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des échanges
Pauline LECTARD
Bureau 411
pauline.lectard@umontpellier.fr
Bibliographie
• Rainelli M. (2003) Le Commerce International, Collection Repères, La Découverte.
• Rainelli M. (2003) La Nouvelle Théorie du Commerce International, Collection Repères, La
Découverte.
• Krugman P., Obstfeld M. et Melitz M. (2012) Economie Internationale, 9ème édition, Pearson.
• Mucchielli J-L. et Mayer T. (2005) Economie internationale, Hypercours, Dalloz, Paris.
Introduction
Objectif du chapitre : comprendre les gains et les déterminants de l’échange
Les possibilités de production sont limitées Arbitrage entre les biens produits localement et
les biens importés
Toute production se fait au détriment d’une autre
Arbitrage Cout d’opportunité : « la somme des satisfactions auxquelles renonce un agent
économique lorsqu’il effectue un choix » (Beitone et al,2008)
Le cout d’opportunité de produire 1 unité de bien A plutôt qu’une unité de bien B se définit comme
le nombre d’unités de bien B qui pourraient être produites avec les ressources utilisées dans la
production de 1 unité de bien A. ce a quoi on renonce pour faire une activité donnée.
Spécialisation dans certains secteurs et importations pour les autres
Introduction
Dotation factorielle : La dotation factorielle est l’importance relative des différents facteurs de
production dans des pays participant au commerce international. Ces facteurs de production
sont le travail et le capital. On ajoute parfois la terre.
Dotations factorielles ≠ couts d’opportunités ≠
Spé sur un ensemble de b&s exportation surplus gain importations de b&s
Théories du commerce international montrent l’intérêt de la spécialisation et de l’échange
Economies ≠ spécialisations ≠ Gain à l’échange
Introduction
Comment expliquer les échanges entre deux pays différents?
Niveaux de productivité différents (rapport entre le volume produit et les ressources
mises en œuvre pour l’obtenir)
Dotations en facteur de production différentes
Economies d’échelle
Plan
1. Le débat théorique sur l’ouverture à l’échange : l’approche classique
2. L’approche néoclassique : le modèle HOS et ses extensions néo-factorielles
Pour chacun des deux biens la productivité du Portugal est plus élevée avantage absolu dans les deux biens
autarcie
En situation d’autarcie : 1V = 0,5D & 1D=2V au Portugal , en Angleterre 1V= 2D & 1D=0,5V
En situation de LE : Les producteurs portugais obtiendraient 2D venus d’Angleterre pour 1V et, les producteurs
anglais obtiendraient 2V portugais pour 1D anglais conditions d’échange plus favorables
Les deux pays se spécialisent
1. L’approche classique
1.2 Les avantages relatifs
Version formalisée du modèle de Ricardo
L’offre de travail est limitée limitée à ce qui peut être produit
Arbitrage entre les deux productions est représenté par la frontière des possibilités de
production (ensemble des combinaisons de b&s qu’une économie peut produire, compte tenu de
l’état de la technologie et des quantités disponibles de facteurs de production)
Quand il y a un seul facteur la frontière est une droite & le cout d’opportunité est la pente de la
frontière
La frontière des possibilités de production :
Q1. aL1 + Q2. aL2 ≤ L
Cout d’opportunité du bien 1 =aL1/ aL2 pente de la frontière des possibilités
1. L’approche classique
1.2 Les avantages relatifs
Version formalisée du modèle de Ricardo
Introduction des prix : p1 et p2 pour l’économie domestique
p1* et p2* pour le pays étranger
La production est déterminée par les choix des agents de travailler dans l’un ou l’autre secteur,
qui sont eux-mêmes motivés par le revenu procuré dans chacune des activités.
Absence de bénéfice les recettes sont utilisées pour rémunérer le travail
Revenu horaire : w1=p1/aL1
w2=p2/aL2
Travailleurs sont mobiles et choisissent de travailler pour le secteur le plus rémunérateur
Si w1>w2 économie se spécialise dans le secteur 1.
