de plus en plus d’échange entre les économies
et des différentielles de prix qui diminuent.
Il y a un rapprochement des prix des biens des produits des différents pays car si la
différence est élevée, cela se reporte sur la demande étrangère. On assiste donc à
une convergence des prix vers un unique prix. Cette interdépendance croissante des
économies serait due à une baisse des coûts de transactions.
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I. L’évolution du commerce mondial au 19eme siècle et lors
de la première moitié du 20eme siècle
ère
Le XIXème siècle correspond à une 1 phase de mondialisation
Figure 2 : Taux d’exportation au 19ième siècle - Source : Rainelli 2008
On assiste à l’ouverture
commerciale de l’Europe.
X représentaient
● 4,4% du PNB au début du
ème
19
● 13,2% en 1890.
Remarque : le RU a également le
plus grand PNB européen à
l’époque.
ème
Ils sont les premiers à bénéficier de la révolution industrielle dès le début du 18
siècle. Elle a été précédée par une révolution agricole qui est un prérequis sur la
révolution industrielle. Les progrès technologiques sont importants dans le secteur
agricole, une partie de la population se déplace dans les secteurs secondaires et
tertiaires.
Paul BAIROCH
Paul Bairoch considère que la révolution agricole est endogène à la révolution
industrielle. Le secteur agricole est lui-même demandeur d’outillage. Cette révolution
industrielle est liée au développement significatif des échanges commerciaux au
19eme siècle, en particulier des progrès technologiques ont été réalisés dans le
domaine des transports et à l’ouverture économique des échanges et des
investissements. Le cout des transports de bien a diminué.
Au cours du XIXème :
● Baisse des couts de transports.
● Diversification et augmentation des échanges mondiaux.
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Les couts des transports terrestres auraient diminué de l’ordre de 90% entre 1800 et
1910 et celui des transports transatlantiques de 60%.
Au début du XIXème siècle aux USA, le secteur agricole était protégé par Corn Laws
(au-delà d’une certaine quantité de blé importé, le prix augmentait donc permettait de
protéger les propriétaires de terre de la concurrence.)
Ces lois protectionnistes qui favorisaient les intérêts des propriétaires fonciers ont
été abrogées par David Ricardo et cela permet l’ouverture à la concurrence
internationale. Consommateurs bénéficient de la baisse des prix.
On assiste à une spécialisation vers des produits industriels et pas dans l’agriculture
car le pays fait face d’autres pays très forts dans agriculture.
ième
Figure 3 : Répartition de la production mondiale au 19 siècle - Source :
Rapport sur le commerce mondial 2013, OMC
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Système financier mondial
Quasi-totalité du monde : étalon or. Chaque pays avait donc un taux de change fixe
ce qui éliminait le risque lié à une variation de change et cela facilitait les paiements
internationaux.
De nombreux traités commerciaux ont été signés et ont permis la baisse des tarifs
douaniers.
Grande Bretagne
● En 1913 : la plus grosse part 30,6% exportations
● En 1937 : 22,4%
USA
● En 1913 : 13%
● En 1937 : 20,3%
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Donc on observe l’émergence de nouvelles nations dans le commerce
international.
ème
Si le Royaume-Uni était la puissance économique incontesté du milieu du 19 , les
USA assurait une part déjà significative de la production mondiale en 1913, part qui a
encore progressée par la suivante USA. Au Japon, la part augmente au détriment
des pays du vieux continents et du Royaume-Uni. Ce diagramme ne nous permet
pas de voir le fort ralentissement du commerce mondial dans cette période de
l’entre-deux guerres contrairement à la figure 1.
Pour résumé
USA, Japon, Inde. Chute du PIB par habitant avec période de la grande dépression
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II- les caractéristiques du commerce mondial depuis 1950
Les exportations mondiales ont été multipliées par 37 entre 1955 et 1990.
On parle donc de la seconde vague de mondialisation
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ère
● 1 vague : baisse des couts de transports, innovation, baisse des barrières
etc.
nd
● 2 vague : s’explique par l’effort institutionnel des pays en faveur du
libre-échange, par le biais de nouvelles institutions économiques multilatérales
(FMI, banque mondiale et la GATT).
GATT : accord signé en 1947, accord général sur tarif douanier et le commerce.
Cet accord prévoie un processus de négociation sur tarifs douaniers. Cette impulsion
institutionnelle a été essentielle et c’est une différence importante avec la première
vague. Les pays se mettent d’accord pour baisser l’ensemble des taxes douanières.
ère
On a également des points communs avec la 1 vague :
● Baisse des couts de transports aériens, maritimes, terrestres qui favorisent
échanges commerciaux.
● Nouvelles innovations technologiques (système de réfrigération)
● Développement de nouveaux outils de communication
● Abandon des barrières à l’échange international (taxes et quotas)
Produit manufacturé : Leur part dans le commerce mondial augmente mais entre
2000 et 2011 il y a une baisse. Les prix des produits manufacturés n’évoluent pas
beaucoup contrairement au prix des Matière Première (charbon, pétrole etc.)
Produit agricole : Leur part diminue et ne représente plus que 9% des exportations
mondiales de marchandises en 2000 et en 2011.Cela est dû à la prise de place des
produits manufacturés ainsi que des combustibles et produits miniers.
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● La part des produits manufacturés continuent à représenter une part
importante du commerce international. ¾ du commerce international porte sur
les produits manufacturés
Figure 9
Résumé
ème
On assiste à un changement radical de la nature des échanges depuis le XIX
siècle et par ailleurs à une augmentation importante du commerce Nord-Nord intra
industriel (échange de produit proche, de biens similaires comme voitures
France-All).
ème
Au début du 20 siècle les pays riches exportaient des produits manufacturés et
importaient des produits agricoles.
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B) la participation au commerce international
ème
La production mondiale a fortement augmenté pendant la deuxième partie du 20
siècle. Les exportations mondiales depuis 1950 ont plus augmenté que PIB.
𝑒𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐴𝑙𝑙𝑒𝑚𝑎𝑛𝑔𝑒
Taux d’exportation de l’Allemagne : 𝑃𝐼𝐵 𝐴𝑙𝑙𝑒𝑚𝑎𝑔𝑛𝑒
Ce qu’on ne voit pas dans ce type de tableau, c’est que les régions industrielles
tendent à exporter de plus en plus vers les régions industrielles. Les pays en
voie de développement sont tournés vers les régions industrielles.
Les Etats-Unis sont beaucoup moins exportateurs, que les autres pays de même
niveau.
La part des exportations des USA sur exportations totales passe de 14,6% en 1953
à actuellement 9,4% des exportations totales. On assiste à une diminution de la
part des exportations américaines dans les exportations totales.
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La part des exportations européennes a diminuée. Cette diminution est faible et
récente, suite à la construction du marché commun. Il y a eu un développement
important des échanges au sein de la zone de libre-échange.
La part des exportations de l’Asie a doublé (tiré par Chine et Japon).
Le pays qui exporte le plus en valeur c’est la Chine avec 13,8% des
ème
exportations mondiales. La Chine est aussi le 2 importateur mondial : 1682
milliards de dollars d’importations.
● Le premier importateur mondial est les USA
● 1er exportateur : Chine
ème
● 2 exportateur : USA
ème
● 3 exportateur : Allemagne
On va obtenir un chiffre positif pour la Chine car elle est en excédent : + 583 milliards
de dollars.
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On parle de polarisation des balances commerciales. Puisqu’il existe un écart très
marqué entre des nations qui présentent des soldes très positif et d’autres des
soldes très négatifs.
Figure 14
On va observer une modification par rapport à la balance commerciale des biens, les
chiffres vont être inversés. L’ordre va être modifié. Les USA sont les premiers
exportateurs de services, puis vient le Royaume-Uni.
Dans le cas de la balance commerciale des services, le solde va être positif pour
les USA et la France et négatif pour la Chine et pour l’Allemagne.
Il faut prendre des précautions lorsqu’on analyse la balance commerciale car elle
peut nous donner une mauvaise perception de la richesse crée. En particulier, ces
balances ne distinguent pas dans les importations ce qui va se faire au sein
d’une même firme pour produire et assembler et ensuite revendre, et pourtant ces
échanges représentent 50% des importations américaines. Prendre en compte ces
échanges peut modifier la vision du commerce international.
Figure 15
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On peut réévaluer le poids des économies en évaluant leur poids en valeur ajoutée.
Au niveau des continents, c’est en Afrique que la part du commerce intra régional
est la plus faible. 10% des exportations africaines vont vers un pays d’Afrique.
On voit que le commerce intra régional représente une part assez importante du
commerce mondial mais cette part est assez variable selon les continents.
● En Europe, le commerce intra régional a beaucoup augmenté du fait de
l’intégration économique de l’UE.
● En revanche en Afrique, Russie, Amérique du sud, ces pays ont un
commerce extrarégional plus important.
Les pays en voie de développement ont un commerce plutôt tourné vers les régions
industrielles, les pays qui sont plus développés.
Certaines régions sont tournées vers elles-mêmes. On peut expliquer cela par le
régionalisme et la multiplication des accords régionaux de libéralisation du
commerce. Ces accords vont favoriser la baisse des coûts de transactions
internationales, du fait de la diminution des barrières douanières.
Figure 16
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Figure 17 : Krugman, Obstfeld, Melitz
On y apprend la corrélation entre l’importance du commerce avec la France et le PIB
du pays.
(𝑋+𝑀)𝐹→𝑏𝑒𝑙𝑔
Calcul : (𝑋+𝑀)𝐹→𝑢𝑒
Exemple
La part du commerce de la Belgique avec la France, relativement au commerce de la
France avec l’ensemble des pays de l’UE est de 15%. Le commerce de la Belgique
avec la France représente 15% des échanges de la France avec l’ensemble des
pays de l’UE.
Plus le PIB est important plus le commerce de la France avec ce pays est
important. Il semblerait que le poids des pays européens avec dans le commerce
avec la France soit à peu près proportionnels avec la taille économique du pays.
En ordonnée, la part du commerce de la France avec les USA est assez faible.
𝐴𝑌𝑖𝑌𝑗
𝑇𝑖𝑗 = 𝐷𝑖𝑗
LnT = lnA + αlnYi + β lnYj – gama ln Dij
On peut ajouter à cette équation des variables de contrôles comme l’existence d’une
langue commune, d’une frontière commune ou de liens historiques et culturels.
Des recherches récentes ont montrées l’existence d’un effet frontière ; à distance
égale, le volume du commerce va être plus développé dans la région du même pays
que celle dans un pays différent.
Mc Callum 1995
Deux provinces d’un même pays commercent beaucoup plus entre elles que deux
provinces de deux pays différents. Ce n’est pas une question de degré de protection.
On peut avoir un patriotisme commercial. En outre, certaines données interfèrent
dans le commerce entre deux pays :
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● Les différences institutionnelles
● Les différences de monnaie
● L’impact des réseaux sociaux et des réseaux d’affaires
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Partie 1 : les déterminants des spécialisations
internationales
Les pays vont échanger entres eux des biens. Si on pense qu’on va retirer un gain
du commerce international c’est qu’il existe une différence de prix entre les pays.
Comme ça coûte moins cher je vais y consacrer mon revenu.
Smith expliquera avant Ricardo, la théorie des avantages absolus. Adam Smith est
un écossais diplômé de l’université de Glasgow. Il a écrit deux ouvrages dont «
Enquête sur la Nature et les Causes de la richesse des Nations » (1776)
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Par mois, un travailleur chinois est capable de produire 100 chemises ou 5 voitures.
Le travailleur européen est plus productif qu’un travailleur chinois dans les secteurs
automobile. L’inverse est vrai dans le secteur textile.
Imaginons que la productivité des chinois double dans le textile et fois 4 dans
l’automobile.
