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ECONOMIE

INTERNATIONAL
E

Marie OBIDZINSKI
Juliette VICAIRE

1
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
PARTIE 1 : Les déterminants des spécialisations internationales
Chapitre 1 :
Chapitre 2 : Les différences de technologie
Chapitre 3 :
Chapitre 4 :

- Venir en cours pour comprendre


- Diapos fournies mais pas complètes

INTRODUCTION GÉNÉRALE : QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE ? 4

CHAPITRE 1 : LE DÉVELOPPEMENT DES ÉCHANGES COMMERCIAUX 6


I. L’ÉVOLUTION DU COMMERCE MONDIAL AU 19EME SIÈCLE ET LORS DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU 20EME SIÈCLE 7
II- LES CARACTÉRISTIQUES DU COMMERCE MONDIAL DEPUIS 1950 11

PARTIE 1 : LES DÉTERMINANTS DES SPÉCIALISATIONS INTERNATIONALES 20

CHAPITRE 2 : LES DIFFÉRENCES DE TECHNOLOGIE 20


I. AVANTAGES ABSOLUS, AVANTAGES COMPARATIFS ET DONNÉES EMPIRIQUES 20
II. LE CADRE DE L’ANALYSE 23
III. LES ÉCHANGES COMMERCIAUX 27
IV- EXERCICES 36
V- SPÉCIALISATION 43

CHAPITRE 3 : LES DIFFÉRENCES DE DOTATIONS FACTORIELLES 47


I. APERÇU DU MODÈLE HOS 47
II. LE DÉVELOPPEMENT DU MODÈLE HOS 48

COMMERCE INTERNATIONAL : LES PRIX RELATIFS DES BIENS 56


THÉORÈME D’HOS D’ÉGALISATION DES FACTEURS 60
CRITIQUES DU MODÈLE : EST-CE QUE TOUT PARAÎT RÉALISTE ? 61
NOUVEAU THÉORÈME : THÉORÈME DE RYBCZYNSKI 62
RISQUE DE CROISSANCE APPAUVRISSANTE 63

III. FAITS EMPIRIQUES


64
1. APPLICATIONS 64
LE TEST EMPIRIQUE DE ROMALIS (2004) 65

IV. LE PARADOXE DE LEONTIEF, 1951


67

CHAPITRE 4 : LES NOUVELLES THÉORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL 69


I. MISE EN PLACE DU MODÈLE 69
II. LA CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE : L’ÉCHANGE DE BIENS DIFFÉRENCIÉS. 71

CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE ET COMMERCE INTERNATIONAL 75


QUE VA T-IL SE PASSER ? 75
LES DÉTERMINANTS DU COMMERCE INTERNATIONAL 77
III. LE DUMPING 79
IV. ECONOMIES D’ÉCHELLE EXTERNES 82
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V. LES COÛTS DE TRANSPORT 85

CHAPITRE 5 : LES POLITIQUES COMMERCIALES 90


I. LES BARRIÈRES TARIFAIRES 90
II. LES QUOTTAS 98
III. L’ANALYSE ÉCONOMIQUE DES ACCORDS RÉGIONAUX 104

CHAPITRE 6 : L’ÉCONOMIE POLITIQUE DU PROTECTIONNISME 109


LA POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE PAC 109
II. LES AVANTAGES D’UNE BAISSE DU PROTECTIONNISME 111
III. LES ARGUMENTS EN FAVEUR DES BARRIÈRES AUX ÉCHANGES 112
IV. LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES 115

LA PARITÉ DES POUVOIRS D’ACHAT 116


L’INDICE BIG MAC 116
IV. LES RÉGIMES DE CHANGES 118
V. BALANCE COMMERCIALE ET TAUX DE CHANGE 118
ANNALE DE MAI 2015 121

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Introduction Générale : Qu’est-ce que l’économie
internationale ?
Elle s’intéresse aux échanges de biens, de services, de capitaux ou encore de
personnes entre les nations.

Pourquoi les pays échangent-ils ? Participent-ils au commerce international ?


Quelles sont les conséquences de ces échanges sur l’économie ?

L’économie internationale porte à la fois sur des questions liées aux échanges
commerciaux et sur des questions liées à la finance internationale (modèles en
macroéconomie ouverte).

Le commerce international va traiter des causes et des conséquences du commerce


(conséquences et causes des échanges de biens). On parle aussi des
conséquences des politiques protectionnistes ou de l’ouverture aux échanges.
La finance internationale (ou la macro ouverte), s’intéresse à la détermination du taux
de changes, d’intégration financière, de l’impact d’une dépréciation de la monnaie sur
le commerce international…

Qu’est ce qui rend différent le commerce international du commerce entre deux


agents ou du commerce entre deux régions d’un même pays… ?

Les facteurs de production sont relativement immobiles en ce qui concerne le


commerce entre deux régions.

Ex : la mobilité des travailleurs entre pays est faible et la mobilité des capitaux est
encore limitée bien que croissante, les ressources naturelles sont immobiles. On
observe que les flux d’Investissement Direct à l’Etranger sont croissants mais ça
dépend des années (2015 : +38% des IDE)

L’IDE est une prise de participation significative dans le capital d’une


entreprise étrangère donnant un contrôle sur les décisions d’une entreprise.
(2015 : IDE 1760 milliards de $, exportations 15985 milliards de $) (Chiffres de la
conférence de nations unies sur le commerce et le développement)

Il existe une immobilité des facteurs de production qui va expliquer des différences
des prix des biens entre les nations donc s’il y a des différences de prix, on va avoir
des échanges de biens.

Deuxièmement, il existe des politiques commerciales au niveau des nations (ou


d’un ensemble de nations). Les politiques commerciales sont la mise en place de
droits de douane, tout ce qui est politique de subventions…
● En tant que pays il importe d’imposer des normes et standards
● Entre régions il existe des quotas, taxes, normes, subventions, taux de
change.

Pourquoi les pays commercent-ils entre eux ?


• Les gains aux échanges
4
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• La structure des échanges (spécialisation des pays)
• L’impact de l’ouverture sur les économies
• Les politiques commerciales

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Chapitre 1 : Le développement des échanges commerciaux
La mondialisation
Ces dernières années, la référence est la mondialisation.
Ce phénomène retrace l’interdépendance croissante des économies et la plus
grande intégration des biens et des capitaux et dans une moindre mesure du marché
du travail. Cela a pour conséquence de plus en plus d’échange entre les économies
et des différentielles de prix qui diminuent.

Export-import & prix unique


Cette intégration des marchés se reflète dans l’augmentation de la part des
exportations et des importations dans le PIB (constat à modérer plus récemment,
suite à la crise financière de 2008, X et M ont chutés) et dans la diminution des
différentiels des prix des biens et des facteurs de production.

Il y a un rapprochement des prix des biens des produits des différents pays car si la
différence est élevée, cela se reporte sur la demande étrangère. On assiste donc à
une convergence des prix vers un unique prix. Cette interdépendance croissante des
économies serait due à une baisse des coûts de transactions.

On parle d’une baisse des coûts dû à :


● L’éloignement géographique (couts de transports moins chers),
● Baisse des barrières dues aux politiques commerciales (taxes, quotas…)
● Plus grande sécurité juridique.
On a donc une diminution de l’importance de la distance et des frontières.

Comment mesurer cette intégration de l’économie mondiale ?


Grâce à l’indicateur d’ouverture commerciale :
!"

Figure 1 : ouverture commerciale

Entre 1800 et 1913, (X+M) sont


multipliés par 25 et le PIB par 2,2

L’ouverture commerciale USA


(grand pays) < l’ouverture
commerciale Suède (petit pays).
Le ratio commerce/PIB a
augmenté pour l’ensemble des
pays développés, mais aussi pour
les pays en voie de
développement.

Les grands pays commercent


relativement moins que les petits
pays.

Figure 1 Ouverture commerciale - Source


Krugman, Obstfeld, Melitz (Pearson)

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I. L’évolution du commerce mondial au 19eme siècle et lors
de la première moitié du 20eme siècle
ère
Le XIXème siècle correspond à une 1 phase de mondialisation
Figure 2 : Taux d’exportation au 19ième siècle - Source : Rainelli 2008

On assiste à l’ouverture
commerciale de l’Europe.

X représentaient
● 4,4% du PNB au début du
ème
19
● 13,2% en 1890.

Le Royaume Uni est le pays dont


la part relative des X dans le PNB
national est la plus importante.

Remarque : le RU a également le
plus grand PNB européen à
l’époque.

Comment le Royaume-Uni a pris cette première place ?

Le Royaume-Unis est doté d’une domination en termes de matière première (fer et le


charbon) et d’innovations technologiques qui vont permettre des progrès techniques
importants dans les secteurs agricoles, textile et métallurgique.

ème
Ils sont les premiers à bénéficier de la révolution industrielle dès le début du 18
siècle. Elle a été précédée par une révolution agricole qui est un prérequis sur la
révolution industrielle. Les progrès technologiques sont importants dans le secteur
agricole, une partie de la population se déplace dans les secteurs secondaires et
tertiaires.

Paul BAIROCH
Paul Bairoch considère que la révolution agricole est endogène à la révolution
industrielle. Le secteur agricole est lui-même demandeur d’outillage. Cette révolution
industrielle est liée au développement significatif des échanges commerciaux au
19eme siècle, en particulier des progrès technologiques ont été réalisés dans le
domaine des transports et à l’ouverture économique des échanges et des
investissements. Le cout des transports de bien a diminué.

Au cours du XIXème :
● Baisse des couts de transports.
● Diversification et augmentation des échanges mondiaux.

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Les couts des transports terrestres auraient diminué de l’ordre de 90% entre 1800 et
1910 et celui des transports transatlantiques de 60%.

Concurrence des autres pays producteurs de denrées alimentaires.

Au début du XIXème siècle aux USA, le secteur agricole était protégé par Corn Laws
(au-delà d’une certaine quantité de blé importé, le prix augmentait donc permettait de
protéger les propriétaires de terre de la concurrence.)

Ces lois protectionnistes qui favorisaient les intérêts des propriétaires fonciers ont
été abrogées par David Ricardo et cela permet l’ouverture à la concurrence
internationale. Consommateurs bénéficient de la baisse des prix.

La part de l’activité agricole dans le PIB de la GB est passée de :


● 20% en 1850
● 6% en 1906

On assiste à une spécialisation vers des produits industriels et pas dans l’agriculture
car le pays fait face d’autres pays très forts dans agriculture.

ième
Figure 3 : Répartition de la production mondiale au 19 siècle - Source :
Rapport sur le commerce mondial 2013, OMC

● USA : En 1830, 2,4% de la production manufacturière mondiale. En 1913 : la


production représente 32% (une part assez énorme)
● Grande-Bretagne : Sa part dans la production manufacturière mondiale a
augmenté jusqu’à représenter presque 20% en 1860 et en 1913 on observe
une baisse de ce chiffre.
● Allemagne : progression assez forte à la veille de la première Guerre
Mondiale.
● France : Progression puis ralentissement
● Reste des pays : Leur part a fortement diminué dans la production
manufacturière mondiale

Le développement des échanges mondiaux a donc permis au Royaume-Uni ainsi qu’à


d’autres pays avancés, de se spécialiser dans le secteur industriel. Tandis que d’autres
pays (Asie, Moyen-Orient, Amérique Latine) se spécialisent dans la commercialisation
des matières premières.
Les pays dont la part de production manufacturière diminue ont subi la concurrence
des pays du nord mieux doté en K et en technologie.

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Système financier mondial

Quasi-totalité du monde : étalon or. Chaque pays avait donc un taux de change fixe
ce qui éliminait le risque lié à une variation de change et cela facilitait les paiements
internationaux.

Existence d’un système bancaire moderne et le développement du recours au crédit.

Figure 4 : Les tarifs douaniers- Source : Rainelli 2009 et Banque Mondiale

De nombreux traités commerciaux ont été signés et ont permis la baisse des tarifs
douaniers.

Avant la 1ère Guerre Mondiale, on


assiste à une baisse des tarifs
douaniers.

Par suite, on voit une


ré-augmentation car crise
économique forte hausse jusqu’à
2ème Guerre Mondiale, car période
de repli des nations

Rebaissent des tarifs douaniers


avec le GATT baisse continue à
partir de 1950

Figure 5: Part des principaux pays exportateurs dans le commerce mondial


(Xi/X)

Grande Bretagne
● En 1913 : la plus grosse part 30,6% exportations
● En 1937 : 22,4%

USA
● En 1913 : 13%
● En 1937 : 20,3%

On observe l’émergence du japon aussi. La part des exportations des USA a


augmenté, de la Grande-Bretagne a diminué, et celle du japon augmente.

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Donc on observe l’émergence de nouvelles nations dans le commerce
international.
ème
Si le Royaume-Uni était la puissance économique incontesté du milieu du 19 , les
USA assurait une part déjà significative de la production mondiale en 1913, part qui a
encore progressée par la suivante USA. Au Japon, la part augmente au détriment
des pays du vieux continents et du Royaume-Uni. Ce diagramme ne nous permet
pas de voir le fort ralentissement du commerce mondial dans cette période de
l’entre-deux guerres contrairement à la figure 1.

Pendant 1ère Guerre Mondiale, le système d’étalon or s’effondre. Quand en 1925, il


est décidé de remettre l’étalon or sur pieds, les parités n’étaient pas certaines et le
franc et la livre sterling se sont retrouvées fortement surévaluée.

Pour résumé

Période de l’entre-deux guerres :


● Montée du protectionnisme : période de fermeture de 1914 à 1945. Cela
s’explique aussi par crise de 29 qui a un impact très négatif sur le commerce
international.
● Apparition de nouvelles puissances commerçantes avant la première
guerre mondiale : les USA et le Japon.

Figure 6 Moins importante

USA, Japon, Inde. Chute du PIB par habitant avec période de la grande dépression

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II- les caractéristiques du commerce mondial depuis 1950

A. Evolutions du commerce mondial

Les exportations mondiales ont été multipliées par 37 entre 1955 et 1990.
On parle donc de la seconde vague de mondialisation

Figure 7 : PIB et exportations– Source : Statistiques sur le commerce mondial


2016, OMC.

● Avant vers 1960, la croissance du commerce des marchandises était plus


importante que la croissance du PIB (plus grande progression des
exportations que progression du PIB mondial).
● Entre 2005-2015 les flux commerciaux ont connus une croissance plus rapide
que le revenu national.
● Actuellement stagnation assez proche du commerce et du PIB depuis 2012

Depuis 2012, le taux de croissance du commerce mondial a été quasiment identique


à celui du PIB mondial. Ils ont été inférieurs à leur moyenne par ailleurs.

Facteurs du ralentissement du taux de croissance :


● Ralentissement en Chine
● Récession au Brésil en 2015
● Forte fluctuation des taux de changes

Seconde phase de mondialisation :


Forte croissance du commerce internationale > croissance du PIB

Quelles sont les raisons de cette seconde vague de mondialisation ?

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ère
● 1 vague : baisse des couts de transports, innovation, baisse des barrières
etc.

nd
● 2 vague : s’explique par l’effort institutionnel des pays en faveur du
libre-échange, par le biais de nouvelles institutions économiques multilatérales
(FMI, banque mondiale et la GATT).

GATT : accord signé en 1947, accord général sur tarif douanier et le commerce.
Cet accord prévoie un processus de négociation sur tarifs douaniers. Cette impulsion
institutionnelle a été essentielle et c’est une différence importante avec la première
vague. Les pays se mettent d’accord pour baisser l’ensemble des taxes douanières.

ère
On a également des points communs avec la 1 vague :
● Baisse des couts de transports aériens, maritimes, terrestres qui favorisent
échanges commerciaux.
● Nouvelles innovations technologiques (système de réfrigération)
● Développement de nouveaux outils de communication
● Abandon des barrières à l’échange international (taxes et quotas)

La composition des échanges

Evolution de la composition des échanges :

Figure 8: Rapport sur le commerce mondial 2013, OMC

Jaune : part des produits


manufacturés

Marron : part des


combustibles et produits
miniers

Bleu : part agricole

Produit manufacturé : Leur part dans le commerce mondial augmente mais entre
2000 et 2011 il y a une baisse. Les prix des produits manufacturés n’évoluent pas
beaucoup contrairement au prix des Matière Première (charbon, pétrole etc.)

Produit agricole : Leur part diminue et ne représente plus que 9% des exportations
mondiales de marchandises en 2000 et en 2011.Cela est dû à la prise de place des
produits manufacturés ainsi que des combustibles et produits miniers.

● La part d’agriculture dans commerce monde fortement diminué


● La part des produits minéraux dans le commerce mondial a fortement
augmenté et fluctue en fonction du prix des matières

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● La part des produits manufacturés continuent à représenter une part
importante du commerce international. ¾ du commerce international porte sur
les produits manufacturés

Figure 9

Résumé

ème
On assiste à un changement radical de la nature des échanges depuis le XIX
siècle et par ailleurs à une augmentation importante du commerce Nord-Nord intra
industriel (échange de produit proche, de biens similaires comme voitures
France-All).

ème
Au début du 20 siècle les pays riches exportaient des produits manufacturés et
importaient des produits agricoles.

Maintenant ils exportent et importent beaucoup de produits manufacturés.

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B) la participation au commerce international

ème
La production mondiale a fortement augmenté pendant la deuxième partie du 20
siècle. Les exportations mondiales depuis 1950 ont plus augmenté que PIB.

Figure 10: Exportations / PIB en pourcentage pour certains pays (Xi/PIBi).


Source : Rainelli 2009, Le commerce international

Cette croissance cache des


divergences dans la participation
du commerce international et ces
divergences vont se voir au travers
du taux d’exportation des pays.

𝑒𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐴𝑙𝑙𝑒𝑚𝑎𝑛𝑔𝑒
Taux d’exportation de l’Allemagne : 𝑃𝐼𝐵 𝐴𝑙𝑙𝑒𝑚𝑎𝑔𝑛𝑒

Taux d’exportation de l’Allemagne a fortement augmenté

USA : faibles exportateurs relativement à leur richesse par rapport à l’Allemagne

Au niveau des économies émergentes comme l’Inde et la Chine on observe que le


taux d’exportation a beaucoup augmenté, car ces pays se tournent de plus en plus
vers le commerce international.

Figure 11 : Statistiques sur le rapport international 2016

On voit que la Chine est passé premier exportateur mondial.

Ce qu’on ne voit pas dans ce type de tableau, c’est que les régions industrielles
tendent à exporter de plus en plus vers les régions industrielles. Les pays en
voie de développement sont tournés vers les régions industrielles.

Au 19ème siècle, le commerce international (volume des biens échangés=exportations


+ importations) progresse beaucoup plus vite de la production mondiale.

Les Etats-Unis sont beaucoup moins exportateurs, que les autres pays de même
niveau.
La part des exportations des USA sur exportations totales passe de 14,6% en 1953
à actuellement 9,4% des exportations totales. On assiste à une diminution de la
part des exportations américaines dans les exportations totales.

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La part des exportations européennes a diminuée. Cette diminution est faible et
récente, suite à la construction du marché commun. Il y a eu un développement
important des échanges au sein de la zone de libre-échange.
La part des exportations de l’Asie a doublé (tiré par Chine et Japon).

Figure 12 : exportation mondiale de marchandise

Favorisation du commerce de l’Europe, par l’union


L’intégration européenne et le fait qu’on a construit l’union douanière au sein de
l’Union Européenne a fortement favorisé le poids du continent dans le commerce
mondial. Les pays européens ont de plus en plus échangés entre eux.

Le pays qui exporte le plus en valeur c’est la Chine avec 13,8% des
ème
exportations mondiales. La Chine est aussi le 2 importateur mondial : 1682
milliards de dollars d’importations.
● Le premier importateur mondial est les USA
● 1er exportateur : Chine
ème
● 2 exportateur : USA
ème
● 3 exportateur : Allemagne

A partir de ces chiffres on peut calculer la balance commerciale des marchandises.

Balance commerciale : Valeur des exportations – valeur des importations.

On va obtenir un chiffre positif pour la Chine car elle est en excédent : + 583 milliards
de dollars.

La balance commerciale des marchandises est une composante de la balance des


paiements qui retrace l’ensemble des flux entre une nation et le reste du monde. On dit
que la balance commerciale des marchandises nous permet d’avoir une idée dont la
nation s’insère dans le commerce international et de savoir si sa spécialisation
est adaptée ou non à la demande mondiale.

Figure 13 : Polarisation des balances commerciales

Il y a deux cas de balance commerciale :


● Cas ou le solde de la balance commerciale est positif : Chine, Allemagne
● Cas du déficit de la balance commerciale : USA, France

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On parle de polarisation des balances commerciales. Puisqu’il existe un écart très
marqué entre des nations qui présentent des soldes très positif et d’autres des
soldes très négatifs.

Néanmoins il existe également une balance commerciale


des uniques services, et non plus des marchandises.

Figure 14

On va observer une modification par rapport à la balance commerciale des biens, les
chiffres vont être inversés. L’ordre va être modifié. Les USA sont les premiers
exportateurs de services, puis vient le Royaume-Uni.

Dans le cas de la balance commerciale des services, le solde va être positif pour
les USA et la France et négatif pour la Chine et pour l’Allemagne.

Précautions à prendre dans l’analyse

Il faut prendre des précautions lorsqu’on analyse la balance commerciale car elle
peut nous donner une mauvaise perception de la richesse crée. En particulier, ces
balances ne distinguent pas dans les importations ce qui va se faire au sein
d’une même firme pour produire et assembler et ensuite revendre, et pourtant ces
échanges représentent 50% des importations américaines. Prendre en compte ces
échanges peut modifier la vision du commerce international.

La chaîne des valeurs mondiales est liée à la fragmentation internationale de la


production qui s’est accélérée ces dernières décennies. La plupart des
multinationales cherchent à construire des chaînes d’approvisionnement plus
compétitives de façon à réduire leurs coûts. Chaque étape de la production peut
être effectuée à un endroit différent. Tout cela est lié avec la baisse des coûts de
transport et de communications.

Exemple : production de l’Ipad, sa production va se faire dans différents pas et pas


seulement aux US. Une partie a été faite en Corée et Chine, puis en Allemagne,
Singapour ; une partie en France et Italie. Beaucoup de pays sont représentés dans
la production de cet objet.

Les multinationales cherchent à construire une chaîne d’approvisionnement la


plus efficiente et compétitive possible de façon à réduire les coûts. Il faut se
rappeler que chaque étape va produire de la valeur ajoutée. Cette production à
différents endroit s’appelle la chaîne des valeurs mondiales. C’est lié à la baisse des
coûts de transport et des nouvelles technologies qui baissent les coûts de
coordination.

Figure 15

B a un déficit commercial de 100 avec A et de 10 avec C. B crée une valeur ajoutée


de 10. A crée une valeur ajoutée de 100.

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On peut réévaluer le poids des économies en évaluant leur poids en valeur ajoutée.

Selon les indicateurs traditionnels, la valeur commerciale totale de l’ensemble des


exportations et des importations : 100 + 110 = 210$.
Alors qu’en termes de valeur ajoutée, finalement on a que 110$ qui ont été produit.

Selon les indicateurs traditionnels, C affiche un déficit commercial de 110$ avec B, et


de 0 avec A. Alors même que A est le 1er bénéficiaire de la consommation de C car A
à produit 100$ de valeur ajoutée. Si on mesure les échanges en valeur ajoutée, C
n’affiche plus qu’un déficit de 10$ avec B et un déficit de 100$ avec A.

Qui commerce avec qui ?

