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Royaume du Maroc

Université Abdelmalek ESSAÂDI


Faculté des Sciences Juridiques,
Economiques et Sociales - Tanger -

Mémoire de fin d’étude


Filière : Science Economiques et Gestion

Sujet :
Taux de change et croissance économique au
Maroc

Préparé par :
Étudiant : OTMAN Oumaima CNE : P130442139

Encadré par :
Pr. BOUSSELHAMI Ahmed

Année universitaire 2019-2020


SOMMAIRE
Sommaire........................................................................................................................1

Introduction générale................................................................................……………………2

Partie I : La classification du régime de change selon FMI ..............................................3


Chapitre 1 : Le régime de change fixe et le régime de change flexible .......................... 4
Section 1 : le régime de change fixe............................................................................4
Section 2.Le régime de change flottant ......................................................................7
Chapitre 2 : le régime de change intermédiaire ..............................................................9
Section 1 : le régime intermédiaire…………………………………………………………......…………10
Section 2 : le choix d’un régime de change ……………………………………………………………11

Partie 2 : Impact du taux de change sur l’économie marocaine ………………………..…………15


Chapitre 1 : l’évolution de régime de change au Maroc ...........................................16
Chapitre 2 : le régime de change actuel au Maroc..............................................……..21
Chapitre 3 :l'impact du covid-19 sur le taux de change……………………………………….....29
Conclusion….………..……………………………………………………………………………………..…………......33
Bibliographique……………………………………………………………………………………………………..……..34

1
INTRODUCTION
Le système de change désigne l'ensemble des principes et règles qui organisent le cadre dans lequel
la valeur nominale de la monnaie domestique est déterminée. Cette valeur appelée taux de change
nominal peut être déterminée par rapport à une ou plusieurs monnaies étrangères ou par rapport à une
marchandise comme l'or ou l'argent. Par conséquent, le système de change guide les interventions des
autorités monétaires – la banque centrale en général – sur le marché des changes et éventuellement
l'usage de la politique monétaire pour défendre ou influencer l'évolution du taux de change. Pour
déterminer les taux de change il faut préciser le genre du régime de change. Selon le FMI pour les pays
intégrants.

Le Fonds Monétaire International (FMI) Crée à l’issu de la Conférence de Betton Woods en juillet
1944, occupe une position centrale dans le système monétaire mondial. Leur mission consiste à assurer
la stabilité de système monétaire international dans un contexte d’ouverture des économies. Le FMI
avait un Mandant bien précis. L’article de ses statuts fixait les buts de l’organisation à promouvoir la
coopération monétaire internationale ; à faciliter l’essor du commerce international ; assurer la stabilité
des changes ; faciliter l’établissement d’un système multilatéral des états membres n’arrivant pas à
équilibrer leur balance des paiements ; et faire en sorte que les déséquilibres des balances des
paiements des Etats Membres.

Le régime de change est défini comme un ensemble des règles qui encadrent l’évolution des taux des
changes ; c’est-à-dire le prix de la monnaie national par rapport à une autre monnaie. La classification
de FMI connue sous le nom classification officielle ou classification de jure. Elle demandait aux pays de
notifier le régime de change qu'ils mettent en œuvre comme appartenant à l'une des catégories
préalablement définies par la FMI. En distinguent principalement entre trois grandes catégories :
Régime de change Fixe, Régime de change Intermédiaire et Régime de change Flexible (flottent).

Ce rapport sera organisé comme suit ; La première partie sera une investigation dans la littérature
économique afin de mettre en lumière la problématique de la classification des régimes de change selon
le FMI.

La deuxième partie étude l'impact du taux de change sur l'économie marocaine.

PARTIE 1: classification du régime de


change selon FMI :

Introduction :

A l’international, chaque échange des matières premières, des biens ou services se fait à travers
des échanges monétaires.

2
Le taux de change c’est le prix d’une monnaie exprimé par une autre, joue un rôle crucial dans
les échanges internationales, il permet d’exprimer le niveau d’ouverture d’un pays au
commerce extérieur, et permet de comparer les prix des différents biens et services produits
par les pays.

La détermination du taux de change est l’une des problématiques majeures de la


macroéconomie internationale, ça revient à l’idée que le taux de change est l’un des instruments
d’ajustement de la politique monétaire et commerciale de chaque pays, il représente un
important défi dès la connaissance de son niveau d’équilibre.

Généralement, un régime de change propose les règles institutionnelles qui visent à la


détermination des cours de change d’une devise par rapport à d’autres, c’est un mécanisme qui
organise les échanges des différentes devises entre elles.

Cette partie sera traiter en deux chapitre, dans la première on va présenter la notion du régime de
change fixe et flottent ainsi que ses types. Suivit du deuxième chapitre qui s’intéresse au régime
de change intermédiaire.

Chapitre 1 : le régime de change fixe et le régime de change flexible


:

Le déférent régime de change selon Le FMI est généralement destiné entre deux grandes
catégories de régime de change fixe et flottent.

Ce chapitre présente deux sections, la première qui est réservée aux régimes de change
fixe, leur typologie et leur classification selon le FMI. Et la deuxième qui définit le régime
flexible ainsi leur typologie et leur classification selon le FMI.

Section 1 : Le régime de change fixe :


1. Définition :
Ce régime fixe ou arrimé suppose la définition d'une parité de référence entre la monnaie du pays
considéré et une devise ou un panier de devises (USD, EUR, DTS, ou autres paniers) à laquelle la
banque centrale s'engage à échanger sa monnaie, cette parité est le taux officiel de convertibilité.
Sachant que le choix du rattachement de la monnaie nationale à une devise en particulier ou un panier
de devises se fait en fonction de la structure de commerce extérieur, c'est-à-dire, dépend des échanges

3
de ce pays avec les autres partenaires commerciaux, d’une autre manière, un rattachement à une seule
devise se fait au cas où la majorité des échanges sont faite avec un seul pays, alors qu’un rattachement à
un panier de devises se fait au cas où les échanges du pays sont faite avec différents partenaires
commerciaux ce qui stabilise la taux de change effectif1.

En fait, les autorités monétaires interviennent au marché de change afin de stabiliser le cours de change
dans une valeur qui est égale ou approximativement proche de celle de la parité de référence.

D’une autre manière, lorsque le marché de change est libéralisé, le respect de cet engagement de parité
lui impose d'intervenir sur le marché des changes dès que le taux de change s'éloigne de la parité
établie, soit par l'achat de la monnaie nationale en utilisant les avoirs en devises2 chez la banque
centrale, si la monnaie tend à se déprécier dangereusement sur le marché de change. Ou bien par sa
vente dans le cas contraire. Lorsque le marché des changes est contrôlé, la monnaie est inconvertible, la
parité est définie arbitrairement et soutenue artificiellement.

En cas d’un épuisement des réserves de change, la banque centrale s’intervienne cette fois ci, pour but
d’ajuster la parité officielle de la monnaie domestique par une dévaluation ou une réévaluation.

Au cas où on a besoin de diminuer la valeur de la monnaie domestique par rapport à son étalon de
référence, en fixant une nouvelle parité, on parle d’une dévaluation. Cette opération consiste à augmenter
le nombre d’unités de monnaie domestique pour avoir une unité de monnaie étrangère, ou bien il nous
faut moins d’unités de monnaie étrangères pour obtenir une unité de monnaie domestique.

Alors que c’est le contraire pour le cas d’une réévaluation, puisqu’on a besoin d’augmenter la valeur ou
le cours de la monnaie domestique par rapport à l’étalon de référence, en fixant une nouvelle parité.
C'est-à-dire le fait de diminuer le nombre d’unités de monnaie domestique pour avoir une unité de
monnaie étrangère, ou bien il nous faut plus d’unités de monnaie étrangères pour obtenir une unité de
monnaie domestique.1

2. Typologies du Régime de change Fixe :

1 Amina Lahrèche-Revil*Les régimes de change - Le point sur l’économie mondiale 2000 p. 93 – 103

4
Dans la classification du FMI (1998), il existe trois catégories de régimes de change fixe qui sont
présentées comme suit : 2

Régimes fixes

Régime sans
Caisse d’émission Change fixe
monnaie propre

A. Régime sans monnaie propre :

Soit la seule monnaie légale est la devise d’un autre pays (dollarisation formelle), soit le pays
appartient à une union monétaire.

B. Caisse d’émission :

Le régime de change est basé sur un engagement explicite (de par la loi) à convertir la monnaie
domestique contre une devise particulière à un taux fixe. La monnaie domestique émise est totalement
couverte par des actifs en devises. Aussi les fonctions habituelles de la banque centrale telles que le
contrôle monétaire et le rôle du prêteur en dernier ressort ne sont plus possibles. Ce régime peut offrir une
certaine flexibilité selon les règles de fonctionnement de la Caisse.

C. Change fixe :

La monnaie domestique est rattachée (formellement ou de facto) à une autre monnaie (ou un panier de
monnaie) à un taux fixe. Le taux de change fluctue au plus dans une marge de (+/– 1 %). Les autorités
monétaires interviennent pour maintenir la parité fixe sans s’engager à la fixer irrévocablement. Le taux
de change peut être ajusté occasionnellement. Une politique monétaire discrétionnaire et les fonctions
traditionnelles de la banque centrale, bien que limitées, sont possibles.