Etude de Balassa
Or une étude de Balassa (1963) montre que dans 28 secteurs :
1) Les USA possédaient une productivité du travail plus importante que celle du
Royaume-Uni. Les USA avaient un avantage absolu dans ces 28 secteurs.
2) Or dans 13 de ces 28 secteurs, la valeur des exportations du Royaume-Uni
étaient supérieures à celles des USA, alors que la productivité du travailleur
américain était supérieure à celle du travailleur anglais dans tous les secteurs.
Les exportations du Royaume-Uni sont plus élevées que les USA dans les secteurs
ou le déficit de productivité est moins important.
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Quand le coût unitaire est très élevé (toujours plus élevé aux USA) alors dans ces
cas, le Royaume-Uni va être plus fort au niveau des exportations.
Les USA ont un avantage absolu dans l’ensemble des secteurs mais les
Royaume-Uni va avoir des exportations plus importantes dans certains secteurs à
avantage comparatif.
Le coût d’opportunité de produire des voitures en Europe est plus faible donc
l’Union Européenne a un avantage comparatif dans la production de voiture car
elle est relativement plus efficace dans la production de ce bien.
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II. Le cadre de l’analyse
● On a deux bien F et T.
● On analyse deux pays, ayant un seul facteur de production le travail L.
● La quantité unitaire de travail ou besoin unitaire en travail (nombre d’heure de
travail pour produire une unité de bien) 𝑎𝐹 𝑒𝑡 𝑎𝑇
● La quantité produite (nombre d’unité de bien produite) 𝑄𝐹𝑒𝑡 𝑄𝑇
Si les producteurs de mon pays sont efficaces, ils vont utiliser tous les facteurs
disponibles dans le pays, tel que L =𝑎𝐹𝑄𝐹 + 𝑎𝑇𝑄𝑇
L - 𝑎𝐹𝑄𝐹 = 𝑎𝑇𝑄𝑇
𝐿 𝑎𝐹
𝑄𝑇= 𝑎𝑇
− 𝑎𝑇
𝑄𝐹
Représentation graphique
𝐿 𝑎𝐹
𝑄𝑇= 𝑎𝑇
− 𝑎𝑇
𝑄𝐹
𝐿
𝑄𝐹 = 0 → 𝑄𝑇 = 𝑎𝑇
𝐿
𝑄𝑇 = 0 → 𝑄𝐹= 𝑎
𝐹
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La pente de la FPP représente donc le coût
d’opportunité du bien F par en termes de bien T. Ce coût d’opportunité est égal
au nombre de biens T qu’il faudrait renoncer à produire pour produire un nouveau
bien F.
∂𝑄𝑇 −𝑎𝐹
∂𝑄𝐹
= 𝑎𝑇
=TMT f,t
Application numérique
1200 ≥ 2𝑄𝐹+3𝑄𝑇
2
Le coût d’opportunité est donc ici de 3
. C’est donc la pente en valeur absolue !
𝑎𝐹
Pour regarder les avantages comparatifs on regarde 𝑎𝑇
et pour les avantages
absolus on regarde dans chaque pays 𝑎𝐹 𝑒𝑡 𝑎𝑇.
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Les prix
En concurrence parfaite, le salaire horaire est égal à la valeur (𝑃𝑡) de ce que le
travailleur peut produire en une heure dans un secteur donné. 𝑃𝑡 = 𝑤𝑡𝑎𝑡
En concurrence pure et parfaite, Rm = Cm → p = Cm
π = 𝑃𝑡𝑄𝑡 − 𝑊𝑡𝑎𝑡𝑄𝑡
' 𝑃𝑡
π = 0 𝑎𝑡
= 𝑤𝑡
𝑎𝐹 ∂𝑄𝐹
𝑇𝑀𝑇𝐹,𝑇 = 𝑎𝑇
= ∂𝑄𝑇
Cet avantage absolu, dans la production du bien T va être reflété par l’éloignement
de cette frontière des possibilités de production (la FPP) par rapport à l’origine.
Plus je vais être loin de l’origine (courbe verte), plus je vais être capable de produire
du bien T.
Donc aT’ est supérieur à aT ? Ici aT’ < aT . On a un besoin unitaire de travail plus
faible.
Les salaires
𝑃𝐹 𝑎𝐹
𝑃𝑇
est le prix relatif de F et 𝑎𝑇
le coût d’opportunité
𝑃𝐹 𝑎𝐹
𝑊𝑇 > 𝑊𝐹 ↔ 𝑃𝑇
> 𝑎𝑇
Si nos consommateurs souhaitent consommer des deux biens, cela nécessite une
égalité entre les salaires dans les deux secteurs. En effet, le pays est ici en autarcie.
Il est probable que les salaires soient égaux dans les deux secteurs. Et que donc le
rapport des prix doit être égal au coût d’opportunité.
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Pour que les deux biens soient produit dans mon économie :
𝑝𝐹 𝑝𝑇 𝑝𝐹 𝑎𝐹
𝑤𝐹 = 𝑤𝑇 𝑎𝐹
= 𝑎𝑇 𝑝𝑇
= 𝑎𝑇
.
𝑎𝐹 𝑃𝐹
𝑇𝑀𝑇𝐹,𝑇 = 𝑎𝑇
= 𝑃𝑇
=v
Soit, le TMT égal au TMS. C’est le point de transaction entre la courbe et la droite
ci-dessous :
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III. Les échanges commerciaux
Nous allons désormais travailler avec deux pays, et garder un seul facteur de
production.
Supposons que le coût relatif de F est inférieur dans le pays D. L’autre pays a un
avantage comparatif pour le bien T.
𝑎𝐹 𝑎*𝐹
𝑎𝑇
< 𝑎*𝑇
𝑎*𝑇 𝑎𝑇
et 𝑎*𝐹
< 𝑎𝐹
𝑎𝐹 < 𝑎 *𝐹
Les technologies de production peuvent être différentes, cela créer des avantages
absolus. Le coût d’opportunité du bien F est plus élevé dans le pays étranger.
Le besoin unitaire de travail pour le bien F dans le pays domestique par rapport à
celui dans le pays étranger est inférieur au besoin unitaire de travail pour le bien T
dans le pays domestique par rapport au pays étranger.
L’économie E a un avantage comparatif dans la production de l’autre bien T.
Quand on parle d’avantage relatif, on effectue des comparaisons relatives.
Il est tout à fait possible qu’une économie ait un avantage absolu dans les deux
secteurs. Chez Smith, on ne comprenait pas comment un pays pouvait échanger.
Chez Ricardo, cela peut être expliqué par les avantages comparatifs.
Exemple 1
𝑎𝐹
𝑎𝑇
= 2
𝑎*𝐹 4
𝑎*𝑇
= 3
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𝑎*𝐹 𝑎𝐹 𝑎𝑇 𝑎*𝑇
𝑎*𝑇
< 𝑎𝑇
↔ 𝑎𝐹
< 𝑎*𝐹
Exemple 2
F T
Pays D 𝑎𝑓 = 2 𝑎𝑡 = 3
Pays E 𝑎 *𝑓 = 4 𝑎 *𝑡 = 1
𝑎𝐹 2
𝑎𝑇
= 3
𝑎*𝐹
𝑎*𝑇
= 4
L*=1200
L*=𝑎 *𝐹𝑄 *𝐹 + 𝑎 *𝑇𝑄 *𝑇
𝐿* 𝑎*𝐹
𝑄 *𝑇= 𝑎*𝑇
− 𝑎*𝑇
𝑄 *𝐹
𝑄 *𝑇= 1200 − 4𝑄 *𝐹
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Sous réserve que les deux pays aient la même quantité de travail
𝐿* 𝐿
𝑎*𝑡
> 𝑎𝑡
→ 𝑎𝑡 > 𝑎 *𝑡 𝑖𝑐𝑖 3 > 1
𝑃𝐹 𝑎𝐹 2
𝑃𝑇
= 𝑎𝑇
= 3
C’est le prix en autarcie du bien F pour D
𝑃*𝐹 𝑎*𝐹
𝑃*𝑇
= 𝑎*𝑇
=4 C’est le prix en autarcie du bien F pour E
Cela coute relativement plus cher (en termes de bien T) de produire une unité de
bien F dans l’économie étrangère que dans l’économie domestique. Il est profitable
pour l’économie E d’importer du bien F car il produit relativement moins cher que D.
𝑎𝐹 𝑎*𝐹
𝑎𝑇
< 𝑎*𝑇
𝑎𝐹 𝑎*𝐹 𝑃𝐹 𝑃*𝐹
𝑎𝑇
< 𝑎*𝑇
→ 𝑃𝑇
< 𝑃*𝑇
Ayant ouvert les frontières, il y aura un unique prix pour les bien T et F.
Il y aura une poursuite des échanges jusqu’à ce que les prix s’équilibrent.
Le bien F
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙
𝑄𝐹 𝑄𝐹+𝑄*𝐹
La demande relative du bien F par rapport au bien T est 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑄𝑇+𝑄*𝑇
𝑄𝑇
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𝐿
L’économie D est entièrement spécialisée dans F. Elle produit : QF = 𝑎𝐹
, QT = 0.
𝐿*
L’économie E ne produit pas de bien F. Q*F = 0, Q*T = 𝑎𝑇*
échangée à l’équilibre :
𝐿
𝑄𝐹+𝑄𝐹* 𝑎𝐹
𝑄𝑇+𝑄𝑇*
= 𝐿*
𝑎𝑇*
𝑎𝐹 𝑃𝐹
Si le prix relatif 𝑎𝑇
> 𝑃𝑇
𝑄𝑡𝑜𝑡 𝐹 𝑄𝐹+𝑄𝐹*
𝑄𝑡𝑜𝑡 𝑇
= 𝑄𝑇+𝑄𝑇*
Le modèle classique du modèle Ricardien est atteint lorsque les pays sont
totalement spécialisés selon leur avantage comparatif. Le prix d’équilibre se trouve
déterminé par l’intersection entre l’offre et la demande. Les deux pays gagnent à
échanger puisque les deux pays achètent moins chers que ce qu’ils produisent
et vendent plus cher que dans leur pays.
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● Courbe en escalier : offre
● Droites : demande
● En abscisse : quantité relative du bien F
● En ordonnée : prix relatif du bien F
Supposons maintenant que l’on fasse face à une demande relative très forte de
bien F.
𝑎*𝑓
Le prix relatif d’équilibre est égal à l’intersection entre offre et demande, ici, 𝑎*𝑡 .
Le pays D produit exclusivement du bien F.
Pour l’autre économie, le coût d’opportunité est égal au prix relatif donc elle et
indépendante entre produire ou non, elle produira sûrement un peu.
Demande à QF = L/aF et QT = 0
Equilibre à Q*F = 0 et QT*=L*/aT*
DR1
31
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DR2
EXERCICE
Question de révision 1: sur ce graphique est-ce le pays bleu ou le pays noir qui a un
Avantage Comparatif dans la production de F ?
Plus la pente de la FPP est pentue, moins il y a d’avantage comparatif, donc le pays
noir a un avantage comparatif dans la production de F.
a) 0,5
b) 2
𝑎 𝑏𝑙é 3
𝑎 𝑣𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒
= 6
= 0,5
𝑝𝐵 𝑝𝑣
𝑎𝐵
= 𝑎𝑣
d’où
𝑝𝐵 𝑎𝐵
𝑝𝑣
= 𝑎𝑣
= ½
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Question de révision 3 : le besoin unitaire en travail du pays A pour produire une
tonne de blé est égal à 2. Le besoin unitaire du pays A pour produire une voiture est
égal à 5. Quel est le coût d’opportunité d’une voiture dans ce pays ?