Pour l’Union Européenne, son commerce s’effectue 68% de commerce intra


régional et 32% de commerce extrarégional. On voit que les autres blocs
commerciaux comme le MERCOSUR connaissent une intégration moins poussée.
● Pour le MERCOSUR on a que 14% de commerce intra zone.
● Pour l’ALENA, c’est 51% des exportations des pays de l’ALENA qui vont vers
un autre pays membre de l’ALENA.

Au niveau des continents, c’est en Afrique que la part du commerce intra régional
est la plus faible. 10% des exportations africaines vont vers un pays d’Afrique.

On voit que le commerce intra régional représente une part assez importante du
commerce mondial mais cette part est assez variable selon les continents.
● En Europe, le commerce intra régional a beaucoup augmenté du fait de
l’intégration économique de l’UE.
● En revanche en Afrique, Russie, Amérique du sud, ces pays ont un
commerce extrarégional plus important.

Les pays en voie de développement ont un commerce plutôt tourné vers les régions
industrielles, les pays qui sont plus développés.

Certaines régions sont tournées vers elles-mêmes. On peut expliquer cela par le
régionalisme et la multiplication des accords régionaux de libéralisation du
commerce. Ces accords vont favoriser la baisse des coûts de transactions
internationales, du fait de la diminution des barrières douanières.

Figure 16

Cet histogramme indique la valeur des échanges et explique pourquoi on va plus


commercer avec certains pays plutôt qu’avec d’autres.

Qu’est-ce qui explique cet ordre ?


Pour l’Union européenne le 1er partenaire sont les US, puis Chine puis la Suisse.
Pourquoi ? Ceci s’explique par :
● La distance (distance géographique)
● Le PIB (taille économique) : explication empirique, il n’y a pas un lien de
causalité, on observe un lien de corrélation.

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Figure 17 : Krugman, Obstfeld, Melitz
On y apprend la corrélation entre l’importance du commerce avec la France et le PIB
du pays.

(𝑋+𝑀)𝐹→𝑏𝑒𝑙𝑔
Calcul : (𝑋+𝑀)𝐹→𝑢𝑒

Exemple
La part du commerce de la Belgique avec la France, relativement au commerce de la
France avec l’ensemble des pays de l’UE est de 15%. Le commerce de la Belgique
avec la France représente 15% des échanges de la France avec l’ensemble des
pays de l’UE.

Au niveau de l’axe horizontal, on a le PIB de la Belgique, par exemple, par rapport au


PIB de l’Union européenne. Le PIB de la Belgique ne représente que 4% du PIB de
l’Union européenne.

Plus le PIB est important plus le commerce de la France avec ce pays est
important. Il semblerait que le poids des pays européens avec dans le commerce
avec la France soit à peu près proportionnels avec la taille économique du pays.

Figure 18 : Principaux partenaires commerciaux de la France dans le monde

En ordonnée, la part du commerce de la France avec les USA est assez faible.

L’équation de gravité en référence à la loi universelle de gravitation.


● Tij : valeur du commerce entre un pays i et un pays j
● A : constante
● Yi : PIB du pays i
● Yj : Pib du pays j
● Dij : distance géographique entre ces 2 pays

𝐴𝑌𝑖𝑌𝑗
𝑇𝑖𝑗 = 𝐷𝑖𝑗
LnT = lnA + αlnYi + β lnYj – gama ln Dij

Cette équation permet de prédire exactement le volume des échanges entre


deux pays.

On peut ajouter à cette équation des variables de contrôles comme l’existence d’une
langue commune, d’une frontière commune ou de liens historiques et culturels.

Des recherches récentes ont montrées l’existence d’un effet frontière ; à distance
égale, le volume du commerce va être plus développé dans la région du même pays
que celle dans un pays différent.

Mc Callum 1995
Deux provinces d’un même pays commercent beaucoup plus entre elles que deux
provinces de deux pays différents. Ce n’est pas une question de degré de protection.
On peut avoir un patriotisme commercial. En outre, certaines données interfèrent
dans le commerce entre deux pays :

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● Les différences institutionnelles
● Les différences de monnaie
● L’impact des réseaux sociaux et des réseaux d’affaires

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Partie 1 : les déterminants des spécialisations
internationales

Pourquoi les pays participent-ils au commerce international ? A priori parce qu’ils y


trouvent un gain, ils y participent volontairement. Quel est l’ampleur de ces gains ?

Les pays vont échanger entres eux des biens. Si on pense qu’on va retirer un gain
du commerce international c’est qu’il existe une différence de prix entre les pays.
Comme ça coûte moins cher je vais y consacrer mon revenu.

L’analyse classique et néo-classique du commerce international suppose que ces


différences peuvent avoir deux types d’origine :
● Des différences de technologies : Modèle de Ricardo des avantages
comparatifs ; et modèle des dotations factorielles.
● Des analyses plus récentes mettent en exergue l’imperfection de la
concurrence (Il existe des économies d’échelle)

CHAPITRE 2 : Les différences de technologie


Les différences des prix autarciques (pas d’échange avec les autres pays)
proviennent d’une différence technologique entre les pays reflété par leur
productivité. La productivité est le coût en facteurs pour produire un bien.

I. Avantages absolus, avantages comparatifs et données


empiriques

Une des théories les plus célèbre du commerce international : RICARDO.

Smith (1723-1790) : Avantage absolu

Smith expliquera avant Ricardo, la théorie des avantages absolus. Adam Smith est
un écossais diplômé de l’université de Glasgow. Il a écrit deux ouvrages dont «
Enquête sur la Nature et les Causes de la richesse des Nations » (1776)

Ricardo (1772-1823): Opposition aux corn law.

1817 : « Sur les principes de l’économie politique et de l’impôt. »

Production par mois d’un travailleur & avantage absolu SMITH


Chine Union Européenne
Chemise 100 50
Voiture 5 10

20
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Par mois, un travailleur chinois est capable de produire 100 chemises ou 5 voitures.
Le travailleur européen est plus productif qu’un travailleur chinois dans les secteurs
automobile. L’inverse est vrai dans le secteur textile.

L’Union Européenne a un avantage absolu dans la production de voiture et la


Chine a un avantage absolu dans le secteur textile. Dans cette situation il y a
selon la théorie des avantages absolu de Smith il y a un intérêt à l’échange. Chaque
pays a intérêt à se spécialiser dans le secteur dans lequel il est le plus productif.

Donc pour l’Union européenne :


● Auto : +10
● Chemises : -50
Pour la Chine :
● Auto : -5
● Chemises : +100

Si chacun de ces pays se spécialisent dans le secteur dans lequel il a un avantage


absolu on va avoir une augmentation de la production mondiale qui représente le
gain à la spécialisation et à l’échange.

Imaginons que la productivité des chinois double dans le textile et fois 4 dans
l’automobile.

Chine Union Européenne


Chemise 200 50
Voiture 20 10

La Chine possède un avantage absolu dans le secteur textile et dans le secteur


automobile. L’intérêt de l’échange dans ce cadre n’existe plus.

Cette théorie se révèle inefficace dans le cas de figure ou un pays à une


productivité du travail plus faible qu’un autre pays dans tous les secteurs de
production.

Etude de Balassa
Or une étude de Balassa (1963) montre que dans 28 secteurs :
1) Les USA possédaient une productivité du travail plus importante que celle du
Royaume-Uni. Les USA avaient un avantage absolu dans ces 28 secteurs.
2) Or dans 13 de ces 28 secteurs, la valeur des exportations du Royaume-Uni
étaient supérieures à celles des USA, alors que la productivité du travailleur
américain était supérieure à celle du travailleur anglais dans tous les secteurs.

Les exportations du Royaume-Uni sont plus élevées que les USA dans les secteurs
ou le déficit de productivité est moins important.

On observe une relation croissante entre le différentiel de productivité et


l’importance relative des exportations américaines.

21
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Quand le coût unitaire est très élevé (toujours plus élevé aux USA) alors dans ces
cas, le Royaume-Uni va être plus fort au niveau des exportations.

Les chiffres de la 1ère et dernière colonne


Le Royaume-Uni exporte davantage dans les secteurs ou le coût unitaire de
production des USA relativement à celui du Royaume-Uni est élevé. Le
Royaume-Uni a un avantage comparatif de ces 13 premiers secteurs.

Les USA ont un avantage absolu dans l’ensemble des secteurs mais les
Royaume-Uni va avoir des exportations plus importantes dans certains secteurs à
avantage comparatif.

Ricardo : Théorie des avantages comparatifs

Ricardo montre qu’avec la théorie des avantages comparatifs, il existe quand


même un gain à la spécialisation et à l’échange, même dans le cas où un des pays
possède l’ensemble des avantages absolus. Pour comprendre cela, il faut résonner
en termes de coûts d’opportunité. Le coût d’opportunité d’un bien exprime le
nombre d’unité de l’autre bien auquel il faut renoncer pour pouvoir consommer
une unité du bien en question.

Exemple au niveau de l’Union Européenne


Chine UE
Chemises 200 50
Voitures 20 10

● Si en Europe je souhaite produire 10 voitures supplémentaires, je dois


renoncer à produire 50 chemises Le coût d’opportunité d’une voiture en
Europe c’est 5 chemises : 50/10 = 5
● Pour la Chine : 200/20 = 10

Le coût d’opportunité de produire des voitures en Europe est plus faible donc
l’Union Européenne a un avantage comparatif dans la production de voiture car
elle est relativement plus efficace dans la production de ce bien.

Coût d’opportunité des chemises :


● Chine à 20/200 = 1/10
● UE à 10/50 = 1/5

Donc la Chine a un avantage comparatif dans la production de chemises.

Selon cette théorie des avantages comparatifs, chaque pays a intérêt à se


spécialiser dans la production du bien pour lequel il a un avantage comparatif.

22
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II. Le cadre de l’analyse

● On a deux bien F et T.
● On analyse deux pays, ayant un seul facteur de production le travail L.
● La quantité unitaire de travail ou besoin unitaire en travail (nombre d’heure de
travail pour produire une unité de bien) 𝑎𝐹 𝑒𝑡 𝑎𝑇
● La quantité produite (nombre d’unité de bien produite) 𝑄𝐹𝑒𝑡 𝑄𝑇

On suppose qu’un pays dispose de 1200h de travail. Le pays souhaite produire 5


biens T ( 𝑄𝑇 = 5). Un bien T demande 3 heures de travail ( 𝑎𝑇 = 3)

Quelle est la quantité de travail utilisée pour produire ces 5 biens T ?


aT QT = 3*5 = 15

Combien d’heures de travail reste-il au pays pour produire des biens F ?


Il reste L - aT QT = 1200 – 15 = 1185 heures

Quantité unitaire de travail 𝑎𝑇 = 2 𝑎𝑇 = 3 𝑎𝑇 = 5


Quantité de travail nécessaire pour 𝑄𝐹=𝑄𝑇=10 unités 𝑄𝑇𝑎𝑇 = 20 𝑎𝑇 = 30 𝑎𝑇 = 50
Quantité de travail nécessaire pour 𝑄𝐹 = 𝑄𝑇 = 1000 𝑄𝑇𝑎𝑇 = 2000 𝑎𝑇𝑄𝑇 = 3000 𝑎𝑇𝑄𝑇 = 5000
unités

Les possibilités de production dépendent de la quantité de travail disponible dans


l’économie. On doit nécessairement avoir L ≥ 𝑎𝐹𝑄𝐹 + 𝑎𝑇𝑄𝑇

Si les producteurs de mon pays sont efficaces, ils vont utiliser tous les facteurs
disponibles dans le pays, tel que L =𝑎𝐹𝑄𝐹 + 𝑎𝑇𝑄𝑇

L - 𝑎𝐹𝑄𝐹 = 𝑎𝑇𝑄𝑇

𝐿 𝑎𝐹
𝑄𝑇= 𝑎𝑇
− 𝑎𝑇
𝑄𝐹

Représentation graphique

𝐿 𝑎𝐹
𝑄𝑇= 𝑎𝑇
− 𝑎𝑇
𝑄𝐹

𝐿
𝑄𝐹 = 0 → 𝑄𝑇 = 𝑎𝑇
𝐿
𝑄𝑇 = 0 → 𝑄𝐹= 𝑎
𝐹

23
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La pente de la FPP représente donc le coût
d’opportunité du bien F par en termes de bien T. Ce coût d’opportunité est égal
au nombre de biens T qu’il faudrait renoncer à produire pour produire un nouveau
bien F.

∂𝑄𝑇 −𝑎𝐹
∂𝑄𝐹
= 𝑎𝑇
=TMT f,t

Ce rapport est connu sous le nom de taux marginal de transformation de T en


F.
La productivité du travail dans chacun des secteurs est constante.

L’avantage absolu du pays, ou la capacité du pays à produire en masse, est


l’éloignement de la droite de la FPP par rapport à l’origine.

Application numérique

1200 ≥ 2𝑄𝐹+3𝑄𝑇

Si les producteurs sont efficaces on aura 1200 = 2𝑄𝐹+3𝑄𝑇


2
Soit 400 − 3
𝑄 = 𝑄𝑇
𝐹

Pour tracer la droite, faire les deux points avec 𝑄𝐹 = 0 𝑄𝐹=400


𝑄𝑇 = 0 → 1200 ≥ 𝑄𝐹 = 600

2
Le coût d’opportunité est donc ici de 3
. C’est donc la pente en valeur absolue !
𝑎𝐹
Pour regarder les avantages comparatifs on regarde 𝑎𝑇
et pour les avantages
absolus on regarde dans chaque pays 𝑎𝐹 𝑒𝑡 𝑎𝑇.

Pour déterminer ce qui est produit effectivement, il manque les prix.


● Soit 𝑝𝑡𝑒𝑡 𝑝𝑓
𝑃𝑖
● 𝑊𝑡 le salaire horaire dans le secteur i 𝑊𝑖 = 𝑎𝑖

24
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Les prix
En concurrence parfaite, le salaire horaire est égal à la valeur (𝑃𝑡) de ce que le
travailleur peut produire en une heure dans un secteur donné. 𝑃𝑡 = 𝑤𝑡𝑎𝑡
En concurrence pure et parfaite, Rm = Cm → p = Cm

Profit = Recette Total – Coût total


On dérive par rapport à 𝑒𝑡 𝑄𝑡et on égalise à zéro (pour déterminer Q optimale)

π = 𝑃𝑡𝑄𝑡 − 𝑊𝑡𝑎𝑡𝑄𝑡
' 𝑃𝑡
π = 0 𝑎𝑡
= 𝑤𝑡

𝑎𝐹 ∂𝑄𝐹
𝑇𝑀𝑇𝐹,𝑇 = 𝑎𝑇
= ∂𝑄𝑇

Cet avantage absolu, dans la production du bien T va être reflété par l’éloignement
de cette frontière des possibilités de production (la FPP) par rapport à l’origine.
Plus je vais être loin de l’origine (courbe verte), plus je vais être capable de produire
du bien T.

Donc aT’ est supérieur à aT ? Ici aT’ < aT . On a un besoin unitaire de travail plus
faible.

Les salaires

Les salaires dans le secteur F seront supérieurs à ceux du secteur T si et seulement


si
𝑃𝐹 𝑃𝑇 𝑃𝐹 𝑎𝐹
𝑎𝐹
> 𝑎𝑇
↔ 𝑃𝑇
> 𝑎𝑇

𝑃𝐹 𝑎𝐹
𝑃𝑇
est le prix relatif de F et 𝑎𝑇
le coût d’opportunité

Ainsi, tous les travailleurs voudront travailler dans le secteur F.


Un pays se spécialise dans un bien lorsque son prix relatif est supérieur au coût
d’opportunité. Si c’est le cas, le pays ne produira que du bien F.

𝑃𝐹 𝑎𝐹
𝑊𝑇 > 𝑊𝐹 ↔ 𝑃𝑇
> 𝑎𝑇

Si nos consommateurs souhaitent consommer des deux biens, cela nécessite une
égalité entre les salaires dans les deux secteurs. En effet, le pays est ici en autarcie.
Il est probable que les salaires soient égaux dans les deux secteurs. Et que donc le
rapport des prix doit être égal au coût d’opportunité.

25
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Pour que les deux biens soient produit dans mon économie :

𝑝𝐹 𝑝𝑇 𝑝𝐹 𝑎𝐹
𝑤𝐹 = 𝑤𝑇 𝑎𝐹
= 𝑎𝑇 𝑝𝑇
= 𝑎𝑇
.

𝑎𝐹 𝑃𝐹
𝑇𝑀𝑇𝐹,𝑇 = 𝑎𝑇
= 𝑃𝑇
=v

Soit, le TMT égal au TMS. C’est le point de transaction entre la courbe et la droite
ci-dessous :

26
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III. Les échanges commerciaux

Nous allons désormais travailler avec deux pays, et garder un seul facteur de
production.

Pays D (domestique) Pays E (étrangère)


La quantité unitaire de travail : aF et aT La quantité unitaire de travail : a*F et a*T
La quantité produite : QF et QT La quantité produire Q*F et Q*T
Quantité de travail disponible : L Quantité de travail disponible : L*

Supposons que le coût relatif de F est inférieur dans le pays D. L’autre pays a un
avantage comparatif pour le bien T.

𝑎𝐹 𝑎*𝐹
𝑎𝑇
< 𝑎*𝑇

𝑎*𝑇 𝑎𝑇
et 𝑎*𝐹
< 𝑎𝐹

𝑎𝐹 < 𝑎 *𝐹

Les technologies de production peuvent être différentes, cela créer des avantages
absolus. Le coût d’opportunité du bien F est plus élevé dans le pays étranger.

Le besoin unitaire de travail pour le bien F dans le pays domestique par rapport à
celui dans le pays étranger est inférieur au besoin unitaire de travail pour le bien T
dans le pays domestique par rapport au pays étranger.
L’économie E a un avantage comparatif dans la production de l’autre bien T.
Quand on parle d’avantage relatif, on effectue des comparaisons relatives.

Il est tout à fait possible qu’une économie ait un avantage absolu dans les deux
secteurs. Chez Smith, on ne comprenait pas comment un pays pouvait échanger.
Chez Ricardo, cela peut être expliqué par les avantages comparatifs.

Exemple 1

Le pays D a besoin de moins d’heures de travail pour produire


F T
Pays D 𝑎𝑓 = 2 𝑎𝑡 = 1
Pays E 𝑎 *𝑓 = 4 𝑎 *𝑡 = 3

𝑎𝐹
𝑎𝑇
= 2
𝑎*𝐹 4
𝑎*𝑇
= 3

27
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𝑎*𝐹 𝑎𝐹 𝑎𝑇 𝑎*𝑇
𝑎*𝑇
< 𝑎𝑇
↔ 𝑎𝐹
< 𝑎*𝐹

Le pays D a un avantage absolu dans les deux secteurs. Toutefois, le pays E a un


plus grand avantage comparatif pour le bien F. Pour Ricardo, il y a un gain à
l’échange.

Exemple 2
F T
Pays D 𝑎𝑓 = 2 𝑎𝑡 = 3
Pays E 𝑎 *𝑓 = 4 𝑎 *𝑡 = 1

𝑎𝐹 2
𝑎𝑇
= 3
𝑎*𝐹
𝑎*𝑇
= 4

Le pays D a un avantage absolu dans le secteur F et le pays E a un avantage absolu


dans le secteur T. Pour Smith, il n’y a pas d’obstacle à l’échange.

Pour Ricardo, il faut regarder les coefficients comparatifs. L’économie D a un


avantage comparatif à produire F.

Faisons une représentation graphique

L*=1200
L*=𝑎 *𝐹𝑄 *𝐹 + 𝑎 *𝑇𝑄 *𝑇
𝐿* 𝑎*𝐹
𝑄 *𝑇= 𝑎*𝑇
− 𝑎*𝑇
𝑄 *𝐹

𝑄 *𝑇= 1200 − 4𝑄 *𝐹

La pente de la frontière des possibilités de production est égale à -4 pour l’économie


E et de 2/3 pour l’économie D.

28
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Sous réserve que les deux pays aient la même quantité de travail

𝐿* 𝐿
𝑎*𝑡
> 𝑎𝑡
→ 𝑎𝑡 > 𝑎 *𝑡 𝑖𝑐𝑖 3 > 1

𝑃𝐹 𝑎𝐹 2
𝑃𝑇
= 𝑎𝑇
= 3
C’est le prix en autarcie du bien F pour D

𝑃*𝐹 𝑎*𝐹
𝑃*𝑇
= 𝑎*𝑇
=4 C’est le prix en autarcie du bien F pour E

Cela coute relativement plus cher (en termes de bien T) de produire une unité de
bien F dans l’économie étrangère que dans l’économie domestique. Il est profitable
pour l’économie E d’importer du bien F car il produit relativement moins cher que D.

Ouvrons les frontières ☺

On suppose les coûts de transport nul, et qu’il n’y a pas de taxes.

𝑎𝐹 𝑎*𝐹
𝑎𝑇
< 𝑎*𝑇

𝑎𝐹 𝑎*𝐹 𝑃𝐹 𝑃*𝐹
𝑎𝑇
< 𝑎*𝑇
→ 𝑃𝑇
< 𝑃*𝑇

Ayant ouvert les frontières, il y aura un unique prix pour les bien T et F.
Il y aura une poursuite des échanges jusqu’à ce que les prix s’équilibrent.

J’ai deux marchés, le marché du bien F et le marché du bien T.


On considère simultanément les deux marchés.

Le bien F
𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙
𝑄𝐹 𝑄𝐹+𝑄*𝐹
La demande relative du bien F par rapport au bien T est 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑄𝑇+𝑄*𝑇
𝑄𝑇

29
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𝐿
L’économie D est entièrement spécialisée dans F. Elle produit : QF = 𝑎𝐹
, QT = 0.
𝐿*
L’économie E ne produit pas de bien F. Q*F = 0, Q*T = 𝑎𝑇*

La quantité relative de biens F

échangée à l’équilibre :
𝐿
𝑄𝐹+𝑄𝐹* 𝑎𝐹
𝑄𝑇+𝑄𝑇*
= 𝐿*
𝑎𝑇*

𝑎𝐹 𝑃𝐹
Si le prix relatif 𝑎𝑇
> 𝑃𝑇

𝑄𝑡𝑜𝑡 𝐹 𝑄𝐹+𝑄𝐹*
𝑄𝑡𝑜𝑡 𝑇
= 𝑄𝑇+𝑄𝑇*

Le modèle classique du modèle Ricardien est atteint lorsque les pays sont
totalement spécialisés selon leur avantage comparatif. Le prix d’équilibre se trouve
déterminé par l’intersection entre l’offre et la demande. Les deux pays gagnent à
échanger puisque les deux pays achètent moins chers que ce qu’ils produisent
et vendent plus cher que dans leur pays.

30
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● Courbe en escalier : offre
● Droites : demande
● En abscisse : quantité relative du bien F
● En ordonnée : prix relatif du bien F

Supposons maintenant que l’on fasse face à une demande relative très forte de
bien F.
𝑎*𝑓
Le prix relatif d’équilibre est égal à l’intersection entre offre et demande, ici, 𝑎*𝑡 .
Le pays D produit exclusivement du bien F.
Pour l’autre économie, le coût d’opportunité est égal au prix relatif donc elle et
indépendante entre produire ou non, elle produira sûrement un peu.

Demande à QF = L/aF et QT = 0
Equilibre à Q*F = 0 et QT*=L*/aT*

Donc l’économie est complètement spécialisée dans biens où elle a un avantage


comparatif. Dans ce cas classique les deux pays vont gagner à l’échange car le prix
relatif mondial se situe entre les deux prix d’autarcie.

DR1

Economie D spécialisé dans bien F et E produit une certaine quantité de bien F.