3 .Les avantages d’un régime de change fixe 4


• Une garantie du taux de change fixe ou peu volatil qui donne une certaine confiance en monnaie
domestique, puisque cette dernière est rattachée à une devise déterminée ou un panier de devises.

• Etant donné que la fixité du taux de change supprime le risque de change, elle offre un cadre stable
au niveau des échanges commerciaux, il y a un accroissement et un développement des échanges
internationaux.

2 On pourra en particulier consulter: «Exchange Rate Arrangement and Currency Convertibility Developments and
Issues», IMF, World Economic and Financial Surveys, Washington, 1999.

5
• Une meilleure maîtrise des fondamentaux économiques.

• Les taux fixes permettent de fournir un ancrage nominal aux prix.

• L'argument principal sur lequel se basent les autorités monétaires lors de l'adoption d'un régime
fixe est la capacité de ces taux à réduire l'inflation et d'importer la faible inflation du pays auquel
la monnaie domestique est ancrée.

• La discipline budgétaire peut être considérée comme un avantage car le recours aux taux fixes peut
promouvoir ou au moins aider à maintenir une discipline budgétaire compatible avec la situation
économique.

• Le rattachement à un pays à faible inflation peut aider à donner un signal de l'engagement du


gouvernement en faveur de la stabilité des prix et générer des gains de crédibilité (anticipation de
niveau plus faible de l'inflation et de dévaluation).

4. Les inconvénients d’un régime de change fixe 4

• Ce régime présente des difficultés relatives aux ajustements des cours de devises ainsi qu’à la
détermination des taux de change d’équilibre.

• Les réserves de change que possède la banque centrale doivent être importantes, ce qui limite la
circulation de ces fonds en commerce international.

• Un régime fixe permet à certains opérateurs de spéculer sans risque et de créer une spéculation
déstabilisante.

• Les pays adoptant un taux de change fixe doivent concentrer leurs politiques monétaires sur la
protection du taux de change.

• Le régime fixe engendre une perte d’autonomie de la politique monétaire d’un pays ouvert aux flux
de capitaux.

Section 2 : Le régime de changes flexible (flottant)

1. Définition d’un régime de change flottant

Dans un régime de change flexible, à l'inverse de celui fixe, aucun engagement n'est pris au sujet du
taux de change, qui flotte librement (flottement pur), en fonction du simple jeu de l'offre et de la
demande de devises sur le marché des changes. La politique monétaire retrouve alors son autonomie,
mais la banque centrale abandonne totalement le contrôle du taux de change nominal, qui est déterminé
sur le marché des changes, aucune intervention n’est envisagée, elle ne doit pas troubler le jeu du
marché par des interventions d’achat ou de vente de devises. Le flottement s'applique donc, en
principe, à un marché des changes libéralisé, même si l'on peut imaginer un régime de flottement
impur encadré par un contrôle des changes.1

En fonction des forces du marché, le taux de change fluctue d’une manière permanente. Pour la monnaie,
quand elle prend de la valeur elle s’apprécie, et quand elle perd elle se déprécie.

6
Autrement dit, lorsqu’une monnaie est plus offerte que demandée, dans un système de change flottant,
sa valeur dans le marché va diminuer, c'est-à-dire son cours de change va baisser, donc c’est le cas d’une
dépréciation.

Au contrarie, lorsqu’une monnaie est plus demandée qu’offerte, dans un système de change flottant, sa
valeur dans le marché va augmenter, c'est-à-dire son cours de change est en hausse, donc c’est le cas d’une
appréciation.

Aujourd’hui, on remarque que la plupart des pays avancés laissent flotter leurs monnaies tels que les
Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Australie, le Japon, …

Le FMI (depuis 1998) a classé le régime de change flexible en deux catégories : Flottement géré
et Flottement pur .2

Régime flottant

Flottement géré Flottement pur

Flottement géré :

Les autorités monétaires influencent les mouvements du taux de change au moyen d’une
intervention active sans spécifier ou annoncer une trajectoire pour le taux de change. La
banque centrale ne s’engage pas sur un taux de change cible.2

Flottement pur :

Le taux de change est déterminé par le marché. Les éventuelles interventions visent à modérer
les variations du taux de change et à empêcher les fluctuations non justifiées par les
fondamentaux sans cibler un niveau du taux de change.2 3. Le régime flottant entre avantages
et inconvénients :

 Les avantages d’un régime de change flottant :

 Les cours de change reflètent la réalité économique de chaque pays en particulier


puisqu’ils sont soumis à la loi de l’offre et de la demande.

7
 Le taux de change agit comme un stabilisateur automatique, sans l’intervention des
autorités monétaires, il permet un ajustement plus rapide aux chocs externes et un
rééquilibrage automatique de la balance extérieure.

 A cause de l’ajustement automatique qui se fait en fonction de la loi de l’offre et de la


demande de devises, la banque centrale maintenant n’est plus obligée de posséder des
réserves de change qui doivent être importantes, ce qui libère la circulation de ces fonds en
commerce international.

 La garantie de l’autonomie de la politique monétaire.

 Les inconvénients d’un régime de change flottant :

 L’existence du risque de change ; la volatilité du taux de change peut affecter


négativement aux échanges commerciaux internationaux.

 Le manque de coordination entre les autorités monétaires, puisque chacune laisse sa


monnaie domestique flotter librement au marché sans intervenir d’une manière ou d’une
autre.

 Un régime qui peut être inflationniste.

 Le régime flottant rend la spéculation très hasardeuse.

 Un taux de change plus volatil qui ne donne pas une certaine confiance en monnaie
domestique.

 l’instabilité du taux de change. La variation du taux de change dépend des décisions des
agents économiques (offre et demande) qui dépendent, quant à elles, des fondamentaux et
d’autres variables. Afin d’éviter des risques liés à l’incertitude, les anticipations
pessimistes des agents économiques ont des répercussions négatives sur l’économie
réelle.3

Chapitre 2 : le régime de change intermédiaire

Entre les deux extrêmes présidents on trouve une troisième catégorie du régime de change selon
le FMI ; c’est le régime de change intermédiaire l’existence des trois régimes permettes les pays
de choisir un régime de change qui doit être efficace et influence positivement sur l’économie
du pays.

Dans ce chapitre ont analysent deux section la première ; défini le régime de change
intermédiaire leur typologie selon le FMI ainsi leur avantages et limites. La deuxième
section : le choix d’un régime de change résulte à la Foix des objectifs économique du pays
et des contraintes qui doit supporter.

Section 1 : Le régime de change intermédiaire

1. Définition

8
Entre les deux extrêmes, on trouve les régimes intermédiaires, qui se distinguent selon les
fluctuations que la banque centrale autorise autour de la parité de référence, et selon la fréquence
des réalignements de cette parité 4

En fait, la parité de référence par rapport à une devise ou à un panier de devises, la mesure du
panier ou les marges de fluctuations autour de la parité préétablie, sont tous peuvent être
modifiées. Les régimes intermédiaires assemblent la présence d’un ancrage de taux de change
nominal à une flexibilité proportionnelle du taux de change. Ce qui offre plus d’autonomie à la
politique monétaire du pays en comparaison avec le système de change fixe.

Dans ce type de régime, les autorités interviennent directement pour vendre des devises ou
indirectement pour manipuler des taux d’intérêt pour avoir un cours de change conforme aux
objectifs de la politique économique.

3 1Amina Lahréche –reviel l’économie mondial 2000 .Les régime de changes 95-103
IMF, Annula Report on Exchange Arrangements and Exchange Restrictions, 1999.
4 Amina Lahrèche-Revil*Les régimes de change - Le point sur l’économie mondiale 2000

p. 93 – 103

2. Typologies de régime de change intermédiaire


Le FMI utilise une nouvelle classification officielle de régime de change intermédiaire de ses
pays membres pour mieux refléter l’évolution des pratiques en la matière.

La nouvelle classification comprend maintenant 3 catégories du régime intermédiaire : 3

A. Bande de fluctuation
Les
régimes de
changes Change glissant
intermédia
ires
Bandes glissantes

3 On pourra en particulier consulter : «Exchange Rate Arrangement and Currency Convertibility Developments and
Issues», IMF, World Economic and Financial Surveys, Washington, 1999.

9
A. Rattachement à l’intérieur de bandes de fluctuation horizontales ou Bandes de fluctuations

La valeur de change de la monnaie est maintenue à l’intérieur de bandes de fluctuation


supérieures à 1% de part et d’autre d’un taux central fixe, officiel ou de facto. B.
Système de parités mobiles ou Change glissant :

La valeur de change de la monnaie est ajustée périodiquement dans de faibles proportions, soit
à un taux fixe annoncé au préalable, soit en réponse aux variations de certains indicateurs
quantitatifs.

C. Système de bandes de fluctuation mobiles ou Bandes glissantes (crawling bands):

La valeur de change de la monnaie est maintenue à l’intérieur de certaines marges de


fluctuation de part et d’autre d’un taux central qui est ajusté périodiquement à un taux fixe
annoncé au préalable ou en réponse aux variations de certains indicateurs quantitatifs. Le
degré de flexibilité de ce régime dépend de la largeur de la bande.