2
a) 5
5
b) 2
𝑎𝑣 5
𝐶𝑂𝑣 = 𝑎𝐵
= 2
𝑝𝐹
● Droite au-dessus (bleue) : possibilité de consommation. Pente : 𝑝𝑇
𝑎𝐹
● Droite en dessous (noir) : possibilité de production. Pente : 𝑎𝑇
On a spécialisation quand le prix relatif se situe entre les deux CO c’est à dire
les deux prix d’autarcie.
Si elle décide de vendre tout on se retrouve au point T. Si elle vend une partie on se
retrouve entre F et T sur la droite au-dessus.
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Les pays se spécialisent dans la production du bien dans laquelle ils sont efficaces
et les prix diminuent donc le bien-être du consommateur augmente. On effectue le
même raisonnement pour le pays étranger mais avec le bien T.
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Les salaires
En autarcie :
𝑤 1 𝑤 1
𝑝𝑓
= 𝑎𝑓
; 𝑝𝑡
= 𝑎𝑡
𝑎𝑓 𝑝*𝑓 𝑎*𝑓
𝑎𝑡
< 𝑝*𝑡
< 𝑎*𝑡
Le salaire relatif dépend des productivités du travail dans les deux pays. Ce
sont les différences de productivités relatives qui déterminent les salaires
relatifs.
Plus notre prix relatif du bien F est élevé plus le niveau de salaire domestique
relativement au salaire étranger sera élevé.
𝑎𝑡* 𝑎𝑡* 𝑤
W > w* si at* < at autrement dit si 𝑎𝑡
> 1 Donc 1 < 𝑎𝑡
< 𝑤*
Si mon pays D possède un avantage absolu dans les deux secteurs on a forcément
w > w*.
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IV- Exercices
Exercice 1
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L’offre relative du bien F est ½ quand les deux économies sont totalement
spécialisées. L’offre relative tend vers l’infinie et est égale à 5
Introduction de la demande
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Prix relatif d’équilibre = 2
Quantité relative d’équilibre = ½
200 = 2 x 100
3
En autarcie, en renonçant à la production d’un bien F je récupère 2
bien T. Quand je
passe par l’échange, en vendant un bien F je récupère 2 bien T. Donc je gagne à
l’échange et la différence entre les deux correspond au gain à l’échange.
39
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Conclusion pour le pays E
1
En autarcie, en renonçant à la production d’un bien T je récupère 5
bien F.
1
Quand je passe par l’échange, en revendant un bien T je récupère 2
bien F. Donc je
gagne à l’échange et la différence entre les deux correspond au gain à l’échange.
3
Pour le pays étrangers le prix d’équilibre = 2
< 5 donc je ne produis pas du tout de F
et je suis spécialisé dans T.
Le pays domestique lui ne se spécialise pas et produit un peu des deux biens car la
demande pour le bien F est insuffisamment forte.
𝑎𝑓* 𝑝𝑓 3
Le pays E réalise un gain aux échanges car 𝑎𝑡*
> 𝑝𝑡
c’est-à-dire 5 > 2
. On a
donc une spécialisation dans T.
40
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𝑎𝑓 𝑝𝑓
En revanche pour D il n’existe plus de gains aux échanges car 𝑎𝑡
= 𝑝𝑡
.
41
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Exercice 2
● Deux secteurs : F et V
Pays D
● af = 1
● av=2
Pays E
● af*=4
● av*=3
Avantage Absolus
Avantages comparatifs
𝑎𝑓
𝑎𝑣
= ½
𝑎𝑓* 4
𝑎𝑣*
= 3
Si l’échange a lieu on sait que le prix relatif d’équilibre de F va se situer entre les prix
relatifs d’autarcie. Donc le prix relatif d’équilibre de F se situe entre ½ et 4/3.
Pour D : ½ < 1
42
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𝐴𝑣* 𝑤 𝑎𝑓*
1 < 𝑎𝑣
< 𝑤*
< 𝑎𝑓
43
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V- Spécialisation
𝑋𝑖𝑗 𝑋𝑖𝑍
𝑋.𝑗
> 𝑋.𝑍
La France
A priori la France a un avantage comparatif dans l’agroalimentaire par rapport à 1.
Elle a également un indice supérieur à 1 dans le secteur de la chimie, la mécanique
et des véhicules.
L’Allemagne
L’Allemagne a des avantages comparatifs dans les secteurs du bois et papier,
mécanique, la chimie, et dans le secteur des véhicules bien sûr !
44
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Cet indicateur ignore complètement les importations. Hors dans un secteur
véhicules par exemple, la France importe énormément. Il faut également s’attarder
sur les échanges intra-branche.
Cet indicateur mesure l’écart entre le solde commercial observé dans un pays pour
un produit donné et le solde théorique.
𝑋𝑖+𝑋𝑚
𝑆𝑖 =
1000
𝑃𝐼𝐵 (
⎢ 𝑖
⎣
)
⎡ 𝑋 − 𝑀 − (𝑋 − 𝑀)
𝑖 𝑋+𝑀
⎤
⎥
⎦
Si 𝑆𝑖 > 0 cela veut dire que le solde commercial observé est supérieur à sa
norme. Le pays a un avantage comparatif dans ce secteur, il a un impact positif sur
le PIB.
1000
Cet indicateur est exprimé en millième de PIB. ( 𝑃𝐼𝐵
)
Si 𝑆𝑖 > 0 cela ne veut pas forcément dire que l’apport du produit est positif ! Si
on a un solde global négatif, 𝑋𝑖 − 𝑀𝑖 peut-être un peu moins négatif. Il faut y faire
attention !
Figure 8
Ici cela change ! La France qui importe beaucoup de véhicules voit son avantage
comparatif dans ce secteur s’amoindrir. Il reste élevé pour l’Allemagne.
45
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
● Pour la France, on a le secteur chimie, mécanique, et dans le secteur
agroalimentaire.
● Pour l’Allemagne, c’est véhicule, chimie et mécanique
Figure 10
Lorsqu’un pays concentre ses exportations dans un secteur, cela rend le pays
dépendant à l’égard du marché mondial. (Prix et demande de ce bien)
46
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La maladie hollandaise
Un cas particulier est la spécialisation d’un pays dans un bien primaire comme une
ressource naturelle. On fait référence ici à la maladie hollandaise. Cela exprime les
difficultés qu’a connu cette économie dans les années 1970 suite à la montée du
prix du gaz naturel.
A la fin des années 1950, un important gisement de gaz naturel a été découvert au
nord de ce pays. On a observé une forte montée du gaz naturel. La Hollande a
alloué plus de ressources vers ce secteur au détriment des autres secteurs, alors
que les autres secteurs pouvaient être plus exposés à la concurrence internationale.
La devise monétaire des Pays-Bas a été plus demandé. Cela a pour impact une
appréciation de la devise des pays bas (relativement plus cher par rapport aux
autres), ce qui va ensuite réduire la compétitivité du pays dans d’autres
secteurs.
47
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CHAPITRE 3 : Les différences de dotations factorielles
Ricardo explique la structure des échanges par des différences en termes de travail
et de technologie.
Dans la réalité les économies ne diffèrent pas exclusivement sur une dimension
technologique, mais également en termes de dotation en facteurs de production
dont elles disposent.
Les Etats-Unis disposent de plus de capital que la Pologne par exemple. L’Espagne
bénéficie de plus d’ensoleillement que le Royaume-Unis. D’autres pays ont plus de
travail hautement qualifié ou de ressources naturelles…Il faut prendre en compte les
dotations factorielles !
Ce sont ces dotations factorielles qui vont expliquer les échanges selon le modèle
HOS. Heckscher (1919), Ohlin (1933) et Samuelson (1941,1948,1949).
A l’origine, Heckscher et Ohlin ont simplement exprimé leurs idées, c’est Samuelson
qui les formalisa.
La technologie utilisée va être la même dans les deux secteurs. La seule différence
entre les pays va être les dotations factorielles. Dans les premiers travaux, c’est
l’abondance relative d’un facteur de production qui est à l’origine d’un travail
comparatif. Contrairement à Ricardo, on a deux facteurs !
Ils ont tous deux, deux facteurs de production le travail et le capital. Les quantités
des deux facteurs sont données et vont définir la dotation factorielle de chaque
pays.
On sait que la quantité relative de capital dont aura besoin le secteur automobile ne
sera pas la même que la quantité relative du capital dans le secteur textile. Dans le
secteur automobile on utilise beaucoup de machines, de robotisation.
On va considérer que l’intensité factorielle diffère pour les deux biens. Elle
caractérise la technique de production.
● Le Pays B possède relativement beaucoup de capital
● Le Pays A possède relativement beaucoup de travail
Théorème HOS
48
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A va donc s’orienter vers le textile et B vers les automobiles.
Application
Capital K Travail L
Pays A 100 200
Pays B 300 200
𝐾𝐴 100 1
𝐿𝐴
= 200
= 2
Cela représente l’abondance factoriel dans le pays A.
𝐾𝐵 300 3
𝐿𝐵
= 200
= 2
𝐾𝐴 𝐾𝐵
𝐿𝐴
< 𝐿𝐵
On dit que le pays B est relativement abondant en capital par rapport au pays A. Le
pays A est relativement abondant en travail par rapport au pays B.
Exemple 2
Bien 1 Bien 2
Capital 6 1
Travail 2 2
𝐾1 6
𝐿1
= 2
= 3
𝐾2 1
𝐿2
= 2
En effet, le pays B va produire moins cher le bien 1 et va escompter vendre plus cher
ce bien à l’étranger que sur son propre marché.
49
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II. Le développement du modèle HOS
Figure 1
Les pays sont rangés par leur valeur en milliards de dollars américains dans leur
exportation dans les produits intensifs en ressources naturelles.
𝑋𝑖
∑𝑋𝑖
Ça classe les pays en fonction de l’importance des exportations dans le secteur des
ressources naturelles sur la somme de leurs exportations. Aussi les pays sont
classés par rapport à la part des exportations des produits intensifs en ressources
naturelles par rapport à leurs exportations.
Ce tableau souligne qu’il est important de regarder ce 2ème classement. Il ne faut pas
se contenter de regarder les X des pays. Il faut voir la part rapport à leurs
exportations totales. Le deuxième classement permet de regarder la spécialisation
relative des pays.
Certains pays sont très spécialisés dans les produits intensifs en ressources
naturelles car ils ont accès à des ressources naturelles, ils en ont une dotation
relativement abondante.
Hypothèses
1. Deux pays A et B
3. Deux facteurs : K et L
50
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Pour les deux pays on utilise les mêmes courbes d’indifférence pour caractériser les
préférences des consommateurs des deux pays. Lorsque les prix relatifs des biens
sont identiques dans les deux nations, les deux pays vont consommer les biens dans
les mêmes proportions.
8. Concurrence parfaite
On est en concurrence parfaite, il y a donc mobilité des facteurs de production (ex :
d’un facteur L d’un pays à l’autre). Il n’y a pas de barrière à l’entrée et il y a
homogénéité
𝐾𝑚 𝐾𝐶
𝐿𝑚
> 𝐿𝐶
𝐾𝐵 𝐾𝐴
𝐿𝐵
> 𝐿𝐴
𝑄𝐶
Elle représente les couples de production faisable étant donné les contraintes sur les
facteurs L et K.
51
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La production de chemise augmente mais de moins en moins vite. On fait
l’hypothèse que les rendements factoriels sont décroissants. Ainsi, la productivité
marginale factorielle est positive mais décroissante.