E ne se spécialise pas, elle produit un peu des deux.

D est tellement petit que sa spécialisation complète ne permet pas de satisfaire


complètement la demande en bien F. L’économie D ne produit pas de bien T
𝐿
QT = 𝑎𝐹 . QT = 0

31
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DR2

La demande relative du bien F est très faible


D n’est pas spécialisé alors que E l’est.
E ne produit pas de bien F. Par contre un peu de bien F produit par D

EXERCICE
Question de révision 1: sur ce graphique est-ce le pays bleu ou le pays noir qui a un
Avantage Comparatif dans la production de F ?

Plus la pente de la FPP est pentue, moins il y a d’avantage comparatif, donc le pays
noir a un avantage comparatif dans la production de F.

Question de révision 2 : le besoin unitaire en travail du pays B pour produire une


tonne de blé est égal à 3. Le besoin unitaire du pays B pour produire une voiture est
égal à 6. Quel est le prix relatif autarcique d’une tonne de blé dans ce pays ? Justifier
(=faire démonstration).

a) 0,5

b) 2

𝑎 𝑏𝑙é 3
𝑎 𝑣𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒
= 6
= 0,5

Démonstration : avec maximisation du profit (cf cours précédent)

𝑝𝐵 𝑝𝑣
𝑎𝐵
= 𝑎𝑣

d’où

𝑝𝐵 𝑎𝐵
𝑝𝑣
= 𝑎𝑣
= ½

32
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Question de révision 3 : le besoin unitaire en travail du pays A pour produire une
tonne de blé est égal à 2. Le besoin unitaire du pays A pour produire une voiture est
égal à 5. Quel est le coût d’opportunité d’une voiture dans ce pays ?

2
a) 5

5
b) 2

𝑎𝑣 5
𝐶𝑂𝑣 = 𝑎𝐵
= 2

Les gains à l’échange : les possibilités de consommation

𝑝𝐹
● Droite au-dessus (bleue) : possibilité de consommation. Pente : 𝑝𝑇
𝑎𝐹
● Droite en dessous (noir) : possibilité de production. Pente : 𝑎𝑇

En autarcie, les possibilités de consommation sont identiques aux possibilités de


production. En autarcie on est sur la courbe en dessous.

On a spécialisation quand le prix relatif se situe entre les deux CO c’est à dire
les deux prix d’autarcie.

Avec le commerce international, avec le libre-échange, en cas déspécialisation


des pays, on observe un élargissement des possibilités de consommation.
L’économie domestique peut décider de vendre toute sa production ou une partie de
sa production de bien F.

Si elle décide de vendre tout on se retrouve au point T. Si elle vend une partie on se
retrouve entre F et T sur la droite au-dessus.

Sur la droite bleue on a tous les paniers de biens de manière équivalente et la


pente de la droite bleue traduit le prix relatif des deux biens. On dit que le commerce
élargie les possibilités de consommation et donc améliore le bien-être de chacun des
résidents des deux pays.

33
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Les pays se spécialisent dans la production du bien dans laquelle ils sont efficaces
et les prix diminuent donc le bien-être du consommateur augmente. On effectue le
même raisonnement pour le pays étranger mais avec le bien T.

Ce graphique nous montre le gain aux échanges : l’élargissement des possibilités de


consommation.

La frontière des possibilités de production mondiale

La FPP mondiale représente les combinaisons maximales de production des


deux biens qu’il est possible d’atteindre sachant que le pays D a un avantage
comparatif dans la production de bien F.

Au point A : spécialisation complète des deux pays

34
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Les salaires

En autarcie :
𝑤 1 𝑤 1
𝑝𝑓
= 𝑎𝑓
; 𝑝𝑡
= 𝑎𝑡

Le salaire n’a pas d’impact sur les Avantages Comparatifs

Impact de l’ouverture à l’échange

𝑎𝑓 𝑝*𝑓 𝑎*𝑓
𝑎𝑡
< 𝑝*𝑡
< 𝑎*𝑡

af.w = p*f ; a*tw*=p*t

Le pays D spécialisé dans F et pays E spécialisé dans T.


En maximisant le profit par rapport à QF on obtient pf = wf.af
* *
𝑎𝑓 𝑝𝑓 𝑎𝑓
𝑎𝑡
< * < *
𝑝𝑡 𝑎𝑡
donc à l’équilibre :
* *
𝑎𝑓 𝑝𝑓 𝑎𝑓
𝑎𝑡
< * < *
𝑝𝑡 𝑎𝑡
*
𝑎𝑓 𝑤𝑎𝑓 𝑎𝑓
↔ 𝑎𝑡
< * *
< *
𝑤𝑎𝑡 𝑎𝑡
2 *
𝑎𝑓 𝑤 𝑎𝑓
↔ 𝑎𝑡
< 2 < 𝑎𝑓
𝑤

Le salaire relatif dépend des productivités du travail dans les deux pays. Ce
sont les différences de productivités relatives qui déterminent les salaires
relatifs.

Plus notre prix relatif du bien F est élevé plus le niveau de salaire domestique
relativement au salaire étranger sera élevé.

𝑎𝑡* 𝑎𝑡* 𝑤
W > w* si at* < at autrement dit si 𝑎𝑡
> 1 Donc 1 < 𝑎𝑡
< 𝑤*

Si mon pays D possède un avantage absolu dans les deux secteurs on a forcément
w > w*.

35
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IV- Exercices

Exercice 1

● L = 1200 pour le pays D


● Deux biens : F et T

La quantité unitaire de travail nécessaire à la production de F est de 3 et celle


nécessaire à la production de T est de 2.

a) Représentation graphique de la FPP


b) Quel est le coût d’opportunité des F en termes de T ? de T en termes de F ?
c) En l’absence de commerce quel serait le prix des biens F en termes de T?
Pourquoi ?

● Le pays E dispose d’une force de travail de 800 unités.


● Deux biens F et T

La quantité de travail unitaire nécessaire à la production de F est de 5 et celle


nécessaire à la production de T est de 1.

a) Représentation graphique de la FPP


b) FPP mondiale
c) Courbe d’offre relative

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L’offre relative du bien F est ½ quand les deux économies sont totalement
spécialisées. L’offre relative tend vers l’infinie et est égale à 5

Introduction de la demande

Imaginons que la demande relative mondiale prenne la forme suivante :


𝐷𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝐹 𝑃𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒𝑠 𝑇
𝐷𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑇
= 𝑃𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑒𝑠 𝐹

d) Représentez graphiquement les


courbes de demande et d’offre relatives
mondiales

38
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Prix relatif d’équilibre = 2
Quantité relative d’équilibre = ½

e) Quelle est la structure des échanges ?

En tant que pays domestique, j’ai intérêt à me spécialiser uniquement dans F. Le


pays étranger a lui, intérêt à se spécialiser uniquement dans bien T car il en a
l’avantage comparatif.

f) montrer que les deux pays gagnent à l’échange

L’écart entre deux courbes représente gains aux échanges

150 = 3/2 x 100

200 = 2 x 100

Conclusion pour le pays D

3
En autarcie, en renonçant à la production d’un bien F je récupère 2
bien T. Quand je
passe par l’échange, en vendant un bien F je récupère 2 bien T. Donc je gagne à
l’échange et la différence entre les deux correspond au gain à l’échange.

39
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Conclusion pour le pays E

1
En autarcie, en renonçant à la production d’un bien T je récupère 5
bien F.
1
Quand je passe par l’échange, en revendant un bien T je récupère 2
bien F. Donc je
gagne à l’échange et la différence entre les deux correspond au gain à l’échange.

Imaginons que le pays domestique voit sa population augmenter à 2400 unités de


travail.

g) Calculez le nouveau prix d’équilibre et décrivez la nouvelle répartition des


gains aux échanges.

● La demande ne bouge pas : Hypothèse simplificatrice.


● L’offre va bouger : Nouvelle courbe d’offre.

Structure des échanges

3
Pour le pays étrangers le prix d’équilibre = 2
< 5 donc je ne produis pas du tout de F
et je suis spécialisé dans T.

Le pays domestique lui ne se spécialise pas et produit un peu des deux biens car la
demande pour le bien F est insuffisamment forte.

Gain aux échanges

𝑎𝑓* 𝑝𝑓 3
Le pays E réalise un gain aux échanges car 𝑎𝑡*
> 𝑝𝑡
c’est-à-dire 5 > 2
 . On a
donc une spécialisation dans T.

40
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𝑎𝑓 𝑝𝑓
En revanche pour D il n’existe plus de gains aux échanges car 𝑎𝑡
= 𝑝𝑡
.

Le pays D ne réalise pas de gains aux échanges dans ce cas

41
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Exercice 2

● Deux secteurs : F et V

Pays D
● af = 1
● av=2

Pays E
● af*=4
● av*=3

Avantage Absolus

D a un Avantage absolu pour F et pour V.

Avantages comparatifs

𝑎𝑓
𝑎𝑣
= ½

𝑎𝑓* 4
𝑎𝑣*
= 3

Donc D à un avantage comparatifs dans la production de F, et E à un avantage


comparatif dans la production de V

Les pays ont ainsi intérêt à échanger.

Si l’échange a lieu on sait que le prix relatif d’équilibre de F va se situer entre les prix
relatifs d’autarcie. Donc le prix relatif d’équilibre de F se situe entre ½ et 4/3.

La valeur de ce prix relatif dépend des préférences des consommateurs donc de la


𝑝𝑓
demande. Pour simplifier on suppose qu’il est 𝑝𝑣 = 1.

Pour D : ½ < 1

● En autarcie si je souhaite produire une unité supplémentaire de F on devra


réduire la quantité produite de bien V de ½
● En présence de commerce international, je peux échanger une unité de F
contre une unité de V donc F a intérêt à se spécialiser dans F et à passer par
le commerce pour obtenir V. On assiste à la spécialisation de D dans F et de
E dans V

Donc au niveau des salaires :

42
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𝐴𝑣* 𝑤 𝑎𝑓*
1 < 𝑎𝑣
< 𝑤*
< 𝑎𝑓

Donc le salaire est plus élevé dans D car w >

43
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V- Spécialisation

Typologie des spécialisations :


● Spécialisation de créneau ou de produit
● La spécialisation de pôle ou de branche
● Spécialisation interbranche

On a des indicateurs de la structure comparée des exportations.


La spécialisation des pays reflète les avantages comparatifs des pays.

Indicateur de structure comparée


L’indicateur de la structure comparée des exportations est le premier. L’idée est de
déterminer les avantages comparatifs des pays. Il se calcule par :
𝑋𝑖𝑗
𝑋.𝑗
𝐼𝑖,𝑗 = 𝑋𝑖𝑍
𝑋.𝑍

Le i est pour le bien et le j pour le pays. On a donc quatre indicateurs :


● 𝑋𝑖𝑗 Exportations du bien i par le pays j.
● 𝑋.𝑗 Exportations totales du pays j
● 𝑋𝑖𝑍 Exportations du bien i par la zone Z
● 𝑋.𝑍 Exportation totale de la zone Z

On regarde finalement si cet indicateur est supérieur à 1 ou pas.


𝐼𝑖,𝑗 > 1

𝑋𝑖𝑗 𝑋𝑖𝑍
𝑋.𝑗
> 𝑋.𝑍

Le pays j a ici un avantage comparatif dans le secteur en question. Inversement, si


𝐼𝑖,𝑗 < 1 le pays n’a pas d’avantage comparatif.

Figure (bâtonnets sur les avantages comparatifs, Guillochon)

On regarde si l’indicateur est supérieur à 1 ou pas. On a plusieurs secteurs et quatre


pays l’Allemagne, les Etats-Unis, la France et la Chine.

La France
A priori la France a un avantage comparatif dans l’agroalimentaire par rapport à 1.
Elle a également un indice supérieur à 1 dans le secteur de la chimie, la mécanique
et des véhicules.

L’Allemagne
L’Allemagne a des avantages comparatifs dans les secteurs du bois et papier,
mécanique, la chimie, et dans le secteur des véhicules bien sûr !

44
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Cet indicateur ignore complètement les importations. Hors dans un secteur
véhicules par exemple, la France importe énormément. Il faut également s’attarder
sur les échanges intra-branche.

BALASSA : Indicateur des avantages comparatifs révélés du CEPII (Centre


d’Etude Prospectives et d’information Internationale)

Cet indicateur mesure l’écart entre le solde commercial observé dans un pays pour
un produit donné et le solde théorique.

𝑋𝑖+𝑋𝑚
𝑆𝑖 =
1000
𝑃𝐼𝐵 (
⎢ 𝑖

)
⎡ 𝑋 − 𝑀 − (𝑋 − 𝑀)
𝑖 𝑋+𝑀


● 𝑋𝑖 − 𝑀𝑖 est le solde commercial observé pour le bien i


● (X-M) est le solde commercial du pays
𝑋𝑖+𝑋𝑚
● 𝑋+𝑀
est le poids du bien dans les échanges
𝑋𝑖+𝑋𝑚
● (X-M) 𝑋+𝑀
est le solde commercial théorique

Le solde théorique correspond à ce que l’on devrait constater comme solde


commercial s’il était exactement proportionnel au poids de ce produit dans nos
échanges. On regarde donc la contribution du produit i au solde commercial.

On regarde par rapport à 0 maintenant.

Si 𝑆𝑖 > 0 cela veut dire que le solde commercial observé est supérieur à sa
norme. Le pays a un avantage comparatif dans ce secteur, il a un impact positif sur
le PIB.

1000
Cet indicateur est exprimé en millième de PIB. ( 𝑃𝐼𝐵
)

Si 𝑆𝑖 > 0 cela ne veut pas forcément dire que l’apport du produit est positif ! Si
on a un solde global négatif, 𝑋𝑖 − 𝑀𝑖 peut-être un peu moins négatif. Il faut y faire
attention !

Figure 8

Ici cela change ! La France qui importe beaucoup de véhicules voit son avantage
comparatif dans ce secteur s’amoindrir. Il reste élevé pour l’Allemagne.

Toutefois, tout ne change pas par rapport à l’indicateur précédent :


● Pour la Chine, les secteurs sont l’électronique, bois et papiers et textile
notamment.

45
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● Pour la France, on a le secteur chimie, mécanique, et dans le secteur
agroalimentaire.
● Pour l’Allemagne, c’est véhicule, chimie et mécanique

La structure des avantages comparatifs de la France n’est pas très marqué et


généralement assez proche de celle des Etats-Unis.

Figure 9 source trésor éco

C’est un tableau qui utilise l’indicateur du CEPII. Ce tableau représente plus


précisément l’évolution des gains et avantages comparatifs de la France entre 2000
et 2007. Il faut regarder les secteurs dans lesquels il y a des gains ou des pertes.

L’intérêt de cette note est de développer les secteurs comme l’aéronautique, on a


une analyse plus fine par secteurs.

● La haute technologie contribue positivement au solde commercial de la


France. L’aéronautique, les moteurs, l’électricité.

● Le matériel de communication et automobile particulière contribuent


négativement au solde commercial. On a également le matériel
informatique…

Figure 10

On a plusieurs secteurs, des produits hautes gamme (vaisselle, horlogerie,


parfum…)
Ces chiffres nous donne la contribution du secteur au solde commercial.

● Le secteur de luxe en France représente 0,2% de son PIB en 2011, soit


0,6 milliards d’euro.
● En Suisse, le secteur de l’horlogerie est extrêmement positif. Par contre, les
autres secteurs de luxe sont en dessous de 0.
Revenons au modèle de Ricardo

Une hypothèse importante du secteur de Ricardo porte sur la mobilité parfaite du


travail. Elle est peu réaliste. Ici le seul facteur de production est le travail.

Lorsqu’on ouvre un pays au commerce international, il doit se spécialiser. Le


problème est que cela nécessite une spécialisation de la production qui n’est parfois
pas possible du moins pas immédiatement.

On a deux limites majeures :


● La faible mobilité du travail d’un secteur à l’autre
● La mobilité géographique

Lorsqu’un pays concentre ses exportations dans un secteur, cela rend le pays
dépendant à l’égard du marché mondial. (Prix et demande de ce bien)

46
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La maladie hollandaise

Un cas particulier est la spécialisation d’un pays dans un bien primaire comme une
ressource naturelle. On fait référence ici à la maladie hollandaise. Cela exprime les
difficultés qu’a connu cette économie dans les années 1970 suite à la montée du
prix du gaz naturel.

A la fin des années 1950, un important gisement de gaz naturel a été découvert au
nord de ce pays. On a observé une forte montée du gaz naturel. La Hollande a
alloué plus de ressources vers ce secteur au détriment des autres secteurs, alors
que les autres secteurs pouvaient être plus exposés à la concurrence internationale.

La devise monétaire des Pays-Bas a été plus demandé. Cela a pour impact une
appréciation de la devise des pays bas (relativement plus cher par rapport aux
autres), ce qui va ensuite réduire la compétitivité du pays dans d’autres
secteurs.

L’augmentation dans ce secteur va être contrebalancé par une moindre compétitivité


dans les autres secteurs.

Conclusion du modèle de RICARDO

Ce modèle ne tient pas compte de :


● L’influence des dotations en capital et en ressources primaires
● Des économies d’échelle
● Des comportements stratégiques des entreprises

Il repose sur les hypothèses fortes de la concurrence pure et parfaite, en particulier :


● L’atomicité
● L’homogénéité des produits

47
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CHAPITRE 3 : Les différences de dotations factorielles
Ricardo explique la structure des échanges par des différences en termes de travail
et de technologie.

Dans la réalité les économies ne diffèrent pas exclusivement sur une dimension
technologique, mais également en termes de dotation en facteurs de production
dont elles disposent.

Les Etats-Unis disposent de plus de capital que la Pologne par exemple. L’Espagne
bénéficie de plus d’ensoleillement que le Royaume-Unis. D’autres pays ont plus de
travail hautement qualifié ou de ressources naturelles…Il faut prendre en compte les
dotations factorielles !

Ce sont ces dotations factorielles qui vont expliquer les échanges selon le modèle
HOS. Heckscher (1919), Ohlin (1933) et Samuelson (1941,1948,1949).
A l’origine, Heckscher et Ohlin ont simplement exprimé leurs idées, c’est Samuelson
qui les formalisa.

La technologie utilisée va être la même dans les deux secteurs. La seule différence
entre les pays va être les dotations factorielles. Dans les premiers travaux, c’est
l’abondance relative d’un facteur de production qui est à l’origine d’un travail
comparatif. Contrairement à Ricardo, on a deux facteurs !

I. Aperçu du modèle HOS

Deux pays A et B produisent deux biens : automobile et textile.

Ils ont tous deux, deux facteurs de production le travail et le capital. Les quantités
des deux facteurs sont données et vont définir la dotation factorielle de chaque
pays.
On sait que la quantité relative de capital dont aura besoin le secteur automobile ne
sera pas la même que la quantité relative du capital dans le secteur textile. Dans le
secteur automobile on utilise beaucoup de machines, de robotisation.

On va considérer que l’intensité factorielle diffère pour les deux biens. Elle
caractérise la technique de production.
● Le Pays B possède relativement beaucoup de capital
● Le Pays A possède relativement beaucoup de travail

Théorème HOS

Chaque pays a une production orientée vers la marchandise qui utilise de


manière intensive le facteur dont il est doté et tend à l’exporter.

48
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A va donc s’orienter vers le textile et B vers les automobiles.

Application

Soient deux pays A et B produisant deux biens 1 et 2 avec deux facteurs de


production le travail et le capital.

Capital K Travail L
Pays A 100 200
Pays B 300 200

𝐾𝐴 100 1
𝐿𝐴
= 200
= 2
Cela représente l’abondance factoriel dans le pays A.

𝐾𝐵 300 3
𝐿𝐵
= 200
= 2

𝐾𝐴 𝐾𝐵
𝐿𝐴
< 𝐿𝐵

On dit que le pays B est relativement abondant en capital par rapport au pays A. Le
pays A est relativement abondant en travail par rapport au pays B.

Exemple 2

Bien 1 Bien 2
Capital 6 1
Travail 2 2

L’intensité factorielle relative est la quantité de facteur capital (par exemple)


nécessaire pour produire une unité de bien 1 par rapport à la quantité de facteur de
𝐾1 𝐾2
travail nécessaire pour produire une unité de bien 1. Elle est mesurée par 𝐿1
𝑒𝑡 𝐿2

𝐾1 6
𝐿1
= 2
= 3
𝐾2 1
𝐿2
= 2

Le bien 1 est en forte intensité en capital et le bien 2 en forte intensité en travail. La


pays B est relativement bien doté en capital et dispose d’un avantage comparatif du
bien 1, le bien à forte intensité en capital K.

En effet, le pays B va produire moins cher le bien 1 et va escompter vendre plus cher
ce bien à l’étranger que sur son propre marché.

49
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II. Le développement du modèle HOS

Figure 1

Les pays sont rangés par leur valeur en milliards de dollars américains dans leur
exportation dans les produits intensifs en ressources naturelles.
𝑋𝑖
∑𝑋𝑖

Ça classe les pays en fonction de l’importance des exportations dans le secteur des
ressources naturelles sur la somme de leurs exportations. Aussi les pays sont
classés par rapport à la part des exportations des produits intensifs en ressources
naturelles par rapport à leurs exportations.

Ce tableau souligne qu’il est important de regarder ce 2ème classement. Il ne faut pas
se contenter de regarder les X des pays. Il faut voir la part rapport à leurs
exportations totales. Le deuxième classement permet de regarder la spécialisation
relative des pays.

Certains pays sont très spécialisés dans les produits intensifs en ressources
naturelles car ils ont accès à des ressources naturelles, ils en ont une dotation
relativement abondante.

Hypothèses

1. Deux pays A et B

2. Deux biens : les chemises c et les téléphones mobiles m

3. Deux facteurs : K et L

4. La production des c est relativement intensive en travail et celle des m


en capital
La technologie de production dans le secteur m implique plus de K par travailleur que
dans le secteur c. Autrement dit, l’intensité factorielle relative est supérieure dans le
secteur m que dans le secteur c à Km/Lm > Kc/Lc

5. Le pays A est relativement abondant en travail L et le pays B en capital

6. Rendements d’échelle constant F(2L,2K) =2F(K,L)


Qm = F(K, L) ; si je multiplie par 2 l’utilisation le K et le T alors je multiplie par 2 ma
production. F(2K, 2L) = 2Qm

En mathématiques on appelle ça une fonction homogène de degré 1. C’est le cas


d’une fonction de production de Cobb-Douglas. Q=La.K1-a

Si je multiplie par 2 L et K : F(2K, 2L) = 2 aLa 21-a K1-a = 2LaK1-a = 2F(K,L)

7. Préférence identique dans les deux pays

50
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Pour les deux pays on utilise les mêmes courbes d’indifférence pour caractériser les
préférences des consommateurs des deux pays. Lorsque les prix relatifs des biens
sont identiques dans les deux nations, les deux pays vont consommer les biens dans
les mêmes proportions.

8. Concurrence parfaite
On est en concurrence parfaite, il y a donc mobilité des facteurs de production (ex :
d’un facteur L d’un pays à l’autre). Il n’y a pas de barrière à l’entrée et il y a
homogénéité

9. Pas de mobilité des facteurs sur le plan international (mais mobilité


entre les secteurs)
Je ne change pas de pays pour travailler (mais de secteur oui).
Il y a maintien des différences en dotation des pays.

10. Toutes les ressources sont totalement employées


On et au plein emploi et utilisation de tout le facteur capital.

𝐾𝑚 𝐾𝐶
𝐿𝑚
> 𝐿𝐶

𝐾𝐵 𝐾𝐴
𝐿𝐵
> 𝐿𝐴

Frontière des possibilités de production : concave contrairement à Ricardo

𝑄𝐶

Elle représente les couples de production faisable étant donné les contraintes sur les
facteurs L et K.