3. Le régime de change intermédiaire : ses avantages et ses inconvénients :


Les personnes favorables à ce régime indiquent qu’il dispose les avantages des deux autres
régimes à la fois. Alors que ses opposants indiquent le contraire, ils favorisent l’idée que ce régime
est le pire puisqu’il contient les inconvénients des deux systèmes.

Section 2 : Le choix d’un régime de change

1. Le choix d’un régime de change et objectifs de politique économique :


L'objectif ultime de la politique économique, et donc du choix d'un régime de change, est de
parvenir à la croissance la plus rapide et la plus stable possible.

Le régime de change affecte en effet la stabilité et la compétitivité de l'économie. Lorsqu’ils sont


prévisibles, les taux de change limitent l'incertitude dont souffrent les agents dans leurs relations
internationales, et sont donc, en principe, favorables aussi bien à l'investissement national qu'à
l'investissement direct et au commerce. C'est en principe un régime de taux de change fixe qui
permet d'atteindre le mieux cet objectif de stabilité. Mais celui-ci a deux inconvénients.

En premier lieu, l'avantage de la stabilité ne vaut que tant que l'économie n'est pas affectée par
un choc asymétrique, puisque la fixité du change empêche, par définition, d'amortir ce choc par
l'ajustement du taux de change nominal. Dans ces conditions, un régime de change fixe ne
serait désirable que si les pays considérés constituent une zone monétaire optimale (ZMO),
c'est-à-dire si la flexibilité des prix et la mobilité des facteurs sont en mesure d'absorber les
perturbations économiques sans qu'il soit nécessaire de recourir à un ajustement du taux de
change nominal.

1
0
Cependant, un régime de change fixe peut être adopté précisément en raison de la discipline
anti-inflationniste qu'il suppose. La fixité du taux de change est utilisée alors comme une
contrainte externe que s'impose le pays pour réussir la désinflation. La politique de
désinflation compétitive menée par les pays membres du SME repose en partie sur ce type de
mécanisme, qui justifie également la politique de change de certains pays émergents. Ainsi,
en Argentine, l'adoption d'un currency board est apparue comme le dernier moyen de
préserver la monnaie, profondément ébranlée par les hyperinflations qui ont affecté le pays
dans les années quatre-vingt.

Cette stratégie d'ancrage peut être d'autant plus justifiée que les régimes de change orientés
exclusivement sur le maintien de la compétitivité (donc du niveau du taux de change réel) peuvent
accélérer l'inflation : lorsque le taux de change est dévalué régulièrement pour compenser les
écarts d'inflation, cela peut conduire à un processus d'inflation importée, qui impose une nouvelle
dépréciation.

2 .Contraintes externe au choix d’un régime de change :


Un certain nombre de contraintes limitent le champ des régimes de change qu'un pays peut
adopter. Par exemple, il est impossible, dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux, d'avoir
à la fois un régime de change totalement fixe et une politique monétaire parfaitement autonome.
Symétriquement, lorsqu'un pays souhaite conserver l'autonomie de sa politique monétaire, il est
tenu de choisir un régime de change flexible ou de limiter la mobilité des capitaux.

Ainsi, en change fixe, une relance produit un excès d'offre de monnaie ou une baisse du taux
d'intérêt, qui tend à déprécier la monnaie. Cette tendance ne peut être combattue que par le
rachat de la monnaie, ce qui annule la stimulation monétaire. S'il est possible d'échapper
temporairement à cette contrainte en stérilisant la variation des réserves de change (par exemple,
la banque centrale achète des titres sur le marché financier national, ce qui injecte de la liquidité
dans l'économie), une telle politique n'est pas tenable à long terme.

3. évolution des stratégies de change 4 :


Deux évolutions marqueront sans doute le système monétaire international dans les années à
venir. D'une part, les stratégies d'ancrage officiel ou effectif des monnaies des pays en
développement sur de grandes monnaies devraient se poursuivre. D'autre part, l'euro pourrait
s'imposer à côté du dollar comme monnaie internationale, et devenir une référence importante
des stratégies de change.

Il est probable que le mouvement d'ancrage sur des grandes monnaies internationales se
poursuivra, renforçant sans doute le rôle régional, sinon international, de l'euro. C'est ce que
montrent Agnès Bénassy-Quéré et Amina Lahrèche-Révil à propos des pays
subméditerranéens (PSM) et des pays d'Europe centrale et orientale (PECO). Si les pays
proches, en termes régionaux, de l'Union européenne adoptent un raisonnement en termes de
ZMO pour définir la monnaie de référence de leur politique de change, ils auront sans doute
intérêt à retenir l’euro (plutôt que le dollar ou le yen), en raison de l'importance de leurs liens
commerciaux avec l'Union. Par ailleurs, si l'on admet que ces pays ont également pour objectif

4 BÉNASSY-QUÉRÉ A. et DEUSY-FOURNIER P., « La concurrence pour le statut de monnaie


Internationale depuis 1973 », Économie internationale, n° 59, 3e trimestre, 107-144,

1
1
la stabilisation de leur solde extérieur (ce qui implique maintien de la compétitivité et
stabilisation de la charge de la dette), il apparaît également que l’euro devrait être la monnaie
d'ancrage réel à privilégier, et ce dans des proportions qui sont importantes, puisque l'euro
représenterait dans la majorité des cas plus de 70 % du panier d'ancrage.

Cette double stratégie de stabilisation probable, nominale et réelle, des monnaies des PECO et
des PSM sur l'euro plaide en principe pour l'adoption de régimes de change à parité glissante.
La majorité des pays d'Amérique latine et de nombreux pays asiatiques ayant par ailleurs déjà
choisi de déterminer leur politique de change en fonction du dollar, on pourrait ainsi voir
émerger deux grandes zones monétaires régionales.

A Éditions La Découverte, collection Repères, Paris, 1999. Cette évolution renforcera sans
doute le rôle de l'euro comme monnaie internationale. Par ailleurs, la bipolarisation du système
monétaire international, et l'ancrage de fait d'un nombre croissant de monnaies sur l'une des
deux grandes ancres monétaires, devrait renforcer l'efficacité des fluctuations entre les deux
grandes monnaies pour restaurer les équilibres commerciaux entre les deux zones (euro et
dollar). La plus grande efficacité des variations de change entre l'euro et le dollar pourrait alors
limiter leur ampleur.

Par ailleurs, cette évolution rend à la fois plus nécessaire mais également plus complexe la
gestion du taux de change par les pays en développement. La création de grandes zones
monétaires rendra les stratégies autonomes de plus en plus difficiles : de même que la plupart
des pays émergents tentent de s'ancrer à l'une des grandes zones commerciales de la triade, de
même il est probable qu'ils tenteront d'ancrer leurs monnaies, ne serait-ce que parce que le choix
de la monnaie de référence est lié à la zone géographique avec laquelle les échanges
commerciaux ont lieu.5

CONCLUSION :

Nous avons identifié, tout au long de cette partie, d’abord en première chapitre les
principaux rédime de change ; fixe et flottent selon la classification du FMI, et nous avons
identifié les nouveaux catégories de chaque système de change. Parmi les plus importants, on
distingue le change fixe et le flottement pur ainsi que le change glissant. Alors qu’en deuxième
chapitre, le régime intermédiaire de deux principal régime fixe et flottent. Ainsi ; le choix
d’un parmi ces trois grand catégorie selon les objectifs de la politique économique des pays ;
le régime choisi doit affect en effet la stabilité et la compétitivité de l’économie.

5Monnaie ; anticipation et économie international ; « HUBERT KEMPT ET WILLIM MAROIS » ; chapitre v.


Variation des taux de change et déséquilibre commerciaux.

1
2
Donc, au partie suivante, l’objectif sera le fait de mettre en lumière le régime pratiqué au Maroc
ainsi son historique et son évolution ; et le flottement administré ou le flottement pur
appliquer ou Maroc

1
3
Partie 2 : Impact du taux de change sur l’économie marocaine :

Introduction :

Le Maroc à adopter en début de mois Janvier de l’année 2018 un nouveau régime de change
plus flexible ou la parité du dirham est déterminer à l’intérieure d’une bande de fluctuation
élargie à -+ de 2 ,5 %, contre -+ 0,3% auparavant. Ce nouveau régime consiste à déterminer le
taux de change qui règle les modalités d’entrer et sortie de devises ; le passage signifié la mise
en place d’un ensemble des règles et des mécanismes pour déterminer le taux de change .
Cette réforme de change a pour objectif de renforcer la résilience de l’économie nationale aux
chocs exogènes, de soutenir se compétitivité et d’améliorer son niveau de croissance. Elle
devrait accompagner les mutations structurelles qu’a connues l’économie marocaine durant
ces dernières années, notamment en termes de diversification, d’ouverture de l’économie
marocaine sur le reste du monde et l’intégration dans l’économie mondiale.