𝑎 1−𝑎
𝑄 =𝐿 𝐾
𝑎 < 1
∂𝑄 𝑎−1 1−𝑎
∂𝐿
= 𝑎𝐿 𝐾
𝑎 &−𝑎
𝑎(𝐿 𝐾 )
= 𝐿
𝑄
=𝑎 𝐿 > 0
2
∂𝑄 𝑎−2 1−𝑎
2 = 𝑎(1 − 𝑎)𝐿 𝐾
∂𝐿
𝑄
= 𝑎(𝑎 − 1) 2 < 0
𝐿
52
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● Le cadran IV représente la fonction de production dans le secteur m :
plus la quantité de L utilisé dans ce secteur augmente, plus la production
augmente mais de moins en moins. Même chose pour cadran II.
● Le cadran III nous montre comment le facteur travail est réparti dans les
deux secteurs dans un pays.
L = Lm + Lc
Lm = L – Lc
Ce que met en évidence ce diagramme c’est le lien entre les rendements factoriels
décroissants et la concavité de la FPP.
𝑃𝑚
𝑇𝑀𝑇𝑐,𝑚 = 𝑃𝑚 𝑐
𝑚
Le coût d’opportunité du bien n’est pas constant le long de la FPP, il est de plus en
plus élevé.
53
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On trace la droite d’iso valeur. Le but est d’avoir la droite d’iso valeur la plus loin
possible de l’origine mais on doit toutefois toucher en un point la FPP.
𝑃𝑚
La pente de la droite d’iso valeur est égal au TMT. TMT= 𝑃𝑐
54
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
A quoi correspond la courbe violette ? Elle représente une courbe d’indifférence.
Les courbes d’indifférence reflètent les préférences, les goûts des consommateurs
pour les deux biens. Chaque point correspond à un panier de bien. Chaque panier
de bien situé sur la courbe qui amène la même utilité, la même satisfaction. Elles
sont décroissantes en tout point. Une courbe plus élevée qu’une autre va apporter
plus de satisfaction, de bien-être (on préfère donc être sur la rose.)
Pour maximiser son utilité, le consommateur va choisir la courbe
d’indifférence la plus élevé mais aussi tangente avec la FPP.
55
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
'
𝑃𝑚 𝑃𝑚
Imaginons que le prix relatif du bien m diminue, ' < 𝑃𝑐
.
𝑝𝑐
'
𝑃𝑚 𝑃𝑚
Pente d’iso-valeur = ' < 𝑃𝑐
𝑝𝑐
L’équilibre
Les conditions d’équilibre d’une économie en concurrence parfaite et en autarcie
sont les suivantes :
𝑃𝑚
● Le TMT = rapport des prix 𝑃𝑐
.
● Les consommateurs doivent déterminer leur consommation de telle sorte que
𝑃𝑚
le TMS soit égal au rapport des prix 𝑃𝑐
.
● Les quantités consommées et produites de chaque bien sont égales.
Le marché des biens est équilibré, on comme ce qu’on produit.
𝐾𝐵 𝐾𝐴
On va maintenant introduire les deux pays A et B. 𝐿𝐵
> 𝐿𝐴
: Avec A abondant en
facteur travail et B abondant en facteur capital. La FPP des possibilités de production
du pays B est biaisée en faveur du bien m dont la production est intensive en K.
On a les mêmes courbes d’indifférence (bleue), on n’aura pas les mêmes prix relatifs
dans le pays A et pays B.
56
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dont le pays dispose abondement, les prix relatifs d’autarcie seront différents
dans les 2 pays.
Le coût d’opportunité du bien m dans le pays B sera plus faible que celui dans le
pays A.
Est –ce qu’on atteint le même niveau de satisfaction, de bien-être dans les
pays ?
Non parce que les 2 pays ne sont pas sur la même courbe d’indifférence. Le pays B
est sur une courbe d’indifférence qui est plus bas : le bien-être est plus faible pour
les consommateurs du pays B.
Comme le prix relatif du bien m dans le pays B, les consommateurs vont avoir intérêt
à acheter du bien m dans le pays B, et à l’inverse, les consommateurs vont avoir
intérêt à acheter du bien c dans le pays A.
La demande pour le bien m augmente dans le pays B (est-ce que le prix va rester
identique ? Non), donc le prix du bien m augmente. La même chose va se passer
dans le pays A. La demande pour le bien c va augmenter et donc le prix de celui-ci
va augmenter.
57
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Le prix relatif d’équilibre en cas d’échange entre les deux pays est le prix pour lequel
l’échange est équilibre (À l’équilibre importation M = exportations X). Les producteurs
vont adapter leur production selon la demande.
Que vont faire les producteurs dans le pays B ? Comme le prix du bien m augmente,
ils ont augmenté la production de bien m et moins de production de bien c. A
l’inverse le pays A va augmenter sa production en bien c et diminuer celle de m.
Pour le pays A : j’ai un prix relatif du bien m plus élevé et celui du bien c’était plus
faible. Le prix relatif autarcique du bien m dans le pays A est plus élevé que le prix
58
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
d’équilibre avec échange du bien m. Donc le pays A va décider de plus produire
de bien c puisque le prix relatif du bien c augmente.
𝑃𝑚 𝑃𝑚
Initialement on avait 𝑃𝑐
(𝑝𝑎𝑦𝑠 𝐴) > 𝑃𝑐
(𝑝𝑎𝑦𝑠 𝐵)
Après l’ouverture aux échanges le prix relatif du bien m va augmenter dans B et
diminuer dans A, du fait de la demande.
Initialement en autarcie mon pays B avait un prix relatif en bien m assez faible. En
ouverture je vais avoir des consommateurs du pays A vers le pays B en bien m, donc
le pays B va produire plus de bien m. Il peut revendre une partie du bien m qu’il
𝑃𝑚
produit au prix 𝑃𝑐
pour atteindre le point E qui maximise le bien-être du
𝑃𝑐
consommateur et je l’échange contre du bien c que je vais importer au prix 𝑃𝑚
.
Les X et M sont égales pour les 2 pays.
59
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Figure 8, échange : courbe d’indifférence plus élevée
Observations :
Théorème de H-O
Les facteurs de production ne sont pas mobiles entre les pays. L’ouverture aux
échanges permet en quelque sorte d’importer les services du facteur dont le pays est
relativement moins bien noté. Cela va nécessairement avoir des conséquences
importantes sur la rémunération des facteurs.
Suite à l’ouverture aux échanges, le prix relatif du bien m a augmenté dans le pays
𝑃𝑚 𝑃𝑚
B : 𝑝𝑐
↑. Et à l’inverse le prix relatif du bien m a baissé dans le pays A : 𝑝𝑐
↓. On part
d’une situation ou le K est moins bien rémunéré dans le pays B que dans le pays A.
Dans le pays A, le travail était moins bien rémunéré par rapport au pays B.
Avec l’ouverture aux échanges, les prix relatifs convergent, et cela va entrainer
nécessairement celle des prix des facteurs de production. Intuitivement dans le pays
B, qui va produire plus de biens m intensif en K, la demande en K augmente aussi.
Donc la rémunération du facteur K va augmenter. Et dans le pays A c’est la
rémunération du facteur travail qui va augmenter. Le prix du K est le taux d’intérêt, et
le prix du travail est le salaire.
60
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Dans le pays A, il se spécialise dans une production intensive du travail. On assiste à
𝑟
une augmentation du salaire sur le taux d’intérêt donc baisse du ratio : 𝑤
Avec l’ouverture aux échanges j’ai une augmentation des prix relatif du bien m pour
le pays B, donc il va produire plus de bien m. Pour produire du bien m, j’ai besoin
essentiellement de K et un peu de L, donc je vais libérer beaucoup de facteur travail
𝐾
(j’en demande moins). On dit que le secteur c libère des facteurs en proportion 𝐿
𝑤
inférieure à celle choisie par les producteurs de bien m au prix 𝑟
initiaux. La
𝑤
demande e capital devient excessive et celle de travail diminue. Donc 𝑟
diminue et
𝑟
𝑤
augmente.
Conclusion
Ce qui est important est que grâce aux échanges, le pays va pouvoir atteindre un
bien-être plus important. Mais je vais avoir un effet de redistribution et un conflit
de redistribution car l’ouverture a pour effet d’élever la rémunération du facteur
dont l’économie est relativement bien dotée et de réduire la rémunération de l’autre
facteur.
61
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62
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Critiques du modèle : Est-ce que tout paraît réaliste ?
En fait c’est un résultat qui n’est pas observé empiriquement, Krugman nous montre
un diagramme en bâton (datant de 2006 et comme indice base 100 la France) avec
une comparaison des salaires dans différents pays. On observe qu’il existe des
différences importantes de salaires entre la suisse, l’Allemagne et le Brésil.
Dans le cas de l’Allemagne, l’indice des salaires est égal à 130 (salaires 30% plus
élevés qu’en France) et en Corée ça correspond à la moitié des salaires français. Il y
a toujours des différences importantes entre les pays du monde.
2) On ne va pas avoir une égalité du prix dans les différents pays. Ce n’est pas
le même Pm/Pc car sinon ça veut dire qu’on ne prend pas en compte des
coûts de transports ou droit de douane (même s’ils en existent de moins
en moins). Donc l’égalité des prix relatifs pas respectés et donc égalité des
prix des facteurs pas respectée.
Malgré toutes ces différentes qui font qu’on n’a pas égalisation du prix des secteurs
d’un pays à un autre, il est quand même possible que quand on échange des biens
homogènes entre des pays qui ont des dotations factorielles différentes, qu’il existe
une pression sur les rémunérations des secteurs telles qu’elles tendent vers
l’égalisation.
63
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Nouveau théorème : Théorème de Rybczynski
𝐾
Supposons que mon facteur K augmente : 𝐿
↑.
Comme ma production de m est intensive en K, cela va déplacer davantage la FPP
vers la droite que vers le haut. Donc la quantité maximale de bien m produite va
augmenter plus vite que la quantité maximale de bien c produite.
Théorème
Pour des prix constants, une augmentation de la dotation d’un facteur va
accroitre la production du bien intensif dans le facteur et va réduire la
production de l’autre bien.
Il faut distinguer selon que le facteur qui s’accroit rapidement dans l’économie est
celui dont l’économie est relativement mieux dotée. Dans ce cas on parle de
croissance favorable à l’exportation.
64
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travailler dans on pays par exemple) pour mon PIB on parle de croissance favorable
à l’importation.
Est-ce que le prix relatif du bien m peut rester constant ? Non car il va y avoir un
excès d’offre du bien m et un excès de demande du bien c. Ça pousse donc à la
𝑃𝑚
baisse le prix relatif 𝑃𝑐
.
Nous avons pays B, intensif en K, exporte du bien m (car intensif en K). Tout d’un
coup, j’ai plus facteur de K, le pays va donc produire plus de bien m et moins de bien
c, à prix relatifs constants. Donc le pays va vouloir vendre plus de bien m, et il va
donc avoir plus de revenu et va vouloir acheter plus de bien c. On voit que l’offre de
bien m devient excessive, et j’ai un excès de demande de bien c. Donc forcément
𝑃𝑚
𝑃𝑐
↓ va diminuer. Cela s’appelle la détérioration des termes à l’échange.
Supposons que le Japon soit très abondant en travail et peu en K, le Japon épargne
petit à petit et le K augmente. Ça n’aura pas d’impact sur les termes de l’échange par
rapport au reste du pays. Par contre on va avoir un changement d’avantage
comparatif dans les biens intensif en K.
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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Cela apporte une justification des politiques de substitution aux importations. Ce
sont des politiques qui visent à stimuler la production domestique du bien
importé, ce qui a tendance à exercer un effet favorable sur les termes de l’échange.
1. Applications
Dans cette 1ère application on essaye d’évaluer dans quelles mesures la structure du
commerce entre la Chine et les US est conforme aux prédictions du modèle
d’Heckscher-Ohlin.
On observe que dans chaque colonne on a les exportations de la Chine vers les US
en % du total des exportations de la Chine vers les US.