1. L’approche classique
1.2 Les avantages relatifs
Version formalisée du modèle de Ricardo
En situation d’autarcie, besoin de produire les deux biens
w1=w2 p1/aL1=p2/aL2 p1/p2=aL1/aL2
w1*=w2* p*1/a*L1=p*2/a*L2 p*1/p*2=a*L1/a*L2
En autarcie, le prix relatif des biens est égal au ratio des quantités de travail unitaires
nécessaires à leur production.
Relation fondamentale entre le prix des biens et les productions relatives
L’économie se spécialise dans la production du bien 1 si le prix relatif de ce bien est
supérieur à son cout d’opportunité ; inversement, elle se spécialise dans la production du bien 2
si le prix relatif du bien 1 inférieur à son cout d’opportunité
p1/p2>aL1/aL2 spé dans le bien 1 p1/p2< aL1/aL2 spé dans le bien 2
1. L’approche classique
1.2 Les avantages relatifs
Version formalisée du modèle de Ricardo
L’économie peut produire n’importe quel panier de biens sur
aL1/aL2<a*L1/a*L2 la droite de la frontière des possibilités
Autarcie : p1/p2=aL1/aL2 & p*1/p*2=a*L1/a*L2
LE : p1/p2< p*1/p*2 & aL1/aL2< a*L1/a*L2
Donc domestique exporte du bien 1 et importe du bien 2
Avec le temps égalisation du prix relatif à un niveau mondial
Frontière des possibilités du pays domestique Frontière des possibilités du pays étranger
1. L’approche classique
1.2 Les avantages relatifs
Version formalisée du modèle de Ricardo
Libre échange prix relatif converge vers un prix relatif mondial p1w/p2w commun aux deux
pays
Prix relatif mondial s’écarte des couts de production relatif:
p1/p2=aL1/aL2 < p1w/p2w
recettes du bien 1 sur le marché mondial > recettes du bien 1 en autarcie
Hausse de w1 migration de la main d’œuvre vers le bien 1 spé dans le bien 1
P1*/p2*=p*1/a*L1=p*2/a*L2 >p1w/p2w
Recettes due bien 2 sur le marché mondial > recettes du bien 2 en autarcie
Hausse de w2 migration de la main d’œuvre vers le bien 2 spé dans le bien 2
1. L’approche classique
1.2 Les avantages relatifs
Version formalisée du modèle de Ricardo : impact sur les salaires relatifs
p1/p2 p1w/p2w p1*/p2*
Conclusions peu nuancées : la structure des spécialisations est extrême (impossible d’importer et
d’exporter le même bien)
Néglige le rôle des économies Capital physique et naturel exclus
d’échelle et le comportement des entreprises
Ne rend pas compte de l’ensemble des déterminants et des conséquences du commerce mondial
1. L’approche classique
1.2 Les avantages relatifs
Les études empiriques
MacDougall (1951) et Balassa (1963)
Données des années 1930 et 1950 : Les USA et les UK se spécialisent-ils dans les
secteurs ou leur productivité est la plus élevé?
Valident les résultats de Ricardo
Golubet et Hsieh (2000)
Données plus récentes (1970-1992)
Valident les résultats : Hausse de 10% de la productivité relative des US vis-à-vis du
Japon est associée à une hausse 3,3% des exportations US vers le RDM par rapport aux
exportations Japonaises
« en dépit de son extrême simplicité, le modèle ricardien continue à performer
étonnamment bien empiriquement ».
2. L’approche néoclassique
2.1 le modèle HOS
Eli Heckscher (1919) et Bertil Ohlin (1933) modèle HO puis formalisation de P. Samuelson
HOS
Les dotations factorielles (Travail, Capital et RN) sont disponibles en proportions différentes
dans les pays différences de coût de production spécialisations
En autarcie, un facteur de production rare est cher le bien sera couteux à produire
En autarcie un facteur abondant est peu cher bien sera peu couteux à produire
Dotations factorielles diffèrent dans les économies spécialisation dans la production qui
utilise intensément le facteur de production abondant dans l’économie
2. L’approche néoclassique
2.1 le modèle HOS
Les facteurs de production sont la source unique des échanges
Les AC sont déterminés par l’interaction des dotations et l’intensité relative de production des
différents biens.