Au Maroc, le régime de change mis en place par les autorités monétaires a permis de
concourir à l’instauration d’un cadre de stabilité macro-économique. Toutefois, la conjonction
des facteurs internes, (L’annonce des nouveaux statuts de BAM, Un déficit commercial qui ne
cesse de se creuser, Evolution mitigée des réserves de change, Une libéralisation prudente et
pragmatique du compte capital…) et de facteurs externes, marqués par un contexte de
globalisation des flux de capitaux, à rendue l’économie du pays de plus en plus exposée à des
chocs exogènes et nécessite, à cet effet, une plus grande capacité d’ajustement et d’absorption
des chocs. Dans ce sens, un consensus semble émerger entre l’ensemble des acteurs
économiques sur l’opportunité du passage vers la flexibilité. Le FMI affirme à ce titre que «
De pair avec les réformes structurelles, ce régime pourrait aider le Maroc à relever les défis de
la compétitivité et vraisemblablement contribuer à doper la croissance à moyen terme ».

En effet, le Maroc s’est engagé, depuis le début des années 80, dans un large processus de
libéralisation de son économie qui a touché quasiment tous les secteurs. Ces mutations se sont
suivies d'ajustements croissants des stratégies de change qui visent à remédier au souci majeur
qui est l’arbitrage entre une monnaie faiblement volatile et des désalignements limités. Durant
cette dernière décennie, en se référant à la typologie établie par le FMI dans son rapport annuel
« Exchange Arrangements and Exchange Restrictions », le Maroc a et adopte encore, sous une
forme ou une autre, un système d’arrimage, par rapport à une seule monnaie ou un panier de
monnaies, même si les pratiques réelles mettent en évidence un effort et une volonté
particulière de la part des autorités pour transiter vers des régimes plus souples.

Cette partie sera traiter en deux chapitre, dans la première on va présenter l’évolution
historique du régime de change marocain. Suivit du deuxième chapitre qui s’intéresse au
régime de change actuel au Maroc.

Chapitre 1 : l’évolution de régime de change au Maroc :

1
4
Le Maroc s’est engagé, depuis le début des années 80, dans un large processus de
libéralisation de son économie qui a touché quasiment tous les secteurs. Ces mutations se sont
suivies d'ajustements croissants des stratégies de change qui visent à remédier au souci majeur
qui est l’arbitrage entre une monnaie faiblement volatile et des désalignements limités. Durant
cette dernière décennie, en se référant à la typologie établie par le FMI dans son rapport annuel
« Exchange Arrangements and Exchange Restrictions », le Maroc a et adopte encore, sous une
forme ou une autre, un système d’arrimage, par rapport à une seule monnaie ou un panier de
monnaies, même

si les pratiques réelles mettent en évidence un effort et une volonté particulière de la part des
autorités pour transiter vers des régimes plus souples.

L’évolution de la politique de change s’est généralement accompagnée de plusieurs mesures


visant les restrictions des mouvements des flux de capitaux. Aussi, l’euro représente la plus
grande pondération de son panier de référence reflétant la situation géographique du pays et
sa dépendance vis-à-vis de ses partenaires commerciaux. Durant les trois dernières décennies,
le Maroc a opté pour une politique de change active, qui va de la stabilité à la dépréciation
puis du contrôle à la libération. La fin étant la correction des déséquilibres externes. Les
mesures entreprises ont conduit à une convertibilité partielle du dirham et à la création et la
libéralisation du marché de change.

L’évolution mondiale des politiques de change a connu une tendance relativement instable qui
a conduit les autorités marocaines à prendre la stabilité de change comme étant un objectif
principal. Depuis lors, les stratégies de change semblent accorder une importance croissante au
maintien de la compétitivité extérieure.

Le Dirham Marocain est passé par plusieurs phases depuis 1970. Historiquement, il été fixé
par rapport au franc français, qui avait connu des instabilités durant le début des années 70,
provoquant des déséquilibres de la valeur du dirham. En mai 1973, le lien avec le franc
français a été rompu, les autorités ont choisi l’adoption d’un régime administré avec comme
objectif la gestion de stabilité de la parité effective vis-à-vis d’un panier de monnaies. A partir
de cette date et jusqu’au début des années 80, le taux de change s’est apprécié, dans un premier
temps, de plus de 15% de son cours effectif, puis il s’est déprécié d’environ 85% du fait des
effets du choc pétrolier sur le dollar dans un deuxième temps.

Au début de 1980, la pondération des monnaies qui composent le panier de référence a été
modifiée de manière significative, pour mieux tenir compte du poids des partenaires
commerciaux ainsi que des monnaies utilisées dans les règlements externes. A partir de 1983,
l’adoption d’un PAS a marqué le début d’une série de réformes entreprises par les pouvoirs
publics pour moderniser et libéraliser l’économie afin de faire face aux exigences du nouvel
environnement économique international, en mettant en place une politique de libéralisation
économique et financière progressive et continue dont le but de remédier aux déséquilibres
externes. La création d'un marché de change interbancaire au Maroc en 1996 a représenté le
couronnement de ces réformes.

Les années 90 verront une accentuation du mouvement de libéralisation. Au début de 1993, à la


suite d'une période de forte dépréciation dû au manque de discipline financière et aux déficits
de la balance des paiements, le Maroc a instauré la convertibilité de sa monnaie pour les
opérations courantes du commerce extérieur dont elle a été rattachée à un panier des monnaies
des principaux partenaires commerciaux avec une pondération tenue secrète. Ce choix offrait

1
5
l’avantage d’importer une certaine crédibilité en matière d’inflation tout en évitant les risques
d’une currency mismatch et de limiter la volatilité de change et ses effets perturbateurs sur les
termes de l’échange.

Dans ce cadre, un certain nombre de mesures ont été mises en place pour stimuler le marché
de change et participer à la croissance des flux des capitaux étrangers. Ces mesures ont conduit
le Dirham à l’appréciation en provoquant une baisse du niveau des exportations. Ceci a poussé
les autorités marocaines à procéder à une légère dévaluation de la monnaie nationale pour
stimuler la compétitivité de ses produits. Ces dévaluations étaient d’une moindre importance
puisque les autorités ont préféré concentrer leurs efforts sur la consolidation du système
financier et l’allégement du fardeau de la dette.

Au début de l’an 2001, le principe de l’ancrage du Dirham à un panier de monnaies a été


conservé par BAM. La pondération s’est vue modifiée en donnant plus d’importance à l’Euro
au détriment du Dollar, afin de mieux refléter l’ancrage du pays à la Zone Euro. Autrement dit,
l’affaiblissement de la compétitivité-prix et l’augmentation du service de la dette extérieure
ont conduit les autorités à réajuster les pondérations des devises de référence. Depuis lors, le
Maroc persiste à adopter un régime conventionnel d’ancrage du taux de change nominal
multilatéral par rapport à un panier monétaire. BAM intervient fréquemment pour maintenir le
taux de change dans une fourchette fixée autour d’une parité centrale. Plusieurs modifications
ont été apportées à la composition du panier depuis son adoption, la dernière a été opéré en
Avril 2015, elle a porté les pondérations du panier à 60% pour l’euro et à 40% pour le Dollar
américain, contre respectivement 80% et 20% auparavant, toujours dans l’objectif de rester en
cohérence avec les évolutions qu’a connu le commerce extérieur du pays.

D’une façon générale, Il en ressort de la description de la politique de change un important succès


qui réside dans sa capacité à dépasser les difficultés durant ces dernières années.
L’économie arrivait à contrecarrer les chocs et toutes les actions politiques étaient. 6

Figure 1 : Historique du régime de change au Maroc.

6Hassan ESMAK (2016). « Les perspective d’un régime de change au Maroc : vers une plus grande flexibilité »
IOSR Journal of Economics and Finance (IOSR-JEF) e-ISSN: 2321-5933, p-ISSN: 2321-5925.Volume 7, Issue 2.
Ver. III (Mar. - Apr. 2016), PP 120-136 www.iosrjournals.org

1
6
Source : Bank Al-Maghreb - Ateliers Presse 13-14 février 2017.
L’échec des régimes intermédiaires lors des années 90 et l’effondrement de la caisse
d’émission en Argentine ont poussé beaucoup des économies émergentes à adopter des
régimes de flottement. Dans la plupart des cas, cette transition s’est imposée suite à des
situations de crise. Les économies qui n’ont pas fait face à des attaques spéculatives, ont
convergé vers ces régimes flexibles à la suite des pressions spéculatives exercées sur les
marchés, des déséquilibres de la balance des paiements et des flux de plus en plus importants
des capitaux étrangers. Dans ce sillage, depuis l’an 2010, les autorités marocaines ont mené
une réflexion autour la flexibilisation du taux de change, et en 2016, ils ont pris la décision de
passer à un régime flexible graduellement et en parallèle avec l’adaptation du cadre de la
politique monétaire au ciblage d’inflation.
Les raisons derrière cette décision, sont d’une part d’accompagner la politique d’ouverture
de l’économie adoptée par le Maroc et de renforcer sa résilie nce face aux chocs extérieurs, et
d’autre part, pour favoriser la promotion de la compétitivité de l’économie du Maroc et sa
place en tant que hub financier sur le continent africain, ainsi que pour diminuer la pression sur
les réserves de change.

1
7
Cette nouvelle réforme, qui est un long processus, doit satisfaire des prérequis, en termes de
solidité des fondamentaux macro-économiques, d’adéquation du niveau des réserves de
change, de solidité et résilience du système bancaire et enfin d’adaptation du cadre de politique
monétaire au ciblage d’inflation7 .