On peut regarder par exemple pour le secteur chimie. Les exportations des produits
chimiques des US vers la chine représente 19,5% du total des exportations des US
vers la Chine. Les produits chimiques représentent une grande partie des
exportations.
Ce tableau classe les pays par ordre décroissant du montant total des exportations
de produit manufacturé intensif en travail non-qualifié. On observe qu’en valeur, la
Chine est le plus grand exportateur de produit manufacturé intensif en travail
non-qualifié.
A première vue ça pourrait remettre en cause le modèle HOS. Les pays vont
plutôt exporter des biens intensifs dans le facteur dont ils sont le plus doté.
Mais en fait ce qui ne va pas dans ce tableau c’est qu’en valeur ce sont peut-être les
1ers exportateurs. Mais il faut voir la part des produits manufacturés par rapport à leur
exportation totale (exportation totale du pays).
Ces chiffres font apparaître une très forte spécialisation des produits manufacturés
intensif en travail non-qualifié pour le Népal.
66
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Le test empirique de Romalis (2004)
𝑈𝑆
La variable expliquée 𝑖𝑚𝑖𝑐 est le ratio entre les importations américaines en
bien i en provenance de C (en valeur, numérateur) par rapport au importations
totale américaine en bien i (dénominateur).
𝑈𝑆
𝑈𝑆 𝐼𝑀𝑖𝑐
𝑖𝑚𝑖𝑐 = 𝑈𝑆
𝐼𝑀𝑖𝑗
On est en train de tester le modèle HOS. Il a besoin pour cela d’une information de
donnée sur les dotations relatives dans tel ou tel facteur, par exemple, le travail
qualifié.
Au fur et à mesure que le bien exporté devient plus intensif en travail qualifié, on
devrait observer que ce sont les pays d’avantage doté en travail qualifié qui
exportent ce bien. Par exemple, la part de l’Allemagne devrait être importante car le
pays est bien doté en travail qualifié.
Il le fait pour chaque secteur et chaque bien importé par les Etats-Unis, Romalis
définit l’intensité en travail qualifié 𝑧𝑖 en calculant le nombre de cadre (employés
qui ne travaillent pas directement dans la production) et l’emploi total dans la
production de chaque bien i. Sachant qu’il considère 370 biens différents.
𝑐𝑎𝑑𝑟𝑒𝑠
𝑧𝑖 = 𝑒𝑚𝑝𝑙𝑜𝑖 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
67
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Cette figure trace la relation entre les parts des importations américaine du bien i en
provenance du Bangladesh ou de l’Allemagne, et l’intensité en travail qualifié dans la
production du bien i.
C’est comme si Romalis avait classé chaque secteur en fonction du travail qualifié,
plus on est vers la droite plus l’intensité en travail qualifié dans le secteur est
importante. Plus la branche est intensive en travail qualifié, plus les importations des
US en provenance de l’Allemagne seront importantes et inversement pour le
Bangladesh.
Une façon de résumer c’est de mettre en relation cette variable (parts des
importations en provenance du pays C) par rapport à chaque pays :
𝑈𝑆
𝑖𝑚𝑖𝑐 = 𝑎𝑖 × 𝐵𝑍𝐶 + ℇ𝐼𝐶
𝐵𝑍𝐶 est le coefficient qui nous intéresse : il nous indique l’avantage comparatif du
pays C en travail qualifié.
Cette figure met en relation la dotation en capital humain sur le travail. Le beta est ce
qu’on observe en ordonné, c’est le coefficient on skill intensifity. Il n’est pas toujours
positif. Certains pays ont un désavantage comparatif en bien demandant du travail
qualifié.
68
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
En bas, on a le niveau de la dotation en travail qualifié dans le pays. Relativement, la
France, le Norvège le Danemark ont un avantage comparatif dans les biens intensifs
en travail qualifié. D’autres pays auront des avantages dans d’autres secteurs.
On voit bien qu’en termes de travail qualifié, le Japon n’avait pas d’avantage
comparatif dans les années 60. Cela change dans les années 1980. Hong Kong part
avec un fort désavantage puis on a une évolution, il n’a toujours pas d’avantage
comparatif mais cela s’améliore quand même.
Par intuition, Les USA devraient exporter des biens relativement plus intensifs en
capital, et importer des biens intensifs en travail.
Figure 15
Pour les exportations, il avait toutes les données qu’il fallait. Par contre pour les
importations, il a utilisé les substituts aux importations. Par exemple, si les USA
importait une voiture, il prenait comme donnée ce qui aurait servi à produire une
voiture aux USA.
Ratio capital/travail
Il calcule le ratio pour le capital et le travail pour les exportations, et le même ratio
pour le capital et travail pour les importations. Cela veut dire que les importations
69
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
sont relativement plus forte en capital que les exportations. Or en 1947, les USA sont
relativement bien dotés en capital. C’est l’opposé des prédictions du modèle HOS.
𝐾
𝐾 𝐾 𝐿𝑀
𝐿𝑋
< 𝐿𝑀
⬄ 𝐾 = 1, 301947
𝐿𝑋
Leontief a refait la même chose pour des données de 1951. L’écart n’est plus ici si
important que ça.
𝐾
𝐿𝑀
𝐾 = 1, 061951
𝐿𝑋
Pour Kravis, ce serait lié à la politique commerciale du pays. Il a montré que les
industries les plus protégées au US sont les industries intensives en travail. Et
forcément cela pouvait modifier la structure des échanges.
BALDWIN
Fait une distinction entre le travail qualifié et non qualifié. En faisant cette
distinction, il montre que les exportations américaines étaient plus intensives en
travail qualifié. On fait tomber le paradoxe de Leontief.
70
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
CHAPITRE 4 : Les nouvelles théories du commerce
international
Dans les théories étudiées, l’échange était guidé par :
● Des différences technologiques : RICARDO
● Des différences de dotations factorielles : HOS
Mais l’environnement économique demeurait parfaitement concurrentiel.
Si les biens sont homogènes, on ne voit pas l’utilité d’échanger un bien contre un
autre bien pareil. Dans la réalité, une part considérable des échanges se fait entre
des pays ayant un développement économique et industriel comparables. Les
échanges intra-branche sont très nombreux.
Dans la réalité :
● Biens différenciés (même dans un secteur similaire)
● Echanges intra-branche entre nations de même développement
71
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Exemple du duopole Airbus/Boeing
Si les coûts fixes sont très importants, il faut investir énormément et le revenu arrive
tard dans le temps. Dans ce cas, il y a peu de concurrents. Si Airbus produit
beaucoup d’avion, cela va faire baisser le prix d’un avion. Elle peut impacter le
marché. Le choix de la quantité produite va tenir compte de l’effet sur le prix
d’équilibre. On peut décider de ne pas trop produire pour ne pas baisser le prix.
𝐶𝑇 𝐹 𝐶𝑉(𝑌)
𝑌
= 𝑌
+ 𝑌
Cela peut être dû à une forte baisse du coût fixe qui compense le coût variable
moyen ou l’inverse. Ou bien les deux en même temps.
72
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Les économies d’échelle internes
Lorsqu’il faut atteindre un niveau de production très très important pour atteindre Y
barre, on aura un nombre limité d’entreprise sur le secteur. Dans ces cas-là il
sera très compliqué pour un nouvel entrant de venir concurrencer ces firmes, car il
devra atteindre un niveau de production important pour pouvoir être aussi efficace et
avoir un coût moyen aussi faible que les autres firmes. Les rendements d’échelle
croissants (ou d’économie d’échelle, baisse du coût moyen) représentent une
barrière à l’entrée.
Cela permet d’avoir un type d’emploi par zone, et on en parle souvent pour les
regroupements d’intérêts économiques.
Hypothèses
● Chaque firme ignore l’impact de son prix sur le prix des autres biens
vendus.
● Les firmes entrent sur le marché tant qu’il est possible de faire du profit
● Libre entrée des firmes, mais des coûts fixes peuvent exister
73
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p le prix pratiqué par la firme et p barre le prix moyen fixé par les concurrents.
𝐷 1 𝐵
𝑌 = 𝑆 * ⎡ 𝑛 − 𝑏(𝑝 − 𝑝 )⎤
⎣ ⎦
𝐵 𝐷 𝑆
Si p=𝑝 ⬄𝑌 = 𝑛
La demande qui s’adresse à une firme est d’autant plus basse que :
● Le nombre de producteur (n) est élevé
● Le prix (p) qu’elle pratique est élevé
La demande qui s’adresse à une firme est d’autant plus élevée que :
● Le prix 𝑝 ( 𝐵) pratiqué par les concurrents est élevé
CT(y)=F+cY
On va supposer que les entreprises font face au même coût et chacune va produire
𝑆 𝐵
la même quantité 𝑛
. On dit qu’elles sont symétriques. A l’équilibre, p=𝑝 et
𝐷 𝑆
𝑌 = 𝑛
.
74
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On voit donc la relation entre le prix et le nombre d’entreprises. Plus le nombre
de firmes est élevé, plus chacune a intérêt à baisser son prix pour attirer une
fraction plus importante de la demande.
Graphique intersection PP et CC
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Interprétation graphique :
Le nombre de firme présente sur la branche à long terme se situe à l’intersection des
deux courbes au point E. En ce point on est assuré que le prix est égal au CM donc
aucunes firmes ne retirent de profit et chacune se trouve sur sa réponse optimale
(maximisation du profit).
Si a un moment donné on observe que n < n2, n2 étant le nombre de firme qui
annule le profit à LT, alors le CM1 < p1 pratiqué par les firmes sur le marché. Donc
les firmes présentes sur le marché a court terme réalisent du profit. Cela attire de
nouvelles firmes et n augmente.
76
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● 2ème cas : n3 > n2 à CM3 > p3 à profits 3 < 0 à nombre de firme diminue
77
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marché mondial, il ne différencie pas les firmes domestiques et les firmes étrangères.
C’est le nombre total de firme.
Surplus du consommateur
On observe que le prix à diminué ce qui est positif et on observe également que n
augmente ce qui fait que les consommateurs ont accès à une plus grande variété de
biens.
Economiquement, les gains viennent du fait qu’avec un marché étendu, chaque firme
peut produire davantage sans pour autant que le nombre de variétés (nombre de
firme) disponibles ne diminue.
Conclusion
L’ouverture aux échanges est bénéfique surtout que les biens sont différenciés.
Ex : automobiles, micro-informatique, multimédia.
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Les déterminants du commerce international
Lorsque deux économies sont assez proches (avantages comparatifs peu marqués),
leurs échanges seront dominés par le commerce intra-branche.
Ex : échange intra-européens. A l’inverse, échange Nord-Sud
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠−𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
1− 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠+𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
* 100
79
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Il mesure l’intensité des échanges intra-branche par secteur.
● Commerce intra-branche : GL tend vers 100
● Commerce interbranche : GL tend vers 0
Exemple
Imaginons la France en autarcie avec seulement deux producteurs. Si j’ouvre mon
marché à l’Allemagne, je vais avoir une taille de marché plus importante. Les
consommateurs vont avoir des prix plus faibles et un nombre de marque plus
important. Mais on n’arrive pas à savoir où les firmes vont être localisées dans ce
cadre-là.
Avec l’ouverture aux échanges, on voit que le gain retiré par le consommateur est
immédiat dans chacune des économies les consommateurs peuvent acheter chaque
bien à un prix unitaire plus faibles qu’en situation d’autarcie et ils ont accès à une
plus grande variété de biens.
Les firmes ne réalisent pas de profit en autarcie mais n’en réalisent pas non plus une
fois les frontières ouvertes. Avec un marché étendu, chaque firme peut produire
davantage sans pour autant que le nombre de variétés disponibles ne diminue.