Pourquoi la courbe est concave ?

En Qm Max, j’utilise tout le capital et tout le travail dans la production de bien m.


On se déplace vers la gauche : je produis un peu moins de bien m et j’utilise K et L
pour produire du bien c. Ma production augmente fortement en me déplaçant un peu

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La production de chemise augmente mais de moins en moins vite. On fait
l’hypothèse que les rendements factoriels sont décroissants. Ainsi, la productivité
marginale factorielle est positive mais décroissante.

𝑎 1−𝑎
𝑄 =𝐿 𝐾
𝑎 < 1
∂𝑄 𝑎−1 1−𝑎
∂𝐿
= 𝑎𝐿 𝐾
𝑎 &−𝑎
𝑎(𝐿 𝐾 )
= 𝐿
𝑄
=𝑎 𝐿 > 0
2
∂𝑄 𝑎−2 1−𝑎
2 = 𝑎(1 − 𝑎)𝐿 𝐾
∂𝐿
𝑄
= 𝑎(𝑎 − 1) 2 < 0
𝐿

La production marginale du travail est positive mais décroissante. Donc la production


augmente mais de moins en moins. On a fait le graphique pour le secteur m : c’est le
même pour le secteur c

On obtient un diagramme en quatre cadrans qui permet d’analyser le partage du


facteur de production dans les deux secteurs.

52
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● Le cadran IV représente la fonction de production dans le secteur m :
plus la quantité de L utilisé dans ce secteur augmente, plus la production
augmente mais de moins en moins. Même chose pour cadran II.
● Le cadran III nous montre comment le facteur travail est réparti dans les
deux secteurs dans un pays.

L = Lm + Lc
Lm = L – Lc

L’intérêt de ce diagramme est de relier la quantité produite avec la répartition du


facteur travail L.

Ce que met en évidence ce diagramme c’est le lien entre les rendements factoriels
décroissants et la concavité de la FPP.

La pente de la Fonction de Possibilité de Production correspond au coût


d’opportunité du bien m en termes de bien c.

𝑃𝑚
𝑇𝑀𝑇𝑐,𝑚 = 𝑃𝑚 𝑐
𝑚

Si je souhaite augmenter ma quantité de bien m, je vais allouer davantage de travail


dans le secteur m quand dans le secteur c. La productivité du travail augmente dans
c et diminue dans m. En effet on a moins de travail dans le secteur c, ce qui
augmente la productivité marginale.

Le coût d’opportunité du bien n’est pas constant le long de la FPP, il est de plus en
plus élevé.

En concurrence parfaite à l’équilibre de production, le prix relatif du bien m est


exactement égal au TMT. (Taux Marginal de Transformation). Le TMT traduit donc
le coût d’opportunité. Cela traduit un prix relatif du bien m de plus en plus élevé

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On trace la droite d’iso valeur. Le but est d’avoir la droite d’iso valeur la plus loin
possible de l’origine mais on doit toutefois toucher en un point la FPP.

𝑃𝑚
La pente de la droite d’iso valeur est égal au TMT. TMT= 𝑃𝑐

Le point de la FPP qui correspond à la situation de l’économie à l’équilibre dépend


du prix des deux biens et l’équilibre va correspondre au point qui maximise Y.

En concurrence parfaite, à l’équilibre de production, le prix relatif du bien m, TMT =


𝑃𝑚
𝑃𝑐

On a un équilibre E, où le TMT est égale à la pente de la FPP. La droite d’iso valeur


(en bleu) représente la droite tangente à la frontière des possibilités de production.
On cherche la droite la plus loin qui donne le point E.

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A quoi correspond la courbe violette ? Elle représente une courbe d’indifférence.
Les courbes d’indifférence reflètent les préférences, les goûts des consommateurs
pour les deux biens. Chaque point correspond à un panier de bien. Chaque panier
de bien situé sur la courbe qui amène la même utilité, la même satisfaction. Elles
sont décroissantes en tout point. Une courbe plus élevée qu’une autre va apporter
plus de satisfaction, de bien-être (on préfère donc être sur la rose.)
Pour maximiser son utilité, le consommateur va choisir la courbe
d’indifférence la plus élevé mais aussi tangente avec la FPP.

Le Taux marginal de substitution du bien c au bien m représente la quantité de biens


c qui compense la diminution d’une unité de bien m.

Taux marginal de substitution


Le taux marginal de substitution du jus d’orange au sandwich représente combien de
litre de jus d’orange que je suis prête à céder pour avoir un sandwich
supplémentaire. On dit que le TMS est décroissant car pour céder un sandwich en
A je veux le remplacer par beaucoup de jus d’orange. En B pour céder un sandwich
je veux céder un peu de jus d’orange. Et en C je suis prêt à céder un sandwich pour
très peu de jus d’orange.

Le consommateur doit trouver la courbe d’indifférence la plus loin possible telle


qu’elle appartienne quand même à la FPP. En ce point la courbe de la FPP est égale
tout juste à la courbe d’indifférence.

Cette décroissance du TMS est liée à la décroissance de l’utilité marginale.

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'
𝑃𝑚 𝑃𝑚
Imaginons que le prix relatif du bien m diminue, ' < 𝑃𝑐
.
𝑝𝑐
'
𝑃𝑚 𝑃𝑚
Pente d’iso-valeur = ' < 𝑃𝑐
𝑝𝑐

L’équilibre
Les conditions d’équilibre d’une économie en concurrence parfaite et en autarcie
sont les suivantes :
𝑃𝑚
● Le TMT = rapport des prix 𝑃𝑐
.
● Les consommateurs doivent déterminer leur consommation de telle sorte que
𝑃𝑚
le TMS soit égal au rapport des prix 𝑃𝑐
.
● Les quantités consommées et produites de chaque bien sont égales.
Le marché des biens est équilibré, on comme ce qu’on produit.

Abondance factorielle et FPP

𝐾𝐵 𝐾𝐴
On va maintenant introduire les deux pays A et B. 𝐿𝐵
> 𝐿𝐴
 : Avec A abondant en
facteur travail et B abondant en facteur capital. La FPP des possibilités de production
du pays B est biaisée en faveur du bien m dont la production est intensive en K.

On a les mêmes courbes d’indifférence (bleue), on n’aura pas les mêmes prix relatifs
dans le pays A et pays B.

En raison du biais de la FPP de chaque pays (qui résulte de la dotation factorielle


différente des 2 pays), en faveur du bien dont la production est intensive en facteur

56
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dont le pays dispose abondement, les prix relatifs d’autarcie seront différents
dans les 2 pays.

Le prix relatif du bien m sera plus élevé dans quel pays ?


Pour le savoir on regarde la pente de la FPP au point E dans le pays B et A. On voit
que la tangente bleue est plus pentue dans le pays A que dans le pays B. On a une
différence de prix qui explique l’intérêt aux échanges. Le prix relatif du bien m
dans le pays A est plus élevé que dans le pays B.

Le coût d’opportunité du bien m dans le pays B sera plus faible que celui dans le
pays A.

Notre pays A à un avantage comparatif dans la production du bien c car A est


relativement abondant en travail. Il va avoir un coût d’opportunité du bien c qui va
être plus faible.

Est –ce qu’on atteint le même niveau de satisfaction, de bien-être dans les
pays ?
Non parce que les 2 pays ne sont pas sur la même courbe d’indifférence. Le pays B
est sur une courbe d’indifférence qui est plus bas : le bien-être est plus faible pour
les consommateurs du pays B.

Commerce international : les prix relatifs des biens

Comme le prix relatif du bien m dans le pays B, les consommateurs vont avoir intérêt
à acheter du bien m dans le pays B, et à l’inverse, les consommateurs vont avoir
intérêt à acheter du bien c dans le pays A.

La demande pour le bien m augmente dans le pays B (est-ce que le prix va rester
identique ? Non), donc le prix du bien m augmente. La même chose va se passer
dans le pays A. La demande pour le bien c va augmenter et donc le prix de celui-ci
va augmenter.

On parle d’une situation où il y a des prix différents avec l’ouverture aux


échanges.

A l’équilibre avec échanges :

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Le prix relatif d’équilibre en cas d’échange entre les deux pays est le prix pour lequel
l’échange est équilibre (À l’équilibre importation M = exportations X). Les producteurs
vont adapter leur production selon la demande.

Que vont faire les producteurs dans le pays B ? Comme le prix du bien m augmente,
ils ont augmenté la production de bien m et moins de production de bien c. A
l’inverse le pays A va augmenter sa production en bien c et diminuer celle de m.

Figure 4 : commerce international : les prix relatifs des biens

Pour le pays B : Le prix


autarcique du bien m dans le pays B est moins élevé que le prix d’équilibre avec
échange du bien m.

Pour le pays A : j’ai un prix relatif du bien m plus élevé et celui du bien c’était plus
faible. Le prix relatif autarcique du bien m dans le pays A est plus élevé que le prix

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d’équilibre avec échange du bien m. Donc le pays A va décider de plus produire
de bien c puisque le prix relatif du bien c augmente.

𝑃𝑚 𝑃𝑚
Initialement on avait 𝑃𝑐
(𝑝𝑎𝑦𝑠 𝐴) > 𝑃𝑐
(𝑝𝑎𝑦𝑠 𝐵)
Après l’ouverture aux échanges le prix relatif du bien m va augmenter dans B et
diminuer dans A, du fait de la demande.

Figure 7, commerce international : X et M

● Si je regarde mon pays A, ses exportations en biens c vont être égales à la


différence entre l’ordonnée qui correspond au point A’C=EC’. Les exportations
du pays A en bien c sont égales aux importations du pays en bien c : A’C=EC’.
● Les exportations du pays B en bien m sont égales aux importations du pays
A en bien m : C’B’=CE.

Initialement en autarcie mon pays B avait un prix relatif en bien m assez faible. En
ouverture je vais avoir des consommateurs du pays A vers le pays B en bien m, donc
le pays B va produire plus de bien m. Il peut revendre une partie du bien m qu’il
𝑃𝑚
produit au prix 𝑃𝑐
pour atteindre le point E qui maximise le bien-être du
𝑃𝑐
consommateur et je l’échange contre du bien c que je vais importer au prix 𝑃𝑚
.
Les X et M sont égales pour les 2 pays.

L’ouverture aux échanges 


𝑃𝑚
Comme le prix relatifs 𝑃𝑐
doit s’égaliser entre les 2 économies, il se retrouvera entre
les niveaux initiaux des prix relatifs. Chaque pays se spécialise dans la
production et l’exportation du bien qui utilise intensément le facteur dont il est
relativement abondamment doté.

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Figure 8, échange : courbe d’indifférence plus élevée

L’échange permet d’atteindre un niveau


de courbe d’indifférence plus élevée.
Alors qu’avant en autarcie on était sur
la courbe d’indifférence 2.

Observations :

1) Les pays se spécialisent


partiellement (secteur m ou c selon
leurs avantages comparatif.)

2) La courbe d’indifférence 2 est


plus élevée que la 1. L’ouverture aux
échanges améliore ici le bien-être
des nations. C’est le cas dans
Ricardo et HOS.

Théorème de H-O

A l’ouverture, l’économie exportera le bien qui utilise intensément le facteur de


production dont elle est relativement la mieux dotée, et importera le bien qui
utilise intensément le facteur de production dont elle est relativement la moins
bien dotée.

Les facteurs de production ne sont pas mobiles entre les pays. L’ouverture aux
échanges permet en quelque sorte d’importer les services du facteur dont le pays est
relativement moins bien noté. Cela va nécessairement avoir des conséquences
importantes sur la rémunération des facteurs.

Suite à l’ouverture aux échanges, le prix relatif du bien m a augmenté dans le pays
𝑃𝑚 𝑃𝑚
B : 𝑝𝑐
↑. Et à l’inverse le prix relatif du bien m a baissé dans le pays A : 𝑝𝑐
↓. On part
d’une situation ou le K est moins bien rémunéré dans le pays B que dans le pays A.
Dans le pays A, le travail était moins bien rémunéré par rapport au pays B.

Avec l’ouverture aux échanges, les prix relatifs convergent, et cela va entrainer
nécessairement celle des prix des facteurs de production. Intuitivement dans le pays
B, qui va produire plus de biens m intensif en K, la demande en K augmente aussi.
Donc la rémunération du facteur K va augmenter. Et dans le pays A c’est la
rémunération du facteur travail qui va augmenter. Le prix du K est le taux d’intérêt, et
le prix du travail est le salaire.

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Dans le pays A, il se spécialise dans une production intensive du travail. On assiste à
𝑟
une augmentation du salaire sur le taux d’intérêt donc baisse du ratio : 𝑤

Théorème d’HOS d’égalisation des facteurs 

L’ouverture aux échanges va avoir pour effet d’élever la rémunération du facteur


dont l’économie est relativement bien dotée et de réduire la rémunération de
l’autre facteur.

Lorsque les pays s’ouvrent au commerce international, ça provoquera l’égalisation


des prix des facteurs de production. Cela a été prouvé par Samuelson

Avec l’ouverture aux échanges j’ai une augmentation des prix relatif du bien m pour
le pays B, donc il va produire plus de bien m. Pour produire du bien m, j’ai besoin
essentiellement de K et un peu de L, donc je vais libérer beaucoup de facteur travail
𝐾
(j’en demande moins). On dit que le secteur c libère des facteurs en proportion 𝐿
𝑤
inférieure à celle choisie par les producteurs de bien m au prix 𝑟
initiaux. La
𝑤
demande e capital devient excessive et celle de travail diminue. Donc 𝑟
diminue et
𝑟
𝑤
augmente.

L’évolution des rémunérations réelles des facteurs de production

Le théorème de Stopler-Samuelson : une augmentation du prix relatif d’un bien


augmente le revenu réel (pouvoir d’achat) du facteur réel utilisé intensément dans la
production de ce bien, et diminue le revenu réel de l’autre facteur.

Autrement dit, Samuelson démontre que quand il y a une augmentation du prix


relatif du bien m, il y a une augmentation du prix du K. Donc on va avoir une
hausse du pouvoir d’achat des détenteurs de K.

Conclusion 

Ce qui est important est que grâce aux échanges, le pays va pouvoir atteindre un
bien-être plus important. Mais je vais avoir un effet de redistribution et un conflit
de redistribution car l’ouverture a pour effet d’élever la rémunération du facteur
dont l’économie est relativement bien dotée et de réduire la rémunération de l’autre
facteur.

Ce qui détienne du K vont être favorisé par l’ouverture aux échanges.

Dans ce modèle-là même si on a une augmentation du bien-être, avant cette


éventuelle redistribution, certains vont pâtir de l’ouverture aux échanges.
Dans les pays développés, comme US, le facteur abondant est celui du K.

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Critiques du modèle : Est-ce que tout paraît réaliste ?

Résultat (non crédible ?) : les prix des facteurs de production s’égalisent


parfaitement après l’ouverture

En fait c’est un résultat qui n’est pas observé empiriquement, Krugman nous montre
un diagramme en bâton (datant de 2006 et comme indice base 100 la France) avec
une comparaison des salaires dans différents pays. On observe qu’il existe des
différences importantes de salaires entre la suisse, l’Allemagne et le Brésil.
Dans le cas de l’Allemagne, l’indice des salaires est égal à 130 (salaires 30% plus
élevés qu’en France) et en Corée ça correspond à la moitié des salaires français. Il y
a toujours des différences importantes entre les pays du monde.

Quelles sont les hypothèses non-respectées par rapport au modèle ?

1) Dans certains pays il y a des barrières juridiques. En France par exemple il


y a le SMIC

2) On ne va pas avoir une égalité du prix dans les différents pays. Ce n’est pas
le même Pm/Pc car sinon ça veut dire qu’on ne prend pas en compte des
coûts de transports ou droit de douane (même s’ils en existent de moins
en moins). Donc l’égalité des prix relatifs pas respectés et donc égalité des
prix des facteurs pas respectée.

3) Remise en question de la parfaite mobilité des facteurs de production d’un


secteur à un autre. Or on n’a pas de parfaite mobilité entre les secteurs.
On ne peut pas passer du secteur textile au secteur pharmaceutique du jour
au lendemain par exemple (contrainte de formation). Pareil pour le K, si on a
investi dans une entreprise qui fait du textile, pour réinvestir dans un autre
secteur on va revendre nos machines etc. et ça ne se fait pas hyper
rapidement.

4) Les technologies de production ne sont pas identiques d’un pays à


l’autre. Si les fonctions de production étaient les mêmes, les mêmes
technologies de production seraient les mêmes partout et toutes partagées.

5) La rémunération du travail différente, notamment pour le travail non


qualifié, très différent d’un pays à l’autre. Ça peut favoriser l’émigration et
donc ça a un impact d’un pays à un autre.

Malgré toutes ces différentes qui font qu’on n’a pas égalisation du prix des secteurs
d’un pays à un autre, il est quand même possible que quand on échange des biens
homogènes entre des pays qui ont des dotations factorielles différentes, qu’il existe
une pression sur les rémunérations des secteurs telles qu’elles tendent vers
l’égalisation.

63
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Nouveau théorème : Théorème de Rybczynski 

La question que se chercheur s’est posé est que deviennent les avantages


comparatifs d’un pays lorsque celui-ci voit son stock de K ou de main d’œuvre
augmenter ? Et que deviennent alors les avantages comparatifs des pays et est-ce
que la production des 2 biens vont augmenter ?
On s’intéresse à la variation de la dotation d’une économie dans un facteur
donné, à prix relatifs fixés.

On fait l’hypothèses que la quantité de facteur K dans l’économie augmente. Que


va-t-il se passer au niveau de la FPP ? Celle-ci va se déplacer dans le sens ou cela
va accroître la production du facteur qui est intensif.

𝐾
Supposons que mon facteur K augmente : 𝐿
↑.
Comme ma production de m est intensive en K, cela va déplacer davantage la FPP
vers la droite que vers le haut. Donc la quantité maximale de bien m produite va
augmenter plus vite que la quantité maximale de bien c produite.

Impact d’une modification de K/L

On a eu une diminution de la production du bien c.

Théorème
Pour des prix constants, une augmentation de la dotation d’un facteur va
accroitre la production du bien intensif dans le facteur et va réduire la
production de l’autre bien.

Je vais distinguer 2 cas :


● Une situation ou la croissance va être favorable à l’exportation.
● Une situation ou la croissance va être favorable à l’importation.

Il faut distinguer selon que le facteur qui s’accroit rapidement dans l’économie est
celui dont l’économie est relativement mieux dotée. Dans ce cas on parle de
croissance favorable à l’exportation.

Si le K augmente dans le pays B, ça veut dire qu’on parle de croissance favorable à


l’exportation. Par contre si c’était le facteur L qui augmentait (des étrangers viennent

64
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
travailler dans on pays par exemple) pour mon PIB on parle de croissance favorable
à l’importation.

Risque de croissance appauvrissante

Imaginons que K augmente et L ne bouge pas. A prix relatifs échangés, l’économie


domestique (pays B) va offrir plus de m, donc voudra en exporter davantage. Et
grâce à ces nouveaux revenus, l’économie domestique (pays B) va demander plus
de chemises à l’économie étrangère (pays A).

Est-ce que le prix relatif du bien m peut rester constant ? Non car il va y avoir un
excès d’offre du bien m et un excès de demande du bien c. Ça pousse donc à la
𝑃𝑚
baisse le prix relatif 𝑃𝑐
.

Nous avons pays B, intensif en K, exporte du bien m (car intensif en K). Tout d’un
coup, j’ai plus facteur de K, le pays va donc produire plus de bien m et moins de bien
c, à prix relatifs constants. Donc le pays va vouloir vendre plus de bien m, et il va
donc avoir plus de revenu et va vouloir acheter plus de bien c. On voit que l’offre de
bien m devient excessive, et j’ai un excès de demande de bien c. Donc forcément
𝑃𝑚
𝑃𝑐
↓ va diminuer. Cela s’appelle la détérioration des termes à l’échange.

● Une croissance biaisée à l’exportation tend à détériorer les termes de


l’échange du pays en croissance en faveur du reste du monde.

● Une croissance biaisée à l’importation tend à améliorer les termes de


l’échange du pays en croissance au détriment du reste du monde. `

On va distinguer deux cas


● Le cas d’une petite économie
● Par rapport au cas d’une grande économie

Une petite économie


C’est quand les modifications de ses offres et de ses demandes sont très faibles au
regard des offres et demandes mondiales et affecte peu le prix relatif. Elle obtient
une croissance bénéfique. Pour une petite économie qui a accumulé du facteur K, il
n’y a qu’un côté positif.

Supposons que le Japon soit très abondant en travail et peu en K, le Japon épargne
petit à petit et le K augmente. Ça n’aura pas d’impact sur les termes de l’échange par
rapport au reste du pays. Par contre on va avoir un changement d’avantage
comparatif dans les biens intensif en K.

Une grande économie


L’effet négatif de la détérioration des termes de l’échange peut dominer l’effet positif
de l’accroissement du stock d’un facteurs de production. On parle de « croissance
appauvrissement ».

65
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Cela apporte une justification des politiques de substitution aux importations. Ce
sont des politiques qui visent à stimuler la production domestique du bien
importé, ce qui a tendance à exercer un effet favorable sur les termes de l’échange.

III. Faits empiriques

1. Applications

Figure 10, tableau

Dans cette 1ère application on essaye d’évaluer dans quelles mesures la structure du
commerce entre la Chine et les US est conforme aux prédictions du modèle
d’Heckscher-Ohlin.

On observe que dans chaque colonne on a les exportations de la Chine vers les US
en % du total des exportations de la Chine vers les US.
On peut regarder par exemple pour le secteur chimie. Les exportations des produits
chimiques des US vers la chine représente 19,5% du total des exportations des US
vers la Chine. Les produits chimiques représentent une grande partie des
exportations.

Ce tableau montre que les US exportent davantage de biens intensifs en travail


qualifié et en technologie comme les produits chimiques, les matériels de transport et
la Chine qui est davantage doté en travail non-qualifié exporte davantage des biens
comme des vêtements, équipements électroniques grand public.

Figure 11, tableau

Ce tableau classe les pays par ordre décroissant du montant total des exportations
de produit manufacturé intensif en travail non-qualifié. On observe qu’en valeur, la
Chine est le plus grand exportateur de produit manufacturé intensif en travail
non-qualifié.

A première vue ça pourrait remettre en cause le modèle HOS. Les pays vont
plutôt exporter des biens intensifs dans le facteur dont ils sont le plus doté.
Mais en fait ce qui ne va pas dans ce tableau c’est qu’en valeur ce sont peut-être les
1ers exportateurs. Mais il faut voir la part des produits manufacturés par rapport à leur
exportation totale (exportation totale du pays).

Lorsqu’on utilise ce 2ème indicateur (part relatif des exportations en produits


manufacturés en travail non-qualifié), il semble plus approprié pour identifier la
structure du commerce d’un pays. On ne remarque qu’aucun des pays dans le top
10 en valeur absolu se retrouve dans la colonne du top 10 en valeur relatif.

Ces chiffres font apparaître une très forte spécialisation des produits manufacturés
intensif en travail non-qualifié pour le Népal.

66
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Le test empirique de Romalis (2004)

Romalis cherche à expliquer la part des importations américaines en bien i en


provenance du partenaire C. Par exemple, pourquoi l’Allemagne représente plus de
part en produit par rapport aux US ?