Figure 2 : Processus de flexibilisation du taux de change au Maroc

Ce processus de flexibilisation a été programmé qu’il rentre en vigueur dès le début du 2ème
trimestre 2017, avant que les autorités monétaires fassent machine arrière et annoncent un
report sans indiquer aucune date de la mise en place de la réforme.

Le projet de réforme du système de cotation se propose de transiter vers une flexibilisation


graduelle jusqu’au flottement. La première étape consistera à passer d’une détermination
calculée à une cotation par le mécanisme de l’offre et de la demande sur le marché des
changes mais en établissant une marge de fluctuation maximale autour d’une référence
historique considérée comme optimale. La banque centrale surveillera en permanence
l’évolution de la parité pour l’empêcher de sortir de la bande souhaitée. Cette bande sera

7 http://www.bkam.ma

1
8
élargie au fur et à mesure que le marché deviendra efficient et que les conditions seront
réunies pour aller vers un flottement accru.

L'intérêt de la littérature économique pour le régime de change montre son importance dans une
économie ouverte. Le système de change d'un pays détermine le cadre dans lequel s'effectuent
les échanges commerciaux, financiers et économiques avec le reste du monde. Le système de
change impacte à la fois les performances extérieures et domestiques des pays. Le taux de
change est l’un des instruments de la politique économique qui guide les décisions des agents
économiques dans leurs transactions sur les biens et services ou le placement de leur épargne,
d’où l’importance d’identifier ses facteurs déterminants … 8

8 www.Telquel .ma

1
9
CHAPITRE 2 : LE REGIME DE CHANGE ACTUEL AU MAROC

La flexibilité graduelle du dirham est attendue pour le 2e semestre de l’année2017. Un projet


de longue date à travers lequel le Maroc cherche à compléter son ouverture à l’international en
accompagnant sa libéralisation commerciale par une ouverture financière sur le marché de
changes. En réalité, le royaume a procédé à cette ouverture de manière progressive. Le régime
de change marocain a tranché très tôt en faveur d’une fixité rattachée à un panier de devises
représentatif de l’ensemble des monnaies fortes de l’époque. Avec l’avènement de l’euro, le
panier a été simplifié et réduit à deux monnaies principales: l’euro et le dollar. Une
pondération longtemps fixée à 80% pour l’euro et à 20% pour le dollar.

Les changements importants qu’ont connus les échanges extérieurs marocains en faveur de plus
de diversification ont poussé le pays à opter en 2015 pour une révision de ce panier avec un
dispatching plus équilibré de 60% pour l’euro et 40% pour le dollar sonnant ainsi le début de la
réforme. Aujourd’hui, le Maroc s’achemine vers l’instauration de taux flottants déterminés par
la seule règle de l’offre et de la demande sur le marché de changes (voir encadré). Plusieurs
options s’offrent d’ailleurs aux autorités à ce titre, passant d’un régime de change «pur», dans
lequel seul le marché définit l’équilibre, au régime de flottement administré dans lequel les

2
0
banques centrales interviennent de façon coordonnée pour informer le marché des taux de
change souhaités.9

Le régime de change adopté par le Maroc est un régime intermédiaire. Le système de


cotation se fait sur la base d’un panier définissant le Dirham. En effet, le régime de change , ou
la détermination de la valeur externe du Dirham, repose sur le mécanisme d’un panier
composé des principales devises internationales dont les coefficients de pondération sont
déterminés en principe par la répartition géographique des échanges extérieurs du Maroc.
L’objectif de ce rattachement pluri monétaire est de minimiser l’incidence des changements de
parité de ces monnaies, puisqu’elles enregistrent des fluctuations dans des sens différent.
Quel sont les facteurs et les indicateurs influençant les taux de change pour le cas du Maroc ?

Facteurs influençant les taux de changes :


Le dirham est, avant tout, une créance «à vue» sur le Maroc qui l'a émise. Sa valeur relative
par rapport à une autre va donc être, à un instant donné, le rapport du crédit qu'on accorde à un
pays à celui qu'on accorderait à un autre pays.

Sur le Long Terme :

À long terme, les déséquilibres dans la valorisation des devises, se mesurent en Parité de
Pouvoir d'Achat ou PPA. Il s'agit d'un exercice statistique qui consiste à comparer dans la
durée le pouvoir d'achat d'un consommateur dans un pays et une gamme de produits de
consommation donnés avec celui d'un autre consommateur dans un pays différent et pour une
gamme de produits de consommation nécessairement enterrement différents, car
correspondant à d'autres habitudes locales en matière de mode de vie et de structure des coûts.
En pratique, on utilise généralement le dollar US comme devise de l'indice commun et on va
ainsi à chaque fois comparé le pouvoir d'achat d'un consommateur d'un pays X et celui d'un
consommateur américain.

La parité de pouvoir d'achat permet ainsi d'accumuler les erreurs de calcul d'indice des prix
sachant que l'établissement de ceux-ci au niveau national n'est ni parfait ni stable dans le temps.
Si elle est particulièrement utile et adaptée pour les comparaisons internationales de niveau de
vie, où des marges d'erreur de quelques % ne sont pas significatives, son utilisation pour
l'analyse du marché des changes doit être effectuée avec la plus grande prudence.

Sur le Court Terme :

Les taux de changes varient fortement au cours d'une même journée, ces variations ne peuvent pas
être expliquées par la théorie de la PPA précédemment décrite. Dans ce cadre d'analyse de court
terme, il est nécessaire de se référer à d'autres explications. Ces variations quotidiennes reposent
sur la notion de rentabilité anticipée des dépôts en devises.

Les agents économiques détermineront leur demande des différentes devises en fonction de la
rentabilité qu'ils anticipent de dépôts dans ces devises.

Les facteurs économiques qui ont conduit à la flexibilisation graduelle du dirham


marocain :

9 http://leseco.ma/decryptages/grand-angle/54177-flexibilite-du-dirham-le-maroc-a-t-il-les-reins-solides.html

2
1
Le panier de référence adopté en 1974 a été gardé secret par les autorités, que ce soit pour
les devises qui le composaient ou pour les pondérations qui leur étaient imputées. On peut
supposer cependant qu’il comportait un nombre élevé de devises, probablement plus de six. Le
franc français, monnaie de notre premier partenaire commercial, d’une part, et le dollar en tant
que principale monnaie de facturation et de réserve, d’autre part, y occupaient une place de
choix.

Ce système de cotation n’a, à vrai dire, jamais posé de problème particulier. En cas de
besoin, des corrections étaient apportées sur le niveau de la parité. A ce titre, trois interventions
méritent d’être rappelées. La première, au début du programme, d’ajustement structurel (PAS),
entre 1984 et 1986, avec le glissement officiellement opéré pour déprécier le dirham, le
ramenant de 0,95 DH à plus de 1,25 DH pour un franc français. La deuxième correction était
intervenue en 1990, lorsque l’Etat avait, le 2 mai, dévalué le dirham de 9,25%. La dernière
intervention remonte au mois d’avril 2001 avec une dépréciation de l’ordre de
5,5%, résultant semble-t-il du reprofilage du panier suite à l’entrée en vigueur de l’euro. Les
corrections ont toujours été dictées par le désalignement du taux de change effectif réel
(TCER) du dirham par rapport à un niveau considéré comme optimal au regard d’un ensemble
de données, notamment les équilibres macroéconomiques et le différentiel d’inflation.
Surveillée de très près par les autorités marocaines, la stabilité du TCER a été obtenue grâce à
un niveau d’inflation maîtrisé depuis le milieu de la décennie 1990, ce qui a réduit le
différentiel avec nos partenaires.

L’autre type d’intervention concerne la structure du panier dans sa composition et dans les
pondérations attribuées à chaque monnaie. A ce niveau, deux corrections sont à signaler, les
seules d’ailleurs qui ont fait l’objet d’annonces officielles. La première, en avril 2001, a réduit
le panier à deux monnaies, l’euro et le dollar, avec des pondérations respectives de 80% et
20%. Cette décision de faire de l’euro la principale monnaie du panier était dictée par des
considérations liées au lobbying des exportateurs pour éviter de grandes fluctuations de la
parité Dirham-Euro et les répercussions sur leurs recettes. La deuxième correction est celle du
13 avril 2015 qui a modifié la structure du panier à 60% pour l’euro et 40% pour le dollar, pour
tenir compte de la structure des échanges et des règlements, le dollar étant la monnaie de
facturation notamment des produits énergétiques à l’import et des phosphates et dérivés à
l’export.10
La deuxième phase de la réforme du régime de change, entamée le 9/03/2020 vise à
perfectionner les mécanismes et la réglementation mis en place par Bank Al-Maghrib (BAM)
pour permettre le bon fonctionnement de ce nouveau régime, a souligné Driss Effina, professeur
d'économie.
L'élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5% constitue une "étape
importante" dans cet exercice mené par la Banque centrale car il permettra de tester le dispositif mis
en place lors de la première phase, a indiqué M. Effina dans une déclaration à la
MAP.
"Aujourd'hui, tout va basculer vers les banques privées qui vont se charger d'animer le marché
de changes marocain", a-t-il relevé, estimant que cette nouvelle fourchette de fluctuation "reste
très limitée".