L’indice de GL a régulièrement augmenté depuis le début des années 1980. C’est lié
à la création du marché unique européen qui a favorisé les échanges entre pays. On
note néanmoins que le secteur de l’agriculture, les échanges intra-branches sont
beaucoup moins important, c’est révélateur de gros exportateurs qui vont exporter en
masse. C’est l’exemple du vin. Pour le secteur automobile c’est l’inverse.
Des études récentes montrent quand même qu’il y a une spécialisation des pays
européens en termes de qualité, c’est une différenciation verticale.
80
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On observe différents pays du monde très différents. C’est le commerce
intra-branche qui domine pour les pays à développement économique similaire.
Dans le cas de la France, les flux croisés d’importation et d’exportation représente
83,5% du commerce de la France avec le Reste du Monde.
III. Le dumping
La recette marginale va être égale au prix plus un élément négatif : la baisse du prix
maximal engendrée par le monopole.
Rm=p(Y)+p’(Y)Y
p’(Y)Y : est négatif. En monopole, plus vous produisez, plus vous être obligé de
réduire votre prix.
1) Le dumping unilatéral
81
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● Une firme en monopole dans l’économie domestique : P de monopole > p
concurrence parfaite
● Ouverture des frontières
● La firme domestique décide d’exporter, et peut pratiquer la discrimination par
les prix : Tarifer différemment à l’exportation / à la vente domestique =
dumping
Pourquoi la firme serait tentée d’abaisser son prix à l’exportation par rapport
au marché domestique ?
En situation de monopole (ou si elle fait face à un faible nombre de concurrent) sur
son marché domestique, la firme domestique dispose d’un fort pouvoir de marché (la
demande est moins influencée par les variations de prix que ne le sont les
exportations).
Le pouvoir du marché étant plus faible à l’étranger, les firmes auront tendance à
proposer un prix inférieur. Si Peugeot exporte en Espagne, aux US… les
consommateurs seront plus sensibles
au prix.
Figure 4
La firme peut faire du dumping car les marchés sont segmentés. Les consommateurs
ne peuvent pas aller acheter les biens à l’étranger. C’est quand même une pratique
interdite !
2) Dumping réciproque
Hypothèses
● Deux économies, deux firmes, un bien homogène.
● Même coût marginal et même coût de transport
Chacune des firmes va être incité à pratiquer des prix plus faibles sur le marché
étranger afin d’aligner son prix de vente, coût de transport inclus, sur le prix de la
firme étrangère. Cela va créer plus de concurrence sur chacun des deux marchés
car on passe d’une situation de monopole à une situation de duopole.
Nos deux firmes adoptent donc le comportement de discrimination par les prix,
et cela permet l’émergence du commerce international de biens strictement
similaires, c’est du commerce parfaitement d’intra branche.
83
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Il est inutile d’échanger des biens strictement similaires à cause des coûts de
transports
Toutefois, le dumping réciproque permet d’augmenter la concurrence entre
entreprise, ce qui génère un gain pour les consommateurs. (qui peut compenser les
coûts en plus)
Les économies d’échelles internes sont celle qui font décroitre le coût moyen d’une
firme au fur et à mesure que la production de cette firme s’élève.Pour les économies
d’échelle externes, c’est lorsque la production de toute la branche, et non de la firme
elle-même qui joue sur le niveau du coût moyen.
C’est ainsi un avantage pour les pays dont la production est très forte dans ce
domaine. Après ouverture, il est vraisemblable que la zone productrice la plus
importante survivra. On assiste ensuite à une spécialisation des pays, et le
développement du commerce interbranche.
84
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Figure 5
Partons d’une situation où les frontières sont ouvertes et on va voir ce qu’il se passe
si elle ferme ses frontières. Par ailleurs, on va supposer que le coût unitaire de
production est C0 et supérieur en Suisse qu’en Thaïlande.
Comparaison ouverture/autarcie
Ajoutons la courbe de demande thaïlandaise.
85
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Supposons que la Thaïlande décide de fermer ses frontières et de devenir
auto-suffisante dans le secteur de l’horlogerie. On va arriver à l’équilibre
offre-demande en autarcie. Ils bénéficieraient d’un prix inférieur au prix lorsqu’il y a
ouverture commerciale.
Lorsqu’il y a ouverture commerciale, ce prix plus faible n’est pas possible car
cela impliquerait que les producteurs thaïlandais accepteraient de faire des
pertes. Dans ce cadre particulier, l’ouverture commerciale peut nuire aux
consommateurs. Les producteurs thaïlandais ont alors tout intérêt à fermer les
frontières.
Il est alors encore plus difficile pour une économie de venir à contester la domination
d’une autre économie en présence de rendements d’échelle dynamique. C’est un
argument en faveur d’un protectionnisme de l’industrie naissante, favorisant le
protectionnisme transitoire pour rattraper un retard en matière d’économie d’échelle,
de compétitivité prix, de façon à construire un avantage comparatif.
86
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V. Les coûts de transport
Il y aura échange entre les deux pays si la différence de prix entre les deux est
supérieure aux coûts de transport.
𝑃𝑡' − 𝑃𝑡 > 𝑡
𝑃𝑡' > 𝑃𝑡 + 𝑡
Dans le cadre de biens homogènes, si les coûts de transport sont trop élevés, les
biens ne sont pas échangés. C’est le cas du ciment par exemple, donc le coût de
transport est très élevé. Certains services également comme une coupe de cheveux.
Mais pour les soins dentaires importants, on peut parfois faire le transport.
Les coûts de transports peuvent être largement réduit par les nouveaux outils
d’information et de communication.
87
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Figure 6
On y voit l’offre du pays B et la demande du pays B. On lit l’offre et la demande du
pays B de 0 à l’infini et on lira la demande et l’offre du pays A de l’autre côté. On peut
y regarder l’offre et la demande du bien E, plus le prix est élevé et plus l’offre est
élevée (inversement pour l’offre).
Figure 7
On suppose qu’il n’y a pas de coûts de transport. Le prix du bien E augmente dans le
pays A face à une telle demande. Par contre la demande qui s’adresse au pays B
diminue, donc le prix diminue également. Le segment qui correspond à l’excès de
demande pour le prix Pw, est égal à l’excès d’offre du pays A.
Figure 8
Il faut que l’écart entre le prix en autarcie soit supérieur au coût unitaire de transport
pour qu’il existe des échanges commerciaux entre les deux pays. Sinon, les coûts de
transport en plus, compenseront le plus faible prix du pays A.
88
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L’existence d’un coût de transport réduit l’effet de la spécialisation, le volume
des échanges est plus faible et le gain pour le pays A diminue. Je vais avoir
poursuite des échanges jusqu’à ce qu’il y ait égalité entre les importations et les
exportations. Ce sont les pointillés X et M sur les graphiques.
Les coûts de transport affectent plus ou moins les secteurs. Pour tout ce qui est
minéraux, les industries vont se localiser proche de la ressource, on les appelle
industrie orientée vers la ressource. C’est le cas de celle de l’acier par exemple.
Les localisations des industries est également influencée par les normes
environnementales. Mais cela met en place certains problèmes :
● Les prix des biens ne reflètent pas l’ensemble des coûts sociaux et
environnementaux
● Un pays de bas standard peut utiliser l’environnement comme « un
facteur de production » ou « une dotation » pour attirer les industries.
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Il développe une analyse de l’impact des coûts de transports comme déterminant de
la forte croissance des échanges commerciaux. Il a notamment fait un gros travail
statistique sur les coûts de transports. Il met en place un rapport :
𝐶𝐴𝐹
𝐹𝐴𝐵
90
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CHAPITRE 5 : Les politiques commerciales
Nous verrons les conséquences des politiques commerciales sur l’économie
domestique et sur les économies étrangères.
Taxes sur les produits échangés, subventions, limites légales (contingentement) aux
produits échangés…
On dit qu’il y a barrières tarifaires lorsque le prix du bien importé est augmenté du
montant du tarif douanier (ou taxe douanière). Ces taxes sont payées à l’Etat !
1) Exemple
Marché du blé
Bien homogène, souvent objet de tarifs douanier
Nation et reste du monde
91
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Pa le prix mondial du bien. La
demande d’importation est alors
égale à 0. Mais si le prix baisse,
la différence entre demande
domestique et offre domestique
représente la demande
d’importation du reste du monde.
Plus le prix est, plus la demande
de biens importés est grande.
𝐷𝑁 − 𝑆𝑁 = 𝑆 *𝐸 − 𝐷 *𝐸
𝐷𝑁 + 𝐷 *𝐸 = 𝑆𝑁 + 𝐷𝑁
* *
𝐷𝑀 + 𝐷𝑀 = 𝑆𝑋 + 𝑆𝑋
92
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On suppose que le pays domestique décide de prélever une taxe de t=20€ par tonne
de blé importée. Cela engendre une déconnexion entre le prix proposé par le pays
extérieur (P*t) et le prix payé (Pt) pour le bien importé.
C’est un bien homogène, donc son prix d’achat sur le marché domestique sera
unique, le prix de vente du blé domestique est égal au prix de vent du blé étranger
majoré du droit de douane.
Pour les firmes étrangères, c’est le prix hors droit de douane qui compte.
Pour que le bien arrive sur le marché domestique, nos consommateurs vont
devoir payer en plus une taxe.
Comme la demande est plus faible, je vais avoir une baisse du prix mondial du
bien. L’offre d’exportation mondiale diminue et donc on aura une baisse du volume
échangé.
● Les Etats-Unis sont un grand pays dans le sens où la demande qui vient des
Etats-Unis peut avoir un impact sur le prix mondial du
bien.
● Dans le cas d’un petit pays, s’il met en place
une taxe, la baisse de sa demande n’aura pas
d’impact sur le prix mondial.
On est ici dans le cadre d’une grande économie, car sa demande influence le prix
mondial.
94
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Augmente l’offre intérieure, réduite la demande intérieure, donc réduit
doublement la demande d’importation.
● Abaisse le prix de vente extérieur :
Accroit la demande extérieure, réduit son offre et donc réduit doublement l’offre
d’exportation.
Pour parler des coûts et avantage d’un droit de douane, on va utiliser le concept de
surplus.
Surplus du consommateur
Différence entre le prix que je suis prêt à payer et le prix que je paye réellement.
Surplus du producteur
Un producteur reçoit 5€ pour un bien qu’il serait prêt à vendre 2€. On a un surplus de
2€.
A l’équilibre, toutes les unités de biens seront vendues au même prix, alors que
seule la dernière unité produite exigerait ce niveau de prix.
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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Surplus collectif
Figure 15
96
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
consommateur. On peut lui enlever a,b,c,d. Il avait le triangle ABPw et il lui reste
ACPt.
Si Trump met en place une taxe sur l’acier, il y aura une augmentation de la
production domestique d’acier. Le problème c’est qu’elle se fait à un coût plus élevé
que d’autres producteurs mondiaux. On aura une perte d’efficience.
● Ici, on n’a pas de réactions des autres pays qui pourraient mettre en
place des taxes, au risque d’une guerre commerciale.
Petite économie
Dans le cas d’une petite économie, P*t=Pw et e=0.
97
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Avec un droit de douane, le consommateur perd a+b+c+d. Le producteur ne gagne
que a, les recettes du tarif sont égales à c. On a ici une perte nette de b+d.
Si la mise en place d’un tarif n’a pas d’effet sur le prix mondial, cela engendre une
baisse du bien être domestique.
Grande économie
Si le pays domestique est une très grande économie, le prix mondial s’abaisse et il
est alors possible que la variation du surplus soit positive.
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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
II. Les quottas
Le quota est une barrière non tarifaire. Pour un bien donné, l’Etat décide de limiter
la quantité totale importée de ce bien. Le prix s’élève systématiquement avec la mise
en place d’un quota. Pw passe à Pt avec Pt > Pw.