Interactions entre l’abondance relative et l’intensité relative
la théorie des proportions de facteur ou le modèle factoriel
Les différences de dotations factorielles entre les deux pays engendrent des différences de rémunérations
relatives des facteurs, qui impliquent des différences au niveau des prix relatifs d’autarcie dans les deux
pays
p1/p2<p1*/p2*
2. L’approche néoclassique
2.1 le modèle HOS
Commerce entraine une convergence des prix relatifs
Autarcie: équilibre à l’étranger : 1 et
dans le pays domestique 3
Différences de dotations
différences de rémunération
relatives des facteurs
Autarcie : pV/pN>pV*/pN*
Ouverture : équilibre (2)
convergence
Rémunération du travail dans
l’économie étrangère augmente
Rémunération du capital dans
l’économie domestique augmente
m firmes susceptibles d’entrer sur le marché domestique cout fixe « Sunk market entry
cost »
La productivité marginale est tirée de façon aléatoire avant la décision d’entrer sur le marché; il
sera révélé une fois le firme entrée sur le marché , une fois le cout fixe acquitté
IV. Les nouvelles théories du commerce
international : Modèle de Melitz
Entrée sur le marché – paiement cout fixe
Seules les formes suffisamment productives pour faire du profit restent sur le marché seuil
de productivité de survie 𝜑ത
Les firmes dont la productivité est inférieure au seuil quittent immédiatement le
marché sortie endogène
Les firmes peuvent également subir un choc aléatoire les amenant à quitter le marché sortie
exogène
IV. Les nouvelles théories du commerce
international : Modèle de Melitz
Lorsque de nouvelles firmes entrent, la part de marché de chaque firme diminue
Les firmes entreront tant qu’elles peuvent supporter le coût fixe
Texas
Etats-Unis
1,4 mds de dollars
Ontario
V. Analyse empirique des échanges
Les déterminants
L’effet de langue
Une langue différente peut en effet représenter une réelle barrière aux échanges
le partage d’une langue commune facilite la communication entre l’exportateur et
l’importateur et simplifie pour l’exportateur la recherche d’informations commerciales, de
débouchés, de formalités etc etc.
Toutes les langues n’ont pas un impact analogue sur le commerce : cas de l’anglais
Partager la même langue officielle fait augmenter le commerce bilatéral de 43% (Melitz et
Toubal, 2014)
Enquête de l’UE sur le manque de compétence linguistique
11% des entreprises interrogées ont déjà perdu un contrat du fait de compétences
linguistiques insuffisantes
Raisons données par les entreprises ayant fait l’expérience de pertes véritables ou estimées faute
de disposer de compétences linguistiques suffisantes
Raisons Nombre %
Manque de personnel possédant des compétences 117 63%
linguistiques
Demandes de renseignements ou devis sans suivi 19 10%
Manque de confiance 15 8%
Problèmes de téléphone/Standard 8 4%
Problèmes avec les agents / distributeurs 8 4%
Erreurs de traduction/ d’interprétation 7 4%
Incapacité à tirer profit des opportunités 5 3%
Froires-Expositions/salons commerciaux 4 2%
Manque d’affinité culturelle 2 1%
Total 182 100%
Source : Commission européenne « Incidences du manque de compétences linguistiques des entreprises sur l’économie
européenne »
V. Analyse empirique des échanges
Les déterminants
Autres caractéristiques
Enclavement et insularité du pays
La proximité culturelle et la confiance
La qualité des infrastructures et des institutions
Les réseaux communautaires
Les réseaux de migrants chinois peuvent augmenter le commerce bilatéral avec la Chine
de plus de 60% en moyenne (Rauch et Trindade, 2002)
Liens coloniaux
Le commerce entre une colonie et son ancienne métropole est multiplié par 6
L’influence de ces liens s’érode progressivement et lentement (Head et al, 2010)
Accords commerciaux
V. Analyse empirique des échanges
Dans la pratique
« Potentiels de commerce : quelle stratégie pour le commerce extérieur ? » (Trésor-éco,
decembre 2017)
Objectif de l’étude : Les potentiels de commerce peuvent aider la politique du commerce
extérieur à cibler les marchés disposant d'un potentiel élevé dans un futur proche, afin de
maximiser son efficacité et les retombées économiques pour la France. Ils peuvent aussi être
utilisés par les agents privés pour la définition de leur stratégie à l'export.