10 CHRONIQUE - ham pourquoi faire ? Par Pr. Abdelouahed EL JAI

2
2
"Les ±5% de fluctuation ne vont pas avoir un impact très significatif. Nous allons avoir un petit
impact sur le dirham comme l'étape d'avant", a poursuivi M. Effina, également président du
Centre indépendant des analyses stratégiques.
M. Effina a rappelé que lors de la 1ère phase de cette réforme, "il y a eu des hauts et des bas du
dirham", et ce en fonction des différentes périodes liées notamment à la rentrée des Marocains
résidant à l'étranger et aux hautes saisons du tourisme.
Le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration a décidé de
procéder, après avis de BAM et à partir du 9 mars, à un élargissement de la bande de fluctuation
du dirham de ±2,5% à ±5%, par rapport à un cours central fixé par la Banque centrale sur la
base d'un panier de devises composé de l’euro (60%) et du dollar américain (40%).
Le contexte macro-économique et financier favorable a motivé le passage à la deuxième phase.
Les réserves de changes sont à un niveau jugé approprié. Elles s'élèvent à 240 milliards de DH.
L'inflation est maîtrisée. Sur une période longue, la hausse des prix à la consommation a été
contenue en dessous de 2%. Les autres indicateurs qui sont surveillés sont le taux
d'endettement. Là aussi, le niveau est jugé soutenable.

Principaux indicateurs national de 2017 à 2019 :

- Léger ralentissement de la croissance économique à 2,9% en 2019 au lieu de 3,1% en 2018


et 4,1% en 2017; o Repli de la valeur ajoutée du secteur primaire de 0,3% en 2019 au lieu
d’une hausse de
3,1% en 2018;

o Légère reprise du rythme de croissance de la valeur ajoutée non agricole, passant de 2,8%
en 2017 à 3,1% en 2018 et 3,2% en 2019; o Hausse de l’inflation, exprimée par le niveau
général des prix, passant de 0,8% en 2017 à
1,7% en 2018 avant de revenir à 1,3% en 2019;

o Tendance haussière du déficit commercial, passant de 17,9% en 2017 à 18,5% du PIB en


2018 et à 18,7% en 2019; o Quasi stagnation du taux d’épargne nationale autour

de 28,7% en 2018 et 2019 ; o Consolidation de l’investissement à 32,8% du PIB

en 2018 et 32,5% en 2019;

o Légère accentuation du besoin de financement, passant de 3,7% du PIB en 2017 à 4,1% en 2018 et
3,9% en 2019;
o Légère accentuation du déficit budgétaire, passant de 3,4% en 2017 du PIB à 3,9% en 2018 et à
3,6% en 2019; o Légère accentuation du taux d’endettement global passant de 82% du PIB en
2017 à 82,6% du PIB en 2018 et 82,9% en 2019. Celui du Trésor serait d’environ 65,7% du PIB en
2018 et 65,9% en 2019.

Léger ralentissement de la croissance économique à 2,9% en 2019 au lieu de 3,1% en 2018 et


4,1% en 2017;

2
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o Repli de la valeur ajoutée du secteur primaire de 0,3% en 2019 au lieu d’une hausse de
3,1% en 2018;

o Légère reprise du rythme de croissance de la valeur ajoutée non agricole, passant de 2,8% en 2017
à 3,1% en 2018 et 3,2% en 2019;

o Hausse de l’inflation, exprimée par le niveau général des prix, passant de 0,8% en 2017 à
1,7% en 2018 avant de revenir à 1,3% en 2019;

o Tendance haussière du déficit commercial, passant de 17,9% en 2017 à 18,5% du PIB en


2018 et à 18,7% en 2019; o Quasi stagnation du taux d’épargne nationale autour

de 28,7% en 2018 et 2019 ; o Consolidation de l’investissement à 32,8% du PIB

en 2018 et 32,5% en 2019;

o Légère accentuation du besoin de financement, passant de 3,7% du PIB en 2017 à 4,1% en


2018 et 3,9% en 2019;

o Légère accentuation du déficit budgétaire, passant de 3,4% en 2017 du PIB à 3,9% en 2018
et à 3,6% en 2019; o Légère accentuation du taux d’endettement global passant de 82% du
PIB en 2017 à 82,6% du PIB en 2018 et 82,9% en 2019. Celui du Trésor serait d’environ

Les perspectives économiques établies récemment par les institutions internationales font
ressortir un raffermissement de l'économie mondiale qui devrait réaliser un taux de croissance
de 3,5% en 2017 et 3,6 % en 2018 au lieu de 3,1% en 2016. Cette dynamique est due
essentiellement à l’amélioration économique dans les pays avancés et au redémarrage de la
croissance dans les pays émergents et en développement, bénéficiant de la remontée des cours
des produits de base et du redressement de la demande mondiale. Elle s’explique également
par la mise en œuvre d’un ensemble d’initiatives budgétaires dans les principales économies,
notamment la Chine, le Canada et les États-Unis.

Au niveau des pays avancés, la croissance économique devrait s’améliorer de 2% en 2017 et


2018 au lieu de 1,7% en 2016. Aux Etats Unis, l’activité s’accélérerait pour atteindre 2,3% en
2017 et 2,5% en 2018. La demande intérieure serait portée par une reprise de l’accumulation des
stocks et une croissance solide de la consommation, suite au relâchement de la politique
budgétaire. Dans la zone euro, l’activité économique devrait bénéficier des politiques
budgétaires moins restrictives, d’un euro plus faible et des retombées de la relance américaine.
La consommation intérieure profiterait de l’amélioration continue du marché du travail et
l’investissement serait stimulé par des conditions de financement plus attrayantes.
Toutefois, l’incertitude relative à la relation future entre l’Union européenne et le
RoyaumeUni, devrait peser sur l’activité économique qui afficherait un rythme de croissance
modéré de 1,7 % en 2017 et 1,6% en 2018.

La dynamique de croissance, alimentée par la reprise des activités exportatrices, devrait être
consolidée en 2017, avec une prévision de croissance de 1,2%. En 2018, ce rythme devrait
baisser à 0,6% en liaison avec le retrait prévu du soutien de la politique budgétaire qui

2
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limiterait l’impact positif de la hausse des investissements privés et des exportations. 11 Qui
fait quoi ?

Légalement, le régime de change est confié au pouvoir politique comme l’énonce l’article 8 du
statut de Bank Al-Maghreb. La méthode de cotation adoptée par le gouvernement ne laisse
aucune possibilité ni au marché ni à la banque centrale d’influer sur le taux de change. En
effet, la formule de cotation du dirham se présente comme suit :

1DH = [(1/cours de réf. USD) x 40%] + [(1/cours de réf. EUR) x 60% x cours EUR/USD] = n USD

Dans cette formule, deux types d’éléments sont fixes, à savoir les cours de référence et les
pondérations. Le seul élément variable, le cours EUR/USD, est donné quotidiennement par le
marché des changes international. Il est donc clair que le taux de change du dirham ne dépend
nullement du marché domestique et encore moins d’une quelconque intervention de la part de
la banque centrale. Cette dernière se limite, comme le précise son statut, à calculer et à publier
chaque jour le cours des devises en utilisant la formule de cotation.

Le marché des changes, qui a été mis en place depuis 1996, est un espace où s’effectuent des
opérations entre banques pour leur propre compte ou pour le compte de leur clientèle au
comptant ou à terme, sur la base d’un cours de change moyen annoncé par la banque centrale.
Les banques peuvent appliquer au cours publié un maximum de + ou – 0,3% pour obtenir les
cours vente et achat avec leur clientèle. Ces marges de négociation autorisées par l’Office des
changes concernent les opérations de virement. Pour les opérations de change manuel, portant sur
les billets de banque et les chèques de voyage, les marges maximales sont beaucoup plus amples,
de + ou – 5% par rapport au cours moyen.

La flexibilité en question ?

Il importe tout d’abord de constater que, contrairement aux autres réformes, personne n’a jamais
« revendiqué » la flexibilité du dirham. La raison est à notre avis simple : le système actuel ne
pose aucun problème particulier.

Le projet de réforme du système de cotation se propose de transiter vers une flexibilisation


graduelle jusqu’au flottement. La première étape consistera à passer d’une détermination

11 Budget économique exploratoire 2019 : Les perspectives économiques nationales en 2019et 2020 (Version
Fr)

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5
calculée à une cotation par le mécanisme de l’offre et de la demande sur le marché des
changes mais en établissant une marge de fluctuation maximale autour d’une référence
historique considérée comme optimale. La banque centrale surveillera en permanence
l’évolution de la parité pour l’empêcher de sortir de la bande souhaitée. Cette bande sera
élargie au fur et à mesure que le marché deviendra efficient et que les conditions seront
réunies pour aller vers un flottement accru. Quelles sont les raisons avancées pour justifier la
flexibilisation ?

Les considérations doctrinales :

Dès le début de la décennie 1980, des contraintes financières aiguës dues à des déficits interne
et externe insoutenables avaient débouché sur une situation de cessation de paiement, obligeant
le Maroc à restructurer son économie. La stratégie adoptée dans le cadre du Programme
d’ajustement structurel (PAS) en 1983 consistait à libéraliser l’ensemble des marchés.