𝑈𝑆
La variable expliquée 𝑖𝑚𝑖𝑐 est le ratio entre les importations américaines en
bien i en provenance de C (en valeur, numérateur) par rapport au importations
totale américaine en bien i (dénominateur).
𝑈𝑆
𝑈𝑆 𝐼𝑀𝑖𝑐
𝑖𝑚𝑖𝑐 = 𝑈𝑆
𝐼𝑀𝑖𝑗

Part des importations américaines en bien i par rapport à un autre pays.

On est en train de tester le modèle HOS. Il a besoin pour cela d’une information de
donnée sur les dotations relatives dans tel ou tel facteur, par exemple, le travail
qualifié.

La variable explicative (e) est la dotation en facteur de production du pays c


qui exporte le bien i.

Au fur et à mesure que le bien exporté devient plus intensif en travail qualifié, on
devrait observer que ce sont les pays d’avantage doté en travail qualifié qui
exportent ce bien. Par exemple, la part de l’Allemagne devrait être importante car le
pays est bien doté en travail qualifié.

Il le fait pour chaque secteur et chaque bien importé par les Etats-Unis, Romalis
définit l’intensité en travail qualifié 𝑧𝑖 en calculant le nombre de cadre (employés
qui ne travaillent pas directement dans la production) et l’emploi total dans la
production de chaque bien i. Sachant qu’il considère 370 biens différents.

𝑐𝑎𝑑𝑟𝑒𝑠
𝑧𝑖 = 𝑒𝑚𝑝𝑙𝑜𝑖 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙

Figure 12 : Skill Intensity and US Import Sahres in 1998

67
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Cette figure trace la relation entre les parts des importations américaine du bien i en
provenance du Bangladesh ou de l’Allemagne, et l’intensité en travail qualifié dans la
production du bien i.

On a donc la conclusion que les pays relativement mieux dotés en travail


qualifié vont exporter plus de biens demandant du travail qualifié vers les
Etats-Unis. C’est une confirmation des prédictions du modèle HOS.

Si ce coefficient est positif, on a une corrélation positive entre 𝑧𝑖 et la part des


importations dans mon pays. Plus la branche est intensive en travail qualifié, plus
la part des importations va être importante.

C’est comme si Romalis avait classé chaque secteur en fonction du travail qualifié,
plus on est vers la droite plus l’intensité en travail qualifié dans le secteur est
importante. Plus la branche est intensive en travail qualifié, plus les importations des
US en provenance de l’Allemagne seront importantes et inversement pour le
Bangladesh.

Une façon de résumer c’est de mettre en relation cette variable (parts des
importations en provenance du pays C) par rapport à chaque pays :

𝑈𝑆
𝑖𝑚𝑖𝑐 = 𝑎𝑖 × 𝐵𝑍𝐶 + ℇ𝐼𝐶

𝐵𝑍𝐶 est le coefficient qui nous intéresse : il nous indique l’avantage comparatif du
pays C en travail qualifié.

Figure 13 : capital humain et exportation de biens intensifs en travail qualifié


Romalis

Cette figure met en relation la dotation en capital humain sur le travail. Le beta est ce
qu’on observe en ordonné, c’est le coefficient on skill intensifity. Il n’est pas toujours
positif. Certains pays ont un désavantage comparatif en bien demandant du travail
qualifié.

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En bas, on a le niveau de la dotation en travail qualifié dans le pays. Relativement, la
France, le Norvège le Danemark ont un avantage comparatif dans les biens intensifs
en travail qualifié. D’autres pays auront des avantages dans d’autres secteurs.

Voir figure n°14, Avantages comparatifs Romalis

On voit bien qu’en termes de travail qualifié, le Japon n’avait pas d’avantage
comparatif dans les années 60. Cela change dans les années 1980. Hong Kong part
avec un fort désavantage puis on a une évolution, il n’a toujours pas d’avantage
comparatif mais cela s’améliore quand même.

On voit donc que l’avantage comparatif se modifie au cours du temps, à


mesure que les pays modifient leur dotation en facteurs. Par exemple, un pays
peut accumuler du travail qualifié (ou du capital) à un rythme supérieur à la moyenne
des autres pays, et acquérir un avantage comparatif. C’est le cas du Japon.

IV. Le paradoxe de Leontief, 1951


Ses résultats semblent invalider les résultats du modèle HOS. De nombreux
chercheurs ont essayé de refaire le test et de le compléter pour le résoudre. Les
données datent de 1947.

Par intuition, Les USA devraient exporter des biens relativement plus intensifs en
capital, et importer des biens intensifs en travail.

Figure 15

On trouve l’inverse ! Les


exportations des USA
étaient relativement
moins intensives en
capital que leurs
importations, ce qui
n’est pas logique. Il a
estimé le montant de
travail L et de capital.

Pour les exportations, il avait toutes les données qu’il fallait. Par contre pour les
importations, il a utilisé les substituts aux importations. Par exemple, si les USA
importait une voiture, il prenait comme donnée ce qui aurait servi à produire une
voiture aux USA.

Ratio capital/travail
Il calcule le ratio pour le capital et le travail pour les exportations, et le même ratio
pour le capital et travail pour les importations. Cela veut dire que les importations

69
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sont relativement plus forte en capital que les exportations. Or en 1947, les USA sont
relativement bien dotés en capital. C’est l’opposé des prédictions du modèle HOS.

𝐾
𝐾 𝐾 𝐿𝑀

𝐿𝑋
< 𝐿𝑀
⬄ 𝐾 = 1, 301947
𝐿𝑋

Leontief a refait la même chose pour des données de 1951. L’écart n’est plus ici si
important que ça.
𝐾
𝐿𝑀
𝐾 = 1, 061951
𝐿𝑋

Il a enlevé le secteur des ressources naturelles, qui peut biaiser le coefficient. En


effet, les USA étaient très dépendants en ressources naturelles. Si on enlève les
ressources naturelles, le ratio tombe à 0,88.
𝐾
𝐿𝑀
𝐾 = 0, 881951 Sans les ressources naturelles.
𝐿𝑋

Pour Kravis, ce serait lié à la politique commerciale du pays. Il a montré que les
industries les plus protégées au US sont les industries intensives en travail. Et
forcément cela pouvait modifier la structure des échanges.

BALDWIN

Fait une distinction entre le travail qualifié et non qualifié. En faisant cette
distinction, il montre que les exportations américaines étaient plus intensives en
travail qualifié. On fait tomber le paradoxe de Leontief.

70
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CHAPITRE 4 : Les nouvelles théories du commerce
international
Dans les théories étudiées, l’échange était guidé par :
● Des différences technologiques : RICARDO
● Des différences de dotations factorielles : HOS
Mais l’environnement économique demeurait parfaitement concurrentiel.

Cependant, quand on observe que la France et l’Allemagne échangent beaucoup ou


bien avec les USA, on observe que des pays ayant des technologies similaires
échangent beaucoup. Les différences internationales de productivité du travail, ou de
dotations factorielles sont peu marquées entre les pays industrialisés et par
conséquent, une très grande part des flux internationaux ne peuvent s’expliquer par
la théorie Ricardienne des avantages comparatifs ou par le modèle HOS.

On a fait des hypothèses pour les deux modèles.

Théorie Ricardo et HOS :


● Biens homogènes
● Spécialisation des pays dans différents secteurs : notamment une
spécialisation complète des pays pour Ricardo et spécialisation partiel pour
HOS
● Concurrence parfaite
● Différences de technologies ou de dotations factorielles relatives

Si les biens sont homogènes, on ne voit pas l’utilité d’échanger un bien contre un
autre bien pareil. Dans la réalité, une part considérable des échanges se fait entre
des pays ayant un développement économique et industriel comparables. Les
échanges intra-branche sont très nombreux.

Dans la réalité :
● Biens différenciés (même dans un secteur similaire)
● Echanges intra-branche entre nations de même développement

On doit sortir du cadre de la concurrence parfaite, pour expliquer des échanges de


biens différenciés. On doit également prendre en compte que la technologie de
production présente des rendements d’échelle croissants dans de nombreux
secteurs. Le coût moyen est décroissant, et on va devoir sortir du cadre de la
concurrence pure pour se trouver dans celui de la concurrence imparfaite.

I. Mise en place du modèle

Voyons un modèle de concurrence monopolistique et un modèle de dumping


réciproque. Les firmes ne sont plus en nombre illimité. Elles ne sont plus preneuses
de prix « price taker »

71
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Exemple du duopole Airbus/Boeing

Si les coûts fixes sont très importants, il faut investir énormément et le revenu arrive
tard dans le temps. Dans ce cas, il y a peu de concurrents. Si Airbus produit
beaucoup d’avion, cela va faire baisser le prix d’un avion. Elle peut impacter le
marché. Le choix de la quantité produite va tenir compte de l’effet sur le prix
d’équilibre. On peut décider de ne pas trop produire pour ne pas baisser le prix.

Comportement des firmes

Les firmes vont tenir compte de la réaction des


concurrents, on parle d’interaction stratégique. On va voir
un modèle de concurrence monopolistique. C’est une
situation où une entreprise est en monopole sur sa
marque. L’imperfection de la concurrence peut également
être liée à la différenciation des biens.

Une partie de la demande reste fidèle à la marque.


Les biens produits par les différentes firmes ne sont pas parfaitement substituables
aux yeux des consommateurs. Exemple Coca-cola / Pepsi, Chevrolet/Toyota.

Dans le modèle du dumping réciproque, j’ai un nombre de concurrents limités sur le


marché. Cela s’explique par des économies d’échelle.

Les économies d’échelle


Elles apparaissent dès lors que le coût moyen de production décroit, à mesure que la
quantité produite augmente. Elles peuvent être des économies d’échelle dans le
secteur ou par la firme :

● Economie d’échelle internes : diminution du coût moyen de production


lorsque la quantité produite par la firme augmente.
● Economie d’échelle externes : diminution du coût moyen de production
lorsque la quantité produite par le secteur augmente.

𝐶𝑇 𝐹 𝐶𝑉(𝑌)
𝑌
= 𝑌
+ 𝑌

Cela peut être dû à une forte baisse du coût fixe qui compense le coût variable
moyen ou l’inverse. Ou bien les deux en même temps.

72
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Les économies d’échelle internes
Lorsqu’il faut atteindre un niveau de production très très important pour atteindre Y
barre, on aura un nombre limité d’entreprise sur le secteur. Dans ces cas-là il
sera très compliqué pour un nouvel entrant de venir concurrencer ces firmes, car il
devra atteindre un niveau de production important pour pouvoir être aussi efficace et
avoir un coût moyen aussi faible que les autres firmes. Les rendements d’échelle
croissants (ou d’économie d’échelle, baisse du coût moyen) représentent une
barrière à l’entrée.

Si le coût moyen augmente on est en face de déséconomie d’échelle.

Les économies d’échelle externes


Lorsque le coût moyen de production d’une firme est décroisant avec la production
globale du secteur tout entier. Il est possible que coexistent de nombreuses firmes
sur la branche. Exemple d’Hollywood, de la Silicon vallley ou des pôles de
compétitivités.

Cela permet d’avoir un type d’emploi par zone, et on en parle souvent pour les
regroupements d’intérêts économiques.

II. La concurrence monopolistique : l’échange de biens


différenciés.

Les consommateurs perçoivent une différence significative entre la production de


deux biens par deux firmes concurrentes. Chaque firme possède un monopole sur
la variété de biens qu’elle produit. Ce monopole les protège partiellement de la
concurrence. Si Apple augmente le prix de ses ordinateurs, une grande partie de
personne lui resteront fidèle. Cela est bien sûr travaillé par la pub…

● C’est un intermédiaire entre le monopole et la concurrence parfaite.


● Chaque firme produit un bien différencié, partiellement substituable aux biens
produits par d’autres firmes
● Si le prix d’une firme augmente, une partie de la demande lui reste fidèle

Hypothèses 

● Chaque firme ignore l’impact de son prix sur le prix des autres biens
vendus.
● Les firmes entrent sur le marché tant qu’il est possible de faire du profit
● Libre entrée des firmes, mais des coûts fixes peuvent exister

Exemple : téléphone portable, ordinateurs, voitures…

Demande adressée à une firme


S les ventes globales de la branche
Y la demande adressée à la firme
n nombre de firmes présentes
b coefficient de sensibilité de la demande au prix (positif)

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p le prix pratiqué par la firme et p barre le prix moyen fixé par les concurrents.

𝐷 1 𝐵
𝑌 = 𝑆 * ⎡ 𝑛 − 𝑏(𝑝 − 𝑝 )⎤
⎣ ⎦
𝐵 𝐷 𝑆
Si p=𝑝 ⬄𝑌 = 𝑛

La demande qui s’adresse à une firme est d’autant plus basse que :
● Le nombre de producteur (n) est élevé
● Le prix (p) qu’elle pratique est élevé

La demande qui s’adresse à une firme est d’autant plus élevée que :
● Le prix 𝑝 ( 𝐵) pratiqué par les concurrents est élevé

Ma recette marginale a un aspect positif, plus je produis, plus je gagne. Mais ça a un


effet négatif sur la demande qui m’est adressée.

La fonction de coût total

CT(y)=F+cY

On va supposer que les entreprises font face au même coût et chacune va produire
𝑆 𝐵
la même quantité 𝑛
. On dit qu’elles sont symétriques. A l’équilibre, p=𝑝 et
𝐷 𝑆
𝑌 = 𝑛
.

A partir de là, on peut calculer le coût moyen.


𝑆 𝑆
𝑆 𝐶𝑇( 𝑛 ) 𝐹+𝑐( 𝑛 ) 𝐹
CM( 𝑛 ) = 𝑆 = 𝑠 =𝑛 * 𝑆
+ 𝑐 CC = courbe de coût moye
𝑛 𝑛

Plus le nombre de firmes augmente, plus le coût moyen de chacune de ces


firmes augmente. Essayons de déterminer le prix d’équilibre à travers un
programme de maximisation de chaque firme, en prenant comme base une firme
représentative.

74
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On voit donc la relation entre le prix et le nombre d’entreprises. Plus le nombre
de firmes est élevé, plus chacune a intérêt à baisser son prix pour attirer une
fraction plus importante de la demande.

L’intersection entre (PP) et (CC) va nous intéresser.

Le nombre d’entreprises à l’équilibre

Quel est le nombre n de firmes présentes à long terme dans la branche ?


● il faut que CM = p c’est-à-dire des profits nuls
● Intersection des courbes CC et PP

A CT, il y a un facteur fixe généralement le K. A long terme, l’ensemble des facteurs


sont variables.

Graphique intersection PP et CC

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Interprétation graphique :

On observe que le nombre de firmes sur un marché en situation de concurrence


monopolistique. Les prix qu’elle pratique sont déterminés par ces deux relations.
Plus le nombre de firme est importante plus la quantité vendue par chacune est
faible. Et donc plus le CM est élevé sur la courbe CC

Le nombre de firme présente sur la branche à long terme se situe à l’intersection des
deux courbes au point E. En ce point on est assuré que le prix est égal au CM donc
aucunes firmes ne retirent de profit et chacune se trouve sur sa réponse optimale
(maximisation du profit).

Si a un moment donné on observe que n < n2, n2 étant le nombre de firme qui
annule le profit à LT, alors le CM1 < p1 pratiqué par les firmes sur le marché. Donc
les firmes présentes sur le marché a court terme réalisent du profit. Cela attire de
nouvelles firmes et n augmente.

● 1er cas : n1 < n2 à CM1 < p1 à existence de profits à LT : n augmente

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● 2ème cas : n3 > n2 à CM3 > p3 à profits 3 < 0 à nombre de firme diminue

Concurrence monopolistique et commerce international


● Deux économies : domestique, extérieure
● Couts de production identiques entre les deux économies
● Demande globale S+S* > S

Que va t-il se passer ?

L’ouverture aux échanges affecte directement la courbe CC et cette courbe se


déplace vers le bas. La courbe CC se translate vers le bas car pour un même
nombre de firme présente le CM diminue.

L’augmentation de la taille du marché augmente le nombre de vente de chaque firme


donc diminue le CM.

Initialement on est en 1 (graphique) et avec l’ouverture on se retrouve en 2. Le prix


est plus faible et le nombre de firme plus élevé. Le nombre des firmes correspond au

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marché mondial, il ne différencie pas les firmes domestiques et les firmes étrangères.
C’est le nombre total de firme.

Surplus du consommateur
On observe que le prix à diminué ce qui est positif et on observe également que n
augmente ce qui fait que les consommateurs ont accès à une plus grande variété de
biens.

Surplus des producteurs :


A long terme les profits sont toujours nuls. Donc le bien-être n’a pas augmenté

Economiquement, les gains viennent du fait qu’avec un marché étendu, chaque firme
peut produire davantage sans pour autant que le nombre de variétés (nombre de
firme) disponibles ne diminue.

Conclusion

1) L’ouverture commerciale permet d’éviter l’arbitrage : « plus de variétés


contre un prix arbitraire plus fort » VS « une baisse des prix contre un nombre
réduit de variété ».

L’ouverture aux échanges est bénéfique surtout que les biens sont différenciés.
Ex : automobiles, micro-informatique, multimédia.

2) La localisation des firmes indéterminée dans ce modèle.

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Les déterminants du commerce international

L’ouverture commerciale permet d’éviter de devoir opérer l’arbitrage entre plus


de variétés contre un prix unitaire plus fort ou
Une baisse des prix contre un nombre réduit de variété
Ex : automobiles, micro-informatique, multimédia…

● Commerce interbranche : secteurs différents


Différences de dotations, de technologie de production…
● Commerce intra-branche : biens différenciés
Volonté des consommateurs d’avoir accès à un grand nombre de
bien/économies d’échelle.

Lorsque deux économies sont assez proches (avantages comparatifs peu marqués),
leurs échanges seront dominés par le commerce intra-branche.
Ex : échange intra-européens. A l’inverse, échange Nord-Sud

Le coût marginal reste constant. L’intersection entre les deux courbes va se


caractériser par un nombre de firme accru et par un prix d’équilibre inférieur.

Ampleur des échanges intra-branche

Indicateur de GRUBER et LLOYD

𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠−𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
1− 𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠+𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
* 100

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Il mesure l’intensité des échanges intra-branche par secteur.
● Commerce intra-branche : GL tend vers 100
● Commerce interbranche : GL tend vers 0

Si la branche considérée ne donne lieu à des échanges dans un seul sens


(interbranche), alors le ratio tend vers 1 donc l’indice GL tend vers 0.
A l’inverse, si les commerce vont dans les deux sens ce dernier tendra vers 100.

Exemple
Imaginons la France en autarcie avec seulement deux producteurs. Si j’ouvre mon
marché à l’Allemagne, je vais avoir une taille de marché plus importante. Les
consommateurs vont avoir des prix plus faibles et un nombre de marque plus
important. Mais on n’arrive pas à savoir où les firmes vont être localisées dans ce
cadre-là.

Avec l’ouverture aux échanges, on voit que le gain retiré par le consommateur est
immédiat dans chacune des économies les consommateurs peuvent acheter chaque
bien à un prix unitaire plus faibles qu’en situation d’autarcie et ils ont accès à une
plus grande variété de biens.

Les firmes ne réalisent pas de profit en autarcie mais n’en réalisent pas non plus une
fois les frontières ouvertes. Avec un marché étendu, chaque firme peut produire
davantage sans pour autant que le nombre de variétés disponibles ne diminue.

Figure du commerce intra-branche, en courbe

En moyenne, sur l’ensemble de l’économie, les flux croisés d’exportations et


d’importation représentent environ 35% du commerce total.

L’indice de GL a régulièrement augmenté depuis le début des années 1980. C’est lié
à la création du marché unique européen qui a favorisé les échanges entre pays. On
note néanmoins que le secteur de l’agriculture, les échanges intra-branches sont
beaucoup moins important, c’est révélateur de gros exportateurs qui vont exporter en
masse. C’est l’exemple du vin. Pour le secteur automobile c’est l’inverse.

Le commerce intra-branche se développe souvent pour des biens


manufacturés, sophistiqués et souvent différenciés.

Des études récentes montrent quand même qu’il y a une spécialisation des pays
européens en termes de qualité, c’est une différenciation verticale.

Figure : Mesuring intra-industry trade

80
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On observe différents pays du monde très différents. C’est le commerce
intra-branche qui domine pour les pays à développement économique similaire.
Dans le cas de la France, les flux croisés d’importation et d’exportation représente
83,5% du commerce de la France avec le Reste du Monde.

Lorsqu’un pays développe les échanges intra-branches :


● La variété des biens disponible pour ses consommateurs augmente
● Réduction des coûts (économie d’échelle)

Cela génère moins de bouleversement que l’échange interbranche (spécialisation)

III. Le dumping

On se place toujours dans le cadre de la concurrence imparfaite, mais cette fois ci


dans le cadre de l’oligopole. C’est des firmes qui se livre une concurrence directe. On
va s’intéresser aux interactions stratégiques entre ces firmes.

La recette marginale va être égale au prix plus un élément négatif : la baisse du prix
maximal engendrée par le monopole.

Rm=p(Y)+p’(Y)Y

p’(Y)Y : est négatif. En monopole, plus vous produisez, plus vous être obligé de
réduire votre prix.

1) Le dumping unilatéral

81
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
● Une firme en monopole dans l’économie domestique : P de monopole > p
concurrence parfaite
● Ouverture des frontières
● La firme domestique décide d’exporter, et peut pratiquer la discrimination par
les prix : Tarifer différemment à l’exportation / à la vente domestique =
dumping

Pourquoi la firme serait tentée d’abaisser son prix à l’exportation par rapport
au marché domestique ?

En situation de monopole (ou si elle fait face à un faible nombre de concurrent) sur
son marché domestique, la firme domestique dispose d’un fort pouvoir de marché (la
demande est moins influencée par les variations de prix que ne le sont les
exportations).
Le pouvoir du marché étant plus faible à l’étranger, les firmes auront tendance à
proposer un prix inférieur. Si Peugeot exporte en Espagne, aux US… les
consommateurs seront plus sensibles
au prix.

Illustrons cela en supposant que sur


le marché étranger (Espagne par
ex…). Sur le marché étranger, la
demande est parfaitement élastique
au prix.
● La firme domestique
considère le prix étranger comme
donné
● La firme choisira d’égaler le
coût marginal avec le prix étranger.

La firme va produire jusqu’à le coût


marginal soit égal au prix étranger.
Sur le marché domestique elle fait
comme si elle était un monopole. La
connaissance du niveau du coût marginal, combiné à l’égalité entre coût marginal et
recette marginale, fournit le niveau de production domestique.

Figure 4

La demande domestique est l’inverse du prix. La fonction de demande est une


demande inverse car on représente le prix par rapport aux quantités.

La production domestique est définie par l’également Rm=Cm. Le prix maximal


supporté par la demande est donné par Pm. En concurrence pure et parfaite, le prix
82
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
est égal au coût marginal. La différence entre la quantité totale et la recette de la
forme sont les exportations.

Sur le marché domestique, la firme a un comportement de monopoleur, car elle


a un fort pouvoir de marché. Elle sait que lorsqu’elle augmente la quantité, le prix
maximal supporté sera plus faible, donc elle réduit la quantité qu’elle va vendre pour
faire du profit.

Sur le marché extérieur, la firme se comporte comme si elle était en


concurrence pure et parfaite. Le prix à l’extérieur est donné par Cm=p, et donc
vendre à un prix plus faible. Cette pratique se nomme le dumping, c’est dû à une
différence d’élasticité prix entre les marché domestique et étranger.

La firme peut faire du dumping car les marchés sont segmentés. Les consommateurs
ne peuvent pas aller acheter les biens à l’étranger. C’est quand même une pratique
interdite !