Toutefois, il y a une grande différence entre une taxe et un quota, car l’Etat ne
reçoit rien. Il peut y avoir une différence entre Pt le prix domestique et le prix
mondial du bien Pw, on l’appelle une rente de quota. On peut avoir des
importations dans le pays domestique qui achète à Pw et revendent à Pt. Le quota
pour s’appliquer pour tel ou tel pays. Si on fait cela, ce sont les exportateurs qui
récupère la marge !
Lorsque les permis d’importations sont distribués aux firmes domestiques, cela
revient en quelque sorte, à compenser les importateurs de la perte subis à la suite de
la mise en place du quota. Elle bénéficie alors de la rente de quotas qui
correspond à la différence du prix du bien dans l’économie domestique et le
prix mondial.
Néanmoins l’intérêt d’allouer cette rente de quotas aux autres pays, c’est d’éviter
dans certains cas, des mesures de représailles commerciales.
99
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
L’autre possibilité est de mettre aux enchères les droits d’importation. L’Etat peut
alors entièrement récupérer la rente de quota. Les importateurs sont prêts à payer le
prix fort
En l’absence de quota, la
demande d’importation serait de
D1-S1.
Comme j’ai créé cette rareté, le
prix augmente et passe à Pt. Je
peux moins importer donc ce que
j’importe coûte plus cher.
∆𝑆𝐶 =− 𝑎 − 𝑏 − 𝑐 − 𝑑
∆SP=+a
RF=0
∆𝑆𝐺 =− 𝑏 − 𝑐 − 𝑑
100
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Variation de surplus
-b-c-d est a priori négative. Mais on peut rajouter +c au surplus du producteur, dans
le cas de ceux ayant reçu l’agrément d’importation.
Grand pays
Dans le cas d’un grand pays, si les USA mettent en place un quota par exemple,
cela entraîne une baisse du prix (disons du sucre) ce qui entraîne une amélioration
des termes de l’échange du pays domestique. La rente de quota passe donc à c+e.
Variations de surplus :
∆SC = -a-b-c-d
∆SP = + a + c + e
∆RF = 0
∆SG = e-b-d
Dans le cas des RVE, ce sont les exportateurs et donc les pays étrangers qui
bénéficient de l’effet terme de l’échange (la baisse du prix mondial du bien et donc
101
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l’aire e). Lorsque le droit d’exporter est donné à certaines entreprises, la rente de
quota va être donnée à ces pas étranger.
TCEPA, dans le cadre d’un grand pays, la rente de quota est plus importante.
Analyse de surplus dans le cas d’un grand pays où la rente de quotas est
attribuée à l’étranger
∆SC = -a-b-c-d
∆SP = + a
∆RF = 0
∆SG = -b-c-d
Il n’est pas certain que e soit incorporé dans le bien être du pays D en particulier
dans le cas des restrictions volontaires aux échanges RDE, ce sont les exportateurs
et donc les pays étrangers qui bénéficient de l’effet lié à l’amélioration des termes de
l’échange.
Cela leur permet d’exploiter une plus grande différence de prix par rapport au marché
mondial.
102
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Via une étude réalisée par des autorités américaines.
La quantité demandée est fortement impactée par a, car la différence de prix est non
négligeable. Par habitant, la perte par habitant est d’environ 6$/an. Le gain des
producteurs est très important, cela leur permet de gagner a.
Conclusion
103
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
III. L’analyse économique des accords régionaux
Quels sont les effets économiques de ce type d’accord sur les pays
signataires ?
L’Union Européenne
104
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Est une Union Economique, et donc une Union Douanière. Les pays membres de
l’UE ont une politique commerciale commune vis-à-vis de l’extérieur. Cela implique
que les accords de partenariats commercial extérieur soit négocié au niveau
européen, notamment en ce moment le BTIC
Le modèle de VINER montre que la création d’un accord commercial ne génère pas
nécessairement un accroissement du bien-être des populations. Cela dépend de
l’importance des deux effets :
● L’effet création de commerce (+)
● L’effet détournement de commerce (-)
Exemple
Prix de la production de blé :
● Etats-Unis : 4€
● France : 6€
● Russie : 2€
Supposons que les Etats-Unis et l’Union Européenne décident de créer une zone de
libre-échange. Est-ce que cela sera bénéfique à la population locale ? Il y a trois cas.
Premier cas
105
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
On suppose que les droits de douane sont complètement supprimés par l’accord.
Dans ce cas extrême, l’effet de création de commerce est strictement positif (b+d).
Cela amène une augmentation du surplus général. La France importe le blé moins
cher, cela devient 4€.
Deuxième cas
On fait un accord commercial avec la Russie, pays qui vend le blé au prix le plus
faible.
106
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
pw(1+t) = prix taxe comprise en dessous du prix d’autarcie
∆SC = A + B + C +D
∆SP = -A
∆RF = -C
∆SG = B + D > 0
Troisième cas
Accord commercial avec les USA, qui est un pays qui vend le blé au prix le plus
élevé.
● Avant l’accord : la France achetait à la Russie (vendu 5€).
● Après l’accord : la France préfèrera acheter le blé aux USA.
∆SC = + A +B + D +C
∆SP = - A
107
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∆RF = -C –E
∆SG = +B +D –E
Les pertes en termes de recettes fiscales sont plus importantes car le produit était
disponible à un meilleur prix avant (pw < Pt* : effet détournement de commerce
c’est-à-dire perte en termes de RF). On n’achète plus le blé au pays le plus efficace,
suite à l’accord.
Plus les écarts de prix entre le pays qui vend et le reste du monde (Russie) sont
faibles, plus l’effet en termes de surplus risque d’être positif. Plus la protection initiale
du marché domestique est élevée (taxe t) plus il est probable qu’un ACR aura un
effet positif sur le surplus. La protection est ici représentée par une taxe.
108
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
CHAPITRE 6 : L’économie politique du protectionnisme
● Analyse du choix des politiques commerciales, des barrières aux échanges et
évolution des politiques commerciales
● Exemple de la PAC
Graphique1
On fait l’hypothèse qu’on est dans
le cadre d’une Union Européenne
purement exportatrice, et une
subvention aux exportations.
S= Ps - Ps*
● Ps le prix garanti
● Ps* le prix mondial du bien lorsque l’UE subventionne son agriculture
● Pw le prix mondial du bien lorsque l’UE ne subventionne pas son agriculture
109
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
L’UE va nécessairement produire plus, car le prix étant plus élevé, ils vont plus
produire. Ainsi l’offre étant plus importante, le prix mondial va chuter.
Analyse de surplus
Pour les consommateurs européens, hors subvention le prix mondial sera de Ps. Ils
paieront plus cher les denrées agricoles, ils perdront par rapport à la situation initiale
–a et –b. Les consommateurs achètent le bien Ps, on regarde donc la différence
entre Pw et Ps.
Les producteurs locaux vont pouvoir vendre plus cher par rapport à une situation
initiale non garantie. Ils vont gagner en termes de surplus a+b+c.
Pour l’Etat, lorsque le prix tombe en dessous du prix plancher, donc l’Etat (ici l’UE)
compense en donnant une subvention. Il subventionnera proportionnément aux
exports (notés en bas), de la différence entre Ps et Ps*. Le coût pour l’Etat est
a+b+c+d+e+f+g !
∆𝑆𝐶 =− 𝑎 − 𝑏
∆𝑆𝑃 = 𝑎 + 𝑏 + 𝑐
∆𝐸𝑡𝑎𝑡 =− (𝑏 + 𝑐 + 𝑑 + 𝑒 + 𝑓 + 𝑔)
∆𝑆𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 =− 𝑏 − 𝑑 − 𝑒 − 𝑓 − 𝑔
Si le pays était un petit pays, n’ayant pas d’impact sur le prix mondial du bien,
l’impact serait tout de même négatif (-b-d), il serait dû aux distorsions de
consommation et de production.
Graphique 2
110
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Cette politique a énormément coûté à l’Europe, c’est 43% du budget de l’Union
Européenne. Toutefois, elle n’est pas du tout la seule à subventionner son
agriculture.
On observe sur le graphque, le taux de protection (qui ne correspond pas
uniquement aux taxes, il y a également les normes sanitaires, les quotas…) mis en
place par Boumelass & Maritonna ; classé par importance des pays. Ce taux est
bien plus faible pour les biens industriels que pour les biens agricoles.
Graphique 3
Le coût est la différence entre le prix d’intervention (ou prix plancher) et le prix
mondial. Notre économie européenne devient exportatrice, et ce à hauteur de la
différence entre offre et demande domestique. Cela coûte tout le gris à l’Union
Européenne. (p.108)
Conclusion PAC
On peut critiquer la PAC car elle n’a pas empêché les fermetures des petites
exploitations agricoles, elle a favorisé les grandes agricoles, c’est ce qu’on appelle
l’industrialisation de l’agriculture. La PAC n’a pas empêché la diminution de la part
d’agriculture dans l’emploi total. 75% des subventions sont accordés à 25% des
exploitations les plus riches car la subvention dépend de la taille de l’exploitation
donc certains agriculteurs n’en bénéficie pas ou moins.
111
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
productives tandis que les moins productives voient leur production baisser
ou font faillites. Les ressources vont vers les firmes les plus efficaces.
Avec la fin des guerres les prix du blé chutent car Im et X reviennent. Les grands
propriétaires terriens étaient des nobles anglais qui ont eu peur pour leur revenu au
ème
début du 19 siècle et ont donc utilisé les relais dont ils disposaient au parlement
britannique pour faire voter en 1815 une loi qui préserve leur intérêt. Cette loi
instaure que si le prix moyen de blé descend en dessous d’un certain prix,
112
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
l’importation est interdite. C’est une règle qui protège agriculteur britannique de la
concurrence extérieure.
Puis arrive la première guerre mondiale. Durant l’entre deux guerres, on assiste à
une phase de repli des nations sur elles-mêmes.
1929 : montée des politiques protectionnistes
Après la deuxième guerre mondiale, 23 pays on signés en 1947 le GATT dans le but
de rétablir le commerce international. C’est un accord qui lie les pays signataires et
dont l’objectif est d’assurer une concurrence loyale et de soutenir la libéralisation
des échanges en créant un forum permanent afin de négocier sur les barrières
douanières etc.
113
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
En 1950 le tarif douanier moyen s’élève à environ 50% de celui de 1930
pour les pays signataires. Le GATT a permis une réduction importante du tarif
douanier moyen qui représente environ 15% de celui de 1930 en 1995.
Graphique 4
Si la taxation augmente, la demande de biens
importés va diminuer, passant de D1,01 à D2,02.
Le prix mondial du bien diminue.
Si e est supérieur à b+d, la variation globale sera positive. Dans le cas d’un grand
pays, il n’est pas impossible que la variation de surplus soit positive.
Graphique 5,6
On peut voir la fin de chaque cycle de négociation du GATT. On a dans le graphique
6 le niveau des taxes douanières par pays. Des pays comme l’Egypte ou l’Inde ont
encore d’énorme niveau de barrières douanières.
Graphique 7
Il existerait un droit de douane optimal en t0. Tandis
qu’en Tp le droit de douane c’est prohibitif et annulerait
toute importation et donc tous les gains aux échanges.
115
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1791 : Alexander Haminlton, rapport sur les manufactures
L’émergence d’une industrie repose sur une mise en place de taxes, subventions, et
tarifs douaniers, pour les nouvelles nations notamment les Etats-Unis à l’époque. En
effet, les Etats-Unis ont gardé un niveau de barrières commerciales assez élevé
jusqu’à la fin du XIXème siècle.
Pensons aux cas de la Chine et de l’Inde qui ont eu des tarifs douaniers assez
élevés jusqu’à la fin des années 70, ce qui validerait cet argument. A l’inverse, les
pays d’Amérique Latine avaient adopté le libre-échange dans les années 1980 et
n’ont pas connu un tel essor.