La priorité avait été accordée au marché des biens et services. Les quantités et les prix ont été
déréglementés graduellement, en cassant le monopole de l’Etat là où il existait, en ouvrant les
frontières, en abandonnant autant que faire se peut la tarification pour permettre une concurrence
accrue.

Le deuxième marché libéralisé fut celui des capitaux durant la décennie 1990. La loi bancaire de
1993 avait décloisonné le système bancaire en introduisant la notion d’établissement de crédit
englobant les banques de dépôt, les anciens organismes financiers spécialisés et les sociétés de
financement. Les trois lois du 21 septembre de la même année avaient concerné la
restructuration du marché boursier, le cadre juridique des OPCVM et la création du Conseil
déontologique des valeurs mobilières (CDVM). Dans la deuxième moitié de la décennie, on
assista à la création de nouveaux compartiments de titres financiers (adjudication des bons du
Trésor, titres de créance négociables privés, marché hypothécaire, pension livrée) facilitée par la
dématérialisation gérée par MAROCLEAR en tant que dépositaire central.

Il restait deux grands marchés à libéraliser : le marché du travail et le marché des changes.
Concernant le premier, les tentatives menées depuis la première mouture du code du travail
dans la décennie 2000 ont rencontré une opposition farouche de la part des centrales
syndicales, mettant en veilleuse le projet de flexibilisation, surtout dans un environnement
marqué par un large secteur informel.

Pour le deuxième, une première annonce a eu lieu dès le début de la décennie 2000, mais la
surliquidité due à l’afflux massif de devises occasionné notamment par les opérations de
privatisation avait dissuadé les responsables de mener une telle réforme dans un contexte
d’instabilité. En fait, le risque à cette époque était celui d’une appréciation du dirham eu égard à
l’excédent enregistré durant plusieurs exercices par le compte courant et le niveau élevé des
réserves de change (plus de 10 mois d’importations de biens et services). L’appréciation était
redoutée car elle pouvait se traduire par un affaiblissement de la compétitivité de notre tissu

2
6
productif, d’autant plus que cette époque avait connu une série d’accords commerciaux
bilatéraux et multilatéraux.

La deuxième tentation est arrivée après la période de surliquidité, en 2005-2006. Mais elle fut
abandonnée à cause de la crise financière de 2007-2008, en même temps que fut différé le projet
d’adoption du ciblage d’inflation.

Les justifications économiques :

L’argumentaire économique mobilisé pour soutenir la flexibilisation du dirham met


généralement en avant trois éléments principaux : l’amélioration de la compétitivité des
entreprises, le rôle d’amortisseur de chocs en cas de crise des comptes extérieurs et
l’attractivité des investissements étrangers.

En ce qui concerne le premier argument, il semble indiquer implicitement que la flexibilité


n’aurait d’intérêt que si elle entraînait une dépréciation de la monnaie nationale, synonyme
d’une amélioration de la compétitivité. Rien n’est moins sûr car la condition pour obtenir un tel
résultat dépend de l’élasticité-prix de nos exportations. Or, l’essentiel de nos exportations sont
plutôt tributaires d’autres facteurs comme la qualité, les délais, les filières commerciales, etc.
En revanche, la dépréciation serait source de renchérissement automatique des importations et
donc poserait, d’une part, un problème de coûts additionnels pour les inputs importés et,
d’autre part, un problème macroéconomique d’inflation, ce qui aurait par ailleurs un impact
négatif sur le pouvoir d’achat des citoyens, avec tout ce qui en découle comme problèmes
sociaux, voire politiques.

Le deuxième argument, qui prétend faire jouer à la flexibilité un rôle d’amortisseur de chocs,
n’est pas si robuste que cela puisse paraître. D’après cette thèse, toute pression sur les réserves
de change due à une augmentation du prix de certains produits importés pourrait être atténuée
ou contrée par une dépréciation de la monnaie nationale résultant de la confrontation libre de
l’offre et de la demande et le choc sur les réserves serait ainsi évité. L’exemple que choisissent
souvent, pour ne pas dire toujours, les tenants de cette thèse est celui du pétrole. Si le baril
passe de 50 à 150 $, la demande de devises serait tellement importante qu’un risque
d’épuisement des réserves pourrait apparaitre. Dans ces conditions, seule une dépréciation du
dirham pourrait sauver la situation. C’est la régulation par les mécanismes du marché, chère
aux tenants du néolibéralisme.

Il faut remarquer que ce raisonnement, si séduisant en théorie, ne résiste pas à la critique. En


effet, compte tenu de la rigidité-prix de cette matière première, il n’est pas sûr que le niveau de
la consommation de produits pétroliers, qu’elle soit finale ou intermédiaire, baisserait
significativement. La dépréciation du dirham comme contre-choc ne jouerait pas
automatiquement. Plus probablement, le résultat serait de renchérir mécaniquement tous les
produits importés, avec les conséquences dramatiques sur le pouvoir d’achat et sur les coûts de
production des entreprises. Ce scénario conduirait l’Etat à contracter des emprunts extérieurs
pour renflouer le stock de réserves de change. Cet effet pervers pourrait être évité grâce à des
moyens plus adéquats, tel l’instrument budgétaire. Une diminution de la taxation pétrolière par

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exemple pourrait efficacement amortir le choc, au moins provisoireme nt en attendant de
trouver des solutions plus durables.

En ce qui concerne l’attractivité des IDE, il faut faire preuve d’une grande imagination pour en
saisir la logique. En principe, les investisseurs redoutent la volatilité plus que toute autre chose,
qu’elle soit celle des prix, des taux d’intérêt ou des taux de change. Car, en plus des
perturbations que la flexibilité induirait sur leur exploitation, les investisseurs craindraient
surtout la dévalorisation de leur apport en capital, consécutive à une dépréciation de la
monnaie nationale.14

Chapitre 3 : l’impact du covid-19 sur le taux de change :

Risque de change : Comment gérer les hauts et les bas pendant la COVID -19 ?

Même dans les meilleurs scénarios, la fluctuation de taux de change est l'un des plus grands risques
auxquels les entreprises sont confrontées lorsqu'elles achètent et vendent à l'étranger.
Pourtant, de nombreuses entreprises n'y font rien, croyant que c’est hors de leur contrôle. Je
me rends compte que jouer à l’autruche est tout simplement une sorte d’optimisme inhérent à
la nature humaine. Les entrepreneurs savent bien que la fluctuation des taux de change peut
être coûteuse, mais ils espèrent secrètement que ce sera en leur faveur. La crainte de ne pas
profiter d’un éventuel taux de change plus avantageux, les empêchent de fixer le taux de
change au moment de la vente Toutefois la pandémie de la COVID-19 vient soudainement
d’envoyer la volatilité des devises dans un parcours de montagnes russes et les entreprises
réalisent qu'il y a un coût lorsqu’on ne gère pas le risque de change, même quand le pari est en
votre faveur.

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Avec le marché mondial actuel, il n'y a jamais eu de moment plus critique pour élaborer une
stratégie de change pour votre entreprise et travailler avec votre institution financière et Exportation
et développement Canada (EDC) pour gérer ces risques.

Pour vous aider durant cette pandémie, EDC lance de nouvelles initiatives et allège ses
processus pour vous fournir l'aide dont vous avez besoin - plus rapidement, plus facilement et à
moindre coût. Vous trouverez plus loin les détails.

Pourquoi le taux de change est-il si important pour les entreprises qui exportent ?

Un taux de change est la valeur de la monnaie d'un pays par rapport à celle d'un autre. Par
exemple, au 27 mars 2020, il en coûtait 1,41 $ canadien pour acheter un dollar américain et
1,56 $ pour acheter un euro (€). Le défi pour ceux qui vendent à l'international est que les
valeurs monétaires entre les pays sont en constante évolution. Pendant la pandémie, la volatilité
s’est amplifiée, comme vous pouvez le voir sur ce graphique, tiré de la Banque du Pourquoi
est-ce important ? Supposons que vous vendez pour 100 000 € d’équipement à un client situé
en France et qu’il dispose de 90 jours pour vous payer. Avec un taux de change de ($1.56
canadien pour un euro), vous vous attendez à recevoir $156,000 CAD lorsque le client vous
paiera.

Mais que faire si au cours de cette période la valeur de l’euro passe de $1.56 to $1.40 CAD ?
Vous ne recevrez que $140,000. On le voit, la fluctuation du taux de change peut réduire ou même
complètement annihiler votre profit sur une vente.

Mais un instant ! Il est aussi possible que l’euro s’apprécie durant cette période et qu’il passe à
$1.66 et vous auriez alors un gain de $10,000! Il est donc tentant de ne rien faire, en se disant
que vous serez parfois gagnant, parfois perdant, mais qu’au bout du compte, tout s’équilibrera.

Les coûts cachés des risques de change

De nombreux éléments sont susceptibles d’influencer le taux de change d’une devise, dont
l’inflation, les taux d’intérêt, l’état de l’économie, la balance commerciale entre les pays et
l’instabilité politique pour n’en nommer que quelques-uns. Mais ce sont tous là des éléments sur
lesquels vous n’exercez aucun contrôle, et un taux de change peut varier à tout moment, et
parfois de façon importante, comme nous le constatons durant cette pandémie.