2) Dumping réciproque

On va voir quel peut être l’intérêt de faire du dumping réciproque. L’ouverture


commerciale peut être intéressante pour favoriser la discrimination par les prix qui
peut être une motivation du commerce international.

Hypothèses
● Deux économies, deux firmes, un bien homogène.
● Même coût marginal et même coût de transport

En l’absence de discrimination en prix, on n’a pas de commerce international à


cause des coûts de transport. Si ma firme dans le marché domestique, ne peut
pas vendre moins cher dans le marché étranger, avec les coût de transport le bien
deviendrait plus cher. Ce ne serait pas intéressant pour les consommateurs
étrangers.

Chacune des firmes va être incité à pratiquer des prix plus faibles sur le marché
étranger afin d’aligner son prix de vente, coût de transport inclus, sur le prix de la
firme étrangère. Cela va créer plus de concurrence sur chacun des deux marchés
car on passe d’une situation de monopole à une situation de duopole.

Nos deux firmes adoptent donc le comportement de discrimination par les prix,
et cela permet l’émergence du commerce international de biens strictement
similaires, c’est du commerce parfaitement d’intra branche.

Ce commerce est-il souhaitable ?

83
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Il est inutile d’échanger des biens strictement similaires à cause des coûts de
transports
Toutefois, le dumping réciproque permet d’augmenter la concurrence entre
entreprise, ce qui génère un gain pour les consommateurs. (qui peut compenser les
coûts en plus)

IV. Economies d’échelle externes

Les économies d’échelles internes sont celle qui font décroitre le coût moyen d’une
firme au fur et à mesure que la production de cette firme s’élève.Pour les économies
d’échelle externes, c’est lorsque la production de toute la branche, et non de la firme
elle-même qui joue sur le niveau du coût moyen.

Exemple de la Sillicon valley, la City, la Défens. On parle de pôle de compétitivité.

1) Concentration géographique de firmes concurrentes. Cela facilite la


relation client-fournisseur, diminue les coûts de transport et favorise les
échanges.
2) Assurance de bénéficier d’un bassin d’emploi important
3) Bénéficier d’externalités de connaissances

Rappel : On parle d’externalité, ou d’effets externes, lorsqu’un bien économique


transite d’un agent à un autre sans relation marchande.

Les gains dépendent de la taille du secteur


La courbe de coût moyen et donc d’offre est décroissante, plus la production du
secteur est importante, plus le prix auquel les entreprises du secteur sont prêtes à
vendre leur produit est faible.

Si on applique cela au commerce international, cela va accroître les différences entre


pays. Si un pays a un secteur ultra développé, et un autre qui vient de commercer,
les différences de coûts sont majeures.

C’est ainsi un avantage pour les pays dont la production est très forte dans ce
domaine. Après ouverture, il est vraisemblable que la zone productrice la plus
importante survivra. On assiste ensuite à une spécialisation des pays, et le
développement du commerce interbranche.

L’ouverture des économie élargie le marché de la plus grosse zone de production,


donc abaisse les coûts de production et le prix de vente, mais il se peut que certains
agents y perdent. Il est possible que la production soit assurée par une économie qui
a atteint la taille la plus conséquente au moment de l’ouverture, mais pas forcément
la plus efficace.

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Figure 5

Secteur de l’horlogerie entre la Suisse et la Thaïlande. Les deux courbes d’offres


sont décroissantes. La Suisse de par son histoire, dispose d’une très grande part de
marché. Pour simplifier, Partons d’une situation où la Suisse satisfait entièrement la
demande mondiale de montre.

Partons d’une situation où les frontières sont ouvertes et on va voir ce qu’il se passe
si elle ferme ses frontières. Par ailleurs, on va supposer que le coût unitaire de
production est C0 et supérieur en Suisse qu’en Thaïlande.

Lorsque les firmes Thaïlandaises envisagent de venir concurrencer la production


Suisse, elles envisagent le fait qu’elles ne pourront commencer qu’avec un faible
niveau de production, et donc un coût unitaire assez élevé. On sera proche de C0.
Les firmes ne seront pas compétitives et ne vont pas chercher à rentrer sur ce
secteur.

Pourtant, si c’était la Thaïlande qui satisfaisait toute la demande mondiale, on l’aurait


à un niveau de prix bien plus faible !

Comparaison ouverture/autarcie
Ajoutons la courbe de demande thaïlandaise.

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Supposons que la Thaïlande décide de fermer ses frontières et de devenir
auto-suffisante dans le secteur de l’horlogerie. On va arriver à l’équilibre
offre-demande en autarcie. Ils bénéficieraient d’un prix inférieur au prix lorsqu’il y a
ouverture commerciale.

Lorsqu’il y a ouverture commerciale, ce prix plus faible n’est pas possible car
cela impliquerait que les producteurs thaïlandais accepteraient de faire des
pertes. Dans ce cadre particulier, l’ouverture commerciale peut nuire aux
consommateurs. Les producteurs thaïlandais ont alors tout intérêt à fermer les
frontières.

La version la plus aboutie revient à considérer uniquement que :


● Le coût moyen ne dépend pas uniquement de la quantité d’aujourd’hui,
mais surtout de l’expérience acquise :
o Nombre d’entreprises à un moment donnée (volume de production)
o Production cumulée passée dans la branche
● Les rendements croissant dynamiques est le fait que le coût moyen est
décroissant avec la production cumulée.

Il est alors encore plus difficile pour une économie de venir à contester la domination
d’une autre économie en présence de rendements d’échelle dynamique. C’est un
argument en faveur d’un protectionnisme de l’industrie naissante, favorisant le
protectionnisme transitoire pour rattraper un retard en matière d’économie d’échelle,
de compétitivité prix, de façon à construire un avantage comparatif.

En présence de rendements croissants dynamiques, il est encore plus difficile pour


l’économie de constater la domination d’une autre économie. C’est l’argument de
l’industrie naissante. Il faudrait favoriser un protectionnisme ciblé sur les secteurs des
pays en voie de développement.

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V. Les coûts de transport

Les Coût de transport et de logistique sont le Fret, coût d’entreposage, coûts de


chargement et déchargement, prime d’assurance, taxe de transport…Ils affectent le
prix de l’échange.

Supposons un bien allant d’un pays A vers un pays B


A → B
𝑃𝑡 → 𝑃𝑡'

Il y aura échange entre les deux pays si la différence de prix entre les deux est
supérieure aux coûts de transport.

𝑃𝑡' − 𝑃𝑡 > 𝑡

𝑃𝑡' > 𝑃𝑡 + 𝑡

Dans le cadre de biens homogènes, si les coûts de transport sont trop élevés, les
biens ne sont pas échangés. C’est le cas du ciment par exemple, donc le coût de
transport est très élevé. Certains services également comme une coupe de cheveux.
Mais pour les soins dentaires importants, on peut parfois faire le transport.

Les coûts de transports peuvent être largement réduit par les nouveaux outils
d’information et de communication.

Faisons un raisonnement en équilibre partiel. (Marché d’un bien) :


Tout le reste est constant (TCEPA): taux de change, revenu… A l’exception du
montant du produit, consommé et échangé.

On considère simultanément deux pays A et B qui :


● Initialement n’échangent pas de biens
● Ensuite échangent
● Puis échangent avec coût de transport.

Figure 6,7,8 : Impact des coûts de transports sur l’échange

87
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Figure 6
On y voit l’offre du pays B et la demande du pays B. On lit l’offre et la demande du
pays B de 0 à l’infini et on lira la demande et l’offre du pays A de l’autre côté. On peut
y regarder l’offre et la demande du bien E, plus le prix est élevé et plus l’offre est
élevée (inversement pour l’offre).

Si on est en autarcie, on n’a pas d’échange du pays avec le reste du monde. On se


retrouve au point d’équilibre à l’intersection entre offre et demande. On fait la même
chose pour le pays A. Pour le pays A il faut faire attention car on inverse le sens de
lecture. Plus on s’éloigne de 0 plus la quantité offerte est importante.

Le prix d’équilibre du bien E en A est largement inférieur à celui du pays B. Pe<Pe’


Les individus du pays B souhaitent importer des biens E du pays A.

Figure 7
On suppose qu’il n’y a pas de coûts de transport. Le prix du bien E augmente dans le
pays A face à une telle demande. Par contre la demande qui s’adresse au pays B
diminue, donc le prix diminue également. Le segment qui correspond à l’excès de
demande pour le prix Pw, est égal à l’excès d’offre du pays A.

Figure 8
Il faut que l’écart entre le prix en autarcie soit supérieur au coût unitaire de transport
pour qu’il existe des échanges commerciaux entre les deux pays. Sinon, les coûts de
transport en plus, compenseront le plus faible prix du pays A.

Du fait des coûts de transport, la demande adressée au pays A diminue. Le prix


du bien dans le pays A va baisser.

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L’existence d’un coût de transport réduit l’effet de la spécialisation, le volume
des échanges est plus faible et le gain pour le pays A diminue. Je vais avoir
poursuite des échanges jusqu’à ce qu’il y ait égalité entre les importations et les
exportations. Ce sont les pointillés X et M sur les graphiques.

Les coûts de transport affectent plus ou moins les secteurs. Pour tout ce qui est
minéraux, les industries vont se localiser proche de la ressource, on les appelle
industrie orientée vers la ressource. C’est le cas de celle de l’acier par exemple.

● Industries orientées vers la ressource : mine, chimie, aluminium


● Industries orientées vers le marché : les sodas
● Industries nomades (coût plus faible) : composants électroniques
fabriqués aux USA et assemblées au Mexique

Les localisations des industries est également influencée par les normes
environnementales. Mais cela met en place certains problèmes :
● Les prix des biens ne reflètent pas l’ensemble des coûts sociaux et
environnementaux
● Un pays de bas standard peut utiliser l’environnement comme « un
facteur de production » ou « une dotation » pour attirer les industries.

Résultat de la Banque Mondiale 1992


les pays en développement ont plus d’industries polluantes que les pays développés.
Il y a des délocalisations des industries polluantes des pays développés vers les
pays en développement, mais surtout les industries polluantes dominent le début
d’un développement.

Figure 9 : HUMMELS, 1999. CAF/CAB

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Il développe une analyse de l’impact des coûts de transports comme déterminant de
la forte croissance des échanges commerciaux. Il a notamment fait un gros travail
statistique sur les coûts de transports. Il met en place un rapport :

𝐶𝐴𝐹
𝐹𝐴𝐵

● FAB Free on Board: franco à bord (en comptabilité nationale). Un échange


commercial exprimé en FAB représente le prix du bien déduit des coûts
nécessaires au transport.
● CAF Cost and insurrance transport : Coût Assurance Fret.

Ce ratio permet de mesurer la part imputable aux frais d’assurance et de coût de


transports dans le prix des biens. On est proche de 1,10% en 1948 et en 1998 on se
rapproche de 1%. Il a fortement baissé depuis la seconde guerre mondiale. Cela
permet de faire un lien entre la forte baisse des coûts de transport et la croissance
du commerce mondial.

Cet indicateur a tendance a augmenter avec la distance mais est


imparfaitement lié à la distance.

Comment la distance affecte-elle le commerce international ?


● Les coûts de transport s’améliore avec la technologie
● Le temps de transport délai de paiement qui peut augmenter les i d’un
emprunt, changement de mode
● La communication
● Les différences culturelles

La distance Nord-Sud a un impact moins important que la distance Est-Ouest, car la


distance Est-Ouest a un décalage horaire qui impact la communication pour les
échanges.

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CHAPITRE 5 : Les politiques commerciales
Nous verrons les conséquences des politiques commerciales sur l’économie
domestique et sur les économies étrangères.
Taxes sur les produits échangés, subventions, limites légales (contingentement) aux
produits échangés…

Qui seront les gagnants et perdants des mesures protectionnistes ?


Les bénéfices de cette politique seront-ils suffisant pour compenser les coûts de
cette politique ?

I. Les barrières tarifaires

On dit qu’il y a barrières tarifaires lorsque le prix du bien importé est augmenté du
montant du tarif douanier (ou taxe douanière). Ces taxes sont payées à l’Etat !

● Les tarifs spécifiques


Ne dépendent pas du prix
Ex : 5€ sur le prix du baril de pétrole

● Les tarifs ad valorem 


Calculées à partir de prix du bien importé
Ex : Le tarif américain des 25% sur les camions importés de l’extérieur.

Leur rôle a diminué, à la faveur des barrières non tarifaires :

1) Quotas d’importations : limitation légale des quantités importées


2) Restriction volontaire aux exportations : limitations des quantités exportés,
souvent imposées « à la demande » du pays importateur
3) Norme de qualité (norme CE) libre circulation sur l’ensemble du territoire de
l’Union Européenne
4) Subventions

1) Exemple

Marché du blé
Bien homogène, souvent objet de tarifs douanier
Nation et reste du monde

Dn(p), Sn(p), De(p), Se(p)

91
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Pa le prix mondial du bien. La
demande d’importation est alors
égale à 0. Mais si le prix baisse,
la différence entre demande
domestique et offre domestique
représente la demande
d’importation du reste du monde.
Plus le prix est, plus la demande
de biens importés est grande.

Pa : prix autarcique


correspondant à l’intersection
entre offre et demande. La
demande de bien importée est la
différence entre la demande et
l’offre.

Intéressons-nous maintenant à l’économie extérieure.


Plus le prix s’éloigne du prix autarcique, plus l’offre d’exportation est importante.

On confronte ensuite la courbe d’offre et de demande d’exportation mondiale. On


note Pw (world).

𝐷𝑁 − 𝑆𝑁 = 𝑆 *𝐸 − 𝐷 *𝐸
𝐷𝑁 + 𝐷 *𝐸 = 𝑆𝑁 + 𝐷𝑁

* *
𝐷𝑀 + 𝐷𝑀 = 𝑆𝑋 + 𝑆𝑋

92
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On suppose que le pays domestique décide de prélever une taxe de t=20€ par tonne
de blé importée. Cela engendre une déconnexion entre le prix proposé par le pays
extérieur (P*t) et le prix payé (Pt) pour le bien importé.

C’est un bien homogène, donc son prix d’achat sur le marché domestique sera
unique, le prix de vente du blé domestique est égal au prix de vent du blé étranger
majoré du droit de douane.

Pour les firmes étrangères, c’est le prix hors droit de douane qui compte.

Pour que le bien arrive sur le marché domestique, nos consommateurs vont
devoir payer en plus une taxe.

Figure 12 : Importante

Pour qu’il y ait


égalité, il faut que le prix du bien sur le marché étranger baisse. Avec la mise
en place du droit de douane, le prix augmente de t. Donc, je vais avoir une
93
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diminution de la demande des consommateurs domestiques et une baisse de la
demande d’importation, partiellement liée à une hausse de la production domestique.

Comme la demande est plus faible, je vais avoir une baisse du prix mondial du
bien. L’offre d’exportation mondiale diminue et donc on aura une baisse du volume
échangé.

● Les Etats-Unis sont un grand pays dans le sens où la demande qui vient des
Etats-Unis peut avoir un impact sur le prix mondial du
bien.
● Dans le cas d’un petit pays, s’il met en place
une taxe, la baisse de sa demande n’aura pas
d’impact sur le prix mondial.

NB : Pour placer le prix dans le marché mondiale, la


demande débute exactement sur l’axe, au même prix
que la demande d’équilibre dans le marché
domestique.

A l’équilibre, l’offre d’exportation et la demande d’importation s’égalisent. Mais,


comme une ajoute une taxe au prix du bien, la demande des consommateurs du
marché domestique va diminuer. On va donc voir une réduction de la demande
d’importation et de l’offre d’exportation.

On est ici dans le cadre d’une grande économie, car sa demande influence le prix
mondial.

La mise en place de taxe :


● Accroît le prix de vente intérieur :

94
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Augmente l’offre intérieure, réduite la demande intérieure, donc réduit
doublement la demande d’importation.
● Abaisse le prix de vente extérieur :
Accroit la demande extérieure, réduit son offre et donc réduit doublement l’offre
d’exportation.

2) Coûts et avantages d’un droit de douane

Pour parler des coûts et avantage d’un droit de douane, on va utiliser le concept de
surplus.
Surplus du consommateur
Différence entre le prix que je suis prêt à payer et le prix que je paye réellement.

On voit que si le prix diminue, le surplus du consommateur augmente.

Surplus du producteur
Un producteur reçoit 5€ pour un bien qu’il serait prêt à vendre 2€. On a un surplus de
2€.
A l’équilibre, toutes les unités de biens seront vendues au même prix, alors que
seule la dernière unité produite exigerait ce niveau de prix.

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Surplus collectif

Surplus collectif = surplus du producteur + surplus consommateur

Le surplus équivalent à des montants


monétaires Q* et p*.
Lorsque le surplus collectif augmente (la taille
du gâteau), on pourrait théoriquement faire en
sorte que tous les agents en profitent.
Il faut ponctionner les gains des agents
gagnants et les redistribuer aux perdants
via la redistribution.

Figure 15

L’offre des producteurs domestiques


augmente. La demande domestique
diminue, tout comme la demande
d’importation. On passe de O1 à O2 et
de D1 à D2.

En termes de surplus, je passe du


consommateur domestique de Pw à
Pt. Comme le prix augmente je vais
avoir une baisse du surplus du

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consommateur. On peut lui enlever a,b,c,d. Il avait le triangle ABPw et il lui reste
ACPt.

Le surplus du producteur augmente car le prix est plus important. On gagne en


termes de suplus la zone a. Il avait le triangle 0PwD et il a maintenant 0PtE.
L’Etat reçoit la taxe. En Pw on n’avait pas de taxe. On importe la différence entre D2
et 02. Ce sont donc le carré c et e.

La baisse de surplus du consommateur peut être lié à des :


● Des transferts : pas si grave en économie
● Des distorsions : pertes d’efficience pures

La zone a, correspond à un transfert, du surplus du consommateur au producteur.


La zone c, correspond à un transfert, du consommateur à l’Etat.
L’aire b correspond à la distorsion en termes de production. Cela représente un
coût d’approvisionnement plus élevé, puisqu’on produit localement.

Si Trump met en place une taxe sur l’acier, il y aura une augmentation de la
production domestique d’acier. Le problème c’est qu’elle se fait à un coût plus élevé
que d’autres producteurs mondiaux. On aura une perte d’efficience.

Il existe également une distorsion en termes de consommation qui correspond à la


zone d. Les consommateurs diminuent leur demande à cause du prix plus
élevé.

Les zones b et d représentent des pertes nettes de bien être suite à


l’imposition d’une taxe. C’est le coût de la protection douanière.

Le surplus productif + les recettes fiscales + surplus du consommateur = e-b-d


Il faudrait comparer l’aire e à la somme des autres b et d pour déterminer si le
surplus augmente ou diminue. Suivant les situations, on pourrait observer une
augmentation ou une diminution.

En économie on a souvent des situations ambiguës. On a toujours des arbitrages à


faire. e pourrait très bien ne pas exister !

● Ici, on n’a pas de réactions des autres pays qui pourraient mettre en
place des taxes, au risque d’une guerre commerciale.

● e pourrait ne pas exister si le pays domestique était une petite économie.


Même si elle diminue sa demande elle n’aura pas d’impact sur le prix
mondial du bien. On aurait le même schéma, mais sans le P*t.

Petite économie
Dans le cas d’une petite économie, P*t=Pw et e=0.
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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Avec un droit de douane, le consommateur perd a+b+c+d. Le producteur ne gagne
que a, les recettes du tarif sont égales à c. On a ici une perte nette de b+d.

Si la mise en place d’un tarif n’a pas d’effet sur le prix mondial, cela engendre une
baisse du bien être domestique.

Grande économie
Si le pays domestique est une très grande économie, le prix mondial s’abaisse et il
est alors possible que la variation du surplus soit positive.

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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
II. Les quottas

Cette forme de protection est particulièrement importante dans les secteurs


agricoles, agro-alimentaires et textiles. Aujourd’hui ils sont encore en vigueur
dans le cadre de la production du sucre. On a eu longtemps des restrictions
volontaires aux exportations dans le domaine du textile, mais également dans
l’automobile.

Le quota est une barrière non tarifaire. Pour un bien donné, l’Etat décide de limiter
la quantité totale importée de ce bien. Le prix s’élève systématiquement avec la mise
en place d’un quota. Pw passe à Pt avec Pt > Pw.

Le quota est contraignant, si la demande d’importation pour un prix en libre échange,


est supérieure au quota. D1-S1 > quota. Une rareté artificielle de ce bien est créée
dans l’économie domestique, ce qui se traduit par une augmentation du prix de ce
bien dans l’économie domestique.

Toutefois, il y a une grande différence entre une taxe et un quota, car l’Etat ne
reçoit rien. Il peut y avoir une différence entre Pt le prix domestique et le prix
mondial du bien Pw, on l’appelle une rente de quota. On peut avoir des
importations dans le pays domestique qui achète à Pw et revendent à Pt. Le quota
pour s’appliquer pour tel ou tel pays. Si on fait cela, ce sont les exportateurs qui
récupère la marge !

Les quotas sont attribués à des sociétés commerciales domestiques


● Décidé pour telle ou telle société : permis d’importation
● Prorata de leur Chiffre d'Affaire
● Mise aux enchères

Lorsque les permis d’importations sont distribués aux firmes domestiques, cela
revient en quelque sorte, à compenser les importateurs de la perte subis à la suite de
la mise en place du quota. Elle bénéficie alors de la rente de quotas qui
correspond à la différence du prix du bien dans l’économie domestique et le
prix mondial.

Quand on donne directement ce permis aux états extérieurs (accords : restriction


volontaire aux exportations), la rente passe du côté de l’économie étrangère et
l’économie domestique perd cette rente de quota. La perte de bien-être sera alors
plus importante pour le pays domestique car la rente sera récupérée par pays
étranger.

Néanmoins l’intérêt d’allouer cette rente de quotas aux autres pays, c’est d’éviter
dans certains cas, des mesures de représailles commerciales.

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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
L’autre possibilité est de mettre aux enchères les droits d’importation. L’Etat peut
alors entièrement récupérer la rente de quota. Les importateurs sont prêts à payer le
prix fort

Les quotas sont attribués directement aux États extérieurs.


Un des cas particuliers sont les restrictions volontaires aux échanges RVE dans le
cas d’une négociation commerciale entre deux pays.

Dans les années 80 se sont développées les mesures de restrictions


volontaires des exportations. Ce sont des accords entre les Etats exportateurs
et importateurs. L’allocation de la rente de quota se fait parmi des exportateurs du
pays étranger.
Pourquoi certains Etats seraient d’accord ? Par exemple, le Japon a accepté de
réduire sa production pour éviter une guerre commerciale avec les USA. Les
producteurs japonais de voiture étaient en mesure de répondre à la demande des
américains d’avoir des voitures moins polluantes. Les USA auraient pu mettre un
quota mais le Japon a décidé d’exporter moins. Bonne tactique, cela leur a été
favorable.

Figure 17 : Petit pays

Le quota est égal à D2-S2.

En l’absence de quota, la
demande d’importation serait de
D1-S1.
Comme j’ai créé cette rareté, le
prix augmente et passe à Pt. Je
peux moins importer donc ce que
j’importe coûte plus cher.

∆𝑆𝐶 =− 𝑎 − 𝑏 − 𝑐 − 𝑑
∆SP=+a
RF=0

∆𝑆𝐺 =− 𝑏 − 𝑐 − 𝑑

100
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Variation de surplus

-b-c-d est a priori négative. Mais on peut rajouter +c au surplus du producteur, dans
le cas de ceux ayant reçu l’agrément d’importation.

● L’aire c correspond à une zone de transfert entre consommateur et producteur


ayant la licence d’importation.
● b et d sont les distorsions.
● Le gain du producteur est a car il vend plus cher, c’est un transfert direct.