Ciblage des marchés porteurs à l'export pour la France une analyse quantitative des
potentiels d'exportation de la France avec ses principaux partenaires pour des secteurs donnés
Stratégie empirique : modèle de gravité sectoriel
Les flux d'exportations résultant de l'estimation par un modèle de gravité sont appelés
potentiels de commerce. Il s'agit du niveau d'exportations qu'atteindrait un pays avec un de ses
partenaires si leur relation correspondait parfaitement à la structure théorique des échanges
mondiaux.
V. Analyse empirique des échanges
Dans la pratique
Potentiels de commerce estimés sur l’ensemble des échanges ne prend pas en compte les
différences entre les secteurs exportateurs
Approche insuffisante pour fournir une aide à la décision en matière de politique du commerce
extérieur.
Cibler les marchés dans lesquels la France à un fort potentiel à l’exportation identifier les
Avantages comparatifs Révélés : Points forts et les points faibles d’une économie en matière
d’exportation : Ecart entre le solde commercial constaté et un solde théorique.
« Le pays A aurait un avantage comparatif révélé sur un produit i lorsque son ratio exportations du
produit i (XAi) sur ses exportations totales de biens dépasse le ratio exportations mondiales du produit
sur le total mondial des exportations de tous les biens »
« Lorsqu'un pays dispose d'un avantage comparatif révélé pour un produit donné (ACR> 1), il est
présumé être un producteur et un exportateur compétitifs de ce produit par rapport à un pays
produisant et exportant ce produit à un niveau égal ou inférieur à la moyenne mondiale. Un pays qui
possède un avantage comparatif révélé pour le produit i est considéré comme ayant une force
d'exportation à l'égard de ce produit. Plus la valeur du ACR d’un pays est élevée, plus les exportations
de ce dernier sont fortes. »
Secteurs dans lequels la France disposé au moins une fois d'un ACR positif sur les 3 derniers
années
V. Analyse empirique des échanges
Dans la pratique
Modèle de gravité sectoriel
l'objectif est de cibler les marchés vers lesquels la France dispose d'un fort potentiel
d'exportation à un horizon 5 ans.
V. Analyse empirique des échanges
Dans la pratique
Conclusion
Les critiques de l’échange international
Souveraineté nationale : dépendance d’un pays au commerce international; autonomie
politique
Structure économique : Le choix de la structure économique d’un pays doit-il être
nécessairement imposé par le marché, et donc par les gains à l’échange ?
La paix sociale : Spécialisation conduit à des restructurations destructrices à court terme
La moralité du libre échange : Echanges qui ne respectent pas une certaine morale
Conclusion
Résumé
Les théories classiques du commerce international permettent d’expliquer l’intérêt des pays à
échanger par leurs différences
Modèle de Ricardo différences en matière de productivité
Modèle HOS différences en matière de dotations
Les théories classiques expliquent le commerce inter branche
Les nouvelles théories du commerce international illustrent de nouvelles sources de gain à
l’échange reposant sur l’existence d’économie et /ou la différenciation des biens.
L’équation de gravité est un outil standard pour étudier les déterminants du commerce
international