Graphique 8
Pour les pays qui sont déjà industrialisés, lorsqu’ils sont en libre échange, les firmes
sont obligées de devenir compétitives pour rester sur le marché. Elles sont poussées
à être les plus efficaces possibles, à innover… Ce ne serait pas le cas si elles étaient
protégées de la concurrence internationale.
116
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3) La politique commerciale stratégique : Brander et Spencer
Des rentes de marché peuvent être captées par des interventions publiques
adaptées.
Plus les firmes produisent plus le prix diminue si elles en produisent trop.
Individuellement elles vont avoir intérêt à produire plus pour augmenter leur profit
tout en espérant que l’autre ne produise pas plus mais le problème c’est que le prix
diminue. Elles sont en interaction stratégique dans la mesure où elles sont liées par
la fonction de demande inverse.
Imaginons qu’il existe maintenant un nouveau type d’avion que deux entreprises
(Airbus et Boeing) s’apprêtent à produire. Elles font face à un choix binaire : produire
ou ne pas produire. En fonction de leur décision on va pouvoir représenter la
répartition des deux E. Airbus A et Boeing B
117
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Si l’entreprise B produit et A non : A reçoit 0 et B reçoit 100. Si les deux
produisent elles perdent toutes les deux 5.
C’est une matrice des paiements de l’entreprise A et B. On peut très bien imaginer
que ce soit Airbus et Boeing. Faisons le cas qu’aucune des entreprises n’est
subventionnée. A a le choix entre produire un nouvel avion, ou non.
● La seconde limite est que l’entreprise soit bien informée sur les gains et les
bénéfices de chaque stratégie. Ce n’est pas forcément le cas !
Ce qui est important ici c’est que la menace soit crédible, B doit penser que
quoi qu’il se passe A va produire.
125 > 25
100
Il est possible que la firme du pays A soit moins efficace moins productive.
119
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inférieur à la subvention donc la subvention coûte plus cher que ce que ça
rapporte à A. Donc pas intéressant de subventionner ici.
Dans ce cas lorsque l’entreprise nationale n’est pas très efficace par rapport à une
entreprise concurrente d’un autre pays, la subvention n’est pas très efficace donc
pas de transfert de profit et d’accaparation de rente. L’entreprise B continue toujours
à produire. Car la subvention ne dissuade pas l’entrée de B sur le marché.
• 2ème limite : en face il peut aussi y avoir un Etat stratège qui envisage de faire
la même chose. Il est donc peu vraisemblable que le gouvernement étranger ne
réplique pas. On aurait une course à la subvention de plus en plus élevée. Ce type
politique commerciale stratégique ne rapporte de bienfait à une subvention.
Hypothèses
● Deux pays (deux joueurs) les USA et l’UE
● Deux politiques possibles : libre échange et protectionnisme
● Information parfaite sur le niveau de bien-être
● Choix indépendant, simultané (absence de communication)
● Symétrie : même coûts
Dilemme du prisonnier :
• Individuellement la protection commerciale est préférée par les pays.
• Collectivement les pays gagneraient mutuellement à s’accorder pour
ouvrir leurs marchés
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L’équilibre de Nash n’est pas Pareto optimal. C’est un exemple très simplifié car en
réalité il y a plusieurs pays, et des options de nuancées entre protectionnisme et
libre-échange
L’intérêt est qu’il met en évidence le besoin de coordination et la justification des
négociations internationales
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Partie 3 : Balance des paiements : commerce extérieur et
équilibre macroéconomique
Document comptable qui a pour objet de retracer, sous une forme comptable,
l’ensemble des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents d’une
économie et les non-résidents au cours d’une année. Enregistrement de flux entrant
et sortant de l’économie et non de stocks.
Principe général :
• Flux de NR vers R est un flux entrant : s’écrit au débit avec un signe (-)
• Flux d’un R vers un NR est un flux sortant : crédit (+)
BB+ CK + CF = 0
Exemple
La France importe un conteneur de t-shirt en provenance de Malaisie.
CC = M-Débit dans CC. Le crédit compensatoire va correspondre au
paiement des ménages et les entreprise qui vont acheter ces t-shirt.
Exemples
● X : flux sortant de marchandises donc + dans CC et – dans CF
● Im : flux entrant de marchandises donc – dans CC et + dans CF
● Dîner à Rome : flux entrant de services donc – dans CC et + dans CF
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● Achat de parts dans une société tunisienne (IDE) : flux entrant d’actif
tunisien donc – dans CF et flux sortant de monnaie donc + dans CF
Lorsqu’une monnaie nationale s’apprécie par rapport à une devise, cela signifie
que sa valeur croit par rapport à cette devise. En termes de taux de change au
certain, e augmente. Il faut plus de devises étrangères pour acheter un euro.A
l’inverse, son cours coté à l’incertain diminue.
04/2016 1€=1,14$
124
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04/2017 1€=1,08$ l’euro s’est déprécié
On peut écrire de cette façon : soit e taux de change au certain de l’euro au dollar
et e1 le taux de change au certain de l’euro au yen et e2 le taux de change au
certain du yen au dollar.
1euros = eUSA
1€ = e1 JPY = e1.e2 USD
S’il y a une différence entre e et e1.e2 : on dit qu’il existe une opportunité
d’arbitrage. On appelle arbitrage les opérations qui cherchent à réaliser des
bénéfices en profitant des différences momentanées de cours de change
entre plusieurs places.
Exemple
Si e < e1.e2, il sera moins couteux d’acheter des dollars indirectement par le Yen car
pour 1 euro on obtient d’avantage de Yen par ce biais.
𝑒𝑃𝑐
Taux de change réel = *
𝑃𝑐
Si ePc/P*c augmente, cela veut dire que les importations deviennent relativement
moins chères que les exportations. On dit alors que les termes de l’échange
s’améliorent car à quantité d’exportation et d’importation donnée cette
augmentation accroit la valeur nominale des exportations (les X seront vendues
plus cher).
1 𝑃$
Termes de l’échange : 𝑞 = 𝑒
. 𝑃€
125
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1 𝑃$
𝑞= 𝑒
. 𝑃€
, rend les produits européens plus intéressants. Cela peut provenir d’une
baisse de e ou d’une augmentation des prix aux Etats-Unis.
𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑃€ = 𝑃$
En parité des pouvoirs d’achat, on n’a pas de coût de transports. Ainsi, les individus
font des arbitrages. S’ils observent qu’un bien est moins cher aux Etats-Unis, ils
pourront aller l’acheter aux Etats-Unis.
𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑔 𝑚𝑎𝑐 𝑒𝑛 𝐸𝑢𝑟𝑜𝑝𝑒 = 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑔 𝑚𝑎𝑐 𝑎𝑢𝑥 𝐸𝑈
𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑔 𝑚𝑎𝑐 𝑒𝑛 𝐸𝑢𝑟𝑜𝑝𝑒 peut-être compris comme le prix en dollars du big
mac en Europe.
𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑃€ < 𝑃$
126
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1 𝑃$
1< 𝑒
* 𝑃€
1<𝑞
Le bien est plus cher aux Etats-Unis. Ici l’euro est sous-évalué.
Si c’était l’inverse, la monnaie serait surévaluée.
Pus=5,04$
Pchine=18,6Y 18,6*0,157=2,920$
5,04−2,920
On a sous-évaluation du Yuan, que l’on calcule comme 5,04
* 100 = 42%
Peurope=3,95€
Pus= 5,28$ 3,85*1,18=4,84$
𝑃𝑃𝐴
Si on avait une parité parfaite, on aurait 𝑒 * 3, 95 = 5, 28
𝑃𝑃𝐴
𝑒 = 1, 336
Ce que montre cet indice, est que le dollar est toujours surévalué sauf par rapport à
la couronne norvégienne, la couronne suédoise et le franc Suisse.
● Coût de transport
● Préférences différentes d’un pays à l’autre
● Stratégie d’un pays délibérément différente d’un pays à l’autre pour
exploiter les différences de sensibilité prix (ou élasticité)
● Coût de production des biens différents, même d’une ville à l’autre
127
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Le régime de change flexible
Régime où les autorités monétaires (la banque centrale) laissent librement fluctuer le
cours de la monnaie (le taux de change) par rapport aux devises sans intervenir.
CC+F=ΔR
Dans le change fixe, les banques centrales interviennent de nombreuses fois pour
vérifier que le taux de change est bien compris dans la fourchette acceptée.
Quel est l’impact d’une dépréciation (en change fixe) ou dévaluation (en change
flexible) du cours de la monnaie (e) sur la balance commerciale ?
e↑→ q↓, le pouvoir de la monnaie augmente donc le prix des biens étrangers est
moins fort. M(e+) et X(e-)
Plus e augmente, plus le taux de change nominal au certain augmente donc le prix
de l’euro augmente. Les exportations diminuent.
1 *
𝐵𝐶 = 𝑝𝑋(𝑒) − 𝑒
𝑝 𝑀(𝑒)
∂𝐵𝐶
∂𝑒
= 𝑝 ( )+
∂𝑋
∂𝑒
1
𝑒2
*
𝑝 𝑀(𝑒) −
1
𝑒
* ∂𝑀
𝑝 ∂𝑒( )≥ < 0
𝑝 ( )−
∂𝑋
∂𝑒
1 *
𝑒2
𝑝 𝑀(𝑒) +
∂𝑀
∂𝑒
+
−
1
𝑒
* ∂𝑀
𝑝 ∂𝑒 ( )−
Sous quelles conditions la dérivée est négative ?
1
𝑒2
*
𝑝 𝑀(𝑒) <− 𝑝 ( ) ∂𝑋
∂𝑒
1
𝑒
+𝑝 ( ) si BC=0 ⬄ pX=
* ∂𝑀
∂𝑒
1
𝑒
𝑝𝑀
*
*
𝑝 1 ∂𝑀 𝑒 ∂𝑋 𝑒 ∂𝑋
1< 𝑝 𝑋 ∂𝑒
− 𝑋 ∂𝑒
or 𝑋 ∂𝑒
représente l’élasticité des explorations au taux de
change
*
𝑝 1 ∂𝑀 𝑒 ∂𝑀
1< 𝑝 𝑀 ∂𝑒
− 𝑀 ∂𝑒
|
1< ε𝑀/𝑒 + ε𝑋/𝑒 ⬄ | | | ∂𝐵𝐶
∂𝑒
< 0
129
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Théorème des élasticités critiques appelé aussi conditions de Marshall-Lerner
La réussite (impact sur BC > 0) d’une dévaluation/dépréciation implique
que l’amélioration des échanges en volume soit plus que proportionnelle au
renchérissement des importations. X/q + M/q > 1
Mais notre vraie question se pose dans le sens inverse, que se passe-t-il si e
diminue ? On aura une baisse des importations et une hausse des exportations. En
outre l’effet prix sera que les biens étrangers deviennent relativement moins chers.
∂𝐵𝐶
∂𝑒
= 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 + 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑝𝑟𝑖𝑥
Quel effet est dominant ?
Cette condition tend à considérer que les effets prix et volumes sont simultanés. Mais
il faut l’envisager sur le long terme.
130
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Si on avait une réévaluation, la courbe serait « en crosse », en sens inverse.
FINITO BAMBINO !
131
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Annale de mai 2015
QCM
EXERCICE
Bien V → Travail
Bien N → Capital
La courbe orange représente la frontière de possibilité de production du pays D, en
effet il est relativement intensif en travail.
L’ouverture aux échanges améliore le bien être des consommateurs. Il fallait rajouter
une courbe d’indifférence sur le graphique. NB : avant l’ouverture elle est collée aux
courbes et ensuite on la monte.
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