Pour le surplus global on doit distinguer deux cas :


● Licence d’importation donnée à des importateurs domestiques SG = -b-d
● Licence d’exportation donnée à des sociétés étrangères SG = -b-c-d

Grand pays
Dans le cas d’un grand pays, si les USA mettent en place un quota par exemple,
cela entraîne une baisse du prix (disons du sucre) ce qui entraîne une amélioration
des termes de l’échange du pays domestique. La rente de quota passe donc à c+e.

Variations de surplus :

∆SC = -a-b-c-d
∆SP = + a + c + e
∆RF = 0

∆SG = e-b-d

L’impact en termes de surplus est ambigu.

Dans le cas des RVE, ce sont les exportateurs et donc les pays étrangers qui
bénéficient de l’effet terme de l’échange (la baisse du prix mondial du bien et donc

101
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
l’aire e). Lorsque le droit d’exporter est donné à certaines entreprises, la rente de
quota va être donnée à ces pas étranger.

TCEPA, dans le cadre d’un grand pays, la rente de quota est plus importante.

Analyse de surplus dans le cas d’un grand pays où la rente de quotas est
attribuée à l’étranger

∆SC = -a-b-c-d
∆SP = + a
∆RF = 0

∆SG = -b-c-d

Il n’est pas certain que e soit incorporé dans le bien être du pays D en particulier
dans le cas des restrictions volontaires aux échanges RDE, ce sont les exportateurs
et donc les pays étrangers qui bénéficient de l’effet lié à l’amélioration des termes de
l’échange.

Cela leur permet d’exploiter une plus grande différence de prix par rapport au marché
mondial.

Exemple du quota d’importation : Le sucre aux USA


C’est un quota toujours en place aux USA.

● Soutien à la production sucrière en garantissant des prix intérieurs supérieurs


au prix mondial, via l’instauration de contrat à l’importation
● La qualité importée est plus faible que ce qu’elle serait en l’absence d’une
pareille mesure, mais les Etats Unis ont continué à importer.

L’intérêt est que la fameuse variation du surplus du consommateurs, du producteurs


ect… qui est évaluée par Grunwell et Ausmen. 

102
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Via une étude réalisée par des autorités américaines.

Quota correspondant à la différence entre 9,7 millions de tonne et 7,9 millions de


tonne = 1,4 millions de tonne. Droit d’importer ce quota d’1,4.

● a+b+c+d= 1,647 milliards de dollars par an.


● b+d= 185 millions
● c= 395 millions la rente de quota
b+d+c=581 millions de dollars de baisse de surplus global.

La quantité demandée est fortement impactée par a, car la différence de prix est non
négligeable. Par habitant, la perte par habitant est d’environ 6$/an. Le gain des
producteurs est très important, cela leur permet de gagner a.

Conclusion

On a observé depuis la WW2, la signature du GATT et plein d’autres accords qui


diminue les barrières tarifaires. Mais il y a également une hausse des barrières non
tarifaires, qui reflètent une montée du protectionnisme plus caché. L’objectif des Etas
n’est pas de récupérer des recettes fiscales mais plus de protéger certains secteurs
dans le cadre des barrières non tarifaires.

Il existe trois types de barrières non tarifaires :


● Restriction quantitative (quotas…)
● Mesures financières (subventions…)
● Mesures administratives (origines des produits, rédaction en français,
centre de dédouanement des magnétoscopes...)

103
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
III. L’analyse économique des accords régionaux

Les accords de commerce régionaux sont une caractéristique majeure du commerce


mondial. On avait notamment le PTIC (Partenariat Transatlantique de commerce
et d’investissement) ou le TAFTA, entre l’Europe et les Etats-Unis qui est un peu au
point mort aujourd’hui.

On a également le CETA (Comprehensive Economic trade Agreement) signé en


Octobre 2016, qui doit encore être ratifié, entre l’Europe et le Canada. Le nombre
d’accord ne cesse de croître. Ces deux-là sont majeurs mais il y en a pleins de petits.

Quels sont les effets économiques de ce type d’accord sur les pays
signataires ?

Les accords régionaux de commerce peuvent impliquer différents degrés


d’implication économique. Dans l’ordre croissance :

1) L’accord préférentiel de commerce : un ensemble nombre de préférence


sont accordés à un certain nombre de pays.
2) La zone de libre échange : créer entre pays partenaires, qui décident que
tous les biens peuvent être exportés d’un pays à l’autres sans s’acquitter de
droit de douane, mais chaque pays conserve une politique commerciale à
l’égard des pays tiers indépendante.
3) Union douanière : élimine l’ensemble des barrières intérieures, et on ajoute
un tarif extérieur commun. C’est une zone de libre échange à laquelle est
ajoutée une politique commerciale vis-à-vis des tiers. Les pays membres
perdent leur autonomie en termes de politique commerciale extérieure.
4) Marché commun : libre circulation des facteurs L et K
5) Marché unique : Tout ce qui a été cité plus haut, plus une harmonisation des
standards et règlementation pour la liberté des facteurs soit effective. Par
exemple celle d’établissement des professions libérales
6) Union économique : La politique monétaire commune et une coordination
sur de nombreux thèmes de politiques économiques

L’ALENA : Mexique, USA, Canada est une zone de libre-échange.


La politique commerciale de chacun des membres vis-à-vis des tiers est
indépendante. Ce qui n’est pas sans poser problèmes. Supposons que mes
barrières tarifaires (taxes douanières) en ce qui concerne le textile soit plus faible au
Mexique que dans les deux autres pays. Qu’est ce qui empêche le Canada de faire
transiter ses produits par le Mexique ?
Les choses deviennent encore plus compliquées lorsqu’un pays est partiellement
fabriqué au Mexique et en partie dans un pays extérieur.

L’Union Européenne

104
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Est une Union Economique, et donc une Union Douanière. Les pays membres de
l’UE ont une politique commerciale commune vis-à-vis de l’extérieur. Cela implique
que les accords de partenariats commercial extérieur soit négocié au niveau
européen, notamment en ce moment le BTIC

L’analyse économique traditionnelle des accords de commerce régionaux

Le modèle de VINER montre que la création d’un accord commercial ne génère pas
nécessairement un accroissement du bien-être des populations. Cela dépend de
l’importance des deux effets :
● L’effet création de commerce (+)
● L’effet détournement de commerce (-)

L’effet création de commerce résulte du différentiel de bien-être lié au


remplacement d’une partie de la production domestique par un flux
d’importation provenant d’un pays membre dont les coûts sont plus faibles.

Il représente le différentiel de bien-être lié à la substitution d’importation provenant


d’un pays à faible coût (situé en dehors de l’accord commercial) par un flux
d’importation provenant d’un pays à coût plus élevé (appartenant à l’accord
commercial).

Exemple
Prix de la production de blé :
● Etats-Unis : 4€
● France : 6€
● Russie : 2€

Supposons que les Etats-Unis et l’Union Européenne décident de créer une zone de
libre-échange. Est-ce que cela sera bénéfique à la population locale ? Il y a trois cas.

Premier cas

Avant l’accord de commerce régional, les droits de douanes étaient relativement


élevés, et finalement il n’y avait pas tellement d’échange.

105
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
On suppose que les droits de douane sont complètement supprimés par l’accord.
Dans ce cas extrême, l’effet de création de commerce est strictement positif (b+d).
Cela amène une augmentation du surplus général. La France importe le blé moins
cher, cela devient 4€.

Deuxième cas
On fait un accord commercial avec la Russie, pays qui vend le blé au prix le plus
faible.

106
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
pw(1+t) = prix taxe comprise en dessous du prix d’autarcie

∆SC = A + B + C +D
∆SP = -A
∆RF = -C

∆SG = B + D > 0

● A représente une perte pour producteur mais est transféré aux


consommateurs. Donc c’est un transfert des producteurs aux consommateurs.
● Les RF diminuent mais sont récupérées par consommateurs qui payent moins
cher. On a dont un transfert de l’état vers les consommateurs.

Effet « création de commerce » représenté par les flèches.

● B + D: gain d’efficience qui résultent du déplacement de la production dans un


pays à coût élevé vers un pays à coût plus faible.

Troisième cas

Accord commercial avec les USA, qui est un pays qui vend le blé au prix le plus
élevé.
● Avant l’accord : la France achetait à la Russie (vendu 5€).
● Après l’accord : la France préfèrera acheter le blé aux USA.

Effet « création de commerce » et « détournement de commerce ».

∆SC = + A +B + D +C
∆SP = - A
107
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∆RF = -C –E

∆SG = +B +D –E

● B+D = gain d’efficience et E : perte de RF


● Il faut comparer tailles des aires B et D avec E pour savoir si SG est > 0 ou <
0

Effet détournement de commerce

Les pertes en termes de recettes fiscales sont plus importantes car le produit était
disponible à un meilleur prix avant (pw < Pt* : effet détournement de commerce
c’est-à-dire perte en termes de RF). On n’achète plus le blé au pays le plus efficace,
suite à l’accord.

On a les même effets de création de commerce que précédemment.

Effet détournement de commerce : différence entre Pt* et Pw

Un accord commercial aura des effets d’autant plus bénéfiques que :


● Les écarts de prix entre le pays partenaire (ici USA) et le reste du monde
(ici Russie) sont faibles.
● La protection initiale du marché domestique est élevée

Plus les écarts de prix entre le pays qui vend et le reste du monde (Russie) sont
faibles, plus l’effet en termes de surplus risque d’être positif. Plus la protection initiale
du marché domestique est élevée (taxe t) plus il est probable qu’un ACR aura un
effet positif sur le surplus. La protection est ici représentée par une taxe.

108
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
CHAPITRE 6 : L’économie politique du protectionnisme
● Analyse du choix des politiques commerciales, des barrières aux échanges et
évolution des politiques commerciales
● Exemple de la PAC

La politique agricole commune PAC

C’est un exemple de politique interventionniste couteuse.

Depuis la création de la communauté économique européenne la CEE en 1957, la


PAC a été l’une de ses politiques majeures. Celle-ci avait pour but de soutenir
l’activité agricole en Europe, plus spécialement en France et plus récemment en
Pologne. L’objectif était de soutenir l’activité agricole en Europe (autosuffisance)

La PAC a permis au pays européen de passer d’importateur net en 1950 à


exportateur net aujourd’hui, et de lutter contre la désertification des campagnes.

La CEE se chargeait de racheter la production agricole si le prix était placé en


dessous d’un certain niveau. C’était un prix plancher garanti aux producteurs
domestiques.
Ensuite, c’était une sorte de prix plancher à l’exportation, même si le prix mondial du
bien était en dessous d’un certain niveau, les producteurs recevaient la différence
entre le prix mondial et le prix fixé.

Graphique1
On fait l’hypothèse qu’on est dans
le cadre d’une Union Européenne
purement exportatrice, et une
subvention aux exportations.

La subvention est l’écart entre


le prix plancher et le prix
mondial du bien, cela pour
soutenir l’activité agricole.

S= Ps - Ps*

● Ps le prix garanti
● Ps* le prix mondial du bien lorsque l’UE subventionne son agriculture
● Pw le prix mondial du bien lorsque l’UE ne subventionne pas son agriculture

109
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
L’UE va nécessairement produire plus, car le prix étant plus élevé, ils vont plus
produire. Ainsi l’offre étant plus importante, le prix mondial va chuter.

Analyse de surplus
Pour les consommateurs européens, hors subvention le prix mondial sera de Ps. Ils
paieront plus cher les denrées agricoles, ils perdront par rapport à la situation initiale
–a et –b. Les consommateurs achètent le bien Ps, on regarde donc la différence
entre Pw et Ps.

Les producteurs locaux vont pouvoir vendre plus cher par rapport à une situation
initiale non garantie. Ils vont gagner en termes de surplus a+b+c.

Pour l’Etat, lorsque le prix tombe en dessous du prix plancher, donc l’Etat (ici l’UE)
compense en donnant une subvention. Il subventionnera proportionnément aux
exports (notés en bas), de la différence entre Ps et Ps*. Le coût pour l’Etat est
a+b+c+d+e+f+g !

∆𝑆𝐶 =− 𝑎 − 𝑏
∆𝑆𝑃 = 𝑎 + 𝑏 + 𝑐
∆𝐸𝑡𝑎𝑡 =− (𝑏 + 𝑐 + 𝑑 + 𝑒 + 𝑓 + 𝑔)

∆𝑆𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 =− 𝑏 − 𝑑 − 𝑒 − 𝑓 − 𝑔

Ce type de subvention, d’un point de vue purement économique, n’est pas


souhaitable. (Bon a priori ce n’est pas l’intérêt économique qui est recherché hein).
On a des pertes liées au distorsions de consommation (le –b) et de production (-d),
et une perte liée à la détérioration des termes de l’échange (-e-f-g). Elle est due à la
baisse mondiale du prix du bien.

Si le pays était un petit pays, n’ayant pas d’impact sur le prix mondial du bien,
l’impact serait tout de même négatif (-b-d), il serait dû aux distorsions de
consommation et de production.

Graphique 2

110
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Cette politique a énormément coûté à l’Europe, c’est 43% du budget de l’Union
Européenne. Toutefois, elle n’est pas du tout la seule à subventionner son
agriculture.
On observe sur le graphque, le taux de protection (qui ne correspond pas
uniquement aux taxes, il y a également les normes sanitaires, les quotas…) mis en
place par Boumelass & Maritonna ; classé par importance des pays. Ce taux est
bien plus faible pour les biens industriels que pour les biens agricoles.

Graphique 3

Le coût est la différence entre le prix d’intervention (ou prix plancher) et le prix
mondial. Notre économie européenne devient exportatrice, et ce à hauteur de la
différence entre offre et demande domestique. Cela coûte tout le gris à l’Union
Européenne. (p.108)

Conclusion PAC

On peut critiquer la PAC car elle n’a pas empêché les fermetures des petites
exploitations agricoles, elle a favorisé les grandes agricoles, c’est ce qu’on appelle
l’industrialisation de l’agriculture. La PAC n’a pas empêché la diminution de la part
d’agriculture dans l’emploi total. 75% des subventions sont accordés à 25% des
exploitations les plus riches car la subvention dépend de la taille de l’exploitation
donc certains agriculteurs n’en bénéficie pas ou moins.

II. Les arguments en faveur du libre-échange

1) Les effets dynamiques

Les avantages du libre-échange: « effets dynamiques »


● Incitation à réaliser des gains de productivité.
● Demande plus importante (Krugman, 1979)
o Investissements lourds rentables
o Innovation, économies d’échelle
● Importation de biens à fort contenu technologique (Grossman et Helpman, 1991)
● Effet de réallocation des ressources : L’ouverture aux échanges engendre
un effet de sélection. Si on suppose qu’il y a deux firmes avec des coûts
marginaux différents, il y en a une plus efficace que l’autre. Avec l’ouverture
aux échanges la firme avec le coût marginal le plus faible reste compétitive,
les autres feront peut-être faillite du fait de l’augmentation de la concurrence.
Cela va conduire à une réallocation des ressources vers les firmes les plus

111
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
productives tandis que les moins productives voient leur production baisser
ou font faillites. Les ressources vont vers les firmes les plus efficaces.

Quand on est dans le cas d’un petit


pays, il ne reste que les distorsions de
consommation et de production. Le fait
que les taxes diminuent permet de réduire
les pertes d’efficience.

Lorsqu’on diminue le niveau de protection


des pays, on va inciter les entreprises à
devenir plus compétitives et cela peut
permettre de réaliser des gains de
productivité.

2) Innovation et économie d’échelle


Si les entreprises font face à la concurrence internationale, elles mettent en place
des investissements lourds permettant d’augmenter la demande et de baisser le coût
moyen.

3) Importations de biens à fort contenu technolique, Grossman et Helpman,


1991
Si je peux acheter une machine-outil à fort contenu technologique, je peux en
bénéficier pour produire moins cher.

III. Les arguments en faveur des barrières aux échanges

A. Evolution des barrières douanières

Au début en Grand Bretagne, on assiste à un blocus continental à cause des


guerres napoléoniennes. A cette époque, les importations et exportations étaient
quasi impossibles donc les producteurs de blés de Grande Bretagne bénéficiaient
d’un quasi-monopole sur leur marché domestique donc les prix du blé étaient très
élevés.

Avec la fin des guerres les prix du blé chutent car Im et X reviennent. Les grands
propriétaires terriens étaient des nobles anglais qui ont eu peur pour leur revenu au
ème
début du 19 siècle et ont donc utilisé les relais dont ils disposaient au parlement
britannique pour faire voter en 1815 une loi qui préserve leur intérêt. Cette loi
instaure que si le prix moyen de blé descend en dessous d’un certain prix,
112
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
l’importation est interdite. C’est une règle qui protège agriculteur britannique de la
concurrence extérieure.

● 1815 : adoption des corn laws en Angleterre


● 1846 : abrogation des corn laws
● 1860 : traité commercial franco-britannique : permet une forte
baisse des taxes douanières entre 1959 à 1961 (passe de plus de
10% à 5,3%).
● Clause NPF : Nation la Plus Favorisée. Cette clause est signée.
● 1880-1913 : retour du protectionnisme
● 1892 : Loi Méline en France→ retour du protectionnisme parallèlement à
une crise économique importante, la grande Dépression entre 1880-1995.

La Loi Méline illustre le retour du protectionnisme en France. Elle instaure un tarif


général, dissuasif et minimal en dessous duquel la France ne pouvait pas descendre
dans les négociations commerciales.

Puis arrive la première guerre mondiale. Durant l’entre deux guerres, on assiste à
une phase de repli des nations sur elles-mêmes.
1929 : montée des politiques protectionnistes

Après la deuxième guerre mondiale, 23 pays on signés en 1947 le GATT dans le but
de rétablir le commerce international. C’est un accord qui lie les pays signataires et
dont l’objectif est d’assurer une concurrence loyale et de soutenir la libéralisation
des échanges en créant un forum permanent afin de négocier sur les barrières
douanières etc.

Trois principes de base :


1. Clause NPF : quand on accorde une baisse des taxes à une nation, tous
les membres du GATT en bénéficient
2. Transparence des états sur les mesures commerciales adoptées
3. Consolidation : un droit de douane abaissé ne peut plus augmenter

1995 : OMC qui prend le relai du GATT.


Diffère sur 2 points :
● Les négociations menées par l’OMC ne sont plus limitées aux produits
industriels mais concernent également les produits agricoles, les services
etc.
● L’OMC est doté d’un véritable statut juridique ce qui lui permet de
prononcer des sanctions envers les pays qui ne respectent pas les
accords signés.

113
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
En 1950 le tarif douanier moyen s’élève à environ 50% de celui de 1930
pour les pays signataires. Le GATT a permis une réduction importante du tarif
douanier moyen qui représente environ 15% de celui de 1930 en 1995.

Evolution du tarif douanier moyen en pourcentage du tarif douanier moyen de


1930

1) L’argument des termes de l’échange


Cet argument est pratiquement uniquement valable pour les grands pays. Les gains
liés à l’amélioration des termes de l’échange peuvent surpasser les coûts des droits
de douane. (lorsque celui-ci n’est pas trop élevé).

Graphique 4
Si la taxation augmente, la demande de biens
importés va diminuer, passant de D1,01 à D2,02.
Le prix mondial du bien diminue.

La perte du consommateur va perdre a+b+c+e.


114
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Mon producteur va gagner +a
L’Etat va perdre c+e.

La variation du surplus consommateurs est e-b-d. (-b et –d nos distorsions de


consommations, et e est la variation des recettes).c va être un pur transfert du
consommateur vers l’Etat (autrement dit mon consommateur va perdre c et il sera
récupéré par l’Etat).

Si e est supérieur à b+d, la variation globale sera positive. Dans le cas d’un grand
pays, il n’est pas impossible que la variation de surplus soit positive.

Il ne faut pas faire d’erreur dans le niveau de la taxation.


Si elle est très élevée, il n’y aura plus d’importations. Elle sera telle que Pt passera
au-dessus ou sera égale au prix d’autarcie. La zone e n’existe plus. Le droit de
douane a un impact uniquement négatif.

Graphique 5,6
On peut voir la fin de chaque cycle de négociation du GATT. On a dans le graphique
6 le niveau des taxes douanières par pays. Des pays comme l’Egypte ou l’Inde ont
encore d’énorme niveau de barrières douanières.

Graphique 7
Il existerait un droit de douane optimal en t0. Tandis
qu’en Tp le droit de douane c’est prohibitif et annulerait
toute importation et donc tous les gains aux échanges.

En outre, les autres pays pourraient répondre en


mettant en place un droit de douane. Cela fait peser un
risque de représailles économiques.

2) L’argument de l’industrie naissante

Si on a un processus de production d’une branche/pays caractérisé par la présence


d’économies d’échelle externes, les pays ou la branche ont atteint une taille
importante et sont donc nécessairement plus compétitif que les autres. Les
producteurs vont avoir intérêt à se situer tous au même endroit (cf le cours sur ce
point).

Par exemple, dans le cas du commerce de l’horlogerie, la Thaïlande ne


pourrait pas entrer, et ne commencerait pas à développer des montres en
suisse. Si elle décidait d’être en autarcie, elle pourrait satisfaire la demande.
Cet argument a justifié des industries protégées dans des pays en voie de
développement.

115
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
1791 : Alexander Haminlton, rapport sur les manufactures
L’émergence d’une industrie repose sur une mise en place de taxes, subventions, et
tarifs douaniers, pour les nouvelles nations notamment les Etats-Unis à l’époque. En
effet, les Etats-Unis ont gardé un niveau de barrières commerciales assez élevé
jusqu’à la fin du XIXème siècle.

C’est un argument visant à mettre en place un protectionnisme transitoire, afin de


permettre aux entreprises domestiques de récupérer leur retard en matière
d’économie d’échelle, productivité, qualité du produit…L’objectif d’une jeune
économie est de protéger un secteur de façon à avoir un avantage comparatif dans
ce secteur. Le problème est de connaître les avantages comparatifs que pourraient
avoir le pays.

Pensons aux cas de la Chine et de l’Inde qui ont eu des tarifs douaniers assez
élevés jusqu’à la fin des années 70, ce qui validerait cet argument. A l’inverse, les
pays d’Amérique Latine avaient adopté le libre-échange dans les années 1980 et
n’ont pas connu un tel essor.

Graphique 8

A gauche, des pays pauvres ou


revenu moyen. A droite, des pays
riches. On a le niveau de protection
et à droite la droite de croissance en
log.

Cela indique la relation pour ces


deux groupes de pays, entre la
protection douanière et la
croissance. Si la pente est positive,
plus de protection est associée à
plus de croissance, et
inversement.

La hausse du tarif douanier est corrélée positivement avec la croissance pour


les pays pauvres ou moyen. Et inversement pour les pays riches. Attention, on
parle de corrélation et non de lien direct ! Les études pratiques vont dans le même
sens que le protectionnisme des économies naissantes.

Pour les pays qui sont déjà industrialisés, lorsqu’ils sont en libre échange, les firmes
sont obligées de devenir compétitives pour rester sur le marché. Elles sont poussées
à être les plus efficaces possibles, à innover… Ce ne serait pas le cas si elles étaient
protégées de la concurrence internationale.

116
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
3) La politique commerciale stratégique : Brander et Spencer

Sous certaines hypothèses, quelques politiques commerciales bien ciblées, peuvent


accroître le bien être du pays. Les rentes de marché peuvent être captés par des
interventions étatiques adaptées.