Ne pas gérer ce risque peut faire mal à votre entreprise, même si la fluctuation du taux de change
tourne à votre avantage. En ne vous préoccupant pas de ces pertes ou de ces gains potentiels,
votre entreprise évolue en permanence dans un environnement incertain.
Canada ( BOC)

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Pour les petites entreprises surtout, il est donc impossible de prévoir quels seront les profits
sur chaque transaction ni de savoir quel sera le flux de trésorerie dont elles disposeront pour
honorer le prochain contrat. Cette incertitude peut peser lourd et faire en sorte que votre
compagnie soit moins concurrentielle et que sa croissance soit freinée parce que la faiblesse
du flux de trésorerie empêchera l’entreprise de remplir des contrats ou de profiter de nouvelles
occasions, sans oublier bien sûr le stress qui accompagne un tel niveau de risque.

Comment couvrir l'impact de change ?

Dans le marché du change, il existe deux grands types d’instruments de couverture, soit le contrat
de change à terme et l’option de change.

Contrat à terme : Le contrat à terme permet de fixer le taux de change pour livraison à une date
future prédéterminée et à un taux de change fixé aujourd’hui. Ce taux peut différer des taux en
vigueur sur le marché au moment de conclure l’entente. Cette option peut être intéressante si
on prévoit que la valeur d’une monnaie fluctuera de façon importante.
Toutefois, il importe de noter qu’à la date déterminée dans le contrat, l’institution financière est
tenue d’acheter la devise étrangère de vous et que vous devez la lui fournir. Il y a ici un risque
additionnel, puisque si votre client tarde à payer (ou fait défaut de payer), vous êtes redevable à
votre institution financière et devrez payer une pénalité si vous n’êtes pas en mesure de lui
fournir la devise étrangère au moment requis. Le contrat de change à terme est de loin
l’instrument le plus largement utilisé par les exportateurs canadiens.

L’option de change : Contrairement au contrat à terme, ce produit ne constitue pas un


engagement ferme à échanger des devises à une date future. Le détenteur de l’option détient, à
l’échéance, le droit d’exiger qu’il y ait échange de monnaies à un taux de change préétabli,
mais il ne peut d’aucune façon être contraint à cet échange. C’est un produit très flexible qui
permet à son détenteur de se protéger contre le risque de change tout en conservant la
possibilité de tirer profit des fluctuations favorables des taux de change. L’option a un coût
initial pour son acquéreur, cependant les institutions financières15 ont développés divers
instruments de couverture composées d’options de ventes et d’achat dont les plus répandus sont
connus sous le nom de « collier », « tunnel », « foward plus », etc… Certains de ces produits
sont conçus de façon à ce qu’aucun déboursé initial ne soit requis.

Éviter d'avoir à consentir des garanties à la Banque en laissant EDC s’en occuper

Pour fournir des solutions de change, les institutions financières exigeront généralement des
garanties. Pour les principales devises du monde, la règle de base, en temps normal, est de
10% du volume de vos contrats. Donc, si vous avez 1 million de dollars de contrats à terme,
vous devrez immobiliser cent mille ($100,000) dollars en garantie auprès de votre institution
financière. Vous ne pourrez donc utiliser cette somme pour remplir d’autres contrats ou
assurer la croissance de votre entreprise. Pour contourner ce problème, EDC16 peut fournir
une garantie de facilité de change (FXG) à votre institution financière.

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0
16 Pour une revue détaillée de la littérature sur les déterminants de la croissance économique, voir Barro et SalaiMartin
(2003).
16 Il est à noter ici que l’étude du EDC ne tient pas compte de l’incidence des autres déterminants de la

croissance économique.

Comment fonctionne la FXG ? En termes simples, cela permet à votre entreprise de couvrir le
risque de change sans bloquer votre capital. Il le fait en permettant à EDC de fournir une
garantie à votre institution financière, il n'y a donc plus aucun risque pour elle et vous n'avez pas
besoin de céder une garantie.

La gestion du risque de change vous offre trois avantages clés :

Prévisibilité des marges : La fluctuation des taux de change peut compliquer la budgétisation des
coûts et des revenues en devises étrangères. Garantissez votre taux de change sans immobiliser
votre capital et protégez vos marges de profit.

Facilite l’élaboration du budget : fixer les taux de change à l’avance vous donnera une zone de
confort lors de la fixation de vos prix et augmentera la prévisibilité de vos flux de trésorerie.

Accès facilité à des occasions d’affaires : Renforcez votre capacité d’emprunt en gardant plus de
fonds de roulement dans votre entreprise afin de décrocher plus de contrats.

Dotez-vous d’une politique de gestion du risque de change : N’attendez plus pour


développer ou mettre à jour votre politique de change. S’informer des tenants et
aboutissants de la garantie de facilité de change est une première étape clé pour
commencer à gérer le risque associé à la fluctuation des devises. Pour protéger encore
plus votre entreprise, il convient ensuite d’élaborer une politique sur le taux de
change. Contactez votre institution financière pour tirer parti de son expertise.

CONCLUSION :

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1
Le régime de change fixant le dirham à un panier de devises a joué un rôle important dans le
maintien de la stabilité macroéconomique en permettant l'ancrage des anticipations d'inflation.

Cependant, dans le cadre de l'ouverture accrue de l'économie marocaine et de sa transformation


structurelle, un taux de change flexible offrirait des marges de manœuvre supplémentaires à la
gestion macroéconomique.

Selon le FMI, les déséquilibres extérieurs se sont fortement atténués depuis 2012, en dépit du
fait que le déficit courant se soit creusé à 2,9 % du PIB en 2016, contre 2,2 % en 2015. « La
vigueur des exportations manufacturières et agricoles et un rebond du tourisme et des envois de
fonds ont plus que compensé l'impact de l'augmentation des importations de biens
d'équipement et de produits alimentaires et du repli des cours des phosphates » a mis en
évidence le Conseil d'administration du FMI qui se basent sur les résultats des missions
conduites régulièrement par ses experts dans le pays. Selon ces derniers, grâce à cette
dynamique qui s'est conjuguée à l'essor continu de l'investissement direct étranger (IDE), les
réserves internationales se sont accrues pour se situer à environ sept mois d'importations.

L’Amélioration de la situation macroéconomique ; Selon le constat dressé par le FMI, le travail


de rééquilibrage budgétaire s'est poursuivi, ce qui a eu pour effet de ramener le déficit ayant
diminué de 4,4 % du PIB en 2015 à environ 4 % du PIB, par rapport à un objectif de 3,5 % du
PIB pour 2016. « Ces résultats s'expliquent par la résilience des recettes fiscales et une bonne
maîtrise des dépenses courantes, ce qui permet de compenser un déficit de dons d'environ 0,3
% du PIB et de financer une augmentation des dépenses d'équipement » a estimé la même
source.

Dans le même cadre, le FMI a évalué la situation du secteur bancaire du pays et selon les
résultats de la consultation, « les établissements bancaires sont bien capitalisés et disposent
d'un financement stable ». Toutefois, le Fonds a alerté sur les créances improductives dont les
niveaux sont orientés à la hausse ainsi que sur les risques liés à la concentration du crédit,
certes en baisse, mais qui demeurent encore élevés.

« L'expansion des banques marocaines en Afrique subsaharienne ouvre de nouvelles voies de


transmission des risques, mais la coopération avec les instances de supervision des pays
d'accueil s'intensifient et les exigences de supervision applicables aux activités
transfrontalières sont en train d'être mises à niveau ».

BIBLIOGRAPHIE
 Amina Lahrèche-Révil*Les régimes de change - Le point sur l’économie mondiale 2000 p. 93 –
103

3
2
 : «Exchange Rate Arrangement and Currency Convertibility Developments and Issues», IMF,
World Economic and Financial Surveys, Washington, 1999.

 BÉNASSY-QUÉRÉ A. et DEUSY-FOURNIER P., « La concurrence pour le statut de monnaie

 Internationale depuis 1973 », Économie internationale, n° 59, 3e trimestre, 107-144,

 Monnaie ; anticipation et économie international ; « HUBERT KEMPT ET WILLIM MAROIS » ;


chapitre v. Variation des taux de change et déséquilibre commerciaux.

 Hassan ESMAK (2016). « Les perspective d’un régime de change au Maroc : vers une plus grande
flexibilité » IOSR Journal of Economics and Finance (IOSR-JEF) e-ISSN: 23215933, p-ISSN: 2321-
5925.Volume 7, Issue 2. Ver. III (Mar. - Apr. 2016), PP 120-136 www.iosrjournals.org

 http://www.bkam.ma

 www.Telquel .ma

 http://leseco.ma/decryptages/grand-angle/54177-flexibilite-du-dirham-le-maroc-a-t-illes-reins-
solides.html

 CHRONIQUE -
Abdelouahed EL JAI

 Budget économique exploratoire 2018 : Les perspectives économiques nationales en 2017 et


2018 (Version Fr)

 Par Pr. Abdelouahed EL JAI Enseignant universitaire, vice-président du CERAB et ancien Directeur
à Bank Al-Maghreb

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