La théorie de la politique commerciale stratégique est un courant apparu dans les


années 80 (développement de la théorie des jeux) et qui prend en compte les
attitudes stratégiques des firmes en situation oligopolistique (nombre limité de
firmes). Cette théorie démontre que sous certaines hypothèses, quelques politiques
commerciales bien ciblées (on traitera des subventions) peuvent accroitre le
bien-être du pays.

Des rentes de marché peuvent être captées par des interventions publiques
adaptées.

On prend un exemple avec 2 firmes.

Ces deux firmes sont basées dans des pays différents.


Hypothèse : ces firmes se font concurrence en quantité, c’est une concurrence à la
Cournot. Prix = Do – (y1+y2)

Plus les firmes produisent plus le prix diminue si elles en produisent trop.
Individuellement elles vont avoir intérêt à produire plus pour augmenter leur profit
tout en espérant que l’autre ne produise pas plus mais le problème c’est que le prix
diminue. Elles sont en interaction stratégique dans la mesure où elles sont liées par
la fonction de demande inverse.

Imaginons qu’il existe maintenant un nouveau type d’avion que deux entreprises
(Airbus et Boeing) s’apprêtent à produire. Elles font face à un choix binaire : produire
ou ne pas produire. En fonction de leur décision on va pouvoir représenter la
répartition des deux E. Airbus A et Boeing B

Cas sans subventions

Entreprise A produit Entreprise A ne produit


pas
Entreprise B produit -5 ;-5 100 ;0
Entreprise B ne produit 0 ;100 0 ;0
pas

117
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Si l’entreprise B produit et A non : A reçoit 0 et B reçoit 100. Si les deux
produisent elles perdent toutes les deux 5.

Existe-t-il un équilibre de Nash à ce jeu ?


Deux équilibres de Nash qui donnent (0 ; 100) et (100 ; 0)

C’est une matrice des paiements de l’entreprise A et B. On peut très bien imaginer
que ce soit Airbus et Boeing. Faisons le cas qu’aucune des entreprises n’est
subventionnée. A a le choix entre produire un nouvel avion, ou non.

Cas où l’on subventionne A

Entreprise A produit Entreprise A ne produit


pas
Entreprise B produit -5 ;20 100 ;0
Entreprise B ne produit 0 ;125 0 ;0
pas

L’entreprise A choisi de produire et l’entreprise B de ne pas produire. L’entreprise A,


a une stratégie dominante. Quel que soit la stratégie de B, elle va produire.

Quand l’UE subventionne Airbus, l’entreprise a toujours intérêt à produire. Cette


intervention transfère l’avantage initial de B à A. En outre, cette subvention égale à
25 permet à A de gagner 125. De cette manière-là, notre entreprise s’approprie la
rente de marché égale à 100. Cette intervention rapporte plus à l’économie
européenne que ce qu’elle a coûté.

● La première limite est que dans la réalité, on a une escalade des


subventions.
C’est la même chose dans la subvention des régions pour que les entreprises
s’installent chez eux !

● La seconde limite est que l’entreprise soit bien informée sur les gains et les
bénéfices de chaque stratégie. Ce n’est pas forcément le cas !

Ce qui est important ici c’est que la menace soit crédible, B doit penser que
quoi qu’il se passe A va produire.

125 > 25
100

La subvention augmente le bien être du pays A puisque 125 > 25 la subvention


rapporte plus que ce qu’elle n’a couté car elle permet de dissuader l’entrée de
118
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
la firme concurrence sur le marché. D’une certaine manière la firme A
s’accapare le profit au détriment de la firme B et on parle de transfert de profit.

L’argument de Brander et Spencer est donc que les gouvernements


peuvent intervenir de façon à modifier un peu les règles du jeu et transférer
une partie des rentes détenues par les E étrangères vers les E
domestiques.

Cas alternatif : B a un avantage concurrentiel initial

Il est possible que la firme du pays A soit moins efficace moins productive.

Cas alternatif sans subvention :

Entreprise A produit Entreprise A ne produit


pas
Entreprise B produit 5 ;-20 125 ;0
Entreprise B ne produit 0 ;100 0 ;0
pas

Un seul équilibre de Nash. Situation ou même en jeu simultané, l’entreprise B


produit et l’entreprise A ne produit A. Comment les paiements vont être modifier si
A reçoit 25 si elle produit ?

Cas alternatif : B a un avantage concurrentiel initial, avec subvention

Entreprise A produit Entreprise A ne produit


pas
Entreprise B produit 5 ;5 100 ;0
Entreprise B ne produit 0 ;125 0 ;0
pas

A a toujours intérêt à produire, tout comme B. L’équilibre est produit, produit.


Miskino !
A gagne 5 alors qu’elle est subventionnée à hauteur de 25. L’UE subventionne alors
que A n’est pas la plus efficace et que B a un avantage, cela ne fonctionne pas.

Nouvel équilibre de Nash : (A produit ; B produit).

L’entreprise a récupère un bénéfice net de 5 mais le problème c’est que A récupère 5


alors qu’elle a été subventionnée à hauteur de 25. Or 5 < 25 donc le gain obtenu est

119
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
inférieur à la subvention donc la subvention coûte plus cher que ce que ça
rapporte à A. Donc pas intéressant de subventionner ici.

Dans ce cas lorsque l’entreprise nationale n’est pas très efficace par rapport à une
entreprise concurrente d’un autre pays, la subvention n’est pas très efficace donc
pas de transfert de profit et d’accaparation de rente. L’entreprise B continue toujours
à produire. Car la subvention ne dissuade pas l’entrée de B sur le marché.

Ce type de politique commerciale stratégique requiert énormément


d’informations et de capacité d’analyse de la part du gouvernement du pays
qui envisage de subventionner.

• 2ème limite : en face il peut aussi y avoir un Etat stratège qui envisage de faire
la même chose. Il est donc peu vraisemblable que le gouvernement étranger ne
réplique pas. On aurait une course à la subvention de plus en plus élevée. Ce type
politique commerciale stratégique ne rapporte de bienfait à une subvention.

4) Les négociations commerciales

Négociations internationales « donnant-donnant » :


● Multiplier les soutiens au libre-échange. Les firmes exportatrices soutiennent
l’ouverture au libre-échange.
● Eviter les guerres commerciales

Hypothèses
● Deux pays (deux joueurs) les USA et l’UE
● Deux politiques possibles : libre échange et protectionnisme
● Information parfaite sur le niveau de bien-être
● Choix indépendant, simultané (absence de communication)
● Symétrie : même coûts

Libre échange Protection

Libre échange 10 ;10 -10 ;20


Protection 20 ;-10 -5 ;-5

Dilemme du prisonnier :
• Individuellement la protection commerciale est préférée par les pays.
• Collectivement les pays gagneraient mutuellement à s’accorder pour
ouvrir leurs marchés

120
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
L’équilibre de Nash n’est pas Pareto optimal. C’est un exemple très simplifié car en
réalité il y a plusieurs pays, et des options de nuancées entre protectionnisme et
libre-échange
L’intérêt est qu’il met en évidence le besoin de coordination et la justification des
négociations internationales

121
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Partie 3 : Balance des paiements : commerce extérieur et
équilibre macroéconomique

Chapitre 7 : Balance courante et taux de change réel

On introduit les flux internationaux de capital jouant un rôle en termes


d’économie internationale. Comme les transactions portant sur des biens
et des services donnent lieu à des échanges de monnaie, chaque pays va
détenir un montant plus ou moins important de devises étrangères.
L’objectif de ce chapitre va être de comprendre comment sont retracées
ces transactions d’actifs réels, financiers et monétaires.

I. La balance des paiements

Document comptable qui a pour objet de retracer, sous une forme comptable,
l’ensemble des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents d’une
économie et les non-résidents au cours d’une année. Enregistrement de flux entrant
et sortant de l’économie et non de stocks.

La balance de paiement fait intervenir le concept de résident, c’est toute


personne physique de nationalité française résident en France et toute personne
physique étrangère résident en France depuis au moins 2 ans.

A) Principe de construction de la balance des paiements

La balance des paiements est constituée de comptes retraçant les flux.


Quand une transaction entre un R (résident) et un NR (non résident) se produit cela
donne lieu à deux flux : un qui retrace la livraison et celui du règlement de la
transaction. Il y a un principe de double écriture qui assure que la balance des
paiements est toujours équilibrée.

Principe général :
• Flux de NR vers R est un flux entrant : s’écrit au débit avec un signe (-)
• Flux d’un R vers un NR est un flux sortant : crédit (+)

B) les différents comptes

On distingue 3 grands comptes dans la BP :


- Compte de capital CK
122
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- Compte des transactions courantes CC
- Compte des opérations financières CF

Comptes des transactions courantes


La balance commerciale correspond au solde des échanges de biens. X au crédit
et Im au débit. La balance des services est assez excédentaire en France.

● X de biens : NR consomme en France.


● Im de service : quand une NR vient expliquer quelque chose en France.

Il y a également des transferts de revenus : revenus des travailleurs et revenu du K.


Exemple : J’habite en France et je vais travailler au Luxembourg : signe +, flux
sortant. Signe entrant avec un – qui correspond au versement du salaire dans le
compte financier.

Les transferts courants

Le compte de capital correspond au transfert de K ainsi que les acquisitions d’actifs


non-financiers.

Les opérations financières :


o Investissements directs
o Investissements de portefeuille
o Autres investissements : prêts, crédits commerciaux
o Avoirs de réserve : variations de stocks de devises détenues par des R,
des E, ou les banques

BB+ CK + CF = 0

Si CC = + alors CF = - (règlement de la transaction du CC se fait en CF)


BP est logiquement équilibrée. Mais il est possible que des erreurs et
omissions soient faites.

Exemple
La France importe un conteneur de t-shirt en provenance de Malaisie.
CC = M-Débit dans CC. Le crédit compensatoire va correspondre au
paiement des ménages et les entreprise qui vont acheter ces t-shirt.

Exemples
● X : flux sortant de marchandises donc + dans CC et – dans CF
● Im : flux entrant de marchandises donc – dans CC et + dans CF
● Dîner à Rome : flux entrant de services donc – dans CC et + dans CF

123
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● Achat de parts dans une société tunisienne (IDE) : flux entrant d’actif
tunisien donc – dans CF et flux sortant de monnaie donc + dans CF

Exemple : des résidents achètent des obligations émises à l’extérieur


Dans le compte investissement en portefeuille, on débite le compte du montant en
question. Dans le compte avoirs en devises, on crédite le compte du même montant,
pour décrire le paiement de l’obligation de l’achat

Eléments empiriques (Banque de France) 2015 :


o Le solde des transactions courantes : déficitaire de 4,3 milliards d’euros
soit 0,2% du PIB
o Le déficit des biens : son niveau le plus faible depuis 2006, à 24,3
milliards d’euros
o Le solde net des services : nette baisse, à 9,1 milliards
o Excédent des revenus : lorsqu’on reçoit des dividendes, des salaires
de l’étranger
o IDE vers la France : plus haut niveau depuis 2008, à 40 milliards d’euros
o ID français à l’étranger, à 33 milliards.
o La position extérieure de la France : débitrice à hauteur de 38,1
milliards d’euros et s’établit à 17,4% du PIB

II- Les taux de changes

A) Le taux de change nominal

C’est le taux auquel s’échangent les monnaies, notamment lors de


transaction internationale. On peut l’exprimer de différente manière :
● Cotation au certain : on exprime la valeur d’une unité de monnaie nationale
en fonction d’une devise. Ex : 1€=e$
● Cotation à l’incertain : on exprime une devise en fonction de la monnaie
nationale. Ex : 1$=x€ (x=1/e)

Aujourd’hui 1€ = 1,17$ (19/05/2018)

Lorsqu’une monnaie nationale s’apprécie par rapport à une devise, cela signifie
que sa valeur croit par rapport à cette devise. En termes de taux de change au
certain, e augmente. Il faut plus de devises étrangères pour acheter un euro.A
l’inverse, son cours coté à l’incertain diminue.

A l’inverse, si la monnaie se déprécie, le taux de cange e baisse.

04/2016 1€=1,14$

124
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
04/2017 1€=1,08$ l’euro s’est déprécié

On peut écrire de cette façon : soit e taux de change au certain de l’euro au dollar
et e1 le taux de change au certain de l’euro au yen et e2 le taux de change au
certain du yen au dollar.

1euros = eUSA
1€ = e1 JPY = e1.e2 USD

S’il y a une différence entre e et e1.e2 : on dit qu’il existe une opportunité
d’arbitrage. On appelle arbitrage les opérations qui cherchent à réaliser des
bénéfices en profitant des différences momentanées de cours de change
entre plusieurs places.

Exemple
Si e < e1.e2, il sera moins couteux d’acheter des dollars indirectement par le Yen car
pour 1 euro on obtient d’avantage de Yen par ce biais.

B) Le taux de change réel

Il a pour objectif de mesurer le pouvoir d’achat relatif d’une monnaie par


rapport à une autre monnaie.

𝑒𝑃𝑐
Taux de change réel = *
𝑃𝑐

● Pc : niveau général des prix en France


● P*c : indice des prix à l’étranger
● Pc et P*c représentent respectivement le niveau général des prix à
l’exportation et à l’importation.

Si ePc/P*c augmente, cela veut dire que les importations deviennent relativement
moins chères que les exportations. On dit alors que les termes de l’échange
s’améliorent car à quantité d’exportation et d’importation donnée cette
augmentation accroit la valeur nominale des exportations (les X seront vendues
plus cher).
1 𝑃$
Termes de l’échange : 𝑞 = 𝑒
. 𝑃€

On dit que q représente aussi la compétitivité de la zone euro. A niveau de prix


européen inchangé, une hausse du taux de change réel (dépréciation réelle)

125
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
1 𝑃$
𝑞= 𝑒
. 𝑃€
, rend les produits européens plus intéressants. Cela peut provenir d’une
baisse de e ou d’une augmentation des prix aux Etats-Unis.

La parité des pouvoirs d’achat


Selon la théorie absolue des pouvoirs d’achat, on devrait pouvoir acquérir avec 100€
le même panier de biens aux Etats-Unis qu’en Europe. Cette version absolue de la
PPA tend à se confondre avec la loi du prix unique. Cette loi signifie que dans un
monde sans frictions liées aux échanges, avec des biens substituts parfait, un bien a
le même prix dans deux économies différentes.

𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑃€ = 𝑃$

Je change juste de monnaie en gros.


1 𝑃$ 𝑃𝑃𝐴
Comme 𝑞 = 𝑒
. 𝑃€
, si e respecte 𝑒 , alors q=1.

L’indice big mac

En parité des pouvoirs d’achat, on n’a pas de coût de transports. Ainsi, les individus
font des arbitrages. S’ils observent qu’un bien est moins cher aux Etats-Unis, ils
pourront aller l’acheter aux Etats-Unis.

𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑔 𝑚𝑎𝑐 𝑒𝑛 𝐸𝑢𝑟𝑜𝑝𝑒 = 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑔 𝑚𝑎𝑐 𝑎𝑢𝑥 𝐸𝑈

𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑑𝑢 𝑏𝑖𝑔 𝑚𝑎𝑐 𝑒𝑛 𝐸𝑢𝑟𝑜𝑝𝑒 peut-être compris comme le prix en dollars du big
mac en Europe.

𝑃𝑃𝐴
𝑒 * 𝑃€ < 𝑃$

126
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
1 𝑃$
1< 𝑒
* 𝑃€
1<𝑞

Le bien est plus cher aux Etats-Unis. Ici l’euro est sous-évalué.
Si c’était l’inverse, la monnaie serait surévaluée.

Pus=5,04$
Pchine=18,6Y 18,6*0,157=2,920$

5,04−2,920
On a sous-évaluation du Yuan, que l’on calcule comme 5,04
* 100 = 42%

Peurope=3,95€
Pus= 5,28$ 3,85*1,18=4,84$

4,84<5,28. Sous-évaluation de l’euro par rapport au dollar.

𝑃𝑃𝐴
Si on avait une parité parfaite, on aurait 𝑒 * 3, 95 = 5, 28
𝑃𝑃𝐴
𝑒 = 1, 336

Ce que montre cet indice, est que le dollar est toujours surévalué sauf par rapport à
la couronne norvégienne, la couronne suédoise et le franc Suisse.

Critique de l’indice Big mac

● Coût de transport
● Préférences différentes d’un pays à l’autre
● Stratégie d’un pays délibérément différente d’un pays à l’autre pour
exploiter les différences de sensibilité prix (ou élasticité)
● Coût de production des biens différents, même d’une ville à l’autre

En fonction de l’offre et de la demande, et de tous ces facteurs, le prix d’équilibre


pourra être différent d’un pays à un autre.

IV. Les régimes de changes

On a deux régimes de taux de changes :


● Taux de change fixe
● Taux de change flexible ou flottant (résultat de la confrontation entre
l’offre et la demande de monnaie)

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Le régime de change flexible
Régime où les autorités monétaires (la banque centrale) laissent librement fluctuer le
cours de la monnaie (le taux de change) par rapport aux devises sans intervenir.

Le régime de change fixe


Correspond à un environnement où les autorités monétaires garantissent un taux de
change entre la monnaie et les devises étrangères.

CC+F=ΔR

CC : le compte courant


F : compte financier
R : les réserves

Régime de change flexible : CC+F=0


Régime de change fixe : CC+F=ΔR

Dans le change fixe, les banques centrales interviennent de nombreuses fois pour
vérifier que le taux de change est bien compris dans la fourchette acceptée.

V. Balance commerciale et taux de change

Quel est l’impact d’une dépréciation (en change fixe) ou dévaluation (en change
flexible) du cours de la monnaie (e) sur la balance commerciale ?

La balance commerciale : X-Im


On peut l’écrire en volume ou en valeur.
*
𝑃
● Balance commerciale en volume : 𝑋 − 𝐸𝑝
𝑀 = 𝑋 − 𝑞𝑀
Taux de change réel q
Taux de change nominal au certain e
*
𝑃
● Balance commerciale en valeur : 𝑝𝑋 − 𝑒
𝑀
*
Avec ep ≠ 𝑃

Que se passe-t-il si e varie ?


On dérive la balance commerciale en valeur par rapport à e pour voir ce qu’il se
passe. On remarque que les importations dépendent de e, et les exportations en
dépendent également. M=M(Y,e) et X=X(Y*,e)
*
1 𝑝1
𝑋− 𝑒
* 𝑝
𝑀
1€= e$
128
Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
1€=1,13$
*
1 𝑝
𝑞= 𝑒
* 𝑝

e↑→ q↓, le pouvoir de la monnaie augmente donc le prix des biens étrangers est
moins fort. M(e+) et X(e-)

Plus e augmente, plus le taux de change nominal au certain augmente donc le prix
de l’euro augmente. Les exportations diminuent.

1 *
𝐵𝐶 = 𝑝𝑋(𝑒) − 𝑒
𝑝 𝑀(𝑒)

∂𝐵𝐶
∂𝑒
= 𝑝 ( )+
∂𝑋
∂𝑒
1
𝑒2
*
𝑝 𝑀(𝑒) −
1
𝑒
* ∂𝑀
𝑝 ∂𝑒( )≥ < 0

𝑝 ( )−
∂𝑋
∂𝑒
1 *
𝑒2
𝑝 𝑀(𝑒) +
∂𝑀
∂𝑒
+

1
𝑒
* ∂𝑀
𝑝 ∂𝑒 ( )−
Sous quelles conditions la dérivée est négative ?
1
𝑒2
*
𝑝 𝑀(𝑒) <− 𝑝 ( ) ∂𝑋
∂𝑒
1
𝑒
+𝑝 ( ) si BC=0 ⬄ pX=
* ∂𝑀
∂𝑒
1
𝑒
𝑝𝑀
*

*
𝑝 1 ∂𝑀 𝑒 ∂𝑋 𝑒 ∂𝑋
1< 𝑝 𝑋 ∂𝑒
− 𝑋 ∂𝑒
or 𝑋 ∂𝑒
représente l’élasticité des explorations au taux de
change
*
𝑝 1 ∂𝑀 𝑒 ∂𝑀
1< 𝑝 𝑀 ∂𝑒
− 𝑀 ∂𝑒

Donc 1<ε𝑀/𝑒 − ε𝑋/𝑒

|
1< ε𝑀/𝑒 + ε𝑋/𝑒 ⬄ | | | ∂𝐵𝐶
∂𝑒
< 0

Ce sont les conditions de Marshall Lerner ou théorème des élasticités critiques

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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Théorème des élasticités critiques appelé aussi conditions de Marshall-Lerner
La réussite (impact sur BC > 0) d’une dévaluation/dépréciation implique
que l’amélioration des échanges en volume soit plus que proportionnelle au
renchérissement des importations. X/q + M/q > 1

Le volume se voit dans sensibilité des exportations et des importations au taux


de change. Economiquement cette condition revient à supposer que les
quantités M+X varie suffisamment en réponse à des variations de taux de
change.

● On a deux effets volumes : e augmente → Baisse des exports et hausse des


imports.
● Et un effet prix : Si j’augmente de taux de change nominal, je pourrais acheter
des biens étrangers relativement moins cher.

Mais notre vraie question se pose dans le sens inverse, que se passe-t-il si e
diminue ? On aura une baisse des importations et une hausse des exportations. En
outre l’effet prix sera que les biens étrangers deviennent relativement moins chers.

Quand j’augmente e, je vais avoir une amélioration de ma balance commerciale, si et


seulement si les effets volumes sont plus forts. Et donc que la sensibilité des exports
et imports sont forts par rapport à e.

∂𝐵𝐶
∂𝑒
= 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 + 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑝𝑟𝑖𝑥
Quel effet est dominant ?

Cette condition tend à considérer que les effets prix et volumes sont simultanés. Mais
il faut l’envisager sur le long terme.

● A court terme, une dépréciation aggrave le déficit commercial.


● A moyen terme, les consommateurs peuvent mettre un peu de temps pour
adapter leur demande. Petit à petit le pays importe moins de biens étrangers,
et accroît parallèlement ses exportations.
● A long terme, le solde de la balance commercial s’améliore

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Licence Deuxième Année – PARIS II ASSAS – Juliette VICAIRE – Semestre 4
Si on avait une réévaluation, la courbe serait « en crosse », en sens inverse.

Petit à petit, à la fin de cette courbe il y a comme un plafond et une diminution de


cette amélioration, qui est lié au fait que les effets de la dévaluation s’estompent ainsi
qu’à la propagation de l’inflation importée suite à la hausse du prix des importations.

FINITO BAMBINO !

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Annale de mai 2015

Modèle en 2015 QCM + exercice

QCM

1) a → C’est la première mondialisation


2) a → voir graphique. Attention au relativement !
3) b → L=2Qb+5Qv
4) b → 1000=5Qv, Qv=1000/5=200
5) b → Ricardo s’est battu contre. Avantage à développer les échanges
commerciaux.
6) b → C’est l’économie domestique Qf/at<af*/at*
7) b → L’économie domestique peut décider de produire un peu de l’autre bien.
8) a → K1/L1>K2/L2
9) b
10) b

EXERCICE

Bien V → Travail
Bien N → Capital
La courbe orange représente la frontière de possibilité de production du pays D, en
effet il est relativement intensif en travail.

Le prix autarcique sera plus élevé dans D. Il suffit de rapprocher la courbe


d’indifférence et de regarder quelle pente est la plus pentue.

Dans la question 4), c’est dans D. C’est car on va se retrouver au milieu

Pn/Pv (F) < Pn/Pv (échange) < Pn/Pv (D)

L’ouverture aux échanges améliore le bien être des consommateurs. Il fallait rajouter
une courbe d’indifférence sur le graphique. NB : avant l’ouverture elle est collée aux
courbes et ensuite on la monte.

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